Nouvelle opération « portes ouvertes » du CEA : un enjeu de taille

Caractérisation du problème de la communication
Le premier point de cette méthodologie de travail, admise par les professionnels de l’analyse
stratégique, consiste en l’identification du problème majeur que doit résoudre la
communication.
L’accident au Japon a fait resurgir des peurs vieilles de dix ans, ou plutôt a ravivé cette peur
latente que nous avons tous d’une énergie qui, potentiellement, peut subvenir aux besoins du
plus grand nombre et pour une grande durée, mais qui finalement reste trop peu maitrisée. En
réalité, ce n’est pas tant la production énergétique qui cause problème, mais les risques que
présentent les installations nucléaires. Si les normes de sécurité sont draconiennes, la
survenue d’un événement extérieur et indépendant de toute volonté ébranle – aujourd’hui plus
que jamais – la confiance que nous pouvions accorder à cette énergie. Voilà des décennies
que la France a jeté son dévolu sur le nucléaire, et ses centrales approvisionnent (nous nous
permettons cette comparaison proportionnelle) quatre foyers français sur cinq. Si ces foyers
prétendent vouloir se passer du nucléaire pour des énergies « propres », et en dépit de la lutte
incessante des mouvements écologistes, la réalité est toute autre : chacun a bien conscience
qu’un tel revirement est difficilement réalisable ; qui plus est chacun se doute des avantages
que procure cette énergie, et chacun a appris à vivre grâce à elle.
Malgré tout et compte tenu du peu d’importance que les acteurs du nucléaire ont donné à la
prévention des « dangers impensables », liés aux catastrophes naturelles notamment, la
polémique selon laquelle la France n’était pas assez protégée a envahi la scène médiatique.
Les associations sont montés au créneau, et des politiques puis d’autres personnes de premier
plan leur ont emboité le pas. Bien que l’Hexagone ne soit pas le pays le plus menacé par des
événements sismiques de grande envergure (par exemple), les risques, aussi faibles soient-ils,
sont avérés, les inquiétudes fondées et le débat légitime. Selon Jacques Repussard, le
président de l’IRSN 6 , pour bien gérer les conséquences d'une crise nucléaire, "il faut accepter
de se préparer à des situations complètement inimaginables (...) liées à des effets domino avec
6 Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire.
4