PDF complet, en mémoire de l'ami Vincent - maelstrÖm

Et la peur de ta canne et
Tu te tiens, aux aguets, au sommet de l’histoire
Avalisant sans même vraiment y croire le sac des monastères
La destruction des fresques du Sinaï
Trouvant de la vertu à taire parfois ta chimérique réussite
L’illusoire apogée de ton orbite et Des peuples disparaissent sans dire
Au revoir
Agrémentant de métopes et de frises les lieux où il est bon que parfois
Tout cesse et
Tu te tiens vaniteusement dressé au sommet de l’histoire
À jouir de la plaisante désolation des charniers dont tes textes sacrés
Regorgent
À te glorifier sans fin de l’invention de la roue à gorge
Et du miroir sans tain à
Retailler à coup de boussole et d’astrolabe la route vers des Indes qui
Ne t’ont pas attendu
Ont disparu sur la route qui va de l’Indus au Gange
Car tout change, tandis que toi
Tu te tiens debout au sommet de l’histoire
Tu t’émerveilles encore de la pérennité d’un si indigent miracle et
Tu comptes les poings levés vers ta couronne
Tu entends tes peuples qui s’époumonent, tes esclaves qui renâclent
Et ton siècle exhale soudainement une insistante odeur de charogne
Mais tu t’y fais et
Tu es debout au sommet de l’histoire
Debout sur les remparts de Masada Tu as
Déposé le glaive Tes yeux sont tournés vers un soleil qui ne te croit pas
Tu as le nom de Yahveh qui bouge sur tes lèvres Tu viens d’apprendre
L’échec de la sédition Bar Kochbah
Tu hoches ta tête sous ta lévite et tu murmures le nom de
Jéhovah et
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