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Achats - Hormann.fr

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PORTAL 14<br />

PORTAL 14<br />

<strong>Achats</strong><br />

Projets d’ECE Projektmanagement; Henn Architekten;<br />

BRT Bothe Richter Teherani; Hascher Jehle<br />

Architektur; Kleihues + Kleihues; Rhode Kellermann<br />

Wawrowsky; Grazioli und Muthesius Architektur<br />

L’INFORMATION POUR LES ARCHITECTES<br />

DE HÖRMANN


SOMMAIRE<br />

PORTAL 14<br />

L’INFORMATION POUR LES ARCHITECTES DE HÖRMANN<br />

4 / 5 / 6 / 7 / 8 / 9 / 10 / 11<br />

LE COMMERCE OU COMMENT GARDER LA CAPACITE D’AGIR<br />

Est-ce que les centres commerciaux «vident» nos zones piétonnes? Le commerce de détail traditionnel<br />

est-il en voie de disparition? Trois experts donnent leur avis pour PORTAL: Alexander Otto (ECE),<br />

Wolfgang Christ (Bauhaus-Universität de Weimar) et Barbara Possinke<br />

(agence RKW Architektur + Städtebau)<br />

12 / 13 / 14 / 15<br />

LIMBECKER PLATZ A ESSEN<br />

Dans la région de la Ruhr, nombreuses sont les possibilités de faire du shopping. Pourtant, un nouveau<br />

centre commercial gigantesque a vu le jour à Essen. Une surface marchande d’un total de 21 000 mètres<br />

carrés attire la clientèle. Conception: ECE Projektmanagement GmbH & Co. KG,<br />

Hambourg / Henn Architekten, Munich (façade)<br />

16 / 17 / 18 / 19<br />

L’EUROPA PASSAGE A HAMBOURG<br />

Les responsables des monuments de Hambourg veillent avec des yeux d’Argus sur l’aménagement de<br />

la rive de la Binnenalster. Pour l’Europa Passage également, cela a été un véritable exercice d’équilibre<br />

entre innovation et adaptation. Conception: BRT Bothe Richter Teherani, Hambourg<br />

20 / 21 / 22 / 23<br />

LES KÖNIGSBAU PASSAGEN A STUTTGART<br />

Dans le quartier entourant le musée d’art de Stuttgart, culture, travail et shopping se côtoient dans un<br />

espace restreint. Les points charnières de ce quartier sont les Königsbau Passagen et leurs 27 000 mètres<br />

carrés de surface marchande. Conception: Hascher Jehle Architektur, Berlin<br />

24 / 25 / 26 / 27<br />

KAUFHOF A BERLIN<br />

Le nouveau Kaufhof sur l’Alexanderplatz reflète l’esprit des années 1920, les «années folles».<br />

Sans négliger le moindre détail, les architectes ont livré une nouvelle interprétation du grand<br />

magasin classique. Conception: Kleihues + Kleihues, Berlin<br />

28 / 29<br />

KARSTADT A LEIPZIG<br />

Un nouveau magasin dans un écrin (partiellement) ancien: la façade d’un ancien bâtiment, datant de 1914,<br />

a été intégrée dans les plans de construction du grand magasin situé sur le Neumarkt de Leipzig.<br />

Conception: Rhode Kellermann Wawrowsky, Leipzig<br />

30 / 31<br />

LES SCHLOSS-ARKADEN DE BRUNSWICK<br />

Le centre commercial le plus controversé d’Allemagne: quelque 600 pierres constituant la façade du vieux<br />

château de la ville de Brunswick ont été réutilisées pour la construction des Schloss-Arkaden. Le reste<br />

est entièrement neuf — l’extérieur comme l’intérieur. Conception: Grazioli und Muthesius Architektur,<br />

Berlin<br />

32 / 33<br />

NOUVELLES DE L’ENTREPRISE HÖRMANN<br />

34 / 35<br />

PROGRAMME / MENTIONS LEGALES / HÖRMANN A VOTRE ECOUTE<br />

Photo de couverture:<br />

Kaufhof à Berlin<br />

Photo: Stefan Müller, Berlin


Chères lectrices, chers lecteurs,<br />

Afin d’éviter tout malentendu: nous ne partons pas du<br />

principe que vous consentirez sans réserve à tout ce que<br />

nous allons vous montrer dans cette édition de PORTAL.<br />

Le thème du shopping, surtout lorsqu’il s’agit de grandes<br />

galeries marchandes, fait en effet toujours polémique. Les<br />

projets présentés dans cette édition ne font pas exception<br />

à la règle: trop grand pour la ville, s’exclama-t-on à propos<br />

du centre commercial sur la Limbecker Platz de Essen.<br />

«Un mensonge architectural», c’est ainsi que la presse<br />

spécialisée qualifia la reconstruction du château de<br />

Brunswick en centre commercial «Schloss-Arkaden».<br />

Et même lorsqu’il fut question de la rénovation du Galeria<br />

Kaufhof sur l’Alexanderplatz de Berlin — comparé aux<br />

autres centres commerciaux présentés dans cette<br />

brochure, un projet d’assez modeste envergure —, de<br />

véritables groupes de défenseurs se formèrent en faveur<br />

du maintien de la façade du bâtiment si caractéristique<br />

de l’après-guerre. C’est justement en raison de ces<br />

points de discorde que nous avons décidé de consacrer<br />

cette brochure au thème de l’achat. En effet, comme le<br />

constate l’architecte Barbara Possinke dans son entretien<br />

avec PORTAL, de gigantesques surfaces de vente voient<br />

actuellement le jour en Allemagne et presque personne<br />

n’en parle. Selon Barbara Possinke, de nombreux<br />

architectes rejettent ou, tout du moins, se désintéressent<br />

des projets de construction aux marges financières<br />

étroites et pour lesquels le planificateur est soumis à de<br />

rigoureuses contraintes fonctionnelles. L’opinion publique,<br />

Martin J. Hörmann<br />

EDITORIAL<br />

Martin J. Hörmann, Thomas J. Hörmann et Christoph Hörmann<br />

Sociétaires en nom propre<br />

quant à elle, a également de nombreuses idées reçues<br />

à l’encontre des centres commerciaux. Au cours de<br />

son intervention, Alexander Otto, président directeur<br />

général d’ECE, l’exploitant de centres commerciaux le<br />

plus connu d’Allemagne, balaie cinq de ces préjugés:<br />

Cela fait longtemps que l’on ne construit plus de centres<br />

commerciaux uniquement «sur un coin de prairie». Ils<br />

diffèrent tous les uns des autres et, en soi, ne défigurent<br />

aucunement les centres-villes. D’après M. Otto, les<br />

nouvelles galeries marchandes du centre-ville poussent<br />

même les commerces de détail établis à procéder aux<br />

investissements prévus de longue date afin de rester<br />

compétitif. C’est également le constat qu’émet Wolfgang<br />

Christ dans l’entretien qu’il accorde à PORTAL: «Je ne<br />

conteste aucunement le fait que les centres-villes aient<br />

effectivement souffert et souf<strong>fr</strong>ent encore des centres<br />

commerciaux. Mais ce n’est pas une raison pour se figer<br />

dans une attitude de refus. Au contraire, les centres<br />

commerciaux sont là pour permettre au commerce de<br />

détail traditionnel de développer de nouveaux concepts.»<br />

Avec cette édition de PORTAL, nous espérons vous<br />

donner également matière à réflexion et à discussion.<br />

En effet, le fait qu’un nouveau centre commercial voie<br />

le jour toutes les quatre semaines en Allemagne est la<br />

preuve indéniable que ce type de projet de construction<br />

est bien trop important pour qu’il n’en soit fait allusion<br />

nulle part.<br />

Thomas J. Hörmann Christoph Hörmann<br />

3


4<br />

LE COMMERCE OU COMMENT GARDER LA CAPACITE D’AGIR:<br />

LES CENTRES COMMERCIAUx DU FUTUR<br />

Les centres commerciaux sclérosent-ils nos centres-villes? Détruisent-ils les<br />

structures existantes du commerce de détail? Et quelle est la position de nos<br />

hommes politiques sur cette évolution? Ces dernières années, on a beaucoup parlé<br />

des centres commerciaux. Tout ce qui a été dit n’est pas forcément vrai, mais le<br />

sujet reste très actuel: un centre commercial ouvre ses portes toutes les trois à<br />

quatre semaines en Allemagne. PORTAL a recueilli les opinions d’un exploitant,<br />

d’un urbaniste et d’une architecte sur la question.<br />

ALExANDER OTTO: L‘INTEGRATION<br />

EST DECISIVE – EGALEMENT POUR LES<br />

INVESTISSEURS<br />

Elle se répète sans même être vérifiée: la litanie de ces<br />

géants de la distribution sempiternellement monotones et<br />

identiques, situés en périphérie des villes: de hauts cubes de<br />

tôles ondulées qui ôtent toute vie aux centres-villes.<br />

Ce n’est pas que ce type de galeries marchandes n’ait jamais<br />

existé. Elles sont en effet apparues dans les années 60 et 70<br />

en Allemagne de l’Ouest et dans les années<br />

90 en Allemagne de l’Est. Aujourd’hui, on les retrouve en<br />

Europe de l’Est et, hélas, de plus en plus <strong>fr</strong>équemment —<br />

déguisées en maisons d’ameublement ou autres magasins<br />

prétendument spécialisés — aux portes de villes allemandes.<br />

Les véritables centres commerciaux se sont depuis longtemps<br />

transformés, à bien des égards, en authentiques bijoux<br />

architecturaux au cœur des centres-villes et ont même, il n’est<br />

pas rare de le constater, pris le rôle voire l’emplacement des<br />

grands magasins d’autrefois. En quoi ces galeries urbaines<br />

modernes de la nouvelle génération se distinguent-elles?<br />

Idée reçue n° 1: centre commercial est synonyme de<br />

campagne.<br />

Si, entre 1964 et 1995, les centres commerciaux construits en<br />

pleine campagne représentaient encore un quart de toutes<br />

les constructions de galeries marchandes, ils ne s’élevaient<br />

plus qu’à quatre pour cent en 2005. Pour la même période,<br />

la proportion des sites implantés en centre-ville est passée<br />

de 35 à 61 pour cent. Depuis 1969, la société ECE conçoit<br />

même volontairement des plans architecturaux presque<br />

exclusivement dans des quartiers urbains et, depuis 1984, en<br />

grande partie dans des centres-villes, même si cela a rendu<br />

plus difficile le démarrage dans les Länder d’ex-Allemagne de<br />

l’Est et en Europe de l’Est. Contrairement aux gigantesques<br />

centres commerciaux situés en campagne, les galeries en<br />

centre urbain, avec leurs 15 000 à 25 000 mètres carrés, ne<br />

peuvent pas vivre en autarcie. Leur surface de vente est<br />

bien trop petite pour pouvoir répondre à la demande d’of<strong>fr</strong>e<br />

générale du client. C’est pourquoi l’intégration urbanistique<br />

prend, pour la ville comme pour le concepteur, une<br />

importance significative. Il arrive par conséquent de plus en<br />

plus <strong>fr</strong>équemment que le travail de l’architecte ne s’arrête<br />

pas à la porte d’entrée. Au contraire, des sites urbains sont<br />

aménagés et des voies piétonnes sont créées.<br />

Les grandes galeries commerciales situées en centre-ville<br />

représentent souvent un instrument de réparation et de<br />

revitalisation urbanistique — par exemple quand il s’agit de<br />

réintégrer des <strong>fr</strong>iches ferroviaires ou industrielles à l’espace<br />

urbain utile.<br />

Idée reçue n° 2: les centres commerciaux sont des cubes de<br />

béton bon marché à l’aspect identique.<br />

De nos jours, toutes les galeries marchandes sont différentes.<br />

Tandis que l’on construisait auparavant selon le principe de l’<br />

«os de chien» — une grande allée commerçante composée<br />

de petites boutiques avec,<br />

à chaque extrémité, un grand magasin —, l’évolution du<br />

commerce de détail ainsi que les rapports à l’immobilier<br />

toujours plus complexes ont aujourd’hui rendu nécessaires<br />

des plans entièrement individuels. Pour la conception des<br />

façades, il est <strong>fr</strong>équent de voir des concours architecturaux<br />

d’envergure. C’est ainsi que la façade du nouveau Limbecker<br />

Platz de Essen a été conçue par le professeur Gunter Henn,


ALExANDER OTTO<br />

Né en 1967 à Hambourg<br />

Baccalauréat à Oxford; études<br />

à l’université de Harvard et à la<br />

Harvard Business School<br />

A partir de 1994 Chef de projets et membre de la<br />

direction d’ECE<br />

Depuis 2000 Président directeur général<br />

d’ECE, membre du directoire de<br />

plusieurs entreprises, la<br />

plupart présentes au niveau<br />

international, président du Urban<br />

Land Institute Deutschland,<br />

membre du comité directeur du<br />

ZIA (Zentraler<br />

Immobilienausschuss e.V.)<br />

www.ece.de<br />

qui s’est entre autres inspiré de la célèbre robe de Marilyn<br />

Monroe pour sa conception.<br />

Pour la rénovation de la gare centrale de Leipzig, c’est la<br />

collaboration avec l’association de défense du monument<br />

qui a figuré au premier plan. Pour cette étape, l’argent n’a<br />

pas fait défaut: les investissements dans une architecture<br />

de qualité ne représentent qu’une <strong>fr</strong>action des coûts totaux<br />

d’un bien immeuble. Les concepteurs qui ne pensent qu’à<br />

court terme font, au grand dam des investisseurs, des<br />

économies justement où il ne faut pas regarder à la dépense.<br />

En revanche, les concepteurs et autres exploitants de centres<br />

commerciaux orientés vers le long terme préfèrent, quant à<br />

eux, dépenser un peu plus — pour des matériaux de qualité,<br />

une climatisation parfaite, des jeux de lumière et d’eau<br />

novateurs et plus encore.<br />

En effet, il n’y a qu’en créant une atmosphère de shopping<br />

agréable que l’on peut enthousiasmer le client à long terme.<br />

Idée reçue n° 3: les centres commerciaux nuisent aux<br />

centres-villes.<br />

Des commerces de nature variée des locations mixtes,<br />

l’encouragement au développement d’entreprises, des places<br />

de marché vivantes, des horaires d’ouverture homogènes<br />

— tous ces facteurs contribuent à la vivification des centres-<br />

villes. A cela s’ajoutent une of<strong>fr</strong>e économique en places<br />

de parking en centre-ville construites en supplément ainsi<br />

que les importantes contributions au marketing urbain et<br />

à la gestion urbaine. Mais l’aspect le plus significatif est<br />

que, contrairement à un centre-ville morcelé, la galerie<br />

marchande installée en centre-ville of<strong>fr</strong>e <strong>fr</strong>équemment les<br />

surfaces nécessaires au commerce de détail moderne avec<br />

ses marchandises variées et à ses présentations de produits<br />

sophistiquées.<br />

Saturn ne nécessite pas dix fois 250 mètres carrés, mais une<br />

fois 2 500. Le plus grand Saturn se situe dans le centre-ville de<br />

Hambourg et a une surface de vente plus grande que bien des<br />

galeries marchandes — et pourtant, d’aucuns diront que ce<br />

ne sont pas les marchandises et les acheteurs qui manquent<br />

pour remplir sa surface.<br />

Même les librairies, au cours des quinze dernières années,<br />

ont vu leurs besoins spatiaux augmenter de quelques<br />

centaines à 1 000 voire 2 000 mètres carrés, parce qu’à<br />

l’époque des Amazon et autres sites de vente sur Internet,<br />

elles ne peuvent plus se permettre de faire patienter le client<br />

quelques jours, jusqu’à la livraison. Si les villes ne réagissent<br />

pas de façon appropriée aux nouveaux besoins du commerce<br />

de détail, les commerçants puis les clients s’en vont — que<br />

ce soit en périphérie ou simplement dans la ville voisine.<br />

Une idée reçue très répandue veut que les centres commerciaux se ressemblent tous. Voici le «Eastgate», à Berlin (à gauche) et la gare centrale de Leipzig<br />

(à droite).<br />

Photos: ECE<br />

5


6<br />

LE COMMERCE OU COMMENT GARDER LA CAPACITE D’AGIR:<br />

TROIS POINTS DE VUE SUR LES CENTRES COMMERCIAUx DU FUTUR<br />

Idée reçue n° 4: les centres-villes détruisent le commerce de<br />

détail existant.<br />

La construction d’une galerie commerciale en centre-ville<br />

permet de donner à bien des égards une petite «secousse»<br />

au commerce de détail existant: les investissements prévus<br />

de longue date sont opérés, la construction est modernisée,<br />

des agences de gestion urbaine sont fondées et la zone<br />

piétonne revalorisée. Un centre-ville qui se profile de<br />

cette manière pour être compétitif, ne doit craindre ni un<br />

centre commercial ni les villes voisines — au contraire: il<br />

devient considérablement plus attractif et profitera des flux<br />

d’acheteurs supplémentaires. Cependant, si un commerçant<br />

de détail s’installe au XXIe siècle en présentant ses produits<br />

tel qu’on le faisait en 1970, ce dernier aura un problème à<br />

moyen terme — avec ou sans galerie marchande en centreville.<br />

Et si des cohéritiers n’arrivent pas à se mettre d’accord<br />

des années durant pour savoir s’ils doivent adapter leurs<br />

biens immeubles des années 60 aux exigences du commerce<br />

de détail moderne, ils auront alors le même problème.<br />

Idée reçue n° 5: nos hommes politiques suivent, impuissants,<br />

l’évolution des nouveaux centres commerciaux.<br />

Aujourd’hui, les hommes politiques et les municipalités savent<br />

très bien ce qu’ils veulent pour leurs villes. Et ils n’ont pas<br />

peur de le clamer, de négocier ferme et de s’enquérir des<br />

expériences de collègues d’autres villes.<br />

C’est ainsi que la ville de Ludwigshafen a souhaité développer<br />

le centre-ville en direction du Rhin. Dans le cadre d’un appel<br />

d’of<strong>fr</strong>es très détaillé, trois concepteurs potentiels ont dû<br />

présenter leurs projets et les soumettre à une évaluation au<br />

moyen de critères urbains. C’est un concept prévoyant une<br />

place intégrant restaurants gastronomiques et loisirs au bord<br />

du Rhin qui a remporté le concours. Ou à Leverkusen: la ville<br />

a sondé onze autres maires pour savoir quelles avaient été<br />

les répercussions du développement de centres commerciaux<br />

sur leur ville respective. Les réponses ont été unanimement<br />

positives, à tel point que Leverkusen a finalement décidé<br />

d’intégrer une galerie marchande en centre-ville. De fait, des<br />

conseils municipaux, des municipalités et des journalistes<br />

vont régulièrement visiter d’autres villes pour se faire une idée<br />

sur place. Il s’agit probablement du meilleur moyen pour agir<br />

en fonction des faits et non des préjugés.<br />

WOLFGANG CHRIST:<br />

LE COMMERCE SUIT L’HABITAT<br />

Monsieur Christ, centre-ville ou périphérie: où irons-nous<br />

faire nos achats à l’avenir? La tendance au retour dans<br />

les centres-villes dont tout le monde parle existe-t-elle<br />

réellement et comment se manifeste-t-elle?<br />

L’image du commerce de détail est loin d’être aussi simple<br />

que le suppose la formule «centre-ville ou périphérie». Le<br />

commerce existe en centre-ville, dans le centre de quartiers,<br />

en périphérie de villes avec leurs zones artisanales et<br />

également dans les zones industrielles.<br />

En règle générale, le commerce se déplace en fonction des<br />

personnes, c’est-à-dire selon le lieu de résidence qu’elles<br />

ont élu et selon leurs habitudes de déplacement, car il n’est<br />

pas en mesure d’imposer à lui seul des structures qui leur<br />

sont contraires. De nos jours, seuls 5 à 20 pour cent de la<br />

population vit encore au cœur des villes, 80 pour cent vit en<br />

périphérie et entre les villes. Cela signifie qu’à l’avenir, la<br />

grande majorité des entreprises de commerce de détail sera<br />

également présente hors des centres-villes.<br />

Cependant, la tendance au retour dans le centre-ville existe<br />

bel et bien mais n’est pas partagée uniformément par tous<br />

les groupes de population. Ce sont principalement les<br />

personnes âgées, les personnes aisées et les jeunes gens<br />

encore en formation qui emménagent en ville. De plus, les<br />

centres-villes attirent ce que l’on appelle la «classe créative».<br />

Les personnes ayant une vie professionnelle flexible et<br />

étant prêtes à déménager si nécessaire, ont besoin de la<br />

stimulation qu’of<strong>fr</strong>e un centre-ville et d’un lieu où l’on peut<br />

rencontrer d’autres personnes sans contrainte et mener une<br />

vie «non-stop» confortable.<br />

Le commerce réagit également à cette évolution, par exemple<br />

par l’implantation croissante de magasins bio dans les<br />

centres-villes. De plus, on teste sur de plus petites surfaces<br />

de nouvelles formes du commerce alimentaire qui avaient<br />

été abandonnées jusqu’à récemment par les chaînes de<br />

distribution. Les magasins de proximité allient l’aspect<br />

traditionnel des épiceries fines telles celles de la «Tante<br />

Emma» qui ont tout en magasin pour les besoins quotidiens,


WOLFGANG CHRIST<br />

Né en 1951 à Engers/Rhein<br />

1972—1983 Etudes d’architecture et de<br />

philosophie à l’école<br />

technique supérieure de<br />

Darmstadt<br />

1983—1988 Assistant du «Fachgruppe<br />

Stadt» de l’école technique<br />

supérieure de Darmstadt<br />

Depuis 1988 Architecte et urbaniste<br />

indépendant au sein de<br />

l’agence Mediastadt,<br />

Darmstadt<br />

Depuis 1994 Professeur de conceptualisation<br />

et d’urbanisme à la<br />

Bauhaus-Universität de<br />

Weimar<br />

les produits <strong>fr</strong>ais prêts à la consommation ainsi que la gamme<br />

de produits d’un supermarché. Ils of<strong>fr</strong>ent bien souvent à leur<br />

clientèle aisée des horaires d’ouverture plus amples, voire un<br />

service 24 heures sur 24.<br />

Néanmoins, les centres-villes ne vivent pas que de magasins<br />

bio ou de magasins de proximité et le commerce de détail<br />

traditionnel est en crise. Quelle est votre position quant à<br />

ceux qui reprochent aux centres commerciaux de détruire<br />

les structures de commerce de détail existantes?<br />

Moins le nombre d’habitants d’un centre-ville est élevé, moins<br />

il faut s’attendre à y trouver une of<strong>fr</strong>e commerciale variée,<br />

surtout en ce qui concerne les petits articles. Et inversement:<br />

si les villes renforcent massivement leur fonction résidentielle,<br />

le commerce de détail développera également de nouveaux<br />

formats. C’est ce que l’on constate dans des villes comme<br />

Munich, Fribourg ou Munster, mais également à Manchester,<br />

où environ 20 000 personnes se sont installées en centre-ville,<br />

depuis 1996. Le commerce de détail en a énormément profité.<br />

Les centres commerciaux sont d’ailleurs un développement<br />

tout à fait normal de notre société industrielle. Leurs ancêtres<br />

sont les grands magasins qui ont entièrement dominé le<br />

commerce dans nos villes entre 1850 et 1950.<br />

La discussion actuelle au sujet des centres commerciaux est<br />

presque la copie conforme de la polémique qui à l’époque a<br />

vu le jour quant à la compatibilité économique et sociale du<br />

Depuis 2002 Professeur à<br />

l’Immobilienakademie de<br />

l’université de Regensburg<br />

2003—2008 Co-fondateur de l’institut<br />

pour l’urbanistique<br />

européenne<br />

2006 Prix allemand de l’urbanisme,<br />

autres distinctions<br />

grand magasin et de son intégration urbanistique. Les grands<br />

magasins ont été attaqués parce qu’ils détruisaient, disaiton<br />

alors, le petit commerce avec leurs énormes dimensions.<br />

Les grandes enseignes, comme Wertheim à Berlin ou encore<br />

Bon Marché à Paris, employaient à l’époque entre 4 000 et 6<br />

000 personnes et proposaient à leurs clients toute sorte de<br />

distractions et de séjours, tels que les centres commerciaux<br />

le proposent aujourd’hui.<br />

Quelles sont, d’après vous, les raisons du succès des centres<br />

commerciaux modernes?<br />

D’une part, les centres commerciaux reprennent les qualités<br />

du commerce de rue traditionnel en créant en quelque sorte<br />

des zones piétonnes couvertes grâce à un vitrage. D’autre<br />

part, ils peuvent créer des synergies que le commerce<br />

traditionnel ne peut pas, ou très difficilement, atteindre:<br />

coopération entre les exploitants de magasin, horaires<br />

d’ouverture uniques, diversité des branches professionnelles,<br />

sans compter la sécurité, la propreté et une absence totale<br />

de barrières. Les galeries marchandes répondent ainsi aux<br />

besoins primaires depuis longtemps acceptés de l’homme<br />

moderne que ce soit en terme d’habitat ou de mobilité, c’està-dire<br />

à un approvisionnement le plus confortable, le plus sûr<br />

et le plus économique en énergie possible.<br />

Les galeries marchandes classiques d’Europe (ici à Turin) furent les précurseurs des centres commerciaux modernes d’influence américaine.<br />

Photos: Jakob Schoof<br />

7


8<br />

LE COMMERCE OU COMMENT GARDER LA CAPACITE D’AGIR:<br />

TROIS POINTS DE VUE SUR LES CENTRES COMMERCIAUx DU<br />

FUTUR<br />

Où les centres commerciaux tels qu’ils apparaissent<br />

actuellement dans nos villes puisent-ils leur source?<br />

Les premiers centres commerciaux ont été conçus aux USA<br />

dans les années 50 par Victor Gruen, un architecte émigré<br />

de Vienne. L’idée était d’importer aux Etats-Unis, dans<br />

une forme remaniée, la culture urbaine européenne, dont<br />

Gruen était marqué. Il est intéressant de constater que ce<br />

sont précisément les grands magasins classiques qui ont<br />

développé le concept car leurs clients allaient de plus en plus<br />

acheter en périphérie. Afin de pouvoir également s’installer<br />

aux portes des villes, les gérants de grands magasins ont<br />

inventé le centre commercial, dont le cœur était, du moins au<br />

début, toujours occupé par un grand magasin. De nos jours,<br />

les centres commerciaux reviennent en masse dans nos<br />

centres villes. Seuls les grands magasins ont disparu de leur<br />

centre. Ils ne font plus partie du centre, mais sont petit à petit<br />

remplacés par les centres commerciaux.<br />

Quelles stratégies reste-t-il aux places de commerce<br />

traditionnelles pour survivre?<br />

Transformer des centres-villes entiers en centres<br />

commerciaux serait une mauvaise solution. En effet, les<br />

centres commerciaux sont eux aussi dépendants d’un<br />

environnement urbain fonctionnel et fort à plus d’un titre.<br />

Jusqu’à maintenant, les centres-villes sont différemment<br />

concernés par le changement structurel. Les emplacements<br />

de première classe sont de plus en plus prisés, la<br />

concurrence dans ces zones devient plus forte. De nombreux<br />

magasins établis depuis longtemps doivent fermer car ils ne<br />

peuvent plus satisfaire aux objectifs de rendement de leur<br />

propriétaire ou bien sont rachetés par de grandes chaînes<br />

internationales. Les emplacements moins cotés souf<strong>fr</strong>ent<br />

le plus de cette concurrence acharnée. Beaucoup sont en<br />

effet menacés de mettre la clé sous la porte. Pour ce type<br />

d’emplacement, des concepts de reconversion doivent être<br />

développés en concertation avec les municipalités, mais<br />

ceux-ci se limitent en réalité à une cohabitation de locaux<br />

de travail et d’habitats. La structure du bâtiment d’anciens<br />

magasins — avec leurs hauts plafonds, leurs surfaces<br />

de plusieurs centaines de mètres carrés, leurs places de<br />

stationnement, mais aussi avec leur bonne desserte par<br />

le trafic suburbain — of<strong>fr</strong>ent les conditions idéales pour<br />

des start up, des colocations et autres formes d’utilisation<br />

expérimentales comparables. Le même principe s’applique<br />

aux grands magasins, dont des centaines fermeront<br />

vraisemblablement leurs portes en Allemagne dans les<br />

années à venir. Parmi ces grands magasins, beaucoup sont<br />

des bâtiments classés datant du XIXe siècle. Ces bâtiments<br />

de caractère et de charme sont de surcroît accessibles aux<br />

personnes handicapées. Ils peuvent donc être sans problème<br />

rénovés pour l’accueil de personnes âgées ou, comme le<br />

montre un exemple à Los Angeles, transformés en facultés.<br />

Le mot d’ordre est reconversion: que faire des centres<br />

commerciaux lorsque ceux-ci deviennent vétustes?<br />

Ils constituent en effet un défi beaucoup plus grand, en<br />

particulier les «indoor malls» classiques, mais aussi les<br />

centres commerciaux construits à la va-vite dans les<br />

périphéries urbaines d’Allemagne de l’Est après la chute du<br />

Mur. Nombre d’entre eux sont d’ores et déjà presque vides en<br />

semaine et ne sont <strong>fr</strong>équentés que les vendredis et samedis.<br />

Le commerce, c’est le changement: l’air du temps est chaque<br />

jour différent.<br />

Les centres commerciaux contemporains ont la réputation<br />

d’engager des architectes uniquement pour la façade, tandis<br />

que l’investisseur décide de tout. Ce constat est-il exact?<br />

Il constitue sans aucun doute la règle. Il n’en reste pas<br />

moins que les exploitants reconnaissent également qu’ils<br />

doivent conférer des qualités supplémentaires à leurs centres<br />

commerciaux et être plus ouverts vis-à-vis de la ville et de<br />

ses habitants. Il ne suffit plus de fournir une of<strong>fr</strong>e optimale<br />

en articles de détail, il faut également proposer des espaces<br />

entièrement climatisés et être parfaitement accessibles en<br />

voiture. Ce sont précisément les personnes vivant en centreville,<br />

qui attendent le plus de leur environnement. C’est<br />

pourquoi les centres commerciaux se voient octroyer des<br />

fonctions supplémentaires, telles que des bibliothèques ou<br />

des universités populaires, ou accueillent des logements aux<br />

étages supérieurs. Cela atténue leur apparence monolithique<br />

et compacte et les rend plus «normaux» pour nos centresvilles<br />

qui sont également tout sauf homogènes. Pour un centre<br />

commercial, un concepteur habile misera sur l’hétérogénéité.<br />

Pour cela, il lui faut en règle générale des architectes<br />

chevronnés en urbanisme et dont les compétences ne se<br />

limitent pas à l’optimisation de l’espace: la ville constitue le<br />

cadre tandis que le destinataire est le citadin en tant que<br />

client.


Les villes de tailles moyenne et petite<br />

voient s’ouvrir de plus en plus de centres commerciaux.<br />

Quels sont les défis à relever ici?<br />

Plus la ville est petite et morcelée, plus le commerce doit<br />

se montrer prudent face aux questions architecturales et<br />

urbanistiques. Un centre commercial est un peu comme un<br />

gros poisson: si on le met dans un petit aquarium — ici, une<br />

petite ville —, on se heurte alors à un problème qui ne peut<br />

être résolu par le fait que le gros poisson mange tous les<br />

petits poissons. Car, à coup sûr, cela signifierait également<br />

sa fin. En d’autres termes: l’intérêt des centres commerciaux,<br />

au-delà de leurs propres profits, est que la ville — et avec<br />

elle, le commerce environnant — fonctionne à long terme.<br />

J’irais même plus loin: mieux cet environnement fonctionne,<br />

plus l’investissement dans un centre commercial est judicieux.<br />

Je ne conteste aucunement le fait que les centres-villes<br />

aient effectivement souffert et souf<strong>fr</strong>ent encore des centres<br />

commerciaux. Mais ce n’est pas une raison pour se figer dans<br />

une attitude de refus. Au contraire, les centres commerciaux<br />

doivent permettre au commerce de détail traditionnel de<br />

développer de nouveaux concepts.<br />

Le centre commercial comme parc<br />

à thème: là où une réelle urbanité<br />

fait cruellement défaut — comme<br />

ici à l’aéroport de Palma de<br />

Mallorca —, elle est recréée<br />

à l’aide de décors architecturaux.<br />

BARBARA POSSINKE<br />

Né en 1955 à Varsovie<br />

1973—1980 Etudes d’architecture à Varsovie<br />

1982 Etudes postuniversitaires<br />

à l’académie des beaux-arts<br />

de Düsseldorf<br />

1981—1985 Collaboration avec différents<br />

bureaux d’architecture<br />

1987—1992 Collaboration avec le bureau<br />

d’architecture RKW + Partner<br />

1992 Partenariat avec le bureau<br />

d’architecture RKW + Partner<br />

1998 Gérante, après changement<br />

de raison sociale<br />

Depuis 2000 Associée-gérante<br />

www.rkw-as.de<br />

BARBARA POSSINKE: DE NOMBREUx<br />

ExPLOITANTS MANQUENT DE COURAGE.<br />

Madame Possinke, on prétend sans cesse que l’emplacement<br />

est un critère décisif pour le succès des grands magasins<br />

et des centres commerciaux. Mais quelle place occupe-t-il<br />

réellement et quels sont les autres facteurs qui influent sur le<br />

succès des maisons de commerce?<br />

L’emplacement est un critère indéniable dans le succès<br />

d’un centre commercial. Au Moyen-Age déjà, les villes<br />

marchandes fleurissaient aux intersections des routes<br />

commerciales. Dans le fond, la situation n’a pas beaucoup<br />

évolué jusqu’à aujourd’hui: les maisons de négoce<br />

s’implantent là où le flux de clients est le plus élevé — et<br />

plus particulièrement dans les artères principales des<br />

villes. Toutefois, le commerce dynamise également la vie<br />

urbaine. Je dirais même que la raison d’être d’une ville<br />

est en grande partie son commerce. A contrario, le départ<br />

de grands magasins en périphérie de nos villes <strong>fr</strong>agilise<br />

considérablement nos villes.<br />

Photo: Studio Eikelpoth<br />

Photos: Jakob Schoof<br />

9


10<br />

LE COMMERCE OU COMMENT GARDER LA CAPACITE D’AGIR:<br />

TROIS POINTS DE VUE SUR LES CENTRES COMMERCIAUx DU FUTUR<br />

Dans quelle mesure le commerce se différencie-t-il grâce à<br />

d’autres critères, tels que l’architecture?<br />

Dans l’histoire et la critique de l’architecture, l’architecture<br />

commerciale n’a jamais vraiment joué un rôle prépondérant,<br />

pas plus qu’elle ne le fait aujourd’hui. Parfois, cela m’étonne<br />

moi-même, d’autant plus qu’un million de mètres carrés de<br />

surface de vente sont actuellement construits en Allemagne.<br />

Entre eux, les architectes ne discutent pratiquement pas de<br />

cette énorme masse de construction. Il n’est pas toujours<br />

facile non plus d’atteindre une qualité architecturale élevée<br />

concernant les constructions commerciales car les marges<br />

financières octroyées par les maîtres d’œuvre sont étroites.<br />

Pourtant, l’architecture ainsi que l’aménagement intérieur sont<br />

des critères déterminant pour le succès. Cependant, il y a un<br />

aspect plus important qu’ils ne peuvent remplacer: un concept<br />

de produits qui fonctionne. Même la meilleure architecture ne<br />

peut pas sauver une maison de commerce qui propose des<br />

articles de mauvaise qualité à des prix déraisonnables.<br />

Quelles sont les exigences que les maîtres d’œuvre vous<br />

fixent, en tant qu’architectes et de quelles marges de<br />

manœuvre disposez-vous lors de la conception d’une maison<br />

de commerce?<br />

En premier lieu, les maîtres d’œuvre tiennent à obtenir une<br />

unité capable de fonctionner répondant aux principes du<br />

commerce. A l’instar d’un hôpital, une maison de commerce<br />

ne fonctionne que dans des conditions très précises, qu’en<br />

tant qu’architectes, nous nous devons de connaître. Nous<br />

connaissons la manière de penser et l’état d’esprit des<br />

clients, nous savons comment obtenir les <strong>fr</strong>équentations les<br />

plus élevées dans une maison de commerce, comment les<br />

différentes surfaces doivent être découpées et exploitées et<br />

comment les issues de secours doivent être planifiées. A tout<br />

cela s’ajoutent les attentes des maîtres d’œuvre consistant à<br />

obtenir le maximum de surface à louer pour un minimum de<br />

dépenses.<br />

Un nouveau départ pour des maisons de commerce historiques: «Anger 1» à Erfurt (à gauche) et «Stadtpalais» à Potsdam (à droite) de RKW Architektur<br />

+ Städtebau.<br />

Photo: H.G. Esch<br />

Photo: Michael Reisch


Lorsque tous ces points sont réglés, nous avons pratiquement<br />

carte blanche en ce qui concerne l’aménagement, dans<br />

la mesure où nous tenons là encore compte de certaines<br />

conditions. Celles-ci concernent en particulier la question<br />

de la présentation du magasin dans la ville. Le magasin doit<br />

s’intégrer au paysage urbain tout en se démarquant — non<br />

pas uniquement par l’intermédiaire d’affiches publicitaires<br />

mais aussi grâce à des atouts architecturaux.<br />

Rem Koolhaas a qualifié le type de centres commerciaux<br />

modernes «d‘intérieur infini» qui se détourne de la ville de<br />

manière relativement autiste. Mais en quoi l’apparence<br />

extérieure d’un centre commercial se distingue-t-elle de son<br />

aménagement intérieur?<br />

La galerie marchande fermée hermétiquement est une<br />

invention américaine qui a été importée en Europe et qui<br />

s’y est répandue. Même si des concours architecturaux<br />

sont lancés pour la réalisation des façades de centres<br />

commerciaux en centre-ville, il est uniquement question, la<br />

plupart du temps, de concevoir une «peau» qui viendrait se<br />

tendre sur un tout préconfectionné. Une réelle con<strong>fr</strong>ontation<br />

de l’intérieur et de l’extérieur n’a pas lieu.<br />

Le centre commercial à l’américaine fonctionne parfaitement<br />

dans la réalité (économique). Pourtant, il existe des moyens<br />

plus intelligents de concevoir des maisons de commerce,<br />

par exemple en dénombrant la structure de la ville, avec ses<br />

rues et ses places, et en essayant d’aménager les nouvelles<br />

constructions de façon ouverte sur la ville. Il n’a jamais été<br />

dit que les maisons de commerce devaient être fermées. Je<br />

me demande simplement où sont les concepteurs qui ont<br />

le courage de chercher des alternatives et de les mettre en<br />

pratique?<br />

N’est-ce pas le rôle des autorités politiques locales d’amener<br />

les concepteurs à tenir davantage compte des structures<br />

urbaines?<br />

Les hommes politiques courageux dont vous parlez sont<br />

quasi inexistants car la réussite économique donne raison<br />

aux développeurs de projets. Lorsqu’un centre commercial<br />

– peu importe qu’il soit hermétiquement fermé – réalise un<br />

chif<strong>fr</strong>e d’affaires satisfaisant et lorsque celui-ci est apprécié<br />

des gens, aucun responsable de la vie politique locale ne<br />

s’y opposera. Ces dernières années, la pression de l’opinion<br />

publique a néanmoins permis de remporter certaines victoires<br />

partielles: les centres commerciaux trouvent à nouveau<br />

leur place en centres-villes et plus en périphérie. C’est une<br />

évolution positive, mais qui est encore loin des concepts<br />

nécessaires et courageux de commerce en centres-villes.<br />

Actuellement, de nombreux grands magasins sont<br />

abandonnés et doivent être reconvertis. Quelles expériences<br />

avez-vous faites dans ce domaine?<br />

A nos débuts, nous avons eu plusieurs projets de<br />

reconversion de ce type. Par exemple «Anger 1» à Erfurt,<br />

un ancien grand magasin du XIXe siècle, que nous avons<br />

rénové et transformé en centre commercial moderne tout<br />

en conservant sa façade historique. Le résultat fonctionne<br />

très bien et a même été à l’origine de projets commerciaux<br />

similaires, quoique de moindre envergure, dans le même<br />

quartier. A Potsdam, nous avons planifié le «Stadtpalais<br />

Potsdam» dans l’ancien grand magasin Tietz. Le bâtiment fait<br />

partie d’un quartier baroque classé et est resté vide après<br />

qu’un incendie l’a ravagé. A présent, nous y avons aménagé<br />

des points de restauration, une librairie, une droguerie et<br />

un grand magasin. Avec les responsables des monuments<br />

historiques, nous avons discuté de chaque détail de la<br />

façade ainsi que du plafond du hall central, peint à la main et<br />

reconstruit, et je trouve que le projet a énormément redonné<br />

vie à la ville dans ce quartier.<br />

Les nouveaux centres commerciaux grand format<br />

supplantent-ils le commerce de détail traditionnel, tel qu’on<br />

le prétend?<br />

Oui, et cela est lié à la politique de mitage déjà évoquée<br />

que pratiquent les communes. Comme les communes ne se<br />

consultent pas entre elles concernant l’implantation de grands<br />

magasins, on en vient à des rejets, comme au Limbecker<br />

Platz de Essen, où un vaste centre commercial a été construit<br />

alors que la ville voisine d’Oberhausen, située à quelques<br />

kilomètres de là, compte déjà le plus grand centre commercial<br />

d’Europe, CentrO. Il est évident que ces projets de nouvelles<br />

constructions ôtent le pouvoir d’achat des commerçants<br />

traditionnels du centre-ville et affaiblissent ce dernier.<br />

11


12<br />

Oser la nouveauté dans le centre-ville<br />

Pendant des années, on ne trouvait les grands centres commerciaux qu’en périphérie<br />

des villes, le centre-ville étant réservé au commerce de détail et aux grands<br />

magasins de moindre dimension. Depuis peu, la tendance s’inverse — les centresvilles<br />

vivent à nouveau au rythme des galeries marchandes. A l’aide de trois projets,<br />

PORTAL vous présente les solutions possibles pour l’intégration de grands complexes<br />

dans la structure morcelée des centres-villes.<br />

Limbecker Platz à Essen<br />

Après presque un siècle d’existence, la tour de 35 mètres de<br />

hauteur du Karstadt de Essen s’est effondrée le 1er juin 2008<br />

sous les applaudissements de badauds. Avec le dynamitage<br />

du bâtiment de style 1900, c’est le dernier bâtiment entre<br />

la Ostfeldstraße, le Berliner Platz et la Friedrich-Ebert-<br />

Straße qui a disparu. Sur la surface désormais dégagée,<br />

au nord-est du centre-ville, un centre commercial baptisé<br />

«Limbecker Platz» doit voir le jour d’ici l’automne 2009.<br />

La première étape de construction, déjà achevée en avril<br />

dernier, a été financée par Karstadt — locataire principal<br />

et maître d’œuvre. Le grand magasin est emblématique de<br />

la ville de Essen: le grand magasin Althoff, qui fusionnera<br />

quelques années plus tard avec Karstadt, fut érigé en 1912<br />

selon les plans de l’architecte Wilhelm Kreis. Le bâtiment<br />

à la façade en grès caractéristique devint l’emblème de la<br />

ville et fut baptisé «Warenburg» par la population en raison<br />

de son aspect monumental. En terme de taille, le nouveau<br />

centre commercial devrait néanmoins éclipser tous les<br />

autres bâtiments du centre-ville. Là où se trouvaient jadis le<br />

bâtiment Althoff, la boutique de mode Sinn-Leffers, le magasin<br />

de sport Karstadt ainsi que le prolongement de la Limbecker<br />

Straße, le centre-ville forme désormais le côté nord-ouest du<br />

centre-ville. Les dimensions du bâtiment ont déjà suscité des<br />

avis partagés: tandis qu’un article du magazine «Bauwelt»<br />

qualifie la nouvelle construction de «colosse commercial»,<br />

qui «clôture crânement la Limbecker Straße par sa façade<br />

Est», le concepteur de projets ECE parle d’une «architecture<br />

élégante, transparente et digne d’une grande ville». Une fois<br />

la construction achevée, la surface de vente de 21 000 mètres<br />

carrés répartis sur trois étages et demi pourra accueillir<br />

les quelque 50 000 visiteurs attendus quotidiennement. Le<br />

bâtiment sera facilement accessible. Le puissant complexe<br />

se situe à l’un des points centraux du trafic de la ville: la rue<br />

Ostfeldstraße à plusieurs voies ainsi que le Berliner Platz<br />

avec sa station de métro et la Friedrich-Ebert-Straße sont<br />

à proximité immédiate du centre commercial. Sa façade<br />

imposante confère au bâtiment tout son caractère.<br />

Cette façade a été planifiée par l’architecte munichois Gunter<br />

Henn. Lors de ses travaux préliminaires, ce dernier s’est<br />

inspiré d’une scène tirée du film «Sept ans de réflexion»<br />

(1955). Telle la robe de Marilyn Monroe soulevée par l’air<br />

s’échappant d’une bouche de métro, la façade ondule autour<br />

des issues fonctionnelles importantes.<br />

Le déroulement dans son ensemble se divise en deux parties:<br />

une peau intérieure transparente en verre et, semblant<br />

flotter sur elle, une coque blanche en tôles d’aluminium qui<br />

se soulève aux endroits importants tels que les entrées des<br />

Limbecker Platz et Berliner Platz.<br />

La façade métallique a été pourvue de paillettes lentiformes<br />

constituées de miroirs métallisés à l’aluminium avec DEL<br />

intégrées. Le jour, ces miroirs reflètent leur environnement<br />

tandis que, la nuit, les demi-sphères scintillent de différentes<br />

couleurs pour mettre en scène le bâtiment. La grande façade<br />

tridimensionnelle se démarque clairement de l’espace<br />

intérieur. Tandis que la peau extérieure souligne le grand<br />

format de l’ouvrage, l’espace intérieur mise sur la diversité:<br />

une fois les travaux achevés, 200 boutiques réparties sur<br />

70 000 mètres carrés de surface de vente accueilleront les<br />

visiteurs. Le centre commercial s’articulera autour d’une allée<br />

de boutiques carrée et recevra la lumière du jour grâce aux<br />

quatre rotondes surplombées de coupoles de verre.


14<br />

LIMBECKER PLATZ A ESSEN<br />

Tel l’ourlet d’une jupe, la façade métallique se soulève aux entrées<br />

principales du centre commercial (en haut). Dans l’obscurité, des paillettes<br />

rondes s’illuminent de différentes couleurs. On en compte un plus grand<br />

nombre aux endroits occupant une fonction importante afin de faciliter<br />

l’orientation du visiteur (en bas).


L’intérieur est structuré par des allées marchandes, qui débouchent<br />

à quatre rotondes munies de coupoles de verre (à gauche). Des portes<br />

à châssis tubulaire T30 en aluminium à deux vantaux séparent l’espace<br />

de vente des issues (en haut à droite). Plan d’ensemble (en bas à droite)<br />

LIMBECKER PLATZ A ESSEN<br />

MAITRE D’œUVRE<br />

Karstadt Immobilien Co. KG, Essen,<br />

D ECE Projektmanagement GmbH<br />

& Co. KG, Hambourg, D Deutsche<br />

Immobilien Fonds AG, Hambourg, D<br />

ARCHITECTES<br />

Henn Architekten, Munich, D ECE<br />

Projektmanagement GmbH & Co.<br />

KG, Hambourg, D<br />

SITE<br />

Limbecker Platz 1a, Essen, D<br />

PHOTOS<br />

Stephan Falk / baubild/ Hörmann KG ANC-<br />

News-Television GmbH (image aérienne)<br />

PRODUITS HÖRMANN<br />

Portes à châssis tubulaire T30 en<br />

aluminium à un et deux vantaux HE311,<br />

HE 321; vitrages fixes en aluminium F30<br />

HE331; portes anti-fumé à un et deux<br />

vantaux en aluminium A/RS-150, A/<br />

RS-200, A/SR 250; vitrages anti-fumée en<br />

aluminium A/RS-300, A/RS-350; portes antifumée<br />

à deux vantaux en acier S/RS-200;<br />

vitrages anti-fumée en acier S/RS-300;<br />

portes coupe-feu T30 à un et deux vantaux<br />

en acier H3, H3D; portes coupe-feu T90 à<br />

un et deux vantaux en acier H16; rideaux<br />

à lames HR116, Decotherm ® ; grilles à<br />

enroulement<br />

15


16<br />

L’EUROPA PASSAGE A HAMBOURG<br />

L’Europa Passage à Hambourg<br />

C’est avec une cérémonie solennelle qu’a été inauguré le<br />

centre commercial hambourgeois nommé «Europa Passage»<br />

par le ministre de l’intérieur du Land de Hambourg, Udo<br />

Nagel, le 5 octobre 2006. Placé à l’un des endroits les plus<br />

prestigieux de la ville — entre la Binnenalster et la Mairie<br />

— le plus grand centre commercial de Hambourg a été<br />

achevé après quatre ans de travaux. L’idée de relier la rue<br />

Mönckebergstraße, le Jungfernstieg et la Binnenalster — et<br />

ainsi les parties est et ouest du centre-ville — a vu le jour<br />

il y a dix ans déjà. Le commerce de détail en particulier<br />

souhaite que la construction de ce grand projet architectural<br />

donne une nouvelle impulsion économique au centre-ville.<br />

La construction du projet estimé à 430 millions d’euros a été<br />

planifiée par le bureau d’architecture hambourgeois Bothe<br />

Richter Teherani. Pour la réalisation du projet comptant<br />

142 000 mètres carrés de surface brute par étage,<br />

une importante partie du quartier entre les rues<br />

Mönckebergstraße, Bergstraße et Ballindamm a dû être<br />

redéfini et rénové. Seul le nom de la nouvelle construction<br />

rappelle encore le comptoir d’autrefois qui s’étalait jadis<br />

le long du Ballindamm. C’est en 1912 que fut érigée la<br />

Europa-Haus par l’architecte Georg Radel. Comme neuf<br />

autres maisons du quartier — la plupart dignes de figurer<br />

au patrimoine —, le bâtiment qui abritait auparavant des<br />

bureaux a dû être démoli pour faire place à l’Europa Passage.<br />

D’autres bâtiments, comme «Vaterland» à l’intersection<br />

des rues Ballindamm et Bergstraße conçu par l’architecte<br />

hambourgeois Martin Haller, qui a notamment collaboré à<br />

la conception de la mairie de Hambourg, sont restés intacts<br />

et ont été intégrés à la nouvelle construction. Au début, la<br />

démolition du bâtiment historique n’a pas fait l’unanimité.<br />

Tandis que le maire Ole von Beust s’est engoué pour le<br />

«grand projet urbain», le journal «Die Welt» a critiqué dans<br />

un article de mars 2002 la démolition des bâtiments et a<br />

ajouté que ce projet gigantesque ne serait rien d’autre qu’un<br />

«palais de verre sans visage de plus, figurant sur la carte<br />

de visite esthétique de Hambourg». Pourtant, tous les plans<br />

des architectes n’ont pas été réalisés intégralement. Sous<br />

la pression de l’office des monuments historiques, les plans<br />

originaux ont dû être retravaillés: la coupole de verre avec<br />

rotonde initialement prévue ainsi que la façade de verre<br />

face à la rue Ballindamm n’ont pas été réalisées en raison<br />

de l’arrêté Binnenalster. Pour les bâtiments annexes de<br />

la Binnenalster, cet arrêté en vigueur depuis 1946 prévoit<br />

exclusivement des façades en crépi ou en pierres naturelles<br />

dont la hauteur ne doit pas excéder 35 mètres.<br />

La construction prévue dans la rue Hermannstraße n’a, elle<br />

non plus, pas été réalisée. La rue parallèle à la Ballindamm<br />

créée dans le cadre du réaménagement du centre-ville après<br />

le grand incendie de 1842 a conservé son tracé historique<br />

— seule une grande halle en verre enserre l’espace du<br />

passage. Afin de conserver le cachet du bâtiment donnant<br />

sur la Binnenalster, quelques-unes des caractéristiques<br />

fondamentales des comptoirs historiques ont été reprises<br />

à l’entrée côté Ballindamm. La façade en grès est divisée<br />

en trois zones: un socle réparti sur deux étages, la zone<br />

des étages médians et un étage «en retrait». Même le<br />

toit s’oriente aux hauteurs des constructions voisines et<br />

s’intègre harmonieusement, grâce à son revêtement en<br />

lamelles colorées, au cuivre prédominant. Du point de vue de<br />

l’espace, l’Europa Passage réunit le type des rues pour lequel<br />

le commerce se limite au rez-de-chaussée, et le type des<br />

galeries pour lequel les magasins se répartissent sur plusieurs<br />

niveaux. Le cœur de ce centre commercial est le passage de<br />

160 mètres traversant tout le quartier de la Binnenalster à la<br />

rue Mönckebergstraße en face de la Petrikirche. Le passage<br />

vitré avec ses 21 arcs prononcés en forme de paraboles suit<br />

le tracé de l’ancienne rue Paulsstraße, qui fut détruite au<br />

cours du réaménagement. De l’extérieur, il est impossible de<br />

déterminer les véritables dimensions du centre commercial<br />

en raison de l’intégration de l’ancien bâtiment. L’intérieur<br />

abrite 30 000 mètres carrés réservés au commerce de détail<br />

et autant aux bureaux. Les quelque 120 boutiques, restaurants<br />

et cafés ainsi que les surfaces de bureau se répartissent sur<br />

cinq étages, le long de l’axe marchand surmonté de verrières.<br />

Le bilan du premier exercice s’est révélé positif: l’Europa<br />

Passage a enregistré 12,4 millions de visiteurs. Le centre<br />

commercial est très bien desservi pour les 30 000 à<br />

40 000 clients qu’il reçoit quotidiennement: une station de<br />

métro directe située au sous-sol ainsi qu’un parking souterrain<br />

de six étages capable d’accueillir 700 véhicules, facilitent<br />

l’accès à ce géant commercial.


18<br />

L’EUROPA PASSAGE A HAMBOURG<br />

De toute évidence, la façade d’entrée s’oriente aux bâtiments voisins:<br />

la pierre naturelle claire ainsi que le dernier étage en cuivre vert<br />

reprennent les caractéristiques du <strong>fr</strong>ont architectural de la Binnenalster<br />

(en haut). Le garage souterrain doté de 700 places de stationnement est<br />

séparé des couloirs d’accès par des portes à châssis tubulaire T30 à<br />

deux vantaux en acier de Hörmann (en bas à gauche). Plan du rez-dechaussée


21 arcs en acier en forme de paraboles constituent la charpente soutenant<br />

le passage et ses étages.<br />

L’EUROPA PASSAGE A<br />

HAMBOURG<br />

MAîTRE D’œUVRE<br />

ALIDA Grundstücksgesellschaft<br />

GmbH & Co. KG, Hambourg, D<br />

BAUMANAGEMENT<br />

Allianz Immobilien GmbH,<br />

Stuttgart, D<br />

ARCHITECTES<br />

BRT Bothe Richter Teherani,<br />

Hambourg, D<br />

SURFACE BRUTE DE PLANCHER<br />

142.000 m 2<br />

PHOTOS<br />

Stephan Falk / baubild/ Hörmann KG<br />

PRODUITS HÖRMANN<br />

Portes à châssis tubulaire T30 à un et deux<br />

vantaux en acier HE310, HE 320; portes<br />

à châssis tubulaire T90 à un vantail en<br />

aluminium HE 911; vitrages fixes F30 en<br />

acier HE330; portes anti-fumée à un et<br />

deux vantaux en acier S/RS-100, S/RS-200;<br />

vitrages fixes G30 S/G 300; portes coupefeu<br />

T90 à un et deux vantaux en acier H16;<br />

portes coupe-feu T30 à un et deux vantaux<br />

en acier H3, H3D; portes en acier D45 à un<br />

et deux vantaux en acier<br />

19


20<br />

LES KÖNIGSBAU PASSAGEN A STUTTGART<br />

Les Königsbau Passagen à Stuttgart<br />

La rue Königstraße de Stuttgart compte parmi les rues<br />

marchandes les plus <strong>fr</strong>équentées d’Allemagne. En terme de<br />

taux de <strong>fr</strong>équentation, elle figure presque toujours parmi les<br />

dix premières rues du pays. Cela fait de la zone piétonne<br />

s’étirant sur 1,2 kilomètre de la gare centrale de Stuttgart au<br />

centre-ville, l’emplacement de vente parfait.<br />

C’est ce dont profite également le centre commercial<br />

«Königsbau Passagen» achevé en 2006 qui a acquis l’un des<br />

meilleurs emplacements du centre-ville, à mi-hauteur de cette<br />

artère commerciale. Situé en face du nouveau château et de<br />

sa place, le quartier entre les rues Theodor-Heuss-Straße,<br />

Fürstenstraße et Bolzstraße a été transformé en un centre<br />

commercial et un complexe de bureaux. Situé à l’orée de la<br />

Königstraße, le bâtiment classé Königsbau a été conservé<br />

et intégré à la nouvelle construction en tant que portique<br />

d’entrée emblématique.<br />

Le choix de l’emplacement s’est avéré payant dès le jour de<br />

l’inauguration: en lieu et place des 80 000 invités attendus,<br />

112 000 visiteurs affluèrent dans les Königsbau Passagen. Le<br />

nouveau complexe architectural conçu par la société Seleno<br />

GmbH — une co-entreprise de HSH N Estate AG et de stilwerk<br />

AG — est une nouvelle étape dans le réaménagement des<br />

divers quartiers du centre-ville: tout comme le musée d’art,<br />

la rénovation de la petite place du château et le complexe de<br />

bureaux «Scala» — tous à proximité immédiate —, le nouveau<br />

centre commercial a été conçu par le bureau d’architecture<br />

berlinois Hascher Jehle Architektur. Ce dernier avait déjà<br />

remporté le concours pour la reconstruction de l’ancienne<br />

Poste en mars 2001. Le Königsbau et le bâtiment des postes<br />

situé derrière furent érigés entre 1856 et 1860 dans le style<br />

néo-classique par les architectes Friedrich Leins et Johann<br />

Michael Knapp. L’ouvrage de construction monumental, avec<br />

sa colonnade de 135 mètres de longueur, servait de pendant<br />

au château situé juste en face et abritait aussi bien la bourse<br />

de Stuttgart que les magasins et autres salles de concert et<br />

de bal. Tandis que le Kronprinzenpalais, bâtiment voisin, fut<br />

démoli en 1963 et remplacé par un point de trafic central et sa<br />

superstructure, le Königsbau, lui aussi fortement endommagé,<br />

fut reconstruit en 1959. Au fil du temps, le bâtiment des<br />

postes entre la rue Theodor-Heuss-Straße et le Königsbau<br />

se développa en une structure confuse avec de petites cours<br />

intérieures et fut remis à disposition au début du XXIe siècle<br />

dans le cadre de la réorganisation urbanistique. Le nouveau<br />

centre commercial, directement annexé à l’historique<br />

Königsbau, a vu le jour en moins de deux ans et demi sur une<br />

surface de 8 600 mètres carrés. Les 9 étages accueillent<br />

27 000 mètres carrés réservés au commerce de détail et<br />

18 000 mètres carrés de bureaux.<br />

Tandis que la vue habituelle de l’ancien bâtiment classique<br />

s’of<strong>fr</strong>e aux passants de la Königstraße, le réseau de<br />

communication interurbain s’est étendu au nouveau<br />

complexe: du Königsbau, les visiteurs parviennent par deux<br />

chemins au cœur du bâtiment, un atrium en forme d’ellipse.<br />

De là, le Passage of<strong>fr</strong>e également des sorties débouchant<br />

sur les rues Bolzstraße et Fürstenstraße, de sorte que le<br />

centre commercial peut être traversé parallèlement à la<br />

Königstraße. Le deuxième étage est directement relié à la<br />

petite place du château situé plus haut, par une passerelle<br />

vitrée. La caractéristique d’aménagement la plus flagrante<br />

de la nouvelle construction est sa voûte en verre qui trace un<br />

arc partant du Königsbau et s’élevant en direction de la rue<br />

Theodor-Heuss-Straße. Tandis que, vu de la rue, il échappe<br />

aux regards grâce à ses hauts composants disposés de part<br />

et d’autre, le toit constitue un élément visible de loin de la<br />

vallée encaissée de Stuttgart.<br />

En-dessous se trouvent les étages de bureaux disposés en<br />

terrasse, d’où s’of<strong>fr</strong>e une vue sur la place du château et ses<br />

environs. Aussi bien l’atrium rectangulaire des étages de<br />

bureaux que l’espace aérien en forme d’ellipse des étages<br />

de vente inférieurs reçoivent la lumière du jour par le toit.<br />

Les façades en pierre donnant sur les rues Bolzstraße et<br />

Fürstenstraße qui enserrent le corps vitré font référence au<br />

bâtiment historique voisin.<br />

Les façades ont été revêtues de vratza poli, un grès bulgare.<br />

De grandes baies vitrées dans la zone de socle, des<br />

ouvertures de fenêtre décalées aux étages supérieurs ainsi<br />

que différents formats de dalles s’assemblent pour former une<br />

véritable mosaïque.


22<br />

LES KÖNIGSBAU PASSAGEN A STUTTGART<br />

Le toit vitré de la nouvelle construction sert exclusivement de «peau<br />

extérieure» et ne représente pas la fermeture thermique du bâtiment<br />

(en haut). Le nouveau centre commercial se retire en toute conscience<br />

derrière le Königsbau (en bas à gauche). Plan d’ensemble (en bas à droite)<br />

Theodor-Heuss-Straße<br />

Petite<br />

place du<br />

château<br />

Fürstenstraße<br />

Bolzstraße<br />

Königstraße<br />

Place du château<br />

Neues Schloss


Une surface vitrée ovale permet aux espaces de bureaux des étages<br />

supérieurs de jeter un regard sur la vie trépidante des commerces des<br />

étages de vente inférieurs (en haut à gauche). Aux étages supérieurs, des<br />

portes à châssis tubulaire T30 en aluminium Hörmann mènent aux espaces<br />

réservés aux bureaux (en haut à droite). Plan du rez-de-chaussée (en bas<br />

à gauche). Plan du 4ème étage (en bas à droite)<br />

LES KÖNIGSBAU PASSAGEN<br />

A STUTTGART<br />

MAITRE D’œUVRE<br />

Seleno GmbH c/o HSH Nordbank<br />

AG, Hambourg, D<br />

ARCHITECTES<br />

Hascher Jehle Architektur,<br />

Berlin, D<br />

SITE<br />

Königstraße 28, Stuttgart, D<br />

SURFACE BRUTE DE PLANCHER<br />

75.600 m 2<br />

PHOTOS<br />

Svenja Bockhop, Berlin, D<br />

PRODUITS HÖRMANN<br />

Portes à châssis tubulaire T30 à deux<br />

vantaux en aluminium HE321; portes<br />

anti-fumée à deux vantaux en aluminium<br />

A/RS-200; portes à châssis tubulaire T30<br />

en acier HE 320; vitrages fixes F30 en<br />

acier HE330; vitrages fixes G30<br />

S/G 300; portes coupe-feu T90 à un<br />

et deux vantaux en acier H16; portes<br />

coupe-feu T30 à un et deux vantaux en<br />

acier H3D; portes en acier D45 à un et<br />

deux vantaux<br />

23


24<br />

Reconstruction critique ou escroquerie à la façade?<br />

De plus en plus, les centres commerciaux s’inspirent d’exemples historiques pour<br />

leur conception, soit en intégrant leurs façades à de nouvelles constructions, soit en<br />

les reconstruisant entièrement, quasiment à l’identique. La question de savoir quel<br />

rapport les maîtres d’œuvre entretiennent avec les volumes de construction existants<br />

ou de savoir si la reconstruction ne se transforme pas en «façade trompe l’œil» fait<br />

souvent l’objet de débats. Les trois projets suivants illustrent différentes manières<br />

d’aborder ce sujet sensible.<br />

Kaufhof à Berlin<br />

Le temps du chantier avec toutes ses nuisances sonores et<br />

poussiéreuses est révolu: le 24 mai 2006, la transformation<br />

du grand magasin Galeria Kaufhof sur l’Alexanderplatz de<br />

Berlin a pris fin. Deux années durant, l’ancien grand magasin<br />

de l’ex-RDA avait été rénové et agrandi sans avoir fermé<br />

ses portes. On doit la conception de l’ouvrage donnant un<br />

nouveau visage à la place centrale, à l’architecte Josef Paul<br />

Kleihues décédé en 2004 — c’est son fils Jan Kleihues qui<br />

s’est chargé de la réalisation du projet. Passant de 20 000 à<br />

35 000 mètres carrés, cet agrandissement de la surface de<br />

vente fait du grand magasin racheté à la réunification par la<br />

société Kaufhof AG l’une des plus grandes filiales de Kaufhof<br />

d’Europe.<br />

L’Alexanderplatz a toujours été un lieu de commerce. A la fin<br />

du XVIIe siècle déjà s’y tenaient le marché aux bestiaux et le<br />

marché hebdomadaire. Les premiers grands magasins furent<br />

érigés au début du XXe siècle sur la place tenant son nom<br />

du tsar Alexandre: Hermann Tietz y ouvrit également l’une<br />

des premières succursales de ses grands magasins. Après<br />

la démolition du légendaire grand magasin dans les années<br />

60 en raison de forts bombardements, on érigea un nouveau<br />

grand magasin lors du réaménagement de l’Alexanderplatz.<br />

Le grand magasin Central (Centrum Warenhaus) construit en<br />

1969 par Josef Kaiser et Günter Kunert a été le plus grand<br />

magasin de RDA et a marqué la place de son empreinte<br />

durant des décennies grâce à sa façade d’aluminium en nid<br />

d’abeille. La transformation du grand magasin a désormais<br />

radicalement changé l’apparence de l’Alexanderplatz. Il a été<br />

agrandi de 25 mètres vers le sud-ouest et se rapproche ainsi<br />

de ses éminents bâtiments voisins: les Behrens Berolinahaus<br />

et Alexanderhaus achevés en 1932.<br />

Les quatre étages de vente et les deux étages administratifs<br />

furent transformés en six niveaux de vente complets et<br />

un nouvel étage supplémentaire «en retrait» réservé à<br />

l’administration. Le changement le plus remarquable de<br />

ce bâtiment des années 70 fut la rénovation de sa façade.<br />

L’impressionnante façade gau<strong>fr</strong>ée en profilés d’aluminium<br />

— une caractéristique de nombreux grands magasins d’ex-<br />

RDA — fut remplacée par une façade à la structure très<br />

nette mêlant travertin et grandes surfaces vitrées. Selon les<br />

architectes, la façade est une interprétation moderne de<br />

l’architecture classique des grands magasins: le socle de<br />

deux étages ainsi que les surfaces en pierre naturelle en<br />

relief doivent renouer avec les bâtiments Behrens de l’avantguerre.<br />

Le démontage planifié de la façade en nid d’abeille<br />

a en premier lieu suscité nombre de récriminations. En 2003,<br />

un article du journal «Frankfurter Rundschau» a critiqué la<br />

démolition des gau<strong>fr</strong>es «qui font partie intégrante de Berlin Est<br />

au même titre que la tour de télévision (Fernsehturm)» en ces<br />

termes: «Au lieu d’intégrer la célèbre façade au concept de<br />

reconstruction, on s’en débarrasse sans le moindre remords.»<br />

La clarté et la rationalité de la façade — qui s’appuie sur<br />

l’architecture des années 20 — s’appliquent également à<br />

l’intérieur: de lourdes balustrades en pierre blanches et de<br />

subtils détails tels que les lampes cubiques contribuent à<br />

cet effort d’aménagement. Le cœur du bâtiment est formé<br />

d’un atrium surmonté d’une coupole en verre surplombant<br />

tous les étages. Un quadrillage en béton armé subdivise<br />

l’imposte en d’innombrables cassettes, laissant ainsi pénétrer<br />

profondément la lumière du jour à l’intérieur du bâtiment et<br />

domine l’espace intérieur grâce à sa structure nette. Vingt<br />

escalators de 24 mètres de longueur chacun traversent<br />

l’espace central et permettent aux visiteurs d’apprécier les<br />

véritables dimensions du bâtiment.


26<br />

KAUFHOF A BERLIN<br />

La principale caractéristique d’aménagement de l’espace intérieur est ce<br />

plafond voûté en verre dans l’atrium qui est subdivisé par un quadrillage<br />

en béton armé.


Au nord, le grand magasin est longé par la rue Karl-Liebknecht-Straße<br />

au trafic dense, tandis qu’à sa droite se trouve la station de métro et de<br />

RER «Alexanderplatz» (en haut). Plan d’ensemble (en bas à gauche). La<br />

structure claire et nette de la façade se prolonge dans l’espace intérieur<br />

(en bas à droite).<br />

Karl-Liebknecht-Straße<br />

Station de métro/RER<br />

Alexanderplatz<br />

Berolinahaus<br />

Hôtel Park Inn<br />

Alexanderplatz<br />

Alexanderhaus<br />

KAUFHOF A BERLIN<br />

MAITRE D’œUVRE<br />

Kaufhof Warenhaus AG, Cologne, D<br />

ARCHITECTES<br />

Josef Paul Kleihues, Kleihues +<br />

Kleihues, Berlin, D<br />

SITE<br />

Alexanderplatz 9, Berlin, D<br />

SURFACE BRUTE DE PLANCHER<br />

75.000 m 2<br />

FRAIS DE CONSTRUCTION<br />

65.000.000 Euro<br />

PHOTOS<br />

Achim Kleuker, Berlin, D<br />

Stefan Müller, Berlin, D<br />

PRODUITS HÖRMANN<br />

Portes anti-fumée à un et deux<br />

vantaux en aluminium A/RS-150,<br />

A/RS-250; portes coupe-feu T90 à<br />

un et deux vantaux en acier H16;<br />

portes coupe-feu T30 à un et deux<br />

vantaux en acier H3, H3D<br />

27


28<br />

KARSTADT A LEIPZIG<br />

Depuis la fin des années 90, on constate un développement<br />

dynamique des surfaces de vente dans le centre-ville de<br />

Leipzig: de 1999 à 2003, la surface a augmenté de 56 % et a<br />

même triplé si on la compare à la surface de 1990. Ce sont<br />

essentiellement des projets d’envergure, comme les promenades<br />

de la gare centrale réalisées en 1997, qui ont contribué à cette<br />

augmentation. Parmi ces grands projets, on compte encore le<br />

centre commercial Karstadt, construit en plein centre-ville par<br />

le bureau d’architecture RKW Rhode Kellermann Wawrowsky<br />

et achevé en septembre 2006. La nouvelle construction a<br />

nécessité la transformation de la grande surface de 8 300 mètres<br />

carrés située entre la rue Petersstraße, le Peterskirchhof,<br />

le Neumarkt et la ruelle Preußergässchen. A l’exception du<br />

bâtiment «Stenzlers Hof» qui fait l’angle, le quartier tout entier a<br />

été reconstruit. Dans le cadre des mesures de construction, les<br />

maisons bourgeoises historiques à l’intersection du Neumarkt et<br />

du Peterskirchhof ont également été restaurées et transformées<br />

en surfaces de bureau. Une des composantes essentielles du<br />

nouveau centre commercial est l’intégration de la façade classée<br />

du grand magasin Althoff érigé au même endroit par Gustav<br />

Pflaume en 1914. Seules les anciennes arcades le long de la<br />

Petersstraße et de la ruelle Preußergässchen ont disparu. Elles<br />

ont été obturées par une construction poteaux/traverses en<br />

métal léger à isolation thermique.<br />

La nouvelle construction, qui comble l’espace entre le centre<br />

commercial et le «Stenzlers Hof», édifice voisin jadis chargé<br />

d’accueillir les foires, est ensuite venue compléter la façade<br />

historique à hauteur de la Petersstraße.<br />

Derrière ses colonnes ovales en béton centrifugé, la façade<br />

concave en verre signalise nettement l’une des trois entrées.<br />

Bien que la nouvelle construction se distingue clairement<br />

de la façade préexistante, elle reprend néanmoins, tout au<br />

moins partiellement, ses dimensions: les piliers de 19 mètres<br />

de hauteur, de même que la structure univoque des étages<br />

poursuivent la séparation horizontale et verticale de l’ancien<br />

bâtiment.<br />

Tandis que l’aspect historique de l’extérieur a été conservé, on<br />

a aménagé à l’intérieur un centre commercial contemporain.<br />

En tout, six étages sont à disposition des visiteurs. Telles les<br />

branches d’une étoile, trois allées marchandes mènent des<br />

entrées au hall central surmonté d’un toit en verre, à partir<br />

duquel les clients peuvent accéder aux étages supérieurs en<br />

empruntant des escalators.<br />

La façade voûtée vers l’intérieur le long de la Petersstraße permet<br />

d’être protégé des intempéries en entrant (en haut). Plan d’ensemble<br />

(en bas)<br />

Preußergässchen<br />

Neumarkt<br />

Petersstraße<br />

Peterskirchhof


La façade a également été complétée d’une nouvelle construction<br />

à l’intersection de la ruelle Preußergäßchen et du Neumarkt. De toute<br />

évidence, elle trouve son origine dans les façades historiques voisines (en<br />

haut à droite). A l’intérieur, l’atrium est surmonté d’une coupole en verre.<br />

A chaque heure pleine, une fontaine projette de l’eau jusqu’à une hauteur de<br />

30 mètres (à droite). Plan d’ensemble (en bas à gauche)<br />

KARSTADT A LEIPZIG<br />

MAITRE D’œUVRE<br />

Karstadt Immobilien AG & Co. KG,<br />

Essen, D<br />

Josef Esch Fonds, Troisdorf, D<br />

ARCHITECTES<br />

RKW Rhode Kellermann<br />

Wawrowsky GmbH + Co. KG,<br />

Leipzig, D<br />

SITE<br />

Neumarkt 30, Leipzig, D<br />

FRAIS DE CONSTRUCTION<br />

74.000.000 Euro<br />

SURFACE BRUTE DE PLANCHER<br />

36.944 m 2<br />

PHOTOS<br />

Michael Reisch, Düsseldorf, D<br />

PRODUITS HÖRMANN<br />

Portes à châssis tubulaire T30 à un<br />

et deux vantaux en aluminium HE 311,<br />

HE 321; portes anti-fumée à un et deux<br />

vantaux en aluminium A/RS-150,<br />

A/RS-250; portes à châssis tubulaire T90<br />

à deux vantaux en aluminium HE 921;<br />

trappes coupe-feu T90 H16<br />

29


30<br />

LES SCHLOSS-ARKADEN DE BRUNSWICK<br />

LES SCHLOSS-ARKADEN DE BRUNSWICK<br />

Deux décisions adoptées in extremis par le conseil municipal<br />

déterminent la jeune histoire du château de Brunswick: la<br />

démolition scellée en 1960 du bâtiment d’époque classique<br />

bombardé durant la Seconde Guerre mondiale et sa<br />

reconstruction 43 ans plus tard.<br />

En 2003, seule une voix d’écart lors du vote a permis la<br />

reconstruction et la transformation en centre commercial d’une<br />

partie de la résidence ducale bâtie entre 1833 et 1841 par Carl<br />

Theodor Ottmer. En mars 2007, le maître d’œuvre Crédit Suisse<br />

associé à l’investisseur ECE Projektmanagement a réalisé le<br />

centre commercial «Schloss-Arkaden» au cœur du centre-ville<br />

historique de Brunswick. Ce sont les architectes Al<strong>fr</strong>ed Grazioli<br />

et Wieka Muthesius vainqueurs du concours en 2003, qui<br />

sont responsables du nouveau bâtiment attenant aux façades<br />

reconstruites du château. Cependant, le projet est controversé<br />

depuis l’annonce de la décision du conseil municipal: alors que le<br />

commerce local redoute la concurrence du centre commercial,<br />

les architectes établis accusent la rénovation du château de<br />

n’être rien de plus qu’un «faux-semblant historique». En effet,<br />

les Schloss-Arkaden n’ont permis de reconstruire qu’une partie<br />

de l’ancienne résidence: seules la façade principale et les deux<br />

façades latérales de 116 mètres de longueur ont été rénovées<br />

en conservant une partie des pierres d‘origine. Ces pierres ont<br />

simplement été superposées à une construction d’acier et de<br />

béton moderne. Tandis que le château reconstruit accueille<br />

des espaces dédiés aux manifestations culturelles, un centre<br />

commercial moderne de 30 000 mètres carrés de surface de<br />

vente attend le visiteur dès la cour couverte du château. Les<br />

architectes ont conçu une construction de trois étages dotée<br />

d’une façade en verre partiellement teintée en vert, s’opposant<br />

aux façades en grès du château. En terme de dimensions, cette<br />

construction est trois fois plus importante que la résidence<br />

reconstruite. En revanche, en ce qui concerne le choix des<br />

matériaux, la façade du nouveau bâtiment suit la répartition<br />

verticale du bâtiment voisin au style classique. Il s’est également<br />

adapté à son environnement urbain: tandis que le centre<br />

commercial présente sa façade fermée au nord, il s’ouvre avec<br />

ses larges colonnades sur le centre-ville côté ouest et sur la<br />

place du théâtre orientée vers l’est.<br />

Les Schloss-Arkaden proposent quelque 150 magasins spécialisés,<br />

prestataires, restaurants et cafés (en haut). Plan d’ensemble (en bas)


Environ 600 pièces originales ont été utilisées pour la construction des<br />

façades du château. On les distingue facilement du nouveau grès grâce à<br />

leur couleur différente (en haut). Le nouveau bâtiment forme une cour au<br />

sein de laquelle trône la fontaine Ritterbrunnen. C’est là que se situe l’une<br />

des trois entrées principales du centre commercial (en bas).<br />

LES SCHLOSS-ARKADEN DE<br />

BRUNSWICK<br />

MAITRE D’œUVRE<br />

Credit Suisse Asset Management,<br />

Frankfurt, D<br />

ARCHITECTES<br />

Grazioli und Muthesius Architektur,<br />

Berlin, D<br />

GESTION DE PROjET /<br />

PLANIFICATION GENERALE<br />

ECE Projektmanagement GmbH &<br />

Co. KG, Hambourg, D<br />

FRAIS TOTAUx<br />

200.000.000 Euro<br />

PHOTOS<br />

ECE Projektmanagement GmbH & Co. KG,<br />

Hambourg, D<br />

PRODUITS HÖRMANN<br />

Portes à châssis tubulaire T30 à un<br />

vantail en acier HE310; portes à châssis<br />

tubulaire T30 à deux vantaux en<br />

aluminium HE 321; porte anti-fumée en<br />

aluminium A/RS-250; portes coupe-feu<br />

T90 à un et deux vantaux en acier H16;<br />

portes coupe-feu T90 à deux vantaux en<br />

acier HG26; portes coupe-feu T30 à un et<br />

deux vantaux en acier H3, H3D; portes en<br />

acier D45 à un et deux vantaux; portes<br />

anti-fumée à un vantail en acier RS 55;<br />

porte coulissante coupe-feu T90 HG 18<br />

31


32<br />

NOUVELLES DE<br />

L’ENTREPRISE<br />

1. Le verrouillage de<br />

porte automatique fête<br />

ses 10 ans!<br />

Il y a 10 ans, Hörmann lançait<br />

sur le marché le verrouillage de<br />

porte automatique intégré au rail<br />

d’entraînement. Depuis lors, toutes<br />

les portes de garage Hörmann sont,<br />

dans une large mesure, protégées<br />

contre tout relevage par des individus<br />

indésirables. Contrairement aux<br />

motorisations traditionnelles, la<br />

solution brevetée de Hörmann<br />

fonctionne de manière entièrement<br />

mécanique – même en cas de panne<br />

de courant ou lorsque vous coupez<br />

l’alimentation en électricité avant<br />

de partir en vacances. La protection<br />

est montée sur le rail d’entraînement<br />

plat et robuste et fonctionne selon un<br />

principe simplissime. Lorsque la porte<br />

est fermée, la sécurité anti-relevage<br />

s’encliquette automatiquement dans la<br />

butée du rail de guidage. La porte est<br />

alors immédiatement verrouillée.<br />

Si maintenant, des voleurs tentent<br />

de relever violemment la porte de<br />

l’extérieur, la sécurité anti-relevage<br />

les en empêche. Pour cela, il n’est<br />

même pas nécessaire de verrouiller<br />

la porte manuellement après sa<br />

fermeture. Impossible, dès lors,<br />

d’oublier de verrouiller! Autre<br />

avantage de la construction: lors d’une<br />

tentative d’intrusion, aucune force<br />

n’est exercée sur le bloc-moteur, de<br />

sorte que ce dernier ne subit aucun<br />

endommagement.<br />

2. L’Allemagne demeure<br />

le principal centre<br />

d’investissement<br />

Les 12 usines allemandes hautement<br />

spécialisées demeurent également le<br />

principal centre d’investissement pour<br />

l’avenir au sein du groupe Hörmann.<br />

L’entreprise familiale de Steinhagen<br />

a agrandi nombre de ses usines et<br />

continue dans cette voie — entre autres<br />

les usines d’Ichtershausen, près de<br />

Erfurt, et de Brandis, aux environs de<br />

Leipzig.<br />

A Brandis, l’entreprise mondiale aux<br />

5 500 salariés a créé un emplacement<br />

supplémentaire pour un entrepôt de<br />

pièces et pour une nouvelle ligne de<br />

production. Une nouvelle génération<br />

de portes d’entrée y sera produite. En<br />

dehors du hall, le bâtiment réservé<br />

aux bureaux a également été agrandi:<br />

la vaste salle de formation est à<br />

présent capable d’accueillir un plus<br />

grand nombre de participants au<br />

programme de formations Hörmann.<br />

La salle d’exposition est, quant à elle,<br />

entièrement neuve et est destinée à la<br />

présentation des produits, du matériel<br />

publicitaire et des présentoirs pour les<br />

partenaires Hörmann. Près de<br />

30 millions d’euros ont été investis dans<br />

l’usine de production d’Ichtershausen,<br />

située à quelque 120 kilomètres au<br />

sud-ouest. Désormais, des portes<br />

sectionnelles de garage sont produites<br />

et stockées sur plus de 50 000 mètres<br />

carrés. Une partie du hall a été ajouté<br />

afin de pouvoir accueillir la troisième<br />

installation destinée au remplissage<br />

1<br />

des sections par injection de mousse.<br />

De plus, l’usine gère actuellement la<br />

production de portes sectionnelles de<br />

garage à simple paroi ainsi que celle<br />

de portes à portillon incorporé. Le siège<br />

de la société en Westphalie orientale a<br />

également fait l’objet d’investissements:<br />

une halle de production et de stockage<br />

de 5 000 mètres carrés supplémentaires<br />

a été construite sur le site de<br />

Brockhagen. Dans l’usine Hörmann<br />

Antriebstechnik, située non loin de là,<br />

le déroulement va être accéléré grâce<br />

à une extension du bâtiment, ce qui<br />

réduira les délais de livraison.<br />

3. Hörmann et ses<br />

bureaux de vente en Inde<br />

Avec la création d’un bureau de vente<br />

à Bombay (Mumbai), Hörmann a fait un<br />

grand pas vers l’accession au marché<br />

indien. Ces derniers mois, le potentiel<br />

du marché indien avait été sondé. Les<br />

principaux marchés de l’Inde sont les<br />

domaines automobile, électronique,<br />

pharmaceutique et alimentaire.<br />

Hörmann va tout d’abord marquer<br />

son engagement sur le marché indien<br />

avec des portes industrielles et des<br />

équipements de quai. L’entreprise se<br />

présentera pour la première fois en Inde<br />

sur le salon de logistique CeMAT India.<br />

Une modeste sélection des produits<br />

pour la logistique y sera présentée. Ce<br />

seront en particulier les produits pour le<br />

marché croissant de l’intralogistique qui<br />

feront l’objet de démonstrations.


2 5<br />

4. De nombreuses<br />

innovations sur le salon<br />

BAU 2009<br />

Du 12 au 17 janvier 2009, Hörmann<br />

présentera à nouveau de nombreuses<br />

innovations concernant ses produits<br />

sur le salon Bau 2009 à Munich. Le<br />

leader du marché européen dévoilera<br />

ses nouveautés issues de toutes les<br />

gammes de produits sur plus de 1 000<br />

mètres carrés, dans le hall B2. De<br />

nouveaux produits et de nombreuses<br />

innovations seront présentés en<br />

détail, aussi bien dans le domaine des<br />

produits coupe-feu et anti-fumée, que<br />

dans celui des portes industrielles et<br />

des équipements de quai, sans oublier<br />

la gamme des portes d’entrée et de<br />

garage. Hörmann accompagnera sa<br />

présence sur le salon de nombreux<br />

séminaires dans les locaux du salon.<br />

En un clin d’œil: les composants de fonction de io-homecontrol ®<br />

Store "relevé/<br />

abaissé"<br />

Fenêtres de<br />

toit "ouvertes/<br />

fermées"<br />

Chauffage<br />

"allumé/coupé"<br />

Lumière<br />

"allumée/<br />

éteinte"<br />

Portail d’entrée<br />

"ouvert/fermé"<br />

5. amherzen.de<br />

Depuis 15 ans, Hörmann soutient de<br />

jeunes protagonistes de la scène<br />

artistique et encourage l’engagement<br />

social. C’est ainsi qu’en partenariat<br />

avec l’association «Förderverein<br />

Myanmar e.V.» de Sarrebruck, une<br />

menuiserie comprenant un atelier<br />

d’apprentissage a été construite.<br />

Hörmann encourage particulièrement le<br />

partage d’informations novatrices sur la<br />

maladie et le handicap.<br />

Le site Internet nouvellement créé<br />

www.amherzen.de documente<br />

l’ensemble des projets et des<br />

partenaires de l’opération. Les œuvres<br />

des artistes déjà présentées dans<br />

PORTAL peuvent également y être<br />

consultées, ou plus précisément<br />

dans le «Portal Junger Kunst»<br />

de Tilo Schulz.<br />

Volets roulants<br />

"relevés/abaissés"<br />

Porte d’entrée<br />

"verrouillée/déverrouillée"<br />

Alarme "enclenchée/<br />

coupée"<br />

Porte de garage "ouverte/<br />

fermée"<br />

6. io-homecontrol ® enfin<br />

disponible pour portes<br />

d’entrée<br />

Désormais, la technologie confortable<br />

io-homecontrol ® est également<br />

disponible pour les portes d’entrée.<br />

Pour cela, Hörmann propose dorénavant<br />

une serrure de porte pour portes en<br />

aluminium entièrement compatible.<br />

Un émetteur permet de déverrouiller<br />

la porte et d’interroger son statut. Le<br />

système détermine ce dernier via deux<br />

contacts. Outre les portes d’entrée,<br />

les portes de garage ainsi que portails<br />

pivotants et coulissants compatibles<br />

avec la technologie io-homecontrol ®<br />

font déjà partie de la gamme de<br />

produits Hörmann. La version standard<br />

permet la commande synchronisée de<br />

produits domotiques issus de différents<br />

fabricants. Un élément de commande<br />

sans fil unique permet de commander<br />

de nombreux composants variés tels<br />

que les portes, serrures de porte,<br />

chauffage, volets roulants, lucarnes<br />

et jalousies. Comme la communication<br />

s’établit par signaux radio cryptés,<br />

aucune condition préalable ne<br />

doit être remplie. Il est également<br />

possible d’intégrer en toute facilité<br />

les composants compatibles dans un<br />

système existant. L’émetteur permet<br />

non seulement de commander les<br />

composants, mais aussi d’interroger le<br />

statut. Ainsi, il est notamment possible<br />

de s’assurer en un instant que toutes<br />

les portes, les fenêtres et la porte de<br />

garage sont verrouillées. Cela renforce<br />

la sécurité et améliore le confort.<br />

33


34<br />

Photo: Arj Manopoulos / Coop Himmelb(l)au<br />

PROGRAMME / MENTIONS LEGALES<br />

Thème de la prochaine édition de PORTAL:<br />

Spécial Munich<br />

Du 12 au 17 janvier 2009, la branche du BTP se retrouve<br />

sur le salon BAU, à Munich. C’est la raison pour laquelle<br />

une édition spéciale de PORTAL est consacrée à la<br />

capitale bavaroise. Actuellement, Munich fait partie des<br />

régions les plus dynamiques d’Allemagne du point de vue<br />

de la construction architecturale. La ville n’a de cesse de<br />

réhabiliter d’anciennes zones industrielles et ferroviaires<br />

en surfaces d’habitation et de bureaux. Ces derniers mois<br />

pourtant, Munich a également déclenché des polémiques<br />

architecturales et fait parlé d’elle à cause de projets de<br />

construction qui se sont avérés être de spectaculaires<br />

fiascos: à titre d’exemples, la Werkbundsiedlung de<br />

Wiesenfeld ou la rénovation de la gare centrale.<br />

Sorti de terre pour devenir l’un des emblèmes de Munich: BMW-Welt de Coop Himmelb(l)au


EDITEUR<br />

Hörmann KG Verkaufsgesellschaft<br />

Postfach 1261<br />

D—33792 Steinhagen<br />

Upheider Weg 94—98<br />

D—33803 Steinhagen<br />

Téléphone: (05204) 915-100<br />

Téléfax: (05204) 915-277<br />

Internet: http://www.hoermann.com<br />

REDACTION<br />

Dipl.-Ing. Ralf Biegert<br />

Dr.-Ing. Dietmar Danner<br />

Dipl.-Ing. Jakob Schoof<br />

Dipl.-Ing. Daniel Najock<br />

Dipl.-Ing. Thomas Geuder<br />

EDITION<br />

Gesellschaft für Knowhow-Transfer<br />

in Architektur und Bauwesen mbH<br />

Fasanenweg 18<br />

D—70771 Leinfelden-Echterdingen<br />

IMPRESSION<br />

sachsendruck GmbH<br />

Paul-Schneider-Straße 12<br />

D—08525 Plauen<br />

Tout droit de reproduction et d’auteur<br />

réservé concernant ce magazine et<br />

tous les articles et illustrations qu’il<br />

contient. L’édition et la rédaction<br />

ne se portent pas garantes des<br />

illustrations et manuscrits non<br />

souhaités envoyés. Printed in<br />

Germany — Imprimé en Allemagne.<br />

HÖRMANN A VOTRE ECOUTE<br />

Construire avec Hörmann —<br />

Votre projet dans PORTAL<br />

Edité tous les quatre mois, PORTAL traite de l’architecture<br />

actuelle et des conditions dans lesquelles elle voit le jour.<br />

Et, si vous le désirez, vos projets pourraient également<br />

figurer dans le prochain PORTAL! Envoyez-nous les<br />

constructions que vous avez déjà réalisées et pour<br />

lesquelles vous avez utilisé des produits de la gamme<br />

Hörmann – sous forme de documents accompagnés<br />

de plans et de photographies pertinentes, au format A3<br />

maximum, par courrier postal ou électronique à:<br />

Hörmann KG Verkaufsgesellschaft,<br />

A l’attention de Alexander Rosenhäger,<br />

Upheider Weg 94—98, D—33803 Steinhagen<br />

a.rosenhaeger.vkg@hoermann.de<br />

Photo: Stehan Falk / baubild / Hörmann KG


Porte de garage collectif ET500<br />

Esthétique personnalisée, trajet de porte<br />

silencieux et coûts de fonctionnement minimes.<br />

Confort supplémentaire sur demande:<br />

le portillon incorporé dans la porte<br />

La nouvelle porte de garage collectif ET 500 de Hörmann convainc par ses<br />

nombreux avantages: la construction de porte quasiment sans entretien<br />

est économique, conçue pour un fonctionnement longue durée, s’adapte<br />

à presque toutes les situations de montage et of<strong>fr</strong>e de nombreuses<br />

possibilités d’aménagement. Bien entendu, elle est livrée en tant qu’unité<br />

contrôlée avec motorisation.<br />

(Mise à jour 10.08) 85 773 F/P - 1.81<br />

Date d’impression 12.08

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