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nos'arts présente son parrain du mois et son ambassadeur Cartouche

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39<br />

PoÉsie<br />

Contact : artistepublie@nosarts.com<br />

Jean-Paul Berth<strong>et</strong><br />

Jean-Paul Berth<strong>et</strong>, conteur sarthois reconnu, joue dans le registre des<br />

sentiments <strong>et</strong> <strong>du</strong> ressenti. ses poèmes <strong>son</strong>t des voilures de tendresse<br />

<strong>et</strong> d’humour dont on aime se draper. il y a chez c<strong>et</strong> auteur une plume<br />

taillée au service <strong>du</strong> cœur <strong>et</strong> de l’espièglerie.<br />

Caresse(s)<br />

Un souffle<br />

Par la fenêtre entrouverte,<br />

Le soleil vient déposer<br />

L’or de ses rayons ambrés,<br />

sur l’écrin de ton corps.<br />

sur la fleur à peine éclose<br />

De ta bouche carmine,<br />

tendrement je dépose<br />

Un baiser d’éternité.<br />

La houle s’empare de tes cheveux,<br />

Couleur de blé mûr.<br />

Le vent en passant,<br />

doucement me murmure<br />

Qu’aujourd’hui est une belle journée.<br />

aussitôt un tourbillon<br />

s’enroule dans la chambre,<br />

m’apportant mille parfums<br />

<strong>et</strong> le chant de la vie.<br />

Dans le lointain une cloche appelle.<br />

Le temps reste suspen<strong>du</strong><br />

À ton souffle court,<br />

encore <strong>et</strong> toujours, l’amour.<br />

Romans<br />

muriel Cerf - La P<strong>et</strong>ite Culotte<br />

Coll. « Babel » Chez aCtes sUD, 272 pages<br />

Paris au <strong>mois</strong> d’août. Par 35° à l’ombre. abandonné à<br />

une canicule estivale, gilles morgenstern, le narrateur,<br />

traîne comme une âme descen<strong>du</strong>e aux enfers dans <strong>son</strong><br />

luxueux appartement, accaparé à fouiller les mémoires<br />

encore tièdes de ses treize ans de mariage. sa bien trop<br />

belle épouse, la blonde <strong>et</strong> fraîche ariane, l’a quitté pour<br />

l’amour d’une autre femme. entre souvenirs <strong>et</strong> fantasmes,<br />

l’éminent critique gastronomique<br />

cède aux douloureux vertiges de ses<br />

rêves <strong>et</strong> de ses cauchemars. entre<br />

jalousies, blessures <strong>et</strong> humiliations,<br />

l’homme imagine, devine, soupçonne<br />

<strong>et</strong> se doute. malheureux, il pressent.<br />

martyrisé, il s’interroge tout autant.<br />

La liai<strong>son</strong> saphique a-t-elle été<br />

consommée dans les bras enlacés de<br />

la fantasque fugitive <strong>et</strong> de mona, <strong>son</strong><br />

amante ? Que peuvent-elles vivre<br />

<strong>et</strong> partager ensemble, là-bas, dans<br />

la suite fastueuse de l’Hôtel Lenoir à Fontainebleau ?<br />

Comme une flamme conjugale qui s’éteint, la p<strong>et</strong>ite<br />

culotte de soie blanche a disparu <strong>du</strong> fond des tiroirs dans<br />

un froissement d’impudeur <strong>et</strong> de grâce, en emportant le<br />

passé trouble d’ariane... Ce récit agile à l’érotisme tour à<br />

tour ardent <strong>et</strong> joyeux s’imprègne de sensualités qui mêlent<br />

parfois la légèr<strong>et</strong>é, l’humour ou l’ironie. sans doute pour<br />

mieux poser les importantes questions inspirées par la<br />

dépendance amoureuse ou la fuite <strong>du</strong> désir...<br />

muriel Barbery - L’elégance <strong>du</strong> Héris<strong>son</strong><br />

Coll. « Folio » Chez gaLLimaRD, 416 pages<br />

elle, c’est Renée. elle est veuve <strong>et</strong> elle est la concierge<br />

d’un immeuble cossu, situé au 7 de la rue de grenelle. elle<br />

est p<strong>et</strong>ite, moche <strong>et</strong> rondel<strong>et</strong>te. Quinquagénaire bourrue<br />

(parfois) <strong>et</strong> discrète, voire mystérieuse<br />

(souvent), elle dit qu’elle a des oignons<br />

aux pieds <strong>et</strong>, « certains matins autoincommodants<br />

», une haleine de «<br />

mammouth ». elle est en outre si conforme<br />

à l’image ordinaire des concierges qu’on<br />

ne voit pas vraiment pourquoi elle serait<br />

bien plus cultivée que d’autres. or,<br />

dans l’intimité de sa loge, Renée est<br />

secrètement éprise de littérature russe<br />

<strong>et</strong> de cinéma japonais depuis 27 ans...<br />

LittÉRatURe<br />

elle, c’est Paloma, une p<strong>et</strong>ite fille de douze ans qui vit dans<br />

c<strong>et</strong> immeuble, « dans un appartement de riches ». elle est<br />

surdouée mais elle est malheureuse. entre une grande<br />

soeur normalienne, une mère sous antidépresseurs <strong>et</strong> un<br />

père souvent lâche, la vie d’a<strong>du</strong>lte n’est à ses yeux qu’un<br />

lot d’absurdités. si elle trouve sa vérité <strong>et</strong> <strong>son</strong> refuge<br />

dans des mangas, elle sait qu’à la fin de <strong>son</strong> année<br />

scolaire, le jour de ses treize ans, elle se suicidera... a<br />

l’évidence, muriel Barbery éprouve beaucoup de plaisir<br />

à décrire la vie de l’immeuble de la rue de grenelle. elle<br />

en joue, s’en amuse <strong>et</strong> le résultat est là : un deuxième<br />

roman drôle, intelligent <strong>et</strong> réussi. Déjà édité chez<br />

gallimard en août 2006, « L’elégance <strong>du</strong> Héris<strong>son</strong> »<br />

est maintenant chez Folio.<br />

Pascal garnier - Lune captive dans un oeil mort<br />

Chez zULma, 160 pages<br />

aux Conviviales, dans c<strong>et</strong>te résidence ultra moderne<br />

(avec piscine <strong>et</strong> club house) quelque part au sud de<br />

la France, les bâtiments <strong>son</strong>t complètement neufs. Un<br />

gardien <strong>et</strong> des barrières hostiles sécurisent ce paradis<br />

aseptisé d’où <strong>son</strong>t exclus les jeunes, les enfants <strong>et</strong> les<br />

chiens. Le bonheur (ou ce qui lui ressemble) est en eff<strong>et</strong> à<br />

ce prix., il y a là deux couples <strong>et</strong> une<br />

jeune femme qui égrènent les jours<br />

apparemment délicieux <strong>et</strong> tranquilles<br />

de leur r<strong>et</strong>raite ; tant l’endroit paraît<br />

charmant <strong>et</strong> idyllique. or, un malaise<br />

latent mâtiné d’angoisses insidieuses<br />

surgit peu à peu au fil d’un récit qui<br />

avance puis progresse inexorablement.<br />

L’enchantement vole en éclats quand<br />

chaque protagoniste dresse le constat<br />

amer, cinglant ou cruel, de sa propre<br />

vie d’échecs puisés à la source des drames per<strong>son</strong>nels<br />

refoulés.<br />

Le roman de Pascal garnier prend doucement mais<br />

sûrement l’allure d’un enfer ante mortem quand une<br />

confrontation avec soi-même affirme le refus de vieillir<br />

<strong>et</strong> le rej<strong>et</strong> des autres, face à leurs menaces ou leurs<br />

dangers. tragi-comédie acide, l’ouvrage est un p<strong>et</strong>it<br />

régal d’humour noir.<br />

Alain Baudin<br />

40<br />

Littérature - Romans

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