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Giselle, ou les Wilis [Jude] Oct/Nov 2012 - Opéra de Bordeaux

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<strong>Giselle</strong> : ballet romantique<br />

Les univers fantastiques du Romantisme traduisent <strong>les</strong> interrogations d’une génération sur la<br />

condition humaine et le sens d’une <strong>de</strong>stinée. Quelques exemp<strong>les</strong> en sont encore célèbres<br />

auj<strong>ou</strong>rd’hui : Faust, dans la traduction <strong>de</strong> Nerval, j<strong>ou</strong>é en 1828 à la Porte Saint-Martin dans une<br />

mise en scène <strong>de</strong> Jean Coralli, La Symphonie fantastique <strong>de</strong> Berlioz (1829), La Peau <strong>de</strong> Chagrin<br />

<strong>de</strong> Balzac (1831), <strong>les</strong> premiers contes fantastiques <strong>de</strong> Théophile Gautier (1831), Le Vaisseau<br />

fantôme <strong>de</strong> Wagner (1841).<br />

<strong>Giselle</strong>, ballet-pantomime créé à Paris en 1841, par Ju<strong>les</strong> Perrot et Jean Coralli, sur un livret <strong>de</strong><br />

Théophile Gautier et une musique d’Adolphe Adam, participe pleinement <strong>de</strong> ce c<strong>ou</strong>rant. Depuis<br />

La Sylphi<strong>de</strong> en 1832, chorégraphie <strong>de</strong> Philippe Taglioni, musique <strong>de</strong> Schneitzhoeffer, où James<br />

doit choisir entre sa fiancée et la Sylphi<strong>de</strong>, on sait que la danse, dépassant le divertissement <strong>ou</strong><br />

le réalisme du mélodrame, peut exprimer la fascination p<strong>ou</strong>r un idéal immatériel. D’ailleurs, dès<br />

<strong>les</strong> années 1830, le théâtre se prête particulièrement à ces évocations grâce, entre autres, aux<br />

progrès <strong>de</strong> la machinerie et <strong>de</strong> l’éclairage au gaz (en 1822 à l’<strong>Opéra</strong>). Dans <strong>Giselle</strong>, à l’origine,<br />

ces effets sont absents au premier acte et, par contraste, très nombreux au second p<strong>ou</strong>r<br />

évoquer un univers surnaturel : feux follets du cimetière, vols <strong>de</strong> <strong>Wilis</strong>, trappes, ai<strong>les</strong> battantes p<strong>ou</strong>r le costume <strong>de</strong> <strong>Giselle</strong> grâce à un mécanisme d’horlogerie… À ces effets dont<br />

aucun n’est n<strong>ou</strong>veau, il faut aj<strong>ou</strong>ter la technique <strong>de</strong>s pointes que Carlotta Grisi est la seule à maîtriser 1 lors <strong>de</strong>s spectac<strong>les</strong> <strong>de</strong> 1841, ce qui la rend unique par rapport au corps <strong>de</strong><br />

ballet : sur pointes la ballerine semble échapper aux lois <strong>de</strong> l’anatomie et <strong>de</strong> la pesanteur. Pantomime et chorégraphie font aussi une large place au fantastique : prédiction <strong>de</strong> la<br />

mère au premier acte, figure récurrente du cercle maudit que <strong>Giselle</strong> trace aut<strong>ou</strong>r d’elle <strong>de</strong> la pointe <strong>de</strong> l’épée durant la scène <strong>de</strong> la folie et que reprennent dans leurs danses<br />

inferna<strong>les</strong> <strong>les</strong> <strong>Wilis</strong>…<br />

Le livret <strong>de</strong> <strong>Giselle</strong> a été imaginé par Gautier, qui mêle l’un <strong>de</strong> ses propres contes (La Cafetière, 1831) à une légen<strong>de</strong> germanique réécrite par Heinrich Heine. Il n<strong>ou</strong>s parle <strong>de</strong> son<br />

rêve d’une femme idéale qui réunirait <strong>de</strong> manière cohérente t<strong>ou</strong>s <strong>les</strong> contraires : t<strong>ou</strong>chante paysanne, vive et fragile, au premier acte, puis impalpable fantôme au second. On a<br />

s<strong>ou</strong>vent vu dans <strong>Giselle</strong> l’accomplissement <strong>de</strong> ce qui aurait été en gestation dans La Sylphi<strong>de</strong>. Il serait peut-être plus exact <strong>de</strong> dire qu’une décennie plus tard, le drame <strong>de</strong><br />

l’irréductible antinomie entre rêve et réalité s’exprime d’une manière plus aiguë.<br />

1 Depuis <strong>les</strong> années 1820, en Europe, quelques rares ballerines évoluent sur pointes. En 1841, c’est encore une pr<strong>ou</strong>esse que peu réalisent.<br />

<strong>Giselle</strong><br />

26 octobre – 4 novembre <strong>2012</strong><br />

Grand-Théâtre <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux<br />

7<br />

© Sigrid Colomyès<br />

<strong>Opéra</strong> National <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux<br />

Service <strong>de</strong> presse : Canal Com – Noëlle Arnault & Julia Lagoar<strong>de</strong>tte<br />

05 56 79 70 53 - agence@canal-com.eu - www.canal-com.eu<br />

<strong>Opéra</strong> National <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux : Thierry F<strong>ou</strong>quet, directeur<br />

Anne-Sophie Brandalise, direction <strong>de</strong>s publics et du développement

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