Nouvelle opération « portes ouvertes » du CEA : un enjeu de taille

Contexte général
Le 26 avril dernier, nous « fêtions » les vingt-cinq ans de la catastrophe de Tchernobyl. Il
n’est pourtant pas besoin de ce type d’anniversaire pour rappeler à tous et toutes les dangers
que constituent l’énergie nucléaire. Les Japonais, traumatisés par Hiroshima et Nagasaki, ne
cachaient pas leur peur d’un accident similaire. Le 12 mars néanmoins, la centrale nucléaire
de Fukushima Daiichi, à l’est de l’archipel nippon, a été largement endommagée par le
tsunami du au séisme de magnitude 8,9 enregistré la veille.
Dans ce contexte, l’accident a suscité force débats dans l’opinion publique sur les risques liés
à un recours massif au nucléaire, notamment en France où 79% de la production énergétique
en est issue 1 . Plusieurs acteurs de l’industrie nucléaire doivent donc, par ricochet du sinistre
japonais, mener une communication de crise au regard des critiques sur les risques d’accident
en France, et vis-à-vis du principe de précaution en vigueur depuis l’adoption de la loi Barnier
en 1995 2 . À ce titre, le CEA 3 , organisme public de recherche scientifique, est directement
concerné par ces critiques : de par son statut, et en dépit du secret dont ses recherches font
l’objet, il se doit de protéger les populations de tout danger touchant aux technologies
nucléaires, et, le cas échéant, de les informer de toutes les mesures ou précautions inhérentes à
un quelconque danger. En amont, le CEA ne s’est pas assez inquiété de décloisonner les sas
de dialogue avec les opposants au nucléaire ; mais les craintes fondées par les Français,
consécutivement aux différents accidents dans le monde et surtout suite à la bataille
médiatique remportée par Greenpeace à Mururoa, contraignent le CEA à penser des stratégies
de communication plus efficaces pour regagner le confiance du public.
Plus efficaces que cette opération « Ouverture au grand public » par exemple, initiée en 1998
pour que chacun « puisse, au contact direct avec les chercheurs, corriger les outrances
1 Pour l’année 2004, et selon le Bilan énergétique de l’année 2006 de la France, rapport du MINEFE
(MINistère de l’Économie, des Finances et de l’Emploi, désormais le MINEFI (MINistère de l’Économie, des
Finances et de l’Industrie). Source : http://www.minefi.gouv.fr/
2 Loi n°95-101 du 2 février 1995 relative au renforcement de la protection de l'environnement : « L'absence de
certitudes, compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du moment, ne doit pas retarder l'adoption
de mesures effectives et proportionnées visant à prévenir un risque de dommages graves et irréversibles à
l'environnement à un coût économiquement acceptable ». Source : http://www.legifrance.gouv.fr/
3 Commissariat à l'Énergie Atomique et aux énergies alternatives.
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