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Sébastien Delarre, Richard Duhautois - Centre d'études et de ...

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Dans c<strong>et</strong> article nous allons rendre compte <strong>de</strong> la localisation <strong>de</strong> ces flux après avoir jaugé leur<br />

importance en volume. Si les firmes <strong>de</strong> groupes disposent bien <strong>de</strong> possibilités supplémentaires<br />

s’agissant <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong>s ressources humaines, leur instrumentation <strong>de</strong> ces possibilités spécifiques<br />

obéit à <strong>de</strong>s cloisonnements qui sont <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux types : structuraux <strong>et</strong> géographiques. Nous proposons<br />

donc une étu<strong>de</strong> essentiellement spatiale <strong>de</strong> la circulation <strong>de</strong>s salariés dans les groupes.<br />

Nous ne chercherons pas ici à répondre à <strong>de</strong>s questionnements plus précis comme celui <strong>de</strong> la<br />

réallocation <strong>de</strong> la main-d’œuvre dans les groupes (<strong>Duhautois</strong>, Lagar<strong>de</strong> 2003), celui <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

coordination <strong>et</strong> <strong>de</strong> contrôle propres aux groupes (Lazega 1996 ; Lazega, Mounier 2002), ou encore<br />

celui <strong>de</strong> la réinstitutionnalisation <strong>de</strong>s marchés internes du travail à ce niveau (Moss, Salzman, Tilly,<br />

1998). Notre étu<strong>de</strong> doit plutôt être considérée comme un châssis sur lequel <strong>de</strong> tels questionnements<br />

peuvent venir se greffer par la suite : quel que puisse être le point <strong>de</strong> vue utilisé pour abor<strong>de</strong>r la<br />

question <strong>de</strong> la gestion du personnel dans les groupes, il doit s’accommo<strong>de</strong>r du constat que nous<br />

développons ici, celui du caractère doublement local <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te gestion, par opposition aux flux <strong>de</strong><br />

capitaux sans doute plus globaux.<br />

La partie 1 donne une mesure <strong>de</strong> l’importance du recouvrement du marché du travail français<br />

par les groupes <strong>et</strong> un premier indicateur <strong>de</strong> la mobilité intra-groupe. La partie 2 montre que les flux<br />

intra-groupes sont cloisonnés dans <strong>de</strong>s sous-ensembles <strong>de</strong> la structure financière : ils apparaissent<br />

presque toujours entre firmes filles d’une même firme mère ou entre une firme mère <strong>et</strong> ses firmes<br />

filles. La partie 3 ajoute que la plupart <strong>de</strong>s échanges sont intra-départementaux <strong>et</strong> présente un modèle<br />

synthétique basé sur une décomposition du modèle TOBIT proposée par Cragg (1971).<br />

1. Les données<br />

Afin d’étudier la mobilité professionnelle intra-groupe, nous utilisons trois sources distinctes <strong>de</strong><br />

données : le panel DADS (Déclarations Annuelles <strong>de</strong> Données Sociales) qui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> suivre une partie<br />

<strong>de</strong>s salariés dans leur trajectoire professionnelle, l’enquête LIFI (Liaisons financières) qui donne <strong>de</strong>s<br />

indications sur les liens financiers entre entreprises <strong>et</strong> le fichier <strong>de</strong>s MDST (Modifications <strong>de</strong><br />

Structures) qui recense les principales modifications <strong>de</strong> structures <strong>de</strong>s entreprises, c’est-à-dire les<br />

fusions, les acquisitions, <strong>et</strong>c.<br />

Le panel DADS est issu <strong>de</strong> données fiscales françaises qui sont exhaustives <strong>et</strong> qui comprennent<br />

l’ensemble <strong>de</strong> la population active du secteur privé, <strong>de</strong>s entreprises publiques <strong>et</strong> <strong>de</strong> la fonction<br />

publique hospitalière. C’est un échantillon au 1/24 ème obtenu par l’extraction du fichier fiscal original<br />

<strong>de</strong> tous les individus nés en octobre d’une année paire. Les individus extraits sont donc les mêmes<br />

d’année en année. Le panel suit chaque année environ 900 000 salariés sur la pério<strong>de</strong> d’étu<strong>de</strong> (1991-<br />

1999). Au niveau <strong>de</strong>s individus, il perm<strong>et</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s d’emploi, <strong>de</strong>s trajectoires<br />

professionnelles <strong>et</strong> salariales. Au niveau <strong>de</strong>s entreprises, il perm<strong>et</strong> un suivi longitudinal <strong>de</strong> la politique<br />

d’embauche ou <strong>de</strong> licenciement, ainsi qu’un suivi <strong>de</strong> la politique salariale mise en œuvre. Le panel<br />

commence en 1967. Un i<strong>de</strong>ntifiant pour les entreprises (SIREN) a été introduit en 1976. Outre ces<br />

éléments <strong>de</strong> base, les principales variables nous renseignent sur les pério<strong>de</strong>s d’emploi individuelles, le<br />

co<strong>de</strong> sectoriel <strong>de</strong> l’entreprise fréquentée, les salaires versés lors <strong>de</strong>s diverses pério<strong>de</strong>s d’emploi, la<br />

catégorie juridique <strong>de</strong> l’entreprise, le type d’emploi, la localisation géographique <strong>de</strong> l’établissement, la<br />

PCS, le nombre d’heures effectuées, la taille <strong>de</strong> l’entreprise <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’établissement.<br />

L’enquête LIFI vise un suivi annuel <strong>de</strong>s groupes d’entreprises. Elle existe <strong>de</strong>puis 1979 pour les<br />

groupes privés <strong>et</strong> <strong>de</strong>puis 1984 pour les groupes publics. C’est une enquête annuelle. Elle comporte<br />

différents types <strong>de</strong> fichiers, nous décrivons ici les données primaires issues directement <strong>de</strong>s<br />

questionnaires. Dans ces fichiers chaque observation décrit un lien entre <strong>de</strong>ux sociétés, l’une dite<br />

société « amont » (celle qui détient), l’autre société « aval » (celle qui est détenue). Toutes les sociétés<br />

interrogées remplissent l’une <strong>de</strong>s trois conditions suivantes : possé<strong>de</strong>r un portefeuille <strong>de</strong> titres <strong>de</strong><br />

participation supérieur à 1 200 K€, réaliser un chiffre d’affaires supérieur à 30 000 K€, ou disposer<br />

d’un effectif salarié supérieur à 500 personnes. Celles qui correspon<strong>de</strong>nt à l’un <strong>de</strong> ces trois critères<br />

sont interrogées en tant que « sociétés amont » sur leur portefeuille <strong>de</strong> titres <strong>de</strong> participation. Si elles<br />

déclarent possé<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s parts d’une « société aval » qui par ailleurs remplirait l’une <strong>de</strong> trois conditions<br />

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