2 - Yaboumba

[11].
Clinique
Les signes cliniques d’une IBD sont d’ordre digestif et neurologique.
Ils incluent : régurgitations, tremblements de la tête,
incoordination, ataxie, convulsions, opisthotonos... Dans une
étude rétrospective sur 70 boas et 34 pythons IBD positifs, la
régurgitation était le premier signe clinique observé chez les
boas et quelques-uns d'entre eux montraient des signes nerveux.
En revanche, chez les pythons, les symptômes nerveux
étaient plus sévères, mais la régurgitation n’était pas observée
[11]. Chez deux pythons australiens (Morelia spilota variegata
et Morelia spilota spilota), la maladie des IBD s'est traduite
pour l'un par une paralysie flasque de la moitié postérieure du
corps et de l'ataxie, pour l'autre par de l'incoordination des
mouvements et des convulsions [1].
Le cas du python décrit ici, est original en raison de la présence
de régurgitations.
Diagnostic différentiel
Les régurgitations et coliques spastiques peuvent aussi suggérer
des gastrites à Monocercomonas sp., une amibiase, une
cryptosporidiose, une infestation massive par des vers (nématodes)
[13], ce qui explique les traitements au lévamisole et
métronidazole.
D'autres causes que celles évoquées peuvent induire des troubles
nerveux : iatrogènes (métronidazole, produits désinfectants…),
traumatisme (crâne ou moelle épinière : on observe
souvent une paralysie flasque au niveau du site traumatique),
encéphalites secondaires à une infection bactérienne (stomatites,
pneumonies…) [9].
Diagnostic
Le diagnostic se fonde sur la recherche de
corps d'inclusions caractéristiques dans les
cellules du système nerveux central et les cellules
épithéliales de la majorité des organes.
Une référence indique également la possibilité
de trouver les inclusions dans les cardiomyocytes
[4]. A noter le cas d’un boa constricteur
mort après des épisodes de régurgitations et
symptômes nerveux sur lequel des inclusions
ont été détectées uniquement dans le foie et le
pancréas. Aucun corps d'inclusion n'a été mis
en évidence dans les autres organes, ni dans
l'encéphale, malgré l’existence de signes neurologiques
[6].
La présence d'inclusions semble très aléatoire:
de quelques inclusions dans un organe dans
certains cas, jusqu'à un envahissement généralisé.
Quand le résultat d'une biopsie est positif,
on peut légitimement diagnostiquer une
IBD. En revanche, l'absence d'inclusion
n'écarte en rien la maladie [4]. Nous ne pouvons
ainsi exclure une éventuelle affection du
second python molure sur lequel nous avons
biopsié le foie.
Un aspect intéressant de cette affection est
l'absence d'inflammation associée à la présence
des inclusions. Ceci a également été
décrit par divers auteurs [10, 11].
BIBLIOGRAPHIE
1- Carlisle-Nowak MS, Sullivan N, Carrigan M, Knight C, Ryan
C, Jacobson ER. Inclusion body disease in two captive Australian pythons (Morelia spilota
variegata and Morelia spilota spilota). Aust Vet J 1998 Feb;76(2):98-100
2- ISIS, 1999
3- JACOBSON, E., R. 1997. Proceedings of the Annual Meeting Asssociation of
Reptilian and Amphibian Veterinarians. Houston. Texas :165
4- Jacobson ER, Oros J, Tucker SJ, Pollock DP, Kelley KL, Munn RJ, Lock BA, Mergia
A, Yamamoto JK. Partial characterization of retroviruses from boid snakes with inclusion
body disease. Am J Vet Res 2001 Feb;62(2):217-24
5- Mc Cracken, H. 1999. Organ location in Snakes for Diagnostic and Surgical Evaluation.
in Zoo & Wild Animal Medecine Current Therapy 4. Fowler Miller [Eds] : 247
6- Oros, J., Tucker, S. et E.R. Jacobson. 1998. Inclusion body disease in two captive boas
in the canary Islands. Veterinary Record. 143 : 283-285
7- Rachel E. Marschang, Udo Hetzel, Dirk Schwartz, Ralf Michling and Karina Matthes
: Isolation of viruses from boa constrictors (boa constrictor spp.) with inclusion body
diseasè in europe. Proceedings of the Annual Meeting Asssociation of Reptilian and
Amphibian Veterinarians. Orlando 2001 : 30-31
8- Raymond JT, Garner MM, Nordhausen RW, Jacobson ER. A disease resembling inclusion
body disease of boid snakes in captive palm vipers (Bothriechis marchi). J Vet Diagn
Invest 2001 Jan;13(1):82-6
9- SCHILLIGER L., 2001. Neurologie des Reptiles. Diagnostic des troubles nerveux. Le
Point Vétérinaire. 219 : 48-50
10- SCHUMACHER J. Section III : Special topics , Chapter 19 : Viral diseases . In
MADER : Reptile Medicine and Surgery. Philadelphia : W.B Saunders Company , 1996 :
224-234.
11- SCHUMACHER J , JACOBSON E R , HOMER B L , GASKIN J M . Inclusion body
disease in boïd snakes. Journal of Zoo and Wildlife Medicine, 1994 ; 25 (4) : 511-524.
12- Wozniak E, McBride J, DeNardo D, Tarara R, Wong V, Osburn B. Isolation and characterization
of an antigenically distinct 68-kd protein from nonviral intracytoplasmic
inclusions in Boa constrictors chronically infected with the inclusion body disease virus
(IBDV: Retroviridae). Vet Pathol 2000 Sep;37(5):449-59
13- Zwart, P. 1992. Serpents. in. La consultation des Nouveaux Animaux de Compagnie.
Editions du Point Vétérinaire : 295-296
Crédits photos 1&3 : N. CHAI
Crédit photo 2 : M. ESTRADA
Remerciements au Dr M. ESTRADA du laboratoire d’Analyses
Histo-cytopathologie des Drs MIALOT et LAGADIC à Maisons-
Alfort
Manuscrit reçu le 20 décembre 2001
Encadré
Le coeur est repérable par ses battements, bien visibles sur un animal immobile en décubitus
dorsal. Le lobe antérieur du foie se situe alors, selon les espèces, quelques cm en arrière,
attention toutefois à la veine cave, très importante.
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