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idées de rationalisation, de fonctionnalité et de régularité de l’espace. A l’inverse,
l’itinéraire compose avec la diversité et la complexité des situations et n’aboutit pas à
une structuration cadrée de l’espace urbain. Plutôt que de désigner des fonctions
précises à l’espace, il suggère d’évoluer vers un espace public où l’indétermination
procure suffisamment de souplesse au sujet pour s’épanouir. L’itinéraire conduit à
travailler davantage sur les dimensions sensibles de l’espace à partir d’une coproduction
de son aménagement impliquant aménageurs, politiques et sujets.
Perspectives
L’appréhension des déplacements piétons à travers un nouveau concept,
l’itinéraire révélateur de l’expérience du mouvement, montre toute la richesse et la
complexité d’une telle approche.
En effet, l’expérience associée à l’idée de mouvement mobilise différentes
dimensions (existentielle, spatiale, corporelle, subjective, de l’aménagement et relative à
l’altérité) qui demandent chacune beaucoup d’attention. Les résultats obtenus
nécessitent un approfondissement de chaque dimension du concept d’itinéraire afin
d’apporter des précisions et des éclaircissements utiles pour améliorer l’approche
méthodologique et opérationnelle. C’est par exemple le cas de la dimension subjective
qui s’inscrit à la fois dans l’instantanéité et dans la mémoire, de part la double capacité
du corps, au niveau de la perception et de la connaissance, qui enrichit la dimension
subjective d’un double sens. Cet aspect gagnerait à être davantage pris en compte dans
le cadre de l’analyse de l’expérience par le biais de la méthode des itinéraires. Dans une
autre mesure, la dimension corporelle, fortement sollicitée durant le déplacement, prend
tout son sens en tant que marqueur « premier » de l’itinéraire, étant donné que le corps
est le lien direct entre le sujet et l’espace parcouru. Même si les autres marqueurs ont un
rôle important dans la compréhension de l’itinéraire, le corps reste l’élément qui subit
instantanément les limites des aménagements. Une recherche plus approfondie sur les
réflexes du corps (comportements non verbalisés et non conscients) est recommandée
pour repérer les fonctionnements que l’analyse du récit du sujet ne dévoile pas.
L’approche fondée sur l’analyse de l’expérience du mouvement à partir du
concept d’itinéraire peut être utilisée dans différents domaines. Par exemple, au niveau
de la santé, l’augmentation des problèmes liés à la sédentarité, notamment, le surpoids,
correspond à un thème qui peut être abordé par le biais du concept d’itinéraire. En effet,
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