Bulletin N° 4 - Louis-xvii.com

« Et le requérant m’a prié, moi notaire, de ce qui est ci-dessus mentionné, un acte soit dressé dans
mes minutes ce qui est ceci ; et après que celui-ci fût lu au requérant, aux témoins qui l’assistent,
aux médecins nommés et aux témoins également présents Carel Heyne den Bak et Adriaan Marius
Schagen van Leeuwen, tous deux ci-dessus nommés, tous ont immédiatement après la lecture signé
ici.
« (signé) : Charles-Edouard de Bourbon. Van Meurs, Van Buren, Jan Soutendam, Docteur
Snabilié, Dr Kloppert, C. Heyne den Bak, A.M. Schagen van Leeuwen, F.A.Scholten, notaire.
« Enregistré à Delft le treize août dix huit cent quarante cinq. Partie quarante six, folio trente
cinq, verso compartiment trois à sept. Reçu quatre-vingt cents pour droit faisant avec trente-huit
pour cent de surface un florin dix cents et demi contenant deux pages six renvois.
« Le reveveur (signé)V. de Mandele
« Remis pour copie de l’acte ci-dessus, reposant dans le dépôt général des minutes registres
et répertoires de notaires dans l’arrondissement La Haye, par moi soussigné Abraham, Johannès
Terlaak notaire, résidant à La Haye, par désignation du Tribunal de l’arrondissement de cette ville,
du huit janvier dix-neuf cent quatre désigné comme dépositaire.
A.J.Terlaak
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Mais il faut nous arracher à l’illusion qui nous fait voir l’infortuné Prince plein de vie, grâce
aux descriptions des témoins les plus compétents du monde puisque, ayant personnellement connu
le Dauphin jeune, ainsi que ses parents, ils l’ont reconnu en « Naundorff » et dès lors n’ont pas
hésité à se porter garants de son identité avec Louis XVII. Il ne faut pas oublier que le prétendu
Naundorff tant persécuté est mort enfin pour la plus grande satisfaction des ennemis acharnés à sa
perte et que « l’examen du cadavre », examen qu’il n’était pas inutile, je pense, de parfaire à la
lumière de la critique historique, nous a confirmé son identité avec le fils de Louis XVI.
Aussi, est-ce conformément à cette identité que l’on procéda à l’inhumation de la plus
infortunée des victimes de la politique ( 1 ).
Les vanités de la gloire ont créé un immortalité factice parmi,les hommes ; mais l’héritage
des persécutions et du martyre pour la vertu et l’innocence, conduisent à l’immortalité auprès de
Dieu.
« Qu’une pompe funèbre conduise un Souverain impie, de son trône ai tombeau ! que sera-til
aux yeux de l’Etre Suprême ?
« Mais aspirer à l’Eternité pour se consoler de l’extermination de sa race, de l’état d’oubli
d’origine désavouée et sacrifiée aux horreurs de l’opprobre ; c’est acquérir un nom Céleste au lieu
d’un nom Effacé.
Ce cercueil renferme-t-il le Fils d’un Roi et d’une Reine ? Sa vie et sa mort ont répondu à
cette question. Mais le crime couvre le monde des ténèbres. Et le triomphe de la vertu est redouté
par l’Univers.
L’orateur récita ensuite une poésie dont voici les derniers vers :
Descends au tombeau âme vertueuse
Prie avec le Christ pour le monde en deuil,
Sauve de le terre ta race pieuse,
Et livre ici aux Rois l’exemple d’un cercueil.
1 Les frais de l’enterrement de Charles-Louis de Bourbon, duc de Normandie – c’est ainsi que s’exprime la
facture dont j’ai l’original sous les yeux – s’élevèrent à la somme de 333 florins 10 cents, sans les cerceuils
de plomb et de bois. Ce dernier, qui renferma le cercueil en plomb, avait été fourni par J. den Braanker au
prix de 60 florins. Il était en bois de chêne de 2 pouces d’épaisseur et pourvu d’anses et de vis de cuivre. Je
n’ai pu retrouver la facture du cercueil de plomb qui fut livré par un nommé ver Hulet.