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24 la vie des arts parfumeur<br />
Mona di orio :parfum derêve !<br />
de toutes ces odeurs, du jardin àlaforêt,<br />
la vigne, les kakis. Mais le bouquet final c’était lorsque<br />
«Jemesouviens<br />
l’on aarrosé au soir les géraniums. J’entend encore la<br />
terre crépiter avant d’exhaler toutes ses senteurs »C’est dans la<br />
maison du Pradet de ses grands parents que Mona née àannecy<br />
fait ses premiers pas sur le chemin qui la mènera à«son royaume<br />
des odeurs »elle atout juste 5ans lorsqu’elle écrase des citrons<br />
et des roses «Papa Meilland »dans l’eau d’un carafon «juste pour<br />
voir !»Pouvait-elle alors se douter que son destin allait être mené<br />
par le bout du nez, que ce jeu d’enfant pouvait être un métier ?<br />
«al’époque on ne parlait pas de tout ça, c’était top secret. quand<br />
je rentrais dans une parfumerie avec ma mère, je me faisais toute<br />
petite »etsiaujourd’hui, Mona di Orio ne passe plus inaperçue<br />
dans ces maisons bourgeoises c’est que ses propres créations y<br />
côtoient celles de Chanel oudeGuerlain. une success story ?le<br />
fruit de la passion cueillit enquelques coups de dés et coups de<br />
grâce !<br />
au jardin suspendu<br />
son bac delettres enpoche, traquant<br />
le parfum, des paradis artificiels<br />
deBaudelaire àHuysmans,<br />
de la philosophie à la sociologie, Mona présente le concours<br />
d'entrée àl'école Givaudan. admise directement en seconde année,<br />
elle se voit pour des raisons de quotas migratoires refouler<br />
au dernier moment !Mais notre petit rat de bibliothèque et des<br />
champs ne s’avoue pas vaincu. Comme Jean-Baptiste Grenouille,<br />
elle mise sur la Mecque du parfum. Mais àGrasse on lui fait savoir<br />
«qu’il faut avoir fait chimie ouque pour être nez, il vaut mieux<br />
être bien né !»elle écrit alors àedmond roudnitska. une autre<br />
bouteille àlamer ?lemaître parfumeur du 20e siècle qui créa<br />
diorela porté par sa maman et eau sauvage, le parfum de son<br />
père, lui adresse en retour quelques beaux ouvrages épuisés ainsi<br />
qu’une invitation àvisiter sa tour d’ivoire àCabris. entre l’apprentie<br />
de 17 ans, enflammée et gracile comme un modèle de Modigliani<br />
et l’expert, le courant passe. le célèbre parfumeur l’aide à<br />
trouver des stages alors qu’elle revient des Beaux-arts de dijon<br />
pour se diriger vers un cursus «art, communication et langage »<br />
àNice, puis il s’ouvre àelle «Mes jours sont comptés, je vais vous<br />
transmettre mon savoir !»Mona tombe des nues. le conte de fée<br />
commence !entre le parc aux effluves rares et l’atelier de l’alchimiste<br />
elle apprend pendant trois ans l’art de réanimer les paradis<br />
perdus en recréant le parfum des fleurs «comme aux Beaux arts<br />
en travaillant d’après modèles vivants ». en alternance, elle aigui-