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Conclusion - CCAS

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Événement<br />

Cécile David<br />

> > La>présidente>de><br />

la>commission>Vacances><br />

adultes>livre>les>premiers><br />

éléments>sur>la>saison>><br />

estivale>et>souligne><br />

l’importance>des>vacances><br />

pour>les>salariés.<br />

Portrait<br />

www.ccas.fr<br />

Stéphanie Kleine<br />

> > Cette>artiste>amateur,><br />

agent>EDF,>qui>s’engage><br />

pour>les>enfants>><br />

hospitalisés,>donnera><br />

un>concert>au>Festival><br />

de>Soulac.<br />

Histoire<br />

Jean Villeret<br />

> > En>prenant>la>parole><br />

au>siège>de>Montreuil><br />

devant>les>personnels><br />

des>organismes>sociaux,><br />

cet>ancien>déporté>veut><br />

continuer>«>le>combat>de><br />

la>Résistance>».<br />

mensuel<br />

d’information<br />

du personnel<br />

des industries<br />

électrique<br />

et gazière.<br />

1,5 1,50 euros euro<br />

n° 292 313<br />

Juillet-Août juin 2010 2008<br />

Marseille,<br />

la Méditerranéenne


Événement<br />

Cécile David<br />

> > La>présidente>de><br />

la>commission>Vacances><br />

adultes>livre>les>premiers>><br />

éléments>sur>la>saison>><br />

estivale>et>souligne><br />

l’importance>des>vacances>><br />

pour>les>salariés.<br />

Portrait<br />

Stéphanie Kleine<br />

> > Cette>artiste>amateur,><br />

agent>EDF,>qui>s’engage><br />

pour>les>enfants>><br />

hospitalisés,>donnera><br />

un>concert>au>Festival><br />

de>Soulac.<br />

www.ccas.fr<br />

Histoire<br />

Jean Villeret<br />

> > En>prenant>la>parole><br />

au>siège>de>Montreuil><br />

devant>les>personnels><br />

des>organismes>sociaux,><br />

cet>ancien>déporté>veut><br />

continuer>«>le>combat>de><br />

la>résistance>».<br />

mensuel<br />

d’information<br />

du personnel<br />

des industries<br />

électrique<br />

et gazière.<br />

1,5 1,50 euros euro<br />

n° 292 313<br />

Juillet-Août juin 2010 2008<br />

Marseille,<br />

la Méditerranéenne<br />

Photos couverture :<br />

Didier Delaine / <strong>CCAS</strong>,<br />

Christine Lemore,<br />

Éric Raz / <strong>CCAS</strong>.<br />

Mensuel d’information<br />

du per sonnel des Industries<br />

électrique et gazière.<br />

Immeuble René- Le Guen,<br />

8, rue de Rosny, BP 629,<br />

93104 Montreuil Cedex<br />

Tél. : 01 48 18 64 46<br />

Fax : 01 48 18 66 93.<br />

Directeur de la publication :<br />

Michaël Fieschi.<br />

Rédacteur en chef :<br />

Pierre Chaillan.<br />

Assistante :<br />

Ghislaine Maknouni.<br />

Ré dac tion :<br />

Samy Archimède,<br />

Philippe Poupard,<br />

Jean Santon,<br />

Marie-Line Vitu.<br />

Se cré tariat de rédac tion :<br />

Comtown Productions.<br />

Iconographie :<br />

Carole Lhermitte,<br />

Christine Lemore.<br />

Chef de fa bri cation :<br />

Domi nique Brégier.<br />

Ont collaboré à ce nu mé ro :<br />

Audrey Bernard,<br />

Diego Chauvet,<br />

Nicolas Chevassus,<br />

Pierre Drachline,<br />

Stéphane Gravier,<br />

Patrick Kéchichian,<br />

Luc Mahler,<br />

Alain Raynal.<br />

Con ce p tion gra phi que<br />

et réalisation :<br />

Comtown Productions.<br />

Photo gra vure, im pres sion,<br />

ex pé di tio n :<br />

Rivet,<br />

24-27, rue Claude-Henri-Gorceix,<br />

BP 1577,<br />

87022 Limoges Cede x 9.<br />

ISSN 0295-6365.<br />

Commission pa ri tai re :<br />

N° 1111 M 05267.<br />

Abon ne ment :<br />

12,20 euros (individuel),<br />

6,10 euros (collectif).<br />

Site internet :<br />

www.ccas.fr<br />

<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />

© christine lemore<br />

Loi Nome :<br />

atteNtioN daNger !<br />

MiChaëL>FiESChi,>><br />

pRéSiDEnt>DE>La>CCaS<br />

La libre circulation des capitaux devait amener<br />

prospérité et efficacité économique. Quant à<br />

la concurrence, elle devait « faire baisser les prix ».<br />

Cela fait des décennies que ces « évidences » sont<br />

martelées. Mais que se passe-t-il depuis que cette<br />

fable sur la libéralisation des marchés est présentée<br />

comme vérité absolue ?<br />

Le monde a connu plusieurs crises économiques<br />

majeures : pétrolière, asiatique, bulle Internet,<br />

immobilier, etc. Dans les secteurs d’activité où<br />

la concurrence est devenue la règle, les prix se<br />

sont envolés, la qualité des services a reculé.<br />

Certes, les richesses ont continué à être produites,<br />

mais elles n’ont jamais été aussi inégalement réparties. Leur<br />

accumulation sert toujours davantage à nourrir les dividendes<br />

des actionnaires, doper les marchés financiers et<br />

gonfler les stock-options.<br />

Les conséquences sur l’emploi ont été désastreuses : le chômage<br />

et la précarité de masse sont devenus le lot quotidien<br />

des salariés. À chaque difficulté ces derniers sont mis<br />

à contribution. N’est-ce pas d’ailleurs la recette une nouvelle<br />

fois avancée pour le régime des retraites ?<br />

Mais attention, une offensive sans précédent est en cours.<br />

Début juin, la loi sur la nouvelle organisation du marché<br />

de l’électricité (Nome) a été présentée par ce même Gouvernement<br />

qui s’apprête à graver la sacro-sainte libéralisation dans le marbre,<br />

en inscrivant la réduction des déficits publics dans la Constitution.<br />

L’ouverture du marché de l’électricité à la concurrence ne suffisait pas,<br />

les usagers boudant allègrement les opérateurs privés et conservant<br />

les tarifs réglementés. Dans notre pays, la production relevant à 80 %<br />

du nucléaire, les tarifs sont très inférieurs à ceux du marché.<br />

Dans ce contexte, la menace est à prendre encore plus au sérieux…<br />

La loi soumise au débat parlementaire veut instaurer l’obligation pour<br />

EDF de céder un quart de sa production à ses concurrents privés directs.<br />

La conséquence immédiate de son adoption serait une hausse artificielle<br />

des tarifs. La commission de régulation de l’énergie (CRE) prévoit une<br />

augmentation de 11,4 % du prix de l’électricité cette année.<br />

Alors que plus de 10 millions de nos concitoyens se retrouvent en état<br />

de « précarité énergétique » et peinent à seulement s’éclairer et se<br />

chauffer, il est socialement insupportable de savoir qu’un texte de loi<br />

pourrait alourdir leur facture !!!<br />

D’autres risques pèsent sur la sécurité d’approvisionnement, sur<br />

les conditions de travail des salariés des IEG et leur acquis. Ainsi, nos<br />

activités sociales et leur financement par le 1% peuvent se retrouver<br />

fragilisés. Cela est humainement inacceptable et économiquement inefficace.<br />

Après avoir payé les inconséquences de la spéculation financière<br />

mondiale, il est hors de question que les salariés, agents des IEG ou<br />

usagers, payent l’addition de la libéralisation du gâteau énergétique !!!<br />

L’ouverture du<br />

marché de<br />

l’électricité à<br />

la concurrence ne<br />

suffisait pas, le<br />

projet de loi veut<br />

obliger EDF à céder<br />

un quart de sa<br />

production à ses<br />

concurrents privés.<br />

édito<br />

3


Région<br />

Marseille se métamorphose<br />

depuis dix ans. Populaire,<br />

la ville aux origines métissées<br />

fait le pari des nouvelles<br />

technologies et du secteur<br />

tertiaire. Au plus près<br />

des agents, les organismes<br />

sociaux restent le moteur<br />

du lien social.<br />

Lire page 12<br />

Vos activités<br />

Partenaires et acteurs<br />

du festival Alors… Chante !<br />

qui se tenait à Montauban,<br />

les CMCAS Toulouse et Agen<br />

ainsi que la <strong>CCAS</strong>, qui pour<br />

la première fois organisait un<br />

séjour, œuvrent ainsi<br />

à la démocratisation culturelle.<br />

Lire page 24<br />

Culture<br />

Près de 5 000 festivaliers<br />

ont assisté à la 8 e édition<br />

de Visions sociales qui se<br />

tenait à la Napoule du 15 au<br />

24 mai. Un cru raffraîchissant<br />

et de haute tenue qui a fait<br />

la part belle au cinéma africain<br />

en pleine effervescence.<br />

Lire page 34<br />

<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />

© joseph marando / ccas © georges bartoli / ccas<br />

© Éric raz / ccas<br />

L’Édito de Michaël Fieschi 3<br />

Loi Nome : attention danger !<br />

ACtuALitÉ en bref 6<br />

Vacances • Social • Vous écrivez, on vous lit •<br />

Handicap • Soulac 2010 • Culture et Territoires •<br />

Retrouvailles • Solution jeux n° 312<br />

ACtuALitÉ événement 8<br />

Été 2010, la saison commence très fort !<br />

Vu À… Pont-de-Claix 10<br />

La passion des autres<br />

iNitiAtiVES 11<br />

Goutez le fruit de la mer<br />

RÉGioN Marseille 12<br />

Marseille… Comme un aimant !<br />

VoS activités 22<br />

La créativité des agents s’expose • Partir sans ses<br />

parents cet été ? Chiche ! • Les activités sociales<br />

face au nuage • Alors… Chante ! ou des festivaliers<br />

acteurs à Montauban<br />

HiStoiRE 26<br />

Mémoire vivante • L’avenir à la lumiere du passé •<br />

Obscurs ou dirigeants mais acteurs du mouvement<br />

social<br />

PoRtRAit Stéphanie Kleine 29<br />

Une voix s’élève contre la maladie<br />

VoS droits 31<br />

Les jours fériés et le droit au repos<br />

SCiENCES et environnement 32<br />

Climatosceptiques : mensonges et impostures •<br />

Les experts sur la sellette<br />

CuLtuRE 34<br />

Une autre vision du monde • « Il y a comme un<br />

bouillonnement extraordinaire » • Cannes rebondit<br />

à Marinca • Damien Bouvet, le retour • Un ballet<br />

clownesque pour balles et massues<br />

SPoRt 39<br />

Cap échecs !<br />

LiVRES François Bott 42<br />

L’amateur éclairé de la magie des mots<br />

NouVELLE incident voyageur 44<br />

De Pierre Drachline<br />

JEuX et jardin 46<br />

Côté jardin : Quand les semis s’étalent…<br />

Jeux : Mots croisés et sudoku<br />

sommaire<br />

5


en bref<br />

aLzHeiMer : deux nouveaux séjours<br />

La <strong>CCAS</strong> et l’Union nationale des associations Alzheimer (France Alzheimer) ont conclu<br />

un partenariat afin de proposer aux aidants et aux malades deux séjours de vacances.<br />

Pour en bénéficier, les vacanciers doivent adhérer à l’association. L’encadrement est<br />

composé de bénévoles et de soignants. Ces séjours ne sont pas médicalisés. Ils se<br />

déroulent du 6 au 16 septembre 2010 au centre de vacances <strong>CCAS</strong> de Trébeurden<br />

(Côte d’Armor) et du 4 au 14 octobre 2010 au centre d’Anglet (Pyrénées Atlantiques).<br />

L’inscription se fait directement auprès de France Alzheimer en mentionnant après<br />

son nom que l’on est agent des IEG. Des renseignements supplémentaires et<br />

le dossier d’inscription sont disponibles sur le site Internet de France Alzheimer.<br />

http://www.francealzheimer.org/pages/vivre-avec-alzheimer/sejours-vacances.php<br />

Vous pouvez passer par votre SLVie/CMCAS ou contacter Marie-Dominique<br />

Durrance. Tél. : 01 48 18 68 46. Mail : marie-dominique.durrance@asmeg.org<br />

La vie devant Moi<br />

En 172 pages<br />

alternant textes<br />

et photos, toute<br />

une vie consacrée<br />

à l’athlétisme<br />

défile sous nos<br />

yeux. Le lecteur<br />

se retrouve<br />

ainsi tour à tour<br />

admiratif, attendri<br />

et interloqué<br />

par le récit<br />

des prouesses<br />

accomplies dans ces petits clubs<br />

où éclosent les jeunes pousses de<br />

champion… Dans ses « souvenirs<br />

d’une vie active, sportive et<br />

d’aventure », l’agent inactif GDF<br />

ne mâche pas ses mots et aime<br />

surtout jouer avec eux. Les dessins<br />

humoristiques de Rémy Sanvicente<br />

attestent du dynamisme de la verve.<br />

La vie devant moi, de Jean-Claude<br />

Rongrais. 15 euros.<br />

Contact : Jean-Claude Rongrais au<br />

06 11 91 15 81.<br />

VACANCES<br />

VOUS ÉCRIVEZ, ON VOUS LIT<br />

cHronique saHraouie<br />

Ce carnet de<br />

voyage relate<br />

le quotidien des<br />

membres d’une<br />

association<br />

humanitaire<br />

dans les camps<br />

de réfugiés du<br />

Sud algérien et<br />

en République<br />

arabe sahraouie<br />

démocratique<br />

(RASD). Il est<br />

aussi la chronique de la découverte<br />

d’une culture et d’un peuple. L’auteur,<br />

agent inactif, est engagé dans<br />

le combat humanitaire. Il a publié<br />

plusieurs ouvrages avant d’aller à<br />

la rencontre du monde sahraoui pour<br />

tenter d’en comprendre les réalités.<br />

Chronique Sahraouie, de Luc Jeansaut.<br />

Éditions Walou.<br />

Contact : editionswalou@sfr.fr<br />

Une partie des bénéfices de la vente<br />

est reversée à l’association AED<br />

Kareen Mane.<br />

HANDICAP<br />

Les cinq ans de Festiv’Hand<br />

Pour la cinquième année consécutive,<br />

Festiv’Hand se déroulera le 26 juin<br />

au centre de vacances de<br />

Saint-Antonin Noble Val dans<br />

le Tarn-et-Garonne. L’initiative<br />

a pour objectif de montrer à des<br />

gens dits « ordinaires » ce que<br />

des personnes en situation de<br />

handicap divers peuvent réaliser<br />

en matière d’animation culturelle, de<br />

musique, d’exposition, de spectacle<br />

et de débat. Une occasion offerte<br />

par la CMCAS Toulouse, à travers<br />

la SLVie de Montauban, de créer<br />

du lien social, notamment par le biais<br />

de l’association Sport Adapté (ASA)<br />

départementale. Durant onze heures,<br />

une quarantaine de personnes dont<br />

la singularité demande le respect<br />

surprendront par leur savoir-faire<br />

et leur ingéniosité. Un rendez-vous<br />

devenu incontournable au fil des ans.<br />

Renseignements par téléphone au<br />

08 25 81 98 18 et par mail à<br />

toulouse.cmcas375@asmeg.org<br />

6 <strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />

© olivier clÉment / ccas<br />

MobiLisation pour<br />

Les retraites, L’eMpLoi<br />

et Les saLaires<br />

SOCIAL<br />

Le 27 mai, près d’un million<br />

de salariés ont manifesté dans tout<br />

le pays afin de défendre une retraite<br />

décente et le maintien de l’âge légal<br />

du départ à 60 ans.<br />

Le 1 er mai, des centaines de milliers<br />

de salariés avaient participé<br />

aux nombreux défilés. Salaires,<br />

retraites et emploi étaient au cœur<br />

des manifestations en Europe<br />

et dans le monde.<br />

Sur notre photo : la tête de cortège<br />

le 1 er mai 2010 à Paris.<br />

© patrice leclerc


SOULAC 2010 CULTURE ET TERRITOIRES<br />

FestivaL de souLac,<br />

pensez covoiturage !<br />

www.covoiturage-soulac.net est un<br />

site Internet de covoiturage gratuit<br />

réservé aux festivaliers invités à<br />

Soulac. Ce site permet de trouver<br />

un covoitureur pour se rendre<br />

jusqu’à l’une des gares SNCF, l’une<br />

des navettes de bus à destination<br />

de Soulac ou directement au festival.<br />

Afin de connaître les possibilités<br />

qui vous sont offertes, vous êtes<br />

invités à vous rendre sur le site !<br />

www.covoiturage-soulac.net<br />

Partageons notre trajet en voiture,<br />

jusqu’à une gare SNCF, où un train spécial<br />

sera mis à notre disposition<br />

ou pour nous rendre<br />

jusqu’au lieu de l’événement !<br />

Site internet de<br />

covoiturage gratuit<br />

et réservé aux<br />

festivaliers invités<br />

à Soulac<br />

www.covoiturage-soulac.net<br />

RETROUVAILLES<br />

La 15 e de La péroLLière<br />

Les amis de la 15 e promotion de<br />

la Pérollière souhaitent organiser<br />

des retrouvailles en septembre 2010.<br />

Le lieu et le programme restent<br />

encore à définir.<br />

Vous pouvez joindre Jean Reboul au<br />

04 92 51 12 15 ou 06 76 17 97 09 et à<br />

jeanreboul@hotmail.fr ou encore<br />

Fernand Sarra-Gallet au 04 76 21 60 96.<br />

SOLUTIONS JEUx N° 312<br />

MOTS CROISÉS<br />

Horizontalement :<br />

I. Prisonnier. II. Sicilienne. III. Agité.<br />

Out. IV. Lo. Antre. V. Muselé. Ie. VI. Ore.<br />

Orales. VII. Deuxième. VIII. Iules. Issu.<br />

Ix. ESE. Ile. Ur. x. Ré. Prestes.<br />

Verticalement :<br />

1. Psalmodier. 2. Rigoureuse. 3. Ici.<br />

Seule. 4. Situé. Xe. 5. Olé. Loisir. 6. Ni.<br />

Aéré. Lé. 7. Néon. Amies. 8. Inutiles.<br />

9. Entrée. Sue. 10. Re. Saurs.<br />

<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />

rencontres de L’aria en corse<br />

La 13 e édition des Rencontres<br />

internationales de théâtre en Corse<br />

se déroulera du 12 juillet au 14 août.<br />

Elles sont organisées par l’Association<br />

des Rencontres Internationales<br />

Artistiques (Aria). Créée en 1998<br />

par le comédien Robin Renucci,<br />

l’Aria s’inscrit dans la lignée des<br />

grandes associations d’éducation<br />

populaire et constitue un pôle de<br />

création et de formation, une aventure<br />

humaniste à laquelle les activités<br />

sociales s’associent le temps de<br />

ces rencontres. Les agents et leurs<br />

familles seront accueillis sur tous les<br />

lieux de spectacle, pour les répétitions<br />

comme pour les représentations.<br />

Ils pourront assister et participer<br />

à tous les spectacles et ateliers.<br />

Des rencontres avec les artistes seront<br />

également organisées. Les spectacles<br />

seront présentés au public du 7 au<br />

14 août dans le Mausoléo du Giussani.<br />

www.ariacorse.org<br />

rock’n’ bike dans Les aLpes<br />

Motard et amateur<br />

de rock n’roll ?<br />

Le rassemblement<br />

Rock’n’Bike<br />

Chorges 2010<br />

organisé par<br />

la CMCAS Alpes<br />

du Sud les 4 et<br />

5 septembre<br />

prochains au<br />

centre de vacances <strong>CCAS</strong> de Chorges<br />

(Hautes-Alpes) est fait pour vous !<br />

Au programme des festivités, des<br />

concerts qui revisiteront les standards<br />

des années 1970, toutes sortes<br />

d’activités, nautiques notamment,<br />

et des sorties à deux roues. Un beau<br />

week-end en perspective qui conjugue<br />

sport mécanique, musique et<br />

fraternité. L’hébergement ainsi que<br />

les repas se feront sous toile ou<br />

en campeur libre, sur réservation.<br />

Prévoir son duvet. Le prix du weekend<br />

s’élève à 25 euros pour l’ouvrant<br />

et l’ayant droit, 30 euros pour une<br />

personne extérieure (comprenant<br />

le couchage, le repas du samedi soir<br />

et le petit déjeuner du dimanche).<br />

Pour les locaux, possibilité de<br />

réserver uniquement le repas.<br />

Les places sont limitées, dépêchezvous<br />

de vous inscrire auprès de<br />

la CMCAS Alpes du Sud – 6 rue du<br />

Verger BP 4 – 05001 Gap cedex,<br />

Christian.thepot@asmeg.org ou par<br />

téléphone au 04 92 40 33 90.<br />

Les 24 Heures du swing de<br />

Monségur Les 2, 3 et 4 juiLLet<br />

La <strong>CCAS</strong> et la CMCAS Gironde sont<br />

partenaires des 24 heures du swing de<br />

Monségur. Ce festival de jazz organisé<br />

par l’office monségurais de la culture<br />

et des loisirs (OMCL) a gagné une<br />

renommée internationale en faisant<br />

venir des grands du jazz. Manifestation<br />

conviviale et familiale, il a pour objectif<br />

de faire découvrir chaque année<br />

diverses formations de jazz, des<br />

orchestres locaux et internationaux.<br />

La politique des organisateurs est<br />

claire : favoriser la création, dévoiler<br />

de jeunes musiciens, susciter<br />

échanges et réflexions et renforcer<br />

l’ancrage du festival en milieu<br />

rural. L’affluence de l’an dernier<br />

(plus de 12 000 participants) les<br />

encourage à poursuivre dans cette<br />

voie. Les électriciens et gaziers sont<br />

attendus nombreux ! Le festival est<br />

également l’occasion de découvrir<br />

Monségur, son patrimoine et<br />

sa qualité de vie.<br />

Tarifs ouvrants et ayants droit sur<br />

présentation de l’attestation Activ :<br />

20 euros le pass 1 jour/ 40 euros<br />

les 2 jours/ 60 euros les 3 jours.<br />

www.swing-monsegur.com<br />

7


événement<br />

ÉtÉ 2010, la saison co<br />

Dans le contexte de crise,<br />

le tourisme social joue-t-il<br />

un rôle particulier ?<br />

Avec un Français sur deux qui ne part pas<br />

en vacances, le tourisme social se distingue<br />

du tourisme marchand par ses finalités<br />

humanistes. Ils n’ont pas les mêmes<br />

valeurs ! Même si le bien-être du vacancier<br />

est a priori le but commun, le tourisme<br />

commercial poursuit un objectif<br />

mercantile quand le tourisme social<br />

recherche l’épanouissement des individus,<br />

quelles que soient leurs conditions<br />

économiques, sociales ou professionnelles.<br />

Il œuvre pour permettre à tous,<br />

toutes catégories sociales confondues,<br />

d’accéder aux vacances. Ainsi 2009 a vu un<br />

bon nombre de salariés nouveaux se tourner<br />

vers les offres de leur comité d’entreprise.<br />

Il s’inscrit aussi dans la recherche<br />

d’une mixité sociale qui permet de faire<br />

tomber les tabous et l’intolérance.<br />

Ce sont dès lors deux conceptions<br />

bien différentes du temps libre et des<br />

vacances. Quand le tourisme marchand<br />

incite les vacanciers à consommer,<br />

le tourisme social, lui, saisit ce temps où<br />

l’on est plus disponible pour offrir l’occasion<br />

de se cultiver, réveiller la curiosité,<br />

surprendre. Grâce à cette confrontation<br />

à la nouveauté, on peut sortir du quotidien<br />

et ouvrir son esprit. Quitte parfois à<br />

être bousculé ! Les vacances constituent<br />

un moment de coupure et de découverte<br />

de nouveaux horizons, indispensable à<br />

l’équilibre humain, familial et social.<br />

La <strong>CCAS</strong> est un des acteurs<br />

majeurs du tourisme social.<br />

Qu’est-ce qui caractérise<br />

le départ en vacances avec<br />

notre organisme ?<br />

La <strong>CCAS</strong> s’inscrit dans cette définition<br />

générale, avec une dimension très mar-<br />

© didier delaine / ccas<br />

À l’heure où 2 200 foyers supplémentaires ont<br />

réservé un séjour cette année, la CCaS concrétise<br />

l’accès aux vacances pour des dizaines de milliers<br />

d’agents des ieg et leur famille. Les équipes se<br />

mobilisent pour offrir le meilleur accueil ainsi que des<br />

activités riches en contenu. Cécile david, présidente<br />

de la commission Vacances adultes, se félicite<br />

d’un tel résultat sans négliger les points à améliorer.<br />

quée en faveur du contenu des vacances.<br />

L’action culturelle est au cœur des programmes<br />

d’activités de ses centres.<br />

Une action culturelle grand champ,<br />

qui recouvre tout ce qui fait la vie des<br />

hommes et des femmes de ce monde.<br />

À côté des spectacles vivants et des invitations<br />

à la lecture et à l’écriture, nous<br />

proposons aussi des contenus liés aux<br />

sciences et techniques et aux questions<br />

éthiques que pose leur évolution.<br />

On pourrait citer d’autres initiatives<br />

encore : le panel de notre offre est<br />

multiple et varié. Comme par exemple<br />

les nombreux ateliers de jeux d’échec<br />

qui ont rencontré l’an dernier un énorme<br />

succès et ont favorisé très spontanément<br />

des rencontres intergénérationnelles.<br />

J’évoquerai également la diversité<br />

culturelle des lieux où sont implantés<br />

les centres de vacances et la rencontre<br />

avec leurs habitants, notamment par<br />

l’apport des saisonniers recrutés localement.<br />

Acte concret en faveur du développement<br />

durable, social et solidaire,<br />

cet aspect est aussi la marque des<br />

vacances <strong>CCAS</strong>.<br />

La saison estivale est-elle<br />

importante pour la <strong>CCAS</strong> ?<br />

Bien sûr, l’été est une période d’intense<br />

activité pour la <strong>CCAS</strong>. Les personnels<br />

permanents et saisonniers des activités<br />

sociales sont à pied d’œuvre.<br />

De la réservation des séjours à la<br />

préparation des centres avant l’arrivée<br />

des premiers vacanciers, jusqu’au<br />

dernier tour de clé qui clôture la saison,<br />

sans oublier le travail de réflexion<br />

sur les enseignements à tirer pour<br />

reprendre le cycle suivant... la <strong>CCAS</strong><br />

est une ruche permanente.<br />

En définitive, toutes les forces sont<br />

mobilisées pour ce qui est le plus impor-<br />

tant à nos yeux : les bénéficiaires et leur<br />

accès à des vacances de qualité. Pour de<br />

nombreux foyers les vacances d’été sont<br />

l’unique départ de l’année. Ce moment<br />

est donc particulièrement précieux.<br />

En être privé, c’est quelque chose de<br />

dramatique pour l’équilibre individuel<br />

et celui de la famille. Le premier objectif<br />

que s’assigne la <strong>CCAS</strong> est de créer les<br />

conditions réelles du droit au départ.<br />

Le deuxième, indissociable, est de tout<br />

mettre en œuvre pour que les bénéficiaires<br />

passent de bonnes vacances.<br />

On peut donc se féliciter des premiers<br />

résultats connus pour cet été 2010<br />

puisque fin avril, plus de 60 000 foyers<br />

avaient obtenu un séjour <strong>CCAS</strong>. C’est<br />

près de 2 200 de plus que l’an dernier.<br />

Une vraie réussite ! Ce résultat est<br />

le fruit d’une gestion au service de tous.<br />

C’est la validation concrète de nos choix<br />

stratégiques.<br />

Comme par exemple<br />

le partenariat de premier plan<br />

engagé début 2010 avec la CIAT ?<br />

Cela va beaucoup plus loin qu’un partenariat<br />

puisque la <strong>CCAS</strong> s’est engagée<br />

dans l’acquisition des parts de la Compagnie<br />

Internationale André Trigano<br />

(CIAT). Notre ambition est d’élargir<br />

l’offre de vacances pour les électriciens<br />

et gaziers. Nous allons ainsi augmenter<br />

le nombre de destinations sur l’Atlantique<br />

et la Méditerranée. Cet élargissement<br />

de l’offre a été plébiscité puisque<br />

ces hébergements mis à la réservation<br />

ont été investis rapidement par plus de<br />

2 000 foyers. Deuxième enjeu de cette<br />

acquisition : le rôle d’acteur de la <strong>CCAS</strong><br />

dans le développement du tourisme<br />

social se trouve renforcé. En ouvrant<br />

de nouvelles destinations aux agents<br />

des IEG mais aussi à d’autres, nous<br />

8 <strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010


mmence très fort !<br />

contribuons à rendre effectif le droit à<br />

des vacances pour tous les salariés de<br />

notre pays.<br />

En revanche, vous n’envisagez<br />

pas l’émission de chèque<br />

vacances ?<br />

Le débat est toujours ouvert. Jusqu’ici<br />

ça n’a effectivement pas été le choix<br />

de la <strong>CCAS</strong>. Force est de constater que<br />

tous les comités d’entreprise qui se<br />

sont engagés dans cette voie ont complètement<br />

obéré leur capacité à investir<br />

dans un patrimoine collectif, à décider du<br />

contenu des séjours et donc à faire respecter<br />

le droit aux vacances de qualité<br />

pour tous. Depuis ses origines, la <strong>CCAS</strong><br />

a choisi de développer une politique d’investissement<br />

patrimoniale, considérant<br />

que c’est à partir d’un bien collectif que<br />

l’on peut assurer l’accès au plus grand<br />

nombre. A contrario, chaque fois que l’on<br />

distribue un chèque vacances, c’est une<br />

somme qui n’est plus disponible pour<br />

organiser une gestion collective répondant<br />

aux besoins individuels.<br />

La <strong>CCAS</strong> les accepte comme<br />

mode de paiement à partir de<br />

cette année ?<br />

En effet et cela ne modifie en rien la<br />

politique générale de la <strong>CCAS</strong>. Nous<br />

considérons que c’est un mode de paiement<br />

comme un autre. Les conjoints<br />

de nombreux agents des IEG en ont…<br />

La plus grande part de ces chèques<br />

vacances ne sont pas utilisés dans le<br />

réseau du tourisme social. Ils sont<br />

même employés à tout autre chose<br />

qu’aux vacances, comme remplir son<br />

caddie au supermarché, etc. Mais alors<br />

le chèque vacances satisfait un besoin<br />

en matière de pouvoir d’achat et est<br />

détourné de son objet initial.<br />

Pour revenir aux séjours<br />

organisés par la <strong>CCAS</strong>, sur<br />

quels points souhaitez-vous<br />

mettre l’accent cet été ?<br />

Nous allons multiplier les réunions<br />

d’accueil pour les préados. C’est une<br />

classe d’âge qui se sentait un peu à la<br />

marge, ne se reconnaissant ni dans les<br />

plus jeunes, ni dans la classe des aînés.<br />

Une réunion visera à établir le premier<br />

contact entre eux et avec leur référent<br />

au sein de l’équipe d’animation. Il s’agit<br />

<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />

de leur permettre de bien vivre leurs<br />

vacances, à leur rythme, et d’être pleinement<br />

intégrés dans la vie collective<br />

du centre de vacances, et non de les<br />

mettre à l’écart des autres vacanciers.<br />

Autre point à signaler, une attention<br />

particulière sera portée à l’état et à<br />

la propreté des logements, d’abord<br />

en responsabilisant les occupants qui<br />

libèrent leur hébergement, ensuite en<br />

faisant une recommandation simple :<br />

celle d’arriver plutôt à partir de<br />

16 heures afin de laisser le temps aux<br />

équipes de vérifier que tout soit en bon<br />

ordre. Rassurez-vous, les vacanciers<br />

qui arriveront dès 10 heures seront tout<br />

aussi bien accueillis.<br />

Des problèmes ont pu<br />

être rencontrés lors des<br />

réservations…<br />

La meilleure manière de s’améliorer,<br />

c’est de mettre le doigt sur ce qui ne<br />

fonctionne pas toujours bien. Il est vrai<br />

que nous avons vécu des difficultés,<br />

particulièrement au moment de l’ouverture<br />

à la réservation des séjours<br />

verts, parfois lors des paiements.<br />

Nous avons assisté à un tel afflux de<br />

demandes simultanées que, techniquement,<br />

le moteur de réservation n’a<br />

pas suivi. Des mesures d’urgence ont<br />

été prises, sans permettre d’atteindre<br />

les conditions optimales. Nous ne<br />

sommes pas les seuls à être confrontés<br />

à ce genre de situation : les serveurs<br />

des grandes compagnies aériennes<br />

ou ferroviaires rencontrent des problèmes<br />

similaires. Pour autant, nous<br />

ne nous satisfaisons pas de ce constat<br />

et recherchons les solutions qui nous<br />

mettront à l’abri, comme par exemple<br />

l’étalement des dates d’ouverture<br />

à la réservation.<br />

Et puis il faut relativiser les désagréments<br />

rencontrés, certes très énervants,<br />

à l’aune de la forte croissance du<br />

nombre de séjours réservés.<br />

Quelles sont vos pistes<br />

de travail, bases de réflexion<br />

pour l’avenir ?<br />

La tarification à l’hébergement a fortement<br />

dopé les demandes en période<br />

verte, au point d’en arriver à une contradiction<br />

: les séjours proposés en vert,<br />

censés pouvoir honorer toutes les<br />

demandes, sont saturés à certaines<br />

dates ou les week-ends. Nous devons<br />

rapidement trouver des solutions pour<br />

favoriser la programmation de moyens<br />

séjours et du même coup optimiser l’utilisation<br />

des centres de vacances.<br />

Nous travaillons aussi sur des pistes<br />

plus générales qui consistent à rendre<br />

plus lisible l’offre de vacances <strong>CCAS</strong>.<br />

Une étude a été réalisée pour affiner<br />

la connaissance des motivations au<br />

départ. Bien que cela pèse, l’argument<br />

n’est pas que d’ordre financier. Il y a de<br />

nombreuses idées reçues. À savoir que<br />

les hauts revenus contribuent pour les<br />

plus faibles alors que les séjours sont<br />

tous en partie financés par le fonds<br />

du 1 %. Ou encore que les inactifs ne<br />

pourraient pas accéder à des vacances<br />

en période rouge. En réalité, le nombre<br />

d’inactifs affecté s’est accru cette année.<br />

Le mot de la fin ?<br />

Plus qu’un mot, c’est un clin d’œil…<br />

Si vous voulez vraiment vivre des<br />

moments d’exception cet été, un<br />

conseil : coupez le téléphone, fermez<br />

l’ordinateur et... rencontrez vos voisins.<br />

Ils ont des tas de choses à vous dire.<br />

Et réciproquement !<br />

Propos recueillis par Pierre Chaillan<br />

© ciat / campÉole<br />

9


vu à… Pont-de-Claix<br />

La passion des autres<br />

dans l’isère,<br />

des centaines d’agents,<br />

leur famille et leurs<br />

amis ont découvert<br />

le temps d’un week-end<br />

les multiples activités<br />

de la nouvelle CmCaS<br />

dauphiné - Pays de rhône.<br />

Saviez-vous qu’il faut au moins<br />

cinquante heures de travail pour,<br />

à l’aide de dizaines de fuseaux de bois,<br />

entremêler le fin fil accroché par des<br />

aiguilles à un carreau de tissu, qui<br />

donnera un éventail en broderie après<br />

avoir été torsadé des milliers de fois ?<br />

En effet, cinquante heures !<br />

Saviez-vous encore qu’une poignée<br />

d’agents EDF, passionnés par le travail<br />

du bois, fabriquent et surtout apprennent<br />

à faire des meubles, des ruches,<br />

des casse-tête, des nichoirs à chauvesouris,<br />

et plein d’autres ustensiles pour<br />

qui veut bien à Grenoble et<br />

aux alentours ? La trappe qui<br />

permet aux chauve-souris de<br />

sortir se situe tout en bas de<br />

l’étroite caisse du nichoir et<br />

mesure 15 mm de largeur.<br />

15 pile !<br />

Saviez-vous aussi qu’avec<br />

un vieux pot de peinture de<br />

30 kg, deux bouts de tuyaux<br />

et une grille en fer, on peut<br />

réaliser un poêle à bois capable de<br />

porter 5 litres d’eau à ébullition en<br />

10 minutes, et ce à l’aide de simples<br />

brindilles. L’astuce, trouvée par les<br />

agents d’Énergie et eau sans frontières<br />

(ESF), consiste à entourer l’un des<br />

Le saviez-vous ?<br />

Avec un vieux<br />

pot de peinture<br />

de 30 kg, deux<br />

bouts de tuyaux<br />

et une grille<br />

en fer, on peut<br />

réaliser un<br />

poêle à bois…<br />

tuyaux de coques de noix concassées et<br />

compressées. M aurice Garon dit avoir<br />

copié sur la Nasa. Lui et ses collègues<br />

ont réalisé ce poêle pour venir en aide<br />

aux H aïtiens victimes du récent tremblement<br />

de terre et de leur Histoire.<br />

Pour savoir tout cela, il fallait participer<br />

au Printemps des passions, organisé<br />

les 8 et 9 mai sur le site <strong>CCAS</strong><br />

de Pont-de-Claix (Isère) par<br />

la toute nouvelle CMCAS<br />

du territoire Dauphiné –<br />

Pays de Rhône. Cette dernière<br />

a voulu montrer par<br />

ce rendez-vous la richesse et<br />

la diversité des passions qui<br />

traversent ce bout de France<br />

touchant au Vercors et à sa<br />

glorieuse histoire ou encore<br />

à Vizille et son château, berceau de la<br />

Révolution française.<br />

C’est pourquoi la section des arts<br />

plastiques de Sassenage (Isère), dont<br />

certains membres comme Mireille<br />

Picot sont des compagnes d’agents<br />

EDF, ont joliment fait connaître leurs<br />

savoir-faire.<br />

Pour cette raison encore que la joyeuse<br />

bande des Copeaux d’abord, dont Bernard<br />

Jombart est l’un des animateurs,<br />

aide les chauve-souris à concurrencer<br />

la multinationale Monsanto dans la<br />

chasse aux insectes nuisibles…<br />

Pour cela toujours qu’Antoine C hevalier<br />

et Christophe l’Écu, de l’Aneg, montrent<br />

aux curieux comment faire décoller une<br />

aile de parapente sans forcément être<br />

d’accord sur la façon dont les 2/3 tiers de<br />

dépression et le tiers de surpression se<br />

répartissent au-dessus ou au-dessous<br />

de l’aile multicolore…<br />

« La transformation des activités<br />

sociales est un acte majeur utile à tous.<br />

C’est un travail de renforcement des<br />

structures politiques de proximité et<br />

de réorganisation des services professionnels,<br />

qui doit maintenant apporter<br />

la plus-value attendue par nos bénéficiaires<br />

», a notamment déclaré Patrick<br />

Reboullet, le nouveau président de<br />

la CMCAS Dauphiné - Pays de Rhône.<br />

« Bien que n’ayant pas toujours les<br />

mêmes idées, nous partageons tous<br />

les valeurs émancipatrices de nos<br />

activités sociales que sont la solidarité,<br />

la justice, la dignité et l’équité »,<br />

rappelle-t-il tout en soulignant que<br />

devant le morcellement des entreprises<br />

du secteur de l’énergie « les<br />

CMCAS et les SLVie restent les seuls<br />

lieux où se crée du lien social ».<br />

Texte : Jean Santon<br />

Photos : Dominique Lorieux / <strong>CCAS</strong><br />

10 <strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010


goutez<br />

Le fruit de La mer<br />

La CmCaS finistère-morbihan a décidé<br />

de développer une nouvelle activité en créant<br />

une section de chasse sous-marine. Le 2 mai<br />

dernier, une journée découverte était organisée<br />

au cœur de l’archipel des glénan.<br />

« Cette idée a germé environ<br />

deux ans auparavant. » Au<br />

cours d’un stage de chasse sous-ma-<br />

rine, Alain Guilleron propose<br />

de créer au sein de la<br />

CMCAS Finistère-Morbihan,<br />

une section entièrement<br />

consacrée à ce sport pratiqué<br />

le plus souvent en solitaire.<br />

Il faut dire que la seule<br />

école fédérale de chasse<br />

sous-marine se trouve à<br />

Concarneau. C’est là qu’Alain<br />

Guilleron a fait la connaissance<br />

d’Éric Sauvage, l’instructeur<br />

de l’école. Son idée<br />

de créer une section est<br />

f avorablement accueillie par<br />

la CMCAS, comme le rappelle son président,<br />

Gilles Canqueteau.<br />

Après la création de la section, et donc<br />

une fois réglées les questions de financement<br />

et de sécurité, les premières<br />

sorties ont pu avoir lieu au début du<br />

mois de mars dernier sous le regard<br />

bienveillant de la FNPSA (Fédération<br />

nationale de pêche sous-marine en<br />

apnée), partenaire de l’activité, avec<br />

une douzaine de participants déjà.<br />

Des journées de sport intensif et<br />

de plaisir partagé sous les eaux,<br />

à 10 miles au large du Finistère.<br />

« Nous ne voulons pas nous limiter à<br />

la chasse. Avec cette section au sein<br />

de la CMCAS, il y a une véritable activité<br />

de découverte », précise encore<br />

Alain Guilleron. Ainsi le 2 mai, alors<br />

que la météo n’était pas des plus<br />

clémentes, un petit groupe de courageux<br />

a pris le large vers l’archipel des<br />

G lénan, avec Éric Sauvage à sa tête.<br />

Petites îles rocailleuses et pour la<br />

plupart inhabitées, les Glénan offrent<br />

un très bon terrain de chasse aux<br />

nouveaux passionnés de la section.<br />

<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />

Après la création<br />

de la section,<br />

les premières<br />

sorties ont pu<br />

avoir lieu sous<br />

le regard<br />

bienveillant de<br />

la Fédération<br />

nationale de pêche<br />

sous-marine en<br />

apnée, avec une<br />

douzaine de<br />

participants déjà.<br />

Avec un fond de 4 à 7 mètres, il<br />

permet aux débutants à la fois de<br />

se familiariser avec la plongée en<br />

apnée et de faire quelques<br />

prises. Une activité prenante<br />

d’ailleurs puisqu’<br />

entre 11 h et 17 h l’équipe<br />

n’est pas sortie de l’eau,<br />

pour ramener finalement,<br />

après un retour mouvementé<br />

sur une mer relativement<br />

agitée, araignées<br />

de mer, bars, vieilles et<br />

autres poissons…<br />

« Après plusieurs sorties<br />

prometteuses, nous sommes<br />

encore en train de structurer<br />

la section. Avec 12 inscrits,<br />

nous avons atteint un premier objectif.<br />

Mais il nous reste à concrétiser un<br />

potentiel de 24 adhérents. » Et passer,<br />

s’il le faut, par la formation « d’initia-<br />

teurs » et de moniteurs. Promouvoir<br />

d’autres activités nautiques de loisir<br />

et de découverte à partir de la section<br />

de chasse sous-marine ? C’est un<br />

souhait clairement partagé par toute<br />

la section, comme par la CMCAS.<br />

En attendant et à partir de 16 ans,<br />

les ouvrants et les ayants droit ont la<br />

possibilité s’ils le souhaitent de s’initier<br />

à ce sport en tentant l’aventure<br />

à Concarneau. Et puis tout ne s’arrête<br />

pas à la pêche, comme le rappelle<br />

Alain Guilleron : la dégustation<br />

de marinades de poissons crus<br />

et autres sushis préparés par Éric<br />

Sauvage attend les pêcheurs sur<br />

le port… Une récompense bien méritée<br />

après une sortie pour le moins<br />

sportive !<br />

Texte : Diego Chauvet<br />

Photos : Charles Crié / <strong>CCAS</strong><br />

initiatives<br />

11


égion<br />

12<br />

<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010


marSeiLLe…<br />

Comme un aimant !<br />

<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />

au commencement, un conte de fée : le mariage de<br />

gyptis, une princesse du cru, avec Protis, un marin<br />

grec venu de la lointaine Phocée. Vingt-six siècles<br />

plus tard, c’est ici que tout revient, toujours…<br />

tour de Babel, la deuxième ville de france se rêve<br />

capitale culturelle et euro-méditerranéenne.<br />

entre les luttes ouvrières du passé et la solidarité<br />

réinventée du présent, « on est fier d’être marseillais ».<br />

textes : Stéphane gravier<br />

Photos : Éric raz / CCaS<br />

un remerciement à la section Sports aériens - aneg de la CmCaS<br />

marseille pour sa contribution aux prises de vues aériennes.<br />

13


égion<br />

CitÉ PhoCÉeNNe,<br />

CitÉ radieuSe ?<br />

de verre et de béton, la nouvelle tour Cma-Cgm éclairera peut-être un jour<br />

la façade méditerranéenne de la france. Premier pôle industriel et tertiaire<br />

du Sud du pays, marseille se rêve capitale européenne de la culture en 2013…<br />

La ville se métamorphose depuis<br />

dix ans. Entamé au début du nouveau<br />

siècle, le projet Euroméditerranée<br />

est un vaste chantier de 480 hectares<br />

situé entre le port autonome, le Vieux<br />

Port et la gare Saint-Charles. Financé<br />

par l’État et les collectivités locales,<br />

il entend redessiner la ville et « placer<br />

Marseille au premier rang des métropoles<br />

sud-européennes ».<br />

Au pied du quartier du Panier, les entreprises<br />

de BTP se pressent d’achever les<br />

travaux qui donneront naissance d’ici<br />

trois ans au musée des Civilisations de<br />

l’Europe et de la Méditerranée. Tournant<br />

le dos à son passé ouvrier, à cette<br />

époque où la vie sociale était rythmée<br />

par les dockers, Marseille s’oriente vers<br />

les nouvelles technologies et le secteur<br />

tertiaire, s’efforçant d’attirer les étudiants<br />

et la recherche universitaire.<br />

Selon une étude réalisée par l’agence<br />

d’urbanisme de l’agglomération mar-<br />

seillaise parue cette année, on dénombrait<br />

100 000 « Néomarseillais » présents<br />

depuis moins de 5 ans en 2006 sur une<br />

population totale de 850 000 habitants.<br />

En mettant la ville à 3 heures de Paris,<br />

le TGV Méditerranée a indéniablement<br />

contribué à l’arrivée de cette<br />

nouvelle population faisant<br />

grimper les prix du m 2 , parfois<br />

jusqu’au quadruple.<br />

« Puissent nos bétons, si<br />

rudes, révéler que, sous eux,<br />

nos sensibilités sont fines. »<br />

Ce vœu, émanant de l’architecte<br />

humaniste Le Corbusier,<br />

semble avoir été longtemps<br />

oublié de certains décideurs<br />

économiques et politiques.<br />

Frappées par un taux de chômage<br />

à deux chiffres, 37 % des habitants<br />

des quartiers Nord sont âgés de moins<br />

de 25 ans dans une ville qui, des plus<br />

grandes métropoles de France, est celle<br />

Dans une ville<br />

en pleine<br />

métamorphose,<br />

un peu plus<br />

d’un an après<br />

l’obtention du<br />

label de capitale<br />

européenne de<br />

la culture, les<br />

interrogations<br />

émergent.<br />

qui connaît l’écart entre les hauts et les<br />

bas revenus le plus important.<br />

Homme de théâtre et résistant, Richard<br />

Martin se bat pour faire vivre dans ces<br />

quartiers le théâtre Toursky et faire en<br />

sorte que « les théâtres soient ouverts<br />

à tous – et surtout à ceux<br />

qui pensent que cela ne<br />

leur appartient pas – si l’on<br />

veut faire reculer la bêtise et<br />

la barbarie ». Une lutte permanente<br />

! Un peu plus d’un<br />

an après l’obtention du label<br />

de capitale européenne de<br />

la culture, les interrogations<br />

émergent.<br />

Dans les Lettres françaises,<br />

Gerhard Jacquet notait en<br />

mars 2009 qu’il conviendrait<br />

pour le grand public de s’y retrouver,<br />

« non seulement en tant que spectateur,<br />

mais surtout en qualité d’acteur-citoyen<br />

et de bénéficiaire (…) Mais le risque est<br />

grand que ces fameuses retombées,<br />

non seulement culturelles, mais aussi<br />

sociales, économiques, environnementales…<br />

ne soient pas au final si conséquentes<br />

(…) et vraiment réparties de<br />

façon équitable ». Face aux logiques<br />

politico-commerciales et à l’insuffisance<br />

des moyens financiers, les attentes des<br />

populations sont réelles... « Il ne faudrait<br />

pas n’avoir que d’la bouche ! »<br />

14 <strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010


allez<br />

l’om !<br />

Champion de france et<br />

vainqueur de la Coupe<br />

de la Ligue 2010,<br />

l’olympique de marseille<br />

souffle 110 bougies<br />

cette année, avec à son<br />

affiche le plus beau<br />

palmarès footballistique<br />

de l’hexagone.<br />

Emblème de la cité phocéenne,<br />

mais aussi du football français,<br />

l’OM est un club à part pour son palmarès,<br />

sa dimension médiatique et<br />

iLS SoNt marSeiLLaiS<br />

Alain Fanguin, président de<br />

la commission Contenu des<br />

activités de la CMCAS Marseille<br />

Culture : « Danse, musique, théâtre,<br />

peinture, sculpture : le but de la commission<br />

Contenu des activités de<br />

la CMCAS Marseille est de toucher<br />

le plus de personnes possible, du plus<br />

jeune au plus âgé, et d’augmenter<br />

le nombre de structures culturelles avec<br />

lesquelles nous travaillons sur l’ensemble<br />

de notre territoire, de Fos-sur-<br />

Mer à Manosque. Un outil pour tous :<br />

la Carte Activ, passeport culturel pour<br />

un accès à la diversité et à l’altérité. »<br />

<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />

sa popularité. Incontournable, il est<br />

entré dans la légende le 14 avril 1924,<br />

avec l’arrivée pour la première fois de<br />

la Coupe de France à Marseille.<br />

Depuis, plus de 1 100 joueurs de<br />

57 nationalités ont porté le maillot bleu et<br />

blanc : Jean-Pierre Papin, Josip S koblar,<br />

Didier Drogba, Larbi Ben Barek, Fabien<br />

B arthez, Roger Magnusson, Chris Waddle<br />

ou Marius Trésor…<br />

Agent EDF et supporter inconditionnel du<br />

club phocéen, Marc Guyon vibre à chaque<br />

nouveau match. À chaque but marqué, un<br />

déferlement d’acclamations et de cornes<br />

de brume s’élève du Vélodrome.<br />

Spyros Théodorou,<br />

directeur de l’association<br />

Échange et diffusion des savoirs<br />

L’arc euro-méditerranéen : « Je pense que<br />

Marseille ne joue pas dans la même cour<br />

que Barcelone ou Gênes, c’est une espèce de<br />

fantasme au sens freudien du terme. Pour<br />

exister, il faut que cela se traduise par des<br />

réalités humaines et concrètes. Jusqu’en<br />

1986, les Algériens venaient à Marseille<br />

dans le « triangle d’or » à Belsunce pour<br />

acheter et revendre ; ces échanges commerciaux<br />

représentaient un chiffre d’affaires<br />

supérieur à celui du Centre Bourse. Avec<br />

le rétablissement des visas, ils sont partis<br />

en Espagne et en Italie. Être dans un arc,<br />

cela suppose certaines choses, comme<br />

avoir une attitude donnée, des gestes précis,<br />

mais aussi des réalités d’échange. »<br />

Le 26 mai 1993 à Munich, l’OM décroche<br />

la Coupe de la Ligue des champions de<br />

l’UEFA. En finale contre le Milan AC,<br />

Basile Boli marque de la tête le seul but<br />

de la rencontre à la 44 e minute. « J’ai eu<br />

du mal à regarder le match, avoue Marc<br />

Guyon, tellement la tension était forte. »<br />

Hélas, ces années-là coïncident aussi avec<br />

la présidence du club par B ernard Tapie<br />

et avec sa rétrogradation en 2 e division.<br />

Qu’importe ! Fidèle, le peuple de Marseille<br />

déploie d’immenses « tifos » à chaque entrée<br />

des joueurs. Ces animations visuelles<br />

colorées s’unissent aux chants devenus<br />

de véritables hymnes marseillais.<br />

Papet-J<br />

des Massilia Sound System<br />

L’évolution de Marseille : « Quand<br />

on a grandi dans une ville où l’on voit<br />

des quartiers démolis au profit d’immeubles<br />

de standing, on peut le déplorer<br />

mais ce n’est pas la problématique<br />

d’un jeune de 10 ans aujourd’hui. (…)<br />

Élever une ville au rang de capitale,<br />

c’est faire en sorte que les gens sentent<br />

le besoin irrépressible d’y venir. (…) On<br />

me parle toujours de cette ville comme<br />

d’une personne, comme de Dieu, mais<br />

Marseille n’est rien, ce sont les Marseillais<br />

et les Marseillaises qui sont<br />

tout. On a un peu peur que M arseille<br />

perde sa capacité d’intégration. »<br />

À découvrir l’album Papet-J.Rit sur<br />

www.myspace.com/papetjrit.<br />

15


égion<br />

« Loin des clichés<br />

et deS faux-SemBLaNtS… »<br />

Jean-Louis allo,<br />

président de la CmCaS<br />

marseille, parle d’une<br />

ville populaire aux<br />

origines métissées,<br />

où les activités<br />

sociales restent, au<br />

plus près des attentes<br />

des agents, le moteur<br />

du lien social.<br />

Dans le cadre de<br />

la transformation des<br />

activités sociales, la <strong>CCAS</strong><br />

et la CMCAS Marseille ont<br />

décidé d’ouvrir une résidence<br />

à Marseille. Quelles en sont<br />

les raisons ?<br />

Cette réalisation patrimoniale répond<br />

d’abord à une forte demande des<br />

CMCAS des régions PACA et Corse qui<br />

souhaitent depuis longtemps faciliter<br />

l’accès des bénéficiaires et de leurs<br />

familles aux institutions hospitalières<br />

de l’agglomération marseillaise.<br />

Elle répond ensuite à la volonté<br />

d’accueillir dans les meilleures conditions<br />

possible et à moindre coût les<br />

participants des séjours à thème qui<br />

connaissent un vif succès (Marseille<br />

rencontres notamment). Enfin au souci<br />

de proposer un accueil hôtelier digne<br />

de ce nom aux publics des stages organisés<br />

sur Marseille (Iforep, IEG). Avec<br />

en ligne de mire l’enrichissement du<br />

réseau de la <strong>CCAS</strong> pour favoriser l’accès<br />

aux vacances et loisirs des familles.<br />

Marseille est devenue une<br />

destination touristique. Quelle<br />

est l’image de la ville que vous<br />

souhaitez faire découvrir ?<br />

L’image la plus authentique qui soit, loin<br />

des clichés et des faux-semblants :<br />

celle de la rencontre entre les gens<br />

passionnés et passionnants qui ont<br />

fait la richesse de cette cité millénaire,<br />

celle d’un environnement culturel<br />

chargé d’histoire, depuis les Phocéens<br />

qui ont créé le Vieux Port à Rimbaud<br />

qui y rendait son dernier souffle, en<br />

passant par la Grande Peste de 1720<br />

et jusqu’aux gratte-ciels futuristes<br />

d’Euroméditerranée, celle des origines<br />

métissées qui la façonnent, de Marcel<br />

Pagnol à Jean-Claude Izzo, l’image<br />

de « Marseille, porte de l’Orient et de<br />

l’Afrique », mais aussi l’image dessinée<br />

par un contour géographique<br />

diversifié allant de la Camargue au<br />

Luberon, des Préalpes à la façade<br />

méditerranéenne…<br />

Selon l’Insee, un quart des<br />

salariés de la région PACA<br />

gagne moins de 830 €<br />

par mois. Qu’en est-il de<br />

la situation à Marseille, pour<br />

ses habitants en général et<br />

les agents et leurs familles en<br />

particulier ?<br />

Ville populaire, Marseille souffre de<br />

la désindustrialisation accélérée des<br />

trente dernières années. Les luttes<br />

menées autour de l’emploi, des<br />

salaires, des services publics, du logement…<br />

en portant des choix différents<br />

de société, dénoncent l’inefficacité<br />

politique actuelle, dont souffrent aussi<br />

les agents des IEG et leurs familles.<br />

Malgré la revalorisation des aides solidaires,<br />

l’action des réseaux solidaires,<br />

des SLV et de notre conseillère en économie<br />

sociale et familiale, force est de<br />

constater qu’en parallèle nos entreprises<br />

rognent sur le pouvoir d’achat<br />

des agents et les moyens alloués aux<br />

organismes, préférant détourner les<br />

richesses produites vers la finance.<br />

Dans ce contexte, comment<br />

peuvent évoluer les activités<br />

sociales des IEG ?<br />

Les activités sociales évolueront dans<br />

le sens des attentes des agents si nous<br />

savons conserver les valeurs de solidarité,<br />

d’émancipation et d’égalité qui sont<br />

les leurs, en ne renonçant pas à l’engagement<br />

porteur de ces valeurs humanistes,<br />

à leur partage et surtout à l’aspect<br />

revendicatif qui les sous-tend. C’est<br />

pourquoi la proximité de tous les acteurs<br />

des activités sociales avec les bénéficiaires,<br />

leur disponibilité, leur écoute<br />

et leur prise en compte des situations<br />

particulières, doit rester le moteur du<br />

lien social, qu’il faut faire vivre coûte que<br />

coûte. C’est à ce prix et à nul autre que<br />

nos activités sociales doivent évoluer,<br />

à Marseille comme ailleurs…<br />

16 <strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010


SoLidaireS et mutuaLiSteS !<br />

dans les Bouches-du-rhône, les relations<br />

sont anciennes entre la CmCaS marseille et<br />

le mouvement mutualiste. une histoire<br />

d’amour selon la présidente du grand Conseil de<br />

la mutualité, Nicole allais.<br />

Mutualistes marseillais, unissez<br />

vous ! Face aux déficits de<br />

la S écurité sociale, à la casse des régimes<br />

spéciaux, aux appétits du marché<br />

de la finance et des assurances<br />

privées, l’heure est au resserrement<br />

des rangs.<br />

Né d’une volonté politique au lendemain<br />

de la Seconde Guerre mondiale,<br />

le système de santé publique va mal<br />

en France et à Marseille. La crise issue<br />

du premier choc pétrolier de 1973 n’en<br />

finit pas de peser sur la Sécu et par<br />

ricochet sur le mouvement mutualiste<br />

phocéen : les premiers déremboursements<br />

de médicaments en date de 1976,<br />

la réduction du nombre de lits dans les<br />

hôpitaux depuis 1978, la création du<br />

forfait hospitalier en 1982, la CSG en<br />

1990 et dernièrement la CMU et la loi<br />

Santé-hôpital…<br />

<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />

Idéologique, la bataille du gouverne -<br />

ment Fillon et du Medef vise à alléger<br />

le coût du travail et à réduire les politiques<br />

sociales.<br />

Dans ce contexte, la CMCAS Marseille<br />

et la Mutieg ont su établir des relations<br />

privilégiées dans cette région pour faire<br />

vivre les valeurs de solidarité. « Nous<br />

avons un passé concomitant et sommes<br />

tous nés de la même histoire », rappelle<br />

Nicole Allais.<br />

En 2010, la mise en commun des moyens<br />

permet d’offrir aux agents des IEG –<br />

actifs et retraités – et à leurs familles<br />

un accès à des soins de qualité. Avec<br />

200 000 adhérents, le Grand Conseil de<br />

la Mutualité protège près de 400 000 personnes,<br />

réservant « un accueil privilégié<br />

aux agents des IEG et leurs familles ».<br />

Avec 22 centres de santé et laboratoires<br />

d’analyses répartis sur le territoire de<br />

la CMCAS Marseille, la réponse médicalisée<br />

est effective 24h/24 et 7j/7.<br />

Contrairement à ce que considère la<br />

Commission de Bruxelles, et comme le<br />

martèle Nicole Allais : « On n’est pas une<br />

assurance ! » Puis d’ajouter : « Nous assumons<br />

la permanence des soins dans des<br />

secteurs en déficit médical comme le 15 e<br />

arrondissement de Marseille, Port-Saint-<br />

Louis-du-Rhône ou Port-de-Bouc. »<br />

À Marseille, comme dans le reste de<br />

l’Hexagone, l’offre médicale publique se<br />

réduit et le secteur privé est de plus en plus<br />

conquérant. Plus que jamais, il y a urgence<br />

à renforcer les liens mutualistes.<br />

Âgé de 69 ans, André Gelly milite au sein des activités sociales de la CMCAS<br />

Marseille depuis 1973. Membre du conseil d’administration de l’association<br />

La Chrysalide Marseille créée en 1958, il accompagne les familles d’enfants<br />

handicapés : « Ma plus grande satisfaction est de pouvoir obtenir des places<br />

d’accueil médicalisées en foyer de vie ou en maison d’accueil spécialisé,<br />

mais les besoins sont immenses. » En 2010, 35 familles bénéficient de<br />

la convention passée entre la CMCAS Marseille et l’association qui accueille<br />

1 280 personnes handicapées mentales au sein de ses 37 établissements.<br />

www.chrysam.fr<br />

17


égion<br />

daNS Le SiLLage<br />

de Neptune…<br />

Protégée par les îles du frioul, la rade de marseille<br />

est réputée pour le mouillage de ses bateaux.<br />

de la plage des Catalans à la Pointe rouge,<br />

les Phocéens s’adonnent aux plaisirs de la mer.<br />

Avec ses cabanons, ses plages de<br />

sable fin et ses eaux turquoise,<br />

le littoral de Marseille s’égrène de petits<br />

ports de pêche en lieux pittoresques.<br />

Pendant longtemps, la population<br />

devait se rendre dans les calanques, sur<br />

les îles du Frioul ou les plages varoises<br />

pour se baigner.<br />

Découvert lors du Mondial 1998,<br />

le parc balnéaire du Prado constitue<br />

« une bonne plage pour un million de<br />

Marseillais ». Né au milieu des années<br />

1970 de la volonté de Gaston Defferre,<br />

l’auteur de cette formule et maire de<br />

Marseille, cet espace de 280 hectares<br />

permet à la ville de tirer pleinement<br />

profit de son imbrication au<br />

Mare nostrum.<br />

Situé à deux pas de là, dans le quartier<br />

de la Pointe Rouge, le centre d’activités<br />

de la CMCAS Marseille permet<br />

aux bénéficiaires, en partenariat avec<br />

l’association Vacances Léo Lagrange,<br />

de pratiquer la voile, la plongée sousmarine<br />

et la pêche.<br />

Figure locale, Patrick Martinetto<br />

est le trésorier de la section pêche :<br />

« Poissons de roche ou blancs, tout se<br />

pêche au large de Marseille mais la<br />

plus belle pêche est celle à la bonite<br />

qui se pratique dans les hauts-fonds à<br />

partir de juillet. »<br />

Membres de l’équipage féminin de<br />

Marseille - Challenge Yannick Coho,<br />

Maëlle Paugam et Cécile Lawer pratiquent<br />

la voile au sein de la section voile<br />

habitable. Créée en 2004 dans le 1 er pôle<br />

de plaisance européen, la section propose<br />

des promenades, des croisières<br />

et des régates à bord de voiliers de 10<br />

à 12 mètres. Celles-ci ont lieu au large<br />

de Marseille, des îles d’Hyères et en<br />

direction de la Corse et de la Sardaigne.<br />

Mais avec ses fonds sableux à posidonies,<br />

ses grottes à corail, ses falaises<br />

abruptes et ses tombants couverts de<br />

gorgones, les paysages subaquatiques<br />

constituent « la Mecque de la plongée »<br />

pour Serge Camboulive, président du<br />

Gazélec plongée de Nîmes. À bord du<br />

Solidaire, le bateau de plongée et de<br />

promenade de la CMCAS Marseille,<br />

nombreux sont ceux qui partent découvrir<br />

les fonds marins.<br />

Président de la section plongée,<br />

Fabrice Leroux rêve d’une base nationale<br />

de plongée à la Pointe Rouge, qui<br />

lui permettrait d’accueillir à l’année<br />

ses collègues plongeurs en provenance<br />

de toute la France.<br />

Portrait :<br />

Michel Flandin<br />

Ancien agent EDF de la direction<br />

Études & Recherches, Michel<br />

Flandin est un précurseur. Il est<br />

à l’origine avec Paul Balbi des<br />

premiers ateliers d’informatique<br />

et de photo numérique de<br />

la CMCAS Marseille en 1998.<br />

Une trentaine de personnes<br />

participent chaque jeudi aux<br />

rencontres de la rue Mazagran.<br />

« Aujourd’hui, on se forme<br />

à Linux pour progressivement<br />

se détacher de l’aspect vénal de<br />

Microsoft », précise le retraité.<br />

En 1999, il répond à une annonce<br />

pour animer bénévolement des<br />

ateliers d’informatique en milieu<br />

carcéral. De son passage aux<br />

maisons d’arrêt de Luynes et des<br />

Baumettes, il garde le souvenir<br />

de rencontres enrichissantes sur<br />

le plan humain. « C’était épique ! »<br />

Bon pied bon œil, Michel Flandin<br />

est aussi trésorier de l’association<br />

Pas-et-repas. Un engagement<br />

bénévole qui lui permet de<br />

s’adonner à sa seconde passion :<br />

la randonnée et les promenades<br />

bucoliques dans les calanques…<br />

18 <strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010


Sites remarquables<br />

La basilique Notre-Dame de la Garde<br />

Depuis sa table d’orientation (142<br />

mètres d’altitude), le panorama s’ouvre<br />

d’un côté sur la Méditerranée et le Vieux<br />

Port, de l’autre sur la ville posée dans<br />

son écrin montagneux. La Bonne<br />

Mère veille sur les toits et les marins<br />

qui partent vers l’Orient. Débutée<br />

sous le Second Empire, la construction<br />

de la basilique s’est achevée<br />

en 1870 avec la pose de la statue de<br />

la Vierge dorée au sommet de son<br />

campanile (41 mètres). Chef-d’œuvre<br />

polychrome de style romano-byzantin,<br />

son chœur est tourné vers Jérusalem.<br />

À l’intérieur, de nombreux ex-voto<br />

témoignent de la foi des pèlerins.<br />

Le quartier du Panier<br />

Perché sur une colline à proximité du<br />

Vieux Port, le Panier est le plus ancien<br />

quartier de la ville. Longtemps occupé<br />

par les pêcheurs et les navigateurs,<br />

il accueillit les différentes vagues<br />

d’immigrants : Italiens, Espagnols,<br />

Algériens et Comoriens. Il fait bon de se<br />

perdre dans les pas de Stendhal, au gré<br />

de ses ruelles étroites autour de la place<br />

de Lenche, de s’arrêter à une terrasse<br />

et d’y déguster une Cagole, bière douceamère<br />

tchéko-marseillaise. Œuvre<br />

de l’architecte Pierre Puget, la Vieille<br />

Charité, qui logeait l’ancien hospice,<br />

abrite aujourd’hui le musée d’Archéologie<br />

méditerranéenne, le musée des<br />

Arts africains, océaniens, amérindiens,<br />

la cinémathèque Le miroir et le Centre<br />

international de la poésie de Marseille.<br />

<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />

Le palais Longchamp<br />

« Eici, l’aigo es d’or » : Ici, l’eau c’est<br />

de l’or ! Inauguré en 1869, le palais<br />

commémore l’arrivée des eaux de<br />

la Durance à Marseille. Construit par<br />

Jacques-Henri Espérandieu, il offre<br />

une majestueuse perspective de fontaines<br />

en cascade et évoque l’abondance<br />

et la fertilité amenées par<br />

les eaux du canal. Le sculpteur animalier<br />

Antoine Louis Barye a réalisé<br />

les lions et les tigres de l’entrée, tandis<br />

que la fontaine monumentale au centre<br />

de la colonnade est l’œuvre de Jules<br />

Cavelier. Elle représente la Durance<br />

entourée de figures qui symbolisent<br />

la vigne et le blé sur un char tiré par<br />

des taureaux de Camargue.<br />

La cathédrale de la Major<br />

Érigée au XIX e siècle, elle est l’une des<br />

plus grandes cathédrales au monde.<br />

Longue de 142 mètres, elle s’ouvre sur<br />

un portique flanqué de deux tours de<br />

60 mètres de hauteur et sa coupole<br />

centrale de 17,70 mètres de diamètre<br />

culmine à 70 mètres. Orientée nordsud<br />

pour être visible de la mer, elle<br />

est de style romano-byzantin : pierres<br />

vertes de Florence, marbre blanc de<br />

Carrare, pierre de Calissane et du Gard,<br />

onyx d’Italie et de Tunisie, mosaïques<br />

de Venise. Sur le parvis trône la statue<br />

de Monseigneur de Belsunce, évêque<br />

de Marseille qui s’illustra en 1720 pendant<br />

la grande épidémie de peste.<br />

Le vallon des Auffes<br />

En contrebas du monument aux<br />

morts de l’armée d’Orient, le vallon<br />

des Auffes est un petit port de pêche<br />

avec un viaduc en fond de décor, dont<br />

les pointus (barques de pêche traditionnelles)<br />

oscillent au gré du vent.<br />

Autrefois, les Auffiers y mouillaient<br />

les tiges d’alfa – une plante originaire<br />

du Maghreb et d’Europe du Sud – pour<br />

la fabrication de cordages, de paniers<br />

et autres sparteries.<br />

19


égion<br />

où SÉJourNer aVeC La CCaS ?<br />

Pour répondre aux attentes des bénéficiaires des activités sociales des<br />

ieg, la CCaS et la CmCaS marseille ont décidé d’acquérir une résidence<br />

appart-hôtel au cœur de marseille.<br />

Cap sur la deuxième ville de<br />

France en 2012 ! Situé dans<br />

le quartier de Noailles – l’un des plus<br />

vivants de Marseille – un immeuble<br />

haussmannien de quatre étages,<br />

d’une surface de plus de 1 300 m 2 ,<br />

deviendra d’ici cet été la propriété<br />

des électriciens, des gaziers et de<br />

leurs familles.<br />

Conçu sur le principe de maison commune,<br />

cet établissement d’une capacité<br />

de 145 à 150 lits permettra de<br />

mêler prestation hôtelière et espaces<br />

de rencontre. Cette acquisition sera<br />

gérée par une SCI liant la <strong>CCAS</strong> et<br />

la CMCAS Marseille ; des fonds supplémentaires<br />

seront engagés pour<br />

la réalisation de travaux d’embellissement,<br />

de mise aux normes de sécurité<br />

et d’accessibilité pour tous.<br />

L’investissement sera remboursé sous<br />

la forme de loyers grâce à la mise en<br />

place d’un montage financier original<br />

en partenariat avec la Caisse<br />

d’Épargne. Au rez-de-chaussée,<br />

250 m 2 de locaux commerciaux<br />

seront aménagés<br />

pour accueillir un point de<br />

correspondance SLVie, un<br />

lieu propice à la rencontre<br />

des retraités de la ville, et<br />

favoriser le développement<br />

d’activités pour tous.<br />

Dans ce quartier en mutation<br />

où se côtoient une<br />

population cosmopolite et de<br />

cadres moyens, l’arrivée d’une structure<br />

de tourisme sociale est particulièrement<br />

appréciée tant des services<br />

de la mairie que des commerçants de<br />

« Comment<br />

imaginer que<br />

les futurs<br />

vacanciers ne<br />

trouvent pas<br />

leur bonheur<br />

à 20 mètres de<br />

la Canebière et<br />

200 du Vieux<br />

Port ? »<br />

SéjourS PaSSion<br />

proximité. Président de l’association<br />

des commerçants, artisans et industriels<br />

de la Capelette, Roland Rabatel<br />

la juge même « extrêmement favo-<br />

rable » pour ses retombées<br />

économiques attendues dans<br />

le quartier.<br />

« Comment imaginer, ajoutet-il,<br />

que les futurs vacanciers<br />

ne trouvent pas leur bonheur<br />

à 20 mètres de la Canebière<br />

et 200 du Vieux Port ? »<br />

Desservie par le tramway,<br />

le métro et le bus, la future<br />

institution de la rue Papère<br />

constituera ainsi un point<br />

d’ancrage idéal pour partir à la découverte<br />

du grand marché des Capucins,<br />

des bouquinistes et des cafés branchés<br />

du cours Julien.<br />

La <strong>CCAS</strong> propose une série de séjours Passion permettant de découvrir<br />

la région toute l’année et de croiser les regards des uns et des autres :<br />

« Les correspondances de Manosque » en septembre, puis « Marseille :<br />

26 siècles d’histoires en 26 monuments » en octobre et novembre 2010.<br />

En projet pour le premier semestre 2011 : « La tête dans les étoiles au pays<br />

de Giono », « Arles & la Camargue », « Arles & la Provence mistralienne »,<br />

« Marseille L’Estaque : des peintres aux cinéastes », « Théâtre & sports…<br />

aériens au pays de Giono ».<br />

Renseignements et inscriptions : www.ccas.fr<br />

20 <strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010


daniel Mavilla :<br />

Pour une cuiSine<br />

enSoleillée<br />

Cet homme est généreux. Sur le piano<br />

de cuisine du restaurant <strong>CCAS</strong> de<br />

Sainte-Marguerite dans le 9 e arrondissement<br />

de Marseille, Daniel Mavilla fait<br />

chanter les produits gorgés de soleil<br />

du Sud. Fin gourmet, il se souvient<br />

des recettes de sa mère et de Rosina,<br />

sa grand-mère sicilienne : fricassées,<br />

pasta asciutta, escalopes milanaises<br />

et cannellonis.<br />

Entré comme saisonnier à la <strong>CCAS</strong><br />

en 1993, il a su au fil des ans gravir<br />

les échelons pour devenir depuis<br />

le 1 er janvier 2010 chef gérant de l’un<br />

des trois restaurants méridiens de<br />

la ville. Après une carrière entamée au<br />

restaurant Risso à Nice, il a sillonné les centres de vacances de la région Provence-<br />

Alpes-Côte d’Azur. Enchaînant les formations, ce Marseillais de 39 ans a décroché<br />

à l’issue de deux ans de formation un brevet professionnel puis un BTS cuisine.<br />

Amoureux de son art, il cherche en permanence à innover, luttant ainsi contre<br />

la routine. « Un bon cuisinier, explique-t-il, est celui qui ouvre le frigo chez<br />

la ménagère et qui est capable d’en faire surgir un plat original. » Aujourd’hui,<br />

Daniel Mavilla réfléchit en lien avec l’Iforep à la mise en place d’un module de<br />

formation sur le thème de la créativité culinaire.<br />

leS calanqueS<br />

Le Parc national<br />

des calanques<br />

à Marseille doit<br />

voir le jour en juin<br />

2011. Lancé en<br />

2009 par arrêté du<br />

Premier ministre,<br />

il sera le premier<br />

créé depuis<br />

1979 en France<br />

métropolitaine et<br />

le troisième parc<br />

périurbain au<br />

monde, après ceux<br />

du Cap et de Sydney. Véritable écrin de nature, cet espace abrite une faune<br />

terrestre et marine d’une richesse exceptionnelle : l’euphorbe arborescente,<br />

l’anthyllis faux-cytise, la sabline de Provence, mais aussi le lézard ocellé,<br />

le phyllo dactyle d’Europe, un petit gecko insulaire reconnu vulnérable<br />

à l’échelle internationale, ou encore un couple d’aigles de Bonelli…<br />

Créée en 1998 par Claude et Christiane Pardo, la section marche de<br />

la CMCAS Marseille aime y organiser des balades. Au milieu des chênes<br />

Kermès, des cistes, des arbousiers, du thym, du romarin, des iris et<br />

des lavandes sauvages, les randonnées le long du GR 98-51 réunissent<br />

à chaque fois une quarantaine de marcheurs. En direction de la calanque<br />

de l’Eissadon, le panorama sur la Méditerranée est purement féérique.<br />

<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />

La<br />

fiChe<br />

ÉPauLe<br />

d’agNeau<br />

rouLÉe À<br />

La taPeNade<br />

Préchauffez votre four à 200 °C (th. 6/7).<br />

Pelez et hachez finement<br />

les gousses d’ail frais, les olives<br />

noires ainsi que les filets d’anchois.<br />

Mélangez le tout. Attention à ne<br />

pas assaisonner de sel, mais juste<br />

de poivre du moulin.<br />

Déroulez et dégraissez l’épaule<br />

d’agneau avec très peu de sel.<br />

Garnissez et tartinez l’intérieur de<br />

tapenade. Roulez la pièce d’agneau<br />

sur elle-même puis ficelez-la.<br />

Déposez l’épaule dans un grand<br />

plat allant au four puis arrosez<br />

d’huile d’olive et de thym.<br />

Laissez cuire durant 40 à 45 mn<br />

en l’arrosant régulièrement de son<br />

jus. Laissez reposer au chaud.<br />

Disposez les tranches découpées<br />

et nappées de jus de rôti dans<br />

les assiettes.<br />

Dégustez bien chaud, accompagné<br />

de galettes de polenta aux tomates<br />

séchées et parmesan et de flans de<br />

carottes aux saveurs de basilic.<br />

INGRÉDIENTS POUR<br />

6 PERSONNES<br />

1 épaule d’agneau désossée (≈2kg),<br />

3 gousses d’ail frais, 2 filets<br />

d’anchois, 130 g d’olives noires<br />

dénoyautées, 90 ml d’huile d’olive,<br />

Sel, poivre du moulin et thym.<br />

recette<br />

21


vos activités<br />

La CrÉatiVitÉ<br />

deS ageNtS S’exPoSe<br />

des salariés des industries électrique et gazière ont participé<br />

au Carrefour des passions à Paris, manifestation culturelle organisée<br />

par plusieurs grands comités d’entreprise.<br />

Ils sont sept, agents pour la<br />

plupart à GRT Gaz : les Hidden<br />

Angel jouent en début d’après-midi<br />

d’un samedi ensoleillé au Parc floral de<br />

Paris. Denis, Céline, Anouchka, David,<br />

Gilles, Sophie et Xavier se produisent<br />

depuis un an. Mais au Carrefour des<br />

passions, il s’agissait d’une scène plus<br />

importante que les autres…<br />

Le guitariste, Denis, et le batteur, Xavier,<br />

avaient déjà joué à l’occasion<br />

de cet événement organisé<br />

par les CE de grandes entreprises<br />

françaises (RATP,<br />

Banque de France, France<br />

Telecom…), auxquels la <strong>CCAS</strong><br />

est associée. Les autres<br />

musiciens du groupe de rock<br />

ont passé une audition à GRT<br />

Gaz avant de donner leur<br />

concert lors de ce salon culturel dédié<br />

aux pratiques amateurs.<br />

Peu après les Hidden Angel, c’est un<br />

imitateur qui se produit. Marc E ngamare<br />

est salarié d’ErDF à Laburgade, dans<br />

le Lot. Dans ce village qui compte 200<br />

âmes, Marc a concrétisé une vocation<br />

née à l’adolescence. « À 16 ans, je me<br />

suis aperçu que j’avais des facilités pour<br />

imiter. » Il y a deux ans, il a donné corps<br />

L’un des buts de<br />

la participation<br />

de la <strong>CCAS</strong> :<br />

« valoriser cet<br />

autre visage que<br />

peut prendre<br />

une vie<br />

de salarié ».<br />

à ce projet en créant un spectacle sur<br />

la vie politique (il écrit également tous<br />

ses textes). Le 22 mai, il s’est produit<br />

au Carrefour des passions, soutenu par<br />

la <strong>CCAS</strong> et la CMCAS Cahors, une expérience<br />

qui se poursuivra cet été dans les<br />

centres de vacances entre le 23 juillet<br />

et le 20 août.<br />

Sur un autre espace du Carrefour des<br />

passions, nous avons rencontré Henri<br />

Moucle… Ce jour-là, le retraité<br />

d’EDF anime les tables<br />

dédiées à l’écriture. Il aime le<br />

milieu artistique et a plusieurs<br />

cordes à son arc : la chanson,<br />

les arts martiaux, le massage…<br />

et l’écriture. Sa voix<br />

douce trahit immédiatement<br />

le poète. Auteur de quelques<br />

200 poésies, membre du collectif<br />

des écrivains nègres, Henri Moucle<br />

affectionne ses héros : Nelson Mandela,<br />

Aimé Césaire… Avec talent. Il a remporté<br />

le 4 e prix au concours de poésie<br />

du cercle des poètes de Courbevoie.<br />

En plus d’être mis en musique, certains<br />

de ses textes ont été mis en scène au<br />

théâtre par Oscar Sisto.<br />

Séverine Burke, salariée d’ErDF à<br />

Arcueil, nous a présenté sa passion :<br />

Les Hidden Angel Séverine Burke<br />

le scrapbooking. Ce nom un peu compliqué<br />

se résume à « l’art et la manière<br />

de mettre en forme les photos ». À partir<br />

des clichés de ses enfants, Séverine<br />

confectionne des petits livres qui n’ont<br />

rien à voir avec les standards de l’imprimerie.<br />

Et son passage au salon lui<br />

donne envie de développer cette activité<br />

au sein de sa CMCAS…<br />

Quelque part, c’était un des buts de<br />

la participation de la <strong>CCAS</strong> au Carrefour<br />

des passions. « Valoriser cet<br />

autre visage que peut prendre une vie<br />

de salarié », résume le coordinateur<br />

du projet pour la <strong>CCAS</strong>. « Une expérience<br />

qui attend une suite pour contribuer<br />

au développement des pratiques<br />

artistiques amateurs, notamment dans<br />

le champ de la lecture et de l’écriture.<br />

L’écrit est un maniement de signes<br />

qui permet de s’approprier le réel. »<br />

En attendant, grâce à l’implication de<br />

la <strong>CCAS</strong> dans le Carrefour des passions,<br />

des salariés des industries électrique<br />

et gazière ont répondu à « l’appel<br />

d’offre à participer ». Une fois programmés,<br />

ils ont ainsi pu prendre le chemin<br />

du Parc floral.<br />

Texte : Diego Chauvet<br />

Photos : Christian Voulgaropoulos / <strong>CCAS</strong><br />

22 <strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010


Partir SaNS SeS PareNtS<br />

Cet ÉtÉ ? ChiChe !<br />

ayants droit bénéficiaires des activités sociales,<br />

âgés de 18 à 26 ans, la CCaS vous propose de<br />

partir en vacances partout en france d’ici la fin<br />

de l’été. autre possibilité : en résidence hôtelière<br />

à Paris toute l’année.<br />

Besoin de détente et de récupération<br />

ou, au contraire, d’activités,<br />

de rencontres et de moments<br />

forts ? Quelques jours de « break »<br />

seraient les bienvenus en fin d’été avant<br />

d’attaquer une nouvelle année ? Envie<br />

de découvrir la capitale en été comme<br />

en hiver ? La réservation de séjours<br />

<strong>CCAS</strong> sans restauration est ouverte<br />

aux ayants droit de 18 à 26 ans.<br />

Depuis de nombreuses années,<br />

la <strong>CCAS</strong> met à disposition des enfants<br />

majeurs d’agents des IEG (ayants droit<br />

de 18 à 26 ans) la possibilité de partir<br />

seul, comme « campeur libre », tout<br />

Au lendemain de cette « crise<br />

du nuage », les remerciements<br />

de bénéficiaires en attestent : alors<br />

que de nombreux vacanciers partis<br />

avec les tours opérateurs privés ont<br />

été totalement lâchés dans la nature,<br />

ceux qui ont fait le choix de partir avec<br />

leur CMCAS ou la <strong>CCAS</strong> et leurs partenaires<br />

ont conservé, de bout en bout, un<br />

interlocuteur sur lequel ils pouvaient<br />

compter. La prise en charge a été totale.<br />

au long de la saison estivale. Dans<br />

la continuité du projet éducatif des<br />

électriciens et gaziers, le but ainsi<br />

recherché est de favoriser l’autonomie<br />

des jeunes.<br />

Depuis 2006, les formules en gîtes,<br />

structures légères ou villages de toile<br />

sont également devenues accessibles<br />

pour la période du 15 août au 26 septembre.<br />

Dans tous les cas, il s’agit de<br />

formules sans restauration. La liste<br />

des centres est consultable vers la fin<br />

du mois de juillet par Internet sur<br />

ccas.fr et dans les lieux de proximité<br />

(SLVie, CMCAS). En 2008 s’est ajoutée<br />

Dès l’apparition des premières difficultés,<br />

un dispositif de crise est mis<br />

en place au niveau de la direction<br />

exploitation (Dex) de la <strong>CCAS</strong> en lien<br />

avec les bénéficiaires, les CMCAS et<br />

les partenaires. Il faut faire très vite<br />

pour anticiper sur les demandes.<br />

La gestion de la crise repose sur l’astreinte.<br />

À l’approche du week-end,<br />

de nombreux agents offrent leur aide<br />

et les partenaires se mobilisent. Ainsi<br />

le plus important d’entre eux, Touristra<br />

Vacances, met ses équipes à disposition<br />

sur place et à Paris.<br />

Pour les organismes sociaux, bon<br />

nombre de procédures ont déjà été<br />

testées le 11 septembre 2001. La difficulté<br />

supplémentaire tient au fait que le<br />

trafic aérien est complètement bloqué<br />

cette fois-ci.<br />

Trois séjours adultes (Venezuela, Népal<br />

et Croatie) et un séjour jeunes (Irlande)<br />

sont concernés. D’autres bénéficiaires<br />

dans le pays, particulièrement en<br />

Corse, sont touchés. Tous les séjours<br />

prévus sont repoussés ou annulés.<br />

une nouvelle possibilité de séjour de<br />

courte durée dans les résidences hôtelières<br />

parisiennes, et ce tout au long<br />

de l’année.<br />

Pour réserver, il suffit de contacter<br />

la CMCAS dont dépend le parent agent<br />

des IEG ou de téléphoner directement<br />

au centre de vacances dans les<br />

7 jours qui précèdent la date de départ<br />

souhaitée.<br />

Les jeunes ayants droit de 18 à 26 ans<br />

peuvent ainsi partir sans les parents,<br />

en séjour vert. La durée du séjour<br />

n’est pas limitée, les jours d’arrivée<br />

et de départ sont libres. Et comme<br />

les jeunes sont hébergés en structure<br />

<strong>CCAS</strong> de type T2 ou T4, ils peuvent inviter<br />

des amis, ayants droit comme eux<br />

ou extérieurs. Rappel : la participation<br />

financière est déterminée par le taux<br />

de participation du parent ouvrant droit<br />

au tarif adulte.<br />

Texte : Philippe Poupard<br />

LeS aCtiVitÉS SoCiaLeS faCe au Nuage<br />

mi-avril, les espaces<br />

aériens nationaux<br />

ferment les uns après<br />

les autres. des milliers<br />

de voyageurs<br />

se retrouvent bloqués.<br />

retour sur la gestion<br />

de la crise par<br />

les activités sociales<br />

et leurs partenaires.<br />

<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />

Concernant les séjours hors métropole,<br />

les activités sociales se mettent<br />

à la disposition des personnes bloquées<br />

y compris pour l’organisation du retour.<br />

Les différents partenaires assument<br />

pleinement leur rôle. Ils règlent par<br />

exemple l’hébergement des journées<br />

supplémentaires.<br />

De retour de Crète, Patrick Petijean<br />

d’Épineuil (Yonne) a voulu souligner<br />

cette bonne gestion : « Nous sommes<br />

restés trois jours de plus à l’hôtel, nous<br />

étions informés au fur et à mesure. Tout<br />

a été pris en charge par Touristra :<br />

chambre, repas et même des animations<br />

pour nous changer un peu les<br />

idées. »<br />

Pour Touristra Vacances, cela représente<br />

tout de même 537 bénéficiaires<br />

(une grande partie en séjours régionaux).<br />

Certains sont restés bloqués à<br />

Malte, en Crète, au Maroc, en Andalousie,<br />

en Croatie ou dans le Monténégro.<br />

Tous ont été rapatriés dans les plus<br />

brefs délais.<br />

Texte : Pierre Chaillan<br />

© olivier clÉment / ccas<br />

23


vos activités<br />

alors… Chante !<br />

ou deS feStiVaLierS aCteurS À moNtauBaN<br />

fructueux partenariat entre les CmCaS toulouse et agen, la CCaS et le festival<br />

de la chanson qui s’est déroulé du 10 au 16 mai dans le chef-lieu du tarn-etgaronne.<br />

un moment fort pour une culture de découverte et de démocratisation.<br />

À Montauban, les musiques et<br />

les chants tiennent le devant de<br />

la scène pendant toute une semaine.<br />

Au village d’Alors… Chante !, l’espace<br />

<strong>CCAS</strong> est devenu le lieu de rendez-vous<br />

incontournable des festivaliers, qu’ils<br />

soient ou non agents des IEG. Préparé et<br />

animé par les militants des CMCAS Agen<br />

et T oulouse, il est au centre d’une activité<br />

toujours plus dense depuis cinq ans.<br />

« Les électriciens et gaziers pour une<br />

culture de découverte » : ce thème s’ac-<br />

corde bien avec la démarche<br />

de l’association Chants libres.<br />

Organisatrice des 25 éditions<br />

du festival, elle offre une<br />

place privilégiée aux artistes<br />

émergents grâce aux scènes<br />

de découverte et aux Bravos<br />

du public.<br />

Preuve que le partenariat<br />

résulte d’un même état<br />

d’esprit, 42 bénéficiaires des<br />

activités sociales ont participé<br />

cette année au jury des Bravos.<br />

Ils ont aussi choisi parmi les douze<br />

artistes celui qu’ils souhaitent ensuite<br />

faire découvrir lors des initiatives programmées<br />

par les CMCAS.<br />

Ici, ils ne sont pas réduits au rang de<br />

simples consommateurs de spectacles.<br />

« Nous voulons qu’ils soient pleinement<br />

« Le fait<br />

d’impliquer<br />

les électriciens<br />

et gaziers dans<br />

un rôle actif<br />

traduit<br />

une politique<br />

culturelle<br />

intelligente qui<br />

va bien au-delà<br />

d’un partenariat. »<br />

acteurs de toutes ces initiatives », affirment<br />

Michel Barthas et Philippe Saint-<br />

Étienne, présidents respectifs des CMCAS<br />

Toulouse et Agen. L’espace, ouvert à tous,<br />

et les animations sont conçus pour favoriser<br />

les rencontres entre les festivaliers<br />

et les jeunes artistes, qui n’hésitent pas<br />

à venir dialoguer dans le stand.<br />

Afin de mieux profiter de l’ensemble du<br />

festival et dans des conditions d’accueil<br />

optimales, la <strong>CCAS</strong> a pour la première fois<br />

cette année proposé un séjour Passion.<br />

Venus de toute la France,<br />

sept bénéficiaires ont ainsi<br />

pu découvrir le festival et<br />

la région.<br />

Acteurs aussi, la quinzaine de<br />

bénéficiaires qui ont participé<br />

au stage de chant animé par<br />

Philippe et Rémy des Grandes<br />

Bouches. Il s’est achevé par un<br />

superbe récital de chansons<br />

populaires données en chorale.<br />

« Par ce travail de passation<br />

non savante des chants, nous<br />

voulons renouer avec cette culture populaire<br />

et montrer qu’il n’y a pas de barrière<br />

entre les amateurs et les professionnels<br />

», assure Philippe Dutheil.<br />

Présents à l’ouverture, Fiore D’Ascoli,<br />

président de la commission Culture, et<br />

Simone Jantou, membre du bureau et<br />

de la commission Culture, mettent en<br />

avant l’originalité du partenariat avec<br />

Alors… Chante !<br />

« C’est un moment fort dans une cohérence<br />

plus globale qui vise à sensibiliser<br />

nos publics à la découverte des jeunes<br />

talents, à être eux-mêmes des défricheurs<br />

d’artistes ; nous souhaitons tisser<br />

des passerelles entre la diversité culturelle<br />

et les publics et agir ainsi pour une<br />

démocratisation culturelle », explique le<br />

président de la commission Culture. Pour<br />

preuve, la forte implication des agents<br />

des IEG dans le jury des Bravos.<br />

Simone Jantou, quant à elle, souligne<br />

l’intérêt de s’ouvrir à des artistes de<br />

qualité ignorés des grands médias.<br />

Et d’assister à d’autres spectacles :<br />

« Ceux qui sortent de l’habituel, de<br />

l’à coup sûr, et qui permettent de développer<br />

l’esprit critique. » Face à l’éclatement<br />

de l’entreprise, elle considère<br />

aussi qu’une telle initiative au sein du<br />

festival permet aux personnels de sites<br />

différents de mieux se connaître, de<br />

recréer du lien social.<br />

Le directeur d’Alors… Chante !, Jo Masure,<br />

applaudit à la démarche des CMCAS.<br />

« Le fait d’impliquer les électriciens et<br />

gaziers dans un rôle actif traduit une<br />

politique culturelle intelligente qui va<br />

bien au-delà d’un partenariat. »<br />

24 <strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010


La rencontre<br />

aVeC « deS geNS gÉNÉreux<br />

et PaSSioNNÉS »<br />

originaires de thionville, marie-Christine Vincent<br />

et Jean-Luc Kockler ont découvert le festival<br />

alors… Chante ! grâce au séjour Passion<br />

organisé par la CCaS.<br />

Tous deux agents EDF à Thionville<br />

(Moselle), Marie-Christine Vincent<br />

et Jean-Luc Kockler se sont inscrits au<br />

séjour Passion proposé par la <strong>CCAS</strong>. Ils<br />

ont ainsi pu assister à près d’une trentaine<br />

de concerts grâce au passeport<br />

liberté, être logés tout près du lieu où<br />

s’est déroulé le festival, voter au jury des<br />

découvertes et participer au stage de<br />

chant des Grandes Bouches.<br />

Pour leur premier séjour à Alors…<br />

Chante !, le bilan est plus que positif.<br />

« Au départ je suis venu ici pour<br />

la musique, puis, enthousiasmé<br />

par l’atmosphère fraternelle de ce festival<br />

de copains et en plein accord avec<br />

la démarche des organisateurs, je me<br />

suis très vite impliqué pour contribuer<br />

à l’émergence de nouveaux talents, avec<br />

l’envie de les faire découvrir aux autres. »<br />

Jean-Bernard Metge participe depuis<br />

2005 au jury des Bravos du public ainsi<br />

qu’à celui des CMCAS Agen et Toulouse<br />

qui sélectionne le chanteur ou le groupe<br />

ensuite programmé pour des concerts<br />

devant les électriciens et gaziers.<br />

Par ce biais, Renan Luce, Émilie L oizeau,<br />

Manu Galure ou Carmen Maria Vega ont<br />

<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />

« C’est génial », apprécie Jean-Luc.<br />

« J’y découvre les nouvelles générations<br />

d’artistes, la manière dont ils travaillent<br />

et l’atmosphère des concerts », poursuitil<br />

en connaisseur avisé. Ce passionné de<br />

beaux textes et de musique a déjà enregistré<br />

un premier CD, étant lui-même<br />

parolier, guitariste et musicien.<br />

Marie-Christine se régale du plaisir donné<br />

par les concerts successifs : « J’aime<br />

avant tout l’émotion de la scène et du<br />

spectacle vivant, j’éprouve des joies iden-<br />

tour à tour bénéficié de très nombreux<br />

soutiens. Aujourd’hui artistes confirmés,<br />

ils émergeaient il y a peu encore sur les<br />

scènes de découverte d’Alors… Chante !<br />

Jean-Bernard, technicien EDF à la centrale<br />

de Golfech (Tarn-et-Garonne), est<br />

associé pour la première fois cette année<br />

au jury des professionnels. Lui-même<br />

auteur, compositeur et interprète – « amateur<br />

», tient-il à revendiquer – il intervient<br />

dans le groupe pop-rock Cat Dust.<br />

Référent pour l’activité de la CMCAS Agen<br />

sur Alors… Chante !, Jean-Bernard Metge<br />

a animé au quotidien l’équipe des 42 festivaliers<br />

et bénéficiaires des activités<br />

sociales associés au jury des découvertes.<br />

tiques au théâtre. Ici, on peut apprécier<br />

des gens que l’on ne voit pas à la télé, qui<br />

n’ont pas été formatés par les médias. »<br />

L’un comme l’autre applaudissent des<br />

deux mains au lien noué par la <strong>CCAS</strong><br />

avec le festival. « Nous nous sommes<br />

retrouvés dans un groupe qui fonctionne<br />

super bien. Avec les CMCAS, nous avons<br />

rencontrés des gens généreux, des<br />

gens passionnés avec qui nous avons<br />

partagé des intérêts communs et une<br />

même passion. »<br />

uN PLaiSir À faire<br />

Partager<br />

Jean-Bernard metge est habitué du festival. il y<br />

vient depuis 2005. technicien edf à la centrale<br />

de golfech, il a animé l’équipe des 42 festivaliers<br />

et bénéficiaires associés au jury des découvertes.<br />

Ils n’étaient que quatre en 2005, pour se<br />

retrouver trente en 2009 et dépasser<br />

la quarantaine cette année.<br />

« Notre plaisir à tous c’est de découvrir la<br />

musique et le talent de jeunes artistes, et de<br />

les faire apprécier ensuite à ceux qui ne les<br />

connaissent pas. » Chaque début d’aprèsmidi,<br />

ils se réunissaient autour d’un café<br />

convivial pour échanger leurs impressions<br />

et croiser leurs coups de cœur parmi les<br />

douze concerts programmés sur les scènes<br />

de découverte. Pour le cru 2010, leurs<br />

encouragements se sont majoritairement<br />

portés sur les Vendeurs d’enclumes.<br />

Textes : Alain Raynal<br />

Photos : Georges Bartoli / <strong>CCAS</strong><br />

25


histoire<br />

mémoire vivante<br />

Le 12 mai dernier,<br />

les personnels<br />

des organismes<br />

sociaux saluaient<br />

à montreuil la venue<br />

d’une délégation<br />

du Comité national<br />

de liaison des anciens<br />

déportés, internés,<br />

résistants politiques et<br />

patriotes des ieg qui<br />

tenait son 40 e congrès.<br />

La vitalité du propos est telle,<br />

lorsque Jean Villeret prend<br />

la parole devant plus de 200 collègues<br />

des organismes sociaux (<strong>CCAS</strong>,<br />

Comité de coordination, Iforep)<br />

à M ontreuil ce mercredi matin que, du<br />

plus jeune au plus âgé, tous ont le sentiment<br />

de partager un moment d’une<br />

rare intensité. Ce n’est pas une cérémonie<br />

officielle aux longs discours de<br />

langue de bois mais la délivrance d’un<br />

message d’unité et de rassemblement<br />

bien vivant, en paroles, en musique<br />

et… en actions !<br />

« Ce n’est pas un devoir de mémoire<br />

que nous effectuons dans ce patio<br />

René Le Guen, c’est continuer le combat<br />

de la Résistance aujourd’hui »,<br />

souligne l’ancien déporté.<br />

Jeune tourneur à Maisons-Alfort,<br />

Jean Villeret a refusé les chantiers<br />

de jeunesse de Pétain en rejoignant<br />

la Résistance à 21 ans<br />

avant d’être arrêté, interné<br />

au Struthof puis déporté à<br />

Dachau.<br />

« Unir et rassembler. (…)<br />

C’est ici que se poursuit<br />

la lutte pour le développement<br />

de nos acquis sociaux<br />

(…) en faveur des valeurs de<br />

paix, de progrès, de liberté,<br />

de tolérance, de dignité et de<br />

justice sociale. (…) Le flambeau<br />

de la Résistance est<br />

encore bien présent. »<br />

Michaël Fieschi, le président de<br />

la <strong>CCAS</strong>, insiste sur cette volonté<br />

Les membres du Comité de liaison reprennent a capella le très émouvant<br />

Chant des marais après avoir entonné le Chant des partisans.<br />

Jean-Pierre Crémona, directeur général de la <strong>CCAS</strong>, Michel Lebouc, secrétaire général,<br />

et le président Michaël Fieschi entourent notre collègue Jean Villeret, ancien déporté.<br />

Jean Villeret :<br />

« Ce n’est pas<br />

un devoir de<br />

mémoire que<br />

nous effectuons<br />

dans ce patio<br />

René Le Guen,<br />

c’est continuer<br />

le combat de<br />

la Résistance<br />

aujourd’hui. »<br />

commune hier et aujourd’hui, rappelant<br />

ce qui avait donné naissance<br />

au Comité national de liaison. Ainsi,<br />

la commémoration respecte<br />

cette orientation à la fois<br />

en rendant un hommage à<br />

la Résistance à l’Occupation<br />

et en perpétuant le souvenir<br />

de ceux qui ne sont pas revenus<br />

de la déportation.<br />

Fidèles à l’héritage laissé<br />

par Marcel Paul, ministre et<br />

ancien déporté de Buchenwald,<br />

et à l’action de l’ancien<br />

résistant René Le Guen,<br />

président-fondateur de<br />

la <strong>CCAS</strong>, en ce 65 e anniversaire de<br />

la libération des camps, les agents<br />

sont sortis de leur bureau pour<br />

entendre cette voix qui ne se taira pas,<br />

cette flamme qui ne s’éteindra pas.<br />

« Je twisterais les mots s’il fallait<br />

les twister. Pour qu’un jour les enfants<br />

sachent qui vous étiez », avait chanté<br />

Jean Ferrat dans Nuit et Brouillard.<br />

Eh bien, la poignée de survivants,<br />

anciens déportés et résistants, et leurs<br />

veuves l’ont fait en reprenant successivement<br />

le texte poétique d’Aragon<br />

La rose et le réséda, le Chant des partisans<br />

et le Chant des marais. Ils l’ont<br />

fait à Montreuil, au siège national de<br />

la <strong>CCAS</strong>. En « passeurs de mémoire »,<br />

une mémoire vivante.<br />

Texte : Pierre Chaillan<br />

Photos : Christine Lemore<br />

26 <strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010


L’avenir À La LumiÈre du passé<br />

Les travaux pour la réalisation de la seconde<br />

édition du dictionnaire du mouvement ouvrier<br />

et social dans les ieg viennent d’être lancés<br />

sous la houlette de la CCaS, des fédérations<br />

syndicales et du groupe d’historiens du maitron.<br />

Des centaines de biographies<br />

seront rassemblées dans le<br />

deuxième dictionnaire biographique<br />

des industries électrique et gazière<br />

(IEG), dont les travaux viennent de<br />

commencer et qui devrait voir le jour<br />

vers la fin 2011.<br />

Un DVD rassemblant une vingtaine<br />

d’entretiens filmés et un cédérom<br />

contenant les biographies n’ayant pas<br />

pu êtres incluses dans l’exemplaire<br />

papier du Maitron seront également<br />

mis à disposition.<br />

L’idée de ce travail d’historien a été<br />

lancée par le conseil d’administration<br />

de la <strong>CCAS</strong>. Les élus ont ainsi décidé<br />

de renforcer les éléments de connais-<br />

Quel est l’intérêt historique de<br />

ce dictionnaire biographique<br />

du mouvement ouvrier<br />

français dans les industries<br />

électrique et gazière (IEG) ?<br />

Paul Boulland : Il se situe à plusieurs<br />

niveaux. Dans la démarche du Maitron<br />

en général, puis dans la particularité<br />

des IEG. La démarche du dictionnaire<br />

biographique depuis ses origines<br />

consiste à mettre en valeur les<br />

acteurs de l’histoire sociale en général,<br />

et notamment les « obscurs » et<br />

les sans-grade, comme le disait Jean<br />

Maitron. Donc les dirigeants des syn-<br />

sance apportés par la précédente édition<br />

du Maitron des IEG. Parue en 1996,<br />

celle-ci couvrait une période allant des<br />

origines des industries du gaz et de<br />

l’électricité à 1968.<br />

Le conseil d’administration de la <strong>CCAS</strong><br />

a donc voulu en poursuivre le contenu<br />

jusque dans les années 1990. Une<br />

actualisation qui répond à plusieurs<br />

besoins : la connaissance des acteurs<br />

du mouvement social dans ces industries<br />

et les modifications intervenues<br />

dans cette branche tant sur le plan<br />

social que sur le terrain industriel.<br />

Retracer l’histoire sociale à partir de<br />

la biographie de ceux qui l’ont faite,<br />

telle était l’ambition de l’historien<br />

dicats et des partis, mais pas seulement.<br />

Toutes les personnes qui ont<br />

contribué à cette histoire à des niveaux<br />

différents. L’histoire sociale n’est pas<br />

qu’une question d’organisations.<br />

Derrière celles-ci, il y a les gens qui<br />

les font vivre et agir.<br />

Nous avons respecté cette démarche<br />

pour le dictionnaire en général mais<br />

aussi pour les dictionnaires spécialisés,<br />

sur les cheminots par exemple.<br />

Concernant les IEG, il y a une entreprise<br />

publique, une histoire particulière,<br />

des métiers et des identités<br />

professionnelles, une implication spé-<br />

Jean Maitron, fondateur du dictionnaire<br />

éponyme. Celui-ci disait du premier<br />

dictionnaire biographique du mouvement<br />

ouvrier français qu’il n’était<br />

qu’un « premier sillon ». Le second<br />

est en train d’être tracé.<br />

Paul Boulland, historien chercheur,<br />

codirecteur du Maitron nous parle de<br />

l’intérêt de ce long travail.<br />

Texte : Jean Santon<br />

oBSCurS ou dirigeaNtS maiS aCteurS<br />

du mouVemeNt SoCiaL<br />

Paul Boulland coordonne l’équipe constituée<br />

d’une cinquantaine de chercheurs, historiens,<br />

syndicalistes de toutes les fédérations et<br />

acteurs du mouvement social qui travaillent<br />

sur le nouveau maitron consacré aux ieg.<br />

<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />

© archives historique ccas.<br />

Manifestation des électricien et gaziers<br />

parisiens contre la dissolution du Conseil central<br />

des œuvres sociales (CCOS) en 1951<br />

cifique des militants et des salariés,<br />

souvent plus importante qu’ailleurs.<br />

Tout cela sera particulièrement visible<br />

dans le nouveau dictionnaire qui va se<br />

concentrer sur la période allant de<br />

1944 au début des années 1990. ›››<br />

© christine lemore<br />

27


histoire<br />

Quels sont les critères<br />

qui président à la sélection<br />

de ces « obscurs » ?<br />

Paul Boulland : Nous mettrons bien<br />

sûr en avant les militants nationaux des<br />

fédérations syndicales et les responsables<br />

des activités sociales, comme<br />

les administrateurs de la <strong>CCAS</strong>, mais<br />

nous cherchons aussi à inclure des<br />

responsables départementaux et<br />

régionaux. Figureront également des<br />

acteurs du syndicalisme interprofessionnel,<br />

des maires ou des parlementaires<br />

qui montrent la contribution des<br />

gaziers et des électriciens dans la vie<br />

sociale et politique. Notre campagne de<br />

recherche va permettre d’établir une<br />

liste comptant près de 2 000 personnes,<br />

dans laquelle nous puiserons pour proposer<br />

800 biographies qui figureront<br />

dans la version papier du dictionnaire.<br />

Comment travaillez-vous<br />

concrètement ?<br />

Paul Boulland : Le Maitron s’appuie sur<br />

un réseau de correspondants locaux,<br />

historiens, enseignants, retraités, syndicalistes<br />

qui travaillent dans les différents<br />

départements et régions. Pour ce<br />

dictionnaire spécialisé, notre groupe de<br />

travail comprend des représentants de<br />

toutes les fédérations syndicales qui<br />

nous aident à réunir la matière et à<br />

rédiger les biographies. Les historiens<br />

conservent un regard sur la rédaction<br />

afin qu’elle ne soit ni enjolivée, ni hostile.<br />

De même, nous ne voulons pas inclure<br />

des militants encore en activité, pour<br />

éviter d’interférer dans la vie syndicale<br />

actuelle. En tout, plus d’une cinquantaine<br />

de personnes contribueront à ce<br />

nouveau Maitron des IEG.<br />

Où s’arrêtent les biographies ?<br />

Paul Boulland : Un individu c’est un<br />

infini. Il n’y a donc pas de limite a priori,<br />

d’autant que la vie personnelle peut<br />

éclairer l’engagement. Les responsabilités<br />

syndicales sont au cœur du projet,<br />

mais nous recherchons aussi des<br />

informations sur les appartenances<br />

politiques ou associatives. Cela peut<br />

inclure la vie familiale, qui a son importance<br />

dans la vie militante, notamment<br />

pour les femmes. Nous tenons compte<br />

aussi de la formation, des études suivies,<br />

professionnelles ou générales. Il est<br />

important de savoir si un militant a voulu<br />

suivre des études, s’il n’en a pas eu la<br />

possibilité. Cela a pu jouer un rôle dans<br />

son engagement et sa carrière.<br />

Propos recueillis par J.S.<br />

coMPoSition<br />

du grouPe<br />

de travail<br />

<strong>CCAS</strong> : Christian Langeois,<br />

Évelyne Valentin.<br />

CFTC : Gérard Treille,<br />

Jean-Pierre Samurot.<br />

FO : Guy Bredon, Alain Boy.<br />

CFE-CGC : Jean-Pierre Crossouard.<br />

CFDT : Alain Perrouas,<br />

Pierre Rogge.<br />

CGT : François Duteil,<br />

Madjid Cherikh.<br />

28 <strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010


une voix s’élève<br />

contre la maladie<br />

artiste amateur,<br />

Stéphanie Kleine<br />

chante au profit des<br />

enfants malades.<br />

Parmi les projets qui<br />

lui tiennent à cœur<br />

et dont elle nous parle<br />

figure le concert<br />

au festival d’énergies<br />

de Soulac qu’elle<br />

donnera en juin<br />

prochain.<br />

Du plus loin qu’elle se souvienne,<br />

Stéphanie Kleine a toujours<br />

chanté. Chanté comme on respire :<br />

un acte naturel, « un besoin vital dont<br />

je ne peux me passer », assure-t-elle.<br />

Le 17 avril dernier, la chanteuse s’est<br />

produite sur la scène Berry.fr du prestigieux<br />

Printemps de Bourges.<br />

Un moment exceptionnel, fort en sensations<br />

que la jeune femme de 36 ans,<br />

conseillère solidarité à EDF<br />

de Tours, n’est pas prête<br />

d’oublier. « C’était un vrai<br />

défi pour moi. Ma première<br />

grande scène, mon premier<br />

concert dans des conditions<br />

idéales, devant un public<br />

nombreux », raconte-t-elle.<br />

Une chance que lui ont<br />

offerte la CMCAS Tours-<br />

Blois, qui l’a soutenue, et<br />

la CMCAS Berry-Nivernais,<br />

partenaire du festival de<br />

musique. Un rêve de gosse qui se<br />

concrétise grâce aux activités sociales<br />

des électriciens et gaziers. « Grâce à<br />

elles, j’ai goûté à un truc fantastique.<br />

Bourges, c’est le bonheur, une montée<br />

d’adrénaline qui me donne envie d’aller<br />

plus loin », explique Stéphanie.<br />

Sur des rythmes jazz, bossa-nova et<br />

pop folk, l’artiste s’est révélée telle<br />

une chrysalide métamorphosée en<br />

papillon. Autodidacte, Stéphanie a<br />

commencé dans une chorale avant<br />

<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />

© christine lemore<br />

Sur des rythmes<br />

jazz, bossa-nova<br />

et pop folk,<br />

l’artiste s’est<br />

révélée telle<br />

une chrysalide<br />

métamorphosée<br />

grâce aux<br />

activités sociales<br />

des électriciens<br />

et gaziers.<br />

de prendre des cours de chant.<br />

Très longtemps, elle chante a cappella<br />

puis s’entoure de musiciens<br />

professionnels 1 .<br />

Pour elle, le chant et l’écriture sont<br />

intimement liés tant ils font tous deux<br />

appel au ressenti. « Dès que je ressens<br />

une émotion forte, j’écris », avoue-telle.<br />

Sa première chanson, elle la<br />

griffonne à 6 ans. Une sorte de manie<br />

qui ne l’a jamais quittée<br />

depuis. « C’est souvent plus<br />

facile d’exprimer des sentiments<br />

avec une chanson »,<br />

affirme-t-elle.<br />

Stéphanie a participé bénévolement<br />

à la production<br />

du CD Jam & 203 artistes 2 ,<br />

en enregistrant Faut que<br />

tu m’aides, une des ballades<br />

qu’elle a composée.<br />

Le CD, soutenu par<br />

la CMCAS Tours-Blois, est<br />

vendu au profit de l’association 1001<br />

pétales qui œuvre pour le bien-être<br />

des enfants hospitalisés au service<br />

d’oncologie pédiatrique du CHU<br />

de Tours.<br />

Stéphanie profite des concerts qu’elle<br />

donne pour relayer cet appel à la solidarité<br />

en tentant d’intéresser le public<br />

à cette cause. « Ce projet me tient à<br />

cœur. La chanson me semble être un<br />

moyen efficace pour sensibiliser les<br />

gens au sort des enfants leucémiques.<br />

Les artistes ont ce pouvoir de faire<br />

passer des messages et de prouver à<br />

tous qu’en se mobilisant on peut agir »,<br />

insiste la jeune femme.<br />

La vente du CD permettra entre autres<br />

d’acheter des web caméras, seul<br />

moyen pour les petits malades enfermés<br />

en chambre stérile de communiquer<br />

avec l’extérieur. Mais également<br />

de leur offrir des divertissements ou<br />

encore des soins pour leur bien-être…<br />

Cinq cents albums ont déjà été vendus.<br />

Pour l’heure, Stéphanie prépare<br />

son concert au Festival d’énergies de<br />

Soulac, prévu les 12 et 13 juin.<br />

Texte : Marie-Line Vitu<br />

1 nicolas bourrelier et jean-Yves<br />

rousseau, guitaristes, jean-marie<br />

juban, batteur.<br />

2 le cd jam & 203 artistes (10 euros)<br />

est diffusé par la Fnac et cultura,<br />

ou disponible à la cmcas tours-blois,<br />

45, av. stendhal - bp 0514 - 37205 tours<br />

cedex 3. tél. : 02 47 48 50 16.<br />

22 mai 1974 : naissance à Tours<br />

1er septembre 1999 : entrée à EDF<br />

17 avril 2010 : en concert sur<br />

la scène découverte du Printemps<br />

de Bourges<br />

Juin 2010 : en concert au Festival<br />

d’énergies de Soulac<br />

www. myspace.com/<br />

jamet203artistesleprojet<br />

portrait<br />

29


Le Code du travail prévoit onze<br />

jours fériés, qui ne sont pas tous<br />

soumis au même régime. Il existe en<br />

effet, en dehors du 1er mai soumis à des<br />

règles spécifiques, trois catégories de<br />

jours fériés : les jours chômés, les jours<br />

travaillés et la journée de solidarité.<br />

Le principe posé par la loi est que<br />

les jours fériés ne donnent pas tous<br />

lieu au repos obligatoire. L’employeur<br />

peut imposer le travail. Des dérogations<br />

sont prévues pour les jeunes de<br />

moins de 18 ans1 et en présence d’une<br />

convention collective ou d’usages professionnels<br />

prévoyant des repos.<br />

Seul le 1er mai est obligatoirement un<br />

jour chômé, sauf pour les établissements<br />

qui, en raison de leur activité,<br />

ne peuvent interrompre le travail (hôpitaux,<br />

hôtels, transports publics…).<br />

Pas de majoration de salaire<br />

Dans l’hypothèse où le jour férié est<br />

chômé, le salarié ne connaît pas de diminution<br />

de salaire à condition d’être mensualisé,<br />

de travailler pour l’employeur<br />

depuis au moins 3 mois, d’avoir travaillé<br />

au moins 200 h au cours des 2 derniers<br />

mois et d’avoir travaillé les jours précédant<br />

et suivant le jour férié, sauf dans<br />

le cas du 1er mai pour lequel il est prévu<br />

que le salarié perçoive sa rémunération<br />

normale dans tous les cas.<br />

Lorsque l’employeur exige que son salarié<br />

travaille un jour férié, il faut savoir<br />

que la loi ne prévoit pas de majoration de<br />

salaire mis à part le 1er traîne aucune<br />

indemnisation ni<br />

repos compensateur,<br />

sauf conventions<br />

collectives<br />

le spécifiant. Ce<br />

n’est que si le jour<br />

férié chômé se<br />

situe pendant des<br />

congés payés qu’il<br />

en est décompté.<br />

La journée de solidarité<br />

non rémunérée<br />

La journée de solidarité s’ajoute comme<br />

un autre cas particulier. Il s’agit d’une<br />

journée supplémentaire de travail non<br />

rémunérée pour tous les salariés. Cette<br />

journée doit normalement être fixée par<br />

accord collectif de branche ou d’entreprise<br />

à la place d’un jour férié chômé<br />

autre que le 1<br />

mai qui, lorsqu’il<br />

est travaillé, donne lieu à une majoration<br />

de 100 %. Pour tous les autres jours,<br />

seules les conventions collectives peuvent<br />

prévoir une telle possibilité.<br />

Il convient également de préciser que<br />

lorsqu’un jour férié tombe pendant un<br />

jour de repos hebdomadaire, il n’en-<br />

er mai, d’un jour de RTT ou<br />

de tout autre jour non travaillé. Elle peut<br />

également être fractionnée en 7 heures<br />

de travail supplémentaires 2 LeS JourS fÉriÉS<br />

et Le droit au rePoS vos<br />

La diversité des jours fériés français<br />

et de leurs conséquences<br />

sur les rémunérations et les droits<br />

au repos est parfois source de<br />

droits<br />

confusion, comme ce fut le cas lors des<br />

débats autour du lundi de la Pentecôte.<br />

habituellement non travaillé (pour les<br />

entreprises ayant un repos hebdomadaire<br />

le lundi).<br />

La loi prévoit tout de même qu’en cas<br />

de changement d’employeur, si un<br />

salarié a déjà effectué sa journée de<br />

solidarité, toutes les heures travaillées<br />

chez son nouvel employeur au titre de<br />

la journée applicable dans sa nouvelle<br />

entreprise lui seront dues. Mais surtout,<br />

le principe de non rémunération<br />

ne concerne pas les salariés qui ne<br />

sont pas payés en application de la loi<br />

sur la mensualisation.<br />

.<br />

En l’absence d’un accord, cette journée<br />

Texte : Audrey Bernard<br />

est fixée par la loi au lundi de Pente-<br />

Illustration : Pierre Fouillet<br />

côte. Mais une dérogation est possible<br />

pour l’employeur dans certains cas. Ce 1 sauf dans certains secteurs comme<br />

dernier peut en effet, après consulta- l’hôtellerie et la restauration, où<br />

tion du comité d’entreprise ou délé- l’activité le justifie.<br />

2 attention il ne s’agit pas d’heures<br />

gués du personnel, fixer une autre<br />

supplémentaires puisqu’elles ne<br />

date lorsque le lundi de Pentecôte est seront pas payées et n’entraîneront<br />

déjà travaillé ou qu’il s’agit d’un jour pas de repos compensateur.<br />

que Se PaSSe-t-il Pour leS PontS ?<br />

Un pont se définit comme un ou deux jours ouvrables situés entre<br />

un jour férié et un jour de repos hebdomadaire. La loi n’impose pas<br />

à l’employeur de l’accorder, mais s’il le fait, il doit consulter le comité<br />

d’entreprise, avertir l’inspection du travail et afficher la date prévue.<br />

Sauf convention collective contraire, la journée de pont n’est pas rémunérée.<br />

Et dans les deux cas, les ponts sont récupérables en effectuant les heures<br />

perdues un autre jour dans l’année précédant ou suivant le pont.<br />

31<br />

<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010


sciences &<br />

environnement<br />

La poignée de<br />

scientifiques<br />

contestant que<br />

le réchauffement<br />

climatique soit dû à<br />

l’accumulation de gaz<br />

à effet de serre est<br />

bien plus influente<br />

auprès des médias que<br />

dans la communauté<br />

scientifique elle-même.<br />

© nasa gamma<br />

CLimatoSCePtiqueS :<br />

meNSoNgeS et imPoStureS<br />

Trois livres viennent de paraître<br />

contestant que le réchauffement<br />

climatique soit dû à l’activité humaine :<br />

L’imposture climatique, de Claude A llègre<br />

chez Plon, le Nouveau voyage au centre de<br />

la terre, de Vincent Courtillot chez Odile<br />

Jacob, et Le mythe climatique, de Benoît<br />

Rittaud au Seuil. Leur succès en librairie<br />

a provoqué le trouble dans l’opinion : on<br />

s’interroge sur la réalité du changement<br />

climatique et sur ses causes.<br />

Que défendent les climatosceptiques ?<br />

Ils ne nient pas la réalité du réchauffement<br />

de notre planète, mais en réfutent<br />

l’explication par l’accumulation dans<br />

l’atmosphère de gaz à effet de serre.<br />

Ils insistent sur la pause marquée depuis<br />

une décennie dans l’augmentation des<br />

températures observée tout au long<br />

du XX e siècle, alors que parallèlement<br />

la concentration atmosphérique des gaz<br />

à effet de serre ne cesse de progresser.<br />

De façon générale, ils privilégient l’explication<br />

du réchauffement par les irrégularités<br />

de l’activité du soleil.<br />

Nul n’ignore que les variations naturelles<br />

de l’activité solaire influent sur la température<br />

moyenne terrestre. Cependant,<br />

les climatologues estiment que cette<br />

influence n’est pas suffisante pour<br />

expliquer l’ampleur du réchauffement<br />

actuel.<br />

Quant au plateau enregistré dans<br />

les températures depuis dix ans, il ne<br />

surprend pas les spécialistes. « Personne<br />

n’a jamais prétendu que chaque<br />

année à venir serait plus chaude que<br />

la précédente. Il y a toujours eu des<br />

variations saisonnières et régionales.<br />

C’est comme ce mois de janvier 2010,<br />

qui était très froid en France. Sauf qu’au<br />

niveau planétaire c’est le deuxième mois<br />

de janvier le plus chaud ! », explique Jean<br />

Jouzel, climatologue du CEA. « Il y a<br />

une superposition de fluctuations natu-<br />

relles avec une tendance beaucoup plus<br />

régulière au réchauffement, visible par<br />

exemple dans les régions arctiques avec<br />

une diminution de la banquise en été »,<br />

confirme son collègue Hervé Le Treut.<br />

Ces trois livres n’ont donc en aucun cas<br />

ébranlé le consensus des climatologues<br />

sur le fait que le réchauffement soit dû<br />

à l’accumulation de gaz à effet de serre.<br />

Bien au contraire, ils ont ridiculisé leurs<br />

auteurs. La liste des erreurs recensées<br />

par les climatologues dans les livres<br />

d’Allègre et de Courtillot fait ainsi pas<br />

moins de 93 pages !<br />

<strong>Conclusion</strong> cinglante d’une lettre ouverte<br />

aux institutions scientifiques, signée<br />

par plus de 600 climatologues : « Ces<br />

ouvrages n’auraient pu être publiés<br />

si on leur avait simplement demandé<br />

la même exigence de rigueur qu’à un<br />

manuscrit scientifique professionnel. De<br />

nombreuses erreurs de forme, de citations,<br />

de données et de graphiques ont<br />

été identifiées. Plus grave, à ces erreurs<br />

de forme s’ajoutent des erreurs de fond<br />

majeures dans la description du fonctionnement<br />

du système climatique. »<br />

BrÈveS<br />

• Claude Allègre est géochimiste, Vincent Courtillot géophysicien et Benoît<br />

Rittaud mathématicien : aucune de ces trois vedettes du climatoscepticisme<br />

n’est donc spécialiste du climat.<br />

• Depuis 1993, l’augmentation du niveau des mers est de l’ordre de 3,4 mm par<br />

an : une montée due à la fonte des glaciers et de la banquise arctique ainsi<br />

qu’à la dilatation de l’eau de mer sous l’effet de l’élévation de la température.<br />

• La dernière décennie a été la plus chaude de toutes celles enregistrées<br />

depuis l’existence de données météorologiques fiables au XIX e siècle.<br />

32 <strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />

© charles criÉ / ccas


LeS exPertS Sur La SeLLette<br />

Le groupe intergouvernemental d’experts sur<br />

le climat (gieC) est au cœur des attaques lancées par<br />

les climatosceptiques. il n’a pourtant pas démérité.<br />

Le retournement d’opinion a été<br />

rapide. En 2007, le GIEC recevait<br />

le prix Nobel de la paix et était salué dans<br />

le monde entier pour l’excellence de ses<br />

travaux sur le réchauffement climatique<br />

et les moyens d’y faire face. Trois ans plus<br />

tard, ce groupe est vivement attaqué pour<br />

sa partialité supposée. Pour<br />

Claude Allègre, c’est « un système<br />

mafieux » visant à faire<br />

passer « un mythe » pour un<br />

fait scientifique. Que s’est-il<br />

passé ?<br />

Deux événements survenus<br />

à l’automne 2009 expliquent<br />

ce retournement. En pleine<br />

préparation du sommet de<br />

Copenhague sur la limitation<br />

des émissions de gaz à effet<br />

de serre, une décennie de<br />

correspondance électronique<br />

des chercheurs du très réputé centre de<br />

recherche en climatologie de l’université<br />

d’East Anglia, qui fournit une bonne partie<br />

des données du GIEC, est publiée sur<br />

Internet après piratage de ses serveurs.<br />

Qui est derrière cette attaque électronique<br />

? On l’ignore encore mais sa<br />

sophistication suggère l’implication de<br />

services étatiques. Parmi ces courriels<br />

volés l’un signé Phil Jones, directeur du<br />

centre, évoque une « astuce » appliquée<br />

à l’exploitation de données pour rendre<br />

plus évident le réchauffement. Comme si<br />

<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />

Le courriel de<br />

Jones et l’erreur<br />

sur la fonte<br />

des glaciers<br />

himalayens<br />

ont causé un tort<br />

considérable au<br />

GIEC. Pourtant,<br />

elles ne mettent<br />

pas l’institution<br />

directement<br />

en cause.<br />

les scientifiques avaient sciemment manipulé<br />

leurs résultats. Gravissime, l’accusation<br />

contraint Jones à la démission.<br />

Quelques semaines plus tard, nouveau<br />

scandale. Cette fois c’est directement<br />

le GIEC qui est en cause. N’affirmait-il<br />

pas dans un rapport en date de 2007 :<br />

« La probabilité que les glaciers<br />

de l’Himalaya disparaissent<br />

d’ici 2035 ou peutêtre<br />

avant est très élevée. »<br />

Une prévision dramatique<br />

quand on sait que 2 milliards<br />

d’êtres humains tirent leur eau<br />

potable des fleuves nés de ces<br />

glaciers. Or l’information provenait<br />

d’un rapport de l’organisation<br />

écologiste WWF et non<br />

d’une publication scientifique<br />

dûment contrôlée par les chercheurs...<br />

et s’est avérée fausse,<br />

la fonte totale n’étant pas attendue avant<br />

2350. L’erreur avait échappé au rédacteur<br />

de cette partie du rapport du GIEC, qui<br />

n’était pas spécialiste en glaciologie.<br />

Ces deux affaires ont causé un tort<br />

considérable au GIEC. Pourtant, elles<br />

ne mettent pas l’institution directement<br />

en cause. Une commission d’enquête du<br />

Parlement britannique note que « les initiatives<br />

de Phil Jones sont conformes aux<br />

pratiques de la communauté scientifique<br />

sur le climat ». Les termes incriminés<br />

appartenaient à une correspondance<br />

© bruno le bivic<br />

privée, usant du jargon scientifique.<br />

Ainsi, le mot « astuce » ne serait rien<br />

d’autre qu’une « expression familière<br />

pour méthode souple de traitement des<br />

données », selon la commission qui a<br />

réintégré Jones dans ses fonctions.<br />

Quant au GIEC, il a reconnu que « ses<br />

procédures n’ont pas été appliquées correctement<br />

» dans le cas des prévisions<br />

concernant les glaciers de l’Himalaya et<br />

admis son erreur... une seule dans un<br />

rapport comptant trois volumes de plus<br />

de 900 pages chacun, dont aucune autre<br />

information n’a été contestée.<br />

Textes : Nicolas Chevassus<br />

« Le GIEC est un mélange de<br />

science et de politique », dénonce<br />

le climatosceptique Benoît Rittaud.<br />

Le résumé du rapport a en effet été<br />

adopté par les diplomates de l’ONU,<br />

qui le négocient ligne à ligne.<br />

Mais le rapport en lui-même a<br />

été rédigé par les scientifiques du<br />

monde entier, qui y ont travaillé<br />

pendant plusieurs années en<br />

toute indépendance par rapport<br />

à leur gouvernement respectif.<br />

Pourquoi cette procédure hybride ?<br />

À l’origine, il s’agissait de donner<br />

plus de poids aux travaux des<br />

experts en les faisant voter par<br />

les gouvernements, notamment<br />

ceux des États pétroliers qui sont<br />

le plus opposés à une politique de<br />

lutte contre le réchauffement.<br />

Cette formule a-t-elle fait son<br />

temps ? Ébranlé, le GIEC planche<br />

en tout cas sur sa propre réforme.<br />

© bruno le bivic<br />

33


culture<br />

une autre vision<br />

du moNde<br />

en proposant une<br />

programmation variée<br />

et de grande qualité<br />

à La Napoule, du 15<br />

au 24 mai dernier,<br />

la 8 e édition de Visions<br />

sociales, parrainée par<br />

le comédien<br />

Jean-Pierre darroussin,<br />

a permis à près de<br />

5 000 festivaliers de<br />

découvrir la vigueur<br />

d’un cinéma africain<br />

prometteur.<br />

Corps sans décors. La caméra<br />

s’attarde de longues minutes<br />

sur un ventre tendu, sur cette main qui<br />

cherche la pulsation d’une vie prête à<br />

éclore. Une main, un ventre, mais pas<br />

n’importe lesquels. Ceux de l’épouse<br />

de l’observateur, le réalisateur sénégalais<br />

Mamadou Sellou Diallo (voir<br />

interview ci-contre).<br />

Des mois durant, celui-ci a fait ce<br />

qui peut paraître inconcevable dans<br />

son pays : porter un regard<br />

masculin sur le rapport au<br />

corps, sur le mystère de<br />

la maternité et de la naissance.<br />

Le collier et la perle<br />

est un documentaire aux<br />

images rares et parfois<br />

déstabilisantes pour nous,<br />

Occidentaux.<br />

À l’issue de la projection,<br />

sur la terrasse du centre de<br />

vacances de La Napoule, la<br />

discussion ne tarde pas à<br />

s’engager entre les spectateurs<br />

et le réalisateur.<br />

« Les images sont magnifiques », lance<br />

une femme. « Ça change des images<br />

habituelles sur l’Afrique », enchaîne<br />

une autre.<br />

Pour animer cette rencontre du jeudi<br />

après-midi sur le documentaire africain,<br />

la <strong>CCAS</strong> avait fait appel à une<br />

Jean-Pierre<br />

Darroussin<br />

a invité<br />

les festivaliers à<br />

« faire pousser<br />

les racines de<br />

la résistance »<br />

face à une guerre<br />

économique<br />

qui laisse de<br />

plus en plus de<br />

salariés au bord<br />

du chemin.<br />

Rencontre sur le thème du documentaire africain dans le centre de vacances <strong>CCAS</strong><br />

belle brochette de connaisseurs :<br />

Olivier Barlet, directeur des publications<br />

d’Africultures, Jean-Marie Barbe,<br />

un des créateurs du réseau de formation<br />

Africadoc, et Jean-Michel F rodon,<br />

ancien directeur de la rédaction des<br />

Cahiers du cinéma.<br />

Pour sa 8 e édition, Visions sociales a<br />

laissé une large place à ces échanges<br />

très appréciés du public. Des échanges<br />

d’autant plus prisés que le cinéma<br />

africain a beaucoup de mal,<br />

faute de moyens, à se faire<br />

une place sur nos écrans.<br />

À l’occasion du cinquantenaire<br />

des indépendances<br />

africaines, la <strong>CCAS</strong> a souhaité<br />

donner un coup de<br />

projecteur sur ces réalisateurs<br />

du continent noir qui<br />

mériteraient d’être mieux<br />

connus : Hailé Gerima, Raja<br />

Amari, Olivier Hermanus, Kal<br />

Touré ou encore Mahamat-<br />

Saleh Haroun, dont le dernier<br />

film (Un homme qui crie) a<br />

obtenu le prix du jury à Cannes. Un prix<br />

symbolique après treize ans d’absence<br />

du cinéma africain dans la sélection<br />

officielle du prestigieux festival…<br />

À Visions sociales, on peut aussi<br />

découvrir des films issus des différentes<br />

sélections présentées à Cannes.<br />

Comme Benda Bilili !, documentaire<br />

musical programmé par la Quinzaine<br />

des réalisateurs, qui raconte la fabuleuse<br />

aventure d’un orchestre composé<br />

de paraplégiques congolais. Un « très<br />

beau film, plein d’humanité, de sensibilité,<br />

de gaieté et de jovialité », confirme<br />

Nelly, invitée à La Napoule par son amie<br />

Élizabeth, agent EDF retraitée.<br />

Joëlle et Francis, quant à eux, garderont<br />

longtemps le souvenir de leur soirée<br />

au centre de vacances de Théoule,<br />

tout proche, où était projeté Frères,<br />

en présence du réalisateur israélien<br />

Igaal Niddam. « Poser directement<br />

des questions au réalisateur, c’est<br />

une occasion unique de comprendre<br />

ses choix », s’enthousiasme Joëlle qui<br />

a eu, comme son mari, un vrai coup de<br />

cœur pour ce film.<br />

Le débat sur le thème « cinéma et<br />

société » animé par le parrain du festival,<br />

Jean-Pierre Darroussin, autour<br />

du film Rien de personnel, de Mathias<br />

Gokalp, restera également un des<br />

grands moments de cette 8 e édition.<br />

Le comédien a défendu avec ardeur<br />

un certain "cinéma d'auteur" qui a tant<br />

de mal à trouver des financeurs et des<br />

spectateurs.<br />

« Merci à ce festival d’entretenir ce lien<br />

avec le public », a-t-il lancé devant une<br />

salle comble touchée par l’humour et<br />

34 <strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010


la modestie de ce fils d’artisan. Avant<br />

d’ajouter : « Je vous en supplie, restez<br />

et revenez ! » La veille, lors d’un<br />

premier échange, il avait invité les festivaliers<br />

à « faire pousser les racines<br />

de la résistance » face à une guerre<br />

économique qui laisse de plus en plus<br />

de salariés au bord du chemin. Résistance<br />

? C’était précisément le thème de<br />

la journée de clôture du festival*.<br />

* lors de cette journée, deux documentaires<br />

ont été projetés : joseph epstein, bon pour<br />

la légende, de pascal convert, et jean catelas,<br />

de jean-pierre denne, agent edF retraité<br />

(le dvd de ce film peut être commandé sur<br />

http://jean-catelas.over-blog.com).<br />

« iL y a Comme uN BouiLLoNNemeNt<br />

extraordiNaire »<br />

Quel regard portez-vous sur<br />

l’état actuel du cinéma africain ?<br />

Une nouvelle génération est en train<br />

d’émerger. Il y a comme un bouillonnement<br />

extraordinaire qui donnera<br />

des œuvres majeures dans un avenir<br />

très proche. On sent un désir de<br />

cinéma extrêmement fort qui résulte<br />

de la conjonction de plusieurs facteurs.<br />

D’abord, l’arrivée du numérique qui a<br />

réellement démocratisé les outils du<br />

cinéma. Il y a eu aussi des opportunités<br />

de formation grâce à des réseaux<br />

comme Africadoc, qui font qu’aujourd’hui<br />

il existe une solidarité, une<br />

entraide intergénérationnelle.<br />

<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />

Jean-Pierre Daroussin en discussion avec des bénéficiaires<br />

inexistant avant les années 1960, le cinéma<br />

africain est en pleine effervescence selon<br />

mamadou Sellou diallo, réalisateur<br />

du documentaire Le collier et la perle,<br />

et ce malgré un manque cruel de moyens.<br />

Vous avez vous-même<br />

bénéficié du réseau Africadoc.<br />

Quel rôle joue-t-il ?<br />

C’est un programme de formation qui<br />

permet de réunir des réalisateurs de<br />

documentaires sénégalais, nigériens,<br />

maliens, burkinabés, togolais, congolais,<br />

etc. autour de résidences d’écriture.<br />

Après, on les met face à des réalisateurs,<br />

des producteurs africains et<br />

des coproducteurs du Nord. C’est l’alliance<br />

des trois qui fait naître un film.<br />

Mais le budget moyen<br />

d’un film africain, comparé<br />

à un film français, reste très<br />

faible…<br />

Il y a un problème d’argent, c’est certain.<br />

Au Sénégal, nous n’avons pas de<br />

guichets pour le financement de nos<br />

films comme en France. Il n’y a pas<br />

d’institutions comme le CNC (Centre<br />

national de cinématographie) ou<br />

le Procirep (Société de producteurs<br />

de cinéma et de télévision), ni d’aides<br />

régionales ou départementales...<br />

Ce qui nous permet de faire des films,<br />

ce sont les accords de coproduction.<br />

En quoi est-ce important que<br />

les Africains fassent leur<br />

propre cinéma ?<br />

Avant les indépendances, les Africains<br />

n’avaient même pas le droit de faire<br />

des images en Afrique. C’était la loi.<br />

Les images que nous avons de l’Afrique<br />

depuis la naissance de la caméra ont<br />

été faites en France par des Français,<br />

des Anglais, etc. La première<br />

fois que les frères Lumière ont filmé<br />

des noirs c’était lors d’une exposition<br />

coloniale à Lyon. Il faut que nous fassions<br />

des images nous-mêmes, pour<br />

la mémoire, pour raconter notre propre<br />

histoire, pour donner une autre vision<br />

du monde et de l’Afrique.<br />

Textes : Samy Archimède<br />

Photos : Joseph Marando / <strong>CCAS</strong><br />

35


culture<br />

Cannes rebondit<br />

À mariNCa<br />

Les bénéficiaires en<br />

vacances à marinca<br />

(Corse) ou habitant<br />

dans la région ont pu<br />

découvrir en première<br />

mondiale, les 28 et<br />

29 mai, huit longs<br />

et courts métrages<br />

issus de la Semaine<br />

de la critique, sélection<br />

parallèle du festival<br />

de Cannes.<br />

Stylos prêt à être dégainés et questions<br />

plein la besace, ils boivent<br />

avec gourmandise les paroles de leur<br />

interlocuteur. Ce vendredi<br />

28 mai, au centre de vacances<br />

de Marinca, les élèves de<br />

première L du lycée Laëtitia<br />

Bonaparte d’Ajaccio interviewent<br />

Guy Péchard. Visiblement<br />

ravi de cet échange<br />

avec les journalistes en herbe,<br />

le producteur de Sound of<br />

noise, véritable ovni cinématographique<br />

venu du Grand<br />

Nord, s’exécute.<br />

Il explique aux jeunes en quoi consiste<br />

son métier et leur livre quelques<br />

secrets du tournage de cette « comédie<br />

policière » franco-suédoise. Un film<br />

à la fois déjanté et profond qui raconte<br />

l’histoire d’Amadeus, flic allergique<br />

à la musique, appelé à enquêter sur<br />

un mystérieux groupe de « terroristes<br />

musicaux ».<br />

Virginie et Emmanuel, après la dernière projection<br />

Parmi les films<br />

retenus par<br />

la Semaine de<br />

la critique et<br />

repris par Cinérebonds<br />

figurait<br />

Sound of noise,<br />

véritable ovni<br />

venu du<br />

Grand Nord.<br />

Guy Péchard, producteur de Sound of noise, interrogé par des lycéens<br />

Pendant deux jours, au centre de vacances<br />

de Marinca, la <strong>CCAS</strong> projette en première<br />

mondiale quatre longs et quatre<br />

courts métrages présentés au<br />

Festival de Cannes la semaine<br />

précédente. Des films de<br />

grande qualité sélectionnés<br />

par la Semaine de la critique,<br />

la plus ancienne sélection<br />

parallèle du festival.<br />

« Notre particularité est de ne<br />

proposer que des premiers<br />

ou deuxièmes films », précise<br />

Fabien Gaffez, membre<br />

du comité de sélection de<br />

la Semaine et critique au mensuel Positif.<br />

« Cette année, nous avons vu environ<br />

900 films et en avons retenu sept. »<br />

Sound of noise en fait partie. De même<br />

qu’Armadillo, saisissant documentaire<br />

danois (Grand Prix de la Semaine de<br />

la critique) tourné en Afghanistan au cœur<br />

de la guerre menée par les États-Unis<br />

et leurs alliés contre les Talibans.<br />

Présidente de la commission Culture de<br />

la CMCAS Corse, Paule Martinetti voit en<br />

Ciné-rebonds une « initiative qui aide à<br />

comprendre le monde », mais aussi « un<br />

lieu de rencontre, de partage et de découvertes<br />

». Découverte de courts métrages<br />

également comme A distração de Ivan,<br />

digne représentant de ce que Fabien Gaffez<br />

appelle « la nouvelle vague brésilienne ».<br />

« Les courts métrages sont un peu<br />

le parent pauvre du cinéma et sont souvent<br />

mal distribués », poursuit-il. D’où<br />

l’importance de cette initiative bisannuelle<br />

lancée par la <strong>CCAS</strong> en 2008, qui<br />

vise à amener le cinéma sur le lieu de<br />

vacances. Rendez-vous au Brusc (Var) du<br />

26 au 30 octobre pour la prochaine édition<br />

de Ciné-rebonds, avec la sélection<br />

Cannes 2010 de l’Acid* !<br />

Texte : Samy Archimède<br />

Photos : Philippe Marini / <strong>CCAS</strong><br />

* association du cinéma indépendant<br />

pour sa diffusion.<br />

SPortiF, le PrograMMe !<br />

Rando, escalade, kayak de mer, tennis, plage… Virginie (agent EDF) et<br />

Emmanuel (ErDF) ne sont pas descendus jusqu’à Marinca pour faire de<br />

la figuration. Avec un tel programme, difficile d’être au rendez-vous de<br />

la première séance prévue à 18 heures. Belle surprise pourtant pour ce<br />

jeune couple de Savoyards que cette escale de Ciné-rebonds sur leur lieu de<br />

vacances ! « Dans notre village, il y a un cinéma associatif mais il ne propose pas<br />

beaucoup de films d’auteur », explique Virginie. « Il n’y a que la <strong>CCAS</strong> qui peut<br />

proposer ce genre de choses », estime Emmanuel. S’ils regrettent de ne pas<br />

avoir vu Armadillo ou Sound of noise, ils ont tout de même eu un vrai coup de<br />

cœur pour Belle épine, portrait touchant d’une adolescente en quête de repères.<br />

« Ce matin, au réveil, on en parlait encore ! », lance Virginie, sourire aux lèvres.<br />

36 <strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010


© philippe cibille<br />

damien Bouvet, Le retour<br />

leS dateS<br />

6 juillet : Monêtier-les-Bains ;<br />

7 juillet : Risoul ; 8 juillet : Savines ;<br />

9 juillet : Montbrun-les-Bains ;<br />

10 juillet : Vaison-la-Romaine ;<br />

12 juillet : Tourves ; 13 juillet :<br />

Avignon La Barthelasse ; 15 juillet :<br />

Sérignan ; 16 juillet : Ceilhes.<br />

Sans décor ni tambour et trompette,<br />

les deux comédiens se<br />

volent sans cesse la vedette. Spectacle<br />

de jonglage pour deux clowns, Piste<br />

& Love est aussi une chorégraphie de<br />

danse-contact juste et précise. Influencés<br />

par le mime, les gestes des corps<br />

se font parfois saccadés, mécaniques.<br />

Le public sourit et rit ! Cabrioles, roulades<br />

et sauts s’enchaînent dans une<br />

cavalcade folle avant que la tension ne<br />

retombe. Antoine et Thomas se font<br />

ombres chinoises… Une balle jaillit,<br />

une massue la suit. Ça vole, ça vire-<br />

acteur et humoriste, damien Bouvet présente son<br />

spectacle, ministre, dans les centres de vacances<br />

à l’occasion des rencontres culturelles. un retour<br />

aux sources pour ce fils d’agent edf de 49 ans.<br />

Comique, insolite et totalement<br />

atypique, un ministre vient nous<br />

parler boulot. Lunettes sur le nez, casque<br />

vissé sur la tête et vêtu d’un costume, ce<br />

clown endimanché ne tient pas en place.<br />

Il pose sa sacoche, vérifie ses notes,<br />

cherche du regard ses collaborateurs<br />

et s’assure que le public est bien arrivé.<br />

Sorti du Conservatoire national d’art dramatique<br />

dans les années 1980, cet originaire<br />

de la région Rhône-Alpes a toujours<br />

été sensible aux gens qui déclenchent le<br />

rire. « Quand j’étais môme, raconte-t-il,<br />

je jouais avec des marionnettes, avec un<br />

nez rouge. » Amours, peines, joies et critiques<br />

de la société, « le clown est là pour<br />

parler du dérisoire de la vie. »<br />

Sa première création, Voix-Off, date de<br />

1986 : un spectacle présenté au Théâtre<br />

de poche à Lyon. Depuis, DB pour les<br />

volte dans le ciel de mille feux étoilé !<br />

« On voulait faire un hybride, quelque<br />

chose d’un peu "ovniesque" qui regroupe<br />

plein de choses et qui soit en même<br />

temps complètement inattendu, une<br />

espèce de pari », précise Antoine. Et de<br />

l’inattendu il y en a dans Piste & Love :<br />

une partie de tennis, un coup de boule à<br />

la Zidane, une scène de guerre…<br />

Explication : « Un jour, raconte Antoine<br />

Clée, on s’est mis à se balancer des balles<br />

et des massues. Finalement, cela nous<br />

a bien fait rigoler et on l’a gardé. »<br />

Textes : Stéphane Gravier<br />

intimes n’est jamais descendu des<br />

planches. Généralement, ses spectacles<br />

se passent de paroles. Le jeu théâtral,<br />

le mime, quelques borborygmes et des<br />

chansons suffisent à tenir le spectateur<br />

en haleine.<br />

À l’affiche du festival Contre Courant en<br />

Avignon et intervenant dans plusieurs<br />

centres cet été, Damien Bouvet compare<br />

cette tournée à un challenge. « Présenter<br />

des vœux de bonne année en plein<br />

juillet, parler de travail à des gens en<br />

vacances constituent en soi un premier<br />

défi », précise-t-il. Le second est plus<br />

intime, plus personnel. Quarante ans<br />

après, ce fils d’agent EDF revient sur<br />

les traces de son enfance.<br />

Plus que présenter un spectacle, Damien<br />

Bouvet veut aller à la rencontre des vacanciers<br />

de la <strong>CCAS</strong>. Parler et échanger.<br />

un ballet clownesque,<br />

Pour BaLLeS et maSSueS<br />

Premier spectacle, premières rencontres<br />

culturelles, Piste & Love présenté par le Cirque de<br />

l’inachevé est une création poétique, burlesque et<br />

sportive d’antoine Clée et thomas dequidt.<br />

<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />

leS dateS<br />

8 juillet : Arzay ; 9 juillet :<br />

Savines Les Eygoires ; 10 juillet :<br />

Sanary Centre Azur ; 11 juillet :<br />

Avignon La Barthelasse ;<br />

12 juillet : Les Saintes Maries<br />

de la Mer ; 14 juillet : Vendres ;<br />

15 juillet : Bolquère ; 16 juillet :<br />

Lapte ; 17 juillet : Saint-Bonnet<br />

Tronçais ; 18 juillet : La Durie<br />

© michel clÉe<br />

37


Pour ceux d’entre vous qui n’ont<br />

jamais joué aux échecs, voici une<br />

bonne entrée en matière : profitez des<br />

vacances, cette parenthèse dans le quotidien<br />

de la vie, pour découvrir ce jeu d’esprit.<br />

Cette discipline idéale pour échan-<br />

ger entre générations sera<br />

cet été encore programmée<br />

dans de nombreux centres<br />

de vacances de la <strong>CCAS</strong>.<br />

En 2009, 36 d’entre eux ont<br />

organisé des ateliers de<br />

découverte, permettant une<br />

initiation ludique et culturelle<br />

qui a attirée plus de 10 000<br />

bénéficiaires. Une fois acquis<br />

les rudiments du jeu, la base<br />

et le fonctionnement des<br />

pièces présentes sur l’échiquier,<br />

ce « sport » passionnant vous<br />

fera vivre une aventure inédite à chaque<br />

nouvelle partie.<br />

Vous voici ainsi préparé à vous mesurer<br />

à vous-même et aux autres. L’occasion<br />

vous en est donnée par les activités<br />

sociales qui organisent les opens<br />

régionaux le 26 septembre prochain.<br />

Cette journée est vraiment ouverte<br />

à tous, quel que soit votre niveau.<br />

Les inscriptions s’effectuent en ligne<br />

<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />

Vous voici ainsi<br />

préparé à vous<br />

mesurer à vousmême<br />

et aux<br />

autres lors des<br />

opens régionaux<br />

le 26 septembre<br />

prochain,<br />

ouverts à tous,<br />

quel que soit<br />

votre niveau.<br />

Cap échecs !<br />

aiguisez votre curiosité en participant aux<br />

ateliers de découverte proposés cet été dans<br />

votre centre de vacances. et si vous êtes<br />

déjà amateur, inscrivez-vous aux rencontres<br />

régionales de septembre. Les rencontres<br />

nationales et internationales se dérouleront,<br />

elles, du 22 au 31 octobre au Cap d’agde.<br />

(sur www.capechecs.com) ou auprès<br />

de votre CMCAS jusqu’au 22 septembre<br />

et après cette date, directement dans<br />

l’un des différents lieux des rencontres<br />

régionales 1 .<br />

Vous pourrez alors participer aux ren-<br />

contres et finales nationales<br />

CMCAS. Tous les agents,<br />

actifs ou pensionnés, et leurs<br />

ayants droit, qu’ils soient<br />

licenciés ou non, peuvent<br />

être inscrits. Chaque CMCAS<br />

inscrit autant de candidats<br />

qu’elle le souhaite jusqu’au<br />

22 septembre.<br />

À noter que d’autres comités<br />

d’entreprise, comme celui de<br />

la RATP ou des cheminots,<br />

participent également à ces<br />

tournois. Ainsi les éliminatoires du<br />

championnat inter-CE de France, organisées<br />

dans le cadre des opens régionaux,<br />

sont ouvertes à tous les salariés actifs et<br />

retraités, ainsi qu’aux privés d’emploi. Et<br />

là encore, elles peuvent offrir un ticket<br />

pour le Cap d’Agde.<br />

En effet, ces tournois régionaux permettent<br />

d’accéder aux tournois opens<br />

classiques (l’open de l’avenir, le tournoi<br />

du cavalier et le Grand Prix <strong>CCAS</strong>) qui<br />

se dérouleront au Cap d’Agde du 22 au<br />

31 octobre 2010. Sur place, vous pourrez<br />

participer au Rapide du Cap !, tournoi de<br />

parties rapides.<br />

Lors de ces 9 e rencontres nationales<br />

et internationales, vous pourrez rencontrer<br />

16 grands maîtres internationaux<br />

qui comptent parmi les meilleurs<br />

venus s’affronter pour le trophée <strong>CCAS</strong>.<br />

Les parties en jeu rapide limitées à une<br />

heure, que l’on peut suivre sur écran<br />

géant, laissent la part belle au spectaculaire.<br />

Le fin du fin, ce sont les commentaires<br />

des spécialistes retransmis<br />

par casque infrarouge, vous permettant<br />

d’apprécier les stratégies développées<br />

par les joueurs. Ces joutes seront également<br />

retransmises en direct sur le site<br />

www.capechecs.com.<br />

Texte : Philippe Poupard<br />

Photos : Christian Petit / <strong>CCAS</strong><br />

Pour tout renseignement complémentaire,<br />

contactez votre CMCAS ou bien<br />

consultez le site www.capechecs.com<br />

ou www.ccas.fr.<br />

1 les lieux de tournois régionaux sont<br />

avoine, bourges, lyon, marseille, metz,<br />

montpellier, morillon, niort, paris,<br />

quimper, rennes, rouen, toulouse.<br />

sport<br />

39


livres<br />

françois Bott,<br />

L’amateur ÉCLairÉ de La magie deS motS<br />

devenu écrivain par<br />

les tours et détours du<br />

métier de journalisme,<br />

françois Bott a fait<br />

de l’amitié sa profession<br />

de foi, le principe de<br />

son entrée en littérature.<br />

La longue fréquentation des<br />

salles de rédaction – le France-<br />

Soir de Pierre Lazareff à la fin des<br />

années 1950 ou Le Monde de Jacques<br />

Fauvet de 1968 à 1991 – a sans doute<br />

prédisposé François Bott à relativiser<br />

concernant les choses, les gens<br />

et les idées, et aiguisé son sens<br />

de l’observation comme la vivacité<br />

de son style.<br />

Élégant il l’est, poussant la discrétion<br />

jusqu’à son paroxysme. Il entretient<br />

le culte de l’amitié au-delà du goût<br />

des relations mondaines ou d’intérêt.<br />

D’ailleurs, on le verra plus volontiers<br />

attablé dans un café parisien, autour<br />

d’une bouteille de Bordeaux, avec ses<br />

amis de toujours – c’est un modèle<br />

de fidélité – que dans un salon à faire<br />

le paon ou le savant.<br />

« Je ne suis pas toujours de mon<br />

avis », dit-il en citant sa<br />

chère marquise de Sévigné.<br />

Manière de se distinguer<br />

des sots et des vaniteux<br />

qui ont d’eux-mêmes une<br />

haute et intangible opinion !<br />

Mais la marquise n’est<br />

qu’une des nombreuses<br />

relations de cet homme<br />

qui se plaît à fréquenter<br />

(en réalité ou par l’imagination)<br />

les écrivains dans leur<br />

intérieur et intimité – leur humanité<br />

en somme.<br />

Souvent, lorsqu’il parle ou écrit à propos<br />

de l’un d’eux – Roger Vailland et<br />

Raymond Radiguet entre autres, auxquels<br />

il consacra des livres –, il choisit<br />

un angle inattendu, puisant dans<br />

leur vie un détail ou une marotte qui<br />

lui sert à dérouler le fil de son récit.<br />

Il se plaît<br />

à fréquenter<br />

(en réalité ou par<br />

l’imagination)<br />

les écrivains<br />

dans leur<br />

intérieur et<br />

intimité,<br />

leur humanité<br />

en somme.<br />

Cela offre un agrément à la lecture,<br />

protège des discours pontifiants et<br />

nous rend proches d’auteurs que les<br />

manuels ont tendance à figer dans le<br />

formol de l’érudition.<br />

Voilà une petite vingtaine d’années<br />

que François Bott a quitté la vie trépidante<br />

– ce n’est pas une légende –<br />

des journaux. Mais même là, dans<br />

l’agitation générale, il savait préserver<br />

un petit périmètre de sécurité et<br />

de calme, pour fumer sa pipe (c’était<br />

l’ancien temps…) et réfléchir ou rêver.<br />

Il est vrai qu’il s’est toujours<br />

occupé de livres et de littérature,<br />

ce qui en principe met<br />

un peu à l’écart de l’actualité.<br />

Il a eu aussi la chance<br />

de côtoyer quelques-unes<br />

des figures que compte<br />

le petit monde des lettres<br />

qui a parfois ses grandeurs.<br />

Il y a eu J acqueline Piatier,<br />

fondatrice du Monde des<br />

livres, q u’Alphonse Boudard<br />

surnommait Miss Monde, Bertrand<br />

Poirot-Delpech, feuilletoniste, académicien<br />

français et éternel adolescent,<br />

mais aussi Roland Jaccard, « l’aimable<br />

nihiliste », Tahar Ben Jelloun ou<br />

Vassilis Alexakis, écrivains français…<br />

De loin, on pourrait penser de<br />

Bott qu’il est un dilettante aimant<br />

rester à la surface des choses.<br />

Ce serait là bien mal le lire et<br />

le connaître. Certes, il n’a jamais<br />

proposé de grandes sommes sur<br />

la vie, le monde, et encore moins<br />

sur lui-même. Mais son territoire<br />

mental et littéraire, il l’arpente<br />

avec beaucoup d’art. Pas<br />

un art grandiose, mais un art du<br />

détail, de l’humour et du charme –<br />

dans le meilleur sens du terme.<br />

De l’émotion aussi.<br />

Qu’on lise par exemple le beau livre<br />

qu’il écrivit en hommage à sa mère,<br />

Gina (1994), son récent Vel’ d’Hiv<br />

(2008), ou encore ces merveilleux<br />

portraits de femmes que sont<br />

Femmes extrêmes (2003) et Femmes<br />

de plaisirs (2007). D’ailleurs, il n’en<br />

finit pas de les contempler et<br />

recenser, ces « femmes mythologiques,<br />

les femmes quotidiennes,<br />

les femmes fatales, les femmes<br />

miséricordieuses, les femmes charmantes,<br />

les femmes charmeuses,<br />

les femmes de pouvoirs et les dames<br />

de cœur… »<br />

Il y a aussi dans les livres de<br />

F rançois Bott, donnant une couleur<br />

comme assourdie au charme et à<br />

l’humour, une discrète mélancolie.<br />

Un sentiment, une certitude du<br />

provisoire, que seule la « magie des<br />

mots » peut sinon sauver du moins<br />

ennoblir.<br />

42 <strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />

© hÉlène hamberger / opale


le choix de<br />

FrançoiS Bott<br />

MONSIEUR JADIS<br />

OU L’ÉCOLE DU SOIR<br />

Antoine Blondin<br />

Gallimard, « Folio »<br />

Le charme d’Antoine,<br />

sa petite musique,<br />

l’alliance de la<br />

fantaisie, de l’humour<br />

et de la mélancolie…<br />

Le charme serait-il<br />

le secret des écrivains ?<br />

LE DIABLE AU CORPS<br />

Raymonde Radiguet<br />

Gallimard, « Folio »<br />

La perfection classique et<br />

l’un des chefs-d’œuvre<br />

de la France sentimentale<br />

par un petit jeune homme<br />

déluré, météore des<br />

Lettres françaises.<br />

Comment naissent<br />

les passions à la faveur et dans<br />

l’ombre des guerres mondiales.<br />

troiS queStioNS À L’auteur<br />

Le journalisme est-il<br />

une forme de littérature ?<br />

Sans doute… C’est de la littérature<br />

qui « va vite », comme le disait je ne<br />

sais plus quel Américain. La parenté<br />

est évidente. Il suffit de se remémorer<br />

les romanciers qui furent aussi des<br />

reporters : Hemingway, Dos Passos,<br />

Jack London, Truman Capote, Horace<br />

McCoy, Raymond Chandler, Joseph<br />

Kessel, Roger Vailland, Roger G renier,<br />

Claude Roy, Colette et beaucoup<br />

d’autres… Même Sartre ! L’actualité est<br />

souvent la plus excitante des matières<br />

romanesques. Le métier de l’écrivain,<br />

c’est de faire ressortir la part d’imaginaire<br />

que recèlent l’histoire, la vie<br />

quotidienne et les faits divers. « Quel<br />

roman que ma vie ! », disait Napoléon.<br />

Quels sont vos grands<br />

modèles en littérature ?<br />

Jean Giraudoux, Valery Larbaud,<br />

les Hussards… J’admire, j’envie<br />

Critique Dans La traversée des jours, ce sont quelque<br />

cinquante années de Souvenirs de la République<br />

des Lettres (1958-2008) en moins de<br />

200 pages ! De son métier de journaliste,<br />

F rançois Bott a appris qu’il ne fallait pas<br />

s’étendre, peser ou s’attarder. Cela dit, sa<br />

plume alerte de chroniqueur n’enlève rien au<br />

charme et à la qualité de son récit. Il y a là<br />

de grands journalistes : les Lazareff, Giroud,<br />

Fauvet… des écrivains, des grands, des moyens,<br />

des petits. Toute une foule aux contours<br />

très marqués.<br />

En même temps que ses<br />

souvenirs, Bott publie<br />

un recueil comptant une<br />

quarantaine de savoureux portraits littéraires, allant<br />

de Marcel Aymé à Léon Werth, en passant par Cioran,<br />

Cocteau, Jacques Laurent, Joseph Kessel ou Jean<br />

Paulhan…<br />

La Traversée des jours,<br />

éd. Le Cherche Midi, 170 pages, 15 euros.<br />

Écrivains en robe de chambre,<br />

éd. La table ronde, 280 pages, 8,50 euros.<br />

<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />

leur « toucher » de mot, comme on<br />

dit le toucher de balle de Zidane ou<br />

celui de McEnroe. Mais il y a aussi<br />

les grands Américains : Fitzgerald,<br />

C handler, Hemingway. J’admire,<br />

j’envie leur efficacité.<br />

L’écrivain doit-il se tenir<br />

à l’écart ou (au contraire)<br />

être un citoyen actif ?<br />

Au café du commerce, l’écrivain peut<br />

donner son sentiment sur la chose<br />

publique comme tout le monde.<br />

Il peut même fréquenter les champs de<br />

bataille, comme Stendhal à Waterloo.<br />

Mais les mots l’attendent. Son véritable<br />

univers, c’est la solitude de sa<br />

chambre, avec les mots, tous les mots.<br />

Le seul vrai parti de l’écrivain, c’est<br />

le parti des rêves et de l’imaginaire.<br />

Et son pays, c’est le territoire infini des<br />

sentiments.<br />

Textes : Patrick Kéchichian<br />

François Bott est né le 26 juin<br />

1935 à Laon dans l’Aisne.<br />

Il a passé son enfance entre<br />

Reims et la côte normande.<br />

À Paris, il obtient sa licence<br />

de philosophie. En classe<br />

préparatoire au lycée Henri IV,<br />

il fonde un journal littéraire et<br />

politique, Exigence. C’est en 1958<br />

qu’il se tourne vraiment vers<br />

le journalisme en entrant, durant<br />

l’été, à France-Soir, où il restera<br />

sept ans. Puis ce sera L’Express,<br />

dont il dirige les pages littéraires<br />

en 1965 et 1966. L’année suivante,<br />

il participe à la fondation<br />

du Magazine littéraire.<br />

Enfin, c’est en 1968 qu’il<br />

entre au Monde, où il seconde<br />

Jacqueline Piatier au Monde<br />

des livres, qu’il dirigera<br />

seul ensuite de 1982 à 1991.<br />

Il est l’auteur d’une trentaine<br />

d’ouvrages, chroniques, romans<br />

et essais littéraires.<br />

43


nouvelle<br />

iNCideNt Voyageur<br />

de Pierre draChLiNe<br />

Station Rennes. Sur les quais,<br />

des rangées d’épaules lasses.<br />

Quelques lettrés se réfugient derrière<br />

des journaux gratuits. Je me suis placé<br />

à la gauche d’un accordéoniste et d’un<br />

trompettiste. De quel exil viennentils<br />

? J’aimerais qu’ils fussent d’un<br />

peuple qui ne reconnaît comme frontières<br />

que les nuages. Le plus jeune<br />

caresse avec sensualité son « piano<br />

du pauvre ». Une manière comme une<br />

autre d’effacer un peu de sa lassitude.<br />

Son compagnon a le visage noyé de<br />

rides. Je suis seul à me tenir auprès<br />

d’eux. Les autres usagers se tiennent<br />

à distance. Méfiance ! Ces gens-là tendent<br />

si facilement la main.<br />

Les rangs se resserrent dès l’entrée<br />

de la rame. Surtout ne pas se laisser<br />

distancer ! Les places assises sont<br />

l’eldorado de notre grappe humaine.<br />

Les musiciens sont les seuls à ne<br />

pas montrer de fébrilité.<br />

Ils joueront debout près<br />

d’une porte. Pour mieux<br />

aller d’un wagon à l’autre<br />

tous les deux arrêts. Après<br />

le concert et la quête.<br />

La mauvaise conscience<br />

paie souvent mieux que le<br />

talent. Les donateurs regardent<br />

rarement ceux à qui<br />

ils font l’aumône de pièces<br />

plus pâles que jaunes. Je me<br />

suis affalé sur un strapontin.<br />

Je déborde un peu sur le siège<br />

d’à côté. Une importune s’y glisse tout<br />

de même après avoir jeté un regard<br />

narquois sur mon volume. À peine<br />

installée, elle exhibe son téléphone<br />

portable qu’elle tripote avec frénésie.<br />

Elle soupire d’une façon appuyée.<br />

De ma place, à l’arrière du wagon,<br />

je dispose d’un excellent poste d’observation<br />

pour les espionner à ma<br />

guise. Je les vois presque tous. Impossible,<br />

d’ailleurs, de distinguer les libérés<br />

provisoires du travail des dilettantes,<br />

des retraités ou des touristes.<br />

La tristesse a déposé sa marque de<br />

fabrique sur tous les visages. Il ne<br />

manque aucune nuance sur la palette<br />

du gris. La musique tzigane trouble<br />

à peine la somnolence collective.<br />

Chacun va<br />

repartir vers sa<br />

place. Ils n’auront<br />

pas échangé<br />

une parole,<br />

faisant ainsi<br />

l’économie de<br />

l’hypocrisie.<br />

Un rideau va<br />

tomber à nouveau<br />

sur leur solitude<br />

désunie.<br />

Seule une vieille femme a les lèvres<br />

tremblées. Mais ce n’est peut-être<br />

qu’un tic. Une distinction de l’âge. Bientôt,<br />

au nom du principe de précaution,<br />

toute hilarité sera proscrite. Et le sourire<br />

deviendra un aveu d’atteinte aux<br />

bonnes mœurs. Qui s’esclaffe ou se<br />

gausse ne travaille pas et porte donc<br />

atteinte au Produit Intérieur Brut.<br />

Que restera-t-il de nos vies amputées<br />

des plaisirs ? Des corps vides. Lisses.<br />

Prêts à être inhumés. Tout déviant est<br />

un suspect. Ma voisine essaie vainement<br />

de joindre un correspondant.<br />

Chaque appel non abouti est suivi<br />

d’une bordée de jurons à l’adresse de<br />

sa malheureuse prothèse téléphonique.<br />

Elle parvient enfin à ses fins.<br />

Aucun détail de sa vie intime ne m’est<br />

épargné. Je me concentre sur un solo<br />

de trompette pour tenter d’échapper<br />

au cours de gynécologie. Ouf ! Sauvé !<br />

La conversation est interrompue.<br />

La malheureuse<br />

scrute l’écran noir de son<br />

téléphone d’un air désolé.<br />

Son jouet est cassé. Deux<br />

stations passent. L’espace<br />

se réduit. Une bourgeoise<br />

pourvue de paquets lorgne<br />

sur mon siège. Pourquoi<br />

le mien ? Son port de tête<br />

ne me dit rien qui vaille.<br />

Le mépris double son<br />

maquillage. Ses yeux fardés<br />

n’allègent en rien son léger<br />

strabisme convergent. Le pire, c’est<br />

son parfum. Entêtant. Il attaque mon<br />

foie sans que celui-ci ait été réchauffé<br />

par quelque alcool.<br />

L’arrêt est si brutal que la nantie s’affale<br />

sur moi. Fort heureusement, en un<br />

sursaut elle se redresse sans prendre<br />

la peine de s’excuser. La lumière<br />

s’éteint presque aussitôt. Quelques<br />

cris vite étouffés puis le silence s’établit,<br />

à peine troublé par des éternuements.<br />

Nous sommes bloqués entre<br />

Rue du Bac et Solférino. Un faible éclairage<br />

est bientôt diffusé tandis qu’une<br />

voix crachotante annonce : « Suite<br />

à un incident voyageur à Concorde<br />

la circulation est bloquée, nous vous<br />

remercions de votre patience. »<br />

Le chauffeur répète trois fois de<br />

suite sa phrase. L’expérience lui a<br />

sans doute appris à ne pas parier<br />

sur la compréhension des voyageurs.<br />

« C’est encore un suicidé ! Ils ne<br />

pourraient pas se foutre à l’eau ces<br />

salauds. Au moins, cela n’arrêterait<br />

pas les bateaux-mouches. »<br />

L’homme, de petite taille, a les joues<br />

en feu. Il a craché ses mots plus qu’il<br />

ne les a dits. L’occasion fait le tribun.<br />

Le nôtre suinte la haine, la médiocrité.<br />

Personne n’a osé répliquer<br />

à son insanité. Pourtant, sa diarrhée<br />

verbale nous empuantit tous. À peine<br />

ai-je remarqué quelques haussements<br />

d’épaules et perçu des soupirs<br />

désapprobateurs. Quant à moi, je suis<br />

dans un lointain intérieur depuis trop<br />

longtemps pour me mêler de quoi<br />

que ce soit. La solitude m’a anesthésié.<br />

Je n’ai qu’à fermer les yeux pour<br />

m’évader loin de cette prison.<br />

44 <strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />

© christine thYbert


Dix minutes déjà ! Et aucune information<br />

nouvelle ne nous a été délivrée.<br />

L’atmosphère me paraît de plus en<br />

plus oppressante.<br />

« Je veux qu’on me libère ! À l’aide ! »<br />

« Nous sommes l’otage des syndicats.<br />

C’est une grève et le chauffeur est trop<br />

lâche pour l’avouer. »<br />

« Taisez-vous ! Je ne m’entends plus<br />

transpirer. »<br />

« Jouez, les musiciens ! Et que les<br />

autres se taisent ! »<br />

Le mélomane, ajoutant le geste à<br />

la parole, a glissé deux billets aux<br />

interprètes. Trompette et accordéon<br />

ont chanté à nouveau. La cacophonie<br />

atteint des sommets. Un rire nerveux<br />

me secoue. Est-ce l’effet de la chaleur<br />

? Plusieurs personnes entreprennent<br />

un déshabillage qui ne ressemble<br />

en rien à un numéro de cabaret.<br />

Leurs gestes maladroits sont ceux de<br />

malades en quête d’une pathologie.<br />

<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />

Une femme a rejoint les musiciens.<br />

Le visage et le corps d’une enfant<br />

désavouée par l’état civil. Elle est<br />

de ces êtres sur lesquels les années<br />

n’osent déposer leurs outrages.<br />

Elle ne danse pas. Elle enrage. Trépigne.<br />

Ses talons appellent à la vie.<br />

C’est elle qui imprime son rythme<br />

à la musique. Elle a les paupières<br />

closes pour dissimuler je ne sais quel<br />

incendie. Tout le wagon a désormais<br />

les yeux tournés vers cette sorcière.<br />

Des voyageurs frappent à contretemps<br />

dans leurs mains. D’autres laissent<br />

aller leurs pieds.<br />

Un homme à la surcharge pondérale<br />

impressionnante a rejoint le trio. Il se<br />

contente d’agiter son ventre de gauche<br />

à droite. L’envoûteuse aux petits pieds<br />

tourne autour de lui. Elle entreprend<br />

une sorte de danse, un scalp, avant de se<br />

nicher au creux de sa rondeur. Ce couple<br />

improbable divise le public en deux camps.<br />

Les uns applaudissent. Les autres<br />

conspuent. Juliette et Roméo se séparent<br />

presque aussitôt non sans avoir<br />

salué l’assistance main dans la main.<br />

Chacun va repartir vers sa place. Ils<br />

n’auront pas échangé une parole, faisant<br />

ainsi l’économie de l’hypocrisie.<br />

Un rideau va tomber à nouveau sur<br />

leur solitude désunie. Nous portons<br />

tous dans nos mémoires des visages<br />

entrevus. Des possibilités enfuies.<br />

Notre petit sac de regrets.<br />

« Votre attention s’il vous plaît, l’incident<br />

voyageur est terminé. Nous vous<br />

remercions de votre patience. Nous<br />

allons repartir dans... »<br />

Impossible de comprendre la suite.<br />

La voix du chauffeur est couverte par<br />

un concert de vociférations, de quolibets<br />

et d’injures. C’est à qui criera<br />

le plus fort. Ma voisine hurle à m’arracher<br />

les tympans. Je ne perçois<br />

plus mes acouphènes. Les musiciens<br />

passent parmi nous. Ils ne<br />

sollicitent pas en vain l’indifférence.<br />

Les pièces sont plus rares que les<br />

rictus. Je me sens obligé de sacrifier<br />

quelques pièces. Est-ce un effet de<br />

ma générosité ? Toujours est-il que<br />

l’orchestre demeure auprès de moi.<br />

Mes deux protecteurs manquent de<br />

chuter sur moi au moment où la rame<br />

repart. Nous roulons à grande vitesse.<br />

La RATP est pressée de se débarrasser<br />

de nous.<br />

Assemblée nationale. Nous sommes<br />

nombreux à descendre. Le quai est<br />

bondé. Une foule hostile, avide de<br />

places. J’ai quelque difficulté à me<br />

frayer un passage. Heureusement,<br />

l’accordéoniste m’ouvre un passage<br />

et je gagne bientôt la sortie. Une pluie<br />

de nuit rince Paris. Sur les trottoirs,<br />

les rares passants pressent le pas.<br />

Je vais me fondre dans leur anonymat.<br />

Presque libre...<br />

Pierre Drachline est notamment<br />

l’auteur de :<br />

Enfance à perpétuité, Folio<br />

Une si douce impatience,<br />

Flammarion<br />

Et son prochain roman, Borinka,<br />

paraîtra en septembre<br />

aux éditions du Cherche Midi.<br />

45


jeux et jardin<br />

CôtÉ JardiN<br />

quand leS SeMiS S’étalent…<br />

Ne plantez pas tout d’un coup.<br />

Pensez aussi à faire pousser vos<br />

cultures sur du grillage vertical<br />

pour gagner du terrain. et puis<br />

mangez donc des fleurs !<br />

Il vous reste du muguet. Dans le jardin, il a fait ses graines.<br />

Adorables petites boules rouges. Les enfants sont toujours<br />

charmés et curieux. Sachez que toutes les parties du muguet<br />

sont extrêmement toxiques. Voire mortelles. Fleur, feuille,<br />

tige et surtout fruit. Même l’eau dans laquelle vous avez laissé<br />

votre bouquet de muguet offert est devenue toxique.<br />

Cela dit, vive les fleurs comestibles. Citons les plus communes<br />

: pâquerettes, acacia, bourrache, glycine, marguerite,<br />

mimosa, œillet, lilas, angélique, etc. Uniquement les fleurs,<br />

à condition d’être préalablement lavées à l’eau froide et claire.<br />

Elles ne proviendront pas de zones potentiellement polluées<br />

comme les bords de route.<br />

Sachez aussi que toutes les fleurs des plantes condimentaires<br />

sont comestibles. Elles ont cependant un goût plus prononcé<br />

que leurs feuilles ou tiges. Bien sûr juin est l’un des mois<br />

de plantations et repiquages divers. Une règle : étalez vos<br />

semis. Qu’ils soient de pois, betteraves, épinards, chicons,<br />

etc. Les mettre en place par tranche de deux lignes tous<br />

les huit ou dix jours. Une ligne si votre terrain est modeste<br />

en surface. Un conseil d’ami des reins. Pour les protéger<br />

au maximum, dressez des rames et autres grillages à mouton<br />

(grande maille), sur lesquels courront tous vos potirons,<br />

courges, concombres, cornichons et haricots divers.<br />

À la MaiSon<br />

Ne soyez pas trop avare en eau. En cas d’absence<br />

prolongée, la coupelle peut servir pour garder une<br />

certaine humidité. Sinon, passez-vous en à cause<br />

du risque de pourrissement.<br />

le joli Mot<br />

Dioïque : plante à fleur unisexuée.<br />

le dicton<br />

C’est le mois de juin qui fait le pain.<br />

Jean Santon<br />

Jeux MotS croiSéS<br />

Horizontalement :<br />

I. Nul n’y tient, bien sûr. II. Faisait les yeux doux. III. Exprimer<br />

son désaccord. Petit poème. IV. Griseries. V. Préfixe bien<br />

terre à terre. Pas neutre pour un atome. Fait l’aller. VI. Qui<br />

sont sans histoire. VII. Bout d’essai. Aigres. VIII. Vint au<br />

centre. Symbole. Roi des Andes. Ix. Il est pris pour argent<br />

comptant. Rehausseurs de balles. x. Les fils de ma sœur.<br />

Verticalement :<br />

1. De quoi mouiller même les gros légumes dans cette<br />

affaire. 2. Ballotté ou chahuté. 3. Nous ferons sentir.<br />

En cave. 4. Colorant naturel. Niveau. 5. Direction. Placé.<br />

Loup d’antan. 6. Suspends l’affaire. 7. Au bout du fil.<br />

Rechercha (s’). 8. On y danse, on y danse. Recueils de voix.<br />

9. Fit le joint. Légumineuse. 10. Jouas les rallonges. Unité<br />

photographique.<br />

I<br />

II<br />

III<br />

IV<br />

V<br />

VI<br />

VII<br />

VIII<br />

IX<br />

X<br />

1 2 3 4 5 6 7 8<br />

SudoKu<br />

Complétez la grille avec les chiffres de 1 à 9, de façon<br />

à ce que :<br />

- chaque ligne contienne tous les chiffres de 1 à 9 ;<br />

- chaque colonne contiennent tous les chiffres de 1 à 9 ;<br />

- chaque carré de 3 fois 3 cases contienne tous les chiffres<br />

de 1 à 9.<br />

46<br />

<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />

© didier delaine /ccas<br />

6<br />

9<br />

3<br />

7<br />

4<br />

5<br />

6<br />

8<br />

5<br />

7<br />

6<br />

1<br />

4<br />

7<br />

3<br />

2<br />

6<br />

1<br />

5<br />

7<br />

3<br />

7<br />

1<br />

9<br />

1<br />

8<br />

3<br />

9<br />

10<br />

Proposé par Luc Mahler<br />

4<br />

5<br />

3<br />

Proposé par Luc Malher

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