29.06.2013 Views

Bulletin N° 4 - Louis-xvii.com

Bulletin N° 4 - Louis-xvii.com

Bulletin N° 4 - Louis-xvii.com

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Après avoir lu la relation simple et naïve de Casparus Bekker, voyons quelles sont, sur ce<br />

mémorable évènement qui devait terminer toute une vie de Martyr, les observations faites par les<br />

médecins et amis du défunt.<br />

D’abor écoutons les docteurs Soutendam et Kloppert se réunissant pour rendre le<br />

témoignage suivant :<br />

« Nous, soussignés, docteurs, médecins en fonction à Delft ; Jean Soutendam et Jean Gérard<br />

Kloppeert, autrefois officiers de santé et <strong>com</strong>me tel adjoint <strong>com</strong>me médecin consultant par feue<br />

S.exc. le ministre List, déclarons avoir traité en 1845 celui qui alors se nommait Charles-Guillaume<br />

Naundorff, plus tard évidemment étant Charles-<strong>Louis</strong> de Bourbon, duc de Normandie.<br />

Beaucoup d’intérêt fut témoigné à l’auguste malade. Des bulletins furent envoyés<br />

journellement sur l’état de sa santé au ministre susdit qui de temps en temps vint en personne<br />

prendre des informations.<br />

Nous autres médecins, nous n’avons pas besoin de déclarer que nous avons observé et<br />

soigné avec intérêt le patient ; la maladie considérée en elle-même (typhus ecteroïdes) était<br />

psychologiquement très intéressante.<br />

Les pensées du malade s’arrêtaient principalement sur feu son malheureux père <strong>Louis</strong> XVI,<br />

sur le spectacle effroyable de la guillotine ; ou il joignait les mains pour prier et demandait avec des<br />

paroles entrecoupées de bientôt rejoindre au ciel son royal père. Presque jusqu’au dernier soupir ce<br />

fut ainsi, et Charles-<strong>Louis</strong> de Bourbon mourut en notre présence le 10 août 1845.<br />

Delft, le 30 mai 1872.<br />

Signé : « Jean Soutendam, médecin-docteur<br />

J.G. Kloppert, Médecin chirurgien 1<br />

Supposer que le lecteur pourrait croire qu’un ministre serait venu en personne pour prendre<br />

des informations sur la santé d’un « imposteur », ce serait, je crois, faire cruelle injure à son bon<br />

sens …<br />

Van Buren fait à ce sujet des remarques qui confirment cette manière de voir :<br />

« Il nous fut bien prouvé pendant sa maladie que les Ministres savaient à quoi s’en tenir à<br />

cet égard, car de la part du Gouvernement, deux médecins militaires furent adjoints au Médecin<br />

civil de Delft, le premier de ces deux médecins militaires 2 était le chirurgien-major du Corps des<br />

Grenadiers, c’est-à-dire de la Garde du Roi ; et journellement on faisait rapport à sa Majesté de<br />

l’état de l’illustre patient. »<br />

Mais voyons <strong>com</strong>ment s’exprime le général van Meurs, si souvent cité par Casparus Bekker<br />

et qui fut en effet de ceux qui ont le plus intimement connu le prétendu Naundorff dans cette<br />

dernière période de sa vie :<br />

3 « Au <strong>com</strong>mencement du mois de juillet 1845, M. Naundorff a pris froid, lequel gagnait en<br />

peu de jours assez d’importance et le força de garder le lit ; pendant cette indisposition il se<br />

tourmenta beaucoup d’être toujours séparé de sa famille, laquelle se trouva encore à Londres. Le 19<br />

juillet M. le <strong>com</strong>te de la Barre me pria de tâcher de lui procurer les moyens nécessaires pour<br />

pouvoir ramener la famille, car leur présence aurait certes une très bonne influence sur la santé du<br />

1 Plaidoirie de Mr. Jules Favre, etc Paris 1874, p. 303<br />

2 C’est-à-dire le chirurgien-major Snabilié, avec qui, d’après la relation de Casparus Bekker, une concultation<br />

concultation fut ordonnée « par haute intervention de la Haye »<br />

3 Ce témoignage qui a paru en entier dans la Correspondance intime et inédite de <strong>Louis</strong> XVII (T.I p. 43), est<br />

à lire attentivement parce que sa rédaction, textuellement reproduite, pourrait parfois induire en confusion,<br />

van Meurs ayant été peu habitué à rédiger des rapports en langue française. J’ajoute ça et là une<br />

parenthèse pour éclairer le texte.<br />

8

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!