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Naturaliser l'intentionnalité et la conscience - Pacherie

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<strong>Naturaliser</strong> l’intentionnalité <strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>conscience</strong><br />

<strong>conscience</strong> phénoménale <strong>et</strong> <strong>conscience</strong> cognitive ne sont pas toujours<br />

conjuguées. Ma croyance consciente que <strong>la</strong> bataille de<br />

Marignan a eu lieu en 1515, ou celle qu’il existe une infinité de<br />

nombres premiers, ne semble pas devoir s’accompagner nécessairement<br />

d’une expérience subjective particulière.<br />

Dans quelle mesure <strong>la</strong> stratégie explicative fonctionnaliste peutelle<br />

porter ses fruits dans le domaine de <strong>la</strong> <strong>conscience</strong> ? La spécificité<br />

des états mentaux conscients tient-elle au rôle fonctionnel<br />

particulier qu’ils remplissent ? Ce rôle fonctionnel peut-il être<br />

caractérisé avec suffisamment de précision pour nous <strong>la</strong>isser entrevoir<br />

quels mécanismes neurophysiologiques seraient en mesure de<br />

le réaliser ? C’est ici que <strong>la</strong> distinction entre <strong>conscience</strong> phénoménale<br />

<strong>et</strong> <strong>conscience</strong> cognitive prend tout son poids. Les différentes<br />

formes de <strong>conscience</strong> cognitive paraissent susceptibles<br />

d’une caractérisation fonctionnelle. Denn<strong>et</strong>t (1994) <strong>et</strong> Baars (1988),<br />

parmi d’autres, ont proposé des modèles théoriques des modes de<br />

traitement de l’information <strong>et</strong> de <strong>la</strong> dynamique causale des processus<br />

impliqués dans les différentes formes de <strong>conscience</strong> cognitive.<br />

Baars soutient, par exemple, que <strong>la</strong> <strong>conscience</strong> repose sur<br />

l’existence d’un espace de travail global dans un système distribué<br />

de modules de traitement de l’information. Une partie de l’information<br />

traitée par ces modules peut être diffusée dans l’espace<br />

de travail global <strong>et</strong> devenir accessible à l’ensemble du système<br />

cognitif. L’espace de travail global est ainsi le dépositaire des contenus<br />

de <strong>conscience</strong>. À supposer que le modèle cognitif théorique<br />

de Baars soit correct, l’étape supplémentaire vers une naturalisation<br />

de <strong>la</strong> <strong>conscience</strong> consisterait à m<strong>et</strong>tre en évidence un<br />

ensemble de processus biologiques reflétant l’organisation causale<br />

abstraite que ce modèle décrit.<br />

Conscience phénoménale : le fossé explicatif<br />

Aux yeux de beaucoup, tant philosophes que scientifiques, il en va<br />

autrement de <strong>la</strong> <strong>conscience</strong> phénoménale. Celle-ci ne semble pas<br />

se <strong>la</strong>isser définir ou caractériser fonctionnellement. Pourquoi <strong>la</strong><br />

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