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Raph gatti - Art Côte d'Azur

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34<br />

la vie des arts céramique<br />

le bonheur dans le hasard, c’est la<br />

définition du raku, une des techniques<br />

d’émaillage que teresa spina explore<br />

depuis qu’elle s’est installée àCap<br />

d’ail. une ville qui joua le rôle de<br />

révélateur dans son parcours fusionnel<br />

d’artiste céramiste.<br />

teresa spina<br />

terre en vue !<br />

née de parents immigrés calabrais, teresa, après avoir<br />

transité par la lozére et la Gironde pose ses valises sur<br />

la côte d’azur il yaquinzaine d’années. et si elle fut<br />

assistante sociale dans une autre vie «pour ne pas contrarier des<br />

parents effrayés par le simple mot de Beaux arts », elle renoue au<br />

sud avec ses premières amours « J’ai traîné des toiles inachevées<br />

pendant longtemps. enarrivant àCap d’ail, la première chose<br />

que je fis fut dem’inscrire dans un atelier de peinture et de suivre<br />

des cours desculpture ». et la passion longtemps refoulée finit<br />

par faire céder la digue. Comble de l’ironie, àl’origine de ce mini<br />

séisme :laterre «Jesuis repartie en larmes de mon premier<br />

cours, je ne m’attendais pas àvivre une tel choc en manipulant<br />

l’argile !».<br />

le bonheur dans le hasard<br />

une sorte de renaissance qui fait que teresa commence àtravailler<br />

«sur un tabouret de 50 cm 2 »dans sacuisine. Mais la soif<br />

de rattraper le temps perdu est si forte qu’elle sollicite Claude<br />

rosticher «Jelui ai dit, c’est urgent jesuis en train de mourir, il<br />

faut que je fasse quelque chose de mes deux mains !»l’homme<br />

qui dirigera pendant prés de 20 ans l’école d’art plastique de Monaco<br />

lui permet d’intégrer l’établissement en auditeur libre, sa<br />

tranche d’age ayant dépassé celle des jeunes étudiants teresa<br />

touche àtout, gravure, reliure, céramique jusqu’à ce qu’une autre<br />

rencontre la mette sur la voie. daphné Corregan professe alors<br />

au Pavillon Bosio «C’est une grande artiste américaine spécialiste<br />

du raku coréen, que l’exploration delamatière aamené jusqu’en<br />

pays dogon en afrique ».sur les conseils de cette dernière, teresa<br />

multiplie les stages auprès de sculpteurs émérites. et les portes<br />

s’ouvrent «dumoment où j’ai rencontré l’argile, tout s’est accéléré.<br />

les rencontres que j’ai pu faire ont fini par avoir raison de<br />

ma crainte àfranchir le pas ».ainsi la municipalité de Cap d’ail<br />

lui propose d’assurer des cours d’initiations àl’art plastique à<br />

l’école primaire «lacommune aété retenue dés 1995 atitre expérimental<br />

dans le cadre du dispositif arveJ inspiré du modèle<br />

d’enseignement allemand. le matin était consacré aux disciplines<br />

générales, l’après midi aux sports et aux activités culturelles »<br />

teresa propose alors au maire de Cap d’ail, Xavier Beck de créer<br />

tube «par chemin »,<br />

terre engobée, monocuisson 59X11 «payssage », acrylique 80X80<br />

«stelle pour horizon »,<br />

terre engobée et fer<br />

monocuisson 44X48<br />

façonnage tube «par chemin »<br />

des ateliers de modelage céramique. au terme du projet qui durera<br />

trois ans, l’atelier sera maintenu. aujourd’hui teresa mène<br />

de front plusieurs activités. aCap d’ail elle continue de dispenser<br />

ses cours àl’école andré Malraux et de diriger un atelier de céramique<br />

ouvert àtous «une formule qui afait des fidèles». elle<br />

se rend également àMenton où Jacqueline verdini, artiste et élue<br />

àlaculture de la ville lui aconfié des cours àl’école municipale<br />

d’art plastique<br />

«Jefais des tubes !»<br />

le reste du temps, elle le consacre àses créations. après des<br />

travaux axés sur la matière qu’elle tritura, jusqu’à l’accident, la<br />

déchirure, elle s’intéresse àdes formes plus épurées «enm’apaisant,<br />

jevais vers l’essentiel »etaubestiaire tourmenté des débuts,<br />

suit une étrange smala, une famille épousant la forme de<br />

cactées. la symbolique de la lune et du soleil, la notion de masculin<br />

et féminin participe àsarecherche. son travail actuel :«des<br />

couples symbolisés par des hautes cheminées très tendus, liés<br />

par des petites passerelles sur fond de monochrome bleus et gris<br />

béton »<br />

Ce cheminement vers un graphisme dépouillé est né voici un an<br />

«J’avais des toiles et des tubes d’acrylique noire qui traînaient.<br />

J’ai ressenti une forte envie de peindre avec une piste :lenoir et<br />

blanc. Je me suis mis alors àfaire des ponts tout en travaillant<br />

des motifs d’empreintes via la gravure »ainsi naquirent ces long<br />

cylindres où les aplats de couleurs et des signes/traces évoquent<br />

une calligraphie ou des paysages vus duciel avec des rythmes de<br />

couleurs renvoyant àl’univers de Miro ou Klee, empruntant par

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