Infos n o33 février 2008 - Flash de la Courneuve

D3
Sentiments partagés
Ça commence comme un rêve d’enfant, on croit que c’est
dimanche et que c’est le printemps… Mais la radio grésille, les
guerriers sont absents, les intempéries ont rendez-vous sur le
terrain et la première partie de campagne est gâchée.
Qu’importe, on ajuste les casques, on ressert les dents et on
repart à l’assaut d’un Graal auquel beaucoup de D3 continuent
de croire, avec raison, mais que certains n’ont pas
encore ou ne veulent pas appréhender.
On sourit enfin quand l’exécution se conjugue avec l’envie de
se dépasser, quand le bord de touche pousse ou défend au
diapason des acteurs sur le terrain. Le film peut donc se
révéler enthousiasmant.
Mais il se brouille dès que ça coince au niveau du moral des
troupes et que le désir de se transcender se délite aussi vite
qu’une tête qu’on baisse face à l’adversité, aussi violemment
qu’un corps resté droit pour se faire punir.
On attend des miracles quand il suffirait simplement de vouloir
faire. On attend beaucoup des autres quand il faudrait avant
tout se soucier de ce que l’on réalise. On ne s’érige en leader
que par ses actes et on ne prouve son vrai talent que sur un
champ d’honneur.
Il ne s’agit pas d’être parfait, pas à ce niveau, pas avec le peu
d’expérience emmagasinée. Au moins faut-il essayer de le devenir.
Il ne s’agit pas non plus de l’emporter, à n’importe quel prix.
Au moins faut-il montrer cette soif de vaincre.
Ce que l’on est en droit d’attendre, c’est de chaque fois ressentir
le plaisir de se battre ensemble, de vaincre ou de tomber
avec le sentiment jouissif d’avoir tout donné. Voir cette passion
dans les yeux, celle qui fait se relever et recommencer, encore
et encore. Celle qui apporte la haine d’échouer et qui pousse à
y retourner pour venger un affront dans les règles de l’art.
Car pratiquer le football est un art admirable, intensif et complexe,
pou peu qu’on s’y investisse. Un art de la guerre maîtrisée
et intelligente, celui du rentre dedans respectueux de ceux
qu’on affronte. Ennemis du moment et frères de passion, face
à face, côte à côte, dans la fureur du combat et l’âpreté du jeu,
pour finir lessivés par ces instants de lutte.
Certes, on ne changera pas la face du monde en mettant
un casque et en
se donnant corps
et âmes sur une
pelouse tracées.
Certains doivent donc
se dire qu’il y a plus
important à faire
que de venir se geler
les pieds les soirs
d’hiver. Que ceux-là
restent chez eux.
Faire
partie
d’une
équipe
comme
la D3,
ce n’est
pas
signer
une
licence
pour se planifier ensuite un
programme maison, même si
les exigences sont ajustées aux
réalités humaines.
Le respect de l’effort et la
solidarité que l’on doit à ses
pairs, l’intensité que l’on met
à s’entraîner, à se soutenir, à se supporter, ces litres de
sueur laissés sur le terrain, sont le ciment d’une réussite
humaine qui doit
dépasser tous les
résultats obtenus
pour ne garder en
credo que le plaisir de
s’être battu ensemble.
Il y a chez le Flash D3 assez
de talents pour bâtir
une armée. Inutile d’être
cent pour se sentir fort.
Parce qu’un seul cœur
suffit pour aimer et pour
vaincre.
Coach Fred
14 15
En D3, certains privilégiés ne viennent
pas seuls participer à l’aventure
noire et jaune.
Thomas Génin, receveur
flash depuis ses années
juniors, bénéficie ainsi
d’un soutien inconditionnel
de sa
compagne
Amandine.
Un tandem
infernalement
gentil et de plus en
plus efficace au fur
et à mesure de leur
complicité et de leur
participation assidue
à la vie du Flash.
À travers ce caractère
féminin
bien trempé, c’est
l’occasion de rendre hommage à toutes celles qui
acceptent au quotidien de sacrifier une partie de leur
vie de couple pour laisser leur compagnon s’adonner à
leur passion.
Devenue pour l’ensemble du groupe une figure incontournable,
Amandine est chaque fois présente et
accepte en plus, avec une volonté de quasi sainte, de
photographier les egos de certains souhaitant laisser
une trace pour la postérité.
Flash Infos a donc confié à ce bout de femme dynamique le
soin de nous raconter une semaine dans la vie d’une moitié
impliquée…
Je m’appelle Amandine, j’ai 23 ans et depuis 4 ans, je rythme
mes week-ends à la mesure des matchs du Flash D3.
Les semaines de matchs, je sens Tom plus pressé d’aller à
l’entraînement que les semaines précédentes. Avant de rentrer,
il me bip sur mon portable pour que je prépare à manger,
pendant le repas on discute de l’entraînement et du match à
venir. Le sujet qui revient souvent : quels receveurs
Un soutien de taille !
« starteront » le prochain match. Il me raconte ses performances
et ses ratés de la soirée, je prends des nouvelles des
joueurs que je connais le mieux. Je me renseigne sur le niveau
des futurs adversaires.
Mardi, Tom est rentré de l’entraînement et s’est plaint des
adducteurs, je lui conseille donc de mettre de la crème et
surtout de ne pas trop forcer jeudi. Ce serait dommage de se
blesser alors qu’il a des chances de jouer dimanche ! Je sais
que je parle dans le vide, car la seule idée qu’il a en tête, c’est
de montrer qu’il a sa place de titulaire.
Jeudi, Tom ne m’a pas écouté, mais ses adducteurs vont bien,
c’est une bonne nouvelle pour dimanche. Il est content de son
entraînement de la soirée, on peut donc espérer du temps de
jeu et des réceptions. Le match de dimanche (face aux Flibustiers,
ndlr) ne devrait pas poser de problème mais il ne faut
pas les sous-estimer.
Arrive le samedi, on pense et parle beaucoup du match à
venir. On est surtout pressé d’y être. Le soir, impossible de
s’endormir. Tom, comme toutes les nuits d’avant match,
bouge beaucoup et me donne des coups. Comme toujours,
j’espère qu’il aura du temps de jeu et que ce sera une belle
victoire pour le Flash.
Dimanche 9h00, le réveil sonne, à partir de là le match est
omniprésent… Il faut tout préparer : sac de sport, sandwichs,
appareil photos… Arrivée au stade vers 11h00. Les joueurs
ont l’air détendu. Presque tous mettent plus de temps à se
préparer qu’une fille à se maquiller ! Tom startera pour ce
match. C’est l’heure de l’échauffement et ils sont toujours
aussi détendus. Ça rigole beaucoup, j’espère qu’il ne pense
pas que le match est gagné d’avance. Puis viens le moment
du passage devant les arbitres et le fameux cri de guerre du
Flash. Ils ont l’air solides, soudés et prêts à défendre leurs
couleurs sur le terrain. La météo est plutôt bonne, je ne
devrais pas avoir trop froid. Contrairement à certaines fois, la
prise des photos ne devrait pas être trop pénible.
Le coup d’envoi est donné ! J’adore l’ambiance sur le bord de
terrain. Les coachs légèrement stressés, les joueurs attentifs
au jeu... Les joueurs sont cette fois plutôt disciplinés,
pas besoin de leur rappeler souvent qu’il y a une zone joueur.
La première mi-temps se passe très bien pour le Flash. Ils
sont solides et ne font pas beaucoup de fautes. La seconde
mi-temps est moins bonne : peu de points marqués ! L’effectif
tourne mais aucun encouragement ne se fait entendre sur la
touche. Les joueurs sont éparpillés, les remplaçants ont peu
de soutien. Personne, parmi les joueurs, n’a l’air de se soucier
qu’un seul TD soit marqué en seconde période. Le coup de
sifflet final passe inaperçu…
Cela reste quand même une belle victoire.
A la fin du match, séance photo à la demande, pose à l’américaine
en prime ! Retour au vestiaire, j’attends dans le couloir,
j’entends les joueurs crier. Parfois il y en a même qui sont
jetés, à poil ou presque dehors. En période de froid, l’attente
sur le terrain comme dans le couloir est une torture. Sur le
chemin du retour,
débriefing du match.
A la maison, Tom
juge mes photos et
on reparle une fois
de plus du match. La
semaine se termine
par un match NFL sur
NASN.
Amandine