Une introduction à l'ethnohistoire des Hema du - Royal Museum for ...
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Oyo-Moto<br />
LA SUCCESSION DES CHEFS<br />
25<br />
CHAPITRE IV<br />
Fils aîné de Mulindwa, il hérita de la charge de chef. Il se choisit une nouvelle résidence, en<br />
quittant Go, et s'établit <strong>à</strong> Juku (Mais pour Liesenborghs, de nouveau divergent, ce fut au mont<br />
Salambi).<br />
A l'instar de son aïeul, Oyo-Moto eut de nombreuses épouses. <strong>Une</strong> seule, Bagwedja, était<br />
Len<strong>du</strong>; trois autres étaient <strong>des</strong> Ba-jere (dont Ebisi et Nguve). Les autres, Nyango, Katchiki et<br />
Nyangoma, respectivement <strong>des</strong> Ba-singo, Ba-nywagi et Ba-swaka. Ce chef <strong>du</strong>t avoir pas mal de<br />
prestige.<br />
Car on cite dix-sept fils d'Oyo-Moto, dont sept fondèrent <strong>des</strong> lignages particuliers :<br />
Ndjaranyo (fils d'Ebisi), Dz'ngei (fils de Bagwedja), Kasaki (fils de Nyango), Kato ou Gaato, et<br />
Bakanoba (fils de Nyangoma) et enfin, Godza 76 .<br />
En outre, une fille d'Oyo-Moto restera célèbre : Visi. D'abord parce que celui-ci sera souvent<br />
appelé "Visi ba", "le père de Visi" 77 (comme Tchusi ba était le père de Tchusi). Et parce que son<br />
lignage propre est celui <strong>des</strong> Visiba bba tsi (ou "Visiba").<br />
Il est remarquable que ce nom de lignage se réfère toujours, fût-ce indirectement, <strong>à</strong> cette<br />
aïeule, Visi 78 ; or c'est le lignage <strong>des</strong> chefs contemporains. "Jijju" (le second Mulindwa, dont parlera<br />
Stanley) "se réclamait <strong>du</strong> lignage "Visiba" fondé par son grand-père Oyo-Moto"… Jijju est aussi<br />
l'ancêtre d'un lignage, mais chez les <strong>Hema</strong>, "le membre d'un lignage d'une génération se réclame<br />
également <strong>du</strong> lignage", plus profond, d'un fondateur antérieur. Ainsi "tous les <strong>des</strong>cendants de Jijju se<br />
réclament <strong>du</strong> lignage Visiba".<br />
Kato<br />
Kato succéda <strong>à</strong> son père Oyo-Moto. Il ne semble pas qu'il était le fils aîné, mais on ne dit pas<br />
non plus pourquoi la succession lui fut dévolue.<br />
"Kato" est le nom toujours donné au second de deux jumeaux chez les <strong>Hema</strong>; le premier<br />
reçoit le nom de "Singoma". On ne parle pas d'un frère jumeau de Kato 79 ou d'une sœur jumelle, qui<br />
aurait été "Nyangoma" (lacunes <strong>des</strong> listes …).<br />
On peut situer le chef Kato approximativement vers le milieu <strong>du</strong> XIX e s., puisque Stanley<br />
entendra parler de son fils Jijju-Mulindwa comme chef, en 1889.<br />
76. LOBHO-lwa-DJUGUDJUGU, 1980, pp.47-48, et p.51 (DZ'NGEI). Les 7 lignages portent le nom de leur<br />
fondateur; celui de Bakanoba, ce sont les Nzepi bba tsi (p.57 et p.196).<br />
Nous ne reprenons pas les autres in<strong>for</strong>mations de l'auteur concernant les unions et les enfants d'Oyo-Moto,<br />
sauf brièvement, <strong>à</strong> propos de Kato, qui allait être son successeur.<br />
77. VIRAKPA DHENDO, décembre 1962. - Pour un autre in<strong>for</strong>mateur (Venant BUNU, 1963) Oyo-Moto était<br />
"Visi ba" ou "Ditsi <strong>du</strong>"; ce dernier nom (=le fils de "Ditsi") évoque son père, Mulindwa qui eut ce nom de<br />
"Ditsi", et en outre encore celui d'Oyo (Même si ce dernier nom ne fut pas <strong>des</strong> plus employés, Mulindwa fut<br />
donc le deuxième chef <strong>à</strong> le porter, et son fils Oyo-Moto, le 3 e . Et Liensenborghs appelle celui-ci "Oyo III").<br />
78. Dont la vie fut plutôt mouvementée … Visi fut enceinte par suite de relations incestueuses ("La tradition<br />
masque le nom" de son amant). Un certain Gatsi refusa alors de l'épouser et plus tard elle devint la femme<br />
d'un <strong>Hema</strong> <strong>des</strong> Ba-ngolu (ou Ba-ngoro). Mais son fils Ngbili ne fut pas accepté chez eux; il revint chez ses<br />
oncles ba-gegere. Il fut l'ancêtre <strong>des</strong> Ngbili bba tsi, lignage se situant aussi dans la proche parenté <strong>des</strong> chefs.<br />
(LOBHO-lwa-DJUGUDJUGU, 1980, p.56 et p.172).<br />
79. Il y a bien un Singoma parmi les fils d'Oyo-Moto mais qui n'est pas né de la mère de Kato; sa mère fut<br />
Nguve (qui serait reprise plus tard par Dz'ngei, autre demi-frère <strong>du</strong> futur chef - LOBHO-lwa-<br />
DJUGUDJUGU, 1980, pp.48, et p.51. ("Gaato", <strong>à</strong> la manière <strong>du</strong> bba dha, équivaut <strong>à</strong> Kato).