Lo Lugarn - Partit de la Nacion Occitana

tracé, celui où nous nous confrontons au dialecte italien du Piémont.
Ronjat avait signalé et M.Grassi a amplement démontré que le piémontais,
et maintenant l’italien, assimilaient de façon intensive les populations
occitanes d’Italie, et que la limite linguistique reculait rapidement vers l’ouest.
Fidèles à notre principe nous devions donc rechercher, non la limite actuelle,
mais la limite de la zone où subsistent des traces plus ou moins importantes
de nos dialectes des survivances qui témoignent d’une italianisation récente.
Etant donnée la rapidité de l’assimilation, cette méthode nous permet de
restituer la situation qui devait exister tout au plus il y a un siècle environ.
Aucun document ne nous permet de remonter plus loin, mais il est probable
que la ligne que nous avons établie était d’une grande ancienneté ; elle
correspond presque partout à la limite entre montagne et plaine, à la limite
architecturale ; dans chacune des communes que nous reconnaissons
comme occitanes au moins les plus vieilles maisons sont en pierre avec des
toits de loses, tandis que ce type de construction est pratiquement absent de
toutes les communes piémontaises (sauf Cavour et Cuneo).
Nous avons utilisé un questionnaire de trente à quarante mots, soit déjà
employés par le professeur Grassi, soit indiqués par le professeur Bodrero .
Le choix de ces mots était très important pour la validité de notre enquête,
car il fallait avoir recours à des vocables dont la forme occitane alpine soit
rigoureusement inexistante dans les dialectes piémontais (et bien entendu
en italien littéraire). Nous nous sommes évidemment assurés que nos
informateurs soient originaires de la commune où nous les interrogions, et
nous avons questionné autant que possible des personnes âgées en leur
demandant de nous fournir non seulement le mot actuellement usité, mais
encore, le cas échéant, les synonymes employés lorsqu’elles étaient jeunes.
Nous ne pouvons donner ici un compte rendu exhaustif de notre enquête
et nous indiquerons seulement les résultats. Nous avons trouvé trois
catégories de communes : celles où l’on parle occitan (avec quelques
italianismes inévitables), celles où de dix à vingt mots sur environ trente-cinq
étaient occitans et sont donc récemment piémontisées, celles où tous les
mots occitans étaient ignorés et donc d’appartenance ethnique italienne ;
nous avons considéré comme occitanes les deux premières catégories.
Nous avons déjà vu que la vallée de la Dora (occit. Duyro) est occitane
jusqu’à Chiomonte inclus. La vallée du Chisone (Clùzun) est occitane en
totalité ; la haute vallée et la vallée adjacente de la Germanasca sont
purement de notre langue ; dans la basse vallée les communes ou hameaux
de la rive gauche (de religion catholique) ont été récemment piémontisés,
sauf les plus reculés tel Gran-Dubbione, tandis que les communes ou