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- 2-<br />

REMERCIEMENTS<br />

Au terme de ce parcours, je tiens à remercier les membres du jury Clermontois, Nancéiens,<br />

Montpelliérien, Limougeaud et Nantais, d'avoir accepté de juger ce tnlvail.<br />

Je tiens à remercier paniculièrement Monsieur le Professeur P. VIDAL qui a accepté de présider le jury de<br />

ma thèse. En tant que directeur du Laboratoire de Géologie, son accès facile et sa courtoisie n'ont fait<br />

qu'améliorer mes conditions de travail. Je lui en suis profondément reconnaissanl.<br />

Mon parcours a été plutôt long: du Burkina à la France, en passant par le Sénégal; j'ai eu l'occasion et<br />

la chance de rencontrer des fonnateurs et surtOut des amis auxquels je dois la réalisation de ma thèse de doctoral.<br />

A Dakar où j'ai effectué mes premiers cycles universitaires et débuté le 3e cycle, j'ai d'abord connu des<br />

"profs" mais aujourd'hui, je dirai plutôt des amis. Je nommerai ici C. Moreau et B. Robineau qui ont été les<br />

auteurs directs ou indirects de la fonnation que j'ai acquise. Ma profonde reconnaissance leur revient d'autant plus<br />

que ce sont eux qui ont tout orchestré pour mon transfen de Dakar à Nancy et plus tard à Clermonl. Leur<br />

contribution s'est exercée sur tous les plans (administratif et matériel).<br />

C. MOREAU a toujours fait siens mes problèmes tant sur le plan technique qu'humain. Dans la direction<br />

de mes recherches, il a su m'orienter vers les collaborateurs qu'il fallait. Ma reconnaissance est infinie. J'en<br />

profite pour remercier également sa famille qui m'a toujours considéré comme un des siens.<br />

Si je me suis orienté vers la géologie structurale, c'est grâce à B. ROBINEAU qui m'a initié à la<br />

géologie de terrain et aux techniques de base de l'analyse structurale. Des moments agréables et inoubliables<br />

passés en sa compagnie sur le terrain au Sénégal comme au Burkina, nous lient encore, même si pour des raisons<br />

géographiques, nous n'avons pas pu continuer à travailler ensemble.<br />

Je n'oublierai pas la franche collaboration que j'ai eu avec Y. BELUON et J. BENKHEUL, même après<br />

mon dépan du Sénégal.<br />

Mon transfen du Sénégal à la France pour tenniner mes études n'aurait pas eu lieu sans la volonté et la<br />

gentillesse de mes encadreurs:<br />

A. M. BOULUER et J. M. BERTRAND m'ont fait découvrir les techniques d'analyse microtectonique<br />

souple. C'est avec considération qu'ils m'ont accueilli au CRPG-Nancy et ont mis à ma disposition tous les<br />

moyens necessaires; je dirai qu'ils m'ont pratiquement pris en charge pendant les longs mois que j'ai passé à<br />

plusieurs reprises'à Nancy. J M Bertrand a sû me conseiller, m'orienter sur les points clés dans la façon d'aborder<br />

les problèmes du Birimien. C'est encore grâce à eux et M. CHAMPENOIS que j'ai pu réaliser les mesures du taux<br />

de défonnation à partir de l'analyseur d'image. Ils trouvent ici l'expression de ma reconnaissance.<br />

C'est par l'intennédiaire de Anne Marie et Jimmy Bertrand que j'ai connu F. ROBERT; j'ai apprécié sa<br />

facilité de contact et l'intérêt qu'il a porté à mes tr.1vaux. Il est reparti au Canada en me laissant un merveilleux<br />

souvenir de lui; merci.<br />

J'ai pu profiter des qualités d'homme de terrain de R. CABY avec qui j'ai appris de nouvelles choses,<br />

au Burkina comme en Guinée. Au delà de tout ceci, je ne saurai lui exprimer toute ma reconnaissance pour le<br />

soutien matériel qu'il m'a apporté au cours de nos multiples rencontres, notamment à Montpellier. On a parfois<br />

besoin d'un "pousseur" et je suis heureux de l'avoir connu.<br />

Le Professeur A. FERNANDEZ, lors de ses passages au dépanement de géologie de Clennont Ferrand,<br />

m'a fait bénéficier de ses enseignements pour l'interprétation de mes résultats de pétrostructurale. C'est avec<br />

plaisir que j'ai passé quelques moments avec lui à Limoges. Je l'en remercie.<br />

J. J. GUILLOU que j'ai eu comme Professeur au Sénégal, n'a pas hésité à me donner un "coup de main"<br />

pour dégrossir mon problème de métallogénie. Il n'a cessé de me conseiller avec gentillesse et efficacité. Je lui<br />

dois la correction de ce chapitre.<br />

H. DIar m'a initié aux méthodes d'étude de l'anisotropie de susceptibilité magnétique (ASM). Tout au<br />

long de la rédaction, nous avons eu des discussions fructueuses. Qu'il trouve ici mes remerciements et toute mon<br />

amitié.<br />

Au dépanemem des Sciences de la Terre de Clennont Ferrand, je n'oublierai pas l'agréable ambiance et<br />

l'aide technique que j'ai toujours obtenue auprès du personnel. chercheurs. enseignants et techniciens:<br />

Géochimistes, Géochronologistes. Géophysiciens, lnfonnaticiens, Sécrétaires el autres.<br />

1<br />

1<br />

t<br />

1<br />

1<br />

i


- 3-<br />

Mes remerciements vont particulièrement à:<br />

Y. VIALETIE Qui m'a initié aux techniques de datation par la méthode Pb-Pb et dont la participation a<br />

été déterminante dans les résultats que j'ai obtenus en géochronologie. Qu'il trouve ici l'expression de ma<br />

profonde reconnaissance.<br />

J'ai également profité de l'expérience "africaine" de J. P. BAssar. Je l'en remercie.<br />

F. CANTAGREL n'a pas effectué que mes analyses chimiques; si mon premier manuscrit a pu être à jour,<br />

c'est grâce à son concours pour la reprographie qui a dû lui voler même ses dimanches. Des esprits malveillants<br />

lui ont même demandé si c'était elle qui passait la thèse! Je suis profondément touché pour tout ce qu'elle a fait<br />

pour moi, et je reconnaîs là une amie sincère. Françoise, merci infiniment<br />

J'ai bénéficié de l'expérience de J. BOUWTON à travers les multiples et fréquentes discussions que nous<br />

avons eues. Je lui rappelle que même "grippé", on peut reconnaître certains minéraux de métamorphisme.<br />

Mes sincères remerciements vont au Dr P. E. GAMSONRE qui a accepté dès notre première rencontre, de<br />

me parrainer au moins pour les travaux effectués au Burkina. Il a participé au choix du sujet de ma thèse et il n'a<br />

pas ménagé ses efforts pour me soutenir tant sur le plan administratif que matériel. Je reconnaîs là un parrain qui<br />

a su honorer ses engagements, qui 10'a fait confiance et m'a beaucoup encouragé. Il convient de souligner le rôle<br />

qu'il a joué en me recommandant auprès du Projet PNUD, afin que j'obtienne un financement pour mes travaux.<br />

Encore merci infiniment.<br />

Dans le même sens, j'adresse l'expression de ma reconnaissance au Conseiller Technique Mr S. G. DE<br />

PONS pour les efforts qu'il a fournis afin que j'obtienne une aide financière dans le Projet PNUD·OUAGA.<br />

Au Burkina j'adresse mes remerciements à tous mes aînés et collègues géologues dans le secteur minier<br />

et à l'Université de Ouaga pour la franche collaboration que nous avons eue et le soutien qu'ils m'ont apporté:<br />

ZONOU, WENMENGA, NAPON, MOROU F., TOGUYENI pour ne citer que ceux·là.<br />

Le laboratoire de Géologie de l'Université de Ouaga m'a été ouvert grâce à la sympathie du personnel<br />

enseignant. Je leur en suis très reconnaissant. Je n'aurais pas visité les conglomérats de Zam sans l'aide de Mr<br />

BOURGE; je l'en remercie.<br />

S. NAPON, je n'oublierai pas les longues journées de terrain passées ensemble dans les collines noires<br />

de Kwademen et à Perkoa. Nous nous retrouverons un jour à Tialgo.<br />

Si le BUMIGEB m'a confié ce sujet, il a également veillé au bon déroulement des travaux de terrain. Je<br />

peux dire que j'ai eu "carte blanche" pour toutes les missions que j'ai effectuées pendant les 12 mois de stage<br />

dans ce service. El cela grâce à la compétence et la compréhension du personnel. Je remercie particulièrement<br />

l'équipe du DRGM et sincèrement S. JOSEPH alors Chef-Géologue. Je garde un souvenir inoubliable de la<br />

sympathique collaboration avec les ouvriers de ce service. Merci à tous.<br />

Je remercie également les géologues de la SOREMIB-Poura pour leur concours logistique et matériel au<br />

cours de mes missions à la mine.<br />

Mon parcours n'a pas été que "Géologique"! J'ai passé des moments merveilleux avec certains de mes<br />

élèves en musique: M. DUBOIS, T. ALASSANE, Y. KOUSSOUBE, SANKARA ... et autres compagnons de Nancy<br />

tels que B. BONZ! ET 1. B. OUEDRAOGO. Mes séjours à Nancy et à Clermont ont été agréablement comblés par<br />

d'innombrables personnes qui se reconnaîtront dans ces quelques lignes.<br />

Je tiens à témoigner ma sympathie aux collègues clermontois pour l'ambiance agréable dont j'ai<br />

bénéficié tout au long des deux années où je suis resté avec eux:<br />

O.KAy AN, LI JAMPING, Y. ALFONSE, P. LABAZUY, J. BOUCHER, R. MOACIR, H. SOULARD, MAMAR, I.<br />

PRATOMO, A. HOSKULDSSON, BARBARA M., LATIFA S., RABHA ET FLORENCE L.<br />

Je garde un très bon souvenir de toi, NICOLAS ARNAUD "le Marseillais" pour ton concours de dernière<br />

minute dans la phase terminale de la thèse. Il fallait que je la présente! Merci infiniment.<br />

Les burkinabè fi Clermont comme fi Paris. n'ont pas été en reste pour l'ambiance et le soutien qu'ils<br />

10 'ont apponé. Je citerai particulièrement Mr DOUSSA (mon logeur de Paris) et je leur en suis reconnaissant<br />

Enfin je dédie cette thèse à mes parents (au "Vieux RENE" et à TANI T.) qui depuis mes premières<br />

années de lycée, ont appris à s'habituer à "l'aventurier". Me trouvent-ils parfois têtu, je n'ai jamais douté de la<br />

confiance qu'ils me font.<br />

A toi SINA S. "mon Vose" que j'ai toujours considéré comme un frère.


Partie 1 : INTRODUCTIONS GENERALES<br />

-6-<br />

LISTE DES FIGURES<br />

Figure 1-1 : Schéma géologique de synthèse du Craton Ouest Africain (CAO.) et ses bordures... 10<br />

Figure 1-2 : Dorsale de Leo....................................................................................................... 12<br />

Figure 1-3 : Schéma structural de synthèse du Craton Ouest Africain...... 15<br />

Figure 1-4 : Carte géologique et structurale régionale (anciens travaux).................................... 20<br />

Figure 1-5 : SChéma Iithostructural de la ceinture de Boromo-Goren 22<br />

Figure 1-6 : Schéma géologique et potentialités minières du tiers Nord du segment de Boromo..... 24<br />

Figure 1-7 : Carte de localisation des sondages et tranchées...................................................... 25<br />

Partie Il : ETUDE GEOLOGIQUE<br />

Figure 11-1 : Carte géologique de la région de Kwademen............................................................ 3 1<br />

Figure 11-2 : Coupes géologiques................................................................................................ 32<br />

Figure 11-3 : Relation entre les teneurs en silice et éléments majeurs des formations<br />

de Bavila (FB) et de Kwademen (FK)..... 47<br />

Figure 11-4 : Diagramme TAS.................................................................................................... 48<br />

Figure 11-5 : Diagrammes d'analyses chimiques 50<br />

Figure 11-6 : Profils des Terres Rares dans la région de Kwademen............................................ 51<br />

Figure 11-7 : Carte de situation : segment de Boromo................................................................. 53<br />

Figure 11-8a : Isochrones et âges obtenus par la méthode Pb-Pb dans la formation de Bavila........ 55<br />

Figure 11-8b : Isochrones et âges obtenus par la méthode Pb-Pb dans la formation de Kwademen. 56<br />

Figure II-Sc : Isochrones et âges obtenus par la méthode Pb-Pb dans la formation<br />

de Guido·Kwademen............................................................................................... 56<br />

Figure 11-9 : Isochrones et âges obtenus par la méthode Pb-Pb dans les trois formations<br />

(FB, FK, FP) et sur les galènes de Perl


-7 -<br />

Figure 111-9 : Forme composite de la schistosité régionale l.......................... 79<br />

Figure 111-10 : Forme composite de la schistosité régionale........................................................ 80<br />

Figure 111-11 : Trajectoires de la deuxième surface (52)......... 82<br />

Figure 111·12 : Interprétation des zones à déformation surimposée..... 84<br />

Figure 111-13 : Fonction du logiciel d'analyse de la déformation finie et connexions entre les<br />

différents sous-programmes....... 87<br />

Figure 111-14 : Forme des ellipsoïdes de déformation......... 89<br />

Figure 111-15 : Diagramme de Ramsay (1967)............................................................................ 92<br />

Figure 111-16 : Variation de l'intensité de la déformation.... 92<br />

Figure 111-17 : Relations entre intensité et forme de l'ellipso"fde de déformation 93<br />

Figure 111-18 : Formes de l'ellipsoïde de déformation dans le district de Kwademen.................... 94<br />

Figure 111-19 : Directions des grands axes des fibres de carbonates dans les fentes d'extension.. 98<br />

Figure 111-20 : Table de correspondance entre le paramètre de forme (roundness)<br />

et des figures géométriques régulières................................................................... 101<br />

Figure 111-21 A : Histogrammes des paramètres calculés (R9) 103<br />

Figure 111-218 : Histogrammes des paramètres calculés (kw 66) 104<br />

Figure 111-21 C : Histogrammes des paramètres calculés (kw 76) 105<br />

Figure 111-210 : Histogrammes des paramètres calculés (kw 71) 106<br />

Figure 111-22 : Formes finales d'ellipses (Final Ellipses) 108<br />

Figure 1/1-23 : Bloc diagramme présentant la position des filons de quartz par rapport<br />

aux couloirs de déformation surimposée par 52 109<br />

Figure 111-24 : Veines de quartz et fentes de tension 110<br />

Figure 111-25 : Classification des filons 112<br />

Figure 111-26 : Carte linéamentaire de la région de Kwademen 11 4<br />

Figure 111-27 : Carte linéamentaire et interprétation cinématique............................................... 115<br />

Figure 111-28 : Carte structurale de la région de Kwademen 117<br />

Figure 111-29 : Carte structurale de la région de Kwademen. Tenseurs moyens:<br />

compression (cr1) ; extension (cr3) 120<br />

Figure 1/1-30 : Hypothèse sur la genèse et l'évolution des failles................................................ 123<br />

Figure 111-31 : Carte structurale de la région de Kwademen 125<br />

Figure 1/1-32 : Esquisse géologique de la région du Sangyé 127<br />

Figure 111-33 : Structures schématiques en coupe (C) et cartographiques (0) dans les collines<br />

de Guido 128<br />

Figure 111-34 : Structures de cisaillement................................................................................. 130<br />

Figure 111-35 : Coupe au niveau du sondage PS 48 134<br />

Figure 111-36 : Canevas regroupant les mesures de terrain 135<br />

Figure 111-37 : Gisement de "amas sulfuré de Perkoa 137<br />

Figure 111-38 : Schéma géologique de la région de Poura 139<br />

Figure 111-39a : Histogrammes des paramètres calculés....... 141<br />

Figure 111-39b : Histogrammes des paramètres calculés............................................................. 142<br />

Figure 111-40 : Histogrammes des paramètres calculés 144<br />

Figure 111-41 : Bloc diagramme de la station de Kyon 146


INTRODUCTION GENERALE<br />

Par'lie<br />

Dans cette partie nous présentons une synthèse bibliographique sur le contexte<br />

géologique et structural du craton ouest-africain; les problèmes du Birimien ou<br />

Protérozoïque inférieur et les interprétations récemment proposées sur l'évolution<br />

géodynamique précambrienne de l'Afrique Occidentale, sont abordés. Le contexte burkinabè<br />

est décrit suivant la même logique en intégrant travaux anciens et récents. Enfin, nous<br />

présentons l'état des connaissances sur le gÎte aurifère de Kwademen avant d'énoncer l'objet,<br />

le but et le déroulement de l'étude.<br />

1 1.<br />

l<br />

! 1t<br />

i


INTRODUCTION GENERALE - 11-<br />

Deux grands noyaux d'âge archéen sont définis : le Domaine Amsaga en Mauritanie dans<br />

la Dorsale Réguibat et le Domaine Kénéma-Man dans la Dorsale de Léo (fig 1). En plus de ces<br />

noyaux d'environ 3100 Ma (Cahen et al., 1984; Caen-Vachette, 1986), il Y a des domaines<br />

du Protérozoïque inférieur d'âge compris entre 2300 et 2000 Ma, constitués de formations<br />

métasédimentaires et de métavolcanites de faible degré de métamorphisme, correspondant<br />

aux séries birimiennes avec deux maxima vers 2150 Ma et 2000 Ma; ces séries<br />

s'organisent en bandes linéaires ou sinueuses séparées par des batholites de granitoïdes et<br />

par des cisaillements tardifs ( par exemple la faille de Sanandra). Les âges 1800-2000 Ma,<br />

peuvent correspondre à des événements thermiques mal caractérisés.<br />

1 • LA DORSALE DE LEO<br />

1.1 - APERÇU GEOLOGIQUE<br />

Un aperçu géologique permet de distinguer deux domaines dans la Dorsale de Léo.<br />

1.1.1 - Le domaine Kénema-Man<br />

C'est le domaine du socle archéen caractérisé entre autres par des gneiss à<br />

hypersthène, datés autour de 3125 Ma (Cahen et al., 1984) et des séquences de roches<br />

vertes et volcano-sédimentaires que l'on retrouve en Guinée (séries de Simandou), en Sierra<br />

Léone (Loko group et Kambui supergroup), au Libéria (Nimba supergroup et séries du<br />

Simandou), en Côte d'Ivoire (unité de Toulepleu).<br />

1.1.2 - Le domaine Baoulé-Mossi<br />

a) • Les formations birimiennes<br />

Depuis les travaux de Junner (1936-1940) au Ghana, les ensembles du Protérozorque<br />

inférieur regroupés sous le nom de "Birrimien" par Kitson (1919), ont été classés en<br />

séries à caractère sédimentaire dominant et en séries à caractère volcanique dominant. On<br />

peut distinguer deux grandes provinces selon la répartition spatiale de ces séries<br />

généralement orientées N-S à NE-SW (fig 2):<br />

- La Province Mossi à l'Est du domaine Baoulé-Mossi (Centre-Est du Burkina ­<br />

Ghana); les formations birimiennes sont à prédominance volcano-clastique et forment des<br />

ceintures ou "sillons birrimiens de type Il'' (Papon, 1973; Bessoles, 1977).<br />

1<br />

i<br />

1


INIRODucnON GENERALE - 13-<br />

1.2 - APERÇU TECTONIQUE<br />

Au stade actuel des recherches sur la Dorsale de Léo, la plupart des auteurs distinguent<br />

deux grandes époques tectoniques qui se différencient par leurs conditions tectono­<br />

métamorphiques et par quelques datations radiométriques.<br />

1.2.1 - L'orogenèse anté-éburnéenne<br />

Les événements tectono-métamorphiques anté-éburnéens sont reconnus et assez bien<br />

caractérisés dans le Domaine Kénéma-Man en deux épisodes majeurs:<br />

- L'événement Léonien, daté autour de 3125 Ma (Cahen et al.,1984) est caractérisé<br />

par des déformations suivant des directions E-W.<br />

- L'événement Libérien est daté autour de 2750 Ma et se caractérise par des<br />

déformations suivant des directions subméridiennes.<br />

Ces événements tectoniques se sont réalisés dans un environnement métamorphique de<br />

fort degré (faciès granulitique) daté autour de 3125 Ma (in Cahen et al.,1984) au SW de la<br />

Côte d'Ivoire, suivie d'une rétromorphose dans le faciès amphibolite avec un régime<br />

cataclastique clôturant l'événement Léonien; le Ubérien serait polyphasé.<br />

1.2.2 - L'orogenèse éburnéenne<br />

L'événement éburnéen a été défini pour la première fois par Bonhomme (1962) sur le<br />

Craton Ouest Africain, sur la base de données radiométriques.<br />

Cahen et al. (1984) ont réévalué les données radiométriques sur les granites dits<br />

éburnéens; deux événements majeurs ont été définis: l'Eburnéen 1à 2270 Ma et l'Eburnéen<br />

Il à 2130 Ma.<br />

Lemoine et Tempier (1987) considèrent plutôt l'Eburnéen 1 comme un cycle<br />

orogénique indépendant qu'ils appellent Burkinien évalué de 2400 à 2100 Ma; l'Ebuméen se<br />

situerait alors entre 2100 et 1600 Ma.<br />

Plus récemment selon d'autres travaux (Feybesse et aL, 1989), l'orogenèse<br />

éburnéenne aurait débuté vers 2100 Ma et se serait déroulée sur environ 40 Ma.<br />

Les derniers travaux en dates (Abouchami et aL, 1990; Boher, 1991) montrent que<br />

l'évolution majeure de la croûte birimienne s'est réalisée rapidement entre 2.12 et 2.07<br />

Ga, que ce soit à proximité ou non du nucléus archéen. Selon Boher (op.cit.), un cycle<br />

précurseur Burkinien, s'est déroulé entre 2.18 et 2.14 Ga (âge du métamorphisme de haut<br />

degré).<br />

Dans tous les cas, les événements tectono-métamorphiques éburnéens ont été<br />

accompagnés d'un métamorphisme de faible degré (faciès schiste vert) présentant souvent<br />

localement un métamorphisme plus fort parfois lié à des remontés diapiriques de granitoïdes<br />

comme le granite de Saraya (N'Diaye et al.,1989), ou la diorite du gîte de Perkoa (Napon,


INfRODUCTION GENERALE - 14-<br />

1988). D'importants phénomènes d'hydrothermalisme et de rétromorphose ont également<br />

marqué ce cycle orogénique.<br />

A propos d'un métamorphisme granulitique archéen (Camil, 1984) sur la Dorsale<br />

(limite des domaines Kénéma et Baoulé-Mossi), beaucoup de faits pourraient en faire douter:<br />

- aucune discordance du Birimien sur l'Archéen, n'a été établie; - il n'est pas montré non<br />

plus, de rétromorphose épizonale dans le Libérien correspondant à l'épizone de basse<br />

température connue dans les séries birimiennes. Enfin, des données isotopiques et datations<br />

par les méthodes Sm-Nd et U-Pb (Dada et Macambira, n. pub.), Sm-Nd et Rb-Sr (Boher et<br />

al. 1990) sur des granitoïdes, diorites migmatitiques et amphibolites prélevées à<br />

l'intérieur de la province considérée comme Archéenne (Géotraverse Guinée, 1989,<br />

UNESCO, PICG-215), ont donné un âge birimien. Les deuxièmes auteurs ont montré que la<br />

genèse des sédiments et des granitoïdes guinéens n'a pas connu de participation significative<br />

de matériel archéen recyclé; ils considèrent donc que le contact Archéen-Birimien tel qu'il<br />

se présente actuellement, est postérieur à la genèse des granitoïdes et résulte d'une accrétion<br />

tardi- à post-birimienne.<br />

1.2.3 • Aperçu de la tectonique éburnéenne<br />

A l'échelle cartographique de la Dorsale de Léo, les formations métasédimentaires et<br />

métavolcaniques de faible degré de métamorphisme correspondant aux séries birimiennes,<br />

forment des bandes linéaires ou sinueuses, affectées par une foliation majeure, redressées et<br />

séparées par des batholites de granites et de granito-gneiss (fig 3).<br />

a) • dans la province Baoulé<br />

La tectonique de la Côte d'Ivoire est dominée par l'existence, récemment mise en<br />

évidence, de grands accidents ductiles N-S décrochants senestres (Lemoine, 1982; Vidal et<br />

aL, 1982, 1984; Bernard de Sanchez et al., 1984); ces décrochements, affectant les séries<br />

birimiennes suivant des couloirs, redressant certains secteurs, apparaissent comme un des<br />

traits essentiels de l'orogenèse éburnéenne de la Côte d'Ivoire et pourraient correspondre à<br />

des linéaments plus anciens (Vidal, 1987; Camil, 1984). Ils sont régulièrement répartis<br />

dans la Province Baoulé et forment une zone de grands linéaments subméridiens en position<br />

intermédiaire entre les deux noyaux décrits par Lesquer et al., (1984) (Liberian nucleus et<br />

hypothetical Ghanean nucleus). Au Sénégal Oriental - Mali et Guinée, ils sont représentés<br />

par le décrochement sénégalo-malien (Bassot et Dommanget, 1986) où ils semblent<br />

contrôler la structuration des ensembles foliés NE-SW, mimée par le granite de Saraya<br />

(Ledru et aL, 1989).


INIRODUCTION GENERALE - 16-<br />

1.2.4 • Les manifestations tardl à post-éburnéennes<br />

le magmatisme tholéïtique continental (dolérites, gabbros) s'est manifesté à diverses<br />

époques depuis la fin du Protérozoique Inférieur (Bassot et al. 1986) sous forme de filons,<br />

dykes et sills orientés préférentiellement sur le Craton Ouest Africain. D'après les datations<br />

radiométriques et géochronologiques établie par ces auteurs, l'histoire de ce magmatisme<br />

commence après l'orogène éburnéen (entre 1500 et 1700 Ma) et sera marquée par trois<br />

grandes périodes de mises en place selon des directions privilégiées remarquables dans la<br />

moitié sud du Craton: - des filons doléritiques de direction E-W se seraient mis en place<br />

antérieurement à 1100 Ma reconnus au Sénégal et pourraient être de la même génération que<br />

les filons WNW au Nord du Burkina Faso; - vers 200 Ma, une importante activité<br />

magmatique se produisit le long de l'axe ENE Gambie-Gao; - le paroxysme de ce magmatisme<br />

sera atteint entre 150 et 200 Ma avec des directions NW-SE et pourrait correspondre au<br />

stade de prérifting précédant l'ouverture de l'Atlantique Nord.<br />

la zone tectonique de l'axe Gambie-Gao (Bassot et aL, opt. cit.) , tronçon du couloir<br />

structural des linéaments guinéo-nubiens reconnus par photo satellites (R. Guiraud et aL,<br />

1985) et par la géophysique (A. lesquer et aL, 1984), semble avoir joué un rôle<br />

déterminant dans l'apparition des filons à caractère tholéïtique (fig 3). Ce couloir aurait<br />

joué en décrochement à diverses reprises depuis le Protérozoïque Supérieur à nos jours<br />

(Simon et aL, 1981; Bellion et aL, 1984).<br />

2 • Le problème du Birimien en Afrique Occidentale<br />

les différents points de vue entre les auteurs sur le Protérozoïque inférieur du Craton<br />

Ouest Africain peuvent être regroupés en quatre grands centres d'intérêt :<br />

-la position du ou des ensembles volcaniques birimiens par rapport aux ensembles<br />

sédimentaires;<br />

- "existence et la caractérisation de la nature du socle et l'existence d'un orogène post<br />

archéen en transition avec le Birimien de 2150 Ma;<br />

-les caractéristiques de la tectogenèse, du volcanisme et du magmatisme des périodes<br />

orogéniques éburnéennes;<br />

- les modalités de l'accrétion crustale au protérozoïque inférieur.<br />

la nomenclature appliquée au découpage du Birimien, en tranches d'âge, est<br />

actuellement, assez confuse dans la bibliographie. Depuis des décennies, deux concepts<br />

s'opposent sur la position relative entre: 1°) l'ensemble à dominante volcanique et 2°)<br />

l'ensemble à dominante sédimentaire ; selon les auteurs cette position varie, ce qui a<br />

évidemment des implications sur leur signification géodynamique. Ainsi, les unités<br />

sédimentaires occupent une position inférieure pour certains auteurs (Junner, 1936­<br />

1940; Kesse, 1985, 1986; Milesi et aL, 1986; ledru et aL, 1988; Feybesse et aL, 1987)


INTRODUCTION GENERALE - 17-<br />

alors qu'elles occupent une position inverse pour d'autres (Tagini, 1971; Papon, 1973;<br />

Hottin et al., 1975; Bessoles, 1977; Bassot, 1985; Lemoine, 1985; Vidal et al., sous<br />

presse). Selon les techniques d'approche, les arguments diffèrent: les tenants du Birimien<br />

inférieur sédimentaire (Milesi et al., 1987) utilisent actuellement un argument structural<br />

qui définit une déformation supplémentaire homogène (01) précoce dans un contexte de<br />

métamorphisme de degré fort, suivie de deux événement décrochants 02 senestre et 03<br />

dextre; une discordance marquerait donc la limite entre les deux ensembles. Mais il faut<br />

reconnaitre que cette conception change avec des observations nouvelles de manifestations<br />

volcaniques antérieures aux sédiments B1 dans l'unité de Toulepleu en Côte d'Ivoire<br />

(Feybesse, 1990). De même, si l'on tient compte de l'argument qui fait intervenir les<br />

conditions tectonométamorphiques (tectonique tangentielle dans des conditions de<br />

métamorphisme mésozonal), on trouverait plutôt une équivalence de l'ensemble dit B1<br />

(métasédiments dans certaines régions telles que Odiénné et Touba de Côte d'Ivoire) avec les<br />

formations dabakaliennes de l'orogenèse burkinienne définie par Lemoine et al. (1987). Le<br />

Dabakalien est décrit comme étant la partie inférieure du Protérozoïque inférieur du Craton<br />

Ouest Africain; pour d'autres (Black, 1980; Vidal et aL, sous presse) dans certaines régions<br />

sur le Craton, il s'agit de formations archéennes remobilisées. Un concept intermédiaire<br />

propose l'alternative selon laquelle les deux ensembles auraient une genèse synchrone et<br />

seraient donc latéralement équivalents du point de vue stratlgraphique (Van, 1967; Asihene<br />

et al.,1975; Breakey et al., 1977; Barning, 1987; Hirdes et al., 1987; Leube et al.,<br />

1990); cette hypothèse est basée sur des données radiométriques des deux ensembles,<br />

variant entre 2195 Ma et 2166 Ma (Sm-Nd) au Ghana (Leube et al., 1990) et des relations<br />

génétiques entre les volcanites et les terrains sédimentaires.<br />

Une synthèse des analyses sur l'environnement géodymamique du cycle éburnéen, fait<br />

ressortir deux hypothèses antagonistes basées l'une sur une tectonique de collision ­<br />

subduction avec zone de suture située sur la Dorsale de Léo; l'autre se forge sur une<br />

tectonique en extension et exclue l'existence d'une éventuelle zone de suture sur la Dorsale.<br />

Le modèle d'accrétion conçu actuellement pour le Protérozoïque inférieur d'Afrique de l'Ouest<br />

(Abouchami et al., 1989; Boher et aL, 1989; Dia, 1988) considère un environnement de<br />

plancher océanique (arcs immatures, bassins d'arrière arc) et de convergence<br />

Iithosphérique; ce modèle est basé essentiellement sur des données isotopiques notamment<br />

Sm-Nd, U·Pb etc...• qui suggèrent entre autres. que le protolithe à l'origine de la croûte<br />

birimienne a été créé vers 2100 Ma dans un environnement océanique sans influence du<br />

continent archéen. Pour Milési et aL, (1989), une zone de suture (zone de nappes de<br />

charriage) NW-Se se situerait en Guinée sur le craton archéen de Man et témoignerait d'une<br />

tectonique en collision. Les régions d'Odiénné et de Touba (SW Côte d'Ivoire) constitueraient<br />

une zone clef de l'Afrique de l'Ouest, où la collision entre Archéen et Protérozoïque Inférieur


INTRODUCTION GENERALE - 18-<br />

serait synchrone d'une tectonique de nappes (Feybesse et al., 1989); le premier événement<br />

éburnéen serait ainsi une phase tangentielle (01) datée autour de 2112 Ma.<br />

Au Sénégal Oriental, Bertrand et al., (1989) proposent un modèle tectonique en<br />

distension sur le Craton archéen de Man contrôlant la sédimentation et la localisation du<br />

volcanisme; cette distension serait liée à une obduction précoce sur un continent archéen<br />

(celui de Mauritanie?) situé au NW.<br />

En Côte d'Ivoire, un modèle de rifting par coulissage a été proposé dans la région de<br />

Haute Comoé (Nord-Est du pays) (Vidal et al., sous presse); un niveau de suture par<br />

subduction-collision est soupçonné dans la zone des grands linéaments NNE passant par le<br />

Sud-Ouest du pays (Lemoine, 1988).<br />

Au Ghana, l'accrétion se serait réalisée dans un environnement de tectonique distensive<br />

créant des rifts intracontinentaux (Leube et al., 1990).<br />

1 - Anciens travaux (1926-1975)<br />

B - CONTEXTE BURKINABE<br />

Problème du Birlmien au Burkina Faso<br />

C'est à partir de 1908 que de grands itinéraires de reconnaissance géologique sont<br />

entrepris sur toute la Haute Volta (Burkina Faso). Très peu d'études tectoniques détaillées<br />

seront effectuées car il s'agissait souvent de reconnaissances pétrographiques. Nous<br />

retiendrons ici les principaux concepts de quelques auteurs qui ont effectué des travaux de<br />

cartographie concernant notre région d'étude.<br />

H. Hubert (1926), en établissant la carte géologique de l'Afrique Occidentale Française<br />

au 1 1 10 000 000, a identifié des unités de granito-gneiss et des schistes volcaniques<br />

redressés en Haute Volta, notamment dans la feuille de Ouagadougou.<br />

Les cartographies de base (au 1 1 200 000), qui constituent encore des références,<br />

sont celles réalisées dans la partie Sud du pays par J. Sagatzky (1954) et dans la partie<br />

Nord par J. Oucellier (1963) . Le premier, approfondissant les travaux de Hubert (1926),<br />

indiquera la présence du "système tarkwaïen" sous-forme de séries arénacées ayant subi une<br />

tectonique peu marquée et qui reposeraient en discordance sur un Birrimien supérieur<br />

(schistes d'origine sédimentaire dominante) et un Birrimien inférieur (schistes d'origine<br />

volcanique dominante). Le second va retrouver dans son secteur, ces deux ensembles qu'il<br />

nomme Groupe de Riziam (méta-sédimentaire) et Groupe de Dacola (méta-volcanique)<br />

structurés suivant des lignes tectoniques redressées généralement orientées SW-NE avec des


INfRODUCTION GENERALE - 19-<br />

perturbations au Nord du pays; ayant remarqué des relations intimes entre les formations de<br />

cet ensemble dit Birrimien, il se garda de le scinder en deux membres comme l'avait fait ses<br />

prédécesseurs (Sagatzky, 1954, Roques, 1948, Riedel,1963 et d'autres). Pour Muller<br />

(1971) certains types de formations métamorphiques et de roches cristallines sont d'Age<br />

anté-birrimien, birrimien ou indéterminé; ce même auteur interpréta les structures au<br />

Nord comme des manifestations d'une tectonique de nappe. Les granites associés aux<br />

formations métamorphiques furent dans un premier temps classés comme ceux connus en<br />

Côte d'Ivoire en: type "Baoulé" d'Age birrimien syntectonique et type "Bondoukou" d'Age post­<br />

birrimien (Bodin, 1951), puis regroupés dans le même Age birrimien par Arnould<br />

(1961).<br />

Ces études étaient trop générales pour trancher le problème Iithostratigraphique et<br />

chronologique des formations birimiennes qui présentent une évolution assez complexe au<br />

Burkina Faso. Il faut attendre 1975 pour qu'une synthèse cartographique au 1/1 000 000<br />

soit établie par G. Hottin et O. F. Ouédraogo.<br />

Il ressort que plus de 80% de la superficie du Burkina est constitué de formations<br />

cristallines d'Age précambrien. Ce soubassement forme la partie nord-orientale du domaine<br />

Baoulé-Mossi. Il est recouvert en discordance par les sédiments subtabulaires du<br />

Protérozoïque Supérieur (Précambrien A) et du "Continental Terminal" du Bassin de<br />

Taoudéni aux extrémités Nord et Nord-Ouest du pays et au Sud-Est par ceux de la bordure du<br />

Bassin Voltaïen.<br />

Deux concepts stlllbiables (Gamsonré, 1975, Hottin et al. 1975) ont été proposés pour<br />

expliquer l'évolution géologique des formations birimiennes et se résument comme suit:<br />

fracturation d'un bAti anté-birimien (Libérien) et mise en place successive de granitoïdes<br />

et de sédiments entre 2300 et 1800 Ma (Rb-Sr, K-Ar).<br />

2 - Travaux récents (1983-1989)<br />

L'intérêt minier que présentent les séries du Protérozoïque Inférieur a suscité<br />

l'approfondissement et la diversification des études géologiques dans les "sillons" ou<br />

ceintures birimiennes au Burkina Faso. Loin d'avoir résolu le problème de l'histoire<br />

géologique des formations du Protérozoïque Inférieur au Burkina, les travaux de détail<br />

(Thèses et rapports miniers inédits) présentent toujours des divergences fondamentales<br />

s'expliquant par la difficulté de reconstituer rigoureusement les séries lithologiques, compte<br />

tenu des conditions d'affleurement et de la méconnaissance générale de la géométrie des<br />

structures à toutes les échelles. Néanmoins certaines caractéristiques permettent d'effectuer<br />

une synthèse.<br />

Les ensembles géologiques constituant le Birimien sont généralement divisés en un<br />

ensemble à dominante volcanique d'affinité tholéiitique et/ou calco-alcaline et un ensemble à<br />

dominante sédimentaire composé de grauwackes, pélites et/ou métashales.


INTRODUCTION GENERALE<br />

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Figure 1-4 : Carte géologique et structural régional (anciens travaux)<br />

-Schéma géologique du Burkina Faso. 1: Protérozoïque supérieur et "continental<br />

termina'"; 2: formations birimiennes; 3: socle et granitoïdes indifférenciés; Ou: Ouagadougou.<br />

-A: Segment de Goren. Carte structurale d'après Ducellier (1963). traits continus:<br />

contours des formations; pointillés : foliation; les symboles de direction et pendage de la surface<br />

tectonique synmétamorphique sont représentés par les figurés classiques.<br />

-B: Segment de Boromo. Carte de la fracturation d'après Connor et Zuzek (1976). Photointerprétation;<br />

traits continus : contours des formations; traits discontinus ou sub-rectilignes:<br />

linéaments.<br />

tN


INfRODUCTION GENERALE - 21-<br />

Les caractéristiques géochimiques établies actuellement dans les plutono-volcanites au<br />

Burkina permettent de distinguer diverses lignées tholéiitiques associées à des ensembles<br />

calco-alcalins plus tardifs à caractère "orogénique", traduisant une évolution du volcanisme<br />

birimien dans le temps (Zonou, 1987 dans la région de Bouroum - fig. 4).<br />

Les séries tholéiitiques sont peu différenciées et la quasi totalité se place dans le champ<br />

des tholéiites des planchers océaniques (Diagramme TVCr-Ni de Beccaluva et aL, 1979)(<br />

Wenmenga, 1986 dans la région de Korsimoro; Zonou, 1987 dans la région de Bouroum et<br />

Napon, 1988 dans la région de Perkoa - fig. 4) et une faible partie dans le champ des<br />

tholéiites d'arc insulaire. Deux lignées tholéiitiques peuvent être retenues:<br />

- la première à caractère pauvre en titane et riche en fer analogue au "N-MORB" est<br />

définie dans le groupe 1de Bouroum et dans la région de Perkoa;<br />

- la seconde aurait un caractère transitionnel par enrichissement en terres rares<br />

légères en direction de la lignée calco-alcaline dans les mêmes régions et à Gangaol (fig. 4)<br />

(J. Sawadogo, 1983) concernant les andésites et les dacites.<br />

La série calco-alcaline marque un appauvrissement en terre5 rares lourdes et un<br />

enrichissement en terres rares légères; ceci correspondrait, selon ces auteurs, à une<br />

contamination par la croûte continentale (Zonou, opt. cit.). Pour ce dernier, ces données<br />

suggèrent un contexte semblable à l'ouverture d'un rift en milieu ensialique tel qu'il est<br />

décrit par KrOner (1984).<br />

Un autre concept (M. F. Ouédraogo, 1989), du contexte géodynamique dans les<br />

formations birimiennes, propose une croûte initialement sédimentaire, qui serait le siège de<br />

rifting mettant en place des stocks magmatiques et délimitant les ceintures du protérozoïque<br />

inférieur; une granitisation majeure serait la phase terminale du fonctionnement de ce rift.<br />

1 • Situation géographique<br />

C • LA REGION DE KWADEMEN<br />

Le secteur de Kwademen est compris entre 12°2' et 12°7' latitude Nord et entre 2°41'<br />

et 2°38' longitude Ouest. Le gîte aurifère de Kwademen est situé à 30 km au Sud-Ouest de la<br />

ville de Koudougou (par voix-ferrée Koudougou - Bobo Dioulasso) ou à 18 km au Sud de<br />

Tenado (par voix routière Koudougou-Dédougou) (fig. 6).<br />

Kwademen fait partie des 17 villages du département de Tenado dans la province du<br />

Sangyé où 50000 habitants environ vivent d'élevage (bovins et volaille) et d'agriculture<br />

qu'ils pratiquent entre les mois de Juillet à Septembre (culture céréalière = mil) ou<br />

d'Octobre à Juin (cultures vivrières - légumes).


INfRODUcnON GENERALE . 23-<br />

l'extrême Sud et se répartissent sinueusement dans la partie axiale du segment. Ces<br />

séquences sont associées à des intrusions granitiques pré, syn et post-tectoniques, et suivies<br />

par la mise en place de réseaux de quartz filonien (Sattran et aL, 1983). Selon Van De Steen<br />

et Sattran (Rapport final, projet UPV 74/004), le socle est constitué d'une part, de<br />

granitoi'des, de migmatites. de gneiss et d'autre part, de roches ultrabasiques. A partir des<br />

données photo-interprétatives (fig. 4B) (Texas Instruments Géomap), Connor et al. (1976)<br />

voient la ceinture orogénique de Boromo enveloppée de massifs granito-migmatitiques;<br />

l'ensemble serait repris par des soulèvements contemporains d'une activité volcanique,<br />

contrôlée par des cisaillements décrochants (linéaments) selon trois directions: N55°E la<br />

plus importante, N155-N1400E et N11 OOE; les plis très serrés dans les schistes, plongeant<br />

à plus de 75°, présenteraient localement une apparence isoclinale.<br />

- Le segment de Goren (fig 4A) représente le prolongement Nord du segment de<br />

Boromo en forme de crosse (fig. 5); on a des formations volcano-sédimentaires (schistes<br />

multicolores, quartzites, tufs, grauwackes, calco-chloritoschistes, schistes graphiteux et<br />

manganésifères) associées avec des "roches vertes" (volcanites ou plutonites faiblement à<br />

très métamorphisées et tardivement rétromorphosées) (Ducellier, 1963). Ce même auteur<br />

a schématisé des lignes tectoniques correspondant sans doute aux formations foliées de 1<br />

direction ENE-WSW, montrant des inflexions locales parfois avec des directions 1·<br />

perpendiculaires qui marqueraient un passage progressif. Dans Ja zone de Kaya-Goren, les ••<br />

travaux de Buchstein et Muller (1971) présentent une unité autochtone affectée par des<br />

plissements NE-SW à axes horizontaux et deux unités charriées avec plissement à axes NW-<br />

SE; les failles seraient de directions diverses. Feybesse et al. (1987) interprètent<br />

J'architecture en crosse du segment de Goren comme résultant d'une interférence de deux<br />

tectoniques décrochantes 02 NS senestre puis 03 NE-SW dextre (fig. 5).<br />

3 . Travaux antérieurs et géologie locale du gile aurifère de Kwademen<br />

3.1 • CONTEXTE GEOLOGIQUE ET METALLOGENIQUE<br />

Les travaux de recherches minière ont été surtout menés par le BUVOGMI (BUMIGEB)<br />

et le Projet PNUD UPV 74-004 (in M. F. Ouédraogo, 1987) (fig 6).<br />

Sagatzky (1954) et Ducellier (1963) avaient délimité un mince sillon de roches<br />

volcano-sédimentaires présumées birimiennes, pincées au milieu de granites rapportés au<br />

"socle". Sagatzky avait en outre découvert une concentration manganésifère dont la teneur de<br />

29% MnO avait été jugée non économique.<br />

L'intérêt de la région de Kwademen est apparue à la suite de la campagne de prospection<br />

géochimique régionale du projet PNUD UPV 74/004. La prospection stratégique (1976)<br />

avait mis en évidence des anomalies sols en Cu, Zn, Mo et Au. Une zone de 9,5 km2 fut


INTRODUCTION GENERALE - 26-<br />

Les travaux de cartographie et les études pétrographiques et structurales avaient<br />

permis de caractériser la géologie locale (P. A. Traoré et J. H. Brons, 1981), constituée de<br />

formations diversifiées et considérées, selon eux, comme ayant été déposées durant et après<br />

plusieurs cycles éruptifs, chaque cycle étant caractérisé par une séquence allant des termes<br />

basiques ou neutres (basaltes, andésites, ...) aux termes acides (ignimbrites, rhyolites,...);<br />

ce qui indiquerait le développement d'un volcanisme fissuraI. Les roches éruptives seraient<br />

graduellement recouvertes et interstratifiées de roches pyroclastiques (brèches<br />

volcaniques, agglomérats, tufs, ...) et de roches sédimentaires (schistes graphiteux,<br />

argilites carbonatées ou cherteuses); l'ensemble aurait été intrudé par des roches acides à<br />

intermédiaires dont la plus importante serait l'intrusion de granodiorite à l'Est du prospect.<br />

Ce contexte géologique leur apparaissant favorable à "existence de minéralisations<br />

hydrothermales sédimentaires, E. Seguin (1983) suggéra J'hypothèse de la présence<br />

possible d'un gîte d'or stratiforme comparable à ceux du bouclier canadien, par exemple de<br />

type Hemlo.<br />

Les travaux du Fonds Auto-Renouvelable concluront que les concentrations reconnues<br />

dans les roches volcaniques correspondent à de faibles minéralisations de sulfures<br />

disséminés, et pour une moindre part, à des sulfures massifs; ils montreront également que<br />

"or n'est pas associé aux sulfures mais plutôt à des filons de quartz contenus de préférence<br />

dans une intrusion granodioritique (comme l'avait déjà observé le Projet Kwademen-or);<br />

l'anomalie zincifère de Bavila serait causée, dans les roches volcaniques, par des veinules de<br />

sphalérite contenant un peu de cuivre.<br />

3.2- CONTEXTE STRUCTURAL<br />

Les travaux LI PV / 74 /004 (Rapport final 1983) conduisent à l'existence d'une phase<br />

précoce importante de plissement sub-isoclinal. Selon Haccard (1980), la région a subi<br />

quatre phases de déformation dont la deuxième se surimpose à la première avec formation<br />

d'une schistosité verticale N30 à N40oE. En faisant un rapprochement avec les nouvelles<br />

données Iithostructurales dans la ceinture de Boromo, Ouédraogo (1989) a définit trois<br />

phases de plissement synmétamorphes dans le district de Kwademen et a divisé la zone en<br />

deux groupes: Birimien inférieur (B1) à l'Est et Birimien supérieur (B2) à l'Ouest.


INfRODUCllON GENERALE - 27-<br />

o - OBJET ET BUT DE L'ETUDE<br />

Le sujet de ce mémoire est l'ETUDE GEOLOGIQUE ET STRUCTURALE DES SERIES<br />

BIRIMIENNES DE LA REGION DE KWADEMEN; il a été défini en accord avec le Bureau des<br />

Mines et de la Géologie du Burkina (BUMIGEB) afin de compléter les travaux antérieurs de<br />

prospection (cf. parag. 3.1). Une étude structurale approfondie était nécessaire pour mieux<br />

comprendre la répartition des minéralisations. Mes travaux se sont déroulés en plusieurs<br />

périodes:<br />

La première, d'une année (1988) a été consacrée à une étude de terrain. Plusieurs<br />

missions mensuelles ont été effectuées dans la région de Kwademen. Des missions spéciales<br />

m'ont également permis de parcourir la ceinture birimienne de Boromo-Goren, de réunir<br />

des informations sur les structures régionales notamment dans les régions de Poura, Perkoa,<br />

Guibaré et Zam, respectivement à SOkm S, 40km N, :::200km NE et :::200km Ede Kwademen.<br />

8 mois de terrain ont été effectivement réalisés.<br />

La deuxième période, un stage de 6 mois au CRPG-CNRS de Nancy où j'ai<br />

essentiellement effectué l'analyse de la déformation finie. L'étude métallogénique a été, en<br />

partie effectuée au cours de cette même période à l'Ecole Nationale Supérieure de Géologie de<br />

Nancy.<br />

La dernière, à Clermont Ferrand (Département de géologie de l'Université Blaise<br />

Pascal) où j'ai poursuivi l'ensemble des travaux: je me suis alors initié aux techniques<br />

analytiques de géochronologie (méthode Pb-Pb) et la géochimie.<br />

Le but de l'étude est de comprendre les événements tectoniques dans la ceinture<br />

birimienne de Boromo-Goren et d'apprécier le rôle structural dans le contrôle des<br />

minéralisations; cette étude devrait apporter également de nouvelles informations<br />

géologiques et pétrologiques de cette région afin de mieux sérier les minéralisations ayant un<br />

intérêt économique et en premier lieu l'or.


ETIlDE GEOLOOIQUE - 33-<br />

Les coupes (fig. 2) réalisées lors du levé cartographique de détail, nous ont permis de<br />

distinguer trois formations constituées de faciès de nature pétrographique différente. Nous<br />

décrirons d'après les coupes et la carte géologique, le mode d'affleurement et les relations des<br />

différents faciès dans chaque formation. L'ordre de description n'implique pas une<br />

chronologie stratigraphique, mais tient compte essentiellement de la nature pétrographique.<br />

1 • La Formation de Bavila [FB]<br />

A l'Est du village de Bavila, les roches de la formation FB affleurent sur une suite de<br />

collines d'une cinquantaine de mètre de commandement, constituant le compartiment Ouest de<br />

la région de Kwademen. La zone d'affleurements est réduite, délimitée par des cuirasses<br />

latéritiques à la même altitude. Le prolongement Sud de cette formation est marqué par de<br />

rares affleurements altérés mais identifiables. La coupe NW-SE montre une alternance de<br />

métavolcanites rhyolitiques et basaltiques et de passées pélitiques; l'ensemble est recoupé<br />

par des filons de dolérite, gabbro et granophyre.<br />

1.1 • Les termes rhyolitiques<br />

Ils sont très abondants et sont fréquemment recoupés par des filons de quartz.<br />

Il s'agit essentiellement de métarhyolites porphyriques, que l'on distingue par<br />

l'abondance d'anciens phénocristaux de feldspaths, elles sont associées à des métarhyodacites.<br />

Ces dernières ont un faciès aphanitique et une teinte noire à vert sombre; elles présentent<br />

parfois des amygdales qui s'interprètent comme des sphérolites de dévitrification remplies<br />

de quartz et d'épidote.<br />

La déformation a considérablement perturbé ces roches; certains niveaux sont<br />

entièrement mylonitisés, d'autres sont laminés et enrichis par des minéraux de<br />

métamorphisme tels que les micas blancs. Ils renferment parfois en abondance des sulfures<br />

et de la magnétite.<br />

1.2 • Les termes basaltiques<br />

Ils sont constitués de coulées basaltiques et de sills doléritiques. Leur teinte est<br />

généralement verdâtre à vert sombre.<br />

-Les pillows-Iavas forment un ensemble qui commence d'Est en Ouest par des brèches<br />

à fragments rhyodacitiques et des micropillows-Iavas. Ceux ci passent progressivement vers<br />

le haut à des coussins pluridécimétriques pris dans une matrice très chloriteuse; ces<br />

coussins présentent des amygdales de quartz, épidote et calcite, de tailles variables et<br />

inégalement réparties, peu aplatis et redressés par la déformation. Les coussins présentent<br />

des pédoncules dont l'orientation semble indiquer que la base de la coulée est vers l'Est.


EnJDE GEOLOGIQUE -34-<br />

-Que/gues coulées de basaltes doléritigues. peu distincts des pillows-lavas à grain très<br />

fin, forment des lentilles plurimétriques que l'on retrouve dans les faciès méta­<br />

rhyolitiques. On peut penser qu'il s'agit de sills perturbés par la déformation.<br />

1.3 • Les venues filoniennes<br />

*Les venues basiques. Ce sont des sills de microgabbros<br />

généralement boudinés, anastomosés avec des structures et textures variées:<br />

-Les textures cumulées sont représentées par des gabbros à grain grossier qui forment<br />

des lentilles dispersées dans toute la formation.<br />

-Les textures cumulées à grain plus fin affleurent en masse à l'extrême Ouest sur la<br />

coupe et semblent sécantes sur la métarhyolite .<br />

-Les textures ophitiques forment un petit massif intrusif à l'Est; il s'agit d'un gabbro<br />

pyroxénique à pyroxène ouralitisé, contenant des sulfures et de la magnétite.<br />

*Les venues acides. Des corps intrusifs acides ont été boudinés,<br />

donnant des lentilles plurimétriques dans la formation FB. Leur présence sur l'ensemble de<br />

la formation, a été mise en évidence par les travaux de prospection antérieurs (Projet<br />

UNRF, 1984) . Les sondages et les tranchées y ont recoupé des faciès microgrenus<br />

leucocrates qui furent dénommés microdiorite, syénite ou albitite. Notre coupe (fig 2)<br />

présente à l'Est une lentille de granophyre laminé et boudiné par la schistosité régionale<br />

(Sm), et qui semble recouper certains filons basiques.<br />

1.4 • Les niveaux détritiques<br />

Ils apparaissent très peu sur la coupe car ils ne constituent que des passées étroites. Ce<br />

sont des bandes très schistosées de métasédiments à micas blanc, quartz, qui contiennent<br />

parfois des fantômes de minéraux en aiguilles à section losangique (oxyde de Mn probable).<br />

Une alternance de lits millimétriques de pélite noire très altérée et de lits compacts plus<br />

siliceux souligne le litage stratigraphique. Ce faciès détritique est mieux représenté dans la<br />

formation FP et semble constituer la transition lithostratigraphique entre les formations FP<br />

et FB.<br />

Discussion sur les observations de terrain sur FB<br />

Les relations entre les différents termes suggèrent que les termes basaltiques<br />

proviennent d'un complexe basique disloqué par la déformation. Le fait que l'on retrouve des<br />

fragments anguleux de rhyodacites dans les "brèches de coulées" basaltiques, nous amène à<br />

proposer une polarité d'Est en Ouest avec une chronologie relative des venues magmatiques:<br />

1°/_ elles commencent par les termes rhyolitiques clôturés par les rhyodacites;<br />

2°/-par la suite, les termes basaltiques se mettent en place avec un important réseau<br />

de filons sub-volcaniques;<br />

i f<br />

[ !<br />

t<br />

1 i<br />

! 1l1<br />

1


E1UDE GEOLOGIQUE -35-<br />

3°/-les corps intrusifs acides pourraient être un ensemble de granitoïdes<br />

(granodiorite) avec des apophyses plus acides (granophyre) perturbées par la schistosité<br />

régionale.<br />

2 - La Formation Pélitique [FP]<br />

Elle est caractérisée sur le terrain par une suite de collines noires à matériel<br />

ferrugineux et manganèsifère, qui forment une bande NE-SW séparant les deux autres<br />

formations (FB et FK). Les plus hautes collines atteignent 60m.<br />

Il s'agit d'alternances de différents niveaux, d'épaisseur irrégulière dont la puissance<br />

apparente peut dépasser 1000 m. L'altération météorique donne un aspect multicolore<br />

Oaune, violacé, gris-sombre ou noir} à cette formation; surtout composée de schistes, des<br />

niveaux peu épais de quartzites, souvent de teinte noire apparaissent et accessoirement on a<br />

des lits de métashales. Le plissement post-schisteux montre des replis à axes verticaux qui<br />

perturbent la succession lithologique.<br />

En fonction des teintes caractéristiques et de la consistance des affleurements, nous<br />

distinguerons trois niveaux:<br />

- Le niveau A, d'aspect massif, de teinte généralement jaune ocre à marron violacé,<br />

constitue la bordure Est de la formation. Les variations de taille de grain et la présence<br />

d'amandes de couleur blanchâtre, reliques de niveaux siliceux déformés, laissent deviner des<br />

séquences plurimétriques (mieux marquées à l'extrême Sud du secteur). L'altération ne<br />

permet pas de retrouver la nature initiale du niveau A, mais la texture générale suggère une<br />

origine volcanique à volcano-détritique. Il présente des affinités texturales avec les laves<br />

agglomératiques de la formation FK.<br />

• Le niveau B, de teinte lie de vin, occupe une position centrale. Il se compose<br />

essentiellement de schistes micacés présentant des micro-lits quartzitiques, gris sombre,<br />

d'extension limitée. La taille de ces micro-lits varie et ils peuvent constituer des amandes<br />

pluricentimétriques dans certains niveaux; des bancs de quartzite sombre, d'épaisseur<br />

décimétrique, verticaux et boudinés, parfois bordés de quartz blanc-laiteux, apparaissent<br />

localement.<br />

- Le niveaux C, de teinte violacée à gris cendre, se caractérise par une consistance<br />

fragile. Il devient compact lorsqu'il contient du manganèse en imprégnation. Le rubanement<br />

semble stratigraphique, même s'il est souvent plus ou moins mimétique de la schistosité. Des<br />

métapélites noires à lits centimétriques de schistes noirs riches en matière organique y sont<br />

interstratifées.


E1UDE GEOLOGIQUE -36-<br />

Discussion sur les observations de terrain de FP<br />

A l'origine, les niveaux B et C sont formés du même matériel pélitique riche en<br />

matière organique, à fines intercalations de silice (chimique?). Le niveau B plus riche en<br />

silice, passe en transition à C, plus riche en matière organique.<br />

Nous avons classé le niveau A dans cette formation à cause de son mode d'affleurement, lié à<br />

sa forme d'altération. Si non, il est plutôt formé de matériel volcanique et semble remanier<br />

en partie les basaltes du côté Ouest du domaine de Kwademen.<br />

3 - La Formation de Kwademen [FK]<br />

Elle constitue le compartiment Est de la région de Kwademen. Seules de rares saillies<br />

isolées, orientées NE·SW, affleurent dans le secteur délimité par une suite de collines<br />

cuirassées.<br />

Sur une coupe NW-SE, cette formation est constituée d'une alternance de roches à caractère<br />

pyroclastique et de niveaux métapélitiques. Les métavolcanites, de plus en plus abondantes<br />

vers le NW, se compose de termes basaltiques à dacitiques. L'ensemble est recoupé par des<br />

venues filoniennes doléritiques et/ou rhyolitiques et de granitoïdes avec un cortège aplo­<br />

pegmatitique. La différence essentielle avec Bavila est la dominance des basaltes sur les<br />

rhyolites.<br />

3.1 • Les termes basaltiques<br />

Ce sont les plus répandus. Ils affleurent parfois sur plus de 1500 mètres, mais il est<br />

très difficile d'apprécier leur épaisseur réelle. Ils se composent de :<br />

-laves porphvriQues (B11) qui affleurent sur une bande allongée NE-SW en position<br />

centrale dans FK. La roche est gris verdâtre à phénocristaux de plagioclases. Au NE, elle<br />

présente en plus des amygdales remplies de quartz et de calcite.<br />

-laves aphvrigues (B13). Elles sont abondantes et généralement très schistosées,<br />

grises ou parfois altérées de teinte marron à blanchâtre. Elles se retrouvent de part et<br />

d'autre des laves porphyriques. Elles présentent parfois de petites amygdales et des fentes<br />

remplies d'amphiboles secondaires (KW99).<br />

-laves aqqlomératiQues, à blocs décimétriques aplatis ovoïdes présentant parfois un<br />

zonage vacuolaire. Ces faciès bréchoïdes jalonnent le côté ouest des affleurements de la<br />

formation FK. Dans la partie Sud, les affleurements sont moins altérés. La lave de teinte<br />

grise contient des parties noires qui moulent parfois de grosses amygdales. Cette texture<br />

rappelle des brèches de coulées ou des figures de magmas immiscibles. Cette séquence a des<br />

affinités texturales avec certaines parties du "niveau A" de FP qui lui fait suite.


ETUDE GEOLOGIQUE - 37-<br />

3.2 • Les termes dacltiques<br />

Ils ont une texture de brèches volcaniques monogéniques dans la partie Est de la<br />

formation. A l'Ouest. les termes dacitiques sont porphyriques et constituent de petits massifs<br />

intrusifs. De teinte grise à gris-claire. ils présentent une structure de tufs soudés mais<br />

n'ont pas la physionomie d'ignimbrites type; parfois ils sont bréchiques avec des fragments<br />

de nature et de taille diverses. alternant avec les métapélites noires. Certains fragments<br />

noirs sont lités et ressemblent étroitement aux schistes noirs. Les dacites associent de rares<br />

niveaux rubanés (gris sombre/gris clair) qui pourraient être des tufs rubanés (KR24).<br />

3.3 • Les niveaux pélitiques<br />

En contact avec la granodiorite. ils constituent des bancs d'épaisseur variant de deux à<br />

quatre mètres. alternant avec les termes dacitiques. En surface. ils sont altérés gris cendre à<br />

noir et sont de constitution fragile. En profondeur. ils sont plus compacts, tachants et<br />

assimilables à des cornéennes graphiteuses. Un niveau plus compact, non tachant. évoque un<br />

"black-shale" siliceux. Au contact de la granodiorite. on note un faciès friable de transition à<br />

grains de quartz millimétriques qui s'altère en jaune.<br />

régionale.<br />

3.4 • Venues filoniennes<br />

Les sills. dykes ou massifs intrusifs sont orientés parallèlement à la schistosité<br />

Les basaltes et dolérites (817) forment des filons de plusieurs mètres<br />

d'épaisseur parfois boudinés dans Jes méta-laves. Ils recoupent l'ensemble des séries de<br />

Kwademen. et constituent de méga-lentilles à bordures figées dans les schistes noirs. Ces<br />

basaltes s'altèrent jaune à violacé.<br />

La rhyolite (814). Un gros dyke qui affleure dans la partie Sud-Ouest a été recoupé<br />

par les tranchées au centre de ce secteur. Dans les méta-basaltes, il est parfois boudiné.<br />

Les dacites ont plusieurs mètres d'épaisseur. On les trouve sous forme de petits<br />

massifs intrusifs dans la moitié Ouest de la formation de Kwademen. Elles sont porphyriques<br />

à phénocristaux d'amphiboles et feldspaths (816).<br />

3.5 • Les granitoïdes<br />

De faciès variés. ils marquent la bordure est de la formation de Kwademen. La<br />

couverture latéritique et alluviale masque l'extension de ces granitoïdes. Les données de la<br />

géophysique. les tranchées et les sondages ont permis d'estimer approximativement la limite


E1UDE GEOLOGIQUE -38-<br />

du corps granitique allongé sub-parallèlement au lita@e des formations schisteuses. Deux<br />

faciès principaux semblent constituer ce massif dans sa partie affleurante :<br />

-en bordure, ce sont des panneaux de diorite quartzique verte;<br />

-le centre est formé d'une granodiorite rose très altérée en surface; les contacts<br />

marqués par des structures de recuit sont préservés dans quelques panneaux de schistes. Le<br />

cortège filonien aplo-pegmatitique qui accompagne ce massif, dessine une succession de<br />

fentes subverticales NE-SW remplies de roche leucocrate à texture microgrenue ou à grain<br />

très fin, altérée jaunâtre lorsqu'elle recoupe les séries schisteuses.<br />

Discussion sur les observations de terrain de FK<br />

Nos observations suggèrent la succession lithologique suivante :<br />

noires);<br />

1°/_ méta-pélites noires (base de la formation);<br />

2°/_ alternances de tufs et brèches dacitiques (pyroclastites remaniant les pélites<br />

3°/- laves basaltiques, largement répandues;<br />

4°/_ venues filoniennes basiques ou acides;<br />

5°/- granodiorite (précédée par des venues de diorite quartzique).<br />

Conclusions à l'étude de terrain<br />

Cette étude permet de proposer un schéma Iithostratigraphique ou chronologiquement<br />

la formation FK se situe à la base et la FB au sommet Il faut souligner que, même si l'on<br />

constate une certaine similitude dans les faciès pétrographiques des formations de Bavila et<br />

Kwademen, il s'agit vraisemblablement de deux séries distinctes, dont les contacts sont<br />

difficiles à observer. La suite de cette étude permettra d'apporter d'autres arguments pour<br />

mieux discuter cette interprétation.<br />

B - ETUDE PETROGRAPHIQUE<br />

Bien que tous les faciès étudiés soient affectés par le métamorphisme, il a été possible<br />

d'effectuer leur étude pétrographique afin de mieux les caractériser; nous avons pu<br />

distinguer un certain nombre d'associations rhyolitiques, dacitiques, gabbroïques et micro­<br />

gabbroïques à texture doléritique, basaltique, andésitique, granodioritique et granophyrique.<br />

Ces différents faciès pétrographiques peuvent ainsi être regroupés en trois grands<br />

types de formations :<br />

- les formations de Bavila, où dominent les rhyolites;<br />

- les formations pélitiques;<br />

- les formations de Kwademen où ce sont plutôt les basaltes qui dominent.


ETUDE GEOLOGIQUE -39-<br />

FORMATION TYPE LJTHOLOGIOUE ASSOCIATIONS MINERALES ECHANTILLONS<br />

initiales métamorohiaues<br />

FB Rhyolites Oz-Fk-PI Mcb-Chl-Ep-Bi-Sul B5-B7-B9<br />

Ba vila<br />

Kw76-Kw96<br />

Dacites Oz-PI-Amp Ep-Mcb-Sul B3-B4<br />

Basaltes PI-Amp Oz-Chl-Ep-Mt-Hm-Op R9<br />

Dolérites PI-Amp Chl-Ep-Oz-Op B6-Kw76<br />

Gabbros PI-Amp Chl-Ep-Oz-Hm-Op B8-Kw71<br />

Granophyre Oz-Fk-PI Ab/Oz-Mcb-AI-Bi-Sul<br />

FK Basaltes PI-Amp Zo-Czo-Ab-Chl-Ep-Sul B11-B12<br />

Kwademen B13-Kw99<br />

Dolérites PI-Amp Ep-II-Lc-Zo-Oz B17<br />

Dacites F-Oz-Ab Act-Zo-Chl-Ep B14<br />

Mcb-Ca-II-Lc<br />

Rhyodacites Oz-Hb Act-Chl-Alb-Ep-II-Fd B16<br />

Pyroclastites acides F-Oz Act-Ep-Mcb-Zo-Czo KR24<br />

Pélites noires mat.org.? Oz-Bi-Chl-Mcb-Sul<br />

Diorite quartzique Fk-Oz-Hb Act-Chl-Bi<br />

Granodiorite Oz-Bi-PI Chl-Ca-Bi KR28<br />

FP Silico-ferrugineuse mat.org.? Oz-Phy-Hm-Mt-Gœt KR17<br />

Kwademen<br />

1<br />

FP méta-grauwackes PI-Oz-Chl-Ab-Ca-Mcb-Ep B28<br />

Guido<br />

méta-siltites Oz-Chl-Ab-Ca-Mcb-Ep B26<br />

Tilbleay 1 : Les associations minérales de la région de Kwademen; la formation<br />

pélitique de Guido présentant des roches saines, est comparable à celle de Kwademen qui est<br />

complètement altérée. La colonne des associations minérales "initiales" présente les minéraux<br />

constituant la roche avant le métamorphisme; cette distinction est pratiquement délicate dans les<br />

formations pélitiques.<br />

Zo= zoisite; Czo= clinozoisite; Ca= calcite; Lc= leucoxène; PI= plagioclase; Mcb= mica blanc;<br />

BI= biotite; Ab= albite; Mt= magnétite; Hm= hématite; 11= i1ménite; Sul= sulfure; Ep= épidote;<br />

Act= actinote; Ch'= chlorite; Phy= phyllite; Goet= goethite; mat.org.= matière organique; FeO=<br />

oxyde de fer; Tour= tourmaline ; Oz= quartz; Hb= hornblende; Amp= amphibole. F= feldspath;<br />

Fk= feldspath potassique; Op= opaques.


ETUDE GEOLOGIQUE -40-<br />

1 - La Formation de Bavila (FB)<br />

1.1 - les métarhyolites<br />

Elles se caractérisent par une mésostase à microlithes de quartz associés à du<br />

feldspath alcalin et plus rarement de la muscovite. Ce dernier minéral peut parfois être plus<br />

abondant (83), et même présenter des structures soulignant la schistosité (Kw 69).<br />

Les phénocristaux sont représentés par du quartz aux contours irréguliers,<br />

des opaques à queue de cristallisation de quartz, ou encore des amas de chlorite.<br />

Les textures sont variables et révèlent d'anciens tufs rhyolitiques (8 7) et<br />

des rhyolites dévitrifiées. Parfois la déformation affecte plus intensément ces roches et l'on<br />

a de véritables mylonites rhyolitiques.<br />

1.2 - Les métarhyodacites<br />

On peut distinguer ce faciès du précédent, par l'apparition de plagioclases<br />

(albite-oligoclase) et par l'abondance de micas blancs.<br />

Les textures sont également variées, on constate surtout la présence de quartz<br />

sphérolitique et d'amygdales d'épidotes.<br />

1.3 - Les microgabbros à texture doléritique<br />

Il se caractérisent par des lattes de plagioclases en charpente entourant de la<br />

pistacite développée sur des reliques de ferromagnésiens. On note également de la chlorite,<br />

des opaques, de l'actinote associés aux plagioclases.<br />

1.4 - Les métapillow-Iavas<br />

La structure en coussin est encore visible, mais microscopiquement la roche<br />

est entièrement transformée. Les plagioclases de type labrador sont saussuritisés. Les<br />

ferromagnésiens, qui initialement étaient vraisemblablement des pyroxènes, sont<br />

ouralitisés puis partiellement transformés en chlorite et épidote. On observe aussi des<br />

vacuoles, avec des fines couronnes de quartz-épidote-chlorite. La mésostase comprend les<br />

mêmes espèces minérales, de plus on constate l'abondance d'opaques (> 10%) et la présence<br />

de calcite.<br />

1.5 - Les microgabbros<br />

Ils se caractérisent par une texture doléritique porphyrique; la paragenèse<br />

primaire existe sous forme de reliques de plagioclases transformés en épidote, chlorite et<br />

albite, d'amphibole du type hornblende (provenant vraisemblablement de la transformation<br />

de pyroxène) partiellement transformée en actinote. On note également la présence d'opaques<br />

de chlorite et plus rarement de quartz en surimposition des reliques.


ETUDE GEOLOGIQUE - 41 -<br />

1.6 • Les granophyres<br />

Difficilement identifiables, car le rubanement tectonique affecte l'ensemble<br />

des minéraux, ils sont caractérisés par des quartz subautomorphes, des feldpaths alcalins et<br />

des associations symplectiques à quartz-feldspaths alcalins, ainsi que par des structures<br />

pegmatoïdiques. On constate également la présence de fins cristaux de muscovite, d'épidote,<br />

de quelques opaques (sulfures) et plus rarement de biotite.<br />

2 • La formation pélitique (FP)<br />

Les formes oxydées sont fréquentes dans les trois niveaux (A, B et C) et donnent un<br />

aspect brun rougeâtre aux formations. Au microscope, les formes rubanées sont<br />

généralement constituées de lits de quartz alternant avec des lits sombres ou des lits à oxydes<br />

de fer:<br />

- les lits sombres présentent de nombreux granules gris noir parfois oxydés en<br />

hématite ou en goethite,<br />

- les lits clairs sont constitués de quartz et de phyllites (micas blancs) ou les<br />

concrétions sont plus rares.<br />

Les niveaux A et B contiennent fréquemment des sphérolites à structures fibro­<br />

radiées constituées de quartz. Le diamètre de ces sphérolites varie du demi-millimètre à<br />

plus de deux millimètres. Elles sont parfois très abondantes dans certaines roches, leur<br />

donnant un aspect perforé comme des éponges et recoupant les rubanements tectoniques.<br />

3 • La Formation de Kwademen (FK)<br />

3.1 • les métadacites<br />

Elles se présentent sous forme de pyroclastites et de corps intrusifs.<br />

Les tufs dacitiques affleurent très peu et sont interstratifiés dans les schistes noirs à<br />

l'Est. La roche est de couleur grise et présente des amygdales de quartz millimétrique dans<br />

une matrice à grain fin. Microscopiquement (B 24) on observe des agrégats de quartz à<br />

contours lobés, des cristaux de plagioclases deutérisés aux contours dentelés, de rares<br />

ferromagnésiens très altérés; ces phénocristaux sont pris dans un fond microlithique où l'on<br />

reconnaît de l'actinote et de l'épidote en plus du quartz et des feldspaths.<br />

Ces tufs dacitiques sont parfois lités, ce qui se manifeste par la concentration des<br />

phénocristaux dans des lits séparés par des lits dépourvus de phénocristaux.<br />

3.2 • les métabasaltes métaandésites<br />

On les rencontre sous forme de dykes aphyriques de couleur grise;<br />

microscopiquement on reconnaît en relique les plagioclases transformés en épidote-albite-


E11.JDE GEOLOGIQUE - 42-<br />

zoïsite, les ferromagnésiens (vraisemblablement du pyroxène) ouralitisés. Ces minéraux<br />

sont pris dans un fond microlitique à chlorite, zoïsite, actinote.<br />

Les faciès porphyriques sont andésitique à dacitique, car les phénocristaux<br />

sont des plagioclases, des amphiboles mais aussi des quartz subautomorphes (8 14).<br />

3.3 • les basaltes doléritiques<br />

Ces roches ont une texture doléritique, à baguettes de plagioclases déstabilisés<br />

en albite-épidote, entourant des amphiboles vertes partiellement transformées en actinote­<br />

épidote-i1ménite (8 17).<br />

3.4 • les rhyolites porphyriques<br />

Les phénocristaux sont des quartz à extinction ondulée, des feldspaths<br />

potassiques et sodiques présentant parfois un faible zonage, la mésostase est composée de<br />

microlithes de quartz, d'actinote, d'épidote et de plagioclase (8 16).<br />

3.5 • les pyroclastites acides<br />

Il s'agit de formations bréchoïdes à l'est des FK, alternant avec les niveaux<br />

schisteux. On y reconnaît des phénocristaux de feldspaths alcalins en voie d'altération et dans<br />

une moindre proportion des quartz. Quelques microcristaux d'hornblende et d'actinote sont<br />

reconnaissables dans la matrice (KR 24).<br />

3.6 • diorite quartzique et granodiorite<br />

8ien que très affectée par le métamorphisme du faciès schiste vert, la diorite<br />

quartzique est reconnaissable par les minéraux caractéristiques: la hornblende parfois<br />

transformée en actinote et chlorite, la biotite chloritisée, les plagioclases déstabilisés et<br />

souvent nébuleux, le quartz interstitiel. On note également la présence de zircons<br />

subautomorphes prismatiques.<br />

La granodiorite. la plus affleurante. est caractérisée par des plagioclases<br />

saussuritisés, de la hornblende transformée en actinote et chlorite, de la biotite<br />

partiellement chloritisée.<br />

Au contact de ces plutons, le seul métamorphisme de contact observé dans les<br />

métapélites, à quelques centimètres de la granodiorite, consiste en des cornes porcelanées.<br />

Dans la granodiorite, on note le remplacement. souvent très avancé. des phases minérales<br />

ignées par des minéraux plus ou moins orientés du faciès schiste vert (actinote. épidote,<br />

albite, chlorite, biotite verte). Ceci suggère pour ces plutons une mise en place précoce à<br />

très faible profondeur, antérieurement à la déformation et au métamorphisme régional.


ETUDE GEOLOGIQUE -43-<br />

C - LE METAMORPHISME<br />

La caractérisation du métamorphisme dans la région de Kwademen, est basée sur<br />

l'étude pétrographique et quelques analyses microsonde des principales phases minérales<br />

(tableau Annexe Il).<br />

1 - Les principales associations paragénétiques<br />

L'étude pétrographique des formations de la région de Kwademen a permis de mettre<br />

en évidence deux paragenèses minérales correspondant à deux épisodes métamorphiques<br />

successifs liés aux variations du contexte dynamique au cours du métamorphisme général<br />

(tableau 2) :<br />

-Le premier épisode métamorphique ou sous-faciès [1], est marqué par les<br />

transformations syn-schisteuses; les associations paragénétiques [quartz, albite, actinote,<br />

micas blancs, biotite, chlorite, épidote] de cet épisode, sont caractéristiques d'un<br />

métamorphisme du faciès schistes verts profond. Ce sous-faciès est surtout marqué par<br />

"apparition de la biotite (métarhyolites, granophyre, pélites noires et massif<br />

granodioritique) et de certaines hornblende-actinolitique(métabasaltes, diorite quartzique)<br />

(cf. classification de Leake, 1978). La paragenèse généralement observées dans les méta­<br />

volcanites basiques, est : oligoclase/andésine + hornblende + épidote + quartz; cette<br />

paragenèse est apparentée au faciès amphibolite.<br />

-Le deuxième épisode métamorphique ou sous-faciès [2], montre une paragenèse à<br />

albite + actinote + épidote + chlorite ± quartz dans les métavolcanites basiques et muscovite<br />

+ chlorite + épidote + actinote + quartz dans les méta-volcanites acides. Cette paragenèse<br />

correspond au métamorphisme régional de type schiste vert. Généralement, ces minéraux<br />

remplissent les fractures d'extension. La cristallisation de minéraux post-schisteux<br />

[muscovite, calcite, chloriteJ souligne des transformations statiques. Ce deuxième épisode a<br />

un degré de métamorphisme moins élevé que le précédent; il s'agit d'une phase<br />

rétromorphique.


EnlDE GEOLOGIQUE -44-<br />

FORMATION UTHOlOGIE PARAGENESES SOU8-FACIES<br />

FB Rhyolites Qz + Mcb + Chi + Ep + Sul + Bi + Tour 1<br />

Bavl/a Qz + Mcb + Chi + Ca + Sul 2<br />

Dacites Qz + Mcb + Ab<br />

Ep + Act + Sul<br />

Basaltes Qz + Chi + Ep + Ab + Il 1<br />

Qz + ChI + Ep + Act + Mt 1<br />

Qz + Chi + Ep + /1 + Hm 2<br />

Dolérites Qz + Chi + Ep + Ab + Mt 1<br />

Qz + Ep + Act 2<br />

Gabbros Qz + Chi + Ep + Act + Hm<br />

Granophyre Qz + Ab + Bi 1<br />

Mcb+ Ep 2<br />

FP Silico-ferrugineuse Qz + Phy + Hm + Mt + FeO<br />

Kwademen<br />

FK Basaltes Qz + Chi + Ep + Ab + Act 1<br />

Qz + Ca + Mcb 2<br />

Dolérites Ab + Act + Ep + Il + Lc<br />

Dacites Qz + Chi + Ep + Ab + Act + /1 + Lc 1<br />

Qz + Ep + Ca + Mcb 2<br />

Rhyodacites Qz + Chi + Act + Ab 1<br />

Qz + Ep + Act + Il 2<br />

Pyroclastites Qz + Ep + Act + M-b + Alb?<br />

Pélites noires Qz + Bi + Chi + Sul 1<br />

Mcb + Chi + Sul 2<br />

Diorite quartzique Qz + Act + Chi<br />

Granodiorite Qz + Bi + Chi + Ca 1<br />

Chi + Mcb 2<br />

FP Schistes Qz + Chi + Ab + Ca + Mcb 1<br />

Guido Qz + Chi + Ab + Ca + Mcb + Ep 2<br />

Tableau 2: Les principales associations paragénétiques; les sigles sont définis dans<br />

la légende du tableau 1.


ETUDE GEOLOGIQUE - 45-<br />

2 • Transformations minérales et évolution du métamorphisme<br />

Au cours de cette étude, quelques transformations minérales ont été observées et<br />

regroupées sur le tableau 3, Ces transformations s'expriment par des pseudomorphoses<br />

minérales; ceci nous a permis de définir une évolution prograde du sous-faciès [1] et<br />

rétrograde dans le sous-faciès [2] au cours du métamorphisme régional. La transformation<br />

des sulfures (pyrite-pyrrhotite-pyrite) est décrite dans la quatrième partie (contrôle<br />

structural des minéralisations).<br />

MINERAL INITIAL METAMORPHISME PROGRADE METAMORPHISME RETROGRADE<br />

Pyroxène?-----> Hornblende---------------- ---> Chlorite - Epidote<br />

(R. basiques)<br />

Amphibole Actinote<br />

(R.baslques)<br />

Plagioclase-----> Zoïsite + albite<br />

(R. basiques)<br />

Feldspath<br />

(R. acides)<br />

1< - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - > Séricite<br />

Bio t i t e - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - > Chlorite<br />

Tableau 3 : Transformations minérales au cours du métamorphisme régional<br />

Conclusion<br />

Dans les formations de la région de Kwademen, deux sous-faciès successifs<br />

caractérisent ce métamorphisme: le premier sous-faciès est prograde et approche<br />

l'amphibolite faciès; le second est rétrograde et constitue la transformation la plus marquée.<br />

L'hydrothermalisme n'a pas été discuté ici; néanmoins, la présence de certains minéraux<br />

tels que la tourmaline et les sulfures qui accompagnent les paragenèses, suppose des effets<br />

hydrothermaux.<br />

D • ETUDE GEOCHIMIQUE<br />

Notre étude géochimique a comme objectif essentiel d'apporter des éléments<br />

complémentaires quant à la caractérisation des différentes séries magmatiques. leur nature,<br />

leur évolution et la recherche des magmas originels.<br />

L'ensemble des analyses chimiques (tableau 4), à l'exception des éléments Th et Nb, a<br />

été réalisé par F. Cantagrel, au Service d'Analyse Chimique du Département de Géologie de<br />

l'Université Blaise Pascal, par spectrométrie d'émission atomique à source plasma à<br />

couplage inductif (ICP).


E1l.JDE GEOLOGIQUE -49-<br />

Dans le diagramme TAS (fig. 4), les deux séries se localisent dans le domaine<br />

subalcalin ( d'après la limite de Myashiro, 1978). Afin de mieux confirmer la dénomination<br />

des roches nous avons utilisé la classification de Lebas et al. (1986); celle ci est en accord<br />

avec les termes utilisés dans notre description. On constate que la série de Bavila est plus<br />

riche en alcalins que celle de Kwademen, mais cette différence n'est pas suffisante pour<br />

penser qu'il s'agit de lignées indépendantes. Au contraire, elle suggère plutôt une souche<br />

commune ou tout au moins voisine. La différence serait due au degré d'évolution des deux<br />

séries qui a déjà été évoqué. Sur le diagramme K20/Si021a série de Kwademen est pauvre en<br />

K, alors que celle de Bavila est moyennement potassique, avec toutefois une dispersion au<br />

niveau des rhyolites; là encore les processus d'évolution des séries peuvent différer assez<br />

pour l'expliquer. De même, le diagramme Na20/ Si02 indique que les deux séries sont<br />

faiblement sodiques. La disposition des points sur le diagramme TAS suggère que le processus<br />

de différenciation est essentiellement celui de la cristallisation fractionnée.<br />

Le diagramme AFM (fig. 5-1) permet d'apprécier la nature sub-alcaline des<br />

séries. Les formations de Bavila et celles de Kwademen, se localisent, pour les termes les<br />

moins différenciés, dans le domaine tholéiitique. Elles se caractérisent par un fort<br />

enrichissement en fer dès les premiers stades de différentiation, ce qui se traduit, entre<br />

autre, par la présence d'oxydes de Fe-Ti. Les faibles teneurs en alumine, 12% pour Bavila<br />

et entre 17 et 13% pour Kwademen, sont en accord avec une affinité tholéiitique (12%<<br />

AI203 < 16%) pour la formation de Bavila. Pour la formation de Kwademen, il est encore<br />

possible d'hésiter, puisque Jes séries calco-alcalines ont une teneur généralement plus<br />

élevée (> 16%), alors que cette formation présente une variation plus importante de cette<br />

teneur.<br />

Le diagramme de Jensen (1976) [Fe+Ti/AI/Mg] (fig. 5-2), permet de préciser<br />

les affinités des roches volcaniques d'âge protérozoïque. On constate que la série de Bavila est<br />

localisée dans le domaine des tholéiites et proviendrait de basaltes tholéiitiques archééns<br />

appauvris, alors que la série de Kwademen est dans une position limite qui donne le choix,<br />

soit à une provenance à partir de basaltes tholéiitiques archéens enrichis, soit une affinité<br />

calco-alcaline.<br />

Sur les diagrammes de Pearce et Cann (1973) [Ti/Zr/Y et Ti/Zr/Sr] (fig. 5<br />

3-4), les basaltes de la formation FB se placent dans le domaine (A), caractéristique des<br />

basaltes de fonds océaniques.<br />

Les basaltes de la formation FK sont dispersés dans les domaines(A) et (B)<br />

correspondant aux tholéiites d'arcs insulaires pour (B).


E11JDE GEOLOGIQUE<br />

A<br />

®<br />

•<br />

F<br />

Fe+Ti<br />

o Ka<br />

• KA<br />

o BB<br />

• BA<br />

M<br />

-50-<br />

o<br />

TII100<br />

o basic-FB<br />

o basic-FK<br />

Ti/100<br />

AI Mg Zr Y*3<br />

Figure 11-5 : Diagrammes d'analyses chimiques: 1): AFM; 2): Fe+Ti/AI/Mg<br />

(Jensen, 1976); 3): Ti/Zr/Sr • 4): Ti/Zr/Y (Pearce et Cann, 1973).<br />

La nature calco-alcaline des roches sub-volcaniques acides de la formation FK, se<br />

confirme sur ces diagrammes (domaine C). L'hypothèse de basaltes intraplaques ou<br />

continentaux (domaine D) est à exclure pour les séries analysées.


ETUDE GEOLOGIQUE - 52-<br />

rhyolite peut être cogénétique des roches basiques du secteur et donc formée probablement<br />

par un processus de différentiation.<br />

Les échantillons KW99, R9b et B8, montrent des spectres de forme lien selle"<br />

indiquant un départ probable d'amphibole.<br />

Les spectres des basaltes du secteur (B8, B11, B13 et Kw99) à profils plus ou moins<br />

plats, évoquent une série tholéiitique de type intermédiaire entre les P-MORB et les N­<br />

MORB (fig. GC).<br />

Sur le diagramme de Thompson (1982) (fig. GE), les teneurs en Nb se situent<br />

dans le profil moyen des spectres des basaltes et excluent un contexte d'arcs insulaires ou de<br />

rift; cette allure des spectres ne permet pas non plus d'évoquer un contexte de zone de<br />

subduction et un mélange continental serait à exclure. Ce profil moyen sensiblement plat, est<br />

en accord avec l'interprétation précédente.<br />

Discussion<br />

Deux séries magmatiques se distinguent dans la région de Kwademen:<br />

. Une série tholéiitique regroupant les basaltes de la formation de Kwademen et<br />

ceux de Bavila.<br />

- Une série à affinité calco-alcaline constituée des roches sub-volcaniques<br />

acides de la formation de Kwademen et des rhyolites de Bavila.<br />

Les Terres Rares et les diagrammes de Pearce écartent l'hypothèse de basaltes intra­<br />

plaques et les rapprochent plutôt des basaltes océaniques.<br />

Les deux séries (tholéiitique et calco-alcaline) présentent des profils sensiblement<br />

parallèles (fig. GD) et indiquent un lien de parenté entre elles. Ce caractère cogénétique est<br />

surtout marqué dans la formation de Bavila où l'hypothèse d'un processus de cristallisation<br />

fractionnée est la plus appropriée. Cependant, sur le terrain, nos observations montrent<br />

dans cette formation que les termes rhyolitiques se mettent en place avant les termes<br />

basaltes; ceci signifierait que la différentiation des termes basiques et acides, se fait<br />

vraisemblablement à l'intérieur des chambres magmatiques.<br />

E - ETUDE GEOCHRONOLOGIQUE<br />

Une étude isotopique a porté sur plusieurs échantillons de différentes localités de la<br />

ceinture birimienne de Boromo-Goren. Les datations par la méthode Pb/Pb ont été réalisées<br />

par Y. Vialette et M. Lompa, sur les roches volcaniques basiques et acides de la région de<br />

Kwademen et les roches détritiques du secteur de Guido (Perkoa); les granites de Kyon et de<br />

Ralo ont été datés par la méthode Rb/Sr. Les rapports isotopiques du plomb obtenus sur les


E1UDE GEOLOGIQUE - 57-<br />

Deux échantillons de schistes carbonatés et deux métagrauwackes présentent un<br />

intervalle de variation de leur rapports 206Pb/204Pb trop peu étendu (de 17,07 à 18.98)<br />

pour que nous puissions calculer un âge avec quelque précision. Toutefois, les quatre points<br />

représentatifs sont situés sur l'isochrone définie par les échantillons de Kwademen (fig. 8c).<br />

analytiques :<br />

Discussions<br />

Les âges obtenus sur les trois formations sont concordants dans la limite des erreurs<br />

BAVILA: 2196 ± 22 Ma<br />

KWADEMEN: 2190 ± 50 Ma<br />

GUIDO: 2190 Ma<br />

1J.1 = 7,83<br />

1J.1 = 7,85<br />

Ces trois résultats montrent que cette méthode de détermination d'âges convient bien à<br />

la datation des roches volcaniques soumises à un métamorphisme de faciès schistes verts. Il<br />

faut également souligner que les quatre échantillons de roches détritiques ont donné des<br />

valeurs qui concordent avec celles des formations volcaniques.<br />

Ces résultats indiquent également que ces trois formations, comportant des roches<br />

variées (basalte, rhyolite, andésite, dolérite et sédiments), ont un plomb initial de même<br />

composition isotopique. La moyenne des valeurs des quatre mesures de compositions<br />

isotopiques de galènes précoces du gisement de Perkoa (Marcoux et al., 1988), qui fait<br />

partie de l'enveloppe sédimentaire des séries birimiennes de Guido), fournit une bonne<br />

estimation de la composition initiale du plomb: 206Pb/204Pb = 14.674; 207Pb/204Pb =<br />

14,992; 208Pb/204Pb = 34,357. Bien qu'il s'agisse de galènes précoces il est cependant<br />

possible qu'elles aient été remaniées; dans ces conditions, la composition isotopique observée<br />

est une valeur maximum pour la composition initiale réelle.<br />

Si l'on reporte dans un même diagramme 206Pb/204Pb vs 207Pb/204Pb toutes les<br />

valeurs observées pour les trois formations (fig. 9) et celles des galènes de Perkoa on<br />

obtient un excellent alignement (MSWD = 0,37) définissant un âge de<br />

1 2195 ± 15 Ma . IJ. 1 = 7,84


E1lJDE GEOLOGIQUE - 59-<br />

Cas des sulfures<br />

Les échantillons de Bavilla (B3 et 85 ) contenant une quantité appréciable en<br />

sulfures (pyrite) ont été finement broyés puis lessivés avec 1 ml d'acide chlorhydrique 6N<br />

afin de solubiliser les pyrites. Après extraction puis purification, le plomb des solutions et<br />

des résidus a été étudié.<br />

Les points représentatifs des deux résidus et des deux solutions sont situés sur<br />

l'isochrone définie par les autres échantillons. Les fractions solubles sont plus radiogéniques<br />

que leurs roches respectives mais sont cependant situés sur l'isochrone. En revanche, la<br />

valeur du rapport Th/U ( tableau 5) dans les sulfures est plus élevée.<br />

Ces résultats démontrent que dans les roches étudiées le système U-Th-Pb des<br />

sulfures disséminés n'a pas été modifié par le métamorphisme de faciès schistes verts qui a<br />

affecté la série volcanique, tout au moins si celui-ci devait être postérieur à l'épanchement<br />

au-delà des erreurs analytiques; en effet, si les variations importantes des rapports 1l2, de<br />

1,27 à 33,7, résultaient de processus secondaires très postérieurs, on devrait observer une<br />

distribution non linéaire des points représentatifs.<br />

Par ailleurs, si ces sulfures sont dépourvus de U et Th, cela veut dire que le lessivage<br />

à l'acide a mis en solution un autre minéral riche en U et Th.<br />

Conclusions<br />

Le bon alignement des points de mesure dans le diagramme isochrone semble indiquer<br />

une histoire simple:<br />

échantillons.<br />

-La composition isotopique initiale du plomb était homogène dans tous les<br />

-L'interaction entre croûte et magma lors de la mise en place n'a pas apporté de<br />

variations significatives de la composition isotopique du plomb.<br />

-Le métamorphisme et les processus d'altération hydrothermale post magmatique<br />

n'ont pas causé de variations de chimisme, tout au moins pour le système U-Th-Pb, et<br />

isotopiques significatives.<br />

-La valeur du rapport Ill, calculée à partir de l'intersection de l'isochrone avec la<br />

géochrone est de 7,84. Cette valeur est typique d'une région source mantellique (Moorbath et<br />

Taylor 1981 ).<br />

3· LES GRANITES<br />

3.1 • Le granite syntectonique (EU) de Ralo<br />

Le granite de Ralo, peu affecté par le métamorphisme général du faciès schistes verts<br />

(rétromorphose), est déformé à l'état visqueux au cours des cisaillements ductiles senestre<br />

1 dextre; il est synchrone du dernier événement tectono-métamorphique El! (cf. partie III,<br />

chap. 111-4)


ElUDE GEOLOGIQUE - 61 -<br />

suggère que le magma a pris naissance par fusion partielle d'une région source présentant un<br />

rapport 87Rb/86Sr faible comparable à celui du manteau.<br />

3.2 - Le granite de Kyon<br />

Ce granite est déformé à l'état solide par les décrochements senestre 1 dextre<br />

(événement EII) qui sont ainsi postérieur à la mise en place du massif; cette mise en place<br />

est vraisemblablement synchrone de l'événement tectono-métamorphique El (cf. partie III,<br />

chap. 111-4).<br />

Nous ne possédons que trois échantillons du granite de Kyon. Les résultats analytiques<br />

sont donnés dans le tableau 6. Les valeurs des rapports 87Rb/86Sr sont plus élevées que<br />

celles du granite de Ralo (de 5 à 28,12). Les points ne sont pas alignés. Les deux échantillons<br />

KR56A et B19A1 s'intègrent bien dans l'isochrone du granite de Ralo (isochrone 8 points: T<br />

= 1991 ± 12 Ma ; Sr i = 0,70215 ± 0,00012) (fig. 10b)<br />

0.86 GRANITE DE RAlO GRANITE DE KYON<br />

0.84<br />

875rl865r<br />

0.82 /<br />

/<br />

0.8<br />

0.78<br />

0.76 /<br />

/<br />

/<br />

/<br />

/<br />

/<br />

/<br />

/<br />

/<br />

/<br />

/-11<br />

/<br />

/<br />

/<br />

/<br />

/etJ<br />

0.74 /<br />

/ AGE =1991 ± 12 Ma<br />

.... •<br />

0.72 87Srl86SR = 0,70215 :!: 0,00012<br />

0.7<br />

/<br />

......<br />

87Rbl865r<br />

0 0.5 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5 5.5<br />

Figure 1I-10b Isochrone et âge obtenus par la méthode Rb/Sr dans les<br />

granites de Ralo et Kyon.<br />

L'échantillon B19b1 présente une teneur en strontium de 29, 2 ppm et un rapport<br />

87Rb/86Sr de 28,13. 1\ ne s'aligne pas avec les autres échantillons et son point<br />

représentatif étant situé au dessus de l'isochrone à 1985 Ma, son âge conventionnel est de<br />

2185 Ma (calculé avec Sq = 0,7022); la valeur élevée du rapport initial , de 0,784, est<br />

due soit à un magma issu de la même source que le granite de Ralo mais contaminé par des<br />

roches crustales à rapport 87Rb/86SR trés élevés, soit à une source isotopiquement<br />

distincte et hétérogène. Cependant si l'âge conventionnel a une signification, on peut<br />

également supposer que cet échantillon appartient à un massif qui n'a pas été identifié.<br />

En conclusion, le granite de Kyon a probablement le même âge que le granite de Ralo.<br />

/


ETUDE STRUCTIJRALE -63 -<br />

1 - Caractères structuraux de la Formation de Bavila (FB)<br />

2 - Caractères structuraux de la Formation Pélitique (FP)<br />

3 - Caractères structuraux de la Formation de Kwademen (FK)<br />

4 - Synthèse sur les observations de terrain<br />

B - CHRONOLOGIE DES EVENEMENrS TECTONIQUES<br />

1 - LA DEFORMATION DUCTILE - Evénement El<br />

1.1 - LES SURFACES TECTONIQUES<br />

1.1.1 - La première surface S1 et les structures associées<br />

a) Données de terrain<br />

b) Structures microscopiques<br />

1.1.2 - La deuxième surface S2 et les structures associées<br />

a) Données de terrain<br />

b) Structures microscopiques<br />

c) Structures de terrain des plis P2<br />

1.2 - ANALYSE DE LA DEFORMATION FINIE<br />

1.2.1 - MESURE DU TAUX DE DEFORMATION<br />

1.2.1.1 - La forme des ellipsoïdes<br />

1.2.1.2 - L'intensité de la déformation El<br />

1.2.1.3 - Intensité et forme de l'ellipsoïde<br />

1.2.2 - CRITERES DE CISAILLEMENT<br />

1.2.2.1 - Les zones abritées<br />

1.2.2.2 - Croissances minérales dans les microfractures d'extension<br />

1.2.3 - REGIME DE DEFORMATION<br />

1.2.3.1 - Choix des objets marqueurs de la déformation finie<br />

1.2.3.2 - Analyse des O.P.F.<br />

SOMMAIRE<br />

A - DONNEES DE TERRAIN<br />

69<br />

69<br />

70<br />

72<br />

74<br />

75<br />

75<br />

75<br />

77<br />

77<br />

77<br />

81<br />

81<br />

85<br />

87<br />

89<br />

92<br />

93<br />

95<br />

96<br />

96<br />

99<br />

101<br />

102


ETUDE STRUCTURALE - 64-<br />

2 - LA DEFORMATION SEMI-DUCTILE A CASSANTE - Evènement EU<br />

2.1 - LES FILONS DE QUARTZ<br />

2.2 - LA TROISIEME SURFACE 53 ET LES STRUCTURES ASSOCIEES<br />

2.3 - LA DEFORMATlON FRAGILE<br />

2.3.1 - PHOTO-INTERPRETATION<br />

a) Les principales directions linéamentaires<br />

b) Interprétation cinématique des linéaments<br />

2.3.2 - ETUDE MICROTECTONIQUE CASSANTE<br />

a) Les données de terrain<br />

b) Analyse du tenseur de contraintes<br />

2.3.3 - INTERPRETATIONS<br />

2.3.4 - La fracturation à l'échelle régionale<br />

C - LA REGION DE KWADEMEN DANS LE CONTEXTE TECTONIQUE DE LA CEINTURE DE BOROMO<br />

-GOREN<br />

1 - LA REGION DE PERKOA<br />

1.1 - LE VILLAGE DE PERKOA<br />

1.2· LES COLLINES DE GUIDO<br />

1.3 - LE GITE DE PERKOA<br />

a) Données de terrain<br />

b) ETUDE DE L'ANISOTROPIE DE SUSCEPTIBILITE MAGNETIQUE (ASM)<br />

2 - LA REGION DE POURA<br />

3 - LA REGION DE ZAM<br />

4 - QUELQUES GRANITES LE LONG DE LA CEINTURE DE BOROMO-GOREN<br />

4.1 - Le granite de Kyan<br />

4.1.1 - Macrostructures<br />

4.1.2 - Microstructures<br />

4.1.3 - Analyse de la déformation finie<br />

4.2 - Le granite de Rala<br />

4.2.1 - Observations générales<br />

4.2.2 • Transformations minérales et conditions thermiques<br />

4.2.3 - La déformation finie<br />

4.3 - Le granite de Nianguela (Guibaré)<br />

108<br />

108<br />

112<br />

113<br />

113<br />

113<br />

113<br />

116<br />

116<br />

118<br />

122<br />

124<br />

126<br />

126<br />

129<br />

129<br />

130<br />

131<br />

138<br />

143<br />

145<br />

145<br />

145<br />

146<br />

147<br />

147<br />

147<br />

148<br />

148<br />

148


E1UDE STRUC1URALE - 65-<br />

A • DONNEES DE TERRAIN<br />

A l'échelle de la région de Kwademen la structure régionale apparaît clairement dans le<br />

relief physique des collines noires alignées sur une direction NNE à NE qui correspond<br />

précisément aux directions Iithostructurales.<br />

Selon leur comportement pendant la déformation, les formations géologiques de la<br />

région de Kwademen ont enregistré différemment les événements tectoniques; il est ainsi<br />

possible de distinguer trois compartiments appelés Formation de Bavila (FB) à l'ouest,<br />

Formation Pélitique (FP) au centre et Formation de Kwademen (FK) à l'est, regroupant des<br />

faciès pétrographiques variés de compétence inégale; cette subdivision tient compte de<br />

l'échelle d'observation (fig 1).<br />

Des coupes NW-SE dans ces formations (fig 2) font apparaître la prédominance d'une<br />

schistosité régionale (Sm) subverticale et subparallèle au litage NE-SW. Ce feuilletage<br />

pénétratif est plus ou moins développé suivant la nature du matériau, ce qui conduit à une<br />

hétérogénéité de la déformation. Dans les métalaves, on observe une anastomose de cette<br />

schistosité. Lorsque Sm est bien exprimée, elle porte une Iinéation d'allongement qui peut<br />

être un étirement minéral, un boudinage, et/ou parfois une Iinéation minérale. Des plis<br />

s'observent à différentes échelles et correspondent soit à des micro-plis et plis<br />

synschisteux, soit à des plis post-schisteux, auquel cas se présentent sous-forme d'une<br />

crénulation ou de plis disharmoniques.<br />

L'orientation des éléments structuraux (Sm, L1, P1 et P2) est représentée sur des<br />

diagrammes stéréographiques (Schmidt hémisphère inférieur) (fig 3).


ETUDE STRUC11JRALE - 68-<br />

Fiaure 111-3 Orientation des éléments structuraux.<br />

Carte géologique schématique de la zone étudiée et place de la ceinture birimienne de Boromo­<br />

Goren. 8 F: Burkina Faso (frontière en pointillé dans le cartouche); 0 u: Ouagadougou; Kw:<br />

Kwademen.<br />

1: couverture latéritique et alluviale; 2 granodiorite; 3: formations à métavolcanites dominantes:<br />

formation de Bavila (FB) à l'W et formation de Kwademen (FK) à l'E; 4: Formation pélitique (FP) ;<br />

5: Trajectoires de la schistosité majeure; 6: failles tardi et post-éburnéennes; 7: Trajectoire de la<br />

schistosité S3 - plan axial des plis P3. Stéréogrammes: a) densité des pôles de la schistosité<br />

majeure Sm (466 mesures réparties sur toute la zone étudiée - 67% - 37% - 20% - 9%) ; b)<br />

linéations d'allongement 11 (57 mesures); c) axes (bl) des plis de première génération Pl (34<br />

mesures); d) densité des axes (b2) de plis de deuxième génération P2 (116 mesures - 14% - 9% ­<br />

5% - 3% ).


E1lJDE S1RUCTURAI.E -69-<br />

1 • Caractères structuraux de la Formation de Bavila (FB)<br />

F.B. se compose essentiellement de séries métavolcaniques acides et basiques recoupées<br />

par des corps intrusifs acides et basiques.<br />

·/es métarhyo/ites, La schistosité régionale (Sm) est bien développée dans des<br />

couloirs de déformation des anciennes laves; elle porte une Iinéation d'allongement<br />

subverticale et montre une structuration piano-linéaire (feuilletage S dominant par<br />

rapport à la Iinéation Lai). Dans les méta-laves, cette schistosité devient de plus en plus<br />

lâche et la Iinéation d'étirement prédomine avec une structuration Iinéo-planaire (la<br />

Iinéation L1 dominante par rapport au feuilletage S); les affleurements à structure linéo­<br />

planaire, présentent souvent un débit en ·cigare· et parfois des fentes millimétriques<br />

cristallisées en structures sub-annulaires. Des amygdales de composition quartzo­<br />

feldspathique ou de pyrite, sont également très étirées selon un axe vertical. Dans ces zones,<br />

on retrouve deux phases de déformation puisqu'un S2 à fort pendage vers l'Est, se superpose<br />

localement à S1 subvertical.<br />

Des microplissements syn-schisteux (P1) à axes verticaux apparaissent dans des<br />

passées de schistes pyriteux et dans des niveaux à dragées de quartz. On trouve ici encore des<br />

structures décamétriques de fermeture de plis matérialisées par des charnières replissant<br />

la schistosité régionale selon un axe moyen (P2) ENE plongeant de 50 à 60° vers le NE.<br />

·/es plllows lavas. Les coussins et les fragments de brèche sont de taille<br />

décimétrique et sont tous aplatis dans la schistosité régionale. La linéation associée (L1),<br />

bien visible dans les coussins, est marquée par l'allongement des vacuoles cristallisées<br />

(photo) et plonge fortement dans le plan vers NE.<br />

·/es corps /ntrusifs - Les méta-dolérites, métagabbros et granophyre, sont<br />

boudinés et moulés par Sm. Ces roches sont affectées par une schistosité (fine), très<br />

pénétrative, plan axial de microplis dans les méta-dolérites; les méga-Ientilles de gabbro<br />

sont allongées verticalement et parallèlement à la linéation L1. La structure en ·chapelets·<br />

de ces boudins, donne une allure lenticulaire à l'ensemble de la formation FB.<br />

Les gabbros massifs à texture ophitique préservée, portent des plans de fractures et<br />

quelquefois des couloirs de déformation étroits à schistosité fine.<br />

2 • Caractères structuraux de la Formation Pélitique (FP)<br />

FP se compose des formations appelées volcano-sédimentaires (s.s) dans le Birimien.<br />

La schistosité régionale (Sm) NE, subverticale, généralement parallèle au litage<br />

stratigraphique, présente des obliquités sa 1 S1 dans les charnières des microplis syn-


E1UDE SIRUcnJRALE -70-<br />

schisteux P1. les plis P2 souvent asymétriques, ne permettent cependant pas de tirer des<br />

conclusions d'ordre régional (sens variable).<br />

-le niveau A, très altéré, affleure uniquement du côté Est de la formation FP; la<br />

schistosité (Sm) NE subverticale est très pénétrative et délimite parfois des structures<br />

amygdalaires. Dans ce niveau, Sm présente généralement des ondulations et parfois des<br />

fermetures de plis décamétriques.<br />

-le niveau B, les lits millimétriques de quartzites sont boudinés, tronçonnés et<br />

replissés en "rods" (fig 7); ceci permet de déterminer l'orientation de la linéation<br />

d'étirement (l1) parallèle aux grands axes des "amandes" de quartz à fort plongement. les<br />

axes de plis P1 plongent fortement soit vers le Sud, soit vers le Nord. Ces plis sont pour la<br />

plupart isoclinaux. les plis P2, à géométrie parfois complexes, affectent ces plis P1 et sont<br />

visibles des échelles métrique et plurimétrique (fig 5). le plongement des axes de plis P2<br />

va de 90° à l'horizontale.<br />

-le niveau C, le litage millimétrique permet de suivre les relations entre<br />

schistosité et plissement. Si les plis de première génération (P1) sont évidents (avec S1 de<br />

plan axial), les autres, bien qu'isoclinaux et très serrés, ne présentent pas de schistosité de<br />

plan axial et sont interprétables en terme de plis de deuxième génération (P2). Un<br />

remarquable banc de quartzite présente un double boudinage dans la schistosité régionale;<br />

sur certains "boudins", des micro-décrochements dextres (parallèles à la schistosité<br />

majeure) accentuent l'extension du deuxième boudinage (horizontal), perpendiculairement à<br />

la direction de la Iinéation laI. Toutefois, l'étirement maximal de ce boudinage, sub·<br />

vertical, conduit à un tronçonnement caractéristique.<br />

3 - Caractères structuraux de la Formation de Kwademen (FK)<br />

Cette formation a une composition analogue à la formation FB.<br />

-les métalaves et pyroclastltes, les laves et tufs à éléments pyroclastiques sont<br />

très affectés par la schistosité (Sm) subverticale NE. Sm porte ici encore une Iinéation<br />

d'étirement subverticale (75 à aOOS) subparallèle aux axes de plis syn-schisteux que l'on<br />

peut retrouver dans les saprolites de laves. Cette série présente un débit en feuillets plus<br />

prononcé (structure piano-linéaire) que les autres faciès de la formation FK.<br />

Dans les métabasaltes, il y a souvent une structuration en "amandes" étirées<br />

subverticalement mais également des zones protégées peu étirées. On peut reconnaître<br />

parfois des plis décamétriques, à axes plongeant (60°) vers le Nord dans les laves à


ETIJDE SfRUCTURALE<br />

-72 -<br />

FK). La différence entrer ces compartiments est ainsi basée sur la manière dont s'exprime<br />

Sm (fig 4):<br />

-FB comprenant des métavolcanites et roches ignées boudinées présente une structure<br />

lenticulaire.<br />

·FP est caractérisée par un débit schisteux fin et enregistre mieux le polyphasage.<br />

-FK a une constitution semblable à FB mais se distingue par la taille plus réduite des<br />

boudins; FK présente de plus une structure d'ensemble en amygdales.<br />

Figure 111-4 Bloc diagramme présentant la structuration des trois<br />

compartiments FB t FP et FK. 1 : schistosité régionale; 2: lentilles de métavolcanites et<br />

métaplutonites.<br />

4 - Synthèse sur les observations de terrain<br />

Nous consacrons ce paragraphe à la synthèse effectuée après la campagne de terrain<br />

dont les données ont fait objet de publication (annexe 1).<br />

B - CHRONOLOGIE DES EVENEMENTS TECTONIQUES<br />

L'événement tectonométamorphique majeur affectant les formations de la région de<br />

Kwademen, est souligné par une schistosité régionale (Sm) (fig 5) présente sur toute la<br />

ceinture birimienne de Boromo. Cette schistosité est affectée par d'autres épisodes<br />

tectoniques allant du semi-ductile au fragile et entraînant une superposition des structures.<br />

On se propose dans cette partie du travail, de décrire ces structures et d'en établir une<br />

chronologie. Nous regroupons les déformations majeures en deux grands événements:<br />

_1°) L'événement El en déformation ductile réalisé dans des conditions du<br />

métamorphisme général du faciès schiste vert prédominant.<br />

_2°) L'événement EII en déformation semi-ductile à fragile.


ETUDE STRUC1lJRALE -74-<br />

1 • LA DEFORMATION DUCTILE· Evénement El<br />

La structuration N20 à N400E subverticale de l'ensemble de la région d'étude est<br />

contrôlée par une schistosité qui constitue l'enveloppe des boudins et lentilles de roches<br />

volcaniques (FB) ou celle des amandes dans les métalaves de FK. Cette schistosité que nous<br />

avons appelé Sm est bien exprimée dans les trois formations FB, FP et FK. Accompagnée<br />

d'une importante recristallisation, Sm est partout simple et correspond à une S1 qui porte<br />

une linéation d'étirement L1; dans certaines zones, elle est composite S1/S2. Les mesures de<br />

Sm effectuées sur plusieurs stations, montrent que S1 est souvent confondue aux plans<br />

axiaux S2 de P2 fi 6.<br />

,'-<br />

A<br />

,<br />

,<br />

Figure 11I·6 Carte comparative des éléments structuraux ( même légende que la figur.<br />

1; FP délimitée par les pointillés). Les stéréogrammes présentent des courbes d'isodensité (2,5,10,15%<br />

des pôles de la schistosité régionale (Sm); les croix: pôle du grand cercle moyen des pôles Sm; ce demiE<br />

coïncide en général avec l'axe moyen des P2 (triangle plein); traits en pointillés: répartition moyenne de<br />

axes de P2.<br />

Akm<br />

, .. ,


E11JDE smUC1URAIE ·75-<br />

Pour cet événement (El), nous décrirons successivement, à différentes échelles<br />

d'observation, les éléments structuraux de la première surface tectonique (81) et ceux de la<br />

deuxième surface (82). Nous aborderons ensuite l'étude des filons de quartz qui recoupent la<br />

schistosité régionale 8m.<br />

1.1 - LES SURFACES TECTONIQUES<br />

1.1.1 - La première surface 51 et les structures associées<br />

a) Données de terrain<br />

La schistoslté 51<br />

Les métasédiments et certaines métalaves présentent généralement un feuilletage<br />

pénétratif (81) vertical, parallèle à la stratification (80) ou oblique dans les charnières de<br />

plissements synschisteux; nous considérons donc que 81 est la première surface tectonique<br />

81.<br />

Les plis P1<br />

A la schistosité 81 sont associés des plis centimétriques à métriques (P1) isoclinaux<br />

parfois étirés avec formation de "rods" lorsqu'ils sont marqués par des niveaux plus rigides<br />

(microlits de quartzites). Les axes de P1 sont verticaux dans FB, plongent de 60 0 N ou 8<br />

dans F8 et environ 40 0 N ou 8 dans FK.<br />

La IInéation d'étirement L1 fortement plongeante dans toutes les formations, est<br />

soulignée par:<br />

- l'étirement des phénocristaux de quartz ou de ferromagnésiens altérés (en fantômes<br />

ou en taches allongées.<br />

• le grand axe de certains boudins ellipsoïdaux de différente nature et des "amandes"<br />

dans certaines métalaves.<br />

- les rouleaux de quartz plus fréquemment observés dans les séries sédimentaires<br />

(FP) (fig 7).<br />

-les surfaces 81 portent parfois une Iinéation minérale marquée par des minéraux<br />

altérés (fantômes ou taches).<br />

Les IInéations d'intersection 50/51 sont rarement observées dans la région de<br />

Kwademen; cela serait dû aux importants phénomènes d'altération. La géométrie de cette<br />

Iinéation nous a parfois permis de caractériser des microplis P1 à axes courbes.<br />

Le boudinage syn-S1<br />

Dans FB, le boudinage concerne des niveaux hypovolcaniques (dolérite, gabbro et<br />

granophyre); Cette formation présente La structuration en "lentilles" parfois disposées en<br />

chapelets dans cette formation dénote un effet de boudinage par contraste rhéologique. Dans<br />

FP, ce type de boudinage est mieux marqué par les bancs quartzitiques parfois tronçonnés en


ETUDE STRUCTURALE<br />

ellipsoïdes; c'est dans FP que l'on retrouve également des rouleaux de quartz. Dans FK, en<br />

plus des structures amygdalaires dont les "amandes" présentent parfois une géométrie de<br />

boudins moulés par la schistosité, il y a des filons doléritiques boudinés.<br />

Figure 11I-7 : Structures linéaires et planaires et relations entre les deux<br />

surfaces S1 et S2. A) Rouleaux de quartz (en gras) dans une section YZ de la première surface<br />

51. B) Mouvement cisaillant vertical selon 52 et boudinage des lits de quartzite; noter sur la section<br />

XZ un filonnet de quartz recoupant 51 et plissé avec 52 de plan axial; L1: linéation d'étirement.<br />

(formations métapélitiques - FP).<br />

En général, le boudinage a une configuration en tablette de chocolat:<br />

Le grand axe des boudins est généralement parallèle à la linéation d'étirement. La<br />

particularité de ce boudinage est que, en plus du tronçonnement parallèle à la Iinéation<br />

d'étirement d'ensemble, il présente" une direction d'étirement apparent sur le plan<br />

perpendiculaire à L1. Autrement dit, sur les sections YZ (perpendiculaires à la Iinéation et à<br />

la schistosité) le boudinage est assez marqué et c'est le plus visible sur le terrain (plan<br />

horizontal) (fig. 7); le grand axe des boudins en ellipsoïdes, plongeant fortement, est de ce<br />

fait moins perceptible dans les structures lenticulaires (FS) où les boudins sont de grande<br />

taille (plurimétriques). Il faut s'intéresser aux boudins de petite taille (amygdales de FK ou<br />

amandes quartzitiques dans les méta-sédiments de FP) afin de mieux apprécier l'orientation<br />

@


E1UDE SffiUClURALE - TT-<br />

de l'allongement maximal. La figure 7 montre le boudinage des lits de quartzite avec un<br />

double tronçonnement marqué dans les sections Xl et YZ.<br />

b) Structures microscopiques<br />

S1 est caractérisée par une Importante recristallisatlon<br />

Les minéraux du métamorphisme généralement observés sont ceux du faciès schistes<br />

verts (quartz, micas blancs, chlorite, épidote). A l'échelle de la lame mince, le débit<br />

schisteux est souligné par:<br />

- la forme tabulaire des minéraux phylliteux (micas blancs, chlorite);<br />

- l'allongement des quartz néoformés et des lentilles de porphyroclastes sur les<br />

sections parallèles à la linéation d'étirement.<br />

La Iinéatlon d'étirement L 1<br />

L1 est marquée par le développement de zones abritées autour des porphyroclastes<br />

(agrégats de quartz, feldspaths, pyrites etc...). Les ombres de pression soulignant L1 sont<br />

généralement à remplissage de quartz, d'albite, de calcite ou de biotite. L'orientation de L1<br />

est bien définie par les queues de cristallisation qui se développent en sections Xl alors que<br />

l'allongement n'apparaît pas en sections YZ.<br />

Discussions sur l'étude de la première surface S1<br />

51 est une schistosité plus ou moins bien exprimée selon la compétence du matériau;<br />

une Iinéation d'étirement L1 subverticale est parallèle à l'axe des plis isoclinaux P1<br />

associés.<br />

L'existence d'une extension parallèle à la linéation d'étirement et d'une autre<br />

apparemment perpendiculaire à cette linéation conduit à deux hypothèses:<br />

• la première, serait une double extension suivant X et Y; on définirait ainsi un régime par<br />

aplatissement pur si l'on se réfère aux caractères de boudinage établis par Ramsay (1967).<br />

• la seconde, serait celle proposée entre autres par Cobbold et Quinquis (1980) basée sur<br />

l'apparition de boudins non cylindriques au cours d'une déformation cisaillante plane.<br />

L'estimation du régime de la déformation établie dans le chapitre suivant, montre que<br />

cette hypothèse est la mieux adaptée à la région de Kwademen.<br />

1.1.2 • La deuxième surface S2 et les structures associées<br />

a) Données de terrain<br />

Pour montrer les relations entre les structures de la première surface et celles de la<br />

deuxième surface, la figure 8 présente quelques affleurements avec des plis P1 repris par<br />

des plis P2.


ETUDE STRUCTURALE<br />

1,---<br />

5<br />

//'/-,<br />

.<br />

1<br />

/'<br />

-<br />

") /'<br />

Figure 111-8 : Schéma d'un affleurement (FP) montrant les replis de Pl et<br />

P2 . a) Les replis (gras: quartzite) sont visibles dans 50-51 vertical; b) détail de a): section<br />

perpendiculaire à la Iinéation L1; les plis P1 sont soulignés par les lits de quartzite replissés par<br />

P2.<br />

La deuxième surface tectonique 82 apparaît généralement dans des couloirs étroits<br />

(métriques à décimétriques) où: 1°) 81 est confondue à 82 et devient une schistosité<br />

composite; 2°) 82 est oblique par rapport à 81 et présente une géométrie de plan de<br />

cisaillement. Nous décrirons ainsi 82 et les structures associées en fonction de ces deux<br />

formes (composite ou plan de cisaillement).<br />

,1<br />

1


ETUDE STRUCTURALE -00-<br />

K5 iO 130m<br />

Figure 111-10: Forme composite de la schistosité régionale<br />

- KS 10/230 rn : Couloirs centimétriques de cisaillement soulignés par S2 = plan C. Noter les plis<br />

P1 synschisteux S1 (FK). - KS 14/10S.GSrn = zone mylonitisée (blastomylonite) dans le<br />

granophyre (FB). (Schéma d'après échantillons non orientés à 230 et 108.68 m de profondeur).<br />

dans les zones les plus déformées, ces plans évoluent, et C se parallélise alors à 51 avec<br />

apparition d'autres plans de glissement (K514/108.68) (fig 10). En bordure Est de FP, la<br />

52 naissante en "strain-slip cleavage" correspond aussi à des plans de cisaillement qui<br />

indiquent également un mouvement inverse faisant monter le compartiment Ouest.<br />

Dans la formation FK, les données de sondages ont également permis de délimiter des<br />

couloirs de cisaillement décimétriques se surimposant à 51 (K510/229-230) (fig 10).


ElUDE SfRUCTIJRALE - 83-<br />

Hypothèse sur la genèse du boudinage de la schistosité dans la région de<br />

Kwademen<br />

Platt et Vissers (1980) attribuent l'origine du boudinage de la schistosité à<br />

l'anisotropie croissante d'un matériel affecté par une déformation progressive de grande<br />

amplitude. Ils considèrent que le développement intense de la foliation rend le matériel de<br />

moins en moins ductile. La quantité d'extension limitée dans ce plan est compensée par le<br />

développement de structures cassantes (fentes) et de zones de cisaillement. Ils suggèrent que<br />

dans le cas d'une déformation non coaxiale, il existe une famille de plans qui se développe<br />

préférentiellement. Ceux-ci se parallélisent progressivement avec la direction du<br />

cisaillement majeur.<br />

Dans la région de Kwademen, les micro-fentes et micro-plis du boudinage ne montrent<br />

pas de critères de rotation systématique; la famille de plans "82" se développe parallèlement<br />

à 81.<br />

Hypothèse sur la genèse des microplis dans les zones anastomosées<br />

Nous nous référons au modèles de Bell et Cuff (1989) et de Johnson (1990) pour<br />

interpréter la genèse et l'évolution de ces zones anastomosées (fig 12). Nous ne retiendrons<br />

de ces modèles que l'aspect cinématique des structures. La perte de volume et le transfert des<br />

fluides seront abordés sommairement dans les chapitres ultérieurs; néanmoins ces aspects,<br />

notamment de migration de matière, semblent bien réelle puisque 82 se surimposant et étant<br />

confondue à 81, présente dans la formation FB, les mêmes recristallisations que 81, et que<br />

les microfractures liées à 82 sont colmatées de quartz néoformé. De même, les actinotes et<br />

l'albite dans les métalaves de la formation FK cristallisent dans des fentes liées à 82. Le<br />

schéma interprétatif (fig 12) montre que la schistosité a subi la rotation (dans les zones<br />

anastomosées - couloirs de cisaillement) autour des amandes et porphyroclastes qui gardent<br />

les mêmes relations d'orientation avec 81 dans les zones préservées: les traînées de sulfures<br />

colmatent ainsi les micro-fentes apparues lors du boudinage de schistosité (81). La 81 reste<br />

subverticale dans toutes les zones.<br />

Figure 111-12 : Interprétation des zones à déformation surimposée. A) microplis<br />

P2 constituant les amandes; S2 = microfaille à fibres de quartz (schématique); B) interprétation de<br />

ces zones (schéma de référence: Bell et al. 1989)


ETUDE SfRUCTURALE - 81 -<br />

Dans les niveaux pélitiques ces couloirs de déformation délimitent des amandes<br />

centimétriques (FK) à métriques (FP) incluant des microplis de 80-1. Les critères du sens<br />

de transport sont donnés par les virgations de 80-1 dans la crénulation 82 (strain-slip).<br />

Dans les zones les plus laminées (fig 5), les amandes sont des porphyroclastes à traînées de<br />

sulfures perpendiculaires à 82 (détails dans l'étude des minéralisations).<br />

La deuxième surface (82) définit des couloirs de déformation (zones surimposées) de<br />

même direction que 81, avec des pendages obliques parfois conjugués inverses (fig 11).<br />

La Iinéation L2<br />

Dans la formation FP, apparaissent sur certaines trajectoires des plans de fracture<br />

parallèle à 81. Ils expriment une autre forme de 82 et sont parfois plan axiaux de micro­<br />

plis faillés de 80-1. Les surfaces 82 portent des stries (L2) plongeant d'environ 50 0 vers<br />

le8ud.<br />

Une linéation minérale, peu fréquente, constituée par l'alignement d'oxydes de fer<br />

et de sulfures (pyrite) sur les plans de schistosité composite pourrait appartenir à la<br />

génération L2.<br />

La linéation de crénulation (P2 1), affecte la schistosité 81 et apparaît dans les<br />

trois formations (FB, FP et FK). On peut distinguer deux types d'après son orientation,<br />

définissant ainsi deux Iinéations se confondant parfois avec les axes de plis P2: l'une<br />

verticale et l'autre horizontale.<br />

b) Structures microscopiques<br />

Les plans S2<br />

Lorsqu'ils sont obliques par rapport à 81, les plans 82 sont soulignés par des<br />

microlits de minéraux phylliteux (micas blancs) (FB) ou d'oxydes (FK). Dans le "coeur"<br />

des couloirs de déformation, la recristallisation est telle que 82 est confondue à 81.<br />

c) Structures de terrain des plis P2<br />

80-1 est affectée par des plis serrés, disharmoniques dont les axes sont souvent<br />

verticaux lorsque ces plis sont de grande amplitude (décamétriques) et obliques à<br />

subhorizontaux lorsqu'ils sont de faible amplitude (métriques à centimétriques). Ils sont<br />

parfois accompagnés d'une schistosité de fracture (82 ?) de plan axial. L'orientation<br />

générale des plans axiaux est NE-8W subverticale dans toutes les formations de la région de<br />

Kwademen.<br />

Les plis P2 ne présentent pas de dissymétrie systématique permettant de dégager une<br />

vergence bien définie. Ainsi, sur FP, certains plis présentent des dissymétries de sens<br />

contraires.


ETIJDE STRUcnJRALE - 83-<br />

Hypothèse sur la genèse du boudinage de la schistosité dans la région de<br />

Kwademen<br />

Platt et Vissers (1980) attribuent l'origine du boudinage de la schistosité à<br />

l'anisotropie croissante d'un matériel affecté par une déformation progressive de grande<br />

amplitude. Ils considèrent que le développement intense de la foliation rend le matériel de<br />

moins en moins ductile. La quantité d'extension limitée dans ce plan est compensée par le<br />

développement de structures cassantes (fentes) et de zones de cisaillement. Ils suggèrent que<br />

dans le cas d'une déformation non coaxiale, il existe une famille de plans qui se développe<br />

préférentiellement. Ceux-ci se parallélisent progressivement avec la direction du<br />

cisaillement majeur.<br />

Dans la région de Kwademen, les micro-fentes et micro-plis du boudinage ne montrent<br />

pas de critères de rotation systématique; la famille de plans "52" se développe parallèlement<br />

à 51.<br />

Hypothèse sur la genèse des microplis dans les zones anastomosées<br />

Nous nous référons au modèles de Bell et Cuff (1989) et de Johnson (1990) pour<br />

interpréter la genèse et l'évolution de ces zones anastomosées (fig 12). Nous ne retiendrons<br />

de ces modèles que l'aspect cinématique des structures. La perte de volume et le transfert des<br />

fluides seront abordés sommairement dans les chapitres ultérieurs; néanmoins ces aspects,<br />

notamment de migration de matière, semblent bien réelle puisque 52 se surimposant et étant<br />

confondue à 51, présente dans la formation FB, les mêmes recristallisations que 51, et que<br />

les microfractures liées à 52 sont colmatées de quartz néoformé. De même, les actinotes et<br />

l'albite dans les métalaves de la formation FK cristallisent dans des fentes liées à 52. Le<br />

schéma interprétatif (fig 12) montre que la schistosité a subi la rotation (dans les zones<br />

anastomosées - couloirs de cisaillement) autour des amandes et porphyroclastes qui gardent<br />

les mêmes relations d'orientation avec 51 dans les zones préservées: les traînées de sulfures<br />

colmatent ainsi les micro-fentes apparues lors du boudinage de schistosité (51). La 51 reste<br />

subverticale dans toutes les zones.<br />

Figure 111-12 : Interprétation des zones à déformation surimposée. A) microplis<br />

P2 constituant les amandes; 82 = microfaille à fibres de quartz (schématique); B) interprétation de<br />

ces zones (schéma de référence: Bell et al. 1989)


E11JDE STRUC1URALE<br />

A<br />

B<br />

1<br />

NU5.lO<br />

Conclusions<br />

N15.6S<br />

1<br />

• 50cm 1<br />

/ N3Lo.IS<br />

- 84-<br />

(cl<br />

2mrn<br />

L'absence d'affleurements continus ne permet pas de suivre l'évolution de la<br />

schistosité et de définir avec précision les zones où la déformation se concentre. Néanmoins,<br />

les données de terrain et l'étude microscopique sur des échantillons prélevés en coupes E-W,<br />

montrent une hétérogénéité de la déformation soulignée par des zones de surimposition.


E1l.JDE STRUCTURAlE - 81-<br />

Dans les niveaux pélitiques ces couloirs de déformation délimitent des amandes<br />

centimétriques (FK) à métriques (FP) incluant des microplis de 50-1. Les critères du sens<br />

de transport sont donnés par les virgations de 50-1 dans la crénulation 52 (strain-slip).<br />

Dans les zones les plus laminées (fig 5), les amandes sont des porphyroclastes à traînées de<br />

sulfures perpendiculaires à 52 (détails dans l'étude des minéralisations).<br />

La deuxième surface (52) définit des couloirs de déformation (zones surimposées) de<br />

même direction que 51, avec des pendages obliques parfois conjugués inverses (fig 11).<br />

La \inéation L2<br />

Dans la formation FP, apparaissent sur certaines trajectoires des plans de fracture<br />

parallèle à 51. Ils expriment une autre forme de 52 et sont parfois plan axiaux de micro­<br />

plis faillés de 50-1. Les surfaces 52 portent des stries (L2) plongeant d'environ 50° vers<br />

le5ud.<br />

Une Iinéation minérale, peu fréquente, constituée par l'alignement d'oxydes de fer<br />

et de sulfures (pyrite) sur les plans de schistosité composite pourrait appartenir à la<br />

génération L2.<br />

La IInéation de crénulatlon (P2 1), affecte la schistosité 51 et apparaît dans les<br />

trois formations (FB, FP et FK). On peut distinguer deux types d'après son orientation,<br />

définissant ainsi deux Iinéations se confondant parfois avec les axes de plis P2: l'une<br />

verticale et l'autre horizontale.<br />

b) Structures microscopiques<br />

Les plans S2<br />

Lorsqu'ils sont obliques par rapport à 51, les plans 52 sont soulignés par des<br />

microlits de minéraux phylliteux (micas blancs) (FB) ou d'oxydes (FK). Dans le -coeur­<br />

des couloirs de déformation, la recristallisation est telle que 52 est confondue à 51.<br />

c) Structures de terrain des plis P2<br />

50-1 est affectée par des plis serrés, disharmoniques dont les axes sont souvent<br />

verticaux lorsque ces plis sont de grande amplitude (décamétriques) et obliques à<br />

subhorizontaux lorsqu'ils sont de faible amplitude (métriques à centimétriques). Ils sont<br />

parfois accompagnés d'une schistosité de fracture (52 ?) de plan axial. L'orientation<br />

générale des plans axiaux est NE-5W subverticale dans toutes les formations de la région de<br />

Kwademen.<br />

Les plis P2 ne présentent pas de dissymétrie systématique permettant de dégager une<br />

vergence bien définie. Ainsi, sur FP, certains plis présentent des dissymétries de sens<br />

contraires.


EnJDE SIRUC11JRALE -85-<br />

Deux surfaces tectoniques (81, 82 et leurs éléments structuraux associés) ont été<br />

mises en évidence dans la région de Kwademen; les relations géométriques entre ces deux<br />

surfaces (souvent parallèles ou présentant une obliquité dans les couloirs de déformation<br />

conjugués inverses) qui se succèdent dans un même contexte métamorphique<br />

(cristallisations au cours de la déformation), présentent un continuum. La schistosité<br />

régionale s'exprime alors sous trois formes: (i) 81 omniprésente, schistosité de flux<br />

portant la Iinéation d'étirement L1; (Li) 82 marquée par des plans de glissement obliques<br />

sur 81 ou s'exprimant sous-forme de schistosité de fracture, dans les zones de cisaillement;<br />

(LU) la schistosité régionale (appelée 8m), parfois schistosité composite (81, 82<br />

confondues) dans les couloirs de déformation. Les plis disharmoniques présentent par<br />

ailleurs plusieurs générations, parfois observés dans FP (fig 9, fig 8), à axes verticaux et<br />

parallèles aux Iinéations L1 et L2. Ils appartiennent au même événement tectono·<br />

métamorphique que nous appelons El.<br />

1.2 • ANALYSE DE LA DEFORMATION FINIE<br />

Introduction et méthode<br />

L'analyse quantitative de la déformation des roches apparaît indispensable si l'on veut<br />

pouvoir discuter et comprendre les mécanismes de la déformation à différentes échelles<br />

d'observation.<br />

L'étude à l'échelle microscopique ne suffit pas à la compréhension et à l'intégration<br />

générale d'un phénomène régional, cependant il ne reste souvent que cette approche pour<br />

tenter de cerner les problèmes dans les régions pauvres en affleurements et/ou aux reliefs<br />

peu marqués, tel que c'est le cas dans les formations épimétamorphiques du Birimien. La<br />

rareté des affleurements constitue un obstacle majeur pour reconstituer les structures dans<br />

les series éburnéennes. Avant de trancher sur la géométrie régionale d'une structure, il est<br />

nécessaire d'avoir une idée sur certains facteurs tels que l'intensité et le régime des<br />

déformations. Dans la région de Kwademen, le chapitre précédant a montré que nous avons<br />

une superposition d'éléments structuraux du domaine ductile au domaine cassant; néanmoins,<br />

les structures régionales sont surtout guidées par une schistosité omniprésente. L'étude de la<br />

déformation finie à l'échelle microscopique va donc porter sur cet épisode.<br />

Méthodes utilisées<br />

L'analyse de la forme et de l'orientation des particules dans une roche, est nécessaire<br />

lors de l'étude de la déformation finie. Lorsqu'une roche est soumise à un régime de<br />

déformation, il en résulte une modification de la forme, de la dispersion et de l'orientation<br />

des objets qui la constituent. C'est à partir de ces trois paramètres (forme, position et


E1UDE S1RUCTURALE - 86-<br />

orientation) que se sont développées les principales méthodes d'estimation de la déformation<br />

finie. Les unes ne prennent en compte que la position relative des objets repérés par leur<br />

centre, les autres ne considèrent que la forme et l'orientation des marqueurs par rapport à<br />

un référentiel donné. Nous avons utilisé selon les cas:<br />

Des méthodes de quantification amenant à la détermination d'un rapport axial et d'une<br />

orientation d'ellipse représentative de l'état de déformation:<br />

-La méthode Rf/Phi de Dunnet (1969), variante de la méthode Rf/Phi de Ramsay (1967),<br />

analyse la forme de l'objet qui est assimilé à une ellipse.<br />

-La méthode des diamètres de Féret considérant les objets avec leur forme propre (Lapique<br />

1987, Lapique et al. 1988, Champenois 1988, Champenois et Boullier 1989); cette<br />

méthode est une généralisation de la méthode de Panozzo (1983, 1984).<br />

-La méthode de Fry (1979) analyse la dispersion des centres des objets; cette méthode<br />

graphique visualise la fonction de distribution radiale des centres. Elle ne tient pas compte<br />

de la forme de l'objet analysé mais uniquement de sa position.<br />

L'étude des orientations préférentielles est une autre méthode permettant l'estimation<br />

de la déformation d'une roche.<br />

Les orientations préférentielles de réseau (O.P.R.) concernent essentiellement les<br />

caractéristiques intracristallines et les microstructures;<br />

Les orientations préférentielles de forme (O.P.F.) dépendent de la forme des<br />

marqueurs, mais également de la densité de ces marqueurs, de la viscosité des matériaux, des<br />

régime et type de déformation (Ghosh et Ramberg 1976, Fernandez 1978, 1981, 1982,<br />

1984, 1987, Passhier 1987, IIdefonse 1987).<br />

Pour effectuer les calculs du taux de la déformation, nous nous sommes servi de<br />

l'analyseur vidéographique interactif du CRPG / Nancy (Lapique et aL, 1987). Ce système<br />

permet à l'utilisateur de dessiner en surimposition sur une image vidéo/couleur. Il est basé<br />

sur un micro-ordinateur IBM-PC pour le stockage et le traitement des données extraites de<br />

l'image. Des programmes (fig 13) permettent d'obtenir des paramètres tels que surface,<br />

périmètre, facteur de forme, orientation, ainsi que la détermination de l'ellipso'fde de<br />

déformation finie. Nous avons utilisé la technique des contours (périmètre des objets) qui<br />

permet par la suite, d'appliquer les différentes méthodes basées sur la forme de l'objet<br />

(diamètre de Féret - Lapique 1987, Rf/Phi de Dunnet 1969, Panozzo 1983,1984) et<br />

certaines méthodes algébriques. Nos analyses sont faites à partir de la méthode des diamètres<br />

de Féret (Lapique 1987) car cette méthode semble la plus adaptée dans le cas général<br />

(Champenois 1989): elle présente toujours des erreurs relatives très faibles sur les<br />

résultats et semble peu dépendante des répartitions initiales en orientation, forme ou taille à<br />

l'exception de cas où les objets les plus grands et présentant les plus forts paramètres de<br />

forme font un angle important avec la direction de déformation. La méthode de Fry a


E11.JDE srnUC11JRALE - 87-<br />

également été utilisée dans le cas de marqueurs de petite taille permettant de réunir un<br />

nombre significatif de points de mesure.<br />

I<br />

DE SSlN SUR ECRAN<br />

(Hard'Cap,1<br />

1 ,apport allai<br />

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DESSIN SUR TRACEUR r---- FICHIER DIGITALISE 1--__<br />

L--<br />

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SIMUVoTION DE<br />

DEFQAMA.T()N<br />

L...- ..., FAllACUE MOOEUSEE ,......<br />

CALCUL DE<br />

L'ELLIPSE DE<br />

DEFORMATION<br />

20<br />

1<br />

1<br />

1<br />

CALCUL DE 1<br />

L'ELLlPSOlDE DE<br />

DEFORMATION Il<br />

30<br />

Figure 111-13 : Fonction du logiciel d'analyse de la déformation finie et<br />

connexions entre les différents sous-programmes.<br />

En utilisant ces méthodes informatisées, nous essayerons dans un premier temps de<br />

quantifier la déformation tectonométamorphique El par l'ellipsoïde de déformation et par<br />

l'intensité; le deuxième volet de cette étude permettra de discuter quelques caractéristiques<br />

du régime de la déformation dans les métavolcanites et métasédiments.<br />

1.2.1 - MESURE DU TAUX DE DEFORMATION<br />

A partir des rapports axiaux moyens (Rs) estimés dans les trois plans principaux de<br />

la déformation (XY, YZ, XZ) le calcul des différents paramètres quantifiant la forme et<br />

l'intensité de la déformation a été réalisé sur chaque échantillon sélectionné (tableau 1).<br />

Lorsque la schistosité et la Iinéation sont clairement exprimées comme c'est le cas dans la<br />

région de Kwademen, l'analyse de la déformation finie sur deux sections perpendiculaires<br />

(YZ et Xl) permet par la suite, le report des données sur des diagrammes de Flinn (1962),<br />

Ramsay (1967) ou de Hossack (1968). Ces diagrammes définissent les domaines de la<br />

déformation en aplatissement ou en constriction séparés par le champ de la déformation<br />

plane.<br />

Les analyses ont été effectuées sur des échantillons de métabasaltes (R9, Kw66, KW19,<br />

Kw75), de métarhyolites (Kw76, B4) et de tuf dacitique (KR24), prélevés en coupe NW ­<br />

SE (fig 18); ces méthodes de calcul, pour donner des résultats crédibles, obligent à des<br />

restrictions dans le choix des échantillons.


E11JDE SIRUCTURALE - 89-<br />

Il nous a donc été possible d'effectuer des mesures de rapports axiaux sur des marqueurs de<br />

la déformation présentant un contraste de ductilité avec la matrice, en considérant deux<br />

types de zones: l'un affecté par la schistosité majeure, préservée des perturbations post-Sm<br />

et l'autre dans les couloirs de déformation surimposée par S2.<br />

1.2.1.1 - La forme des ellipsoïdes<br />

Le report sur diagramme du:<br />

-paramètre de Flinn: k = RXY-1 1 RYZ-1 (RXY= rapport axial moyen sur la section XV)<br />

-paramètre de Ramsay (fig 14): K = InRXY 1 InRYZ<br />

-paramètre de Lodes (Hossack): v = 1-K 11 +K<br />

permet de mettre en évidence plusieurs types d'ellipsoïdes en fonction des valeurs du<br />

paramètre calculé (tableau 2). Au cours de cette analyse, nous n'utiliserons que le<br />

paramètre de Ramsay.<br />

Apparent constriction<br />

,<br />

Rx.-l tz<br />

k =-- =tan,..<br />

R,,-] @J<br />

Figure 111-14 Forme des ellipsoïdes de déformation. Différents domaines du<br />

diagramme de Ramsay. Représentation graphique du paramètre d'intensité (DR) de Ramsay (1967).<br />

Textures correspondantes : A = domaine de la constriction; B =' domaine de la déformation plane; C<br />

=' domaine de l'aplatissement.


E1lJDE SfRUCTURALE -90-<br />

Paramètre Forme de l'ellipsoïde Rapports axiaux TVDe de déformation<br />

K=O ellipsoïde en galette [oblate] X=Y>1>Z (FLATIENING)<br />

O1>Z<br />

K = 1 ellipsoïde biaxial X>Y=1>Z (PLANE 5TRAIN)<br />

1Y>Z<br />

K --> 00 ellipsoïde en cigare [prolate] X>1>Y=Z (CON5TRICTION)<br />

Tableau 2 Relations entre paramètre de forme, ellipsoïde et type de<br />

déformation<br />

Résultats<br />

5ur le diagramme de Ramsay (fig 15), les points peuvent être regroupés en deux<br />

familles: l'une s'alignant sur K=1 définissant le domaine de la déformation plane et l'autre<br />

dans le domaine de la constriction.<br />

-Les échantillons de la première famille sont représentatifs des zones "préservées"<br />

(en dehors des couloirs de déformation). Ces zones conservent plus ou moins bien le type de<br />

déformation initial (51) et l'ellipsoïde obtenu est de forme biaxiale (fig 18). La schistosité<br />

51 est donc une déformation plane indépendamment de la répartition spatiale des échantillons<br />

de cette famille (environ 4km entre R9 à l'Ouest et KR24 à l'Est) et du type de faciès.<br />

-Les échantillons de la deuxième famille sont représentatifs des zones de déformation<br />

surimposée dont l'ellipsoïde de déformation a une forme allongée. la déformation est<br />

constrictive dans ces zones.<br />

L'échantillon KR24 (tuf dacitique) donne un ellipsoïde oblate, se situant donc dans le<br />

domaine de l'aplatissement. Il est à noter que cet échantillon a été prélevé près du contact<br />

avec un corps intrusif (granodiorite de FK); ce type de déformation peut être lié à la mise en<br />

place du pluton auquel cas la granodiorite serait syntectonique, ou un effet de bloc rigide<br />

anté-déformation 51.<br />

Conclusion à l'étude de la forme des ellipsoïdes de la déformation El<br />

La variation de la forme des ellipsoïdes au cours de El souligne une hétérogénéité du<br />

champ de déformation matérialisée sur le terrain par des couloirs de cisaillement<br />

polyphasés délimitant des zones préservées monophasées. On passe donc de l'ellipsoïde de<br />

déformation plane soulignant les premiers incréments EI1, à l'ellipsoïde en constriction<br />

dans les zones de cisaillement surimposé E12.


ETUDE STRUCTURALE - 93-<br />

1.2.1.3 • Intensité et forme de l'ellipsoïde<br />

L'intensité reste en moyenne peu dépendante de la forme de l'ellipsoïde de déformation<br />

(fig 17); la constriction semble donc essentiellement liée à l'effet du cisaillement et non à<br />

une augmentation de l'intensité de la déformation. Le changement de forme des ellipsoïdes est<br />

donc lié en grande partie à un effet cinématique. La déformation EI2/S2 a ainsi utilisé<br />

l'anisotropie planaire créée lors de la S1 (EI1), elle même contrôlée initialement par l'effet<br />

mécanique du contraste rhéologique dans les séries encaissantes.<br />

4,50<br />

4,00<br />

3,50<br />

3,00<br />

2,50<br />

2,00<br />

1,50<br />

1,00<br />

0,50<br />

0,00 +---+--+----+---f------if-----f---f-----f-------i<br />

1 2 3 4 5 678 9 10<br />

R9 KW75 KW76 B4 KW71 KR02 KW95 KW66 KW19 KR24<br />

Figure 111-17 : Relations entre intensité et forme de l'ellipsoïde de<br />

déformation. DR = paramètre d'intensité de Ramsay (1967); KR = paramètre de forme de<br />

Ramsay (1967).<br />

Discussion et conclusions à l'étude du taux de la déformation<br />

La schistosité initiale S1 s'est formée au cours d'une déformation plane de faible<br />

intensité. Cette déformation a créé un étirement subvertical à oblique vers le NE et un<br />

raccourcissement horizontal NW-SE dans la région de Kwademen (fig.18). L'intensité<br />

homogène de la déformation montre que l'hétérogénéité des champs de structures, notamment<br />

de la schistosité (S1), dans un même faciès (métalaves). dans une même formation (FB, FP<br />

ou FK) ou à l'échelle régionale, est imputable aux forts contrastes rhéologiques entre les<br />

matériaux interstratifiés dans l'encaissant. Ce contraste lié à la différence de compétence des<br />

roches (laves et pélites) se retrouve à différentes échelles: structures amygdalaires dans FK<br />

et lenticulaires dans FB où les masses de laves et les lentilles plurimétriques<br />

d'hypovolcanites boudinées jouent le rôle de corps rigides; à l'échelle du secteur, FK et FB,<br />

de composition à volcanites dominantes ont une compétence supérieure à FP constituée<br />

essentiellement de pélites et pris en sandwich entre les deux autres.<br />

....


ETUDE STRUC1URALE<br />

Figure 111-18<br />

Kwademen.<br />

o<br />

Bavila<br />

- 94-<br />

Formes de l'ellipsoïde de déformation dans le district de<br />

L'évolution spatiale de la forme de l'ellipsoïde de déformation présente des variations liées<br />

aux couloirs de cisaillement surimposés et de l'aplatissement au contact avec la granodiorite.<br />

Bien que le nombre d'analyses ne soit pas suffisant autour de ce corps intrusif (défaut


E1UDE SIRUCTURAIE -95-<br />

d'affleurement), une esquisse d'interprétation de la position de la granodiorite par rapport à<br />

l'événement tectonique El peut être faite en considérant l'évolution des structures suivant<br />

une coupe d'Ouest en Est. Cruden (1988) a montré que le fait d'avoir de l'aplatissement<br />

autour d'un corps intrusif n'implique pas forcément que le pluton a évolué par gonflement<br />

diapirique syntectonique. Il peut donc s'agir d'un effet de -corps rigide- anté-déformation.<br />

Cependant, les variations du champ de déformation finie (déformation de type plane<br />

présentant des zone de constriction) suggèrent un contrôle de l'évolution tectonique par des<br />

plutons et des shear zones adjacents (Lagarde et aL, 1986). Dans la région de Kwademen,<br />

toutes les structures planaires (EI1) sont fortement raides parallèlement à la bordure de la<br />

granodiorite dont l'extension déborde la zone d'étude. La direction d'étirement plongeante et<br />

le type de déformation (cisaillement), laissent penser à une mise en place syntectonique du<br />

pluton granitique; il y a également un changement du plongement de la Iinéation<br />

d'allongement qui est vertical dans FP, oblique dans FK et se rapproche de l'horizontale dans<br />

KR24 en contact avec la granodiorite (ceci n'étant qu'une observation en coupe) (fig. 18). La<br />

faible intensité de la déformation en bordure de ce corps plutonique suggère un contexte très<br />

peu compressif, pouvant favoriser des injections de magmas granitiques dans une zone de<br />

cisaillement.<br />

Le taux de déformation ne peut trancher sur cette question, car d'autres critères tels<br />

que déformation plutôt à l'état solide de la granodiorite et absence de métamorphisme de<br />

contact (ct. partie Il), suggèrent que ces granites sont anté-déformation.<br />

1.2.2 • CRITERES DE CISAILLEMENT<br />

Les critères de cisaillement dans les roches sont les structures asymétriques telles que<br />

zones abritées, fentes de tension, plis, veines, orientation préférentielle de réseau et de<br />

forme, bandes de cisaillement. A une échelle locale, ceci dérive de la correspondance entre<br />

déformation non rotationnelle et distribution symétrique des lignes d'écoulement d'une part,<br />

et déformation rotationnelle et distribution asymétrique des lignes d'écoulement d'autre<br />

part. Le degré de symétrie d'un champ de structures reflète le régime global de la<br />

déformation quels que soient la taille et le comportement mécanique du système considéré<br />

(Choukroune et aL, 1987).<br />

Dans ce chapitre nous étudierons en détail les zones abritées, les fentes de tension et les<br />

orientations préférentielles de forme de marqueurs de la déformation dans certains faciès.<br />

Cette approche nous permettra de définir la cinématique à partir des zones abritées et des<br />

orientations préférentielles afin de donner une interprétation du régime de la déformation<br />

tectonométamorphique El dans la région de Kwademen.


ETUDE STRUC'IURALE<br />

1.2.2.1 • Les zones abritées<br />

-96-<br />

En général, les porphyroclastes et porphyroblastes ne présentent pas de rotation; les<br />

ombres de pression sont symétriques sur le même marqueur. Cette symétrie sur les sections<br />

XZ témoigne d'un caractère irrotationnel de la déformation (51) avec un fort étirement<br />

suivant la linéation: étirement > 100% des fibres de quartz-albite aux extrémités de<br />

certains porphyroclastes d'opaques et de tourmaline tronçonnés.<br />

Certaines ombres de pression présentent plusieurs générations de fibres de<br />

croissance; la première est parallèle au grand axe des porphyroclastes et la deuxième<br />

(terminaisons des queues) marque parfois une légère dissymétrie.<br />

Conclusion. La présence de plusieurs générations de fibres de croissance successives<br />

marque une déformation progressive. Les dissymétries sont rares et sont parfois<br />

contradictoires dans une même section. 51 présente donc un caractère général non<br />

rotationnel.<br />

1.2.2 .2 • Croissances minérales dans les microfractures d'extension<br />

On trouve fréquemment des microfractures d'extension (microfentes et microfailles)<br />

remplies de fibres d'actinote et albite dans les métavolcanites (Kw19) du quartz ou de la<br />

pyrite dans les métasédiments (Kw78), (fig. IV-3) et de la calcite dans la granodiorite<br />

(KR28). Nous décrirons ces microstructures à partir de quelles exemples avant d'en donner<br />

une interprétation.<br />

L'échantillon KR28 (granodiorite) a été prélevé sur la bordure du massif (FK) dans<br />

une zone à couloirs de déformation N25°E; le clivage est constitué de microfractures<br />

colmatées de fibres de calcite, quartz et chlorite selon la nature des minéraux recoupés: la<br />

calcite apparaît de préférence dans les microfractures de feldspath alors que le quartz et la<br />

chlorite se retrouvent dans les fragments de quartz et ferromagnésiens etc.... 52 est<br />

prepndiculaire aux microfractures.<br />

L'échantillon KW78 présente un cas assez fréquent dans FP où des cristaux de pyrite<br />

automorphe initialement moulés par la schistosité 51, portent des fibres de quartz à angle<br />

fort avec le plan de schistosité. Nous considérons également comme fractures d'extension, les<br />

décollements de plans de schistosité 51; les fibres de quartz poussent dans ces ouvertures<br />

avec un angle fort sur le plan de schistosité.(fig. 19)<br />

Toutes ces fibres de croissance correspondent à une deuxième génération par rapport<br />

aux ombres de pression, car elle ne sont pas compatibles avec la déformation 51.


ETUDE SfRUC1URALE -!rT-<br />

Interprétation du mécanisme de croissance minérale dans les fractures<br />

Dans les fentes d'extension, deux générations de fibres sont présentes et montrent que<br />

le colmatage se fait en même temps que l'ouverture des fentes; la croissance de ces fibres est<br />

progressive et crée des micro-structures composites du genre -syntaxial-antitaxial<br />

growth- (Durney et Ramsay, 1973). Afin de situer cet épisode dans le processus de la<br />

déformation tectonométamorphique générale, nous interpréterons le mécanisme de<br />

croissance minérale dans ces fractures en nous basant sur les travaux de Cox et Etheridge,<br />

(1983) concernant les processus de formation de -crack-sea'-.<br />

Dans le cas général de formation de veines syntectoniques, les -crack-seal- ou fentes<br />

colmatées sont interprétées comme des remplissages par incréments répétitifs pendant<br />

l'ouverture de micro-fractures, accompagnés d'obturation de ces dernières par déposition de<br />

matières en solution. D'après Ramsay (1980), le processus de déformation en -crack-seal­<br />

apparaît là où il y a accumulation de contrainte élastique suivie d'un transfert de matière en<br />

solution vers la microfracture puis déposition de cette matière. Une fois que le colmatage de<br />

la microfracture est accompli, des contraintes peuvent à nouveau intervenir dans la région<br />

et le processus peut recommencer en affectant la même microfracture.<br />

Selon Cox et al. (1983) une interprétation du processus de -crack-seal- doit tenir<br />

compte de l'aptitude des fibres en croissance à marquer les différents incréments de<br />

l'histoire de l'ouverture des fentes et du développement d'une orientation préférentielle des<br />

cristaux dans certains cas.<br />

Cas de la région de Kwademen<br />

1°/ Certains critères nous permettent de conclure à une croissance centripète<br />

(syntaxial growth) des fibres minérales: les fibres intragranulaires sont en général des<br />

produits de transformation du cristal -mère- fracturé (planche); à l'échelle macroscopique,<br />

la nature du contenu des veines dépend du faciès affecté (actinote dans les métavolcanites,<br />

quartz dans les métasédiments et calcite dans la granodiorite).<br />

2°/ Le processus de croissance des fibres minérales présente plusieurs incréments<br />

avec un changement de la position des axes principaux de la contrainte: aussi bien dans les<br />

fentes que sur les pyrites automorphes, on retrouve des critères de rotation comparables à<br />

ceux décrits par Cox et Etheridge (1983). Dans l'exemple KR28, la croissance centripète<br />

est interrompue par une rupture médiane des fibres; cette croissance qui semble devenir<br />

centrifuge, se poursuit selon une autre direction de déplacement.<br />

Nous avons effectué des mesures de direction des grands axes des fibres (analyseur<br />

d'image -TRACE- CRPG-Nancy) sur certains échantillons et établi des diagrammes en rose<br />

(fig. 19): Kw87 (FP) et KR28 (FK). En tenant compte de l'ordre d'apparition et de l'angle<br />

entre les maxima sur le diagramme en rose, il ressort que la croissance progressive de ces<br />

fibres a subi un changement de direction d'extension.


E1UDE STRUC11JRALE<br />

-98-<br />

Figure 111-19: Directions des grands axes des fibres de carbonates.dans les<br />

fentes d'extension. a) KR28, 249 mesures sur un plan vertical; b) Kw87, 200 mesures<br />

effectuées dans les ouvertures par "décollement" des plans de schistosité; section parallèle à la<br />

linéation L1. Noter les deux directions principales faisant un angle fort entre elles.<br />

Cas particulier de remplissage incrémentai des vacuoles dans les<br />

métalaves<br />

La présence de microlits subcirculaires souligne un remplissage incrémentai marqué<br />

généralement par des cristaux de quartz à texture équante. Cependant, dans certaines<br />

sections perpendiculaires à la linéation (YZ), des vacuoles présentent des couches de quartz<br />

à texture variées dont certaines constituées de minéraux siliceux prismatiques à traînées<br />

d'inclusions (R9'YZ). Ces traînées présentent une orientation préférentielle faiblement<br />

oblique par rapport au plan d'aplatissement de la vacuole; d'après les critères de Cox et al.<br />

(1983), ces traînées soulignent une direction d'extension horizontale faisant un angle fort<br />

avec le plan d'aplatissement de la vacuole (51). Elles sont donc incompatibles avec<br />

l'extension initiale (L1) subverticale et marquent un épisode tardif qui pourrait<br />

correspondre aux "crack-seal". Cet épisode est également souligné par des macles<br />

tectoniques de calcite cristallisant dans les dernières couches de certaines vacuoles<br />

(Kw66YZ).<br />

Discussion et conclusion<br />

Les microstructures que nous venons de décrire, marquent un épisode caractérisé par<br />

un processus de pression de fluide - microfracture - perméabilité et transport du fluide<br />

pendant le métamorphisme général dans la région de Kwademen. Cet épisode nous semble lié à<br />

52 qui présentent des critères de déformation rotationnelle.<br />

Etheridge et al. (1984) estiment que le processus de "crack-sea'" agit localement<br />

comme une pompe contrôlant la migration et par conséquent le transport par dissolution<br />

dans les fluides. Dans ce contexte, le développement de la schistosité par croissance de fibres<br />

est une conséquence naturelle de la déformation par excès de pression de fluide; cette forte


EIUDE S1RUCIURALE -99-<br />

pression peut promouvoir une microfracturation et une migration des fluides favorisant la<br />

formation de structures par dissolution-précipitation (les contraintes incrémentales étant<br />

contrôlées par des forces externes appliquées à la zone). Il semble donc que dans les zones où<br />

il y a transfert par solution et microfracturation , le développement de fibres (silicates)<br />

orientées joue un rôle important dans la formation d'une schistosité en contexte<br />

métamorphique de faible degré.<br />

En conclusion, nous retiendrons que la pression de fluide a été importante dans la<br />

région de Kwademen vue l'ampleur du réseau de fracture d'extension en "crack-seal". Ces<br />

fluides semblent très peu saturés car la remobilisation est assez faible; ceci conduit à des<br />

implications sur les concentrations minérales que nous discuterons plus tard.<br />

De l'aspect cinématique, il ressort que la croissance des fibres est incrémentale et<br />

globalement rotationnelle au cours de 82. le's sections étudiées, les structures plissées qui<br />

accompagnent parfois ces ouvertures (Kw14) et l'orientation de la plupart des fibres que<br />

nous avons observées même dans les filons de quartz horizontaux, suggèrent que les<br />

mouvements au cours du "crack-seal", comportent une composante subverticale (premiers<br />

incréments) et une composante horizontale tardive par rotation des axes de la déformation.<br />

1.2.3 • REGIME DE LA DEFORMATION<br />

La symétrie de fabrique constitue un élément essentiel dans l'analyse de la déformation<br />

finie. Cette symétrie est souvent utilisée pour déterminer le régime de déformation. Dans la<br />

région de Kwademen, la nature des formations (méta-volcanites et méta-pélites) et leurs<br />

transformations (importantes recristallisations) ne permettent pas d'utiliser certaines<br />

méthodes classiques telles que l'orientation préférentielle de réseau. Ces O.P.R. concernent<br />

essentiellement les minéraux déformés dans une matrice de ductilité équivalente; les<br />

exemples les plus connus sont: le quartz dans les granites et tectonites quartzitiques, et<br />

l'olivine dans les péridotites. Par contre il nous a été possible de trouver des échantillons<br />

(contenant des porphyroclastes) adaptés à l'étude des O.P.F. (orientations préférentielles de<br />

formes).<br />

Méthode<br />

L'étude des marqueurs rigides peut nous renseigner non seulement sur l'intensité de la<br />

déformation, mais aussi sur son régime. L'O.P.F. est généralement représentée par un<br />

histogramme de distribution de l'axe d'allongement des marqueurs (le plus grand Féret) en<br />

fonction d'une droite de référence (par exemple la trace du plan de cisaillement) (conf.<br />

Champenois 1989).<br />

Dans le cas d'une déformation rotationnelle, la vitesse de rotation d'un marqueur<br />

dépend de son rapport axial (Fernandez et aL, 1983). Dès lors, dans un système à deux (ou


ETUDE smUcnJRALE - 100-<br />

plusieurs) populations de marqueurs de rapports axiaux moyens différents, soumis à une<br />

déformation cisaillante, les axes principaux de chaque sous-fabrique ne sont pas confondus.<br />

La population possédant le plus grand rapport axial tournera moins vite. L'écart angulaire<br />

observable entre deux populations est, dans ces conditions, significatif d'une composante<br />

rotationnelle de la déformation et peut renseigner sur le sens de cisaillement (Bouchez et<br />

aL, 1986). L'utilisation de ce critère présente des restrictions que nous ne détaillerons pas<br />

dans notre étude qui est une application de méthodes de calcul sur des ,objets naturels dont il<br />

est pratiquement impossible (à l'état des connaissances actuelles) de déterminer avec<br />

précision les paramètres intervenus dans l'histoire de la déformation des roches.<br />

L'O.P.F. des populations de marqueurs sera utilisé, en cas de distribution<br />

dissymétrique par rapport au repère structural, comme indicatrice du sens de mouvement.<br />

Deux types de répartitions dissymétriques peuvent se présenter (conf. Champenois, 1989<br />

pour plus de détails):<br />

- le pic de la distribution (marquant le plan d'aplatissement) fait un angle avec la<br />

Iinéation (assimilée à la direction de transport), le mouvement se fait alors dans le sens du<br />

plan d'aplatissement vers la Iinéation.<br />

- le pic de la distribution est situé sur la Iinéation (les plans d'aplatissement et de<br />

cisaillement sont confondus), le sens du mouvement est alors indiqué par la dissymétrie de<br />

la distribution.<br />

L'O.P.F. des marqueurs de la déformation permet également de cerner les conditions<br />

sous lesquelles s'est déroulé un épisode de déformation. Nous discuterons simultanément des<br />

quatre facteurs dont dépendent l'O.P.F. d'un système (Ghosh et Ramberg 1976; Fernandez<br />

1978, 1981, 1982, 1984, 1987; IIdefonse 1987; Passhier 1987); ce sont:<br />

- le contraste de viscosité entre le marqueur et sa matrice;<br />

- la densité des marqueurs.<br />

- la forme de l'objet considéré;<br />

- le régime (rotationnel ou non) et le type (plane, constriction, aplatissement) de la<br />

déformation;<br />

Le contraste de ductilité et la densité des marqueurs sont deux paramètres dont<br />

l'importance est souvent soulignée mais ils sont difficilement quantifiables surtout dans le<br />

cadre d'études de cas géologiques naturels (Gay 1968, Le Théoff 1977) (in Champemois<br />

1989). Nous en discuterons alors à partir d'observations directes.<br />

Le paramètre de forme est directement accessible par le rapport axial des marqueurs<br />

(fig 20). Pour caractériser la forme des marqueurs, nous avons donc utilisé: - un<br />

paramètre de sphéricité (roundness) qui est un nombre sans unité, égal à un pour un cercle;<br />

roundness = P2 1 4"1t"S (p=périmètre; S=surface); - la taille de l'objet est déterminée<br />

par son plus grand axe (pius grand Féret).


E1lJDE STRUCTURAI.E - 102-<br />

fonction des contrastes rhéologiques entre les marqueurs et leur matrice et entre des<br />

marqueurs de nature différente.<br />

1.2.3.2 • Analyse des O.P.F.<br />

Quatre échantillons (R9, Kw76, Kw71 et Kw66) (tableau 1) prélevés dans les<br />

métavolcanites ont permis d'étudier le comportement des marqueurs rigides pendant la<br />

déformation majeure. Le choix de ces échantillons tient compte de l'emplacement par rapport<br />

aux perturbations des épisodes postérieurs et de la représentativité des objets à analyser.<br />

• Zones monophasées<br />

Les échantillons R9 et Kw66 (métabasaltes)- Les marqueurs utilisés sont des<br />

vacuoles cristallisées en quartz, épidote et calcite. Nous considérons que ces vacuoles se<br />

comportent comme des objets rigides dans une matrice moins compétente car des critères<br />

entre autres, tels que les ombres de pression soulignent cet aspect (conf. étude des zones<br />

abritées).<br />

Dans les sections parallèles à la Iinéation et perpendiculaire à la schistosité (XZ) (fig 21 A­<br />

B), la forme de ces objets est généralement variée (histogrammes des "roundness") avec<br />

une dominante des populations de forme elliptique. Selon la taille des objets, il y a une<br />

hétérogénéité de populations dont les rapports axiaux varient entre 2 et 7.5 dans R9 et entre<br />

1.5 et 5 dans Kw66 (histogrammes des tailles et des rapports axiaux). Malgré<br />

l'hétérogénéité de forme et de taille, les populations de ces vacuoles présentent une symétrie<br />

quasi-parfaite et s'organisent en zone sur le plan de schistosité parallèlement à la Iinéation.<br />

Ces critères sont ceux d'une déformation coaxiale. Dans les sections perpendiculaires à la<br />

Iinéation (YZ) , la présence de vacuoles à section plus ou moins circulaires (rapport axiaux<br />

compris entre 1 et 1.5) parmi les populations trapues, indique soit un faible taux de<br />

raccourcissement suivant "Z", soit un effet de "circular form" (Elliott 1970) (fig 22); les<br />

vacuoles très allongées (rapport axiaux entre 2.5 et 4.5) dans cette section, semblent<br />

provenir d'un effet de coalescence dû à la forte densité des marqueurs ou d'un effet de<br />

"narrow form" (Elliott op. cit.). L'observation directe montre en effet que certaines<br />

vacuoles sont coalescentes. Ces considérations devraient nous amener à minimiser davantage<br />

le rapport axial de l'ellipse de déformation sur cette section. Les histogrammes d'O.P.F<br />

montrent une symétrie parfaite dans la répartition en zone sur la trace du plan de<br />

schistosité dans R9; dans l'échantillon Kw66, la légère dissymétrie témoignerait d'une faible<br />

composante décrochante dextre (la section YZ est horizontale).


ElUDE SfRUC1lJRALE - 103-


E'lUDE STRUCTURALE -107 -<br />

L'échantillon Kw71 (métagabbro)- Les marqueurs analysés sont de nature variée<br />

(amphiboles, feldspaths et opaques) présentant des tailles et des formes diverses<br />

(histogrammes de roundness et de tailles) (fig 21). La fabrique de ces populations<br />

hétérogènes ne présente ni orientation préférentielle, ni dissymétrie. Cet échantillon est un<br />

gabbro. Les marqueurs utilisés semblent présenter un très faible contraste de viscosité;<br />

étant plus ou moins rigides, des effets d'interaction peuvent minimiser l'intensité de l'OPF.<br />

- Zones polyphasées<br />

L'échantillon Kw76· Les marqueurs analysés sont des opaques (Pyrite) à bords<br />

dentelles ou des cristaux en agrégats dispersés dans une matrice microlitique.<br />

Dans la section XZ, ces marqueurs constituent une population de forme plus ou moins<br />

homogène elliptique (fig. 21d); par contre, les tailles présentent plusieurs populations dont<br />

les rapports axiaux varient entre 2.5 et 5.5. La répartition en zone de l'O.P.F sur la trace du<br />

plan de schistosité montre une faible dissymétrie qui traduirait les manifestations d'une<br />

composante rotationnelle verticale.<br />

Dans la section YZ, la distribution des grands axes des marqueurs est symétrique par<br />

rapport à la trace du plan de schistosité et souligne l'aspect unidirectionnel de la déformation<br />

concentrée suivant l'orientation de la Iinéation.<br />

Discussion et conclusion à l'étude des O.P.F<br />

En général, sur les sections Xl, l'intensité de la déformation cisaillante est telle que le<br />

grand axe des porphyroclastes est parallèle à la Iinéation dans le plan de la schistosité. Le<br />

rapport axial moyen de l'ellipse (20) de déformation varie entre 2.5 et 3.5; le rapport<br />

axial moyen des marqueurs (forme) est compris entre 3 et 5.<br />

Les vacuoles ne peuvent cependant pas être considérées comme des marqueurs rigides<br />

qui ne répondent que par rotation passive à la déformation; elles peuvent donc changer de<br />

forme pour accommoder la déformation, auquel cas, le maximum de l'O.P.F. marquera<br />

toujours la direction "instantanée" de l'étirement quel que soit le type de déformation<br />

(lldefonse 1987). L'étude de la schistosité et des ombres de pression montre qu'il n'y a pas<br />

de reliques d'anciennes traces de déformation qui ont été gommées par la recristallisation.<br />

L'analyse des O.P.F. menée dans cette étude, présente donc une certaine crédibilité. Nous<br />

pouvons en conclure que les premiers incréments de la déformation 81 se sont produits dans<br />

un régime de déformation plutôt non rotationnelle bien que certaines sections YZ portent les<br />

traces de rotation tardive (dissymétrie).


E11.JDE STRUC11JRALE<br />

L'étude des O.P.F. ne nous renseigne cependant pas sur la forme et l'anisotropie<br />

initiales des marqueurs que nous venons d'analyser; ces paramètres ont bien sûr des<br />

implications sur les O.P.F. finies. Elliott (1970) a montré que sur une section (2D), pour<br />

une même ellipse de contrainte, on peut obtenir des ellipses de déformation finie variant des<br />

formes allongées aux formes circulaires; cette variation de forme est essentiellement<br />

fonction de l'orientation initiale par rapport aux contraintes (fig 22).<br />

01 e<br />

bl<br />

cl (f)<br />

Initial Strain Final<br />

Ellipses Ellipse Ellipses<br />

with<br />

-<br />

mwith -<br />

with -<br />

dl (f) with -<br />

-E:::)<br />

Narrow<br />

CD<br />

Pre-circle Broad<br />

- 0Circular<br />

8<br />

Post-circle'Broad<br />

Figure 111-22 : Formes finales d'ellipses (Final Ellipses) après application d'une<br />

contrainte constante sur des objets initialement elliptiques et orientés différemment par rapport à<br />

la contrainte. Déformation passive de marqueurs en deux dimensions (Elliott, 1970).<br />

Ces remarques nous amènent à considérer que le taux de déformation évalué par des<br />

chiffres a surtout une valeur relative, permettant néanmoins de discuter les mécanismes de<br />

la déformation El et éventuellement replacer cette déformation dans un contexte régional.<br />

2 - LA DEFORMATION SEMI-DUCTILE A CASSANTE - Evènement EII<br />

2.1 - LES FILONS DE QUARTZ<br />

Les filons de quartz sont très fréquents dans la région de Kwademen et se retrouvent<br />

dans toutes les formations. Ils sont souvent discontinus sous forme de bandes à quartz de 5 à<br />

10 cm d'épaisseur en moyenne, mais certains filons généralement verticaux, peuvent<br />

atteindre plus d'un mètre de puissance. Le manganèse est généralement associé au quartz.<br />

Ces filons apparemment orientés dans tous les sens, présentent statistiquement plusieurs<br />

familles de direction et de pendage (fig. 23).


E1UDE SfRUCIURALE - 109-<br />

Figure 111-23 : Bloc diagramme présentant la position des filons de quartz<br />

par rapport aux couloirs de déformation surimposée par 52.<br />

1: formation schisteuse; 2: quartz; 3: granodiorite. Exemple de Bavila (FB).<br />

- Les filons subhorizontaux, de direction E-W à N11 OOE sont perpendiculaires à Sm,<br />

horizontaux ou à pendage vers le NNE; les filons de puissance décimétrique, présentent du<br />

quartz et parfois de la tourmaline en fibres indiquant une croissance subverticale (fig. 2).<br />

Au microscope, le quartz en fibre n'est pas déformé; le débit sous forme de surfaces de<br />

fracture que l'on observe parfois dans les zones décapées parallèlement aux épontes de ces<br />

filons, peut être un effet d'anisotropie créée par les fibres de colmatage.<br />

- Les filons verticaux sont subparallèles à Sm et souvent broyés. Ils sont localisés soit<br />

dans les charnières de plis P2 (bourrage), soit dans des zones de cisaillement (FB). Les plus<br />

importants, de puissance métrique se retrouvent tout au long de FP, et présentent un quartz<br />

blanc-laiteux avec du manganèse en enduit dans les zones très broyées; ces filons jalonnent<br />

des bancs de quartzites. Par ailleurs, on trouve aussi de rares filons de direction ENE.<br />

- Le réseaux de filonnets d'orientation diverse, correspondrait aux ramifications de<br />

filons subhorizontaux et verticaux précédemment décrits.<br />

- Les microfentes que nous différencions des joints, ont des ouvertures millimétriques<br />

remplies de silice et de calcite; elles s'organisent en deux familles de direction et pendage: la<br />

famille de microfentes de direction NE-SW est subverticale; l'autre famille a une direction<br />

ENE-WSW et un pendage subhorizontal.


E1UDE S1RUC1URAI.E - III -<br />

Discussion sur la genèse des filons<br />

Nous discuterons de la genèse des filons de quartz de la region de Kwademen illustrée<br />

sur deux échantillons (Kw14 et KR10) présentant des stades différents d'apparition du<br />

réseau filonien (fig 24).<br />

Il ressort de nos observations que les principaux filons de quartz sont:<br />

- les filons verticaux suQparallèles à Sm, qui se forment dans des zones de friction:<br />

• filons de bourrage de charnière syn-P2;<br />

• filons parallèles à S2 et syn-S2.<br />

- les filons Qui recoupent Sm, qui se forment dans des zones d'extension:<br />

• filons subverticaux mais obliques en direction sur Sm;<br />

• filons subhorizontaux syn-P2.<br />

Notons toutefois que ces derniers peuvent se répartir en deux générations:<br />

1°/ les fentes-filons par tronçonnement de schistosité, pré-S2, souvent replissées;<br />

2°/ les filons non déformés.<br />

Nomenclature des filons de quartz<br />

Au Burkina Faso, on parle surtout de filons de quartz aurifère. Cela veut dire que ces<br />

structures occupent une place importante dans la prospection aurifère. Dans le but de<br />

"mettre un peut d'ordre" dans ce réseau de quartz filonien (à des fins de prospection), nous<br />

proposons une nomenclature relative de la position des filons par rapport à la schistosité<br />

régionale et non par rapport à l'orientation géographique et ainsi, étendre cette<br />

nomenclature à d'autres secteurs ayant le même contexte structural.<br />

Selon la classification de Hodgson (1989), Poulsen et Robert (1989), Robert (1990)<br />

et Sibson (1990), les filons de quartz de la région de Kwademen peuvent être classés en<br />

trois types principaux (fig 25).<br />

-Les veines parallèles à la schistosité (fig 24) = "shear veins" que nous<br />

retrouvons dans les couloirs de déformation souvent en bordure des bancs de quartzite dans<br />

FP. Dans FB où ils sont également fréquents, ils soulignent la trajectoire des zones<br />

surimposées par S2 avec une Iinéation d'étirement subverticale (déterminée dans<br />

l'encaissant - fig. 11), sont tronçonnés en lentilles (cf. fig IV.4). Nous ne retrouvons pas la 1<br />

même configuration de filon en "shear veins" telle que le décrivent les auteurs de la 1<br />

classification; néanmoins les critères de cisaillement contemporain de la cristallisation de 1<br />

sulfures dans une gangue siliceuse et la minéralisation en rubans délimités par S2 (cf. fig 'l'.•<br />

IV.8 et IV.7), nous rapprochent beaucoup plus du cas des "shear veins". •<br />

i'<br />

i<br />

1 1i


E1UDE S1RUcnJRALE -113 -<br />

dissymétriques, à axe également plongeant. Les plans axiaux des P3 sont verticaux et sont<br />

marqués dans certains couloirs par une schistosité de crénulation naissante. Les plans<br />

axiaux de direction N30 à N80oE, indiquent une vergence senestre.<br />

Discussion. S3 ne porte pas de Iinéation mais la géométrie des plis P3 à axes courbes<br />

fortement plongeant, montre que ces zones correspondent à des couloirs de cisaillement<br />

ductiles senestres (CDS) NE-SW observables uniquement dans FP. Les CDS semblent se<br />

conjuguer avec de rares couloirs étroits de directions subméridiennes en cisaillement<br />

dextre, mais alors non pénétratifs. Nous retiendrons de ces observations que l'événement EII<br />

s'est produit dans des conditions thermiques plus basses que El.<br />

2.3· LA DEFORMATION FRAGILE<br />

Nous faisons une étude détaillée de la fracturation à partir de plusieurs approches: ­<br />

une étude microtectonique permettant d'estimer le tenseur de contraintes et son évolution au<br />

cours de l'apparition successive des différentes familles de failles; - une étude par<br />

télédétection en utilisant les photographies aériennes afin d'élargir l'échelle d'observation et<br />

d'en dégager les directions principales des fractures relevées sur le terrain.<br />

2.3.1 - PHOTO-INTERPRETATION<br />

Nous avons analysé huit photographies aériennes à l'échelle du 1/50000 pour établir<br />

une carte linéamentaire de la région de Kwademen et des secteurs environnants (fig 26).<br />

Référence des photographies aériennes: (gauche --> droite) N°: [9917-9915-9914];<br />

[9732-9730-9729]; [9754-9756].<br />

a) Les principales directions Iinéamentaires<br />

Il ressort de la photo-interprétation, une répartition très irrégulière des linéaments<br />

et de leurs directions, à priori en fonction de la nature de l'encaissant. Deux familles<br />

principales de fracturation se dégagent:<br />

- La famille de direction NW-SE apparaît sur toutes les photos, sans distinction de la<br />

nature de l'encaissant. Néanmoins, elles sont mieux marquées en dehors des formations<br />

schisteuses.<br />

- La famille de direction NE-SW, très fréquente sur les séries schisteuses, est<br />

discontinue et s'estompe aux contacts des mOles de granitoïdes.<br />

b) Interprétation cinématique des linéaments<br />

Une observation minutieuse des relations entre la fracturation (linéaments) et les<br />

formations schisteuses permet de repérer des failles à rejets horizontaux (fig. 27).


ElUDE STRUCTURALE<br />

- 114-<br />

Figure 111-26 Carte linéamentaire de la région de Kwademen.


E'IUDE STRUCTURAlE -116 -<br />

- deux directions principales à composante décrochante dextre comprises l'une de N40<br />

à N7soE, l'autre entre N10S et N130oE.<br />

2.3.2 - ETUDE MICROTECTONIQUE CASSANTE<br />

a) Les données de terrain<br />

Les directions Iinéamentaires, établies par la télédétection, se retrouvent au sol dans la<br />

région de Kwademen. Nous décrirons les différents éléments de la fracturation (failles et<br />

joints); nous insisterons sur les failles permettant de mieux interpréter la cinématique de<br />

l'épisode semi-ductile à fragile.<br />

Les failles<br />

Les directions principales ont été mises en évidence par la rotation de la schistosité le<br />

long de surfaces matérialisant des plans de failles; nous nous sommes également servi des<br />

relations cartographiques (décalage de formations), des zones de broyage en tracés plus ou<br />

moins continus et des marqueurs biologiques de fractures (plantes hydrophiles), pour<br />

identifier certaines zones de failles.<br />

La carte de fracturation présente plusieurs directions de failles (fig 28).<br />

Les directions allant de E-W à NE-SW sont les mieux représentées et sont de sens<br />

dextre; nous les étudierons en détail puisqu'elles semblent les mieux structurées sur le<br />

terrain. Elles présentent une géométrie en "queue de cheval" à rejets hectométriques.<br />

La faille de Kwademen (fk) au Sud, est marquée par le décalage E-W des couches<br />

dans la Formation Pélitique et les métavolcanites de la Formation de Kwademen; la<br />

trajectoire de cette faille est sinueuse et se termine en "queue de cheval" dextre.<br />

La faille de Bavila (fb) au Nord; l'axe du décrochement a une direction moyenne<br />

N700E est surtout souligné sur le terrain par des crochons affectant les séries schisteuses<br />

de la Formation de Savila. Le prolongement SW de cette faille est très mal défini sur le<br />

terrain; cependant la présence nombreuses "failles parasites", suggère plutôt une<br />

terminaison en "queue de cheval".<br />

Des failles en écaillages, jalonnent également de manière discontinue les bords Est et<br />

Ouest de la formation FP; les contacts anormaux entre les couches marquent des mouvements<br />

de failles à composante inverse.<br />

La fracture de Batondo (fbt) NW-SE qui se suit sur plusieurs kilomètres, est<br />

soulignée par un cours d'eau à tracé rectiligne, jalonné de plantes "marqueurs biologiques"<br />

de points d'eau de profondeur (Ficus ou Figuiers dont les racines pivotantes recoupent les<br />

sources d'eau à des centaines de mètres de profondeurs); en général, la présence de ces<br />

végétaux sahéliens indique des fractures "ouvertes" gorgées d'eau dans les région de socle en<br />

milieu' fissuré.


ETUDE srnUCTURALE<br />

o<br />

Bavlla<br />

54mes<br />

max= 11<br />

-<br />

Figure 111-28 Carte structurale de<br />

formations birimiennes; (fb) = faille de Bavila,<br />

et (fk) = failles en queue de cheval.<br />

- 117-<br />

la région de Kwademen. Failles recoupant les<br />

(fk) = faille de Kwademen. (fbt) = faille de Batondo. (fb)<br />

1 i<br />

1<br />

1<br />

l f}<br />

t 1t<br />

1<br />

1<br />

1


E1UDE smUCIURALE - 119-<br />

-Etape 2: On considère le tenseur Ta (étape 1) comme référence avec des paramètres<br />

Phio, TetaO, gO et Ra; Ta est appliqué aux n plans choisis en modifiant les paramètres pour<br />

minimiser l'angle de déviation. Une nouvelle sélection s'effectue.<br />

-Etape 3: Le calcul des éléments (E, R, a1, a2, (3) caractéristiques du tenseur final T<br />

s'effectue à partir de la dernière sélection (étape 2).<br />

Le calcul des tenseurs de contraintes a été effectuée sur des miroirs de failles dont les<br />

stries sont conservées; nous avons utilisé les critères de sens de mouvement d'après Petit et<br />

al. (1983) et Petit (1987). Les failles mesurées tout au long de la Formation Pélitique<br />

(FP) où elles sont le mieux visibles, s'organisent autour d'une direction moyenne NE-SW.<br />

Pour déterminer le régime de déformation, nous avons pris pour référence la classification<br />

de Guiraud et al. (1989) (tableau 4).<br />

Les mesures de stries ont été regroupées en quatre (4) stations d'observations.<br />

Résultats<br />

Le traitement de données sur les différentes stations, met en évidence deux types de<br />

tenseurs, l'un compressif et l'autre distensif (fig. 29), représentant deux stades successifs<br />

qui marquent la formation des failles dans la région de Kwademen (tableau 4).<br />

STATION stade Nb falli. E R réalme 0' 1 0' 2 0' 3<br />

ST1 1 6190% SoS 0.8 4 150107 240101 338182<br />

2 9190% 2 0 0.9 10 185105 70178 276111<br />

ST2 1 - - - - - . -<br />

2 7180% 9 0 0.4 12 194139 05150 100104<br />

ST3 1 19180% SO 0.1 1 324106 233103 112183<br />

2 . - - - - - -<br />

ST4 1 10/70% SO 0.3 2 311112 219109 93175<br />

2 - - - - - - -<br />

Tableau 4 récapitulatif des tenseurs de contraintes calculés pour les deux<br />

stades: 1: compression (03 vertical); 2: distension et/ou décrochement (01 et/ou 02 verticaux);<br />

Nb falll.: nombre de failles / pourcentage des failles compatibles au tenseur calculé; E: écart<br />

moyen en degrés entre la position de la strie théorique (calculée) et celle des stries mesurées; R =<br />

02-03/01-03; les axes principaux des contraintes(01, 02 et (3) sont représentés par leur<br />

direction/plongement; le régime de déformation porte un numéro de référence à partir du tableau<br />

de classification des tenseurs de contraintes (représentation bidimensionnelle).


E1lJDE STRUCTURALE<br />

5T3<br />

ST2<br />

§A ",.<br />

- 120-<br />

Compression<br />

Extension<br />

Figure 111-29: Carte structurale de la reglon de Kwademen. Tenseurs moyens:<br />

compressIon (01); extensIon (03); stéréogrammes des failles analysées + axes principaux<br />

du tenseur de contraintes: carré plein [1]: 0 1; cercle plein [3]: 0 3; triangle plein [2]: 0 2.<br />

2


E1UDE STRUCTURALE<br />

2.3.3 - INTERPRETATIONS<br />

- 122-<br />

Généralités sur la genèse et l'évolution des failles en queue de cheval<br />

La géométrie des fractures sur les roches permet d'établir des hypothèses<br />

d'interprétation sur l'origine et l'évolution de ces fractures. Les travaux de Granier (1985)<br />

montrent que: -les failles apparaissent en général lors d'un cisaillement le long de plans<br />

préexistants qui peuvent être une importante fracturation Goints, anciennes failles) ou des<br />

microfissures (pores, limites de grains); l'intensité et la direction de contrainte sont<br />

perturbées et des fissures apparaissent parallèlement au 0'1 local; -ce cisaillement entraîne<br />

la formation de trajectoires moyennes de fentes en échelons qui rendent la roche moins<br />

résistante et favorise la propagation de la faille; -la géométrie des fractures en "queues de<br />

cheval" amortie les mouvements de la faille et favorise la formation de failles régionales par<br />

un système de relais. D'autres auteurs (Byerlee, 1967; Masure, 1970), travaillant sur la<br />

fracturation des roches, ont également montré qu'au-dessous d'un certain seuil de pression,<br />

des fissures préexistantes peuvent être facilement réactivées et conduire à la formation de<br />

nouvelles fractures.<br />

- Cas de la région de Kwademen<br />

Le stade en compression et la formation des joints NW-SE<br />

Le calcul du tenseur de contraintes indique qu'à la fin de la déformation semi-ductile en<br />

cisaillement décrochant senestre (CDS), la région de Kwademen était soumise à une<br />

compression NW-SE avec 0'1 horizontal. Le système de fractures parallèles à fbt de<br />

direction NW-SE, peut correspondre à des fissures apparues avec 0'1 qui se sont<br />

progressivement amplifiées pour donner, à l'actuel, des zones cataclasées et des failles<br />

conjuguées dextre - senestre.<br />

Les structures préexistantes<br />

La déformation semi-ductile (EII1) en cisaillement senestre (CDS) est caractérisée<br />

par des plans de glissement verticaux de direction moyenne NE-SW. Les trajectoires<br />

régionales de ces plans de glissement, sont parallèles aux failles fb et fk, suggérant une<br />

réutilisation par ces dernières.<br />

Evolution schématique de la fracturation<br />

La déformation ductile (El) syn-métamorphique a créé une anisotropie régionale NE­<br />

SW. La déformation fragile (EII) succède à l'événement (El) lors de la compression NW-SE<br />

soulignée par les failles inverses de direction subparallèles à la schistosité régionale.


En.JDE STRUCTURALE<br />

w<br />

A<br />

B<br />

- 123-<br />

Figure 111-30 : Hypothèse sur la genèse et l'évolution des failles. A: Phase<br />

compressive: formation des fissures parallèles à (J 1; B: Phase distensive:1 : apparition de fentes<br />

en échelon; 2 : formation des failles en queue de cheval; 3 : connection des failles en relais et<br />

formation des failles régionales. .<br />

En admettant que les formations de la région de Kwademen aient été soumises à des<br />

déformations allant du contexte semi-ductile au contexte fragile sous les mêmes contraintes,<br />

on peut suggérer "évolution suivante (fig.3DNB):<br />

i<br />

1<br />

1 f<br />

i<br />

1 f<br />

f<br />

1<br />

1<br />

1 !<br />

1<br />

1


E'IUDE STRUC11.JRAIE - 124-<br />

AI dans des conditions plus fragiles, des fissures (joints?) apparaissent<br />

parallèlement à 01 (perpendiculairement aux failles inverses NNE-SSW) et jouent le rôle<br />

de fentes de tension.<br />

BI la phase distensive E-W en décrochement prend le relais et se forment les failles<br />

dextres (type fb et fk) ENE-WSW qui vont se propager avec amortissement (queue de<br />

cheval).<br />

Dans ce schéma, les fractures qui leur sont perpendiculaires (type fbt) correspondent<br />

à des ouvertures de tension comme cela est généralement le cas dans ce type de déformation<br />

(Granier, 1985).<br />

Remargue: les diaclases qui s'organisent en zone autour de la direction E-W<br />

s'accommoderaient bien avec la phase distensive (03 horizontal). Ceci laisse penser que ces<br />

fractures sont apparues tardivement par rapport aux failles.<br />

2.3.4 • La fracturation à l'échelle régionale<br />

La rosace des directions des failles repérées par télédétection, présente des directions<br />

conjuguées dextres - senestres respectivement NE-SW et NW-SE; il y a une parfaite<br />

corrélation entre la direction commune (dextre-senestre) autour de N1300E et celle de 01<br />

déterminé par le calcul du tenseur de contraintes (fig. 31). L'étalement des directions<br />

dextres est sans doute lié à l'allure en queue de cheval de ces failles reconnues sur le terrain.<br />

Cette concordance entre les observations de terrain, l'étude microtectonique et le traitement<br />

par télédétection, suggère que:<br />

1°) les linéaments reconnus ont une signification et représentent réellement les<br />

directions des failles et autres fractures;<br />

2°) l'essentiel de cette fracturation est apparu au cours de la compression NW-SE<br />

suivie de la distension E-W en décrochement dextre. Nous pouvons donc dire que les failles<br />

en queue de cheval ont un caractère régional et l'aspect discontinu des linéaments suggère que<br />

ces failles constituent un système en relais (cf. fig 1-3) et se retrouvent à l'échelle du<br />

Craton Ouest-Africain:<br />

-dans la ceinture de Boromo-Goren, Feybesse et al. (1989) M.F. Ouédraogo (1989)<br />

ont décrit des directions régionales NE-SW de failles dextres sinueuses (03) qui coïncident<br />

avec les failles en queue de cheval de la région de Kwademen.<br />

-des failles dextres NE-SW ont été également décrites en Côte d'Ivoire et interprétées<br />

comme un épisode post-décrochements senestres-subméridiens (Vidal, 1987); ce même<br />

auteur décrit des fractures NW-SE à l'échelle de la Côte d'Ivoire, présentant parfois des<br />

mouvements dextres ou senestres et présentant les caractéristiques des fractures du type fbt<br />

de la région de Kwademen.


ElUDE STRUC1URAIE -126-<br />

C • LA REGION DE KWADEMEN DANS LE CONTEXTE TECTONIQUE DE LA<br />

1 - LA REGION DE PERKOA<br />

CEINTURE DE BOROMO • GOREN<br />

Deux ensembles pétrographiques sont généralement distingués dans les séries<br />

birimiennes de Perkoa (Napon, 1988):<br />

- un ensemble volcanique constitué de brèches andésitiques et d'andésites<br />

métamorphisées, incluant des méta-basaltes et méta-dacites (rares);<br />

- un ensemble volcano-sédimentaire fortement altéré avec des épiclastites fines, à<br />

graphite ou manganèse, des sédiments pélitiques ou grauwackeux transformés en schistes,<br />

des intercalations de quartzites d'origine détritique ou chimique avec ou sans manganèse.<br />

Ces ensembles lithologiques sont semblables à ceux de la région de Kwademen<br />

respectivement FK (formation à dominante de méta-volcanites) et FP (formation à<br />

dominante de méta-sédiments). Nos observations ont porté sur trois stations; des coupes<br />

structurales ont été effectuées d'Ouest en Est, à travers les collines du village de Perkoa et<br />

plus au Nord, sur les collines de Guido (fig. 32).<br />

Dans le gîte de Perkoa, les formations sont minéralisées en pyrite, sphalérite,<br />

pyrrhotite, magnétite, galène et ont fait l'objet d'une étude géologique par sondage (Napon,<br />

1988). A partir des échantillons orientés des sondages recoupant ces formations, nous avons<br />

effectué des analyses de l'anisotropie de susceptibilité magnétique (ASM) afin de comparer<br />

l'attitude des structures planaires et linéaires en profondeur, avec celles de la surface.<br />

1.1 • LE VILLAGE DE PERKOA<br />

STRUCTURES REGIONALES<br />

L'inversion de relief caractérise cette zone où les formations volcano-sédimentaires<br />

(formations pélitiques FP) sont marquées par un alignement de collines depuis l'Est du<br />

village de Perkoa jusqu'au Nord dans les collines de Guido. Elles sont constituées d'une<br />

alternance de schistes et méta-volcanites subverticaux de direction NE-SW. La schistosité<br />

régionale (Sm) porte une linéation d'allongement (L1) plongeante vers le NE et des plis<br />

(P1) d'axe plongeant de 50 0 vers le NE. Des couloirs de cisaillement senestres étroits (10 à<br />

20m) de direction ENE-WSW et présentant des plis asymétriques à axes subverticaux,<br />

recoupent ces formations. Les conditions d'affleurement ne permettent pas de décrire avec<br />

précision la cinématique dans ces couloirs mais le mouvement senestre est interprété à<br />

partir des décalages cartographiques "souples" des formations schisteuses (collines). La<br />

fréquence de ces couloirs est également difficile à établir car un seul a pu être mis en<br />

évidence.


ElUDE STRUCTURAlE - 129-<br />

1.2 • LES COLLINES DE GUIDO<br />

Les collines de Guido constituent le prolongement NE des formations du village de<br />

Perkoa (fig 32). Les coupes ont été levées sur des collines composées essentiellement de<br />

faciès lités altérés de teinte jaune, marron, violet. A l'Est de la coupe, les affleurements de<br />

roches saines montrent, une alternance de niveaux décimétriques grauwackeux à<br />

phénocristaux de feldspath et de niveaux chloriteux; les séquences à grain fin sont des<br />

schistes carbonatés (méta-siltites). A l'échelle de la coupe, on a une alternance de schistes<br />

sériciteux et de schistes chloriteux plus ou moins altérés. Ces formations montrent une<br />

schistosité régionale (Sm) orientée NE-SW et présentent un boudinage que soulignent les<br />

bancs de quartzite enfumé.<br />

Les plis P2 forment des plis décamétriques, disharmoniques à axes plongeants de 45 à<br />

50 0 vers le NE (fig 33C).<br />

Les couloirs de cisaillement ductile sénestre (CDS) sont ici bien représentés avec une<br />

direction principale N20 pour laquelle l'intensité de la déformation est plus forte (fig 33D).<br />

Les couloirs cisaillants N70 (Village de Perkoa) ont ici une fréquence de plusieurs dizaines<br />

de mètres et sont clairement soulignés par des plis P3 décimétriques à axes plongeant de 65 0<br />

vers le NE (sommet de la colline). La Iinéation L3 associée à ces couloirs correspond soit à<br />

une linéation d'intersection Sm-S3 plongeant d'environ 70 0 vers le NE, soit une Iinéation<br />

d'étirement horizontale de plus en plus marquée en se rapprochant du couloir principal; ce<br />

dernier type est souligné par l'étirement et le tronçonnement de phénocristaux de feldspath<br />

dans les grauwackes, parallèlement aux axes de microplis (P3) coniques parfois en éventail,<br />

sans schistosité (Est de la coupe).<br />

Le couloir dit "principal" est donc marqué par une crénulation horizontale qui affecte<br />

les microplis P2 (fig 33B); le sens du mouvement (senestre) est donné par les petites<br />

fentes obliques (critères de Riedel (Petit et al. 1983)) ou des surfaces de glissement (fig.<br />

33A) comparables aux plans CIS de Berthé et al. (1979).<br />

1.3 • LE GITE DE PERKOA<br />

Le gisement d'amas sulfuré de Perkoa est constitué d'une série lithostratigraphique de<br />

méta-volcanites et méta-sédiments en contact avec une diorite quartzique; le niveau porteur<br />

des minéralisations est fortement transformé par métamorphisme et hydrothermalisme<br />

(Napon, 1988). La schistosité régionale (Sm) orientée N60 avec un pendage de 80 0 vers le<br />

NW en surface aurait la même orientation en profondeur (Napon, 1988; Ouédraogo, 1989).<br />

Nous présentons ici, les résultats obtenus par analyse de l'anisotropie de la susceptibilité<br />

magnétique (ASM) afin de donner une idée de la position des éléments linéaires et planaires<br />

le long du sondage PS48 qui recoupe le niveau minéralisé. La position spatiale de l'ellipsoïde<br />

de susceptibilité magnétique peut nous renseigner sur les structures planaires et linéaires


E1UDE SfRUCTURALE - 130-<br />

et sur la valeur de l'étirement maximal au niveau des minéralisations sulfurées, pendant la<br />

déformation. Nous discuterons enfin sur l'allure probable de l'amas sulfuré et son extension.<br />

Les sondages ont été réalisés par la société Penarroya et le BUMIGEB (Projet Perkoa,<br />

1985) et l'échantillonnage a été effectué à tous les 100m le long du sondage PS48 sur des<br />

carottes orientées replacées dans le référentiel géographique.<br />

a) Données de terrain<br />

Nous conservons la terminologie employée par le Projet Perkoa pour la description<br />

lithologique et classons les différents faciès en deux groupes principaux constituant<br />

l'encaissant du corps intrusif (diorite quartzique), affectés par la schistosité régionale NE­<br />

SW subverticale qui se confond ici avec le litage stratigraphique:<br />

c<br />

--- --<br />

Figure 111-34 : Structures de cisaillement (PS48/281.2) Gîte de Perkoa. Lai:<br />

linéalion minérale; c: plan de cisaillement; Sm: schislosilé régionale. Noter les plis à axes courbe.<br />

/<br />

s


E1UDE STRUClURALE<br />

Résultats<br />

- 132-<br />

Susceptibilité moyenne des échantillons • rôle des minéralisations sulfurées<br />

Les analyses sont effectuées sur des faciès hétérogènes (méta-pélites et méta-volcanites).<br />

Cependant, la susceptibilité magnétique présente des valeurs croissantes le long du sondage<br />

vers l'amas sulfuré (tableau 6); elles sont très élevées dans la zone à minéralisation<br />

disséminée (site PS48/409) et appréciables dans les zones très déformées remobilisant des<br />

sulfures telles que les zones polyphasées où ces minéraux soulignent les plans de<br />

cisaillement (site PS48/281.2); dans les zones broyées avec peu de remobilisation de<br />

sulfures (site PS48/242.5), les valeurs sont plus faibles.<br />

La susceptibilité magnétique du gîte de Perkoa est donc liée au degré de minéralisation<br />

en sulfures. Lépine (1989) a montré que la pyrrhotite est le principal porteur de<br />

l'aimantation dans ce type de faciès.<br />

L'étude des minéralisations de l'amas sulfuré du gîte de Perkoa (Napon, 1988) a mis<br />

en évidence que la pyrrhotite apparaît durant le métamorphisme régional et proviendrait de<br />

la transformation lors du métamorphisme prograde de la pyrite primaire, que l'on retrouve<br />

dans la minéralisation disséminée ou en exsolutions (parfois orientées). D'après le schéma<br />

de l'évolution du métamorphisme proposé par Napon (opt.cit.), les minéraux ferreux tels<br />

que la pyrite, la pyrrhotite, les spinelles zincifères, la magnétite, l'hématite, etc..., sont<br />

syn-métamorphiques; ce sont des minéraux ferromagnétiques d'après la classification en<br />

fonction de l'état magnétique (Rochette, 1983).<br />

L'anisotropie de la susceptibilité magnétique (ASM)<br />

Le taux d'anisotropie totale P = [(Kmax/Kmin)-1 ]*1 00 varie normalement en<br />

fonction de l'intensité de la déformation. Ici, (tableau) les valeurs sont très variables,<br />

soulignant soit l'hétérogénéité de la déformation, soit une variation liée au pourcentage de<br />

sulfures dans la roche.<br />

Le niveau supérieur du sondage<br />

Le site PS48/107 (lave intrusive) présente une anisotropie linéaire (2.5%)<br />

dominante horizontale différente de l'orientation de l'étirement dans le site mais portée<br />

cependant par un plan subparallèle à la schistosité régionale (NE-SW subverticale). Cette<br />

lave qui ne contient presque pas de minéralisation, montre un paramagnétisme avec un taux<br />

d'anisotropie relativement faible (p=4%) dO probablement à des silicates ferromagnésiens;<br />

ceci fait penser à une anisotropie purement magnétocristalline acquise pendant la mise en<br />

place.


ETUDE SIRUCTURAIE -136-<br />

des structures linéaires et planaires entre l'encaissant et ce pluton fait ainsi penser à une<br />

mise en place syntectonique de ce dernier; la déformation à l'état solide suggère alors une<br />

continuité tectonique incluant la mise en place.<br />

Les plans d'ASM et les plans mesurés sur le terrain sont en général identiques; de<br />

même, la Iinéation d'ASM correspond parfaitement à celle déterminée sur le terrain (fig<br />

36). Ceci montre l'intérêt que présente cette méthode, notamment dans le cas où on a des<br />

éléments ferromagnétiques tels que la pyrrhotite.<br />

Conclusion à l'étude de la susceptibilité magnétique<br />

L'ASM et les structures directement observées dans les sites, montrent que la<br />

schistosité régionale (Sm) est un plan d'aplatissement NE-SW subvertical qui porte une<br />

Iinéation d'étirement vertical. Sm est en général simple et s'exprime sous forme de<br />

structures piano-linéaires alors que dans les zones de cisaillement, elle est plus ou moins<br />

composite et la structure est Iinéo-planaire. La présence de plis à axes courbes (plis en<br />

fourreau probables) et des formes sigmoïdes soulignent un cisaillement progressif<br />

remobilisant les minéralisations sulfurées au cours des incréments.<br />

Les zones fracturées traversées par le sondage PS48 semblent remobiliser très peu<br />

les minéralisations sulfurées.<br />

Régionalement, la schistosité Sm est parallèle à SO ou plan axial de plis sub­<br />

isoclinaux. Dans le gîte de Perkoa, elle présente les mêmes caractères; ceci nous permet de<br />

poser les hypothèses suivantes concernant l'extension possible du gisement:<br />

L'amas sulfuré délimité à partir des données de sondages (fig 37), montre une forme à<br />

grand axe très plongeant vers le NE; cette forme en lentille est compatible avec l'étirement<br />

maximal déterminé par les ASM. Ce gisement distal (plissé isoclinalement ?) est<br />

vraisemblablement tronçonné verticalement. Les réserves exploitables pourraient alors<br />

avoir une extension en profondeur sous formes d'autres lentilles.<br />

Discussion sur l'étude des structures dans la région de Perkoa<br />

La schistosité régionale (Sm) a une évolution tectonométamorphique semblable à<br />

l'événement El décrit dans la région de Kwademen. Certaines microstructures telles que les<br />

"crack seal" (filons de quartz) n'ont pas été observés dans les stations étudiées; néanmoins,<br />

le style de la déformation est comparable:<br />

-La première surface tectonique S1 porte une Iinéation d'étirement (L1) plongeante<br />

vers le NE parallèlement aux axes de plis P1. L'observation au microscope des ombres de<br />

pression (L1) montre le caractère irrotationnel de cet épisode. Localement, dans les<br />

couloirs de cisaillement (S2) (gîte de Perkoa) on a des critères de rotation.<br />

-Les plis P2 décamétriques ont également des axes plongeant vers le NE.


ElUDE SIRUCTURALE -138-<br />

-L'étude des collines de Guido a surtout permis de situer les décrochements senestres<br />

(CDS) par rapport à la schistosité régionale Sm. Affectant les plis P2, les CDS créent des<br />

plis P3 réduits à une crénulation dans les zones à plus forte intensité et développent parfois<br />

une troisième surface S3 verticale et une Iinéation d'étirement horizontale parfois sous<br />

forme de stries. On a un gradient de la déformation croissant sur une centaine de mètres vers<br />

le couloir principal (subméridien) à l'Est des collines.<br />

2 - LA REGION DE POURA<br />

Nos observations ont porté sur trois localités situées autour du village de Poura. La<br />

carte géologique (fig 38) établie par le syndicat BUVOGMI-BRGM (1983) présente deux<br />

groupes lithostratigraphique en fonction des secteurs:<br />

-à l'Ouest, le secteur de Balago et Poura-carrière, comprenant des séquences<br />

volcaniques et des niveaux gréso-conglomératiques à pendage fort dont le granoclassement<br />

observé dans les deux localités donne une polarité à priori inverse. La schistosité régionale<br />

N40. 75 à 80E porte une linéation subverticale soulignée par l'allongement des galets du<br />

conglomérat. Dans la carrière de Poura, une fine schistosité de fracture post-date la<br />

schistosité régionale; elle apparaît localement en plan axial de plis aigus P2. Des failles N-S<br />

à N150 subverticales recoupent ces formations et des plis d'entraînement associés indiquent<br />

un jeu à composante dextre. Enfin, on a parfois une schistosité frustre de type fracture<br />

N150 subverticale et un plissement ouvert métrique à décamétrique d'axe peu plongeant qui<br />

reprend les structures décrites précédemment.<br />

-à l'Est, le secteur de Loraboué se compose de métalaves acides à basiques recoupées<br />

par des filons de gabbro. La coupe que nous y avons effectuée, montre un regroupement de<br />

faciès semblables à ceux de la formation de Bavila (FB) de la région de Kwademen. La<br />

polarité établie sur les pillows lavas à l'Ouest de la coupe et d'autres observations à l'Est,<br />

permet d'interpréter cette région comme une structure majeure antiforme à axe très<br />

plongeant. Dans tous les cas, la schistosité régionale N10 à N20, porte une Iinéation<br />

d'allongement fortement plongeante (80°) vers le Sud. A l'Est, la coupe passe part une zone<br />

où la schistosité régionale est replissée en plis asymétriques subverticaux en "Z"<br />

hectométriques (en mouvement dextre subméridien à NW-SE) délimitant un couloir mal<br />

défini cartographiquement.


E11JDE srnUCTURAIE<br />

- 139-<br />

Figure 1·4 : Ceinture blrJmlenne de Boromo-Goren.<br />

Figure 111·38 : Schéma géologique de la région de Poura. (modifiée d'après la<br />

carle du BRGM). 1: quartzite: 2: formations tuffacées; 3: hydrothermalite; 4: dacite et basalte;<br />

5: andésite; 6: roches ultra basiques; 7: gabbro; 8: granitoïdes.


E'lUDE SfRUCTURAIE -140-<br />

La déformation finie<br />

L'analyse de la déformation finie a été effectuée sur les micro-conglomérats des<br />

secteurs de Poura-carrière (KR81, Pou1) et 8alago (sondage 85/56.3) (tab/. 3). Des<br />

mesures complémentaires ont été effectuées directement sur des brèches du secteur de<br />

Loraboué (L04).<br />

L'ellipsoïde de déformation est de type plane; au contraire, on note de la constriction<br />

dans les conglomérat de Poura. La valeur de l'intensité moyenne (DR paramètre d'intensité<br />

de Ramsay; cf. 3ème partie) varie autour de 1.<br />

L'étude de l'OPF contribue à "estimation du régime de la déformation et nous<br />

présentons ici les résultats obtenus sur un échantillon sélectionné (KR81).<br />

Plusieurs sections de roche ont été analysées en lame mince et les données sont<br />

regroupées pour deux types de marqueurs à compétence inégale: amandes de quartzites d'une<br />

part, et divers fragments "mous" d'autre part.<br />

Dans les sections XZ (parallèles à la linéation d'allongement):<br />

- les amandes de quartzites (KR81 Q) ont un comportement rigide et présentent des<br />

formes sub-circulaires à allongées (l'indice de sphéricité = 1.5 < ROS; cf. 3ème partie);<br />

leur taille est plutôt homogène (histogrammes TAILLE) (fig. 39a).<br />

- les fragments divers (KR81 V) ont un comportement passif dans la déformation et<br />

sont très étirés; ils ont des formes elliptiques et des tailles plus ou moins égales<br />

(histogrammes) (fig. 39b).<br />

Les grands axes de ces objets (rigides et passifs), sont orientés en zone autour du plan<br />

de schistosité majeure et sont parallèles à la Iinéation d'allongement. Sur les histogrammes<br />

d'orientation, de légères asymétries, contradictoires entre les éléments rigides (KR81 Q­<br />

OALOXZ) et les éléments passifs (KR81 V-OALOXZ), suggèrent deux sens conjugués en<br />

régime de déformation coaxiale,<br />

Dans les sections YZ (perpendiculaires à la Iinéation d'allongement), indépendamment<br />

de leur rhéologie, il n'y a pratiquement pas d'orientation préférentielle des grands axes des<br />

objets (histogramme d'orientation des grands axes en prenant en compte la longueur des<br />

axes: OALO).<br />

Conclusion à l'étude de la déformation finie<br />

L'orientation préférentielle de forme (OPF) dans les sections XZ et YZ suggère une<br />

déformation globalement non rotationnelle. Les résultats obtenus sur les échantillons P1 et<br />

85/56 sont également compatibles avec cette conclusion bien qu'ils proviennent de zones<br />

parfois très perturbées par la fracturation post Sm (Pou1).


ETUDE STRUC1URALE - 141 -<br />

Figure 111-39a : Histogrammes des paramètres calculés (KR810XZ). RDS:<br />

roundness (= indice de sphéricité); TAILLE: longueur du plus grand axe (pixel); OALO: orientation<br />

du plus grand axe en tenant compte de la longueur (taille); PO P: population sur la secrtion<br />

correspondante.


E1l.JDE STRUcnJRALE - 143-<br />

La schistosité régionale (Sm) NE-SW subverticale dans la région de Poura, marque un<br />

plan d'aplatissement NE-SW; cet épisode est surtout caractérisé par un étirement<br />

subvertical à fortement plongeant vers le SW et subparallèle aux axes des macro-plis.<br />

Discussion La schistosité régionale présente les mêmes caractéristiques tectono­<br />

métamorphiques que Sm de la région de Kwademen. Par contre, nous n'avons pas retrouvé les<br />

décrochements senestres (CDS) beaucoup plus fréquents dans la partie médiane de la<br />

ceinture de Boromo-Goren.<br />

3 • LA REGION DE ZAM<br />

La station d'observation se situe au Nord du village de Zam (fig 38) où affleurent<br />

uniquement de méta-grès conglomératiques à galets de granitoïdes; Le litage primaire est<br />

souligné par l'alternance grès-conglomérats. Dans cette formation les biotites vertes du<br />

métamorphisme soulignent le rubanement microscopique à lits de quartz-feldspaths et<br />

biotites. De rares micas blancs parfois kinkés, sont orientés comme les biotites dans le plan<br />

de la schistosité ou sont parfois sécants sur celle-ci. En section YZ on note une orientation<br />

préférentielle de certaines biotites fortement oblique sur S1 qui suggère une autre direction<br />

de schistosité (discrète).<br />

La schistosité régionale est N70. 80N porte une linéation verticale, minérale (quartz<br />

+ biotite) ou d'allongement des galets. Le tronçonnement avec remplissage de fibres de<br />

quartz des fentes sub-horizontales de ces galets suggère une extension verticale.<br />

La déformation finie<br />

L'analyse de la déformation finie effectuées sur les feldspaths de la matrice méta·<br />

gréseuse des conglomérats (Z2) et sur tous les minéraux des métagrès (Z1) (méthode de<br />

Fry), indique des ellipsoïdes de déformation biaxiaux ou aplatis (tableau). L'orientation<br />

préférentielle de forme (OPF) des minéraux montre des critères de déformation<br />

irrotationnelle (fig 40).<br />

Discussion L'étude du secteur de Zam a pour but de comparer des structures d'échelle<br />

régionale dans la ceinture de Boromo-Goren.<br />

Du point de vue de la déformation, S1 présente ici des similitudes avec Sm de<br />

Kwademen, notamment le boudinage dans la schistosité, l'apparition de fentes à quartz<br />

orientées perpendiculairement à la Iinéation d'allongement, soulignant une direction<br />

d'extension subverticale. Par contre, cette déformation a lieu durant un métamorphisme<br />

plus élevé (proche de du faciès amphibolite) que dans la station de Kwademen. Notons que<br />

cette zone est bordée de granitoïdes syn à post-tectoniques (Ouédraogo. 1975) qui<br />

pourraient être responsable de ce fort degré.


ElUDE STRUCTURALE - 145-<br />

4 - QUELQUES GRANITES LE LONG DE LA CEINTURE DE BOROMO-GOREN<br />

Dans cette partie nous présentons une étude succincte de trois granites situés le long<br />

de la ceinture birimienne de Boromo-Goren. Les granites de Kyon et de Ralo ont été datés<br />

(méthode Rb-Sr). Nous insistons essentiellement sur l'analyse du taux de déformation dont<br />

les données sont regroupées dans le tableau ci-joint.<br />

4.1 - Le granite de Kyon<br />

Le granite de Kyon est situé à une vingtaine de kilomètres au nord de la région de<br />

Kwademen; il est reconnu sur plus d'une dizaine de kilomètres et recoupe aussi bien<br />

l'ensemble volcanique que l'ensemble volcano-sédimentaire(analogues aux formations<br />

métamorphiques de Kwademen) qu'il métamorphise (Napon, 1988). La station d'étude,<br />

plusieurs centaines de m2, est située au Nord du village de Kyon (piste Kyon - Perkoa) (cf.<br />

fig. 11-7). C'est un massif rose, folié et recoupé par des filons aplitiques de même<br />

minéralogie que le granite, de direction NNE à NE.<br />

4.1.1 - Macrostructures<br />

Le granite de Kyon, déformé à l'état solide, présente une fabrique de forme soulignée<br />

par l'allongement des cristaux de quartz; elle est plus ou moins conforme avec la schistosité<br />

régionale (Sm) de l'encaissant qui est en moyenne N70 verticale; la Iinéation d'allongement<br />

dans le granite, plonge d'environ 45 0 vers le NE. Des couloirs cisaillant décimétriques,<br />

laminés affectent le massif. Selon l'orientation, le sens du mouvement et le degré de<br />

propagation, on peut distinguer plusieurs types de couloirs:<br />

a) • Les couloirs principaux d'extension hectométrique, réutilisant parfois les plans<br />

des filons aplitiques, ont des directions courbes de N70 à N20 0 E; la virgation de la foliation<br />

le long de ces couloirs, indique une composante senestre (fig. 41).<br />

b) - Les couloirs secondaires, discontinus, montrent une intensité de déformation<br />

plus faible que les précédentes (l'estimation de l'intensité de déformation est faite par<br />

rapport au degré de mylonitisation apparent). Ces couloirs sont répartis selon deux<br />

directions conjuguées: N50 0 E senestre et N150 0 E dextre. Certains couloirs discontinus sont<br />

des shear-zones potentielles soulignées par des fentes en échelon réparties en moyenne selon<br />

la direction N150 0 E (fig. 41).<br />

Une famille de fractures N130 0 E subverticale post-date ces couloirs mylonitiques.


E11.JDE STRUC11JRALE<br />

4.1.3 - Analyse de la déformation finie<br />

Dans les couloirs mylonitiques, la Iinéation n'est pas évidente à définir. A l'échelle de<br />

l'affleurement ou de l'échantillon, des sections perpendiculaires (horizontales et verticales)<br />

dans ces zones, montrent sensiblement le même rapport axial sur les phénocristaux de<br />

quartz (k = 0.01). Le débit est en feuillets (S>L). Ces critères sont ceux d'une déformation<br />

par aplatissement. La linéation d'allongement indiquant des conditions constrictives (k > 2),<br />

est mieux marquée en dehors des zones mylonitisées.<br />

Discussion et conclusion à l'étude du granite de Kyon<br />

D'après les travaux de Mitra (1978), Simpson (1985) (in Gapais, 1989) les<br />

structures et microstructures décrites dans cette zone, sont classiquement observées dans<br />

les faciès schistes verts et selon Voil (1976) ils apparaissent représentatifs des domaines<br />

transitoires entre comportement superficiel fragile et comportement ductile de la croûte<br />

granitique.<br />

A l'échelle du secteur étudié, il apparait donc un modèle de déformation continue dont<br />

les derniers incréments synmétamorphiques le sont par aplatissement (forme de l'ellipsoïde<br />

de déformation et caractère synchrone des familles conjuguées de couloirs à composante<br />

cisailiante senestre et dextre).<br />

Dans le contexte régional, ce granite est anté déformation semi-ductile EII1 (CDS);<br />

la déformation fragile EII2 qui l'affecte tardivement est soulignée essentiellement par les<br />

plans de cassures N130 0 E connues dans la région de Kwademen. Il est alors raison,nable de<br />

situer la mise en place du granite de Kyon (cisaillé à froid) dans le cadre de la déformation<br />

ductile El (schistosité régionale 51-52).<br />

4.2 - Le granite de Ralo<br />

4.2.1 • Observations générales<br />

La station d'étude est située en bordure de la route-Nationale Ouaga-Koudougou, entre<br />

les villages de Ralo et de Ramongo. La roche saine est accessible grace aux travaux de<br />

carrière effectués à l'Est de l'affleurement.<br />

Hololeucocrate à mésocrate. ce "granite à plus de 50% de microcline, présente un<br />

rubanement ESE à SE avec un pendage 50 0 vers le SW; ce rubanement est marqué par des lits<br />

de micas (biotite essentiellement) alternant avec des lits quartzo-feldspathiques. La texture<br />

interne de la roche montre une déformation à l'état visqueux: quartz et feldspath<br />

magmatiques orientés selon le plan de cisaillement; l'orientation des biotites souligne parfois<br />

des plans CIS de Berthé et al. (1979). Des filons aplo-pegmatitiques roses recoupent ce<br />

massif.


E1lJDE STRUC1URAIE -148-<br />

L'affleurement présente des couloirs cisaillants centimétriques dont le sens est<br />

marqué par les virgations du rubanement indiquant un mouvement dextre-normal; ce sont<br />

des "shear-zone potentielles" plus ou moins régulières, de fréquence d'environ SO cm. De<br />

rares surfaces NSO. SSSE à composante senestre dominante affectent également le<br />

rubanement et partois, réutilisent des filons aplo-pegmatitiques.<br />

4.2.2 • Transformations minérales et conditions thermiques<br />

Les lits de biotites vertes qui soulignent le rubanement, portent de rares lamelles de<br />

chlorite. Les feldspaths sont partois altérés partiellement et présentent des amas de micas<br />

blancs (sériciteux). La biotite verte est syntectonique et semble refléter les conditions du<br />

métamorphisme général (faciès schistes verts) connu dans la ceinture de Boromo. Les<br />

transformations minérales décrites ci-dessus, marquent un phénomène rétromorphique de<br />

basse température.<br />

4.2.3 - La déformation finie<br />

Dans la carrière, le rubanement (mieux exprimé au SE) disparaît localement au<br />

cœur de l'affleurement.<br />

Le taux de la déformation a été mesuré à l'analyseur d'image (cf. chap. 3).<br />

Dans les zones sans rubanement (RG), la fabrique de forme, non observable<br />

macroscopiquement, a été mise en évidence par cette technique de calcul et montre que les<br />

cristaux de quartz ont un rapport axial moyen (RA XZ = 2); dans les zones rubanées (R1),<br />

ce rapport est plus important (RA XZ = 3) (tableau). Le type de déformation varie du<br />

cisaillement simple (KR=0.G4) (zones non rubanées) à l'aplatissement pur (KR=0.11)<br />

dans les rubans, pour des intensités relativement faibles (DR=0.G7 et 1.11) (tableau).<br />

L'orientation préférentielle de forme (OPF) des minéraux dans les zones rubanées indique<br />

une déformation rotationnelle à composante dextre ; l'étirement maximal est oblique<br />

d'environ GO° vers le SW.<br />

Ce résultat est en accord avec l'étude microscopique des lits de biotites qui soulignent<br />

des structures de plans C/S. Dans la zone cisaillée (RG), l'OPF ne présente pas de<br />

dissymétrie permettant de déterminer à coup sûr, un sens de transport de la matière; dans<br />

tous les cas cependant, l'étirement est subvertica!.<br />

4.3 - Le granite de Nianguela (Guibaré)<br />

Situé dans la courbure Nord de la ceinture de Boromo-Goren (à l'Est du segment de<br />

Goren), le granite de Nianuela affleure dans les formation volcano-sédimentaires (S.L.). Les<br />

contacts avec l'encaissant ne sont pas définis à cause de l'altération. Néanmoins la schistosité<br />

régionale est verticale de direction moyenne N800E.


E1lJDE S1RUCTURALE<br />

Cette station nous a simplement permis de mesurer le taux de la déformation dans le<br />

couloir métrique mylonitique orienté N35. 50 SE, qui affecte le granite (tableau).<br />

Conclusions à l'étude des granites<br />

D'après les considérations minéralogiques, le granite de Kyon a subi des conditions de<br />

métamorphisme supérieur à celui de Ralo qui ne présente qu'une faible rétromorphose du<br />

métamorphisme général (schistes verts) connue dans la ceinture birimienne de Boromo.<br />

Les observations que nous venons de faire sur les granites sont insuffisantes pour<br />

donner la position exacte de ces massifs par rapport au contexte tectonométamorphique<br />

majeur de la ceinture de Boromo-Goren. Néanmoins, les critères minéralogiques et nos<br />

observations de terrain (très locales) permettent de situer approximativement ces<br />

granitoïdes par rapport à la déformation semi-ductile EII2 marquée régionalement par les<br />

décrochements senestres (CDS):<br />

-Le granite de Kyon présentant des transformations clairement marquées par la<br />

rétromorphose du métamorphisme général et une déformation à l'état solide par les CDS, est<br />

antérieur à cette dernière. Il est vraisemblablement syn-E/.<br />

-Le granite de Ralo est très peu affecté par le métamorphisme général (traces de la<br />

rétromorphose) mais présente une fluidalité syntectonique dont les critères cinématiques<br />

(direction de transport) sont comparables à la déformation semi-ductile à fragile El/. Ce<br />

granite pourrait être classée tout au plus, syn-décrochements senestre/dextre semi­<br />

ductiles.<br />

Ces granites présentent un âge de 1985 Ma (Rb-Sr). La déformation semi-ductile EII<br />

(décrochements) se situe vraisemblablement dans la limite de cet âge.


CONTROLE STRUCTURAL DES MINERALISAllONS<br />

Partie IV<br />

Cette partie est consacrée à l'étude du mode de gisement des minéralisations sulfurées<br />

et aurifères par rapport aux structures.


SfRUCfURES ET MlNERAIJSATIONS -151-<br />

1 • Cadre géologique<br />

2 - Cadre structural<br />

3 - Nature et dimension du gîte<br />

SOMMAIRE<br />

A - PRESENTATION DU GITE DE KWADEMEN<br />

B - MODES DE GISEMENT DES SULFURES ET DE L'OR<br />

152<br />

152<br />

154<br />

1 - Minéralisations en roche 155<br />

1.1 - Forme disséminée 155<br />

1.2 - Formes semi-massives rubanées 157<br />

2 - Minéralisations en veines 158<br />

2.1 - Forme fissurale 158<br />

2.2 - Filons de quartz aurifères 160<br />

3 - Discussion sur les associations minérales et leur mode de gisement 162<br />

C - STRUCTURES ET MINERALISATIONS<br />

1 - Minéralisations disséminées et schistosité S1 (EI1)<br />

2 - Sulfures aurifères semi-massifs<br />

dans les zones de cisaillement S2 (EI2)<br />

3 - Les filons de quartz aurifères<br />

D - INTERPRETATIONS ET DISCUSSION<br />

1 - Dimension du gîte et répartition des minéralisations<br />

2 - Position de l'or au cours des événements El-El!<br />

3 - Comparaison avec d'autres gîtes aurifères<br />

164<br />

165<br />

167<br />

169<br />

170<br />

171


STRUCIURES ET MINERALISATIONS -152-<br />

L'analyse du contrôle structural des minéralisations de la région de Kwademen nous a<br />

amené, dans un premier temps, à classer celles-ci en fonction de leur position dans les<br />

structures tectoniques régionales. Afin de mieux cerner les anomalies, nous avons aussi tenu<br />

compte de la nature des formations encaissantes. Parmi la trentaine de sections polies<br />

étudiées, effectuées à partir d'échantillons sélectionnés dans les sondages carottés, cinq ont<br />

été analysées en détail à la microsonde électronique (CAMEBAX - Université de Clermont­<br />

Ferrand). Cette dernière étude a d'abord précisé les relations entre paragenèses et chimisme<br />

des espèces minérales, avant d'arriver au problème de leur insertion dans l'histoire<br />

structurale. Nous insisterons sur l'étude du comportement de l'or, tant natif qu'en traces<br />

dans les sulfures, car c'est le métal recherché dans le district.<br />

Deux séries d'analyses à la microsonde ont été effectuées : l'une à comptages de 10s<br />

pour tous les minéraux, et l'autre à 20s, pour le dosage des éléments mineurs dans les<br />

sulfures associés à l'or natif. Au cours de ce traitement, nous avons eu des difficultés liées<br />

aux impuretés. Le changement du temps de comptage a pu entraîner la disparition ou<br />

l'apparition de certains éléments chimiques dans les résultats. Dans le seul cas de l'alloclase<br />

(glaucodot riche en cobalt), nous avons été amenés à retenir des résultats ne bouclant pas à<br />

100%.<br />

1 • Cadre géologique<br />

A • PRESENTATION DU GITE DE KWADEMEN<br />

La région de Kwademen présente trois formations principales (cf. partie Il):<br />

_1°/ la formation de Bavila (FB) à l'Ouest, est constituée de métarhyolites<br />

/métarhyodacites, de métabasaltes et de métapélites;<br />

_2°/ la formation pélitique, en position intermédiaire, formée essentiellement de<br />

séries litées silico-ferrugineuses à manganèse;<br />

_3°/ la formation de Kwademen (FK) à l'Est, composée de métabasaltes, de<br />

pyroclastites de nature dacitique et de schistes noirs.<br />

Les deux formations à faciès métavolcaniques dominants (FB et FK) sont recoupées par<br />

des filons de dolérites, gabbros, dacites, rhyolites, granophyres et granodiorites.<br />

2 • Cadre structural<br />

La déformation est marquée par deux événements principaux (cf. partie III):<br />

_1°/ l'événement El, contemporain du métamorphisme général dans le faciès schiste<br />

vert, est marqué par la schistosité régionale 81/82 NE-8W verticale; cet événement est<br />

caractérisé par un étirement et un cisaillement subvertical.<br />

_2°/ l'événement El! est marqué par des mouvements subhorizontaux dans un contexte<br />

semi-ductile à cassant dans un contexte plus superficiel.


STRUC1lJRES ET MINERALISATIONS -154-<br />

3 • Nature et dimension du gite<br />

La répartition des minéralisations analysées (or, cuivre et zinc) est représentée sur<br />

la carte de géochimie établie par Seguin (1983, modifiée par M. F. Ouédraogo 1989) (fig.<br />

1). Les investigations à différents niveaux de profondeur montrent que l'or et les sulfures<br />

peuvent se trouver à des teneurs très variables dans toutes les formations supracrustales<br />

reconnues en surface et jusqu'à une certaine profondeur d'altération. Le projet UNRF<br />

(Rapport Final-Fonds N.U. 1984) a surtout travaillé au niveau de la formation de Bavila.<br />

Les sondages diamantés carottés (FAR) recoupent des niveaux minéralisés subparallèles à la<br />

schistosité régionale ou des filonnets de sulfures. Le résultat de tous ces travaux aboutit à la<br />

conclusion que la minéralisation aurifère est associée au quartz filonien recoupant<br />

indifféremment toutes les formations (métavolcanites, métasédiments et granitoïdes). Ces<br />

filons contiennent en général de la pyrite occasionnelle et de la sphalérite. Les teneurs<br />

maximales en éléments mineurs et en traces sont: Pb : 1.54 %, Cu : 0,13 %, Mo : 0.06 %,<br />

Ag : 51g/t et Au :11g/t. Les auteurs précisent aussi que tous les filons de quartz ne sont pas<br />

minéralisés. Ils notent également que certains corps intrusifs acides (granodiorite)<br />

présentent de fortes teneurs en or (supérieures à celles de l'encaissant). Le quartz blanc<br />

laiteux domine dans les filons, le quartz gris sub-translucide étant plus rare.<br />

B • MODES DE GISEMENT DES SULFURES ET DE L'OR<br />

LES MINERALISATIONS<br />

L'étude des sections polies a été réalisée au microscope à réflection pour déterminer la<br />

minéralogie puis à la microsonde électronique pour la confirmer et évaluer les teneurs en<br />

principaux éléments chimiques majeurs et mineurs. Indépendamment de la nature des<br />

formations encaissantes (métavolcanites et métasédiments), les minéraux essentiels sont<br />

des sulfures : pyrite [Py], pyrrhotite [Po], chalcopyrite [Cp] et plus rarement des<br />

arséniures telles que le glaucodot [GI] sous sa forme alloclase (22 à 32% Co). L'or [Au]<br />

natif a été rarement observé et se trouve souvent associé aux sulfures; mais de bonnes<br />

teneurs en or sont présentes dans les sulfures. Leur variations seront discutées au cours de<br />

l'analyse des relations paragénétiques entre les différents minéraux.<br />

LE MODE DE GISEMENT<br />

Les minéralisations aurifères et sulfurées se présentent sous trois formes essentielles<br />

(dissémination, fissures, filons de quartz) que nous regroupons en deux modes principaux:<br />

- les minéralisations en roche (forme disséminée et forme semi-massive rubanée);<br />

- les minéralisations en veines (forme fissurale et filons de quartz aurifères).


SfRUC1URES ET MINERALISATIONS<br />

1 - Minéralisations en roche<br />

Ce terme est uniquement descriptif et ne préjuge pas de l'autochtonie du minerai.<br />

1.1 - Forme disséminée<br />

L'échantillon KS32/42.S a été prélévé à une quarantaine de mètre de profondeur dans<br />

des basaltes peu déformés de la formation de Kwademen. La section présente une association<br />

glaucodot (alloclase) et d'or natif englobés par la pyrrhotite qui serait donc postérieure.<br />

§ .Au § .Au<br />

%90.00<br />

A<br />

%80.00<br />

B<br />

'0.00 '0,00<br />

70.00 70,00<br />

60.00 &0,00<br />

50.00 50,00<br />

40.00 40,00<br />

30.00 30,00<br />

20.00 20,00<br />

D,DO<br />

56<br />

10,00<br />

D,DO<br />

57<br />

60<br />

• @<br />

•<br />

fiaure IV-2 : Association minérale (KS 32/42.5): Au: or jaune; AuR: or -rouge-;<br />

Po: pyrrhotite; Ali: alloclase; min. ro.: minéraux constituant le métabasalte; points d'analyses<br />

sur profils: profil A (48-->56), profil B (57-->60); a) vue d'ensemble; b) agrandissement au<br />

niveau des profiles; c) histogrammes des teneurs en Au et Ag selon les profiles. (Dessin d'après<br />

microphotographie)


SfRUCnJRES ET MINERALISATIONS<br />

- L'alloclase présente des formes sub-automorphes. Les teneurs en cobalt y sont très<br />

élevées [Co: 30%]. Certaines analyses présentent des teneurs en or qui pourraient être dues<br />

à des effets mécaniques (écrasement de l'or voisin sur les autres minéraux pendant le<br />

polissage ?) ou des inclusions submicroscopiques d'or.<br />

- La pyrrhotlte montre des teneurs en or irrégulières. Il est donc difficile de faire la<br />

part des choses entre les défauts d'analyse et la présence d'impuretés naturelles ou<br />

introduites par le polissage.<br />

Nous avons vu que l'observation directe au microscope montre que la pyrrhotite croît<br />

en englobant les deux autres minéraux (à noter que les limites de la pyrrhotite sont mal<br />

définies sur la figure). Aussi, avons-nous effectué des profils à travers ces trois espèces<br />

(pyrrhotite, or natif et alloclase), selon deux directions croisées, afin de comparer leurs<br />

compositions chimiques (fig. 2c) :<br />

-le profil [A] recoupe l'or libre, l'alloclase et une de ses inclusions d'or<br />

(histogramme). Ce profil montre une stabilité des teneurs en Ag aussi bien dans l'or natif en<br />

grandes plages, que dans ses inclusions. Celles-ci sont donc bien des inclusions et non une<br />

pellicule superficielle d'or, appliquée mécaniquement de manière plus ou moins irrégulière<br />

et mêlée d'alloclase. Les relations or-arséniure de cobalt suggère enfin que l'alloclase a<br />

cristallisé en englobant des éléments aurifères. Cependant, une interprétation alternative<br />

fréquemment proposée est que les inclusions d'or proviennent de phénomènes d'exsolution.<br />

-le profil [B] ne montre pas de relation nette entre l'or natif et la pyrrhotite.<br />

1.2 -Formes semi-massives rubanées<br />

L'échantillon KS14/86 provient d'un sondage recoupant à une cinquantaine de mètre<br />

de profondeur, une zone mylonitisée dans la formation de Bavila. La minéralisation en ruban,<br />

est composée essentiellement de pyrite automorphe à inclusions siliceuse, de chalcopyrite ou<br />

de pyrrhotite (fig. 8).<br />

L'analyse à la microsonde (tableau 2) montre la présence d'Au dans la pyrrhotite (>10<br />

g/t), où cet Au est souvent corrélé avec l'Ag. Dans la pyrite, on dépasse les 500 ppm d'Au,<br />

mais ce dernier et l'Ag semblent indépendants.<br />

Discussion sur les relations entre les minéraux dans KS 14/86<br />

La pyrite (parfois aurifère) est tardive par rapport à la chalcopyrite et la pyrrhotite.<br />

L'or natif se trouve dans les inclusions en même temps que la chalcopyrite et la pyrrhotite,<br />

ce qui suggère une association précoce de ces trois minéraux.


STRUCIDRES ET MINERALISATIONS -162-<br />

3 - Discussion sur les associations minérales et leur mode de<br />

gisement<br />

Les analyses qualitatives en nombre restreint que nous venons d'effectuer, au delà des<br />

difficultés rencontrées {il est difficile de faire la part entre les substitutions entre éléments, les<br />

inclusions d'autres minéraux qui peuvent se faire - au cours de la croissance, • par démixtion au<br />

cours du refroidissement • par altération, - par introduction après cataclase ou • par introduction<br />

mécanique (sciage, polissage)} vont nous amener à proposer quelques hypothèses sur les<br />

caractéristiques des sulfures et de l'or dans la région de Kwademen. Les résultats montrent<br />

que :<br />

- l'or natif argentifère est inclus dans la pyrite tardive. Il peut contenir des traces de<br />

soufre et d'arsenic lorsqu'il est associé à l'alloclase (traces ou inclusions<br />

inframicroscopiques de sulfures, ou pollution mécanique ?).<br />

- la pyrrhotite précoce (en inclusions dans la pyrite) a des pourcentages de Fe et 5<br />

variables, ce qui est fréquent et des teneurs irrégulières en or. La présence du plomb<br />

(échantillons K58/111.4, K514/86) [Pb>1%] Y semble anormale, mais elle peut être mise<br />

en relation avec l'anomalie plombifère dans la formation de Bavila (FB) (travaux du Projet<br />

LlNRF) où on a rencontré de la galène.<br />

- dans tous les minéraux analysés, on retrouve des teneurs de nickel [0.1 %


STRUC1URES ET MINERALISATIONS -165-<br />

En conclusion, la pyrite syn-51 semble souligner la schistosité de flux au même titre<br />

que les néoblastes de phyllites. Par contre, la pyrite qui se présente en lentilles (agrégats)<br />

ou qui est tronçonnée, ou sur laquelle se développent des queues de cristallisation, a une<br />

position ambigüe par rapport à la schistosité, et montrerait donc une histoire plus<br />

complexe. Néanmoins, dans certains cas, on note en bordures des zones de cisaillement, une<br />

cristallisation progressive de sulfures (pyrite, chalcopyrite, etc) au cours de 51 et 52 (fig.<br />

6) .<br />

histoire.<br />

L'or natif associé aux sulfures dans les basaltes (K532/42.5) présente la même<br />

2 - Sulfures aurifères semi-massifs dans les zones<br />

de cisaillement S2 (E12)<br />

Les sondages recoupent des couloirs étroits subverticaux porteurs de minéralisations;<br />

ex: FAR1 et FAR5 recoupent un couloir de sulfures semi-massifs à environ 20% de pyrite,<br />

pyrrhotite et magnétite, reconnu en surface (tranchée T1) (fig.7). La minéralisation se<br />

concentre dans le couloir indépendamment de la nature des séquences volcaniques (rhyolite,<br />

dacite, basalte) recoupées.<br />

Les couloirs de cisaillement se caractérisent par l'apparition des plans de glissement<br />

52 NE-5W subverticaux dont le sens du mouvement a une direction fortement plongeante<br />

vers le 5ud. A cette surface, sont associées des micro-fentes subverticales ou<br />

subhorizontales qui recoupent la schistosité 51 dans le cœur (boudinage de 51) ou en dehors<br />

des zones de cisaillement.<br />

Distribution des sulfures pendant S2<br />

- au cœur des couloirs de cisaillement<br />

Les surfaces 52 sont souvent soulignées par des sulfures (pyrite subautomorphe<br />

aurifère) qui constituent des rubans de lentilles millimétriques très étirées<br />

verticalement, mimant la schistosité composite 51-2; la structure interne des lentilles<br />

montre que ces sulfures remplissent des microfentes formées lors du boudinage de la<br />

schistosité 51 dont le plan moyen est oblique sur 52 (K514/86/87) (fig. 8).<br />

- en dehors des couloirs de cisaillement<br />

Ce sont les zones bordant les couloirs de cisaillement 52 et sont soient des shear zones<br />

potentielles, soient marquées par un réseau de fentes d'extension.<br />

5ur la section K532/221.35 (fig. 6), on a un exemple de passage progressif de 51 à 52<br />

avec apparition de plans de cisaillement (C) marquant la rotation d'une pyrite automorphe<br />

(à inclusions) et présentant des ombres de pression constituées de chalcopyrite dans une<br />

gangue quartzeuse. La forme de la chalcopyrite et son tronçonnement suggèrent qu'elle<br />

cristallise au cours de 52.


STRUC11JRES ET MINERALISATIONS<br />

Figure IV-S : Microstructures de la minéralisation semi-massive rubanée<br />

• Microfentes transversales ( par tronçonnement de S1) remplies de pyrite (Py) (tâches<br />

noires). Les rubans de sulfures sont moulés par S2 (KS 14/87).<br />

Sur la section KS8/111.4 (fig. 3), les sulfures remplissent des ouvertures<br />

d'extension qui sont des veinules ramifiées: les unes sont sécantes sur la schistosité et<br />

présentent des fibres de pyrite et pyrrhotite dans la silice. Les autres sont sub-parallèles à<br />

la schistosité et contiennent essentiellement de la pyrite automorphe parfois aurifère dans<br />

du quartz broyé.<br />

3 - Les filons de quartz aurifères<br />

Nous rappelons ici les résultats des dosages de teneurs en Au obtenus sur les différents<br />

types de filons en prenant l'exemple de la formation de Bavila (Projet UNRF) (fig. 4). Un<br />

exemple de réseau filonien de quartz aurifère est donné par des coupes sériées suivant un<br />

couloir de quartz cataclasé (fig. 9). Trois catégories de filons de quartz d'épaisseur variable<br />

(5 à 50cm) ont été distingués dans cette formation et correspondent à classification que nous<br />

avons établie au cours de l'étude structurale de la région de Kwademen (cf. partie III-B-2):<br />

1°_ du quartz lenticulaire en gousses, boudiné parallèlement à la schistosité N200­<br />

30 0 E = veines subparallèles à la schistosité = "shear veins";<br />

2°_ des filons de quartz de direction E-W à pendage moyen soit vers le Nord, soit vers<br />

le Sud = veines transversales par rapport au plan de schistosité : veines à pendage oblique =<br />

"extensional shear veins";


5fRUCIURES ET MINERALISATIONS -171-<br />

Au cours de l'épisode EI2, l'or se trouve en traces (ou inclusions microscopiques ?)<br />

dans les sulfures notamment la pyrite automorphe qui se développe dans les couloirs de<br />

déformation S2.<br />

L'or est enfin remobilisé dans les filons de quartz tardi-S2.<br />

Les déformations post-S2 (EII) qui sont surtout à mouvements sub-horizontaux<br />

(décrochements semi-ductiles à fragiles), décalent d'une manière plus ou moins importante,<br />

les structures minéralisées.<br />

3 • Comparaison avec d'autres gÎtes aurifères<br />

Le gîte aurifère de Kwademen est comparable à ceux de la Province d'Abitibi (Québec):<br />

- l'environnement géologique présente des analogies avec celui de la région de<br />

Kwademen (cf. partie Il et Dimrhoth et al., 1983): séries tholéiitiques pauvres en<br />

potassium et calco-alcalines (rhyolites) associées avec des roches volcano-détritiques.<br />

L'ensemble est recoupé par des sills de roches volcaniques et des granitoïdes.<br />

- le contexte structural de la Province d'Abitibi présente une déformation<br />

progressive comprenant plusieurs stades de déformation ductile à cassante comparable au<br />

secteur de Kwademen (cf. partie III); le réseau filonien (veines minéralisées et filons de<br />

quartz) montre plusieurs générations formées à un stade avancé de la déformation après le<br />

développement de la schistosité régionale mais avant la fin de la déformation progressive<br />

(Tourigny et al., 1988, • Bousquet Mine; Robert et al., 1986, - Sigma Mine; Robert,<br />

1989, - SW Val d'Or, 1990, - partie Est de la subprovince d'Abitibi). Ce réseau est lié aux<br />

cisaillements ductiles à semi-ductiles subverticaux décrit à Kwademen et en Abitibi. Le<br />

métamorphisme général n'a pas excédé les conditions du faciès schistes verts.<br />

- Le mode gisement est lié aux zones de cisaillement tant en Abitibi qu'à Kwademen.<br />

Le gisement est de type veine et dissémination localisé dans les zones de déformation<br />

anastomosée (Tourigny et al., 1988 - Bousquet Mine) (Kwademen - cf. chap. IV-D).<br />

l'organisation des filons de quartz aurifères est également comparable.<br />

En conclusion, le modèle des gîtes aurifères de la Province d'Abitibi est à plusieurs<br />

points de vue, applicable à certains gîtes du Burkina notamment celui de la région de<br />

Kwademen. A la différence qu'en Abitibi, les teneurs en or sont beaucoup plus élevées qu'au<br />

Burkina.


SYNTHESE ET CONCLUSIONS - 173-<br />

A • Synthèse<br />

1 - EVOLUTION GEOLOGIQUE DANS LA REGION DE KWADEMEN<br />

Notre étude géochronologique, bien que ne représentant pas l'essentiel de ce travail,<br />

nous permet de situer l'histoire géologique de la région de Kwademen entre 2.19 et 2.0 Ga<br />

(Pb-Pb). Cette fourchette d'âge est donnée par les datations radiogéniques des formations<br />

volcaniques, sédimentaires et celle du granite syntectonique de Ralo.<br />

Les formations d'origine sédimentaire sont surtout détritiques et se seraient déposées en<br />

même temps que les venues magmatiques. Celles-ci présentent deux cycles principaux: un<br />

cycle inférieur (Formation de Kwademen, à dominante basaltique) et un cycle inférieur<br />

(Formation de Bavila, à dominante rhyolitique). La présence de pillow-Iavas est<br />

caractéristique d'une mise en place sous l'eau. Ces formations ont une affinité tholéiitique,<br />

surtout pour les termes les moins différenciés, et une évolution dans le domaine subalcalin<br />

pour l'ensemble des venues. Le contexte géodynamique est comparable à celui d'un arc<br />

insulaire. Des venues filoniennes calco-alcalines recoupent les formations précédentes et<br />

terminent le cycle magmatique birimien dans cette région.<br />

Il est également possible de proposer que les venues volcaniques de Kwademen et Bavila<br />

ont des affinités et vraisemblablement une origine commune.<br />

2 - EVOLUTION STRUCTURALE DE LA REGION DE KWADEMEN<br />

L'histoire tectonométamorphique de la région de Kwademen comporte plusieurs<br />

épisodes de déformation que nous avons analysé. Ils se succèdent et s'intègrent dans une<br />

déformation progressive générale sur l'ensemble de la région. Les principaux évènements se<br />

manifestent d'abord par une déformation ductile El ou l'on distingue deux stades EI1 et E12,<br />

ensuite par une déformation semi ductile à fragile EII avec deux épisodes EII1 et E1I2.<br />

2.1 - LA DEFORMATION DUCTILE El<br />

Elle comprend deux épisodes EI1 et EI2 soulignés par deux surfaces<br />

tectonométamorphiques (51 et 52). L'analyse structurale a montré une évolution, dans le<br />

temps et dans l'espace, de la géométrie et du type de structures correspondant à ces épisodes.<br />

L'apparition et l'évolution typologique de la schistosité majeure présentent ainsi deux stades<br />

principaux :<br />

- apparition de la schistosité 51 et acquisition d'une fabrique planaire schisteuse;<br />

- apparition de la schistosité 52, des microfentes recoupant la schistosité et des plans<br />

"CH dans les couloirs de cisaillement; c'est l'acquisition de la schistosité composite 5m =<br />

51+52.


SYNIHESE ET CONCLUSIONS - 174-<br />

2.1.1 - Trajectoires principales de l'épisode Ell<br />

Dans la région de Kwademen, le plan d'aplatissement est matérialisé par un plan de<br />

schistosité plus ou moins bien marqué selon la compétence des matériaux. Ainsi, dans les<br />

anciennes laves (basaltes à pillow), le débit en feuillets est moins fréquent que dans les<br />

métapélites; cette hétérogénéité due au contraste rhéologique, n'est qu'apparente lorsqu'on se<br />

situe à une échelle régionale. Sl est alors assimilable au plan principal (XY) de la<br />

déformation El; ce plan est vertical, initialement orienté NE-SW tel qu'on le trouve sur<br />

toute la ceinture de Soromo.<br />

L'étude de la symétrie des microstructures et des microfentes tardi-S1 a montré le<br />

caractère plutôt globalement non rotationnel de ce stade. La Iinéation d'allongement (L1)<br />

portée par les plans Sl, omniprésente, marque réellement une direction d'étirement. Dans<br />

la majeure partie des cas, cette direction d'étirement est verticale. Si L1 ne correspond pas<br />

à la direction d'étirement total de la déformation finie syn-métamorpllique (paragraphes<br />

suivants), elle constitue néanmoins un bon marqueur de l'intensité de la déformation finie<br />

(ref. travaux de IIdefonse et al 1987).<br />

2.1.2 - Trajectoires principales et hétérogénéité de l'épisode EI2<br />

L'étude de la schistosité Sm a montré une évolution typologique par l'existence de<br />

couloirs de cisaillement où l'on observe l'apparition de structures composites (plans Sl­<br />

S2). Ces couloirs généralement de direction NNE-SSW, présentent un cisaillement dont le<br />

sens de transport a une direction oblique vers le Sud avec une composante généralement<br />

dextre.<br />

L'aspect cinématique de cet épisode est mis en évidence par:<br />

- l'orientation des fibres de colmatage dans les microfractures qui ont accompagnées cet<br />

événement;<br />

- la présence de filons de quartz (pluridécimétriques à centimétriques) de direction ESE­<br />

WNW à pendage vers le Nord et présentant des fibres de croissance subverticale;<br />

- la Iinéation d'étirement (L2) accompagnant les plis dissymétriques à axes courbes.<br />

Au cours de l'épisode EI2, la direction d'étirement est fortement plongeante vers le<br />

Sud. Cette direction est différente de la première (L1) verticale à oblique vers le Nord.<br />

Si l'on se réfère à la signification des Iinéations d'étirement en terme de déformation<br />

progressive (lldefonse et al.,1987), des populations déformées d'anciens grains n'indiquent<br />

pas systématiquement la direction principale de l'étirement fini. Nous pouvons alors<br />

suggérer qu'il y a un passage progressif entre les deux épisodes El1 et E12.<br />

La quantification du taux de déformation dans la région de Kwademen a montré que<br />

l'intensité de déformation a très peu varié au cours de El1 et E12; l'aspect cinématique a joué


SYNI'HESE ET CONCLUSIONS - 178-<br />

1 - De l'étude géologique<br />

B • Apports<br />

Les formations birimiennes du cycle inférieur (Kwademen, principalement basaltique)<br />

et du cycle supérieur (Bavila, principalement rhyolitique) relèvent d'une même histoire<br />

magmatique, rapportée à un contexte d'arc insulaire.<br />

Les datations de ces épisodes volcaniques ainsi que des intrusions granitiques qui scellent<br />

l'histoire de la ceinture de Boromo-Goren, révèlent une durée de 200 Ma; cet intervalle de<br />

temps amène à nuancer des travaux récents (Abouchami, 1990, Boher 1991, Feybesse et al.<br />

1989) qui à l'échelle du bouclier ouest-africain, proposaient un intervalle beaucoup plus<br />

bref, de l'ordre de 50 Ma. Par ailleurs, l'implication de croûte ancienne dans ces épisodes<br />

magmatiques est faible.<br />

Des travaux complémentaires (isotopes Sm-Nd) sont en cours afin d'apporter une<br />

meilleure contribution à la reconstitution de la croûte d'âge Protérozoïque Inférieur au<br />

Burkina Faso.<br />

2 - De l'étude structurale<br />

La mise en évidence d'une déformation majeure éburnéenne, caractérisée par un<br />

étirement subvertical, donne une nouvelle façon de voir "évolution structurale dans les<br />

séries birimiennes au Burkina Faso. Les travaux antérieurs, les plus récents (cf.<br />

références dans la première partie) ont conclu à l'existence de deux séquences birimiennes<br />

(B1 et B2) affectées successivement par deux histoires tectonométamorphiques. Pour notre<br />

part, les formations supracrustales de la région de Kwademen, ainsi que les granitoïdes<br />

vraisemblablement mis en place lors de la formation de la croûte juvénile de Boromo-Goren,<br />

auraient subi les mêmes événements tectonométamorphiques, pour l'essentiel dans les<br />

conditions du faciès schistes verts; il est alors difficile de situer une discordance entre les<br />

formations birimiennes métasédimentaires et métavolcaniques. D'autre part, cette<br />

structuration majeure telle que nous la décrivons, est incompatible avec un mécanisme<br />

essentiellement décrochant.<br />

Les structures de cette région (schistosité régionale verticale portant une linéation<br />

d'étirement verticale), constituent un objet géologique peu fréquent et de grande importance<br />

du point de vue du mécanisme pouvant conduire à une telle géométrie. S'il est toutefois<br />

possible d'envisager qu'elles sont le résultat d'une unique déformation correspondant à une<br />

cinématique verticale, la taille de l'objet géologique et le jeu (peut être supérieur à<br />

J'épaisseur d'une croûte continentale normale pour un taux de déformation possible en<br />

cisaillement simple de 1=1) rend difficile cette proposition. Une alternative raisonnable<br />

consisterait à envisager un redressement des structures après une phase de déformation<br />

correspondant à un cisaillement crustal d'angle faible. " est encore tôt pour établir un


SYNTIiESE ET CONCLUSIONS - lSO-<br />

L'étude structurale est un guide précieux pour la prospection minière dans<br />

les séries birimiennes:<br />

Les minéralisations sulfurées et aurifères dans les séries birimiennes de Kwademen<br />

présentent un mode de gisement essentiellement contrôlé par les structures de la déformation E12:<br />

formes semi-massives rubanées, fissurale et filon de quartz. Dans ce cas, une exploration<br />

nécessite la reconnaissance des zones de cisaillement 82 (EI2).<br />

Les couloirs de déformation S2 sont reconnaissables sur le terrain par la typologie de la<br />

schistosité souvent composite (S1-S2). L'étirement est subvertical et souligné selon les cas<br />

(contraste rhéologique, ordre d'incrémentation, etc) par une linéation d'étirement ou par<br />

l'allongement des fibres de remplissage dans les fractures d'extension tardi-82.<br />

Le réseau filonien est souvent représenté par des filons de quartz principaux subverticaux<br />

et subparallèles à la schistosité régionale (81-82); en général, ils sont dans les zones de friction<br />

comparables aux couloirs de déformation 82. " serait intéressent de faire une cartographie par<br />

télédétection de ces filons à l'échelle régionale.<br />

Nous avons montré que l'évolution structurale de la région de Kwademen a un caractère<br />

régional. Le travail analytique de détail réalisé devrait alors être étendu à l'ensemble de la<br />

ceinture de Boromo-Goren tant pour la prospection qU€ pour l'exploitation minière.<br />

4 • Les problèmes en suspend<br />

L'étude des formations géologiques au Burkina Faso doit s'intégrer dans celle du Craton<br />

Ouest Africain en général, afin de contribuer à la reconstitution de l'évolution de la croûte<br />

d'âge Protérozoïque Inférieur et de son environnement géodynamique.<br />

Cet objectif nécessite d'avantage de cartographies détaillées soutenues par des études<br />

pluridiciplinaires dont la pétrologie et les études structurales; l'insuffisance des données<br />

isotopiques favorise la spéculation sur la chronologie des ensembles pétrographiques dont la<br />

structuration est loin d'être la même dans toutes les ceintures du Protérozoïque Inférieur.<br />

Au Burkina, les granito'ides (migmatites et gneiss) réputés libériens, affleurent très<br />

pauvrement et méritent d'être délimités cartographiquement par rapport aux granitoïdes<br />

éburnéens.<br />

Toutes ces investigations devraient privilégier des techniques de télédétection<br />

complétées par des études microtectoniques pour la cartographie structurale et des<br />

techniques de prélèvement d'échantillons dont les sondages de reconnaissance en profondeur<br />

afin de minimiser les effets d'altération météorique, pour les différentes analyses. Il faut<br />

noter enfin que les informations en profondeur (Géophysique) sont nécessaires pour une<br />

meilleure estimation des structures déformées.


II!=I==-==-==-==-==-R=E=F=E=R=E=N=C=E=S=B=IB=L=I=O=G=R=A=PH=I=Q=U=E=S==-==-==-==-======!


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1.!:::=::====1===ANN=EXE=====-=1


C. R. Acad. Sei. Paris, t. 313, Série Il, p. 945-950, 1991<br />

TectoniquelTcclonics<br />

Évolution structurale du Birimien au Burkina Faso<br />

exemple de la ceinture de Boromo-Goren dans le secteur<br />

de Kwademen (Afrique de l'Ouest)<br />

Martin LOMPO, Renaud CABY et Bernard ROBINEAU<br />

Résllmé - La région de Kwademen montre trois formations géologiques principales d"allongement<br />

NE-SW et à rhéologie très difTérente. Ces formations présentent des structures superposées appartenant<br />

li une même histoire tcetono-métamorphique qui se résume en deux étapes successives au cours<br />

de l'orogenèse éburnèenne. La déformation initiale est marquée par un raccourcissement NW-SE et<br />

un fort allongement subvertical. Lui succèdent des cisaillements semi-ductiles sénestres et dextres.<br />

Structural evolution of the Birmian in Burkina Faso: example of the Boromo-Goren<br />

Belt around Kwademen (West Africa)<br />

Ahslracl - The Kwademell area comprises three main formations \I·ilh a NE-SW trend and with<br />

con/ras/ing rhealogies. They displa.\" pa/l'phase structures farmet/ during t\l·a succc.uil·e stages of tire<br />

Eburnian arogeny. TIll' major. early deformation resul/edfrom NW-SE sllOrte/ling will, corre/atire<br />

strong vertical elongation, fo/lOlred hy semi-ductile. conjugated sinis/ral and dex/ralll"rend'falli/s.<br />

Abridged English Version - The Boromo-Goren Belt comprises low-grade metavolcanics,<br />

metasediments and plutonic rocks folded during the Eburnian orogeny ([1] to [3]). Recent<br />

tectonic studies have proposed division of the Birimian of the whole Léo shie1d into t\\"o<br />

major orogenie cycles (B1 and B2) ([4] to [6]). New petrostructural investigations (7] hare<br />

been done around K wademen to reveal the tectono-metamorphic evolution in this area.<br />

LITHOSTRATIGRAPHIC L::\"ITS Of THE KW.-\DEME:\" AREA. - The Ravi/a vo!canic Formation (FB)<br />

includes metabasalts, tuffs, metarhyolithes and dacites intruded by mafic siIls; thc Pelitic<br />

Formation (FP) comprises mainly weathered metapelites and Fe, Mn-rich siliceous banded<br />

rocks; the Kwademen Formatioll (FK) comprises porphyritic metabasalts, breccias and<br />

metadacites. Plutonic rocks without a thermal aureole, such as the massif E of K wademen,<br />

are rcpresented by amph.-biot. granodiorite: the severe, post-magnetic greenschist facies alteration<br />

is suggestive of their pretectonic emplacement, in contrast with other syn-orogenic<br />

plutons to the North ([7] ra [9]).<br />

5TR1XTt:RAI. EI.EME:'\TS A:\"D THEfR REUTI\'F, CHRO:-iOI.OGY. - Deformation DI. - The :'\20<br />

to N40 trend of the sub-vertical units is also that of the main c1eavage 51 defined by synkincmatic,<br />

grcenschist facies minerais (actinote, epidote, green biotite, chlorite, albite,<br />

etc.). This more or Jess penetrati"e 51 c1eavage affected ail layercd rocks together with a<br />

steep stretching and mineraI lineation indicative of a sub-vcrtical elongation. Both microstructural<br />

criteria of a coaxial and a non-coaxial regime have becn noted. 5teeply plunging,<br />

sub-isoclinal PI folds formed in layered metapelites, whereas a Icnsoid structuration is mostly<br />

present in metavolcanics. Associated small-scale shear planes indicating higher uplift of thc<br />

E in respect to the W arc frequcnr. The sub-vertical cleavage with a steep stretching: is<br />

the main structural character of the eburnean orogeny in the K wadcmen area. The wholc<br />

Boromo-Goren bclt displays the same structures with only local variations of lineation tn:nding<br />

and plunging.<br />

Note présentée par Michel DL:R.-\'\CD-DELG-\.<br />

0764-4450/91/03130945 $ 2.00 e Ac'ldémie des Sciences<br />

945


946 C. R. Aead. Sei. Paris, t. 313, Série Il, p. 945-950, 1991<br />

De.fimllatilm D2. - Post-S 1 folds P2 at any seale are ubiquitous, especially in more ductile<br />

rocks with S2 erenulation-c1eavage trending NF.-SW. They are disharmonie, and also mostly<br />

steeply plunging. Superimposed P3 fo/dJ are dissymmetrie with occasional associated fracture<br />

c1eavagc in the more ductile lithologies and rclated to a sinistral, NE trending strike-slip<br />

fault system. Late eburnean dextral faults post-date P2 and P3 folds and trend ENE-WSW.<br />

DISCUSSlOl' A"1l CONCJ.USIO:'\. - The carly deformation of regional seale resulted from a<br />

NW-SE shortening and produccd a strong subvertical elongation. The resulting SI c1eavage<br />

is thus younger than sinistral wrench faults known in the Boromo bclts [4]. This tectonic<br />

event (SI) is synchronous with the culmination of regional metamorphism that in the Kwademen<br />

area did not exceed the deep greenschist facies (1' < 400·C). Thermal conditions arc<br />

thus different from those ascribed to the burkinian orogeny in the Goren belt [10 a-b] and<br />

1vory Coast [II].<br />

Younger, post-S 1 deformation 02 was possibly the result of an incremental deformation<br />

during uplift and cooling of the belt under a similar stress field. The more complex<br />

structures from the pelitic unit compared to those from the vo1canics (FB and FK), are thus<br />

explained by a strong ductility contrast bctwccn adjacent units.<br />

Ail supracrustal formations, and also the intrusive granitoids - ascribed to have intruded<br />

during building up of the juvenile crust of the Boromo-Goren bell- arc subjected to the<br />

stllne sequence oI tectollo-metamorphic evellt.1 in the Kwadetllell (lreil, \\"here the metamorphic<br />

conditions did not cxceed the grcenschist facies conditions. This lOir-grade evolution strongly<br />

differs from that e\·idenccd in the same belt 40 km farther north around Perkoa, where<br />

amphibolite facies conditions were reached, in possible conncction with the intrusion of synkinematic<br />

granitoids ([8J-[9]).<br />

INTRODUCTION ET CADRE STRUCTURAL. - Au sein de la ceinture birimienne de Boromo­<br />

Goren, la région de Kwademen est constituée de métavo1canites, de métasédiments<br />

épizonaux et de roches plutoniques, plissés lors de l'orogenèse éburnéenne ([1]-[3]). La<br />

tectonique est généralement marquée par des structures complexes à épisodes superposés.<br />

Les derniers travaux [4] effectués sur cette ceinture concluent à l'existence de deux<br />

séquences birimiennes (B 1 et B2) affectées successivement par deux histoires tectonométamorphiques<br />

(02 et 03); BI présenterait une phase de déformation supplémentaire<br />

et précoce (Dl). Cette interprétation est appliquée à l'ensemble du Birimien de la<br />

Dorsale de Léo [6] qui représente la panie sud-saharienne du craton ouest-africain. Pour<br />

Ouédraogo [5], le district de Kwademen est constitué (.fIg. 1): - à l'E par la séquence<br />

BI, affectée par trois phases de déformation (0I. 02 ct 03): - à l'W par la séquence<br />

B2, affectée uniquement par les deux dernières déformations (02 et 03).<br />

Nous avons repris l'étude de ce secteur [7] sur la base d'une carthographie détaillée,<br />

accompagnée d'analyses pétrofabriques en cours. Nous avons reconnu trois formations<br />

superposées. Celles-ci présentent des rhéologies très contrastées mais des éléments structuraux<br />

semblables, compatibles avec une seule et même histoire tectono-métamorphique.<br />

1. LITHOLOGIE DU DISTRICT DE KWADEMEN. - La formation ;:o!caniqlli! de Barila (FB),<br />

localisée à l'W, regroupe des tufs, des métabasaltes et des rhyodacitcs recoupés par des<br />

corps intrusifs (gabbros, dolérites, granophyres). La schistosité majeure (Sm) s'exprime<br />

avec une intensité variable et s'accompagne d'un boudinage de certaines métavo1canites


C. R. Acad. Sei. Paris, t. 313, Série Il, p. 945-950, 1991<br />

LÉGENDE DE LA FIGURE<br />

Carte géologique schématique de la zone étudiée et place de la ceinture birimienne de Boromo-Goren. BF :<br />

Burkina Faso 1frontiére en pointillé dans le cartouche); Ou : Ouagadougou; Kw: Kwademen. 1 : couverture<br />

latéritique el allu\'iak: 2 : granodiorite; 3 : formations à métavolcanites dominantes: formation de Bavila<br />

(FB) à rw el formation de Kwademen (FK) à rE; 4: formation pélitique (FP); 5: trajectoires de la<br />

schistosité majeure: 6 : failles tardi et post-éburnéennes; 7 : trajectoire de la schistosité S3 - plan axial des<br />

plis P3. Sleréogrammes : (a) densité des pôles de la schislosité majeure Sm (466 mesures réparties sur toute<br />

la zone étudiée. 67.37.20 et 9%); (b) linéation d'allongement Lai (57 mesures); (c) axes (bl) des plis de<br />

premiére géneralion PI 04 mesures); (d) densité des axes (b2) de plis de deuxiéme génération P2 (116 mesures,<br />

14,9,5 et 3 0 01.<br />

Geological skelch I/lap of Ihe slUdied area: in insel, localion of Ihe Boromo-Goren Birimian bell. BF: Burkina<br />

Faso: Ou: Ouagadougou: KW: Klt'ademen. 1: lalerilÎC and allut"ial ("Qver: 2: granodiorile: 3: formalions lI"ilh<br />

predominall/ llIela,'olcanics: FB 10 Ihe W antl FK /0 Ihe E: 4: Pelilic Formalion (FP): 5: pol/em ()f Sm = SO-I;<br />

6: lale- and po.u-EburniUll faults: 7: pal/ern ()f S3-P3 axial plane. Stereograllls: (0) densÎly ()f Ihe poles of<br />

Sm (466 measlIres IhrollgllOul Ihe sludied area), 67, 37, 20 and 9 %; (b) slrelching linealioll (57 measures); k)<br />

fold axis (bl) t>f PI folds (34 measures): (d) densil}" of P2 lold axis (b2) (116 measures. 14. 9, 5 and 3 %).<br />

Les déformations post-schisteuses, D2. - Dans les trois formations, on peut déceler en<br />

photos aériennes et sur le terrain des fermetures périclinales décamétriques replissant la<br />

SO-Sl. Ce sont des plis disharmoniques P2, encore à axe plongeant (fig. d). Dans les<br />

métavolcanites. ces plis peuvent être accompagnés d'une schistosité de fracture (S2) de<br />

plan axial. Bien caractérisés dans FP, des cisaillements ductiles sénestres affectent les plis<br />

P2; les plis d'entraînement P3 de cet épisode sont très plongeants et présentent parfois<br />

une schistosité S3 de crénulation de plan axial, orientée de N35 à N80oE, Des failles<br />

tardi-éburnéennes N60 à N80 à rejets horizontaux dextres hectométriques, recoupent<br />

l'ensemble des formations et sont marquées par des décalages de couches.<br />

DlscusstOl' ET CONCLUSION. - La schistosité SI (NE-SW subverticale) constitue l'élément<br />

structural majeur de l'ensemble des formations supracrustales, Cette déformation<br />

initiale correspond à un raccourcissement NW-SE et à un fort allongement subvertical.<br />

Elle est synchrone du paroxysme du métamorphisme régional qui, à Kwademen, n'a pas<br />

excédé le faciès schiste vert profond (T < 400°C). SI appartient à un épisode antérieur<br />

aux décrochements sénestres 02 décrits dans le segment de Boromo [4] et à Kwademen<br />

[5]; cette schistosité ne présente pas non plus les caractéristiques tectono-métamorphiques<br />

du Burkinien (phase anté-éburnéenne, formations dabakaliennes) décrit dans le segment<br />

de Goren [IOa-b] et en Côte-d'Ivoire [II], Les cisaillements ductiles sénestres que nous<br />

avons observés dans la région de Kwademen ne développent qu'une crénulation fine<br />

affectant P2. contrairement aux grands couloirs de décrochements sénestres en Côted'Ivoire<br />

[12 a-b-c] où l'intensité a été vraisemblablement beaucoup plus forte.<br />

La déformation post-SI semble être le résultat d'une déformation incrémentale accompagnant<br />

l'ascension des formations dans un niveau crustal moins prorond dans le<br />

même champ de déformation que précédemment. Les variations apparentes du taux de<br />

déformation au cours du développement de la schistosité majeure (régionale) et le<br />

polyphasage dans FP peuvent s'expliquer par l'effet de contraste rhéologique très<br />

important (disharmonie) entre les pélites, certaines laves et les massifs intrusifs.<br />

Les formations supracrustales de la région de Kwademen, ainsi que les granitoïdes<br />

vraisemblablement mis en place lors de la formation de la croûte juvénile de Boromo­<br />

Goren, auraient subi les mêmes événements tectono-métamorphiques, les conditions<br />

métamorphiques n'ayant pas ici excédé le faciès schiste vert. Cette évolution sous un<br />

949


950 C. R. Acad. Sei. Paris, t. 313, Série Il, p. 945-950, 1991<br />

faible degré de métamorphisme est très différente de celle mise en évidence dans le même<br />

type de formations, 40 km plus au N dans le secteur de Perkoa ([8]-[9]), où les conditions<br />

régionales du faciès amphibolite ont été atteinte lors de la mise en place des granodiorites<br />

syntectoniques.<br />

Note remise le 10 juillet 1991, acceptée le 26 août 1991.<br />

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[6] J. P. MILESI, J. L. FEYBESSE, P. LEDRU, A. DoMMANGET, M. F. OUÉDRAOGO. E. MARCOUX, A. PROST.<br />

C. VINCHON, J. P. SYLVAIN, V. JOHAN, M. TEGYEY, J. Y. CALVEZ et P. LAGNY. Chrono Rech. min., n' 497,<br />

1990, p. 3-98.<br />

[7] M. LOMPO, Thèse DOCI., Un. de Clermont-Ferrand, 1991.<br />

[8] S. NAPON, Thèse DOCI., Un. Besançon, 1988, p. 183-219.<br />

[9] S. ROTAMAHARO, M. DEMANGE, M. FONTEILLES, J. L. JORON et M. TREUIL. C. R. Acad. Sei. Paris, 307,<br />

série Il, 1988, p. 2033-2040.<br />

[10] (a) U. WENMENGA, Thèse DOCI., Un. Clermont-Ferrand, 1986, p. 180. (b) S. Zor-;ou, Thèse DOCI., Un.<br />

Nancy, 1987, p. 252-286.<br />

[II] S. LEMOINE, P. TEMPIER, J. P. BASSOT, M. CAEN-VACHETIE, Y. VIALETIE, U. WENMEr-;G.-\ et S. TOURÉ,<br />

I3lh Coll. Afr. GeaI.• St. Andrews, Scot/and, C.\.F.E.G., n' 3, 1985, p. 26-27.<br />

[12] (a) S. LEMOINE, C. R. Acad. Sei. Paris, 295, série Il, 1982, p. 601-606. (b) M. VIDAL. JOllr. Afr. Earlh<br />

Sci., 6, n' 2, 1987, p. 141-152. (c) M. H. LEAKE. 15 e Coll. GéaI. Afr., Nancy, 1990. p. 28-28.<br />

M. L. : Universilé Blaise-Pascal. Déparlemellt de Géologie,<br />

5, rue Kessler, 63038 C!ermolll-Ferrand Cedex;<br />

R. C. : Centre géologique et géophniq/le. C.N.R.S.,<br />

Universilé de Montpellier-II, 34095 MO/1/pe/lier Cedex 5;<br />

B. R. : Centre universilaire, B.P. n' 652. Majunga. Madagascar.


Imp Sciences 24, Avenue des Landais - 63177 AUBIERE Cedex - Dépôt légal<br />

1er Trimestre 1992

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