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Compétences AIEM (journal Édition 2011-2)

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« Avec Connexion compétences mes attentes sont<br />

comblées »<br />

Je m’appelle Rose Michel Clissaint, née le 29 septembre 1981.<br />

Je suis originaire de Léogane, une ville située à l’ouest de Portau-Prince,<br />

la capitale haïtienne. Haïti est un pays très riche au<br />

niveau culturel, mais les problèmes politiques très nombreux et<br />

chroniques entravent son développement économique et social.<br />

J’ai arrêté mes études après la quatrième année du secondaire.<br />

Ensuite, j’ai travaillé comme vendeuse de produits de<br />

beauté, puis j’ai été réceptionniste dans un centre d’appel.<br />

Je suis arrivée au Canada le 4 mai 2010, soit quelques<br />

mois après le tremblement de terre du 12 janvier de la<br />

même année. J’ai été parrainée par mon époux qui vit au<br />

Québec depuis 1998. Nous nous sommes mariés en Haïti<br />

le 11 août 2008. Ne faut-il pas mentionner que ma sœur<br />

aînée réside également à Montréal où elle m’a précédée.<br />

J’étais très heureuse de venir au Canada. Deux raisons<br />

fondamentales expliquent cette immense joie : naturellement<br />

j’aurais enfin l’opportunité de vivre auprès de mon<br />

époux. Mais également, je voyais comme un privilège de<br />

pouvoir vivre dans un pays aussi beau que le Canada.<br />

N’empêche, cette grande joie était teintée d’un peu de<br />

nostalgie, de regret : ce n’est pas toujours facile de<br />

laisser des êtres aimés derrière soi pour entreprendre<br />

un grand voyage. Partir n’est-il pas mourir un peu?<br />

Le choc culturel dont on parle tant, je n’y ai pas échappé,<br />

même si je trouve la société québécoise très accueillante. En<br />

effet, je n’ai pas encore réussi à m’habituer au mode alimentaire<br />

québécois. Par ailleurs, j’ai été très impressionnée par<br />

le système de transport montréalais dont le métro constitue<br />

la pièce maîtresse. Le métro qu’on pourrait comparer à un<br />

monstre, à une chenille géante qui avale et vomit constamment<br />

des personnes qui ont l’air toujours pressé. Et comment ne pas<br />

mentionner l’accent et le parler québécois. Je dois reconnaître<br />

que jusqu’ici mes oreilles ne se sont pas encore familiarisées<br />

avec les sonorités particulières de cet accent.<br />

Et puis, je pense que le lecteur m’en voudra de passer<br />

sous silence mon contact avec le grand froid québécois.<br />

Croyez-vous que j’ai pu l’affronter dans l’indifférence?<br />

Pas du tout! Mon premier hiver fut une véritable épreuve.<br />

Mais comment vouloir vivre au Québec sans se disposer<br />

psychologiquement à affronter le grand froid? L’intégration<br />

saurait-elle se faire sans une adaptation au climat ambiant?<br />

La joie du voyage consommée, l’émotion des retrouvailles<br />

avec l’élu de mon cœur diluée dans le temps, il fallait se<br />

poser une question essentielle : «Me voici à présent au<br />

Canada. Quelle activité mener pour meubler mes journées?»<br />

La réponse me sera bientôt fournie par mon époux. De fait,<br />

il me conseille de retourner aux études. Quel genre? Sans<br />

hésitation j’opte pour une formation professionnelle. Nous<br />

passons en revue toute la kyrielle de formations proposées<br />

sur la place montréalaise. Mes préférences vont à celles-ci :<br />

Rose-Michel Clissaint<br />

éducation préscolaire, soins infirmiers, assistance aux personnes<br />

placées en établissement de santé… Entre temps, l’évaluation<br />

comparative de mes acquis haïtiens aura permis au ministère<br />

de l’Immigration et des communautés culturelles de me classer<br />

au niveau de la quatrième année secondaire. La voie est donc<br />

toute tracée pour l’obtention d’un DEP (Diplôme d’études professionnelles).<br />

Mais avant d’intégrer le circuit scolaire québécois,<br />

je pourrais bien aller chercher une expérience de travail dans le<br />

domaine du service à la clientèle. Surtout que le Service d’Aide à<br />

l’Emploi de l’Est (SAEE) m’a appris à rédiger un curriculum vitae.<br />

En seulement une année passée au Québec, je peux m’enorgueillir<br />

d’avoir fait pas mal de tourisme. Saint-Hyacinthe et Saint-Antoinesur-Richelieu<br />

en Montérégie; Terrebonne en Lanaudière; Saint-<br />

Agathe et Mont-Saint-Sauveur dans les Laurentides; Québec<br />

la capitale. Voilà les villes et contrées québécoises objet de ma<br />

randonnée touristique. Hors du Québec, j’ai également eu le grand<br />

plaisir de visiter Toronto et Ottawa.<br />

C’est au mois de juin dernier que mon amie Clovinta Duvernay<br />

me révéla l’existence du programme Connexion compétences qui<br />

permet aux jeunes immigrants de développer des habiletés et<br />

d’acquérir des compétences susceptibles de faciliter leur intégration<br />

du point de vue professionnel ou scolaire. Ce programme a aussi<br />

le mérite de m’offrir un cadre de perfectionnement du français,<br />

langue officielle du Québec. Mais il a aussi ceci d’intéressant et<br />

de positif qu’il permet de travailler, de connaître et de se familiariser<br />

avec des personnes de diverses origines et cultures. De ce<br />

point de vue, c’est en soi un lieu de rendez-vous du donner et<br />

du recevoir. Avec Connexion compétences (cours de français,<br />

visites guidées, ateliers de développement personnel et de renforcement<br />

de capacité, documentations diverses, etc.) je crois que<br />

mes attentes sont comblées.<br />

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