Rhuis - Parc naturel régional Oise - Pays de France

Carte de la Capitainerie Halatte de 1711
Ce document est remarquable par la précision des informations apportées sur les modes d’occupation
du territoire du vallon et de ses environs. On découvre un paysage radicalement différent
de celui d’aujourd’hui, bien plus ouvert et varié.
Les espaces boisés sont restreints témoignant d’une surexploitation du terroir agricole. Seuls
la forêt d’Halatte et le bois du Haut Montel occupent le paysage du plateau. Dans l’aire du vallon
du Rouanne la cote de Glagne, le coteau du Plant, le fond de Moru sont les seuls secteurs
boisés indiqués. Le Mont Catillon comme les coteaux de la cuesta sont entièrement dénudés.
Les vallons sont intensément cultivés et marquetés de nombreux enclos et vergers aux allures
de bocage. Une grande diversité de cultures s’y développe (vergers, vignes, jardins,
champs…), tant les expositions et les sols étaient variés et l’eau en abondance et bien répartie
sur le territoire assurait une irrigation régulière. La viticulture s’étendait sur les pentes des
coteaux que la proximité de l'Oise favorisait l'exportation. L'élevage à cette époque reste mal
connu mais les vaches, chevaux et bœufs furent présents dans la campagne jusque dans la
seconde moitié du XXème siècle.
La Pierre de Ruy mentionne le menhir situé à proximité de la rivière.
La carte indique entre l'Oise et le pied du coteau, des prés humides sûrement accompagnés
de saules et de quelques petits bois. En rive droite, une grande surface de marais est d’ailleurs
exploitée (marais de Chevrières, viviers de la Garenne…).
La réalisation de la route de la vallée (actuelle RD123) a occasionné des remblais (ombrages
sur le plan) pour se mettre « hors d’eau » ce qui a sans doute entravé la circulation de l’eau
et modifié la nature de ces terrains coincés entre le pied du coteau et l’ouvrage routier. Cet
espace était probablement réservé à l'élevage et constituait peut-être une protection de Ruy
par rapport aux crues de l'Oise. Ce cordon se prolonge à l’Ouest jusqu’à Pont-Sainte-Maxence
et vers l’Est jusqu’aux portes de Verberie, constituant un motif paysager important dans la vallée
de l’Oise. Notons aussi que cette route passait logiquement à proximité du moulin de la
Plaine.
En bordure proche de la rivière, les terres comme celles du plateau sont cultivées. Il n’y a pas
de ripisylve indiquée (soit parce qu’elle était absente soit parce qu’elle était trop fine pour être
mentionnée ?).
Il existe une petite maison en bord de rive disparue aujourd’hui qui indique peut-être un lieu
de passage (bac) ou peut être un petit moulin. Notons aussi un petit bras d’eau creusé dans
la berge de l’Oise, formant une sorte d’anse, qui ne figurera plus dans la carte de Delavigne,
13 ans plus tard (fonction incertaine).
Le Rouanne ou (le ru du Moulin ?) se divise en deux bras au moment où il pénètre dans la vallée
de l’Oise. Le bras est peut-être à l’origine du tracé du fossé des Aiguillons. Dans sa
séquence « vallon », son tracé emprunte un paysage ouvert fait de pâtures et de jardins. Au
lieu-dit le Marauzet, son cours forme un anneau ovale, sans doute issu d’un aménagement
visant à capter son cours pour des raisons peu explicites sur la carte (moulin, parc du château
de Roberval, gestion particulière du marais ?).
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2008 12