PDF complet, en mémoire de l'ami Vincent - maelstrÖm

Un dwiche
Huit heures du mat Je reviens du “Septième jour”,
Endroit qui veille sur nos matins à coups de mayonnaise J’y
Ai pris un sandwich que j’ai envie d’arrêter de bouffer vu
Que me prends l’envie d’écrire Alors
Je remballe l’engin, me cure une dent creuse d’un air replet, genre
“Alors bébé, heureuse ?” et m’en retourne chez moi
me remettre à mon couplet
Y a pas de sot métier Soit !
Puis sur le trottoir j’avise un vieil homme armé d’une
Béquille qui me bouche le passage de
Sa lenteur fragile De sa vieillesse au
Parfum inutile Je
Me dis d’abord Mais tires-toi, vieux con ! Puis j’eus
l’impression que de sa béquille il pompait dans le sol
De quoi subsister Que c’était un peu comme une prise
De courant de laquelle il puisait le courage de vivre
Et d’avancer encore - et dieu sait s’il en faut ! Puis
Le suivant toujours sans parvenir à le dépasser j’en
Fus à réfléchir à ma poésie, travaillée sans cesse par
La rime interne Ma
Béquille à moi, le son dont j’ai besoin pour que ma volonté
D’écrire ne meure pas dans l’indigence Pour
Qu’elle conserve cette faculté d’absence, qu’elle
Continue elle aussi à arpenter les trottoirs de Bruxelles Je
Me sentis, moi aussi “infusé d’astres et lactescent”, en
Suivant ce vieillard et sa canne, métaphore œdipienne j’en
Conviens - Tiens ! Quelqu’un a-t-il déjà parlé
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