Sébastien Delarre, Richard Duhautois - Centre d'études et de ...
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3. Le modèle empirique<br />
Tableau 5 – Les mouvements géographiques<br />
Mouvements Nombres Part dans le total (en %)<br />
Intra-départementaux 9 818 67 ,8<br />
Départements <strong>de</strong> proximité (1 frontière) 1 990 13,7<br />
Total 14 492 100,0<br />
Le tableau 6 présente les résultats <strong>de</strong> la modélisation <strong>de</strong> la mobilité intra-groupe en fonction <strong>de</strong>s<br />
caractéristiques <strong>de</strong> l’entreprise <strong>et</strong> <strong>de</strong> sa position dans la structure financière du groupe. La variable<br />
modélisée est le nombre d’individus qui sortent d’une entreprise pour aller dans une ou plusieurs<br />
autres entreprises du même groupe.<br />
Le but <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te partie est double :<br />
– Reprendre le résultat du cloisonnement structural dans un cadre <strong>de</strong> régression statistique <strong>et</strong> lui<br />
ajouter celui du cloisonnement géographique <strong>de</strong>s flux (point A).<br />
– Suggérer à travers la présence d’autres variables quelques dimensions différentes du phénomène<br />
(point B).<br />
On utilise d’une part un modèle Tobit (Tobin, 1958) <strong>et</strong> d’autre part une décomposition <strong>de</strong>s<br />
coefficients Tobit en <strong>de</strong>ux eff<strong>et</strong>s proposée par Cragg (1971 ; cf. encadré) : nous les appelons « eff<strong>et</strong><br />
déclencheur » (passage <strong>de</strong> l’absence à la présence <strong>de</strong> mobilité) <strong>et</strong> « eff<strong>et</strong> aggravant » (variation du<br />
volume <strong>de</strong> mobilité, quand elle existe). À travers c<strong>et</strong>te séparation <strong>de</strong> chaque estimateur en <strong>de</strong>ux<br />
parties, la décomposition <strong>de</strong> Cragg a alors l’avantage suggestif <strong>de</strong> signaler l’existence <strong>de</strong> ponts entre<br />
sociétés tout en prenant une mesure <strong>de</strong> l’importance du trafic les animant.<br />
3.1. Les structures locales :<br />
le département <strong>et</strong> la position <strong>de</strong> l’entreprise dans la structure financière<br />
Jacques Freysinn<strong>et</strong> (1982) souligne « qu’au sein <strong>de</strong>s groupes, la hiérarchie <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong><br />
décisions est incertaine mais que <strong>de</strong>s exigences d’efficacité dans la gestion <strong>de</strong>s groupes amènent <strong>de</strong>s<br />
niveaux intermédiaires […] qui traduisent soit une logique technico-commerciale (les divisions), soit<br />
une logique spatiale (les sites). »<br />
Dans la continuité <strong>de</strong> l’observation <strong>de</strong> Freyssin<strong>et</strong>, on déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> construire six variables qui<br />
perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> rendre compte <strong>de</strong> l’influence <strong>de</strong>s structures locales sur la mobilité intra-groupe. Pour<br />
chaque entreprise nous dénombrons :<br />
– L’ensemble <strong>de</strong>s implantations départementales qu’elle partage avec ses filles.<br />
– L’ensemble <strong>de</strong>s implantations départementales qu’elle partage avec ses sœurs.<br />
– L’ensemble <strong>de</strong>s implantations départementales qu’elle partage avec celles <strong>de</strong>s entreprises du<br />
groupe qui ne sont ni ses sœurs ni ses filles.<br />
Et inversement :<br />
– L’ensemble <strong>de</strong> ses implantations départementales non communes à celles <strong>de</strong> ses filles.<br />
– L’ensemble <strong>de</strong> ses implantations départementales non communes à celles <strong>de</strong> ses sœurs.<br />
– L’ensemble <strong>de</strong> ses implantations départementales non communes à celles <strong>de</strong>s entreprises du<br />
groupe qui ne sont ni ses sœurs, ni ses filles.<br />
Les <strong>de</strong>ux premiers eff<strong>et</strong>s qui ressortent <strong>de</strong> la régression du Tobit simple (cf. tableau 6)<br />
concernent la position structurale <strong>de</strong> l’entreprise dans le groupe <strong>et</strong> la proximité géographique <strong>de</strong>s<br />
établissements : au sein du même département, les relations avec les établissements <strong>de</strong>s filles <strong>et</strong> <strong>de</strong>s<br />
sœurs <strong>de</strong> l’entreprise expliquent fortement la mobilité intra-groupe (0,13 <strong>et</strong> 0,06). La mobilité vers les<br />
établissements <strong>de</strong>s entreprises du même groupe dans le même département qui ne sont ni filles ni<br />
sœurs n’est pas significative. À ce niveau, on observe que la proximité structurale <strong>de</strong>s entreprises est<br />
primordiale pour comprendre les mobilités au sein <strong>de</strong>s groupes. Quelle que soit la taille du groupe (la<br />
variable ne ressort pas), il existe <strong>de</strong>s sous-ensembles triadiques qui expliquent la mobilité. On peut<br />
imaginer que ces sous-ensembles sont sectoriels (cf. Freyssin<strong>et</strong>, 1982).<br />
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