Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
AGIR<br />
30__offensive<br />
horizons<br />
Le réseau Solidarité<br />
International Libertaire<br />
devrait organisé<br />
une tournée<br />
dans toute l’Hexagone<br />
autour des<br />
luttes des travailleurs<br />
en Irak à<br />
la fin de l’année 2004.<br />
SIL France<br />
21 ter , rue Voltaire<br />
75011 Paris<br />
VISITER<br />
http://www.solidariteirak.org<br />
Des infos sociales,<br />
féministes, sur la<br />
guerre en Irak.<br />
Ça change un peu.<br />
RENÉ BERTHIER NOUS LIVRE UNE REVUE DE PRESSE, PARTIELLE ET PARTIALE, DU TRAITEMENT<br />
DE LA GUERRE EN IRAK AUX ETATS-UNIS. IL MONTRE COMMENT LE MOUVEMENT ANTI-GUERRE<br />
A RÉUSSI LENTEMENT À VAINCRE LE CONSENSUS DE L’APRÈS 11 SEPTEMBRE.<br />
Irak, al Qaïda,<br />
terrorisme, etc.<br />
LORS D’UNE CONFÉRENCE DE PRESSE à la Maison Blanche,<br />
on demanda à Wolfowitz, vice-secrétaire à la Défense,<br />
combien de soldats américains étaient morts. Il répondit :<br />
«Approximativement 500, dont, je peux avoir le chiffre exact,<br />
environ 350 sont morts au combat». À l’époque, 722 soldats<br />
étaient morts, 521 au combat.<br />
Derrick Z. Jackson, du Boston Globe, commente : « En évacuant<br />
de sa conscience presque un tiers des Américains tombés,<br />
Wolfowitz symbolisait à quel point le mensonge creusait<br />
son trou dans ce qui reste de conscience à Bush. Traiter<br />
les civils irakiens comme s’ils n’existaient pas engendra une<br />
chaîne de déshumanisation qui aboutit aux soldats américains,<br />
qui cessèrent d’exister. Pendant ce temps, on jeta<br />
quelques pièces aux familles survivantes des attaques américaines,<br />
les tortures de prisonniers à Abu Ghraib, la détention<br />
sans jugement de prisonniers dans la guerre contre la<br />
terreur à Guantanamo Bay. Il y a beaucoup d’exemples de<br />
bravoure individuelle et d’humanité de soldats américains<br />
envers les Irakiens. Toutefois, l’Irak a prouvé de façon tragique<br />
que vous ne pouvez pas déshumaniser les autres sans<br />
vous déshumaniser vous-même. » (« Hand Power Back to<br />
Americans, Too», Derrick Z. Jackson, 30 juin 2004, The Boston<br />
Globe). Il ajoute que l’Irak a également prouvé qu’on ne<br />
peut pas mener le plus grand gâchis depuis la guerre du Vietnam<br />
sans répercussion chez soi. Cette semaine-là, en célébrant<br />
le transfert du pouvoir, le gouvernement s’est vanté<br />
du fait que, pendant l’occupation de l’Irak, 33000 professeurs<br />
avaient été formés, 77 000 emplois créés dans la fonction<br />
publique et 2200 écoles et 240 hôpitaux réhabilités. «L’Institut<br />
des études politiques, un organisme progressiste de<br />
Washington, évalua que l’argent dépensé pour la guerre ou<br />
sur le point d’être approuvé par le Congrès aurait pu financer<br />
aux États-Unis environ trois millions de nouveaux instituteurs<br />
d’école élémentaire ou les soins médicaux pour 27<br />
Quand l'administration américaine,<br />
dans sa frénésie à transférer encore<br />
plus de richesses entre les mains de<br />
ceux qui sont déjà riches, frappe<br />
les travailleurs pauvres, il faut<br />
y inclure les troupes.<br />
millions d’Américains sans assurance médicale. Le coût de<br />
la guerre va dépasser 200 millions de dollars l’an prochain.<br />
Cela représente neuf fois plus que ce que le gouvernement<br />
fédéral dépense pour la formation professionnelle et l’emploi.<br />
L’étude prévoit que la guerre coûtera à chaque foyer américain<br />
en moyenne 3415 dollars.» Les coûts financiers, précise<br />
l’auteur de l’article, viennent, bien sûr, en plus des coûts<br />
humains. « Bush s’est vanté que le transfert “marque une<br />
fière réalisation morale”. L’invasion a été l’un des actes les<br />
plus immoraux de l’histoire américaine. Avec 138000 hommes<br />
là-bas, l’occupation est loin d’être terminée. Nous savons<br />
tous que les Irakiens n’ont pas vraiment récupéré leur pays.<br />
Tant que ce sera le cas, nous ne récupérerons pas non plus<br />
le nôtre. »<br />
«LA VENDETTA PERMANENTE DE BUSH»<br />
L’envers de la médaille de la plus grande puissance militaire<br />
du monde est qu’environ 25000 familles de militaires américains<br />
qui sont actuellement en Irak ou en Afghanistan<br />
vivent grâce à des carnets d’alimentation, et on considère que<br />
c’est une sous-estimation. Le rapport le plus récent du département<br />
de la Défense estime que 40% des soldats du rang<br />
font face à de «graves difficultés financières». Dans les procédures<br />
de recrutement se trouvent maintenant des formulaires<br />
de demande de carnets d’alimentation. Ainsi, la plus<br />
grande puissance militaire de la planète est composée de soldats<br />
notoirement pauvres. En témoignent les nombreux organismes<br />
caritatifs, tels que Feed The Children (nourrir les<br />
enfants), qui se sont constitués pour soutenir les familles<br />
de soldats sur les bases américaines elles-mêmes. Feed the<br />
Children distribue gratuitement de la nourriture et des objets<br />
de première nécessité pour les familles sur douze bases militaires.<br />
Avant les attentats du 11 septembre, les camions qui<br />
transportaient la nourriture gratuite distribuaient celle-ci à<br />
l’intérieur des bases militaires. Depuis, ils doivent le faire à<br />
l’extérieur, ce qui rend encore plus ostensible le spectacle<br />
de la pauvreté des militaires du rang. Les soldats qui sont sur<br />
le front gagnent moins de 16000 dollars par an, ce qui les<br />
met au niveau des caissiers de supermarché. Un sous-lieutenant,<br />
avec 26 000 dollars l’an, gagne moins qu’un cordonnier.<br />
«Aussi, quand l’administration américaine, dans sa<br />
frénésie à transférer encore plus de richesses entre les mains<br />
de ceux qui sont déjà riches, frappe les travailleurs pauvres,