presto!171 - webzine musical du grand nord

POPA CHUBBY
Par Patrick DALLONGEvILLE
La dernière fois que Popa CHUBBY
s'est produit au Grand Mix, j'ai parié,
alors que je sortais m'acheter un
kebab, qu'à mon retour, le gros guitar
hero en serait toujours au même solo...
Eh bien, j'ai gagné mon pari ! Il faut dire que
c'était lors de sa tournée en hommage à
hendrix, et que sa tendance naturelle aux
épanchements y trouvait matière à (auto)indulgence.
C'est qu'à près de trente albums en
vingt ans de carrière, le caractère pantagruélique
du bonhomme se prête à toutes les caricatures.
Connu pour tyranniser ses batteurs, le bonhomme
sait aussi se montrer magnanime envers ses
semblables. N'a-t-il pas contribué à faire connaître
de par le monde une ribambelle de musiciens qui
végétaient alors dans le circuit new-yorkais ? Les
Mason Casey, Big Ed Sullivan, Bill Perry, Arthur
Neilson et autres Matt Smith savent ce qu'ils lui
doivent, tandis que les décrets du maire Giuliani
INDEX SALLES DE C
organisaient la disparition des clubs locaux (interdiction
de fumer à l'intérieur comme sur le trottoir,
et répression de tout tapage nocturne).
Révélé en 1995 chez Sony (Booty & The Beast),
c'est grâce à Dixiefrog qu'il réussit à s'implanter
durablement sur un marché européen toujours
avide de guitar-heroes. Intraitable en affaires,
le bougre a depuis migré chez les allemands
Mascot/Provogue (aux côtés d'autres mastodontes
du manche, tels que Walter Trout et Joe
Bonamassa). Depuis Leslie West, on sait quel
exutoire peuvent représenter une Stratocaster
et un mur de Marshalls pour un guitariste obèse.
N'empèche, son tout nouvel opus (Universal
Breakdown Blues) propose, parmi l'habituel lot de
rodomontades (dont les sempiternelles imitations
de hendrix et Santana), quelques electric blues
savamment troussés qui (à présent qu'Alvin Lee
est retourné brouter ses pastèques chez Saint-
Pierre) convertiront encore quelques nouvelles
ouailles à cette noble cause.
PRESTO! MEN
JEUDI 06 JUIN A Boulogne/Mer [62] ESPACE FAIENCERIE
171 JUIN 2013 • 27