Infos n o33 février 2008 - Flash de la Courneuve

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JOUR DE GLOIRE
Sacrés souvenirs !
1997, un
doublé historique
pour le Flash comme
pour le foot hexagonal.
Le titre national, remporté à Charlety
face aux muti-récidivistes Argonautes, et
la 1ère coupe d’Europe pour une équipe
française, à Rome face aux Gladiatori.
La nouvelle génération ne le sait pas, et certains
l’ont oublié. Mais le Flash, une décennie plus tôt,
ne ressemble pas au modèle sportif et structurel
d’aujourd’hui. Le Noir et Jaune revient d’une menaçante
descente en D2 deux ans plus tôt et d’une mutation
générationnelle qui
devait rapidement
faire ses preuves,
sous peine de
conflits larvés.
L’alchimie nécessaire
a donc bien eu lieu,
des hommes se sont
révélés, les grands
moments se sont
succédés, âpres et
tendus, autant que
lumineux et salvateurs.
De ceux qui soudent
les âmes et forgent
les caractères, qui
redonnent vie à un
esprit de famille que
les pionniers de 84’
ont cherché et qui
perdurent encore.
L’histoire retiendra donc ce doublé, cette réussite
sportive indéniable. Pour commencer, une brillante
démonstration tactique face aux Argos, battus 45-
28 et complètement déboussolés par le jeu de passe
courneuvien alors que le Flash
carburait au sol depuis des lustres.
Trois semaines plus tard, en Italie,
le Noir et Jaune en touriste est
venu gâcher les festivités romaines
en lessivant littéralement ses
adversaires du jour. Sans avoir
le prestige de l’Eurobowl, cette
victoire 28-7 en Fed Cup reste
ainsi une belle démonstration de
joyeuse épopée réussie.
Mais la mémoire
collective du Flash
gardera surtout le
souvenir d’une aventure humaine exceptionnelle
et d’une solidarité sans faille, sur les terrains
et en dehors, lorsque les drames sont venus
toucher LA famille et que les
talents conjugués à l’état
d’esprit ont permis de se
transcender.
Le Flash 97’, ce sont
d’abord ces nouveaux
visages en haut de
l’affiche, «la Mythoteam»
des Hamoudi, De Virieu,
Luneau, Lelard… Cette
génération cultivant l’envie de victoires autant que
la maîtrise footballistique, et qui aux côtés des
«grognards» donnent alors un souffle vivifiant aux
ambitions Flash.
Ensuite, un groupe qui décide de se fixer des objectives
et de s’y tenir, sous la houlette d’un coach Soler qui
apporte une méthode et une discipline salutaire.
Une préparation physique jusqu’ici
rarement connue à La Courneuve. Un
effectif plus conséquent qui joue la
concurrence et l’émulation réciproque.
Et qui veut plus que tout tordre le cou à
la fatalité des affrontements contre les
Argos et les Mouss’.
Et puis ces intenses et saisissants
instants, vécus avec des personnalités
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uniques qui vous donnent envie de vous
surpasser. A l’image d’un «Pépé» Esposito
et de son dynamisme communicatif, des
«Anges» Vitalien, Feder, Nataf, Cramaix,
frustrés de titres depuis trop longtemps, ou
des «Ricains» d’exception qui ont su mettre
le feu aux poudres.
Un Julius Grant (WR/DB) aussi allumé que
performant, un Stuart Betty (QB) arrivé
comme par enchantement et surtout
Anthony Stitt, le coureur stratosphérique
qui déclenche aujourd’hui encore une salve
d’émotions à l’évocation de son talent et de
son implication.
Mélangez ces
énergumènes
dans une
quête jadis
improbable,
titillez leur
ego aux
entraînements,
donnez-leur des
os à digérer,
gros comme
ces trusteurs
de finales
que sont les
Argonautes et
les Mousquetaires, emmenez les
dans des excursions exotiques –
au choix 15 heures de bus pour
la Suisse ou une soirée d’enfer au
Black Bear- et vous obtenez cette
atmosphère si particulière qui peut
renverser les montagnes.
«Il était hors de question qu’on perde!» se souvient
Patrick Cark «On se dépouillait sur chaque match
et on prenait en plus du plaisir.» Pourtant, c’est
une défaite, celle du 13 avril en terre aixoise 26
à 12, qui va enclencher le phénomène Flash. «Ce
jour-là, on a compris qu’on n’était pas des victimes,
que ça pouvait se jouer à peu de chose» raconte
Jean-Philippe Dinglor, l’œil encore nostalgique. «On
s’est dit qu’on pouvait les taper la prochaine fois
si on saisissait toutes les
opportunités.» Ce fut chose
faite un mois plus tard à
domicile, 27 à 9, et renouvelé
dans la foulée à Charlety de la
plus belle manière.
«Les Flashs ont les moyens
d’être l’équipe de la prochaine
décennie sur la région
parisienne» prophétisait après
cette finale le coach des Argos
Vincent Miraval. Il était loin
de penser que La Courneuve
allait devenir dans l’hexagone
et en Europe le symbole de la
réussite à la française, entre
vraie passion et savoir-faire…