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karl marx la guerre civile en france - communisme-bolchevisme

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Dans son discours devant l'assemblée des maires etc. (25 avril), Thiers dit lui-même que les «assassins<br />

de Clém<strong>en</strong>t Thomas et de Lecomte» [sont] une poignée de criminels, «et ceux qui pourront à juste titre<br />

être considérés comme complices de ces crimes par conspiration ou assistance, c'est-à-dire un très<br />

petit nombre d'individus*.»<br />

Dufaure<br />

Dufaure veut réduire Paris par des procès de presse <strong>en</strong> province. Monstrueux de traduire des journaux<br />

devant un jury parce qu'ils prêch<strong>en</strong>t <strong>la</strong> «conciliation».<br />

Dufaure joue un grand rôle dans les intrigues de Thiers. Par sa loi du 10 mars, il a soulevé tous les<br />

commerçants <strong>en</strong>dettés de Paris. Par sa loi sur les loyers parisi<strong>en</strong>s, il a m<strong>en</strong>acé tout Paris. Les deux lois<br />

avai<strong>en</strong>t pour but de punir Paris d'avoir sauvé l'honneur de <strong>la</strong> France et retardé de six mois <strong>la</strong> reddition<br />

à Bismarck. Dufaure est orléaniste et «libéral», au s<strong>en</strong>s parlem<strong>en</strong>taire du mot. Aussi a-t-il toujours été<br />

le ministre de <strong>la</strong> répression et de l'état de siège.<br />

Il a accepté son premier portefeuille le 13 mai 1839, après <strong>la</strong> défaite de <strong>la</strong> dernière prise d'armes* 108<br />

du parti républicain, et il fut donc le ministre de <strong>la</strong> répression impitoyable exercée par le gouvernem<strong>en</strong>t<br />

de Juillet à cette époque.<br />

Le 2 juin 1849, 109 Cavaignac, contraint, le 29 octobre (1848) de lever l'état de siège, appe<strong>la</strong> dans son<br />

ministère deux ministres de Louis-Philippe (Dufaure, pour l'Intérieur, et Vivi<strong>en</strong>). Il les nomma sur <strong>la</strong><br />

demande de <strong>la</strong> rue [de] Poitiers* 110 (Thiers), qui exigeait des garanties. Il espérait ainsi s'assurer<br />

l'appui des «dynastiques» pour <strong>la</strong> prochaine élection présid<strong>en</strong>tielle. Dufaure employa les moy<strong>en</strong>s les<br />

plus illégaux pour sout<strong>en</strong>ir <strong>la</strong> candidature de Cavaignac. L'intimidation et <strong>la</strong> corruption électorale<br />

n'avai<strong>en</strong>t jamais été pratiquées sur une plus grande échelle. Dufaure inonda <strong>la</strong> France de publications<br />

diffamatoires contre les autres candidats, et surtout contre Louis Bonaparte, ce qui ne l'empêcha pas de<br />

dev<strong>en</strong>ir plus tard le ministre de Louis Bonaparte. Dufaure redevint le ministre de l'état de siège du 13<br />

juin 1849 (contre <strong>la</strong> manifestation de <strong>la</strong> Garde nationale décl<strong>en</strong>chée <strong>en</strong> réplique au bombardem<strong>en</strong>t de<br />

Rome, etc., par l'armée française). Il est de nouveau maint<strong>en</strong>ant le ministre de l'état de siège, proc<strong>la</strong>mé<br />

à Versailles (pour le départem<strong>en</strong>t de Seine-et-Oise). Pouvoirs donnés à Thiers pour déc<strong>la</strong>rer n'importe<br />

quel départem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> état de siège. Dufaure, comme <strong>en</strong> 1839, comme <strong>en</strong> 1849, veut de nouvelles lois<br />

répressives, de nouvelles lois sur <strong>la</strong> presse, une loi pour «abréger <strong>la</strong> procédure des conseils de <strong>guerre</strong>».<br />

Dans une circu<strong>la</strong>ire aux procureurs généraux, il dénonce le mot d'ordre de «conciliation» comme un<br />

délit de presse à poursuivre sévèrem<strong>en</strong>t. Il est caractéristique que dans <strong>la</strong> magistrature française un<br />

seul procureur général (celui de <strong>la</strong> May<strong>en</strong>ne) ait écrit à Dufaure pour «démissionner... Je ne puis servir<br />

une administration qui m'ordonne, <strong>en</strong> période de <strong>guerre</strong> <strong>civile</strong>, d'épouser des querelles partisanes et de<br />

poursuivre des citoy<strong>en</strong>s que ma consci<strong>en</strong>ce ti<strong>en</strong>t pour innoc<strong>en</strong>ts, parce qu'ils ont prononcé le mot de<br />

conciliation.»<br />

Il [Dufaure.] appart<strong>en</strong>ait à l'Union libérale de 1847, qui conspira contre Guizot, comme il appart<strong>en</strong>ait<br />

à l'Union libérale de 1869, qui conspira contre Louis Bonaparte. 111<br />

A propos de <strong>la</strong> loi du 10 mars et de <strong>la</strong> loi sur les loyers, il convi<strong>en</strong>t de remarquer que les meilleurs<br />

cli<strong>en</strong>ts de Dufaure comme de Picard (tous deux avocats) se trouv<strong>en</strong>t parmi les propriétaires<br />

immobiliers et les grosses bourses*, qui répugn<strong>en</strong>t à perdre quoi que ce soit du fait du siège de Paris.<br />

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Aujourd'hui, comme après <strong>la</strong> révolution de Février 1848, ces hommes dis<strong>en</strong>t à <strong>la</strong> République ce que le<br />

bourreau disait à Don Carlos : «Je vais t’assassiner, mais c'est pour ton bi<strong>en</strong>»*.<br />

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