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Chapitre 17<br />

Dès le lendemain, après ses exercices matinaux, une toilette<br />

rapide et un petit déjeuner copieux, Cellendhyll de Cortavar se<br />

vêtit d’un costume et de bottes daim foncé, d’une chemise rubis.<br />

Il s’estima prêt à mettre son plan en pratique. Il suivit ainsi la<br />

conseillère Laurianne et son carrosse armorié tiré par quatre<br />

bais brûlés, dès qu’elle passa les portes de l’hôtel de ville. Il ne la<br />

quitta pas de la journée, ayant loué un fiacre découvert dans ce<br />

but précis. Découvert, car il voulait que la jeune femme soit<br />

consciente de sa présence, qu’elle se rende compte qu’on ne se<br />

débarrassait pas de lui si facilement.<br />

Chaque fois qu’elle s’avisait de la présence de l’Ange,<br />

surprise tout d’abord, Laurianne fronçait les sourcils avant de<br />

faire mine de l’ignorer.<br />

La conseillère occupa la matinée à visiter les quartiers de la<br />

ville, tâchant de rassurer ses administrés par sa présence, par<br />

ses discours. Elle présida également l’inauguration du centre de<br />

soin de la Guelfe Blanche, confrérie de charité qui dispensait<br />

des soins sur l’ensemble des Territoires-Francs, situé<br />

provisoirement en lisière du parc municipal. Un simple<br />

assemblage de tentes, de tables et de frères missionnaires.<br />

Lesdits frères avaient proposé leur aide – désintéressée, comme<br />

le voulait la légende – pour s’occuper des blessés touchés par<br />

l’attentat.<br />

Après le déjeuner qu’elle prit avec des notables au Tesson<br />

d’Argent, l’un des restaurants renommés de la ville, Laurianne<br />

de Férimond reprit son cycle de visites. Bien qu’inquiets, les<br />

autochtones semblaient heureux de la voir. Elle promettait de<br />

tout mettre en œuvre pour enrayer la menace qui frappait la<br />

ville, annonçait que les blessés et les familles des morts seraient<br />

pris en charge par la cité. Répétait qu’il ne fallait surtout pas<br />

céder à la panique, que cela ne ferait que renforcer le pouvoir de<br />

ceux qui en voulaient à Gar-Vallon. Mais le marché<br />

hebdomadaire avait été annulé. Les terrasses des commerces<br />

étaient désertées. Les mères pressaient leurs enfants, les<br />

carrosses avaient adopté le petit trot. Les gens marchaient vite,<br />

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