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Événement<br />
Cécile David<br />
> > La>présidente>de><br />
la>commission>Vacances><br />
adultes>livre>les>premiers><br />
éléments>sur>la>saison>><br />
estivale>et>souligne><br />
l’importance>des>vacances><br />
pour>les>salariés.<br />
Portrait<br />
www.ccas.fr<br />
Stéphanie Kleine<br />
> > Cette>artiste>amateur,><br />
agent>EDF,>qui>s’engage><br />
pour>les>enfants>><br />
hospitalisés,>donnera><br />
un>concert>au>Festival><br />
de>Soulac.<br />
Histoire<br />
Jean Villeret<br />
> > En>prenant>la>parole><br />
au>siège>de>Montreuil><br />
devant>les>personnels><br />
des>organismes>sociaux,><br />
cet>ancien>déporté>veut><br />
continuer>«>le>combat>de><br />
la>Résistance>».<br />
mensuel<br />
d’information<br />
du personnel<br />
des industries<br />
électrique<br />
et gazière.<br />
1,5 1,50 euros euro<br />
n° 292 313<br />
Juillet-Août juin 2010 2008<br />
Marseille,<br />
la Méditerranéenne
Événement<br />
Cécile David<br />
> > La>présidente>de><br />
la>commission>Vacances><br />
adultes>livre>les>premiers>><br />
éléments>sur>la>saison>><br />
estivale>et>souligne><br />
l’importance>des>vacances>><br />
pour>les>salariés.<br />
Portrait<br />
Stéphanie Kleine<br />
> > Cette>artiste>amateur,><br />
agent>EDF,>qui>s’engage><br />
pour>les>enfants>><br />
hospitalisés,>donnera><br />
un>concert>au>Festival><br />
de>Soulac.<br />
www.ccas.fr<br />
Histoire<br />
Jean Villeret<br />
> > En>prenant>la>parole><br />
au>siège>de>Montreuil><br />
devant>les>personnels><br />
des>organismes>sociaux,><br />
cet>ancien>déporté>veut><br />
continuer>«>le>combat>de><br />
la>résistance>».<br />
mensuel<br />
d’information<br />
du personnel<br />
des industries<br />
électrique<br />
et gazière.<br />
1,5 1,50 euros euro<br />
n° 292 313<br />
Juillet-Août juin 2010 2008<br />
Marseille,<br />
la Méditerranéenne<br />
Photos couverture :<br />
Didier Delaine / <strong>CCAS</strong>,<br />
Christine Lemore,<br />
Éric Raz / <strong>CCAS</strong>.<br />
Mensuel d’information<br />
du per sonnel des Industries<br />
électrique et gazière.<br />
Immeuble René- Le Guen,<br />
8, rue de Rosny, BP 629,<br />
93104 Montreuil Cedex<br />
Tél. : 01 48 18 64 46<br />
Fax : 01 48 18 66 93.<br />
Directeur de la publication :<br />
Michaël Fieschi.<br />
Rédacteur en chef :<br />
Pierre Chaillan.<br />
Assistante :<br />
Ghislaine Maknouni.<br />
Ré dac tion :<br />
Samy Archimède,<br />
Philippe Poupard,<br />
Jean Santon,<br />
Marie-Line Vitu.<br />
Se cré tariat de rédac tion :<br />
Comtown Productions.<br />
Iconographie :<br />
Carole Lhermitte,<br />
Christine Lemore.<br />
Chef de fa bri cation :<br />
Domi nique Brégier.<br />
Ont collaboré à ce nu mé ro :<br />
Audrey Bernard,<br />
Diego Chauvet,<br />
Nicolas Chevassus,<br />
Pierre Drachline,<br />
Stéphane Gravier,<br />
Patrick Kéchichian,<br />
Luc Mahler,<br />
Alain Raynal.<br />
Con ce p tion gra phi que<br />
et réalisation :<br />
Comtown Productions.<br />
Photo gra vure, im pres sion,<br />
ex pé di tio n :<br />
Rivet,<br />
24-27, rue Claude-Henri-Gorceix,<br />
BP 1577,<br />
87022 Limoges Cede x 9.<br />
ISSN 0295-6365.<br />
Commission pa ri tai re :<br />
N° 1111 M 05267.<br />
Abon ne ment :<br />
12,20 euros (individuel),<br />
6,10 euros (collectif).<br />
Site internet :<br />
www.ccas.fr<br />
<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />
© christine lemore<br />
Loi Nome :<br />
atteNtioN daNger !<br />
MiChaëL>FiESChi,>><br />
pRéSiDEnt>DE>La>CCaS<br />
La libre circulation des capitaux devait amener<br />
prospérité et efficacité économique. Quant à<br />
la concurrence, elle devait « faire baisser les prix ».<br />
Cela fait des décennies que ces « évidences » sont<br />
martelées. Mais que se passe-t-il depuis que cette<br />
fable sur la libéralisation des marchés est présentée<br />
comme vérité absolue ?<br />
Le monde a connu plusieurs crises économiques<br />
majeures : pétrolière, asiatique, bulle Internet,<br />
immobilier, etc. Dans les secteurs d’activité où<br />
la concurrence est devenue la règle, les prix se<br />
sont envolés, la qualité des services a reculé.<br />
Certes, les richesses ont continué à être produites,<br />
mais elles n’ont jamais été aussi inégalement réparties. Leur<br />
accumulation sert toujours davantage à nourrir les dividendes<br />
des actionnaires, doper les marchés financiers et<br />
gonfler les stock-options.<br />
Les conséquences sur l’emploi ont été désastreuses : le chômage<br />
et la précarité de masse sont devenus le lot quotidien<br />
des salariés. À chaque difficulté ces derniers sont mis<br />
à contribution. N’est-ce pas d’ailleurs la recette une nouvelle<br />
fois avancée pour le régime des retraites ?<br />
Mais attention, une offensive sans précédent est en cours.<br />
Début juin, la loi sur la nouvelle organisation du marché<br />
de l’électricité (Nome) a été présentée par ce même Gouvernement<br />
qui s’apprête à graver la sacro-sainte libéralisation dans le marbre,<br />
en inscrivant la réduction des déficits publics dans la Constitution.<br />
L’ouverture du marché de l’électricité à la concurrence ne suffisait pas,<br />
les usagers boudant allègrement les opérateurs privés et conservant<br />
les tarifs réglementés. Dans notre pays, la production relevant à 80 %<br />
du nucléaire, les tarifs sont très inférieurs à ceux du marché.<br />
Dans ce contexte, la menace est à prendre encore plus au sérieux…<br />
La loi soumise au débat parlementaire veut instaurer l’obligation pour<br />
EDF de céder un quart de sa production à ses concurrents privés directs.<br />
La conséquence immédiate de son adoption serait une hausse artificielle<br />
des tarifs. La commission de régulation de l’énergie (CRE) prévoit une<br />
augmentation de 11,4 % du prix de l’électricité cette année.<br />
Alors que plus de 10 millions de nos concitoyens se retrouvent en état<br />
de « précarité énergétique » et peinent à seulement s’éclairer et se<br />
chauffer, il est socialement insupportable de savoir qu’un texte de loi<br />
pourrait alourdir leur facture !!!<br />
D’autres risques pèsent sur la sécurité d’approvisionnement, sur<br />
les conditions de travail des salariés des IEG et leur acquis. Ainsi, nos<br />
activités sociales et leur financement par le 1% peuvent se retrouver<br />
fragilisés. Cela est humainement inacceptable et économiquement inefficace.<br />
Après avoir payé les inconséquences de la spéculation financière<br />
mondiale, il est hors de question que les salariés, agents des IEG ou<br />
usagers, payent l’addition de la libéralisation du gâteau énergétique !!!<br />
L’ouverture du<br />
marché de<br />
l’électricité à<br />
la concurrence ne<br />
suffisait pas, le<br />
projet de loi veut<br />
obliger EDF à céder<br />
un quart de sa<br />
production à ses<br />
concurrents privés.<br />
édito<br />
3
Région<br />
Marseille se métamorphose<br />
depuis dix ans. Populaire,<br />
la ville aux origines métissées<br />
fait le pari des nouvelles<br />
technologies et du secteur<br />
tertiaire. Au plus près<br />
des agents, les organismes<br />
sociaux restent le moteur<br />
du lien social.<br />
Lire page 12<br />
Vos activités<br />
Partenaires et acteurs<br />
du festival Alors… Chante !<br />
qui se tenait à Montauban,<br />
les CMCAS Toulouse et Agen<br />
ainsi que la <strong>CCAS</strong>, qui pour<br />
la première fois organisait un<br />
séjour, œuvrent ainsi<br />
à la démocratisation culturelle.<br />
Lire page 24<br />
Culture<br />
Près de 5 000 festivaliers<br />
ont assisté à la 8 e édition<br />
de Visions sociales qui se<br />
tenait à la Napoule du 15 au<br />
24 mai. Un cru raffraîchissant<br />
et de haute tenue qui a fait<br />
la part belle au cinéma africain<br />
en pleine effervescence.<br />
Lire page 34<br />
<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />
© joseph marando / ccas © georges bartoli / ccas<br />
© Éric raz / ccas<br />
L’Édito de Michaël Fieschi 3<br />
Loi Nome : attention danger !<br />
ACtuALitÉ en bref 6<br />
Vacances • Social • Vous écrivez, on vous lit •<br />
Handicap • Soulac 2010 • Culture et Territoires •<br />
Retrouvailles • Solution jeux n° 312<br />
ACtuALitÉ événement 8<br />
Été 2010, la saison commence très fort !<br />
Vu À… Pont-de-Claix 10<br />
La passion des autres<br />
iNitiAtiVES 11<br />
Goutez le fruit de la mer<br />
RÉGioN Marseille 12<br />
Marseille… Comme un aimant !<br />
VoS activités 22<br />
La créativité des agents s’expose • Partir sans ses<br />
parents cet été ? Chiche ! • Les activités sociales<br />
face au nuage • Alors… Chante ! ou des festivaliers<br />
acteurs à Montauban<br />
HiStoiRE 26<br />
Mémoire vivante • L’avenir à la lumiere du passé •<br />
Obscurs ou dirigeants mais acteurs du mouvement<br />
social<br />
PoRtRAit Stéphanie Kleine 29<br />
Une voix s’élève contre la maladie<br />
VoS droits 31<br />
Les jours fériés et le droit au repos<br />
SCiENCES et environnement 32<br />
Climatosceptiques : mensonges et impostures •<br />
Les experts sur la sellette<br />
CuLtuRE 34<br />
Une autre vision du monde • « Il y a comme un<br />
bouillonnement extraordinaire » • Cannes rebondit<br />
à Marinca • Damien Bouvet, le retour • Un ballet<br />
clownesque pour balles et massues<br />
SPoRt 39<br />
Cap échecs !<br />
LiVRES François Bott 42<br />
L’amateur éclairé de la magie des mots<br />
NouVELLE incident voyageur 44<br />
De Pierre Drachline<br />
JEuX et jardin 46<br />
Côté jardin : Quand les semis s’étalent…<br />
Jeux : Mots croisés et sudoku<br />
sommaire<br />
5
en bref<br />
aLzHeiMer : deux nouveaux séjours<br />
La <strong>CCAS</strong> et l’Union nationale des associations Alzheimer (France Alzheimer) ont conclu<br />
un partenariat afin de proposer aux aidants et aux malades deux séjours de vacances.<br />
Pour en bénéficier, les vacanciers doivent adhérer à l’association. L’encadrement est<br />
composé de bénévoles et de soignants. Ces séjours ne sont pas médicalisés. Ils se<br />
déroulent du 6 au 16 septembre 2010 au centre de vacances <strong>CCAS</strong> de Trébeurden<br />
(Côte d’Armor) et du 4 au 14 octobre 2010 au centre d’Anglet (Pyrénées Atlantiques).<br />
L’inscription se fait directement auprès de France Alzheimer en mentionnant après<br />
son nom que l’on est agent des IEG. Des renseignements supplémentaires et<br />
le dossier d’inscription sont disponibles sur le site Internet de France Alzheimer.<br />
http://www.francealzheimer.org/pages/vivre-avec-alzheimer/sejours-vacances.php<br />
Vous pouvez passer par votre SLVie/CMCAS ou contacter Marie-Dominique<br />
Durrance. Tél. : 01 48 18 68 46. Mail : marie-dominique.durrance@asmeg.org<br />
La vie devant Moi<br />
En 172 pages<br />
alternant textes<br />
et photos, toute<br />
une vie consacrée<br />
à l’athlétisme<br />
défile sous nos<br />
yeux. Le lecteur<br />
se retrouve<br />
ainsi tour à tour<br />
admiratif, attendri<br />
et interloqué<br />
par le récit<br />
des prouesses<br />
accomplies dans ces petits clubs<br />
où éclosent les jeunes pousses de<br />
champion… Dans ses « souvenirs<br />
d’une vie active, sportive et<br />
d’aventure », l’agent inactif GDF<br />
ne mâche pas ses mots et aime<br />
surtout jouer avec eux. Les dessins<br />
humoristiques de Rémy Sanvicente<br />
attestent du dynamisme de la verve.<br />
La vie devant moi, de Jean-Claude<br />
Rongrais. 15 euros.<br />
Contact : Jean-Claude Rongrais au<br />
06 11 91 15 81.<br />
VACANCES<br />
VOUS ÉCRIVEZ, ON VOUS LIT<br />
cHronique saHraouie<br />
Ce carnet de<br />
voyage relate<br />
le quotidien des<br />
membres d’une<br />
association<br />
humanitaire<br />
dans les camps<br />
de réfugiés du<br />
Sud algérien et<br />
en République<br />
arabe sahraouie<br />
démocratique<br />
(RASD). Il est<br />
aussi la chronique de la découverte<br />
d’une culture et d’un peuple. L’auteur,<br />
agent inactif, est engagé dans<br />
le combat humanitaire. Il a publié<br />
plusieurs ouvrages avant d’aller à<br />
la rencontre du monde sahraoui pour<br />
tenter d’en comprendre les réalités.<br />
Chronique Sahraouie, de Luc Jeansaut.<br />
Éditions Walou.<br />
Contact : editionswalou@sfr.fr<br />
Une partie des bénéfices de la vente<br />
est reversée à l’association AED<br />
Kareen Mane.<br />
HANDICAP<br />
Les cinq ans de Festiv’Hand<br />
Pour la cinquième année consécutive,<br />
Festiv’Hand se déroulera le 26 juin<br />
au centre de vacances de<br />
Saint-Antonin Noble Val dans<br />
le Tarn-et-Garonne. L’initiative<br />
a pour objectif de montrer à des<br />
gens dits « ordinaires » ce que<br />
des personnes en situation de<br />
handicap divers peuvent réaliser<br />
en matière d’animation culturelle, de<br />
musique, d’exposition, de spectacle<br />
et de débat. Une occasion offerte<br />
par la CMCAS Toulouse, à travers<br />
la SLVie de Montauban, de créer<br />
du lien social, notamment par le biais<br />
de l’association Sport Adapté (ASA)<br />
départementale. Durant onze heures,<br />
une quarantaine de personnes dont<br />
la singularité demande le respect<br />
surprendront par leur savoir-faire<br />
et leur ingéniosité. Un rendez-vous<br />
devenu incontournable au fil des ans.<br />
Renseignements par téléphone au<br />
08 25 81 98 18 et par mail à<br />
toulouse.cmcas375@asmeg.org<br />
6 <strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />
© olivier clÉment / ccas<br />
MobiLisation pour<br />
Les retraites, L’eMpLoi<br />
et Les saLaires<br />
SOCIAL<br />
Le 27 mai, près d’un million<br />
de salariés ont manifesté dans tout<br />
le pays afin de défendre une retraite<br />
décente et le maintien de l’âge légal<br />
du départ à 60 ans.<br />
Le 1 er mai, des centaines de milliers<br />
de salariés avaient participé<br />
aux nombreux défilés. Salaires,<br />
retraites et emploi étaient au cœur<br />
des manifestations en Europe<br />
et dans le monde.<br />
Sur notre photo : la tête de cortège<br />
le 1 er mai 2010 à Paris.<br />
© patrice leclerc
SOULAC 2010 CULTURE ET TERRITOIRES<br />
FestivaL de souLac,<br />
pensez covoiturage !<br />
www.covoiturage-soulac.net est un<br />
site Internet de covoiturage gratuit<br />
réservé aux festivaliers invités à<br />
Soulac. Ce site permet de trouver<br />
un covoitureur pour se rendre<br />
jusqu’à l’une des gares SNCF, l’une<br />
des navettes de bus à destination<br />
de Soulac ou directement au festival.<br />
Afin de connaître les possibilités<br />
qui vous sont offertes, vous êtes<br />
invités à vous rendre sur le site !<br />
www.covoiturage-soulac.net<br />
Partageons notre trajet en voiture,<br />
jusqu’à une gare SNCF, où un train spécial<br />
sera mis à notre disposition<br />
ou pour nous rendre<br />
jusqu’au lieu de l’événement !<br />
Site internet de<br />
covoiturage gratuit<br />
et réservé aux<br />
festivaliers invités<br />
à Soulac<br />
www.covoiturage-soulac.net<br />
RETROUVAILLES<br />
La 15 e de La péroLLière<br />
Les amis de la 15 e promotion de<br />
la Pérollière souhaitent organiser<br />
des retrouvailles en septembre 2010.<br />
Le lieu et le programme restent<br />
encore à définir.<br />
Vous pouvez joindre Jean Reboul au<br />
04 92 51 12 15 ou 06 76 17 97 09 et à<br />
jeanreboul@hotmail.fr ou encore<br />
Fernand Sarra-Gallet au 04 76 21 60 96.<br />
SOLUTIONS JEUx N° 312<br />
MOTS CROISÉS<br />
Horizontalement :<br />
I. Prisonnier. II. Sicilienne. III. Agité.<br />
Out. IV. Lo. Antre. V. Muselé. Ie. VI. Ore.<br />
Orales. VII. Deuxième. VIII. Iules. Issu.<br />
Ix. ESE. Ile. Ur. x. Ré. Prestes.<br />
Verticalement :<br />
1. Psalmodier. 2. Rigoureuse. 3. Ici.<br />
Seule. 4. Situé. Xe. 5. Olé. Loisir. 6. Ni.<br />
Aéré. Lé. 7. Néon. Amies. 8. Inutiles.<br />
9. Entrée. Sue. 10. Re. Saurs.<br />
<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />
rencontres de L’aria en corse<br />
La 13 e édition des Rencontres<br />
internationales de théâtre en Corse<br />
se déroulera du 12 juillet au 14 août.<br />
Elles sont organisées par l’Association<br />
des Rencontres Internationales<br />
Artistiques (Aria). Créée en 1998<br />
par le comédien Robin Renucci,<br />
l’Aria s’inscrit dans la lignée des<br />
grandes associations d’éducation<br />
populaire et constitue un pôle de<br />
création et de formation, une aventure<br />
humaniste à laquelle les activités<br />
sociales s’associent le temps de<br />
ces rencontres. Les agents et leurs<br />
familles seront accueillis sur tous les<br />
lieux de spectacle, pour les répétitions<br />
comme pour les représentations.<br />
Ils pourront assister et participer<br />
à tous les spectacles et ateliers.<br />
Des rencontres avec les artistes seront<br />
également organisées. Les spectacles<br />
seront présentés au public du 7 au<br />
14 août dans le Mausoléo du Giussani.<br />
www.ariacorse.org<br />
rock’n’ bike dans Les aLpes<br />
Motard et amateur<br />
de rock n’roll ?<br />
Le rassemblement<br />
Rock’n’Bike<br />
Chorges 2010<br />
organisé par<br />
la CMCAS Alpes<br />
du Sud les 4 et<br />
5 septembre<br />
prochains au<br />
centre de vacances <strong>CCAS</strong> de Chorges<br />
(Hautes-Alpes) est fait pour vous !<br />
Au programme des festivités, des<br />
concerts qui revisiteront les standards<br />
des années 1970, toutes sortes<br />
d’activités, nautiques notamment,<br />
et des sorties à deux roues. Un beau<br />
week-end en perspective qui conjugue<br />
sport mécanique, musique et<br />
fraternité. L’hébergement ainsi que<br />
les repas se feront sous toile ou<br />
en campeur libre, sur réservation.<br />
Prévoir son duvet. Le prix du weekend<br />
s’élève à 25 euros pour l’ouvrant<br />
et l’ayant droit, 30 euros pour une<br />
personne extérieure (comprenant<br />
le couchage, le repas du samedi soir<br />
et le petit déjeuner du dimanche).<br />
Pour les locaux, possibilité de<br />
réserver uniquement le repas.<br />
Les places sont limitées, dépêchezvous<br />
de vous inscrire auprès de<br />
la CMCAS Alpes du Sud – 6 rue du<br />
Verger BP 4 – 05001 Gap cedex,<br />
Christian.thepot@asmeg.org ou par<br />
téléphone au 04 92 40 33 90.<br />
Les 24 Heures du swing de<br />
Monségur Les 2, 3 et 4 juiLLet<br />
La <strong>CCAS</strong> et la CMCAS Gironde sont<br />
partenaires des 24 heures du swing de<br />
Monségur. Ce festival de jazz organisé<br />
par l’office monségurais de la culture<br />
et des loisirs (OMCL) a gagné une<br />
renommée internationale en faisant<br />
venir des grands du jazz. Manifestation<br />
conviviale et familiale, il a pour objectif<br />
de faire découvrir chaque année<br />
diverses formations de jazz, des<br />
orchestres locaux et internationaux.<br />
La politique des organisateurs est<br />
claire : favoriser la création, dévoiler<br />
de jeunes musiciens, susciter<br />
échanges et réflexions et renforcer<br />
l’ancrage du festival en milieu<br />
rural. L’affluence de l’an dernier<br />
(plus de 12 000 participants) les<br />
encourage à poursuivre dans cette<br />
voie. Les électriciens et gaziers sont<br />
attendus nombreux ! Le festival est<br />
également l’occasion de découvrir<br />
Monségur, son patrimoine et<br />
sa qualité de vie.<br />
Tarifs ouvrants et ayants droit sur<br />
présentation de l’attestation Activ :<br />
20 euros le pass 1 jour/ 40 euros<br />
les 2 jours/ 60 euros les 3 jours.<br />
www.swing-monsegur.com<br />
7
événement<br />
ÉtÉ 2010, la saison co<br />
Dans le contexte de crise,<br />
le tourisme social joue-t-il<br />
un rôle particulier ?<br />
Avec un Français sur deux qui ne part pas<br />
en vacances, le tourisme social se distingue<br />
du tourisme marchand par ses finalités<br />
humanistes. Ils n’ont pas les mêmes<br />
valeurs ! Même si le bien-être du vacancier<br />
est a priori le but commun, le tourisme<br />
commercial poursuit un objectif<br />
mercantile quand le tourisme social<br />
recherche l’épanouissement des individus,<br />
quelles que soient leurs conditions<br />
économiques, sociales ou professionnelles.<br />
Il œuvre pour permettre à tous,<br />
toutes catégories sociales confondues,<br />
d’accéder aux vacances. Ainsi 2009 a vu un<br />
bon nombre de salariés nouveaux se tourner<br />
vers les offres de leur comité d’entreprise.<br />
Il s’inscrit aussi dans la recherche<br />
d’une mixité sociale qui permet de faire<br />
tomber les tabous et l’intolérance.<br />
Ce sont dès lors deux conceptions<br />
bien différentes du temps libre et des<br />
vacances. Quand le tourisme marchand<br />
incite les vacanciers à consommer,<br />
le tourisme social, lui, saisit ce temps où<br />
l’on est plus disponible pour offrir l’occasion<br />
de se cultiver, réveiller la curiosité,<br />
surprendre. Grâce à cette confrontation<br />
à la nouveauté, on peut sortir du quotidien<br />
et ouvrir son esprit. Quitte parfois à<br />
être bousculé ! Les vacances constituent<br />
un moment de coupure et de découverte<br />
de nouveaux horizons, indispensable à<br />
l’équilibre humain, familial et social.<br />
La <strong>CCAS</strong> est un des acteurs<br />
majeurs du tourisme social.<br />
Qu’est-ce qui caractérise<br />
le départ en vacances avec<br />
notre organisme ?<br />
La <strong>CCAS</strong> s’inscrit dans cette définition<br />
générale, avec une dimension très mar-<br />
© didier delaine / ccas<br />
À l’heure où 2 200 foyers supplémentaires ont<br />
réservé un séjour cette année, la CCaS concrétise<br />
l’accès aux vacances pour des dizaines de milliers<br />
d’agents des ieg et leur famille. Les équipes se<br />
mobilisent pour offrir le meilleur accueil ainsi que des<br />
activités riches en contenu. Cécile david, présidente<br />
de la commission Vacances adultes, se félicite<br />
d’un tel résultat sans négliger les points à améliorer.<br />
quée en faveur du contenu des vacances.<br />
L’action culturelle est au cœur des programmes<br />
d’activités de ses centres.<br />
Une action culturelle grand champ,<br />
qui recouvre tout ce qui fait la vie des<br />
hommes et des femmes de ce monde.<br />
À côté des spectacles vivants et des invitations<br />
à la lecture et à l’écriture, nous<br />
proposons aussi des contenus liés aux<br />
sciences et techniques et aux questions<br />
éthiques que pose leur évolution.<br />
On pourrait citer d’autres initiatives<br />
encore : le panel de notre offre est<br />
multiple et varié. Comme par exemple<br />
les nombreux ateliers de jeux d’échec<br />
qui ont rencontré l’an dernier un énorme<br />
succès et ont favorisé très spontanément<br />
des rencontres intergénérationnelles.<br />
J’évoquerai également la diversité<br />
culturelle des lieux où sont implantés<br />
les centres de vacances et la rencontre<br />
avec leurs habitants, notamment par<br />
l’apport des saisonniers recrutés localement.<br />
Acte concret en faveur du développement<br />
durable, social et solidaire,<br />
cet aspect est aussi la marque des<br />
vacances <strong>CCAS</strong>.<br />
La saison estivale est-elle<br />
importante pour la <strong>CCAS</strong> ?<br />
Bien sûr, l’été est une période d’intense<br />
activité pour la <strong>CCAS</strong>. Les personnels<br />
permanents et saisonniers des activités<br />
sociales sont à pied d’œuvre.<br />
De la réservation des séjours à la<br />
préparation des centres avant l’arrivée<br />
des premiers vacanciers, jusqu’au<br />
dernier tour de clé qui clôture la saison,<br />
sans oublier le travail de réflexion<br />
sur les enseignements à tirer pour<br />
reprendre le cycle suivant... la <strong>CCAS</strong><br />
est une ruche permanente.<br />
En définitive, toutes les forces sont<br />
mobilisées pour ce qui est le plus impor-<br />
tant à nos yeux : les bénéficiaires et leur<br />
accès à des vacances de qualité. Pour de<br />
nombreux foyers les vacances d’été sont<br />
l’unique départ de l’année. Ce moment<br />
est donc particulièrement précieux.<br />
En être privé, c’est quelque chose de<br />
dramatique pour l’équilibre individuel<br />
et celui de la famille. Le premier objectif<br />
que s’assigne la <strong>CCAS</strong> est de créer les<br />
conditions réelles du droit au départ.<br />
Le deuxième, indissociable, est de tout<br />
mettre en œuvre pour que les bénéficiaires<br />
passent de bonnes vacances.<br />
On peut donc se féliciter des premiers<br />
résultats connus pour cet été 2010<br />
puisque fin avril, plus de 60 000 foyers<br />
avaient obtenu un séjour <strong>CCAS</strong>. C’est<br />
près de 2 200 de plus que l’an dernier.<br />
Une vraie réussite ! Ce résultat est<br />
le fruit d’une gestion au service de tous.<br />
C’est la validation concrète de nos choix<br />
stratégiques.<br />
Comme par exemple<br />
le partenariat de premier plan<br />
engagé début 2010 avec la CIAT ?<br />
Cela va beaucoup plus loin qu’un partenariat<br />
puisque la <strong>CCAS</strong> s’est engagée<br />
dans l’acquisition des parts de la Compagnie<br />
Internationale André Trigano<br />
(CIAT). Notre ambition est d’élargir<br />
l’offre de vacances pour les électriciens<br />
et gaziers. Nous allons ainsi augmenter<br />
le nombre de destinations sur l’Atlantique<br />
et la Méditerranée. Cet élargissement<br />
de l’offre a été plébiscité puisque<br />
ces hébergements mis à la réservation<br />
ont été investis rapidement par plus de<br />
2 000 foyers. Deuxième enjeu de cette<br />
acquisition : le rôle d’acteur de la <strong>CCAS</strong><br />
dans le développement du tourisme<br />
social se trouve renforcé. En ouvrant<br />
de nouvelles destinations aux agents<br />
des IEG mais aussi à d’autres, nous<br />
8 <strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010
mmence très fort !<br />
contribuons à rendre effectif le droit à<br />
des vacances pour tous les salariés de<br />
notre pays.<br />
En revanche, vous n’envisagez<br />
pas l’émission de chèque<br />
vacances ?<br />
Le débat est toujours ouvert. Jusqu’ici<br />
ça n’a effectivement pas été le choix<br />
de la <strong>CCAS</strong>. Force est de constater que<br />
tous les comités d’entreprise qui se<br />
sont engagés dans cette voie ont complètement<br />
obéré leur capacité à investir<br />
dans un patrimoine collectif, à décider du<br />
contenu des séjours et donc à faire respecter<br />
le droit aux vacances de qualité<br />
pour tous. Depuis ses origines, la <strong>CCAS</strong><br />
a choisi de développer une politique d’investissement<br />
patrimoniale, considérant<br />
que c’est à partir d’un bien collectif que<br />
l’on peut assurer l’accès au plus grand<br />
nombre. A contrario, chaque fois que l’on<br />
distribue un chèque vacances, c’est une<br />
somme qui n’est plus disponible pour<br />
organiser une gestion collective répondant<br />
aux besoins individuels.<br />
La <strong>CCAS</strong> les accepte comme<br />
mode de paiement à partir de<br />
cette année ?<br />
En effet et cela ne modifie en rien la<br />
politique générale de la <strong>CCAS</strong>. Nous<br />
considérons que c’est un mode de paiement<br />
comme un autre. Les conjoints<br />
de nombreux agents des IEG en ont…<br />
La plus grande part de ces chèques<br />
vacances ne sont pas utilisés dans le<br />
réseau du tourisme social. Ils sont<br />
même employés à tout autre chose<br />
qu’aux vacances, comme remplir son<br />
caddie au supermarché, etc. Mais alors<br />
le chèque vacances satisfait un besoin<br />
en matière de pouvoir d’achat et est<br />
détourné de son objet initial.<br />
Pour revenir aux séjours<br />
organisés par la <strong>CCAS</strong>, sur<br />
quels points souhaitez-vous<br />
mettre l’accent cet été ?<br />
Nous allons multiplier les réunions<br />
d’accueil pour les préados. C’est une<br />
classe d’âge qui se sentait un peu à la<br />
marge, ne se reconnaissant ni dans les<br />
plus jeunes, ni dans la classe des aînés.<br />
Une réunion visera à établir le premier<br />
contact entre eux et avec leur référent<br />
au sein de l’équipe d’animation. Il s’agit<br />
<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />
de leur permettre de bien vivre leurs<br />
vacances, à leur rythme, et d’être pleinement<br />
intégrés dans la vie collective<br />
du centre de vacances, et non de les<br />
mettre à l’écart des autres vacanciers.<br />
Autre point à signaler, une attention<br />
particulière sera portée à l’état et à<br />
la propreté des logements, d’abord<br />
en responsabilisant les occupants qui<br />
libèrent leur hébergement, ensuite en<br />
faisant une recommandation simple :<br />
celle d’arriver plutôt à partir de<br />
16 heures afin de laisser le temps aux<br />
équipes de vérifier que tout soit en bon<br />
ordre. Rassurez-vous, les vacanciers<br />
qui arriveront dès 10 heures seront tout<br />
aussi bien accueillis.<br />
Des problèmes ont pu<br />
être rencontrés lors des<br />
réservations…<br />
La meilleure manière de s’améliorer,<br />
c’est de mettre le doigt sur ce qui ne<br />
fonctionne pas toujours bien. Il est vrai<br />
que nous avons vécu des difficultés,<br />
particulièrement au moment de l’ouverture<br />
à la réservation des séjours<br />
verts, parfois lors des paiements.<br />
Nous avons assisté à un tel afflux de<br />
demandes simultanées que, techniquement,<br />
le moteur de réservation n’a<br />
pas suivi. Des mesures d’urgence ont<br />
été prises, sans permettre d’atteindre<br />
les conditions optimales. Nous ne<br />
sommes pas les seuls à être confrontés<br />
à ce genre de situation : les serveurs<br />
des grandes compagnies aériennes<br />
ou ferroviaires rencontrent des problèmes<br />
similaires. Pour autant, nous<br />
ne nous satisfaisons pas de ce constat<br />
et recherchons les solutions qui nous<br />
mettront à l’abri, comme par exemple<br />
l’étalement des dates d’ouverture<br />
à la réservation.<br />
Et puis il faut relativiser les désagréments<br />
rencontrés, certes très énervants,<br />
à l’aune de la forte croissance du<br />
nombre de séjours réservés.<br />
Quelles sont vos pistes<br />
de travail, bases de réflexion<br />
pour l’avenir ?<br />
La tarification à l’hébergement a fortement<br />
dopé les demandes en période<br />
verte, au point d’en arriver à une contradiction<br />
: les séjours proposés en vert,<br />
censés pouvoir honorer toutes les<br />
demandes, sont saturés à certaines<br />
dates ou les week-ends. Nous devons<br />
rapidement trouver des solutions pour<br />
favoriser la programmation de moyens<br />
séjours et du même coup optimiser l’utilisation<br />
des centres de vacances.<br />
Nous travaillons aussi sur des pistes<br />
plus générales qui consistent à rendre<br />
plus lisible l’offre de vacances <strong>CCAS</strong>.<br />
Une étude a été réalisée pour affiner<br />
la connaissance des motivations au<br />
départ. Bien que cela pèse, l’argument<br />
n’est pas que d’ordre financier. Il y a de<br />
nombreuses idées reçues. À savoir que<br />
les hauts revenus contribuent pour les<br />
plus faibles alors que les séjours sont<br />
tous en partie financés par le fonds<br />
du 1 %. Ou encore que les inactifs ne<br />
pourraient pas accéder à des vacances<br />
en période rouge. En réalité, le nombre<br />
d’inactifs affecté s’est accru cette année.<br />
Le mot de la fin ?<br />
Plus qu’un mot, c’est un clin d’œil…<br />
Si vous voulez vraiment vivre des<br />
moments d’exception cet été, un<br />
conseil : coupez le téléphone, fermez<br />
l’ordinateur et... rencontrez vos voisins.<br />
Ils ont des tas de choses à vous dire.<br />
Et réciproquement !<br />
Propos recueillis par Pierre Chaillan<br />
© ciat / campÉole<br />
9
vu à… Pont-de-Claix<br />
La passion des autres<br />
dans l’isère,<br />
des centaines d’agents,<br />
leur famille et leurs<br />
amis ont découvert<br />
le temps d’un week-end<br />
les multiples activités<br />
de la nouvelle CmCaS<br />
dauphiné - Pays de rhône.<br />
Saviez-vous qu’il faut au moins<br />
cinquante heures de travail pour,<br />
à l’aide de dizaines de fuseaux de bois,<br />
entremêler le fin fil accroché par des<br />
aiguilles à un carreau de tissu, qui<br />
donnera un éventail en broderie après<br />
avoir été torsadé des milliers de fois ?<br />
En effet, cinquante heures !<br />
Saviez-vous encore qu’une poignée<br />
d’agents EDF, passionnés par le travail<br />
du bois, fabriquent et surtout apprennent<br />
à faire des meubles, des ruches,<br />
des casse-tête, des nichoirs à chauvesouris,<br />
et plein d’autres ustensiles pour<br />
qui veut bien à Grenoble et<br />
aux alentours ? La trappe qui<br />
permet aux chauve-souris de<br />
sortir se situe tout en bas de<br />
l’étroite caisse du nichoir et<br />
mesure 15 mm de largeur.<br />
15 pile !<br />
Saviez-vous aussi qu’avec<br />
un vieux pot de peinture de<br />
30 kg, deux bouts de tuyaux<br />
et une grille en fer, on peut<br />
réaliser un poêle à bois capable de<br />
porter 5 litres d’eau à ébullition en<br />
10 minutes, et ce à l’aide de simples<br />
brindilles. L’astuce, trouvée par les<br />
agents d’Énergie et eau sans frontières<br />
(ESF), consiste à entourer l’un des<br />
Le saviez-vous ?<br />
Avec un vieux<br />
pot de peinture<br />
de 30 kg, deux<br />
bouts de tuyaux<br />
et une grille<br />
en fer, on peut<br />
réaliser un<br />
poêle à bois…<br />
tuyaux de coques de noix concassées et<br />
compressées. M aurice Garon dit avoir<br />
copié sur la Nasa. Lui et ses collègues<br />
ont réalisé ce poêle pour venir en aide<br />
aux H aïtiens victimes du récent tremblement<br />
de terre et de leur Histoire.<br />
Pour savoir tout cela, il fallait participer<br />
au Printemps des passions, organisé<br />
les 8 et 9 mai sur le site <strong>CCAS</strong><br />
de Pont-de-Claix (Isère) par<br />
la toute nouvelle CMCAS<br />
du territoire Dauphiné –<br />
Pays de Rhône. Cette dernière<br />
a voulu montrer par<br />
ce rendez-vous la richesse et<br />
la diversité des passions qui<br />
traversent ce bout de France<br />
touchant au Vercors et à sa<br />
glorieuse histoire ou encore<br />
à Vizille et son château, berceau de la<br />
Révolution française.<br />
C’est pourquoi la section des arts<br />
plastiques de Sassenage (Isère), dont<br />
certains membres comme Mireille<br />
Picot sont des compagnes d’agents<br />
EDF, ont joliment fait connaître leurs<br />
savoir-faire.<br />
Pour cette raison encore que la joyeuse<br />
bande des Copeaux d’abord, dont Bernard<br />
Jombart est l’un des animateurs,<br />
aide les chauve-souris à concurrencer<br />
la multinationale Monsanto dans la<br />
chasse aux insectes nuisibles…<br />
Pour cela toujours qu’Antoine C hevalier<br />
et Christophe l’Écu, de l’Aneg, montrent<br />
aux curieux comment faire décoller une<br />
aile de parapente sans forcément être<br />
d’accord sur la façon dont les 2/3 tiers de<br />
dépression et le tiers de surpression se<br />
répartissent au-dessus ou au-dessous<br />
de l’aile multicolore…<br />
« La transformation des activités<br />
sociales est un acte majeur utile à tous.<br />
C’est un travail de renforcement des<br />
structures politiques de proximité et<br />
de réorganisation des services professionnels,<br />
qui doit maintenant apporter<br />
la plus-value attendue par nos bénéficiaires<br />
», a notamment déclaré Patrick<br />
Reboullet, le nouveau président de<br />
la CMCAS Dauphiné - Pays de Rhône.<br />
« Bien que n’ayant pas toujours les<br />
mêmes idées, nous partageons tous<br />
les valeurs émancipatrices de nos<br />
activités sociales que sont la solidarité,<br />
la justice, la dignité et l’équité »,<br />
rappelle-t-il tout en soulignant que<br />
devant le morcellement des entreprises<br />
du secteur de l’énergie « les<br />
CMCAS et les SLVie restent les seuls<br />
lieux où se crée du lien social ».<br />
Texte : Jean Santon<br />
Photos : Dominique Lorieux / <strong>CCAS</strong><br />
10 <strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010
goutez<br />
Le fruit de La mer<br />
La CmCaS finistère-morbihan a décidé<br />
de développer une nouvelle activité en créant<br />
une section de chasse sous-marine. Le 2 mai<br />
dernier, une journée découverte était organisée<br />
au cœur de l’archipel des glénan.<br />
« Cette idée a germé environ<br />
deux ans auparavant. » Au<br />
cours d’un stage de chasse sous-ma-<br />
rine, Alain Guilleron propose<br />
de créer au sein de la<br />
CMCAS Finistère-Morbihan,<br />
une section entièrement<br />
consacrée à ce sport pratiqué<br />
le plus souvent en solitaire.<br />
Il faut dire que la seule<br />
école fédérale de chasse<br />
sous-marine se trouve à<br />
Concarneau. C’est là qu’Alain<br />
Guilleron a fait la connaissance<br />
d’Éric Sauvage, l’instructeur<br />
de l’école. Son idée<br />
de créer une section est<br />
f avorablement accueillie par<br />
la CMCAS, comme le rappelle son président,<br />
Gilles Canqueteau.<br />
Après la création de la section, et donc<br />
une fois réglées les questions de financement<br />
et de sécurité, les premières<br />
sorties ont pu avoir lieu au début du<br />
mois de mars dernier sous le regard<br />
bienveillant de la FNPSA (Fédération<br />
nationale de pêche sous-marine en<br />
apnée), partenaire de l’activité, avec<br />
une douzaine de participants déjà.<br />
Des journées de sport intensif et<br />
de plaisir partagé sous les eaux,<br />
à 10 miles au large du Finistère.<br />
« Nous ne voulons pas nous limiter à<br />
la chasse. Avec cette section au sein<br />
de la CMCAS, il y a une véritable activité<br />
de découverte », précise encore<br />
Alain Guilleron. Ainsi le 2 mai, alors<br />
que la météo n’était pas des plus<br />
clémentes, un petit groupe de courageux<br />
a pris le large vers l’archipel des<br />
G lénan, avec Éric Sauvage à sa tête.<br />
Petites îles rocailleuses et pour la<br />
plupart inhabitées, les Glénan offrent<br />
un très bon terrain de chasse aux<br />
nouveaux passionnés de la section.<br />
<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />
Après la création<br />
de la section,<br />
les premières<br />
sorties ont pu<br />
avoir lieu sous<br />
le regard<br />
bienveillant de<br />
la Fédération<br />
nationale de pêche<br />
sous-marine en<br />
apnée, avec une<br />
douzaine de<br />
participants déjà.<br />
Avec un fond de 4 à 7 mètres, il<br />
permet aux débutants à la fois de<br />
se familiariser avec la plongée en<br />
apnée et de faire quelques<br />
prises. Une activité prenante<br />
d’ailleurs puisqu’<br />
entre 11 h et 17 h l’équipe<br />
n’est pas sortie de l’eau,<br />
pour ramener finalement,<br />
après un retour mouvementé<br />
sur une mer relativement<br />
agitée, araignées<br />
de mer, bars, vieilles et<br />
autres poissons…<br />
« Après plusieurs sorties<br />
prometteuses, nous sommes<br />
encore en train de structurer<br />
la section. Avec 12 inscrits,<br />
nous avons atteint un premier objectif.<br />
Mais il nous reste à concrétiser un<br />
potentiel de 24 adhérents. » Et passer,<br />
s’il le faut, par la formation « d’initia-<br />
teurs » et de moniteurs. Promouvoir<br />
d’autres activités nautiques de loisir<br />
et de découverte à partir de la section<br />
de chasse sous-marine ? C’est un<br />
souhait clairement partagé par toute<br />
la section, comme par la CMCAS.<br />
En attendant et à partir de 16 ans,<br />
les ouvrants et les ayants droit ont la<br />
possibilité s’ils le souhaitent de s’initier<br />
à ce sport en tentant l’aventure<br />
à Concarneau. Et puis tout ne s’arrête<br />
pas à la pêche, comme le rappelle<br />
Alain Guilleron : la dégustation<br />
de marinades de poissons crus<br />
et autres sushis préparés par Éric<br />
Sauvage attend les pêcheurs sur<br />
le port… Une récompense bien méritée<br />
après une sortie pour le moins<br />
sportive !<br />
Texte : Diego Chauvet<br />
Photos : Charles Crié / <strong>CCAS</strong><br />
initiatives<br />
11
égion<br />
12<br />
<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010
marSeiLLe…<br />
Comme un aimant !<br />
<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />
au commencement, un conte de fée : le mariage de<br />
gyptis, une princesse du cru, avec Protis, un marin<br />
grec venu de la lointaine Phocée. Vingt-six siècles<br />
plus tard, c’est ici que tout revient, toujours…<br />
tour de Babel, la deuxième ville de france se rêve<br />
capitale culturelle et euro-méditerranéenne.<br />
entre les luttes ouvrières du passé et la solidarité<br />
réinventée du présent, « on est fier d’être marseillais ».<br />
textes : Stéphane gravier<br />
Photos : Éric raz / CCaS<br />
un remerciement à la section Sports aériens - aneg de la CmCaS<br />
marseille pour sa contribution aux prises de vues aériennes.<br />
13
égion<br />
CitÉ PhoCÉeNNe,<br />
CitÉ radieuSe ?<br />
de verre et de béton, la nouvelle tour Cma-Cgm éclairera peut-être un jour<br />
la façade méditerranéenne de la france. Premier pôle industriel et tertiaire<br />
du Sud du pays, marseille se rêve capitale européenne de la culture en 2013…<br />
La ville se métamorphose depuis<br />
dix ans. Entamé au début du nouveau<br />
siècle, le projet Euroméditerranée<br />
est un vaste chantier de 480 hectares<br />
situé entre le port autonome, le Vieux<br />
Port et la gare Saint-Charles. Financé<br />
par l’État et les collectivités locales,<br />
il entend redessiner la ville et « placer<br />
Marseille au premier rang des métropoles<br />
sud-européennes ».<br />
Au pied du quartier du Panier, les entreprises<br />
de BTP se pressent d’achever les<br />
travaux qui donneront naissance d’ici<br />
trois ans au musée des Civilisations de<br />
l’Europe et de la Méditerranée. Tournant<br />
le dos à son passé ouvrier, à cette<br />
époque où la vie sociale était rythmée<br />
par les dockers, Marseille s’oriente vers<br />
les nouvelles technologies et le secteur<br />
tertiaire, s’efforçant d’attirer les étudiants<br />
et la recherche universitaire.<br />
Selon une étude réalisée par l’agence<br />
d’urbanisme de l’agglomération mar-<br />
seillaise parue cette année, on dénombrait<br />
100 000 « Néomarseillais » présents<br />
depuis moins de 5 ans en 2006 sur une<br />
population totale de 850 000 habitants.<br />
En mettant la ville à 3 heures de Paris,<br />
le TGV Méditerranée a indéniablement<br />
contribué à l’arrivée de cette<br />
nouvelle population faisant<br />
grimper les prix du m 2 , parfois<br />
jusqu’au quadruple.<br />
« Puissent nos bétons, si<br />
rudes, révéler que, sous eux,<br />
nos sensibilités sont fines. »<br />
Ce vœu, émanant de l’architecte<br />
humaniste Le Corbusier,<br />
semble avoir été longtemps<br />
oublié de certains décideurs<br />
économiques et politiques.<br />
Frappées par un taux de chômage<br />
à deux chiffres, 37 % des habitants<br />
des quartiers Nord sont âgés de moins<br />
de 25 ans dans une ville qui, des plus<br />
grandes métropoles de France, est celle<br />
Dans une ville<br />
en pleine<br />
métamorphose,<br />
un peu plus<br />
d’un an après<br />
l’obtention du<br />
label de capitale<br />
européenne de<br />
la culture, les<br />
interrogations<br />
émergent.<br />
qui connaît l’écart entre les hauts et les<br />
bas revenus le plus important.<br />
Homme de théâtre et résistant, Richard<br />
Martin se bat pour faire vivre dans ces<br />
quartiers le théâtre Toursky et faire en<br />
sorte que « les théâtres soient ouverts<br />
à tous – et surtout à ceux<br />
qui pensent que cela ne<br />
leur appartient pas – si l’on<br />
veut faire reculer la bêtise et<br />
la barbarie ». Une lutte permanente<br />
! Un peu plus d’un<br />
an après l’obtention du label<br />
de capitale européenne de<br />
la culture, les interrogations<br />
émergent.<br />
Dans les Lettres françaises,<br />
Gerhard Jacquet notait en<br />
mars 2009 qu’il conviendrait<br />
pour le grand public de s’y retrouver,<br />
« non seulement en tant que spectateur,<br />
mais surtout en qualité d’acteur-citoyen<br />
et de bénéficiaire (…) Mais le risque est<br />
grand que ces fameuses retombées,<br />
non seulement culturelles, mais aussi<br />
sociales, économiques, environnementales…<br />
ne soient pas au final si conséquentes<br />
(…) et vraiment réparties de<br />
façon équitable ». Face aux logiques<br />
politico-commerciales et à l’insuffisance<br />
des moyens financiers, les attentes des<br />
populations sont réelles... « Il ne faudrait<br />
pas n’avoir que d’la bouche ! »<br />
14 <strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010
allez<br />
l’om !<br />
Champion de france et<br />
vainqueur de la Coupe<br />
de la Ligue 2010,<br />
l’olympique de marseille<br />
souffle 110 bougies<br />
cette année, avec à son<br />
affiche le plus beau<br />
palmarès footballistique<br />
de l’hexagone.<br />
Emblème de la cité phocéenne,<br />
mais aussi du football français,<br />
l’OM est un club à part pour son palmarès,<br />
sa dimension médiatique et<br />
iLS SoNt marSeiLLaiS<br />
Alain Fanguin, président de<br />
la commission Contenu des<br />
activités de la CMCAS Marseille<br />
Culture : « Danse, musique, théâtre,<br />
peinture, sculpture : le but de la commission<br />
Contenu des activités de<br />
la CMCAS Marseille est de toucher<br />
le plus de personnes possible, du plus<br />
jeune au plus âgé, et d’augmenter<br />
le nombre de structures culturelles avec<br />
lesquelles nous travaillons sur l’ensemble<br />
de notre territoire, de Fos-sur-<br />
Mer à Manosque. Un outil pour tous :<br />
la Carte Activ, passeport culturel pour<br />
un accès à la diversité et à l’altérité. »<br />
<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />
sa popularité. Incontournable, il est<br />
entré dans la légende le 14 avril 1924,<br />
avec l’arrivée pour la première fois de<br />
la Coupe de France à Marseille.<br />
Depuis, plus de 1 100 joueurs de<br />
57 nationalités ont porté le maillot bleu et<br />
blanc : Jean-Pierre Papin, Josip S koblar,<br />
Didier Drogba, Larbi Ben Barek, Fabien<br />
B arthez, Roger Magnusson, Chris Waddle<br />
ou Marius Trésor…<br />
Agent EDF et supporter inconditionnel du<br />
club phocéen, Marc Guyon vibre à chaque<br />
nouveau match. À chaque but marqué, un<br />
déferlement d’acclamations et de cornes<br />
de brume s’élève du Vélodrome.<br />
Spyros Théodorou,<br />
directeur de l’association<br />
Échange et diffusion des savoirs<br />
L’arc euro-méditerranéen : « Je pense que<br />
Marseille ne joue pas dans la même cour<br />
que Barcelone ou Gênes, c’est une espèce de<br />
fantasme au sens freudien du terme. Pour<br />
exister, il faut que cela se traduise par des<br />
réalités humaines et concrètes. Jusqu’en<br />
1986, les Algériens venaient à Marseille<br />
dans le « triangle d’or » à Belsunce pour<br />
acheter et revendre ; ces échanges commerciaux<br />
représentaient un chiffre d’affaires<br />
supérieur à celui du Centre Bourse. Avec<br />
le rétablissement des visas, ils sont partis<br />
en Espagne et en Italie. Être dans un arc,<br />
cela suppose certaines choses, comme<br />
avoir une attitude donnée, des gestes précis,<br />
mais aussi des réalités d’échange. »<br />
Le 26 mai 1993 à Munich, l’OM décroche<br />
la Coupe de la Ligue des champions de<br />
l’UEFA. En finale contre le Milan AC,<br />
Basile Boli marque de la tête le seul but<br />
de la rencontre à la 44 e minute. « J’ai eu<br />
du mal à regarder le match, avoue Marc<br />
Guyon, tellement la tension était forte. »<br />
Hélas, ces années-là coïncident aussi avec<br />
la présidence du club par B ernard Tapie<br />
et avec sa rétrogradation en 2 e division.<br />
Qu’importe ! Fidèle, le peuple de Marseille<br />
déploie d’immenses « tifos » à chaque entrée<br />
des joueurs. Ces animations visuelles<br />
colorées s’unissent aux chants devenus<br />
de véritables hymnes marseillais.<br />
Papet-J<br />
des Massilia Sound System<br />
L’évolution de Marseille : « Quand<br />
on a grandi dans une ville où l’on voit<br />
des quartiers démolis au profit d’immeubles<br />
de standing, on peut le déplorer<br />
mais ce n’est pas la problématique<br />
d’un jeune de 10 ans aujourd’hui. (…)<br />
Élever une ville au rang de capitale,<br />
c’est faire en sorte que les gens sentent<br />
le besoin irrépressible d’y venir. (…) On<br />
me parle toujours de cette ville comme<br />
d’une personne, comme de Dieu, mais<br />
Marseille n’est rien, ce sont les Marseillais<br />
et les Marseillaises qui sont<br />
tout. On a un peu peur que M arseille<br />
perde sa capacité d’intégration. »<br />
À découvrir l’album Papet-J.Rit sur<br />
www.myspace.com/papetjrit.<br />
15
égion<br />
« Loin des clichés<br />
et deS faux-SemBLaNtS… »<br />
Jean-Louis allo,<br />
président de la CmCaS<br />
marseille, parle d’une<br />
ville populaire aux<br />
origines métissées,<br />
où les activités<br />
sociales restent, au<br />
plus près des attentes<br />
des agents, le moteur<br />
du lien social.<br />
Dans le cadre de<br />
la transformation des<br />
activités sociales, la <strong>CCAS</strong><br />
et la CMCAS Marseille ont<br />
décidé d’ouvrir une résidence<br />
à Marseille. Quelles en sont<br />
les raisons ?<br />
Cette réalisation patrimoniale répond<br />
d’abord à une forte demande des<br />
CMCAS des régions PACA et Corse qui<br />
souhaitent depuis longtemps faciliter<br />
l’accès des bénéficiaires et de leurs<br />
familles aux institutions hospitalières<br />
de l’agglomération marseillaise.<br />
Elle répond ensuite à la volonté<br />
d’accueillir dans les meilleures conditions<br />
possible et à moindre coût les<br />
participants des séjours à thème qui<br />
connaissent un vif succès (Marseille<br />
rencontres notamment). Enfin au souci<br />
de proposer un accueil hôtelier digne<br />
de ce nom aux publics des stages organisés<br />
sur Marseille (Iforep, IEG). Avec<br />
en ligne de mire l’enrichissement du<br />
réseau de la <strong>CCAS</strong> pour favoriser l’accès<br />
aux vacances et loisirs des familles.<br />
Marseille est devenue une<br />
destination touristique. Quelle<br />
est l’image de la ville que vous<br />
souhaitez faire découvrir ?<br />
L’image la plus authentique qui soit, loin<br />
des clichés et des faux-semblants :<br />
celle de la rencontre entre les gens<br />
passionnés et passionnants qui ont<br />
fait la richesse de cette cité millénaire,<br />
celle d’un environnement culturel<br />
chargé d’histoire, depuis les Phocéens<br />
qui ont créé le Vieux Port à Rimbaud<br />
qui y rendait son dernier souffle, en<br />
passant par la Grande Peste de 1720<br />
et jusqu’aux gratte-ciels futuristes<br />
d’Euroméditerranée, celle des origines<br />
métissées qui la façonnent, de Marcel<br />
Pagnol à Jean-Claude Izzo, l’image<br />
de « Marseille, porte de l’Orient et de<br />
l’Afrique », mais aussi l’image dessinée<br />
par un contour géographique<br />
diversifié allant de la Camargue au<br />
Luberon, des Préalpes à la façade<br />
méditerranéenne…<br />
Selon l’Insee, un quart des<br />
salariés de la région PACA<br />
gagne moins de 830 €<br />
par mois. Qu’en est-il de<br />
la situation à Marseille, pour<br />
ses habitants en général et<br />
les agents et leurs familles en<br />
particulier ?<br />
Ville populaire, Marseille souffre de<br />
la désindustrialisation accélérée des<br />
trente dernières années. Les luttes<br />
menées autour de l’emploi, des<br />
salaires, des services publics, du logement…<br />
en portant des choix différents<br />
de société, dénoncent l’inefficacité<br />
politique actuelle, dont souffrent aussi<br />
les agents des IEG et leurs familles.<br />
Malgré la revalorisation des aides solidaires,<br />
l’action des réseaux solidaires,<br />
des SLV et de notre conseillère en économie<br />
sociale et familiale, force est de<br />
constater qu’en parallèle nos entreprises<br />
rognent sur le pouvoir d’achat<br />
des agents et les moyens alloués aux<br />
organismes, préférant détourner les<br />
richesses produites vers la finance.<br />
Dans ce contexte, comment<br />
peuvent évoluer les activités<br />
sociales des IEG ?<br />
Les activités sociales évolueront dans<br />
le sens des attentes des agents si nous<br />
savons conserver les valeurs de solidarité,<br />
d’émancipation et d’égalité qui sont<br />
les leurs, en ne renonçant pas à l’engagement<br />
porteur de ces valeurs humanistes,<br />
à leur partage et surtout à l’aspect<br />
revendicatif qui les sous-tend. C’est<br />
pourquoi la proximité de tous les acteurs<br />
des activités sociales avec les bénéficiaires,<br />
leur disponibilité, leur écoute<br />
et leur prise en compte des situations<br />
particulières, doit rester le moteur du<br />
lien social, qu’il faut faire vivre coûte que<br />
coûte. C’est à ce prix et à nul autre que<br />
nos activités sociales doivent évoluer,<br />
à Marseille comme ailleurs…<br />
16 <strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010
SoLidaireS et mutuaLiSteS !<br />
dans les Bouches-du-rhône, les relations<br />
sont anciennes entre la CmCaS marseille et<br />
le mouvement mutualiste. une histoire<br />
d’amour selon la présidente du grand Conseil de<br />
la mutualité, Nicole allais.<br />
Mutualistes marseillais, unissez<br />
vous ! Face aux déficits de<br />
la S écurité sociale, à la casse des régimes<br />
spéciaux, aux appétits du marché<br />
de la finance et des assurances<br />
privées, l’heure est au resserrement<br />
des rangs.<br />
Né d’une volonté politique au lendemain<br />
de la Seconde Guerre mondiale,<br />
le système de santé publique va mal<br />
en France et à Marseille. La crise issue<br />
du premier choc pétrolier de 1973 n’en<br />
finit pas de peser sur la Sécu et par<br />
ricochet sur le mouvement mutualiste<br />
phocéen : les premiers déremboursements<br />
de médicaments en date de 1976,<br />
la réduction du nombre de lits dans les<br />
hôpitaux depuis 1978, la création du<br />
forfait hospitalier en 1982, la CSG en<br />
1990 et dernièrement la CMU et la loi<br />
Santé-hôpital…<br />
<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />
Idéologique, la bataille du gouverne -<br />
ment Fillon et du Medef vise à alléger<br />
le coût du travail et à réduire les politiques<br />
sociales.<br />
Dans ce contexte, la CMCAS Marseille<br />
et la Mutieg ont su établir des relations<br />
privilégiées dans cette région pour faire<br />
vivre les valeurs de solidarité. « Nous<br />
avons un passé concomitant et sommes<br />
tous nés de la même histoire », rappelle<br />
Nicole Allais.<br />
En 2010, la mise en commun des moyens<br />
permet d’offrir aux agents des IEG –<br />
actifs et retraités – et à leurs familles<br />
un accès à des soins de qualité. Avec<br />
200 000 adhérents, le Grand Conseil de<br />
la Mutualité protège près de 400 000 personnes,<br />
réservant « un accueil privilégié<br />
aux agents des IEG et leurs familles ».<br />
Avec 22 centres de santé et laboratoires<br />
d’analyses répartis sur le territoire de<br />
la CMCAS Marseille, la réponse médicalisée<br />
est effective 24h/24 et 7j/7.<br />
Contrairement à ce que considère la<br />
Commission de Bruxelles, et comme le<br />
martèle Nicole Allais : « On n’est pas une<br />
assurance ! » Puis d’ajouter : « Nous assumons<br />
la permanence des soins dans des<br />
secteurs en déficit médical comme le 15 e<br />
arrondissement de Marseille, Port-Saint-<br />
Louis-du-Rhône ou Port-de-Bouc. »<br />
À Marseille, comme dans le reste de<br />
l’Hexagone, l’offre médicale publique se<br />
réduit et le secteur privé est de plus en plus<br />
conquérant. Plus que jamais, il y a urgence<br />
à renforcer les liens mutualistes.<br />
Âgé de 69 ans, André Gelly milite au sein des activités sociales de la CMCAS<br />
Marseille depuis 1973. Membre du conseil d’administration de l’association<br />
La Chrysalide Marseille créée en 1958, il accompagne les familles d’enfants<br />
handicapés : « Ma plus grande satisfaction est de pouvoir obtenir des places<br />
d’accueil médicalisées en foyer de vie ou en maison d’accueil spécialisé,<br />
mais les besoins sont immenses. » En 2010, 35 familles bénéficient de<br />
la convention passée entre la CMCAS Marseille et l’association qui accueille<br />
1 280 personnes handicapées mentales au sein de ses 37 établissements.<br />
www.chrysam.fr<br />
17
égion<br />
daNS Le SiLLage<br />
de Neptune…<br />
Protégée par les îles du frioul, la rade de marseille<br />
est réputée pour le mouillage de ses bateaux.<br />
de la plage des Catalans à la Pointe rouge,<br />
les Phocéens s’adonnent aux plaisirs de la mer.<br />
Avec ses cabanons, ses plages de<br />
sable fin et ses eaux turquoise,<br />
le littoral de Marseille s’égrène de petits<br />
ports de pêche en lieux pittoresques.<br />
Pendant longtemps, la population<br />
devait se rendre dans les calanques, sur<br />
les îles du Frioul ou les plages varoises<br />
pour se baigner.<br />
Découvert lors du Mondial 1998,<br />
le parc balnéaire du Prado constitue<br />
« une bonne plage pour un million de<br />
Marseillais ». Né au milieu des années<br />
1970 de la volonté de Gaston Defferre,<br />
l’auteur de cette formule et maire de<br />
Marseille, cet espace de 280 hectares<br />
permet à la ville de tirer pleinement<br />
profit de son imbrication au<br />
Mare nostrum.<br />
Situé à deux pas de là, dans le quartier<br />
de la Pointe Rouge, le centre d’activités<br />
de la CMCAS Marseille permet<br />
aux bénéficiaires, en partenariat avec<br />
l’association Vacances Léo Lagrange,<br />
de pratiquer la voile, la plongée sousmarine<br />
et la pêche.<br />
Figure locale, Patrick Martinetto<br />
est le trésorier de la section pêche :<br />
« Poissons de roche ou blancs, tout se<br />
pêche au large de Marseille mais la<br />
plus belle pêche est celle à la bonite<br />
qui se pratique dans les hauts-fonds à<br />
partir de juillet. »<br />
Membres de l’équipage féminin de<br />
Marseille - Challenge Yannick Coho,<br />
Maëlle Paugam et Cécile Lawer pratiquent<br />
la voile au sein de la section voile<br />
habitable. Créée en 2004 dans le 1 er pôle<br />
de plaisance européen, la section propose<br />
des promenades, des croisières<br />
et des régates à bord de voiliers de 10<br />
à 12 mètres. Celles-ci ont lieu au large<br />
de Marseille, des îles d’Hyères et en<br />
direction de la Corse et de la Sardaigne.<br />
Mais avec ses fonds sableux à posidonies,<br />
ses grottes à corail, ses falaises<br />
abruptes et ses tombants couverts de<br />
gorgones, les paysages subaquatiques<br />
constituent « la Mecque de la plongée »<br />
pour Serge Camboulive, président du<br />
Gazélec plongée de Nîmes. À bord du<br />
Solidaire, le bateau de plongée et de<br />
promenade de la CMCAS Marseille,<br />
nombreux sont ceux qui partent découvrir<br />
les fonds marins.<br />
Président de la section plongée,<br />
Fabrice Leroux rêve d’une base nationale<br />
de plongée à la Pointe Rouge, qui<br />
lui permettrait d’accueillir à l’année<br />
ses collègues plongeurs en provenance<br />
de toute la France.<br />
Portrait :<br />
Michel Flandin<br />
Ancien agent EDF de la direction<br />
Études & Recherches, Michel<br />
Flandin est un précurseur. Il est<br />
à l’origine avec Paul Balbi des<br />
premiers ateliers d’informatique<br />
et de photo numérique de<br />
la CMCAS Marseille en 1998.<br />
Une trentaine de personnes<br />
participent chaque jeudi aux<br />
rencontres de la rue Mazagran.<br />
« Aujourd’hui, on se forme<br />
à Linux pour progressivement<br />
se détacher de l’aspect vénal de<br />
Microsoft », précise le retraité.<br />
En 1999, il répond à une annonce<br />
pour animer bénévolement des<br />
ateliers d’informatique en milieu<br />
carcéral. De son passage aux<br />
maisons d’arrêt de Luynes et des<br />
Baumettes, il garde le souvenir<br />
de rencontres enrichissantes sur<br />
le plan humain. « C’était épique ! »<br />
Bon pied bon œil, Michel Flandin<br />
est aussi trésorier de l’association<br />
Pas-et-repas. Un engagement<br />
bénévole qui lui permet de<br />
s’adonner à sa seconde passion :<br />
la randonnée et les promenades<br />
bucoliques dans les calanques…<br />
18 <strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010
Sites remarquables<br />
La basilique Notre-Dame de la Garde<br />
Depuis sa table d’orientation (142<br />
mètres d’altitude), le panorama s’ouvre<br />
d’un côté sur la Méditerranée et le Vieux<br />
Port, de l’autre sur la ville posée dans<br />
son écrin montagneux. La Bonne<br />
Mère veille sur les toits et les marins<br />
qui partent vers l’Orient. Débutée<br />
sous le Second Empire, la construction<br />
de la basilique s’est achevée<br />
en 1870 avec la pose de la statue de<br />
la Vierge dorée au sommet de son<br />
campanile (41 mètres). Chef-d’œuvre<br />
polychrome de style romano-byzantin,<br />
son chœur est tourné vers Jérusalem.<br />
À l’intérieur, de nombreux ex-voto<br />
témoignent de la foi des pèlerins.<br />
Le quartier du Panier<br />
Perché sur une colline à proximité du<br />
Vieux Port, le Panier est le plus ancien<br />
quartier de la ville. Longtemps occupé<br />
par les pêcheurs et les navigateurs,<br />
il accueillit les différentes vagues<br />
d’immigrants : Italiens, Espagnols,<br />
Algériens et Comoriens. Il fait bon de se<br />
perdre dans les pas de Stendhal, au gré<br />
de ses ruelles étroites autour de la place<br />
de Lenche, de s’arrêter à une terrasse<br />
et d’y déguster une Cagole, bière douceamère<br />
tchéko-marseillaise. Œuvre<br />
de l’architecte Pierre Puget, la Vieille<br />
Charité, qui logeait l’ancien hospice,<br />
abrite aujourd’hui le musée d’Archéologie<br />
méditerranéenne, le musée des<br />
Arts africains, océaniens, amérindiens,<br />
la cinémathèque Le miroir et le Centre<br />
international de la poésie de Marseille.<br />
<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />
Le palais Longchamp<br />
« Eici, l’aigo es d’or » : Ici, l’eau c’est<br />
de l’or ! Inauguré en 1869, le palais<br />
commémore l’arrivée des eaux de<br />
la Durance à Marseille. Construit par<br />
Jacques-Henri Espérandieu, il offre<br />
une majestueuse perspective de fontaines<br />
en cascade et évoque l’abondance<br />
et la fertilité amenées par<br />
les eaux du canal. Le sculpteur animalier<br />
Antoine Louis Barye a réalisé<br />
les lions et les tigres de l’entrée, tandis<br />
que la fontaine monumentale au centre<br />
de la colonnade est l’œuvre de Jules<br />
Cavelier. Elle représente la Durance<br />
entourée de figures qui symbolisent<br />
la vigne et le blé sur un char tiré par<br />
des taureaux de Camargue.<br />
La cathédrale de la Major<br />
Érigée au XIX e siècle, elle est l’une des<br />
plus grandes cathédrales au monde.<br />
Longue de 142 mètres, elle s’ouvre sur<br />
un portique flanqué de deux tours de<br />
60 mètres de hauteur et sa coupole<br />
centrale de 17,70 mètres de diamètre<br />
culmine à 70 mètres. Orientée nordsud<br />
pour être visible de la mer, elle<br />
est de style romano-byzantin : pierres<br />
vertes de Florence, marbre blanc de<br />
Carrare, pierre de Calissane et du Gard,<br />
onyx d’Italie et de Tunisie, mosaïques<br />
de Venise. Sur le parvis trône la statue<br />
de Monseigneur de Belsunce, évêque<br />
de Marseille qui s’illustra en 1720 pendant<br />
la grande épidémie de peste.<br />
Le vallon des Auffes<br />
En contrebas du monument aux<br />
morts de l’armée d’Orient, le vallon<br />
des Auffes est un petit port de pêche<br />
avec un viaduc en fond de décor, dont<br />
les pointus (barques de pêche traditionnelles)<br />
oscillent au gré du vent.<br />
Autrefois, les Auffiers y mouillaient<br />
les tiges d’alfa – une plante originaire<br />
du Maghreb et d’Europe du Sud – pour<br />
la fabrication de cordages, de paniers<br />
et autres sparteries.<br />
19
égion<br />
où SÉJourNer aVeC La CCaS ?<br />
Pour répondre aux attentes des bénéficiaires des activités sociales des<br />
ieg, la CCaS et la CmCaS marseille ont décidé d’acquérir une résidence<br />
appart-hôtel au cœur de marseille.<br />
Cap sur la deuxième ville de<br />
France en 2012 ! Situé dans<br />
le quartier de Noailles – l’un des plus<br />
vivants de Marseille – un immeuble<br />
haussmannien de quatre étages,<br />
d’une surface de plus de 1 300 m 2 ,<br />
deviendra d’ici cet été la propriété<br />
des électriciens, des gaziers et de<br />
leurs familles.<br />
Conçu sur le principe de maison commune,<br />
cet établissement d’une capacité<br />
de 145 à 150 lits permettra de<br />
mêler prestation hôtelière et espaces<br />
de rencontre. Cette acquisition sera<br />
gérée par une SCI liant la <strong>CCAS</strong> et<br />
la CMCAS Marseille ; des fonds supplémentaires<br />
seront engagés pour<br />
la réalisation de travaux d’embellissement,<br />
de mise aux normes de sécurité<br />
et d’accessibilité pour tous.<br />
L’investissement sera remboursé sous<br />
la forme de loyers grâce à la mise en<br />
place d’un montage financier original<br />
en partenariat avec la Caisse<br />
d’Épargne. Au rez-de-chaussée,<br />
250 m 2 de locaux commerciaux<br />
seront aménagés<br />
pour accueillir un point de<br />
correspondance SLVie, un<br />
lieu propice à la rencontre<br />
des retraités de la ville, et<br />
favoriser le développement<br />
d’activités pour tous.<br />
Dans ce quartier en mutation<br />
où se côtoient une<br />
population cosmopolite et de<br />
cadres moyens, l’arrivée d’une structure<br />
de tourisme sociale est particulièrement<br />
appréciée tant des services<br />
de la mairie que des commerçants de<br />
« Comment<br />
imaginer que<br />
les futurs<br />
vacanciers ne<br />
trouvent pas<br />
leur bonheur<br />
à 20 mètres de<br />
la Canebière et<br />
200 du Vieux<br />
Port ? »<br />
SéjourS PaSSion<br />
proximité. Président de l’association<br />
des commerçants, artisans et industriels<br />
de la Capelette, Roland Rabatel<br />
la juge même « extrêmement favo-<br />
rable » pour ses retombées<br />
économiques attendues dans<br />
le quartier.<br />
« Comment imaginer, ajoutet-il,<br />
que les futurs vacanciers<br />
ne trouvent pas leur bonheur<br />
à 20 mètres de la Canebière<br />
et 200 du Vieux Port ? »<br />
Desservie par le tramway,<br />
le métro et le bus, la future<br />
institution de la rue Papère<br />
constituera ainsi un point<br />
d’ancrage idéal pour partir à la découverte<br />
du grand marché des Capucins,<br />
des bouquinistes et des cafés branchés<br />
du cours Julien.<br />
La <strong>CCAS</strong> propose une série de séjours Passion permettant de découvrir<br />
la région toute l’année et de croiser les regards des uns et des autres :<br />
« Les correspondances de Manosque » en septembre, puis « Marseille :<br />
26 siècles d’histoires en 26 monuments » en octobre et novembre 2010.<br />
En projet pour le premier semestre 2011 : « La tête dans les étoiles au pays<br />
de Giono », « Arles & la Camargue », « Arles & la Provence mistralienne »,<br />
« Marseille L’Estaque : des peintres aux cinéastes », « Théâtre & sports…<br />
aériens au pays de Giono ».<br />
Renseignements et inscriptions : www.ccas.fr<br />
20 <strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010
daniel Mavilla :<br />
Pour une cuiSine<br />
enSoleillée<br />
Cet homme est généreux. Sur le piano<br />
de cuisine du restaurant <strong>CCAS</strong> de<br />
Sainte-Marguerite dans le 9 e arrondissement<br />
de Marseille, Daniel Mavilla fait<br />
chanter les produits gorgés de soleil<br />
du Sud. Fin gourmet, il se souvient<br />
des recettes de sa mère et de Rosina,<br />
sa grand-mère sicilienne : fricassées,<br />
pasta asciutta, escalopes milanaises<br />
et cannellonis.<br />
Entré comme saisonnier à la <strong>CCAS</strong><br />
en 1993, il a su au fil des ans gravir<br />
les échelons pour devenir depuis<br />
le 1 er janvier 2010 chef gérant de l’un<br />
des trois restaurants méridiens de<br />
la ville. Après une carrière entamée au<br />
restaurant Risso à Nice, il a sillonné les centres de vacances de la région Provence-<br />
Alpes-Côte d’Azur. Enchaînant les formations, ce Marseillais de 39 ans a décroché<br />
à l’issue de deux ans de formation un brevet professionnel puis un BTS cuisine.<br />
Amoureux de son art, il cherche en permanence à innover, luttant ainsi contre<br />
la routine. « Un bon cuisinier, explique-t-il, est celui qui ouvre le frigo chez<br />
la ménagère et qui est capable d’en faire surgir un plat original. » Aujourd’hui,<br />
Daniel Mavilla réfléchit en lien avec l’Iforep à la mise en place d’un module de<br />
formation sur le thème de la créativité culinaire.<br />
leS calanqueS<br />
Le Parc national<br />
des calanques<br />
à Marseille doit<br />
voir le jour en juin<br />
2011. Lancé en<br />
2009 par arrêté du<br />
Premier ministre,<br />
il sera le premier<br />
créé depuis<br />
1979 en France<br />
métropolitaine et<br />
le troisième parc<br />
périurbain au<br />
monde, après ceux<br />
du Cap et de Sydney. Véritable écrin de nature, cet espace abrite une faune<br />
terrestre et marine d’une richesse exceptionnelle : l’euphorbe arborescente,<br />
l’anthyllis faux-cytise, la sabline de Provence, mais aussi le lézard ocellé,<br />
le phyllo dactyle d’Europe, un petit gecko insulaire reconnu vulnérable<br />
à l’échelle internationale, ou encore un couple d’aigles de Bonelli…<br />
Créée en 1998 par Claude et Christiane Pardo, la section marche de<br />
la CMCAS Marseille aime y organiser des balades. Au milieu des chênes<br />
Kermès, des cistes, des arbousiers, du thym, du romarin, des iris et<br />
des lavandes sauvages, les randonnées le long du GR 98-51 réunissent<br />
à chaque fois une quarantaine de marcheurs. En direction de la calanque<br />
de l’Eissadon, le panorama sur la Méditerranée est purement féérique.<br />
<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />
La<br />
fiChe<br />
ÉPauLe<br />
d’agNeau<br />
rouLÉe À<br />
La taPeNade<br />
Préchauffez votre four à 200 °C (th. 6/7).<br />
Pelez et hachez finement<br />
les gousses d’ail frais, les olives<br />
noires ainsi que les filets d’anchois.<br />
Mélangez le tout. Attention à ne<br />
pas assaisonner de sel, mais juste<br />
de poivre du moulin.<br />
Déroulez et dégraissez l’épaule<br />
d’agneau avec très peu de sel.<br />
Garnissez et tartinez l’intérieur de<br />
tapenade. Roulez la pièce d’agneau<br />
sur elle-même puis ficelez-la.<br />
Déposez l’épaule dans un grand<br />
plat allant au four puis arrosez<br />
d’huile d’olive et de thym.<br />
Laissez cuire durant 40 à 45 mn<br />
en l’arrosant régulièrement de son<br />
jus. Laissez reposer au chaud.<br />
Disposez les tranches découpées<br />
et nappées de jus de rôti dans<br />
les assiettes.<br />
Dégustez bien chaud, accompagné<br />
de galettes de polenta aux tomates<br />
séchées et parmesan et de flans de<br />
carottes aux saveurs de basilic.<br />
INGRÉDIENTS POUR<br />
6 PERSONNES<br />
1 épaule d’agneau désossée (≈2kg),<br />
3 gousses d’ail frais, 2 filets<br />
d’anchois, 130 g d’olives noires<br />
dénoyautées, 90 ml d’huile d’olive,<br />
Sel, poivre du moulin et thym.<br />
recette<br />
21
vos activités<br />
La CrÉatiVitÉ<br />
deS ageNtS S’exPoSe<br />
des salariés des industries électrique et gazière ont participé<br />
au Carrefour des passions à Paris, manifestation culturelle organisée<br />
par plusieurs grands comités d’entreprise.<br />
Ils sont sept, agents pour la<br />
plupart à GRT Gaz : les Hidden<br />
Angel jouent en début d’après-midi<br />
d’un samedi ensoleillé au Parc floral de<br />
Paris. Denis, Céline, Anouchka, David,<br />
Gilles, Sophie et Xavier se produisent<br />
depuis un an. Mais au Carrefour des<br />
passions, il s’agissait d’une scène plus<br />
importante que les autres…<br />
Le guitariste, Denis, et le batteur, Xavier,<br />
avaient déjà joué à l’occasion<br />
de cet événement organisé<br />
par les CE de grandes entreprises<br />
françaises (RATP,<br />
Banque de France, France<br />
Telecom…), auxquels la <strong>CCAS</strong><br />
est associée. Les autres<br />
musiciens du groupe de rock<br />
ont passé une audition à GRT<br />
Gaz avant de donner leur<br />
concert lors de ce salon culturel dédié<br />
aux pratiques amateurs.<br />
Peu après les Hidden Angel, c’est un<br />
imitateur qui se produit. Marc E ngamare<br />
est salarié d’ErDF à Laburgade, dans<br />
le Lot. Dans ce village qui compte 200<br />
âmes, Marc a concrétisé une vocation<br />
née à l’adolescence. « À 16 ans, je me<br />
suis aperçu que j’avais des facilités pour<br />
imiter. » Il y a deux ans, il a donné corps<br />
L’un des buts de<br />
la participation<br />
de la <strong>CCAS</strong> :<br />
« valoriser cet<br />
autre visage que<br />
peut prendre<br />
une vie<br />
de salarié ».<br />
à ce projet en créant un spectacle sur<br />
la vie politique (il écrit également tous<br />
ses textes). Le 22 mai, il s’est produit<br />
au Carrefour des passions, soutenu par<br />
la <strong>CCAS</strong> et la CMCAS Cahors, une expérience<br />
qui se poursuivra cet été dans les<br />
centres de vacances entre le 23 juillet<br />
et le 20 août.<br />
Sur un autre espace du Carrefour des<br />
passions, nous avons rencontré Henri<br />
Moucle… Ce jour-là, le retraité<br />
d’EDF anime les tables<br />
dédiées à l’écriture. Il aime le<br />
milieu artistique et a plusieurs<br />
cordes à son arc : la chanson,<br />
les arts martiaux, le massage…<br />
et l’écriture. Sa voix<br />
douce trahit immédiatement<br />
le poète. Auteur de quelques<br />
200 poésies, membre du collectif<br />
des écrivains nègres, Henri Moucle<br />
affectionne ses héros : Nelson Mandela,<br />
Aimé Césaire… Avec talent. Il a remporté<br />
le 4 e prix au concours de poésie<br />
du cercle des poètes de Courbevoie.<br />
En plus d’être mis en musique, certains<br />
de ses textes ont été mis en scène au<br />
théâtre par Oscar Sisto.<br />
Séverine Burke, salariée d’ErDF à<br />
Arcueil, nous a présenté sa passion :<br />
Les Hidden Angel Séverine Burke<br />
le scrapbooking. Ce nom un peu compliqué<br />
se résume à « l’art et la manière<br />
de mettre en forme les photos ». À partir<br />
des clichés de ses enfants, Séverine<br />
confectionne des petits livres qui n’ont<br />
rien à voir avec les standards de l’imprimerie.<br />
Et son passage au salon lui<br />
donne envie de développer cette activité<br />
au sein de sa CMCAS…<br />
Quelque part, c’était un des buts de<br />
la participation de la <strong>CCAS</strong> au Carrefour<br />
des passions. « Valoriser cet<br />
autre visage que peut prendre une vie<br />
de salarié », résume le coordinateur<br />
du projet pour la <strong>CCAS</strong>. « Une expérience<br />
qui attend une suite pour contribuer<br />
au développement des pratiques<br />
artistiques amateurs, notamment dans<br />
le champ de la lecture et de l’écriture.<br />
L’écrit est un maniement de signes<br />
qui permet de s’approprier le réel. »<br />
En attendant, grâce à l’implication de<br />
la <strong>CCAS</strong> dans le Carrefour des passions,<br />
des salariés des industries électrique<br />
et gazière ont répondu à « l’appel<br />
d’offre à participer ». Une fois programmés,<br />
ils ont ainsi pu prendre le chemin<br />
du Parc floral.<br />
Texte : Diego Chauvet<br />
Photos : Christian Voulgaropoulos / <strong>CCAS</strong><br />
22 <strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010
Partir SaNS SeS PareNtS<br />
Cet ÉtÉ ? ChiChe !<br />
ayants droit bénéficiaires des activités sociales,<br />
âgés de 18 à 26 ans, la CCaS vous propose de<br />
partir en vacances partout en france d’ici la fin<br />
de l’été. autre possibilité : en résidence hôtelière<br />
à Paris toute l’année.<br />
Besoin de détente et de récupération<br />
ou, au contraire, d’activités,<br />
de rencontres et de moments<br />
forts ? Quelques jours de « break »<br />
seraient les bienvenus en fin d’été avant<br />
d’attaquer une nouvelle année ? Envie<br />
de découvrir la capitale en été comme<br />
en hiver ? La réservation de séjours<br />
<strong>CCAS</strong> sans restauration est ouverte<br />
aux ayants droit de 18 à 26 ans.<br />
Depuis de nombreuses années,<br />
la <strong>CCAS</strong> met à disposition des enfants<br />
majeurs d’agents des IEG (ayants droit<br />
de 18 à 26 ans) la possibilité de partir<br />
seul, comme « campeur libre », tout<br />
Au lendemain de cette « crise<br />
du nuage », les remerciements<br />
de bénéficiaires en attestent : alors<br />
que de nombreux vacanciers partis<br />
avec les tours opérateurs privés ont<br />
été totalement lâchés dans la nature,<br />
ceux qui ont fait le choix de partir avec<br />
leur CMCAS ou la <strong>CCAS</strong> et leurs partenaires<br />
ont conservé, de bout en bout, un<br />
interlocuteur sur lequel ils pouvaient<br />
compter. La prise en charge a été totale.<br />
au long de la saison estivale. Dans<br />
la continuité du projet éducatif des<br />
électriciens et gaziers, le but ainsi<br />
recherché est de favoriser l’autonomie<br />
des jeunes.<br />
Depuis 2006, les formules en gîtes,<br />
structures légères ou villages de toile<br />
sont également devenues accessibles<br />
pour la période du 15 août au 26 septembre.<br />
Dans tous les cas, il s’agit de<br />
formules sans restauration. La liste<br />
des centres est consultable vers la fin<br />
du mois de juillet par Internet sur<br />
ccas.fr et dans les lieux de proximité<br />
(SLVie, CMCAS). En 2008 s’est ajoutée<br />
Dès l’apparition des premières difficultés,<br />
un dispositif de crise est mis<br />
en place au niveau de la direction<br />
exploitation (Dex) de la <strong>CCAS</strong> en lien<br />
avec les bénéficiaires, les CMCAS et<br />
les partenaires. Il faut faire très vite<br />
pour anticiper sur les demandes.<br />
La gestion de la crise repose sur l’astreinte.<br />
À l’approche du week-end,<br />
de nombreux agents offrent leur aide<br />
et les partenaires se mobilisent. Ainsi<br />
le plus important d’entre eux, Touristra<br />
Vacances, met ses équipes à disposition<br />
sur place et à Paris.<br />
Pour les organismes sociaux, bon<br />
nombre de procédures ont déjà été<br />
testées le 11 septembre 2001. La difficulté<br />
supplémentaire tient au fait que le<br />
trafic aérien est complètement bloqué<br />
cette fois-ci.<br />
Trois séjours adultes (Venezuela, Népal<br />
et Croatie) et un séjour jeunes (Irlande)<br />
sont concernés. D’autres bénéficiaires<br />
dans le pays, particulièrement en<br />
Corse, sont touchés. Tous les séjours<br />
prévus sont repoussés ou annulés.<br />
une nouvelle possibilité de séjour de<br />
courte durée dans les résidences hôtelières<br />
parisiennes, et ce tout au long<br />
de l’année.<br />
Pour réserver, il suffit de contacter<br />
la CMCAS dont dépend le parent agent<br />
des IEG ou de téléphoner directement<br />
au centre de vacances dans les<br />
7 jours qui précèdent la date de départ<br />
souhaitée.<br />
Les jeunes ayants droit de 18 à 26 ans<br />
peuvent ainsi partir sans les parents,<br />
en séjour vert. La durée du séjour<br />
n’est pas limitée, les jours d’arrivée<br />
et de départ sont libres. Et comme<br />
les jeunes sont hébergés en structure<br />
<strong>CCAS</strong> de type T2 ou T4, ils peuvent inviter<br />
des amis, ayants droit comme eux<br />
ou extérieurs. Rappel : la participation<br />
financière est déterminée par le taux<br />
de participation du parent ouvrant droit<br />
au tarif adulte.<br />
Texte : Philippe Poupard<br />
LeS aCtiVitÉS SoCiaLeS faCe au Nuage<br />
mi-avril, les espaces<br />
aériens nationaux<br />
ferment les uns après<br />
les autres. des milliers<br />
de voyageurs<br />
se retrouvent bloqués.<br />
retour sur la gestion<br />
de la crise par<br />
les activités sociales<br />
et leurs partenaires.<br />
<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />
Concernant les séjours hors métropole,<br />
les activités sociales se mettent<br />
à la disposition des personnes bloquées<br />
y compris pour l’organisation du retour.<br />
Les différents partenaires assument<br />
pleinement leur rôle. Ils règlent par<br />
exemple l’hébergement des journées<br />
supplémentaires.<br />
De retour de Crète, Patrick Petijean<br />
d’Épineuil (Yonne) a voulu souligner<br />
cette bonne gestion : « Nous sommes<br />
restés trois jours de plus à l’hôtel, nous<br />
étions informés au fur et à mesure. Tout<br />
a été pris en charge par Touristra :<br />
chambre, repas et même des animations<br />
pour nous changer un peu les<br />
idées. »<br />
Pour Touristra Vacances, cela représente<br />
tout de même 537 bénéficiaires<br />
(une grande partie en séjours régionaux).<br />
Certains sont restés bloqués à<br />
Malte, en Crète, au Maroc, en Andalousie,<br />
en Croatie ou dans le Monténégro.<br />
Tous ont été rapatriés dans les plus<br />
brefs délais.<br />
Texte : Pierre Chaillan<br />
© olivier clÉment / ccas<br />
23
vos activités<br />
alors… Chante !<br />
ou deS feStiVaLierS aCteurS À moNtauBaN<br />
fructueux partenariat entre les CmCaS toulouse et agen, la CCaS et le festival<br />
de la chanson qui s’est déroulé du 10 au 16 mai dans le chef-lieu du tarn-etgaronne.<br />
un moment fort pour une culture de découverte et de démocratisation.<br />
À Montauban, les musiques et<br />
les chants tiennent le devant de<br />
la scène pendant toute une semaine.<br />
Au village d’Alors… Chante !, l’espace<br />
<strong>CCAS</strong> est devenu le lieu de rendez-vous<br />
incontournable des festivaliers, qu’ils<br />
soient ou non agents des IEG. Préparé et<br />
animé par les militants des CMCAS Agen<br />
et T oulouse, il est au centre d’une activité<br />
toujours plus dense depuis cinq ans.<br />
« Les électriciens et gaziers pour une<br />
culture de découverte » : ce thème s’ac-<br />
corde bien avec la démarche<br />
de l’association Chants libres.<br />
Organisatrice des 25 éditions<br />
du festival, elle offre une<br />
place privilégiée aux artistes<br />
émergents grâce aux scènes<br />
de découverte et aux Bravos<br />
du public.<br />
Preuve que le partenariat<br />
résulte d’un même état<br />
d’esprit, 42 bénéficiaires des<br />
activités sociales ont participé<br />
cette année au jury des Bravos.<br />
Ils ont aussi choisi parmi les douze<br />
artistes celui qu’ils souhaitent ensuite<br />
faire découvrir lors des initiatives programmées<br />
par les CMCAS.<br />
Ici, ils ne sont pas réduits au rang de<br />
simples consommateurs de spectacles.<br />
« Nous voulons qu’ils soient pleinement<br />
« Le fait<br />
d’impliquer<br />
les électriciens<br />
et gaziers dans<br />
un rôle actif<br />
traduit<br />
une politique<br />
culturelle<br />
intelligente qui<br />
va bien au-delà<br />
d’un partenariat. »<br />
acteurs de toutes ces initiatives », affirment<br />
Michel Barthas et Philippe Saint-<br />
Étienne, présidents respectifs des CMCAS<br />
Toulouse et Agen. L’espace, ouvert à tous,<br />
et les animations sont conçus pour favoriser<br />
les rencontres entre les festivaliers<br />
et les jeunes artistes, qui n’hésitent pas<br />
à venir dialoguer dans le stand.<br />
Afin de mieux profiter de l’ensemble du<br />
festival et dans des conditions d’accueil<br />
optimales, la <strong>CCAS</strong> a pour la première fois<br />
cette année proposé un séjour Passion.<br />
Venus de toute la France,<br />
sept bénéficiaires ont ainsi<br />
pu découvrir le festival et<br />
la région.<br />
Acteurs aussi, la quinzaine de<br />
bénéficiaires qui ont participé<br />
au stage de chant animé par<br />
Philippe et Rémy des Grandes<br />
Bouches. Il s’est achevé par un<br />
superbe récital de chansons<br />
populaires données en chorale.<br />
« Par ce travail de passation<br />
non savante des chants, nous<br />
voulons renouer avec cette culture populaire<br />
et montrer qu’il n’y a pas de barrière<br />
entre les amateurs et les professionnels<br />
», assure Philippe Dutheil.<br />
Présents à l’ouverture, Fiore D’Ascoli,<br />
président de la commission Culture, et<br />
Simone Jantou, membre du bureau et<br />
de la commission Culture, mettent en<br />
avant l’originalité du partenariat avec<br />
Alors… Chante !<br />
« C’est un moment fort dans une cohérence<br />
plus globale qui vise à sensibiliser<br />
nos publics à la découverte des jeunes<br />
talents, à être eux-mêmes des défricheurs<br />
d’artistes ; nous souhaitons tisser<br />
des passerelles entre la diversité culturelle<br />
et les publics et agir ainsi pour une<br />
démocratisation culturelle », explique le<br />
président de la commission Culture. Pour<br />
preuve, la forte implication des agents<br />
des IEG dans le jury des Bravos.<br />
Simone Jantou, quant à elle, souligne<br />
l’intérêt de s’ouvrir à des artistes de<br />
qualité ignorés des grands médias.<br />
Et d’assister à d’autres spectacles :<br />
« Ceux qui sortent de l’habituel, de<br />
l’à coup sûr, et qui permettent de développer<br />
l’esprit critique. » Face à l’éclatement<br />
de l’entreprise, elle considère<br />
aussi qu’une telle initiative au sein du<br />
festival permet aux personnels de sites<br />
différents de mieux se connaître, de<br />
recréer du lien social.<br />
Le directeur d’Alors… Chante !, Jo Masure,<br />
applaudit à la démarche des CMCAS.<br />
« Le fait d’impliquer les électriciens et<br />
gaziers dans un rôle actif traduit une<br />
politique culturelle intelligente qui va<br />
bien au-delà d’un partenariat. »<br />
24 <strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010
La rencontre<br />
aVeC « deS geNS gÉNÉreux<br />
et PaSSioNNÉS »<br />
originaires de thionville, marie-Christine Vincent<br />
et Jean-Luc Kockler ont découvert le festival<br />
alors… Chante ! grâce au séjour Passion<br />
organisé par la CCaS.<br />
Tous deux agents EDF à Thionville<br />
(Moselle), Marie-Christine Vincent<br />
et Jean-Luc Kockler se sont inscrits au<br />
séjour Passion proposé par la <strong>CCAS</strong>. Ils<br />
ont ainsi pu assister à près d’une trentaine<br />
de concerts grâce au passeport<br />
liberté, être logés tout près du lieu où<br />
s’est déroulé le festival, voter au jury des<br />
découvertes et participer au stage de<br />
chant des Grandes Bouches.<br />
Pour leur premier séjour à Alors…<br />
Chante !, le bilan est plus que positif.<br />
« Au départ je suis venu ici pour<br />
la musique, puis, enthousiasmé<br />
par l’atmosphère fraternelle de ce festival<br />
de copains et en plein accord avec<br />
la démarche des organisateurs, je me<br />
suis très vite impliqué pour contribuer<br />
à l’émergence de nouveaux talents, avec<br />
l’envie de les faire découvrir aux autres. »<br />
Jean-Bernard Metge participe depuis<br />
2005 au jury des Bravos du public ainsi<br />
qu’à celui des CMCAS Agen et Toulouse<br />
qui sélectionne le chanteur ou le groupe<br />
ensuite programmé pour des concerts<br />
devant les électriciens et gaziers.<br />
Par ce biais, Renan Luce, Émilie L oizeau,<br />
Manu Galure ou Carmen Maria Vega ont<br />
<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />
« C’est génial », apprécie Jean-Luc.<br />
« J’y découvre les nouvelles générations<br />
d’artistes, la manière dont ils travaillent<br />
et l’atmosphère des concerts », poursuitil<br />
en connaisseur avisé. Ce passionné de<br />
beaux textes et de musique a déjà enregistré<br />
un premier CD, étant lui-même<br />
parolier, guitariste et musicien.<br />
Marie-Christine se régale du plaisir donné<br />
par les concerts successifs : « J’aime<br />
avant tout l’émotion de la scène et du<br />
spectacle vivant, j’éprouve des joies iden-<br />
tour à tour bénéficié de très nombreux<br />
soutiens. Aujourd’hui artistes confirmés,<br />
ils émergeaient il y a peu encore sur les<br />
scènes de découverte d’Alors… Chante !<br />
Jean-Bernard, technicien EDF à la centrale<br />
de Golfech (Tarn-et-Garonne), est<br />
associé pour la première fois cette année<br />
au jury des professionnels. Lui-même<br />
auteur, compositeur et interprète – « amateur<br />
», tient-il à revendiquer – il intervient<br />
dans le groupe pop-rock Cat Dust.<br />
Référent pour l’activité de la CMCAS Agen<br />
sur Alors… Chante !, Jean-Bernard Metge<br />
a animé au quotidien l’équipe des 42 festivaliers<br />
et bénéficiaires des activités<br />
sociales associés au jury des découvertes.<br />
tiques au théâtre. Ici, on peut apprécier<br />
des gens que l’on ne voit pas à la télé, qui<br />
n’ont pas été formatés par les médias. »<br />
L’un comme l’autre applaudissent des<br />
deux mains au lien noué par la <strong>CCAS</strong><br />
avec le festival. « Nous nous sommes<br />
retrouvés dans un groupe qui fonctionne<br />
super bien. Avec les CMCAS, nous avons<br />
rencontrés des gens généreux, des<br />
gens passionnés avec qui nous avons<br />
partagé des intérêts communs et une<br />
même passion. »<br />
uN PLaiSir À faire<br />
Partager<br />
Jean-Bernard metge est habitué du festival. il y<br />
vient depuis 2005. technicien edf à la centrale<br />
de golfech, il a animé l’équipe des 42 festivaliers<br />
et bénéficiaires associés au jury des découvertes.<br />
Ils n’étaient que quatre en 2005, pour se<br />
retrouver trente en 2009 et dépasser<br />
la quarantaine cette année.<br />
« Notre plaisir à tous c’est de découvrir la<br />
musique et le talent de jeunes artistes, et de<br />
les faire apprécier ensuite à ceux qui ne les<br />
connaissent pas. » Chaque début d’aprèsmidi,<br />
ils se réunissaient autour d’un café<br />
convivial pour échanger leurs impressions<br />
et croiser leurs coups de cœur parmi les<br />
douze concerts programmés sur les scènes<br />
de découverte. Pour le cru 2010, leurs<br />
encouragements se sont majoritairement<br />
portés sur les Vendeurs d’enclumes.<br />
Textes : Alain Raynal<br />
Photos : Georges Bartoli / <strong>CCAS</strong><br />
25
histoire<br />
mémoire vivante<br />
Le 12 mai dernier,<br />
les personnels<br />
des organismes<br />
sociaux saluaient<br />
à montreuil la venue<br />
d’une délégation<br />
du Comité national<br />
de liaison des anciens<br />
déportés, internés,<br />
résistants politiques et<br />
patriotes des ieg qui<br />
tenait son 40 e congrès.<br />
La vitalité du propos est telle,<br />
lorsque Jean Villeret prend<br />
la parole devant plus de 200 collègues<br />
des organismes sociaux (<strong>CCAS</strong>,<br />
Comité de coordination, Iforep)<br />
à M ontreuil ce mercredi matin que, du<br />
plus jeune au plus âgé, tous ont le sentiment<br />
de partager un moment d’une<br />
rare intensité. Ce n’est pas une cérémonie<br />
officielle aux longs discours de<br />
langue de bois mais la délivrance d’un<br />
message d’unité et de rassemblement<br />
bien vivant, en paroles, en musique<br />
et… en actions !<br />
« Ce n’est pas un devoir de mémoire<br />
que nous effectuons dans ce patio<br />
René Le Guen, c’est continuer le combat<br />
de la Résistance aujourd’hui »,<br />
souligne l’ancien déporté.<br />
Jeune tourneur à Maisons-Alfort,<br />
Jean Villeret a refusé les chantiers<br />
de jeunesse de Pétain en rejoignant<br />
la Résistance à 21 ans<br />
avant d’être arrêté, interné<br />
au Struthof puis déporté à<br />
Dachau.<br />
« Unir et rassembler. (…)<br />
C’est ici que se poursuit<br />
la lutte pour le développement<br />
de nos acquis sociaux<br />
(…) en faveur des valeurs de<br />
paix, de progrès, de liberté,<br />
de tolérance, de dignité et de<br />
justice sociale. (…) Le flambeau<br />
de la Résistance est<br />
encore bien présent. »<br />
Michaël Fieschi, le président de<br />
la <strong>CCAS</strong>, insiste sur cette volonté<br />
Les membres du Comité de liaison reprennent a capella le très émouvant<br />
Chant des marais après avoir entonné le Chant des partisans.<br />
Jean-Pierre Crémona, directeur général de la <strong>CCAS</strong>, Michel Lebouc, secrétaire général,<br />
et le président Michaël Fieschi entourent notre collègue Jean Villeret, ancien déporté.<br />
Jean Villeret :<br />
« Ce n’est pas<br />
un devoir de<br />
mémoire que<br />
nous effectuons<br />
dans ce patio<br />
René Le Guen,<br />
c’est continuer<br />
le combat de<br />
la Résistance<br />
aujourd’hui. »<br />
commune hier et aujourd’hui, rappelant<br />
ce qui avait donné naissance<br />
au Comité national de liaison. Ainsi,<br />
la commémoration respecte<br />
cette orientation à la fois<br />
en rendant un hommage à<br />
la Résistance à l’Occupation<br />
et en perpétuant le souvenir<br />
de ceux qui ne sont pas revenus<br />
de la déportation.<br />
Fidèles à l’héritage laissé<br />
par Marcel Paul, ministre et<br />
ancien déporté de Buchenwald,<br />
et à l’action de l’ancien<br />
résistant René Le Guen,<br />
président-fondateur de<br />
la <strong>CCAS</strong>, en ce 65 e anniversaire de<br />
la libération des camps, les agents<br />
sont sortis de leur bureau pour<br />
entendre cette voix qui ne se taira pas,<br />
cette flamme qui ne s’éteindra pas.<br />
« Je twisterais les mots s’il fallait<br />
les twister. Pour qu’un jour les enfants<br />
sachent qui vous étiez », avait chanté<br />
Jean Ferrat dans Nuit et Brouillard.<br />
Eh bien, la poignée de survivants,<br />
anciens déportés et résistants, et leurs<br />
veuves l’ont fait en reprenant successivement<br />
le texte poétique d’Aragon<br />
La rose et le réséda, le Chant des partisans<br />
et le Chant des marais. Ils l’ont<br />
fait à Montreuil, au siège national de<br />
la <strong>CCAS</strong>. En « passeurs de mémoire »,<br />
une mémoire vivante.<br />
Texte : Pierre Chaillan<br />
Photos : Christine Lemore<br />
26 <strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010
L’avenir À La LumiÈre du passé<br />
Les travaux pour la réalisation de la seconde<br />
édition du dictionnaire du mouvement ouvrier<br />
et social dans les ieg viennent d’être lancés<br />
sous la houlette de la CCaS, des fédérations<br />
syndicales et du groupe d’historiens du maitron.<br />
Des centaines de biographies<br />
seront rassemblées dans le<br />
deuxième dictionnaire biographique<br />
des industries électrique et gazière<br />
(IEG), dont les travaux viennent de<br />
commencer et qui devrait voir le jour<br />
vers la fin 2011.<br />
Un DVD rassemblant une vingtaine<br />
d’entretiens filmés et un cédérom<br />
contenant les biographies n’ayant pas<br />
pu êtres incluses dans l’exemplaire<br />
papier du Maitron seront également<br />
mis à disposition.<br />
L’idée de ce travail d’historien a été<br />
lancée par le conseil d’administration<br />
de la <strong>CCAS</strong>. Les élus ont ainsi décidé<br />
de renforcer les éléments de connais-<br />
Quel est l’intérêt historique de<br />
ce dictionnaire biographique<br />
du mouvement ouvrier<br />
français dans les industries<br />
électrique et gazière (IEG) ?<br />
Paul Boulland : Il se situe à plusieurs<br />
niveaux. Dans la démarche du Maitron<br />
en général, puis dans la particularité<br />
des IEG. La démarche du dictionnaire<br />
biographique depuis ses origines<br />
consiste à mettre en valeur les<br />
acteurs de l’histoire sociale en général,<br />
et notamment les « obscurs » et<br />
les sans-grade, comme le disait Jean<br />
Maitron. Donc les dirigeants des syn-<br />
sance apportés par la précédente édition<br />
du Maitron des IEG. Parue en 1996,<br />
celle-ci couvrait une période allant des<br />
origines des industries du gaz et de<br />
l’électricité à 1968.<br />
Le conseil d’administration de la <strong>CCAS</strong><br />
a donc voulu en poursuivre le contenu<br />
jusque dans les années 1990. Une<br />
actualisation qui répond à plusieurs<br />
besoins : la connaissance des acteurs<br />
du mouvement social dans ces industries<br />
et les modifications intervenues<br />
dans cette branche tant sur le plan<br />
social que sur le terrain industriel.<br />
Retracer l’histoire sociale à partir de<br />
la biographie de ceux qui l’ont faite,<br />
telle était l’ambition de l’historien<br />
dicats et des partis, mais pas seulement.<br />
Toutes les personnes qui ont<br />
contribué à cette histoire à des niveaux<br />
différents. L’histoire sociale n’est pas<br />
qu’une question d’organisations.<br />
Derrière celles-ci, il y a les gens qui<br />
les font vivre et agir.<br />
Nous avons respecté cette démarche<br />
pour le dictionnaire en général mais<br />
aussi pour les dictionnaires spécialisés,<br />
sur les cheminots par exemple.<br />
Concernant les IEG, il y a une entreprise<br />
publique, une histoire particulière,<br />
des métiers et des identités<br />
professionnelles, une implication spé-<br />
Jean Maitron, fondateur du dictionnaire<br />
éponyme. Celui-ci disait du premier<br />
dictionnaire biographique du mouvement<br />
ouvrier français qu’il n’était<br />
qu’un « premier sillon ». Le second<br />
est en train d’être tracé.<br />
Paul Boulland, historien chercheur,<br />
codirecteur du Maitron nous parle de<br />
l’intérêt de ce long travail.<br />
Texte : Jean Santon<br />
oBSCurS ou dirigeaNtS maiS aCteurS<br />
du mouVemeNt SoCiaL<br />
Paul Boulland coordonne l’équipe constituée<br />
d’une cinquantaine de chercheurs, historiens,<br />
syndicalistes de toutes les fédérations et<br />
acteurs du mouvement social qui travaillent<br />
sur le nouveau maitron consacré aux ieg.<br />
<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />
© archives historique ccas.<br />
Manifestation des électricien et gaziers<br />
parisiens contre la dissolution du Conseil central<br />
des œuvres sociales (CCOS) en 1951<br />
cifique des militants et des salariés,<br />
souvent plus importante qu’ailleurs.<br />
Tout cela sera particulièrement visible<br />
dans le nouveau dictionnaire qui va se<br />
concentrer sur la période allant de<br />
1944 au début des années 1990. ›››<br />
© christine lemore<br />
27
histoire<br />
Quels sont les critères<br />
qui président à la sélection<br />
de ces « obscurs » ?<br />
Paul Boulland : Nous mettrons bien<br />
sûr en avant les militants nationaux des<br />
fédérations syndicales et les responsables<br />
des activités sociales, comme<br />
les administrateurs de la <strong>CCAS</strong>, mais<br />
nous cherchons aussi à inclure des<br />
responsables départementaux et<br />
régionaux. Figureront également des<br />
acteurs du syndicalisme interprofessionnel,<br />
des maires ou des parlementaires<br />
qui montrent la contribution des<br />
gaziers et des électriciens dans la vie<br />
sociale et politique. Notre campagne de<br />
recherche va permettre d’établir une<br />
liste comptant près de 2 000 personnes,<br />
dans laquelle nous puiserons pour proposer<br />
800 biographies qui figureront<br />
dans la version papier du dictionnaire.<br />
Comment travaillez-vous<br />
concrètement ?<br />
Paul Boulland : Le Maitron s’appuie sur<br />
un réseau de correspondants locaux,<br />
historiens, enseignants, retraités, syndicalistes<br />
qui travaillent dans les différents<br />
départements et régions. Pour ce<br />
dictionnaire spécialisé, notre groupe de<br />
travail comprend des représentants de<br />
toutes les fédérations syndicales qui<br />
nous aident à réunir la matière et à<br />
rédiger les biographies. Les historiens<br />
conservent un regard sur la rédaction<br />
afin qu’elle ne soit ni enjolivée, ni hostile.<br />
De même, nous ne voulons pas inclure<br />
des militants encore en activité, pour<br />
éviter d’interférer dans la vie syndicale<br />
actuelle. En tout, plus d’une cinquantaine<br />
de personnes contribueront à ce<br />
nouveau Maitron des IEG.<br />
Où s’arrêtent les biographies ?<br />
Paul Boulland : Un individu c’est un<br />
infini. Il n’y a donc pas de limite a priori,<br />
d’autant que la vie personnelle peut<br />
éclairer l’engagement. Les responsabilités<br />
syndicales sont au cœur du projet,<br />
mais nous recherchons aussi des<br />
informations sur les appartenances<br />
politiques ou associatives. Cela peut<br />
inclure la vie familiale, qui a son importance<br />
dans la vie militante, notamment<br />
pour les femmes. Nous tenons compte<br />
aussi de la formation, des études suivies,<br />
professionnelles ou générales. Il est<br />
important de savoir si un militant a voulu<br />
suivre des études, s’il n’en a pas eu la<br />
possibilité. Cela a pu jouer un rôle dans<br />
son engagement et sa carrière.<br />
Propos recueillis par J.S.<br />
coMPoSition<br />
du grouPe<br />
de travail<br />
<strong>CCAS</strong> : Christian Langeois,<br />
Évelyne Valentin.<br />
CFTC : Gérard Treille,<br />
Jean-Pierre Samurot.<br />
FO : Guy Bredon, Alain Boy.<br />
CFE-CGC : Jean-Pierre Crossouard.<br />
CFDT : Alain Perrouas,<br />
Pierre Rogge.<br />
CGT : François Duteil,<br />
Madjid Cherikh.<br />
28 <strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010
une voix s’élève<br />
contre la maladie<br />
artiste amateur,<br />
Stéphanie Kleine<br />
chante au profit des<br />
enfants malades.<br />
Parmi les projets qui<br />
lui tiennent à cœur<br />
et dont elle nous parle<br />
figure le concert<br />
au festival d’énergies<br />
de Soulac qu’elle<br />
donnera en juin<br />
prochain.<br />
Du plus loin qu’elle se souvienne,<br />
Stéphanie Kleine a toujours<br />
chanté. Chanté comme on respire :<br />
un acte naturel, « un besoin vital dont<br />
je ne peux me passer », assure-t-elle.<br />
Le 17 avril dernier, la chanteuse s’est<br />
produite sur la scène Berry.fr du prestigieux<br />
Printemps de Bourges.<br />
Un moment exceptionnel, fort en sensations<br />
que la jeune femme de 36 ans,<br />
conseillère solidarité à EDF<br />
de Tours, n’est pas prête<br />
d’oublier. « C’était un vrai<br />
défi pour moi. Ma première<br />
grande scène, mon premier<br />
concert dans des conditions<br />
idéales, devant un public<br />
nombreux », raconte-t-elle.<br />
Une chance que lui ont<br />
offerte la CMCAS Tours-<br />
Blois, qui l’a soutenue, et<br />
la CMCAS Berry-Nivernais,<br />
partenaire du festival de<br />
musique. Un rêve de gosse qui se<br />
concrétise grâce aux activités sociales<br />
des électriciens et gaziers. « Grâce à<br />
elles, j’ai goûté à un truc fantastique.<br />
Bourges, c’est le bonheur, une montée<br />
d’adrénaline qui me donne envie d’aller<br />
plus loin », explique Stéphanie.<br />
Sur des rythmes jazz, bossa-nova et<br />
pop folk, l’artiste s’est révélée telle<br />
une chrysalide métamorphosée en<br />
papillon. Autodidacte, Stéphanie a<br />
commencé dans une chorale avant<br />
<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />
© christine lemore<br />
Sur des rythmes<br />
jazz, bossa-nova<br />
et pop folk,<br />
l’artiste s’est<br />
révélée telle<br />
une chrysalide<br />
métamorphosée<br />
grâce aux<br />
activités sociales<br />
des électriciens<br />
et gaziers.<br />
de prendre des cours de chant.<br />
Très longtemps, elle chante a cappella<br />
puis s’entoure de musiciens<br />
professionnels 1 .<br />
Pour elle, le chant et l’écriture sont<br />
intimement liés tant ils font tous deux<br />
appel au ressenti. « Dès que je ressens<br />
une émotion forte, j’écris », avoue-telle.<br />
Sa première chanson, elle la<br />
griffonne à 6 ans. Une sorte de manie<br />
qui ne l’a jamais quittée<br />
depuis. « C’est souvent plus<br />
facile d’exprimer des sentiments<br />
avec une chanson »,<br />
affirme-t-elle.<br />
Stéphanie a participé bénévolement<br />
à la production<br />
du CD Jam & 203 artistes 2 ,<br />
en enregistrant Faut que<br />
tu m’aides, une des ballades<br />
qu’elle a composée.<br />
Le CD, soutenu par<br />
la CMCAS Tours-Blois, est<br />
vendu au profit de l’association 1001<br />
pétales qui œuvre pour le bien-être<br />
des enfants hospitalisés au service<br />
d’oncologie pédiatrique du CHU<br />
de Tours.<br />
Stéphanie profite des concerts qu’elle<br />
donne pour relayer cet appel à la solidarité<br />
en tentant d’intéresser le public<br />
à cette cause. « Ce projet me tient à<br />
cœur. La chanson me semble être un<br />
moyen efficace pour sensibiliser les<br />
gens au sort des enfants leucémiques.<br />
Les artistes ont ce pouvoir de faire<br />
passer des messages et de prouver à<br />
tous qu’en se mobilisant on peut agir »,<br />
insiste la jeune femme.<br />
La vente du CD permettra entre autres<br />
d’acheter des web caméras, seul<br />
moyen pour les petits malades enfermés<br />
en chambre stérile de communiquer<br />
avec l’extérieur. Mais également<br />
de leur offrir des divertissements ou<br />
encore des soins pour leur bien-être…<br />
Cinq cents albums ont déjà été vendus.<br />
Pour l’heure, Stéphanie prépare<br />
son concert au Festival d’énergies de<br />
Soulac, prévu les 12 et 13 juin.<br />
Texte : Marie-Line Vitu<br />
1 nicolas bourrelier et jean-Yves<br />
rousseau, guitaristes, jean-marie<br />
juban, batteur.<br />
2 le cd jam & 203 artistes (10 euros)<br />
est diffusé par la Fnac et cultura,<br />
ou disponible à la cmcas tours-blois,<br />
45, av. stendhal - bp 0514 - 37205 tours<br />
cedex 3. tél. : 02 47 48 50 16.<br />
22 mai 1974 : naissance à Tours<br />
1er septembre 1999 : entrée à EDF<br />
17 avril 2010 : en concert sur<br />
la scène découverte du Printemps<br />
de Bourges<br />
Juin 2010 : en concert au Festival<br />
d’énergies de Soulac<br />
www. myspace.com/<br />
jamet203artistesleprojet<br />
portrait<br />
29
Le Code du travail prévoit onze<br />
jours fériés, qui ne sont pas tous<br />
soumis au même régime. Il existe en<br />
effet, en dehors du 1er mai soumis à des<br />
règles spécifiques, trois catégories de<br />
jours fériés : les jours chômés, les jours<br />
travaillés et la journée de solidarité.<br />
Le principe posé par la loi est que<br />
les jours fériés ne donnent pas tous<br />
lieu au repos obligatoire. L’employeur<br />
peut imposer le travail. Des dérogations<br />
sont prévues pour les jeunes de<br />
moins de 18 ans1 et en présence d’une<br />
convention collective ou d’usages professionnels<br />
prévoyant des repos.<br />
Seul le 1er mai est obligatoirement un<br />
jour chômé, sauf pour les établissements<br />
qui, en raison de leur activité,<br />
ne peuvent interrompre le travail (hôpitaux,<br />
hôtels, transports publics…).<br />
Pas de majoration de salaire<br />
Dans l’hypothèse où le jour férié est<br />
chômé, le salarié ne connaît pas de diminution<br />
de salaire à condition d’être mensualisé,<br />
de travailler pour l’employeur<br />
depuis au moins 3 mois, d’avoir travaillé<br />
au moins 200 h au cours des 2 derniers<br />
mois et d’avoir travaillé les jours précédant<br />
et suivant le jour férié, sauf dans<br />
le cas du 1er mai pour lequel il est prévu<br />
que le salarié perçoive sa rémunération<br />
normale dans tous les cas.<br />
Lorsque l’employeur exige que son salarié<br />
travaille un jour férié, il faut savoir<br />
que la loi ne prévoit pas de majoration de<br />
salaire mis à part le 1er traîne aucune<br />
indemnisation ni<br />
repos compensateur,<br />
sauf conventions<br />
collectives<br />
le spécifiant. Ce<br />
n’est que si le jour<br />
férié chômé se<br />
situe pendant des<br />
congés payés qu’il<br />
en est décompté.<br />
La journée de solidarité<br />
non rémunérée<br />
La journée de solidarité s’ajoute comme<br />
un autre cas particulier. Il s’agit d’une<br />
journée supplémentaire de travail non<br />
rémunérée pour tous les salariés. Cette<br />
journée doit normalement être fixée par<br />
accord collectif de branche ou d’entreprise<br />
à la place d’un jour férié chômé<br />
autre que le 1<br />
mai qui, lorsqu’il<br />
est travaillé, donne lieu à une majoration<br />
de 100 %. Pour tous les autres jours,<br />
seules les conventions collectives peuvent<br />
prévoir une telle possibilité.<br />
Il convient également de préciser que<br />
lorsqu’un jour férié tombe pendant un<br />
jour de repos hebdomadaire, il n’en-<br />
er mai, d’un jour de RTT ou<br />
de tout autre jour non travaillé. Elle peut<br />
également être fractionnée en 7 heures<br />
de travail supplémentaires 2 LeS JourS fÉriÉS<br />
et Le droit au rePoS vos<br />
La diversité des jours fériés français<br />
et de leurs conséquences<br />
sur les rémunérations et les droits<br />
au repos est parfois source de<br />
droits<br />
confusion, comme ce fut le cas lors des<br />
débats autour du lundi de la Pentecôte.<br />
habituellement non travaillé (pour les<br />
entreprises ayant un repos hebdomadaire<br />
le lundi).<br />
La loi prévoit tout de même qu’en cas<br />
de changement d’employeur, si un<br />
salarié a déjà effectué sa journée de<br />
solidarité, toutes les heures travaillées<br />
chez son nouvel employeur au titre de<br />
la journée applicable dans sa nouvelle<br />
entreprise lui seront dues. Mais surtout,<br />
le principe de non rémunération<br />
ne concerne pas les salariés qui ne<br />
sont pas payés en application de la loi<br />
sur la mensualisation.<br />
.<br />
En l’absence d’un accord, cette journée<br />
Texte : Audrey Bernard<br />
est fixée par la loi au lundi de Pente-<br />
Illustration : Pierre Fouillet<br />
côte. Mais une dérogation est possible<br />
pour l’employeur dans certains cas. Ce 1 sauf dans certains secteurs comme<br />
dernier peut en effet, après consulta- l’hôtellerie et la restauration, où<br />
tion du comité d’entreprise ou délé- l’activité le justifie.<br />
2 attention il ne s’agit pas d’heures<br />
gués du personnel, fixer une autre<br />
supplémentaires puisqu’elles ne<br />
date lorsque le lundi de Pentecôte est seront pas payées et n’entraîneront<br />
déjà travaillé ou qu’il s’agit d’un jour pas de repos compensateur.<br />
que Se PaSSe-t-il Pour leS PontS ?<br />
Un pont se définit comme un ou deux jours ouvrables situés entre<br />
un jour férié et un jour de repos hebdomadaire. La loi n’impose pas<br />
à l’employeur de l’accorder, mais s’il le fait, il doit consulter le comité<br />
d’entreprise, avertir l’inspection du travail et afficher la date prévue.<br />
Sauf convention collective contraire, la journée de pont n’est pas rémunérée.<br />
Et dans les deux cas, les ponts sont récupérables en effectuant les heures<br />
perdues un autre jour dans l’année précédant ou suivant le pont.<br />
31<br />
<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010
sciences &<br />
environnement<br />
La poignée de<br />
scientifiques<br />
contestant que<br />
le réchauffement<br />
climatique soit dû à<br />
l’accumulation de gaz<br />
à effet de serre est<br />
bien plus influente<br />
auprès des médias que<br />
dans la communauté<br />
scientifique elle-même.<br />
© nasa gamma<br />
CLimatoSCePtiqueS :<br />
meNSoNgeS et imPoStureS<br />
Trois livres viennent de paraître<br />
contestant que le réchauffement<br />
climatique soit dû à l’activité humaine :<br />
L’imposture climatique, de Claude A llègre<br />
chez Plon, le Nouveau voyage au centre de<br />
la terre, de Vincent Courtillot chez Odile<br />
Jacob, et Le mythe climatique, de Benoît<br />
Rittaud au Seuil. Leur succès en librairie<br />
a provoqué le trouble dans l’opinion : on<br />
s’interroge sur la réalité du changement<br />
climatique et sur ses causes.<br />
Que défendent les climatosceptiques ?<br />
Ils ne nient pas la réalité du réchauffement<br />
de notre planète, mais en réfutent<br />
l’explication par l’accumulation dans<br />
l’atmosphère de gaz à effet de serre.<br />
Ils insistent sur la pause marquée depuis<br />
une décennie dans l’augmentation des<br />
températures observée tout au long<br />
du XX e siècle, alors que parallèlement<br />
la concentration atmosphérique des gaz<br />
à effet de serre ne cesse de progresser.<br />
De façon générale, ils privilégient l’explication<br />
du réchauffement par les irrégularités<br />
de l’activité du soleil.<br />
Nul n’ignore que les variations naturelles<br />
de l’activité solaire influent sur la température<br />
moyenne terrestre. Cependant,<br />
les climatologues estiment que cette<br />
influence n’est pas suffisante pour<br />
expliquer l’ampleur du réchauffement<br />
actuel.<br />
Quant au plateau enregistré dans<br />
les températures depuis dix ans, il ne<br />
surprend pas les spécialistes. « Personne<br />
n’a jamais prétendu que chaque<br />
année à venir serait plus chaude que<br />
la précédente. Il y a toujours eu des<br />
variations saisonnières et régionales.<br />
C’est comme ce mois de janvier 2010,<br />
qui était très froid en France. Sauf qu’au<br />
niveau planétaire c’est le deuxième mois<br />
de janvier le plus chaud ! », explique Jean<br />
Jouzel, climatologue du CEA. « Il y a<br />
une superposition de fluctuations natu-<br />
relles avec une tendance beaucoup plus<br />
régulière au réchauffement, visible par<br />
exemple dans les régions arctiques avec<br />
une diminution de la banquise en été »,<br />
confirme son collègue Hervé Le Treut.<br />
Ces trois livres n’ont donc en aucun cas<br />
ébranlé le consensus des climatologues<br />
sur le fait que le réchauffement soit dû<br />
à l’accumulation de gaz à effet de serre.<br />
Bien au contraire, ils ont ridiculisé leurs<br />
auteurs. La liste des erreurs recensées<br />
par les climatologues dans les livres<br />
d’Allègre et de Courtillot fait ainsi pas<br />
moins de 93 pages !<br />
<strong>Conclusion</strong> cinglante d’une lettre ouverte<br />
aux institutions scientifiques, signée<br />
par plus de 600 climatologues : « Ces<br />
ouvrages n’auraient pu être publiés<br />
si on leur avait simplement demandé<br />
la même exigence de rigueur qu’à un<br />
manuscrit scientifique professionnel. De<br />
nombreuses erreurs de forme, de citations,<br />
de données et de graphiques ont<br />
été identifiées. Plus grave, à ces erreurs<br />
de forme s’ajoutent des erreurs de fond<br />
majeures dans la description du fonctionnement<br />
du système climatique. »<br />
BrÈveS<br />
• Claude Allègre est géochimiste, Vincent Courtillot géophysicien et Benoît<br />
Rittaud mathématicien : aucune de ces trois vedettes du climatoscepticisme<br />
n’est donc spécialiste du climat.<br />
• Depuis 1993, l’augmentation du niveau des mers est de l’ordre de 3,4 mm par<br />
an : une montée due à la fonte des glaciers et de la banquise arctique ainsi<br />
qu’à la dilatation de l’eau de mer sous l’effet de l’élévation de la température.<br />
• La dernière décennie a été la plus chaude de toutes celles enregistrées<br />
depuis l’existence de données météorologiques fiables au XIX e siècle.<br />
32 <strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />
© charles criÉ / ccas
LeS exPertS Sur La SeLLette<br />
Le groupe intergouvernemental d’experts sur<br />
le climat (gieC) est au cœur des attaques lancées par<br />
les climatosceptiques. il n’a pourtant pas démérité.<br />
Le retournement d’opinion a été<br />
rapide. En 2007, le GIEC recevait<br />
le prix Nobel de la paix et était salué dans<br />
le monde entier pour l’excellence de ses<br />
travaux sur le réchauffement climatique<br />
et les moyens d’y faire face. Trois ans plus<br />
tard, ce groupe est vivement attaqué pour<br />
sa partialité supposée. Pour<br />
Claude Allègre, c’est « un système<br />
mafieux » visant à faire<br />
passer « un mythe » pour un<br />
fait scientifique. Que s’est-il<br />
passé ?<br />
Deux événements survenus<br />
à l’automne 2009 expliquent<br />
ce retournement. En pleine<br />
préparation du sommet de<br />
Copenhague sur la limitation<br />
des émissions de gaz à effet<br />
de serre, une décennie de<br />
correspondance électronique<br />
des chercheurs du très réputé centre de<br />
recherche en climatologie de l’université<br />
d’East Anglia, qui fournit une bonne partie<br />
des données du GIEC, est publiée sur<br />
Internet après piratage de ses serveurs.<br />
Qui est derrière cette attaque électronique<br />
? On l’ignore encore mais sa<br />
sophistication suggère l’implication de<br />
services étatiques. Parmi ces courriels<br />
volés l’un signé Phil Jones, directeur du<br />
centre, évoque une « astuce » appliquée<br />
à l’exploitation de données pour rendre<br />
plus évident le réchauffement. Comme si<br />
<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />
Le courriel de<br />
Jones et l’erreur<br />
sur la fonte<br />
des glaciers<br />
himalayens<br />
ont causé un tort<br />
considérable au<br />
GIEC. Pourtant,<br />
elles ne mettent<br />
pas l’institution<br />
directement<br />
en cause.<br />
les scientifiques avaient sciemment manipulé<br />
leurs résultats. Gravissime, l’accusation<br />
contraint Jones à la démission.<br />
Quelques semaines plus tard, nouveau<br />
scandale. Cette fois c’est directement<br />
le GIEC qui est en cause. N’affirmait-il<br />
pas dans un rapport en date de 2007 :<br />
« La probabilité que les glaciers<br />
de l’Himalaya disparaissent<br />
d’ici 2035 ou peutêtre<br />
avant est très élevée. »<br />
Une prévision dramatique<br />
quand on sait que 2 milliards<br />
d’êtres humains tirent leur eau<br />
potable des fleuves nés de ces<br />
glaciers. Or l’information provenait<br />
d’un rapport de l’organisation<br />
écologiste WWF et non<br />
d’une publication scientifique<br />
dûment contrôlée par les chercheurs...<br />
et s’est avérée fausse,<br />
la fonte totale n’étant pas attendue avant<br />
2350. L’erreur avait échappé au rédacteur<br />
de cette partie du rapport du GIEC, qui<br />
n’était pas spécialiste en glaciologie.<br />
Ces deux affaires ont causé un tort<br />
considérable au GIEC. Pourtant, elles<br />
ne mettent pas l’institution directement<br />
en cause. Une commission d’enquête du<br />
Parlement britannique note que « les initiatives<br />
de Phil Jones sont conformes aux<br />
pratiques de la communauté scientifique<br />
sur le climat ». Les termes incriminés<br />
appartenaient à une correspondance<br />
© bruno le bivic<br />
privée, usant du jargon scientifique.<br />
Ainsi, le mot « astuce » ne serait rien<br />
d’autre qu’une « expression familière<br />
pour méthode souple de traitement des<br />
données », selon la commission qui a<br />
réintégré Jones dans ses fonctions.<br />
Quant au GIEC, il a reconnu que « ses<br />
procédures n’ont pas été appliquées correctement<br />
» dans le cas des prévisions<br />
concernant les glaciers de l’Himalaya et<br />
admis son erreur... une seule dans un<br />
rapport comptant trois volumes de plus<br />
de 900 pages chacun, dont aucune autre<br />
information n’a été contestée.<br />
Textes : Nicolas Chevassus<br />
« Le GIEC est un mélange de<br />
science et de politique », dénonce<br />
le climatosceptique Benoît Rittaud.<br />
Le résumé du rapport a en effet été<br />
adopté par les diplomates de l’ONU,<br />
qui le négocient ligne à ligne.<br />
Mais le rapport en lui-même a<br />
été rédigé par les scientifiques du<br />
monde entier, qui y ont travaillé<br />
pendant plusieurs années en<br />
toute indépendance par rapport<br />
à leur gouvernement respectif.<br />
Pourquoi cette procédure hybride ?<br />
À l’origine, il s’agissait de donner<br />
plus de poids aux travaux des<br />
experts en les faisant voter par<br />
les gouvernements, notamment<br />
ceux des États pétroliers qui sont<br />
le plus opposés à une politique de<br />
lutte contre le réchauffement.<br />
Cette formule a-t-elle fait son<br />
temps ? Ébranlé, le GIEC planche<br />
en tout cas sur sa propre réforme.<br />
© bruno le bivic<br />
33
culture<br />
une autre vision<br />
du moNde<br />
en proposant une<br />
programmation variée<br />
et de grande qualité<br />
à La Napoule, du 15<br />
au 24 mai dernier,<br />
la 8 e édition de Visions<br />
sociales, parrainée par<br />
le comédien<br />
Jean-Pierre darroussin,<br />
a permis à près de<br />
5 000 festivaliers de<br />
découvrir la vigueur<br />
d’un cinéma africain<br />
prometteur.<br />
Corps sans décors. La caméra<br />
s’attarde de longues minutes<br />
sur un ventre tendu, sur cette main qui<br />
cherche la pulsation d’une vie prête à<br />
éclore. Une main, un ventre, mais pas<br />
n’importe lesquels. Ceux de l’épouse<br />
de l’observateur, le réalisateur sénégalais<br />
Mamadou Sellou Diallo (voir<br />
interview ci-contre).<br />
Des mois durant, celui-ci a fait ce<br />
qui peut paraître inconcevable dans<br />
son pays : porter un regard<br />
masculin sur le rapport au<br />
corps, sur le mystère de<br />
la maternité et de la naissance.<br />
Le collier et la perle<br />
est un documentaire aux<br />
images rares et parfois<br />
déstabilisantes pour nous,<br />
Occidentaux.<br />
À l’issue de la projection,<br />
sur la terrasse du centre de<br />
vacances de La Napoule, la<br />
discussion ne tarde pas à<br />
s’engager entre les spectateurs<br />
et le réalisateur.<br />
« Les images sont magnifiques », lance<br />
une femme. « Ça change des images<br />
habituelles sur l’Afrique », enchaîne<br />
une autre.<br />
Pour animer cette rencontre du jeudi<br />
après-midi sur le documentaire africain,<br />
la <strong>CCAS</strong> avait fait appel à une<br />
Jean-Pierre<br />
Darroussin<br />
a invité<br />
les festivaliers à<br />
« faire pousser<br />
les racines de<br />
la résistance »<br />
face à une guerre<br />
économique<br />
qui laisse de<br />
plus en plus de<br />
salariés au bord<br />
du chemin.<br />
Rencontre sur le thème du documentaire africain dans le centre de vacances <strong>CCAS</strong><br />
belle brochette de connaisseurs :<br />
Olivier Barlet, directeur des publications<br />
d’Africultures, Jean-Marie Barbe,<br />
un des créateurs du réseau de formation<br />
Africadoc, et Jean-Michel F rodon,<br />
ancien directeur de la rédaction des<br />
Cahiers du cinéma.<br />
Pour sa 8 e édition, Visions sociales a<br />
laissé une large place à ces échanges<br />
très appréciés du public. Des échanges<br />
d’autant plus prisés que le cinéma<br />
africain a beaucoup de mal,<br />
faute de moyens, à se faire<br />
une place sur nos écrans.<br />
À l’occasion du cinquantenaire<br />
des indépendances<br />
africaines, la <strong>CCAS</strong> a souhaité<br />
donner un coup de<br />
projecteur sur ces réalisateurs<br />
du continent noir qui<br />
mériteraient d’être mieux<br />
connus : Hailé Gerima, Raja<br />
Amari, Olivier Hermanus, Kal<br />
Touré ou encore Mahamat-<br />
Saleh Haroun, dont le dernier<br />
film (Un homme qui crie) a<br />
obtenu le prix du jury à Cannes. Un prix<br />
symbolique après treize ans d’absence<br />
du cinéma africain dans la sélection<br />
officielle du prestigieux festival…<br />
À Visions sociales, on peut aussi<br />
découvrir des films issus des différentes<br />
sélections présentées à Cannes.<br />
Comme Benda Bilili !, documentaire<br />
musical programmé par la Quinzaine<br />
des réalisateurs, qui raconte la fabuleuse<br />
aventure d’un orchestre composé<br />
de paraplégiques congolais. Un « très<br />
beau film, plein d’humanité, de sensibilité,<br />
de gaieté et de jovialité », confirme<br />
Nelly, invitée à La Napoule par son amie<br />
Élizabeth, agent EDF retraitée.<br />
Joëlle et Francis, quant à eux, garderont<br />
longtemps le souvenir de leur soirée<br />
au centre de vacances de Théoule,<br />
tout proche, où était projeté Frères,<br />
en présence du réalisateur israélien<br />
Igaal Niddam. « Poser directement<br />
des questions au réalisateur, c’est<br />
une occasion unique de comprendre<br />
ses choix », s’enthousiasme Joëlle qui<br />
a eu, comme son mari, un vrai coup de<br />
cœur pour ce film.<br />
Le débat sur le thème « cinéma et<br />
société » animé par le parrain du festival,<br />
Jean-Pierre Darroussin, autour<br />
du film Rien de personnel, de Mathias<br />
Gokalp, restera également un des<br />
grands moments de cette 8 e édition.<br />
Le comédien a défendu avec ardeur<br />
un certain "cinéma d'auteur" qui a tant<br />
de mal à trouver des financeurs et des<br />
spectateurs.<br />
« Merci à ce festival d’entretenir ce lien<br />
avec le public », a-t-il lancé devant une<br />
salle comble touchée par l’humour et<br />
34 <strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010
la modestie de ce fils d’artisan. Avant<br />
d’ajouter : « Je vous en supplie, restez<br />
et revenez ! » La veille, lors d’un<br />
premier échange, il avait invité les festivaliers<br />
à « faire pousser les racines<br />
de la résistance » face à une guerre<br />
économique qui laisse de plus en plus<br />
de salariés au bord du chemin. Résistance<br />
? C’était précisément le thème de<br />
la journée de clôture du festival*.<br />
* lors de cette journée, deux documentaires<br />
ont été projetés : joseph epstein, bon pour<br />
la légende, de pascal convert, et jean catelas,<br />
de jean-pierre denne, agent edF retraité<br />
(le dvd de ce film peut être commandé sur<br />
http://jean-catelas.over-blog.com).<br />
« iL y a Comme uN BouiLLoNNemeNt<br />
extraordiNaire »<br />
Quel regard portez-vous sur<br />
l’état actuel du cinéma africain ?<br />
Une nouvelle génération est en train<br />
d’émerger. Il y a comme un bouillonnement<br />
extraordinaire qui donnera<br />
des œuvres majeures dans un avenir<br />
très proche. On sent un désir de<br />
cinéma extrêmement fort qui résulte<br />
de la conjonction de plusieurs facteurs.<br />
D’abord, l’arrivée du numérique qui a<br />
réellement démocratisé les outils du<br />
cinéma. Il y a eu aussi des opportunités<br />
de formation grâce à des réseaux<br />
comme Africadoc, qui font qu’aujourd’hui<br />
il existe une solidarité, une<br />
entraide intergénérationnelle.<br />
<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />
Jean-Pierre Daroussin en discussion avec des bénéficiaires<br />
inexistant avant les années 1960, le cinéma<br />
africain est en pleine effervescence selon<br />
mamadou Sellou diallo, réalisateur<br />
du documentaire Le collier et la perle,<br />
et ce malgré un manque cruel de moyens.<br />
Vous avez vous-même<br />
bénéficié du réseau Africadoc.<br />
Quel rôle joue-t-il ?<br />
C’est un programme de formation qui<br />
permet de réunir des réalisateurs de<br />
documentaires sénégalais, nigériens,<br />
maliens, burkinabés, togolais, congolais,<br />
etc. autour de résidences d’écriture.<br />
Après, on les met face à des réalisateurs,<br />
des producteurs africains et<br />
des coproducteurs du Nord. C’est l’alliance<br />
des trois qui fait naître un film.<br />
Mais le budget moyen<br />
d’un film africain, comparé<br />
à un film français, reste très<br />
faible…<br />
Il y a un problème d’argent, c’est certain.<br />
Au Sénégal, nous n’avons pas de<br />
guichets pour le financement de nos<br />
films comme en France. Il n’y a pas<br />
d’institutions comme le CNC (Centre<br />
national de cinématographie) ou<br />
le Procirep (Société de producteurs<br />
de cinéma et de télévision), ni d’aides<br />
régionales ou départementales...<br />
Ce qui nous permet de faire des films,<br />
ce sont les accords de coproduction.<br />
En quoi est-ce important que<br />
les Africains fassent leur<br />
propre cinéma ?<br />
Avant les indépendances, les Africains<br />
n’avaient même pas le droit de faire<br />
des images en Afrique. C’était la loi.<br />
Les images que nous avons de l’Afrique<br />
depuis la naissance de la caméra ont<br />
été faites en France par des Français,<br />
des Anglais, etc. La première<br />
fois que les frères Lumière ont filmé<br />
des noirs c’était lors d’une exposition<br />
coloniale à Lyon. Il faut que nous fassions<br />
des images nous-mêmes, pour<br />
la mémoire, pour raconter notre propre<br />
histoire, pour donner une autre vision<br />
du monde et de l’Afrique.<br />
Textes : Samy Archimède<br />
Photos : Joseph Marando / <strong>CCAS</strong><br />
35
culture<br />
Cannes rebondit<br />
À mariNCa<br />
Les bénéficiaires en<br />
vacances à marinca<br />
(Corse) ou habitant<br />
dans la région ont pu<br />
découvrir en première<br />
mondiale, les 28 et<br />
29 mai, huit longs<br />
et courts métrages<br />
issus de la Semaine<br />
de la critique, sélection<br />
parallèle du festival<br />
de Cannes.<br />
Stylos prêt à être dégainés et questions<br />
plein la besace, ils boivent<br />
avec gourmandise les paroles de leur<br />
interlocuteur. Ce vendredi<br />
28 mai, au centre de vacances<br />
de Marinca, les élèves de<br />
première L du lycée Laëtitia<br />
Bonaparte d’Ajaccio interviewent<br />
Guy Péchard. Visiblement<br />
ravi de cet échange<br />
avec les journalistes en herbe,<br />
le producteur de Sound of<br />
noise, véritable ovni cinématographique<br />
venu du Grand<br />
Nord, s’exécute.<br />
Il explique aux jeunes en quoi consiste<br />
son métier et leur livre quelques<br />
secrets du tournage de cette « comédie<br />
policière » franco-suédoise. Un film<br />
à la fois déjanté et profond qui raconte<br />
l’histoire d’Amadeus, flic allergique<br />
à la musique, appelé à enquêter sur<br />
un mystérieux groupe de « terroristes<br />
musicaux ».<br />
Virginie et Emmanuel, après la dernière projection<br />
Parmi les films<br />
retenus par<br />
la Semaine de<br />
la critique et<br />
repris par Cinérebonds<br />
figurait<br />
Sound of noise,<br />
véritable ovni<br />
venu du<br />
Grand Nord.<br />
Guy Péchard, producteur de Sound of noise, interrogé par des lycéens<br />
Pendant deux jours, au centre de vacances<br />
de Marinca, la <strong>CCAS</strong> projette en première<br />
mondiale quatre longs et quatre<br />
courts métrages présentés au<br />
Festival de Cannes la semaine<br />
précédente. Des films de<br />
grande qualité sélectionnés<br />
par la Semaine de la critique,<br />
la plus ancienne sélection<br />
parallèle du festival.<br />
« Notre particularité est de ne<br />
proposer que des premiers<br />
ou deuxièmes films », précise<br />
Fabien Gaffez, membre<br />
du comité de sélection de<br />
la Semaine et critique au mensuel Positif.<br />
« Cette année, nous avons vu environ<br />
900 films et en avons retenu sept. »<br />
Sound of noise en fait partie. De même<br />
qu’Armadillo, saisissant documentaire<br />
danois (Grand Prix de la Semaine de<br />
la critique) tourné en Afghanistan au cœur<br />
de la guerre menée par les États-Unis<br />
et leurs alliés contre les Talibans.<br />
Présidente de la commission Culture de<br />
la CMCAS Corse, Paule Martinetti voit en<br />
Ciné-rebonds une « initiative qui aide à<br />
comprendre le monde », mais aussi « un<br />
lieu de rencontre, de partage et de découvertes<br />
». Découverte de courts métrages<br />
également comme A distração de Ivan,<br />
digne représentant de ce que Fabien Gaffez<br />
appelle « la nouvelle vague brésilienne ».<br />
« Les courts métrages sont un peu<br />
le parent pauvre du cinéma et sont souvent<br />
mal distribués », poursuit-il. D’où<br />
l’importance de cette initiative bisannuelle<br />
lancée par la <strong>CCAS</strong> en 2008, qui<br />
vise à amener le cinéma sur le lieu de<br />
vacances. Rendez-vous au Brusc (Var) du<br />
26 au 30 octobre pour la prochaine édition<br />
de Ciné-rebonds, avec la sélection<br />
Cannes 2010 de l’Acid* !<br />
Texte : Samy Archimède<br />
Photos : Philippe Marini / <strong>CCAS</strong><br />
* association du cinéma indépendant<br />
pour sa diffusion.<br />
SPortiF, le PrograMMe !<br />
Rando, escalade, kayak de mer, tennis, plage… Virginie (agent EDF) et<br />
Emmanuel (ErDF) ne sont pas descendus jusqu’à Marinca pour faire de<br />
la figuration. Avec un tel programme, difficile d’être au rendez-vous de<br />
la première séance prévue à 18 heures. Belle surprise pourtant pour ce<br />
jeune couple de Savoyards que cette escale de Ciné-rebonds sur leur lieu de<br />
vacances ! « Dans notre village, il y a un cinéma associatif mais il ne propose pas<br />
beaucoup de films d’auteur », explique Virginie. « Il n’y a que la <strong>CCAS</strong> qui peut<br />
proposer ce genre de choses », estime Emmanuel. S’ils regrettent de ne pas<br />
avoir vu Armadillo ou Sound of noise, ils ont tout de même eu un vrai coup de<br />
cœur pour Belle épine, portrait touchant d’une adolescente en quête de repères.<br />
« Ce matin, au réveil, on en parlait encore ! », lance Virginie, sourire aux lèvres.<br />
36 <strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010
© philippe cibille<br />
damien Bouvet, Le retour<br />
leS dateS<br />
6 juillet : Monêtier-les-Bains ;<br />
7 juillet : Risoul ; 8 juillet : Savines ;<br />
9 juillet : Montbrun-les-Bains ;<br />
10 juillet : Vaison-la-Romaine ;<br />
12 juillet : Tourves ; 13 juillet :<br />
Avignon La Barthelasse ; 15 juillet :<br />
Sérignan ; 16 juillet : Ceilhes.<br />
Sans décor ni tambour et trompette,<br />
les deux comédiens se<br />
volent sans cesse la vedette. Spectacle<br />
de jonglage pour deux clowns, Piste<br />
& Love est aussi une chorégraphie de<br />
danse-contact juste et précise. Influencés<br />
par le mime, les gestes des corps<br />
se font parfois saccadés, mécaniques.<br />
Le public sourit et rit ! Cabrioles, roulades<br />
et sauts s’enchaînent dans une<br />
cavalcade folle avant que la tension ne<br />
retombe. Antoine et Thomas se font<br />
ombres chinoises… Une balle jaillit,<br />
une massue la suit. Ça vole, ça vire-<br />
acteur et humoriste, damien Bouvet présente son<br />
spectacle, ministre, dans les centres de vacances<br />
à l’occasion des rencontres culturelles. un retour<br />
aux sources pour ce fils d’agent edf de 49 ans.<br />
Comique, insolite et totalement<br />
atypique, un ministre vient nous<br />
parler boulot. Lunettes sur le nez, casque<br />
vissé sur la tête et vêtu d’un costume, ce<br />
clown endimanché ne tient pas en place.<br />
Il pose sa sacoche, vérifie ses notes,<br />
cherche du regard ses collaborateurs<br />
et s’assure que le public est bien arrivé.<br />
Sorti du Conservatoire national d’art dramatique<br />
dans les années 1980, cet originaire<br />
de la région Rhône-Alpes a toujours<br />
été sensible aux gens qui déclenchent le<br />
rire. « Quand j’étais môme, raconte-t-il,<br />
je jouais avec des marionnettes, avec un<br />
nez rouge. » Amours, peines, joies et critiques<br />
de la société, « le clown est là pour<br />
parler du dérisoire de la vie. »<br />
Sa première création, Voix-Off, date de<br />
1986 : un spectacle présenté au Théâtre<br />
de poche à Lyon. Depuis, DB pour les<br />
volte dans le ciel de mille feux étoilé !<br />
« On voulait faire un hybride, quelque<br />
chose d’un peu "ovniesque" qui regroupe<br />
plein de choses et qui soit en même<br />
temps complètement inattendu, une<br />
espèce de pari », précise Antoine. Et de<br />
l’inattendu il y en a dans Piste & Love :<br />
une partie de tennis, un coup de boule à<br />
la Zidane, une scène de guerre…<br />
Explication : « Un jour, raconte Antoine<br />
Clée, on s’est mis à se balancer des balles<br />
et des massues. Finalement, cela nous<br />
a bien fait rigoler et on l’a gardé. »<br />
Textes : Stéphane Gravier<br />
intimes n’est jamais descendu des<br />
planches. Généralement, ses spectacles<br />
se passent de paroles. Le jeu théâtral,<br />
le mime, quelques borborygmes et des<br />
chansons suffisent à tenir le spectateur<br />
en haleine.<br />
À l’affiche du festival Contre Courant en<br />
Avignon et intervenant dans plusieurs<br />
centres cet été, Damien Bouvet compare<br />
cette tournée à un challenge. « Présenter<br />
des vœux de bonne année en plein<br />
juillet, parler de travail à des gens en<br />
vacances constituent en soi un premier<br />
défi », précise-t-il. Le second est plus<br />
intime, plus personnel. Quarante ans<br />
après, ce fils d’agent EDF revient sur<br />
les traces de son enfance.<br />
Plus que présenter un spectacle, Damien<br />
Bouvet veut aller à la rencontre des vacanciers<br />
de la <strong>CCAS</strong>. Parler et échanger.<br />
un ballet clownesque,<br />
Pour BaLLeS et maSSueS<br />
Premier spectacle, premières rencontres<br />
culturelles, Piste & Love présenté par le Cirque de<br />
l’inachevé est une création poétique, burlesque et<br />
sportive d’antoine Clée et thomas dequidt.<br />
<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />
leS dateS<br />
8 juillet : Arzay ; 9 juillet :<br />
Savines Les Eygoires ; 10 juillet :<br />
Sanary Centre Azur ; 11 juillet :<br />
Avignon La Barthelasse ;<br />
12 juillet : Les Saintes Maries<br />
de la Mer ; 14 juillet : Vendres ;<br />
15 juillet : Bolquère ; 16 juillet :<br />
Lapte ; 17 juillet : Saint-Bonnet<br />
Tronçais ; 18 juillet : La Durie<br />
© michel clÉe<br />
37
Pour ceux d’entre vous qui n’ont<br />
jamais joué aux échecs, voici une<br />
bonne entrée en matière : profitez des<br />
vacances, cette parenthèse dans le quotidien<br />
de la vie, pour découvrir ce jeu d’esprit.<br />
Cette discipline idéale pour échan-<br />
ger entre générations sera<br />
cet été encore programmée<br />
dans de nombreux centres<br />
de vacances de la <strong>CCAS</strong>.<br />
En 2009, 36 d’entre eux ont<br />
organisé des ateliers de<br />
découverte, permettant une<br />
initiation ludique et culturelle<br />
qui a attirée plus de 10 000<br />
bénéficiaires. Une fois acquis<br />
les rudiments du jeu, la base<br />
et le fonctionnement des<br />
pièces présentes sur l’échiquier,<br />
ce « sport » passionnant vous<br />
fera vivre une aventure inédite à chaque<br />
nouvelle partie.<br />
Vous voici ainsi préparé à vous mesurer<br />
à vous-même et aux autres. L’occasion<br />
vous en est donnée par les activités<br />
sociales qui organisent les opens<br />
régionaux le 26 septembre prochain.<br />
Cette journée est vraiment ouverte<br />
à tous, quel que soit votre niveau.<br />
Les inscriptions s’effectuent en ligne<br />
<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />
Vous voici ainsi<br />
préparé à vous<br />
mesurer à vousmême<br />
et aux<br />
autres lors des<br />
opens régionaux<br />
le 26 septembre<br />
prochain,<br />
ouverts à tous,<br />
quel que soit<br />
votre niveau.<br />
Cap échecs !<br />
aiguisez votre curiosité en participant aux<br />
ateliers de découverte proposés cet été dans<br />
votre centre de vacances. et si vous êtes<br />
déjà amateur, inscrivez-vous aux rencontres<br />
régionales de septembre. Les rencontres<br />
nationales et internationales se dérouleront,<br />
elles, du 22 au 31 octobre au Cap d’agde.<br />
(sur www.capechecs.com) ou auprès<br />
de votre CMCAS jusqu’au 22 septembre<br />
et après cette date, directement dans<br />
l’un des différents lieux des rencontres<br />
régionales 1 .<br />
Vous pourrez alors participer aux ren-<br />
contres et finales nationales<br />
CMCAS. Tous les agents,<br />
actifs ou pensionnés, et leurs<br />
ayants droit, qu’ils soient<br />
licenciés ou non, peuvent<br />
être inscrits. Chaque CMCAS<br />
inscrit autant de candidats<br />
qu’elle le souhaite jusqu’au<br />
22 septembre.<br />
À noter que d’autres comités<br />
d’entreprise, comme celui de<br />
la RATP ou des cheminots,<br />
participent également à ces<br />
tournois. Ainsi les éliminatoires du<br />
championnat inter-CE de France, organisées<br />
dans le cadre des opens régionaux,<br />
sont ouvertes à tous les salariés actifs et<br />
retraités, ainsi qu’aux privés d’emploi. Et<br />
là encore, elles peuvent offrir un ticket<br />
pour le Cap d’Agde.<br />
En effet, ces tournois régionaux permettent<br />
d’accéder aux tournois opens<br />
classiques (l’open de l’avenir, le tournoi<br />
du cavalier et le Grand Prix <strong>CCAS</strong>) qui<br />
se dérouleront au Cap d’Agde du 22 au<br />
31 octobre 2010. Sur place, vous pourrez<br />
participer au Rapide du Cap !, tournoi de<br />
parties rapides.<br />
Lors de ces 9 e rencontres nationales<br />
et internationales, vous pourrez rencontrer<br />
16 grands maîtres internationaux<br />
qui comptent parmi les meilleurs<br />
venus s’affronter pour le trophée <strong>CCAS</strong>.<br />
Les parties en jeu rapide limitées à une<br />
heure, que l’on peut suivre sur écran<br />
géant, laissent la part belle au spectaculaire.<br />
Le fin du fin, ce sont les commentaires<br />
des spécialistes retransmis<br />
par casque infrarouge, vous permettant<br />
d’apprécier les stratégies développées<br />
par les joueurs. Ces joutes seront également<br />
retransmises en direct sur le site<br />
www.capechecs.com.<br />
Texte : Philippe Poupard<br />
Photos : Christian Petit / <strong>CCAS</strong><br />
Pour tout renseignement complémentaire,<br />
contactez votre CMCAS ou bien<br />
consultez le site www.capechecs.com<br />
ou www.ccas.fr.<br />
1 les lieux de tournois régionaux sont<br />
avoine, bourges, lyon, marseille, metz,<br />
montpellier, morillon, niort, paris,<br />
quimper, rennes, rouen, toulouse.<br />
sport<br />
39
livres<br />
françois Bott,<br />
L’amateur ÉCLairÉ de La magie deS motS<br />
devenu écrivain par<br />
les tours et détours du<br />
métier de journalisme,<br />
françois Bott a fait<br />
de l’amitié sa profession<br />
de foi, le principe de<br />
son entrée en littérature.<br />
La longue fréquentation des<br />
salles de rédaction – le France-<br />
Soir de Pierre Lazareff à la fin des<br />
années 1950 ou Le Monde de Jacques<br />
Fauvet de 1968 à 1991 – a sans doute<br />
prédisposé François Bott à relativiser<br />
concernant les choses, les gens<br />
et les idées, et aiguisé son sens<br />
de l’observation comme la vivacité<br />
de son style.<br />
Élégant il l’est, poussant la discrétion<br />
jusqu’à son paroxysme. Il entretient<br />
le culte de l’amitié au-delà du goût<br />
des relations mondaines ou d’intérêt.<br />
D’ailleurs, on le verra plus volontiers<br />
attablé dans un café parisien, autour<br />
d’une bouteille de Bordeaux, avec ses<br />
amis de toujours – c’est un modèle<br />
de fidélité – que dans un salon à faire<br />
le paon ou le savant.<br />
« Je ne suis pas toujours de mon<br />
avis », dit-il en citant sa<br />
chère marquise de Sévigné.<br />
Manière de se distinguer<br />
des sots et des vaniteux<br />
qui ont d’eux-mêmes une<br />
haute et intangible opinion !<br />
Mais la marquise n’est<br />
qu’une des nombreuses<br />
relations de cet homme<br />
qui se plaît à fréquenter<br />
(en réalité ou par l’imagination)<br />
les écrivains dans leur<br />
intérieur et intimité – leur humanité<br />
en somme.<br />
Souvent, lorsqu’il parle ou écrit à propos<br />
de l’un d’eux – Roger Vailland et<br />
Raymond Radiguet entre autres, auxquels<br />
il consacra des livres –, il choisit<br />
un angle inattendu, puisant dans<br />
leur vie un détail ou une marotte qui<br />
lui sert à dérouler le fil de son récit.<br />
Il se plaît<br />
à fréquenter<br />
(en réalité ou par<br />
l’imagination)<br />
les écrivains<br />
dans leur<br />
intérieur et<br />
intimité,<br />
leur humanité<br />
en somme.<br />
Cela offre un agrément à la lecture,<br />
protège des discours pontifiants et<br />
nous rend proches d’auteurs que les<br />
manuels ont tendance à figer dans le<br />
formol de l’érudition.<br />
Voilà une petite vingtaine d’années<br />
que François Bott a quitté la vie trépidante<br />
– ce n’est pas une légende –<br />
des journaux. Mais même là, dans<br />
l’agitation générale, il savait préserver<br />
un petit périmètre de sécurité et<br />
de calme, pour fumer sa pipe (c’était<br />
l’ancien temps…) et réfléchir ou rêver.<br />
Il est vrai qu’il s’est toujours<br />
occupé de livres et de littérature,<br />
ce qui en principe met<br />
un peu à l’écart de l’actualité.<br />
Il a eu aussi la chance<br />
de côtoyer quelques-unes<br />
des figures que compte<br />
le petit monde des lettres<br />
qui a parfois ses grandeurs.<br />
Il y a eu J acqueline Piatier,<br />
fondatrice du Monde des<br />
livres, q u’Alphonse Boudard<br />
surnommait Miss Monde, Bertrand<br />
Poirot-Delpech, feuilletoniste, académicien<br />
français et éternel adolescent,<br />
mais aussi Roland Jaccard, « l’aimable<br />
nihiliste », Tahar Ben Jelloun ou<br />
Vassilis Alexakis, écrivains français…<br />
De loin, on pourrait penser de<br />
Bott qu’il est un dilettante aimant<br />
rester à la surface des choses.<br />
Ce serait là bien mal le lire et<br />
le connaître. Certes, il n’a jamais<br />
proposé de grandes sommes sur<br />
la vie, le monde, et encore moins<br />
sur lui-même. Mais son territoire<br />
mental et littéraire, il l’arpente<br />
avec beaucoup d’art. Pas<br />
un art grandiose, mais un art du<br />
détail, de l’humour et du charme –<br />
dans le meilleur sens du terme.<br />
De l’émotion aussi.<br />
Qu’on lise par exemple le beau livre<br />
qu’il écrivit en hommage à sa mère,<br />
Gina (1994), son récent Vel’ d’Hiv<br />
(2008), ou encore ces merveilleux<br />
portraits de femmes que sont<br />
Femmes extrêmes (2003) et Femmes<br />
de plaisirs (2007). D’ailleurs, il n’en<br />
finit pas de les contempler et<br />
recenser, ces « femmes mythologiques,<br />
les femmes quotidiennes,<br />
les femmes fatales, les femmes<br />
miséricordieuses, les femmes charmantes,<br />
les femmes charmeuses,<br />
les femmes de pouvoirs et les dames<br />
de cœur… »<br />
Il y a aussi dans les livres de<br />
F rançois Bott, donnant une couleur<br />
comme assourdie au charme et à<br />
l’humour, une discrète mélancolie.<br />
Un sentiment, une certitude du<br />
provisoire, que seule la « magie des<br />
mots » peut sinon sauver du moins<br />
ennoblir.<br />
42 <strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />
© hÉlène hamberger / opale
le choix de<br />
FrançoiS Bott<br />
MONSIEUR JADIS<br />
OU L’ÉCOLE DU SOIR<br />
Antoine Blondin<br />
Gallimard, « Folio »<br />
Le charme d’Antoine,<br />
sa petite musique,<br />
l’alliance de la<br />
fantaisie, de l’humour<br />
et de la mélancolie…<br />
Le charme serait-il<br />
le secret des écrivains ?<br />
LE DIABLE AU CORPS<br />
Raymonde Radiguet<br />
Gallimard, « Folio »<br />
La perfection classique et<br />
l’un des chefs-d’œuvre<br />
de la France sentimentale<br />
par un petit jeune homme<br />
déluré, météore des<br />
Lettres françaises.<br />
Comment naissent<br />
les passions à la faveur et dans<br />
l’ombre des guerres mondiales.<br />
troiS queStioNS À L’auteur<br />
Le journalisme est-il<br />
une forme de littérature ?<br />
Sans doute… C’est de la littérature<br />
qui « va vite », comme le disait je ne<br />
sais plus quel Américain. La parenté<br />
est évidente. Il suffit de se remémorer<br />
les romanciers qui furent aussi des<br />
reporters : Hemingway, Dos Passos,<br />
Jack London, Truman Capote, Horace<br />
McCoy, Raymond Chandler, Joseph<br />
Kessel, Roger Vailland, Roger G renier,<br />
Claude Roy, Colette et beaucoup<br />
d’autres… Même Sartre ! L’actualité est<br />
souvent la plus excitante des matières<br />
romanesques. Le métier de l’écrivain,<br />
c’est de faire ressortir la part d’imaginaire<br />
que recèlent l’histoire, la vie<br />
quotidienne et les faits divers. « Quel<br />
roman que ma vie ! », disait Napoléon.<br />
Quels sont vos grands<br />
modèles en littérature ?<br />
Jean Giraudoux, Valery Larbaud,<br />
les Hussards… J’admire, j’envie<br />
Critique Dans La traversée des jours, ce sont quelque<br />
cinquante années de Souvenirs de la République<br />
des Lettres (1958-2008) en moins de<br />
200 pages ! De son métier de journaliste,<br />
F rançois Bott a appris qu’il ne fallait pas<br />
s’étendre, peser ou s’attarder. Cela dit, sa<br />
plume alerte de chroniqueur n’enlève rien au<br />
charme et à la qualité de son récit. Il y a là<br />
de grands journalistes : les Lazareff, Giroud,<br />
Fauvet… des écrivains, des grands, des moyens,<br />
des petits. Toute une foule aux contours<br />
très marqués.<br />
En même temps que ses<br />
souvenirs, Bott publie<br />
un recueil comptant une<br />
quarantaine de savoureux portraits littéraires, allant<br />
de Marcel Aymé à Léon Werth, en passant par Cioran,<br />
Cocteau, Jacques Laurent, Joseph Kessel ou Jean<br />
Paulhan…<br />
La Traversée des jours,<br />
éd. Le Cherche Midi, 170 pages, 15 euros.<br />
Écrivains en robe de chambre,<br />
éd. La table ronde, 280 pages, 8,50 euros.<br />
<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />
leur « toucher » de mot, comme on<br />
dit le toucher de balle de Zidane ou<br />
celui de McEnroe. Mais il y a aussi<br />
les grands Américains : Fitzgerald,<br />
C handler, Hemingway. J’admire,<br />
j’envie leur efficacité.<br />
L’écrivain doit-il se tenir<br />
à l’écart ou (au contraire)<br />
être un citoyen actif ?<br />
Au café du commerce, l’écrivain peut<br />
donner son sentiment sur la chose<br />
publique comme tout le monde.<br />
Il peut même fréquenter les champs de<br />
bataille, comme Stendhal à Waterloo.<br />
Mais les mots l’attendent. Son véritable<br />
univers, c’est la solitude de sa<br />
chambre, avec les mots, tous les mots.<br />
Le seul vrai parti de l’écrivain, c’est<br />
le parti des rêves et de l’imaginaire.<br />
Et son pays, c’est le territoire infini des<br />
sentiments.<br />
Textes : Patrick Kéchichian<br />
François Bott est né le 26 juin<br />
1935 à Laon dans l’Aisne.<br />
Il a passé son enfance entre<br />
Reims et la côte normande.<br />
À Paris, il obtient sa licence<br />
de philosophie. En classe<br />
préparatoire au lycée Henri IV,<br />
il fonde un journal littéraire et<br />
politique, Exigence. C’est en 1958<br />
qu’il se tourne vraiment vers<br />
le journalisme en entrant, durant<br />
l’été, à France-Soir, où il restera<br />
sept ans. Puis ce sera L’Express,<br />
dont il dirige les pages littéraires<br />
en 1965 et 1966. L’année suivante,<br />
il participe à la fondation<br />
du Magazine littéraire.<br />
Enfin, c’est en 1968 qu’il<br />
entre au Monde, où il seconde<br />
Jacqueline Piatier au Monde<br />
des livres, qu’il dirigera<br />
seul ensuite de 1982 à 1991.<br />
Il est l’auteur d’une trentaine<br />
d’ouvrages, chroniques, romans<br />
et essais littéraires.<br />
43
nouvelle<br />
iNCideNt Voyageur<br />
de Pierre draChLiNe<br />
Station Rennes. Sur les quais,<br />
des rangées d’épaules lasses.<br />
Quelques lettrés se réfugient derrière<br />
des journaux gratuits. Je me suis placé<br />
à la gauche d’un accordéoniste et d’un<br />
trompettiste. De quel exil viennentils<br />
? J’aimerais qu’ils fussent d’un<br />
peuple qui ne reconnaît comme frontières<br />
que les nuages. Le plus jeune<br />
caresse avec sensualité son « piano<br />
du pauvre ». Une manière comme une<br />
autre d’effacer un peu de sa lassitude.<br />
Son compagnon a le visage noyé de<br />
rides. Je suis seul à me tenir auprès<br />
d’eux. Les autres usagers se tiennent<br />
à distance. Méfiance ! Ces gens-là tendent<br />
si facilement la main.<br />
Les rangs se resserrent dès l’entrée<br />
de la rame. Surtout ne pas se laisser<br />
distancer ! Les places assises sont<br />
l’eldorado de notre grappe humaine.<br />
Les musiciens sont les seuls à ne<br />
pas montrer de fébrilité.<br />
Ils joueront debout près<br />
d’une porte. Pour mieux<br />
aller d’un wagon à l’autre<br />
tous les deux arrêts. Après<br />
le concert et la quête.<br />
La mauvaise conscience<br />
paie souvent mieux que le<br />
talent. Les donateurs regardent<br />
rarement ceux à qui<br />
ils font l’aumône de pièces<br />
plus pâles que jaunes. Je me<br />
suis affalé sur un strapontin.<br />
Je déborde un peu sur le siège<br />
d’à côté. Une importune s’y glisse tout<br />
de même après avoir jeté un regard<br />
narquois sur mon volume. À peine<br />
installée, elle exhibe son téléphone<br />
portable qu’elle tripote avec frénésie.<br />
Elle soupire d’une façon appuyée.<br />
De ma place, à l’arrière du wagon,<br />
je dispose d’un excellent poste d’observation<br />
pour les espionner à ma<br />
guise. Je les vois presque tous. Impossible,<br />
d’ailleurs, de distinguer les libérés<br />
provisoires du travail des dilettantes,<br />
des retraités ou des touristes.<br />
La tristesse a déposé sa marque de<br />
fabrique sur tous les visages. Il ne<br />
manque aucune nuance sur la palette<br />
du gris. La musique tzigane trouble<br />
à peine la somnolence collective.<br />
Chacun va<br />
repartir vers sa<br />
place. Ils n’auront<br />
pas échangé<br />
une parole,<br />
faisant ainsi<br />
l’économie de<br />
l’hypocrisie.<br />
Un rideau va<br />
tomber à nouveau<br />
sur leur solitude<br />
désunie.<br />
Seule une vieille femme a les lèvres<br />
tremblées. Mais ce n’est peut-être<br />
qu’un tic. Une distinction de l’âge. Bientôt,<br />
au nom du principe de précaution,<br />
toute hilarité sera proscrite. Et le sourire<br />
deviendra un aveu d’atteinte aux<br />
bonnes mœurs. Qui s’esclaffe ou se<br />
gausse ne travaille pas et porte donc<br />
atteinte au Produit Intérieur Brut.<br />
Que restera-t-il de nos vies amputées<br />
des plaisirs ? Des corps vides. Lisses.<br />
Prêts à être inhumés. Tout déviant est<br />
un suspect. Ma voisine essaie vainement<br />
de joindre un correspondant.<br />
Chaque appel non abouti est suivi<br />
d’une bordée de jurons à l’adresse de<br />
sa malheureuse prothèse téléphonique.<br />
Elle parvient enfin à ses fins.<br />
Aucun détail de sa vie intime ne m’est<br />
épargné. Je me concentre sur un solo<br />
de trompette pour tenter d’échapper<br />
au cours de gynécologie. Ouf ! Sauvé !<br />
La conversation est interrompue.<br />
La malheureuse<br />
scrute l’écran noir de son<br />
téléphone d’un air désolé.<br />
Son jouet est cassé. Deux<br />
stations passent. L’espace<br />
se réduit. Une bourgeoise<br />
pourvue de paquets lorgne<br />
sur mon siège. Pourquoi<br />
le mien ? Son port de tête<br />
ne me dit rien qui vaille.<br />
Le mépris double son<br />
maquillage. Ses yeux fardés<br />
n’allègent en rien son léger<br />
strabisme convergent. Le pire, c’est<br />
son parfum. Entêtant. Il attaque mon<br />
foie sans que celui-ci ait été réchauffé<br />
par quelque alcool.<br />
L’arrêt est si brutal que la nantie s’affale<br />
sur moi. Fort heureusement, en un<br />
sursaut elle se redresse sans prendre<br />
la peine de s’excuser. La lumière<br />
s’éteint presque aussitôt. Quelques<br />
cris vite étouffés puis le silence s’établit,<br />
à peine troublé par des éternuements.<br />
Nous sommes bloqués entre<br />
Rue du Bac et Solférino. Un faible éclairage<br />
est bientôt diffusé tandis qu’une<br />
voix crachotante annonce : « Suite<br />
à un incident voyageur à Concorde<br />
la circulation est bloquée, nous vous<br />
remercions de votre patience. »<br />
Le chauffeur répète trois fois de<br />
suite sa phrase. L’expérience lui a<br />
sans doute appris à ne pas parier<br />
sur la compréhension des voyageurs.<br />
« C’est encore un suicidé ! Ils ne<br />
pourraient pas se foutre à l’eau ces<br />
salauds. Au moins, cela n’arrêterait<br />
pas les bateaux-mouches. »<br />
L’homme, de petite taille, a les joues<br />
en feu. Il a craché ses mots plus qu’il<br />
ne les a dits. L’occasion fait le tribun.<br />
Le nôtre suinte la haine, la médiocrité.<br />
Personne n’a osé répliquer<br />
à son insanité. Pourtant, sa diarrhée<br />
verbale nous empuantit tous. À peine<br />
ai-je remarqué quelques haussements<br />
d’épaules et perçu des soupirs<br />
désapprobateurs. Quant à moi, je suis<br />
dans un lointain intérieur depuis trop<br />
longtemps pour me mêler de quoi<br />
que ce soit. La solitude m’a anesthésié.<br />
Je n’ai qu’à fermer les yeux pour<br />
m’évader loin de cette prison.<br />
44 <strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />
© christine thYbert
Dix minutes déjà ! Et aucune information<br />
nouvelle ne nous a été délivrée.<br />
L’atmosphère me paraît de plus en<br />
plus oppressante.<br />
« Je veux qu’on me libère ! À l’aide ! »<br />
« Nous sommes l’otage des syndicats.<br />
C’est une grève et le chauffeur est trop<br />
lâche pour l’avouer. »<br />
« Taisez-vous ! Je ne m’entends plus<br />
transpirer. »<br />
« Jouez, les musiciens ! Et que les<br />
autres se taisent ! »<br />
Le mélomane, ajoutant le geste à<br />
la parole, a glissé deux billets aux<br />
interprètes. Trompette et accordéon<br />
ont chanté à nouveau. La cacophonie<br />
atteint des sommets. Un rire nerveux<br />
me secoue. Est-ce l’effet de la chaleur<br />
? Plusieurs personnes entreprennent<br />
un déshabillage qui ne ressemble<br />
en rien à un numéro de cabaret.<br />
Leurs gestes maladroits sont ceux de<br />
malades en quête d’une pathologie.<br />
<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />
Une femme a rejoint les musiciens.<br />
Le visage et le corps d’une enfant<br />
désavouée par l’état civil. Elle est<br />
de ces êtres sur lesquels les années<br />
n’osent déposer leurs outrages.<br />
Elle ne danse pas. Elle enrage. Trépigne.<br />
Ses talons appellent à la vie.<br />
C’est elle qui imprime son rythme<br />
à la musique. Elle a les paupières<br />
closes pour dissimuler je ne sais quel<br />
incendie. Tout le wagon a désormais<br />
les yeux tournés vers cette sorcière.<br />
Des voyageurs frappent à contretemps<br />
dans leurs mains. D’autres laissent<br />
aller leurs pieds.<br />
Un homme à la surcharge pondérale<br />
impressionnante a rejoint le trio. Il se<br />
contente d’agiter son ventre de gauche<br />
à droite. L’envoûteuse aux petits pieds<br />
tourne autour de lui. Elle entreprend<br />
une sorte de danse, un scalp, avant de se<br />
nicher au creux de sa rondeur. Ce couple<br />
improbable divise le public en deux camps.<br />
Les uns applaudissent. Les autres<br />
conspuent. Juliette et Roméo se séparent<br />
presque aussitôt non sans avoir<br />
salué l’assistance main dans la main.<br />
Chacun va repartir vers sa place. Ils<br />
n’auront pas échangé une parole, faisant<br />
ainsi l’économie de l’hypocrisie.<br />
Un rideau va tomber à nouveau sur<br />
leur solitude désunie. Nous portons<br />
tous dans nos mémoires des visages<br />
entrevus. Des possibilités enfuies.<br />
Notre petit sac de regrets.<br />
« Votre attention s’il vous plaît, l’incident<br />
voyageur est terminé. Nous vous<br />
remercions de votre patience. Nous<br />
allons repartir dans... »<br />
Impossible de comprendre la suite.<br />
La voix du chauffeur est couverte par<br />
un concert de vociférations, de quolibets<br />
et d’injures. C’est à qui criera<br />
le plus fort. Ma voisine hurle à m’arracher<br />
les tympans. Je ne perçois<br />
plus mes acouphènes. Les musiciens<br />
passent parmi nous. Ils ne<br />
sollicitent pas en vain l’indifférence.<br />
Les pièces sont plus rares que les<br />
rictus. Je me sens obligé de sacrifier<br />
quelques pièces. Est-ce un effet de<br />
ma générosité ? Toujours est-il que<br />
l’orchestre demeure auprès de moi.<br />
Mes deux protecteurs manquent de<br />
chuter sur moi au moment où la rame<br />
repart. Nous roulons à grande vitesse.<br />
La RATP est pressée de se débarrasser<br />
de nous.<br />
Assemblée nationale. Nous sommes<br />
nombreux à descendre. Le quai est<br />
bondé. Une foule hostile, avide de<br />
places. J’ai quelque difficulté à me<br />
frayer un passage. Heureusement,<br />
l’accordéoniste m’ouvre un passage<br />
et je gagne bientôt la sortie. Une pluie<br />
de nuit rince Paris. Sur les trottoirs,<br />
les rares passants pressent le pas.<br />
Je vais me fondre dans leur anonymat.<br />
Presque libre...<br />
Pierre Drachline est notamment<br />
l’auteur de :<br />
Enfance à perpétuité, Folio<br />
Une si douce impatience,<br />
Flammarion<br />
Et son prochain roman, Borinka,<br />
paraîtra en septembre<br />
aux éditions du Cherche Midi.<br />
45
jeux et jardin<br />
CôtÉ JardiN<br />
quand leS SeMiS S’étalent…<br />
Ne plantez pas tout d’un coup.<br />
Pensez aussi à faire pousser vos<br />
cultures sur du grillage vertical<br />
pour gagner du terrain. et puis<br />
mangez donc des fleurs !<br />
Il vous reste du muguet. Dans le jardin, il a fait ses graines.<br />
Adorables petites boules rouges. Les enfants sont toujours<br />
charmés et curieux. Sachez que toutes les parties du muguet<br />
sont extrêmement toxiques. Voire mortelles. Fleur, feuille,<br />
tige et surtout fruit. Même l’eau dans laquelle vous avez laissé<br />
votre bouquet de muguet offert est devenue toxique.<br />
Cela dit, vive les fleurs comestibles. Citons les plus communes<br />
: pâquerettes, acacia, bourrache, glycine, marguerite,<br />
mimosa, œillet, lilas, angélique, etc. Uniquement les fleurs,<br />
à condition d’être préalablement lavées à l’eau froide et claire.<br />
Elles ne proviendront pas de zones potentiellement polluées<br />
comme les bords de route.<br />
Sachez aussi que toutes les fleurs des plantes condimentaires<br />
sont comestibles. Elles ont cependant un goût plus prononcé<br />
que leurs feuilles ou tiges. Bien sûr juin est l’un des mois<br />
de plantations et repiquages divers. Une règle : étalez vos<br />
semis. Qu’ils soient de pois, betteraves, épinards, chicons,<br />
etc. Les mettre en place par tranche de deux lignes tous<br />
les huit ou dix jours. Une ligne si votre terrain est modeste<br />
en surface. Un conseil d’ami des reins. Pour les protéger<br />
au maximum, dressez des rames et autres grillages à mouton<br />
(grande maille), sur lesquels courront tous vos potirons,<br />
courges, concombres, cornichons et haricots divers.<br />
À la MaiSon<br />
Ne soyez pas trop avare en eau. En cas d’absence<br />
prolongée, la coupelle peut servir pour garder une<br />
certaine humidité. Sinon, passez-vous en à cause<br />
du risque de pourrissement.<br />
le joli Mot<br />
Dioïque : plante à fleur unisexuée.<br />
le dicton<br />
C’est le mois de juin qui fait le pain.<br />
Jean Santon<br />
Jeux MotS croiSéS<br />
Horizontalement :<br />
I. Nul n’y tient, bien sûr. II. Faisait les yeux doux. III. Exprimer<br />
son désaccord. Petit poème. IV. Griseries. V. Préfixe bien<br />
terre à terre. Pas neutre pour un atome. Fait l’aller. VI. Qui<br />
sont sans histoire. VII. Bout d’essai. Aigres. VIII. Vint au<br />
centre. Symbole. Roi des Andes. Ix. Il est pris pour argent<br />
comptant. Rehausseurs de balles. x. Les fils de ma sœur.<br />
Verticalement :<br />
1. De quoi mouiller même les gros légumes dans cette<br />
affaire. 2. Ballotté ou chahuté. 3. Nous ferons sentir.<br />
En cave. 4. Colorant naturel. Niveau. 5. Direction. Placé.<br />
Loup d’antan. 6. Suspends l’affaire. 7. Au bout du fil.<br />
Rechercha (s’). 8. On y danse, on y danse. Recueils de voix.<br />
9. Fit le joint. Légumineuse. 10. Jouas les rallonges. Unité<br />
photographique.<br />
I<br />
II<br />
III<br />
IV<br />
V<br />
VI<br />
VII<br />
VIII<br />
IX<br />
X<br />
1 2 3 4 5 6 7 8<br />
SudoKu<br />
Complétez la grille avec les chiffres de 1 à 9, de façon<br />
à ce que :<br />
- chaque ligne contienne tous les chiffres de 1 à 9 ;<br />
- chaque colonne contiennent tous les chiffres de 1 à 9 ;<br />
- chaque carré de 3 fois 3 cases contienne tous les chiffres<br />
de 1 à 9.<br />
46<br />
<strong>CCAS</strong>infos 313 - Juin 2010<br />
© didier delaine /ccas<br />
6<br />
9<br />
3<br />
7<br />
4<br />
5<br />
6<br />
8<br />
5<br />
7<br />
6<br />
1<br />
4<br />
7<br />
3<br />
2<br />
6<br />
1<br />
5<br />
7<br />
3<br />
7<br />
1<br />
9<br />
1<br />
8<br />
3<br />
9<br />
10<br />
Proposé par Luc Mahler<br />
4<br />
5<br />
3<br />
Proposé par Luc Malher