Rhuis - Parc naturel régional Oise - Pays de France

P ARC N ATUREL R ÉGIONAL
O ISE - PAYS PAYS
DE F RANCE
C OMMUNE DE R H U I S
É T U D E U R B A I N E
PHASE 1
C OMPRÉHENSION DU PAYSAGE D ’ INSCRIPTION DU VILLAGE
À CIEL OUVERT, PAYSAGISTES DPLG
BENOIST GARNERO & CLAIRE LAUBIE
ASSISTÉS PAR
AGNÈS DELMAS ET AMÉLIE RADUREAU
10 rue St-Germain 94120 Fontenay-sous-Bois
BERNADETTE CANARD, URBANISTE
11 rue de Sèvres 75006 Paris
VUE D’ICI, GÉOGRAPHE SIG
PASCAL CHEVALIER
30 rue de Charonne 75011 Paris

1/ APPROCHE GÉOGRAPHIQUE
POSITIONNEMENT RÉGIONAL ET GRANDS TRAITS DE CARACTÈRE
• Contexte régional : Le Val du Rouanne: Un site “à part” entre grands plateaux et vallée de l‘Oise p 4
• Rhuis, un territoire inscrit entre la vallée de L’Oise et les grands massifs forestiers p 5
• Le val du Rouanne dans son contexte géographique. p 6
2/ APPROCHE HISTORIQUE
LES GRANDES ÉTAPES DE L’ÉVOLUTION DU TERRITOIRE ET DES PAYSAGES
• De l'Antiquité aux Temps des Lumières p 8
• Carte de la forêt d’Halatte de 1695 par Liébaux p 11
• Carte du Diocèse de Senlis 1709 p 11
• Carte de la Capitainerie d’Halatte 1711 p 12
• Zoom de la carte de la Capitainerie Halatte 1711-Détail sur le vallon de Roberval p 13
• Carte des Trois Forêts-1724 par Delavigne p 14
• Plan de la région sud-ouest de Verberie, vers 1720 p 14
• Carte de Cassini - Beauvais - 1756 p 15
• Carte des troupes du Roi en 1796 p 15
• Carte de la Campagne de 1821. p 16
• Carte du XIXe siècle d’Etat Major p 17
• Carte de 1914 d’Etat Major p 17
• Carte IGN de 1946 p 18
• Carte IGN de 1979 p 18
• Carte IGN de 2001 p 19
• Photo aérienne de 2001 p 19
• Zoom sur la commune de Rhuis entre carte IGN et photo aérienne p 20
• Photo aérienne de 2007 p 20
SYNTHÈSE DES EVOLUTIONS PAYSAGÈRES ENTRE 1700 ET 2007
•Comparatif de l’évolution des boisements, réseaux et bâtis entre 1711 et 2007 p 21
3/ APPROCHE PAR MOTIFS PAYSAGERS
• Le socle topographique : Un relief varié et contrasté p 25
• Nature et organisation géologique p 29
L’EAU ET LES PAYSAGES INDUITS
• Un réseau hydrographique omniprésent et déterminant dans l’organisation du territoire p 30
UN MOTIF VÉGÉTAL VARIÉ ET CONTRASTÉ
• Une opposition de plus en plus prononcée entre les boisements et les cultures p 34
• L’évolution des pratiques agricoles et les effets induits sur les paysage du val du Rouanne p 34
• L’arbre-signal encore présent p 36
• Des ripisylves expressives mais inégales p 37
• Des paysages boisés qui s’expriment avec force
Un motif bâti très stable et encore “authentique”
p 38
• Une organisation multipolaire p 39
??• Des entités urbaines peu exposées, des relations au grand paysage perdues
LA TRAME PARCELLAIRE ET LA TOPONYMIE
p 42
• Une trame stable et hétérogène p 43
• Une toponymie explicite sur les caractères des terroirs p 44
S O M M A I R E
UN TERRITOIRE DE RÉSEAUX
• Une armature viaire complète, des itinéraires souvent de qualité p 45
• Petites routes et chemins villageois pittoresques p 46
• La rivière, un réseau naturel et ancestral de circulation p 47
• Des réseaux aériens “à tous les étages” p 47
• Le viaduc ferroviaire de Verberie, un type particulier de réseau aérien p 47
ASSIETTES VISUELLES ET PERCEPTION DES DIFFÉRENTS MOTIFS
• Des assiettes visuelles contrastées p 48
• Le paysage “d’en face” p 56
DES ENTITÉS PAYSAGÈRES EXPRESSIVES
• Des paysages assez variés et contrastés p 57
MODES D’OCCUPATION DES SOLS p 59
4/ DONNEES PATRIMONIALES TOURISTIQUES ET ENVIRONNEMENTALES
UN TERRITOIRE “SOUS PROTECTION” P 61
• L'église p 61
• Le chateau de Roberval p 62
• Le GR 12 , un itinéraire discret p 64
• Des milieux floristiques et faunistiques spécifiques et fragiles p 65
• Ce que préconise la Charte du PNR dans le secteur de Rhuis p 66
• Des impacts sonores et lumineux prégnants p 67
• Le PPRI p 67
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2009 1

C H A P I T R E
H A P I T R E 1
A P P R O C H E G E O G R A P H I Q U E
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2009 3

CLERMONTOIS
Le Thérain
THELLE
VEXIN
POSITIONNEMENT REGIONAL ET GRANDS TRAITS DE CARACTÈRE DU TERRITOIRE D’INSCRIPTION
L’Ysieux
60
D 916
N 16
Chantilly
Creil
PAYS DE FRANCE
RN330
RN1017
L’Oise
La commune de Rhuis dans le contexte régional
D 200
Senlis
PLATEAU PICARD
Valois forestier
La Thève
La Nonette
GOELE
A1
L’Aunette
Launette
Rhuis
RN324
Verberie
VALOIS
Valois agricole
TGV Nord
FORET DE
COMPIEGNE
RN 2
N
0 1 2,5 5 10 km
Extrait de l’Atlas des paysages de
l’Oise:
“Le Valois-Multien est une entité située au
sud-est du département. Elle s’étend de la
vallée de l’Oise (à l’ouest) jusqu’à la vallée
de l’Ourcq (à l’est)...
C’est un vaste plateau ponctué de buttes
témoins et traversé par des vallées verdoyantes
affluentes de l’Oise, de
l’Automne et de l’Ourcq...
Situé aux portes de la région parisienne
(et de l’aéroport Roissy-Charles de
Gaulle), le Valois-Multien est fortement
influencé par le dynamisme économique
de cette dernière comme en atteste par
exemple la présence de zones d’activités
logistiques ou la forte proportion de nouveaux
habitants travaillant dans cette aire
économique. Cette entité est desservie par
de nombreuses infrastructures routières
(A1, RN, RN16, RN17) ainsi que par deux
lignes de chemin de fer rayonnant depuis
Paris. Le TGV et les lignes à haute tension
traversent le plateau agricole et marquent
le paysage”.
Le Val du Rouanne: Un site “à part” entre
grands plateaux et vallée de l‘Oise
Situé à une cinquantaine de kilomètres au Nord de Paris,
le Val du Rouanne dans lequel la commune de Rhuis
prend place, est une petite entité géographique très
homogène.
Il s'inscrit dans un contexte paysager complexe au point
de rencontre de deux grandes entités :
- le Valois agricole, sous entités du Valois-Multien
- et de la vallée de l'Oise large couloir faisant office de
séquence de transition entre le Pays du Plateau Picard au
Nord et le Plateau du Valois, au Sud.
Rhuis occupe une superficie de 270ha dont 1/3 est boisé,
ce qui est nettement inférieure à la moyenne départementale
(autour de 846 hectares). Elle 115 habitants y
demeuraient au recensement de 2004.
Rhuis appartient à la Communauté de Communes du
Pays d’Oise et d’Halatte créée en 1997 pour laquelle un
périmètre de SCOT a été arrêté. Elle possède un PLU
récemment réalisé et approuvé.
Le territoire élargi dans l’atlas des paysages de l’Oise : le Valois-Multien
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2008 4

Chantilly
Bois des Côtes
Nogent-sur-Oise
Creil
Forêt de Chantilly
Oise
Forêt d’Halatte
Senlis
Mont Pagnotte
Rhuis
Belvédère de Rhuis
Forêt d’Ermenonville
Verberie
Butte de Dammarie-en-Goële
Rhuis, un territoire inscrit entre la vallée de L’Oise et les grands massifs forestiers
Compiègne
Forêt de Compiègne
Automne
Crepy-en-Valois
N
0 1 2,5 5 10 km
Structures paysagères de la
sous-entité agricole du Valois
Multien.
Extrait de l’Atlas des paysages
de l’Oise
“Le plateau agricole occupe l’Est
du Valois-Multien.
Les reliefs du plateau sont le plus
souvent boisés, ces derniers
structurent le paysage de grandes
cultures.De grandes fermes
isolées et encloses parsèment le
paysage, elles reflètent une pratique
agricole révolue”.
Extrait de l’atlas des paysages
de l’Oise
“Cette partie centrale de la vallée
de l’Oise se caractérise par une
forte présence de l’eau liée
notamment à ses paysages postindustriels
d’extraction (sablières)
et à des zones humides. En rive
gauche, le coteau boisé du Valois
Multien est très présent, il s’agit
de la seule section de la vallée où
il est desservi par des voies de
communications et régulièrement
urbanisé à son pied”.
Plateau du Valois-Multien agricole
Vallée de l’Oise Compiègnoise
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2009 5

Le val de Rouanne dans son contexte géographique.
Pontpoint
Forêt d’Halatte
Mont Pagnotte
Massifs forestiers et boisements
Entités urbaines
Plaine alluviale agricole
Plateau agricole
N31/E46
D 123
Moru
Roberval
Autoroute A 1
Rhuis
Villeneuve-sur-Verberie
RD 932a
Rouanne
L’Oise
Noël-Saint-Martin
TGV
Longueil Ste Marie
Verberie
N
0 0,5 1km 2km
Plaine alluviale mêlant espaces boisés et zones
humide
Vallon du Rouanne
L’Automne
Difficile d'isoler la commune de Rhuis du grand ensemble paysager qu'est ce vallon à plusieurs branches, directement
connecté à la grande vallée de l'Oise. Cette forme topographique dessinant des doigts rentrant dans
l'intérieur du plateau façonne en effet une entité géographique extrêmement cohérente.
La carte générale du secteur montre clairement cette position particulière, d'un petit terroir situé face à une
séquence où l'Oise est particulièrement large et où le bassin parisien marque ici un feston très accidenté (relief
de cuesta) comme terminaison.
C'est un paysage fait de vallons aux fonds tourbeux et boisés, coiffés de lambeaux de plateaux, d'éperons
étroits se terminant parfois en buttes témoins et se joignant aux vallons par des coteaux escarpés et rocailleux
encore recouverts par endroits de pelouses calcicoles ou de hêtraies-chênaies.
Sur la rive gauche de l'Oise, le bord de vallée est découpé par les incisions générées par ses affluents dessinant
des entailles assez profondes et régulièrement espacées ( de Roberval à Verneuil).
Les plateaux sont dominés par d'autres buttes-témoins (Mont Pagnotte, la Goële, Montépilloy...) et couverts
par de vastes forêts ou par des grandes cultures, en raison d'une présence de limons et d'un substrat souvent
sableux." Ils sont souvent eux-mêmes disséqués par des talwegs souvent secs qui les transforment en une
vaste étendue ondulée et ponctuée de bosquets et de fermes, très différents des paysages classique du nord
de la France.
Comme enchâssé dans le plateau et ayant un pied dans l'imposante vallée de l'Oise, le val du Rouanne
contraste avec les vastes étendues de terres à blé ou à betteraves, où les graviaires et les plates-formes logistiques
qui ont colonisé ici la plaine alluviale.
Cette sorte d'isolat géographique n'est pourtant pas un espace marginalisé. Les recherches historiques ont
révéle que de tous temps, le Val du Rouanne fut un lieu de passage privilégié entre l'Ile de France et les provinces
du Nord, profitant de affaissement du coteau et d'un site de gué sur l'Oise. La commune de Rhuis, située
à la confluence du vallon avec la vallée, occupe une situation pittoresque et remarquable qui en fait son principal
intérêt.
Ainsi, comme le démontre l'énorme travail archéologique et historique de Jean-Marc Popineau, (in "L'homme
et le hameau dans le Val du Rouanne"), la géographie et l'histoire des hommes ont façonné ici un terroir original
qui a, somme toute, conservé ses principales qualités, malgré les grandes mutations du XXème
siècle.
Hameau de Roberval, avec au premier plan la forêt
d’Halatte; en arrière plan, le viaduc de l’A1.
Source : L’homme et le hameau dans le Val du Rouanne
(Oise). Photo J M Popineau.
Le vallon de Roberval depuis l’aire de repos de l’A 1
direction Nord-Ouest.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2009
Perception de la rupture de relief depuis l’A 1 direction
Nord.
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C H A P I T R E
H A P I T R E 2
A P P R O C H E H I S T O R I Q U E
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2009 7

LES GRANDES ÉTAPES DE L'ÉVOLUTION DU TERRITOIRE ET DE SES PAYSAGES
• De l'Antiquité aux Temps des Lumières
Rhuis conserve quelques vestiges qui témoignent d'un habitat humain
dès l'ère préhistorique (outils exhumés). Durant l'Antiquité, ce sont
d'abord les plateaux qui sont exploités et qui accueillent les principaux
foyers humains. Ils seront progressivement abandonnés au profit des
terroirs des vallons et de la vallée de l'Oise, dès le début du Moyen Age.
La pierre levée de 3 m qui ponctue encore de nos jours la plaine alluviale
est en fait la dernière trace d’un ensemble plus conséquent composée
d‘au moins 6 éléments similaires à celui actuellement visible ; des témoignages
datant de 1764 l’attestent. Il n’en restait que deux en 1789 et
l’une d’elles fut brisée en 1793. Il s’agirait d’une structure préhistorique,
qui fut baptisée par les habitants "les Demoiselles de Rhuis".
La Pierre levée ou le Menhir, entre l’Oise et le coteau, dernier vestige d’une structure
plus importante. Aujourd’hui, c’est un élément presque anecdotique perdu
dans les cultures mais dont le positionnement face au versant boisé est émouvant.
Cette pierre proviendrait des hauteurs de la forêt d’Halatte ( d’après le dictionnaire
archéologique de la gaule, époque Celtique).
La morphologie rectiligne, large et plate de la vallée de
l’Oise en a fait un couloir de pénétration et de retranchement
pour les armées et le commerce. Compiègne, Pont-
Sainte-Maxence furent naguère des places fortes. De
même, le site des vallons creusés par le Rouanne et ses
affluents a facilité ici les accès entre le fond de la vallée
et les territoires des plateaux, mais aussi dans un secteur
de convergence entre plusieurs sites importants au
Moyen-Age (Verberie, Compiègne, Pont-Ste-Maxence).
Dés l'époque gallo-romaine, le village est un point de
contact entre trois tribus gauloises et le carrefour de
deux voies de communication nord-sud, et est-ouest. Il
possède un gué et peut-être même un pont qui permettait
de franchir l'Oise.
Il semble ainsi que la butte de Catillon soit à l'origine du
village de Rhuis. Site d'origine gauloise, il permettait la
surveillance et la protection d'un chemin depuis le gué de
l'Oise jusqu'au col de Bacouël et à une échelle plus large,
de tous les alentours. Cette position stratégique remarquable
serait à l'origine d'une surélévation de la butte
témoin pour y implanter une tour de guet qui serait à
l'origine du Mont Catillon (de castellum), point de surveillance
de la rivière et de la voie romaine nord-sud qui
empruntait le vallon. Des épées et des sarcophages
mérovingiens y furent retrouvés et un tumulus fut
découvert en 1856 (source Graves). En 1959, des travaux
sur la route de Bacouël mirent à jour des dalles
attestant de l'existence d'une voie importante et du rôle
important du site de Rhuis dans ce territoire de passage
et de carrefour de peuplades.
Les origines de l'implantation de Rhuis, sont en partie
expliquées par Gaston Roupnel in «Histoire de la campagne
française», tiré des «Notes historiques sur le village
de Rhuis, Paul Dassonville 1962», source Mairie de
Rhuis.
«Le village ripuaire est établi sur les rivières poissonneuses
près d'une boucle et d'un gué. Les deux choses en
effet sont souvent associées, c'est la sinuosité qui
façonne le gué. Le village ne s'établit pas aux abords
immédiats de la rivière, mais dans son voisinage sur des
pentes modérées qui le mettent à l'abri des crues, et à
l'entrée d'un vallon secondaire qui donne un accès facile
en pente douce, au plateau voisin. Les terres de ce vallon
plus saines que celles de la vallée facilitaient l'agriculture».
Rhuis devient un fief chrétien, rattaché au domaine de
Soissons. Il change plusieurs fois d'appellation.
D'abord désigné sous le nom de Reis Villa en 1060 (le
domaine de Reis ou de Raium) puis de Raiumvilla en
1150, le nom de Rhuis est définitivement adopté au XIIIe
siècle après avoir abandonné la terminaison «villa».
Sites préhistoriques du terroir du Rouanne
Source : “L’homme et le hameau dans le Val du Rouanne”. J M Popineau.
0/ ha
1à10/ha
11 à 100/ha
>100/ha
Site à mobilier lithique
Grandes zones
d’occupation
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2009 8

Au Moyen-Age, le terroir du Rouanne possède de nombreux atouts qui ont
permis l’établissement durable de communautés humaines et une diversité
d'activités (polycultures, plantes textiles, vigne, moulins, rouissoirs, viviers,
fours, carrières, péage...) qui perdura en partie jusqu'à la moitié du XXème
siècle:
- un milieu naturel qui favorise des écosystèmes riches et dynamiques pour
l'époque et ont façonné un terroir agricole très productif et diversifié. Des
plateaux et une plaine alluviale fertile, des vallons humides et abrités mais
où l'eau reste maîtrisée sans trop de difficulté, permettant notamment
l'existence de prairies, de coteaux plantés de vigne. L'aulne, dans les fonds
humides, est très présent à cette époque car il fournit un bois de chauffe et
d'oeuvre de qualité, et se recèpe facilement (coupe tous les 4 ans) offrant
ainsi un renouvellement régulier en matériau. Il restaure enfin les sols pauvres
en azote.
-forêt giboyeuse fournissant de nombreuses matières premières et permettant
des opportunités importantes de défrichement et donc d'extensions
agricoles.
-présence de matières premières essentielles à la construction, à l'industrie
et à l'outillage (craie, argile «le Pastis était une argilière», sable). Les carrières
de calcaire qui existaient à portée de main dans l'aire du vallon ont
grandement facilité l'édification d'un bâti durable et de qualité (lieu-dit
Carrieuse par exemple, ou sous le viaduc de l'A1 à Roberval).
-la proximité de l'Oise, axe de communication et d'échanges majeurs dans
la région, mais aussi propice à la pêche.
-la présence de nombreux axes routiers convergeant vers le gué de l'Oise
situé en face du village de Rhuis. En effet, le vallon du Rouanne est très tôt
un territoire de carrefour entre différents peuples (les Bellovaques et les
Suessions), entre différentes seigneuries et confréries monastiques
(Verberie abrita un palais de Charlemagne). Il a probablement de tout
temps joué un rôle essentiel dans les échanges Nord-Sud via la vallée,
entre les plateaux du Valois et de l'Ile de France et la plaine de l'Oise, facilitant
les relations entre Paris et le Nord de l'Europe. L'existence d'une route
des Flandres, dite voie flandreuse est attestée. Le vallon et la vallée de
l'Oise se présentent donc comme des axes naturels de communication.
L'itinéraire de l'A1 créée en 1964 en témoigne, plusieurs siècles après. Ces
difficultés de franchissement du coteau sont parfaitement illustrées par la
route périeuse de Verberie qui comporte quatre virages délicats.
Les échanges Est-Ouest étaient assurés par la voie médiévale Pont-Sainte-
Maxence / Verberie qui fut établie sur une terrasse étroite de l’Oise toujours
hors d’eau, dominant la plaine alluviale au nord et une zone marécageuse
au Sud, où coule le fossé des Aiguillons. Elle est devenu l'actuelle RD 123,
et l’ancienne route de Cires-les-Mélo – Gilaucourt correspond à la Grande
Rue de Rhuis.
A propos de la Route flandreuse :
Jean-Marc Popineau indique que « la voie passait sans doute non loin de
Bacouël, par le petit col, traversait le village Rhuis, en empruntant l’actuelle
ruelle de la chaussée, nommée chemin du Perchoy qui va au « Bac », en
1390. Le tronçon qui conduit jusqu’à l’Oise est peut-être matérialisé par le
fossé des Aiguillons». Elle a donné naissance au Moyen-Age, à des ouvrages
divers (ponts, carrefours)…
Il mentionne aussi que la voie Flandreuse a dominé le réseau viaire du val
du Rouanne, attirant les chemins et les hommes. Il semble qu’elle ait agi
contre la concentration du bâti, les hommes préférant s’étaler sur son parcours
pour mieux la contrôler.
La voie des prés
Chemin Pontois
Voie médiévale de
Voies et chemins historiques et leurs localisations dans le territoire d’aujourd’hui.
D’après “L’homme et le hameau dans le Val du Rouanne”. J M Popineau.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2009 9
Voie Flandreuse
Pont St Maxence/ Verberie
Chemin de Compiègne
Ou Chemin neuf
Autres voies antiques
Cavée du Chapitre
ou chemin du Bâton Royal
N
0 0,5 1km 2km

Le val du Rouanne offre encore de nos jours, une organisation typique
du Moyen-Age, certes modifiée, mais qui a encore gardé ces grands principes
constitutifs. JM Popineau parle de «polynucléarisation des peuplements»
pour qualifier l'atomisation des noyaux bâtis qui persistent et
caractérisent encore de nos jours le Val du Rouanne et la commune de
Rhuis plus particulièrement. Elle s'est orchestrée entre le VIIIème et le
XIIIème siècle. L'essor économique du XIIème et XIIIème, indique t-il,
est sans doute un facteur d'accentuation de ce phénomène. La prospérité
du XIIè et XIIIème siècles a «entraîné une pulvérisation du bâti en
hameaux et bâtiments isolés» au fur et à mesure de la mise en valeur
de la totalité du terroir par les différents maîtres du sol» (seigneurs, moines...)".
L'église construite au XIéme siècle, indique également une
période de stabilité qui contribua à ancrer et fédérer la communauté.
À la fin du XIVème siècle, il argumente encore dans ce sens en précisant
qu'il «n'existe pas de grande abbaye ni de grandes possessions royales
détenant de vastes terres et d'exploitations agricoles ni de grandes possessions
royales, mais plutôt un enchevêtrement de fiefs et d'arrières
fiefs, une multitude de droits inégalement répartis».
Il existait un autre hameau (hameau de Vaulx), implanté de part et d'autre
de la voie Flandreuse au nord de la commune qui a disparu au
XVIème siècle, dont il ne reste aucune trace.
Le Rouanne, ruisseau pourtant modeste, actionna très tôt des moulins
(autour de 1500), témoins d’une activité agricole soutenue et florissante
:
-le "moulin de la plaine" (ou "praye", "prée", "emprée", "fauconnier")
servait à moudre les céréales. Il fonctionna jusqu'en 1975, date à
laquelle il brûla.
- le moulin du "Joncoy" (ou "moyen") d’abord à mailloter le chanvre, il
devient moulin à huile.
-le moulin de Roberval
Un bac permettait le franchissement de l'Oise, entretenu par les habitants
de Rhuis et de Moru. Un champ ne porte-t-il pas le nom de «vieux
bac» non loin de la petite île ? De même, le lieu-dit «Le corps des gardes»
en bord de rivière ne confirme-t-il pas, l'importance de ce site de
franchissement ?
Les bois étaient moins étendus qu'aujourd'hui, concentrés sur les hauts
des versants et dans les fonds humides de vallées.
Entre le XIIIe et XVe siècle, les friches, recouvertes de bruyères et de
buissons se développent dans les terres froides de la plaine de l'Oise
ainsi que dans les fonds humides du vallon du Rouanne et sur les plateaux
calcaires secs en période de crise (guerre) et de dépopulation.
La paix revenue, au XVe siècle, les monastères entament une nouvelle
campagne de défrichement. Le sol tourbeux qui accompagne le fond du
val du Rouanne a déterminé une palette végétale très précise, à base
d’aulnes, de saules et fut très tôt favorisé par la populiculture.
Les saules et les aulnes dans les zones humides ont sans doute été développés
au Moyen-Age à des fins sylvicoles (production de bois de chauffage,
de liens pour la vigne, de brins pour la vannerie).
Carte compilée des limites paroissiales du terroir du Rouanne avec les élements marqueurs et la datation supposée
des limites.
Source : L’homme et le hameau dans le Val du Rouanne. J M Popineau.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2008 10

Carte de la forêt d’Halatte de 1695 par
Liébaux
Extrait du plan de la forêt d’Halatte de 1695 par Liébaux,
montrant la position de Nogrenier dans le
territoire
Document trop schématique pour apprécier les subtilités
du paysage. On retiendra surtout que la route de la vallée
passe à l’époque directement par Rhuis et St
Germain. Sur le plateau, l’axe Senlis /Compiègne reste
l’itinéraire majeur qui conduit à la vallée ; aucun tracé
n’emprunte le vallon de Roberval. Le paysage semble
ouvert ; il n’existe pas de boisement dans l’espace du
vallon de Roberval ni dans la vallée de l’Oise. A l’ouest,
le Mont Pagnotte constitue une entité “à part” sur le plateau,
un boisement surélevé dominant l’horizon.
Carte du diocèse de Senlis de 1709
Cette carte très succincte reprend les mêmes indications que la carte précédente ; elle exprime
avec davantage de précisions:
-les formes digitées du vallon de Roberval convergeant en un seul point au seuil de Rhuis pour
rejoindre la vallée de l’Oise.
-la position noeudal et stratégique du château de Roberval au carrefour des vallons.
-les fortifications autour de Verberie et son bac, grosso modo à l’emplacement actuel du pont de
Port Salut.
Elle illustre également la situation du vallon de Roberval et de Rhuis, au carrefour de trois diocèses
(la croix des trois évêques).
L’élargissement du cadrage décrit l’ampleur du Mont Pagnotte dont les boisements viennent côtoyer
les rebords du vallon de Roberval.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2009 11

Carte de la Capitainerie Halatte de 1711
Ce document est remarquable par la précision des informations apportées sur les modes d’occupation
du territoire du vallon et de ses environs. On découvre un paysage radicalement différent
de celui d’aujourd’hui, bien plus ouvert et varié.
Les espaces boisés sont restreints témoignant d’une surexploitation du terroir agricole. Seuls
la forêt d’Halatte et le bois du Haut Montel occupent le paysage du plateau. Dans l’aire du vallon
du Rouanne la cote de Glagne, le coteau du Plant, le fond de Moru sont les seuls secteurs
boisés indiqués. Le Mont Catillon comme les coteaux de la cuesta sont entièrement dénudés.
Les vallons sont intensément cultivés et marquetés de nombreux enclos et vergers aux allures
de bocage. Une grande diversité de cultures s’y développe (vergers, vignes, jardins,
champs…), tant les expositions et les sols étaient variés et l’eau en abondance et bien répartie
sur le territoire assurait une irrigation régulière. La viticulture s’étendait sur les pentes des
coteaux que la proximité de l'Oise favorisait l'exportation. L'élevage à cette époque reste mal
connu mais les vaches, chevaux et bœufs furent présents dans la campagne jusque dans la
seconde moitié du XXème siècle.
La Pierre de Ruy mentionne le menhir situé à proximité de la rivière.
La carte indique entre l'Oise et le pied du coteau, des prés humides sûrement accompagnés
de saules et de quelques petits bois. En rive droite, une grande surface de marais est d’ailleurs
exploitée (marais de Chevrières, viviers de la Garenne…).
La réalisation de la route de la vallée (actuelle RD123) a occasionné des remblais (ombrages
sur le plan) pour se mettre « hors d’eau » ce qui a sans doute entravé la circulation de l’eau
et modifié la nature de ces terrains coincés entre le pied du coteau et l’ouvrage routier. Cet
espace était probablement réservé à l'élevage et constituait peut-être une protection de Ruy
par rapport aux crues de l'Oise. Ce cordon se prolonge à l’Ouest jusqu’à Pont-Sainte-Maxence
et vers l’Est jusqu’aux portes de Verberie, constituant un motif paysager important dans la vallée
de l’Oise. Notons aussi que cette route passait logiquement à proximité du moulin de la
Plaine.
En bordure proche de la rivière, les terres comme celles du plateau sont cultivées. Il n’y a pas
de ripisylve indiquée (soit parce qu’elle était absente soit parce qu’elle était trop fine pour être
mentionnée ?).
Il existe une petite maison en bord de rive disparue aujourd’hui qui indique peut-être un lieu
de passage (bac) ou peut être un petit moulin. Notons aussi un petit bras d’eau creusé dans
la berge de l’Oise, formant une sorte d’anse, qui ne figurera plus dans la carte de Delavigne,
13 ans plus tard (fonction incertaine).
Le Rouanne ou (le ru du Moulin ?) se divise en deux bras au moment où il pénètre dans la vallée
de l’Oise. Le bras est peut-être à l’origine du tracé du fossé des Aiguillons. Dans sa
séquence « vallon », son tracé emprunte un paysage ouvert fait de pâtures et de jardins. Au
lieu-dit le Marauzet, son cours forme un anneau ovale, sans doute issu d’un aménagement
visant à capter son cours pour des raisons peu explicites sur la carte (moulin, parc du château
de Roberval, gestion particulière du marais ?).
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2008 12

Zoom de la carte de la Capitainerie Halatte 1711-Détail sur la vallon de Roberval
On note également l'absence de noyau urbain conséquent, mais toutes les banches de la dépression accueillent
à un moment une entité urbaine, à l’exception du vallon Est de la Fontaine Rouge. L'habitat est peu compact
et s'égraine le long des voies. Rhuis comme Roberval sont polynucléaires et diffus.
Sur la commune de Rhuis, on compte deux noyaux villageois.
-Ruy, qui ne s'est pas formé autour de son église, mais plutôt à l’intersection de la route assurant la desserte
du vallon avec une voie parallèle à l'Oise. Le bâti est discontinu constitué de grosses bâtisses (propriétés agricoles).
-Bacouël, qui forme un hameau plus important à cette époque que de nos jours et presque aussi grand que
celui de Ruy. Le bâti est là aussi aéré et il est ceinturé de champs. Il est placé sur un ancien chemin qui longeait
le Rouanne, au point où il franchit un petit col entre deux sites défensifs (la Terrière et le Mont Catillon).
Le Joncquoy n’apparaît pas à moins qu’il soit associé au dessin de Bacouël et du coup, non mentionné clairement.
Pas d’indication des maisons aux Raques.
Sur le plateau existait une grande ferme à cour fermée de murs, « les Granges, mazures » aujourd’hui
disparue.
Les routes et plus particulièrement celle de Rhuis à Roberval sont accompagnées d'un cordon végétal de type
haie, qui persiste encore sur cette route en partie. Il ne semble pas que la connexion entre l'actuelle RD100
et la RD123 existe (carte ci-dessous); l’itinéraire principal de l'époque empruntait donc le col de Ruy entre le
Mont Catillon et le plateau.
Comparatif du réseau viaire entre 1711 et aujourd’hui
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2009 13

Carte des trois Forêts 1724- Delavigne
Plan de la région sud-ouest de Verberie, vers 1720
(tiré de "L'homme et le hameau dans le Val de Rouanne"-JM Popineau)
Malgré sa qualité médiocre, cette carte reste très complémentaire de celle de la Capitainerie d’Halatte. Les
grandes organisations du territoire restent les mêmes. On y distingue plus particulièrement les moulins sur le
Rouanne :
-le moulin de la Proye (moulin de la Prée), dans la plaine alluviale de l’Oise. Le bras secondaire qui figurait à
la carte de 1711 ne figure plus.
-le moulin à huile du Joncquoy (qui ne figurait pas ou n’existait pas à l’époque de l’élaboration de la carte de
la Capitainerie d’Halatte, 13 ans plus tôt).
-plus en amont encore, là où le ruisseau dessine deux bras au pied de Bacouël, le moulin de Roberval (lui aussi
non mentionné dans la carte de 1711).
Le château de Roberval est très bien cartographié dans sa position d’interface avec trois vallons et à cheval
sur le cours du ruisseau descendant du vallon de Roberval. Il faut noter l’allée qui partait plein Est, du château
en direction du coteau, tracé qui n’existe plus aujourd’hui.
Le graphisme peigné indique la culture des terres du plateau et de la vallée de l’Oise, témoignage d’une activité
agricole toujours intense qui motive également la présence d’autant de moulin sur un cours d’eau de taille
pourtant réduite. Quelques bâtiments sont indiqués au lieu-dit « les Raques ».
Le village de Rhuis conserve les mêmes dispositions (dilatation du bâti) mais certaines mutations sont apparues
(construction neuve, disparition).
Le document permet de voir le faisceau de chemin et de routes qui convergent vers le fond de vallée à travers
les vallons. Une route ou chemin reliant directement la vallée au vallon du Rouanne est indiquée ; le passage
par le col du Mont Catillon ne semble plus être l’itinéraire obligatoire pour rejoindre la route de la vallée et la
rivière.
Sur le plateau, les Granges ne sont plus mentionnées (démolition ?).
En rive gauche de l’Oise, le fond de vallée est exploité intensivement à en croire les nombreux tracés mentionnés
sur cette carte.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2009 14

Carte de Cassini - Feuille de Beauvais 1756
Cette carte restitue de façon très expressive
les grands ensembles paysagers du territoire.
Le relief y est toujours montré de façon schématique.
On mesure ainsi l’originalité du
relief du coteau fortement découpé au droit
de la confluence avec le Rouanne, comme
celui du plateau tantôt creusé par des vallées
tantôt ponctué de buttes. Le réseau viaire
principal se développe principalement sur le
plateau, la vallée semble dépourvue de
grands axes de déplacement. On franchit
l’Oise à Verberie par le bac de Port Salut.
Bizarrement, cette carte n’indique pas le
Mont Catillon, mais indique les moulins installés
sur le Rouanne. Le fossé des Aiguillons
est particulièrement mis en exergue.
Carte des troupes du Roi en 1796
(tiré de "L'homme et le hameau dans le Val de Rouanne"-JM Popineau. Coll. privée)
Il apparaît sur le rebord du plateau, la présence de boisements ou de landes, témoins d’une modification
des pratiques agricoles sur cette entité paysagère. On remarquera aussi la constitution d’un bois
carré accroché à l’allée tracée « plein est » qui part du château de Roberval, déjà visible sur la carte
précédente.
Le village de Rhuis semble s’être densifié.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2009 15

Carte de la Campagne de 1821.
(levée par M.Peytier, lieutenant au corps royal des ingénieurs géographes pendant la campagne de
1821). Feuille de Verberie.Carte départementale de l’Oise. Arrondissements de Clermont et de Senlis.
Magnifique document que cette carte dressée dans avec la même minutie que les cadastres Napoléonien. On y découvre toutes
les facettes du territoire du vallon du Rouanne, comme les a montrées cent ans plus tôt, la carte de la Capitainerie d’Halatte.
Les contours des reliefs sont précis et dévoilent le dessin subtil du coteau, du Catillon. Le bâti y est mentionné avec grande
précision. À Ruys, les grands corps de ferme dominent, alors qu’à Bacouël et au Joncquoy, le tissu est plus compact et les bâtiments
plus petits. Aux Ragues (les Raques), tous les bâtiments connus aujourd’hui sont en place à l’exception de la maison qui
s’est implantée au croisement du Rouanne et de la route de Pont-Sainte-Maxence à Verberie.
Le domaine du château de Roberval est décrit avec grande précision :
-le château et sa perspective (la Chaussée) qui remonte jusqu’au bourg
-son jardin carré ceint d’eau
-son parc arboré parcouru par le Rouanne et agrémenté d’une pièce d’eau.
La route principale de la vallée reste cet itinéraire, la future RD123 n’existe pas encore, ce qui fait de Rhuis, un village traversé
et une étape au pied de l’Oise. De même, la liaison directe vallon/Oise n’est toujours pas tracée et il faut encore passer par le
col de Rhuis ou bien par Moru.
Les différents graphismes et couleurs qui tapissent les fonds de vallées témoignent de la grande variété des cultures faites de
prés, vergers, vignes, champs ouverts, petits-bois…Visiblement, les coteaux et les rebords de plateaux sont encore dénudés et
donc cultivés. Chaque noyau urbanisé est entouré de jardins et vergers.
Dans la vallée, le fossé des Aiguillons est très long, commençant au pied de Saint-Germain-les-Verberie, alimenté par une
source coulant du domaine. Il semble donc qu’il fut un élément hydraulique important dans la gestion des terres cultivées dans
la vallée.
Il est également mentionnés sur cette carte, la carrière d’où fut extrait en partie, le calcaire nécessaire à l’édification des maisons
du vallon, au sud des Carrieuses.
Sur le plateau de Rhuys, le lieu-dit « les bâtiments » évoquent sans doute la ferme disparue.
La carte ci-contre propose un comparatif du réseau viaire entre
1821 et aujourd’hui. Elle illustre la grande stabilité des tracés
anciens mais également l’évitement du site de confluence
Rouanne/Oise.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2009 16

Carte du XIXe siècle d’Etat Major
Carte de 1914 d’Etat Major
Autoroute A1
Cette carte n'apporte pas d'informations supplémentaires à celle de 1821. Notons que certaines pentes de
coteaux semblent se boiser (le phylloxera a sans doute détruit des plants de vignes). La voie ferrée apparaît
au nord de Verberie longeant la lisère de la forêt de Compiègne. Le pont sur l'Oise à Port Salut est créé. Un
peu plus en amont, une écluse est également aménagée.
Le Mont Catillon dénudé au début du XXème siècle. Le relief
s’exprimait avec plus de force.
Cliché montrant le château de Roberval dans son vallon nettement
plus dégagé qu’aujourd’hui.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2009 17

Carte IGN de 1946
Document charnière avant les grands bouleversements
agricoles de l'après-guerre montrant déjà une profonde
mutation des paysages du vallon. En effet, en l'espace
de 40 ans, tous les coteaux se sont boisés et certains
fonds de vallons (les plus en amont) se sont fermés par
des boisements (Fond de Noël principalement). À la hauteur
du Joncquoy et de Bacouël, ce phénomène est également
visible et quelques pièces boisées prennent place
dans le lit majeur de l'Oise. La frange urbaine nord de
Rhuis est déjà ourlée d'un rideau boisé; le contact direct
et visuel avec l'Oise est donc rompu.
Entre le Rouanne et le fossé des Aiguillons, un bras d'eau
a été creusé (il existe encore de nos jours) ainsi que des
fossés de drainage au coin de la RD100 et de l'ancienne
RD123 (territoire de Moru).
Notons une grande stabilité du tissu bâti et du réseau
routier.
À l'Est de Saint- Germain, une ligne à haute tension est
installée du nord au sud, elle est le premier témoin de
l'équipement électrique du territoire. Quant à Port Salut,
une sucrerie et une brasserie sont mentionnées, le paysage
s'industrialise !
Carte IGN de 1979
Le territoire a poursuivi son artificialisation, au service du développement
du Grand Paris. Le développement des réseaux a profondément
transformé le paysage et ses pratiques. D'abord, l'autoroute
A1 en 1961-62 est venue profiter de l'effondrement du relief pour
franchir plus facilement l'obstacle du coteau mais en retaillant brutalement
ses pentes. Malgré le viaduc, une division en deux parties
du vallon est opérée, l'environnement du château de Roberval est
altéré. L'univers du vallon, longtemps à l'écart des grandes voies de
circulation qui préféraient passer par le plateau et la côte de
Verberie pour rejoindre l'Oise, est définitivement transformé. Le
bruit mécanique fait donc son apparition dans le paysage sonore du
vallon.
Dans le même temps, le réseau routier secondaire s'est également
renforcé. La RD 100 a été remaniée suite au remblai de l'A1; elle
est prolongée vers le Nord jusqu'à la RD 123. Le passage par le col
de Rhuis n'est plus nécessaire.
La vieille route de la vallée qui traversait Rhuis et Saint-Germainles-Verberie
est déclassée; une nouvelle RD 123 est tracée au pied
du coteau, empruntant un itinéraire rectiligne et sans relief marqué.
Rhuis cesse d'être un village de transit.
Dans la plaine de l'Oise, de nombreuses sablières se sont développées,
générant un chapelet de pièces d'eau et une modification irréversibles
du paysage et des milieux écologiques. Les réseaux électriques
aériens se sont aussi considérablement multipliés, impactant
d'Ouest en Est, le paysage de Rhuis.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2009 18

Carte IGN de 2001
N
0 0,5 1km
Photo aérienne de 2001
0 0,5 1km
Les contours des boisements semblent s'être stabilisés mais on sait que depuis les années 1980-85, la popiliculture
s'est développée comblant les fonds les plus humides et les moins accessibles.
L'extraction du sable et du ballaste s'est considérablement intensifiée dans la vallée de l'Oise, laissant derrière
elle un océan de plans d'eau.
La barrière de péage de Longueil-Sainte-Marie a déclenché un processus d'urbanisation sans précédent. Deux
grands hangars apparaissent; ils préfigurent les plates-formes logistiques qui depuis ont pris possession de la
plaine alluviale.
À l' Est, la ligne TGV est venue répondre à l'autoroute, dessinant autour de Rhuis, une sorte de cadre d'infrastructures.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2009 19
N

Zoom sur la commune de Rhuis entre carte IGN et photo aérienne
N
0 0,5 1km
N
0 0,5 1km
Photo aérienne de 2007
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2009 20
N
0 0,5 1km
En l’espace de six ans, les peupleraies sur le piémont nord de Rhuis se sont développées.
L’urbanisation en rive droite de l’Oise a fini par gagner le voisinage de la rivière et finalement
pénétrer l’aire paysagère de la commune. La ripysilve du fossé des Aiguillons a disparu dans sa
traversée de la plaine alluviale.

Schéma d’après la carte de la Capitainerie d’Halatte de 1711 Schéma d’après la carte de 1821
N
0 0,5 1km
La commune de Rhuis au XVIIe siècle n’est que très peu boisée, des vergers ou des espaces de plantations
semi-ouverts sont disséminés dans ce paysage. Ces espaces plantés ou végétalisés sont le plus
souvent entourés de haies aux accents « bocagers ». Ce mélange de végétations apparaît alors comme
un site particulièrement ouvert en contraste avec les grandes masses boisées d’aujourd’hui.
SYNTHÈSE DES EVOLUTIONS PAYSAGÈRES ENTRE 1700 ET 2007
N
0 0,5 1km
Les premiers boisements apparaissent sur les coteaux. Ils sont
implantés sur des parcelles que l’on imagine peu ou pas cultivées (?)
et qui sont aujourd’hui la base des grands boisements existants.
Couvert arboré
Urbanisation
Réseau viaire
Un paysage qui s'est "fermé"
L'évolution de la couverture boisée est un
précieux indicateur des mutations paysagères.
De la carte de la Capitainerie
d'Halatte à aujourd'hui, on constate donc
une progression des boisements presque
partout sur le territoire, à l'exception du
plateau. Ce phénomène indique une
modification de pratiques agricoles
notamment au cours du XXème siècle) les
fonds des vallons de Roberval.
Une grande stabilité du motif
bâti
Paradoxalement, le tissu bâti dans le vallon
de Roberval a connu une grande stabilité
durant ces trois siècles. Certes,
quelques maisons neuves ont été réalisées
à Roberval, mais Rhuis est resté à
l'écart de densification urbaine, malgré
une situation très privilégiée (proximité
d'infrastructures routières importantes,
cadre de vie agréable).
Un développement conséquent
des réseaux et l'émergence de
nouvelles entités paysagères
Bien que l'Oise fut depuis l'Antiquité un
couloir de transport privilégié, le passage
de l'autoroute et la création de la gare de
péage de Longueil-Sainte-Marie furent les
déclencheurs d'un développement accru
des infrastructures routières. La priorité
aux déplacements routiers, sans impacter
directement la commune de Rhuis, a fortement
conditionné l'aménagement et
l'artificialisation du territoire dans lequel
elle prend place. La campagne cultivée et
boisée qui régnait sans partage jusque
dans les années 1960 a dû céder une part
importante de son identité rurale et naturelle
à l'émergence de nouvelles pratiques
qui ont trouvé dans la large vallée l'Oise,
un espace d'accueil "confortable" (sablières,
plates-formes logistiques). On est à
présent dans un paysage de contraste,
voire de confrontation entre deux "univers"
et Rhuis se situe précisément dans
cette aire de
rencontre.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2009 21
Taillis
Haie type “ bocagère”

Schéma d’après la carte de 1914 Schéma d’après la carte 1969
N
0 0,5 1km
À cette date, la traversée de l’Oise se fait exclusivement à Verberie, et la future RD 100 se divise en deux directions
avant le château de Roberval.
Juste à cette date, sur la rive droite de l’Oise, une route parallèle de quelques mètres à la rivière traverse l’ensemble
de l’espace humide et n’apparaîtra sur aucune autre carte.
Les noyaux bâtis sont plus importants et sont disséminés sur l’ensemble de la commune.
Couvert arboré
Urbanisation
Reseau Viaire
Taillis
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2009 22
N
0 0,5 1km
Les cordons boisés des coteaux se sont épaissis et se sont agglomérés, au point de former des massifs. Le fond de
vallée du Rouanne commence à s’encombrer de taillis et de boisements, témoins d’une modification des pratiques agricoles.
Au nord, le fossé des Aiguillons se distingue nettement des champs alentours par son accompagnement végétal.
L’A1 apparait dans le paysage; le village Rhuis demeure le point de passage obligé pour rejoindre la route de la
vallée.

Schéma d’après la photo aérienne de 2001 Schéma d’après la photo aérienne 2007
N
0 0,5 1km
Entre la photo aérienne de 1969 et celle de 2001, une nette progression des plantations de peupliers se fait sur la
commune de Rhuis et les boisements importants situés essentiellement sur les coteaux existants se sont plus densifiés.
En rive droite, de nombreuses carrières ont été ouvertes. La RD100 est directement connectée à la RD 123.
Couvert arboré
Urbanisation
Réseau viaire
Réseau électrique
TGV
Plate-forme logistique
Peupliers
N
0 0,5 1km
Pour cette dernière étape, on note que la ripisylve du fossé des Aiguillons n’apparaît plus.
Sur la rive droite de l’Oise, le développement d’immenses plate-formes logistiques s’est poursuivi. La couverture boisée
et celle des peupliers se rejoignent en plusieurs points, formant par endroits une continuité arborée.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2008 23

Comparatif des évolution de boisements, réseaux et bâtis entre 1711 et 2007
Schéma d’après la carte de la Capitainerie d’Halatte de 1711 Schéma d’après la carte de 1821
Schéma d’après la carte 1969
N
0 0,5 1km
N
0 0,5 1km
N
0 0,5 1km
Schéma d’après la carte de 1914
Schéma d’après la carte 2001 Schéma d’après la carte 2007
N
0 0,5 1km
N
0 0,5 1km
N
0 0,5 1km
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2008 24

C H A P I T R E
H A P I T R E 3
A P P R O C H E P A R M O T I F S P A Y S A G E R S
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2008 25

LE SOCLE TOPOGRAPHIQUE ET LES EXPRESSIONS DU RELIEF
Un relief varié et contrasté
Cette carte montre bien que l'on ne peut isoler la commune de Rhuis de son
entité originelle qu'est le Val du Rouanne. Ce vallon au relief diversifié et
complexe, compartimente le paysage en chambre. Rhuis appartient à une
de ces pièces et occupe une situation stratégique et unique de verrou entre
ce vallon et l'Oise.
Le coteau sud de l'Oise est en effet un rebord de cuesta fortement disséqué
au niveau du Val du Rouanne. Le Mont Catillon (butte-témoin de 88m)
qui se détache du plateau, semble vérrouiller la confluence des deux vallées
et complexifie le déroulé du coteau. Il répond au grand éperon de la
Montagne qui semble commander l'embouchure d la vallée de l'Automne en
culminant à 120m. Entre ces deux évènements topographique, un petit col
articule le val du Rouanne et la vallée de l’Oise.
Schématiquement, on peut identifier les secteurs topographiques suivants,
du Nord au Sud:
-la plaine alluviale de l'Oise, inondable (30m d'altitude environ), au profil
plat (1).
-la basse terrasse puis la haute terrasse sur laquelle s'est installée, hors
d'eau, la route de la vallée (actuelle RD123) (2).
-le fond de vallon du Rouanne et ses affluents, qui remontent progressivement
dans l'épaisseur du plateau se divisant en plusieurs branches. Ce terroir
du Rouanne forme un brusque rentrant dans la plate-forme saillante du
plateau tertiaire du Valois (3).
-l'ensemble des coteaux qui s'enchaîne dans un dessin parfois complexe. La
transition vallée coteau est très nette et marquée. On relève 32 mètres au
pied de la cuesta pour atteindre 116 mètres en haut de cette dernière soit
un dénivelé de 80 mètres sur une courte distance. Plus on s’avance vers le
Sud du territoire, moins le dénivelé est important (50 m) (4).
-la butte dit “le Mont Catillon” qui semble être un détachement du grand
plateau et vient resserrer la gueule du vallon qui normalement devrait s'ouvrir
plus largement sur la plaine alluviale de l’Oise (5).
-le plateau qui se déploie vers le sud domine de 70m la vallée de l'Oise par
l'intermédiaire d'une cuesta escarpée et rocailleuse, constituée de calcaire
grossier du Luthérien - Eocène moyen, d'une hauteur de 80 m environ,
aujourd’hui boisée et qui portait au 12ème siècle le nom générique de
"Longmont". On retrouve une certaine homogénéité du relief avec des cotes
d’altitude qui se stabilisent autour de 110 m (6).
Ce plateau dominant la commune de Rhuis est désigné sous les noms de
Mont Rozet, la Montagne, la Plaine Saint-Germain. Il est constitués de calcaires
variés et recouverts au sud de limons (tuileries à Villeneuve-sur-
Verberie).
Les coupes suivantes révèlent le caractère topographique très original de la
commune, généré par cette butte-témoin qui complexifie le paysage et le
rapport entre l’intériorité du vallon du Rouanne et l’ouverture de la vallée
de l’Oise.
Mont Pagnotte
220 m
Vallée de l’Oise
30m
La commune de Rhuis dans son contexte topographique et hydrographique
Rhuis village
4
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2008 26
1
2
Mont Catillon
88 m
5
Le Rouanne
3
4
La Montagne
120 m
6
Vallée de l’Automne
N
0 0,5 1 2km

Commune de Roberval
Commune de Roberval
Route de Noël-St-Martin
Commune de Rhuis
Commune de Rhuis
Commune de Pontpoint Commune de Rhuis
Commune de Verberie
Hameau de Moru
Route de Carrieuse
Rû du moulin
Domaine de Roberval
AutorouteA1
Rû
Ru du Rouanne
le Rouanne
“La Montagne”
Le Mont catillon
Mont Catillon
Le village de Rhuis
Le village de Rhuis
RD 123
RD 183
Fossé des Aiguillons
RD 123
Commune de Longueil
Commune de Longueil
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2008 27
Fossé des Aiguillons
Fossé des Aiguillons
L’Oise
Coupe Sud/Nord 1
L’Oise
Rû de st Germain
LGV
1/10 000e
Coupe Sud/Nord 2
RD 123
Coupe Est/Ouest
Coupe 3
Coupe 1
Coupe 2

La Montagne
120 m
Le plateau au lieu dit la Plaine de Saint-Germain (1).
Les vallons de Roberval et ses coteaux sinueux. Les points hauts permettent d’apprécier les grands motifs du relief (2).
Remblai de l’A1
Mont Pagnotte
220m
Chateau de
Roberval
Le débouché du val du Rouanne sur la plaine alluviale de l’Oise (3).
Le Plant
112m
L’enchaînement coteau/butte du Mont Catillon depuis les rives de l’Oise (4).
La Montagne
120 m
Bacouel
Val de Rouanne
Vallée de l’Oise
30m
Col de Rhuis
Moulin de la Plaine
Mont Catillon
88 m
Topographie de la commune de Rhuis
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2008 28
3
La plaine de l’Oise, un espace ouvert mais cloisonné par la ripisylve et les hangars de la
zone d’activités de Longueil.
2
4
1
N

Mont Catillon
Depuis le val du Rouanne, l’intervalle dessiné entre la butte et le plateau est davantage perçu comme un site de col (5).
Col
Rebord de cuesta
Le site de col décrit un intervalle entre deux formes expressives de la topographie. C’est à ce titre un espace original et unique, un lieu de basculement
qui doit rester lisible (6).
Mont Catillon Col
Rebord de cuesta
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2008 29
Rouanne
Le val de Rouanne et le site de col depuis le château de Roberval. Un point de vue très explicite sur l’organisation topographique du territoire de Rhuis.
7
5
Topographie de la commune de Rhuis - Ech 1/10 000.
6
N

• Nature et organisation géologique ( Carte géologique de 1967 sur un fond de 1922).
L'organisation du socle géologique de Rhuis est assez fidèle aux grandes formes du relief. Elle montre une
confrontation nette entre deux formations géologiques de nature différente, celle du Plateau du Valois et de
celle de la Vallée de l’Oise.
La topographie diversifiée résulte de l’alternance de couches argileuses, sableuses et calcaires. Le terroir est
constitué principalement par des affleurements tertiaires (éocène moyen ou inférieur) localement recouvert
de placage loessique, mais sa partie nord est constituée d'alluvions plus ou moins anciennes".
La cuesta, qui s’appuie sur des bancs argileux de couleur fauve avec des intercalations sableuses, sert de
transition entre ces deux formations géologiques.
Le Plateau du Valois se compose de grandes surfaces structurales de calcaire grossier recouvertes d’un manteau
limoneux lœssique, dont la base s’assoit sur des cailloutis, des fragments de pierre meulière, de grès,
de calcaires silicifiés associés à des galets de silex.
Le rebord de plateau dévoile des calcaires à Milioles, tendres, jaune crème en plaquettes avec traces d’algues.
En zone de piémont, on rencontre une association d’argile et de sables supérieurs.
Le fond de vallée se compose d’alluvions anciennes et modernes déposés naguère par la rivière à l’origine
du caractère humide de la vallée et de la fertilité de ses sols.
Le Mont Pagnotte et composé de sable de Fontainbleau sur des affleurements d’argile recouvert parfois de
meulière.
Zoom sur la géologie de la commune de Rhuis
N
- Alluvions modernes
- Alluvions anciennes
-Ypsien inférieur, argile plastique et lignite
-Ypsien supérieur, Argile de Laon et
sables de Cuise Aizy
- Calcaire sableux à endurcissements
- Limon
- Bartonien inférieur, Sables et grès de
Beauchamp
- Bartonien moyen, Calcaire de Saint-Ouen
-Ludien, Gypses et marnes supragypseuses
- Stampien inférieur,
Couches de Saint-Christophe-en-Halatte
- Stampien, Sables de Fontainbleau
-Stampien supérieur, Meulières de Montmorency
Mont Pagnotte
Val de Rouanne
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2008 30
Le Plant
Vallée de l’Oise
La géologie à l’échelle du vallon de Roberval
Rebord de cuesta
N
0 0,5 1km

L’EAU ET LES PAYSAGES INDUITS
Le Traxin
- L’Oise
- Les rûs
- Rûs secodaires
- Fossés
- Nappes d’eau
- Marais
- Sources
Le réseau hydrographique
Fontaine du
Brule
Fontaine des
Roseaux
Fontaine Gilet
Ru de Moru
Le Rouanne
Le moulin
de Roberval
Le moulin de la
plaine
L’ Oise
Le fossé des Aiguillons
Fontaine Saint-
Le moulin
Germain
de Joncquoy
Rû du Moulin
Le fossé des Aulnes de Fosse
Lavoir
Les douves du
Château de Roberval
Fontaine Rouge
Ru du Bief
Ru de la fontaine
Fond de Noël
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2008 31
Saint-Germain
N
0 0,5 1km
• Un réseau hydrographique omni-présent et déterminant
dans l’organisation du territoire
Malgré un itinéraire, assez court, un peu moins de quatre kilomètres, le
ru du Rouanne (de aqua de Riane), ou ru du Moulin, est en partie l'architecte
de ce vallon à sept doigts qui délimite un bassin versant qui
sépare et draine les anciennes paroisses de Noël-St-Martin, de Roberval,
de Rhuis, de Saint-Germain-les-Verberies, de Villeneuve-sur-Verberie et
le gros hameau de Moru. Il a façonné ainsi une entité géographiquement
homogène, délimité par la ligne de partage des eaux entre le bassin du
Rouanne et les bassins voisins (Nonette, Automne, Traxin). Il se jette sur
la rive gauche de l'Oise après un traversé méandreux de la plaine alluviale.
Son débit peut être relativement abondant car il est alimenté par tout un
réseau hydrographique de ruisseaux et de fossés. Il prend sa source
dans le village de Noël-Saint-Martin, à une altitude de 63 m et se jette
dans l'Oise à une altitude de 30 m. Son profil en long présente donc une
faible pente de l'ordre de 1%. Cette inclinaison minime a engendré des
marécages, peu propices à l'implantation humaine (à localiser sur des
cartes anciennes), mais toutefois profondément modifiés par l'aménagement
de tourbières, de prés ou d'aulnaies (cités dès le XIV ème siècle)
ou aujourd'hui de peupleraies. Ceci explique pourquoi, hormis les moulins
à eau connus par les textes dès 1179, aucune construction n'est
bâtie à moins de 100 m du Rouanne.
Ce système hydrographique draine un ensemble de vallons articulés
autour du château de Roberval. Tous les talwegs du vallon convergent
vers le château qui se plaça intelligemment au point de confluence où les
eaux se réunissent avant d'alimenter ses douves et se jeter dans le
Rouanne.
Le vallon du Rouanne accueillait également de nombreuses sources de
qualité (souvent en pied du coteau) comme la fontaine de Martroy, de
Rhuis, la fontaine Paradis ; elles furent utilisées jusque dans les années
1950/60 (fontaine à Bacouël par exemple). Certaines coulent encore! De
même, cette abondance d'eau est l'origine de nombreux puits; chaque
maison en possédait au moins un.
Il existait également des lavoirs, dont un se localisait en contre-bas de
la route de l’Oise. Plus aucune trace ne subsiste aujourd’hui !

L’Oise
L’Oise vers l’Ouest depuis la rive gauche: La rivière est ici large et par endroits,
un maigre cordon de ripysilve accompagne encore son cours paisible.
Mais le paysage fluvial est en voie de mutation! L’apparition des hangars des plates-formes
logistiques ont profondément modifié l’unvers de la rivière.
Orohydrographie du territoir de Rouanne. Source : “L’homme et le hameau dans le Val
du Rouanne” J M Popineau.
La rive gauche est accessible grâce au chemin agricole qui la longe et qui permet
sa découverte. La qualité des berges est inégale, alternant des séquences
bucoliques souvent courtes et des séquences plus dégradées et plus longues.
Jean-Marc Popineau explique les modalités de structuration du territoire
à partir de la présence de l’eau de la manière suivante :
"L'homme a donc organisé le territoire du Rouanne sans se préoccuper
de l'existence de l'eau, sachant toujours la trouver pour l'établissement
humain. L'excès d'eau n'a pas non plus découragé les sociétés humaines
qui se sont adaptées en transformant leur environnement (tourbières,
aulnaie, moulins, peupleraie…). L'homme en défrichant a agi sur le
détournement de l'Oise, créant ainsi une vaste zone agricole. Par la
suite, le drainage de cette plaine, de certains fonds de vallons et la canalisation
de l'Oise au XIXe siècle ont achevé d'anthropiser le réseau hydrographique".
Au nord, la vallée de l’Oise a façonné un couloir de plus de 4 kilomètres
de large, longtemps occupé par des terres humides, difficiles à travailler,
et qui furent longtemps occupées par des pâtures, dès le Moyen-Age.
Jean-Marc Popineau résume ainsi les grandes phases de l'évolution du
cours de l'Oise dans ce secteur:
-au début du Paléolithique, la rivière se divise en plusieurs bras (dessin
en tresse) et la vallée se comble de cailloutis.
-fin du Paléolithique, stabilisation de la rivière sous forme de série de
chenaux peu profonds.
-à l'époque glaciaire, la rivière se creuse là où elle coule grosso modo
actuellement, puis se comble de limon.
-à la fin du Néolithique, phase de sédimentation minérale liée à la constitution
de cônes sédimentaires au débouché du val du Rouanne et de la
Fontaine Saint-Germain. L'auteur évoque une érosion due à la mise en
culture des plateaux. Ces cônes sédimentaires ont colmaté peu à peu un
chenal de l'Oise et l'ont éloigné du pied du coteau, dégageant progressivement
la plaine alluviale sud que nous connaissons aujourd'hui et qui
fait face à la commune de Rhuis.
-Au XIXème siècle, la canalisation de l'Oise est engagée; son cours est
alors stabilisé.
Carrières, ballastières routes et plateformes logistiques ont désormais
pris place dans ce milieu qui s'est considérablement artificialisé et métamorphosé
depuis une cinquantaine d'années, au point de faire passer
l'Oise pour un élément accessoire du paysage de la vallée!
Les crues d'hiver sont moins préjudiciables que celles de printemps, qui
se limitent généralement à la plaine, sans impacter le Val du Rouanne
proprement dit.
Dans cette plaine alluviale, des fossés de drainage et d’irrigation existent
encore comme le fossé des Aiguillons qui se jette non loin de la
confluence de l’Oise et du Rouanne. Plus nombreux naguère, ils étaient
curés et entretenus l’hiver par les paysans qui reconnaissaient leur indispensable
utilité dans la gestion des eaux et la maîtrise de leurs terroirs
agricoles.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2008 32

Le Rouanne
9
8
7
6
5
4
3
2
1
N
La ripisylve du rû traversant la plaine alluviale cultivée et se fondant avec celle de l’Oise (7).
Ru du Rouanne sortant du domaine du château de Roberval. Le
cours d’eau est enfoui dans un cordon végétal dense dont le
contour sinueux évoque le tracé méandreux (1).
le Rouanne entre les Raques et le moulin a des allures de fossé
(4).
Le Ru du Rouanne dans une séquence
de prairie, entre les Raques et le
Joncquoy (2).
Le Moulin de la Plaine branchée sur son cours marque une
transition vers une séquence où le ru retrouve une ripisylve,
qui ne le quittera plus jusqu’à la confluence avec l’Oise (5).
Dans cette séquence avale, quand le
rideau végétal se fait moins dense, la
découverte de l’eau courant sur un lit de
sable brun est un moment pittoresque
(8).
Le Rouanne quitte son vallon et pénètre après le hameau
des Raques, dans la plaine de l’Oise. Quelques noyers ponctuent
encore ce moment (3).
Un cordon broussailleux enferme
alors le cours d’eau, le rendant invisible
(6).
Le débouché du Rouanne dans l’Oise, dans un paysage “presque
idéal”, si on choisit son cadrage; les entrepôts logistiques émergeant
à travers la ripisylve de la rive droite.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2008 33

Les petits affluents du Rouanne
6
5
4
2
7
1
3
N
Le Fossé des Aiguillons dans sa traversée de la plaine de l’Oise est encore une
structure hydrographique importante dans la plaine. Toutefois, ses berges totalement
dénudées l’empêchent d’exister dans le paysage (1).
Une zone marécageuse occupe le pied du coteau, en contre-bas du village de
Rhuis. Elle est parcourue par le fossé des Aiguillons. Il est possible que la
construction en remblai de la RD123 soit à l’origine de ce secteur humide et du
drainage de l’enclave par ce petit bras d’eau. L’ambiance qui en découle est ici
particulièrement pittoresque et nous rappelle le caractère naguère marécageux
de ce territoire (3).
Bras d’eau reliant le fossé des Aiguillons au ru du Rouanne, réalisé au milieu du
XXème siècle, sans doute pour augmenter le débit du ru et drainer les terres
agricoles de la plaine (2).
La confluence du bras d’eau reliant le fossé des Aiguillons au ru du Rouanne,
juste en amont du moulin (4).
A la confluence des vallées, un réseau de fossés quadrille encore les champs (5 et 6). La présence de l’eau est largement évoquée par les presles
et les saules marsaults qui accompagnent parfois le
cours du Rouanne (7).
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2008 34

UN MOTIF VÉGÉTAL VARIÉ ET CONTRASTÉ
Couverture végétale
N
0 0,5 1km
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2008 35
-Boisements
-Jardins près des habitations
-Peupleraies
-Espaces résiduels le long de
l’autoroute
-Végétations de milieu humide
-Ripysilve
-Alignements d’arbres
-Aulnaies / peupleuraies
-Potager
-Terres cultivées
-Vergers
-Arbres isolés
-Landes
-Pelouse et fourré calcicole
-Haies sur le plateau
-Friche humide
• Une oppostion de plus en plus prononcée entre les
boisements et les cultures
La variété de situations et de sols générée par le creusement des vallons
et de vallée a mis en place une occupation végétale du sol sectorisé.
L’évolution des pratiques agricoles a renforcé la connivence entre le relief
et la couverture boisés. Sur le plateau, elle occupe la majorité des terrains
sableux. Les lignes de rupture de pente, les parties supérieures des
versants, les buttes-témoins sont également couvertes par des boisements
continus qui tendent à isoler le fond du vallon du Rouanne du territoire
du plateau. Cette ceinture dense alliée à la pente participe en effet
au caractère presque insulaire de ce site.
De nombreuses étendues de peupleraies (populus robusta principalement)
jalonnent le paysage du fond de vallée de l'Oise, du Rouanne et
de l'Automne. C'est ici une tradition culturale ancienne, liée à l’approvisionnant
de petites industries de fabrication d'allumettes et de cagettes
(à Saintines par exemple). A Rhuis, cette culture s'est principalement
développée dans les années 1980, au moment où il ne devenait plus
assez rentable d’exploiter les fonds humides. La bande marécageuse qui
borde la RD123 au sud, accueille des plantations de peupliers et de saules
qui concourent à installer un écrin végétal conséquent auquel le village
semble s'adosser tout en le privant de relation visuelle vers la vallée
de l’Oise.
Dans les vallons du Rouanne, la forte présence de ces peupleraies participe
au prolongement de la couverture boisée des versants. Le paysage
« en creux » des vallons tend donc à se fermer de plus en plus. La différence
entre les coteaux et ces fonds perd en contraste, voire s’agglomère
au point de ne plus être lisible. Le paysage se simplifie et des
milieux écologiques ouverts sont en voie de modification voire d’altération.
• L’évolution des pratiques agricoles et les effets
induits sur les paysage des vallons du Rouanne
L'agriculture du bassin du Rouanne a connu de grandes mutations depuis
la révolution industrielle (introduction de mouton mérinos en 1807 à
Roberval), de la betterave à sucre (construction d'une sucrerie à "Pont
du Theil" en 1829), exode rural important à partir de 1866, mécanisation
des exploitations après 1945, campagnes de remembrement vers
1970-80. La conséquence majeure fut la disparition des petites exploitations,
des cultures de fruits et légumes, et le quasi-abandon de la culture
dans les vallons aux parcelles trop petites, qui se sont transformées
en jachères ou taillis dès 1987, puis pour la plupart en peupleraies.
La grande culture comme ailleurs a donc pris le pas sur les autres types
de cultures. Sur les terres plates de la vallée de l’Oise comme sur le
grand plateau du Valois, les cultures classiques des open fields (céréales,
colza, betteraves, pois...) occupent le territoire en proposant un paysage
en mouvement au gré des saisons et des travaux des champs. Le
motif végétal est ici bien moins statique que dans les replis des vallons
et de leurs coteaux boisés mais aussi bien moins propices à la biodiversité.
L'élevage est presque totalement abandonné excepté les chevaux et
quelques élevages bovins dans les vallons. Une seule exploitation
demeure actuellement à Rhuis, occupant près de 117 ha soit 43 % du
territoire répartis dans la plaine alluviale au Nord du territoire communal,
sur le plateau du Valois au Sud-Est, dans le vallon de Roberval à
l’Ouest et les terres au sud-ouest de la RD 123.

Ces espaces prairiaux restent toutefois très fragiles.
Faute de pratiques (pâtures), ils évoluent rapidement
vers la friche ou bien sont rentabilisés par le peuplier.
Piémont en voie d’enfrichement
Au pied de Bacouel persiste encore une belle prairie
ourlée par la ripisylve du Rouanne : un espace précieux
dans le paysage de Rhuis.
Mont Catillon
Peupleraie
Entre le pied du coteau et la RD 123 persistent encore des espaces prairiaux(jachères agricoles) qui mettent en
scène le versant végétal du coteau. Notons toutefois que l’espace compris entre cette prairie et la route de Saint-
Germain est en voie d’enfrichement; à terme, cette confrontation coteau/plaine sera sans doute moins lisible.
Entre la RD123 et le village de Rhuis une zone humide a pris des allures de marécage, mêlant saules et grandes graminées.
L’ambiance instaurée est ici très particulière et contraste avec l’ouverture de la plaine agricole ou l’ordonnancement
militaire des peupleraies..
Mont Catillon
Le vallon de Roberval depuis le hameau de Carrieuse: Le développement des peupleraies concurrence fortement la verticalité du
coteau et instaure, en fonction du point d’observation, un fondu-enchaîné végétal qui tend à simplifier littéralement le paysage et à
affaiblir la force de la topographie.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2008 36
Peupleraie
Rebord de cuesta
Peupleraie
Le développement des jardins d’agrément a introduit bon nombre d’essences végétales ornementales et exotiques, qui s’opposent
avec la palette courante dans les fonds humides. Les conifères en arbres ou en haies tiennent une place de choix dans ce
cortège, non sans bouleverser les ambiances paysagères du vallon (Moulin de Joncquoy).
Autour du Rouanne, lorsqu’il pénètre dans le territoire communal, se développe une végétation de marais, mêlant presles,
saules marsaults, frênes, aulnes, phragmites. L’eau n’est pas visible mais l’impression d’humidité et de fraîcheur est largement
présente.

L’alignement de platanes le long de la D 123 est un véritable évênement dans le paysage de la plaine alluviale. Il cristallise la frontière entre le territoire du coteau et du vallon de
Roberval d’une part, et la large dépression façonnée par l’Oise.
Ponctuation ornementale de tilleuls aux Raques marquant le
seuil villageois de Rhuis.
Le Rouanne ponctué de noyers malingres, entre les Raques
et la RD 123. La pénétration du rû dans la plaine alluviale
de l’Oise est bien mal mise en scène.
Pelouse ouverte ornée d’un bel arbre, au carrefour de la
route de l’Oise et du chemin de Paradis à Rhuis. Un ensemble
qui sert à merveille le vieux corps de ferme.
Vieux poirier, témoin d’une polyculture disparue (chemin de
Joncquoy).
Sur le versant nord du coteau regardant la vallée de l’Oise (ici, au débouché de la Cavée du Chapitre) persistent encore
quelques arbres fruitiers formant là un petit verger, dans le prolongement des jardins et potagers des maisons; un souvenir
encore charmant d’un paysage agricole varié qui exista à Rhuis jusque dans les années 1960/70.
• L’arbre-signal encore présent
À travers la belle structure en alignement qui souligne
la RD 123, l’arbre signal et symbolique existe encore
dans le paysage. Le choix du platane, arbre élancé a
permis de conserver une grande perméabilité du
regard tout en bénéficiant d’un couvert et d’une
escorte tout au long de l’itinéraire entre Verberie et
l’autoroute. Bien qu’irrégulier, cet accompagnement
arboré permet d’instaurer dans le paysage un élément
médiateur entre le domaine de l’Oise et le domaine
des coteaux; il établit également une hiérarchie spatiale
dans l’appréhension du réseau viaire et installe
un vocabulaire unitaire dans cette séquence. Enfin, à
sa manière, il souligne les lignes de force du paysage;
la rivière et sa ripisylve, la route digue, le feston du
coteau.
Par contre, l’arbre isolé dans la campagne est quasiment
absent, dans ce territoire naguère ponctué de
vergers. Le développement des boisements comme
des peupleraies a sans doute contribué à digérer les
quelques rares individus. Aujourd’hui, quelques arbres
maigres persistent sur le bord du Rouanne, en aval
des Raques, mais leur état ne laisse présager qu’une
vie écourtée.
Quelques sujets ponctuent davantage l’espace public
dans les noyaux urbanisés, comme aux Raques, ou au
Joncquoy autour du calvaire.
La petite agriculture “domestique” est de plus en plus sporadique
(parcelle d’asperges à flanc de coteau au niveau du
col de Rhuis, route de Roberval). Quelques beaux potagers
persistent toutefois dans le village de Rhuis.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2008 37

Entre le village de Rhuis et cette zone humide persiste
encore un versant ouvert occupé par une prairie qui donne
à voir l’étagement du relief.
5054
Cette ripisylve est ponctuellement malmenée
par le dépôt sauvage de gravois.
Le piémont du coteau allant de Rhuis au château de Saint
Germain est en voie de fermeture, dû à l’enfrichement et à
la plantation de peupliers, d’érables et de frênes.
Oise Rouanne
La rencontre des deux ripisylves, Rouanne et Oise. Un
moment symbolique très discret mais offrant de belles
ambiances végétales.
En bordure d’Oise, la ripisylve est souvent fine, quelques fois interrompue mais toujours suffisante pour souligner la rivière dans le paysage de la plaine alluviale.
• Des ripisylves expressives mais inégales
Elles sont inégalement présentes le long des cours
d’eau. En bord de l’Oise, le cordon rivulaire est très
fin, irrégulier, mais encore lisible en tant que structure
linéaire.
Celui du Rouanne est bien moins présent tout au long
de son cours. En amont, la ripisylve est souvent
“noyée” ou dissoute par les peupleraies ou l’enfrichement.
Elle n’est réellement visible que dans les espaces
prairiaux ouverts, entre Roberval et le Raques; en
aval, ses berges sont quasiment dénudées jusqu’à sa
confluence avec l’Oise.
Il en est de même pour les fossés des Aiguillons, qui
malgré sa longueur et sa largeur aurait pu être
accompagné d’un cordon rivulaire. les pratiques agricoles
intensives de ce secteur de plaine ont de toute
évidence favorisé cette absence.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2008 38

La cavée du Chapitre permet la traversée d’une magnifigue hêtraie dont le relief tourmenté exacerbe la verticalité et la
théâtralité.
Ambiance forestière au Mont Catillon. Un peuplement relativement
jeune aux allures de taillis dense, presque impénétrable.
Motif agricole du plateau : Des cultures en rotation, au sein
d’une clairière dessinée par les boisements des coteaux, qui
se prolongent à l’infini vers l’Est.
Autour du Mont Catillon, les cavées sont escortées par des
rideaux d’arbustes qui restituent des ambiances bocagères.
La lande entre plateau cultivé et boisement du coteau,
abrite une flore et une faune spécifiques.
Boisement mixte mélangeant conifères et feuillus sur le
rebord du plateau de Saint-Germain (clairière forestière au
sol sablonneux), sur le chemin de Rhuis à Crépy.
Les pentes des coteaux se sont considérablement boisées
en l’espace de cinquante ans. Il convient de souligner leur
rôle anti-érosif de cette végétation qui s’est développée et
atténue le phénomène de ruissellement engendré par le
relief existant.
• Des paysages boisés qui s’expriment
avec force
Il faut souligner ici la qualité des ambiances boisées
rencontrées sur les versants des coteaux, alternant
des groupements diversifiés et des groupements presque
monospécifiques comme le hêtre parfois le pin. La
cavée du Chapitre est à ce titre un univers en soi,
enjolivé par le relief accidenté et la perception furtive
d’un lointain.
Au pied sud du Mont Catillon persiste un cordon
arboré qui n’est pas sans rappeler une formation de
type bocage libre, formant autour du chemin, un véritable
tunnel, et prolongeant la verticalité des talus de
cette cavée.
En lisière avec le plateau cultivé, une petite lande,
donne à voir un paysage improbable et insolite aux
accents “solognots”. En bordure du Bois Saint-
Germain, un ourlet formé d’arbustes variés et taillés
en rive de chemin évoque un traitement bocager
(troëne, viorne lantane, aubépine).
Jusque sur les versants du Mont Catillon, le peuplier est
présent (peuplier blanc). Cette petite pièce apporte une
note originale mais est-elle bien à sa place dans ce contexte
paysager et écologique ?
La lisière boisée est dense, parfois fermée par une strate arbustive prenant des allures de haies taillées comme on en
trouve dans certains terroirs de bocages boisés.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2008 39

UN MOTIF BÂTI TRÈS STABLE ET ENCORE “AUTHENTIQUE”
• Une organisation multipolaire
Chacun des sept vallons qui forment cette large dépression abritent
presque tous un hameau qui fut longtemps entouré d'une clairière de
culture. L'omniprésence des eaux de surface est un trait de caractère
essentiel du vallon du Rouanne qui explique en grande partie cette dispersion
de l'habitat. En effet, l'organisation du bâti rural est celle du
hameau d'une dizaine de constructions rassemblées le long d'un chemin
vicinal (chemin qui relie les hameaux entre eux).
Sur les plateaux par contre, le bâti est beaucoup plus groupé car l'eau
est quasiment absente, en dehors des mares, des puits et de quelques
sources. Rappelons que la réalisation d'un puits nécessitait presque toujours
la mise en commun de moyens financiers et humains qui motivait
ce type d'organisation.
Jean-Marc Popineau indique que selon toute vraisemblance, la création
du village de Rhuis est issue de la conjonction de l’axe majeur du Val du
Rouanne et du site remarquable du Mont Catillon (de castellum voulant
dire château).
L’urbanisation de la commune de Rhuis exprime bien cette atomisation
des noyaux bâtis, composée de plusieurs micro-entités accrochées à un
contexte particulier. Elles se sont toujours installées à l’écart des aléas
de la vallée en privilégiant une situation de pied de coteau (comme les
villages voisins de Moru ou de Saint-Germain-lès-Verberie). L’origine de
cette polynucléarisation tient en partie à la forte contrainte topographique
de la butte autour de laquelle les hommes ont élu domicile.
Jean-Marc Popineau note d'ailleurs l'originalité de cette répartition sans
doute mise en place dés le haut Moyen-Age, dans une région plutôt marquée
par un regroupement de l'habitat.
Malgré cet éclatement, et en dehors des moulins et de l’habitat récent,
ces urbanisations ont tôt un point commun : elles se sont implantées sur
la côte 45, évitant les fonds humides et les pentes trop accidentées, en
s’égrainant le long des voies, de façon semi dispersée. Cette morphologie
déjà acquise au Moyen-Age a donc traversé les siècles sans subir
d’altération majeure et de modifications bouleversant cette organisation.
Cet air de famille commun à tous ces noyaux urbains contribue fortement
à forger l’identité du motif bâti du vallon de Roberval.
Sur la commune de Roberval, le bâti est davantage inféodé au tracé
viaire, comme en témoigne son organisation linéaire plus étirée. Cette
urbanisation a préféré comme à Rhuis les situations de piémont mais à
l’abri des queues de vallons. Seul le domaine du château occupe le fond
du thalweg pour les raisons mentionnées précédemment.
À Rhuis, la butte est un évènement très particulier qui a accentué cet
effet d’éparpillement. Elle occupe en effet une position presque centrale
dans l'organisation du village, ce qui lui confère une réelle originalité. Elle
est autant un monument urbain qu'un élément du grand paysage. Elle
contribue à renforcer l’atomisation des entités bâties et renforce cette
lecture de chapelet de hameaux qui caractérise l’identité urbaine de
Rhuis.
À l’exception des Raques, toutes ces entités bâties restent à l’écart des
grands axes de circulation, ce qui leur permet de bénéficier d’un cadre
de vie peu soumis aux nuisances de trafic. C’est là un véritable atout
pour la commune, qui reste à “portée de fusil” d’un réseau extrêmement
“performant”.
Commune de Pontpoint
Hameau de Moru
Implantation urbaine et topographie
Commune de Roberval
Commune de Rhuis
Commune de Verberie
Commune de Noël Saint-Martin
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2008 40
Altitude 45
N
0 0,5 1km

4
3
6 2
5
1
N
0 0,5 1km
Relations des villages et hameaux avec les différentes voies de communications
Détails sur les formes bâties et leur rapport au relief
1/ Village de Rhuis, à flanc de coteau
2/ Joncquoy, à flanc de coteau
3/ Les Raques, sur le piémont
4/ Moulin de la Plaine, dans la plaine alluviale
5/ Bacouël, à flanc de coteau
6/ Les Osiers, dans le fond de vallon du Rouanne
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Les Osiers
Guidon
Moulin de la plaine
Les Raques
Joncquoy
Bacouël
Rhuis
Château de Roberval
Implantation urbaine et topographie
Altitude 45
N
Rhuis occupe un site de confluence de relief, entre plateau et butte, et profite d’une position en balcon
sur la vallée.
Le hameau des Raques occupe la confluence val du Rouanne/Vallée de l’Oise.
Bacouel adossé au Mont Catillon, en balcon au-dessus du Rouanne.
Hameau du Joncquoy: une implantation en pente douce vers le Rouanne.
Sur la commune proprement-dit, on identifie plusieurs
foyers d'habitats et des isolats satellites:
- le village proprement dit de Rhuis occupe un
point singulier, celui de l’interstice dessiné par la
cuesta à l’est et la butte-témoin du Mont Catillon à
l’ouest. Organisé linéairement le long de sa route antique
qui court au pied du coteau, il fait face à la vallée
de l’Oise. Ce noyau s’est constitué au croisement avec
la route de Roberval, point ponctué par une grande
ferme à cour carrée et l'église. Particularité, on peut
remarquer que l'édifice religieux n'occupe pas la centralité
urbaine du village. Quelques maisons neuves
récentes sont venues prendre possession du coteau
supérieur et du site de col formé par l’interstice
butte/plateau et ont déstabilisé la composition compacte
du village.
- le hameau de Joncquoy conditionné par la présence
du moulin trouve comme Rhuis, l’abri du coteau
de la butte et s’ouvrait autrefois plus directement sur
le val du Rouanne et la confluence avec la vallée de
l’Oise. Aujourd’hui, le développement de la végétation
opacifie considérablement cette relation originelle.
- le hameau de Bacouël forme un petit isolat lui
aussi fort ancien, davantage en relation avec le château
de Roberval et dominant le Rouanne. Dans un
mouvement similaire à celui des extensions de Rhuis,
deux maisons récentes se sont implantées au-dessus
de cette petite entité bâtie, ce qui n’est pas sans avoir
affaibli la qualité et la cohérence de l’organisation
urbaine.
- le hameau des Raques, composé de deux entités
bâties organisées autour de cours, sont davantage au
contact du fond de vallée tout étant hors d'eau. Ils
sont franchement à l'interface des deux vallées, là où
le Rouanne pénètre dans le domaine alluvial de l'Oise.
- les constructions détachées au lieu-dit « Les
Osiers», et le moulin de la Plaine calé sur l'itinéraire
hors vallon du ru du Rouanne, sont de véritables isolats
campés dans le fond de vallée.
Le Moulin de la plaine, unique élément bâti qui a choisi la
plaine comme lieu d’implantation.
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Petit corps de ferme aux Osiers; un exemple de bâti isolé. Cabanisation chemin du Paradis. Un phénomène
qui reste très ponctuel !
Extension pavillonnaire du hameau de Bacouël, seule expression d’une mutation du motif bâti.
Bacouël est également très discret, en partie inséré
dans la végétation.
Depuis la RD 123, Rhuis ne donne à voir quelques maisons éparses, qui évoquent plutôt un hameau qu’un véritable village. Cette perception sera à nouveau occultée
puisque la parcelle de peupliers abattus au premier plan vient d’être replantée (carrefour D 123 et route de Rhuis).
Le hameau des Raques est davantage exposé visuellement, en rive de route. Le grand linéaire de murs contribue à constituer un ensemble conséquent, alors qu’il ne s’agit là que de
deux entités bâties.
Des entités urbaines peu exposées, des relations au
grand paysage perdues
Rhuis n’expose aucune silhouette urbaine dans le grand paysage !
C’est un trait de caractère de la commune. Les noyaux urbanisés de
Rhuis sont souvent peu visibles d’un seul coup d’œil, car abrités sous les
pentes de la butte ou du coteau, ou dissimulés par les frondaisons des
bois et des peupleraies. Corollaire de ces derniers, depuis la RD 123, en
période de feuillaison, il est presque impossible de percevoir le village.
Ce cordon végétal ajouté à celui des jardins privent également toute
relation visuelle possible avec le grand site de la vallée de l’Oise, même
depuis les points hauts du village. Ce cloisonnement de l’espace limite de
plus en plus les perspectives depuis l’extérieur et les ouvertures visuelles
à l’intérieur même des entités bâties. La situation de belvédère de
Rhuis, dominant la vallée n’est plus lisible et donc n’est plus valorisée
comme un trait de caractère propre du paysage communal. Le village
tend à devenir une sorte de clairière dont les contours seraient à la fois
dessinés par les boisements et le relief.
Le hameau de Joncquoy quant à lui est déjà noyé dans la nappe boisée
du Mont Catillon et se trouve également pincé par la ripisylve du
Rouanne qui gagne du terrain. À aucun moment, il est visible de loin !
Seul Bacouël reste pour l’instant ouvert et en contact avec son site, ce
qui lui permet de conserver une prise visuelle sur le cœur du vallon, là
où la confluence des thalwegs s’opère, ainsi que sur le dialogue
butte/cuesta si particulier.
Depuis la RD123, les seules entités bâties perçues clairement sont le
moulin de la Plaine et le petit hameau des Raques.
Rhuis depuis le sud reste toujours une entité difficilement
appréhendable en raison du relief et de la végétation. Sa
relation au territoire est donc visuellement toujours limitée.
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LA TRAME PARCELLAIRE ET LA TOPONYMIE
• Une trame stable et hétérogène
La comparaison du cadastre de 1962 avec la matrice
actuelle révèle une grande stabilité du découpage parcellaire.
Même dans la plaine alluviale, des petites
lanières perdurent, alors que la couverture aérienne
montre de grandes parcelles cultivées d’un seul
tenant, preuve que des accords entre propriétaires
ont été passés pour rationaliser l’exploitation du sol
sans forcément nécessiter un remembrement.
Autour du noyau villageois de Rhuis, tous les versants
de coteaux sont par contre divisés en de multiples
lanières, témoignages des cultures maraîchères et
fruitières.
Par contre, les coteaux situés plus à l’intérieur du vallon
sont divisés en unités foncières plus vastes, indiquant
sans doute une vocation forestière ancienne.
Sur la plaine de Saint-Germain, le parcellaire est à
l’échelle des usages agricoles, calibré pour la
machine.
En violet sont indiquées les propriétés communales,
qui représentent un patrimoine très restreint.
Trame parcellaire et topographie
Le parcellaire pratiqué est bien différent de celui cadastré.
Exemple d’une petite lanière, longue et étroite au-dessus du
village, plantée de fruitiers (lieu-dit, “Derrière Rhuis”).
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Cadastre de la commune de Rhuis
• Une toponymie explicite sur les caractères des terroirs
Source: “Dictionnaire du monde rural”, Marcel Lachiver. et Jean- Marc Popineau, (in "L'homme et le hameau dans
le Val de Rouanne")
L’analyse des toponymes permet de compléter la compréhension et la connaissance de ce territoire
de carrefour fortement marqué par un terroir agricole varié, par l’omniprésence de l’eau et une
situation de carrefour stratégique.
Partie nord, tout un vocabulaire est lié à l'eau ou à la proximité de celle-ci. Cela indique aussi que
l'homme a su s'affranchir de cette contrainte en tirant partie d’elle.
-à l'Ouest, dans la zone dite du "Moulin de la Plaine "Les Raques":
"dans l'Oise, ornière, fondrière. S'enraquer, c'est s'enliser. Au XIVème: fosse."
Le clos des gardes, le Bac : Evocation du lieu de franchissement de la rivière.
-Hors commune mais toujours à l'ouest, "Le vieux bac":
"Bateau qui glisse le long d'un câble qui sert à le faire mouvoir, destiné à faire passer des marchandises
d'une rive à l'autre.
-"Moulin de Rhuis", "Moulin de la Plaine", "sablons":
“Les terres fortes”, “les Brouillards”, “les Raques” témoignent d’un terroir souvent humide et difficile
à travailler.
Partie centrale: (RD123, Rhuis, la butte et coteaux, zone de piémont)
-à l'Ouest, "Les foraines": "droit d'impôt et de péage qu'on levait sur les marchandises qui entraient
et sortaient du royaume " Lieu de passage historique entre Ile-de-France et Picardie.
-à l'Ouest, à proximité du ru du Moulin "la débonde": "s'écouler abondamment et rapidement".
-au sud, sur la pente du gros Catillon "chauffour": "four à chaux ?
Sur le plateau, des noms évocateurs du site :
- la Montagne, le plateau, Derrière Chapitre
-"la terrière", terme rural: d'où l'on tire de la terre.
Dans l’espace du vallon :
Rouanne : du gaulois « reino », flot ou de « randa », frontière.
Bacouël : association d’un nom d’homme gaulois « Bascos » et de –ialos, terrain découvert, clairière
mais aussi terrain humide ?
-à l’est, "les aunaies", plantation d'aulnes.
Le perchoy ou Perrichet (aujourd’hui le Parichet). Endroit ou à travers la rivière on enfonçait des
perches pour soutenir des filets.
Pagnotte :
Espèce de gâteau dans lequel on fait entrer des feuilles de buis béni et qu’on donnait aux bestiaux
quand ils étaient malades.
Et sur la carte de Cassini.
Harceley : Harcelle, en Normandie et en Picardie, branche d’osier, d’orme, lien de jeune bois que
l’on utilise pour lier la vigne, des fagots des haies.
La carte de 1914.
Murger : tas de pierres de toute nature, le plus souvent en limites de parcelles, qui provient de
l’épierrement des champs. Le terme se trouve essentiellement dans le bassin parisien.
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UN TERRITOIRE DE RÉSEAUX
• Une armature viaire complète, des itinéraires souvent
de qualité
L’organisation du réseau viaire montre une diversité hiérarchisée de voie,
qui a conservé des logiques territoriales dictées depuis l’Antiquité.
Deux routes de longs parcours
L'autoroute A1 qui tangente le territoire communal de Rhuis, franchit la
vallée de l'Oise en profitant de l'effondrement du relief creusé par le vallon
de Roberval. Ce réseau de déplacement nord-européen reprend ici la
logique d'itinéraire autrefois dictée par la voie Flandreuse. Les terrassements
induits et l’ouvrage en surélévation du viaduc ont fortement bouleversé
les rapports d’échelle du paysage du vallon. L’autoroute a également
coupé la logique de site du fond de vallée, créant un obstacle physique
et visuel brutal à l’ouest de la commune.
La RD 123 traverse la commune d'est en ouest. Elle dessert les communes
du sud de la vallée de l’Oise qui se sont développées au pied du
coteau et se prolonge dans la vallée de l’Automne qu’elle irrigue jusqu’à
sa source (Villers-Cotterêts). Cette route est classée route à grande circulation
(3 686/véhicules jour en 1998) pour les portions comprises
entre la RN 17 et la RD 932 A.
C’est une voie de transit récente, qui ne participe pas à la structuration
du tissu urbain du village de Rhuis, mais qui oriente fortement les déplacements
dans le territoire. Sa qualité réside dans sa position d’interface
entre plaine et coteau et dans l’alignement d’arbres qui soulignent son
tracé.
Des voies de dessertes locales mais importantes
Leur dessin est fortement inféodé aux formes de la topographie et à la
présence de l’eau. A Rhuis, l’obstacle constitué par la butte et le coteau
abrupt de la cuesta a généré une organisation un peu complexe aussi
bien en tracé qu’en altimétrie. Ces voies étroites et sinueuses rendent
parfois difficile l’appréhension des éventuels dangers. Elles permettent
de relier les différents noyaux urbanisés de la commune et contribuent
au charme indéniable de ces itinéraires communaux.
La voie structurante autour de laquelle s'est composé le tissu urbain du
village de Rhuis et qui lui donne sa forme actuelle est issue de l’ancienne
voie communale de Cire-les-Mello-Gilocourt (La Grand Rue). Avant la
création de la RD 123, la Grande Rue concentrait le trafic de transit. À
présent, elle forme une boucle depuis la RD123, mais à conservé son rôle
d’axe de communication principal pour accéder au vallon. Elle sert uniquement
aux déplacements des habitants de la commune et reste donc
assez peu fréquentée, ce qui concoure grandement au calme du village.
Depuis la réalisation de la RD 123, la partie est de cette route est devenue
propriété privée et dessert le domaine de Saint-Germain-les-
Verberie dont l’accès est contrôlé par un portail.
La RD 100 longe la rive ouest du territoire et reprend aproximativement
le tracé du chemin qui longeait le Rouanne et s’entrelace avec l’A1. Elle
s’est calée dans les traces du vieux chemin qui descendait du plateau
vers la vallée et distribuait les différentes pièces du vallon. Il reste un
axe de déplacement très important dans les échanges locaux et dans le
désenclavement vers le sud de Roberval et de Rhuis. Elle assure en effet
une fonction de liaison plateau-vallée non négligeable en évitant la route
périlleuse du coteau de Verberie et son agglomération.
D 100
Autoroute A 1
Réseaux viaires, électriques et ferrés
N
0 0,5 1km
La RD 123 vers l’Ouest. Un bel itinéraire calé sur les lignes
de force du paysage.
La RD 100 fonctionne comme une véritable épine dorsale
d’un réseau routier secondaire mais d‘intérêt interrégional
majeur qui parcourt le vallon sur sa rive ouest, comme une
“réplique de l’A1.
Le viaduc de Roberval, un corps étranger dans l’univers
confidentiel et paisible du vallon.
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- Autoroute
D 123
D 554
- Départementales
D 932
D 155
D 26
- Routes secondaires
- Chemins
- TGV
- Réseaux electriques

Les rues villageoises ont conservé leur gabarit d’origine, ce
qui concoure à ancrer le caractère rural de l’ambiance
urbaine.
L’ancienne route de Saint-Germain, privatisée au moment
de l’achat du château et du domaine par le Baron Bic :
C’est aujourd’hui une impasse, mais l’itinéraire, paisible
permet de profiter d’une situation en balcon dominant la
vallée de l’Oise, et se terminant sur un point de vue sur le
château accroché à son coteau.
Le Chemin de Joncquoy traverse la gueule du val du
Rouanne au moment où il rencontre la vallée de l’Oise.
Cette route étroite s’inscrit notamment à l’interface entre le
fond de vallée fermé par la végétation et la plaine alluviale
ouverte.
Chemin du Mont Catillon: un itinéraire creusé dans la pente aux allures de corridors arborés qui ceinture la butte.
Le vieux chemin agricole qui mène à l’Oise, seul itinéraire
possible pour rejoindre les berges de la rivière. Une valeur
patrimoniale et d’usage à reconnaître.
Chemin de Rhuis à Crépy-en-Valois; un itinéraire qui gravit le coteau boisé et se prolonge à découvert sur la plaine de
Saint-Germain.
• Petites routes et chemins villageois
pittoresques
Le troisième niveau de hiérarchie est constitué de toutes
petites routes dont le gabarit et le tracé ont
conservé leur allure de chemin. La route de Roberval
à Rhuis comme le Chemin de Catillon en sont de parfaits
exemples. La formation de voie en cavée témoigne
d’ailleurs de cette filiation.
Ce sont des itinéraires pittoresques qui collent au terrain
et permettent une découverte de l’intimité paysagère
du vallon, notamment en raison du relief accidenté.
Le Chemin du Mont Catillon est un maillon essentiel
dans l’armature villageoise de Rhuis, puisqu’il irrigue
et relie les trois hameaux au système viaire principale.
Il propose également de belles séquences paysagères
internes ou des vues sur le vallon.
La Route de l’Oise (ou vieux chemin rural des Fortes
Terres) est un très vieux tracé (il est présent à toutes
les époques des cartes examinées) qui se prolonge au
contact de la rivière vers l’est pour rejoindre Port
Salut à Verberie. C’est l’unique accès aux parcelles
agricoles de la plaine alluviale.
Le chemin de la cavée du Chapitre est un raidillon qui
escalade la pente pour rejoindre les terres cultivées
du plateau.
Dans le village de Rhuis, l’échelle viaire est restée
fidèle à celle d’origine. La ruelle de la Chaussée est
une voie est sans issue, perpendiculaire à la Grande
Rue, face à l’Eglise ; elle permet d’accéder aux terrains
de tennis en arrière des habitations, mais
débouchait naguère dans les champs de la plaine
jusqu’au fossé des Aiguillons.
La cavée du Chapitre, un itinéraire qui “vaut le détour”.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2008 47

• La rivière, un réseau naturel et ancestral de circulation
L'Oise constitue le moyen de communication le plus ancien et le plus important
du secteur. Elle a conditionné, on l’a vue à travers le volet historique, la création
de routes pour la franchir, pour atteindre ses berges, des chemins de halages
liés au trafic fluvial, le Port Salut à Verberie, l’exploitation des ressources en
agrégats facilement transportables par l’eau.
Le projet de port fluvial prévu en 2012 sur la berge nord réactivera ce rôle
ancestral de corridor de transit.
• Des réseaux aériens “à tous les étages”
Que l’on soit dans la plaine alluviale, sur le coteau ou bien sur le plateau, les
réseaux aériens sont présents dans le territoire de Rhuis.
Deux lignes électriques MT venant du poste électrique de Moru traversent la
commune d'est en ouest, au sud et au nord du village en prenant de plein fouet
la pente du coteau au-dessus de Bacouël, où elles dessinent une tranchée dans
le couvert boisé.
La ligne de TGV”suspendue” bien que ne se situant pas sur le territoire communal
appartient à l’aire visuelle de la plaine et fait office de monument dans l’horizon
de ce paysage ouvert.
• Le viaduc ferroviaire de Verberie, un type particulier de
réseau aérien
La ligne de TGV”suspendue” bien que ne se situant pas sur le territoire communal,
appartient à l’aire visuelle de la plaine et fait office de monument dans l’horizon
de ce paysage ouvert.
Vers l’est, Le viaduc du TGV borne la plaine alluviale et agit comme une limite avec l’agglomération de Verberie. Perception
du réseau électrique aérien.
Le chemin agricole du plateau. Un itinéraire qui profite de l’adossement du boisement. Les pylônes de la ligne électrique qui occupent le ciel de la plaine
rappellent la vocation de couloir de réseaux du territoire, même lorsqu’il est non urbanisé.
L’Oise et son trafic nonchalant moins bruyant de péniches.
Le viaduc ferroviaire du TCV : le “monument” de la vallée.
Le passage de la ligne HT a généré une véritable saignée dans
le cordon boisé du coteau qui oblige régulièrement une coupe
drastique du couvert.
Le remblai de l’A1 barre le fond de vallée vers l’Ouest, isolant
le territoire de Moru qui appartient pourtant à l’entité
du val du Rouanne.
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ASSIETTES VISUELLES ET PERCEPTION DES DIFFÉRENTS MOTIFS
Grande aire
visuelle
Aire visuelle limitée
Limite visuelle opaque
Peupleraies/Opacité variable
Rupture topographique
Filtre visuel
N
0 0,5 1km
• Des assettes visuelles contrastées
La complexité du relief et la couverture boisée du territoire décrivent des
champs visuels très variés, alternant des points de vue larges, parfois
panoramiques et des aires visuelles plus fermées. La circulation visuelle
dans ce paysage où l’on monte, où l’on descend, est donc très dynamique.
La perception des grands événements de la topographie est toujours
possible bien qu’elle tende à s’opacifier en raison de l’extension des
zones boisées. En effet, le développement de la végétation, aussi bien
sur les versants abrupts des coteaux que dans les fonds de vallons a
considérablement homogénéisé, voire affadi ce patrimoine visuel.
Les routes et chemins sont les principaux vecteurs d’appréciation et de
découverte des paysages. A Rhuis, ce réseau, souvent chahuté par le
relief, contribue à raccourcir et à fermer le champ de vision. Toutefois,
quelques points hauts offerts depuis les coteaux proposent encore des
situations de belvédères appréciables et indispensables pour la compréhension
du paysage du vallon de Roberval.
Dans le val de l’Oise
La RD 123 est une « route-paysage » par excellence, qui donne à voir
un paysage relativement peu bouleversé, par rapport aux mutations plus
fortes enclenchées en rive droite ou aux environs de Compiègne. Le
dégagement du sol allié au surplomb de la route (effet de digue par
endroits) permet d’apprécier l’étendue des champs. L’aire visuelle est ici
vaste mais sans que la notion d’horizon ne puisse s‘exprimer pleinement,
le regard étant toujours délimiter par un obstacle. On découvre
vers le nord, l’amplitude du lit majeur et les terrasses alluviales qui n’est
perceptible que jusqu’à la ripisylve qui en referme le panorama. Au sud,
la vue est ici fortement canalisée par le coteau boisé qui vient directement
s’imposer et conditionne l’orientation visuelle. Par contre, la lecture
même du vallon du Rouanne qui rencontre la vallée de l’Oise est
brouillée par la végétation et le remblai planté de l’A1; plus aucune perspective
remontant dans l’intérieur du vallon n’est possible.
A l’autre extrémité de la plaine, le chemin longeant la rivière et le chemin
de l’Oise permettent de prendre la distance nécessaire pour apprécier
toute l’expressivité du relief qui caractérise le vallon du Rouanne et
le site de Rhuis plus particulièrement. Le dialogue butte/coteau y est
parfaitement perceptible et le côté insolite du Mont Catillon, très pittoresque.
C’est là sans doute, un point de vue majeur de la commune !
En rive droite de l’Oise, il n’est plus possible de percevoir dans de bonnes
conditions ce même panorama en raison de l’urbanisation du fond
de vallée (plates-formes logistiques, plantations). On suppose que
naguère, on pouvait percevoir dans une dimension « territoriale », cette
grande façade paysagère dessinée par la topographie.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2008 49

Dans l’aire visuelle du vallon
Les vues sont souvent courtes et plus cadrées à l’exception des situations
de surplomb offertes par les itinéraires prenant de la hauteur. Le
cœur du vallon du Rouanne est un espace aujourd’hui plutôt encombré.
La progression de la couverture végétale (notamment par l’introduction
du peuplier dans les années 1975-80), le remblai du viaduc et l’ouvrage
lui-même constituent des entraves à la circulation visuelle. Seul, le grand
champ des Aunaies restitue en partie l’amplitude visuelle que l’on a perdue
en une cinquantaine d’années. Là, la croupe de coteau et le défilé du
vallon se donnent encore à lire, constituant un des points de vue les plus
typiques du paysage du vallon.
Les utilisateurs de l’A1, dans le sens Paris-province, bénéficient d’un
point de vue de choix sur le vallon mais bien trop furtif pour être apprécié.
On perçoit pour celui qui est attentif, le cœur du vallon accueillant le
château et ses somptueux platanes, la butte du Mont Catillon qui dialogue
avec le revers de la cuesta boisée.Dans un contexte aussi “encombré”
et malgré des différences topographiques conséquentes, les grands
points de vue restent donc limités. Même depuis le sommet du Mont
Catillon, ou bien derrière la mairie, il est difficile de profiter de la vue sur
l’étendue paysagère de la vallée. Seul le chemin rural n°14, dit de Rhuis
à Crépy-en-Valois et le site de Bacouël offrent une succession de points
de vue parfois saisissants sur le vallon du Rouanne (notamment en
hiver).
Depuis le seuil ouest du village de Rhuis, l’abattage récent de la parcelle
de peupliers a permis de dégager un cône visuel vers la vallée de l’Oise
et le débouché du val de Rouanne, mais on sait que cette ouverture n’est
que provisoire puisqu’une nouvelle génération de peupliers y a été
replantée.
Sur le plateau
Les perceptions fragmentées, parfois brouillées du vallon et celles complètement
fermées du coteau boisé, contrastent avec les échappées
visuelles plus ouvertes offertes par le dégagement des espaces cultivés
du plateau. Là, les vues s’ouvrent largement sur les grands espaces cultivés,
notamment vers le sud et l’est. Le rebord de cuesta boisée au nord
et à l’ouest délimite par contre ce paysage, dés la cassure topographique
mais laissant deviner un ailleurs.
N
0 0,5 1km
Localisation et qualité des grands points de vue
Route “paysage”
Chemin “paysage”
Point de vue majeur potentiel en raison du relief mais opacifié par la végétation
Point de vue remarquable sur un ensemble d’entités paysagères
Point de vue remarquable sur une entité paysagère
Point de vue remarquable extérieur à la commune vers une entité paysagère la concernant
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2008 50

Assiettes visuelles et points de vues dans la plaine
Rebord de cuesta
Mont Catillon
Vue depuis les berges de la rive gauche de l’Oise. Un point de vue essentiel pour comprendre le paysage de Rhuis et l’opposition de “style” entre les coteaux et la
plaine alluviale.
Le champ visuel est délimité au nord par le maigre rideau constitué par la ripisylve de l’Oise, mais qui suffit à atténuer en partie l’impact des énormes entrepôts de
la zone d’activités de Longueil Sainte Marie.
La RD 123 propose une vue dégagée vers le nord, laissant percevoir la plateforme logistique.
L’ouverture du champ visuel dans la plaine monumentalise l’impact du viaduc de la LGV et souligne
l’amplitude de la vallée.
Mont Pagnotte
D’ouest en est, la dimension de la plaine est appréciable.
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Assiettes visuelles et points de vues entre plaine et val du Rouanne
Plus à l’ouest, l’assiette visuelle se ressert brutalement au niveau du Moulin de la plaine tout en conservant un rapport au lointain vers le nord.
Entre les Raques et les Osiers, le champ visuel se canalise davantage et annonce la mutation des perceptions des paysages. On est ici dans une séquence visuelle
de transition qui correspond également à la confluence des vallées.
Cette zone de transition entre une grande aire visuelle et une aire visuelle plus fragmentée et resserrée se lit particulièrement bien au carrefour de la RD100 et
de la RD123.
La lecture des événements topographiques est parfois difficile en raison du développement de
la végétation (ici point de vue depuis les Osiers vers le coteau du Plant, opacifié par les peupliers
longeant la RD 100).
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Assiettes visuelles et points de vues entre plaine et coteaux
La perception des espaces de transition entre entitée devient de plus en plus difficile en raison du développement de la végétation. Il s’agit pourtant d’un “moment de paysage” particulièrement expressif, qui participe grandement à la
compréhension de leurs enchaînements. La RD 123, dans sa position d’interface donne à voir l’articulation entre la plaine alluviale et les piémonts des coteaux, ce que la cliché illustre bien. La persistance de l’espace ouvert permet
d’appréhender la pente comme un motif de paysage typique de la commune, et laisse deviner à l’arrière-plan la croupe de la cuesta.
Sur le même registre, l’abattage récent d’une parcelle de peupliers a permis de restituer une lecture
claire de la butte.
Les prairies ouvertes qui escortent le fossé des Aiguillons ont permis de conserver un espace de mise à distance
qui permet depuis la RD123, d’apprécier l’amplitude du coteau et le contraste des entités. L’enfrichement en cours
du piémont constitue sans doute une entrave future à la lecture de cette transition.
Dans une vision inverse, le dégagement temporaire de cette zone de piémont redonne à lire le site de butte et sa relation à la plaine.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2008 53

Perceptions du vallon depuis les points hauts
Le coteau Est, grâce au chemin de Rhuis à Crépy, est très généreux en points de vue. La grande parcelle cultivée permet d’ailleurs de ménager un grand “vide” qui allié à la pente du versant, libère là un champs visuel important, qui glisse vers
l’ouest laissant deviner le feston du Mont Pagnotte. Palier par palier, l’amplitude du vallon se révèle et la relation à la grande dépression topographie de l’Oise se fait sentir.
L’assiette visuelle depuis ce chemin est remarquable dans les enchaînements de plans produits.
Le site de col qui s’inscrit entre le coteau et la butte est un premier point d’observation et de découverte du vallon privilégié.On y mesure toute l’ampleur de la scénographie du vallon
mais aussi la masse conséquente d’arbres qui encombrent le thalweg.
La vue depuis le col en direction de l’Est est moins intéressante,
malgré son orientation vers la grande dépression de
la vallée de l’Oise. Le village de Rhuis est caché, mais l’on
devine l’imposant viaduc du TGV.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2008 54

Perceptions du vallon depuis les points bas
Vu du col et du Mont Catillon depuis les grilles du château de Roberval. Un panorama partiellement altéré par les pavillons
construits sur ce site sensible.
Vue du col depuis le village de Rhuis: Un site moins lisible dans ce sens, la maison blanche et son jardin venant rompre
la continuité visuelle du site vers le Mont Catillon.
Perceptions du vallon et du paysage de Rhuis depuis des points extérieurs à la commune
Depuis l’ouest du vallon, les possibilités de perception sont sporadiques. Les coteaux
sont souvent boisés, inaccessibles. Il faut gagner Carrieuse pour dénicher entre
deux maisons ou par-dessus une haie, un point de vue sur le coteau est et la vallée.
Cette perception pourtant majeure du paysage du vallon et de Rhuis est
aujourd’hui quasiment privatisée et confidentielle.
Il existe encore une relation visuelle entre le jardin du château
de Roberval et le Mont Catillon, qui confirme la connivence des
deux lieux.
Le développement des cultures de peupliers a totalement confisqué
le point de vue vers le fond du vallon, depuis le thalweg. Aux
portes du domaine de Roberval, d’où est prise la photo, il est
aujourd’hui impossible de profiter de cette longue perspective.
Le viaduc de l’A1, dans une moindre mesure, offre un poste d’observation furtif
sur le vallon de Roberval et le coteau de Rhuis. Cette vue uniquement
réservée au passager, bien que rapide et brouillée, est pourtant une des plus
remarquables de l’itinéraire autoroutier entre Paris et Rhuis.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2008 55

Les assiettes visuelles dans l’espace ouvert du plateau
L’adossement du plateau ouvert aux cordons boisés du coteau exacerbe par contraste, l’immensité de l’assiette visuelle.
Dans l’emprise du plateau boisé, la tranchée opérée par le passage de la ligne
HT installe un micro-paysage déroutant et atypique dans un tel environnement,
qui orchestre une perspective débouchant sur un point de vue vertigineux.
C’est là un lieu vraiment original que Rhuis pourrait revendiquer, tant le panorama est gigantesque.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2008 56

9042
La “ville logistique” en rive droite de l’Oise, un paysage où chaque élément est
hypertrophié; routes, bâtiments, véhicules, réseaux aériens.
Diffuseur autoroutier
Plate-formes logistiques
Projet de port Fluvial
Emprise sur le paysage de l’activité et projet d’implantations probable du futur
port fluvial. Un paysage “hors d’échelle”, une mutation irréversible. Les rives de
l’Oise s’industrialisent et modifient la nature paysagère de la séquence paysagère.
Progressivement et logiquement, cet univers “hors d’échelle” déborde de son
cadre et surgit dans l’aire paysagère de Rhuis, comme le montre cette photo
prise depuis la route de l’Oise.
Perception du coteau de Rhuis, depuis la zone d’activités en rive droite de l’Oise:
Un panorama qui participe encore au paysage de ce secteur mais qui sera progressivement
opacifié par les constructions à venir et le développement des
arbres.
• le paysage “d’en face”
La situation de promontoire produite par la topographie alliée au dégagement
visuel des cultures de la plaine alluviale, génère des aires visuelles
débordant des limites communales, par delà les rives de l’Oise. Au
nord, face à Rhuis, la rive gauche de l’Oise a depuis les années 1950
était le théâtre de profondes mutations paysagères. Ballastières et gravières
y furent creusées, laissant comme principaux stigmates de nombreux
trous d’eau de plusieurs dizaines d’hectares de superficie. La barrière
de péage de Longueil-Sainte-Marie a déclenché il y a une dizaine
d’années, des aménagements de plateformes logistiques de dimensions
colossales et nécessitant des travaux très importants de terrassements
pour les mettre “hors d’eau”.
Aujourd’hui face à Rhuis se dressent d’imposants hangars d’acier prenant
place dans le lit de la rivière, là où les hommes avaient depuis toujours
évité de s’implanter. Le paysage nocturne a été également modifié
puisque ces installations irriguées par un réseau viaire très équipé, et
fonctionnant en permanence, sont constamment éclairés. La nuit, c’est
un halo orangé qui baigne la vallée et bave sur les paysages de Rhuis.
L‘arrivée prochaine d’un vaste port fluvial sur la rive gauche en continuité
des plateformes logistiques va évidemment parachever la mutation irréversible
des paysages et des milieux de la vallée et constituer en face de
Rhuis, un paysage diurne et nocturne résolument artificialisé et “hors
d’échelle”.
La commune est donc fortement sous l’influence des grandes infrastructures
qui agissent et agiront plus ou moins directement sur son identité
paysagère nord. On peut penser qu’à moyens termes, le vallon constituera
un paysage de repli face à ce panorama « industriel » et générateur
de nuisances.
La ripisylve de l’Oise n’est plus en mesure de tamiser l’impact exponentiel du
paysage logistique. Les rapports d’échelle s’en trouvent profondément modifiés
et l’identité même de la plaine alluviale dénaturée.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2008 57

DES ENTITÉS PAYSAGÈRES EXPRESSIVES
• Des paysages assez variés et contrastés
La commune est composée d'une palette paysagère très variée. Les différentes
entités s'emboîtent, s'entremêlent ou bien s'opposent selon les cas
de figure.
-La vallée de l'Oise a subi les plus grands bouleversements paysagers de
ce territoire (l'analyse comparée des cartographies historiques l'a particulièrement
bien illustrée). C'est aujourd'hui le théâtre de paysages très
variés et complexes, parfois aux accents "naturels", parfois aux allures
industrielles et fortement artificialisées et qui forment à présent une vaste
entité fortement caractérisée.
Dans ce contexte de mutations paysagères, il est étonnant de constater que
la portion de plaine alluviale qui fait face à Rhuis a conservé ses caractères
"originelles". On a échappé ici aux plans d'eau issus de l'extraction de matériaux,
à toute urbanisation même ponctuelle ou au développement de boisements.
Avec le plateau, cette petite entité semble relativement stable,
ayant peu subi de mutations impactantes, contrairement à ceux de la rive
droite, qui continent de s'urbaniser (plates-formes et hangars de logistiques,
projet de port fluvial). Elle porte des espaces ouverts cultivés qui
ménagent des champs visuels élargis orientés est-ouest et largement
ouvert au sud sur le panorama du coteau.
Cette dynamique d'évolution en périphérie renforce la valeur paysagère de
cette entité et les relations qu'elle établit avec le vallon de Roberval et le
coteau boisé.
-les flancs de coteaux boisés au sud de l'Oise et l'événement de la butte
du Mont Catillon constituent une pièce essentielle dans l'organisation des
structures paysagères de ce territoire.
La forte densité des boisements qui recouvrent ces reliefs, associée à l’escarpement
de la pente renforce la prédominance de ces éléments tranchant
nettement avec la nudité des champs cultivés de la vallée ou du plateau.
C'est une entité de contraste et de rupture paysagère par excellence!
Ces boisements de pente qui soulignent la cuesta servent de cadre au paysage
du vallon de Roberval et fabrique une véritable "toile de fond" au village
de Rhuis.
- Entre ces deux “univers”, un “piémont” s’interpose, portant des paysages
très hétérogènes, parfois ouverts, souvent fermés ou en voie de fermeture,
qui ont du mal à s’impose dans cette confrontation. C’est peut-être
l’espace le plus instable pour l’heure, avec les fonds du vallon.
-les vallons de Roberval en limite ouest portent une réelle complexité
paysagère, alternant de micro-espaces en enfilade, parfois ouverts de plus
en plus fermés. Cette diversité engendre un paysage de qualité parfois
secret et confidentiel. Mais dans le paysage de Rhuis, c'est l'entité la plus
instable car elle subit, on l'a déjà mentionné, un enfermement par la végétation
spontanée ou désirée.
Plaine alluviale
Plaine alluviale
urbanisée
Plaine cultivée
Plateau agricole
Coteaux boisés
Vallon du Rouanne
-Piémont
Plaine alluviale
cultivée
Urbanisation
Forêt d’Halatte
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2008 58
N
0 0,5 1km

Viaduc TGV
Rebord de cuesta
Oise
RD 123
Plaine alluviale
Château de Roberval
Mont Catillon
Fossé des
Aiguillons
Rouanne
A1
Mont Pagnotte
Il faut dire que la progression des peupleraies a fortement homogénéisé
les ambiances et les aires visuelles. La hauteur même des peupliers,
sans commune mesure avec celles des saules marsaults ou des aulnes,
instaure une rivalité d'échelles qui affaiblit les rapports paysagers entre
les fonds de vallons et les arêtes sommitales des coteaux. Le paysage a
sans doute beaucoup perdu en expressivité et en force. Cette végétation
arborée tend aujourd'hui à envelopper l’urbanisation, limitant nettement
les relations visuelles directes vers les autres entités.
Dans ce contexte, les derniers espaces "vides" de prairies, de cultures ou
de marais ouverts prennent donc une place essentielle dans l'organisation
et la lecture spatiales; le site de confluence du vallon du Rouanne
avec la vallée de l'Oise est à ce titre un espace d'interpénétration et de
dialogue fondamental dans l'identité paysagère de Rhuis.
-à l'opposé de la complexité des fonds de vallons, le plateau (la
Montagne, la plaine de Saint-Germain) se caractérise ici par de vastes
étendues cultivées, chahutées par de légères ondulations que la liberté
du champ visuel permet d'apprécier comme un "fondu-enchainé"
jusqu'au ciel. Ce paysage est particulièrement changeant, variant aux
cours des saisons et contrastant avec la relative stabilité des cordons
boisés des coteaux. L'entaillé façonnée par le Fond de Noël donne un
caractère particulier à la plaine de Saint-Germain, qui s'apparente à une
sorte de semi clairière, sentiment accentué par la tranchée du TGV.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2008 59

MODES D’OCCUPATION DES SOLS
Terres cultivées
Oise
Boisements
Peupleraies
Prairies
Friche humide
Vergers résiduels
Landes
Jardin
Tissu Bâti
Espace public (place)
Alignements d’arbres
Potager
Rebord de cuesta
Col de Rhuis
Mont Catillon
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2008 60
RD 123
A1
Village de Rhuis
Fossé des Aiguillons
Plaine alluviale

C H A P I T R E
H A P I T R E 4
D O N N E E S P A T R I M O N I A L E S
T O U R I S T I Q U E S E T
E N V I R O N N E M E N T A L E S
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2008 61

UN TERRITOIRE “SOUS PROTECTION”
Le vallon de Roberval concentre un emboîtement de périmètres de protection, au titre des monuments historiques
comme au titre des sites et des milieux vivants. Outre le périmètre MH généré par l’église, le territoire
communal est concerné par le « site inscrit du château de Roberval, de son parc et de ses abords », et le «
site inscrit de la vallée de la Nonette ».
• L'église
C’est un précieux témoin de l'art roman. L'Eglise initiale, vraisemblablement érigée en bois, comme c'était
l'usage pour les sanctuaires ruraux, n'a pas pu résister à l'usure du temps. Il semble que les fondations remontent
à la date de création des reliques des saints patrons (386 ?).
L'Eglise actuelle est de construction plus récente (1ére moitié du XIe siècle). La voûte du croisillon sud est une
des 1ére manifestations de la voûte d'ogive en France (XIIe siècle). Le portail à baie rectangulaire surmontée
d'un arc de décharge en plein-cintre et d'un simple gable obtus, est un des plus anciens de ce type. Clocher
carré à 3 étages de fenêtres et pyramide de pierre.
Les sépultures mérovingiennes qui enserrent l'Eglise dédiée aux Saints Gervais et Protais.
Cette église fut restaurée dans les années 1970.
Source:
les guides bleus Ile de France (hachette)
Site internet http://www.rhuis.fr/accueil_rhuis
• Le menhir
C’est le seul subsistant d'un groupe jadis de 6 pierres. Il est actuellement très discret, un peu perdu au milieu
des champs.
Natura 2000
Domaine de Roberval
ZNIEFF
Sites inscrits
Sites classés
Forêts classés
Domaine de Roberval
Eglise de Roberval
Eglise de Rhuis
Eglise de Villeneuve-sur-Verberie
Menhir, “ Les Demoiselles de Rhuis”
Jardin de Château de Roberval
Eglise de Noël-Saint-Martin
Manoir de Saint-Germain-les-Verberie
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2008 62
N
0 0,5 1km

Fossé en eau, de 10m de large, délimitant un rectangle d'un hectare. En haut à gauche, la basse-cour; en haut au centre, le colombier; en haut à droite, le château
du XVI ème siècle.
Le château au debut du XXème siècle.
1339
Le colombier.
• Le chateau de Roberval
Le territoire communal est concerné par "le site inscrit du château de
Roberval, de son parc et ses abords. Bien qu’hors commune, cet ensemble
est indissociable de l’organisation territoriale du vallon du Rouanne
et de Rhuis.
Le château de Roberval, dans son aspect actuel, date du XVIIIe siècle,
à l’exception des hautes toitures, sans doute plus anciennes. Le
prince de Soubise a profondément modifié l’édifice qui datait de la
Renaissance.
Le colombier du château. Bien que déjà cité en 1411, le colombier du
château de plan hexagonal date pour l’essentiel de la Renaissance. La
toiture, couverte de tuiles, est surmontée d’un clocheton hexagonal en
charpente recouvert d’ardoises, lui même couronné par un pigeon en
plomb posé sur une sphère ornée de visages regardant vers les quatre
points cardinaux, sphère surmontant elle-même un cube de plomb orné
de quatre visages grimaçants. Du Moyen-Âge subsiste probablement la
salle basse, octogonale, voûtée en ogive avec des nervures chanfreinées,
les murs sont percés de deux archères orientées vers l’église (voir « la
Basse Cour »).
La Basse cour du Château. L’architecture de cette ancienne ferme
remonte, dans son état actuel, au XIXe siècle, et même aux années 1920
pour la partie située le long de la rue. Pourtant, elle est citée sous ce
nom en 1411 et 1416. Elle formait alors la basse-cour (c'est-à-dire la
partie agricole) du château-fort de Roberval. De cette forteresse, il ne
subsiste, outre la salle basse du colombier, que des vestiges entre la
Basse Cour et le château actuel.
Fossé inondés de 10 m de large formant un rectangle de 90 m x 110m
délimitant un espace de presque un hectare.
Parc du château.
Le parc de Roberval dans sa quasi-totalité (40 hectares) est inscrit à l’inventaire
supplémentaire des Monuments Historiques depuis le 29 mars
1947. S’étendant sur les communes de Roberval et de Rhuis, une partie
du parc est sans doute réaménagée vers 1760 par le Prince de Soubise.
Il est probablement le commanditaire du jardin potager à la française,
attribué à l’école de Le Nôtre (le paysagiste était mort depuis 1700 mais
son œuvre était encore imitée 60 ans plus tard). D’après le plan de
Roberval levé à l’époque du prince, l’espace rectangulaire cerné par les
anciennes douves médiévales, délimitant un espace de presque un hectare,
est divisé en quatre parties régulières par des espaliers et des
allées. Chacun des quartiers est lui-même divisé en quatre rectangles
allongés. Soubise conserve la perspective (aujourd’hui disparue) percée
par Larocque sur 700 m dans le prolongement du château, à travers prés
et bois, en direction des collines de Rhuis. Un belvédère de style Louis
XVI est édifié par Soubise au sommet du Mont Catillon (en dehors du
périmètre inscrit).
La plus grande partie de l’actuel parc de Roberval est un jardin à
l’Anglaise, type de parc mis à l’honneur dans la région par le marquis de
Girardin en 1776. Le parc de Roberval doit donc être postérieur, créé par
M. Davesne de Fontaine qui achètera le domaine en 1784. Il n’apparaît
d’ailleurs pas sur le plan de 1780, contrairement au jardin à la française.
Il est composé des éléments classiques des jardins à l’Anglaise : rivière
artificielle, prairies, bois, fontaines de rocaille, pièce d’eau dotée d’une
« île aux peupliers », ponts, perspective…
Il reste quelques arbres remarquables, souvent centenaires : tulipier de
Virginie, thuya géant qui s’est marcotté naturellement, cèdre du Liban,
hêtre pourpre, marronnier, tilleul…
(Source:http://fr.wikipedia.org/wiki/Roberval_(Oise)
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2008 63

Perspective du château.
En 1753, le seigneur de Roberval, Charles de Rohan,
prince de Soubise, fait réaliser une promenade-perspective
(l’actuelle route de l’Église) entre son château
et l’église du village, afin de remplacer le chemin
tortueux et souvent inondé qui partait de l’actuelle
« Basse Cour » du château (n° 1 chemin des
Carrieuses).
La Chaussée Neuve, comme on l’appelle alors, est un
axe rectiligne de 1540 m de développement constitué
(à l’époque) d’un fort remblai planté d’arbres. La
moitié de ces arbres, devenus centenaires, seront
d’ailleurs abattus en 1853 pour financer la construction
de l’école.
La perspective porte le nom d’« allée du Château »
en 1825, puis d’« avenue du Château » en 1852
avant d’être rebaptisé, curieusement, « route de
l’Église » vers 1978 (mais ce n’est désormais plus
une perspective : la SANEF, méprisant une fois de
plus les riverains, a choisi de planter en 1964 deux
piliers du viaduc au beau milieu, rompant ainsi un
des seuls exemples d’urbanisme du siècle des
Lumières dans un village de l’Oise).
Les platanes de la place.
Les deux platanes qui ornent la place du Château
sont particulièrement impressionnants, principalement
celui de gauche qui atteint une circonférence
de 5,20 m à hauteur d’homme, son «jumeau » ne
mesurant « que » 4,70 m. À titre de comparaison, le
plus haut platane parisien (celui du Bois de
Boulogne) mesure 4,45 m de circonférence et date
de 1847.
On ignore quel est leur âge, mais le diamètre du
tronc d’un platane prenant en moyenne 70 à 90 cm
par siècle selon les conditions, ils ont peut-être été
plantés à l’époque où le Prince de Soubise rénove le
château et le parc (vers 1760-1770). Si leur croissance
a été plus rapide (ce qui est probable compte
tenu de l’humidité du sol), ils n’ont peut-être que
180 ans et datent donc des années 1830. Ils sont
aujourd’hui sur le domaine public.
Les platanes, deux véritables sentinelles.
Mont Catillon
Le site du Château de Roberval avec les vestiges médiévaux probables
(carte faite d'après les plans de XVIII ème siècle). Document J M Popineau.
Source :”L’homme et le hameau dans le Val du Rouanne”.
Les correspondances visuelles entre le Mont Catillon et le site du château existent encore mais elles tendent à se
brouiller avec le développement de la végétation en fond de vallon.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2008 64
château de
Roberval
Percée du Mont
Catillon au parc
du château
Promenade perspective
aujourd’hui disparue entre
le château et l’église.
Perspectives visuelles et pédestres aujourd’hui disparues. Source : “L’homme et le
hameau dans le Val du Rouanne” .

Eglise de Rhuis
Château de Roberval
Eglise de Roberval
L’itinéraire du GR 12 et les points patrimoniaux approchés.
Menhir
GR12
• Le GR 12 , un itinéraire discret
Le territoire du vallon est parcouru par le GR 12, qui arrive du Mont
Pagnotte descendant le vallon de Roberval et rejoignant la perspective
du château. Il emprunte une portion de la route de Bacouël à Roberval
pour longer ensuite le pied du coteau de l’Oise. Il est davantage pratiqué
de Ponpoint au château de Roberval, ce dernier agissant semble t-il
comme le but à atteindre de la promenade. Toutefois, son tracé permet
de s’approcher du Mont Catillon via le col et du menhir en empruntant
le Chemin de l’Oise après avoir traversé le village de Rhuis (ferme seigneuriale,
église). Il se prolonge à travers le bourg de Verberie à partir
duquel il s’engage dans le val d’Automne.
Il reste somme toute assez discrètement indiqué dans sa traversée de
Rhuis.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2008 65
N
0 0,5 1km
Un repérage du GR un peu difficile, une information et un balisage à renforcer ?

• Des milieux floristiques et faunistiques spécifiques et fragiles
Natura 2000 : Côtes et cavée de Saint-Vaast-de-Longmont
La côte de Rhuis (coteau exposé nord et son retour sur le val de Rouanne et une partie
du plateau) fait partie du secteur Natura 2000 de la vallée de l'Automne.
C’est un milieu très riches; en quelques centaines de mètres, il est possible de trouver
des :
-pelouses sèche sur calcaire, issues des anciens parcellaires de vignes (6210),
essentiellement localisées sur le coteau du Marauset et l'extrémité nord-ouest de la
Montagne
-boisements de type hêtraie (9130)
-boisements de ravin (9180)
Les espaces Natura 2000 de la commune sont de propriétés privées. (Plans simples de
gestion pour les espaces boisés).
Les tendances : fermeture des pelouses, qui sont déjà réduites (2,8% du site Natura
2000).
Orientations de gestion pour ce site
– Espaces ouverts :
Ce qui est recommandé : "mesures d'entretien visant à assurer la pérennité et la
conservation des pelouses existantes" (étude Ecothème) – Eviter l'embroussaillement
à moyen terme.
- Pelouses :
Maintien des espaces ouverts par débroussaillage tous les 4 à 5 ans minimums avec
débroussaillages plus fréquents pour certaines parties en fonction des milieux et des
dynamiques (voire fauche tous les ans) et limitation des pousses spontanées de pins
dans ces espaces ouverts
- Les fourrés calcicoles, en limite de pelouses :
Favoriser le retour à la pelouse en débroussaillant (gyrobroyage des herbes hautes,
débroussaillage et, coupe des ligneuses, exploitations des arbres et débardage sur
place, stockage ou brûlage des rémanents).
Sur les espaces boisés :
- Les hêtraies et cortèges associés :
Limiter les essences rudérales (en particuliers le robinier) qui risquent de concurrencer
les jeunes hêtres. Éradiquer la strate arbustive, surtout la clématite et les noisetiers.
- Les secteurs de chênaie-charmaie (stellario-carpnetum):
Favoriser le chêne pédonculé notamment dans les bas de versants plus humides, limiter
le robinier et le peuplier blanc.
- Forêts de ravins :
Contenir par des éclaircies très mesurées les noisetiers et les frênes au profit du tilleul
et de quelques frênes tout en maintenant la fraîcheur par un couvert suffisant pour
favoriser des espèces comme la doradille scolopendre et d'une façon générale pour tout
l'habitat considéré.
Anemone Sylvestris R
Blackstonia perfoliata AR
Herniaria glabra AR
Limodorum arbotivum R
Orchis militaris AR
Orchis simia AR
Orobanche caryophillacea R
Phleum phleoides AR
Prunella laciniata R
Pulsatilla vulgaris PC
Veronica prostrata scheereri RR
Orientations et gestion des Côtes et Cavées de Saint-Vaast-de-Longmont
La Faune
Source : Ecothème
Création de petites rocailles pour favoriser la présence des réptiles
Les Milieux Pelousaires
Entretien par débroussaillage des habitats pelousaires existants
Restauration des zones de fourrés calcicoles en habitats pelousaires
Les Milieux Pré-Forestiers et Forestiers
Préservation des habitats forestiers de la directive en favorisant les essences
caractéristiques de l’habitat considéré: Forêts de ravins du Tilio-Acerion
Préservation des habitats forestiers de la directive en favorisant les essences caractéristiques
de l’habitat considéré: Hêtraie de l’Asperulo-Fagetum
Evolution possible vers des habitats boisés apparentés aux forêts de ravins du Tilio-Acerion
Evolution possible vers des habitats boisés apparentés à la Chenaie du Stellario-Carpinetum
Evolution possible vers des habitats boisés apparentés à la Hêtraie de l’Asperulo-Fagetum
Milieux ne necessitant pas de gestion conservatoire specifique
Peupleraies
Peuplements de Pins sylvestres et Pins noirs
Cynoglossum officinale R
Pulsatilla vulgaris AR
0 0,5 1 km
Principaux passages de grande faune en vallée de l’Automne
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2008 66
N

Ce que préconise la charte du PNR dans le secteur de
Rhuis
Nous retiendrons particulièrement les points suivants :
Le territoire de Rhuis présente un vaste secteur identifié comme "espace
éco-paysager à identifier et à gérer". Il s'agit du lit majeur de l'Oise et
des fonds de vallon liés au Rouanne et ses affluents. La charte préconise
des usages adaptés en matière d'agriculture, de gestion des eaux pluviales
et de valorisation des paysages en relation avec l'eau. En superposition,
les cours d'eau présentent des milieux à restaurer ou à entretenir
(article 8).
Le territoire de Rhuis se situe à la rencontre de plusieurs entités à très
forte valeur biologique : La vallée de l'Automne et la forêt de Compiègne
au nord-est, la vallée de l'Oise au nord, et la forêt de Halatte au sudouest.
Trois liaisons biologiques réduites sont identifiées à proximité du territoire
communal : l'une logiquement se situe dans le massif boisé des
Côtes de Saint-Vaast, au niveau du passage de la LGV; une seconde
entre les deux rives de l'Oise toujours au niveau du passage de la LGV;
une dernière se situe dans le vallon de Roberval au niveau du franchissement
du rû par l'A1.
La charte préconise d'améliorer les possibilités de mise en réseau, de
mettre en place d'une part des mesures à la parcelle pour les favoriser
d'autre part des modalités de suivis.
• Le secteur de la côte Saint-Vaast est considéré comme un patrimoine
naturel d’après l’étude inventaire d’Écothème.
Le site du domaine de Roberval est un site à préserver et à remettre
dans un contexte historique et spatial plus large.
Espace de continuité écologiques à préserver et à renforcer
Liaisons Biologiques : Espaces de relation réduits à de simples axes ou associès
à des équipements de franchissement des infrastructures utilisés par la
faune
Corridors écologiques: Espaces assurant la mise en réseau des espaces
naturels ( notamment forestiers) du territoire, entre eux et avec les grandes
entités naturelles voisines
Potentialités de développement modéré
Franges de croissance urbaine
Site Natura 2000
Espace naturels dont la vocation agricole est à maintenir
ou à rétablir
Espaces agricoles exploités ou en déprise
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2008 67
N
0 0,5 1km

• Des impacts sonores et lumineux prégnants
Les grandes infrastructures qui encadrent la commune de Rhuis sont à l’origine
de nombreuses nuisances sonores. C’est hélas une de ses caractéristiques
qui tranche franchement avec le cadre rural et plutôt bucolique du vallon.
L’autoroute génère en effet un ronronnement continuel qui remonte de
la vallée, couvert par intermittence par le passage « éclair » du TGV.
L’aménagement du port fluvial prévu dans quelques années accentuera sans
doute la prégnance du bruit sur l’environnement de la commune. Le trafic en
augmentation de la RD 123 participe aussi à l’accentuation de ce paysage
sonore agressif et dévalorisant pour le cadre de vie communal.
Corollaire de la zone d’activités et de la barrière de péage, la rive droite de
l’Oise est baignée chaque nuit dans une lumière artificielle qui bave largement
sur le paysage nocturne de Rhuis
• Le PPRI
Son emprise concerne toute l’emprise de la plaine alluviale en rive gauche,
le remblai de l’A1 formant en aval de Rhuis une barrière qui a sans doute
contribué à épaissir cette emprise.
Projet de port fluvial
composé de
300 ml de quai et
de 23000m 2 de stockage de
conteneurs.
Projet de central thermique
Emprise 30 ha
Construction 7 ha
Hauteur 30 m
cheminées 56 m
Zone inondable
Raccordement poste
électrique
Nuisances, servitudes et grands projets autour de Rhuis
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 1 - 2008 68
Autoroute A1
PPRI
RD 123
Ligne éléctrique haute tension
Projet de port
fluvial
Ligne TGV
0 0,5 1km
N

P ARC N ATUREL R ÉGIONAL
O ISE - PAYS PAYS
DE F RANCE
C OMMUNE DE R H U I S
É T U D E U R B A I N E
PHASE 2
A NALYSE DES EVOLUTIONS DU TISSU ET LECTURE DES PAYSAGES BÂTIS
À CIEL OUVERT, PAYSAGISTES DPLG
BENOIST GARNERO & CLAIRE LAUBIE
ASSISTÉS PAR
AGNÈS DELMAS ET AMÉLIE RADUREAU
10 rue St-Germain 94120 Fontenay-sous-Bois
BERNADETTE CANARD, URBANISTE
11 rue de Sèvres 75006 Paris
VUE D’ICI, GÉOGRAPHE SIG
PASCAL CHEVALIER
30 rue de Charonne 75011 Paris

1/ LES GRANDES ETAPES DE LA CROISSANCE URBAINE
A RHUIS
UNE ORGANISATION URBAINE LONGTEMPS STABILISÉE
• Carte de la Capitainerie d’Halatte de 1711 p 3
• Carte des trois Forêts de 1724 p 4
• Carte de campagne de 1821 p 5
• Détails de la carte de campagne de 1821 p 6
• Carte d’Etat Major de 1914 p 7
• Carte IGN de 1946 p 8
• Carte IGN de 1979 p 8
• Carte IGN 2001 p 9
• Fond cadastral de 2007 et implantation des bâtiments p 10
• Zoom du fond cadastral et des implantations des bâtiments 2007 p 11
• Synthèse des évolutions du bâti entre 1711 et 2001 p 12
2/ LES PAYSAGES URBAINS AUJOURD’HUI
PRINCIPES D’ORGANISATION, FONCTIONNEMENT, AMBIANCES À RHUIS
• Topographie et organisation du tissu bâti p 15
• Architecture du réseau viaire et organisation du tissu bâti p 16
• Organisation du village de Rhuis p 17
• Organisation du bâti et structures végétales p 18
ELEMENTS DE PATRIMOINE ET DE CARACTERE
• Un patrimoine “ordinaire” qui a conservé son authenticité p 22
PERCEPTIONS ET COMPOSITIONS DES ESPACES PUBLICS
• Des espaces publics minimalistes p 25
• La grande-rue, principal espace public communal p 26
• Autour de l’église, un espace “suspendu” entre Mont Catillon et cuesta boisée p 29
• Le chemin de la chassée, une venelle charmante en voie d’enfrichement p 30
• La Cavée du Chapitre, un itinéraire banalisé p 31
• La route de Roberval, une transition “brutale” entre village et campagne p 31
• Nature des limites: Espace viaire public/ espace construit p 32
• Chemin de Catillon, au hameau Joncquoy p 33
• Les Raques, une composition urbaine de qualité p 34
• Nature des limites: Espace viaire public/ espace construit des hameaux p 35
ETAT DU PATRIMOINE VISUEL DEPUIS LES ENTITÉS URBANISÉES
• Des assiettes visuelles p 36
• Carte des perceptions visuelles depuis chaque entité urbanisée p 37
• Points de vue remarquables depuis l’espace public à Rhuis p 38
• Points de vue remarquables à partir des différents hameaux p 40
PERCEPTION ET MORPHOLOGIE DES SEUILS URBAINS
• A l’Ouest, un seuil décalé p 43
• A l’Est, un seuil confidentiel p 44
• Depuis le Sud, un seuil plus ouvert mais une silhouette “désarticulée” p 45
• Au Joncquoy, une belle silhouette dominée par le Mont Catillon p 46
• A Bacouël, une silhouette compacte et homogène p 47
•Le moulin de la Plaine, une silhouette “ insulaire” et dégradée p 48
S O M M A I R E
3/ ANALYSE DU BATI ET DE SES EVOLUTIONS
PERMANENCES DU BÄTI ANCIEN
• Comparaison entre le bâti visible sur les cartes de 1711,1724,1821 et le bâti actuel p 51
PRINCIPALES ÉPOQUES DE CONSTRUCTIONS
• Une forte dominante du bâti pré-industriel p 53
USAGES ET DESTINATION DU BÂTI ACTUEL
• Principales usages, destination et typologies des constructions p 54
LES HAUTEURS DU BÂTI
• Hauteur et nombre de niveau: des éléments variants p 57
OCCUPATION HISTORIQUE DES PARCELLES
• Les permanences probables du tracé parcellaire p 59
EVOLUTIONS DU TISSUS BÂTI
•Des parcelles colonisées peu à peu p 60
LES DIFFÉRENTS TYPES DE TISSU ( BÂTI ET NON-BÂTI)
•Un faible impact de la forme de la parcelle p 60
TRAITEMENT DES LIMITES SUR RUE
• Des murs anciens et très présents p 61
LES ELEMENTS REMARQUABLES
• Un patrimoine discret mais riche p 64
SERVICES/ EQUIPEMENTS VOIES DE CIRCULATION
• Services, équipements p 66
SYNTHESE DE L’EVOLUTION DES IMPLANTATIONS BÂTIES:
TYPOLOGIE DES DIFFERENTES IMPLANTATIONS BÂTIES
•Rhuis: Synthèse des différentes implantations du bâti p 67
SYNTHESE DE L’EVOLUTION DES IMPLANTATIONS BÂTIES:
OCCUPATION PARCELLAIRE ANCIENNES ET CONTINUITÉS
•Synthèse des occupations anciennes et continuités p 70
SYNTHESE DE L’EVOLUTION DES IMPLANTATIONS BÂTIES:
PARCELLAIRE ET HAUTEUR DU BÂTI
• Synthèse des occupations parcellaires actuelles et des hauteurs du bâti p 71
PREAMBULE À LA PHASE TROIS
•Enjeux et actions sur les entités urbanisées autour du village p 73
•Enjeux et actions sur les entités urbanisées autour des hameaux p 74
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 1

C H A P I T R E
H A P I T R E 1
L E S G R A N D E S E T A P E S D E L A
C R O I S S A N C E U R B A I N E
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 2

Le Moulin de la Plaine
Joncquoy
Les Raques
Bacouël
N
0 100m 250m 500m
UNE ORGANISATION URBAINE LONGTEMPS STABILISÉE
Limites communales
Carte de la Capitainerie d’Halatte de 1711
À cette époque, le village de Rhuis n'est guère plus gros que celui du
Joncquoy. Le bâti bien que branché directement sur la route de la vallée,
est plutôt diffus, notamment vers l'Est, et préfère la rive Sud de la voie.
Il existe d'ailleurs un grand bâtiment isolé en limite communale, qui disparaîtra
rapidement et dont il ne reste plus aucune trace aujourd'hui.
Le carrefour en T formé par cet axe et la route de Roberval, est ponctué
par la ferme seigneuriale, elle-même dominée par l'église qui, depuis sa
situation de promontoire, « surveille » le village.
Au Joncquoy, l'organisation bâtie est bien différente de celle d'aujourd'hui
; elle décrit une petite agglomération plutôt dense, regroupée
autour du carrefour des chemins qui contournent la butte. La relation
directe au Rouanne (par le moulin) ne semble pas établie, à moins que
le dessin soit trop schématique.
En dehors de ses deux foyers urbains, il n'existe que des bâtiments
épars:
-Bacouël est, à cette époque, formé que par un seul bâtiment tourné
vers le fond de la vallée.
-Dans la plaine alluviale de l'Oise, le moulin de la Plaine occupe la position
qu'on lui connaît actuellement et qui est sans doute celle d'origine.
Il existait comme il est indiqué sur la carte, une seconde dérivation du
Rouanne, côtoyé par un autre bâtiment, probablement un moulin. Lui
aussi disparaît dans les cartes suivantes et ne laisse aucune trace sur
place.
À l'opposé et dans une situation bien différente, les granges-masures
installées sur le plateau sont l'unique témoignage d'un habitat lié à ce
terroir agricole. Elles n'apparaîtront plus, vingt plus tard, sur la carte des
Trois Forêts de 1724.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 3
Moulins
Ferme seigneuriale
Château de Roberval
Eglise

Le Moulin de la Plaine
Les Raques
Joncquoy
Bacouël
N
0 100m 250m 500m
Limites communales
Carte des Trois Forêts de 1724
Malgré la médiocrité du document, il est possible de souligner les évolutions
du motif bâti et/ou les précisions apportées par le cartographe.
Le village de Rhuis s'est densifié, surtout en rive nord de la route de la
vallée ; quelques bâtiments en rive sud ont également disparu. La forme
urbaine reste toujours aussi décousue ; l'agglomération du bâti contrairement
à d'autres villages à cette époque, n'a pas cours ici.
Joncquoy a perdu en densité ; des bâtiments ne sont plus répertoriés
(démolition, approximation du cartographe précédent et de celui-ci ?). Le
rapport au Rouanne semble là, nettement plus tangible.
Par contre, la forme urbaine de Bacouël s'est modifiée.
À l'ouest de la butte, le hameau des Raques apparaît, installé au carrefour
de la route de la vallée, et du chemin contournant par le Sud, la
butte du Mont Catillon. Notons ici la disparition du bras d'eau doublant
le Rouanne ; il semble qu'il est été comblé et remplacé par un chemin
qui reprend globalement son tracé direct vers l'Oise et qui donne une
valeur particulière à ce hameau qui initialement entretenait un rapport
singulier avec la rivière, d'une part, la butte et le vallon du Rouanne d'autre
part. C'est là une position très subtile d'interface entre différents terroirs
qui mérite d'être évoqué !
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 4
Moulins
Ferme seigneuriale
Château de Roberval
Eglise

Le Moulin de la Plaine
Les Raques
Joncquoy
Bacouël
N
0 100m 250m 500m
Pâtures humides
Parcelles cultivées sur coteau
Boisements
Champs ,
culture particulière ?
Champs
Jardins
Arbres
Limites communales
Carte de la campagne de 1821
(Levée par M. Peytier, lieutenant au corps royal des ingénieurs
géographes pendant la campagne de 1821).
Feuille de Verberie. Carte départementale de l’Oise.
Arrondissements de Clermont et de Senlis°
Cette carte est de même facture que le cadastre napoléonien,
décrit des implantations bâties plus expressives et plus précises
que les documents précédents. On découvre qu'en l'espace d'un
siècle, Rhuis s'est densifié, se structurant à partir de la voie de
la vallée et du carrefour avec la route de Roberval. Le réseau
viaire est d'ailleurs réduit au strict minimum. Il n'existe pas de
réseau dense de chemins.
Deux itinéraires établissent des contacts avec le domaine de
l'eau et les terres de la plaine.
-La ruelle de la Chaussée est tracée, permettant un accès central
depuis le village, aux rives du fossé des Aiguillons.
-l'actuelle rue de l'Oise est également indiquée.
La cavée du Chapitre dont l'itinéraire était esquissé dans la carte
précédente, est à présent bien ancrée dans la topographie du
coteau.
Le motif bâti s'organise à partir de fermes à cour centrale, dont
un des corps s'adosse à la limite séparative sur rue. Ce type
d'implantation et l'étoffement du bâti concourent à fabriquer dès
cette époque, un village-rue tel que l'on peut le voir encore
aujourd'hui. Toutefois, il persiste encore une rupture dans le corridor
bâti ; le débouché de la cavée du Chapitre semble correspondre
à ce point de séparation. Est-ce en raison des eaux drainées
par ce chemin creux ? Il est d'ailleurs intéressant de
constater que l'implantation du bâti est différente une fois passé
cet intermède urbain. Si dans la partie dense, la répartition des
constructions est bilatérale, à l'est elle devient unilatérale, uniquement
adossée au coteau et regardant la plaine alluviale. Cela
correspond-il à l'abaissement du relief qui rapproche ici les terres
humides de la rue, ce qui aurait limité la constructibilité de
la rive nord de l'itinéraire ?
Le document exprime aussi l'occupation des parcelles :
-Les bâtiments organisés autour d'une cour, branchés sur la rue.
-À l'arrière, le jardin potager, puis le plus souvent, des pâtures
probablement plantées d'arbres fruitiers.
-Au nord, elles se prolongent par des prés sans doute inondables
et carroyés par une structure bocagère.
-Au sud, les coteaux sont cultivés, et ce malgré la pente forte.
Bacouël prend enfin à cette époque, des allures de hameau.
À Joncquoy, on devine mieux les moulins, implantés à cheval sur
le cours du Rouanne.
À proximité, un nouveau domaine s'est constitué, les Osiers. La
carte montre clairement l'existence d'un parc dessiné et d'un
ensemble de constructions implanté de part et d'autre de la
route.
Aux Raques, deux fermes à cours composent cette entité, l'une
appuyée à flanc de coteau, l'autre à proximité du Rouanne.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 5
Moulins
Ferme seigneuriale
Château de Roberval
Eglise

Détails de la carte de campagne de 1821
Centre du village de Rhuis
Les Raques et les Osiers
N
0 100m
Le Moulin de la Plaine
Les hameaux de Joncquoy et de Bacouël
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 6
N
0 100m
N
0 100m
N
0 100m

Le Moulin de la Plaine
Les Raques
Joncquoy
Bacouël
N
0 100m 250m 500m
Carte d’Etat Major de 1914
Bizarrement, de nombreux bâtiments disparaissent de cette carte (à
moins qu'il s'agisse encore d'un relevé schématique). À la veille de la
grande Guerre, le noyau villageois est comme démantelé, voire atomisé.
Un nouveau bâtiment est pourtant mentionné en rive nord de la route de
la vallée, à l'angle de la route de l'Oise (commerce). Bacouël et Joncquoy
subissent également le même traitement cartographique en apparaissant
moins densément bâtis que sur la carte précédente, et le domaine des
Osiers n'est pas reporté.
Entre temps, le petit temple couronnant le Mont Catillon a fait son apparition
dans le paysage de Rhuis.
Rare photographie d’ensemble du village de Rhuis, probablement de cette époque, prise au-dessus de l’église. On y découvre un verger
installé sur la pente du Mont Catillon, la longue toiture de la ferme seigneuriale, puis les coteaux de l’Oise ouverts et sans doute
cultivés. Seul le rebord de plateau semblait être boisés (enfrichement). On devine au-delà un lointain au relief prononcé, peut-être les
coteaux de la vallée de l’Automne.
Limites communales
Ruine du temple du Mont Catillon
Un des rares commerces
du village, le café-restaurant
“les pêcheurs”. De
nombreux urbains venaient
à l'époque sur les bords de
l'Oise pour se détendre et
pêcher. La bâtisse existe
toujours mais l'activité a
disparu après la seconde
guerre. Notons au second
plan, la rupture du tissu
bâti, très perceptible, ainsi
que le Mont Catillon en
arrière scène.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 7
Moulins
Ferme seigneuriale
Château de Roberval
Eglise

Carte IGN 1946
Le Moulin de la Plaine
Les Raques
Joncquoy
Bacouël
UN PAYSAGE URBAIN QUI ÉVOLUE PROGRESSIVEMENT SANS TROP SE DÉNATURER
N
0 100m 250m 500m
Ce document indique la présence de nouveaux bâtiments en bordure du ru des Aiguillons (hangar
aujourd’hui disparu) dont il ne reste aucune trace aujourd’hui. A l’ouest des Raques, un petit bâtiment
est également cartographié.
Le domaine des Osiers a disparu, mais demeure l’emprise du jardin et un bâtiment qui est encore
en place de nos jours.
Le passage par le col reste l’unique trait d’union entre le cœur du vallon et la vallée de l’Oise et
le village est une étape sur l’itinéraire de long parcours de la vallée.
Carte IGN 1979
Le Moulin de la Plaine
Les Raques
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 8
Joncquoy
Bacouël
N
0 100m 250m 500m
La stabilité du motif bâti est une nouvelle fois confirmée par cette carte. En trente ans, dans une
période de développement fort du territoire en matière d'infrastructures routières notamment, la
commune n'a connu aucune mutation profonde.
La Grande rue n'est plus l'axe privilégié de déplacement de la vallée ; au déclassement de la voie
s'est ajoutée la privatisation de la liaison à Saint-Germain-les-Verberie. Ainsi, le village se trouve
comme « écarté » de la vallée. L'enfermement progressif par la végétation viendra d'ailleurs
confirmer cette forme de repli vers le coteau et affirmer une sorte « d'enclavement» d'un noyau
urbain, qui n'est plus traversé.
Limites communales
Moulins
Ferme seigneuriale
Château de Roberval
Eglise
Ruine du temple
du Mont Catillon

Le Moulin de la Plaine
Les Raques
Joncquoy
Bacouël
N
0 100m 250m 500m
Limites communales
Moulins
Ferme seigneuriale
Château de Roberval
Eglise
Ruine du temple du Mont Catillon
Carte IGN de 2001
Ce document indique et restitue les grandes dynamiques de mutation du
tissu bâti, opérées entre 1985 et 2000. Cette période voit l'émergence
d'une nouvelle typologie bâtie, celle du pavillon isolé, déconnecté du
continuum dense du village traditionnel. Si Joncquoy, Bacouël, les
Raques ont été tenus à l'écart de ce type d'extensions, le village de Rhuis
a concentré les additions de constructions neuves, qu'il s'agisse d'habitation
ou de bâtiment agricole. Plusieurs modes d'implantations ont été
appliqués.
-Des nouvelles constructions qui s'inscrivent approximativement dans
l'implantation originelle du village, autour de la côte 45.
Certaines constructions se sont inscrites dans l'épaisseur du tissu ancien,
notamment entre la partie dense autour de l'église et la partie plus dilatée
à l'est de la cavée du Chapitre. Elles ont ainsi comblé la rupture du
tissu qui perdurait depuis les premières traductions cartographiques et
ont fini d'équilibrer les deux rives de la grande rue, sans pour autant
reprendre les implantations en alignement et en continuité.
À l'Ouest, l'actuelle mairie, à l'Est des constructions sommaires sont
venues allonger le village, mais de manière très sporadique.
-Des nouvelles constructions qui s'affranchissent des règles d'implantation
originelle mais qui conservent un rapport visuel avec le noyau
ancien.
C'est le cas des constructions totalement insulaires qui ont choisi le
coteau sud, de part et d'autres de la route de Roberval. Cette implantation
s'est inscrite dans le terroir occupé naguère par les cultures de fruits
et de légumes, progressivement abandonnées durant cette période. La
recherche d'un site profitant d'une point de vue dégagé fut aussi un critère
de choix de ces terrains pourtant sous l'ombre portée du relief et
des boisements qu'ils hébergent.
-Des nouvelles constructions totalement déconnectées de toute appartenance
à un lieu ou à une typologie en place.
Il s'agit là des deux maisons qui se sont appropriées le site de col et son
point de vue sur le cœur du vallon. Isolées de Rhuis par le relief, trop
éloignées de Bacouël pour entretenir une véritable filiation, elles apparaissent
résolument comme un contre-sens et comme une entité sans
attache.
À l'exception de Joncquoy qui s'est vu adjoindre une construction nouvelle,
les autres entités n'ont pas évolué.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 9

Le Moulin de la Plaine
Les Raques
Joncquoy
N
0 100m 250m 500m
Bacouël
Limites communales
Fond cadastral de 2007 et implantation des bâtiments
Entre 2001 et 2007, il n'y a pas eu d'évolution du tissu bâti. Rhuis
conserve somme toute, malgré ses quelques extensions, une allure de
petit village, organisé le long de la rue principale sans constituer un corridor
minéral et opaque comme dans certains villages voisins. Les pavillons
du coteau fabriquent d'une certaine manière, un faubourg homogène
dans leur typologie et leur implantation.
Joncquoy, les Raques, les Osiers ont conservé une certaine authenticité
dans leurs allures et une réelle cohérence avec leur site d'accueil ;
Bacouël par contre, a été quelques peu « banalisé » par les deux pavillons
qui trônent sur le site de col et qui en ont affaibli la force paysagère.
Le moulin de la Plaine, dont la restauration récente n'a pas su garantir
les qualités originelles de cet édifice si symbolique par sa fonction et son
ancrage dans l'histoire de la commune, conserve encore un peu d'intérêt
dans sa position insulaire en bordure du Rouanne et dans le rapport
entretenu avec le grand paysage de la plaine de l'Oise.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 10
Moulins
Ferme seigneuriale
Bâti antérieur au construction des pavillons
Pavillon
Pavillon du coteau
Eglise
Temple du Mont Catillon

Centre du village
Moulin de la Plaine et les Raques Les Osiers et Joncquoy Bacouël
N
0 100m
N
0 100m
Limites communales
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 11
N
0 100m
Moulins
Ferme seigneuriale
Bâti antérieur au construction des pavillons
Pavillon
Pavillon du coteau
Eglise
Temple du Mont Catillon
N
0 100m

1711 1724 1821 1914
1946
1979
2001 2007
Synthèse des évolutions du bâti
entre 1711 et 2001
La comparaison du motif bâti aux différentes
époques restituées par les cartes montre
donc :
-une stabilité relative du tissu qui a
conserve plus ou moins son organisation
mise en place dés le XVIème siècle.
-une extension concentrée dans un temps
très court (une vingtaine d’années environ)
et focalisée sur la frange sud du village.
-des hameaux encore plus statiques dans
leur motif urbain.
Limites communales
Moulins
Ferme seigneuriale
Bâti antérieur au construction des pavillons
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 12
Pavillon
Pavillon du coteau
Eglise
Temple du Mont Catillon

À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 13

C H A P I T R E
H A P I T R E 2
L E S P A Y S A G E S U R B A I N S
D ’ A U J O U R D ’ H U I
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 14

Le Rouanne
L’Oise
Mont Catillon
88m
La Montagne
116 m
PRINCIPES GENERAUX D’ORGANISATION ET DE FONCTIONNEMENT
Cote 45 m
N
0 100m 250m 500m
Entité urbaine de coteau
Entité urbaine de plaine
Entité urbaine à cheval
entre plaine et coteau
Topographie et organistion du tissu bâti
Trait de caractère commun, toutes les entités bâties ont un rapport à la
pente, à l'exception des Osiers et du moulin de la Plaine. Le village de
Rhuis s'inscrit dans un repli de la pente façonné par le site de col qui
sépare le grand coteau de la butte-témoin, de façon presque symétrique.
Ce relief est à l'origine de l'installation urbaine qui semble avoir pris la
courbe de niveau 45 comme étage de référence, mettant à peu près toutes
les habitations en contact sans que la pente ne soit jamais trop
contraignante. Cela témoigne aussi d'un placement judicieux, à bonne
distance des terres humides et des pentes les plus fortes du coteau.
Par contre, les constructions récentes ont dérogé à ce principe, ne considérant
plus la topographie comme une réelle contrainte. De nouveaux
critères d'implantation ont fait leur apparition. La position en balcon sur
la vallée comme le bénéfice d'une vue lointaine semblent avoir motivé
ces nouvelles constructions. Il demeure toujours une partition en deux
ambiances, une à l'Ouest, plus dense et marquée par la topographie du
Mont Catillon, une à l'Est, moins dense, moins homogène et moins accidentée.
Joncquoy s'appuie également sur cette courbe à l'exception des moulins
évidemment. De nouveaux bâtiments, très sporadiques, restent peu visibles
dans le grand paysage, la végétation formant un écran parfois très
opaque (haies de conifères).
Bacouël et les Raques par contre, ont choisi une implantation plus basse,
s'accrochant aux derniers mètres du versant du Mont Catillon.
Seuls, le moulin de la Plaine et les Osiers ont élu domiciles sur les terres
plates de la plaine.
Moulin de la Plaine
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 15
Les Osiers
Joncquoy
Les Raques
Bacouël
Rhuis

Route départementale
Desserte locale
Desserte résidentielle
Chemin
Venelle
N
0 100m 250m
L’armature viaire du village se structure à partir d’un carrefour à
trois branches qui a conservé l’allure dépouillée d’une simple croisée
de chemin, juste marquée par le calvaire et un bouquet de
tilleuls rabougris.
Front bâti et réseau viaire font réellement corps, fabriquant un
corridor minéral.
La cavée du Chapitre est un itinéraire remarquable : tant
par son ambiance forestière que par sa topographie. Elle
reste l'unique liaison vers les terres hautes du plateau
depuis l'espace villageois.
Architecture du réseau viaire et organisation
du tissu bâti
Le réseau viaire présente une armature excessivement
simple et peu ramifiée en raison de la faible densité
urbaine à desservir. La butte a fortement conditionné
cette organisation en constituant un obstacle à contourner.
D’ailleurs, l’atomisation des noyaux urbanisés peut
en partie s’expliquer par cet événement topographique
particulier.
En dehors de la rue principale, on ne dénombre que le
chemin de chaussée aux allures de venelle, qui finit en
impasse, dans les broussailles d’une pâture en voie d’enfrichement.
Les voies sont généralement étroites, souvent
sinueuses ou au profil en long accidenté, ce qui
ajoute une note pittoresque au paysage urbain et à la
manière de le pratiquer.
Le départ de chemins ruraux rejoignant les champs ou
les bois sont également peu nombreux; la cavée du
Chapitre constitue le seul exemple de cette relation.
Avec les nouvelles extensions urbaines pavillonnaires
sont apparues des voies en impasse desservant un groupement
de maisons (au-dessus de la ferme seigneuriale
par exemple).
Le chemin de Catillon propose un itinéraire dans une cavé noncarrossable
permettant de relier Rhuis au Joncquoy.
La pente et la densité du bâti fabriquent un paysage urbain pittoresque,
qui génèrent des vues cadrées de qualité.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 16

Organisation du village de Rhuis
Sous des aspects à premières vues très unitaires, l'organisation du
village de Rhuis montre certaines subtilités d'organisations et d'interfaces
On peut distinguer en effet trois micro-entités urbaines :
-un tissu bâti assez dense occupant le flanc de coteau de la butte,
compris entre crête et thalweg qui constituent là des transitions
extrêmement claires;
-un tissu bâti un peu plus dense, plus homogène dans les formes,
installé sur le replat du piémont du coteau, qui trouve comme bornage,
une légère cassure du relief, marquant une nouvelle transition
avec l'extrémité Est du village;
-un peu plus en contrebas, un tissu nettement plus diffus, s'étalant
plus largement sur le piémont et marqué par l'interpénétration avec
le paysage non bâti du coteau nord.
Il s'agit là d'une séquence un peu à part dans le paysage du village.
L'analyse historique a montré que cette partie de Rhuis avait toujours
constitué une entité particulière, longtemps séparée du noyau
fondateur par une interruption du tissu bâti. Aujourd'hui, si les
deux quartiers ont fini par se rejoindre, il demeure toujours une
vraie différenciation et un changement d'ambiance net. Le front
bâti se disloque, la rue abandonne ses rives minérales, hautes,
opaques, elle s'élargit, faisant disparaître le trottoir. La placette
enherbée ponctuée du cerisier dans l'axe de la route de l'Oise
constitue alors un bornage clair et édifiant marquant ici un seuil
urbain. La végétation du coteau descend jusqu'aux bords de la
chaussée profitant d'une vaste parcelle enherbée encore ouverte
sur l'espace public. Le domaine villageois et celui du coteau semblent
se réunir là où la route de l'Oise démarre son itinéraire vers
la plaine.
Gravite autour de ces trois combinaisons, un habitat isolé s'inscrivant
pour la plupart dans l'aire visuelle proche du village, les associant
de fait à l'entité urbaine de référence.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 17
N
0 100m
N
0 100m
Habitat isolé
Habitat pavillonnaire formant un agglomérat
Articulation topographique
Secteur d’interface paysagère
Ligne de thalweg
Ligne de crête située sur le
piémont nord du Mont Catillon
Rupture de pente
Interpénétration

Jardins
Boisements
Peupleraies
Bosquets
Friches humides
Prairies
Vergers
Pâtures
Arbres dans les jardins privés
Arbres repères
Temple de Rhuis
Cerisier isolé devenu un arbre repère situé au carrefour de l'ancienne route qui
menait vers Verberie, et de la rue menant à l'Oise.
0 100m
Rhuis
Pin sylvestre à la silhouette chorégraphique marquant, par
hasard, la transition entre le village dense et le village plus dilaté.
Organisation du bâti et structures végétales
La végétation ligneuse est un élément très présent
dans le paysage urbain communal. La grande superficie
de versants boisés, de fonds humides plantés de
peupliers ont progressivement composés une ceinture
arborée dense et quasiment continue, au point de
faire de Rhuis, un village de clairière.
À l'intérieur même du village, les arbres des jardins
sont également très présents ; certains d'entre eux
sont de réels monuments et occupent des positions
parfois stratégiques. Ils participent grandement au
paysage urbain public, très minéral ou sporadiquement
planté. Il s'agit majoritairement d'essences exotiques
et décoratives (cèdre, pin, sapin...).
Des jolis jardins, souvent vastes et profonds, prolongent
les habitations; la pratique des potagers est
encore vivace et produit des micro-paysages pittoresques
et teintés d'authenticité qui renforcent indubitablement
la qualité urbaine de Rhuis.
De même, les quelques rangs d'arbres fruitiers qui
occupent encore certaines pentes prolongent les jardins
et viennent s'interposer comme un médiateur
avec les coteaux boisés.
Émergences végétales des jardins qui agrémentent le paysage
de la rue et adoucissent la minéralité de son ambiance.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 18
N

À Rhuis, seul le carrefour avec la route de Roberval fut le
prétexte à une plantation publique délibérée. Les tailles
sévères et répétées infligées à ces tilleuls les ont réduits au
statut de mobilier et limitent considérablement leur présence
dans le paysage villageois.
Derrière les murs en rive nord du village, de vastes jardins
s'étirent jusqu'aux rives des terres humides du ru des
Aiguilons.
Fleurissement privé valorisant le beau mur de pierre et
témoignant d’une appropriation de l’espace commun villageois.
En rive sud, les jardins sont moins profonds, plus contraints
par la pente qui obligea des terrassements, mettant le jardin
en position haute par rapport à la maison. Certains d’entre
eux se prolongent encore sur l’étage supérieur du
coteau, se transformant parfois en vergers.
Parfois même, dans des conditions difficiles, quelques plantes
vivaces ont été installées.
La pratique du jardin-potager est
encore vivace, notamment dans la
partie sud du village.
Face à la mairie, les pentes boisées du Mont Catillon viennent
tangenter la rue et participent ainsi au paysage villageois.
Les pentes nord du coteau dominant le village accueillent encore quelques arbres
fruitiers, témoins d’une pratique agricole, autrefois plus vivace.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 19

Jardins
Boisements
Peupleraies
Bosquets
Prairies
Vergers
Ripisylve
Arbres dans les jardins privés
Arbres repères
N
0 100m
Joncquoy, les Osiers
Au Joncquoy, comme à Rhuis, le hameau se trouve pincé entre les flancs boisés du Mont Catillon et les jardins en bordure de Rouanne. Ces deux couvertures arborées
forment presque une sorte de fondu enchaîné, au point d'englober presque totalement le hameau.
Les Osiers profitent encore d'un épaulement constitué de grands arbres qui renforcent la présence de cette petite entité bâtie dans la plaine, ici dominée par le Mont
Catillon.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 20

Bacouël
N
0 100m
Le Moulin de la Plaine et les Raques
N
0 100m
Le hameau des Raques, depuis l'abattage de la parcelle de peupliers a retrouvé un peu de lumière et une ouverture
vers la plaine. Il reste toutefois fortement lié au versant boisé du Mont Catillon.
Jardins
Boisements
Peupleraies
Bosquets
Prairies
Vergers
Pâtures
Ripisylve
Arbres dans les jardins privés
Arbres repères
Les tilleuls des Raques dessinent une ponctuation
qui marque d'une certaine manière, le
seuil entre les paysages de la plaine et ceux du
coteau, mais affirment aussi l'identité urbaine
du hameau annonçant le village de Rhuis.
Le moulin de la Plaine est davantage perçu
comme une petite Île arborée au cœur de la
plaine ouverte et cultivée bien que la dimension
végétale de leurs essences (arbres fruitiers,
ripisylve résiduel du Rouanne) ne suffisent
pas à constituer un réel évènement paysager.
Bacouël est moins enfermé bien qu'il bénéficie de l'accompagnement arboré de ses jardins. Son environnement relativement dégagé permet de le donner à voir comme une petite entité
urbaine installée dans une vaste emprise cultivée, elle-même cernée par un cordon boisé continu et dense.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 21

Ferme seigneuriale
Eglise et cimetière
Ensemble bâti de caractère
Composition arborée significative et marquant le paysage urbain
Calvaire
Arbre repère remarquable
Chemin de la chaussée
Temple du Mont Catillon
ELEMENTS DE PATRIMOINE ET DE CARACTERE
Un patrimoine “ordinaire” qui a conservé son authenticité
La qualité du paysage urbain tient avant tout dans l'homogénéité et la
cohérence du cadre bâti qui a été plutôt bien préservée au fil du temps.
Il faut ajouter aux édifices construits, les nombreux murs de pierre qui
agissent comme une structure unificatrice du tissu bâti qui concourt à
former l'effet de densité qui rend lisible l'unité villageoise.
L'église dans sa position haute et non centrale, occupe une position réellement
originale pour un tel édifice. Jean-Marc Popineau indique dans
son ouvrage “L'homme et le hameau dans le val du Rouanne”, que :
« Dans le val du Rouanne, le choix de maintenir les églises sur leur site
primitif a conduit à un éloignement ou à une distanciation avec le noyau
villageois. À Rhuis, le monument occupe le piémont de la butte-témoin,
à + 4m au-dessus de la voie principale, ce qui rend son accès peu aisé»
Plus loin, il complète ainsi : « Contrairement à de nombreux cas, l'église
ne fut pas amputée de son cimetière primitif. C'est là une originalité qui
renforce le caractère médiéval de l'édifice et du lieu ». On possède donc
là un ensemble insolite et original qui renforce d'autant plus la qualité
architecturale et le témoignage culturel de cette construction.
En effet, la rampe et l'escalier qu'il faut franchir pour y accéder contribuent
à scénographier cette situation si particulière. Le vieux cimetière
enherbé, encore ponctué de ces vieilles tombes, ajoute à cette composition
une qualité supplémentaire et un charme indéniable. Cette situation
de surplomb permet également en plein cœur du village, de bénéficier
d'un rapport visuel privilégié avec le grand motif paysager dessiné par le
rebord de la cuesta et d'appréhender l'inscription particulière de Rhuis
dans son site. On mesure également les liens entretenus entre l'église et
la ferme seigneuriale, le cimetière dominant notamment son grand clos.
Cette ferme seigneuriale constitue un ensemble remarquable, valorisée
par sa position de pivot entre la partie haute du village et la partie basse,
occupant le point de rencontre des deux voies originelles de Rhuis. Ce
vaste ensemble formé de corps construits de grandes dimensions s'organise
autour d'une vaste cour, très représentatif de ce type d'édifice agricole.
Il existe des éléments singuliers :
-la carrière, chemin de Catillon,
-le calvaire de pierre au Joncquoy et celui métallique de Rhuis,
-le kiosque en ruine du Mont Catillon.
On peut aussi ajouter à cet inventaire les beaux arbres remarquables
mentionnés au paragraphe précédent.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 22
N
0 100m 250m

L’église et ses abords ont conservé leur authenticité, grâce à la simplicité et à la justesse de ses aménagements.
Un ensemble bâti encore cohérent, une compacité qui unifie une grande diversité
des constructions.
La ferme seigneuriale et sa vaste cour, intimement liée à l’église.
Le clos de la ferme seigneuriale, bien que sans réel usage actuellement, constitue
une pièce d’articulation originale avec le domaine de l’église. Sa situation
encaissée permet notamment à l’observateur placé dans le cimetière, de profiter
d’un premier plan dégagé laissant le paysage du coteau pénétrer dans celui du
village. La qualité de ses murs est remarquable.
Le linéaire conséquent des murs de pierres constituent un patrimoine inestimable
qui joue pour beaucoup dans la qualité du paysage urbain.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 23

Le temple construit en calcaire ponctuant le sommet du Mont Catillon :
Lorsque la butte était dégagée, l'édicule fonctionnait sans doute comme un élément repère dans le paysage, lui apportant une note insolite. Aujourd'hui,
le petit monument n'est plus en relation avec le grand paysage, mais conserve encore une part de romantisme et de mystère, enfoui sous la végétation,
escorté d'arbres noueux drapés de lierre. Les tambours de ses colonnes conservent les inscriptions de plusieurs générations de visiteurs, amoureux ou
vandales; un véritable lieu de mémoire !
La conservation du portail de pierre de l’ancienne école, transformée en habitation.
Un petit patrimoine civil bien entretenu.
Calvaire du Joncquoy, implanté entre les tilleuls au centre
de l’espace public du hameau.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 24

1
2
3
4
5
Grande rue
Route de L’Oise
Chemin de la chaussée
La cavée du Chapitre
Route de Roberval
6
9
6
7
8
9
7
Chemin de Joncquoy
Chemin de Catillon
Chemin de Bacouël
Chemin vers le moulin de la plaine
Parcelles appartenant à la commune
8
5
1
3
PERCEPTIONS ET COMPOSITIONS DES ESPACES PUBLICS
4
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 25
2
N
0 100m 250m 500m
Localisation et dénomination des espaces publics
Des espaces publics minimalistes
La commune ne dispose pas d’espaces publics conséquents
et particulièrement emblématiques. La carte
ci-contre montre d’ailleurs que le patrimoine communal
est bien maigre.
Il n’y a d’ailleurs pas de place de village à proprement
parler, ce qui est plutôt peu courant même pour un
aussi petit vilage; c’est sans doute pourquoi la cour de
ferme seigneuriale sert depuis des longues dates de
lieu festif occasionnel.
Le triangle en pelouse ponctué de tilleuls taillés qui
accompagnent le calvaire, est davantage perçu
comme un ilot directionnel et une composition marquant
le seuil villageois.
L’évasement de l’accotement devant la maire qui fait
office de parking n’a pas les qualités nécessaires pour
être perçu comme une placette villageoise.
Les trottoirs de la rue principale sont assez étroits,
assurant une emprise minimale pour une déambulation
piétonne sécurisée. Il faut toutefois indiquer que
le faible trafic automobile de transit autorise la marche
sur la chaussée même et permet du coup un
usage mixte de cette emprise viaire.
D’une certaine manière, les abords de l’église constituent
un espace public assez conséquent et articulé
autour d’un édifice majeur, ce qui lui donne un statut
fort et symbolique dans le paysage du village. Mais
l’accessibilité difficile, le terrain à flanc de coteau peu
pratique, ont sûrement interdit toute exploitation à
cette fin, de cette emprise.
Il faut ajouter également au débouché de la rue de
l’Oise, l’évasement de l’accotement formant là une
sorte de place engazonnée où trône un beau cerisier
et fermée au sud par une jolie fermette à cour, qui
marque ici un point d’articulation entre l’extrémité Est
du village et le noyau central.
Aux Raques, on retrouve une composition très simple
de tilleuls plantés sur un triangle enherbé, qui marque
le lieu-dit de façon qualitative, mais il s’agit là d’un
espace privé ouvert.
Au Joncquoy, des tilleuls plus âgés accompagnent
avec plus de prégnance, le calvaire de pierre. Ils soulignent
parfaitement cet ensemble urbain aux bâtis
remarquables, et la transition entre le Mont Catillon
et le val du Rouanne.

Mairie
Eglise
La grande-rue, principal espace public communal
Quatre « moments » caractérisent le paysage de la grande rue:
-à l’Ouest, la mairie occupe une position dominante, installée sur le sommet
de l’itinéraire emprunté par cette voie. Le petit parking qui lui fait
face affirme très sommairement l’existence de cet édifice communal
ainsi que le seuil urbain et topographique. Le trottoir n’existe pas dans
cette séquence ; il s’agit de l’accotement enherbé qui se prolonge jusqu’à
la séquence suivante.
-l’ancienne mairie-école constitue à proprement parler l’amorce de la
seconde séquence qui s’étage sur le coteau du Mont Catillon, jusqu’au
carrefour du calvaire. La rue est ici en forte pente, la transition avec l’espace
privé se traduit par une alternance de murs de clôture et de bâtiments.
Le trottoir bien que très étroit tient chacune des deux rives.
-du carrefour à la cavée du Chapitre, la rue retrouve un profil plus plan
et le tissu bâti change quelque peu ; il se densifie, les limites avec l’espace
privé sont davantage matérialisées par le bâti, les longueurs de
murs de clôture étant plus courtes. Le trottoir conserve son gabarit et sa
minéralité.
-la dernière séquence de la grande rue montre un paysage urbain qui diffère
des séquences précédentes par le changement de nature du bâti,
plus lâche et moins au contact de la rue. L’espace public perd son allure
de corridor, ménageant davantage de perméabilité visuelle vers les jardins
et laissant percevoir des cadrages sur le grand paysage de la plaine.
Le trottoir abandonne parfois son bordurage, puis s’engazonne, annonçant
par anticipation, la fin proche de l’urbanisation.
Espace public viaire
Espace public non viaire
Espace privé ouvert sur l’espace public
Placette des Tilleuls , carrefour de la route de Roberval
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 26
N
0 100m
N
0 100m

La mairie est le premier bâtiment que l’on découvre, en même
temps que l’église, lorsque l’on bascule vers le village. Les grands
arbres qui l’accompagnent ponctuent ce seuil et enjolivent cette
situation.
Dans la section Est du village, le paysage est davantage marqué
par les pignons des maisons. Les trottoirs, très étroits obligent
souvent le piéton à marcher sur la voie.
Face à la mairie, l’accotement a été aménagé sobrement pour
permettre le stationnement. Heureusement, le revêtement en
stabilisé permet d’affirmer cet espace comme un élement appartenant
au trottoir et non à la voirie.
Parfois, le trottoir s’élargit formant une sorte de cour semiouverte
donnant accés à plusieurs parcelles.
Dans la partie dense, à l’Ouest du village, le paysage urbain est
typique de ceux de la région. Maisons appuyées sur la rue, murs
de clôture en pierre, rue étroite, façonnent un continuum bâti
presque étanche au regard. Le village est ainsi appréhendé
comme un tout. Notons dans ce sens de vue, la forte présence
du paysage du coteau boisé, qui participe fortement à la scénographie
urbaine.
La rupture entre le vieux village et les extensions pavillonnaires
est particulièrement franche en rive nord de la rue. Le continuum
est rompu, et les limites se végétalisent, le bâti prend ses distances
avec la rue. Les trottoirs perdent leur homogénéité.
Le point d’articulation topographique entre le village en pied de
butte et le village en pied de coteau est marqué par le carrefour
de la route de Roberval. Là, depuis fort longtemps a été aménagé
une petite composition arborée accompagnant un calvaire et la
croisée des chemins. Dans ce sens de lecture, le relief intervient
également dans le paysage urbain, la butte coiffant littéralement
le village.
La typologie pavillonnaire désorganise le paysage de la rue mais
offre en contre partie, (ce que le reste du vieux village ne permet
pas ou plus ) une vue lointaine vers la plaine de l’Oise, rendue
possible depuis l’abattage des peupliers en arrière plan.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 27

La fermette en briques constitue un bornage élégant entre le
village dense et le village diffus.
Le Chemin de Paradis offre vers l’est un horizon très végétal qui
referme le noyau villageois.
Le coteau végétal vient mourir jusqu’au bord de la rue, ménageant ainsi, une relation particulière avec le village. Le dégagement enherbé qui a été conservé met en scène le joli corps
de ferme et installe dans cette partie du village, une ambiance champêtre qui marque ce seuil urbain. Une composition paysagère à protéger !
La béance du front urbain laisse, face à la route de l’Oise, le coteau pénétrer dans le paysage villageois, monumentalisant cette pièce de
relief et mettant en valeur la fermette et sa place enherbée.
L’ancien restaurant “au rendez-vous des pêcheurs” tient encore l’angle du carrefour
et suffit à affirmer l’urbanité de cette séquence au tissu bâti plutôt épars. Il est un
élément constitutif de ce seuil, dialoguant avec l’espace enherbé et le corps de
ferme, et renvoyant le regard vers le coteau.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 28

Les abords de l’église ont finalement assez peu changé en l’espace d’un siècle. L’espace a conservé son caractère “rural” et le rapport au grand paysage a été somme toute assez peu pertubé. Le bouquet
d’arbres devant le porche a été remplacé en conservant le principe d’implantation de l’époque.
Aucun aménagement “lourd” n’est venu artificialiser l’accés à l’édifice, lui assignant un environnement en accord total avec lui. La sobriété du sol en gazon ou
en grave permet au monument de s’exprimer pleinement dans son espace.
Le point de vue offert depuis la croupe du Mont Catillon permet d’apprécier toute l’amplitude
du coteau qui domine le village. La perception de l’église en est du coup comme magnifiée
et un dialogue entre topographie et monument semble s’établir.
Le mur de soutènement qui
héberge un escalier de calcaire
patiné est un monument en soi,
tant-il fait corps avec la topographie
et l’édifice religieux.
L’espace entretient des rapports privilégiés avec le Mont Catillon, formant presque qu’un seul et même ensemble.
Autour de l’église, un espace “suspendu” entre
Mont Catillon et cuesta boisée
L’extrême simplicité de cet espace lui confère avant
tout une qualité indéniable. Aucun aménagement
ostentatoire ou trop fonctionnel n’est venu perturber
la quiétude du lieu. Ici, la pelouse unifie le sol, du
cimetière jusqu’aux rives boisées du Mont Catillon.
Les marronniers plantés devant le porche semblent
prolonger l’édifice.
Le maintien du vieux cimetière est un atout pour ce
lieu; il lui garantit une certaine authenticité et une
cohérence cultuelle. Naguère, les corps ont été enterrés
dans la terre sacrée qui entouraient directement
chaque église. Avec l’extension des cimetières et les
normes sanitaires obligeant à reporter “hors les murs”
les sépultures, la plupart des cimetières ont du abandonner
leur église et leurs terres “sacrées”. Il y a donc
à Rhuis une singularité, dans la persistence des tombes
anciennes et récentes dans l’environnement proche
de l’église, qu’il convient de souligner ici.
Enfin, cette vaste parcelle communale permet de jouir
d’un point de vue remarquable sur le paysage du
coteau, ce qui rajoute au lieu religieux une dimension
sensible toute particulière.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 29

Le chemin, à son point de démarrage, côté village : La séquence est tenue par un beau linéaire de murs à hauteur d’homme, percés
parfois de poterne.
Puis, les rives perdent de leur homogénéité, des limites végétales apparaissent, les murs s’abaissent, laissant le regard découvrir l’intérieur des jardins, mais leur état se déteriorent et l’enfrichement gagne.
On découvre alors un terrain de tennis mangé par la mousse et un mur de frappe ruiné, envahi par les brousailles. Le chemin est
devenu presque impénétrable.
Le chemin de la Chaussée, une venelle
charmante en voie d’enfrichement.
La qualité de ce chemin tient principalement dans les
ouvrages maçonnés qui le délimitent. D’abord d’une
hauteur d’homme, dans sa partie haute, ces murs
deviennent soudain murets, laissant passer la vue
vers les jardins. Mais progressivement, ces structures
se paupérisent, par endroits s’effondrent, accompagnant
l’ensauvagement du chemin, qui faute d’usage,
est gagné par la ronce.
Autrefois, ce chemin permettait d’accéder à l’eau du
fossé des Aiguillons, sans doute franchi par une
chaussée. Aujourd’hui, le chemin est devenu un culde-sac
; la pâture que l’itinéraire traversait, est en
voie d’abandon, de même que le terrain de tennis qui
fut installé sur les derniers mètres du coteau avant les
terres plus humides de la plaine.
Un dernier mur, haut et dévoré par le lierre, termine l’accompagnement de cet itinéraire qui débouche sur une ancienne pâture à chevaux
(abri et abreuvoir en témoignent ! ), encerclée par de gigantesques peupliers. Au loin, la ligne de platanes de la RD 123 émergent,
filtrant les entrepôts de la rive droite de l’Oise.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 30

Le chemin dans sa partie villageoise à un
peu perdu de son charme, avec ce revêtement
“routier” qui s’étend d’une limite à
l’autre. Dommage également que le traitement
de la clôture de droite ne soit pas
en accord avec celle de gauche.
La cavée retrouve de son intérêt à l’orée de la lisière boisée du coteau. Le champs visuel s’ouvre vers le coteau montrant quelques vieux arbres fruitiers prolongeant les jardins.
Le bâti très proche de la route canalise
la vue dans un cadrage serré laissant la
part belle à l’expression du coteau.
La Cavée du Chapitre, un itinéraire
banalisé
Dans sa section villageoise, la cavée du Chapitre n’a
pas la majesté de son itinéraire forestier.
L’urbanisation de quelques parcelles en deuxième
rideau du front bâti de la grande rue, en lisière de boisement
du coteau, a transformé ce vieux chemin en
voie goudronnée, lui assignant au premier abord, un
statut de route privée. Son principal interêt dans cette
partie villageoise réside toutefois dans la courte
séquence entre les jardins et la lisière boisée, qui permet
de profiter d’un point de vue sur le vieux verger.
La Route de Roberval, une transition
“brutale” entre village et campagne
Cette voie a conservé sa physionomie de route jusqu’à
sa rencontre avec la grande rue. Même avec ces trottoirs,
l’ambiance est ici marquée par un rapport fort
avec le paysage du coteau. La ferme seigneuriale
marque en effet une délimitation nette et brutale
entre le domaine villageois et le domaine agricole. Le
front bâti très proche de la route opère un cadrage
serré qui met en scène la topographie du coteau et les
boisements qui le couvrent.
Le tissu pavillonnaire qui lui succède contribue à exacerber
cette transition. La rue devient très vite une
route de « rase campagne ».
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 31

Nature des Limites :
Espace viaire public/ Espace construit
Limite végétale opaque
Limite minérale, continue et bâti
Limite mixte discontinue
végétale/minérale
Permeabilité visuelle,
appréhension d’un paysage lointain
Interpénétration entre le
paysage villageois et le paysage du coteau
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 32
N
0 100m
N
0 100m

A la croisée des chemins, le calvaire flanqué de ces tilleuls donne au hameau du Joncquoy, un cachet indéniable. Cette composition accompagne
à merveille les constructions. Il régne ici une véritable symbiose entre espace bâti et espace public.
Le moulin au début du XXème siècle. Un paysage urbain qui a relativemement peu
changé.
Le large accotement poursuit l’espace de la placette plantée et installe un seuil confortable,
mettant en valeur les constructions.
Le rue s’inscrit dans une demi-cavée accentuant le caractère confidentiel du hameau. Le bâti occupe des situations très variables, tantôt en alignement sur la rue paralèlement
aux courbes de niveaux (comme ici), tantôt plus en retrait et perpendiculairement à la
pente (comme les moulin).
Chemin de Catillon, au hameau de
Joncquoy : Une composition sobre et
remarquable
Cette voie a conservé son gabarit de chemin, ce qui a
permis de préserver une adéquation d’échelle avec le
hameau du Joncquoy et concoure à affirmer son
ambiance paisible et son statut résidentiel. Au bénéfice
d’un élargissement de l’accotement au niveau du
moulin, une placette plantée a été aménagée, sans
doute pour accueillir à l’origine, le calvaire, bornant ce
lieu et le carrefour routier. La composition, d’une
extrême sobriété, ajoute de la noblesse à ce cadre
bâti déjà remarquable. Les trottoirs enherbés agissent
comme des médiateurs avec le coteau boisé du mont
Catillon et la plaine cultivée en contre-bas.
La qualité de l’espace public tient également beaucoup dans les murs de clôture et les
rives enherbées qui finissent par se confondre avec les champs cultivés de la plaine.
La pente du coteau entaillée pour tracer le chemin a obligé en face de la placette du calvaire,
la réalisation d’un ouvrage maçonné qui participe au paysage du hameau.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 33

Les Raques forment un ensemble cohérent, bien servi par des espaces ouverts d’accompagnement qui valorisent le bâti. La relation visuelle au Mont Catillon est ici très expressive
et participe à la qualité du hameau.
Le Rouanne se donne à voir dans une séquence courte mais suffisante pour enjoliver la scène. Ce moment prend également tout son sens dans le rapport orchestré avec le paysage
de la plaine qui se découvre depuis cet emplacement.
La placette engazonnée et ses tilleuls servent bien la composition urbaine du hameau. Ils agissent comme un
bornage efficace vers le village de Rhuis et invitent également à s’engager dans l’intériorité du vallon du Rouanne.
Les espaces résiduels issus du passage de la RD 123 ont été
plantés sans réelle cohérence et l’emprise viaire de l’ancienne
voie est restée en état, conférant au lieu, un caractère routier
inutile.
Les Raques, une compositon urbaine de qualité, des
espaces ouverts généreux et marquée par l’eau
Malgré sa dimension restreinte, ce petit hameau profite d’emprises
conséquentes, majoritairement privées mais ouvertes sur le domaine
public.
-la placette engazonnée plantée de tilleuls, qui se donne à lire comme
une véritable de place publique
-une longue bande de terre ponctuée de quelques arbres, résidu compris
entre la vieille route de la vallée et le RD123 et qui crée une sorte d’antichambre
entre la grande route et le hameau.
Mais l’atout des Raques réside avant tout dans la présence du Rouanne
qui traverse cette langue de terre. Elle constitue sans doute la seule
séquence où le cours d’eau est perceptible en tant que tel. Les deux
vieux noyers qui l’accompagnent sur ce court itinéraire restituent une
composition d’ensemble qui n’a pas été totalement valorisée au fil du
temps.
Le vocabulaire de l’eau est aussi évoqué ici plus qu’ailleurs. Le pont, son
garde-corps, le caniveau en pavés sont autant de petits témoignages qui
contribuent à affirmer l’eau comme le trait de caractère de ce hameau,
dont la position particulière fait aussi office de seuil urbain et de transition
entre la plaine de l’Oise et de val du Rouanne.
Caniveaux en pavés, garde-corps au-dessus du Rouanne enrichissent ici l’espace public
et déclinent le vocabulaire lié à l’eau.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 34

N
0 100m
N
0 100m
Nature des Limites :
Espace viaire public/ Espace construit
Limite végétale opaque
Limite minérale continue et bâti
Limite mixte discontinue
végétale/minérale
Limite végétale semi-opaque
en cours de formation
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 35

Combinaison des aires visuelles perçues depuis les entités urbanisées.
ETAT DU PATRIMOINE VISUEL DEPUIS LES ENTITÉS URBANISÉES
N
0 100m 250m 500m
Des assiettes visuelles souvent limitées, régulièrement
marquées par les évènements topographiques
Malgré une position en surplomb sur la vallée, le village de Rhuis ne
bénéficie plus des ouvertures visuelles qui existaient sans aucun doute
naguère, notamment en direction du Nord. La progression de la végétation
arborée a, en effet, considérablement restreint les possibilités de
relations avec des lointains. L'horizon au nord trouve le plus souvent
comme toile de fond, les rideaux de peupliers, et au sud, le relief referme
le périmètre visuel.
Ainsi, les assiettes visuelles se limitent donc à des cadrages très ponctuels
comme les rebords de la cuesta ou le Mont Catillon. Seule, la route
de l'Oise ménage encore une perception très canalisée vers la vallée,
mais l'entité en tant que telle n'est absolument appréhendable.
Le hameau du Joncquoy se trouve dans les mêmes dispositions que
Rhuis, avec des relations au lointain rendues impossibles par la végétation
et le relief alors que sa position à flanc de coteau offre une position
favorable à davantage d'interfaces visuelles.
Le petit hameau de Bacouël a su, par contre, conserver ses relations au
grand paysage du vallon, qu'il est le seul à entretenir, de tous les noyaux
urbanisés de la commune. Cette situation l'expose du même coup fortement
à la vue.
Les Raques, les Osiers et le moulin de la Plaine sont eux davantage
ouverts aux paysages de la plaine alluviale, les points de vue offerts
depuis les Raques étant directement liés à l'évolution de la parcelle de
peupliers qui occupe le flanc de coteau.
Le patrimoine visuel urbain est donc somme toute très limité, pour
l'heure mais peut à tout moment se modifier en fonction de l'évolution
de la ceinture arborée qui enferme les noyaux urbanisés.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 36

Cartes des perceptions visuelles depuis chaque entité urbanisée (détail)
Elargissement ponctuel de l’aire visuelle
Illustration et localisation de l’aire visuelle
N
0 100m 250m 500m
Aire visuelle du moulin de la Plaine Aire visuelle du hameau des Raques
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 37
N
0 100m 250m 500m

Elargissement ponctuel de l’aire visuelle
Illustration et localisation de l’aire visuelle
N
0 100m 250m 500m
Aire visuelle depuis Bacouël
Aire visuelle depuis le centre du village, vers la vallée au Nord et vers le coteau au Sud
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 38
N
0 100m 250m 500m

10
10
14
14
11
11
12
12
1
1
2
2
3
3
13
13
7
7
8
7
8
6
15
6
15
0 50 m
N
100m
0 50 m
N
100m
Points de vue remarquables depuis l’espace public
à Rhuis
Vue sur le Mont Catillon
Point de vue remarquable depuis l’espace public,
sur un paysage non-urbanisé
“ Vallée de l’Oise”
Point de vue remarquable depuis l’espace public
sur un paysage non-urbanisé
“Cuesta boisée”
Point de vue remarquable depuis l’espace public
sur un paysage urbain comprenant un élément de
topographie emblématique
Perméabilité visuelle en voie
d’opacification
Position de l’observateur
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 39

N
0 50 m 100m
4 9
4
5
16
N
0 50 m 100m
Points de vue remarquables à partir
des différents hameaux
Vue sur le Mont Catillon
Point de vue remarquable depuis
l’espace public, sur un paysage nonurbanisé
“ Vallée de l’Oise”
Point de vue remarquable depuis
l’espace public sur un paysage nonurbanisé
“Val du Rouanne”
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 40
5
9
16

Points de vue vers le Mont Catillon
Rhuis, grande rue. Rhuis, grande rue. Rhuis, cavée du Chapitre.
Les Raques. Joncquoy.
Points de vue vers la vallée de l’Oise
1 2 3
4 5
6 7 8
Rhuis, route de l’OIse.. Rhuis, grande rue. Rhuis, grande rue. Rhuis, grande rue vers les Raques.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 41
9

Points de vue vers la cuesta boisée
Rhuis, grande rue.
Rhuis, cimetière
Points de vue vers la cuesta boisée et le vallon du Rouanne
Joncquoy.
10 11 12
Rhuis, grande rue. Rhuis, route de Roberval
14
Rhuis, chemin de Paradis
Rhuis, cavée du Chapitre..
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 42
16
13
15

0 50 m
N
100m
Les Raques dans leur confrontation avec la butte.
Les Raques comme articulation entre coteau et plaine et sentinelle de la confluence des vallées.
Limite construite
structurante
Opacité végétale stable
Evolution de l’opacité
végétale
Espace ouvert stable
Espace ouvert provisoire
en voie de fermeture
Extension du champ
visuel / point de vue
PERCEPTION ET MORPHOLOGIE DES SEUILS URBAINS
Ponctuation végétale
marquante
Bâtiment marquant
exposé à la vue
Rouanne, événement
insolite
A l’Ouest, un seuil décalé
Le hameau des Raques constitue une sorte de seuil décalé annonçant le
village de Rhuis. Le dégagement récent de la parcelle de peupliers a permis
de restaurer ici, la lecture du relief qui caractérise ce seuil urbain.
On comprend bien l'amplitude du coteau et la dimension de la butte qui
domine la plaine. C'est sans aucun doute une façon de pénétrer dans le
village de Rhuis très pittoresque. Dans le sens de la sortie, ce dégagement
de la parcelle offre un point de vue sur la plaine appréciable qui
rétablit du même coup, un enchaînement entre deux paysages.
Une fois franchie la courbe et contournée la butte, le village se donne à
voir en surplomb, dans une disposition très expressive, l'église s'affichant
au premier plan comme une sentinelle de pierre, se détachant du
fond sombre et vertical du coteau. Le paysage urbain montré est celui de
maisons anciennes, accrochées à la pente et réunies par un langage
architectural homogène.
Les Raques comme une invitation à quitter la route pour s’engoufrer
dans l’intérieur du coteau.
La bascule vers Rhuis.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 43

N
0 50 m 100m
Limite construite structurante
Opacité végétale stable
Evolution de l’opacité végétale
Espace ouvert stable
Extension du champs visuel /
point de vue
Ponctuation végétale marquante
Bâtiment marquant, exposé à la vue
Là aussi, l’appréhension du seuil urbain dépend de l’évolution de la parcelle plantée de peupliers. Pour l’heure, la silhouette villageoise est perceptible depuis la RD 123, offrant plutôt
une physionomie de hameau épars.
A l’Est, un seuil confidentiel, une silhouette urbaine
absente et dépendante des peupleraies
On l'a déjà mentionné, malgré une situation à flanc de coteau, le village
de Rhuis reste très peu visible de loin comme de près, en raison de la
ceinture végétale qui l'enveloppe. Aucune silhouette ne s'affiche donc
dans le grand paysage. L'entité urbaine ne se donne à voir que partiellement
et soudainement, au gré de l'évolution des parcelles plantées de
peupliers.
Depuis le dégagement récent de la parcelle de peupliers (aussitôt replantée),
est devenue perceptible, une séquence très restreinte, formée de
maisons récentes, isolées les unes des autres, composant un seuil
“contemporain” dominé par la typologie pavillonnaire. C'est là l'unique
prise visuelle vers le village depuis la RD123 et le fait qu'elle soit dominée
par cette typologie est peut-être dommageable, tant les qualités du
bâti ancien ont été mises en évidence dans le volet consacré au patrimoine
architectural.
L'entrée même dans le village est là aussi un peu particulière. La route
de l'Oise oriente le regard vers le coteau boisé et il faut faire un virage
à 45° pour s'engager dans la rue principale et découvrir le village proprement
dit.
La qualité majeure de ce seuil tient avant tout dans la pérennisation de l’interpénétration
visuelle et physique du coteau.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 44

Mont
N
0 50 m 100m
Limite construite structurante
Opacité végétale stable
Evolution de l’opacité végétale
Opacité liée à un élément du relief
Espace ouvert provisoire stable
Extension du champs visuel /
point de vue
Ponctuation végétale marquante
Bâtiment marquant, exposé à la vue
Repère construit
Repère géographique
R e b o r d d e C u e s t a B o i s é
Depuis le Sud, un seuil plus ouvert mais une silhouette
urbaine “désarticulée” et dominée
Depuis le point haut offert par col, le village propose sa silhouette la plus
dégagée, mise en valeur par le relief dessiné par l'intervalle entre le
coteau et la butte; on la découvre depuis un point haut, au creux d'un
thalweg ce qui la théâtralise. Toutefois, cette silhouette villageoise n'est
pas à la hauteur de la qualité du site. Elle montre en effet un faubourg
peu compact et hétérogène, mêlant maisons isolées et hangars agricoles,
dans un front décalé et étagé sur la pente du coteau. L'appréhension
d'un village n'est pas totalement évidente à première vue. Seule la descente
de la route de Roberval permet de faire apparaître progressivement
le vieux village ponctué par le clocher de pierre de l'église, la placette
plantée de tilleuls hébergeant le calvaire, constituant un aboutissement
scénographié indiquant d'une certaine manière, l'arrivée au cœur
de l'entité bâtie.
La rupture typologique est brutale une fois quitté le corridor bâti du vieux village; mais la qualité du paysage suffit à “digérer” ce contraste.
Route de Roberval, les extensions pavillonnaires ont étoffé la silhouette villageoise et génèrent une interpénétration entre l’espace construit et l’espace non construit. Les jardins et les cultures façonnent un
fondu-enchaîné qui rend moins nette la lecture d’un seuil.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 45

N
0 50 m 100m
Filtre végétal opacifiant la silhouette du Joncquoy.
Limite construite structurante
Opacité végétale stable
Espace ouvert stable
Extension du champs visuel /
point de vue
Ponctuation végétale marquante
Bâtiment marquant, exposé à la vue
Rouanne, événement insolite
Le hameau du Joncquoy se donne à voir depuis le bas de la pente du Mont Catillon; les
murs de clôture jouent un rôle omni présent dans la composition du seuil, au même titre
que le bouquet de tilleuls.
Au Joncquoy, une belle silhouette dominée par le Mont
Catillon.
Seule la silhouette Ouest s’offre au regard depuis les environs, et propose
une belle vue sur les bâtisses anciennes du Moulin, et les vieux
murs qui les renferment. La filiation au paysage de la butte est également
présente dans cette scène, ce qui lui confère une qualité indéniable
et un rôle important dans la compréhension des caractères paysagers
de la commune.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 46

N
0 50 m 100m
Bacouël depuis le Sud expose une silhouette “atomisée” en raison des deux pavillons qui le dominent. Le Mont Catillon, par sa présence
tamise quelque peu cet impact et agit avant tout comme un élément fédérateur de cette organisation urbanisée.
Les deux pavillons au premier plan ont perturbé l'équilibre du site de col et affaibli la force paysagère du hameau de Bacouël, ouvert
sur le grand vallon du Rouanne.
Opacité végétale stable
Espace ouvert stable
Extension du champs visuel /
point de vue
Ponctuation végétale marquante
Bâtiment marquant, exposé à la vue
Rouanne, événement insolite
A Bacouël, une silhouette compacte et homogène, bien
campée dans son site de replat
C'est là l'entité urbanisée la plus exposée au regard, que l'on vienne de
Roberval ou de Rhuis, et ce, en raison de sa position “ostentatoire” à
flanc de coteau ouvert.
Malgré la dimension très limitée de ce noyau bâti exploitant au mieux un
léger replat de la pente, une véritable silhouette est composée, montrant
un ensemble homogène et plutôt bien installé dans le site du vallon du
Rouanne, abrité sous la butte. Dommage que les deux pavillons qui le
dominent viennent en fragiliser la qualité et parasiter quelque peu, le
dialogue avec le Mont Catillon qui est ici très expressif.
Depuis le chemin de Rhuis à Crépy, la silhouette est plus équilibrée et paraît mieux ancrée dans le paysage.
En hiver, l’impact de leurs haies de thuyas est particulièrement marqué dans ce panorama urbain et paysager digne d’intérêt.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 47

N
0 50 m 100m
Une silhouette fortement banalisée par cette clôture qui enferme le cours du Rouanne et par les pylônes qui habitent le second plan.
Limite construite structurante
Opacité végétale stable
Evolution de l’opacité végétale
Espace ouvert stable
Espace ouvert provisoire
en voie de fermeture
Extension du champs visuel /
point de vue
Ponctuation végétale marquante
Bâtiment marquant, exposé à la vue
Rouanne événement insolite
Le moulin de la Plaine, une silhouette “insulaire” et
dégradée
Cette grande bâtisse reste à ce jour le seul élément construit de la
plaine, dans cette portion de territoire encore agricole, comprise entre
l’ouvrage de l‘A1 et le viaduc du TGV ; outre sa valeur patrimoniale, cette
position unique lui assigne une position presque monumentale, que l’itinéraire
de la RD 123 permet d’appréhender de manière très claire.
Il est dommage que la pose récente d’une clôture en treillis soudé ait
malmené ses premiers plans d’approche et confisqué le Rouanne.
A l’arrière, l’aire de stationnement où sont entreposés de gros véhicules
et les réaménagements du corps bâtis finissent de déprécier la silhouette
de cet ensemble.
Des réaménagements de la façade arrière peu en accord avec l’identité du bâtiment altèrent
sérieusement la qualité de la silhouette.
De même que le stockage de grands véhicules, aussi massifs que des constructions, qui
pénalisent plus fortement le moulin dans son grand paysage.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 48

À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 49

C H A P I T R E
H A P I T R E 3
A N A L Y S E D U B A T I E T D E S E S
E V O L U T I O N S
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 50

Permanences bâties par comparaison avec les cartes de 1711, 1724 1821 et le cadastre actuel
P E R M A N E N C E S D U B Â T I A N C I E N
Comparaison entre le bâti visible sur les cartes de 1711, 1724 1821 et le
bâti actuel
La carte de la Capitainerie d’Halatte de 1711 est un document relativement
schématique mais qui permet de comprendre l’organisation du village.
On y remarque un clos encore perceptible aujourd’hui en rive nord
de la rue principale, la ferme seigneuriale et l’église suivie à l’ouest de
constructions aujourd’hui disparues. Bacouël est peu construit alors que
Joncquoy semble relativement dense. Le moulin de la plaine est déjà
visible.
La carte des Trois Forêts de 1724 donne une lecture à quelques années
près du même territoire, avec plusieurs différences liées sans doute à
des modifications mais aussi à une schématisation de la représentation
comme pour la carte de 1711. Nous avons choisi de noter en gris les
implantations figurant sur ces deux cartes et aujourd’hui disparues.
La carte de la campagne de 1821 propose une représentation nettement
plus fine du bâti. Elle permet donc de détecter des constructions ou parties
de constructions déjà implantées à cette époque et toujours lisibles
aujourd’hui. Ces constructions ont souvent été remaniées. Elles figurent
en violet sur la carte et sont relativement nombreuses.
En blanc cerné de noir figurent les implantations bâties actuelles et dont
on ne trouve pas de trace dans les documents pré-cités.
• En résumé : Des permanences évidentes
Les permanences, notées en violet, sont donc nombreuses (presque la
moitié des implantations bâties actuelles) et témoignent d’une grande
stabilité des implantations bâties pour Rhuis comme pour les hameaux.
Même si un important bâtiment à l’est du village et un autre à Joncquoy
ont visiblement disparu, l’essentiel des constructions et des structures
urbaines était déjà visible notamment sur la carte de 1821
Implantations bâties visibles
en 1711 et 1724
Implantations bâties visibles
en 1821
Bâti déjà présent en 1821
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 51
Bâti actuel

Principales époques d’édification du bâti
P R I N C I P A L E S É P O Q U E S D E C O N S T R U C T I O N
Une forte dominante du bâti pré-industriel
Les cartes de 1711, 1724 et 1821, analysées précédemment, montrent
une grande permanence des implantations bâties de la période préindustrielle
(avant 1850-1880, époque du développement du chemin de
fer qui amène, pour les constructions, de nouveaux matériaux et de nouveaux
styles).
La carte d’Etat Major de 1914 ne permet pas une estimation fine des
implantations bâties mais permet de repérer certaines évolutions comme
par exemple l’implantation d’un nouveau bâtiment (qui fut un restaurant)
à l’angle de la route de l’Oise et de la vallée (côté nord). Le petit
temple du Mont Catillon est également noté : il s’agit d’une gloriette dans
l’esprit des jardins romantiques de l’époque. On notera également dans
la rue principale une construction qui a sans doute été remaniée à cette
période, avec ses deux niveaux et sa façade en brique. Cependant, les
évolutions sont faibles au 19ème siècle et il s’agit plus de remaniement,
d’extensions ou de modification d’implantations bâties plus anciennes.
La fin du 20ème siècle (comparaison entre les cartes IGN de 1946, 1979,
2001 et le cadastre de 2007) voit apparaître plusieurs pavillons, implantés
soit dans des dents creuses comme dans le centre du village ou en
continuité immédiate (par exemple rue de l’Oise), mais aussi plus en
recul comme cette série de pavillons en arrière du hangar agricole attenant
à l’ancienne ferme seigneuriale ou bien encore des pavillons épars
sur le coteau en rive sud du village. En direction de Bacouël, on rencontre
ce type de constructions en situation de “mitage” même si un d’entre
eux s’est récemment implanté en continuité du hameau. Ces implantations
ponctuelles de nouvelles constructions continuent à un rythme
très lent.
• En résumé : Des évolutions récentes
La majorité des nouvelles implantations bâties sont apparues au 20 ème
siècle et notamment au cours des deux dernières décennies.
Implantations bâties
période pré-industrielle
(avant 1850 env.)
Implantations bâties
période industrielle
(entre 1850 et 1945 env.)
Implantations bâties
période contemporaine
(depuis 1945 env.)
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis / Phase 2 - 2009 52

Principaux usages et destination des constructions
U S A G E S E T D E S T I N A T I O N D U B Â T I A C T U E L
Principaux usages, destinations et typologies des constructions
Les constructions présentes sur la commune répondent à plusieurs
usages. Ces usages entretiennent un lien étroit avec la typologie des
constructions :
- des maisons villageoises anciennes, destinées à l’habitation généralement
accompagnées d’annexes ou dépendances qui témoignent initialement
d’usages agricoles. La plupart de ces anciennes granges ont
été aujourd’hui reconverties pour l’habitation. Cependant, certaines
conservent des fonctions d’annexes (garage, hangar…) sans forcément
être liées à un usage agricole,
- des maisons édifiées à la période industrielle et dont certaines présentent
des éléments rappelant les maisons de la villégiature (les villas
du début du 20ème siècle),
- des pavillons récents à usages d’habitation, généralement construits
sur des modèles standards, et présentant un rez-de-chaussée surmonté
de combles aménagés,
- des constructions à vocation agricole (ancienne ferme seigneuriale),
mais aussi les moulins qui constituent des entités à part.
Maisons d’habitation et annexes
(période pré-industrielle)
Maisons d’habitation et annexes
(période industrielle)
Pavillons
(période contemporaine)
Ensemble bâtis agricoles
(avant 1945 env.)
Bâtiments agricoles
(après 1945 env.)
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis / Phase 2 - 2009 53

Les maisons villageoises anciennes Les maisons édifiées à la période industrielle
Maisons de l’époque pré-industrielle implantées le long de
la grande rue.
Maison dans la grande rue dont l’implantation est déjà visible
en 1711.
Au premier plan, ancienne grange de l’époque pré-industrielle
transformée en habitation.
Bâti ancien le long du chemin de Catillon.
Maisons édifiées au début du 20 ème siècle chemin de
Paradis. Elles eurent un usage commercial de restaurant.
Le traitement en bois de l’escalier est typique des constructions
du début du 20 ème siècle citant l’architecture balnéaire.
Maison début du 20 ème siècle à Bacouël. Maison reconstruite au début du 20 ème siècle sur une
implantation ancienne dans la grande rue.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis / Phase 2 - 2009 54

Les constructions à vocation agricole ou les moulins
Entrée de la ferme seigneuriale. Le Moulin de Joncquoy.
Hangar agricole récent. Hangar agricole construit avant 1969.
Les pavillons récents
Maisons récentes édifiées route de l’Oise. Maison récente construite à l’angle de la grande rue.
Maisons récentes proche de Bacouël. Pavillons récents construits en arrière de la ferme
seigneuriale.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis / Phase 2 - 2009 55

Hauteur (en nombre de niveaux) des constructions
L E S H A U T E U R S D U B Â T I
Hauteur et nombre de niveau : des éléments variants
L’ensemble des constructions ne présente pas de hauteurs supérieures à
R+1+C.
Elles sont en grande majorité d’une hauteur de R+C. Les combles sont
soit aménagés, soit aménageables. Les constructions d’un seul niveau R
sont moins courantes.
Mais, si le nombre de niveau est assez homogène, les gabarits peuvent
être variés :
- les différentes constructions anciennes, aujourd’hui à usage d’habitation,
présentent en effet et en raison de leurs origines, des gabarits
relativement différents. Celles qui étaient initialement des dépendances,
et présentent comme nombre de niveau R+ Combles, sont
souvent de hauteur similaire à des constructions R+1 ou
R+1+Combles destinées à l’habitation dès l’origine,
- les constructions récentes sont essentiellement R+C mais peuvent
être moins hautes qu’une construction ancienne présentant le même
nombre de niveaux,
- certaines constructions à un niveau R peuvent être assez hautes
comme dans le cas des hangars agricoles.
R (re z-de-chaussée)+1(étage) +C (combles)
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis / Phase 2 - 2009 56
R+1
R+C
R

Constructions en R Constructions en R+C
Maison à 1 seul niveau à Bacouël. La mairie est un pavillon en rez-de-chaussée. Maisons édifiées au début du 20 ème à deux niveaux (rez-dechaussée
et un étage).
Constructions en R+1
Construction ancienne en R+1. Les combles pourraient
éventuellement être aménagés.
Dans cette maison actuellement en R+1, on pourrait encore
aménager la surface des combles.
Constructions en R+1+C
Exemple de pavillon également en R+C.
Maisons ancienne en R+1+C. Ici, les combles sont éclairés par des vasistas.
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis / Phase 2 - 2009 57

Occupation historique des parcelles bâties (d’après la carte de 1821)
O C C U P A T I O N H I S T O R I Q U E D E S P A R C E L L E S
Les permanences probables du tracé parcellaire
La finesse de représentation de la carte de la campagne de 1821 permet
d’interpréter les différentes parcelles bâties à l’époque : occupation par
le bâti, occupation des parcelles attenantes.
Elle permet de mieux comprendre les lignes de permanence du tracé
parcellaire comme les clos par exemple.
Parcelles occupées par du bâti visibles en 1821
Parcelles occupées par des jardins visibles en 1821
Parcelles occupées par des vergers visibles en 1821
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis / Phase 2 - 2009 58

Occupation historique des parcelles bâties (d’après la carte de 1821)
E V O L U T I O N S D U T I S S U S B Â T I
Des parcelles colonisées peu à peu
La colonisation du tissu agricole s’est faite progressivement et très
lentement. C’est le dernier quart du 20 ème siècle qui a vu apparaître de
nouvelles parcelles bâties en continuité ou à l’écart des implantations
traditionnelles. En rose, elles sont bien visibles sur la carte.
Parcelles bâties (occupation ancienne avant 1945 env.)
Parcelles bâties (occupation récente après 1945 env.)
Parcelles occupées par un bâti d’exception
Parcelles accueillant un bâti agricole
Parcelles non bâties
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Occupation actuelle des parcelles
L E S D I F F É R E N T S T Y P E S D E T I S S U ( B Â T I E T N O N - B Â T I )
Forme et statut des parcelles
Le tissu parcellaire de Rhuis prend son origine dans un ancien découpage
parcellaire qui était influencé soit par le relief (les parcelles étroites sur
les pentes du Mont Catillon et les grandes parcelles de la plaine) soit par
la présence d’anciennes propriétés, souvent marquées par des clos, et
implantées le long des voies de circulation (ferme seigneuriale, moulins...).
Dans les parties urbanisées, la forme était directement liée au bâti et
séparait souvent en d’autres parcelles les jardins, vergers, pâtures.
Elles ne sont pourtant ici ni très complexes, ni très imbriquées.
On remarque les cours des anciennes fermes, assez lisibles notamment
le long de la grande rue à Rhuis.
L’urbanisation récente s’implante sur des parcelles dont l’histoire est
agricole. A Rhuis, elles ne sont pas toujours redivisées et sont donc souvent
assez grandes et longues.
Jardins, espaces d’agrément
Terrains agricoles (cultivés ou en frîche)
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis / Phase 2 - 2009 60
Boisé
Voies et espaces publics
Cours

Présence de murs maçonnés anciens
T R A I T E M E N T D E S L I M I T E S S U R R U E
Des murs anciens et très présents
De nombreux murs sont encore visibles. Ils assurent la continuité bâtie
entre l’essentiel des constructions de la grande rue mais délimitent
encore plusieurs propriétés et anciens clos à Rhuis comme pour tous les
autres hameaux ou lieux-dits (Joncquoy, Bacouël, Moulin de la plaine...).
Ils longent par exemple en partie le chemin de la chaussée, sur les traces
d’un ancien clos.
Leur état général est assez correct pour les plus visibles d’entre-eux
mais des dégradations sont en cours pour les moins visibles (murs
arrières de propriétés par exemple). Ils sont généralement composés de
moellons de grès et de calcaire jointoyés. Des portails en ferronnerie
permettent l’accès aux cours formées par les bâtiments qu’ils prolongent.
Certaines constructions récentes présentent également des murets de
clôture. Si leurs qualités techniques et esthétiques sont bien différentes
et moins caractéristiques, ils créent néanmoins une continuité sur rue.
Cette continuité est souvent sans lien avec le bâtiment situé en retrait.
Murs de pierres anciens
Murs enduits récents
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis / Phase 2 - 2009 61

Les murs anciens
Des murs de grès et de calcaire couronnés. Des murs hauts le long de la cavée du Chapitre. Murs bordant le chemin de la chaussée, sur les traces d’un
ancien clos.
Murs ancien en prolongement du bâti : ils assurent la continuité
de la limite sur la rue.
La continuité sur la rue assurée par les bâtiments et les
murs est complétée par les portails.
On remarque deux types de maçonnerie différentes mais
elles sont néanmoins construites en continuité.
Exemple de conservation d’un mur ancien pour clôre la
parcelle accueillant une construction récente.
Mur ancien dégradé chemin de la chaussée. Leur préservation
est essentielle pour l’aspect du village.
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Les haies+ clôture anciennes
Muret de clôture maçonné, sans doute refait sur les traces
d’un ancien mur et doublé de végétation.
Les murs récents et les haies+ clôture récentes
Mur de clôture récent pour de l’habitat pavillonnaire, route
de l’Oise.
Mur de clôture mixte mêlant pierre, brique et bois, refait au
début du 20 ème siècle sur un ancien tracé.
Clôture récente en lames de bois sur muret.
Mur ancien constitué d’un muret avec pilastres et surmonté
d’une grille en ferronnerie.
Simple grillage doublé de végétation pour cette clôture
récente.
Muret ancien refait surmonté d’une grille et doublé de
végétation.
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Ensembles, bâtiments ou éléments bâtis intéressants ou remarquables
L E S E L E M E N T S R E M A R Q U A B L E S
Un patrimoine discret mais riche
Les constructions anciennes offrent discrètement de riches détails architecturaux
: sculpture, pigeonnier...
• Eglise Saint Gervais-Saint Protais
Restaurée dans les années 1970 grâce à la générosité du Baron BICH,
l’église de style roman date du XIème siècle et bénéficie d’un site exceptionnel
: implantation en hauteur et en surplomb du village, proximité du
très ancien cimetière.
• La ferme seigneuriale
C’est en réalité un ancien hôtel seigneurial (appartenant vers vers 1500
aux La Porte, puis, après plusieurs propriétaires, à Achille-René Davène
la Fontaine en 1784) qui a été transformé en ferme.
• Calvaires
On remarque celui du carrefour de la grande rue et celui du moulin de
Joncquoy notamment.
• Chemin de la chaussée
Sa configuration entourée de murs en fait un élément intéressant du
patrimoine communal.
• Vestiges préhistoriques et antiques
La "pierre de Rhuis" (IMH), vestige des menhirs formant le groupe jadis
appelé "les Demoiselles de Rhuis".
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Bâti
Ensembles ou éléments remarquables

Les éléments remarquables : quelques exemples
Le calvaire du carrefour de la grande rue. Le calvaire et le moulin de Joncquoy. L’église. Les anciennes tombes proches de l’église.
Le pigeonnier au hameau des Raques. Petits éléments de détail architecturaux : ici au moulin de
Joncquoy.
Petits éléments de détail architecturaux : ici dans la grande
rue.
Détail d’élément de couronnement de pilastre, sans doute
rapporté.
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S Y N T H E S E D E L ’ E V O L U T I O N D E S I M P L A N T A T I O N S B Â T I E S :
T Y P O L O G I E D E S D I F F E R E N T E S I M P L A N T A T I O N S B Â T I E S
Occupation des parcelles et typologie des constructions
Rhuis :
Synthèse des différentes implantations du bâti
Les constructions anciennes étaient implantées selon des logiques d’ensemble
: un bâtiment principal destiné à l’habitation et ses annexes ou
dépendances, sous forme de grange.
Dans le village rue de Rhuis, de nombreuses constructions pré-industrielles
présentent des implantations avec pignon sur rue. Un bâtiment
en retrait de la voie complète l’ensemble en formant une cour. Des murs
protègent l’ensemble de la rue ou bien constituent, dans certains cas, un
clos complet incluant jardin, verger, pâture.
Pour les implantations de la fin 19ème et du début 20ème siècle à Rhuis,
elles peuvent reprendre des implantations bâties précédentes ou bien
présenter des façades sur rue.
Les constructions les plus récentes, de type pavillonnaire, s’implantent
systématiquement en milieu de parcelle. La rue principale présente un
de ces types d’implantations mais atténué par la conservation d’un mur
de pierre ancien.
Maisons d’habitation et
PMaisons d’habitation et annex
annexes
(période pré-industrielle)
Maisons Maisons d’habitation d’habitation et
annexe
annexes (période industrielle)
(période industrielle)
Pavillons
(période contemporaine)
Ensemble bâtis agricoles
(avant 1945 env.)
(avant 1945 env.)
Bâtiments agricoles
(après Bâtiments 1945 agricoles env.)
(après 1945 env.)
Parcelles bâties
(occupation ancienne
avant 1945 env.)
Parcelles bâties
(occupation récente après
1945 env.)
Parcelles occupées par un
bâti d’exception
Parcelles accueillant un
bâti agricole
Parcelles non bâties
Zoom pour détail
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis / Phase 2 - 2009 66

Les implantations bâties de la
période dite « pré-industrielle »
La parcelle est dans la grande
majorité des cas bâtie sur ses
limites :
- limite sur rue où se trouve un
mur et un portail ou un porche
- limites séparatives sur lesquelles
les bâtiments viennent
s’accoler.
Ce premier type de disposition
génère des cours, comme dans le
cas de la ferme seigneuriale ou
dans l’exemple 1.
Dans les autres cas, les parcelles
sont toujours bâties sur limites
mais seuls les bâtiments présentant
un pignon sur rue sont réalisés.
Ce qui est particulièrement
lisible sur la grande rue (exemple
2).
Autour des cours, le bâti est
adossé à la limite de propriété
sur 1, 2 ou 3 côtés.
Dans ces cours, les différentes
affectations du bâti sont toujours
lisibles : grange, maisons d’habitation…
Dans de nombreux cas,
la construction principale à usage
d’habitation se trouve dans la
cour alors que les communs l’entourent
et s’appuient ou constituent
la limite sur rue.
Des portails (parfois des porches)
s’installent de temps à autres,
signalant souvent la présence
d’une ancienne ferme. Ils s’ouvrent
dans le mur de clôture.
Les communs ou annexe constituent
la limite sur rue lorsqu’ils
sont implantés en façade et en
continuité avec le mur.
S Y N T H E S E D E L ’ E V O L U T I O N D E S I M P L A N T A T I O N S B Â T I E S :
T Y P O L O G I E D E S D I F F E R E N T E S I M P L A N T A T I O N S B Â T I E S
1 2 Les implantations bâties de la
période dite « industrielle »
(1850 à 1945 env.)
3
Formes de parcelles
Implantation du bâti
Formes de parcelles
Implantation du bâti
Elle sont principalement de deux
types : la maison isolée sur sa
parcelle (en léger recul avec mur
de clôture) ou implantée en
limite avec façade sur rue.
Les maisons isolées présentent
dans leur majorité un recul faible
par rapport à la voie. Cependant,
une clôture fait généralement
limite sur rue. Son style est le
plus souvent en accord avec celui
de la maison. Des annexes dans
le même style ont pu être réalisées.
Les constructions peuvent également
présenter des formes plus
variées que dans le bâti ancien.
Dans certains cas, le pignon est
traité comme une façade avec
des toitures à pans coupés.
Cependant ces constructions
sont peu fréquentes à Rhuis.
Formes de parcelles
Implantation du bâti
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Les implantations bâties de type
pavillonnaire réalisées après
1945 env.
La parcelle qui présente des
formes géométriques liées généralement
à la redivision de parcelles
anciennement agricoles est
de taille variable. Elle évolue de
tailles très importantes (exemple
4) à des tailles plus réduites
(exemple 5).
Le bâti s’installe toujours en
milieu de parcelle. La clôture sur
rue peut être constituée d’une
muret doublé ou non d’une haie
ou d’un barreaudage bois ou
PVC, mais le plus souvent constituée
d’un grillage et/ou d’une
haie.
S Y N T H E S E D E L ’ E V O L U T I O N D E S I M P L A N T A T I O N S B Â T I E S :
T Y P O L O G I E D E S D I F F E R E N T E S I M P L A N T A T I O N S B Â T I E S
4 5
Formes de parcelles
Implantation du bâti
Formes de parcelles
Implantation du bâti
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S Y N T H E S E D E L ’ E V O L U T I O N D E S I M P L A N T A T I O N S B Â T I E S :
O C C U P A T I O N P A R C E L L A I R E A N C I E N N E E T C O N T I N U I T É S
Occupations anciennes des parcelles bâties, constructions actuelles, murs et éléments remarquables
Synthèse des occupations anciennes et continuités
On remarque que les ancienne parcelles bâties et l’implantation des
murs entretiennent évidement des liens étroits. Ensemble, bâti, parcelles
et murs façonnent le visage du village rue de Rhuis et de ses
hameaux.
Le bâti ancien concentre également les éléments ou ensembles bâtis
remarquables ou intéressants.
Parcelles occupées par du
bâti visibles en 1821
Parcelles occupées par des
jardins visibles en 1821
Parcelles occupées par des
vergers visibles en 1821
Murs de pierres anciens
Murets enduits récents
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Bâti
Ensembles, bâtiments ou
éléments remarquables

S Y N T H E S E D E L ’ E V O L U T I O N D E S I M P L A N T A T I O N S B Â T I E S :
P A R C E L L A I R E E T H A U T E U R D U B Â T I
Occupations actuelles des parcelles bâties, hauteur des constructions actuelles, murs
Synthèse des occupations parcellaires actuelles et des hauteurs du
bâti
On remarque que la hauteur moyenne des constructions est bien R+C
implantées dans des parcelles de relativement grande taille (toutes les
constructions sont liées à des jardins potagers ou d’agrément créés en
annexant des surfaces en arrière de la principale parcelle bâtie donnant
sur rue.
Le bâti le plus haut se situe en centre village ou sur des constructions
remarquables.
Jardins, espaces d’agrément
Terrains agricoles (cultivés
ou en frîche)
Murs de pierres anciens
Murets enduits récents
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Boisé
Voies et espaces publics
Cours
R+1+C
R+1
R+C
R

P R É A M B U L E À L A P H A S E T R O I S
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 72

12
4
Transformation des espaces publics
Surveillance des silhouettes exposées
2
3
8
13
Evolution et transformation d’espaces privés ou en interface
directe avec l’espace public
Préservation des paysages de coteau
1
7
9
5
Enjeux et actions sur les entités urbanisées autour du village
1/ Chemin de la Chaussée
- Réhabilitation des murs
- Nettoyage de la végétation
- Restauration des tennis pour une mise en service communal
(ou reconversion en terrain de jeu) ou terrain à bâtir
Gestion de la pâture
2/. Abords de l'église
- Préservation de des aménagements actuels
- Restauration du mur de soutènement,
- Amélioration de la rampe d'accès,
- Liaison vers le Mont Catillon à assurer
Points de vue à préserver
3/. Clos
- Préservation du clos ( murs),
- Réfléchir à une affiliation plus qualitative tout
en conservant la lisibilité de sa structure
4/ Belvédère de la Mairie
- Aménagement d'une placette ouverte sur la vallée
- Rendre plus lisible l'édifice par un parvis-terrasse
5/ Interface paysagère, chemin de Paradis
- Préservation de la placette et de son arbre (à renouveler)
- Maintenir des cônes visuels de la zone de dialogue
entre le village et le coteau, urbanisation à proscrire
- Valorisation des vergers, replantation d'arbres fruitiers
et contrôle de la friche,
- Préservation du point de vue depuis la cavée du Chapitre
6/ Ancien café-restaurant
- Diminution de l'emprise viaire,
- Création d'un seuil pour la maison (végétation au sol)
7/. Verger sur pente
- Préservation des vergers sur les pentes comme transition
entre le village et le boisement du coteau
8. Limite du seuil urbain Sud
- Création d'une limite plus qualitative
9/ Cavée du Chapitre
- Débanalisation de la section goudronnée
10/. Cabanisation
- Endiguer le phénomène
- Ne pas confirmer la constructibilité de la parcelle
11/ Front urbain arrière de jardins
- Silhouette urbaine à soigner
12/. Chemin du petit Catillon
- Entretien et marquage de l'itinéraire
13/.- Silhouette sud
Veiller à la bonne évolution de cette silhouette très exposée à la
vue
À Ciel Ouvert, B.Canard, Vue d’Ici PNR Oise - Pays de France / Etude urbaine de Rhuis /Phase 2 - 2009 73
11
6
10
0 50 m
N
100m

N
0 50 m 100m
15
14
18
16
17
19
Enjeux et actions sur les entités urbanisées autour des hameaux
14/. Les Raques
- Valorisation des abords du Rouanne
- Reconquête de l'emprise de l'ancienne route de la vallée
- Préservation du rapport visuel à la plaine
- Préservation de la vacuité du piémont. Valorisation du point de vue sur le Mont Catillon
15/ Moulin de la Plaine
- Amélioration des abords du site
- À l'arrière, évacuation des véhicules
- La parcelle stratégique devant le moulin de la Plaine est à acquérir
pour une revalorisation du Rouanne et de la façade principale du moulin.
16/ Peupleraie
- Trouver une alternative à la culture du peuplier dans cette emprise, pour restaurer un
lien paysager entre les Raques et la plaine.
17/. Joncquoy
- Envisager une limite végétale plus en accord avec l'ambiance paysagère de la rivière.
18/ Veiller à la pérennisation des murs de pierres.
19/ Bacouël
- Envisager une limite végétale (thuyas) des parcelles plus en accord avec
l'ambiance paysagère du coteau
- Veiller à la qualité de la silhouette ici très exposée à la vue.
Préservation du Rouanne
Valorisation des hameaux
Maintien et préservation des paysages du coteau
Préservation des silhouettes
Amélioration et transformation
Alternative aux peupliers
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