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« L'EXCEPTION-EXPRESSION CULTURELLE BRETONNE »

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1 Doublage et sous-titrage breton : un outil de communication au service d’une<br />

expression culturelle ?<br />

Le doublage et le sous-titrage d’œuvres audiovisuelles répondent à l’origine à un<br />

besoin précis : comprendre une œuvre produite dans une autre langue que la sienne. C’est un<br />

besoin de communication de l’œuvre. Le doublage breton géré désormais par l’association<br />

DIZALE, ne répond pas uniquement à ce souhait.<br />

La compréhension des œuvres est en effet acquise puisque celles-ci, particulièrement sur TV<br />

Breizh, sont simultanément diffusées en français et en breton par le truchement de deux<br />

canaux son. De plus, l’ensemble des bretonnants est également francophone, d’où l’inutilité<br />

en terme de compréhension de l’œuvre du doublage breton.<br />

Il s’agit donc dans le cas d’un tel doublage de permettre à la langue bretonne de s’exprimer<br />

dans les médias, de la rendre <strong>«</strong> visible <strong>»</strong> tant pour ses locuteurs que par des non-locuteurs.<br />

L’objet principal du doublage breton comparé à celui de langue française se transforme. Alors<br />

que le doublage français s’intéresse exclusivement à la qualité d’une œuvre (jeux d’acteurs,<br />

images,…), le doublage breton se préoccuppe plus spécifiquement de la qualité linguistique.<br />

Le doublage en langue bretonne a donc un objectif différent. Atteindre le plus large public<br />

bretonnant ou potentiellement bretonnant possible et cela en doublant des œuvres<br />

audiovisuelles les plus diverses y compris des œuvres qui ne font pas l’unanimité au niveau de<br />

leurs qualités audiovisuelles : animations pour enfants, téléfilms, films mais aussi séries<br />

américaines. Le but essentiel est d’atteindre son public et de lui montrer que sa langue est<br />

parfaitement compatible avec des œuvres audiovisuelles modernes et contemporaines. Cette<br />

politique doit donc permettre au breton de sortir d’un cadre purement patrimonial pour lui<br />

assurer un avenir.<br />

Ce choix de politique de doublage d’œuvres les plus diverses connaît deux orientations<br />

radicalement différentes :<br />

- Le doublage que l’on peut qualifier d’<strong>«</strong> expression culturelle <strong>»</strong> : Il s’agit de doubler<br />

des œuvres qui ont un lien direct ou particulièrement évident avec la Bretagne. Dans<br />

cette catégorie entrent le doublage de téléfilms comme Marion du Faouët, L’affaire<br />

Seznec (ie, la matière de Bretagne). Ce sont des œuvres qui auraient dues être<br />

produites naturellement en breton (Marion) mais le poids de la langue majoritaire l’a<br />

empêché. Le doublage est dans ce cas un retour à l’expression culturelle normale<br />

d’une œuvre audiovisuelle.<br />

Entre aussi dans cette catégorie, le doublage de certaines animations puisqu’il<br />

s’agit de répondre à une demande précise des enfants scolarisés en classes bilingues ou<br />

Diwan. A cet égard, Dizale a mis en place, en partenariat avec de nombreuses<br />

associations locales et écoles bretonnes, une série de diffusions culturelles sur toute la<br />

Bretagne. Il s’agit d’inviter les enfants au cinéma pour organiser une séance de<br />

projection d’animation en breton (40 lieux de projections ; 5000 enfants sur 10000<br />

scolarisés). L’objectif affiché étant de faire découvrir aux enfants l’existence d’un<br />

audiovisuel breton de qualité (qualité de l’œuvre d’où le titre de diffusion

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