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Supervision éditoriale:<br />
Jacqueline Leroux<br />
Tra<strong>du</strong>ction:<br />
Sylvie Dupont, Monique Gillet et Marc Lambert<br />
Révision linguistique:<br />
Monique Gillet et Carole Laperrière<br />
Édition électronique:<br />
Studio Douville<br />
Supervision de la pro<strong>du</strong>ction:<br />
Muriel Normand<br />
Édition électronique:<br />
Studio Douville<br />
Couverture:<br />
Illustrations:<br />
Stéphane Bourelle<br />
Copyright © 1999 by F. A. Davis Company<br />
All rights reserved.<br />
© 2004, Éditions <strong>du</strong> Renouveau Pédagogique Inc.<br />
Tous droits réservés.<br />
Cet ouvrage est une version française de Essentials of Psychiatric/Mental<br />
Health Nursing de Mary C. Townsend, publiée et ven<strong>du</strong>e à travers le monde<br />
avec l’autorisation de F. A. Davis.<br />
Les auteurs et l’éditeur se sont assurés que la posologie des médicaments est exacte et<br />
respecte les recommandations et les pratiques en vigueur au moment de la publication<br />
de ce <strong>manuel</strong>. Cependant, étant donné l’évolution constante des recherches, des<br />
modifications dans les traitements et l’utilisation des médicaments deviennent nécessaires.<br />
Nous vous prions de vérifier l’étiquette-fiche de chaque médicament et les instructions<br />
de chaque appareil avant de procéder à une intervention. Cela est particulièrement<br />
important dans le cas de nouveaux médicaments, de médicaments peu utilisés et<br />
de techniques peu courantes. Les auteurs et l’éditeur déclinent toute responsabilité<br />
pour les pertes, les lésions ou les dommages entraînés, directement ou indirectement,<br />
par la mise en application de l’information contenue dans ce <strong>manuel</strong>.<br />
On ne peut repro<strong>du</strong>ire aucun extrait de ce livre sous quelque forme ou par<br />
quelque procédé que ce soit — sur machine électronique, mécanique,<br />
à photocopier ou à enregistrer, ou autrement — sans avoir obtenu au préalable<br />
la permission écrite des Éditions <strong>du</strong> Renouveau Pédagogique Inc.<br />
Dépôt légal : 1er trimestre 2004<br />
Bibliothèque nationale <strong>du</strong> Québec<br />
Bibliothèque nationale <strong>du</strong> Canada<br />
Imprimé au Canada<br />
ISBN 2-7613-1290-2 1234567890 II 09876543<br />
20233 ABCD VO7
ÉDITIONS DU RENOUVEAU PÉDAGOGIQUE INC.<br />
Mary C. Townsend<br />
Adaptation française<br />
Pauline Audet<br />
Collège de Limoilou<br />
Avec la collaboration de<br />
Sylvie Buisson,<br />
Roger Desbiens,<br />
Édithe Gaudet,<br />
Jean-Pierre Ménard,<br />
Irène Robitaille et<br />
Denise St-Cyr-Tribble<br />
5757, RUE CYPIHOT, SAINT-LAURENT (QUÉBEC) H4S 1R3<br />
TÉLÉPHONE : (514) 334-2690 TÉLÉCOPIEUR : (514) 334-4720<br />
COURRIEL : erpidlm@erpi.com www.erpi.com
CARACTÉRISTIQUES DU MANUEL<br />
Agoraphobie Peur de se retrouver dans<br />
des endroits ou des situations d’où il pourrait<br />
être difficile (ou gênant) de s’échapper,<br />
ou dans lesquels on pourrait ne pas trouver<br />
de secours en cas d’attaque de panique.<br />
Désensibilisation systématique Technique<br />
consistant à exposer gra<strong>du</strong>ellement le client<br />
au stimulus phobogène, soit en imagination,<br />
soit dans une situation réelle.<br />
État de stress post-traumatique Apparition<br />
de symptômes <strong>caractéristiques</strong> (reviviscences,<br />
cauchemars, flash-back et attaques<br />
de panique) chez un sujet qui a été exposé<br />
à des événements <strong>du</strong>rant lesquels son<br />
intégrité physique ou celle d’autrui a pu<br />
être menacée (attentat terroriste, viol,<br />
guerre, etc.).<br />
Phobies Peurs irrationnelles.<br />
Phobie sociale Peur excessive des situations<br />
sociales; peur d’être le centre de l’attention,<br />
d’être jugé défavorablement ou<br />
d’être humilié.<br />
Phobie spécifique Peur persistante et intense,<br />
irraisonnée ou excessive, déclenchée<br />
par la présence réelle ou éventuelle<br />
d’un objet particulier (serpents, cheveux,<br />
etc.) ou d’une situation précise (prendre<br />
l’ascenseur, être enterré vivant, etc.).<br />
Des plans de soins sont proposés<br />
pour toutes les maladies étudiées.<br />
Ils comprennent les diagnostics<br />
infirmiers de l’ANADI, les objectifs<br />
ou les résultats escomptés ainsi<br />
que les interventions infirmières et<br />
leurs justifications.<br />
Le sommaire et la liste<br />
des objectifs révèlent<br />
la structure <strong>du</strong> chapitre<br />
et le cheminement de<br />
l’apprentissage.<br />
TABLEAU 19.1 Plan de soins<br />
Le client sera<br />
capable de<br />
reconnaître les<br />
premiers symptômes<br />
de l’anxiété<br />
et d’intervenir dès<br />
ses débuts pour<br />
éviter que l’anxiété<br />
n’atteigne le niveau<br />
de la panique.<br />
Rester avec le client et le rassurer afin<br />
qu’il se sente en sécurité.<br />
Garder une attitude calme et objective ;<br />
s’en tenir aux faits.<br />
Transmettre des messages brefs et utiliser<br />
des mots simples, prononcés clairement et<br />
calmement, pour expliquer ce qui se passe<br />
à l’hôpital.<br />
Ré<strong>du</strong>ire autant que possible les stimuli<br />
environnementaux (lumières tamisées, décor<br />
simple, nombre restreint de personnes, etc.).<br />
Administrer des tranquillisants selon<br />
l’ordonnance médicale ; observer et noter leurs<br />
effets thérapeutiques et leurs effets indésirables.<br />
Une fois l’anxiété diminuée, explorer avec<br />
le client les raisons qui ont pu précipiter<br />
la réaction anxieuse.<br />
Enseigner au client les signes et les symptômes<br />
de l’escalade de l’anxiété, ainsi que des moyens<br />
d’arrêter sa progression : techniques de<br />
relaxation, respirations profondes et méditation,<br />
ou exercices physiques, marche rapide et jogging.<br />
Une rubrique Vocabulaire en début de chapitre<br />
clarifie les termes les plus importants. Ceux-ci<br />
sont indiqués en couleur à leur première<br />
occurrence dans le texte. Les définitions sont<br />
réunies à la fin <strong>du</strong> <strong>manuel</strong> en un glossaire.<br />
Client souffrant d’un trouble panique ou d’un trouble d’anxiété généralisée<br />
DIAGNOSTIC INFIRMIER : Anxiété panique reliée à une menace réelle ou perçue pouvant affecter l’intégrité physique ou le<br />
concept de soi, se manifestant par des tremblements, l’impression d’étouffer, des nausées, la peur de « devenir fou » et des palpitations.<br />
Objectifs ou<br />
résultats escomptés<br />
VOCABULAIRE<br />
Rituels Activités sans objet auxquelles<br />
l’indivi<strong>du</strong> se livre à répétition pour diminuer<br />
son anxiété (lavages de mains répétés,<br />
par exemple); communs dans le trouble<br />
obsessionnel-compulsif.<br />
Thérapie par immersion Technique de<br />
désensibilisation utilisée dans le traitement<br />
des phobies, qui consiste à plonger le client<br />
dans une situation qu’il trouve terrifiante<br />
(généralement par l’imagerie mentale)<br />
jusqu’à ce que son anxiété se dissipe.<br />
Trouble d’anxiété généralisée Trouble caractérisé<br />
par une anxiété et des soucis<br />
chroniques (six mois ou plus), excessifs et<br />
irréalistes.<br />
Trouble obsessionnel-compulsif Obsessions<br />
(pensées ou idées récurrentes que<br />
l’indivi<strong>du</strong> est incapable de chasser de son<br />
esprit) et compulsions (actions qu’il est<br />
incapable de ne pas accomplir) assez<br />
graves pour être à l’origine de sentiments<br />
marqués de détresse, d’une perte de temps<br />
considérable ou pour être invalidantes.<br />
Trouble panique Trouble caractérisé par<br />
des attaques de panique récurrentes et<br />
inatten<strong>du</strong>es se manifestant par un sentiment<br />
aigu de crainte, de peur ou de terreur,<br />
souvent associé à une sensation de<br />
catastrophe imminente, et s’accompagnant<br />
d’un malaise physique intense.<br />
LES TROUBLES<br />
ANXIEUX<br />
1. Distinguer les notions de stress,<br />
d’anxiété et de peur.<br />
2. Décrire quelques aspects<br />
historiques et épidémiologiques<br />
des troubles anxieux.<br />
3. Distinguer l’anxiété normale<br />
de l’anxiété pathologique.<br />
4. Décrire les divers types de troubles<br />
anxieux ainsi que leurs signes<br />
et leurs symptômes respectifs,<br />
et utiliser cette information pour<br />
procéder à la collecte de données.<br />
5. Expliquer les facteurs étiologiques<br />
des troubles anxieux.<br />
6. Formuler les diagnostics infirmiers<br />
et les objectifs ou les résultats<br />
escomptés des soins administrés<br />
aux clients souffrant de troubles<br />
anxieux.<br />
SOMMAIRE<br />
L’historique<br />
L’épidémiologie<br />
La démarche de soins infirmiers<br />
Les particularités de<br />
la relation d’aide<br />
Les modalités thérapeutiques<br />
OBJECTIFS<br />
APRÈS AVOIR ÉTUDIÉ LE PRÉSENT CHAPITRE, VOUS SEREZ EN MESURE DE:<br />
7. Décrire les interventions<br />
infirmières appropriées<br />
aux personnes présentant<br />
des troubles anxieux.<br />
8. Évaluer les soins infirmiers<br />
prodigués aux clients atteints<br />
de troubles anxieux.<br />
9. Préciser les particularités<br />
de la relation thérapeutique<br />
avec les clients anxieux.<br />
10. Décrire les modalités<br />
thérapeutiques applicables<br />
aux troubles anxieux.<br />
Interventions infirmières Justifications<br />
Le client peut craindre pour sa vie. La présence<br />
d’une personne de confiance pourra le rassurer<br />
et l’aider à se sentir en sécurité.<br />
L’anxiété est contagieuse ; le personnel peut<br />
la communiquer au client, et réciproquement.<br />
Dans une situation extrêmement stressante,<br />
le client risque de ne comprendre que<br />
les messages les plus élémentaires.<br />
Les stimulations environnementales peuvent<br />
être anxiogènes.<br />
Les anxiolytiques combattent les effets<br />
paralysants de l’anxiété.<br />
Déterminer les facteurs précipitants est la première<br />
chose que le client doit apprendre lorsqu’on lui<br />
enseigne à interrompre l’escalade de l’anxiété.<br />
Les activités de relaxation provoquent une<br />
réaction physiologique contraire à celle de<br />
l’anxiété, tandis que les activités physiques<br />
permettent de libérer sainement un surcroît<br />
d’énergie.<br />
CHAPITRE<br />
19
ENCADRÉ 1.2<br />
Dix conseils pour la santé mentale<br />
1. Ayez confiance en vous<br />
Déterminez vos points forts et vos points faibles,<br />
acceptez-les, tirez-en parti et faites de votre mieux<br />
avec ce que vous avez.<br />
6. Faites <strong>du</strong> bénévolat<br />
Participer à des activités communautaires donne souvent<br />
un but précis à notre vie, et nous en tirons une<br />
satisfaction que le travail rémunéré ne peut apporter.<br />
2. Acceptez les compliments<br />
7. Gérez votre stress<br />
Bon nombre d’entre nous avons de la difficultéà<br />
Nous avons tous des éléments stressants dans notre vie,<br />
accepter les compliments que l’on nous fait, mais<br />
mais nous devons apprendre à les surmonter afin de<br />
nous avons tous besoin de nous rappeler les signes<br />
conserver notre santé mentale.<br />
de reconnaissance positifs lorsque nous vivons des<br />
moments difficiles.<br />
8. Trouvez la force dans le nombre<br />
TABLEAU 15.8 Le fait de partager un problème avec des personnes<br />
3. Réservez <strong>du</strong> temps pour les membres de<br />
qui ont vécu des expériences semblables peut vous aider<br />
la famille et les amis<br />
à trouver une solution et à vous sentir moins isolé.<br />
Nous devons entretenir ces relations ; si nous manquons<br />
d’égards envers ces personnes, elles ne seront Ressources pas là pour utiles 9. Identifiez vos humeurs et faites-leur face<br />
partager nos joies et nos peines.<br />
Nous avons tous besoin de trouver des façons constructives<br />
et sécuritaires d’exprimer notre colère, notre peine,<br />
4. Offrez votre aide et acceptez d’en recevoir Maladie de Parkinson notre joie et notre peur.<br />
Les relations avec nos amis et les membres de Société notre Parkinson<br />
famille sont renforcées lorsqu’elles sont mises<br />
10.<br />
<strong>du</strong><br />
Soyez<br />
Québec<br />
en paix avec vous-même<br />
1253, av. McGill College,<br />
à l’épreuve.<br />
Apprenez<br />
bur.<br />
à<br />
407<br />
vous connaître, à savoir ce qui vous rend<br />
Montréal (Québec) H3B<br />
vraiment<br />
2Y5<br />
TABLEAU 19.2<br />
heureux, et trouvez un équilibre entre ce que<br />
5. Établissez un budget sensé<br />
Adresse Internet :<br />
vous pouvez changer en vous et ce que vous ne pouvez<br />
Les problèmes financiers sont une source de stress. www.parkinson.ca/foundation/quebec.html<br />
pas changer.<br />
Critères diagnostiques de l’agoraphobie<br />
Souvent, nous dépensons pour des choses souhaitées<br />
plutôt que pour des choses nécessaires. Maladie d’Alzheimer<br />
sans antécédent de trouble panique<br />
TABLEAU 15.7<br />
Société Alzheimer <strong>du</strong> Canada<br />
Source : Association canadienne pour la santé mentale, www.cmha.ca/french/dixcon.htm.<br />
Adresse Internet : www.alzheimer.ca<br />
Fédération québécoise des sociétés Alzheimer<br />
A. Présence d’Agoraphobie […] liée à la peur<br />
de développer des symptômes de type panique<br />
(p. ex., vertiges ou diarrhée).<br />
Thèmes à aborder dans le cadre de l’enseignement<br />
5165, rue Sherbrooke Ouest, bur. 211<br />
au client souffrant de troubles cognitifs<br />
Montréal<br />
et à sa<br />
(Québec)<br />
famille<br />
Adresse Internet : www.cam.org/fqsa<br />
Courriel : fqsa@cam.org<br />
La nature de la maladie<br />
5. Les comportements difficiles<br />
1. Les causes possibles<br />
6. L’administration des médicaments<br />
2. L’évolution prévisible<br />
8. Les questions touchant l’hygiène et<br />
3. Les signes et les symptômes<br />
les soins personnels<br />
La gestion de la maladie<br />
Les services de soutien<br />
B. N’a jamais satisfait aux critères <strong>du</strong> Trouble panique<br />
[…]<br />
C. La perturbation n’est pas <strong>du</strong>e aux effets physiologiques<br />
directs d’une substance (p. ex., une substance donnant<br />
lieu à abus, un médicament) ou d’une affection<br />
médicale générale (p. ex., hyperthyroïdie).<br />
D. Si une affection médicale générale associée<br />
est présente, la peur décrite dans le critère A<br />
est manifestement excessive par rapport à celle<br />
habituellement associée à cette affection.<br />
1. Les méthodes pour veiller à la sécurité <strong>du</strong> client<br />
2. Les méthodes pour veiller à l’orientation par rapport à<br />
la réalité<br />
3. Les méthodes d’aide concernant les AVQ<br />
4. Les informations nutritionnelles<br />
1. L’appui financier<br />
2. L’appui juridique<br />
3. Les groupes de soutien aux soignants<br />
4. Les soins de répit<br />
5. Les soins à domicile<br />
Source : APA (2000).<br />
Facteurs prédisposants<br />
Influences génétiques<br />
Expériences vécues<br />
Conditions présentes<br />
FIGURE<br />
Événement déclencheur<br />
(tout événement suffisamment stressant pour menacer un moi déjà faible)<br />
Altérations biochimiques<br />
Altérations neurochimiques<br />
Faible développement <strong>du</strong> moi<br />
Lacunes dans le développement cognitif<br />
Activation dans les centres inférieurs <strong>du</strong> cerveau<br />
Divers états de santé<br />
Régression développementale<br />
Absence de systèmes de soutien<br />
Stratégies d’adaptation inadéquates<br />
Évaluation cognitive<br />
Primaire<br />
(Menace réelle ou perçue pouvant affecter l’intégrité physique ou le concept de soi)<br />
Secondaire<br />
À cause d’un moi faible, le client est incapable d’utiliser des stratégies d’adaptation efficaces.<br />
Mécanismes de défense utilisés:régression, répression, refoulement, déni<br />
ANXIÉTÉ<br />
Adaptative Non adaptative<br />
Légère<br />
Réaction<br />
considérée<br />
comme normale<br />
par la société<br />
Qualité de la réaction<br />
Modérée Sévère<br />
Panique<br />
Trouble d’anxiété<br />
généralisée<br />
19.1 Dynamique <strong>du</strong> trouble panique et <strong>du</strong> trouble d’anxiété généralisée<br />
selon le modèle transactionnel d’adaptation au stress<br />
Trouble panique<br />
avec ou sans<br />
agoraphobie<br />
Divers types de tableaux ou d’encadrés<br />
synthétisent l’information. On y trouve<br />
notamment des tableaux récapitulant<br />
• les critères diagnostiques <strong>du</strong> DSM-IV-TR<br />
• les thèmes à aborder dans le cadre de<br />
l’enseignement au client et à sa famille<br />
• les ressources utiles<br />
Des figures, dont le<br />
modèle transactionnel<br />
d’adaptation au stress,<br />
facile à comprendre et<br />
à utiliser.<br />
Des études de<br />
cas illustrent<br />
des points clés.<br />
É tude de cas<br />
Jean était terrifié par les ascenseurs, au point de grimper<br />
24 étages à pied pour éviter d’en prendre un. Lorsqu’il a<br />
appris que la compagnie d’assurances qui l’employait<br />
s’apprêtait à déménager au 32 e étage d’un immeuble à<br />
bureaux, il s’est résigné à consulter un thérapeute pour<br />
essayer de résoudre son problème. On lui a d’abord appris<br />
à atteindre un état de calme et de bien-être en recourant<br />
à l’imagerie mentale et à la relaxation progressive. Puis,<br />
dans cet état, on lui a demandé d’imaginer d’abord le<br />
rez-de-chaussée de l’édifice ainsi que les ascenseurs. Au<br />
cours des séances suivantes, et toujours en état de<br />
détente, Jean a réussi gra<strong>du</strong>ellement à s’imaginer entrant<br />
dans l’ascenseur, regardant les portes se refermer derrière<br />
lui, montant jusqu’au 32 e étage et sortant de l’ascenseur.<br />
Au début, il se voyait accompagné de son thérapeute;<br />
plus tard, il pouvait s’imaginer seul.<br />
La thérapie de Jean incluait également des séances<br />
in vivo, c’est-à-dire avec exposition gra<strong>du</strong>elle au stimulus<br />
phobogène dans la réalité. Cette combinaison de techniques<br />
d’imagerie mentale et d’exposition in vivo s’est<br />
avérée très efficace pour régler la claustrophobie de Jean,<br />
qui a pu conserver son emploi.
Notes de recherche<br />
Résultats d’une formation de groupe sur les habiletés<br />
cognitivo-comportementales dans le traitement <strong>du</strong> trouble<br />
panique et de l’agoraphobie.Journal of the American Psychiatric<br />
Nurses Association (juin 1995), 1(3), 83-91.<br />
Schweitzer, P. B., Nesse, R. M., Fantone, R. F., et Curtis, G. C.<br />
Description. Cette étude visait à examiner les effets d’un<br />
programme de formation d’une <strong>du</strong>rée de six semaines<br />
dirigé par une infirmière sur les habiletés cognitivocomportementales<br />
(HCC), dans le cadre <strong>du</strong>quel on observait<br />
la gravité des symptômes des clients souffrant d’un<br />
trouble panique et d’agoraphobie. Les 40 sujets étaient<br />
traités dans un service de consultation externe pour des<br />
troubles paniques avec agoraphobie (38) et pour une agoraphobie<br />
sans antécédent de trouble panique (2). Les sujets<br />
devaient cocher une liste de symptômes et remplir un<br />
barème hebdomadaire avant et après leur participation au<br />
programme. Le programme complet de la gestion de<br />
l’anxiété (PCGA) se composait de six séances de deux<br />
heures. L’objectif des séances de groupe consistait à<br />
apprendre aux membres à faire face à leur phobie dans<br />
Des notes de recherche<br />
rassemblent des informations<br />
complémentaires.<br />
Un cahier d’exercices<br />
accompagne le <strong>manuel</strong>;<br />
on y trouve des activités,<br />
des tests, des questions<br />
à choix multiple et des<br />
exercices de jugement<br />
critique, ainsi que les<br />
réponses.<br />
CAHIER D’EXERCICES<br />
Exercice de jugement critique<br />
Jean-Claude Lemire, un comptable de 62 ans, a commencé<br />
à avoir de la difficulté à se souvenir de détails nécessaires<br />
à l’accomplissement de son travail. Puis, il s’est mis à avoir<br />
des problèmes à la maison : il n’arrivait plus à tenir ses<br />
comptes et oubliait régulièrement de payer ses factures. Ne<br />
pouvant plus exercer sa profession correctement, il a dû se<br />
résigner à prendre sa retraite. La perturbation cognitive<br />
s’est aggravée, et peu de temps après les problèmes comportementaux<br />
sont apparus. Il est devenu têtu, violent sur les<br />
plans verbal et physique, et s’est mis à soupçonner presque<br />
tous ceux qui l’entouraient. Sa femme et son fils l’ont convaincu<br />
de consulter un médecin, et ce dernier lui a recommandé<br />
une hospitalisation afin de subir certains tests.<br />
la réalité (in vivo) et à entreprendre une restructuration<br />
cognitive.<br />
Résultats. À la fin de l’étude, on a pu observer une ré<strong>du</strong>ction<br />
importante, par rapport à la cote moyenne <strong>du</strong> barème<br />
de base, de la détérioration, de l’anxiété phobique, des<br />
crises de panique, de l’anxiété généralisée, de l’évitement<br />
et de la dépression. Aucune différence significative n’a pu<br />
être constatée dans les barèmes de base et les critères d’évaluation<br />
chez les sujets qui prenaient des médicaments par<br />
rapport à ceux qui n’en prenaient pas.<br />
Commentaires. Selon les auteurs, l’étude met en évidence<br />
certains éléments positifs à retenir : 1) une formation de<br />
groupe brève sur les HCC, animée par une infirmière, peut<br />
permettre de ré<strong>du</strong>ire les symptômes <strong>du</strong> trouble panique et<br />
de l’agoraphobie; 2) ce type d’approche constitue un bon<br />
investissement dans le temps de travail d’une infirmière<br />
clinicienne ; 3) apprendre à un client à s’aider lui-même<br />
peut améliorer son estime de soi ; 4) un traitement en consultation<br />
externe efficace et rapide s’avère rentable.<br />
R é sÉuSm éU<br />
M É<br />
L’anxiété est une force de survie que l’humanité connaît<br />
depuis la nuit des temps. Historiquement, on l’a d’abord<br />
décrite comme un trouble physiologique reconnaissable à<br />
divers symptômes physiques, essentiellement cardiovasculaires.<br />
Ce n’est qu’au début <strong>du</strong> XIX e siècle qu’on a commencéà<br />
comprendre ses dimensions psychologiques.<br />
De manière générale, on considère l’anxiété comme<br />
la réaction normale à un danger réel menaçant l’intégrité<br />
physique ou le concept de soi. L’anxiété normale se dissipe<br />
lorsque ce danger ou cette menace disparaît. La normalité<br />
de l’anxiété engendrée par tel ou tel facteur de stress est<br />
déterminée par des critères culturels et sociaux.<br />
Les troubles anxieux sont plus fréquents chez les<br />
femmes dans une proportion de deux pour un. Des études<br />
indiquent qu’il existe probablement une prédisposition<br />
familiale aux troubles anxieux.<br />
Le DSM-IV-TR distingue plusieurs catégories de troubles<br />
anxieux:le trouble panique et le trouble d’anxiété généralisée,<br />
les phobies, le trouble obsessionnel-compulsif,<br />
l’état de stress post-traumatique, le trouble anxieux dûà une<br />
affection médicale générale et le trouble anxieux in<strong>du</strong>it par<br />
une substance. L’apparition des troubles anxieux s’explique<br />
5 La fille d’Anna a sans doute remis à plus tard<br />
la demande d’aide pour Anna parce que :<br />
a) les femmes ont moins tendance que les hommes<br />
à demander de l’aide en cas de problème d’ordre<br />
émotif.<br />
b) les proches de la personne touchée essaient<br />
souvent de «normaliser » le comportement au<br />
lieu de le classer dans la catégorie des maladies<br />
mentales.<br />
c) elle sait que toutes les personnes âgées sont<br />
généralement quelque peu déprimées.<br />
d) elle a peur que ses voisins pensent que sa mère<br />
est «folle ».<br />
6 Lucky a échappé à Anna pendant la promenade.<br />
Il a traversé la rue et a été heurté par une voiture.<br />
Anna n’arrive plus à se souvenir des circonstances<br />
entourant la mort de l’animal. Ce comportement<br />
une atrophie constitue corticale importante. un exemple Le d’un médecin mécanisme a établi le diag- de défense.<br />
nostic suivant: Lequel? démence de type Alzheimer, apparition précoce.<br />
Très bouleversée,<br />
a) Rationalisation.<br />
l’épouse de Jean-Claude voulait tout de<br />
même garder<br />
b)<br />
son<br />
Répression.<br />
mari le plus longtemps possible à la maison.<br />
c) Déni.<br />
Répondez d) aux Refoulement. questions suivantes :<br />
1. Que 7 suggéreriez-vous Lucky refusait parfois à M d’obéir à Anna et, le jour où<br />
il a été tué, il n’a pas répon<strong>du</strong> à sa maîtresse quand<br />
elle lui a demandé de revenir. Pourtant, Anna<br />
continue d’insister : «C’était vraiment le meilleur<br />
me Lemire pour l’aider<br />
à composer avec les difficultés reliées<br />
à la communication avec son mari, aux AVQ<br />
et à l’environnement thérapeutique ?<br />
2. Parmi les ressources disponibles, lequelles<br />
peuvent aider Mme Lemire à prolonger<br />
Un résumé concis permet de<br />
réviser la matière étudiée.<br />
probablement par la conjugaison de facteurs psychosociaux,<br />
d’influences biologiques et d’expériences d’apprentissage. Le<br />
traitement des clients qui présentent des troubles anxieux<br />
repose sur la psychothérapie indivi<strong>du</strong>elle, la thérapie cognitive,<br />
la thérapie comportementale (la désensibilisation systématique<br />
et l’immersion étant les plus répan<strong>du</strong>es), la<br />
thérapie de groupe et la thérapie familiale, ainsi que sur la<br />
pharmacothérapie. L’infirmière prodigue les soins adéquats<br />
en respectant les étapes de la démarche de soins infirmiers.<br />
Peu importe où elles pratiquent dans le réseau de la<br />
santé, les infirmières rencontrent des clients anxieux. Toute<br />
infirmière doit donc être en mesure de reconnaître les manifestations<br />
de l’anxiété et d’aider les clients à comprendre<br />
que ces symptômes sont normaux et acceptables.<br />
Les clients aux prises avec des troubles anxieux se<br />
trouvent surtout dans les urgences et les unités psychiatriques<br />
des hôpitaux, où les infirmières doivent les aider à<br />
mieux connaître et comprendre leur maladie. Leurs interventions<br />
viseront essentiellement à enseigner aux clients<br />
des techniques pour enrayer l’escalade de l’anxiété avant<br />
qu’elle devienne impossible à gérer, et à leur permettre<br />
d’adopter des modes de comportement plus adaptés.<br />
Des références Internet<br />
où l’on peut trouver un<br />
complément d’information.<br />
WWW<br />
Références Internet<br />
Association canadienne pour la santé mentale :<br />
http://www.cmha.ca/french<br />
Association canadienne pour la santé mentale, Division<br />
<strong>du</strong> Québec : http ://www.cam.org/acsm<br />
Association/Troubles Anxieux <strong>du</strong> Québec (ATAQ) :<br />
C.P. 49018, Montréal (Québec) H1N 3T6<br />
(514) 251-0083; numéro sans frais: 1 877 251-0083 Site<br />
http://www.ataq.org<br />
La Clé des champs, réseau d’entraide pour troubles anxieux :<br />
http://www.cam.org/~lacle/fra/index.html<br />
Phobie-zéro: (514) 276-3105<br />
http ://www.phobies-zero.qc.ca<br />
Revivre – Association québécoise de soutien aux personnes<br />
souffrant de troubles anxieux, dépressifs ou bipolaires :<br />
http://www.revivre.org/index_revivre.html<br />
Vivre-avec-le-TOC, le trouble obsessionnel-compulsif :<br />
http ://iquebec.ifrance.com/Vivre-avec-le-TOC