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Giselle, ou les Wilis [Jude] Oct/Nov 2012 - Opéra de Bordeaux

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<strong>Giselle</strong>, <strong>de</strong> la création à nos j<strong>ou</strong>rs<br />

Le 28 juin 1841, l’Académie royale <strong>de</strong> musique afficha le <strong>de</strong>rnier acte du Moïse <strong>de</strong> Rossini suivi <strong>de</strong> la première<br />

représentation <strong>de</strong> <strong>Giselle</strong>. Personne ne p<strong>ou</strong>vait alors se d<strong>ou</strong>ter qu’un chef-d’œuvre du ballet allait voir le j<strong>ou</strong>r, qu’il<br />

enchanterait encore le public plus <strong>de</strong> cent-cinquante ans après sa création et, que succé<strong>de</strong>r à Lucien Petipa 2 et Carlotta<br />

Grisi, serait la fierté <strong>de</strong>s plus grands noms <strong>de</strong> la danse internationale.<br />

Dès le premier soir, le triomphe est total. La presse parle d’« auditoire électrisé » 3 , <strong>de</strong> « succès qui fera la fortune <strong>de</strong><br />

l’<strong>ou</strong>vrage et du théâtre » 4 . Très vite, t<strong>ou</strong>te l’Europe s<strong>ou</strong>haite applaudir ce n<strong>ou</strong>veau ballet présenté dès 1842 à Londres et<br />

à Saint-Pétersb<strong>ou</strong>rg (première <strong>Giselle</strong> russe : Elena Andreïanova 5 ). La renommée du ballet traverse si rapi<strong>de</strong>ment<br />

l’océan Atlantique qu’en 1846, on le danse à Boston et New York.<br />

Carlotta Grisi quitte Paris en 1849. Aucune interprète ne lui étant comparable, <strong>Giselle</strong> déserte le lieu <strong>de</strong> sa triomphale naissance : le ballet n’est pratiquement plus j<strong>ou</strong>é à l’<strong>Opéra</strong><br />

si bien qu’après une ultime série <strong>de</strong> représentations données en 1868 p<strong>ou</strong>r mettre en valeur la russe M<strong>ou</strong>ravieva, invitée p<strong>ou</strong>r <strong>de</strong>s motifs aussi politiques qu’artistiques, il<br />

disparaît du répertoire. L’<strong>ou</strong>vrage aurait certainement été <strong>ou</strong>blié comme le fut La Sylphi<strong>de</strong> <strong>de</strong> Taglioni si Saint-Pétersb<strong>ou</strong>rg n’avait continué à le programmer régulièrement durant<br />

la longue pério<strong>de</strong> où Marius Petipa y est maître <strong>de</strong> ballet. Il en donne plusieurs versions, restant fidèle à Perrot et Coralli, mais y intégrant <strong>les</strong> progrès importants que fait alors la<br />

technique : entre autres, vers 1884, il met sur pointes t<strong>ou</strong>tes <strong>les</strong> <strong>Wilis</strong> au second acte. Les chorégraphes qui prennent sa suite, conservent la tradition et l’on voit se succé<strong>de</strong>r <strong>de</strong><br />

gran<strong>de</strong>s prises <strong>de</strong> rô<strong>les</strong>, dont, en 1903, celle <strong>de</strong> la Pavlova. Karsavina marque également le rôle notamment par son interprétation aux côtés <strong>de</strong> Nijinski lorsque Paris ren<strong>ou</strong>e avec<br />

le chef-d’œuvre durant la Saison <strong>de</strong>s Ballets Russes <strong>de</strong> 1910. Conséquence <strong>de</strong> cette redéc<strong>ou</strong>verte, l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Paris inscrit à n<strong>ou</strong>veau <strong>Giselle</strong> à son répertoire en 1924. Les versions<br />

que monte Serge Lifar en 1932 puis en 1941 font date par sa conception dramatique du rôle d’Albert dont il accentue considérablement l’importance. Depuis 1924, le ballet<br />

<strong>de</strong>meure régulièrement inscrit au répertoire <strong>de</strong> l’<strong>Opéra</strong> et <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s tr<strong>ou</strong>pes classiques françaises.<br />

Traditions russe et française du XX e siècle ont respecté la signification profon<strong>de</strong> du ballet t<strong>ou</strong>t en le laissant évoluer dans son temps : la part dévolue à la pantomime s’est<br />

restreinte, le fantastique se traduit moins par <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong> machinerie que par <strong>de</strong>s choix d’interprétation, comme celui qui consiste à laisser au finale Albert seul avec quelques<br />

fleurs qu’il a peut-être ramassées à moins que <strong>Giselle</strong> ne <strong>les</strong> lui ait réellement données. T<strong>ou</strong>tefois, <strong>les</strong> évolutions <strong>les</strong> plus importantes sont liées aux progrès <strong>de</strong> la technique : à la<br />

création, pointes et machinerie suggéraient l’immatérialité <strong>de</strong> <strong>Giselle</strong>. Auj<strong>ou</strong>rd’hui, la ballerine se transforme en créature aérienne par <strong>de</strong>s sauts plus amp<strong>les</strong>, <strong>de</strong>s arabesques plus<br />

penchées, <strong>de</strong>s équilibres prolongés et bien sûr, dans <strong>les</strong> pas-<strong>de</strong>-<strong>de</strong>ux, <strong>de</strong>s portés acrobatiques. Imperceptiblement <strong>Giselle</strong> change, au fil du temps et <strong>de</strong>s interprètes. Et ces<br />

transformations, respectueuses <strong>de</strong> l’esprit original <strong>de</strong> l’œuvre, régénérant le mystère <strong>de</strong> l’émotion romantique, inscrivent ce chef-d’œuvre du XIX e siècle dans notre présent.<br />

2 Frère aîné du célèbre Marius.<br />

3 Les C<strong>ou</strong>lisses, 1 er juillet 1841.<br />

4 Le C<strong>ou</strong>rrier <strong>de</strong>s Théâtres, 30 juin 1841.<br />

5 Perrot remonte lui-même son ballet à Londres, tandis que la version russe, œuvre d’un autre maître <strong>de</strong> ballet, Titus, diffère beauc<strong>ou</strong>p <strong>de</strong> l’original.<br />

<strong>Giselle</strong><br />

26 octobre – 4 novembre <strong>2012</strong><br />

Grand-Théâtre <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux<br />

9<br />

Sylvie Jacq-Mioche<br />

<strong>Opéra</strong> National <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux<br />

Service <strong>de</strong> presse : Canal Com – Noëlle Arnault & Julia Lagoar<strong>de</strong>tte<br />

05 56 79 70 53 - agence@canal-com.eu - www.canal-com.eu<br />

<strong>Opéra</strong> National <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux : Thierry F<strong>ou</strong>quet, directeur<br />

Anne-Sophie Brandalise, direction <strong>de</strong>s publics et du développement

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