Petits écrits pour faire parler l'inconscient

« Sombre, très intense, équilibré, unique, mystérieux, avec un corps puissant… »
Les termes utilisés par cette fameuse publicité ne laissent aucun doute sur la
puissance évocatrice du café. Qu’il s’agisse du produit ou du lieu où on le
consomme, le café est toujours l’occasion d’une connexion, d’une mise en relation
ou encore d’une conversation.
Pour Stéphanie, il démarre la journée et offre un moment plein de promesses qui
libère une énergie vitale. Par la suite, il viendra ponctuer cette journée comme le
fil d’Ariane indispensable pour aller à la rencontre des autres. Pourtant, ce dopant
à l’arôme fort qui fait pénétrer la sphère de l’intériorité n’est pas neutre et peut
susciter le rejet : « sympathique, convivial » pour Stéphanie, « café je ne t’aime
pas ! » pour Cécile. Comment vivre dans un monde où l’amertume est source
d’énergie, où la caféine paranoïaque règne en maître ? Comment préférer au café
la saveur langoureuse du thé avec ses accents orientaux ? Le café révèle des
sentiments forts et des affects puissants ce qu’exprime avec émotion le texte de
Cécile.
Valérie nous sert un café « serré » : deux amis se retrouvent dans un café à
Marseille, autour d’une tasse de café et l’un d’eux est négociant en café. « Try to
remember » Souvenir et excitation pour une expérience intense où l’odeur se fait
réminiscence. Véronique distille son café au fil des mots et nous invite à passer par
l’initiation indispensable qui conduit le jeune enfant à pénétrer la sphère de
l’adulte. Ici le café est avant tout une ambiance : des gens, des odeurs, des choses
à voir, bref le monde étrange des grandes personnes, celles qui vont au café
comme ce grand-père initiateur. Un café qui n’est encore qu’une limonade bue
fièrement au milieu des grands mais qui tient toutes ses promesses. Ritualisant
notre rapport au monde, le café nous pousse à dépasser nos inhibitions, à
rencontrer les autres et à créer des espaces de convivialité.
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