Légendaire de la Morinie - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas ...

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pressèrent de contribuer à sa dotation. D. Jacques Humetz,
religieux de Dommartin (i), cite Enguerrand de Mouriez,
Ermenfroi de Gouy, Rorgon de Torlefontaine, Hugues de
Ponches, Guyard d'Argoul, Drogon de Selincourt. Rcnauld,
archevêque de Reims, approuva les donations de ces seigneurs,
autorisa rétablissement du monastère et permit aux
religieux d'élire librement leurspbbés ( 2 ).
Ces libéralités mirent Milon à même de construire une
église dont on voyait encore quelques ruines au siècle derdernier,
dans l'enclos des fermes de Saint-Josse. «Il y a,
» dit D. Humetz, dans une pâture vers Douriez, une grange
» dont une muraille en pierres, qui sert de pignon , est un
» reste de cette ancienne église. »
Bientôt le nouvel abbé de Saint-Josse-au-Bois se vit entouré
d'un grand nombre de religieux , ce qui l'obligea d'ériger
des constructionssur un plus vaste plan. Il admit aussi
des religieuses qu'il établit dans un quartier séparé ; ce qui
prouve que, dans l'ordre de Prémontré, on fondait, comme
dans plusieurs autres congrégations religieuses, des monastères
doubles (3).
Cet ordre se multiplia à tel point qu'il compta dans la sui-
(i) D. Jacques Humetz composa, en 1709, une histoire abrégée de son
abbaye, et qui nous a été donnée en «opie par M. Levrin, curé de Torlefontaine.
€ Depuis quarante-six ans, dit l'auteur dans la préface, que
•• je suis entré en l'abbaye de Dommartin, j'ai entendu raconter par les
« plus anciens religieux qui y étaient en 1723, beaucoup de traditions
» sur les abbayes de Saint-Jossc-au Bois et de Dommartin. Depuis trente
» ans que je vois les archives de cette dernière, j'ai observé que la plu-
» paît de ces traditions ne s'accordaient pas en tout avec les chartes et
m autres titres, et qu'il y en avait plusieurs destituées de tout fondement.
i C'est pourquoi j'ai cru rendre un grand service en faisant toutes les
» recherches possibles dans les auteurs anciens et moflerncs, pour tirer
» cette origine le plus au clair que je le pourrais; et c'est, d'après ces
» recherches ; que j'ai rédigé l'abrégé qui suit.»
(2) La charte de l'archevêque de Reims a été éditée, tome X du
Gallia christiana. Col. 103.
(3) L'abbaye de Saint-Jossc-au- Bois, qui avait pris ce nom à cause de
l'ancienne solitude de Saint-Josse, et pour qu'on pût la distinguer de celle
de Saint Jossc-sur-mer, près Montreuil, ordre de Saint-Benoit, est plus
connue sous celui de Dommartin. L'établissement érigé par Milon y fut
transféré en 1161 par Adam son successeur, à la suite d'une donation faite
par Eustache Colct et Agnès sa mère,de la maison des châtelains de Beaurain.
Dommartin appartient aujourd'hui à la commune de Torlefontaine,
et louche à la rivière d'Aulhie. L'enclos du monastère comprenait 40
journaux. Il n'y reste plus qu'une ferme. La pioche révolutionnaire a
l'ait disparaitre l'église et les bâtiments claustraux. Les armes de l'abbaye
étaient d'azur à trois navires d'or, deux eu chef et un en pointe, avec la
inilre et la crosse en dehors. On y avait gravé pour devise ce mot, priez.
Yovemotre notice historique sur cette maison, t. V. du Puils-ArUsitn,
p. 1*7.