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Journal Indépendant d’Informations et d’Analyses - Deux éditions Arabe et Française
N° 1881 DU JEUDI 24 DÉCEMBRE 2009
Les Nouakchottois et la visite d'El Béchir:
Plus panarabiste que moi, tu meurs!
Justice transitionnelle au Maghreb comme
instrument de transition démocratique:
Ramener la raison
à la maison
La Mauritanie de 1946 à 2009
L'incarcération des hommes d'affaires:
Affaire financière ou politique?
Le Point
DU COLONEL M'BARECK
Retour à la Présidentielle
du 18 juillet dernier:
Décryptage p3
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AMADOU MOCTAR KANE
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N° 1881
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La marche des leaders
de la CFOD:
“La Mauritanie n’a
jamais connu une
telle oppression”,
DIXIT MESSAOUD OULD BOULKHEIR
L'esplanade de la Nouvelle Maison des
Jeunes a été, hier, aux environs de 15
heures, le point de convergence des
militants, des sympathisants et des leaders
de la Coordination des Forces de
l'Opposition Démocratique (CFOD) qui s'y sont
donnés rendez-vous pour une marche de protestation
contre "l'insécurité, la hausse des prix et
l'arbitraire du pouvoir en place". Les uns et les autres
ont battu le macadam en passant par le marché
de la capitale pour rejoindre la place des
anciens "Blocs rouges".
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ACTUALITE
NOUAKCHOTT INFO
Mauritanie/Soudan:
Communiqué de presse à l’issue de la visite
du Président soudanais en Mauritanie
Le Président de
la République,
Monsieur
Mohamed Ould
Abdel Aziz et son Frère, le
Président de la
République du Soudan,
Monsieur Omar Hassan
Ahmed El Béchir se sont
dits heureux de la signature
par les deux parties de
16 conventions et d'un
mémorandum d'entente
au cours des assises de
la commission mixte de
coopération mauritano
soudanaise qui ont eu lieu
du 20 au 22 décembre
2009 à Nouakchott, et ce
dans un communiqué de
presse publié à l'issue de
la visite du chef de l'Etat
soudanais en Mauritanie.
Voici une traduction du
texte de ce communiqué:
concrétisation
des
liens frater- "En
nelsséculaires existant entre la
République du Soudan et
la République Islamique
de Mauritanie et sur invitation
de son Excellence
Monsieur Mohamed Ould
Abdel Aziz, Président de
la République Islamique
de Mauritanie, Son
Excellence, le Général
Omar Hassan Ahmed El
Béchir, Président de la
République du Soudan, a
effectué, à la tête d'une
délégation de haut niveau
comprenant des ministres,
de hauts responsables
et des hommes d'affaires
soudanais une visite
de travail en
République Islamique de
Mauritanie du 21 au 23
décembre 2009.
Son Excellence le
Le Président Ould Abdel Aziz:
“La visite est un excellent
indicateur du développement
des relations entre la
Mauritanie et le Soudan”
Le Président de la
République,
Mo nsieu r
Mohamed Ould
Abdel Aziz a indiqué que la
visite du Président de la
République du Soudan, le
frère Monsieur Omar
Hassan Ahmed El Béchir en
Mauritanie a été l'occasion
pour les deux parties de
faire revivre et de redynamiser
leurs relations pour
construire un nouveau pont
de communication sur des
bases solides qui existait
entre les deux pays depuis
très longtemps.
Le Chef de l'Etat a jouté
mercredi dans une déclaration
à l'Agence
Mauritanienne d'Information
au salon d'honneur
de l'aéroport de
Nouakchott où, il a salué le
Chef de l'Etat soudanais
avant son départ que cette
visite est un excellent indicateur
du développement
des relations entre la
Mauritanie et le Soudan.
Monsieur Mohamed
Ould Abdel Aziz a également
réaffirmé la communication
entre les deux pays
se poursuivra dans l'intérêt
du développement et du raffermissement
des ces relations
dans tous les domaines.
"Nous comptons, ajoute
le Président de la
République, sur cette visite
pour développer et raffermir
les relations entre nos
deux pays, et elle constitue
à nos yeux un excellent indicateur
sur ce plan".
AMI
New
Président El Béchir a été
l'objet d'un accueil officiel
et populaire chaleureux
auquel ont pris part des
foules massives populaires
de Mauritanie.
Les deux Chefs d'Etats
ont eu des entretiens et
des conversations politiques,
dans un climat
marqué par un esprit de
fraternité et d'entente,
portant sur les perspectives
de la coopération bilatérale
ainsi que sur les
questions arabes, africaines
et internationales
d'intérêt commun, enregistrant
avec satisfaction
la conformité des points
de vue sur les questions
qu'ils ont examiné. Ils ont
aussi décidé de rehausser
la commission ministérielle
qui devient désormais
une grande commission
mixte.
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aux membres des délégations
des deux pays, les
deux Chefs d'Etats se
sont félicités du développement
des relations des
deux pays se sont dits
heureux de la signature
par les deux parties de 16
conventions et d'un
mémorandum d'entente
au cours des assises de
la commission mixte de
coopération mauritano
soudanaise qui ont eu lieu
du 20 au 22 décembre
2009 à Nouakchott. Des
sociétés soudanaises ont
signé des conventions
avec le gouvernement
mauritanien et avec des
sociétés mauritaniennes
pour l'exécution de projets
de développement en
Mauritanie.
Les deux Présidents
ont exprimé leur soutien
et leur adhésion à tous
Possibilité d’expédition du matériel vers toutes les villes
Nouakchott Info Quotidien N° 1881 du 24 décembre 2009
QUOTIDIEN N° 1881 DU JEUDI 24 DÉCEMBRE 2009
EMAREC
les efforts visant à renforcer
la coopération entre
les deux pays frères au
profit du bien-être des
deux peuples.
Le Président de la
République, Monsieur
Omar Hassan Ahmed El
Béchir a exprimé ses
remerciements et sa
considération pour son
frère Son Excellence le
Président Mohamed Ould
Abdel Aziz pour l'accueil
chaleureux et l'hospitalité
généreuse dont il fait l'objet
et la délégation l'accompagnant
en
Mauritanie, invitant Son
Excellence le Président
Mohamed Ould Abdel Aziz
à effectuer une visite officielle
en République du
Soudan dans les plus
brefs délais. Cette invitation
a été acceptée et sa
date sera fixée par voie
diplomatique".
AMI
Le Président El Béchir:
“La visite est un succès sur tous les plans
et nous souhaitons voir le frère Mohamed
Ould Abdel Aziz bientôt à Khartoum”
Son Excellence,
le Président de
la République
du Soudan,
Monsieur Omar Hassan
Ahmed El Béchir a salué
le niveau des relations fraternelles
existant entre le
Soudan et la Mauritanie
et qui remonte aux liens
séculaires et culturelles
communs entre les deux
peuples.
Le Chef de l'Etat soudanais
a ajouté mercredi
dans une déclaration à
l'Agence Mauritanienne
d'Information au salon
d'honneur de l'Aéroport
de Nouakchott avant son
départ à l'issue d'une visite
de 3 jours en
Mauritanie:
"Nous avons accompli
une visite en République
Islamique de Mauritanie
sur une honorable invitation
du président
Mohamed Ould Abdel Aziz.
Notre visite en Mauritanie
revêt un caractère particulier
ne raison des liens
séculaires et culturels
liants le Soudan et la
Mauritanie.
Vu les excellentes relations
politiques, la conformité
des points de vue
des deux pays dans les
instances internationales
et la grande similitude culturelle
entre le peuple
mauritanien et soudanais,
nous voulons développer
également nos relations
sur les plans commercial
économique et technique.
Il existe certes des
excellents débuts, comme
l'implantation en
Mauritanie de la soudanaise
des télécommunications
et les succès réalisés
dans ce domaine
nous encouragent à envisager
d'autres projets.
Au cours de la visite, il
été procédé à la signature
de plusieurs conventions
dans le cadre de la
commission ministérielle
mixte qui se réunira tous
les 6 mois et un proposition
est examinée en vue
transférer cette commission
vers une grande
commission capable de
suivre et d'assurer l'exécution
de ce qui a été
convenu.
La visite est un succès
sur tous les plans et nous
souhaitons voir le
Président Mohamed Ould
Abdel Aziz bientôt à
Khartoum".
AMI
1881
Un jeune
sénégalais en
garde à vue
Le jeune sénégalais, Bamba
NDong, soudeur de son état, vit
et travaille en Mauritanie
depuis quelques années. Il a été
déféré, dimanche dernier, au parquet
suite à une altercation qui l'opposait à
son logeur, Abass Diabira, qui a déposé
une plainte contre lui.
L'affaire commence le mercredi dernier.
Le jeune Bamba revenait d'un travail
de la "Brousse" avec son voisin Kandé.
Selon ce dernier, Bamba retrouvera l'électricité
de sa chambre coupée par le
vieux Abass Diabira et s'en alla demander
des éclaircissements auprès du vieux
Abass. La discussion ne sera pas fructueuse
car le vieil homme s'était imaginé
que le jeune soudeur avait, par lui-même,
rétabli l'électricité et s'acharna sur lui.
Un frère de Bamba, intervient alors :
"Arrête. Le vieux serait fâché par notre
retard de payement qui devait être fait le
10 passé du mois de décembre courant".
Cette intervention du frère de Bamba ne
changera rien à la donne puisque l'altercation
ira de plus belle. Le vieux Diabira,
selon des témoins, aurait avancé une
première gifle à Bamba qui ne répliqua
pas et prit les escaliers pour s'en aller. A
ce moment-là une fille était au rez-dechaussée.
Le vieux se gonfla de rage,
énervé de voir une fille étrangère dans sa
maison. "Il rattrapa Bamba auquel il assène
une deuxième gifle". Celui-ci, ne pouvant
plus supporter sauterait sur le vieux
et la bagarre ne s'arrêtera que lorsque
les deux hommes seront séparés par
d'autres locataires. "Blessé au front, au
cou et bras", selon son certificat médical,
le vieux Diabira qui avait porté plainte,
ramena la police laquelle embarquera
Bamba au commissariat central puis à
celui du quatrième.
Là-bas, Bamba sera gardé à vue. Des
bonnes volontés (dont Ndiaye Diop, une
restauratrice à la Médina 3, à qui la
Maman de Bamba, Mariama Sané avait
confié le jeune soudeur avant son départ
au Sénégal), des voisins et des amis du
jeune Bamba, avaient tenté de convaincre
le vieux Diabira de retirer sa plainte.
Ce qu'il acceptera, dans un premier
temps, de faire à une condition: Ndaye
Diop doit lui présenter des excuses. Car
au commissariat, Ndaye Diop aurait traité
le vieux de tous les mots, l'accusant
d'avoir provoqué la bagarre qui l'opposait
à son protégé. Nouveau blocage car, il
fallait plus de pression encore pour que
Ndaye Diop accepte finalement de présenter
ses excuses. Des excuses qui
viendront un peu tard car le vieux était
déjà chez lui, à l'Ilot D!
En attendant prochainement son procès,
le jeune Bamba qui a été déféré au
parquet, avant-hier dimanche, jouit,
depuis lundi, d'une liberté provisoire.
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ACTUALITE
NOUAKCHOTT INFO
La marche des leaders de la CFOD:
“La Mauritanie n’a jamais
Nouakchott Info Quotidien N° 1881 du 24 décembre 2009
1881
QUOTIDIEN N° 1881 DU JEUDI 24 DÉCEMBRE 2009
Le Point
connu une telle oppression”
Prenant le premier la
parole, le porte-parole des
trois hommes d'Affaires,
Mohamed El Moctar Ould
Hmein Amar laissera entendre
que "depuis que les trois
hommes d'affaires sont en
prison, on peut, sans aucun
doute affirmer que ce n'est
rien d'autre qu'un règlement
de compte. Cela se manifeste
par la politisation de ce dossier
parce qu'aujourd'hui,
nous nous demandons pourquoi
arrêter seulement ces
trois hommes d'affaires tout
en laissant les autres ?
Aujourd'hui, la vraie gabegie
dans notre pays, c'est l'oppression
que les pouvoirs
publics mènent contre les
hommes d'affaires sous prétexte
de lutter contre la gabegie".
Formulant ses demandes
à l'égard des autorités
publiques, il égrènera son
chapelet de recommandations
en ces termes : "Nous
demandons que la justice soit
appliquée sans distinction.
L'Union Pour la République
(UPR) doit chercher en son
sein des personnes qui sont
mêlées à la malversation
financière dans notre pays.
Al'occasion de la
visite de trois
jours du président
soudanais
en Mauritanie, le reporter
de Nouakchott Info a sillonné
certains coins de la ville,
pour voir comment le
citoyen interprète cette visite?
Le citoyen en a aussi
profité pour donner sa
vision par rapport à la presse
nationale. L'opportunité a
également permis de
contempler une scène captivante
devant le Ministère de
l'Education nationale.
Notre premier interlocuteur,
un conducteur de taxi,
quittant le quartier Centre
Emetteur, pour la
Polyclinique, ouvre le "débat
El Béchir": "Vraiment le président
soudanais a un coeur
solide. Malgré un mandat
d'arrêt international penchant
sur son cou, il voyage
comme un pigeon!" Un autre
passager l'interrompit :
"Vous ne comprenez rien. El
Béchir ne court aucun
risque. La Mauritanie n'a
pas ratifié le statut de Rome
qui instaure la Cour Pénale
Internationale (CPI). Et martèle,
El Béchir n'a qu'à partir
dans d'autres pays, et vous
verrez"
"Rien n'à voir, répliquera
le chauffeur, El Béchir était
au Qatar, Emirats...En plus,
en venant en Mauritanie, il a
survolé des pays. Pourquoi
Pour ce faire, son président le
général Mohamed Ould Abdel
Aziz doit démissionner et
regagner le camp militaire".
La CFOD monte au crénau
Prenant, à son tour, la
parole, le président de l'Union
des Forces de Progrès (UFP),
Mohamed Ould Maouloud,
coordinateur provisoire de la
CFOD indiquera: "La présente
manifestation est la toute
première sortie de la
Coordination des Forces de
l'Opposition Démocratique
(CFOD). Nous pouvons déjà
dire qu'elle a été couronnée
par un succès éclatant. Parce
que nos compatriotes se sont
donnés la peine de venir massivement
marcher avec leurs
leaders". Pour rassurer leurs
militants et leurs sympathisants,
il ne manquera pas de
lancer: "A partir d'aujourd'hui,
la Coordination des Forces de
l'Opposition Démocratique
(CFOD) a commencé à dénoncer
les maux dont souffrent
les populations et elle restera
aux côtés des faibles et des
pauvres pour faire face aux
pouvoirs publics".
Quant au président du
personne ne l'a pas kidnappé!
Et puis, ce mandat d'arrêt
contre lui est injuste.
C'est le bâton que remuent
les occidentaux, pour
effrayer les pays faibles", at-il
furieusement conclu.
Un autre passager intervient:
"Pourtant l'ancienne
ministre israélienne des
affaires étrangères Tzipi
Livni, est empêchée de partir
en Angleterre à cause
d'un mandat d'arrêt international
émis contre elle".
Le conducteur ne sera
pas convaincu. Il fermât la
parenthèse: "C'est entre eux
(israéliens et européens).
Tous sont des occidentaux".
Quelques minutes plus
tard, nous nous sommes
retrouvés dans une banque
de la place, en main le numéro
de "Akhbar Nouakchott,
1335" Du mardi 2009. Sur
la Une, une photo imposante
DIXIT MESSAOUD OULD BOULKHEIR
Rassemblement des Forces
Démocratiques (RFD), Ahmed
Ould Daddah, de surcroît,
chef de file de l'opposition
démocratique, il ne cessera
de répéter que "cette manifestation
rentre dans le
cadre de la sensibilisation de
la population mauritanienne
sur les dérives autoritaires du
pouvoir de Mohamed Ould
Abdel Aziz. Notre peuple n'acceptera
plus l'oppression
contre quiconque de ses fils.
Et il n'acceptera pas non plus
que son rêve de démocratie
soit détruit par quelqu'un.
Personne n'ignore aujourd'hui
dans ce pays que les trois
hommes d'affaires sont victimes
d'injustice politique. Pour
nous, ils ont été enlevés,
parce qu'ils ont été emprisonnés
sans aucun respect de la
procédure judiciaire. Il faut
savoir aussi que ces trois
hommes sont des leviers de
l'économie de notre pays".
Succédant à Ahmed Ould
Daddah, le président de
l'Alliance Populaire
Progressiste (APP), président
de l'assemblée nationale,
Messaoud Ould Boulkheir
prendra enfin la parole pour
du président soudanais. En
costume noir, la main gauche
levée jusqu au niveau
des yeux, protégés par des
verres blancs, El Béchir souriait.
L'image saisit, très vite,
un jeune homme prés de
nous qui demande. "Puis-je
jeter un coup d'oeil sur votre
journal?", dit-il avant de
feuilleter une, deux pages et
s'arrêter sur la Une pour
commenter : "Le Soudan et
la Mauritanie ont beaucoup
de choses en commun, surtout
en matière de culture.
El Béchir est "Mouhtaram"
(ndlr: respectable).
Malheureusement, le
Soudan est ravagé. Un
conflit là, une rébellion làbas."
Après un bout de temps
nous quittons la banque.
Dehors, nous retrouvons
une autre queue, plus
souligner que "les trois hommes
d'affaires sont emprisonnés
sans aucun procès. La
Mauritanie n'a jamais connu
une telle oppression. Et pourtant,
nous avons vécu 20 ans
avec le dictateur Maâouiya.
Mais, nous n'avons jamais
connu une telle injustice, si flagrante.
Il ne faudrait pas que
la lutte contre la gabegie soit
le terrain de règlement de
compte politique. L'affaire des
hommes d'affaires n'est pas
une affaire entre le pouvoir
et l'opposition, c'est une affaire
dont dépend l'avenir même
de la Mauritanie".
Il est à noter que tous les
Les Nouakchottois et la visite d'El Béchir:
Plus panarabiste que moi, tu meurs!
retaillée, rasant le mur du
département de l'Education.
Elle comprenait, pêle-mêle,
des hommes, des femmes,
des jeunes, des vieux,
habillés en pantalon, daraa,
malhafa... Ils forçaient leurs
entrées et sorties du
Ministère de l'Education
nationale.
Au lieu de passer par le
portail oriental du ministère
de l'Education, grandement
ouvert, ils s'infiltrent par les
grilles du portail occidental
du même ministère doublement
fermé. Devant ces barreaux
en fer, certains renonçaient,
d'autres hésitaient,
parfois coincés, réussissaient
à passer.
Ici personne, à par cette
scène bizarre, personne ne
parle d'El Béchir. Donc, nous
avançons jusqu'au carrefour
où s'imposent et s'opposent
les deux premiers opéra-
Il passe ! ... .. il a passé !
leaders de l'Opposition, députés
compris, ont participé à
cette manifestation, au cours
de laquelle les militants et
sympathisants brandissaient
des banderoles sur lesquelles
on pouvait lire des slogans
comme "En toute solidarité
avec les hommes d'affaires",
"Non à un Président qui ne
respecte pas la loi", "Oui pour
la lutte contre la gabegie, non
aux règlements de compte",
"Libérez l'économie nationale",
"Non à l'instrumentalisation
de la justice", " Aidez-nous
à préserver l'emploi des salariés
mauritaniens", etc.
CAMARA MAMADY ET
MOHAMED DIOP
teurs de la téléphonie mobile
en Mauritanie. Le
moment a coïncidé avec le
passage de l'escorte présidentielle.
Sur ce carrefour, personne
ne parlait non plus de la
visite d'El Béchir, mais tout
le monde "s'était habillé en
Béchir". Allusion à notre police
nationale, qui s'habillait à
la compagnie anti-émeute.
C'est-à-dire en bleu foncé.
Un bleu brillant sous les
rayons solaires. Belles uniformes!
Elles étaient assorties
en bottes noires et ceinture
blanche.
Sommes-nous en phase
d'application du projet de loi
concernant la police, récemment
débattu à l'assemblée
nationale? Ou bien c'est une
façon de dire "Bienvenue à
El Béchir"
MOHAMED DIOP
diopyoussou@yahoo.com
DU COLONEL M'BARECK
Retour à la
Présidentielle
du 18 juillet
dernier:
Décryptage
L'opposition a-t-elle
commise une
erreur de stratégie
ou a-t-elle, plutôt,
manquée de charisme.
Ce fut, en tous cas, une
déculottée historique qui l'a
sonnée.
Celle-ci, a d'emblée,
presque décidé de ne rien
faire et, surtout, de ne rien
changer à sa manière de
faire la politique autrement :
on ne change pas une équipe
qui perd, encore moins une
méthode qui a fait fiasco.
Toute une philosophie qu'il
faut respecter, même quand
le premier candidat qui rêvait
d'être le premier s'est trouvé
troisième et que, ironie du
sort, le second, fraîchement
arrivé en renfort, n'a pu glaner
que 3% de l'électorat…
Alors, il a fallu à l'un et à
l'autre temps, en salle de
réveil, pour comprendre ce
qui s'est passé !... plutôt que
de ne voir, dans cette raclée,
que l'alternance égocentrée
sur la présidentielle.
On s'est renvoyé, dos à
dos, " l'omni-Présidentiable "
et " l'omni-opposant " venu en
renfort : une brochette de
candidats sans espoir d'accéder
à la Magistrature suprême.
Et le combat, comme on
l'a tristement constaté,
cessa faute de combattants.
Ce fut alors, le triomphe du
suffrage universel suivi du
délire de la rue qui s'est refusée,
par décence, à manifester
sa joie.
Pour jouer gagnant, il fallait
du contenu et des alliances
réelles ou effectives,
sans culte du moi. Qui pouvait
souffler cette belle recette ?
La boîte noire de ce crash
politique pourrait bien encore
révéler des vices de forme,
sans rapport avec les hypothèses
mesquines d'alors de
l'Opposition.
Celle-ci a déclanché une
chasse à courre, là où il fallait
toucher la fibre humaine.
C'est cette faiblesse de style
qui a, en partie, conforté et
sublimé l'élection du
Président actuel. Qui n'a
parlé que de problème de la
vie de tout les jours, en particulier,
ceux des pauvres. Cet
altruisme, peu fréquent, a
conquit une partie de l'électorat
défavorisé. Et qui a donné
une cote de popularité indéniable
à notre Président de la
République pour les échéances
politiques futures.
COLONEL M'BARECK
OULD BOUNA MOCTAR

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MAGHREB
NOUAKCHOTT INFO
Nouakchott Info Quotidien N° 1881 du 24 décembre 2009
QUOTIDIEN N° 1881 DU JEUDI 24 DÉCEMBRE 2009
Justice transitionnelle au Maghreb comme instrument de transition démocratique:
Qu'il s'agisse
de la
Commissio
n Vérité-
Réconciliation en Afrique
du Sud et des commissions
similaires qui la suivront
dans d'autres pays
d'Afrique, ou de l'Instance
Equité et Réconciliation
au Maroc, de la Concorde
civile en Algérie, des
Journées nationales de
Concertation et de la
Journée de Réconciliation
Nationale qui s'en est suivie
en Mauritanie, de l'ouverture
de la Libye avec la
Fondation Kadhafi dirigée
par Saif Al Islam
Kadhafi, les approches de
la justice transitionnelle
diffèrent d'un pays à un
autre mais avec un objectif
inchangé chez l'un et
l'autre: aider à la réussite
de la transition démocratique,
à la consolidation
de la cohésion sociale et à
l'amélioration de l'avenir,
car il n'y a pas de paix
sans justice.
Il est vrai que dans notre
région arabe, cette question de la
justice transitionnelle est récente
pour ne pas dire inexistante avant
le décès du roi Hassan II et la décision
de son fils - et nouveau roi -
Mohamed VI de nommer une
commission (l'Instance Equité et
Réconciliation) pour tenter de
faire face à des années noires
ponctuées d'exactions massives
commises dans le passé, en vue
d'établir les responsabilités, de
rendre la justice et de permettre
la réconciliation, dans un objectif
de consolidation du pouvoir et
d'ancrage de la démocratie.
Première expérience du genre
dans le monde arabo-musulman,
cette justice transitionnelle marocaine
soutenue par une volonté
politique du jeune roi, comme
pour juger son père en ouvrant
les pages de son règne, a inclue
toutes les facettes de la justice :
pénale, corrective, sociale et économique.
Et le résultat fut au rendez-vous
: une tout aussi belle
réussite que celle de l'expérience
sud-africaine, même si, fruit d'une
volonté politique de la monarchie,
elle a été sans rapport de force,
une continuité de règne dans
laquelle les partis politiques
étaient désintéressés, le fils
ouvrant les pages de son père
pour consolider la démocratie et
le pouvoir.
Des experts planchent sur le
thème à Venise
C'est pour s'arrêter sur ces
différentes expériences de la justice
transitionnelle, en débattre, les
analyser pour en identifier les bonnes
pratiques et les mauvaises et
échanger autour de ce concept
nouveau dans le lexique des relations
internationales que Venise a
abrité du 14 au 16 décembre courant
un séminaire international
sur le thème de "La justice transitionnelle
comme instrument de
transition démocratique", auquel
ont pris part plusieurs experts
Ramener la raison à la maison
maghrébins et internationaux
ainsi que des membres de la
société civile et des journalistes.
Conjointement organisé par le
programme régional "Bonne
Gouvernance, Maghreb" de la
GTZ au nom du Ministère fédéral
allemand de la Coopération
Economique et du
Développement, le Centre Inter-
Universitaire Européen pour les
Droits de l'Homme et la
Démocratisation (EIUC) et Al-
Kawakibi Democracy Transition
Center (KADEM), ce séminaire
international qui s'est tenu au
Monastère St. Nicolò, siège de
l'EIUC, a profité à une trentaine de
participants de l'Algérie, du
Maroc, de la Mauritanie et de la
Tunisie, la Libye ayant brillé par
son absence.
Tout autour des organisateurs,
Florence Benoît-Rohmer, la
Secrétaire générale de l'EIUC, de
Susanne Jacobi, chef du programme
régional Bonne
Gouvernance, Maghreb et
d'Amine Ghali, directeur des programme
de KADEM, il y avait l'éminent
professeur William
Schabas, spécialiste du droit
international et directeur du
Centre irlandais des Droits de
l'homme à l'Université nationale
d'Irlande à Galway, Habib
Belkouch, le président du Centre
d'Etudes en Droits Humains et
Démocratie, Mohsen Marzouk, le
secrétaire général de Arab
Democracy Foundation, basé à
Doha (Qatar), Mohamed Lemine
Ould Kettab, le président et fondateur
du Club des Intellectuels
Mauritaniens pour la démocratie,
Albrecht Stockmayer, le chef du
projet Bonne Gouvernance, pour
ne citer que ceux-là.
Au menu de ce séminaire
international, le troisième d'une
série d'initiatives développées par
la GTZ et l'EIUC depuis 2007
visant à soutenir l'échange et la
mise en réseau entre les institutions
étatiques et la société civile
des pratiques de bonne gouvernance
dans la région du Maghreb,
de brillantes communications
notamment sur "les développements
généraux du concept de
justice transitionnelle" (professeur
William Schabas) et les
"mécanismes et étapes de la justice
transitionnelle avec une attention
particulière sur la région du
Maghreb" (Habib Belkouch).
Présentant le sujet dans sa
généralité, le Pr. William Schabas
dira que "le concept de justice
transitionnelle, encore nouveau
puisqu'il date du début des années
1970, sera fortement influencé
par l'expérience de l'Afrique du
Sud au début des années 1990.
"L'Afrique du Sud est de l'intérêt
particulier parce que c'était, à l'époque,
le plus grand problème
des droits de l'homme dans le
monde et il fallait mettre fin au
règne de l'Apartheid.
C'est un concept qui est lié à la
transition politique vers un Etat
plus démocratique et l'importance
qu'a la justice dans cette transformation.
Car on ne peut pas
faire une rupture avec le passé en
oubliant les violations commises
par l'ancien régime ou pendant le
conflit. Souvent on essaie d'oublier
le passé en accordant une amnistie
mais la justice transitionnelle
insiste sur la valeur de la poursui-
te pénale lorsqu'elle est possible. Il
y a différents mécanismes de
réconciliation, de recherche de la
vérité, des attributions de la
responsabilité même si la poursuite
pénale s'avère impossible. Ces
mécanismes comprennent, outre
les poursuites judiciaires, les
réformes institutionnelles, les
commissions vérité et le droit à
réparation pour les victimes de
violations graves des Droits de
l'Homme". Le Pr. Schabas rappellera
les cas de l'Irlande du Nord
"où on n'est pas toujours d'accord
sur la vérité historique de
l'Histoire du pays", de la Sierra
Léone, de l'Afrique du Sud, du Chili
rappelant que chaque transition,
comme chaque pays, est unique,
citant, soit dit en passant, pour
appuyer le mécanisme de la
réconciliation, quelqu'un qui disait
que "si on peut réussir à éliminer
quelques mensonges, c'est déjà
aider à aller vers la vérité".
La seconde communication
relative aux "mécanismes et étapes
de la justice transitionnelle
avec une attention particulière
sur la région du Maghreb" sera
présentée par M. Habib Belkouch
qui dira d'emblée qu'il n'y a pas de
recette unique pour la justice
transitionnelle puisqu'il s'agit d'une
autre dimension de la vérité différente
de celle judiciaire. La justice
transitionnelle interpelle l'écoute,
les échanges et implique les partis
politiques, la société civile qui
doit être forte, les acteurs qui ont
la responsabilité lors des injustices.
C'est une dynamique de la
société sur son histoire nécessitant
des réflexions et des mesures
de réparations individuelles et
collectives pour les victimes de la
répression, de la marginalisation.
Des réparations matérielles et
morales, des excuses publiques.
Bien sûr cela touche également
aux réformes judiciaires, à l'indépendance
des magistrats, etc."
Interrogé par Nouakchott Info,
Habib Belkouch dira que "parmi
les objectifs de l'atelier, il y a la promotion
de la justice transitionnelle
dans la région arabe et ce à travers
les leçons qui se dégagent
des expériences internationales
(une trentaine), des normes élaborés
au niveau des Nations
Unies et son application dans la
région arabe. L'expérience marocaine
qui est la première dans le
monde arabo-musulman démontre
la capacité de cette région de
dégager des justices de résolution
des conflits au sein de nos
pays s'il y a une volonté politique
de la part des dirigeants et une
implication effective des forces
vives de chaque pays y compris la
société civile. Ce mécanisme de
justice transitionnelle permet de
traiter le passé douloureux des
violations des droits humains
dans un esprit de consolidation de
la démocratie et de réparations
des droits de la personne qui s'inscrit
dans le cadre d'une stratégie
d'avenir sans rester prisonnier
dans l'échelle du passé avec leur
malheur."
Ces deux premières communications
seront modérées par
Florence Benoît-Rohmer qui
revient, trois jours plus tôt, de
l'Afrique du Sud où elle a visité le
Parc de la Liberté fait à la mémoire
de tous ceux qui sont morts
pour la liberté".
Les efforts de réconciliation
nationale dans le Maghreb :
Maroc-Algérie
L'expérience du Maroc qui
sera présentée par Mohamed
Mhaifid et celle de l'Algérie par
Mansour Kedidir au cours d'une
plénière présidée par Albrecht
Stockmayer. Elles prendront des
allures de bonne et mauvaise pratique,
comme le suggéreront les
séminaristes du groupe de travail
n°2 dit "Transition démocratique".
Pourtant l'ancien magistrat
Mansour Kedidir qui fera sa communication
sur son pays, l'Algérie,
notera que "la justice ne peut
fonctionner que dans un Etat de
stabilité publique et que le
concept de la justice transitionnelle
est controversé car c'est une
justice alternative différente de la
justice étatique. Elle dépend, dira-til,
des rapports de force et de la
capacité de réconciliation, précisant
qu'en Algérie, la "Concorde
civile" et la "Charte de
Réconciliation Nationale" ont permis
d'assurer la paix et la sécurité".
Les débats sur cette communication
rappelleront qu'en Algérie
"on indemnise, amnistie et clos les
dossiers sans savoir qui se
réconcilie avec qui ?", comme s'en
plaindra une participante représentant
les victimes.
L'expérience mauritanienne
L'expérience Mauritanien-ne
sera de la partie avec une communication
de notre compatriote,
l'ancien ambassadeur Mohamed
Lemine Ould Kettab. Intitulée
"Expérience mauritanienne en
matière de justice transitionnelle",
cette intervention de Ould Kettab
- qui apprendra sa nomination à la
tête du projet "Nouak-chott,
Capitale de la Culture Islamique
2011" séance tenante - fera un
flash-back sur l'histoire récente
de notre pays, sa diversité culturelle
pour indiquer que "des tendances
ethnocentristes centrifuges
et des sentiments communautaristes
exacerbés ont
conduit à des attitudes et des
comportements excessifs et à
des antagonismes identitaires qui
confinent aux velléités séparatistes".
Situations qui ont "conduit à
la profonde crise qui a opposé la
Mauritanie et le Sénégal en
1989", "à une chaine ininterrompue
d'arrestations arbitraires,
d'emprisonnements, de tortures
et d'exécutions extrajudiciaires",
qui ont "basculé dans l'horreur et
son tissu social a frôlé la désagrégation".
Ce n'est que depuis
2005, suite au coup d'Etat qui a
mis fin aux 20 ans de règne de
l'ancien président Ould Taya que la
Mauritanie a engagé un débat
national pour l'élaboration d'une
approche consensuelle pour la
réalisation d'une vraie réconciliation
nationale. Et Ould Kettab de
noter que même si la justice
transitionnelle, dans notre pays,
n'a pas respecté les mécanismes
traditionnels, elle a permis de
ramener la raison à la maison,
réconciliant les Mauritaniens
entre eux, rapatriant les expulsés
des années 1989 et organisant
une journée, dite journée de
Réconciliation Nationale, le 25
Mars 2009 à Kaédi (dans la
région de la vallée du fleuve
Sénégal). Cette justice transitionnelle
à la mauritanienne a également
permis, dira-t-il, "une concertation
soutenue entre l'Etat et le
collectif des victimes de la répression
(COVIR) avec la participation
des organisations des droits de
l'homme, des autorités religieuses
et les ayant-droits des victimes
qui a abouti à un accord
consensuel aux termes duquel
l'Etat reconnait sa responsabilité
dans les douloureux événements
survenus durant les années de
plomb, assure le devoir de justice
et de mémoire, consent des réparations
et des indemnisations
adéquates en faveur des ayantdroits
des victimes, s'engage à
réintégrer immédiatement tous
les anciens fonctionnaires
Négros Africains qui avaient été
radiés de la fonction Publique
avant d'être expulsés du pays,
accorde des terrains à usage
d'habitation aux veuves et aux
enfants des victimes.".
Les expériences de la Libye et
de la Tunisie
Ce doublé de Chawki Tabib
reposera sur une question qu'il se
posera lui-même et qui mérite d'être
reprise : "Y'a-t-il une volonté
politique pour permettre l'éclosion
même embryonnaire de la justice
transitionnelle?" Et le conférencier
de répondre qu'en Tunisie, "il
n'existe aucune volonté politique
parce qu'on ne reconnaît pas
l'existence d'atteintes aux droits
de l'homme, sinon la réhabilitation
pour des besoins de légitimation
du pouvoir, de deux opposants
autorisés à rentrer au pays pour
être ensuite marginalisés". En ce
qui concerne la Libye, Chawki
retiendra que, même si le régime
reste inchangé, des mesures de
liberté semblent apparaître et
une dynamique d'ouverture avec
un désaveu public du panarabisme
s'est enclenchée. Plusieurs
opposants sont rentrés en Libye,
des dossiers des années de
plomb ont été ouverts, des pourparlers
entamés avec les salafistes
islamistes contre un engagement
de cesser toute lutte armée
contre le régime. Bref, une justice
transitionnelle timide ou qui ne dit
pas son nom est en cours, pilotée
par le fils du Guide, Saif Al Islam.
1881
Bien d'autres thèmes transversaux
(justice de genre, transition
démocratique, société civile,
système judiciaire) seront passés
en revue par des experts (Adila et
Valérie, Mohsen Marzouk,
Godfrey, Jens Deppe) pour préparer
les participants au travail de
groupe thématique.
Des débats riches et des
échanges fructueux
Toutes ces communications
qui seront à chaque fois débattues
des heures durant avant d'être
dépassées, laisseront place, le
dernier jour, à quatre groupes de
travail dont les thèmes seront la
société civile, la transition, le système
judiciaire et la justice de
genre. Des recommandations et
des observations finales suivront
avant que ne soit déclarée la clôture
du séminaire qui démontre l'intérêt
de la justice transitionnelle,
ce "champ à renforcer au niveau
des études internationales pour
doter l'ensemble des acteurs
d'outils pour leur plaidoyer.
Ce sera alors au tour de
Mohsen Marzouk de remercier
les participants pour "les riches
débats qui ont contribué à faire
connaître ce concept aux élites et
le lier à la recherche d'un compromis
pour le changement sans
revanche et sans vengeance".
Pour Florence Benoît-Rohmer,
"on a assisté à un échange extrêmement
riche, apprenant des
choses sur nos pays respectifs".
Elle insistera sur l'objectif de ce
séminaire qui est de sensibiliser
sur ce concept.
Dans une déclaration qu'elle
nous fera en marge du séminaire,
Mme Florence benoit-Rohmer
dira que "l'EIUC a toujours travaillé
avec la GTZ sur la région du
Maghreb, sachant qu'il s'agit là du
troisième séminaire après un premier
sur le Genre en Tunisie et un
second sur la Démocratisation à
Marrakech. La justice transitionnelle
est un sujet qui concerne
tous les continents (de l'Amérique
du Sud à l'Afrique en passant par
l'Europe) où il y a eu des périodes
difficiles demandant la réconciliation
des Etats. D'où l'intérêt de discuter
avec les Maghrébins, voir
les spécificités de la justice transitionnelle
au Maghreb où elle a été
pratiquée au Maroc et de manière
différente dans d'autres pays.
Nos attentes au sortir de ce séminaire
sont de sensibiliser les intervenants
sur la Justice transitionnelle,
faire profiter les uns, les autres
des expériences dans faites
dans les pays et suggérer des
recommandations pour améliorer
ce sujet de la justice transitionnelle
que certains pays pratiquent
déjà."
MOHAMED OULD KHATTATT,
ENVOYÉ SPÉCIAL ÀVENISE

5
La Cour Martiale,
rapidement, mise
en place, une
enquête et un
jugement rapides, eux
aussi, prononce une sentence
grave, les trois jeunes
officiers sont condamnés
à mort et exécutés, le
Président saisi n'a pas allégé
ou commué cette
peine.
L'action entreprise,
depuis 1985 est poursuivie,
maintenant, après ces
exécutions, au vu et au su
de tous, les Pulaars sont
montrés du doigt comme
ennemis du peuple mauritanien.
Qu'est-ce à dire de ces
agissements débiles !
L'Administration, du
Sommet, qui a donné les
instructions, à la plus
basse structure rurale de
cette administration,
orchestre une ségrégation,
qui ne dit pas son
nom.
Il a été remarqué plusieurs
Administrateurs et
officiers supérieurs, qui
n'ont pas accepté, ni
contribué, de quelque
manière que se soit, à ces
actions anti-nationales.
Plusieurs sources ont
laissé entendre, que dans
TEMOIGNAGE/ANNONCES
NOUAKCHOTT INFO
QUOTIDIEN N° 1881 DU JEUDI 24 DÉCEMBRE 2009
La Mauritanie de 1946 à 2009
Je me fais, toujours, le devoir d'informer et former les jeunes générations, afin de
leur permettre de connaître leur pays illustre qui, à travers les âges, s'est fait connaître,
s'est fait respecté et a eu beaucoup d'amis à travers le monde, mais aussi convoiter
par certains en raison de la situation géographique et de ses richesses immenses.
le désert national, une aire
géographique a été délimitée
entourée d'une
muraille, où tous les
Pulaars seraient jetés
sans eau, nourriture et
abri à cette époque de
grande canicule, plus de
50°, tous ceux qui y
seraient jetés perdront la
vie, au maximum, après
une semaine.
La pression sur les
Pulaars s'accentue, les
plans se préparaient à
l'ombre, attendant un
détonateur, que
l'Administration ne tarda à
créer.
Depuis plusieurs décennies,
même avant l'indépendance,
les éleveurs et
agriculteurs se heurtaient
souvent entre eux parce
que les animaux des premiers
anéantissaient les
cultures des autres, combien
de fois il y a eu des
morts et des blessés.
Ainsi, une altercation
entre éleveurs et agriculteurs
à Diawara,
Guidimakha, se termine
avec un mort, il semble,
aussi, que ces belligérants
soient tous Mauritaniens,
mais l'Etat a annoncé qu'il
s'agissait d'une bataille
entre agriculteurs sénéga-
lais et éleveurs mauritaniens.
L'audience accordée
par le Président Abdou
DIOUF à Mr le Ministre de
l'Intérieur mauritanien, le
Colonel Djibril Ould
Abdallahi n'a pu ramener à
la raison la partie mauritanienne
et les propos de Mr
le Ministre, à sa sortie
d'audience, montraient,
clairement, que la
Mauritanie se réserve le
droit de représailles.
Le chef de l'Etat,
Maaouya, pense être libéré
de son attention.
Alors la dernière décade
d'Avril 1989 a été terrible
pour les Pulaars classés,
tous, comme sénégalais.
Des déportations, exécutions
sommaires, viols,
pillages des villages ruraux
de tous les Pulaars considérés
comme sénégalais,
pourtant certains Maures
ont eu le courage de braver
l'Administration, disant
que ces Pulaars sont sur
la rive droite du fleuve il y a
plusieurs siècles, certains
d'entre eux ont connu des
réprimandes de l'Etat.
Toutes sortes d'exactions
ont été commises
sur de paisibles popula-
tions, qui ne comprennent
pas ce qui leur arrive.
Ainsi de 1989, Avril à
1991, le peuple Pulaar de
Mauritanie n'a connu que
la mort, la déportation au
Sénégal.
Et le Sénégal a entrepris
le rapatriement des
Maures, au Sénégal, plusieurs
Maures y ont, eux
aussi, perdu la vie, d'autres
tous leurs biens.
Quel désastre.
Une plaie béante, grave,
gangrenée est ouverte là il
existait une fraternité et le
commun vouloir de vie
commune.
La pression internationale
a été très forte sur la
Mauritanie mais rien n'y
fait.
Le dessein était de
jeter, de l'autre côté du
fleuve, sur la rive gauche,
le Sénégal, tous les
Pulaars qui, dit-on, dans
certains milieux maures,
ont tous leurs parents de
l'autre côté.
A-t-on oublié que c'est le
colonisateur, qui a fixé les
repères - frontières des
colonies, coupant le Fouta
en deux, des cas similaires
sont connus en Afrique
Centrale et même dans
l'Afrique de l'Ouest entre
La Société IGF SA
met en vente le
matériel suivant :
Lot 1 : Une Toyota
L/C
Lot 2 : Deux
camions Man
Lot 3 : Un camion
citerne gasoil Man
Lot 4 : Un camion
Man porte cabine
climatisée
Lot 5 : Deux groupes
électrogènes
Lot 6 : Deux groupes
électrogènes
Lot 7 : Sept L-200
Mitsubishi
1. Les personnes
intéressées pourront
visiter ce
matériel au garage
Babou situé à ZI
Ksar entre EGB et
CODIMEX, tous les
jours de 9H à 15H.
Nouakchott Info Quotidien N° 1881 du 24 décembre 2009
Guinée, Mali, Haute Volta
(Burkina Faso).
Ces événements douloureux
se sont produits
en plein mois béni du
Ramadan, pendant lequel
on a tué, violé, volé, un brigandage
organisé.
C'est ainsi que pendant
l'organisation et exécution
de ces exactions, tous les
vendredis, Bouddah Ould
Bousseiry, Imam Ratib n'a
cessé, par ses sermons de
gronder l'Administration
et, le jour de l'Aïd El Fitr,
devant Maaouya, Bouddah,
que la Terre lui soit légère,
n'a pas mâché ses mots,
précisant la punition
d'Allah sur ceux qui ont
perpétré, organisé, exécuté
ces malveillantes
actions, qui ne répondent,
dit-il, en aucune façon aux
préceptes de l'Islam édictés
par ALLAH, qui entend,
connaît et voit tout.
Malheur à ceux-là, qui
ont perturbé, tué, violé des
musulmans pendant, ce
mois béni, leur destination
dans l'Au-delà sera la
HUTAMAH ou le SAQHAR.
Quelle destination !
Bouddah poursuit, disant
que durant le reste de
la vie de ces malfaiteurs,
ALLAH leur fera voir sa
IGF - SA
Avis de vente publique
2. Les lots 2-5-7
peuvent être séparés
en sous lot en
d'autant d'unités
disponibles. Une
offre par sous lot
est recevable.
3. Les offres doivent
être déposées
au plus tard le 3
Janvier 2010 à 14
heures au siège de
la Société sous pli
fermé avec le
numéro du lot
retenu et le prix en
Ouguiya, en plus
du nom et du
numéro de téléphone
de la personne
à contacter.
4. La Société n'est
pas obligée de
retenir les offres si
le prix ne cor-
1881
7 ÈME PARTIE
LE PRÉSIDENT
AMADOU MOCTAR KANE
662 70 63
désapprobation en leur
infligeant, dans ce bas
monde, une vie malheureuse,
eux et leur famille.
C'est suite à la position
de notre Imam, qui n'a fait
que respecter le Saint
Coran et la Sunna de notre
Prophète Mohamed (PSL)
que Bouddah a été remercié
par l'Etat, le destituant
de son poste d'Imam
Ratib, qu'il a occupé depuis
1958, parce qu'il est
autochtone de la région et
ce qu'il a fait en enseignement
coranique et les
sciences islamiques, ses
conseils aux fidèles ont,
amplement, contribué à
fixer dans tous les esprits
l'Islam dans toutes ses
valeurs.
respond pas au
minimum requis.
5. Les offres seront
dépouillées le 4
Janvier 2010 et les
intéressés doivent
se libérer du prix
de la vente le 5
Janvier 2010 avant
14 heures.
6. Les enlèvements
seront faits contre
présentation de
l'acquis des droits
de douane.
7. A défaut de présentation
de l'acquis
de douane
avant 48 H, la
vente sera annulée
et l'intéressé rembourse
sans aucune
indemnisation.
LE DIRECTEUR
GÉNÉRAL

6
3 questions à ...
Nouakchott Info Quotidien :
Selon l'annonce de la
Coordination des Forces de
l'Opposition Démocratique
(CFOD), vous allez faire une
marche de protestation suivie
d'un meeting pour des
raisons de l'insécurité, la
hausse des prix et l'arbitraire
du pouvoir en place. Qu'estce
qui se cache derrière ces
raisons évoquées ?
Ladji Traoré : Je pense d'une
manière générale, les présidentielles
du 18 juillet 2009 ont été
suivies par une grande accalmie.
Cela traduit d'abord un grand
malaise, mais aussi une grande
préoccupation au niveau de l'opinion
nationale et internationale.
A cela s'ajoute l'évolution de la
situation des problèmes graves
que connaît le pays. Il est du
devoir impérieux des partis politiques
et de la coordination des
formations politiques d'exprimer
publiquement des préoccupations
de l'opinion nationale, de
leurs électeurs et de leurs militants.
Je crois que la raison de
cette marche-là, c'est cela.
L'insécurité, que nous vivons, est
prouvée, aujourd'hui, à la face du
monde. Il ne se passe un jour
qu'on ne dise qu'on a blessé,
qu'on a tué - dans un tel quartier
ou tel quartier de Nouakchott ou
dans telle ou telle localité du pays
- un citoyen mauritanien. En plus
de l'insécurité grandissante, il y a
également le phénomène du terrorisme.
Ce phénomène du ter-
INTERVIEW/ANNONCES
rorisme se manifeste, désormais,
dans toutes les localités du
pays notamment à Nouadhibou,
à Nouakchott, l'autre jour sur
l'axe Aïoun - Nioro. Il y a quelques
années à Aleg, à Ghallawiya,
donc pratiquement sur l'ensemble
du territoire mauritanien.
Par conséquent, pour nous, le
problème de l'insécurité est un
problème social sérieux. Ce n'est
pas le gouvernement - avec ses
moyens matériels, d'ailleurs,
insuffisants - qui pourrait faire
face au phénomène du terrorisme
et l'emporter. Le combat
contre le terrorisme doit être le
combat de l'ensemble de la collectivité.
Tout le monde doit y
mettre la main à la pâte. Pour
cela, il faut qu'il y ait une concertation
sur le phénomène du terrorisme
et voir comment y faire
face. Le phénomène du terrorisme
est un phénomène essentiellement
politique. Par conséquent,
il faudrait que le pouvoir
public sache que c'est une grande
préoccupation de l'opinion
nationale. Depuis un certain
temps, notre pays est en passe
de devenir un pays des terroristes
classiques. Ce qui est extrêmement
dangereux par tous.
Donc, nous avons marché pour
attirer l'attention de l'opinion
nationale, le pouvoir public et les
partenaires sur la gravité de
cette situation. Le problème des
prix, vous savez, il y a eu certaines
propagandes populistes et
démagogiques qui laissent
entendre que : " Le régime du
Général Aziz c'est le régime des
pauvres ". Or on assiste actuellement
à une flambée des prix à
laquelle vient s'ajouter quelque
chose que nous, nous savions.
C'est que dans le budget de
2010, l'Etat prévoit l'augmentation
des taxes notamment sur
des produits de grande consommation
comme le riz. Déjà, la
situation actuelle n'étant pas
guère brillante, donc, elle va
s'empirer. Parce qu'il y a d'ores
et déjà des textes sur les taxes
sur le transport, sur le carburant
notamment sur l'importation.
Par conséquent, on va
assister, cette année, à une
flambée des prix jamais connue
dans notre pays. Ces problèmes
sont les quotidiens de nos compatriotes.
Ces préoccupations
quotidiennes des citoyens, nous
les connaissons et nous tenons
à les dénoncer pendant qu'il est
temps. En ce qui concerne l'arbitraire,
vous le savez bien.
L'Alliance Populaire
Progressiste (APP) a toujours
demandé, qu'il y ait une audit sur
la gestion du régime de
Maâouiya jusqu'au coup d'Etat
du 3 août 2005. Mais il n'y a
jamais eu une audit et nous
savons qu'il y a eu beaucoup de
problèmes de malversations
financières durant cette période.
Nonobstant nos demandes
refusées, nous n'en avons pas
fait d'un cheval de bataille démagogique.
Mais nous pensons qu'il
NOUAKCHOTT INFO
faut faire face aux problèmes et
les régler en suivant des procédures
transparentes et claires. Il
faut s'éloigner de tout ce qui
peut, de près ou de loin, ressembler
à des règlements de comptes
contre tel ou tel homme d'affaires
ou contre telle ou telle personne
au détriment d'un tel. Si le
combat contre la corruption est
dirigé contre les gens qui gênent
politiquement ou pour d'autres
raisons, c'est ce que nous appelons
l'arbitraire. Il faut donc le
combattre. Et nous marchons
pour dénoncer le calvaire quotidien
de certains citoyens. Parce
que nous savons sur le plan de la
lutte contre la corruption, les
problèmes sont très mal engagés.
On fait même la discrimination
même entre les hommes
d'affaires, qui peut entraîner très
loin. Et nous savons aussi que les
hommes d'affaires, ils ne sont
pas seulement des banquiers,
sont des gens qui ont des sociétés
et font travailler de nombreux
mauritaniens. Il ne faudrait
pas donc déstabiliser l'économie
nationale en faisant la chasse à
la sorcière. Mais nous sommes
pour que les biens de l'Etat
reviennent à l'Etat. Ce qui doit
être payé à l'Etat, il faut le payer
à l'Etat, même par le passé, mais
de manière régulière.
Nouakchott Info Quotidien:
Depuis un certain temps, les
leaders des Forces de l'opposition
démocratique ne ces-
Nouakchott Info Quotidien N° 1881 du 24 décembre 2009
QUOTIDIEN N° 1881 DU JEUDI 24 DÉCEMBRE 2009
Ladji Traoré, Secrétaire exécutif de l'Alliance Populaire Progressiste (APP):
sent de réclamer aux autorités
publiques la poursuite du
dialogue inclusif, prévue par
l'Accord Cadre de Dakar et
qui a la bénédiction de la
communauté internationale.
Le patron de la direction
générale du Développement
et des Relations avec les pays
ACP l'a réclamé dans sa
conférence de presse en vue
du démarrage d'une coopération
complète avec notre
pays. Votre marche de protestation
n'est - elle pas une
manière voilée de tendre la
main au président de la
République à dialoguer avec
vous?
L.T.: Notre pays a connu en
2008 un événement, qui aurait
pu prendre d'autres tournures
n'eût été l'esprit de responsabilité
de l'opposition. Vous savez
1881
“On va assister, cette année, à une flambée des prix jamais connue dans notre pays”
certains partenaires ne sont
pas très regardants. Je crois
qu'ils ont mordu à certaine
démagogie du Général Abdel
Aziz, qui a dit qu'il est le seul bien
placé dans ce pays pour faire
face au terrorisme. En cela, la
communauté internationale
notamment la France a cru tout
comme d'ailleurs l'Espagne. Ces
pays ont voulu faire de la
Mauritanie un cordon de sécurité
contre l'immigration clandestine
et le terrorisme. Pour ces raisons
qui ont forcé la main à l'opposition
et ont aidé un peu Aziz à
contrôler la situation en nous
entraînant dans un processus
électoral, qui était biaisé au
départ. Parce que les leaders de
l'opposition n'ont même pas eu
un mois au complet pour préparer
la campagne présidentielle.
SUITE EN PAGE 7

7
Les hommes d'affaires
Smacid (Chérif Ould
Abdallahi, Abdou
Maham, Mohamed Ould
Noueigued) ont été écroués à la
prison civile pour avoir joui des
"largesses " de la BCM.
Ils n'étaient pas les seuls appelés
par la Brigade financière, mais
ils sont les seuls écroués en
dehors de l'ex gouverneur et son
adjoint.
Cet événement alimente les
discutions de salons et de gazra, il
explique les manifestations quotidiennes
de soutien aux écroués et
les contre manifestations et joutes
télévisées des supporters de
la lutte contre la gabegie.
A y regarder de près, il s'agit
d'un fait banal et grave à la fois.
La politique de lutte contre la
gabegie, la corruption et les
détournements est l'unique axe de
la politique du pouvoir. Les sanctions
contre les fonctionnaires
dits véreux se succèdent. C'est à
croire qu'il n'y a pour projet
aujourd'hui que les règlements de
compte, les limogeages et l'aspect
résiduel, voir négatif, de la politique.
Certes, nous avons atteints
des sommets dans les détournements
des deniers publics, la corruption
et le clientélisme. Le seuil
de l'intolérable est franchi. Le
pays est chancelant.
Certes, cette situation ne peut
perdurer et il y a lieu d'y mettre un
terme définitif.
Certes, le Président de la
République a pris des engagements
fermes dans ce sens et il
se doit de les respecter.
Certes, les enrichissements
sans cause doivent faire l'objet de
réprobation.
Si les mauritaniens sont unanimes
sur le principe et la profondeur
du mal, ils sont divisés sur
les méthodes utilisées. L'intention
est louable mais la démarche laisse
à désirer. Ne dit-on pas que le
chemin de l'enfer est pavé de bonnes
intentions ?
Avions-nous usé de tous les
moyens, de toutes les voies pour
arriver à de tels extrêmes ?
Y a-t-il eu une mise en demeure
de la BCM ? Une période raisonnable
pour dégager une solution
Quant à Aziz, il a fait un an de
campagne électorale. Nous marchons
pour attirer l'attention de
nos partenaires extérieurs auxquels
nous faisons allusion, pour
leur dire qu'il y a des problèmes
réels. Parce que jusqu'à présent,
Aziz n'a rien fait de particulier pour
régler les problèmes auxquels sont
confrontés les populations. Et pourtant,
il a reçu des moyens, notamment
des avions, pour lutter contre
l'immigration clandestine et le
terrorisme. Parce qu'en réalité,
ces problèmes sont des grands
problèmes transfrontaliers. Pour
les régler, il faut que l'ensemble de
la classe politique mauritanienne
s'en occupe et le règle correctement.
Donc, en fin de compte, ce
n'est pas pour faire appel de
manière naïve à nos partenaires
étrangers. Et des problèmes que
nous posons ce sont des problèmes
culturels, sociaux (Esclavage,
le retour et la réinsertion sociale
des déportés et/ou des réfugiés).
Ce sont également des problèmes
de démocratie et de gestion
concertée du pays. Tous ces problèmes,
nous aurions pu les régler
à travers le dialogue inclusif. Ceci
n'ayant pas été accepté donc nous
attirons, à la fois, l'attention de l'opinion
nationale et de l'opinion
internationale de la réalité de ce
qui passe dans ce pays. Et nous
rappelons à l'occasion les engagements
de ces mêmes partenaires
extérieurs ont pris avec l'accord de
Dakar, qui prévoit le dialogue inclusif
quelque soit, d'ailleurs, le
gagnant les élections présidentielles.
Parce que les élections ne
règlent pas tout en Afrique. Et nous
le savons que le problème de la
gouvernance se pose partout en
Afrique. Le problème de la démocratie
se pose dans tous les Etats.
Il ne faut jamais dire que : " J'ai été
élu que tous les problèmes du pays
sont réglés ", je crois que cela est
COURRIERS
L'incarcération des hommes d'affaires:
une vision très courte en matière
de démocratie et de conjecture
politique. Donc, nous rappelons, à
travers cette sortie, l'opinion nationale,
internationale qu'il y a des
problèmes qui ne sont pas réglés
et auxquels, il faut bien accepter d'y
faire face à travers le dialogue
inclusif.
Nouakchott Info Quotidien : En
quoi le terrorisme est un phénomène
politique ?
L.T. : Vous savez dans le monde
contemporain de toute époque, la
première responsabilité de n'importe
quel pouvoir politique, c'est
d'assurer la sécurité de sa population.
Sans sécurité, vous ne pouvez
rien régler. Donc, la sécurité est
une dimension extrêmement
importante pour le développement
ou tout seulement pour la vie.
Imaginez aujourd'hui que faute de
sécurité que les gens, qui exploi-
NOUAKCHOTT INFO
Affaire financière ou politique?
3 questions à ...
amiable ?
Sommes-nous emportés par
une approche martiale de la politique
?
L'objectif est-il d'emprisonner
des hommes, louables du reste,
ou se fait payer ?
Les questions sont diverses et
multiples et chacun y apporte la
réponse à sa portée.
Il nous semble que l'implication
du président n'est pas appropriée.
La question de ce dossier n'aurait
pas dû dépasser la BCM et les
Ministères des Finances et de la
Justice. Force est de constater
qu'en faisant montant le Président
au créneau, on ne lui a pas rendu
service.
En effet, chacun peut se
demander pourquoi commencer
par cette affaire, alors qu'elles
sont légions? Pourquoi en cette
période? Pourquoi certains ont
été écartés?
Quand est-ce va-t-on déclarer
que la gabegie est terminée ? Ne
risque-t-on pas de verser dans
des approches sélectives des dossiers?
D'où la conviction pour beaucoup
que le dossier ne peut être
dissocié de la politique.
Il est encore temps de reprendre
les choses pour leur donner
un habillage juridique plus serein,
car la force est quelques fois
synonyme de faiblesse.
Une affaire, quelque soit sa
nature, est politique, car elle est
toujours rattachée à un environnement
immédiat ou lointain. Le
pouvoir ne peut faire abstraction
de cette donnée, particulièrement
au lendemain d'élections où les
écroués n'étaient pas du " bon
côté".
J'en appelle à la sagesse du
pouvoir Exécutif, de la société civile,
des autres pouvoirs pour trouver
une solution à une situation
porteuse d'incertitudes.
Le Président de la République,
suprême recours, doit intervenir
pour reconstruire la solidarité
entre les mauritaniens. Il n'est
certes pas le fossoyeur de cette
unité mais il en est le garant. La
politique, au sens noble, est une
affaire d'harmonie, de règlement
pacifié des conflits, de dépassement
d'intérêts opposés en vue de
réaliser l'intérêt général.
Je ne doute pas que le
Président est animé, selon la formule
consacrée, de bonnes intentions
et l'incarcération d'un mauritanien
quelconque n'est pas son
objectif.
Il n'est pas non plus manipulé,
car l'homme n'est pas manipulable.
Cependant, la mise en œuvre
de sa politique peut être mieux
faite par ses collaborateurs et
ceux qui en ont la charge.
Malheureusement, pour des raisons
dont je ne relève que l'incom-
Nouakchott Info Quotidien N° 1881 du 24 décembre 2009
QUOTIDIEN N° 1881 DU JEUDI 24 DÉCEMBRE 2009
pétence, la bonne foi étant présumée,
sa haute administration doit
être revue. Les détourneurs doivent
payer mais les modalités et
les conditions restent à définir.
C'est à une révision des méthodes
et des procédures qu'il faut s'atteler
pour assouplir une rigidité qui
ne redresse pas mais qui casse la
personne. J'invite les visiteurs du
site à apporter des contributions
positives et productives pour sortir
de cette impasse.
MOHAMED OULD LAHAH
GROUPE AON
Déclaration:
NON à l’implication de la Mauritanie
dans le conflit du Sahara
L'Ambassadeur de
Mauritanie au Maroc,
Monsieur Cheikh El Avia
Ould Mohamed Khouna,
a rendu visite aux villes du Sahara
occidental, le 11/12/2009, selon
des médias marocains et nationaux.
Dans une déclaration rapportée
par l'Agence Marocaine
d'Information, M. l'ambassadeur a
mis l'accent sans réserve sur le
rôle du Maroc dans la construction
du Sahara tout en se félicitant
de ce qu'il a appelé les réalisations
et les grands chantiers de développement
en cours de réalisation…
Cette visite, qui n'a pas été
démentie par les autorités mauritaniennes,
constitue un précédent
dangereux dans la position de
notre pays sur le différend qui
oppose le Maroc au Front
Polisario.
Face à une démarche aussi
dangereuse, l'UFP :
o Condamne fermement ce
geste qui pourrait être considéré
comme un parti pris en faveur du
Maroc dans le conflit du Sahara ;
o Considère que cette position
constitue un écart inacceptable
par rapport à la position officielle
des différents systèmes de la
Mauritanie depuis 1979 et une
bévue condamnable en violation de
l'une des constantes les plus
importantes de notre politique
étrangère qui prévoit la neutralité
positive dans le conflit entre le
Maroc et le Front POLISARIO, et la
le respect de la légitimité internationale,
qui donne au peuple sahraoui
le droit à l'autodétermination
par référendum ;
o Souligne que la visite de
l'Ambassadeur dans les villes du
Sahara occidental est un geste risqué
pouvant entraîner notre pays
dans ce conflit et menacer sa stabilité
et sa sécurité déjà suffisamment
entamées. C'est pourquoi
nous appelons les autorités mauritaniennes
à renoncer sans tarder
à cette orientation et à sanctionner
ceux qui ont organisé cette
visite
o Met en garde contre les
conséquences de l'implication de la
Mauritanie dans ce conflit, en particulier
en ce moment crucial où
elle affronte d'importants défis
externes et internes aussi graves,
et où la poursuite d'une telle orientation
risque de conduire à la rupture
du front intérieur et constitue
une négligence de notre sécurité
publique et privée. Cette implication
pourrait insinuer l'existence
d'un agenda secret visant la désintégration
de la Mauritanie, ce qui
incite à lancer un appel à toutes
les forces nationales à se dresser
fermement contre toutes les tentatives
qui menacent l'indépendance,
l'intégrité, la sécurité et la stabilité
de notre pays.
NOUAKCHOTT, LE 21/12/2009
LA PRÉSIDENCE
Ladji Traoré, Secrétaire exécutif de l'Alliance Populaire Progressiste (APP):
tent nos ressources pétrolières,
minières…, plient bagages et partent.
Les conséquences seront
énormes pour le pays. Vous savez,
nous avons connu un certain terrorisme
au pays dans le temps plus
précisément dans les années
1970.
Des attentats sur le chemin de
fer Zouérate-Nouadhibou, les chemins
de fer des trains ont été
déraillés. Cela était un autre
contexte qui n'a rien à voir avec le
terrorisme lié à Al-Qaïda. Mais c'était,
aussi, d'une manière, un terrorisme
politique. Par conséquent, le
terrorisme, c'est-à-dire, l'insécurité
est toujours en concomitances
avec la politique. Donc, il n'y a pas la
politique d'un côté et le terrorisme
d'autre ou vue de manière très
simpliste. Le terrorisme a une
dimension politique, économique
et sociale
PROPOS RECUEILLIS PAR CAMARA
MAMADY
DIRECTEUR DE PUBLICATION
MED MAHMOUD ABOUL MAALY
MAPECI
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Nouadhibou
Elvagha Cheibany
Tel : 600.2003
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