Lo Lugarn - Partit de la Nacion Occitana
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9 Unité et décentralisation<br />
Pour le développement normal d’une nation, pour sa santé, <strong>la</strong> première<br />
nécessité après l’indépendance est l’unité ; encore doit-on préciser que le<br />
manque d’unité est lui-même un <strong>de</strong>s principaux facteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> perte <strong>de</strong><br />
l’indépendance.<br />
Il faut reconnaître que divers éléments ont rendu et ren<strong>de</strong>nt cette unité<br />
nationale difficile pour l’Occitanie. D’abord <strong>la</strong> géographie ; les frontières<br />
naturelles sont loin d’être imperméables à l’est et au sud (sauf dans les<br />
Pyrénées centrales) et elles sont <strong>la</strong>rgement ouverte au nord, ouvertes aux<br />
invasions comme aux influences nordiques, principalement vers <strong>la</strong><br />
Saintonge et dans <strong>la</strong> vallée du Rhône. Surtout, <strong>la</strong> géographie physique <strong>de</strong><br />
l’Occitanie est foncièrement centrifuge : ses trois régions naturelles se<br />
tournent le dos, le sud-est est tourné vers <strong>la</strong> Méditerranée, le sud-ouest<br />
regar<strong>de</strong> vers l’At<strong>la</strong>ntique, le nord se <strong>la</strong>isse facilement aller vers les p<strong>la</strong>ines<br />
françaises, comme ses fleuves. C’est à dire que manque un centre à<br />
l’Occitanie, un centre qui en soit réellement un, c’est à dire un centre<br />
attractif. Ce centre existe géographiquement, virtuellement, c’est le sud du<br />
Massif Central, <strong>la</strong> province centrale, <strong>la</strong> Guyenne, seule située <strong>de</strong> telle sorte<br />
qu’elle puisse relier et rassembler <strong>la</strong> couronne <strong>de</strong>s six provinces<br />
périphériques. Or, <strong>la</strong> Guyenne n’a jamais pu jouer le rôle qui lui était dévolu<br />
par <strong>la</strong> nature ; elle était <strong>la</strong> plus démunie <strong>de</strong> ressources naturelles et ne put<br />
créer ni gran<strong>de</strong> ville, ni activité économique autre que locale, ni pouvoir<br />
politique, ni centre culturel ; ses voies <strong>de</strong> communication, naturellement<br />
difficiles, sont <strong>de</strong>meurées insuffisantes surtout vers l’est ; elle tend<br />
maintenant à <strong>de</strong>venir un désert. Ce qui aurait pu être un bastion montagnard<br />
(telles <strong>la</strong> Castille ou <strong>la</strong> Serbie) n’a été qu’un no man’s <strong>la</strong>nd, et le <strong>de</strong>vient <strong>de</strong><br />
plus en plus.<br />
La Guyenne n’a été guère mieux traitée par les <strong>de</strong>ux mouvements<br />
culturels occitans, qui se sont trouvés d’accord pour nier sa personnalité<br />
propre, il n’y a pas <strong>de</strong> maintenance <strong>de</strong> Guyenne dans le Félibrige, et Mistral,<br />
qui admet si <strong>la</strong>rgement les variantes dialectales et les gallicismes, ne craint<br />
pas, dans son monumental dictionnaire, <strong>de</strong> traiter le principal trait<br />
phonétique guyennais <strong>de</strong> “ vice <strong>de</strong> prononciation particulier aux régions<br />
montagneuse et froi<strong>de</strong>s du midi ”. Quant à l’I.E.O., atteint <strong>de</strong> mégalomanie<br />
<strong>la</strong>nguedocienne, il semble ignorer jusqu’au nom <strong>de</strong> Guyenne, et affecte <strong>de</strong><br />
considérer ce pays comme <strong>la</strong>nguedocien, tout en s’efforçant <strong>de</strong> bannir <strong>de</strong><br />
l’écriture et <strong>de</strong> <strong>la</strong> prononciation les caractéristiques proprement guyennaises.