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Une introduction à l'ethnohistoire des Hema du - Royal Museum for ...

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Wago. Il semble bien que ce devait être, pour Persson, une chefferie d'Okebo 116 . Ceux-ci étaient bien<br />

présents dans cette contrée, mais cohabitant avec <strong>des</strong> <strong>Hema</strong>; ils <strong>for</strong>meraient plus tard le groupement<br />

appelé So tsi (nous en reparlerons). La "chefferie <strong>des</strong> Bahema-Nord" les engloba aussi.<br />

Par ailleurs, l'administration coloniale constate bientôt que les nombreuses chefferies <strong>des</strong><br />

Bba-le qu'elle a établies, sont bien difficiles <strong>à</strong> diriger; "les inconvénients (…) apparaissent énormes"<br />

(A.Claeys Boúúaert). Des instructions <strong>du</strong> gouverneur de Stanleyville visent alors <strong>à</strong> préparer "la<br />

reconstitution <strong>des</strong> gran<strong>des</strong> chefferies".<br />

Aussi, en même temps que la "chefferie <strong>des</strong> Bahema-Nord" sont constituées deux nouvelles<br />

chefferies de Bba-le, celles "<strong>des</strong> Ru tsi et <strong>des</strong> Tsiri tsi", mais avec le but d'y "réincorporer les clans<br />

(…)" précédemment "érigés en chefferies indépendantes". Celles-ci seront officiellement supprimées<br />

en 1929 117 , les réunifications étant alors considérées comme terminées.<br />

Ces deux chefferies len<strong>du</strong>, c'était cependant une simplification exagérée <strong>du</strong> problème. "Ces<br />

circonscriptions n'étaient en réalité que <strong>des</strong> créations <strong>du</strong> pouvoir colonial belge, basées sur une<br />

division douteuse". Et en 1939 encore, on prévoira de "ré<strong>for</strong>mer l'organisation" de ces deux chefferies,<br />

"les groupements qui les composent" étant toujours restés "enchevêtrés" 118 ! La réalité de ces deux<br />

entités majeures ne paraît pas non plus ressortir <strong>des</strong> listes ou relevés <strong>des</strong> groupes len<strong>du</strong> faits<br />

auparavant par Siffer, Persson ou d'autres encore 119 , bien que ces documents, malgré les recherches<br />

d'alors, n'aient pu éviter une imprécision de termes embarrassante, parlant de "clans", de "sous-clans",<br />

de "sous-races", de "chefferies", de "tribus" … Les investigations étaient certes difficiles.<br />

A un autre point de vue, nous trouvons une in<strong>for</strong>mation importante dans Siffer (1917, second<br />

tableau annexe) : la mention, pour chaque sous-groupe len<strong>du</strong>, <strong>des</strong> "Bahema chez qui ils se trouvent".<br />

Expression frappante sous la plume <strong>du</strong> C.D.D. (on aurait atten<strong>du</strong> : les Len<strong>du</strong> "chez qui" ces <strong>Hema</strong> se<br />

trouvent …), indice <strong>des</strong> relations particulières – qu'on dira de clientélisme – entre tels groupes len<strong>du</strong><br />

et tels groupes hema.<br />

Ces derniers sont parfois désignés ici par <strong>des</strong> noms de groupe : "Koli", "Gene", "Bakonga"; et<br />

parfois par un nom de chef. "Koli, ce sont les Koli bba tsi (ou Isenge bba, comme on l'a dit); chez eux<br />

se trouvaient <strong>des</strong> Bba-le "Ambi". "Gene" désigne les Ba-singo, chez qui vivaient <strong>des</strong> Bba-le "Rutsi" et<br />

"Niotsi". Les "Ba-konga" sont les Ba-kwonga, clan associé aux Ba-nywagi; leur étaient attachés <strong>des</strong><br />

Bba-le "Dona".<br />

Chez Blupka lui-même sont mentionnés les Bba-le "Taliba" et "Bahe". Chez Lovangira, chef<br />

<strong>du</strong> lignage <strong>des</strong> Lodza bba tsi (Isamba), <strong>des</strong> Len<strong>du</strong> "Bu-tsi" 120 . Chez "Asumbuso" (<strong>à</strong> coup sûr Sumbusu,<br />

chef <strong>des</strong> Vidha tsi) <strong>des</strong> Bba-le "Asu". Et chez Lenga, dit "fils de Logru" (tous deux connus comme<br />

116. Okebo, nom authentique de l'ethnie <strong>des</strong> "Ndo". Ce sont <strong>des</strong> <strong>for</strong>gerons très renommés; leurs groupes étaient<br />

dispersés dans le pays, surtout d'après les possibilités de trouver <strong>du</strong> minerai de fer. (Persson appelait<br />

"Leutzi" la chefferie qu'il <strong>des</strong>sinait pour leur contrée - nous ne savons pourquoi).<br />

117. A.CLAEYS-BOÚÚAERT, "Etu<strong>des</strong> Territoire Djugu" (1936) : "Résumé <strong>des</strong> principaux événements …,<br />

1921, 1922"; "Chefferie Tsiritsiri, … 1921" et "Chefferie Rutsi, … 1921", où il est dit que, selon le<br />

C.D.D.Hackars, "tous les Walen<strong>du</strong> ressortissent" de ces deux chefferies, et "qu'il ne devrait donc plus n'y<br />

avoir "que "celles-l<strong>à</strong> pour eux."(nous soulignons). - (ARCHIVES AFRICAINES, BRUXELLES, Portef.<br />

[1619] ).<br />

118. BURA DHENGO, 1980, p.48. - En 1955 seulement les Bba-le <strong>for</strong>meraient trois chefferies remembrées<br />

(dans le cadre <strong>du</strong> Territoire de Djugu), cette fois <strong>à</strong> territoires beaucoup plus continus.<br />

119. On a ainsi, principalement : de K.Persson, "Rapport d'Enquête", 21 novembre 1917, – la légende de sa<br />

carte <strong>du</strong> "Territoire Nizi" (sans doute de 1920) – une liste avec "Etat <strong>des</strong> propositions de traitement aux<br />

chefs et sous-chefs …" <strong>du</strong> 31 décembre 1920; de SIFFER, deux tableaux en annexe <strong>à</strong> sa "Notice générale<br />

sur les Walen<strong>du</strong>", de 1917.<br />

Par contre, les "Tableaux généalogiques <strong>des</strong> Populations Walen<strong>du</strong>", qu'on peut supposer de 1921, font<br />

englober une masse de groupes restreints de Bba-le en ces deux gran<strong>des</strong> "tribus" <strong>des</strong> "Rutsi" et <strong>des</strong><br />

"Tsitsiri" … On peut reconnaître dans ces "Tableaux généalogiques" l'inspiration <strong>du</strong> C.D.D. Hackars (on a<br />

vu sa prise de position), comme le remarque l'A.T. VERVIER (1948, MS, p.7).<br />

120. En outre, les chefs <strong>des</strong> Lodza bba tsi avaient <strong>des</strong> clients bira : les Ba-be-laba (village principal : Solenyama,<br />

- v.carte p. 86), assez proches, <strong>du</strong> clan bira <strong>des</strong> Ba-bo-bwa. Nous ne savons de quand datent ces rapports<br />

de clientèle; ils sont bien attestés par L.MAEYENS, (MS,1936, pp.2-3).<br />

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