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Sébastien Delarre, Richard Duhautois - Centre d'études et de ...

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En <strong>de</strong>hors du département, la position structurale <strong>de</strong> l’entreprise joue <strong>de</strong> la même façon : les<br />

relations sont plus nombreuses avec une fille qu’avec une sœur (0,036 contre 0,010), mais l’impact sur<br />

les mobilités intra-groupes est moins fort que lorsque les établissements se trouvent dans le même<br />

département. La qualification <strong>de</strong>s salariés, la taille <strong>de</strong>s entreprises, la (non) diversité sectorielle au sein<br />

<strong>de</strong> chaque région constitue un marché du travail bien spécifique (Gambier, Vernières, 1998).<br />

Si on s’intéresse au modèle <strong>de</strong> Cragg <strong>et</strong> aux trois eff<strong>et</strong>s déclencheurs <strong>de</strong>s implantations<br />

départementales communes, les variables renvoyant à la mobilité dans c<strong>et</strong>te tria<strong>de</strong> (0,039 pour le<br />

nombre d’implantations départementales communes avec celle <strong>de</strong> ses filles <strong>et</strong> 0,021 pour celui<br />

concernant les sœurs) sont très largement supérieures à celles qui concernent le nombre d’implantations<br />

départementales d’entreprises ni sœurs ni filles (valeur non significative). Si l’on observe<br />

ensuite les eff<strong>et</strong>s déclencheurs du nombre d’implantations départementales non communes, on<br />

constate <strong>de</strong>ux choses : la même hiérarchisation apparaît mais sur <strong>de</strong>s valeurs amoindries.<br />

Ainsi en contrôlant l’eff<strong>et</strong> géographique, on continue à observer un fort eff<strong>et</strong> du cloisonnement<br />

structural, <strong>et</strong> inversement, en contrôlant l’eff<strong>et</strong> structural, on observe également un fort eff<strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

cloisonnement géographique.<br />

La modélisation <strong>de</strong> Cragg apporte en outre un élément important en ce qui concerne les eff<strong>et</strong>s<br />

aggravants puisqu’on constate, par rapport aux eff<strong>et</strong>s déclencheurs, une prise <strong>de</strong> distance accrue <strong>de</strong>s<br />

coefficients relatifs aux nombres d’implantations départementales partagées avec les filles par rapport<br />

aux nombres qui concernent les sœurs (les premiers sont environ quatre fois supérieurs aux seconds au<br />

niveau intra-départemental). Notre interprétation est la suivante. Quand un contingent <strong>de</strong> salariés doit<br />

être placé dans une société quelconque, la société mère peut considérer l’éventualité <strong>de</strong> départager le<br />

coût impliqué, en termes <strong>de</strong> ressources humaines, entre ses différentes sociétés filles. D’où la<br />

différence entre les coefficients aggravants relatifs aux sociétés filles (pour lesquels le départage <strong>de</strong>s<br />

coûts <strong>de</strong>puis la source est impossible) <strong>et</strong> ceux relatifs aux sociétés sœurs. Une telle hypothèse est<br />

importante parce qu’elle donne une première idée <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong> l’acteur effectivement agissant (<strong>et</strong><br />

donc une voie pour <strong>de</strong>scendre d’une simple statistique aux formes socio-économiques à décrire).<br />

3.2. Quelques résultats annexes<br />

L’ancienn<strong>et</strong>é du portefeuille <strong>de</strong> titres<br />

Ce groupe <strong>de</strong> variables concerne l’ancienn<strong>et</strong>é <strong>de</strong> la relation financière entre une entreprise <strong>et</strong> les<br />

firmes dont elle détient <strong>de</strong>s parts.<br />

L’ancienn<strong>et</strong>é se définit ici comme le nombre d’années écoulées <strong>de</strong>puis la première acquisition<br />

<strong>de</strong> parts par la société mère. Il peut y avoir <strong>de</strong>s créations pures <strong>et</strong> <strong>de</strong>s acquisitions d’entreprises<br />

indépendantes ou d’entreprises appartenant à un autre groupe. Comme il a été observé dans le cas<br />

d’entreprises indépendantes, plus les entreprises sont jeunes <strong>et</strong> plus les réallocations sont importantes.<br />

Ce sont surtout les taux <strong>de</strong> création d’emplois qui diminuent avec l’âge <strong>de</strong> l’entreprise, les taux <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>struction étant plus lisses (Davis, Haltiwanger, Schuh, 1996).<br />

Lorsqu’on s’intéresse à l’ancienn<strong>et</strong>é du portefeuille <strong>de</strong> titre d’une société focale, on voit que lors<br />

<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux premières années qui suivent l’acquisition <strong>de</strong> parts dans une autre firme, la mobilité intragroupe<br />

<strong>de</strong>puis c<strong>et</strong>te société focale est plus probable qu’ensuite. Le coefficient relatifs aux parties du<br />

portefeuille <strong>de</strong> titres nouvellement acquises <strong>et</strong> anciennement acquises le montrent (1,62 contre 0,77<br />

dans le modèle Tobit non décomposé). Après la prise <strong>de</strong> contrôle pour laquelle les niveaux sont assez<br />

hauts, première <strong>et</strong> <strong>de</strong>uxième années, la société mère ressentirait moins le besoin d’ém<strong>et</strong>tre <strong>de</strong>s salariés<br />

pour les années qui suivent 4 .<br />

Lorsqu’on détaille les coefficients avec le modèle <strong>de</strong> Cragg, l’eff<strong>et</strong> déclencheur diminue mais<br />

reste positif avec l’ancienn<strong>et</strong>é, alors que l’eff<strong>et</strong> aggravant <strong>de</strong>vient négatif. Ainsi les ponts existent <strong>de</strong><br />

4. Il est sous-entendu ici <strong>et</strong> dans le reste <strong>de</strong> l’article que c<strong>et</strong>te émission <strong>de</strong> salariés se fait spécifiquement vers ces sociétés<br />

nouvellement acquises. Ce trait est commun à la plupart <strong>de</strong> nos coefficients : si nous régressons le volume <strong>de</strong> salariés émis<br />

vers le groupe dans sa globalité, pour nous les différentes variables explicatives décrivant la composition <strong>de</strong> ce groupe<br />

(nombre <strong>de</strong> sœurs dans le même département, nombres <strong>de</strong> filles acquises <strong>de</strong>puis un an ou <strong>de</strong>ux, <strong>et</strong>c.) jouent spécifiquement<br />

le rôle <strong>de</strong> <strong>de</strong>stinations lorsqu’elles ren<strong>de</strong>nt compte <strong>de</strong> l’existence du flux intra-groupe.<br />

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