Lo Lugarn - Partit de la Nacion Occitana

6 Limite occitano française
Notre très longue frontière avec les Français se subdivise en trois zones
distinctes que nous étudierons séparément.
A - La première zone s'étend de l'Océan jusqu'au nord-est d'Angoulême.
Elle est très bien connue grâce à la minutieuse enquête de Tourtoulon et
Bringuier (Rapport sur la limite entre la langue d'oc et la langue d'oïl. 1876).
Si l'on ne tient pas compte de la commune du Verdon, en majeure partie
francisée par une récente migration saintongeaise, notre limite suit d'abord
le cours de la Gironde dont la rive sud est occitane et la rive nord française,
et cela jusqu'au delà de Blaye. Elle passe ensuite Villeneuve et Plassac, St-
Ciers-de-Canesse et St-Trojan, Samonac et Mombrier, Tauriac et Pugnac,
Peujard et Gauriaguet, Mouillac et Périssac, Saillans et Galgon, Libourne et
Les Billaux, Pomerol et Néac, Montagne et Lussac, Tayac et Petit-Palais,
Puynormand et St-Sauveur, Moulin-Neuf et St-Seurin, St-Antoine et
Porchères, Eygurande et St-Christope-de-Double, Servanches et St-Michell'Ecluse,
Puymangou et Parcoul, Chenaud et Bazac, Les Essard et Rouffiac,
St-Romain et Bellon, Pillac et Bors, Salles-Lavalette et Juignac, Vaux et St-
Amant, Juillaguet et Chavenat, Villars et Fouquebrune, Dignac et Torsac,
Bouex et Garat, Pranzac et Mornac, St-Projet et Brie, Agris et Jauldes.
Dans toute cette zone, l'opposition linguistique est très nette, très
tranchée, entre dialectes français de Saintonge et dialectes occitans de
Gascogne et du Limousin.
Vers l'an 1000, l'occitan s'étendait jusqu'à la Loire, englobant Saintonge et
Poitou (voir Wartburg et Dauzat, op. cités). Au XIIème siècle, seul le sud de
la Saintonge était encore occitan, et les noms de lieux occitans en " ac " se
retrouvent presque jusqu'à Rochefort et St-Jean-d'Angély. Cependant, le sud
de la Saintonge a été, lui aussi, anciennement francisé, et rien ne nous
permet de croire que la limite ci-dessus ait varié au cours des derniers
siècles.
B - Dans cette deuxième zone, allant du nord-est d'Angoulême au nord-est
de Vichy, notre langue n'a que peu reculé au Moyen-Âge ; tout au plus
avons-nous perdu le sud du Berry. Mais nous trouvons là, entre les dialectes
nettement français et les dialectes nettement occitans, une zone