1 - Notes du mont Royal

Notes du mont Royal
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LES X X IIII.
* LIVRES DE
VI LIADE D'H O-
M E R E, PRINCE
des Poètes Grecs.
Traduits du Grec en vers François."
IES XL PREMIERS PAR
M. HVCVBS S Mit Abbé
de Saintt Cheron,
E T
LES XIII. D Z RN I ZRS PAR
AMADIS I A M Y N , Secrétaire de la
chambre du Roy : tout Usxxi il l.re-
I »e»t, & corrigez, par ledit
AU. I AMYN. '
AVEC
Le premier & fécond de l'Ody ffee
mere,par laques Peletier duMan
Plut -vite table bienamplefur t Iliade d'Homère.
A PARIS,
Pour Lucas Broyer Libraire, tenant la
boutique au fécond pillier de la
là grand'faite du Palais.
M.
AVEC P'R^KtTWJi DV ROT.

B P I St:R E D E
DAME ÏOESIE, A V
TRES-CHRESTIEN ROY
de France François,prerriier
ce nom : Sur la traduction
d'Homère, Par
SALEZ.
• E V ttgtandfux fufwt ta
\ bratfo*ftie»s,
1 (Roy très -pwflani, le plut •
* grandies Chreftiens)
\Tant pour U. gurre à ho»
\ drtiti commencée,
i Cotttcebtyqirifa lafoyfaulfie,
$*t$owUfomg»Htmtfjiritf'applipey
utgouuerner ce beau peuple GaBique, -
s'efiouifl # tient à bit» bonheur •
D'y,telGomemtiN:
Si tentreprens te faire U ledwre
De quelque baffe # légère eferipture,
Je doute fort défaillir grandement,
BKn

«PIST KS
Toufiouts repeu di cdejle viande,
Kepeult goufietchofe qui ne foit grande,
Mau .quand ie vey après que ie fuis celle, .
En qui reluifl fouuent quelque eflinreUe
De ta faueur(me donnant priuauti
De«mfeter auec taroyauté)
le merefouls : Sçachantgue quis'auanct
Trop hardiment,n'entenapat M puiffance: -
Ma»ep»i trop craint,& riefl datant toyfeur,
Ignore aujfi ta-clemence & douceur,
l'ay Àlaiftéii nourri,comme mère,
Vlufxeurs en faut,entre lefquels,Homert
Tut U premier par qui dame Nature,
Fifi aux humains libérale ourhfture
Defesfecrets : &fi tresbien l'aprit,
.
Le mieux au-vif : mrla cbefeprofonde,
llla traiihit hautemenP&.L bafft,
T^ef-propremenf,fy ntnfaasgrandegrace,
Si qu on peut dire,en "voyantfon ouurage,
$u'H efl luyfeul,de Naturel image.
Vont (ay acquit par tout louante telle,
Que t'en demeure à îamaù immortelle,
Et tous mes fils iufqu'au ciel exfoliez,.
C'efl[Ocean,d'oùfôntainficouk\
Us clairs rtùffeaux,pour l'efprit arroufer
De bwfçauoir, & puis le difpofer
A la -vertu Je rendant fufceptible,
Dubienparfaitl,haut,& incorruptible.
De la liqueur de (ejle claire fmrce

Ar Ror. *
Crées & Latins,courans à plaine courft
Ont beugrans traiils d'où font après iffum
Opinions diuerfement recettes '.
Chacun penfant U penne pltu naifuet
Venant du fond de cefle fourte -viue.
Celuy quipreuue, & monftre euidemment
L'ame immortelle, a prins vnfondemtnt
En ceflautheur. L'autre qui admonnefit
Suiurevertu,r
Zequelpenfoit la feule -volupté
Efire le bien,où chacun deuôit tendre
Comme awuray but,s'efl efforce'd'y prendre-'
Pied, fur Us mots coucher, en vn piffare,
L'interprétant trop afin aduantage.
Celuy qui donne à U grand"prouidence
I>ufouueraio,lafuperintendence
Vel'Vniuers,& croit lachoftnee
Hftrefubiefteà vnedejlinee,
Ordre cert*in,qui ne fepeut confondre:
Xtrouue affilie raifonspour revendre
Aces refueurs,qtti contre vérité,
sfjpgnent tout lia témérité,
Et a neffay quel rencontre de corpsr
Sentxeioignans par difeordans accords.
Il n'tftpaffage m- UPhilofiphie,
Tantfoit iiuers,qni nefe fortifie,
Par quelque diit,oufentence notable,,
Pe ce Poète. Et qu ilfiit véritable,.

K.
IM8IK1
Thaïes le fage entre lesfept Gregeoit
Tant renommé,y lifant quelquefois,
Que tOcéan donnait eftre,(sr naijfance
A tout les corps :fans autre cognoiffance, •"
Soudainement il àifcourt,&fe fonde,
Que terre,ciel,& la machine ronde, ,
ladupar l'eau fut produite & forgée,
Et de fa main humide ainfi rangée. »
Xenophane's qui s efforce d'enquerre •
Le vray principe : & dit! l'eau,& U terre
Eftre premier. Puis d'autre opiition
Empedoclésaffermant ÎVnion,
Et le débat,auoir fait! toute chofe:
Vn chacun £ eux fa fentence difpofe,
' Selon qu'il ï,i dans Homère troisuee,
Et la maintient -véritable (p prouuee.
Les mouvementJes maifonsjes diflanees,
Etes corps des cieux,leurs aJpeSlsJeurs puiffances,
Tonnerre,efclair,grefle,vent^hiycs,nMest
Parfis beaux vers font clairement cogneites.
Il monjlre auffi qu'il a eu le fçauotr
D'Arithmétique. Encory peult on -voir
Beaucoup de l'art enfeignant U mefure.
Quand Phidias fit la belle letlure
Del»piter,des Grecs tant eftimee,
Il Ce venta l'auoir ainfi formée,
Z> e quatre ven dit Poète gentil,
Quiluyferuoknt depoxttr.-ii~l Çp'd'outil.
Outre cecy,tont l'efl.-.t Politique,
Z'A

*T ïor,
le viay mefpru de toute chofe vaine,
Itïhenneurdeu,par les hommes,aux dieux,
Teft défait, & feprefente aux yeux
Défont lifant,comme viue peintluri,
O noble efpritjk gente créature,
tien-heureux eïi qui tes eeuures contemple,
Et qui s'en fin de miroir & £ exemple.
MerueiBen'eftdoncquesfitantdeviBa
'Du pays Grec,& des prochaines if es,
Ont effayéà trouuer le moyen.
De le nommer leur natif Citoyen:
Comme feraient plufieurs grandes prlncejfet,
Qui cognoiffans les verttn,les riebeffes
D vnpuiffant Vrinte,& treshaut Rpy de Wrante,
Defireroient auoirjon accointante:
Mettant chacune en allant fa valeur,
Pour à l'amour donner quelque couleur.
Et de là vint,qu'vn trejgrand perfonnage,
Voulant menftrer clairement fin lignage,
Et le pays,dit que fin origine
Ifloit du Ciel,& fa mère diuine
CaBiopé, principale des Mufes:
Car en voyant tant de grâces infufis
E» vn fubiecljil penfiit impofféle,
Qu'engendré fuft de quelque corpspaffihle.
Et toute;fou ce^e perfection,
Oncques ne fufld'aucune ambition
SoUuitte,oncq l ejguiûon de gloire
Nelepïcqua.peur laiffer la mémoire
Definfeulnom : gf/ moins defa Patrie.
Toutaurebours £vne grande partie
S iiij

«MST1CI
D'autres auiheurs,qni{ met tans eti lumière
Quelques efcripts) en U page première, _
Couchent leurs noms,pour acquérir leuange,
Qui bienfiuuent en déshonneur Je change.
La peur que iay qu'on me tienne fufiecle,
Roy tref-pmfiant,parlant de ce Poète,
Me contraindra de paffer en Çilence,
Tout le meilleur de fa grande excellence.
lem'abftiendray pour l'heure a déclarer.
Comme les dieux font voulu décorer
De prophétie,en ce qu'il a prédit
l,'autborite',le règne, & le crédit,
Que les Troyens,auec leurs grans dangert,
Auroyent-vniourjspays efirangers.
le me tairay,des contrées Huer Ces,
Q» U-voyagea : des périls,dei trauerÇes,
Qu'il luy conuint plttfteurs jois fouftenir,
Pour le defir ardent de paruenir,'
A la notice ejyfcience certaine
Dttoute chofe,& diuine & humaine.
Comme ïejprit dAchitt.es l'agita
Diuintment, $/les yeux bsyofta,
En luy rendant après,l'**f me pourueut
De trop plus claire &plusÇubtile veue:
Ne piste ne moins que l'on compte dufagt
Tireras,qui -oeidle nud corfagt
Delà deejfe,& prophète en deuint:
Et fi sofoit le dire, ainfi qùaduint
Au bonfainilPol que leftu-Chrijl rouit,
Et aueugla,auant qu'il s'en feruit,
Luy fanant •voir a» ciel chofes en fomme,

â * x o r.
Jfit il n'cfl permis dédire à langue d'homme;
leditay bimane m'enfçaUrois taire,.
£>»t le plus beau de tout l'art militaire,
EJl tellement àfonouurage efpars,
Que ton Uptult cueillir, ae toutes fart,
J£tfembleroit,-vevcefleajfetlioni
Qu'en efcriuant, il eufl intention >
Monftreren quoy (heur 8 malheurconfifle^-
E>'vnajfailUnt,ou decilquireftfle.
Car on y voit deux puiffantes armées,
Souuentesfois à combatte animées,
Et les deux chefs enhorter lesfoldars
Afe rengetdejfout- leurs eftcndars,
Leurpropofant four la belle •vittoire,.
Henneur,profit,ty immortelle gloire.-
L'on y aprendà villes affiegtr,
Et fesfoldats camper,& diriger
Commodément:^pour n'eftreforcez,,-
. Seremparer de palrrj& fojfez»
Mettant toujours en place plus patente*
firoifla» milieu la grand' Royale tente:'
ConÇequemment Ut plus adroits 9? forts
Sur les deux eoings,ptur feruir àe renforts;-
Là peut-on voirJU prudence requife
\A bien fournir quelque haute entreprifei
Comme il conuicnt que le chef fe eonfeUlf
Aux plus-expert,& leurprefte toreiUe.-
Comme il luy faut auec iceux traicler,.
Puis e^re prompt,quant à l'exécuter,
lâefmes en chtfe aduentureufe & grande;.
Ou bienfouutntia fortune commande,.

instst
Et supcuyaut-fubtilt invention. y
Si mift rieft à exécution.
0$ il faut punir mutins,fedicieux,
Et mefdijans : puis louer iufqh'aux ciei4X,
EtguerdonnerUs plut forts & puiffans,'
Qui par efftft font trcs-obeiffans.
Ôjtatid aux foldatsjhacuny peut aprendrt,
Maint tour fubtilpo/nr l'ennemyfurprendre
Et mefmement q»',ônne doit s'esbahyr
J>'-vnfeul malheur: mais toufiours obeyr:
Et s'il aduimt qu'ils fe trouvent vainqueurs,
Eflre adudez,,de,ne mettre leurs coeurs
Tant au butm,qu ils nevoyentfitr l'heure,
Si la campag>e,& le camp leur demeure.
Encoryeflltkfaçondecombatre
Seul,corps à corps : & le moyen Sabatrt
^tucunefois lanoife commencée
Courfè,Saillie, Efcarmoucheirejfee
Embufcheauxchamps-,guetprins,faulfes alarmtt',
Tout y efl clair : Brief,c'efl va miroir d'armes.
Dont à bon droit,le preux Roy Alexandre,
£l»i définit jà renommes ejpandre,
Trop plus auant quefes grandes conqueftts
Ne s'eflendoient,entre tous les Poètes,
Jlfouhaitoitvnfeul Homcrtauoit,
Bien co^noiffantie,prince defçauoir,
£^»'H»'yamort,nebn^tempsquiconfume
Ce que fait viure T/IM bien doiïe plume.
Ftceqm veut en marbre,ou fer grauer
Sa pourtraillure,& lu face eftcuer
Sus Pyramide,

AV » aï
A tout cela ,& temps quelque fin donne.
M m les beaux -vers ïvn clair ejprit tijfur,
Malgré le temps, obtiennent le deffus:
Immortels font,& les morts font remure,
Car plume vole,ou métal ne peut future.
Ce ieune Roy ,voytntdonc que Nature.
Ne monflroitplusft digne créature,
Itpropofit en lieuduperfmnage
^tuoir aumoinspres de foyfon ouvrage:
Vfant toujours du poète Royal:
(Tellenommoit)comme d'vnfèrflpyaL
One ne reuint d'ajfaut ou d'efearmouche,,
Tantfujl il Us,qùauantfe mettre en couche
Il n'en aprint quelque vers fingulier
Puis s'enferuoit comme d vn oreilier.
Etbienfouuent difoit que cefl autheur
Luy tenoit lieu de guide

E ri» T* «
Encontre Homere:& pourfin faux libelle,
Apres tourment Uy donna mortcruelU.
Croire conuient auffi,que Us Romaint
Rueremment [ont tenu en leurs mains :
Car Seipion le vainqueur de Carthage
Prifant vn tour theur Qf grand avantage
D'Achilles Grec chanté dedans fis vers
Cria tout haut (ayant les yeux ouucrts
Tournez, au ciel) Orpkufl à Die»,qae Romt
Fuji maintenant ornée £vn tel home:
Certainement les Martiaux efprits,
Et leurs beaux faiéts,feraient en plus orandpris,
Maisdequoyfert,Princetresredo»bte'y
Hire cecy deuant ta maiefle'f
Hequoy tefcrt,jijc te ramentoy
Tout ce deff»s?Ôui lefçait mieux que toyi
Smeftïefpritjiyantplusenrefirue
lie bonfçauoir} veux ie'enfiigner Minante?'
Certe nenni,vne autre chofi, Sire,
Ma mis en main la plume pourt'efirire,
Voyant par toy Us arts croijhe&flounr
Qui ont tnidéauparavant périr:
Et que défia deux deejfes courtoifis,
Littérature,®- les armes Françotfes,
far ton moyen telle amour ont enfemblej
Quimpoffiblt eft que Unies defaffembUt
Tant reluiftns,qut leur claire fplendeur
Fatfl du beau Us cognoiflre la grandeur
l'eftois,marrie,& non pat fans raifort,
Sùtnfi heurtufe $/ dorée foi fin.
Ta Francefujlilvn Homère ptiute.

A» *0¥
5» de fin nom ,U gloire efl arriiee,
(Comme l'on dii)aux plus lointains Barbares,
Jndois,Perfans,Boriflhtnois,Tartares,
Et fi les mers & defers n ont peu faire
Si» eux ejloigne^ du prefent hemifphere:
Pnuexjncor de -voir le Pal Arélique,
iV aynt entendu cefte-otuure poétique,
S cachant au vray laperte,^ les regret*
Des bons Trayetys,& la ioyedes Grecs.
Ilm'afemblé que ta Franceprifet
Tant de PaUat,& Mars fauorifee,
Deuoitauoirpourfa perfet~tion>
De cefl autheur propre,traduftion.
Et pour ce fairefl prince trefpuijfant,
J'ay defline'vn tien obeiffant
HxmblefubieE\ Sdel,que tu reçois
Etmétisaurancdes Poètes français'
auquel défia ta Royale jaueur,
uifaifl goufter dufruit~l de fin labeur:
Par $celuy,qui n'a autre deftr,
Qu'àfaire chofe ou tu prennes plaifir: \
Tu pourras -voir en bricfîotuure auaucte
De lItiade,& puis detOdijfee:
Non vers pourven: Car perfonne viuantt
Tant elle fait dotte & bien efcriuante,
Ne fçaurait faire entrer les Epithetes
'Dutout en rithme.llfuffiift des poetet
u L» volonté eftre bien entendue.
"Et la fentence,auecgrâce rendue.
" tes anciens Mj"oient eflre impofiibU
Tirer des mains itHerculet invincible

EUSTRB
ta grand maJfue,'Encoreplus foîter
HhorrihUfoudre-augranddieu Inciter:
JE* pour le tiers,à Homère rauir
Vu vers entler,pour après s'enferuir.
Or (i Salel < 'efforte de le rendre
E» t»n vulgaire^n efi il a reprendre?
Itcroy que n»n,SÎins faut que Ion leprife
Si non dufai£l,aumoim de Xentreprise:
Veu mefmement,quepar là Un peut voir,
Que ce fie langue efi duifanteaufçauoir:
Et qu'il n'efl rien trop dur au tranflateur,
payant vn Roy,à maiflre $/ protecteur.
Ce neantmoins,combien que tafentenct
Xoy tref-chrefiien,luy férue de defence,
Comme venant du tre/fain iugement
De ton diuin%4ff noble entendement:
Et que celuy,du confeil duquel vfes,
Ton CafteÙan ,le bien aime'desMufes,
Luy fauorife, ffl à tous Ces femblablcs,
Quand il cognoifi qu'ils te font agréables.
On trouuera vue grande compagnie
D'autre eJfris,promps à la calumnt'e:
Qui retiendraient dedans leur bouche foie
"ïn charbon vifjplufiofi qu'vneparolle
"lniuricufe:isr en lifant ces vers,
Soudainement donneront à trauers,
E» les bUfmant: (Puis reffcmblans la moufche)
S'enuoleront,laifjans la dure touche,
Et l'efguillon,di' leur langue mauuaife.
Atous ceux là (Sire,miis qu'il teplaife)
le Te$ondray,nmpourfc»\ excufar:

AV ROY
Ce traàmfant,nepo»r eux accufer.
Mais fouflenant la publique querelle
Des tranjlateurs nourris de ma mamelle.
En premier lieu,c'eft vn inique faifr,
Vitupérer le labeur Jequel faiii
Que plufieurs arts,quin'efloient en lumière,
Sont ia rendus en leur clarté première:
Et Ufçauoir,aMresfois tant couuert,
Xfi maintenant à chacun defiouuert.
Secoaiement,puis quec'efl 'une peine,
Qui grand trauailjÇf peu d'honneur ameipe,
{Car quoy que face imparfait! traducteur,
TouJtoursi%onnenr retourne à Unutnteur)
Deuroit on pas leur -vouloir accepter
In bonne parafons point les molefterï
Confiderant qu'ils n'ont entente aucune,
Fors d'augmenter l'vtilite commune.
le voudrais bien que ces beaux repreneurs
Fuffent vn iour fi bons entrepreneurs,?
Que l'on vifi d'eux,& leur veine gentil»,
Quelque argument plus honnefte, g/ utile,
Certainement enlieud'eftrecénfiure,
Il leur faudrait patrons, & defenftttrs,
Caron verraitde leurs traits,la plus part
Prife d'ailleurs: &qui mettrait à fart
Le larrecinQaiJfant leurMùfe franche)
Ontnuueroitla charte toute blanche.
Et quant à ceux qui font petite eflime
De translaterait faire vers en rhythnte,
S'il leurflaifoit vn petit efpronuer
C'eft exercice,ils pomment lors treuuer

BUS TRI A V KO Y 1 .
ZenTs bons cerneaux fi confît% du deferdre,
^u'on les vernit fondent les ongles mordre:
"Rgcognoiffans qu'ily a différence,
"'Entre penfert& mettre en apparence.
famenirois\encor quelque raifon-
Pour cefteffe(t:mais que vaut l'oraifon,
"Tant ettefoit dofie e$r bien terminée,
,' Ayant affaire à ceruelle obfiinte?
"fnfeul confort que ie prens en cecy,
,'(J{$y trefpmffani)amoindrift monfouey:
"C'eft qu'il ne finit deffentepréparer
Ou t'ont Ce peut d'vngrand Roy remparer:
H'vn Rty Franfois,qui en vertu Royale,
Tous autres Roy s,ou [urpaffeou efgaûi
"te non duquel fera mourir tenuie,
"Dormant a l'ceuure vne durable -vie.
jitoy s'addrejfejitoyftnl eflvoujte: •
Jlfiffira que de toyfoit louée.
Atout le moins que tes clairs voyant yeux
Pajfentdtjfus:ie lietequicrspas mieux.
Atant fait fin ton humble chambrière:
Faifantà Dieutrefdeuote prière,
S^u'cnlongue vie,& faine te maintienne'.
Et les Fleurons de la fleur trefchreflienne.
lin.

SONET SVR LA TRA-
DVCTION DE ÙLIADI
d'Homcie fai&e par Salel.
Malgriles ans Aptïïe vit en tore,
Bien que le temps ait fin ceuure effacé,
Pour le portrait diuinement trajfé
Du Royfoubs qui trembla l'Inde & le Marti
Mais w» Salelji yiuement colore
D e tant de Royt le portrait compafft,
Suit fouit qu ApeUc&Ufteclepafft
Pour peintrefeul fur tout peintre thonort.
Le bien,l'honneur,U vertu Iti valeurs,
iDece qu'il peint font Us riches couleurs,
Mais le pinceau qui leur donne la vie
Sifainclement fut façonné des deux.
Que fi» courage embelli par les Dieuee.
Comme les Dieux la mort mefme deffit.
Eft.de Nauiercs.

P. DE RONSARDAVX
MANES DE SALEI.
E S rochers Capharts[ou Vem~bufchetraifirejfe
De Nauplefit noyer, la flotte
dompterejfe
Du mur Neptunitn, quand
tireufe Pain
Defiournafon cou'r'ux d'Htm fin Aias)
Te deuoient fairefage,&te deuoient apprendre
Salel,àpas n'ofer kfang Troyen tfpandre,
Mt ne refenglanter tes vers aufang des fils,
J) e tant de putffans dieux à Troye defconfits.
Non pour autreraifonaueugléfut Homère
Qùepour auoir de neufrefrefihi la mifire
Des malheureux TroyensJ? pour auoir emor
Parfts vers retrainéla charoigne d'Hector,
Pour auoir renauréUmole Cyprienne,
Pour auoir refouillé la poudre Phrigienne
ytufang de Sarpedon,& pour auoir laijfé
EncorMarl reffeigner de fa plume blejfé.

A toy, mnfi qu'a luy les dieux ont eu mute, '
Qui fauorifoient Troye, & t'ont coupé la vie
A.» milieu de tes ans,de peur qu'une autrefois
Htttor ne fut r 'occis par les vers ttvn François :
Maisbût quemorttu/bis auplus •verddetonaage
Si as tu pour confort gaignéceflauantag;
Z>'.eflre mort riche poete,t!f d'avoir par labeur
Le premier dvngrand Roy méritéla faneur:
Qui chafla loing de toy la pauvreté molefte
A la troupe des S

Sous vu myrte efgari, t'autre chante des vert
L-'vn luitefur lefable,&l'autre à l'efcart faut» ,
Ltfait bondir la bale,o» l'herbe eft la plus haute.
Là Orphée habillé £vnlongfurpelis blant
Centre quelque laurierfe reposant le fiant
Tient Ja lyre cornue,^ £vne dtuce aubade
J?» rond parmi les prêt, fait damer la brigade.
La,les terres fans art portent de leur bon pi
L'heureufe Panacee,&Urofierpourpré
Fleurit entre les li-r ryfur les riues franches
JXtijfentles biaux eeitlets,& les paqrtttes blauches.
La,fans iamais cejferiargonnentles oyfcaux
Ores dans-un boucage,gfores près des eaux,
Et en toutefaifon auec flore y foufpire
D'vnfiufpir éternel legracieux Zrphire.
ta,comme icy n'a lie» fortune n'y defliit
Ht lefiir comme icy ne court vers le matin
Le matin vers le foir,&comme icy la rage
D aquerir des honneurs,ne nnge leur courage.
La,le boeuf laboureur d'vn col morne & Uffé
Ne reporte au logis le contre renuerfi,
Et la Je marinier d'auirons n'importune
Chargédelingos d'orfefchinede Neptune,
Mais oifift dans les preytoupours boiuent du ciel
Le njclar qui diftiUe,&fipaiflent de miel.
Là,hi«theureux,Salel,{*yant à la nature
Paye ce que luy doit chacune créature
Tu vis franc de U mort, &d» çmelfouci,
Tu te moques U bas,qui nous tourmente isj:
Etmejchetifievyle^'ietrainemavit

Xntre mille douleurs ,qne la bouruïïe enuie
JHefufciteàgrand tort, de pincement cuifans,
JWefaifant le iouet d'vn tas de mefdtfans
£%ui déchirent mon nom,& ma gloirenaiffante
(D/>», deflourne ce mal, !) far leur lingue méchante,
^fh Franeejngrate France, gj/'faut- il rttmm
Tant de deriftons, pour fairefon devoir?
Enuoyede la, bai (mon Salet)ie te prie '
Tour leur punition,cjuelque horrible furie
^ui d'au fouet retors de ferpens furieux
Zturfrapcfans repos $/U bouche & les yeuse,
Et d'il» long repentit'leur tourne dedans tome,
Ity mon innocence,^ là te mefchant blafrne '
Qu'ils comettentversmoyttf frayeur leur Jatmat
J^a nuiil, de mille horreurs les aille efpoinçonnant..
Et toy père vangeur de lafimple innocence,
Si i'ay d ixnvceur deuotfuiui dés mon enfance
Tes filles JUs neuf Soeurs^ iefuis couflumier,
Toupours mettre ton nom dans mes vers le premier,
Tonne la haut pour moy,&'dardant la tempefte
' Xfcarboille en cent lieux le cerneau de leur tefie,
Signedetafaueur,&neUiffe outrager.
Si miferablement les tiens,fans U vangef.

A. L-*; MEMOIRE.
dT\ Verty m'a engendré Jet neuf Saurs m'ont
VJ offris,
tes Rois m ont enrichjtffomcrem etermje
lA Parque maintenant le corfs mortel a frit
Ma vertu dans les cieux Came immortelle *
tnife,
Donc ma feule vert» m a plus devieacquifi
tins de di»inffauoir,pli*s de richejfe aujfi,
Xtfhs d'etemité,que n'ont pas faitlicj
S»trcy,les Sxun,lis Roysf Iliade entrefrifi.
£ft. IodeHe.

LIVRE DE L'ILIADE
O'HOKEKE, F t t N C I
DES POÈTES.
ARGVMENT.
L'A vc T B YR inuoque la MuCe, ptis
conte la venue de Chryfcs. preftrcd'A»
pollon au camp des Grecs, où il vient redemander
à Agameranon fa fille Chryfeis;
lequel Chryfés ayant efté reiettéduRoy,
faidvnc prière à Apollon pour en prendre
la vengeance,dont s'eniuyt la pefte.
Achille là deflus aiTemblc le confeil des-,
Grecs, & promet à Calcas » excellent dew
nineur &Aueui, de le garantir contrequi
que ce foit, a fin qu'aÛeurétnc&t il die qui
pouuoit eftre çaufc de la peftilénee en leur
camp . De cepy vient l'altercation entre
Agâmemrion .ficAchille. Et Brifeis meftncs
lût oftee à Achille, dont il entra ca
courroux iu/qu'à vouloir frapper le Roy,
» euft eftéPallas qui l'en eimpefena, Thc-
«jtfàJU pricr^4çfc3afil5 Achilltajontesu

I, LIT»» OS
ciel & prie Iupiter,que durant le eoutrour
de Ton fils,il rende toafiours les Troyens
les plus fores, à fin que les Grecs cognoiffen,t
qu'elle nui&nce leur vient del'abfence
d'rn tel prince. Iuno ayant entendu
lapromeffe de Iupitcr àTh«js,s'encourrrouce,
iufquesà tant que Vulcan luy prefentant
à boire, l'appaife.
E ti fuply Dteffe Gracieufe
i Vouloir chanter l'irepernicieufe,
.Dont AchiUesfut tellement ejprk,
SiuepariccUe •vngrandnombrt dtr
_ . * Jpritt •'.', |
Des princes Grecs,par dangereux encombres
Fit lors defitnteaux infernales ombres:
Et leurs beaux corps,priuez, de fepulture,
Eurent aux chiens gj/ aux oyféaux pajlure.
Certainement c'efloitU-volonté
Dt Iupitcr grandement irrite':
Des qu'il cogheut Agamitntson cintendrç
Contre AchiUes (jr fur luy 'intreprendrcl, '
Enfcigne moy qui fut teluy des Dieu*
Qui leur caufa débat tant odieU*.
CefutPhabusJccUirfilsdtLatobf "
Et du grand Die» quigreJle,efcUire, gj/ tint,
lequel ejtont gfiefuementaurrôiic'é
D"Ag^titmnon,quiauoitreptu^i '
ChrifetftnfyifirCfVfant de violence, ; .' ' ". 3
Soudai» tranfmijl mortellepeftitenat :
S» fofl dtt GrKsMittgTaniptalhnrfuTMbtt^ - ' -'

I'IIIASI vf Août xn". , t
OrencetempsChry/h lePreJtrevint
Dnift anse •vaijfeaitxjqm au fart Je Stget
Efieient ancrez,,deuant Trvye dfiiegeeï
Orne du Sceptre,!*? verdoyant eenrenne
Vent Appotefion beau Chef enniromse:
Portent oufii tiens Je riche filf en,
Tour r'acheptcrfit fille par rançon
£»i lors eftoient ici Grégeois prifiottniere! •
Si leur adreffe humblement fi* prière,
Zt meÇmement an grand Agomemnon,
Mcnelani, & autres Rois de nom,
Vifiantainfi: O Tdncet heneref,
les Dienst hautainsen terre réitérez* <
Vemfiacentgrâce anee félicite',
Remettre à foc de PriamU Cité,
Et puis charger de Treyennerichcjfe, '
fier» de danger aller resteir U Greet:
Sioncpitié'en vo^cgurstronnalien,
Si ton vouloir 1 de rentrer le Dies*
Leqneliefitrs^fifoiblevieillefle
Veut efintomtoir vm firunche noUejfe:
Je vomfiupply que m* trifiefiouffranee
Gaigne entiers vius,aue i-aje délivrance
De Chrifeii,ma fille bien aymoe: '
Prenons en grt{0 princes de formée)
Pour fia rançonnes béante dans que tdppettti^
Sonoraifittfiutrecette dejirte,
Sue tans les Grecs- dirent communément, • - :)
£t»'enlMl4&ktr*irterréiteremmeH% •'•-'• ''
lafiUe rendre r^let dent accepter^ '" ;!:l
AgamemntnfiëAtitHhtttentefien -o;r>. -.

^i .1,1»*». »• . i/
Le cguriuqutlbrufloitdel ardentflâtnmt
Ou feu iamour pour XagtntiSue dame.
Et non content a tmrteUerequefie,
Du i Chrijés,aaufantfafiereteft*.
Plus ne t'adnJ

l'iLIABt S'KOMlXl,
De'jerd laurier, fi i'ay cnuironuc
ToaÇainfl Autel demaiutedignt heflie,
33e Mmwmi & de chieure roflie,
Venge à prcfentfuries Grecs tititprtptrt
SjfUfontfo»ffrir!icedefolipero
Tonferuiteur $/ pourpunir Tiniure,
Vaj leur fentirde tes traits la peint un.
Amfiprieit.&VvbusVentendit:
Tuistoutfoudam enterredefcenik,
Portant fin arc,^ fa dorée treuffe,
Jifri refmmtpar (horrible[étouffe •
JÇu'il donna lorslaijfantfa maifon dur*,
Tout lentbreu* t*f enclin à mal foin.
Incontinent Atl •vaijfeituxfapprocha
Ml quant ejr quantfurie campdtfctth*
Vu* fdptte: &e»U dtfcochant
l'urtfa oin bruit merutiUtuK, f$/ trtnchant.
ï)» ce dm tratft furent fondai» mourant
Zesgr*sm»lit%j& Ut bontchiens courant,
liait en aprtt lafagette morte IU
gh'ildefuukajitpejlilencc telle
Entre les Grtct,

I. tITXI Dl
Mit en tefpritiAchille- £ appeler
Tout le canfcilfour de et fait farter
Afin qu'entre tu* fuft quelque voyt omtrtt
toureuiter tant dommageable perte.
Ci qui fut fait: $/ Itrt eftans tes Grt*t
Afin félon Uurt eflats & dtgrev
Var Achilles,fut dit à haute voix,
Zftant dcbtmt,c-treftU»QmJlttys
le veytresbien que faut plusfeitumer \
Il nous faudra enGrece retourner,
Voyant iamais,tant foit peu lefperance,
De ruiner la Troyen»e puijfance.
Eimr'ie crains qu'il ne nous foit permit
De mut fauuer fans mort,des ennemie'
Veut auetveu par cefitdurt guerre
Ync granit part de U*zjçcnsjnis par terre, v .
Xtmaintenantcefitmorteftpefte, ..
tertjidumteOemeutmolefie. ;> ;
A quoy Seigneurs,efi befein deptmeteek :
Mn fefforçant

IIIUOI D H OM m I.
Ilfoit aprèsrefit pefle appaifant.
Ces mots fim\,AchiÛesdniélfen'v*.
Choifir fou fiege&Calchasfe Uua:
Calchas a qui Phlehw, dés fo» enfante,
Assoit donné fçauoir àfuffifanc*
Tant qùil atsoitjen parfait!fouHtnir
le temps paffe',prefent (y aduenir.
Cefloit celuy qui par lefens exquis
13eprophetie,auoit eflè requis
De tous Us Grecs,pour guide en leur "voyage»
Si dit alors en (on prudent langage.
Amy des dieux AchiU.es tu eonfeiUef
£ue ie remplifie/iprefcnt les oreilles
Des tftoutanSffaifant entendre à tout,
D'oùpculifortir ÏApollo U courroux.
le U imty îmdfsilfaut que t» titres, .
J>esttegar^fr,foutrageufesiiùures
Incontre tout. Car se ne fais nul doute,'
£u'v» dts'pltx&apdsyiui ce propos efcoute,
Voirt& qui ejtde tout l'ojiobej,
Se troussera par mon dire esiahy:
Xt hienfonuemt/homme ttauthorîti
" Se cognoiffant f'un petit irrité,
" Bien que par temps il cachefalri^ejfe
"Ce neantmoins l'ire iamàk ne ceffe,
"Iufques à tant qu'ilfe trouut venté
" De cepetit,qui l'aura outragé.
" Ajfeurètnoy donc,fime deffenirat
Tourl'aduemr. Dy ce que t» voudras:
(Diél AchiUet) tarparUDieupm/fant
Duquel tu es les fccretscognmjptnt,
A sOj

I. HTI1 » 1
Jamaù aucun des Grtcs.en ma prefence,
Ht te fera iniure,*wuiolence
Nen/iuandfertit le grand Agamemnoh.
^itide tout eft le plut grand par renom.
Adonc CaUhtu,de parole affeure*
Vit deuent tout : Ceftepejh endurée
gui fur les Gras fi très fort continue,
Certainement n'efipat au camp venu»
Tour n'auoirfaitfacrifice certain
Au clair Vhtebus en ce pays loingtaiit,
Tout et malheur feulement tfiiffu
Tonne qu'oit n'a reueremmtntrete»
Le vieil Chryfe'i,duquel on deutit prendre .
£.ei lietux prefens.ry ftfille luy rendre.
Ht croy pour vray,quepoint-ne cejfera, "
lufques à tant qu'en rtctmpenfira
l'erreur commit, menant ta fit IMnoirt '•'
Diligemment,la pucettt aux y eux ooin, '."''•
Sont rançonprenirt : & tort te fortifie»'' * '
Sg'ondreJJ'erajieurrarendrepropice, ,; -' "^*
EtdppaiJ'erleDitUtrefiourrtuci.
Agamemnon adonc s'eft auaneé,
Tout enflammé de defpit furieux >
Et aie voir on euft dit que fis yeux
XJlinceloyent comme vn brandon ariant, '
Si dift alors [en Calchat regardant)
Tlein de fureur: Malheureux deuineur,
Oncques par t»y ne fut prédit bon-heur,
Ainsatteufioursdepenfieperuerfi
Trognoftiqué quelque fortune aJuerfi:
EtquïlfiitvrajjOrespourmtfafther,

L'iLlADI SHOlilM. $
T» viens icy haranguer & prefcher, \
Que cefte pefie eftait camp furuenue
Tturctquei'ay Chryfek retenue
Que t'aime tint : Sa beauté trefexqmfe
A tellement ma -volent é conquife,
En la voyant.qnt fauoit entrante,
Quelle feroit à iamaif demomranct
Enmamaifonautcmentfbonfet
Ctytemneftraàquitayprepofee,
Etàbo»droit,cartUene\apafft
En corps,e^rit,beauté,ne bonne grâce.
Mais fuit qu'ilfault peur Upefié chafftr,
Que ie la rende: ha ie la veux Ikijfer.
Aimant trop mieux eflreif elle deliure,
Et que le peuple en fonte'puijfe viure,
Trene^Udonc:rjy pom• me reparer,
Délibérez, de tofi me préparer
Vn autre de»,carpas ne fera veu, /
Que iedemeure entre tous defpourueu.
Lors AchiBtS le plus fort des Gregeoit,
Luy répliqua atprefencedes Rois,
Tilsd'Atreus£rmctauitricienxt
Entreprenant,&tnp ambitieux,
Oùpenfts-tu que les Grecs prennent dtn
Pour te bailler maintenant engutrimt
Kefçais tu parque ht fnyeforti*
Ht cefle guerre,a eflè départie
longtemps y aiDoncfandroitr'affcmblm
Toutlebutin:ccq»ipourr»it troubler
Et mutinerie peuple grandement.
Ofit celait twttitetmmeta:
Ai

I. L I T R » D I
Rends UpuceHe[obeiffaut aux dieux)
Et t» taras quatre fais beaucoup mieux
Si quelque tour lupiter non» ottroye
De mittre à bat les murailles de Troye.
Agamemnontontfondai» refpondit,
- Ne penfe peint auoir tant de crédit
O AchMcs,encor que ta puiffance
le face égal aux dieux en contenance.
Ne penfe point qu'a ton vueil (obtempère.
Ne que i'endure vu fi grand vitupère.
XH-ce raifon que chacun ait d» bien,
Dnbeau p&*ge,& que ien'aye rien?
Trouves-tu bon,t[ite ierende U bclU,
Sans receuoir aucun don,enlieu£elle?
Je la rendrayfuis qu'ilefl raifinnable,
Mais propofcz, par moyen conuenabU,
J3emtpomuenirj£nonnefte recomptnfe,
Ou autrement maugrcta refiflence,
ïaitray le ttenji condigne mefemblt,
OncttiAiax,& dVlylfesenfenMe:
Sans me chaloir,combien dolent fera,
Sj*ifon butin pour lors melaijfera.
Et au fur plus Liftant tout ce langage,
le fuis £aw qu'on drejfe fejuipagt
D'vnegr*ndnef,de bons patrons garnie,
Et que la dame^.y ont pour compagnie
L'vn d'entre vow,foit honorablement
Menée au père ££/ là deuttemtntr
Drefexauteli $/offert facrifice,
• Tour ApoUt vers noue rendre propice.
^u*nd Achillts tut trtsbitn entend»

LILIADI D HO M|KI.
Agamemnen,futparluyrcfpondtt,
Le regardant,m fureurjk travers :
O impudent,0 àeceueurperuers,.
QmeftU Grec,qui prompt femor^teté
De t'obeir,^/' quis'accouflrera
tour batailler,fouftenant ton parti i
Certainement ie nefuk pas forts
De mon pays four venir outrager
Les forts Troyensjte pour d'eux me venger:
Car onc ils n'ont par tumulte de guerre,
Trins Ic'befiaU, ne les fiuicls de ma terre
Il y a trop entredeux de montagnes,
Trop large merftop deferts & campagnes.
Tant feulement moy, 1 ^/toutemafuite
Sommes -venus içyfotu ta conduite,
Pajfans la mer, non point pour nofire affaire,
Hais pour venger Mentlatu ton frète,
Et maintenant fans aduifer le bien .
$l»eIon tefait,Ovifisg*de chien; .,. .
Lors que deurois me rendre quelques grâces,
De mepriuer de mon bien me menaces,
ledymon bitn,mien tfl; il y rarement, .
L'ayantgaigne\eombattant -uaillammtnt.
Lequel Us Grecs,pour ample tefmeignagt
Dem*-vertu,m'ondonnéd»pillage^
tay bien raifon mieux que toy de me plaindre,
Tmjiours ma pari du butin ejt û moindre, .
Sien que iefeu aux affauts le premier ,
Et en bataille à vaincre couflumier:.
" Ce neantmoins mon efptitft consente
^DtctqualorsoumtbailUouprifente-,

I. IIV M SI
Ztpoutautantefuilejl meMeurde vimt
En paix chcZrfoy, fùicy la guerre ftùurt
"Sont tel tyran je veux monterfur mer
"Demain matin, faire voile & ramer,
Tourretourneren monpayi dePhthte,
Ettoy perdant htpbu grande partie
Z>e ta» honneur,icy démonteras,
Et tes grands-biens envainconfumera*. '•• •
Si ton efprit [dit Agametnmn lors)
Le veut ainji.va t'en,v4 ien dehors,
Où te plaira : Car en nulle manière
Neteferay,p»urt'aTrejhr,priere.
D'autmy 4 qui voudront demeurer
Aueciu,rirdeJJ«é eax commandez
Carie m prptfâcherie ou fouet
J>etmdepart,ttèdetonireaufîi,-
Et ce pendant pour dompterton audace,
Ifioutobien etiMttttc menace. " '
F»u ^Phabusle diéu,viitt r^ 1 trdiimte^ '"• ' : -
Eitfer• fans tardétenuoyei " : Vi:11, M i -> 'U l

t'ilIAPI D'gOHllI.
Au vieil Gkryfcs.de mes gens cmuoyet:
Mais quant ty quant Mans ta gnonit tente
ïvray quérir Briféide Ltgtnte,
Ta bien aimee,à fin qu'un puiffe vùf
De combien eli plm hautain monptumit
§

». IITKI D »
TuUverra4,parfagrandefiuptrbe
Eflrefans tefte, dp- tomber ieffm t herbe.
Venue fuit içy (dift Un fallas)
Pouràtondueddonner quelque feulât,
Siainfi eft,qu'il ne te fait molefie,
DetcregirparUtonfeilceUfle.
Damelune,quiniau*aknttoiudemf,
^tpperceuont le combat hasardeux
$u>ft dreffoitjnafaift ty bat venir.
Tantfeulement peurte faire abjienir
De U frapper. Or dencie tadmonefte
De r'enguainer : car te n'efi point honnefte.
Ktuenge teyjuy difant mainte iniure:
Xt tien teyfeur,quefa grand forfaiture
Sera moyen,quepaur les torts ftuffers,
Il tt fera le tresbeaux dans afin
^< £ advenirjf tan entendement
Vent abeir à mon commandement.
Cefl bien raifon,& plut que neeejfaire,
" Dicï ^fchiies .d'entièrement parfaire
"Ce que Us Dieux mettent en la ptnfee
„D'vneperfonne enter que courreuc'ee
„Soit » bon irait: car Uur hautepuijfantt
„ Aymé fur tout rentière obeyjfance.
,,Etcil qui n'a Uur maniement paffé,
„Sera touftours enfes veuz, exaucé.
„Difant cet mats mit fan glomepefant
„Dans Ufourreau argentin & lûyfant: •
Et U Deejft abandonna tes lieux, i
Et s'en monta au Ciel auec les Die»*. '
Ce tmps pendant L fureur nttejftit

t'ilIADB D'HOMIRE. I
A» vaillant Grec/tins plus fi renfirfoit.
fiderechef,regardanta» vif âge
3' mA.gamemntn,iiÇade tel langage.
* O grandy»ro»gne, en maintien reffemblant
V» chien mutm'jnais de cteurplm tremblant,
Quen'ejlvn Cerf fixant mis aux abbois:
Lafche,couard,mefchant entre les Roysi
guioncn'ofas t'acouflrerdetes arma,
Hanter *jfaulx,efcarntouches,alarmes:
Zncores momsadrejfer quelque emb nche
Craignant toufiours qu'on y meure outrefbuche.
Cruel Tyran,qui le peuple dévores,
Mt prens plaifir quand quelqu'un déshonores,
Grand opprejfeur & rongeur des petits
Contrarions à tes faulx appétits,
Siieujfe mu naguère) mon corage
Tu n'euffetfait iamais à nul dommage,
Cartout fondai»fans nuit

- I. L I V» I » I'
D'assoit ainfi lafchement defprisé
Cil quideuoiteftre le plut frisé.
Ces mots finit jl teste par grand in
Son fceptrt m terre, $/ après Ce retire.
Puis- va s'affceir : Et de loutre cofté
Agamemntn de courroux tranjptrté,
Continua lofacheufe querelle
Voulant autirBrifessûtresbeSe.
Surqssoy tiejlor U doux & beau parleur,
Qui des hauts cieux assoit receu tel heur
Que plus que miel,douce efloit la harangue,
Qui dtcouloit de fa diferte langue:
Ayant aufiipar diuin aduantage,
Défia •vefcUyiufques autroifseme âge:
Se mit debout, g/ ieuarst l'afiifiente,
Mit en auant fon ffauoir sff prudence.
O quel malheur,0 quelle perte cxprcffe
le voy tomber fur le pays de Grèce:
O quelplaifir, O quel ejpoir assrtntu
Triam,fes jils^fubieà^quanjffauront
En noflre camp,par colère enflammée,
Eflre en débat les pisse grands de Formée,
ïsoijfez^laiffez, ce difcord tjf courroux,
Et me croyez,,qui fus» plu* vieil que von».
tay conuerséfouueut autc plssfieurs,
Plue grandi deforce,& de confeil meilleurs
HucnuldevoH4,lefquels m'ayons euy,
Anton confeil ont toufieurs obey:
Je ne veU onc,&nepcnfe enter voir
Mortels peurueuTje taudace & poussoir
^'tfaentiadklirithmSrhefee,

IUI1DI S HOMIRH.
J)ry as rempli de prudente prifee,
Exaditu,Ceneis,tolypheme,
Egaux aux dieux,qui parpmffanteexvren»
Mirent à mort les ôeans, $/ Lapithes:
Sont iufqu'au ciel en-noient leurs mérites.
Ceux làfouuetst m'appeUoyent aueteux
tour batailler en combats périlleux:
Contre Ufquthjsomme quifoit vivant
ti'euft hagarde de fe mettre m auant.
Et tellement s'arreftoient à mondire,
Que ie n'en tieis oncques vn contredire.
Si -vous vouUxjtinfi votu gouuemer
tarie confeil que ïe -voue veux donner,
Vosufere^bit». Oràtoyù m'adrejfo
uigamemnon, neprens la hardie/Je,
{Bien que tufois le premier en dené)
J3e le vouloirpriueroutréfongri
D eBrifti*,dont Us Grecs par enfembte
L'ontguerdtnni. -Quantàtoy il mefemhU
O AchiO.es que tu te danois taire,
Sans contefterdeparoUea» contraire.
Cartons les Rois,quifceptret ont porter^
One nefe font en fi hastf lieu montez,,
Comme cefi uy,à qui Iupiter donne
Sur lesplusgrands,lefceptre,& Ucourtnnt.
Si ta force eft plus grande que Ufitmtt,
Ç'efipar Thetis,qui eft la tiieré tienne:
Ce ntnobfiantyil a phss de puijfance:
" Car plut degens luyfont obeiffance.
" Ettoy auJii(Agamemnon)appaife
D'orefnauant ceftefureurmauûaiÇe,

I. t I V H B D »
Sans abufer de ton authoriti.
Semblablement,fifay dit vérité
Jetefuppliquepourtamourdemoy
(O sfchillef) tu chaffes ceft efinoy,
Te demonfirant, ainfi que tu foulon,
terme rempart dt tout le camp Gregeoit.
Ce que t» dii,b vieillard honorable,
(Dit le grand Grti) n'eft que trop raisonnable:
Maitctfiuy-eiparfa fierté de coeur,
Veut ejhrt dit lefeigneur le vainqueur:
Tout veut régir,ttut commander aufi:
Hais fi ie fuit ne fera fat ainft.
Car efi-il dit, fi la diuine effence
X-'a fait tresfort,qu'U ait aufii licence
' Viniurier chacun à tout troposï
Zors ^tchiUes,quin'eftoit en repos,
T rit la parole, & dift: Certainement
Couardferoys,& mcfcUant pleinement,
Si tout ainfi qu'il te vient a pUifirf
l'obeiffoye à ton propre defir.
Commande ailleurs : & quantàmoynlejp'tre
D'orefnauant,qu'en rien ie iobttmperé.
Encor te veux ivne ohofe affeurer,.
£he t» doit bien craindre & confidertr, (
C efl iffauoir,que ie n'aura] querelle .
Incontre toy pour Vamour de U belle,
NJI contre autruy,,te voyant obfiiné ,-..', •
yt me priuer du bien qu'on m'a donné:
Mail garde toy fur peine de ta vie,
Sn'dnetepreigneil'aduenirenme
De vouloir prendre,outre le mien vouloir

IILUDB DflOUEtl. !•
I« ««tr« biens qui font entnonpouuoir,
Dans mes. vaiffeaux : car cefenit en vain.
Et fi tu es tant brune & inhumai»,
^fuancettypour mtnflrer ta vaillante:
It Un verra tout foudain far ma lance
Couler tonfangy&'tey mort abbatu.
^fya nt atnfi longuement débat»,
Comme dejfus,leca»jcilftleua
Smcepofofçrjr^fçhitless'enva-
Gaignerfi tente. au*c fa compagnie.
Zfgamemnpnvn* nef bien garni*
Ht mettre en mer, &-vingt rameurs txquh
Sans oublier ce qui efloit requit
^ttu facrijice, -offres mifi en icelle
Honnêtement ChryfifttUpueeUe:
£»luy baillanf, fourfatren Vlyfftt
Duquel les Grecs, ejhùittjtmfmrtejfc .
E»be»confeit,& en douce faconde. .;...:.
S'y vont nageant tout à griparmifonir.

I. 1 ! T II D a
X-efeupUaufSi,endiuerfes manières,
Vit Un aux dit»* requefies & prient. '
MM pour ceU l'ire ne deUiffoit
Agamtmne»,*ins pian fort leprejjhit,
lufquesà tant qu'il euft Brifeie veut
Afin -vouloirJitur Chryfeit perdue.
Soudainement appela dtuet heraux,
£$u'il efiimoit d» camp Us pbu feami:
L'vn diilTaltbyie,ry Utttrt Euryb*tt\
Aufqutls ildifi. O heraux,efc*utés,
AUeTrjrouuer AchitUs cnfatente,
Etm'amenexJofiàlbemeprefeuU
Sa Brifeit,ou s'il ne U menmtye,
le me mettray incontinent en tttye
Tour taUtrquetre: & maultréfm'viulab
liomenerayjtomt Ce pourra douûiK
AinftparlaJUfMtftufiturs parties,
Mutent pltuoutrageufit^/ feiet.
OrfonfvtnutUtheraux,enpeȣh*iin
Au pauitlan,oùfaifiit fa demeure
le vaillant Grée. Mak après tauoir tu»,
Chacun d'eux fut de grand frayeurpourueu-
Craignant dejplaire a Prince tant puifiant.
Lequ*lfitoft,quilfittUs eognoijjant,
( Combien qu'il éuft trifleffi enfin courage)
Les faluà,^/leur fit bon-vifagi.
Approchesryyom.O diumsmeffagcrs,
Approcbez.-votu,fans craindre nuls dangers.
Ce n'eflpiu vout,à qui faire ie d*y
Tort de cecy/ejl à voflre fil Ray
Agamemntn qui par fa tyrannie

lltlABI DH8MJ1I. II
lit tieuk ifterla douce compagnie
D« Brifeis,que ie tient fi trefchere.
Or Palrtdûf,-vray cemfagmin tSrfert
Ment la belle, & U htîtleen leurs mains.
Et-vont heraux,dtnant ttm Ut humains,
Venant les dieux, $/ deuam

. i fv R i D a
De bien peu d'uni, lltpittr qui tout voit,
Vnpeu a honneur départit me deuoit
Auantlamorf.fatn vouloir tant permettre
^uAgamemnonmtpeutamfidefmettrt
Démon feulât prenant d'authérite
Le noble den que iauàk mérite.'.
Vu plus profond de la mer large gj/ creufo,
OuitThetulacomplainilttlteufe
De fin cher fis & laiffant le vieil fer*
Oceanus,e»fonmarinrepaire,
Diligemment,enfemblanct de nue,
Vers le dolent jtchittes efi venue.
Maint doux aceueil,tnamte belle eartffi
Luyfit,dif4nt:Mon cher fils,helasquefi-ce}
D'où vient ceey\lat qui atapenfée
Si rudement AJfaillie &bltffee:
Compte le moy,àfin que iecognoiffe -
yfnuques tey ta douloureufe angoifft.
Efl'ilbefoin(dit-il,enÇoupmtnt)
Sue la douleur quimc va martyrant,
je te declaire, ayant cogne» *ffi\ ' '
Ce tort à moyfaiit,par ces ituripaffc?
Tuffais trefbteKque pour faire dommage
A» Roy Priam,& tout fin parentage:
Mainte cité fa fubiette & veifine
^teflé mife en totale ruine. .
Mefmes la vite a» grand Roy- JEtio»
l'ar mon effort fut a deflruûion:
Et le butinje la prifeferti,
Egalement aux foldats départi < - l
T)ontChryfek£*xtimit»9UU*i

l'Ut AD1 D'HOKIII. XX
Tut deliur ee au choix, &-volonté
D'^Tgamemnon,quipourfoy lagaria.
Le vieil Chryfes guère après ne tarda
De j'en venir en ce campfouf r'auoir
Sa belle fiiït, offrant farledeuoir
Defârenfon,maintbeauprefinthonefie
Taifant à tous humblement Ja requefté,
Tt mefinement à cilqui dominait,
Itla pucelle en finvaiffea» tenait.
Surfoy portoit le digne ocoufirement
Du clair Phtebm:à fin que promptement
Onl'entendifi.Et lors fut arreftc,
S2j*'o» la deuoit remettre en liberté.
Et receuoirles beaux dons pare/change.
Mais neflre chef troussa Caduitèfrrange :
Xt maulgre tous,aù vieillard fadrefia.
Plein de colère, & très fort le ttnca.
Qui fut matrice fut le bon Chryjâ,
Voyant ainfifes prefents refufez,, '
Parquoy dreffafa dénote prière
~4CucûirPhâbm, qui ne la mit arrière:
Car en bref temps en vit corps infiniz,
DedurepefleaffoibUj^' terniz,.
Loricongnoijfkntltmifcrabk CM
De Grecs mourons: que le prudent Calchis
Difoit venir iytpoUo mal content,
lefsceluyquiaupeupleafiijlent
Prejuaday le B feu pacifier.
Ce qmdejpleut à [orgueilleux & fier- •
^tgamemntniqiiifiudain commença
yfm'outragtr,voire'&ni*tnkn4Ç*' '• • > . . •'•>

I. IITII » *
Diptnt tout hauf.que cejle fienne perte
Sttoit enbrief deffus moy recouuerte.
Si n'a failli à l'exécution
Defaperuetfe g/ faulji intention.
Car fur lepoinft qu'on mmtoit Qhtifek
Sur la gaUrt on a fris Bnfiis
Dedans ma tente Q/ voulfifi elle ou non,
On la conduire a» Ray Agamtmnon:
Qui ma priuéparfa vcyedefaift,
Dubeau prefent,quele camp m'auoitfaiU.
Or fi tupeux[comme iefuis certain
Sue ton poussoir efl trefgrad tir haull*m\
Donne feeours à ton douloureux fils
Duquel ces fins font en douleur confits,'
Monte là haut,& pour la recompcnft
Slue Inciter te doit,de Udcfenfe
Que tuluy fis Je tirant de danger-.
Obtiens de luy,amge'de me venger,
llmcfeuuientt'auoirfouutnt oui*
Glêrifier,qu'il tient honneur & vit
Far ton moyen & que fans toy^leptmm
Accompaignéde luno [importune,.
Et de PdUas,auoit ia entreprit
De Ufurpréndre, ty après îauoirpr*.
Les bras liez. Je faite cheoirdes deux.
Hais Uurdeffemg dur & malicieuse
fut preuenu-.Car defctniant m terre
Tu fis ventpfurtOhmpe grand en*
Ertartufyle Géant a cent maint
DiÛ Egeon, le plus fier des, humains, ,
^*fonn*fsfirt,$drfaf*rte, ,

LIIIABE O HOMERE. I)
Le Die» marin,

L'i L I A « B »' H O H S R E. J4
Les vieux auDieu Apetlo,quifmffrir
Afaiiiaux Grecs,maint dangereux malaife:
A telle fin que fa fureur s'appaife.
Le bon vieillard ioyeux de l'auenture
De recouvrer ainfifageniturt,
Soudainement commande à'affréter
Lefturifice : & quant & quant porter
Fouaces d'orge. Apres ,fes mains louées,
A droUtaux deux (ointes & efleuees:
Criant tout haut, O Apotlopuiffant,
Qui de tes dards es le tout tranfperçan*
Clair ApoUo,Phoebtuàl'and'argent,
J)e Tenedos,Citlc & Chrife régent:
Si quelquefois il t'a pi tu,de ta grâce,
Ouyr mes plaints, ry minftrertefficace
De ton courroux, fur Ut Grecs affligez,.
Puisqu'ils fe font à ton -vouloir rengtx^
le tefupply deton vouloir changer,
Et de leur camp taigre fefie efirangtr.
Ainfi pzioit,& Vhebtu (exauça;
Puis toutfoudainceftepefttcefja.
Les oraifons $/ prières finies,
lurent Mec les offrandes fournies:
Mainte brebis fut marte,& efeotchte,
Maint bcaugig>t,& cuifle detrtnehee,
Mifesaufeu: puis autc rouge vin,
Le bon Chryfis, au feruicediuitu
Trefmtentifteuti'auuLperfuma,
Etvngrosfimstu deffktallutna. ;
Quand les gigot sdts tecifes hofiiet,
£tautres ckairs,furent Htsbitnrtfiiet,
*9

». t l V Jt 8 PS
Tant fur le gtd,q*4*et cinq grandes br*Jm
incontinent chacun,fit fes approches,
Pour eit manger. La.faifeit.-iX ht*» v*tr
Ces marituenJaif/VU bien, leur demir:
Car en mangeant, ilyfutbeu d'autant,
Tant & fi bien que chacun fut content.
^fyam reptu^te.fntpa/îéce iew
Par Vlyjfet & les Grecs enfeiour:
^fins à chanter hymnes «£• chants efiravgee,
Four décorer ^/fpoUadekn4oges:
Dont le doute chaut "venant à fes oreilles,
Luy tninifiro.it -unfUifir à merueilles.
La nuiil venue, Vkfffesfe coucha
Dans fa galère* Et qujtndJaubeAfprocita,
Chacuns'app, efleÀinguen & ramer,
Dreffans kvafl^fingùnt-m haut* m*K
Si qu'en bçcftewps-auacJjtidede die»,
Stuileur donnaxh'vmtpan lemilu» •
De Ugrand'Voii&,iU'vi»drerttptendreittnie,
Droit! au beaupfirt^rufefaifoithtgMerre.
l.uyarriué,onieU*le«vatfliaiê
DiligemmentJeJfmlàborddePeau.
Et'ceUfaitl,vn chacunfe retire
Dejfouifa tente OH dedans fimnaunv.
Duron* ctey ^tchiflesfe tenait
*rfupauilkn,#r njlloit ny venait,
Fuji en combattu bit» e»a/femb,l&i
Tant ilauoit fa penfettimolet.
Là confnmoit fomaeurice-perfcnnage,
Produit aujnmàt à-.tnppitu digne oumntge*
Ke defiraut qpt de inirquelque alarmer,

xtiADi D'flomii. if
A» camp de*Grtts/f»t k Trtjàtgmdanm
Leur vintdonner pomfaire vn-vray Sjmmt
Quant ry combien leur-votoitfonftmn*
Ejfant défia kiourprejix'vtm
S^ue lupiter s'en efloit nue»»
De fOcean,d» folennelfefimi
Thetisfortit de la mer -w» matir^
Monta aux cieux,& veken vntpart
Afin te dit» lupiter à l'eftart, .
S» s'approcha, çjr feigmmx embraffe
Du brasfen*jire,& JEime bonne gratt,
[{Tenant la dextre au menton doucement )
Ounritfa bomcbe & luy tUfl humblanont.
Siquehjittfou^ere tres-redoute',
l'ayfectmm ta haute Maieflé
De monpouuoiijmt te tefitppli,
Que mon defirfoit fartoy accompli.
Rem à monfils,fm qu'A faut au il ne vint
gu'vnpcu dettmps,tho»»turdottt on le prime.
tay que l'iniure à grand tortfonfimut,
Soit en brefs tours aAgamemnoncorneue
DomtântamQrtn vne crainte indicible,
Xt aux Troyens vnefbrceimvnciblt,
lufques à tant que ducamp tomrmentt
£.uyfoit (honneurfendu

- I. t I Y X E D «
Accorde moy,Iupiter,ourefuftj -»
Ce que ie veux-, pou me tenir eonfufe,
Veu mefrncmettt que-crainte n a fur toy •
Aucunpouuoirûltncdeclairtlemey,
A celle fin que ie Jbyi aduifet.
Combien iefuis aimée eu mefprifee,
O grief danger[refpondit Iupiter,
Enfiufpirant)s Urne faut irriter
luno ma femme, & ht rendre aduerpute:
C'efi celle-là,que s aytoufiows contraire
Entre les Dieux.difant que iefitpporte •. .
Ceux dtPriam}& leur tiens la mai» forte.
Tour garder donc,qu'elle ne paijfe entendre »•>.
KoflredeJfeing,ilt'en comment defeendre, ' V.
Hntaffeurant,auant qu'il feit long temps, • • '\
D'exécuter tout ce que tu prétends.
£t pour efler la deffiance vaine
Demapromeffcajfturee tjf certaine, • • •>• • >1
le te feray dés maintenant vnfigne, • \ ''•'

L* ILIADE D'HOMBXE. l(
Se vitidrent tous au douant prefenter
Tres-humbkment. Si t'ajïiftparmi eux
Dejfusfen trofne infigne $/ glorieux.
Adone lunodegrand' colère ejprife,
§niiafçauoitlafecrctteentreprifc
De lupiterfaiÛe au defauantagt
Du camp Grégeois qu'elle auoitau courage:
Incontinent de coeur audacieux
Luy dit ainfi, O dieu malicieux,
Queh bons propos,parfubtile manière,
As tu tentu auec la marinières
D'où vient cela que tu ne communiques
Autcqnct moy tes confeils & pratiques?
Prenant plaifir,que tes ehofes couuertet,
Aux autres fiyent,non à moy defcouuertes.
N'ejpere point (rejpondit-il adon c)
Sçauoir ainfi tous mesÇecrets du long,
Ceteferait choJetres-maUaifce,
Situ que tu fois ma J"mur & efitoufee.
Mou des confeils que tu pourras fçauoir
Teufiours fcray enuers toy mondtuoir:
£t n'y aura Dieu défi haut affaire
A quipluflofl qu'à toy ie Us déduire.
Donquesfi i'ay tel aàu'aproposé
Que ie ne veux à nul eflre exposér
Tu ne dois point plus auant me preffer,
Four le cognoifire : ains eu paix me laijfer.
Las ! qu'ai -tu dX~r,refpondit la deeffè,
O Iupitcrfafchtux,plein de rudtjft:
Quand ay-ie efléfifole & indifcrelte,
Tafchantfcauoir quelque chefcfecrette?
B iiij

i. n u i PI
Maùtoy malin contins &• délibères
Toufioursfaus m>y,tesplmprïue7 affaires,
Ce qui me failli prefeatfoucieuji,
yfyant cogne» Thetit maticieufc
A te matin afiift au fret detey. *•
Si crains tresfort,queUeait est- quelque oftrty
Enfafaueur,pour fin fils reuenger,
Et Us Grecs mettre en périlleux danger.
A quoy le Die» re/pondit : O félonne,
lmpofiible efiqutUmais rie» £ ordonne
Sue Un faux cceur plein defufpitie»,
2V entende à plein U mienne intention.
Mais d'autant plm quem'eu tuides difltaire,
D'autant ou plut iefais tout lecontrairel
Tant feulement pour mieux te molefier,
Eu te voyant à mon vueilctntefltr.
S'il eft ainfi que iaytfaitpromeffij
" De quelque thofe i Theiisla deejfè.
Et tu cognais que ce m'eftarreabU,
Sue n'eft adonc ta voléntefembUbUi
Or va t'ajfeoir,que ie neytparties
D'orefnauantfi téméraire & fait".
jjW quelquefoisjtronfporté de courroux,
De mes deux mains ie te baille tels coups,
Sue tous les dieux qui font en tafliftence
Nepuijfent rie» pour ton aide & défient*.
Cefle men4ce,ainfirud» & terrible,
Jtendit lunoplm craintiue &paifiblt:
Et s'en alla jm enclinantfafacei
Auec les dieux fe remettre en fa place.
Mais cependant la diuine affemblee,

l'itlADB D'HOME RE. 17
De teldebat,fut dolaUe & troubUt.
Surquoy VuUanttutefmtu de pitié
Envers lutta craignant tinimitié
fajferplus outre,amec vndouxpa rUri-
FitfondtuoirdtbienUconfoUr.
Si cedefpitomatref-cheremere,
D'foit VuùtWitntre votu fer feutre,
Et que les dieux celefles immorteU
Prennent querelle à caufe des mortels,.
Certainement ie voy vue ruine
Défi* venir fur eejtegent diurne:
Et Us banquets dont nom femmes reput,.
FinabUmenttroublejJêi corrompue,
Non fans raiftn : tare» pareil malheur
Toufiours lepisfurmonte (t meilleur.
IleflbefoinJomamtrehonortbU,
De te montrerplm déuce & amiable
Enuers monpere,ainfi que tuîentent'.
Ou autrement tes-rigourtux ctntend s
Seront moyen que Us dieux,t»y &mey,
Nom trouveront vn tour eu grand efmoy,
Ileftpuijfantjtiyfecturrouctra:
Apres des deux tout nom deÇmajfera
Aiuftferaleplaifit'des banquets,
Lepajpttemprjes amoureux caqtnts~
Et U déduit de Uhautemaifm
Exterminéyfam aucun* raifon.
tour euiter donc vn fi grand danger,
Je tefuppli afin vueil te ranger,
Variant tout doux, & lors tu ne fondrai-
D'auoirdeluy tout.ce que tu voudrai.
J v

I. L I V R E D E
Sur ce propos Vulcanprint-unetaffe
D .• Nectar pleine, & de bien bonne'grdu
Laprefenta à fa mère & luy dit,
Endure mère, & ne fait contredit
D'oblempercrJ>ie>squed»eiltefurmmtty
Alupiter : à fit que plut grava honte
Ne t'en aduienne en te voyant battue,
Donti*nepmJfe^iKor'quem'efutrtuey..'
A ta defenfe aucunement pourueoir
Nerefifieràfondiuinpiuuoir.
Neffait-t»pat,quepour tefecourir,
le fut iaditen perd de mourir:
^uandfafuremfi très fort îagita,
£^uepar vnpied hors-du Ciel me iett.tr
Et fusent air rouant gj/ trébuchant,
Vniourentieriufqu'a» SeleiUouchant:
Enfin tombay.frtiffez, membres & ost
Prefquefans?vieentlfledeLewnosi •
Ou toutes foi*partextremt bonté .
Des habitant it fut tresbim traifté. , ,
OyantlunoVuUanainfiluydire
Tut appaifee,&femitafautrire;
Tuitprint la coupt,arfoulant bouche & cœur
Du doux Nectar rjfcelefle liqueur.
Beaitvtoir fit lors la plaçante foc art .
Du dieu Vulc4n,quiferuait d'Echtncon
A tout les dieux : pneroequ'àfonmarchet
On le voyoit des deux hanches clocher:
Cela caafoitàla haute ajfemblet,
Vn ris fans fin.& lieffe doublée. •
Lors fut dreJieUcelefi*,fefiiitK,

L ILIADE D HOMERE.,
lequel dura depuis le clair matinyj
lufyues au foh,d'appareil magnifique,
îtfumptueux.^tpres vint la mufiqttt,
thothm hua de la harpe: & les Mufts
Virent chanfom,fansfe monfirer confufes
ytins accordons de plaifante harmonie,
Pour réfiouir la digne compaignie.
Finalement, efiant le clair Soleil
Défia couché, chacun plain tefontmeil
Se retira en fa maifon à part,
Sue le boiteux par [on trejftAtil art
D'architecture,auoit confiruide & faiile,
Xt lupiter aupifitfaretraitte
Dedans fa chambre, & puis ilfe couché
Dejfutfin UB, où Iuno s'approcha. :
fin du premier Iiuie
S vi
i»

LE SECOND
LIVREDEL'ILIADE
O'HOMBRE, FKINCI
D JE S rOETIS.
ARGVMENT.
I THTU enuoyelc Dieu des fanges an
Roy Agamemnon, pour le confeillcr à
mettre fon armée aux champs : & vcnirau
combat . Ce Rjy conte aux Princes le
fongequ'il auoiteu.Puis conuoquat toute
l'armée pour les téter: leur fuade de fen
fuir à leur pays>oufe voit VliiTes, qui par
laprouidencedç Pallas retient l'incôftancedelamultitude,&batvn
impudent nômé
Therfitcs . Cela fait les capitaines &
foldats prennent leur reffedtion 8c farmér:
les Troyés de l'autre cofté Te rengent auifi
en bataille par l'incitation d'Iris la ménagère.
Neftor fait foa debuoit de donner
confeil.

t'iVRI D'HOKBHI 19
tsDitmc hautaittSytjfki htmmesaufîi,
TomteUnuicl dormirent sont
fomey.
luptterfeul, retords 4e U frt-
Qu'il assoitfaiile à ThetkU Dtejfe
Tutfansrepos, ne ceffànt depenfer
Quelque moyen, pour yfchilles haulfer
En grand honneur ejrmoumùr quelque ntife
^fu grief danger de f armée Gregeoife.
Si fit 'venir vers fi} le Die» des fanges
Tern iàeux,fjr porteur de menfinges :
Auquel il dUl. Songe malicieux
La iffe foudain le manoir des hauts ne»*,
Et t'en défends promptement au nauire
D'Agamemnm^tuqueltupourrasdire
Que de par mty bien exprès tuy comma ndet,
Qu'il face armer toutes les Grecques baudes.
Caràprefent' convient que fon emprife
Soit acheuee,rîr que Treye fiitprife
Ven que les Dieux diuifiz, &parti^
(Quanta cepoinSl) ores font conuertiz,
Perfuadez. iéluno, qui fiuhaite
Deveoiren brefcejfe cité dejfaitè.
Le pieu du fange {ayant le mandement
De lupitcr (partit diligemment,
E t vint trouuer Agamemnon ,furpris
De douxfommeiljrecreant fis efprifr,.
Deluys approche: 0/fi rendant Çemblabk
A» bonUèforle'uteïïard homitablc,

II LIVRES*
Luy diji crnfi. Fils tAtrem vaillant,
Dotstuicyïoufitu es veillant,
VM n'efi raifon qu'vn Prince ayant la charge
"De tant degens,£oyfiu.téfe charge
u Carlefouctluy doit donner matière
"Dent dormir ainfi la mtifl entière.
"Ormtensdontcequelupiterveult,
"Jj>i» tant t'honore, & de ton ma'.ft dcult,
llte commande, & veult que tu nefailles,
Demaiamalin,àrengertes batailles:
Carc efl le iour que la Cité de Troye,
Sera des Grecs entièrement la proye.
Les dieux ne font ores plut iifcordans
four ctfl effeii,ai»s à mefmt tendant :
Voulans conflairt à luno embrafte
De grand ardeur de voir Troye rafeel
AquoyaufHIupiter s'tftrengé,
SetongiuiJJantdes Treyens outragé,
Or garde toy & ferai commefage
A ton refueil d'oublier mon mejfage.
Lors f'en volajaijpuu l'entendement
D'Agamemnon moleflégrandement :
QuiaifcoUroit, comment pourrait parfaire
Choft pour lors trefmal aifée à faire.
Certainement il cuidtit à ce iour
Deftruire Troye,&fe mettre mftiour
Mau le grand fol eftoit loingde fon compte,
Carlupiter preparoit vnehonte
St grand malheur par ces dimns moyens,
A tous ht deux,& Gregtoiit&Troyeu.
Sift leva:

l'UUD ! tfHOHBRB. 10
Xjlantajiu,vtflitjr»be nouvelle:
Puis s'affubla d'vn manteau grand Q/ large,
Et quant & quant fcs pieds délicats charge
De beaux fouliers. offres ceint vne effie*
Vecloux d'argent ornée $/ diaprée.
AinÇtveftu,& tenant en fa dextre
Son paternel ^/ non.corrompufceptre
Sort de fa tente, rff aux nefs s'eft rendu,
tour aduifcffur le faifl entendu.
Sur le droit po nSl qù yttirora s'en montait
Au haut Olympe, çij U clarté portait
Aux immortels jttiant le clair Soleil:
Agamemitenfeitfemindmenconfeil,
(Parfes fferamx,criantàhaultevoix')
Grans & petits de tout le camp Giegeou.
Chacun y •vintimaif auant rentier
Lettut an-peuple, il-voulut appeUer
Vu peu à part Us film vieux de l'armée,
Dont la prudence eftoitmieux eftimér.
*>f*fqucls,eftans dam levai/fautafîi*
DubenNcftorjl dUi,Aefens r*/?»V
OyeZn*mU\fequt\* nuiîh pajfeiiv
LediuinSmtgeamHe» mapenje*'
Il efl venu reffemblant proprement
''
^ ce vieillard, ^J ma dlii clairement:
Fils d'AtrcHijault il que, tu tepofes
Lors qu'il comitnt penftt à autres t'otfesï
" L'homme prudent,fubtâ à tant Aennurf S,
"Se doit dormir ainfi toutes les nuiili.
Zfcoute donc ce que ie te Verdir*
De par Itdiei^ Jupiter qui defirt .

L LIVRE 9'B
L'aduaneement Jeu grand renommée :
Il te commande arrenger ton armée .
Demain matin^n ordre de combattre:
Carc'eflleiourque tu pourrai abattre
L'orgueil Troyen,& prendre leur cité
Les dieux ne font plut en diuerfité
'Pour lesfauutr,Iuuo leur ennemie ~
Leur afibienUpenfee endormie
Qutlsfont £ accord: & mefmes Iupittr
Contre Priamfefl voulu defpiter.
Ces mots finit,, lefônge m'a laifft
Etiemefuisdeuenvowaddrefpt,
yf celle fin,amis, que l'on adnife.
Comme on pourra fournir ctjlc entreprife.
En premier lieu, audntfi mettre en armes,
l'ejprouueray le coeur denoz, Gtnfdarmet,
(Si bon vousfimble) & fouz,v» doux parler '
Confeillerayatoutdef'enaUer
En leurs maifom: maii-veutd'autrecofté
Contredirez,

^_
L'iLIADB DHOMIRB 21
"Efi le plut grand de ttutoefirtexcercke
"Crtirt le fin*. Parquoyfans plut attendre
. Je fuit laduu que nom datons attendre
A et qu'ildiclenhertantnaz,jHdats,
De ntettre au vent les Grégeois efieudars.
L'opinion de Neflorfut trouvée
Alors tretbonnt, & de tout appnuuee,
Et fur cepoinlt Agamemnonfe part
Suiui des Rais, pour tirer telle port
Ou tout U peuple auounit de grand fc/fr,
Guidant ouir quelquethcftneuutUt.
Qui aura •oeumtutbes à tuielfiigntuÇtt,
Surleprintemptfirtir des roches ereafei,
Et voletant à troufpes & utenceaux,
Sentir les Jleun des petitrarbriflèaux:
Penfe qu'amjifertoientdt toutes parti,
Grands & fetitsye»dmers lieux efrart,
SuiuansUun chefs & i-ouardenteourag»
S"aJfembUient tou fur U bord du rivage*
La renommée a fen afie léger*,
De Inpitir tmpmmtt Meflkffr*,
Volait pat tout: & à vois* râtuilA,
Les incitait £ aller

II. il YRB~ DÏ
Tt'ouir leur Roy,que chacun s''appareille
A leurprefter & fefprit & l'aurcillt.
Agamemmn cependant s'apprefla,
Etfur vn lieu bien eminent monta,
Tenant en main le beau Sceptre duré,
Du dieu Vulcan itdit élaboré:
JUtfiie bailla par treffoigneufe cnre,
AIupiter,IupiteràMercmre,
Mercure après, en prefent le donna
AugrandPelops: Peléfs l'abandonna
A Atrem: & Atrem mourant,
Au fort Thiefte,auee le demeurant.
Ce Sceptre après vint en peffefiion
D 'Agamemnon,par lafuccejfio»
Du bon pays d'Argot, g/ autres viBat
En terre ferme, auocques bettes ifits.
Se contenant donc fur te Royal Sceptre,
Iadu porté par Pelops fin anceftre,
Premièrementfin regard addreffa
DejfiuU camp.pmt ainfi commencé.
Degriefue pluyt, fê/malinfurpportabU,
(O peuple Grec,par armes indomptable)
U a Inpiter grandement affligé:
Mt noflreaffaireen tout mal dirigé. '
Auant qu'on vint icy faire la guerre,
Il me promit que nous mettrions pat teirt
Ceflecité: & que fans ftiourner,
Chacun ponrroit en Grèce retourner.
Mais à prefent Jont iéfuis esbahy,
Deluy me voy, fâ/deceu & trahy.
Car on changeant cefle volonté bonne,

LIIÏADBDHOMBRH. 11
frefentementil confiilleréordonne, i.
Que l'on s'en voife,ayantfi gritfueperte,
Tarft long temps,eis cefiegefbufferte.
Ainfi le veult ttgrand dieu,qui abbaiffe.
"Quand il luy pUifljtoute force & hauteffet
"Qui la dtejrjpluigrandes extermine
De fonds en comble,^ met tout en ruine.
"O quelmalheur,devoir fermer flottant
Tant deyaiffeanxfantdebons combattent
Icy far terre, Q/ n'auoir oncfteu prendre
Troye,qui n'a moyen defc deffendxe.
Et qu il foitvray,quand ilfertitpermit,
Que les Troyent comme no^bons omit,
Fuffent nembrejjSf les Grecs £ autre fart
De dix en dix, dmife\ à l'efiart,
En difpofant,apres à chaque troupe
Vnfeul Treyen,pour les feruir de coupe:
Ontnuueroitencor phtfieurt milliers . .•.
''DenefoQregnk,êftre.fansSo7MneBierti.
' 'Tam.fommes nom pin» grande quantité
Quenefont eeux,quidenatiuité • •-. '.
Sont difh Txoyern. lleft bien véritable,
$»H efl venu vn nombre.hmmtrable .
De nations,en volonté profond»
De les défendre encontre tout le monde .
Cela me trouble,^ nefçay que penfer,
Nepouuantflwicyritnauancer.
Si par nerf an*,que nom auons ton»
Troye afliegfejlt ont tantfoufienn
Tout noT^efforts,que fouit ilqu on efpere-
Gaigierfur eux,fors hontt,& vitupère?

ï ï. 11TRI II
la les vaijfeaux, & touteleur matière
Sent corrompnx,: A n'y a voile entière:
tes Maftz, pourris, Antennes-, & Cordage
Trefmal en point pourfaire long voyage.
D'autre cofte'ntzfemmet doulomenfes
Sont far long temps de noue voir defireufis:
Oyons les triz.dts enfanta tentonr,
Toutfiubaiuns en bref nofflre retour.
£tnmtdoUns,frufirtxjienoftre entente,
"Perdons ia & (honneur, & tattente:
"Bien congnoiffam, qu'il ne nom eftpofiiHe,
Deruinercefie ville inuincible.
Tarquoy, omit on neffaurait ejlire
MtÙleut confiU,fi non qu'on fe retire,
Obeijfant aux dieuxfomme eflraifini
£tque chacun t'en vosfi en fa maifin,
Cefieoraifin prononcée àpiaifir,
Mettent esprit des Grégeois vndefir
Dupartemenf.tantquonlesveidmomtotr
Ttaifans grand brmtutmfi que ton peut «(*•» . " "
AncunesfoùU grand mer agitée i
Vnvent^ujhraljUTsquetondeeftieSm
Centre vn rocher,&faiéi horriblefin.
O» tont ain{t,qua» temps deUmoijfon,
Xevent Zefliyre,en treuumtpar la plaint
Vn champ de blé,fiuffkdetelkhaleine,
t$i*e les espinu des coups qu'Us s'entredonnent,
Font fi grand bruit que les champs en refinnent
Chacun coureit aux •vaijfeaux,de manier»
^it'tutrele bruitfeleuottUpoufiiere
Sien haut en loir, qui fort les mleftoit:

LItlADE 6HOMBHTB XJ
Mai» ivne ardeur tvn ttuttrt admennefleit
Des appreJierdnfl*atm*jls,ttHdanf "viles,
Tant que le ery mente**' tufipïawe tfloiUet,
Certainement à ulitmatimt,
Leur bref retour maugriU defiinee
Ejleit conclu, fan* Inné la Deeffe,
S»i tout foudain verfPaiUtfrmtadfeff»
Enluy difanKO trefindigne ehtf»
QuducaMtpdeiGreosmamtenan* enptopefe.
Souffriront notu,0> Minerve mamie,
D tuant nttcyeuot eefte laidtmfamit*
Souffrirons new les Grtn prendre (a fuite
Htnteufementjam

JI. IIVRB SE
gui toutesftis nulftmblaM ne faifott
De féquiper tant fort luy dejplaifoit.
Ejl'U.cendu.o Vlyj]et trejj'agti
fDifilors Pallas)quefi honteux paffart
Se parfera & -qu'on verra fouir
^4m fies Grecs,(tr la Troyeos iouir •
De la beauté,pout laquelle r'auoir
Toute la .Grèce affemblafon pouuoir?
Souffrirez, -vont dançques telf rauijfeun
Iniuflement en eflrepoffefjeurs?
Va t'en aux Grecs, & par ton don» langage
Enhorte les de changer de tourage
En demostrant ity tant.que lonvoye
sfrsZlionÇ} la citideTroye. •
Lefubttl Grec cyant la voix Maine, •
Sans faire arreft,vers le camp fachemine,
Et pour aller vn peu plus prompt emtnt,
Il defpouUU fin grand accoutrement
Huf.lepreffoif.lequelleuadeterre . .
Vn des heraux qui le fuinoit grand tare. .
Lors en courantjtinfiquepar rencontre
Agamemnon luy vint droitlà [encontre.
Duquel il print le beau Sceptre dort
Afin q»ilfuftplm eraint & honore':
Si £ aventure encegtanddefarroy, ,
// renetntroit quelque grand Prince,o» R

1 111.A B E D H O M I R E. 14
Car nous deuons rtmonjirer à iceux
Leur lafihete'^ toufiours les induire
^f ce qu'on vit plus proprement leur duire.
Tu n'entent pju la fneffefubtile
D'Agamemnon, qui par façon gentille
Sonde les leurs des Grecs affin qù ilfcache,
Lequel d'entr'eux aura le cceitrplut lafche,
Ou plus hardi, pour après ordonner
De Us punir ou de Us guerdonner.
Chacun n'a pas entendu fin fecrei,
Il efl par trop-aduifé& difiret:
Parquey nous faulc.enfemble procurer
Qu'il n'ait moyen contre nous murmurer,
L'ire d'vnHoyeftgrandc,& redeubtahU,
„Et fa fureur du tout insupportable:
Car le pouuoirpar lequel il domine
„ Vient droitlement de la faueur diuinei
,,Etifl-vn Rty toufiours aimé de Dieu
„ Veu qu'il commande icy bas enfin lie».
^ftnfi dij oit Vlyjfet parlant doux
A fis pareiûjansvfer de courroux'.
Mais s'il trouuoit quelquefoUat mutin
Quelque criart,&foigneux du butin,.
QuifeififembUtnt de retourner en Grèce,
Il le frappait d» Sceptre par rudtffe.
Il fait beau •veoir,difiit-il,vn peureux,
Vngrand canfiur,vn lafche malheureux,
Aymant repos & toufiours fuyant peine,
F aire le grand,trcncher du capitaine, ,
Retire toyfoldat,ie le conimand*,
Et vat'ageoiréuecxeuxdetubandt,

. . - i. n i m it
Peurejcouterlts l{oisqmff tuent faire,
"£t confeiâer ce qui-1 ift neceffaire,
"Pat ritfiraifan que tout ayonshonneurs,
"Tottsfoyons /{putomjoyensgouutrueurt
"Toute polieeeft plm recommanda,
"Quand elle n'efl que par vnfeul guide»
Donc,frit vu Hfy (lequel lupittrionn*)
Ttefebey, entout ceqùilerdonut.
De tes beaux mots Vlyffes lesprefch»
Et leur retour tellement empefch»
Que tout foudaiuen Liftant Ut vaiffeause,
Punirent chemin à trouppes & monceaux
Droit a» confetti faifam femblubU bruit,
Sue ÎOc*an,quand U tourmente bruit,
JEt'qu au grand fon & furieux orage
O» oit gémir tout U prochain riuage.
Chacun s afiiji U mieux qu'il peut choifr
ZJe» condecmtpourcontendre à plaiftr»
Therft tes foui, entre tout contefloit,
Sans prendre place: Or Therfttès efttit
Vn méiifant,-»nfâcheuse blafonneur.
Qui nefçauoit aucun bien ny honneur,
Prenant plaifir à prononcer paroles
De mocquerie outrageufes & foies:
Mefmes aux r\ois,cuidant toufiours bien faire,
S"ilfe monflroit à leur vouloir contraire.
Etquipueft.c'eftoit leplm infaiél.
Le plm viUm,& le plm contrefait
De tout le camp: HfembUit que Nature
Bufl trauaMÙ forger fa laidure.
Il tftoit Uuthc,$> %ak*uoe\fjy bejf»,
Batf

t'iLM'Dl* TJ'HO MX AI.
ta tefie aiguë & te corps mal offu,
Bienpeudepoiljrejhnguet^r large oreille,
Enfommelaid,tant que ctfioitmerualie.
Ce noatbftantjl tepMoit tout vn,
Qu'enle penfafi fàfcheux & importun:
Tout fimesbat,toutfon contentement*
Eftoit.piuuoir médire apétttment*.
Contre sf chitteSjVlyJj'es: &fiuue»L>
D'^tgamemnon mettait propos au vent.
Et pour- autant qu'ilfcauott que l'armée.
Ou lapluJpart,ejloit lors animée*
Encontre luypour la foUe querelles
De retenir Brifeu la trtsbetle,
^f luy s'adrejje, & faifaitt du mocqueur,
lllepicquaiufques aufonis du cmur-
Sue te faut- il? dequoy M- tu enuit->
^fgamemnon, pour plus rendre ajjbfntie
Ta -volonté? Queft- ce

XX. IIT*I O «
Car fi tu vois quelque gentil vifages
De prifonnierejlte vient au courages
D'enabufer,^/' quoyqu on fçache dires
Tu la détiens par force m ton nature.
Efl-il rai/an qu'à vn chef de ta fortes
Soit obey,& qu'honneur onluy porte}
Onous mefehans, o nom Çregeots infâmes,
Non homes Greci'. mais plufioft Grecques femmesi
Qu attendons-nous? laijjbm cy ïauarice:
Laijfons îorgueil ,faifons qu'icy feriffe.
aillons nom en,afin qu'il puiffe entendre
Que ton ne doit foletnent entreprendre
Ainfi fur tout,rjf qu'il fente le tort,
Qu'il tient aufiiÀ 4'hilles le fort.
' Certainement ce fut grand aduantage.
Agamemnon,fto4*r toy,quand tel outrage
Futfitpporté : car s'il euft entendu
Afe venger\ilt'eufl mort efiendu.
Lors Vlyffes voyant cefle arrogance.
De Therjitts, bien près de luy sauance,
EtcCvnmaintienenflambét& plein £ ire,
Le regardant de trauersjuy va dire,
èdefchant caufeur, infâme babillard,
tlien quet»foiiitnat»rerailiand,
Neditspl>umot,ty neteformalife
Contre celuy que chacun de nom prifi.
Il n'appartient à itucund'en médire:
Encores moins à toy, qui es le pires
De tout, e camp. O quet bon cenfeiller,
gui maintenant vient içy babiller
Dupartcment,fnnsfairtcome6lure,

l'firiSI D'flOHBll. z([
!?il nous redonde à honneur, nu iniure,
]$t pour monftrer fin efprittrefp'erum,
S'en-vient médite ji tort & à trauers
D'Agamemnon,luy reprochant le don
Qu'on luy,départ iuftemcnten gnerdon
Défi» honneur. Ùr dont caufeut,efcoute
Cequediray,

II. t I T I l » S >
Louant entreux Vlyjfes grandement.
O quel bon 7e/«,ô quel entendement,
(Cedifoycnt-As) ô qu'eUevigdanee,
Long temps y -a qM« l'an voit fa vaillante.
Chacun /fait bien que c'eflle ntmpareit,
Hardy en guerre, fê/ prudent en confetti
Mon il n'afaifi tncor chofepltts belle
Que de chajfer ce caufeur & rebelle
Qui déformait n'aura aucun fournir
Dédire fini que ne veut le deuoir.
PaSÔfféijoit ce pendant d*jierattti>
Parmy le camp,(riantfouuentt*ut haut*
£^ue fonfe teuJ},pom< oukia.fasmiie
Dufubtd GieCyàhwlleauJre féconde:
Lequel après qu'ilmeit U peuple coy, .
Dtft devant tom. Q trefiRuftre Roy
Agamemnon^gtauÂtomrt te font
. Tom. UiGngeon,qmfom ta charge font,
Entreprenant derepaumer en Grecej •
*rf ce iourd'hvy '.fanstenir la prènteflh •
Que ton ttfadéni bouger ficy»
Sinon n'tufiPtiamdmtout à ta mercy..
Compacaifon.
Semblant garftntj» vefites ftmmdettts
Pleines d'ennuydefetrtkmerftidettet
Ayanttoufuurs vntxtrtmedtftt
Heretowrner auStmdeUm-pltafir,
Et toutesfeU.lgjér^U»^>itplmdejp1air£i/
Des'enallH,Jkm

1* 11 IA D E DHO M S R B. *7
[Voyant fa nef,qui eahautetntrptte '
Vn mou entier ftujfrant dîners owtge)
Efl trcfmdrry,& n'a autre courage
Que de reue-ir fa femme & fa maifont
SembUblemaetiissnt quelque raifim
Ut fedoubsir, voyons ta terminées .
^iguemyer^teuf entières années.
Et en ceey,ie trame que la plainte
De tout les Grecs,eflraifennabie & punie.}
Mats fi l'on meut de piue près regarder •
,/i noftrcfaiÇi, qui musfyauroitgarder
De •vitupere.aprtsl/mpsedemeure, \.
Perdre l'honneur dontfi.f*»chamr*fi (heure? •
Parquoy^yfmù/e vaut frit tp etunrt*. ...
Pour •voJhôiieu,stutt'oit.fi. réconforte:
S»uffrejjnctrtvntaunee,p»ur-voir
Si de Calchos la prudence ryffduoir
Efi "véritable^» s'Anoma'meaty.
Chacun de -vous je croy^taduerty
Decequ'ildifi,parvt*yefrophetie>.
Enl4eiti4j**lut>rZeeotie,
Oit tous les Grecs s'atfemHayeutptwcêticlur* u
Contre Priamreuenget leur iniure. >
Ilaiuintlorsenfatfant facrifiet t
A Iupittr pour le rendre prefiee, .
Sous vis Platamd'embrt recrtatiée, .'
IoignaotlèqsulvuefatitaiuevHU»
Source prenoit,qu>vntlra*on*reihorril>St • 1
Sortitdupieàét(*umi\jiterrïUt, -,\ .t. -s.">
'S»il»yeutcteurdeGr4cfihatjard*uxi
^i>setremltitfiiUveirfi.lfidtux:
" S iif

II. L l T R B D 1
Car grand efloit, & d'admirable taUle,
Teinil de couleur vermeille fur l'écaillt.
Or ce dragon de t arbre t'approcha,
Bt au plut haut des branches fe iuchax
Où il trouua^entre lefkeilles •vertes,
HuidpaffereauxjcriansÀ voix ounertes'.
LefqUels foudaind mit dedans fa gueule.
Et la mangea : après la mère feule
QHSlamentait, fans petits demeurée,
Tut quant & quant du dragon deuoree.
Mais aufiitofi que la mère mangea,
Tout aufiitoft fi figure changeât
Car de Dragon horrible à approcher,
fut trantfôrme{voyans tous) en rocher.
Adoiuquesnons fufmes.de fi gnndcat
Tous eftonnez,. St noms diél lors Calchar.
O peuple Grec,qui terend taciturne,
St esbahy ? Le grand fils de Saturne,
T'ademonftrtnsasntenantvnclarrfigné
De ta louange & gloire trts-infign».
L'heure t'attcnd[bienque longue & tordtm)
Mais qui rendra ta renommée visse*
Car tout ainfi que ces oyfeauxpttitp,
Par le dragm,ont efiétranfgloutis,
Auec Ltmereeflans neufjmvray nombre:
Pareillement le dangereux encombre
Que nous auronsjparneitfans deuantTroye,
Nox» tournera en redoublée ieye:
Car Ton verra fur la dixième années
Priam occis,& Troye ruinée,
sfinfi nom fut far Calcbas dett/ùtr

LILIADB DH0HII1, iï
Cegrandfecret,quieft ia avéré.
Voicy lebo»t,nou>fimmesfvrlafin:
Donc attendons encor vnpev,àfi»
Que tous chargez.de mémorable gloire,
NOM rapportions des Troyens U vif} tire.
Cefte oraifonpar Vlyffes tiffue,
Eut fi tresbUn dès afiiflans recette, 1
SZgiUs vaiffeauxj.es tentes, & rivage,
Incontinent en firent tefmoignage:
Tout refonnans-du bruit que l afiiftence
Fit approuvant fa Ituablefentence.
Et aupi tofl que et grand cry ce/fa,
X* vieil tieflorpour parler s avança,
O chofe indigne,a iamais reprochable,
(T>i(l il alors) o pevplevariable:
En quel malheurfommes-nam deuenmî
Tout Ut confeils que nom avons tenus
Tar cy datant faute U braverie;
Comme ie •voy,neftoit que mocquerie, '
" Etieu d'en/ans : l'effrit de/quels travaille
" Plut pour neant,qvepour chofe qui vaille.
Où font les vaux,les promeffes iureesî
Les grands ferment, volonterconiurtesi
Où efl ta haine, tir menace erueUt->
ContrePriam,enejl-ilplus nouvelle*.
Certes nenny feut eftefvanovy,
Toutoublié,ry loitfdenomfouy.
* L'oyJîvetcentelpoinftnoHcamis.
iluefans grever en rien nos ennemis,
Hou» contentions entre nom de paroles,
" D'inucntious,& cauteUes frmoles:
C iiij

I I. (IVII PI
* Et n'y a nul tantfage,quiaduifçj
" De mettre à fi» cefie guerre entreprift.
* ' Jfcamemnast.cecy t'addrtjfe'à (eyt
Pardonne mey ,fi te te rammtey
1. e tien deuatr,ilfa»t que M ttfforces
A r'ajjembler iferefnauanttes fartes:
Mets- les aux champs,amfi qu'il t'efilicite,
Comme aufeul chef de tout çefi exercite,
£ts'ilya vn oudeux quis'excujint
Ve batailler & tes edifls refufent,
Laiffe-les là,metsida à nonchéleir,
£%uieft)e Grec qui aura le vouloir,
Ayant icy tant de peine endurée,
Ve s'en aller, fans ceçnaifire auereeu
Velupiter lapramejfemfaXùbUi
Certoinemtiuparlefiimretmibl*
$ù'tlfit tomberprtt ianannÀ mmiettrt.
Venant icy : il nauffit lars conmtfire
Qù'il donnerait quelque iourle moyen.
De mettre i mort tout k peuple Trayen.
Cauragedancjcompagnoiu tenant ferme,
Nous femmes ia près de Ufin dit terme.
NehaflonsplHtainfinafirertteur,
£$ue nain noyons chacun À noflre tant
Tiormy à l'aife auec quelque Troyennt
Fille à Priam.au autre Cytoyenne;
Le tout voyant leurs parens & marie:
Peur me venger du malheureux Paris- •
ij>»» bien ofa,d'enrreprife vilajnc-/
Aller rauir en Grèce dame Heleine.
Et ce pendant Ji quelque malheureux,

t'IlIA»» D'HDMIRE. î?
Quelque Remit,& peuaduentmcui^
Trouuemauuaifeicynoflre demeure,
Et veut fouir ie confetUt qu'Umturer ..
Quant eft à toy, Agameomon/u dois
'' Bien aAuifer à toute* que tu vais!. .'-•
" Prendre cm>feil,quelque foii.cn donner,
" Et par le bon toujours te gouverner. • •'.
le fuis d'*d»is,que ton camp tu départes
Par nations, & qn'vapeu lextfkartts .' ..-
L'vncdeïautre,enlesfaifaM»nrcher
Chacune à part : Cart'vlfaut- approfher,
Tu la verrai mieux combattre à pat eëe, .
Que de les mettre eujintblepefle*meflt:
En cefaifant tu pourra» a l'oeil voir,
Lefqttelt lictux feront mieux ieurdeùoir:
Et s il tiendra aux dieux^no alarmer,
De ne voir teflUguerre etnfommee.
Au bon confeil de Neftor,refyondit
Agamemnon doucement,^ luy diÛ,
Certainement il efi aisé à voit,
Digne Visillari,qu en prudence & fçauoir
Tupajfes tous les Grecs qui ont efiè.
Lai,& quen'ay-ie ores a volonté,
(OIupiter,oPheb«*,oPaliu)
Dix tels Neflors pour me donner foulât'.
L'on verroit tofl,par leur borne conduite
Priam captif, ryfadtédeftruke.
Cfefi mon malheur,& le pUifir des Dieux,
Qui m'ont plongéen débats odieux
Contre AchjUes,pour ïamour Svne dame
Dont àmojfeulendematreleblafme,
C v

I L L I V R I S I -
ititif s'il aduipnt par leur diuiyegrâce,
Que bon accord entre nous deux feface,
Il n'y aura rien quipuijfé défendre,
De voir bien tojt llion mit en cendre.
Or maintenant à fin d'eftre plut forts,
Allons difuer : penfons deuofire corps,
Peur tofl après nos ennemis combattre.
Plut hardiment,& vueilkz, vous esbatre
>t bien polir vos harnais beaux ty clairs,
Omettre enpoinil vosefcttt & boudoirs.
Vos chariots dnitlement atteler,
Qu'on ne lespuifienriett-voir esbranler.
Et deffut toutbien ptnfer vos eheuaux,
^tufquels faudra fupportergrands trauaux:
Car la bataille & mortelle ejcarmouthe
Ne ce/fera que le Soleil ne couche,
Vont on verra fout le Baudrierfuer
Maint bon foUat,pour trop s'euertuer,
Enfouflenant te putois pour defenft,
Et en frappant dughsiuepar offenfe :
Et la chenaux: à force de tirer,
^tpeine auront laifirdi refpirer.
*>€u demeurantftenrien i apperçoy •
Quelque Grégeois tant m alheureux defoy,
Qui pour fuir le combat, fe retire
Hors de la troupe, &fe cache au nauire:
lln'y a rien qui le peuftfecourir,
Que ne le face incontinent mourir,
Et puis fin corps friuéde fepulture,
littérauxchiens,& oyféaux pour pafiure.
. X:s Grecs ioyeux d'ouiraiitftparler

L'ilTADS D'HOMEKE. )•
Agamemno»,frent retentir [air
Atenuiron: du bruit prefquefemblabU
Que ftifl ht mer,hrs quel onde muable
Des vents pouffee,enfremiffant approché
Presd'vn icueil,ou dattgcreufe roche
Si va chacun droiflementafa tente
Se rafrefchir, là dtfne, & fe contente
De ce qu'il a. Apres drejfevne offrande
stux dieuxhautains,& fur tout leur demande
Que leur plaifirfoit,que cefie tournée
Soit fans danger de fin corps terminée.
Agamemnon auj?i faifant office
De chtfdeguerre, apprefle vnfacrifice
^ lupiter d'vngrat beufde cinq ans,
Etveutauoirauecluyafitftans ^. .
^tfon difner, les plus recommandez.
De tout le camp lefquels par luy mandez
Vindrent amtnt: Seftor premier s'apprefte,
idomenetaufii le Roy de Crète,
Les deux AiaxJ)iomedés cinquième,
TLt lefubtil Vlyjfét pour fixie me.
^£*ec lefquels fe vint etmoindre aufSi
Menelatu bien certain du fouci,
£t du traitait que fon frère prenait
Tour le débat qui de luy feul venait.
Eux ajfemblez, quand on eut en la place
htenêlhoflie, & porté la fouace
Deflut (ho, tel par deuote minier*,
Agamemnon fit ator* fa prière.
O lupiterÇouuerMn Dieu des dieux,
SagnemrducitltdtCair,fp' cabailieux:
C vi

II. LIVK.B D S
*£»»' faits tonner & grtfler (? plouutir,
Otlroye moy auiourdhuy le fournir
De mittre en feu,auant U nuiïl -vante,
Cefte citc,qui tant s'efi maintint»
Encontre nous :Fay que de mon effee
Soit a ce iour la chemine coupée
Du preux HectorJitrfa forte poiftrine
Et que d'vn coup de ma main propre il fine,
Voyantles fiens, que pourfaire debuoir
De lefauuerpuiffe mort receuoir.
Ainfiprioit. Mais à l'eraifon lourde
Feit Iuptterpour lors l'oreiUefourde
Car nontbflaatfei grands obUtions,
Il le chargea de tribulations.
Apres cela fut occife l'hoftie:
Euisefcorchee, & mise vue partie
De/fus le gril, les entrailles petites,
Foye & poulmons,trefdiligemmtnt cuites.
Quant aux gigots Ql toute l'autre chair
Onlafifl toft par pièces embrocher:
Et le tout cuicl, ilsfe mirent à table,
Beuuantdu vinfouef& délectable.
Ayons ainfirepeu tout àplatfir.
Et fatiifait partie à leur defir,
Le vieil Neftor,qi*i n'efioit en repos
Recommença en table le propos.
Il neft pas temps ores de s'atnufer.
Agamemnon,a rire & deuifer,
Exécuter faut l'entrepriji bette
OU Iupiter nom imtite (& appeOti
Commande donc aux httaux ttus emfembk •

I ILIADE DflOMERÎ }1
D'aller crier que tout le camp s'affemble
Droit} en ce lieu: & "«us de mefine forte
Irons renger chacun noftre cohorte
Les incitant par beau & doux langage
A faire exploit de Martial ouurage : .
Sautant l'aduis, Agamemnon commande
Aux bons heraux daller de bande en bande
Appeler tous les Grecs, qui o beirent,
Aupifoudain que les htraux outrent.
Beauvoirfaifoit l'appareil & arrey
Des Grecs, foldats chacunfuiuant fon Roy,
Encer plus beau, voir le foigneux efiude
D'iceux grands Reys ,rengeans la multitude
Tarmy lefquels [fans eflre recognue)
JEfloit S alla* du hault des cieux venue
Port ant fur feyj'efcm grand & horrible
De Iupiter immertel,inuincible,
Autour duquel cent brodures dorées
Efloient pendans,tant bien élaborées,
Sue lava Heur de chacune ment oit
Plus de cent beufs,tantbieofaitteeUeefloit.
Ainfi armée eUe emfiamnMitles coeurs
Des forts Grcgo'u,à eflre betliqueurs
Tant (*/" fi bien qu'ils n'auoient autre enute
Sue de combattre (JT* hasarder leur vje.
La refplendeur des armeures bufantes,
Desgranspauon,& dos larges peftntes,
Efloit pareille alors par la tampaigne
A ctlle là qui eftfitr la montagne, -
Lors que le feu s'allume en quelque coing
Dcldj'orejl^fsr qri-OH.lev*stdettmg.< -

ir. LTVKE DI
Car tout ainfi leurs harnois & efpees
RefpUndiffoient duclair foleil frappées ^
Semblablement comme un béai* vol de Grues,
De CygnesbUnts,ou£Oyes plus menues
Font trejgrandbruit, auec leurs chants diuert
Près de la riue,&fius des arbres verdi
Ve CayjlerjUmte délicieux,
Dont de leur fin reforment tous les lieux
Circonuoifins: defemblable manière
Les Grecs armez, auprès de lariuiere,
I>eScaminder,faifiient tellecnrie,
Slùmentendoit retentir la prairie.
La terre auflipar les chenaux foulée
En gemijjoit du long de la valee:
Carn'yauoit moins de Grégeois marchant
Pour batailler que de fleurs par les champs. I
S'il vous fiuuient £vngrand nombre de mouches ^
QuonvoitÇouuentfortirdes creufes fauches,
JEts'emtoller à troupes- dans la loge
Où le berger furie printemps fé loge;
Cueillant le laid que des brebis ajfemblez
Penfez, qu ainfi les Grecs venaient enfemble
DefordonneximaUleurs bons conducteurs,
Les difpvfoieiu ainfi que les pafleurs
Ont de coufhsme,aduenant la vejpree,
De départir les troupeaux en la prêt. \
Surtous lefquels lePrince Atamemnon
Se monjboit cbef,& defaitr, & de nom,, <
Car tout ainfi qu'vn Toreau braue &fier,
Entre les beufife veuh glorifier,.
Et les gouverne; sttofi eu tels endroitts,

L11IADI DH0MER1 jr
Agamemnon commandait aux grain Rois.
Ureffembloit ce tour là,far fortune,
Alufiterdetefle:&a Nef tune
DefapoiÛrine: & quant aux autres farts,
Onteujliugé'proprement le Dieu de Mars:
Tant-voulut lors lufiter décorer
Agamemnon, four U foiré honorer.
£nceflendroiét,Mufes qui refilez.
Là haut au ciel, Mufti qui prefidez,
A tout beau faift, enfeignejmoy à dire
Ce qu'àfrefent ie neffaunk défaire,
Vousfçauez, tout, doncques nommez, l'es Princes,
(Sans oublier leurs -vaiffeaux & Provinces)
Vent» à Troye.aùec la Grecque armée,
Car Ion n enffait tien que par renommée.
Il fuffira feulement de monftrer
Le nom des chefs,fans f lut auant entrer,
Car dénombrer la trmpfc & multitude.
Cela eft hors de tout humain eftude:
Non quand i'auroit dix langues trefdiferteSy
Bouches autant à Uenparler ouvertes, '
Voix ferdurahle,ry l'ejlotnachdecuture,
UnenfourVouiamaUefhedtliure:
Sans la faneur des Deejfes gentilles.
Enfeigne^moy doncqnesiO dignes filles
De lu f itérai fin que ie recite
Princes t*f iiefsdu Grégeois exercité.

LE TROISIEME
LIVRE DE L'ILIA DE
O'HOMERE, PRINCE
DES POETES.
A R. G V MENT. '
PAris prouoque Menelaus pour entrer
en duel auecques luy.à fin de décider
entre eux deux toute la guerre. Il Te feir
des ferments par Iefquels on promeut que
le vainqueur aura HeleiaeâC toutes fes ri«
cheffes. Venu* rauit Paris hors du combat
de peur qu'eftat délia vain eu il ne foit tué.
Heleineeft fur la muraille delà vilJe auee-
Priam,auqucl elle difoit les noms des plus
illultres delà Grecque armée, puis après,
ellceft emmenée par Venus en la chami
bre ou elle auoit emmené Paris.
PRES que l'ûfi ia Troyens fat
forti
Hm la cité réagi & départi
Par efq»*iri>m,farieux au renaître,
Stuittinementmarcherit almcentre
Du

LILIADI D HOMERE- }î
Du camp des Gras, haulfant mfques aux nues
Leurs i*:x & mz,:ainfique font Us grues,
Qui prévoyant la piuye rfr la froidure,
Laiffent les monts, & vont chercher pafiurt
Très de la mer, dreffansgroffes armées
Contre la Nains,autrement dits Pigmees:
^tufquels feintent font guerre trefcrueBe,
./*" coups de bec,à coups dégriffé *y d'eflt. !
Mais les Grégeois d'autre cofic marchaient
Sans faire bruit, & toufiourss'apprtchoieut,
Pleins de fureur, & a»ime\dc rage
Pourfe venger, auet ardent courage
V'eflre vainqueurs*^ ftntrefecourir
Quandils deuroientCvnf*ur l'autre mourir:
Et tout ainfi quon voit a» temps d'hyuer
Souuentesfois la broute arriver,
Que le froid vent Confiant par la campaign*
Porte feudainau haut oie la montagne,
Chofe qui eft au» bergers trefnuifante,
Et aux larrons ^lm que la nuiil dmfante:
Car tccil humain nef (aurait venir par terre
Gueres plus loin, qu'irait y nietï de pierre.
De me fine forte à l'approcher des bandes, ,
Seleua tant de poudre far Us landes,
Qu'elleofta lors aux Treyens lepouuoir,
Et aux Gregeok enfemhk defe vêtir.
Et aujfitofi que les camps furent preQt .
Tour batailler.fentreuoyamde près:
Le beau Paris les rengsTreyenspajfa,
Et vers les Grecs,à grands pas sauanca,
£nprouo^uaHtjUremeut les plus forts, .

IX I. LITRE SE
Des'eftrouuer contre luy corps à corps.
Surfoy portait entre ceux de fa fart,
Tour ce tour là, la peau d'vn Leopart:
X.'Are bien tendu,U Troujfe bienpefante
Pleine de traits fin ijpee luifante:
JSt deux beaux dardsfetrerjl esbntntoit,
J;);. ind lesGregeeis au combatappelleit.
ivîenelaus apperceuant taudace
De tennemy qu'A reeogneut en face:
Futtoutfoudainrempli d'extrême ioye:
Comme vn £yon, qui defirant faproye,
Rencontre vn Cerf, ou Cheuteul, dans le boit.
Mil par Us chiens, r*r veneurs, aux abois:
Silédeuere,& en prend fa fafiure,
S'epouijfantdetant bonne aduenture.
uiinfileGrec ayant Paris choifi,
lut enfin tueur de Uejfe faiji:
Voyant à Çoytoccafion offerte
Defe-venger de tmiure foufferte
Et tout armé, comme il eftoit grand erre
Du chariot fit vnfaut bai en terre.
Aàonc tari» qui bien cogneut venir
Menelaut, nefepeut contenir,
Ny faire tcJ}e,ayantfoname attaintt
Incontinent de merueideufe crainte
Se recula: & Craignant le danger,
Entre les fient retourna-fe renger.
Ne plus nemoim quefaiSH'homme pajftnt,
Qui quelquefois les hauts monts tranfuerfant,
{Sansypenfer)trouuevn dragon enyoye,
Dont tout craintif, fe rttk* & defuoyt

I'IMABI D'HOME m. J4
Pafle en couleur,de fesmembres tremblant, '
Mi eux v» corps mort qu'homme vifreffemblant.
De la retraite ainfiUfih e & fubite,
Fut enflammé de colère dejpite
Lépreux Het~Tor:lequel voyant Cefilandre
Se courrouça à fin frère Alexandre,
Difantaiitfi.O Paris malheureux,
Portant maintien d'-vn homme valeureux
Mais par effet! Ltfche & efféminé,
Tout de luxure orde contaminé.
Or eufl voulu la diuinepuiffame,
Mefchant couart,qu» neujfesprins naiffance,
Tour n'apporterfi honteux vitupère
ut ta partie,& ton douloureux père.
Ne vois tu pas quel plaifir ont reçoit
Tous ces Gtegeoit,quand ils ont apperce»
Ta lafchetéiquitepenfoient de taille
Têurfiuflenirle faix ïvne bataille,
Et maintenant chacun dire s'efforce,
§uenfi beau corps n'y a ejprit ne force.
Tu as bien eu autrefois le courage
D'armer vaiffeaux, & dreffer équipage
Pour nauiguer droit! enterre tflrangere:
Et puis imeu.de volonté légère,
(Eftant receu en Royale maifo ri) .
En amener,contre touteraifo», .
D'vnvaillant Hny l'efpoufee trefchere,,
$ui te trairtoit & faiÇoit bonne chère,
ytu déshonneur & tropgrand infamie
DunemTroyen,*rdeL[>reud'hemmie ,
Du Roy'Priam, argument & couleur

III. LIVRE D «
Aux Grecs de ioye, $/ à toy de douleur
Et néanmoins t» n'aeofé attendre
Menelam ,ne contreJuy contendre.
Cela ne vient que d'vn^craincle extrême
Sluita ÇurprU difcourant tntoy mefme.
£$j*e celluy là tepriuetoit de vie,
Duquel tu tu la compagne rame.
"Certainement la beauté du vifagi
"Le bien chanttr,legracieux langage,
"Le corps trouffé,lei cheveux ordonnez, •
"Et autres biens,que Venus t adonnez,
"Sertirontpeu à ta viefaituer
"S'il te conuient au combat efprtuuer.
"Ta couardife a mené iufquau poinil
Tous les Troyens de ne combatte point
H'apperctudns en toy chofe qui vaille.
Varquoyfuy t'en cherche quelque muraiBe
Tourte cacher,& plut de moy n'approche:
Trop efi ton faicT: digne de grand reproche
Le beau Paris fe voyant outrager
Si durement, refpendit fansfmger.
Hector mon frère ji bien bonne raifon
Tuasdreffefurmoy cefitoraifon:
Carde ton cceurla force redoutable
Eftfitrejgrande, &• fi trefindomptable,.
£fu'en ne la voit de vigueur efloipm ,
Pour le trauail,nonptâs que laçoignee
Qu'vn charpentier à employer ne fine : .
Et plus en frappe, g£/ plus elle s'affine.
Tu ne deurois toutesfoU mefafcher
Ne les beaux dons dt Venus reprocher.

II LIADB DH OMBRE Je
''Car les biens faits, dont les dieux nom guerdonet
"Sontàprifer,veu mefina qtiils les donnent
"Non f as ainfi queïhomme en a defir.
Mais tout ainfiqu'il leur vitt* àplaifir.
Or fi tu -veux, four fintr ce débat *
Prefentementfluei'attende*» combat
Menelau*,fais aligner le Ueu^
Et que noi*i deux fuyons mit au-milien
Totu les Troyem §£/ les Gregeoiifflam
AJ?is au tour pournous voir combattant,
Soit au vainqueur en guerdon de fa peine
Incontinent rendue dtme ffeleine,
Peureniouirauecq touteLtproye.
J5>»e les Troyensfe retirent à Troye,
Et Us Grégeois en leur paie de Grèce
lurans tenir conutnance ty premeffe.
fJeeiorvoyant Paru appareillé
Pour b ataUkr,fùt tout etnttueilU
Et refiouy lors tenant- vne lartc*
Par le milieu, deuant lesfiens gavante,
Leur défendant depUt* entre faffer:
Ce qui fut faifl. Mats les Grecs fanscejfèr, s '•
En approchant^* eoupsperdtu ieffoient
Pierres

III. IITRI *>«
Soudainement on ne vit plus voler
Les coufs defleche:ey fut le camppaifibU
En vit m'ornent,autant qu'il efipofSiblt,
Surquoy Hector,veyant fi grandfilcnct
Entre deux oJts,ainfi parler commence.
Oy ez. de moy peuple Grec Q/ Troyeto •
Trefentcntcnt Vouuerture & moyen,
^ue vous propofe Alexandre mon frerf.
Luy qui ejlfeul motif de cefl' affaire
tour donner fin aux cruelles alarmes,
Il efi £aim qu'on mette itu les armes.
Etqitepar luy,r*rpar Mentlaut,
Soit debattu,à beaux fers efmoluz.,
Lequel des deux a plminfie querelle.
ytn vainqueur foit fieUinelatresbelk
Soudain rendue, auec tout, le butin:
Et que fur theure,où lendemain matin,
Chacun s'en voyfe,ayantfait~laffeuranee
Par grand ferment garder la convenance
ApeineAueitatheuece propos
Lépreux Hetler,que le fort & difpos
MeneUmJe vient là prefenter,
Diftnt ainfi.Or vueiUez, efcouter
Grecs $/' Troyens,cequedirama bombe,
Rcprefentant ta douleur qjti me touche
Dedans l'tffrit.U veux enfuit d'accord
Tour mettre à bout te dangereux difcerd,
{Confiderantles grands cah&itez,,
Et les trauaux parles champs fuppatt*^
Tour l'adultère, $/ -la iuftt douleur
Quim'aindptt à venger censeur) ,

l'I II AB I D'HOME RI. ,f
Que tout cepeupieaprefentfe reptfe,
£t que Pari) encontre moyftxpofe,
^4fin quenvoyé à qui Ut deflinei
Aura la -vie,ou la mort alignée:
Au demeurant,afin qu'on accompli fi
Le tout à painft, mefines lefacrifice
Qu'on doit aux dieux en affaire femblabU,
Qui veut lepattt efireferme çjr vaUable.
IleftbefoinàvousTroyenspouruetir
De deux aigneaux, foi» blam &t'autre noir
Mafle &femett.e:Ufaut lemajle blanc,
Le fécond noir pour refpandre leurfang
\Au clair Soleil^ a la terre digne,
De tout humains mère antique ty bénigne.
Le tiers aignea»,queferons apporter.
Offert fera au grand Ray lupiter,
le veux aufli four feuretépltu graude,
Que tout fondai» au vieil Priamton nu tde
De.fen venir,à fin qu'il fortifie
La conuenante, Ç&/ le tout latiffif.
„Carfesenf..ns(commthicnff*itla Grèce)
„Sont gens fansfoy,& faujfeursdepromeffe.
>yT»ufiours tejfrit des ieuntsefl léger,
„Mais le •vieillardfefentant obliger
^N'endpreraf'iladniintqHilleiurt,
„Quilyfoitfaic~ltrahifonouiniurt.
Df cefl accord les Gregètit
^

j III. HT»» DS •
i>*< chariots puis après dépendirent
Gardans leurordre,&/'poferent enterre
Lances,écuz» $/tous harnois deguirre,
Laiffant efface entre deux bien efiroit,
Comme lieu proprejtuquel ton combattait.
Ce temps pendant,U preux Hector enuoyt
Deux HertmxfsemenlackédeTroye,
Pour apporter Us deux aignea»*, $/' ftùr*
Venir Priam,approuuer tout l'affaire.
Taltybius aufii du mandement
D'^fgamemnon,atla diligemment
lufques aux nefs pour en U compagnie
Porter taigneau de la ceremonte.
Durant cecy, iris fen defeendit
DÏuhautOlympe,& bien toflfe rendit
En la cité,pour compter ces nouvelles, >
De point~l-e»pomt~t,i l a belle des belles.
La formeprint d'vnefa bien aimée
Et belle focur Laodicé nommée,
QuElicaenfilsdAnteno-rUfage
Entretenoit par loyal mariage.
Point ne trouva pour lors la belle oy/tue,
Mais en befongne à ouurer ententtue.
Ellefaifoit enJa chambre tine pièce
De haute lice,où Us b eaux faits de Grèce,
Et-des Troy eus,a figures polies
Ejlvient pturtraiflsdeur comfes,leur faillies,
Vafpre combat,& rencontre cruelle
Sue les deux camps faifoient pou* tanmr d'élu
Sus leue tty, viens duec moy fielemt
Vit Un Irk)tu verras m la plaine,
très

t' 11tjkt> % » »J0 M I R I. ff
fresJacité,chofebienmemeHlt*ifr. •'.'••'->*
Ceux quifiittbym* m guerre ftmUeuÇe
Deiouren'iomfUtdangjers'exftfir,
Tulet-verrai à f refit* nçtftrx.
Les vas afïiijet autres tlpjûtjn^
Sur leurs tfaUji* tfamàdamityeK^
Menelautptm'finùcet difamh ,-•
ContrePar$f,camJuttr*cetfniàt»rft,
Et à celui] qui a«r*U 'uiihire^
Serai donmeem gmrit» deJ* glaire.
Cefte nouvelle ai* T>umt ameutée* .
Soudainement luy mit en fa feafet^ .
Vndo»xdefirdefinfreimermmryt ,
De la (ite'où fremierfiitJiomiiji
Defeifarens,defmtntquetiueio»t
jlueajMciluy faire demierfeitur.
Si/lien» dcbt*t,ǧ/ftvefiitr
De beaux habitij>m>tpeant & jwMtfirtit
Hors Ce» UgU,ie£lmttU home tendre
Quel'envoyait far fit Muetdefundfe*
ïa4nefutfeule,a»ect}iettmtneL>
Tour compagnie Mthrafâî Clymeua:
Et de beau pat fecmduiBiSrtranfpvrt*
Imfques au lie»tnrefttitlagrand'port*
Scia nmtmtt,où par Ubouletart -~\
Onpouueit v«tr tout ietthamfs àcomtrf.
Le Roy Priam,$/amtcblyiianombre
J>tgrands feigneuts^tytnt iUte * Vomir*
Sur Us CarneamxyTymatttfrPiinthHfy •
JUmfm,CIytm*KcBane*%mutf,
HicttMnrwin^émtiptHëeij >.,...•,••.
ï>

v in. tirti se
Vcalegon iadis de forte taille,
Et sfntenàr aux armes nompartil
Mail four alort neftruansqutnconfeU.
ta ces vieillards ajfss de peur Au halle
Cotnparajfoiu
Caufoyentenfanble,amfiqu'vneCigt>Bc, _
Ou deux o»trois,entrt Us vertes fueUUs
JE» temps ttcfiégaa&wBent à merueX.es.
Lefauels voyans Udiuine Gregetife,
V'Joyent entr'tux,queflagrande noift
De ces deux camps dunit longueJaifin,
Certainement

11UJDI BiHOHIltl. j
SU plus airoittjtesvatfinsfifforet».
$1» efl celuy qui datant tous louant*
De corps mtyen,maù grauetncotttetumtei
le n'ay point••vtu^Lontiefin fimuen*nty .
En mon •vimant,homme plMsadutmtnt, • ••<
Et pourcertain^bien-voirfin mvoyi '
H a le port r$î maintien d'-v» grand foy>
^tlm Heleine, À voix humblette & Itajfe,
Ijty rejpondit,Mon cher Seigneur,ta fact
En mon endroit,* tantdereuerence,
Que i'ay grand crainte approchant ta prtfatce. "
Oreufilamort(auantqnecesdifcors
Eajfint venus) faifi mon foibleeorps; . •
Et mcfmement alors cptet eu mail
Si fort mes fins,qut-tonfils iefuiuit,
abandonnant eJpoux,fieres,e*rfiUr, ••. i\
Et mainte Dame y& compaignegenti&ù
Las'.nous ferions hors de toute douleur,
Ettoydrmoy.Mai)ilplaifljtumalhem*
Qu'il foit aiufi. Or. quanta ta demande,
Puu que ta note ainfile me commande;
Cil que tu du,ejl enfin propre nonu
Fils d' Atrcus^le Prince j/tgamemnon:
Roy trejp~rudcnt,& enarmes puijfant,
sf qui le camp ejl tout obeijfant,
Qui autrefois entemps paiftble & Çemr
Tut mon beau fitte,&vujfd bellefitur.
^ftantfeteut U betnténompareMe: -. ' '•
Surquoy Priant tout rtmpbydc merueiUe
•Oyant l'honneur J^fgamemnon conter,
lt*fiï eufitiùrrftp"vintaî*xalier.
D i)

ï- .< tir. >tiYR« m
O f»rtune',& pltu que itert-hatre»* "
Agamemm»^titKexhtuakmtux)
Doncgbes tumt det grands dieux, atyna» htm
D'eftreleçhtfdttGregtpiienluimmtl
T>>ncqutspjtttVftÇcctnJmih ^/ttfft • '•
Sigrandeartuw^lirimtenPhijgif. , .
J/ mefouimùt^utttnfs de ma ùuutjft, .
Lo?sqUti'*»*is& vaHUmi $/prb*ejfe,
Quencef*ys*ai»drmtkiAmttjormts,
Femmes defe*t,& eu gmrre pcrfountt
DegiuUÊ^*xp{ait:faurufijlir**fatitiles •-,
Tutnecejfùnmff^mUirfrrc*s*iÛtSy ••
£$u'o» n \n wt juudtfurtiUts nui* tktntfi. \
Adonc Mirionj& Otnmm*rtk»m • •
Droitl àl enq>utrt«jïirevt mvtkval
Toutt leur gvttà fié& i ehtmU,
fret de Stngtjiariuitrt aula^ ttmrs'.
Auquel enïttifl U virn * but fetourf,
Ecfu4foi8tb*fymw

l'itXADI D'HO MUE. -%9
Les bea»* troupeauxjkitmitintfur H connut :
Près des brebufus départir d'autour h •-•."'•
C'efl Vlyffés,rtfpm»iithrs tadorne, >••••' . •
Bienfait} d*ttrps,num dtptmfitbtikama
Lequelcombimqmil aitprinteumturt •' -
En pays rude & hors & Mttteiatu furent . • "•
Icy tranfm'u-ambafftdeurs-jH* nen¥tMi - ' •'•
Autre Uns que le mien, ffîkmfit '"
Autant ïacueilqm'euffifaifi À mes fils. '
Làiecogneuz„auwmmparamieibtrt,
Leur grand tj^rià,te»rc0nfiU,ltmnatvut
Et mefmemenkqmtnàih furent méfiez.
Auecques»

tllv 1ITK1 DT
Connut perfonne & kurde & dtfpeuruent
D'entendement, homme qui par colère
Xfi hors defoy,& pointnefe modérer
JE* que;fm Sceptre encarts demonftroi*
Duquel trefmalpour alors s'acauftroit.
Maisauffs toftquilrompit Ufilence,
. On cogneut bien fa dmint éloquence.-
' H prononça ces mots à l'arriver,
Comparaifon.
Du tout pareil a»x neiges de Ihyuer:
Si copieux,quono'ofttt entreprendre,
L'ayant ouy^autcqstès hty contenir*.
Et ne fit on après au de fa mine,
Eftimant mieux fa parole diuine. J
Le Roy Priant cncorescwrtatx
De fçaueirplm^auoit iede'fesyeux
Dejjm Aiax,s'enq»erantpUu amant
AitecHeleine. Oresfayntoyff•amant,'
ÇDitlfvicilLrd)quieftceltea»feigne0r
S&ievoy là, lequel paJ)e*agra>t4*Hr ••
De corpulence, tjfprefqut deiateftn -.

X'ILIiDB D'HOUÏRE; 40
Tlufieurs.defqueb les noms mtfint cognttt,
Ma» M ut puis (dtitt tay grand dejptaifir)
jîutfqucs eux mes deux freretchtifir:
Le preux Gaftor excellent Gheualier,
^tuec îoUux ctmbattantfingulitr.
Heiat it crains qu'ils lient daigné •omit
Pour le débat entrepris foujlenir:
Oubienefians'vemuiHfqutsicy,
LedejpUiftr,fafchtrit tjrfoucy
£}»i les a pri>,wy*ns la pauvre vi'ir
Ltlamtfchance,e-»iefuis afferuie,
lis « contraints,doXens & esbahis,
De s'en aller regaitner leur pays.
Ainfidifoit la belle. Mais fes fera
Vn bienUng temf situant tous tes affaira
X/liyentpar mert enfemble défaillit,
En la cité de Sparte enfeutlis.'
Pendant cècy Jts deux Htranxaueycnt < ..
la préparé les chofes qui fcrutycnt:
Veux bons aigntaux thoifit in vn trouptau^
£t ctvnt chiemt vntbtm granitpeau
flcinedtiiin,liquturrecomm*nd*t,
Encorptrttitle héraut diéiidée,
Vn grand bajfm,& deuxcoupes exquifrl
Taittes d'or finjunnyfttrertquifés.
Ainfi chargerait Rey Priât» rtcitm» '•
Leur ambaffade^ de-venir îincittnt, .
Inluydifant. Roy fur tout honoré,
Uom craignons fort lauoirtrab demeuré;
La principaux dttcsfubieflst attendent
Dehors ancamp, & la Grecs qui prétendent
J> iHj,

Aeeiourihity-faitewucenuenante,
Dont o»auTA iUntùi faai'fiuoct.
TonfiUVàm^aiériniemp>nJf»Uldâb4tU»,., _
Veut corps à catpiMonlaus combattre: ;
Et le vtùnqutMKy doit ami» engtmdt»
Lu belle Helàn*,aitumai»tAntr«idm.
Par ce moyen tous débats finiront: . • .
Caries GrégeoisenGreces'euiront,
It lesTroytas pouv la gn*rr*end»rae,
^furent lapai» tptils vu tant defirtt*
Or rien fans toy neji peurroit conduit:.
Carilconuient/tfmta maùfiéime,
(Ce difent-ils}p*jMr fermefiitrttt
DectcémbatentrMX-dtmtaTMfié.
LelronyialUtdfittÀeerawSlefiiifiit,
Sien cognoiff(*tyttc'efi*iteMnp>k
Trop follement: toutctfmd wiwfc
Son cbm*t>& $***&

t tli/tnt t» HOME SE. aï
Va m les hanéps : après m s'adreffa
Vers Us plus grands,aufipteU pour apprewer..
Laconucmtivt,o»fitUs mains louer:
Puis U grand Grée tira de fin coflc
Certain coufleau,parluy,toufrmrsportt'ï
AuetUquel,dufiontdsfaigneastx coupe -
Beaucoup depoil, fmilfittmufy fa trvup*
Parla Hcr*tHC*it*l>rmc*tdtflit*rtirt .'ù.\\f.
Qui nepourroyent après ftrepentir. , V
Le poilreçtu,hes mains ainfsUitev, .•"- .. '.:
Agamemnonltsfienna ejkuees,. > •
Triait Us dieux,difant. Qlupiee*,
Dieutrejpuiffant^cpudaigneshabiter,
Etpreftierfurldalamoniagim
O clair S»letl,qm voit ciftt canipïgtte,^ :• . '
Et ehtens tout: : O. tare fi: TtAwraowWyle
•vomfitpply entende*, meiytierts:.^ :
Etvtusau/J'i^pmfisnidieuxtinftivhutx, \
Quipuniffez.fi agrément Us, maux
Des fois humains,.
LeuantUfiege,en Gvecetttourner.
Pareillement fi mon-frère gmnaiti . < ,
Jé

in. t ï r-R i rx «
Ledit Vàris,quefoudain on MW rende'
La belle Grecque dueccondigne amende
Des mauxfouffers : &• que chacune année •
Soit à nts htm après nuaprionnee
Certaine rentep» tribut qui tefmàngnt
Hoftrc •vi£hire,& leur fapte & vergongne,
Et au contraire eftantainjï vainqueur,
S'il aduenoit que par faute de cceur
LeRoyPriam,&fesfilsref*fajfent>-
Garder la foytey des Dieux abufajfent, •
leiureicy de iamais ne partir
Dtccjtttcrre,& aemediucrtir
A autrefaiïh;fans U ,permettez,q»eieluyquijira> >
PremieriitUijpJtM?atcts4tofferai'..'' i
(Enfemonftrantav^htvueilrebeBe')
^uepourlafauteonvoyéfaeameUe '
Etdcfcsfits fur la terre efranduè^
Et puis fa femme à-wautre rendues
Jùnfijmoyent: mais lettrismefrùrt y •-,-.'
ï' C.

tut peur te ctup * e s dieux mifi en arriéré.
D'autrecofte^Priam apperceuaut-
Que tout l'affaire e^oit ia bien auantr
Vit aux Gregeoitjtjr Treyens tomenfembfe\fc
m'en iray,Stigneursfi bon-vous fcmble,
Je ne pourrais de doulewgutgarder
S'ilmefalottdemesyemrregarder
Mm fils taris combattant fa partie.
Les dieux hautains ont larmrt départi*
A tvn ou l'autre: Et fi ont ordonné
jtuqssddes deux fera [honneur donné. .
Cet mets finira» chariot monta,.
Mtletaigneaux auecfoyentftfrta.
Vrint Jtntcner,& tant fis cheuaux prtjfi
Qu'envn moment il fut hors de Uprejfei
Sttotft après àTroyc fe rendit.
Le preux Hettor,ce pendant entendit
Et yiyffes à mefurer le lien'
Propreaucombat,afliidrai£haumiUe» .
Enraies camps.Confequentment pour vttir .
Lequel des deux démit tkenneur omit
Du premier coup^tffaUUntl'aduerfaire,
Firent lesferts,ctmmeefttit'necejf*ir*
Mn cas pareil,dans-un armet mettons
Deux bulletins furies deux combattant!
Mt cil àquilefirt-premierviendroity
Premièrement temtemyaffaudroih
Tous lesfoldatsdeff omit curieux
tenetentfins cejfe & l'efbrikep les y eux
Surceft armet:&quelq»i)»s dcuxprioient
iMimxhuHaMimUunctmrif&difoientf

M fc tt*« r » B'
O Iupi*e*jLi«*Àes~diti*x>& 9ijp
De tam humaiw fusjntHt lauy cefi oîkvf
Hue M cLs data qui cancer m encejobres,
fnft itftentvtm inftmaletmvJmi:
JEt tjHfGrcgeoit & TrtyouJkcepU*
I*rs defchatgtXitmiutaÊmbmuM fouet,
utyantHe&arfm larfi^ftnltltfii,
De fin armettanmi Qf cmtMtmi
Par plufinm fvkftmraicmx mtfer-Ustfwts,
Jl mit la maiudêchms,& tira, haut
Cil de PaHr.Qfoy.fiuttytnlnifefpdOi
Chacun fttmt-à.fim-tyliuffitntU^tctj
Ti» combat vuûe;&d*wtuitn**j}k
Toutatent»mfm*att»ttrTe-«(im.
Paru twfantqulii itemitajjaiitiri
MeneUutfK voulueXpat-faMir
A bietfi'armm .SiprmtfVu Ufrtmier,
Son beau bamoii de MM« ctmftwmer,
Xtfes atiffw, attaches* parattgta*.
ut butait btatom &g*tyàs boute*
SecondemewtfùM-l* cwnuffafmt*
iofjft*.
De Lica&façcMmotUnt dàfirti
^t'oneuftm^^fimfHuirlafmtmfût,
Apresccig*i*si>>mfëfit»te*Jfmr
Pi*tLnfia'*U»K>d'targtntf*Û
Surfon cfpauUtffî pak>ce«tm*.fa ttfi*
D'-VH riche atntet^ayautvmya'Wtf an/l* -.
Taitte fapfa'i&t.viitpendmeu U

-t'i 1 UBI l>HOKI8I. 4)
Omi»fltenfîudainfe vint mettr» .
Emmi le camp,fi mouflrmtt-fenmmh
Menebms'armatrtffenrement
D'autre cofié,^/ compatutettplaHt
Plein de cohrt>$ amertmenate. '_
La nt fut lorsficomtgtifx foliota
Qui nenfl fiiayam-yCentemplant et haXAfd..
Mefmes voyant UuK,g*ft&,l*mmX

: tti; ttVRï i»t
'Apres tes nuts.il fit f»n dard branjler,
St tout Jhudain fi rudement voler
Contre Parit,que tefculuy perça,
Tuis la cuirafft entièrement fauffa
Mt tous les SapsiufquesiUehemft
Et eufl efté entor la feinite mife
' Dans teftomuch.fi Parti n'eufl teumt
Vnptu à gauche, & U coup deftourhé.
Menètaus après et coup defeuaint _
Sa belle efpeeji l'argentine guaine.
Mtft bouffant jur l'arme* ajfenn-
Sen tmemy,fifort qu Ateftonmt
Mak a» tiers coup fon ejfte rompit
DtntUcuiiaforcentrde iefpit.
O lupitermefthant Dieu.it voy bien-
(jCe difiit A)qut tune vameplm rie»
Ou que tu es te plut malicieux
Ut tout les dieux qui repaùrent es deux:
las, ie ptnfou que theure fitfl -venue,
Ijueïcnnemynduroit fluide tenue
St maintenant ien'ay rien aduancé-
Eu Iauelot,fjr monglaiueeftfteiffi.
Ce nonobfiant teut enflamme de rage,
Jl Imy court fus: & le prend an pemtagt
Befonarmct^efforfont de grand c*»r,
Jjemettrebors incamp .comme vainqueur-
Cequ'il cnjlfaift.d'autant que la courre}*
Soux.1* Mtntonlnytmpefcbtit Uvoye
De rejpirer, g/pourvrayteflrangfoit
•Adonc Venue quifanuerte -voulait,
Jbtfttoft ttmfnjy n^ antre tonquefi*

l'itlABI D'HOMMI, 4f
l£encU*t,

Enfin efpritil^qutXktogmifftnt''•••. >••>'
La beOegoi^^fgUreffrltndijfant
Du corps diuin ,fut de craintefiurprift
En lity difintjSyllefaitffe entrefrift
Fais-tufurmty i idevottdrois-tu mener
Encore vncoupftmmarysmtèotmt*
Par les citez.de Phrygie frethames,
En Meonie, où autres pUtsloingtainet:
Pourgucrdamterquekunqmtafiruiti
Puis que tu voit que til qui m a rame
E$ i* vaincu,!*? qurUfitut que ie vaifi
Vne autre fou en la marehe Gregeoift:
Peurquoy vmu-tofimçce faintifhtngagt •
Me décevoir^telant te» ferfinnageî
Je cr»y que c'efiijnw itmtugti aefir
De fin amour qutt'eftvtm fitifirt
Laijfent les cienx,& U troupe diwne •
Poureftreicy EfcUm& Concubine
De ton Pam, Or fuis tprilejtamft, .
Gardele bien, (3)" ne bouge d'ici.
Jl ne m'en chauttlatl*v* dedans fin,l$fl-
N'aura de moy coptpagoi&m dtmtf
Et à bon drok.^enditaitntUt-TftyemM >
Dames deftat,&*^tes Crtayattii
Trop fi poumientiie.mû}moeykr &rir*\•..
Donc i m mourrtU à?fâcherie, &tKe*
^uandladaffienteiealsifapMuli*,
Soudainement . >.,

LILJA.D* -VltOllllI. +j
Trop rudement ne ttclKtffet^ttpviigi,
"D'autant ouplmiefiitlenewtomii,
Enctuciuntparm»Jmms>me/fim
Encentre t*y,& Grtgems g/ Inyeae, '
•§»*' (fins efpoir qu'en ttpm^Jieêww)
De maie mrrttefacarttcjkimmrir.
De ce courroux fit la helitefiuiaue, .
Sife partit ptpflttmmtétamnHt, '
Couunuttfifateamtfarkhtti^t, :
It peu à peu ttUteuxfr daubes
Suivant yenmnjmltiithimtafk rtnimftt
Enfin logis.^fprentemtieUfjmt
S'en rrbummtjet yms èifilet,
l 'Auinsàtixtre,^f pimftamàpmim^
Eflons .
Leregarioit:.^ÀnHmfmmn%tmt..
Zuj defcouurif Ufotts dafiptmfm
Donccjius tu -uiens{Q (afcbe malheureux)
De ce combat rude & MMiwtemtH
§H* pUuft aux dim»qi*y fuffletitpeii,
Occii itumtmsuitma»premier mûri.
Tu tefoubmmtrnfiùstdmt-Tufttftt
^dn'ofero^àuyfipxsfmter-. •
Tu le voulais iKunne fagtromttf..
Et mainteaaatt'*af»isjilafth*meHtï
Laiffetedom-jfr plitine t'efiwrt»*
De fa/faillirjimveiéaii]»ilItcfnfc - "

A III. LIT»!
Les deux Amans Je mirent en refos.
Menelatu ce pendant plein de rage,
Plus furieux quvnebejlefauuage,
Tarmy le camp ntfaifeit que chercher
Son ennensy peur tvfi s'en depefeher.
ida'u les Troyenyny leurs gens ne ptustoient
J.edefctuurir,p*urce qutib neffassoient
Où il efioit.Et s'ils teuflent- ctngn»,.
lai'amitié n'eufi aucun retenu
$uefurl* champ n'eufl efiédefeomserk
Car l'adultère à tous clair & tuuert
k\wf eentitisf.nme.fi grande haine,

I'ILIAôI D'MOMBR»; + 6
' guondtfttoitfâfî)* & mortjoudinèï •
Agamemnon voyant eflre notoire
A Jout le camp que [honneur & itiileiro i
Jtpparlenob, à Confrère par droitr
Quand la raifort entendre l'on voudrait
Sttnitauant,difant:Trojensfpidarsi
Ht votuaufiiquifouz^leurs ejiendars,
£fta ventu fiuftenant leur querelle,
De •voftrefyievom femme &appeBêï
foui autz.veuMtntlatu-le fort
Avoir-vaincupar Martial effort
Vaflre Paris qui a taiffé la placer
Or frittes donc que l'on nomfatitfare.
tendez, laGrecque,au te lebien rauy
Xtneantntoins four l'honneur defferuy.
Soit aux Qregeois^Uffm'Troye afîignt*
Certaine Ttntt,&*noftre ligue,
• Aùtfiparlajlont les fient le louèrent
MtfaftoMncim criant auoutrent.
ïî •..,-.. Ra4*uoifiefD»cliwci '

LE C^yATRIESME
LIYRE DE r ILIADE
D'H O MB a B, r * I N C S
DE* F 0 B T»V '.'
ARGYMENTI
L
*
E S Dieux délibèrent de la prinXè dç.
Troye. & Pandams tire de l'ace contre
Menelaus»pçMHrw»p«al»contt«M»s« rai",
âeentreks deiuccaatpvpa* laquelle M«*>
nelausdemn, retirer Hcjeiacft têtue» fes
ticheues. Maehae»g»QW(.MM«Uwa blcf«,
fi. Agameranon ordonne ton armée pour
le combat.Sc d»*: deux c»fte»;dertirmces
pluficurs font tuez en telle bataille.
( E S Dieux efleient a» Pdlaii
nompareil
"De l»fittt,dpihlexen iïfeik ,
Aufquels fiebé la gentill»
' ferutit
( Dtf doux Neftar,dont chacun
d'eux heutuit
Tant & Jibim^uela dorée coupe,

i*i*i AD>#D'HOMUI. 47
De tvnà tant** aUeitparmy U troupe,
styans ton fuma la vote fjr Upenftt
S»r UcitédttlmgfiegeUffee.
I^irt Jupiter tfprUd'arclaitdefir
Defemocfuer dejàfamuà' À plaifin
Pour l'irriter met tuant vn propos,
Qui U priua bienfiudainde repes.
En et cembat {did-iV^iu'atteipeu vphrt
"Dieux immortels,** -vous fiai ifçamtr,
Qu'ily a deux deejfes qtùftufiiemtnt
MentlaHS,hfautUtsfc cautttnueut
PrefentemtnttnpUifir^foulas,
Hiansàpaxf.C'efiUfimePallae,
Auet lunoimais Venus gracieufe,
D'autre etjléeft trifit {Jr feucieufe,
Tour fou Pirkjtytntftiitgnmi effort
Deletirer dudangofdelàmertt •
Bien eognoijfant qu'il n'a fine ne edeut
Vtrefijier tHGrec^qmejr vainqueur*
OrmaitMeuantUceamattaduifer .
Auquel

4TXII tIVRI /»*
TatUs retint toutesfoisfin contrôlât
Contre le père: épie porta font doux z
(Bien quillefufl enfiambee gr dejpite
Tttfgrïefuemtni)Mttn lun» Ufubite
(ôf°J quHendeufieftrepourîaduenir)
ife peut iamais faf'urturcontenir,
Et diil ainfijp mary trop molefte,
Don fuient cela^queton vouloir conteftt
Contre le mienijts tu quelque raifort
D'vfer ainfi vers mty de trahifon?
VsuArois tu him la fueurj.es trauaux
Que i'ayfiufferU, & mes dim'nt chenaux,
PouraffemblerrtantdefoldaU en place
Eftre perdnz,,& de nulle efficace?
As tu défia tronué quelques moyens,
Pour garantir Priam,^ lesTroyens?
Or fais du tentée que tu pourras faire
Il adviendra toutesfois le contraire.
^i. Moy & les dieuxji bien y entendront,
§u.il n'en fera quece-que nom voudront. ,?
Quand luf itérée deffusentendit, *
Vn grand foujpà de l'efiomach rendit:
Difant ainfi: Malheureufe deejfe,
£lueldefplaifir,quelmal,qutUerudejfe,
T'a fait! Priant

LILUDI P HTB U1II,
Tour t'en aller en la ritide Trtye,
Et là par toy comme foie enragée,
A belles dents fer oit U chair mange*
D» Roy Priam:tda fournitfitff,ire
Tant feulement à refréna•/fonJre,
Vais qu'ainfiva,entrepitens,fais^A»f*
J>< ton vouloir, & fur mtg neiexcufe.
la ne ferai en cecy efconduite,
Ne contre toy. tint fartUe dicte.
Mais entent bien, ^/ mets en tes effrèts
Ma volontéffyuand i'auray entrefris
A taduenirfour mon ire appaifcr,
De tes citezja plus belle rafer. •
Nefenfe fat alors

,.;::. .iMIL'liril &&
Ke troBuerM-.aitfïiquand ie -voudrait
Contrarier,cectej,te ne pourvois,
Tu es trop forf.il faut ^u'àupuiganet,
Dieux & humains frtfivst ôbtiffauce.
Semblablementgrand tort mefinit f**$t
Si mon deffUug demomoitfarts efftH.
le fuit decfpt aufU bien f«e toy Die»:
Ftïïe à Saturne^ née eu premier UeWi
Puis c'efl raifon,comme tenefpoufee
Quef*r tout foyshonerte &frijhe.
Viuonsmp*àe,&neà*btttttm point.
Tenons Us ctturt v»i%,au*Mt£ te feint*
Et cefaiftnt,U diuine âtfemblee,
Souuentesfois de noç, débats troublée^
S'efouira voyant teftev-nion,
Ht défendront ineftrt opinion.
Commande dent à Mineruc iallet.
Diligemment an camp rtnittmlht
L'horrible mife'.rjrqutfi bien ***ltct\
Que les Trayons rompent U conutnunç*.
ytdonc le Dieu^tccofdaotftre^utflt^
VittàPallM.Ma fille pontto'artefte> .
Vapromptementieuuut Trcyt &f*fcit*
Couaertcrpent le Troyen exeYcite
^f violer taccord défia promist
£naffa,i(Untles Grées leurs ennemis.
Apres ces mots encore -vn coup tenheHe
AfenaUerfoudainement.Defiirtf
QK UDceffe en dtfcendant grand erret
Ejpounenta ceux qui tftoitat en terre.
Car tout ainfifn iupittr tnueyt ,
le

te foudre ardf/ff^uirMmt & flamboyé,
Dont bienfiuuentles pmples combattant,
Ou ceux qui faut en U merfiequeiftatu,
Ont grand -frayeur,pet$am en leur centrale
£%ue ce leurfoif quelque marnait prefage.-
De mefmeforte,ardfnte &enflammeeu
Commevite éftoile aùmilieude ïarmeej
S'en défendit ,dont Ut camps s'esbahirent.
Et lors entx'eux furent quelcuns qui dirent
S'efmtrueilltns. Ce prodige nom menfirt
Quelque bon heur,

14 1 I. II VR< » I "
Si tu •voulais accepter îauenturtj
Quife prefente,on te fournit clamer
Le plus heureux qui foit deçà la mer:
Il efl befoin maintenant que t» itéra
Degrand roideur, l'vnede tesfagettès
Pour trtnfyercer Menelasu le fort.
Et fi tu fait ce Martial effort,
O quel honneur,helas quelle grand'gloire
Rapportera* de fi belle -viiloirel
Et mefinementde Paris Alexandre'.
Lequel -voyant aitifi le fangeffandre
J)el'etmemy,fiioyeuxenfera,
Que de beaux dons terecampenfera.
Prens donc courage, Çp apprejie ton arcs '
Eai[aHtvn , vocuàPhebus,q»edup4rc
De tes brebis iuyfera faiil offrande,
S'il veut permettre accomplir ta demande
Et s'il te donne -après temps & fournir
De la cité de Zelie reuoir.
A ces beaux mots- Pandartu nnfentit
Trop fclément,dont puis fe repentit.
Alorstira fin arc grand & poli
Hors du fourreau garny de cuir bouilli.
Orcefl arc cy,parmerueitleux outrage,
Futfinêh des cors d'une chieurefauuage:
Hue Bandarm auoitfi bien chajfeeu
Quefurvnroctauoit aux flânabltffee,
Et fuit des cors, par vn ouurierfubtil,
fit faire l'are tan* propre & tantgeutil.
Ces cors auoyentfàzjepMtn longueur, • . . . I
S^^epoumyentflefchiryt'igranirigutièr, *

l'i il A. to E »'« B M ï'X t. yo
M4» f Art illier tellement y pafas
II'entendement,que tare tn cimpofa.
Et pour le rendre encarts plus duifant
Tit les deux beats d'or fin & reluifant.
Pandarutdonc.fans vouloir guère attendre,
Tira ceft arc,& fe mit Aie tendre,
Et pour garder qu'on nepeufl defcomrir
Son entreprife,il fefit Urscouurir
Afesfoldats de leurs boucliers,àfitu
Que le Grégeois trop cauteleux fê/fitis
J$cs'aduifaft,& l'efmeute foudaints
Ne luy rendiflfin entreprife vaine.
L'arc mis enpoinél,defen carquois Mette
Vne ferrée & piquante fagette.
Bien empennée, $/ toute convenable
A donner, mort cruelle g£/ miferable.
Dejfft* la met, et puis fesv ceuxaddrejft
Au die» Phebttsen luyfaifantpromejftj
De beaux aigneaux ,s il luy veut ofhoytr
_£lu ilpmffe bien la fagette employtr.
Leva» fini, fonarc de force telles
Il enfonça,qu'à la. drtitte mammelle
Mena la corde,& qstant tiquant Upointît
De la fagette ejioit voit •& ioinilcj
Bien près de tare. Puis cornent bon archet
Soudainement fe mit à defeocher:
Dont le fort nerf,$/ l'arc endeflachant
firent vn bruit mtruetUeux & trenchant.
Les dieux alors ne furent de toy loin-,
Mendaut,il t'tnfutgrand befoin.
Mefmts Pallas aux armes furieuft,

I1IT. 1IVRE OS
De ton falot fe menftra curieufe:
Comparaifon.
Car tout ainfi que la mère regjtrdij
Sonpetitfils endormi, j*r le gariez
Soigntnfement,que l'ennuyeufe mouch*
ha tendre chair du tiifage ne touche:
D e pareil feiug.ilioerue defiournaj
Le traicl morttl,qui teutesfois donnas
Droicl ait baudrier,& fit telle poinilure
Qu'alors la boucle attachant laceinflure
Laquelle eftoù d'or maffif, fut perceei
Pareillement Uxwrajfefastlfee,
^iutchs lant,& fi bien i'acrechaj
Quedam la chair du fort Gregeou touché,
Dont tojl aprts on luidijiir lefang.
Comparailon.
£f tout ainfi que fut (moire blanc
Souuentejfo,u. Us.dames de Carit-j
Mettent U pourpre fii fout en brtiericj
Pour les cheu*nx.bettes rennes exquifes
Des cheualters taut.aimeet &/ quifosi
Quitoutesfou fimt défi richeatrny
Que ctft'vnprçpftornementpour -vu Rty.
De temtlpàred,-voire déplut bat» luftn
Tut Unla chair de ce Grégeois illufire,
Dujang vermeil qut tout foudai» uuU,
Et parUcwfièauKtalUus deualU.
Deceiur ceupfuhit & violent,
Tut le grand Grec Agamemnon dtlent,
Et le Méfiéfouffrit grande douleur,
Voyant fit fLye^ cltangta de couleur.

1*1 II A »ï: J)'H©MBR*." Jï
Tars s approcha fi>nb#tu.frertgrmain,;
En fonfl>irant,&lepriiHparl*m«m,
Puis afilfians la plus grand' fart des Grecs,
Titeufement commenta fi» regrets.. ,
L

Ilfl. ÎIVRÏ M
Ce me féru, s'il faut que ie te taiffe,
Et que toncorps delà mort affailli,
Soit en pays ejtrangc enfeueli.
Lot,que dira la Grèce à mon retour.
Tous ceux d'Argos,& du pays d'entoitr,
Sçachanstamort: f? ceux qui font ici,
Auront- ils pat fantafte & fouci
De s'en aller? laiffam gloireprojpere
Aux faux Troyens,® à nom vitupère?
LaijJ'ans Heleine &/ dont iefuu marri
Tlutgriefuement,laijfans ton corps pourri •>
En cefays. Dont après aduiendra,
^ue bienfiuuent quelque Troyen viendra
A tonfepulchre,® touchédejfits l'herbe,
S'efcrierateut enflé defuperbe.
OrpUifeaux Dieux que les autres emprifes
D'Agamemnon,foyentà telkfin mifes,
Quecefte-cy,où les Grecs feioumeren&j - • ' •
Par fi longtemps,® fuit t'en rtt»urm»mt>
Honteufement. Ainfi lepourra dires*
Le fier Troyen: makplufloftiedefire,
[Dieuximmortels)que par mort ie periffe,
Etquela terreen s'ouuraitt m'engloutijfe.
M.e»elaut{com\>ien

t*I 11 A.D I & H'.0 M'ï RE! $Z
3?»« iefens bien,queleco*p»'ejlpas tel
^uilm'aitblefléiufquauperil'mortd.
La boucted'or de maceinSture belle,
Xtlacuirajfeejjnrbiutee & fiielie .
Defjuels iefuis armé tant au douant,
Ont empefchi, de f 'trierplus avant.
Or voulut J>ieu[diPAgamemn*n lors):
Frère & amy yue t»fuj]'es dehors
De ce danger,*]? quede coup fouffatu
Tuftgueriffable. Vn Médecin expert-,
Queie cognais, fihimte penferoit,
Que tes douleurs noires oppoiftroit.
I)ifa»t ces mots à fan héraut commande
Taltibiu4,d'alUrde bande en bande,
Chercher le fils d'EfcuUpe le die», .
Vii~l Machaon : luy priant qu'en ce lie»-
Se vueille rentrera fin de-vifiteT ••.
MeneUus, Q/faflaye tafter-;
QuvndtLycieoude TtoyeabUfié
Entrahifon,cuidantavoir laifit ,.
./f tout Us Grees,itlfamienotoire:
Et aux Treyent trop ioytufe "victoire, •
Taltibùtt diligemment s'èn-vaj
Parmi le camp,fff fit tant qu'A.trouuaj •
Le médecin J om.byrsenmiontsé. . ; ..-.".
Tfvnbataillon quilauoitamené >
^fucc*fucsluy,dcTrice fa grand'ville, \
Riche en herbatt,^ 1 de (heuaux fertile, j
Adonc luy fit entendufun meffage, \j
I-iyfuppliantvoulairfa\r,e vnpajfage->
Dîners le Roy Agaptemnçnf ourdou
£ iiïj

11 II. tIVRI SI I
Menehtw, & a finrualpouruoir
TideUement. Lequelpntopt d'obéir
T confintit,mnfins fort t'esbahir >
De l'accident. Sis en pxttrir arritre,
Ou il trouua vnt troupe ementim
Des princes Grecs,attendtuis fit venue,
Qui bieii vouhyent luplayt eflre torneue.
Inetntinentceiminférfimutfji
Tit lesapprefisduifitnsafinomrige. ~
JS» premier lie» font doucement luy tire
Laflefche hors fans luy fitirtmartyre,
jEn la tirdnt fut l'oreille rompue
De Ufttgette,& piquante & fourchue. .
De fort Ltudrier & fa cuirajfefine
I.edefitrma tout gentement: deferle
Q»il veil à Xaeilfi lit bUffurè vrirbk*
Mnlieumortel,& combien ptiietreiu >'•
Apres qu'il eut U /**>

llLIABEDHOMER|. ]}
Lois ne fut veu Agamemnen dormir,
Ne s'en fuir,ou fatcrainte blefmir:
Mais comme chefjt? Roy cheualeureux,
Vou ant combattre & la mourir comme eux.
Si defcendit du chariotroyal:
Lequel laijjfa afin firuant loyal
Eurymedo», luy commandant tenjr
Ses cheuauxprefls,e*t> après luy -venir,
Pour remonter s'il fe t rouuoit ûjlé,
Quand il amoit parmi les rengs pafSé.
Tout à beau pied il regarde, il -vifitt
LesefcadronsdefonbelexertUe:
Et ceux qu'il voit marcher de bon "vifuge,
IL les conforte & accroift leur courage.
Mes bons amis, fleurs de toute la Grèce,
N'oubliez, pu -vofifefotct typrouejji '••..'.-
Ace iouràhny. Souvienne vous tufîi,
Que Iupitern aura point it merci
Des faux Troyens,qui ont iuiuftemettp. ,
Ainfi fa#ifë leur prtineffe & ferment.
Voycileiourquennuferons'vengac, ,-_\
Et que leurs corps feront des chiens mange^
Et des-vautours: leurs tna$0Bf minées,. . ., ,
Leur bien pillé, fils & femmes mette es
Dans nos vaiffeaux '.puis comme triomphons
Irons reuoir nos pays tjrenfans.
AinfidifiitlekoiiRoy: mais à ceux
Qu'il cognoi/j/oit à marcherparejfeux,
Il Us tançoit,(jp vfvitdt menace.
O deshonneur dâUGregeoife race'. . .
(Cedifoit.il)tietdrt^v*wfuelquie compte. , ,,
£ -v

111. irvRi DI'
De voflre honneur} U'aucz,-vau*point de haatt
De demourer ainfi craintlifs fâf mornes.
Comme les Cerfs chargerdegrandes cornesî
Compataifon.
Qui bienfsuucnt mal menez & prejfez,
far les -veneurs, t'arreftent courtlajfez,
Emmy les champs,^ làfurprins di crainte,
Sont attachez,: car leur force efleflairite;
Attendrez,-vous fans plut auant marcher,
Xufques à tant que verrez, approcher
- Les ennemis pottr vos nauires prendre,
Et •vous mturdrir?Penfex^vont voirdefcendrt
Quelcun des. Dieux,pair de mort veutfauuer
Sans qu'il vont faille aucombat efprutueri
Apreices mots,pajfant outre,ils } arrifle
DroÛlenlapldceoùlès fildatsde Crète!
SepreparoyéntàtentourdeleurKoy,
Qui les rengeoit en bel ordre & arroy,
Etfonamy iderionés efttits
Aux plus lointains,qui tresfort les hafloit
Des'auancer. Aianc le grand Gregetit-
Luy di&.ai>ifi,4uecfemhUnt eourtou:
idomente entre les Royt & Princes^
Q»i m'ontfuiuidvt Gregtoifes promûtes',
Je t'ay'portéhonnêurplutfin^Mtr,
'Fuji enp»blk,ou en particulier,
Fuji en la guerre,pu bien quand on s'a/fcmbU
Dedans ma tente i-banqueter enfemblt.
Etqit'ilfoifvrayjie-nayfîgrdnd'.arnï,.
Qui puiffe amir fa coupe qu'à demi
fleine dt vin, Ç£/ à t»y ti%dfipint> : •- „

l'in A r> ï D'HOrMSïOB. j4<
Entièrement comblée & couronnée, •
Voulant monflrer quêtes faveurs font grandes-
Ayant-dt moy tout ce que -tu demandes.
Monfire toy donc auie-urd'huy mériter-,
Ceftefaueur;Ëtpour bien t'aquiter,
Fay qu'on te voye entre Im plus bardiz.
Prompt au combat,commefomtenl tu dû
Tu mi verrat au milieu de là frejfe,
(Dic%ilaUri)pourtenir mapremejfe: .
Faifant cognoijire à chacun clairement.
Que ie t'honore t& t'aime chèrement. ,
ld.au toy va toft,& fay que l'on combat* <
Diligemment,afin quel on abbate
L'orgueilTroyenqui pur fin arrogance,,
A. vtolé ainfi la,'contenante.
Trop fut ioyeux ^tgamemmndevoit
idomenee en fi loyal' deuoir, ;
Sur quoy le laiffe,e& vintdroifl rencontrer ,
Les deux Aiaxfe faifans accoujirer ,
De leur harnoU^lefquels'-une grande banda
Dé gtps depied,efta»du% pa? U lande .
Suivaient en o?drc,@t à les voir vpiz,\
De leurs boucliers,ejy de beaux dards muni&y
O» eufl iugé de loingeftre vite nuf
"Pleins de grefle,o»de]iluye menue'.
Que le berger voit artiuer Ço»ueM '
Deuerslamirpâujfeepar•lèvent,
Dont tout craintif.eft contrainte fe cacher '
Etfet troupeaux, deffoui^quelque rocher.
- Ajoncleur dièt (voyant cefte cohorte ) ,
' la ff'ejî oefoing qùqrts tapions tnhorte.
É vi •

fit». tlVRÉ DI '
Mes compagnons jovm efies diligent
Plut qitt Mil autrèjà ordonner vâH,gens. \
Que pli ujf a#* dieux, qtt'én fi bit équipage
Euft tout le'tejte,&dépàtêltMrdge:
NozjnnemH'ftroititttcfl'Hiitt'nfutfe,
Et leur cit^fâectlget ^'deflrvii'h:
Cesntotsfini^iipafltplilisàiutitt,
Et vint muter NeftotIctnjffiitmttt,
Et bon iiiellard,qki mettaitj'oing jjjr ptàtx
*4 dijpôftt fil fiUars en la plaine. < .
Orauec luy «mit ce bon Nejhr,
Cinq vOiltants Ducs,Pe1dgon;Jitttfîor,
Emon,Bri*s,& Cbtomtu.pàttrjnetttt
Sesgensmordte,&f»Hrnelt»rfeiiitettrt
Son ordonnance en rïtWowfW/Mjj/tt - , -
Tremietifmènt,afÀifiitaitatirtt
Ses Chariots au-front, pttoYfitiJttnïr
Le phts grand fait.,jiprès faifiii tenir
Les pltn ejlekz, dts gens dé pied derrieH:
Et aumtHeu'leifiribUr.'&e mania* '•••••• *
Queftans ehiltfrtttrti èujfint iisgrdnd-criHKfh, '••
llUurfahifctYnlJAitrèpàrcttiiruittfk,
^mGht**l!ttsfliiiftigtooii comment
Vn homme fiuV, ne doit autéiVmvni
Laijferfon reng;ptràr fennemi chtqiiér:
Soit pour dejfenûttybltponr lefroutupur.
Etqu'ilnefautâhoirtant défiante
En fis chmxttx, & mvlh't Wf» viiSand. ' ~
Car en IdiffâhtfifoMéWfa'o'rdrt, • ' . -
OntaffàibttJl^me^jieAt^gràWd^fét,.
VifiiiencohffîivtednPèfeiiliË&â -'•
x

l'FIIABI D'HOME Rï.' J/
Aux charittsjl èfl metUe*r de poindre
De coup de Ultct,ou de trai(l,que d'ejpee.
MainÂecitéfrtiadh tecitpee
Encef**fint,des4iMiensgenfiUiiH

III I; l!'T » 1 D-*
"Lhonneur du vieil eflàbien confeiller
"Et du plus ieune à tresftrt batailler.
Combate donc quipe»lt,& qu'on s'affeure, •
«Qui de mi part M m'-eavaii de cefte heurt
Entr* Usgwïdecheualme reuger,
Pour Us inflruire à leur faitï diriger. .
Agamemnon ayant Ncflor ouy,
Fut en fou coeur grandement refieuy.
Puis ,fans aller plus loin* que la portée
D'vngrand traicl d'arc,rencontra A£e»efthet
Le courageux,entrefes Capitaines
Et bons foliats de la citéd Athènes:
Auprès de luy en grande compugni»
Tut Vlyffet Rj>y de Cephalonie, •
Tout de pied eoy,fans autrement marcher:
Mais attendant de voir efcarmoucher
Quelques foldats recommençant la noife,
^hors le chef de l'armée Gregetife,
Les accufans comme de négligence,
Leur ditï ainfi. OÙ efl ta diligence
O idenefthee,&: de toy Vlijjtsî
Aùez, vous peur} Queft-ce que vous penfex?
QtattendeZt'VQm}quen'eftesvoui premiers t '
Enmis-banqucts,-vouiefte$couftttmicrs
D'efire au plus haut, La chair la mieux rofiïe
Vouseji toufiours àfauhait départit.
Et fi de boire'auù quelque defir,
Levin fouefonvous'bailleàplaifif'
Or tant s'en faut.que-vousmm^rfthaiiifs
A bai*ilUr-,qutfai£iès Us rétifs, ,
Et laijferk^ydoatkrsfam bouger.

L I 1.1 ARE & HOM ERE, ;
Pevoz,amii dix bandes en danger.
Le Grec fitbtiloyant ceïieparolle
lut tresdolent,&£.vne chaude cote
Le regardant detraHeri,refpondit.
TihdAcreus-qu'efl'-ceqitetuaidiiî?
Nuits penfes tu fi lafches & remis,
Pour n'approcher des Troyens ennemis? .
Ne ciufe plus:man -uie»,ttl te pUift -voir
Çii qui fêta auiourd'huy fon denoir.
Et fi le pereaMgentTeùmachus
Enfonirera cukaffei &• efeust
Donmntpremier, dans la Troyennepreffe.
sfutant oumieux quenuLSrincede Grèce.,.
^gamemmncognoiffantftthcoti/muxy. ,
Luy répliqua auecvn parler douXi
Illuftre Roy^Fils ait bon Laertih-
Tes vaillans fattls font expérimentés
Se longue main,accufer ntte veux:
ï*urois grand tort,tu es trop valeureux,
Le bon confetl de4on*meprudentc,
Et taproueffea tous.ét eaidente>.
•Appaiffetoy,fans plus te foHuenir
J>t mon parleront a» temps aimhiv
S'amendera. Ce pendant ieteprie,
le montrer tel cornant chacun te crie.
Et que les mots que iet'ay profèrent
Sont par trop vains,& inconfiiere%.
DifantcecyiilleUiffe& s'en va
fn peu plus eutre,auquel tndroiii trojuKt
DiomedéiU Prince magnanime,
Dejjmfmchar.ntnq»[il^iuttti^n^
v

III I. LIVRE DI
De iauamer,mait illec deuifoit,
Auecc eluy qui le char conduifoit,
D ici Sthenclus ,1e fils de Capanee,
H efenfant rien faite celle humée.
Agamemnèn voyant fa contenante,
Tout rudement à hydifts'auance.
Wils de Titee,heUi & que crains ta?
Attens -tu point que l'on ait combattit
Vnbienlongtetnpsfveux tu quel'en te fat*
"Premièrement,far lu Ttoytns la trace?
Z,às,tonfeu perc ejloit bienptut hardi,
R ie» ne craignait ^onc nefrft ejhmrdi
Pourgritfduttgetm mortelle reneontrti .
Ains bieltfiuuentaUtitfeul àl'encentre ,
Des enntmii,1e tay auy c»mpter
A plusieurs gens quiïont-voulu hanter,
One ne le vey,bien qu'Hait iiifité
( Comme Ion dit~l)&4ic«nes la esté.
Mefmes au temps qa'd démenait la guerre
Aux forts ThebainsiilyviM lots requem
Quelque fecturs auèe Polinitû,
Pour refrefehir leurs gmiattni*idjf& .
Et -vouloit on de bm c

II II* CE DHOM'EJI
V
Commel'on diUCar dés lemefmeitur,
D epaf les Grecs il fat luyfeul tronfmis
AmbdfJ'aieurs aux Thebamt ehnertm.
£tàleurI{oy Eteedts nommé
Dedans la ville entra tresbieit armé:
Où il trouua devant le Roy grand nombre
De forts Tbebaintyqui deuifeient à timbre,
Et quand il eut declairé fon mrjfage, .
Il leur monÇura fapuiffame rïr courage,
Les prouoquantpar manière d'eibat: .
A s efprouuer contre luy aie combat.
Si les'vainquit : Car PallatUdeeffi >
Luy augmenta fa force & harditjfe.
Dont Us ThebaiusJe voyant outragez,,
Jurèrent lorsqu'ils *»ftniint vettgetc
Cruellement, £t pour ce fane,mfTeitt
Smbufche aux champs s laquelle ntiMmeM
Lépreux MeonjauecMeneptoleme
Tueur de loups 4u'ibtfta*iglost luy mefmt.
Par ces.de** chefs furent aient cmdmiis
Secrètement cinquante hommes têtu dmiîs
A la menée) & s allèrent tacher
En lie» C9uutrt,f>enfans le depefcber.
Sueuadumt il?Si bitnfedefftniit,
Sluedefa tanin tout mont les ejkndit.
Tant feulement de tefletrahifin
Il renuoya Mem tuf A maifon:
A celle fin que ftn «vn/î quolqutfignt
Deleur mcfchante,&' dtfajvrei infignt.
Tel eftoit donc h bon Roy tfjiettlie,
Mais cnfwfiU oft la rate faillit:

iril. XilVRBDI
Engendre fa de trop plus belle taille,
Et mieux parlant,mais moindre a la-bataille
De pareils mots Agamemnon piqua
Diomedés,qui point ne répliqua:
Mais fe contint tout honteux enfûence,.
Craignant fafcher la r\oyaU excellence. \
Son compaignon qui bien ouit ceci,
Vrint Uparole,& refpondit ainfi.
uigamemnon,puis que tufçais-les cbofes-
Eftreautremeut que tune lespropofes,,
let» fupplinevoulairdefgtifer
1A vérité fie tarit nom mefprifer.
Car quanta nous iepuis dire en ta face,
Que nofire force & vaillance furpajfi
Trop grandement celle de nvr vieux pères:
Comme plus dtutts AUX exploits militaires
lalacitedeTbebesàfiptpcrtes
N'euft rc{tfté,ne-fes murailles ferttt-
[^yanteJUde nous deux jtfïiegeè) '•'• :
Qu'on ne t'eufl verte en bref temps fdeatgee]
Ou noz, parmipourtauoir affaillie,
Tfont tous morts par leurgrande folie.
Parquoytaistty, ou tes paroles change,
Donnant aux fils plm qu'amc,petes\ louange
Diomedés fitt mal content d'*ntenirt •
Son compagnon fi durement tontendre,.. \
•Et le reprint auec fembhtnt plein d'il**- • •
Parlant ainfi:Mais qui te meut de dire
Tous ces pnposîJSùe pourrait on fètaire,
Sansconteflerenfivrgent dffatref
Jtgamemnon n'a pas tort de je plaindre,

L'IIIABB I*H*MIBBE. |g
De ceux qùilvait àlogutrtcfefamire:
"Car tout ainfi qu'il aura-grand honinur.
"Eflant'vainq»eur1dautOitdeihonneur - u
"V'eftrevaincu.LagfyweouU^tefehef
De ce combat,retourne fur. fin chef,
Et quant îf.nQHSf il fouit dfuant les hommes .
Monfirer de faifl quels genfdarmes nous femmes.
DifantctUil(ufeenienfurfauh
Du chariot ^&-en fai font le fault
Son beaujkamoit faiil de riche façon. • ,,. •;
S'entrefrapjtant:fit Jî horrible fin, , . .
Suilricfifildat tant rempli de fierté, •
Qui ne fefuft fur.l'heure efpouuentè.
Lorspeult en vêtir les battailles remets .
Des forts Gregetitfar ordre dirigées.
S" entrefiiuir de près, comme Coudes-
Dedans U.mer.efpejfes g|/ proftndey •
Sont parles vmtspoulfetf au riftage:
No»fans grandbruit, & dangereux orage*
Les conducteur*, ne ceffoient d'enharur
Les bons folda*s,& les admtnneftcr:
Lefquels voulant à leurs chefs obéir,
Marchoient toujours, fans de rie» s'tsbahiri
Ne difant mot,efcontons leur harangue:
Si qu'on eufldit qu'ils n'aueient point de-langut.
Mais les Trtyens au contraire marchons,
DeleUTgrandbruilrempUffoienttQUi les champs.^
Et les voyant ainft Ce préparer
On Us pourrait draiflement comparer
Aux beau» troupeaux que le berger affemble 1
Mettant brebis g|/ aigneasut tout evfimbif

nr. LiriB os
Dedans le parc defon maiflreio» s'efforce
Tirer le laid dscelles à grand forte !
Dont les brebis crions hattkement beUent
Et leurs aigncttu* défirent & appellent
Fatfans grand bruit. Semblable crierie,
Firent ireyem parmi la grande prairie,
Ded*uersfoM,e>r de mots incognu-Tj
Comme ihefloient de diuets lieux vetmz*
Les Grecs efltietkin/mbattteanknex.
De par Mirl»we,& Troyens ettftammet.
Du cruel Mars.Tenteur,iraintetémient
Pour tous les de»* 4jf leur fàUi otdonnoient
Et qui plus efi, Contention, compaigne
Etfcur de idarsfe monfirok en tampagne.
Cefiedeejfe [enter qu'à fa naifftmtt
Soit bien pet itc,& de pende pmjfance )
Toufioursfe haulfe & iamait n» torréfié
Quelle ne touche tus ciel auecla te fie
Sans toutesfm bouger les pieds déterre.
Or efloit elle arriuee à grand erre \.
'Expriffement,pomfemer des querelles,
Noifes,débatsjUffènfions Mortelles,
Dont par après il en pourriit finir
fleurs & ji»fpits,& vn tard repentir.
gwtttdles deux cUrrtps eMtmncfrMtft vo
E»lie0p*'tent,loftfe-iHtitefkf

1*1 II A DS D'HOME RE." et)
jEt ioyeux cris des vainqueurs demouram.
Fauftr harnais,percer $/rompre eftuz.
Tels je brauer,qui fuis efioieat vaiwu\ :
,,Et du chaplis $/ meurtre nompareil
Inceffantment couler le fang vermeil.
Et tout ainfi que les- eaux qm deftatdent
Vêla montagne,& par levai fejpandcttf,
font trefgrtad bruit,dont le Pafteur qui loge
Bien lomgdeli,defa petite loge
Entend le fin: lie plus ne moins efioient.
Ouyz, de hing ceux qm lors combattoient.
Antilocbus entre les Grées gendarmes,
Trefrenommé,fit Le premier fatt d'armes.
Car il 0(cit Eehepolus,efiant
Au premier rang des Trojatt combattant'-..
Il le frappa a» plus haut iupennage
De fin heaume: ^J puis de grand courage
Doubla le couplant que la pointe dure
Definhafion,fit au frent ouuerture,
Et,pénétra iufques dedans la bamhe,
X>ont ie.ee coup mort eftepsltt leoucfo.
Lequel tomba caamte fajt vue tour
„Quand on U.mipe,av la fappe à l'enttstr.
Elephenpr le voyant abbatu,
Penjoitbienpureexploit de grand vertu.
Enj efforçant le corft wrt ZefpouiUer:
Mais ^fgt/itrpttoutfiiuiainfiuiller
Son iauelote»fis flattes defoiiuers,
Vont ilnMiur.uC'&chtuttoMt àl'(nuers. '
Sur ces deutt morts r'engregta le débat,
Xtfutfliti4fptâf& moud lt combat'.

II M. tIVRE »B
Se courons fut,comme loups rauiffans,
Four fi tuer l'vn (autre choififlans.
Lépreux Aiax là dejius arriva,
Qui de la vie incontinentpriua
Simofius .Simofius ejloit
Vn iouuenceau qui Troye fréquentait:
Ainfi nommé entre fis amis,poune
Qu'il ejloit ne près de la claire fource
DeSimois,& là,famireenceinile
Atenfanttr'aùoit eftécontrainfte,
Xftant venueà voirie fafturage
Défis troupeaux,deffus le vertrmagt.
Or n'eufi iamats ctieune hommepuiffance,
Defairehonneur ou bien recognoijjance,
De vrajre amour,enuers fis père & mère,
Obflant la mort,tropha;tiue &• amere,
Qu'il receut lors ,par la lance cruelle
Du fort Aiax'Jiwzla droiih mamelle:
Dont il tomba}ainjt au vn peuplier verd
Droit! g/ hautain,degranS branches rt«H
Creu près de l'eau, qttele fort Charpentier
Défit coigneè abbat à terre entier,
Pour eh après faire des belles nuei '
De chariot,beis proprepturles bauet •
Et puis long temps le laijfe deffeicher
Près de la riue,ou fur quelque plancher,
foyant cecylepuiJJ'ant Antifhus
Fils à Vriam,ttut de doukur confus
Pour le venger fin beau dard esbranla,
CuidantfrapperAiax,mais ilvola
Sans k toucher,& vint bkfjer a» vtntr*

IM.I A DE DflOMïRH. £«
£.eucusamyd'f / 'tyjjis,& luy entre
Si (refînant dans les. boyaux & Faint
Quedcctcoupilreceutmortfoudaint.
Quand vlyjfésveit occis fin amy,
Tlein de fureurU fe ieBe patmy
Les premiers rengs iesTroyens,& aduife
Sur qui fournit faiteplsttbelle emprifi
Les ennemis luy firent bien tofl place'.
Et s efeartoient voyansfaftereaudaet
Ce nonobfiant fon-iauelot enuoye
Trop rudement, ty trouuepar la-uoyt
Democoon duRoyPriamBaflari,
Qui s'enfuyoit,mais c'eftoit tin peu tard
Car de ce coup les temples luy perça •
De part en part, dont la viey laijfa.
Le Roy Priant tauoit longtemps tenu
En yibidos dont il efloit venu
Ydelaijfant les chenaux '&• montures
( D udifl Priam)pour chercher aduentures,
Lors que Troyens veirent ainfi le fils
De leur Roy mort,comme tous defcoiifitt
Se retiraient prenons quafi la fuite: _ '' ,
Mej'mes ffeilatqui auoit la conduit!f
De leur arma,eut alors quelque enuie
Des'en aller pour n'y perdre la vie.
Certainement laguerreefioitfinie,
Si yîppoûo n'euft la chance tournée,
LequelvoyaM iesfacrees murailles
Troyens rompuijfy làiffer leur batailles,
Ens'efiria>it,foutUi»lesarrefta
Et à tombante encuf Us enharta.

I
,1111. f l » * « » »
°Keprtne%cctitr,forts Troyens,iei/ousf»>,
Sans craindre tant l'audace §£/ brauerie
De ces GregeoisJes peuple vous défient
Ou bien de fex, qmvofire cimeterre,
Ne voy grands dards ne Uspuijlattpercer}
Et de vox, ma\ms a la mprt les blejfer?
Pouffez„pouffe%„& quechacunfefie
Uejtrc-vainqueur: car ievQt/4 certifia
Queiepuiffant Achilles qui feulait
Vous ennuyer fi fument qu'il voulait
Ne combat pliu:aint ejt en fan nature
Ou ilfedeut,ty djgcrefan (re.
Au cri dimnfut la dure mefke
Par les Troyem encor rtflouueilee •
Minerue auf?s les Grfgepfs animA
Vefon cofté & Us lafches bfafma-
En ce confiiil itrnçura mort en place
Dioreus,qutltprince-d* Trace
NomméParus ,f»r la ïambe bUjja
D'vn grand cafllouf& les psluy froiff*
Auecles nerfs:Apres defonefpse
Luyfut cncof Upoiiyriae £o#pttet
Et les boyaux.£ejfus fherbe i/pandvZ-
Dont Umqpritfjayans Us bras teneur^.
Veuersles Grecs,commequerant fecours
Suryuoy Thoaty courut}grand cours,
Et d'vn grand coup défit darde mortelle
Naura Pirrus,&fut laplaye telle •
Souz, le tttih,qMeleffr t'artrejl*
Dans Upoulmo». Paf nefe contenu
De ce ceuj là,mavfam wlLfjt#

L* ILIADE D'HOMSRE. il
TXWfUiïUk ventre formate
OefmeQmtâJctUfaitit'efface
AUmwjùtrhmétUfreffe*force,''
Ttmrcmfuerirjtnharmti Qr vefiure.
Les Tnracîens marris de l'aduenture
D« leurfeirneur.fe mirent m défaite,
Délibérez, dcfàirtrefiftenccj
JaXu freux Thoas : ce qù'ils firent fi b itn.
Tant fufi-Hf>rt,qu'iln en emporta rien,
^tinfi let etrft de ses deux vaiUaps D ues
L'vn a fret (autre tnla terre cftendut,
Es auec eux degtndarmetgrami nombre,
Receurent mort far dangereux encombre.
Et quand Minerve e»JOofs fermée fa/fer
Tarmi Us camps (fans le Uiffer bitjfer,
Vn vieil feldatjtant feulement four -voir
LefqueUfaifoyentadonc mieux Uurdumt,
•Il eûfi iuré[tmt rempli de memeHW)
H'ttueir ouc •veueccifionfareAle.
Fiuduquatriefmeliutc.

LE CINe.Um tejpritplut défont & roidettr

L* ILIADE D'H OMBRE. tfl
En fa ferfonne e&phm. clawe fplmdettr
De/fus l'armet, & en t'efcu fejant.
Carfon harnais fut aujft reluifant
Comme l'eJloileAutmnnaUefleuee
Là haut au cùl,lors qu'en mer efi louée.
Et le mena lapuiffante deeffé
Teut à beau piedjut plus fort de la preffe.
Or en ceiemps,entre les citoyens
DHJLDJ, Priai», tvn des riches Troyent
EJloit Darés UJ'reflre qm fermier
Au dieu VMcan & .deux enfant omit : •
L'vn PhegcitfJe fécond dt£t idée,
Vont Le.v'aUlanfetfioit ucommandee
Au camp Troyeufur tous autres genfdamct.
Ces deux -voyant ainfi luire Us armes
Du fort Grégeois jte-voulurent faillir
Du chariot rudement îaffaillir.
Si le voptioindte,ii Phegetu s'nuance
^t luy ietleriin rude coup de lance
Qui nefiurim: caria poinfleglifft
Dijfu)l'ejpaule,îi point oeleileffa.
Diomedésneruapattnvatn
le dard mortel,il enfiapfafoudam
Son ennemi droitïparmiUmammelte
Dont il reieui mort fubiteïl cruelle,
Et tresbuchadu chariot enterre.
Le frèreoccii,ldemà grand'erre
Laiffa le char, fans faire refiflence
Aucunement. Et certes fa defence
Ne ïeufigardiqu'il nefufl mort en place:
Idah VuUamupatfa diui»egracc->
F 9

tepTtferua,le couvrant dvtu nue
^fyant pitié de la iefctnuemuu
Du bon Darésjaijiûlenffani'trifiefi,
(Priuéc[enfam)eififimfa vkiUeffe.
Voyant Amfi ceflehonttufefuite,
Dtomedés :>'ea fit autrepourfuite: ••
Tant feulement Us beaux cheuaux donna
^t -vn des fiens,quiauxnefs les mena.
Quandks Troyem ces fares appmeum
Z.'vn dtfconfit,ïautre mertjls concturmt
En leurs efprits vue pemtatemeMtufs^
logeant four eux la guerre feriHet^e,
Surqmy PaiUaUduu Mars s'approcha: ,
Ztenû main doucement le toucha,
Difantainfi. Q Maitfanguimimt,
Ktars furieux,terrible & vident,
Slut demolu ainfe que bon ttfembUj
Villes,chajh*i»c,&lel hvtanmenfemble,
Eft- il conduire tay & mty firent
Toufisurs baudeSL,, &>f»e*e laiffmut
Grecs ii Trtyens eufemhlt batatUor,
Sans plus auantcmtmtdptf^ trauaiêet •
Tour leur débat ? afin

l'ItlADB D*«OMBRE. 6j
De Scamanier,f»wvnplaifant ombrage,
^fpres etcy (oft Troyen perdit ceair
Et s'enfuyeit,dont le Grîgoois vainqueur
Les pottrfuyimi. Et lors Us Capitaines
Montrèrent bien ktrnpromeffes hautaines.
Agamemnon principal chefdtgaem,
Mit vn grand If m des ^AUxjms parterre,
DiCl Odiusjuy damant m tefthint
Si rude co»p,q»e parmi Upotclrint^
Tafia le dard,dont il Inyfit lafcher
San chariot & enbmttrosbmber.
Et mit (en clairement le murmure
Du corps tremblant,tjt défit riche armure.
ïdomeneeoccifi ànffs Pbtfiits
Eils de Meon,exceUént en vertu*.
Cedifl Pheflm,perfen»e très-gentille,
^fuoitlai(?e fa proitince fertilité
Diète Tarné,pour honneur acquérir,
Mail contraint fittfitbittment mourir :
Car le Cretois Un vint donner, tint droit*
DalauelotdUàmUcofitdroiil.
Si cheut en b/utdet ténèbres furpri*
De noire mortJtKfuel le corps fut prie
Varlesfoldats,& fiudaindefitmlU,
Etpmslaiflétrio-fangUnt & fouille'.
Mendarn ptnfira bien fa vaillance
jyantre eoflé, car defkmit lancer
limita mortÇamaniro le-otneitr,
Auquel Diane auoitfuitt tant d'honneur
De luy bailler (induflrie & courage
Pom-ajfaïUitmamiitbtfitfauùage.
ï if

Vi tinx

l'ILIADE D'HOMERE.'

T. 1ITRI tl
tors Taniarus voyant ainfi chajfèe
lagent Troyenne,& toute dtfperfu,
Bendafoitarc,prtpefant embrocher
Dumcdâ,& tout mort le coucher,
Si hy iefra -vn defes traifts de paffc,
Qui luy faulfa le bord dt la cuirajje
Deffus tefpauU,& dam la chair entraj
Aff

t'itlADS D'HOME RE. 6$
Vn peu dv mal qui tassoit affligé,
A haute -voix àreffmt au ciel la tefie,
Tit à Païïmfa dénote requefie,
Difant ainfi. O dtefîe indomptable,
Tille au grand dieulupiter redoutable,
Entais amoy, oihoye la demande
Que de bon coeur tonferuant te demande.
S'il efiainfi qu'à Tideus mon père,
Et à fin fils} t» as efieprofpere
Souuentesfoit aux bettiquts-efforts,
Contre ennemis dommageables ejr forts-:
le ttfupptt me vouloir fteomir
A eefle fois que iefitee mourir
Ce grand vanttur qui tant fe vitrifie
Manoir bltfé,ey qui défia fe fie
(Apperceuantnuîermonfitngvemeii)
Que iamaisplut ne verray le Soleil.
Cefle oraifin par U Grec prononcée,
Tut de Minerue*ouye & exaucée:
Si vint àt»y,&'fiudajnle renforce,
En luy donnant aux membres double force:
Apres luy ditt. Va maintenant combattre
Tins ha rdiment, & ne te feint cttabntre •
Tes ennemis : car lavaillancftxtrefntt
Detonftupere,efi ores entcymefine.
Outre cela ietayofiilauue
Devant tetyeuxfi longuement tenue:
A cellefi» que tu eegnoiffès mieux
In bataillant Us hommes &les dieux:
Mais garde toy fi nul dieu feprefente
MMCntre toy,que ta main ne etnfente
T •»

V. LIVRE D I
De toutrager, fi ce n'efi que la Mie
Venus y vint :Jorsmonftretoy rebelle,
Taifantfentir,fi tu peux,la ruiejfu
De ton fort brut à la molle deejfe.
Difant ces mots, M même le laijfa
Tout courageux : AAonc il sauançdj
Vers les "Xroyens-,enfe ielhintfur eux.
Et bien qu'il fufi rude graduentureux •
Et prompt en guerre ta»ant qu'efireblecei
llfitrouua peur theure renforcé
Déplus d'v/f tiers : iefirantfe venger,
t Comparailon.
Comme vn Lyon,quc le fimple Berger
Aura blefiéd'vntfagettetu-darde
Dedans le parc Jour faire bonntgarde •
De fin troupeau: dont la befteirrite»
Du coup receu fera plus defpiteer
Et UBergertraintifs'eflonnera\
Parc (Jr brebis lors abandonnera
Dutout auvueUdece Lyonfauuage,
^ui luy fera vn merveilleux dommage
Mt finira duptrc comme vainqueur.
De mefmeforte, & (Faufil royal coeur,
Le fort Grégeois aux Troyènsfe tneflé-
Tremblansdepeurefgarexj^à&'Ù.
Aftyiwttt,& Hypenorgrands Ducs,- '
Turent adonc par luy mtrteftendtu:
Lvn de fa Unce à travers la mammell;
L autre d'vn coup de fa large-allumelle,
î$uil luy donna où [efpauleefl comoinfte
Auec le colfuis pointfaillirla ioinflf-

LILIADB DHOME1Ï.
Si rudement que'fin effaule ofiee
Dante te corps fut en terreportée.
Aprefcela il mit à mort Abante,
Et Volydm enfans i'Eurydamante
Le deuineur^quifçauoit fins menfinges
Interpréterprephetses ér finges
Mais du iliellard ne fut pas deuinet,
X)efes enfans la dure defiinee.
Encor par luy furent morts ahbatuç.-
En meÇme rang Troonyauee Xanthut
Vniqueifils de Phenops perfonnage
Trefopulent :Mais qui parfin -vieil aag»
Ejloit priuêd'autres enfans auoir,
Or luy coauintfesgrans biens g£/ auoir
Laiffer ailleurs, chofi qui efi en Comme
Dure à p&rterà vn père vieil homme. .
Diomedespaffant outre rencontre,
Vn chariot luy venant à [encontre
Ouquel deux fils du Roy Priant eftoient
Preux & vaillantsjefquels bitn combatttimt:
Dits Echemon & Chromyms qui furent
Occts par luy, & bas en terre cifeurent.
Comparai Ion du Lyon affamé.
Car tout ainfx que le Lyonfuperbe
Trefiffamé vient tmuuer de/fus l'herbe
Ç>Milqut troupeau dt bctufs,defquels s'efforce
'En tirer vn hors de la troupe à force,
Xt luy mettant fa griffe dure&forte
Diffus le caljil le trame ouï emporte»
N-e plus ne moins U Grégeois hasardeuse
Vint à les itindre,& les ttr

Y. LITRE 01
Du chariot,^- de leurfangfouilla
Sa forte maiiuapres les defyotulbe
Puis US haï mis & cheuaux fit conduire.
Tarfes amis,enfa tente ou-nauire.
^uand Enea* vit Trtyeiu malmenez.
Si rudement bUJJizu,occit,traint7^
Tout par t effort i'vnfeul qui kifoulait
Et difiipoit tout ainfi q»tl -voulut:
Soudain partit f*ffi mit en Uprcffe:
Oit il la -vcit lapUaforl* & tfttjfe:
Cherchant partout,& demandant aux fien
De Pandam* le Due des Lieiem.
Si le trouua : Et lurs de grand courage
Jjfy dit~l ainft.O gentil perfermaget
Ou efi ton arc & fagette* ptmttuts
Dont te tianukîfint theypomt-remputs?
Cejie grande-gloire-gr louange efclarcie
Qai par ce camp,& partout? Ofie-
X a fait prifer donnant aux gregeoù crainfte,
XJt elle point ebftntcie ontfteiitte?
Xaspren ton aretmets dcfftu lafagett*
ta plut mortelle, & irsifrement la-iette
(Priant les dieux,que ce nefoitenvaii>y
Contre ce Grec tant rude &• inhumain
$uideftruit tontttmt ocdft'tSr découpe,
Mettantàmort les plu* forts de lit troupr
l'ay trejgrand peur que ce fuit quelque BHm
Trop courroucé defcendi» en ce. Un* -
Tour corriger noftrefaute tu-malice;
Estant fraudecht, diuinfitcrifice.
S'il eji ainfi porter le-faut tout iwee*.

LUI AD B CHOME RE ff
'Cardesgrands dieux trop dur eft le courroux.
NobleTroyenji-voirfit contenance,
(Dit Pandartu ) ce Grec aU femblami
Du prudent fis de Tidem:tl porte
Pareil efcu,armet de mefme forte
Vngrand peniuuht,& ftsckeuitmc a*fîi
Me font peafer,quilptut bien efire Ofxft.
It nu fer ou tout afin lï affermer
Certainement,nemmid eftimtr
Celuy qui fitit fivaleureux faid d'armes
OucejiiinâieucomexlcHhnmaiaes arma,
Ou vn mortel jmqeiei les (Leaxafiiftent,
Secrètement &poarluyfeulrefâent,
JE» détournant les emps à luy ttanfhm
Et qu'il foit-vray, ie pe»fi>iil'auoirt m»
De mafagette aufUn profond d'tnfm
Mais iele-voy a» combat iifekaufftr
Flasque datant. Et quand iay- bie.tpeufî
Sluelquegrand die» ejl ores eoummgi
Encontre moy, i* nayrienqui mefaill*
Tour m'equiper ÇiJ réagir tn bataUtr.
Mes chariots fora & rejpitnitffam,
Et mes chenaux tant hgtrt &rpuiffani,
JVe font ici;Hela* contreraifon-
LaiffexJ.es ay bimloingenma maifm
Vn-re s'en ay armez, & Ue» •vnvjr:
D'Orfeurer{e,& bnd»regami%:
Chacun ayant tbt mefme deux chenaux
Vrompts & adretihpour endurer pratmutx,
£l»i totales tours mengenr à ehrtfche plein»
Vel'trge blanctfefeigk&dtl'aimu*

V.-l IVRE D'B
Le bon viellard Licaonau defpart
Me confeilla & dtfl qu'en ceftepart
Je les menajfe,àfin défaire entendre
Comme i'enfçay affailUr ou deffendre
Sine vouluKÀdontmtdoU esbahiry
^fu bon confeil du vieil père obéir:
Tant feulement pour ce que danois craintt
(Voyant ainfi cejle citécontrautfle')
Que mes cheuaux n'euJJ'entU nourriture
*4ccoujiumee,Etpar maie àiuenturt,
M'enfuit venu tout à pied,les Uiffant
Me confiant de l'arc rude & puijfant,
^tuquel ie n'ay aucun fecours trouui
L'ayant défia bienfouuent efprouué.
Deux de mes tratSts ontiufquauiiifdarde^
Menelatts,& puis Diomeiés:
Mais les cuydant à mort précipiter
le n'ay rienfaittfmon les irriter.
Dont puis nommer à bon droict la tournée
Queieprinttarc^affez. mal fortunée
Et que it vins auecques mesfoliars
CombatteicyJou^Troyens efiendars:
PourfecourirHeftor le noble Prmce,
Et les fubiefls de fa belle prouince,
Mais fi les dieux me donnent le pouvoir
De quelque iour femme & pays reuoir,
Je fuis content que par trifte mefchef
Quelque étranger puijfecouper mon chef:
Si te ne mets arc,fagette,carquois,
Dedans lefen,puis qu'ils m'ont cefie fois
Ainfi trompe',^ fte la peine prife

I.'ILIADE t>'HOMERE, gg
Uemafermenfibonneentreprife
^finfidifiit Pandantsdc Licie:
Dont Entai luydifl,netefeucie
O Pandams,maitvnfeute confite,
Mettant à part cefle volonté foie.
AUonspluflofiajfaillirpar enfemble
Ce fort gendarme,»» moins fi bon tefemble.
MontedeffusmonchariotKpour voir
Si mes chenaux feroimt bien leurdeuoir:
S'ils font legers,e}y s'ils ont bonne bouche-
Vourobeyr à cetuy qui les touche:
Soit peur courir,oufoit pour arreflcr,
Pour approcher, galloper ouvolter
Et s'ils pourraient à la necefOté
JM r otur'amener totufains en la cite'. ''
Fayl'vndes deux,ou bien fers moy de guide,. ;
Et de carton,pour leur regirla bride: j*
Ce temps pendant que ie m'ejforceray W . •
De le combatre,ou bienieleferay%
llefl meilleur que tu face l office,
{D ici Bandante) car ils feront feruice
^fu conducteur qui leur donne à mange*
Plus volontiers qu'à vn autre efiranger. .".
Puis s'il faloit nom retirer

-v r. u n i » » •
Difant ces motsjes deux gentils foldart
taifant branjlerUenfierememleurs dards-,
Marchent auanf.lefqueti furent cengnuj^
Par Sthenelus qtsi diïr voiey venrn
Deux ennemis,contre nom(ami ther\
Tortdefirans notuie'mdieifr approcher:
Tous deux font forsjvn expérimente'
De tirer droifl,\'autre toufiours vente
Entre Troyens pour preux t*f magnanime,
'• j.,fils £A nchifes,quife loue sfrefitme
Sfjùflreconcetf de Venue Carmureufe
.voyantattente danger eufc,
Iete ImlËwbni w> petit,
Et ne teJÊK^toi&4nd*pp&t
Xh tauah^fàMenrq'ue tefteewÈft
t>e batailler ne nom eeuSie la wfc
Dàmedésttop mal content tlouiik
Son compagnonuty*f«rlerdie fuyr. •£
Kefpondit lors en colère fondai**
Ne penfe point par ta parole vaine
M'ejpouuenter, ou mettre en mes efp/its
Aucune peur Je ne l'ay point éprit. <
Grand déshonneurme feroit quen-mfoifi •
Ainfi fouir, fans que nul me fumifi
lefuUewcoraffesupuiffant (ff fort
tourrefiîieratrep plus grand effort,•
JSt qu'il foit vrayàprefent te ne veux
Prendre chenaux,ne chariot pour eux.
TreuuerleivoùiLadeefi Mmerue
Ceffle viftoire àmoytout feul rtfcrue:
Etpenfe bien quel'vn

LitiADi s H»nm.
Atout le moins que leur Char Jemeurra.
Farquoy ami,Lie» près de moy te tien,
Et tous mesdit! s enmeme+rerotitn.
S'il efi ainfi que ces deux Troyeus meurent,
Ou queblefftz,deffutletamp (kmeureut,
Admfe lors de mener fans attente,
Leur chariot, $/ chenaux eu ma tente.
Ces beaux chenaux font iffuy delà race
Des grands nurfiers,d»nt lupiter fit pote
Au Prince Très, quand il voulut rnuir
G*»ymtdes,peur au ciel Itfermr.
Et n'eu efi,point de courage pareil,
Sou% la belle aube,tjr fou* le clair Soleil,
ladit ^fncfrifey feeut tresbien euurer
Pour la ftmencetfr ratet» reeeuuren
Carpreuoyantqutdt Laetnedot*,
Il n'enpoumtt iama'u fitter-vndon.
Secrètement A mit Ces iunwets belles
Dans lesharax^dr furent leifeme&U
Des forts rouJîinscBuuertes: dent il eut .
Six beaux poulains Jet défia il vtlut
Quatre en nourrir près defoy par grand feingt
Pourluyferuir quelqueiour au befing.
Vefquels il a a Entas dernier
Ces deux iey tant richement om*i~
Que tu vus I*s quelle belle prtye,
Si Jupiter la vitltire m'oilroye:
Ainfi parlait le Gtettmjfui emideit
Qu'il aduiendriitaiufi qu'il ( entendait
Et cependant h» Troytmfmt tauntK.
Droit! ctntttluy.Si OU iorstaudatu*

, r. IIVRB 1TB
ô Grec cruel,puit que la faute efl telle
£%ne ma fagette outrageufe & mortelle
Ne t'a peu faire aucune violence,
XJJ'aytr veux de recheffi ma lance
Pourra trouuer par ton harnais la voye.
Difant ces mots fi rudement l'euuoye,
Si» il luy faulfa le boucler, venant ioindre
^t la cuiraffe : fy ne peut outre poindre:
Ce néanmoinspenfans l'auoir- deffaiB,
Cria bien haut. Certes il en efifaiét,
Tpiomedes,cc coup ta pénétré
Jt«fanes au vmtre,& tellement entre,
£$Hetu ne.peux défia te foufienir
Dont it me dois pour bien heureux tenir.
Diomedes ayant ce coup receu,
Sans s'effrayer luy difi, tues dece»
Comme ie voy, cartu n'asempuiffanct
De m apporter encombrier, ounuifance\
Mais ie ma part tout autrementfera^
Car ceftt lance à mort te bleffera,
Et ia ri aurai ie moy aucune trefue,
Qu'au fangde tvn drvousieun neCabbrt
Difant ces mots,rudement la ietta
Vers Pandarus :Lors fallu la porta,
Mr dirigea droiflement en la face
Du Licien,quitout outre luypajfei-
Xtluy coupa les y eux,le nèfles dent,
jiuecla langue,?? demeura dedans
Vnegrandepartdufer $/ dubafion,
Iflans la poinile au dehors du menton: '•
SptombatmrtdeiHkscheuauxtTtmbkrent'r

l'UUSE D'ifdMÏRE. 7«
Ojanslefon des armes qui bradèrent
Armes luyfans t*f bien elaboureet:
Mais de clair fangtainiles g£/ colorées.
Quand Eneas nmt la defconfiture
Comme vn Lion fe mit à l'aduenture:
Bimfortsefcrie,&foudainfehazj,rAa
Tenant l'efcuen famain& fadarde\
Délibérant donner mortel rencontre
^fuprentier Grec qui -viendrait à [encontre
Mais le Grégeois aduiféprint alors
Vn grand caM*u,lequeldeux hommes fort s
Du temps prefent ne pourroientfoufleuer:
D'vn tel caillou vint Eneatgreuer
Défini la cuijfe.r^ fi fort le bleffa,
Que ton* les nerfs r*f mufiles luyfroijfA
Dont fut contraint demi-mort tresbucher
Sur les genoux,& la terre toucher
Auec les mains,pres d'anoirmort amere,.
Sansleftcours que l»y donna-fa mtre:
Quipreuoyantlepérilleux danger T »
Defon cher fils, vi»t poitriidefcharger
De cegrand faix. Et pour plut fairegarde•"
(En îembtaff

T. IITKÏ •>
Si Ut laiïU an bon Deiphilus
Son compagnon,^ l'vn des biens vonlstjf
De tout le eampfourU bx,finguli*r
Sltton luy dennoit d'eflre bon cbeualier.
Apres cela Jur fis cheuauie remonte
Diligemment &faift tant qu'il affronte
Diamedeijtqueifuimitgranderre
Dame Vernis pour U mettre par terre:
Bien cotmiffant qu'elle n efl pas dételles
Qui ontpouuoir tomme Us densepuceUet
Dames Minerue,& la fine beUone:
*&ins efl Ufeme,impttiffante & fekne.
Tant lafuiuit qu'enfin il la trouna
Parmi la troupe, $/ lors il tfprouua
Sitonpourroit les immortels bleter:
Car il luy vint de fin dard tntnfpercer
Le beau manteau de Chariftes tiffu:
Et fut le coup incontinent reeen
Dedans la main délicate $/ distint,
De la deejfe amturenfe (je btuint.
Dont affligée dr dolente enfin ceeur,
Sentit couler la cetefie liqntnr,
£t le clair fangqui pauutit eflrt tel,
Comme efl lefangijfuivn immortel:
„Car pour-autant que Ut Heu* point ne mtng
„Desfiuiâs de terre, & queiuvinfeflrattgt
„N'ont point d'humeurpareil anfangiethen
„ Et pour cela immortels en Ut nomme.
Trop fut Venus dolente & eourrimt*
£n{evoytmtparvnnmtAbUffee.
Sififcriaenpkr4ut,t

t'ILIADH B'HOKEJLI.' Çt
S'abandonner Enta* futcontramtle.
lequel fhetbus m fit bras voulut prend»»
Subitement & des. Grecs le deffendre.
L'enveloppant, &comnmM d'vntUW,
Qui fi monjltufiudim à fit ww.
; Viomeda cependant preueguoit
Venusàire,& délie fi moquoit.
Va t'en,va t'm,& plus netetrauaiUt,
(Ce difiit-ii)de venir eu bataille:
Suffifetoy feulement de fçauoir
Tar tes fins tours Us femmes decessow
Sans te méfier auecqmt Us geufùrmes :
Car fi tu veux ainfi'hanterles arma,
Vn tour viendra que tu Ufmtirat •
Si a/promeut que te» repentirai.
ytmfi difoit le Grec i U deeffè,
Qui fupportoit grand dtuleur & trifieffc,
Tant pour le mal de U pUyereetue,
Sue au courroux & de tire content,
Dont fin beau taint%iadit tout, tfilarci '
la ceiomenfoit a fi manfirtr noirci.
Surquoy Iris efmeuede pitii
La vint faijïr & pat bonne amitié -
La tire hors, & la parte rnvn lieu
Amamfenefireoùeftoit Manie dieu,
Qui regardait par manière d'esbut:
£.' afprebatailky&lemortd combat
Ejlantafïisdantnmemteebfctiret "
Auprès de btj fit celefltmonture: •
Se conttnantfuria lance apptsyi,
Ctmmefilfi^MtrauuÙsDimjé.

, n v t i D i
^tdoncyenm [émettant à genoux,
Zuy dtt-ainfr. O Mars mon frère- doux,
S£$e t'aime tant,ietefrimefrefter
Ton chariot, à fi» de me» monter
De[f»stOlympe & ceUJUmaifo».
Jefens grand mal'.Helat en trahifê»
Diomedcs cruel & inhumai» ,
Trop rudement m'a blejfee en la main.
Et croy four vray qu'il en ferait autant
^t Iupiter, tant tjtfort combatant.
Mars acteria volontiers fa requefle:
Son chariot & fis chenaux luyfnjle: .
Stdont monta.Et /ru fut U bride,
Pour luyfiruir iufqnes au ciel de guide.. • -
Soudain s'en ventj'oadam tranfpercent l'ai
Les bons cheuaux dtfiram devoleri
Finablement e» vn briefmoment d'heure,
Trouutnt au-ciel la celejte demeurez
Lefquels Iris promptemént-defateUe
Et les refaifi dtfaftme immortelle. .
Defque Venus trouva fa mertaimée .
Soudainement tumbe comme pufmet,
JEn.foiigir6»,do»t Dùmentarrie,
Entre fis bras U prend, & fuis Ufriet
EnluydjftntfnafiUegratieuft, <
Qui eft la main fi trefaudadoufe
De tous les dieux qm-a afi tomber,
Et dommagerta délicate chair?
Feroit on fui quelque det'eflaUe
Qu'on trouuereit en faute trofnotable?,
Blefjee nia rtfponditbrsUbelle,

lltlABS D HOME Ri." •ji
Diomcdes outrageux ^/rebelle:
Quand ie voulus mon cher fils fecourit
Mon Entai qui s'en alloit mourir,
Sans monfecours:& voy bien clairement,
Que les Grégeois ne font pas feulement
Guerre aux Troyens:mauàprefent combattent
•Contre les dieux,les blejfent tyàbbattent.
Lors Dioné U deejfe excellente,
Tour appaifercefle trt -violenté,
Luy refpondit. Venus ma fille douce
Endure -vnpeu & plus ne te courrouce
De ceforfaiB:ily a plufieurs dieux
Qui ont fouffcttdes tourments ennuyeux
.,ParUsmortels:aufiienrecompenfe
,, Ils ont eftt bienpuniz.de l'ojfe»c&
EphiaUés & Otusfils du fort
Aloeut jadis firent effort
Encontre Mars,& uni le malmenèrent
Quilfut lié,ttf puis Cemprifonnerent
Par treiz£meis,en maifonfeme & ferme:
OÙ fut péri à caufeduloi/o terme, '
Mais leur marajlre Euriheaprint cure
Dupaumtet>ieu±EtfuppUà Mercure
En fa faneurJe^uelfecrettemeni
Le deÇroba.Lors manifeflement
Sans tel fecours,les fers e*fla cleflurti
la confirmaient fit dimnenature. .
Uameluno fouffrit mtUmftrtaUe
Var Fiercules.vjui Em traiil redaubtabU
A triple poin&e,enhntre *lle drefft
Autstitliroi&,A»nttresforti*Ueffa.

V. LIVRE SI
SÇuedirons nous de Pbtten le die» noir,
Lequel commande en tinfernal manoir?
K'*> iliaâulefirtdardefprouué
D'Henuias mtfmejdm qntlfiatrojuui
Entre Us marri ou pays de Pitié?
SaJtâfufdorï défailli*
(Si fefiMe efi quinte daté fine)
Du coup receufur l'efpauU dimne.
Mais il monta pour auoirguéri fin
Subitement enla flaire nuufin
De luptteryàtPeen babUla
Sa griefueplaye, & faut*tuy bailla.
Trop malheureux imprudent t&foUapte
Fut Hercules,qui ne craignit de battre
Et offenfir ainfi Us dieux hautains,
„^»* de leurs maux font-vengeurs trefcert
Quant eflàtey ma fIU.ilfaut penfer,
Que U Grégeois n'euji tfete bUcer
Sans Us faneur de Miner»e,qui veut
Te faire mal en tout ce qu'elle peut.
Opauurcfit,quittefian pas entendre
MQîOU mortel quif efforce contendre
„Contre les Dieux par orgueil ou enuie
„Finifl trefmal,ejr abrège fa -use.
Ce péchéfeulyCtrtes le privera
De voir vniour (quand il arriver*
En fa maifin)des petits enfant doute
Le nommer père, & baiferfes genoux.
Certainement il dturoit à&rfiy
Confidererfi nulplm fort fbe toy
Le combattra, pour venger tottiniurt:

LItlABS BHOMBRH, 7}
Ou bien dturoit f enfer à l'auenture
Qui maintenant luy pourra fubmnir
En fin payt,pour trop plut le punir.
C"eft àfçauoirfffemmt Eguilee,
D e grieffommed eiypleurantufueilhe^
(Sentant l'ardeur defon premier defir) •
Appellera foi»• avoir fonpluifir
Quelque valetpqui iouira du'bie»
De ce Grégeois, fans qu'il en-fçacbe r«»,
Ainfi parlait pour confoltrfa fille.
Puis doucement lùy nettoyé g/ habillg
La main blejfet,^[telUment appaife
Cefie douleur,que Vtnm e»fut aife.
Mais quand lut» & Minerve U •veùreot
En s'en mocquatit^tu dieu lupiter dirent:
Père trejfainil ferat-tu point marty,
(DiB lors Pallai) de ce dont ie mtri?
Venus cuidant vnt Grecque Amener
Au camp Treyw,pM*r illet la donner
Al-vnd'iceuxquelleaimegrandement,'
En la flattant fi mis fi mimimt
Sa tendre mainjurfit boude oucemUut* .'. .
QueCardiUanUty euJtfitiilpàtr^clure:
EfnapMtortfimainttnantdemonde
Vn prompt fecours,carUbUJfurteft grande.
De ce propos jemifi lors àfoufrivt
Le Dieu des dieux jfê/ puis vint à Iny dire
Tout doucement : fetrns ma fille aimée,
' ' Point n'efl-à toy.de régir vnearntet, .•• ••
"Ou manier les beûùjues ounuget.
" JFaire l'amour jktffèr des mariages'-
G

I
• fv. ItVRB » «
K Efl mieux ton eas:dèncdececytemejle.
" Laijfe la guerre imfartante & cruelle
"A Marsto>hf*re,&à*afteurMivermt
" Etlesa&oursàtoyfeuiereftruc
^finfijlifoitlupitereleuifant •
Et fur le fait de chacun aduifant.
Ce temps pépiant Diemedé voulait
Tuer Eoee,& bien peu luy choisit,
£htjlfufl gardé d'ÂpoUa'. carl'enuie
^H'U auoit Ion deluy ofler U vie,
Et d'emporter fin riche accouftrc ment,
Luy corrompait d* tout le ingénient.
Trou fois le Grepfm luyfe hazAtda,
Et par trois fris Apotto le garda,
Mn repouffant fa lame &fon*fcu.
Sur la quatrièmeil l''eufi mort ou vaincu:
Mais Apollemoitflrant horrible fitce,
t,uy commença vftr dé grand' menace'.
Retire toyfoudainfi tu esfage,
Sans temtnfirtr fi félon & volage
£» te cuidant aux dieux equiparer:
"Et déformais vueilles confiderer
" §uelepeuuoirdes humains qui demeuren
'' Cy bat en tetre,& qui tousles iours meur
" Efldifftrent en toute qualité
"De tildes dieuxplai nt d'immortalité
AinfiparLf : dont le GFec trop haflif,
L'ayant ouy recula tout craintif.
AdoncPhebtuporta hors l* bataille
Le beauTroyenpardejftu ^amuraille
De la utéjroiifementau btautcmpl»

l' 1 l I A D E D HOMERE. 74
^ luyfacré,f>mptueux'& trtfample.
Le mettant là,comme en lieufaind & fèur,
A celle fin que Diane fa feeur,
Et Latôna, fujjent plmcurieufa
>

V. t IVRE BS
Pour It combat. Si pnnt alors la face
Et les habits d'vngrandPrince de Thrate
DicrAcamte'.puhfoudainfetranJportt
A» camf Troyen. Là conforte {jr enhttta.
Les bataillons,moines les fils du Roy
T>uKoyHriam,efians tndefamy,
Criant bien haut. O -valeureux enfitnt,
gueiepenfois tant forts & triomphons,
Infants à quand lai/ferez.-vont mourir
^iinfivi>K,gms,fans point Us feeouriri
/ittettdeçvaut qutvefirtgentfiit mort»
Et qu'on combatte au plue près de la pont
Zicvofire viUei O qutUegntnd'. douleur',
yoylagifantUTnytnÀt valeur
Voftre Entai,que îon-tient en eftime,
Comme vn HtEhr -vaillant & magnanim
Et n'efi auamqmfti9etta.ta dototr,
Pe tel amyfcceurir & rouoir.
Ces mots de Mars firent mtnflm t'fage
^t maints Trçyens,a(croiffant leur, carnag
L^ontSarptamthaMttrtutmmt
piclà fJeflor(dt,ctltr». enflammé)
O preux Heilor,omefl ores aSte
Cefteprottejfe autrefois, extetei)
Quand te tietttok aiuttpvt.teffaïUfrertSt
Et alUe^,àonner,metteli affaires
A ces Grégeois, &.«anitr de danger
Cefle cite', fans que nul effranger
Vint aufeteursf Oufimf tant de parent,
Freres^oufins^ antre* adhérant"
le n'en yoy nnl,cert

l'111 A D'C D' M B M ru E. ^ 7j
/^r , Compararfon. --'^-i• '""
Comme font chiens,du Lyon envahis:
Entelaiffant en périlleux eneombrt
Et non» aupi qui fommes frns ton tmhr*
Icy-venus, faifant comme peux wèry
ji batailler tout pojfibledènoir.
le ne fuis point coufmvu citoyen,
Ny autrement fubieB du Roy tfroyttfi
Et fi ne tiens auprès ttm qu'ilfitflULi
Pour Ufamurjqu en rien itnteirana&t*
Venu ie fuis de Lycie lohjgtaine,
Tire d'amour de ta vertu hautaine
jjji»partout lieux atereifl ta renommée,
la i'ay hi^éenfant & femme aima,
Plufieurs thrtfirs tff richeffes qui font
Stdefirerdeceux quine lesorit,
Mettant fvmtty •m dang» twtftrfi'ine.
Et ma*nttintnt(dettt tropfirt îe-tnùfiannt)
Encor quemoy g/ Itt miens monfbnom falfyle-uoyûstientnlmnitimerUpitut:
Tu n'en dis mtt^H les deunmpreffcY,
Voirefomtrdephanetelaijfer:
Leur propofant les dnnpreux ptrih,
Oufeverroytnt femmes &leursm*rh
Lefqutlsferoytntramt Rattrapez,,
Comme animaux aux rets mudopt%ï
Et ta citéjomptutufe& mfigne*
Soudain pillée, &p*àmife en ruine.
Jlconuient donc phnaWantyf enfer,
Et quant # quant aux fttitgrandst'adréjjàr,
Lewfnppti*r*4mtàtoimK'q}#r****,
G iij

T. IIVKB »B
D'efirevainqueurs,par laperfeuerance:
Taiftn£ainfi,tuferas efiimé,
ÏJe lefaifant,mefprisé & blafme'.
De fond mets Sarpedon lorspiquaj
Le Prince Heftâr,qtùpoint ne répliquai
idak tout armé comme il tftoit,grand erre
Du chariot fit vnfouit bat en terre,
Tenant en main deux dards qu'il esbranfla
Trop fièrement,& foudainfemejlaj
Xntre les fiens. La commande, frpplie,
Xt crie tant qu'encor il les r'alie
Dont prennent csm,t*f U tefie baiffecs
Tournent gaigner la place deUijfee.
Quand If s Grégeois apperceurent venir
"Les rengs Troyens,pour mieux lesfoufien
Se -vont ferrer enfemble,s'appreflans
D'e Us attendre,en voilions combattant.
Et tout ainfi qu'en lafaifon qmon vanne
Ta beau froment hors lagraneht ou cabanne
Souuenteifo'u à caufe du grand vent,
jQ»i va L baie & la paille enlevant,
tes grands gerbiers blanchi/fent de tordwe*
Qui fort du blcd,& de la terre dure.
Semblablement la pouldre futfi grande
A l'approcher de la Troyenne bande,
Que les hamoU,t^r les habits diuers
Des combattons en furent tout couuers.
Lors renforça la truelle bataille
Tltu que devint,là fc rompt & détaille
Maint belefcu: car le Dieu Mars courait
Varmjltc*mpt&Tr»ytnifecomtit

l'UIABt S'MOMERï. 76-
Sanseflreveu: Us confortant en termes
Qui Us rendoyentplm courageux refermer.
Il leur difoit amethebat combattait
Deleurtoftc,& que Fallut eftoits . • • ; '
De l'autre part: parquoydcHoyentmonJIrer
Quelque beaufaifi d'armes a» rencontrer*
£» mefineinfiant Eneas retourna
Toutfiais a»camp: Afoilol'amena.
Dont les Troyens luy voient faire effort,
If on de bUfîé,ains de -vaillant g/ fort,-
S'efiouifliyentjsefepouvant faouUr
De fin regard, tjf dcfiroyent parler
stuecques lnyimaitlaffiefuemtjle« •
Efloit défia far treprenouueUee.
Apollojd**s,& la folle deeffej
Contention, fermgtnt pour lors iadreffe
Stux bons Troyens Jeur enflammant Us cccttrs.
Les deux Max exceUens heUiqueurSy
X>iomede's,& Vlyffésefieyen»
uiïoppofite,t*r les Grecs mhorttycnt
De temrbon î Ufquth obàffans
Se contenaient enfildats trefpuiflans
Comparaiion.
Sons reculer : car ainfi que Us nues
Sont bien fouuentfur Us monts retenues-
Maugréût mens fa* U die» Jupiter,
Qui nepourroyent autrement refijler
^tufiufflement,^ tourbillon cUueri
Tiwvent deS*rt,qui leur donne

V. LIVRE M
Prenant ctnfortde voir parmi lapreffe^
Auecqitât tux les plut fortsdela Once.
Agamemno» cependant nttefftit
D e commanda aux lieux c/u'dcaguoifftit
Efirebtftin£,Ç£/mettekfrn*finleu
A dijpofer twttU multitude:
Difant ainfi. O Qregetit wahemmx,
Si Ion ai/eu vos faiihclmtttlewrttae
Par cy dînant, faiÛts tpte ,ln louange '
Présentement ne diminue an change, .,
Prenez, courage^ par vamefinemctrd
Donne\didam^macptti ce retard .' . .
"

I I l I A Tri D HOME RE. 77
Songrandefcu^le baudrier perça.
Puis defceni.it en la partie extrefmtj
Dupetit ventre,®" Uns il tomba blefmt.
Ènmefine irijittnt.furent éufh-vathcui ,
Par Eneat Creton,Qrfihchm:
Lefqucls auoyenttyieeletteà père,
QuihabitoitenbtcitédePntre,
Riche,puijfant,^!' de race venu
Du nvble fiente Alphet tant cigntt
Vans lepays-de Pyle,où il derme,
En eflendantfa belle

V. IIVRH DE
Leur bien perdu,, il pour cela les guettent.
Semblablemsnt le courageux Enee,
Donna la mort e*r dernière iourneej
jt ces deux Grecs,quiluy cbeurentdeuant
Comme deux Pins abbatmpar le vent.
MeneUus dolent de -voir mourir
utinfi Us ftens,vintpour Us fecourir
Tresbien arms\portant en fa main dextre
Vn dard luifant : Mars voulait bien permette
Quil s'auanfaft,à.finqu'ilfufl attaint
Tar Eneas, & latent roide efteint.
^tutilochut en le voyant partitï.e
fuit de près, (jfne veult confentir
ut ce haz,*rd,bienfçach*nt qu'il » 'efloit
Four refifter, fi feul le combattait.
^Voyant cela EneM feiijpafa
Quitter le lieufonty faire autre chofei
"*• Car bien qu'il fufl remuant & fcjw,
" Deux en combattre il eflimsit danger.
Quand on le veid ainfife retirer,
Alors chacun voulut les corps tirer
Des f-ères morts,& auxfiens Us baillèrent,
7ms quant & quant enfemble bataillèrent.
En ce coifflifl U Riy. Pylemenee
Des Papbl4gons,eut la viefi»et->
AnecMiioit le conduihur loyal
Defes cheuaux, & chariot royal,
iienelautenfejpaule donnaj
Au Roy fufdici,& Midon s'eflfttna
Voyant venir U coup d'vne grand" pierrt
Su'AttilochmfmU brasluy dtjjèm

tILlABB BftOMERE. jf
Le contraignant U bride abandonner.
Outrece coupluy vint encor" donner
Defonefpee à trauers delà fan
Sont il tomba roide mort en la place.
Non pas fouda*n,carpar quelque moment
Les deux chenaux le traînaient rudement
Iufquesà Untqu^lntilochtuUsprifi
Et les mena ainfi q/t'il l'entrepnfi.
Le preux Hector qui pajjeit d'aueiiture-
Encefl endroXi,veit la déconfiture
De ce bon %oy,do»t il fut courroucé
Trefgriefuetntnf.furquoy s'eft aduancé,
Criantfthaut,queTroymtquitouirent ,
De bon Murage mfemble le [uiuirent.
Mars furi*ux

y. tIVRÏ DB
fuit s'en retMntti*mf>efchiontilocciftdvaxca*rageifx JUéfré:
uinchilam^lefin fifenvphé'.
I)»charioibi(èent'êrreportés.-''>\
Le fort Aiax etttpitie'delei'Otoir
jimfitomber:parip(oyfi'aamffmoiri
Et fit voler fi. lance trefpoïnflki
Sur ^ftnphîta,$* deee cïrip h «M! ..-,
Car le karniis nttèpeu* ta&'tyrihr,
6J2'*'/ neluy vir#ê*i3kvbm*-dattiers
CtilA.npbtmïfiohfilï-deî«fi*j*, '' r

I'IIIADIB'HOMIII. 79
Seigneur de Ptfe/tyant grand héritage,
Venu de loing à Troyt Jecowrir
Le Roy Priam,m luy connint mourir.
Eftant tombé,k fort Amxs'efforce
Luy defyouillerfes armures à font:
Mais les Troyeiutuxtietratih h/y ieiterent
Enfin efat,qite le corps biyojtennt
Et bien qu'Ufuji homme de gnind'vuitiance,
Il n'en eut rie» fars fettietiuntfit lance •
§Hilarracha-,tîc*fie rite',
Homme couard,^/ de nulle valeur, •• • ••
Tour recevoir la titortfar'ttthïnâibeWf
Cenainementi^trVftt i boliiftatl>ér »•-"- -
Eesfauxmèntms\&tptTto\t*e I*f*»
T'aen^endréxartarilachtcouraKë ••

Efl trop diners,defi diuin lignage
Penferois tu en -vaillance approcher
A Hercules,qui fin men-pere cher
Fort g|/ hardi,ayant ccatrde Lion?'
Lequel iadis print d'affaitt Ilion
Autcfix ttefrjunenccs.de Grèce:
tour je venger de lafauffcptomeffe
Sjftluyfit lors le Roy Laomedon
De luy donnerfis chenaux enguerdon?'
Tu es bien loing de fit forte &vt rit»
Et qu'il fait vray,ton peuple efl abhat»
J>euanttesyeuxttes faldatsde Licie
$ontdefconfits,& tanné s'enfiucie.
Sint voy pas, quel fecour s tu peux faire
A ces Troyensjaiflant Us tiens deffaire
Mail cefl tout vn,cara»fiide monfer
Tranfmisferas bas auxportes d'enfer*
Sarpedonlors de la menace foie
Ne s'eflonnajnais reptintlaparellef
Etrejppondif.llcfltrefveritable,
Que pour la faute fis* imurt notable
Qu'en fit adonc à ton père Hercules x
Troyefutprife & fis PaUit hrujlez,, •
Mais quant à toypas ainfi naduiendra^
Car monforbbrasores mort t'tftendra,
Vont famé travers U région noire
Et Cacquerray grandrenommu & gleirc*
A tant font fin à leur contention.
Branjlent leurs dards,auec intention
$ entretuer,

I'UIABB D'HOMERE ?O
Le lauelot de Sarpedo» pajft
Parmi le corps du, Grec qui trejpajpt
Dtjfîu le camp. Quant aufien il pénètre
Bien rudement en la cuiffe fenejlre
De Sarpedon,fiauant queUpoinéle
Tut dedans tos attachée & conioinÛe:
Ëtn'eujkejlé le vouloir du grand Dit»
Il ejtéit mort,fans bouger de ce lieu.
Quand les fildatt veirent couchez,en terre
Ces deux grans ducs,chacun -jint à grand erre.
Pourfecourin,ou emporterle fien.
Premièrement le Prince Licien
Putireleué& mis hors de la fouler
Nonfansgranimal,carlefangqiudecOide- j
L'ajfoibliffoitj&jien l'emmenant
S'allait toujours le lauelot trainan
Dedans la cmjje,onn'a»oitloifirlors
De le tirer tout gentement dehors*
TUpolemm aufïifut emporté
Parles Grégeois envnautrecofleZ
Lors Vlyjfes qui bien veit la deffaOle
DeTlepoleme,& la belle retraite
De Sarpedtn,futdolent enfon caur:
Etdifcouroit s'il failloit ait vainqueur
Courirfoudainjou s'il deuoit fraper
"Les Liciens,&' morts les- découper.
Tinablemtnt,encontre keux s'adrejfe-
Suivant l'aims de PaUatla deejfe.
Car aufli bien h* mort predejUnee
De Sarpedonn'tfioit pat alignée
^fylyjfes-.lapndencidittine . ..

Ti H»KB &« '
ta refermait pour qtulqundttre fha digne,
lloccistlori Oeramtt,Chr

IMlIA-t»» B'WOMERÏ. 8l
Aquoyferuoit beaucoup le fratsomlrrAgc,
Et le doux -vmtluytouflant a» vifage.
Aonc t^ffort AWetl*r,fîr dit Dieu Mm
Eftonnu tous les Grecs** toutes pars,
Qu'ils ne/ofoient nullement aduancer:
Encores momsles tfcadtons Uiffer:
Mais peu à peu monftrans contrant face,
Se retiraient abandonnant la place.
Or difons donc iti,cpteU Grégeois furent \
Vdincuxd fic£ior,i& n*iUmortreceinenl
Enceconfliil:Theutra*fut le premier
Homme •vailU»tdtitninfi?
SinausfiuffronsftlœiougiKsment
Ce cruel Man,ie ix>y certainement
gue la prtmçfl* à jUtentlatts foi £h

. iivti DE
D'auoir Heleint a fret Troye defaitle,
Sera du tout vnemenfinge vaine
£t qu'il ne pert^ue t'attente & la-peine.
Allonsm'amie,^/ donnonscongnoiffanct
^Sce grandfol,queUe efi noflre puiffancr.
\^ffin vouloir preflaconfenttntent
Dame Pa\Us,& Urs fubitement
June s'en va fis cheuaux mettre e»pùin£tr
Et les atttUe: Héé ne faillit point
D'autre cofté le grand char apprefler
Auquel deuoit ta deejje monter.
Lors affufta Us rouet bienfi>rgees
Faii~lad'orfin:liees & rengees
A doux de fer,*jy d'airain reluifjan
Et huitt roulions, demefmi airain duifante
D ont les moyeux entaillez, par artgent
Eftoitaujîimajîifs de fin argent:
L'ejlie» d'Acier,le Timo» de métal
Clair argentin,auf?i beau que crifiaC.
Et quant aupegejl fut enttinwni
T>'orfèvrerie, & ftbien ateurné
Qu'oit nefeauroit donner taifon entière,
Jihti valott mieux fouurage oulanMtiere.
Ce temps pendant qu'on fe deligentoù
Au chariot. Wnerue s'appreftiit:
Si deJpoHiUafm riche aceuftrement,
Scelle Aw>itfaiii,^t tyffuproprement: -.
Et puis s'arma de Ucuirajfe forte ,
S»e lupiter en la bataille parte.
Confequemmentfurfes ejpaulès charge
tegrand eJcu,pe[kttt,horribU

L'ILIADE » HO M IRE. ?s
Environnéde crainfle & de teneur'-vn grand armet d'orfin,* triple crefti.
JSluifuffiroit aux chefs des habitans
De cent citez^,lon qu'ils font combat am. .<
Ainfi armee,au chariot monta
Légèrement,^' la lance porta
^fuec laquelle elle abbat & repoulfe
tes demi-dieux,quand ellefe coumuffe-.
Damtluno d'autre part tint la bride
Des bom.cheMaux,voulantfermrdeguide.'
Tant ont co»r»,qu elles vihdrent aux port» <
Du ciel hautain,bien ferme» & fortes*.
Les heures ont toufiours la charge entier» «.
De ces beaux \m»,chat»netn eftportière • '-
Ayant aufli la fuperintendenie! .•> •'&
De tous le* cieux,auecques la régente
Du haut Olympe,!*? d'amener les nues
Ou remmener quand elles font venues.
Les heures donc aux deeffes otmrirent
Diligemment,& hors leurs eheuaux mirent!
£gitrauerfamla>çeUs~ie campagne
Vindrent bien tofl fur ht haute montante-
Du clair Olympt,oùefloit lupiter
£uiprefidqit: fifettantaneUer
Dtmantp>itth,rofne.EtIunofaas.iefctndrt

y. IITKE » X
D u chariot ,luy fit fa plainte attendre:
Itère fçfmary (ctift-cUc)queUi ioye
P refis tu de voir Mars ton fils douant Troyt
Meurtrir ainfi Us Grées cruellement
Contre raifon,pour plaire feulement
^/tufoldefirde Tenus tenuieufe,
Et iApollo l Ceft' eeuure miuritufe
Voit elle ainfi eftre dtfîimutee, • '
Et la iuftice,& U foy violée?
Or le te prient te vâulkir ficher,
Siiedefcens tàbaspourtmpèfcher
Ce furieux, & fi terne travaille
A le chajferdolent de la bataille.
l'enfuis content,rebondit tort le Dieu
Mais four le mieux il faudrait tjnen ton lifctt
Taûas voulufl eefte charge entreprendre,
Car Mars ne fatlt notre elle fit Umtc.
Iunotmtuacefie refyence bonne,
Tarquoy defkge,&kfiamhahMndo»ht ,
A Ces cheùauxtqui cernons à grand erre
Tiennent lavoyc entre le ciel fê/i erre:
VoUm bien haut,lomg denotH,autant comme
F eut regarder en pleine-mer vnhomme
Slm btenfnment £-vnehaùteefch*ugue*tt,
Xes mariniers & leurs navires guette.
Cfefi le chemin que les cheveux des dieux •
Tiennent enTair-venant en cesbariieu^.
En peu de temps à Troyt fi rtiidirent,.
Et pr*mftemenïÀteri*Àefce»dixàX,

1*IIIA»B B'HOMtHE. JJ
Droil} en la placerait femefUleauclore -
De Scamander,à Simoiifonfrere,
jllec lunefes montures latfa
A Simois,qui trahie» les faifit.
En leur donnant la dimne Ambrefut
Sur le riudge apfreflee-& choifie.
Partant de là,fapprochèrent Us belles
Du camp Grégeois JemblansdesuccoUmbelkti ]
A leur marcher:mais ayant a» courage .
Ardant defir de faire vn belouurage.
A l'arriver v»grand nembre ont trotmet, '
De cembatanSjhardixj&èftnuuez..
e»x f'affriri
Quand ^fchillés autc nous combat toit
On nous fuy oit fhaqmnws redoublait,
Jjsfors Xreiens nofoient en quelque forte
Abandonntr[aum*ins bien pcu)ltur portée
Tant fort craignoient fa-lance valeureufe.
Et maintenant, ô cftofe maVhemeufe,
N en feulement hors ïajoté combattent

V. LIVRE B B
Ains près dei nefs nous tuent & abbatent,
^finfi erioit la fui/fonte deeffe:
Dont leur remifi es coeurs la hardiejfe.
D'autre cofiéla prudentePaBas
Vint rencontrer Diomodesjreflas
Tant du travail tout le iomfupporti
Encombatant,quepour auotrporté
LegHwdefa* qui lefaifoitfuer
En Je voulant par trop efuertuer.
• Aquoy aufsi laplaye qu'ilauoit
Le contraignait,tant qu'à peine ilpouuoit
Au Chariot vn petity appuyer
Tour Itfang noir de la playe tfptyer.
Ce néanmoins Minerucf approcha
Sien près de luyjfZr te cellier toucha
Defes cheuaux,difant.ll efl bien vray,
Et quant à moy toujours ie le croiray,
£ue Tideus combattant nompareil
N'eufi onequet fils quifufl à luy pareil.
Petit eflo it,mais fi preux f£/ vaillant,
§uemaulgrémoy il alloit affaillant
Souuentesfois les plus forts & puiffants.
Et les rendait mort^ou obeijfants,
Monfirailpas defon coeurla grandeur
Aux forts Thebams,es~iant ambujfadeur
Par deuers eux,quand après le banquet,
(En les •voyant oyfifs pleins de caquet)
Lespriuoqua.puis après les vainquit:
Où grand honneur,& grand louange atqiujf^
Pourqttoy cela?Ielefauorifoys,
Et enfesfaifts touftours le cenduifoyi,

L 111 A DŒ D 8 O M E K ».'
Comme t» vois queÇouuent ie t'afiifte,
Et four t* vie aucunesfois refifiet
En te donnant les plus certains moyens,
De mettre à mort Us plus forts des Troyensl
Ce nonobflant tu es ores laffi,
Tout iepareffe ou de crainéte opprejjë,
Dont fuis dauis que iamais ne te nommes
Fils de Tidee,entre Us vaillants hommes.
Diomedes refpondit lors: O dame
Je tefupph ne m imputer à blafme,
Oit Ltfiheté,cefle mienne retraite.
Car puis iquetaycognoiffaneeparj'aide
De taprefencc,cn rien ne veux ceUr
Ce qui m'a faiQ àprefent recuUr.
Ce n'efl point craintle ou lafcheté de corps,
Mais ton confeil duquel iefuif records.
Ne m'as tu pas deffendu d'entreprendre
Rien fur Us dieux,forts fur Venus la tcadret
Donc maintenant ayant veu U Dieu Mars
Encontre nous jiy- ie tort,fi ie pars
Hors du combat, rjyfi veux aduertir
Mes compagnons pour Us endiuertirî
Ne ioubtej>lus amy d'orefnauan*
De tajftiUir) d te vient au deuant
(DM lors Pa!las)Kefay difficulté
DeU combattre,&tautre ieité
£luife voudra contre toy preftnter.
Va hardiment encontre luy ioujler,
C'efl vncaufcur,v» boueux,vn vantent)
Et qui pis eft variable & menteur.
•A ce matin ilm'auoit fttk~l premrjp:

( ï .5 Y. HTK'l D-B • ! '
DebatatillerenfaumrdeUGrae:
Et maintenant comme fui mconfiant
Il eft contre,tux,p*ur Trajets combattant •
DfônfetsJiMSijitStkmelut defamdre
Du chariot ,r& f'en VA le frein, prendre
Des beaux cheuaux,defirant tes conduire,
Et pour ceiour Diomeiestnflruire.
Le chdriot(pQwLi grand peftuttevr
Delà deeffe,ty du fort combattur)
PloyoitdeJJ'ouz*: &Ceffie» trtfpHiffknt
Enjlechtffoitfom U char gemtfjant.
jîinfifm vonttn-prapos de combatte
Mars furieux,le blejjtroul'ahbatre.
Et pour garder den'eflre dtfcouuertt,
Taïlas apbit fa face lors cosmerte
Du grand arntetdetinfamal Plutôt»,
7:at£hamrttUdeftr&de laiton.
Quand Marsleveitawfi -venir grand errtt
1/ laijfe vn Grec qu'il auoit mis par terre,
Etolien nomméPeriphautâ,
Fort renommé entre les plus vantez.
Et délibère aufort Gregeoisbailler
Le couf de mort,& puis le de familier.
Efiant iaprés,Mars foudaïn efbranfU
Son Iauelot,mait point ne ï affola :
Tant feulement tlpaffa comme -un ombre
Z>ejfus le col des chenaux fins encombre:
Carladeefjeaduifee g^'bienfore
La deflëurna enluy fatfantpajjage
Vejjius le char,le guidant de fa main.
Diomeiesntruapat en %ai»

I I ILI I | .
l'UIABI D'HOMERE. 8/
jtinfifondard,carilfitouuerture
Dedans le corps de Mars, faut la ceinfture,
Faulfant la Urne, & fi profond luy entre
Quil lefintit au fbu bat de fin ventre.
£» ceft endroit, P allât le coup guida
Et an Grégeois dtmnement aida,
Lequel fient bien dextrementy euurer, ^
Et quant $/quant fa lante retourner.
De ce grand coup àr llejfurt notable
Mars fit vn-cry autant ejpoùutntaMt,
Et plut hideux -que no feroyemt dix mHU
VaiUansfoldatsaftailUnivne-vï&t,
Dont les Troyens & Grégeois attentifs
Soudainement deuindrènt tout crainttfs.
LetrifteDieufurprii de dittilty honte,
Apres cecrydejfus l'Olympemonte:
Ets'enalLantfemUoit l'efpaiffenut
Qui en temps clair peu àpeu diminue
far le deux vent qui l'a faill départir,
Et la chaleur en ces bat lieux fentir.
Eflant-veouen Umtifin diurne
(Faifant piteufe & bien dolentemine)
S'afiifl auprès de Iupiter,voulant^
Monflrer le fang de [a playécoulant.
PmsdiSlainfi. Peretrtf-rtdouté,
lenefçaypat fie efl ta volonté
Devokainjiles deéffes rjf dieux
Se mutiner en débats odieux,
TantJtulementpourUfiétturdes hommes,
Mt non pour toyjUqui ttaytfubieÛsfommts.
Tuatconcewunefille mauuaife, ,
fi'

V. l/I V R E DE
Pernîcieufe, ^J-qui n'efl iamau aifcj

l'iIIADÏ D HOME RE. g£
Mais ptikaûtant que tu es de marte*
Et i'cHU atijft,tu receurai la gracej
D'uon leguerift* Lors Peon regardas
Dedans l4playe,& lepenfafibieiLs
Qùen peu de-temps on n'y cognentflurrie».
Comparai fon.
LehùB caiiU,dmt on faille fomagt->
EntempnCefie',dtmeure d'auantage
^ffeformer. Auffi les Immortels
Tiennent du ciel, Ils n'ont pattes corps tels
guenons tuons, fê/ de cela procède
Qu'ils ont toujours plus foudainle remède.
Mars rendufain,Hebéluy prépara
Vhbàm foutf{,pmtapresle paraj
DebeaUx'hàbits-.Uqûel •vmtafs'ijhr
En plaine court,au grand dieu lupiter.
D'autre cofté,PalLu •viclorieufe,
Autc luno trop aife &-gltrieufcj ".
T> auoir ebafé Mars du crueleflour,
Bn-vnmomentfirennuiiitlretour.
Fia du cinquiefmeliure.
.1

LE SIXIESME
LIVRE DE L'ILIADE
p' H O M B R B, PRINCE
P E S POETES.
AEG V MENT.
LEs Dieux s'eftan» retirez delagaerrè
les Grecs mettent à mort plusieurs
des Troyens. He&ot retourne et» fa ville
félon leconlêil de fort frcrcHelcnus,& eo>charge
à fa mère Hecuba de faire prier la
deefle Minerue, * lay promettiez* facrifi
ce de douze boeufs, afin qu'elle deftournaft
& retirait Diomedés du c©«&bat. Ce
pendant comme les vns fc les a«res cftoyent
à La catrtpagne.Glaucus & Diwned.és
recosnoiflant l'amitié- qui auoit cfté
entre leurs péres, font cfcrianse de leurs
armes. Hector âpre» attoir parle à ta meus
tt à fa femme rcuieutiàkg»e«e,& f*m*fte&nfferpPîrii,

«y
Zs^ÙAxéy&UbataXeUiffle
La noife fut foudaîn recoin*
metuee,
1 Entre Greoym fê/ "ttoyeni
ta flmcrtuRt, {mortelle
^uauparauant.llamte darde
' Detomtoflttr, futlicte & ro-
Siqumiugeoittrefdcuteufeïiffue: (cette:
J>t ce iour là, vernies morts aUatMt
tarmyUpltine,o»U fiente Xautinu
Xt Simoit ejtendcnt leurs rmages-,
Sienreueftm cCarbriffeamx ey Xhetiaget.
Lépreux Aiax TeUm*n,f*ur rempart
Ducampjts Grecs, fut ecluy de fit part,
Quf le premier renrpit le reng Troyat,
Donnent auxfiens famé*»** & moyen
V'eflre vainqueurs. Si ùttamort*m place
Vn des meiieurs,& gréas princes deThrMf
ViftAcamat,le frappant fur Utefte,
Au propre lieu où lepennaehe & CTI/U
Sont en tarmetitaat fut leferentr

vr. t i T U ' j r
Xt tra!£tementj>e hty peuft tant valoir,
QuilrencoBtraJlcn cemortelefforc^
fiofte ouami,pour luy donner confort.
Calefitu aujfi fm feruiteur, '
Et des chenaux fidèle conducteur,
J?utenferré,luy tenant compagnie,
Mtchtute».terre,à la face ternie.
£uryaluf,auoitiadefconfitf-
Opheltitu, $/ D refus,quand les-fis-
De tancien Bucolion recrurent
le coup mortel de fa main ^y^ne fcettrenf
SeguarantirJ.'vnlPedafi*nommé, . • "' "••
X.'autre^fepmgmdarme,rtnoirrméy' • -' •- • » ' '
frères iumeauxX* Nymphe uibarbdr*e'. i • •
Ditte NaysgentiHi & heisorefij '
les enfanta audiil Bucolion^ '< •
Secrettema)t,lors qu'tJ-vintA'llmn -"
SHrl
Père Q/ pays, efpris de tefiituelleu
Du feu d amour,pour lagentepuceUe.
Enmejineranglefirt hitnepteimrte^>. '.
Occifl Aflylt,tST cheut enb

l'iItADB D ? H O M E R B. 8 8
Antilochsts te gentil combattante
fils de NeJ}or,enfceut bien faire autant,
'Encontre Abler: car fa lance luypajjè,
Tout à trauers jiont foudain il trèfpaffe. '
Agamemnon les voyant abbattu,
Touffe en auant, & défit Elattu.
Ceft Elattu auoitgrand héritage, •
Xtfe tenait auprès du beau nuage
De SatnyimjLns- Pedafe la ville, •
Bienhauteajfifefipultnte& ciuile,
Puis Phylactu fut octit enfuyant, •
Par Leyttts. Euripylsts yoyant
De tous lesfiens Uvaillant fortement,
llesbranflafondardfubitement,
Et d'vnfeul coup Melanthisu touthaj
Si rudement que bas mort le coucha.
Menelatu qui auoit bonne enuic->
Defe montrer,prifiAdrejtm envie:
lls'enfuyoit, mais demaleaduenture>
Son chariot & fabettemonturc^ '
A vngrand tronc de Tamarin h eurterent •
Si lourdement qu'en terre le iettetent ;
Dont letimonfutfoudain efclaité,.
Et les cheuaux fentans la lïherti
Prindrent leurs cours-vers Utcitéde Troye,
Jjxiffant leur maiflreeftenduparla voye.
Menelattsdoncquttquilefuittoitj.
S'arrefia court^mjfs tofi qu'il levait
Ainfitombé,^/deffmluyftlance .
Pour le tuer^uec fa, longue Unie: . '
Mais U Troyen vfavtfvtt-pàrlet.ioHX,. .
H iitj
. I.

, T I. 1% VU. I » »
Veluy s'approche m basant fis gcpoux.
Fils £Attetit,ie te fupplie accorde
A ce dolent vie 9? mifirkorde
Si tu le fan comme ie le demande,
Tu recentre» pom moy rançon trefgnmiei
Monpere efi rkhe,çtyant enfanuufiio.
Or,fcr,airain,& ityaux à foifon,
Qui feront tiens, & tout cetpiil aura
Pour mtrauoir.quani *» vray ilfçêur*.
Hue ie fuisvifjSuupour]aireconquefle
De tattt de biens accorde marequefie.
JLkn ne luy fient MeneUm mtr,
Et ia voulait le garder prifinnier,
Et le bailler aux fient pour ie tombât*
Ttes-feurement en fa tente ou nauire.
Mail le rebours de fin vouloir adtùttt.
Car legrand Grec AgamemnonfmruitU .
Sur le marché, qui treifort s'enfafcha,
Et àfonfiere ainfile reprocha.
O grand couard dont te vient Je vouloir
D attair pitié, r*f ainfi te douloir
Dus faux Troyeiu)T'ont-ils fuit pUifir tel,
Mflans receus iadts estton hoflttt
Ont-Us de toy mérité figrand bien
Delesfauuer? Or il n'mfirarieo.
Ils mourant to*t,&'mafia t*f fémetttst
Voire les fils qui tettent les mammeBes,
Et ceux qui font au ventre de hmrtnere,
TOM par nos maint recevront mort amer*
Ejlant leur ville en brieftemps occupée ,
Et pajfenntparlefildetefeee.

t' I If A B'I -»' HO M * K fc *?
Par tepropts Ugmd Gve.iim.ftU
ïdenelaut,quihun toflconfentit
sffonconfeil:•& Ivrsd'-uutfecouffe^
Son prifonnier/ejuy

; *i; t IVRJ D*
Denùflregent)eft-è»'U9tu deux réduite-,
Comme les deux princes f lui efprouuez,-
Denoftrepart: ma amis -votif dînez,
^f ce iour£huy faire tant que la perte
Ne fort ainfi dommageufe gj/ aperte-
Tenez, donc bon^onfire^-vousdiligens
Deuant la porte àr'affemilefvosgens'. I
Les enhortant'encore à U bataille,
S'ils nvitt vouloir qu'on-les tue & détaille
Entre les bras de leurs-femmes piteufes,
Qui les -voyons fuir feront honteufes.
Et ce pendant nom ferons tout deuoir
DefouJlenir,bietique noflrepouuoir
Soit affaibli: mais M nous fera force
Car le befoinnotuy contraint & forte.
Quant eft à toj,b Hector fuirai,
Situm'encrois,dedansTroye&diraijl
Hecuba noflre mère benine,
Qu'en ajfemblant la troupe féminine
Delàcitéjplus chafle & honorable
Elle s'en v oifé au temple vénérable
De finninciblè &> prudente Minerue:
Et des habits quelle tient-enrefetUCJ '•
Dans fonpalaisyf renne teplt¥i gentil,
De riche eftojfe,^/ oumagefubtil, ' . • > -
Pour faller mettre auec cœurfimplt

I'HTADI D'HOMEHB $&
De douTtbaufs,ouToreaux non dontft et,
ui pareil iour enfon temple portez.,
Etqu'illuyplaifeenfa tutelle prendre j
~Eemmes,enfans,{# ce peuple dejfendrev > •
Etefloignant tant qu'il fera, ptfiibla
Delà cité le cruel 4$f terrible- '
Dictnedes:Lequel efl,tejnefemble •.
Vint belliqueuxtqué tons les Grtcs enfantie. .S
le n'ay point ittu noj^gent abandonner \
^finfi leurs rangs,ne tant fort s'eshnner i
Pour AçhMes,quonditï fils de Tet'u:
Comme à prtfetu ie les-vty de/confits.
Par U fureur de ce Grec redoutable, \
Quin'es~tànul,qu'àfiymefmesjimblablem . '•
Ainfi parla Helenus le prudenf. ,
Biencongnoiflàntlepéril cuident
Detouslesfiens.Heliorcondefcendit
^ifin vouloirMnt bien toft dépendit ""
Du chariot.Et tenant deux beaux dards,
Soudain fe me/le entrefes forts feldars.
Puis comme chefhardy & magnanime,.
Encor'vn coupla» combat les anime.
Etfaic~rfibienquàfafiulerequefle >
Z«s bons Troyens retournent faire tefle-.
^f donc Us Grecs furent contraint ceffer
De les pour fuiuje,& la pldcelaijfer.
Caries voyons fi'trefaudacieux,
Ils turent peur quequelqueDieu des cieUK
Fut detfctnd» pour fecours leur donner,
JEnles faifant au combat retourner.
Surquoy Hettor conformant leur courage*
H vi '

i. HT»l » *
Ztttr diftaiiifije gratieux langage.
O mesamis,o -valeureux Trvyens,
(T*>t eftrangersfoltUts,que citoyens
Cefi maintenant qu'ilfefault tmmer hommtt,.
Souuienne vous du danger ointonsCommet,
le -vous fupplie: çjr monflnz, Uprouejfe
Dont tant fiuuent vous mmexjaiti promeflèt
Marchez auattutiee hardi vifagt
lufques à tant que te face -v» -voyage
liant Ilian,pourenhtrter n»^ femmes,
La bonne Royne,& tutus-vieilles Dames
D'aller prier Us dieux, ffl leur promettre
Voeuxfilennelx & qu'Us nous •vueUUnt mettr*
Hors AttAanger.lt prince it noble/fi,
Ces mots fini^fiudtUnementUs laijfe
Et s'en •vadroifl,enia citédeTroye
Portant [efcu,dont la noire courroye
£lui[enuiroitne^u'nfr qu'il imaUoit,
De fin eftaule aux talons ieualhit.
Ce temps pendant fepnefenta GUmcu*
tfujlre filsdubon Hiffolochus,
tour s ejprouutren combat finguliert
Contre lequel Upuifftntcheualwr
Diomedetfortaua'it,& femonfirt
Prefl au combat, Mais auant U rencontre,
Pjîant ia.pres U vaillant f^difpts
Diomedes -vfa de ees propos:
Ochampipn,entre tous les humains?
Tresfort {

ï.' 11 I A D E D H Q III Kl.
De leffauoir. Car me far ci douant
le netay veu en guerre fi amant:
Tu et hardi,rjr tamijefperanee,
Comme ie vey : $/fi prens affturant*
Defauftmir teffort impétueux,
Du coup venant de mon hn* vertmêx.
Malheureux font des pères vngrand noiphrt
Dont les enfant par dangereux encombre,
OnthazArde'en bataille m attendre
Leur ayant faitl tome au* enfers de foudre,
Mais te -voyant à prefent aduanter
Si hardiment,contrainit fuis depeuftT,
§uvn Dieu tu fois delahavM defcendu.
Ou vn mortelyfolaflre, etf efpordu.
S'il efl iinft que tu fou quelque Bien,
Des maintenant ie te quite le lie».
le ne -veux pu encourir le danger
De Licurgus lequel fut trop léger
Mnctntre iceux.Dont il eut pomlapeme,
Vie dolente,& puis-la mort-vilaine,
ladis auintfur le mont de Nifa,
Que Licurgus les femmes adnifa
Qui font feruice a Bàcchmen fisfèflet
Forfaits les ceps de vignes fur leurs teflest
Si les fuimt &• leur fit tant de crainte
Swfans merci,chacune fut contrainih-
Laiffer tomber la couronnefittree
Pont le bon Die» s'eftcnift &•recrée. „
Car lemeurtricr durement UspiqHoif
D -vnefi»illontpuis afress'en mocqiwitr
£t qui pins tft,ilf»t Ç, téméraire,

TI-. tIVKE n r
Shtilpnpofa le Dieu mefmes dejfaire:
Et luy donna treftudement la cbajjt,
Faifant grand bruit, g£/ vfant de menace:
Mais Bacchuslon à grand courfe efchappa
Et fe garda que point ne t'attrapa.
Se -venant ioindre à Thet'umarinière,
Qui k receut d'amiable manière
Dedans la mer,encor tremblant de peur
De cheoir es mains dt ce crutlgripeur.
De ce forfaitt les grans dieux fefafcherent
Trop durement,& s'en venger tafcberent
Priuans des yeux Licurgut quelque temps,
Einablement de cela non contens,
Comme taydiftjpourdu tout le punir,
firent fa vie en mtjère finir.
Or s'il te plaiftprefentement declaire,
Queleflton mm,aufiqmfut ton père,
Sans me tromper:Etfi tu n'es diuin,
Mati des humains qui mangent pain & •vin,
Approche toyjil te prend quelque enuie,
Icy taijfer foudainentent ta vie.
*dCdonc Glaucm,avec grâce & audace
Luy refpondit.Tenquiers tudemaracei
Le genre humain efl fragile & trmable-
Commelafueille,^/aujiipeu durable.
"Car tout-ainfi qu'on voit les branches vtrtis
"Sur le printemps defveilles bie» couvertes
"Quipar Us vents d'Antenne & la froidure
"Tombent deïarbe,& perdent leur verdure
"Puis de recheflageUe paffee,
Il ennuient en la place laijjie:

l'ILIADB D'HOMERS.
"Ne plus ne moins efl d» lignage humain:
"Tel efl huy -vif,qui fera mort demain,
"S'il en meurt-vn,vn autre rement naiflrei
"Voyla commentfe conferueleureftre,
Mail fi tu ai fi grande volonté
D'entendre au vray monfang & parenté'
Jt la diray -.combien qu'elle efl congnut
Prefque de totb,& illuflro tenue.
u

TI. HT* » 9t» '•
Tare ne fient fueUepeuft ejbe/tmtt
Du iouuenceau-.bien.qttelieU priaft
lntetfatnment,fU»r*fl&itfm*#.
Farquoy voyant nepeumeir profiter
En fin ardeur,vint à feiefpktr:
Tant que (amour •véhémente fortie,
Eut promptement en baim conuertie.
Siyint vn iowr à fonmpry pleurant
stucc maintien ttvneorfs quafi montait,
it dit! ainfi. llfault que tedifpojes
D'exécuter tvnedecesdeuxtbofei:
Mourir toy tnefme,ou bien frire mourir
Sellerophon,qttia tout» cturir
Sur ton honneur-.defirantfe méfier
I
jtuecqutmoy,vtke & mt violer
Quand il ar-ueu que far douctparolU
N'acompUffiitfon entreprife folle,
'
jlinfi parla la mtfcbants traiftrejfé,
Surquoy le Roy plein d'ire & de trijle/fe,
Fut tau t efmeu,&propofa fm Chatte
De fe venger fans pUw longue demeure.
MaUpour-autant qu'Uejloit domeJUque' .
Il adùifa que ce ferait inique
Le faire occire ainfi enfit maifon:
Et ayma mieux •vfer detmbifom
Eortcompofa lettres pernicieuses,
j
PUinetdedolfaulfesjnaUeitufei i
Qu'il adjrejfa à Bheonfon heauper*
Hpy de Licie,en hty mandant l'ajfàire:-
Et Et le le priant, priant, auil qu'il fit lit par t>ar mort finir
Le Mtffager,f

l'ilIADI D8»ltIKI. ?}
Quand Proetut enfi efcript,il. euutye
Le iouuaKea»,lequei fe mit efrveye
Guidé des dieux,& faifi tout qu'il art***.
En la Liciers» liemoùft derme
Xanthfu lefleuueammfitati* Projunce
A îamuerilfut tteeuduPtmce,
&umainement,& durant neuf journées
Furent banquets f& feftes ordonnées
Pour V honorer: & mis furies AUtetz, .
Neufbeufi d x eJUte ,a»x grands dieux immortels^
Sur le dtxiefme,alors que Caube claire
Atonflra le iourje dit! Roy délibère
Sfauoir pourquoy Bdlerephm efln't
Venu vers luy,& fi lettres forint
De fin beaufils.-lequellufprejint*
Zefauxpaquet.Si Ieuttout,& net*
Latrahifon $/ crime prétend»,
Apres feignant n'aueir tien entendit,
Délibérant toutesfrit de parfaire
L*conten»,& le porteur dtffair*
Premièrement il vauhêtejfayer
Au vrayfaforçe,& le fit employer
A mettre à mert UbeSte redoutable
Ditte Chimère autant efptuuentable
£%uiltnfutonc:Mans~ire que its grands diemt
Pourfe venger des. fàrfatâs odieux
Des faux humainsjtmient mfeen nature
De fort eîhange t& hièeufe figure.
Car le deuant tkjenxorpt, & U teste,
Estait Lionje milieude la befle
Semblait à Chieure>t&ie derrière esîoit

VL X 1 Y ft B DE
Comme vndragon.En outre elle ieiloit
Et vomijfiit flamme, de feu terrible;
Au demeurant fut cruelle au pofîible
Selleropbon toutefois l'ajfaillit
Sous le -vouloir des Dieux,& tu faillit
A fin dejfeing. Car après grande peine,
Ill'eflenditroidxmorten Uf laine
Cela parfaifl,encore il combatif
LesSolymoit,t*r morts les-abbatit.
Etm'at'en diïl qu'il faifoitgrand eftime,
D'auoirainfivaincula gent Solyme.
Outre cela,le Roy charge luy donne
De s'efprouutr contre maintleAmaimc,
Mais Ueftoit peurueu de fi grand coeur
Qu'ils les occifl,&' demoura vainqueur,
Fmablement moulant s'en defpefcher,
Secrettement fit vn nombre embufchtr
De Lyciens, auprès d'vne fontaine,
FourtaffailUrjnaistemprifefut vaine*
Car pat vnfeul de cefle trnbijôa
Ne retourna iamais en fa maifew
Tous les de/Jit.Dont le Roy esbabi,
Se repentit de tant l'auoir trahi,
Et congneutbien-que cefle grand victoire
Ktmit des dieux,aufquels efloit notoire
Son innocence adonc changea propos,
Etaduijàpourfinaife & repos
Le retenir,& luy faire aduantage
In luy donnant.fa-fille en mariage,
Et pour auoir de luy ferme amitié.
De fin pays, luy donner la moitié.

tltlADI CHOKÎSI. J4
Ce qui fut faitt.LapucelUgentille
Luy fut baillée,^ le champ plus fertille
Pour habiter. De ceîte dame belle, '
Il eitfl deux fils auet vne femelle,
Ifander fitt-lepremier,Le deuxième
Hippolachtu,plain de vaillance extrême
La belle fille euft mm Laodamie
Qu* Inpiter voulut avoir amie,
Et enflammé de l'amoureux brandon,
Il îengroffa du diuin Sarpedon.
Bellerophonnarrefiapas longtemps^
Qu il irrita,& rendit makontcns
Les dieux hautains. Dont deuint folitaire,
Et commença àfey ntefme defplaire
Errant to»t fenl,ainÇt quvn phrerietique,
Varmifoacamp qu'on nomma Erratique
Pour cefteffèB.Depuiipdr griefmalheur,
Son fils Tfandre homme de grand valeur
En comhatant, g|/ deîtoc & de taUU. •
Les Solimois,fut occis en bataille .
Par ledieu Mark Laodamieaufft
Fut par Diane occifefans merci.
"Et ne refta des trots qu'Hippolochtu
Quim'engendraj&menomma Gtaucut.
Si m'a tranfinis en la Troyene guerre,
^fuee beaucoup defoldats defa (erre,
M immandantd'emploier mesefpr'a '
A la vertu,acq»erant loi & pris
Entre les bons,pour ne dégénérer
Demes parent, quV» a~vèu décorer
Leur renommée en la citéd'Ephyre

TI. 1ITII »*-
Itenl.yck.Oriet'ay voulu dire
A ta prière, & mon nom & ma race
Et ce qui m'a conduit eucefte place.
Diomedts prefU longtemps f oreille
\Aufirt GUucuï.puit remflUe merueiie,
Et refiouydeceijuil luy compta,
Son iauelot droitl tu terre plant*.
Et £vn parler bening & amiable,
Luy dicl ainfi. Cheualier vénérable,
l'ay entendit clairement parles d*ts
£{u'entre les tyau,tsr l& miens futiadk
amitié grandet& hospitalité
$non doù garder enl* pofierité.
Oeitem mon grand perclogea-
S eUeropbenchts fondent ne bougea
Durant vingt iours Je traiftant en effet?,.
Comme (on hoJU, & vray amiparfaic~r.
Puis aduenant leiour de fia départ,
Tar amitié chacun-fit de fa part
Afin amy imprefio* honorable,
Tour tefmoigner [alliance-durable.
Oertem bailla vne ctintture
Sien efloffee tsfdx riche brodant
Au cabinet de fis harnois chaifie,
TeinÛe en couleur de pourpre cramoiJH.
Bellerùphon donna or reluifantftly & rondelet
J%ue i'ay laijfi en ma maifon, 'venant
En ce^e guerre ou femmes maintenant.
Huant à mon père, & au tien,ie ne ffaif
S'ils ont entr'eux d'amitiéfaid teffan*

l'itlADl »'» O HI(I, ff
le leperdfjjuandtejtoit e» enfance:
Lors qu'il alla auecgntniepmfpHM
En ù cité à* Xhebes oit fin*
Et pUfteursRois de Grèce qu'il mené.
OrquM>tÀntm,fuis^uelamonrinfig/fe
Amhenntusdebimûmgfarddne,
Je fuis d'unis qu'on Udoit maintenir.
Dont fil aÀuientquUtefailleicnir
V'orcfnauant au beau pays de Gttte,
In pourrai prendre en mon logis adreffe:
Ton bon amy,tou hoïie iefrray
A toufiours-mdis. Et quand iepaflaray,
En tonpays,tenferay tout amtnt,
Trayant pour hofle & four amy confiant.
Et four amir fomtenance parfaite
Deceflactord,& alliancefaite,
Si l'on Ce trouve a» combat far rencontre^
Deîioumom mm,ne venons à (encontre,
AJfcZ. tuons Iennemis,ee oiefanble,
Des deux cofitec fins batailUr eitfimble.
Etd'auantagCiajinqne l'sftiftafitt
Ait de ccvyfarfdiile npuiffance.
Et qu'on netromstàVainenir effrange
Rfojlre amitiéjl ctnmtntfaite » » change:
Deliuremey fil te fkift ton armure,
Et tu auras la tniemu forte rjr dure.
Difant cela'Jet tistmmxdépendirent'. >
Etpuislamainl'-vnàfautretttdiMnt.
DiomeiesfesarvmdtffotlU
Fai(fad**ir*in.,& teeUabaiS*
Aniit GUntm&fiimbm nfcoéiwi

JI. IMII DE
Sonbdharmis £orfin,$/ le Ivy donne,
Jupiter Ion ofia Uiugement .
Au Licien,faifânt cechangement:,' ,
Car fin harnais tantfumptueuxefioît
D e grand valeur, & qui en fris montait
Jufqùà cent boeufs.Mais alquilauoit pris
touuoit -valoir neufbotufi de inftefris. •
Le freux HeUor ce fendant arriva,
Un la cite',oùde femmes trouva .
•Vn trefgrand nombre à l'entrée des fortes,
L interrogant de moult diuerfis fortes.
L'vne vouloitffauoir de fin cher part,
Ou de fin fils : &/'l'autre definfrert.
Ou du mary: four fittisfaire au/quelles,
II ne leur difljur t heur-e,antrts nouueUey.
leur remontrant qu'elles deuoient frier
Les dieux Jiautains,immoler t& crier
Four lefalutde toute la cité
Qui iaefioit en grand'necefiitL.
Partant de UJePrutz» vertueux.
Vient arriuer au Pallais fumptueux
D» l{py Priam.Cegrand Royal manoir
£sloit bajiitout de beaumarhre-ntir:
Dedans lequel pour/es enfant loger,
LeRoyPriamauoitvoulitjrenger
Chambres cinquante^uumUettdifpofees,
Oùilscouchotcntaueeleurefpoufces. ..
Puis vis avis, en autitfaiil bajitr. , •
Iufques àdou-xe,à/înJelesrf*r*tr, >
Aux grands feigneurs^iu.fafiles, froment
Lnmari*g*,& prtihtty fettnoient. -

XIII ADE DHÔMÏRE. gg
SurledniltpoinftqufJeilorleam entra,
Sa -vieille mère fiecuba rencontra,
£{uifen alluit four vifiter fa fille
Laodich de toutes plus gentille.
Si CarreSia, & luy tenant la main.
Luy di(l ainfi,auec vifage humain,
Tourquoy as tu (agent ainfi laijfee
Mon trefcher fils,efi-ce chofe prejfee?
le eroy qu'ouy. Certes les Grecs deffont
Tous les Troiens:(ff croy que défia font
Sien près desmurs.Celatefaiàhafter
Venant prier legrand dieu lupiler
Tour leurfalut .Mars mon cher fils arrefte
Encor-ujfpeu'-afin qne ie t'apprefle
J)u vinfouefains quefacrifier:
D uquel boiras pour te fortifier,
'Et recreercecorps défia fafihé
Du long trauail,où tu es empefché.
Car le bon vin a tresgrande vertu
Derenforccrl'hommeUs&batu.
N'apporte point dtuiiin^çfncm'en donne
(Dici'lors Heclor)depeurquemaperfonne
Nefaffoibliffe:

T4. tlT«,« »t.
Vafupplier à Minent*fin temple.
Et font lu rendre entiers toyfauorabU,
Prefente luy l'habit (Un honorable
De tous Us tient J* mettant humblement
A ftt genoux, g£//£ deuotemtnt
Fay luy fritte j& Usy dreffe tes venue :
Luy promettant chacun an d»uz.e beeufs
Gras ,non dontpttxr. &q»'eUeprcigne en garde
Ce paume peuple & que la cité garde:
En efloignant de Ces murailles facres
Diomedes quifaiÙ tant demaffatret
De noz.frbki7s.Or quant àmey/kay
Trouver Paris mon frère, & luy diray
Quilvoifiau eamp: Nefçay s il le voudra,
lie quels propos ou. mine me tiendra,
Que pUufl aux dieux que la terre s'ouurifi
DeJJousfes pieds,l'engloutifl t*f couurift.
Certainement les Dieux font mit au monde,
tour la ruine,ou triftejfe profonde
Du Roy Priam,& de tous fis enfitns,
Qui fans luyfeulfcreitnt trop triomphant,
O que iàuroU maintenant deplaifir
Si i'entendois que mort le vint faifir.
le dirais bien ma dolente penfee
Vuide du mal qui la tient opprejfee:
^f près ces mots le noble princepart,
Et Hecubafen va de t autre part
Droidau logis:& commande à fis fi»
V aller prier toutesJes nobles dames
Pour s'en venir. Ce fai£l,trefefolarct
Entre-dedans fa chambre bien parte
Et

t'ill AD B. j'HOHUB. *>7
Mtbienfentaitf.pukenfes garderobes.
Où elle auoitv» grand nombre dé rohet
J3e riche eflojfe,à figures cxquifes
Sfuefim beau fils Paru amit conquifet
Dedans Sidonjefyuellesiil ào*tuu
A Hecuba,dés lors qu'il amena
La belle Grecque :

y-T. tIVRE D*
Hous te prions que le plus fort des Gréa
Diomedés,douant la porte Scee
Sait abbatu,(f fa lance-fioijfee.
Et cela faiH,nous facrifierons
Sur ton autel dou^te bicufs,& ferons •
Par,chacun An vnfiruicefemblabl»
Si tu noms es au hefiinfecourable,
^rfinfi priait. Mais toratfon drtjfee
JJefut en rien de PaBat exaucée.
Pendant cecy, tieCiori"autre ctfté
D efia s'eitoit a» logisfranftertè'
Du beau Paris, qui fia vn édifice
Trefixcdlent,& de grand artifice:
Lequd,Trbyens arAitefhsexiptis
Auoyenfbafii comme HeJtoit requis,
parnidecouri}marM>res,cuifiiie,faUe,
Joignant auprc'sl* màijonprincipale
Du ^oyPriam. .Qeprince vertueux •
Vint droit à thuis du hgisfomptueux,
Tenantenmainvneidnceaceree
Longue dix pieds,àU pointe dottè,-
Et veid dedans sflèxandrefin frère ••
Embefiigné à vn honnefte affaire. ' '••'••
llfourbijfoitfo»efcu,fm armure,
Et défis arcs luymefmt oîioit l'ordure.
Auprès duquel auec fis chambrières
Seoit Heleine: & pour les rendre otiurieretl
Elle employaitftn ejprit ifr courage,
_/*• leurmoafirerquelquefubtil ouvrage. -,
^fdonctJeftetJe voyant de'rUfptttt
(Trefifiurrotkt)pikU-detefi*farte:

l'UIiCK B'HOMÏÏI. fB
O malheureux, qui eft~ce qui te tient
Oyfef icy ? Quelle ire te retient^
Entamaif»n,f(achant far ton moyen >
Périr ainfi tout le peuple Troyen,
Et la cité,peu s'enfautjeftreprije, .
Quiapourtoy cejléguerre entreprifit
Certainement tu prendrai bien:}audace,
Voyant quelqu'un abandonner la place,
lie l'accufer. Toutesfois tu te cachet
Prefentetnént-etmmele chef des la/cher.
Va promptementt-va faire ton-deuoir
Situ»e,ve*x(fitnsgueretarder)-voir
Ceftecitéfitrprtfe 8défilée,' ..>••..
Et par le feu GregettrjhuJain bruflee. .
Le beau PJtrif,en,fe voyant tenter
$irudement,rvfpo*dftfîmsfen[tr.
Ojrere MeQorptm quetintcntiotu
Detoncourroux-vientd'-vneajfeftien ' '
Sonne & honnefiejl te plaira m entendre.
Et mon exeufe en tresbonne part prendre.
Ce n'eJr,cturroux)ejfenfi, ne rancune ••
Qui me détient: iitn en ay point aucune
Contre les micnc: ce n'efl que mon malheur', '•
Et pour cuider appaifer ma douleur
Auecletemps. Or la gentille HeUine
Que tu voit tà,eftoitoref enpeinej
2>em'enhorter)auu faieuxpnpts
Les armesprendre;& Uiffet U repos.
Ce que ie vueû : r*r médit bien le cteur
Que ieferjiyauioHrd'huy le vainqueur
CarU'viÙokteUieteilejitanitre^

• VI. tlVUl- •»£• • • •:
Qudicft monfire aux hommes iournalitref
ParquoyaUeiuiufqu'àtequeiefoye
Armé in ttut,oufi veux,prens U -voyei _
le tefumray,& font demeurer loi»,
Tu me •verrat fret de toy au befoia.
De fa refponfe Heftor le nHtgnatumt
Hefitfembûntd'^nfaireaucuneeftàne.
gurquoy Hcleine auprès de hq s'nuance
'T'eshumblement en douce contenante,
Et puis luy diït. Obtau frète honorable,
(S'il efipermis à femmemifèrable
Telle que mry,q»i ne fuis qu'-vne chienne,
Que te beau nom de ta fleurie rctiemtà)
Or euft-vouiu'Iupiter.U tournées
Que l'on me^veit en ce vil monde née,
ght'-vn tourbillon deventimpetueutc
t&'euft tranfporteten 11» lieu moniueux,
Ou dans lamcnpounm* vu finir,
San/ tneiaifftr-à te malheur vttnitX
Maupmtquec'ffiparlenmfeutemeut
Des dieux hautains, -que iefoyeiniirument
Défont de maure,aumtms immitmoit
MiilkurnHay^y^mfctuft wkmefwtét»
Afon affaire, nemmeqmenttndift
Quand on l'ateufe,t»quand en ie mamdifi.
MaUcejluy ciriafensnecagwiffanc*
De ce qui peut bwy apporter tmifàntt.
Et cognoù bien qu'à ntaUfrnvieadnri
D'trefiiauantcequ'ilàttrtprtudm.
Qr maintenant mon fier* noMe&theft
}e(ffnppU'dtntm rp-ttpptocbtf

VltUDI BK4MIKI. ^
JB>» r*/fc chaire : Helat paume dolente,
Je a;e)i dffeinUfùnt^vitimH
Sj^tttfiuftufttpm'cesdeiixm^aoscerp*.
•'Aufquels lesd%Hx(

VI. 1IVR.E D H
Slg-vM nourrice,oufimplt damoyféOf;
Et làpeiifoit aux combats & alarmes-
De fin ejpoux,refpandant maintes larmes.
Aime Hector auxfiruantes s'vdrefle < ,
En leur iifant : Où eft vofire maifireffii -
Esl-ellepoint allée vtftter
Set belles feeurs ou pour s'exerciter
JSt oublier fis douloureufes peines,
Aiïec voir mes bonnes frursgermaines?
Ou dictes moy, fi eflahtaduertiej
Des vceuoequànfaiftjcUe ferait partie*
**uecmamere,& fadenotebaMe ••••'••''
Pour à PdUasprefenterfin offrande} ••
Puis qu'il teplaift ta véritéfcaUoit,
XHeJponiit Vvne) ettentît allévoit '
Ses belles faurs,ne tenir compagnie
AHecuba. Lui la Dameternie,
(De toy Hector vn peu-trop ewieufe);
Portant maintien de fenméfurieufi,
S*o» est courut auecques findouée fils, '>•'•
DroiitenUtour,myan^q»edefconfiH
Soyint Us Troycns,ô' qu'en cefieiourntt
Ta viefiit du tout exterminée:
Oyant ces mots,Hector plut nefiiou-ne,
Mau entenantméfme chemin retourne, '••
En tnuerfant les rues & ruelles
DeU citéjbieh amples. & tresbettet,
Pour s'en venir à ta porte nommttlr
Porte Scea,droicr-oUeBoitiamttt.
Lors Sauenture, *>fnlretnacha vnoi*
Par mefme rue,& fi» enfuit teqo'k

t'itlADI O'HOUXRE. iqo
EntrefesbrM,fincberfilsprmùnney \ •• ••
Auquel Hector twoit à nomdomié
Scamandritu: mais Troyens lenommoyent • ',
Afyanax,pourceq»ils£ajferntaycn» .-,.,<
EÎlre engendré de cilquiles gardait: .
A quoy le nom proprement iaccordtit.
Ioyeuxfutlorsfhti qu'on ne fauroit dire,
Ze preux Heffor, $/{« mit àfoufrhre, . i
Vayant ïenfant aujfi beau & pUifunt •'•'.. '
Comme vneefioiUe au clair (tel rèluifant. "l
Mais fin ejptufeauec grand'abondance
De fleurs & flaints^tupretdt• luy t'auanct ' \
TreshumbUmtnt,&luyferrant tamain, • •.
D*fif A>»

TI. t*V»E »I • : * '
D'autre mari ? Ntmctrtti je Unie:
lamaUpUifirne meffaurtà •venir»
^inHpritsaJtdftondonicfomsemrilray-Uionc
pomrcenfolatioi*
Chcz.mesparcmlO

111 IA »E S HO Vt R E. IOT
Fi»Z

VI.LIV»! ©«
''Dont il Cet* en totufiecles mémoire,
lefçaytresbienquvn tour le temps viendra
i5[»e le Grcgetit cefle vilh prendra,
'Et quePriamjmes confins jmes parent.
Frères germains ,& d'autres adhèrent
Seront occis. Mais mon ajfettion
Ne peiélt auoir tant de compatit»
I>e pere,mere,& freres,
Ettevoyantdemoydeflituee •
Tour enfiruagteitre cmftitueei
Certes trefgrand. Mais auant que eefle eeume
Puijfeaduenir, ieveuvqueterretoxKtre
Ce triftecorps,rir tjuelamortmepriue
J>'ouirlei plaints itrnTèfemme^aptiue. ••

L I L I A D £- D H O M BR B» , loi
plftnt ces mots,le frime de •valent
Difîimulant fa trtftejje & douleur, -
Tendit les mains pour duoir en ces bras
Son petit fils,popin,domllet fy gras.-
Zxquel voyant l'armet & lefennag*
Horrible & fier,fouiain tourne vifage^
Pleure & s'efçrie, & fa niurice appelle, • .
jgaiflant le chef fur fa ronde mammeUet
ytdoncleperee^r la mère bénigne
Rirent entr eux de la petite mine >
Deleur enfant.Surquoy HeSlorlaiffa
Son grand heaume enterre,^ s'au tn^a
"Prenantfonfils-fil'accolle& lehaife
Humainement tout roui de grand aifei
Et le tenant doucement enfes maint,
Prieit ainfy.O gratu Dieux fouuerains,
Oclroyez,moyuniourque cefi enfant
Entre les fiensfiitpreux & triomphant
Comme iefuis, #" luy faUles fhonneur
D'eftre après moy des Troyenigouuemeur:
Tant que l'on die(en le voyant projpere)
Certes le fils a furpajp le père,
Mts'U aduie>tiquefamain.r»de& fort»-
Soit vainquerejfe, $/ les dejpouilles porte
Des ennemis, que fa mère le iteye >
Pour luy remplir l'entendement de ioye.
Apres ces mots jllime promptement «
Stnenftnfon,quifutfubitement
Prins de Umen-.Af le prenant ainfi, ;,
llUveidrire & larttoyer aufii:
S>ont eutpitii,

Y*. Ilfll B »
J>'tUt s approche,& la -vint aceolUr,
En luy difant.Qma compagneaimable
Tutijfe ce dueil,& façon lamentable-
Hetefoucieainfideme» treffat:
Mourir cenuicntjcn ne tignores pat.
"Et n'efi humain qui fepui/fe-vanter
"Defepouuoirde la mort exempter.
"Cardés le iourde laNativité
"Sommes fuhieds à la mortalité.
"Citant eft de moyjbien cher tachepeer*
"Qui de ce corps la t>ie méfiera:
"Car ne peulleftre aucunement finee,
M lufqua au temps mis à ma defline».
D«»; ioteprit(p eftoufte thtre)
D'orefrauant fittre ioyeuféchert
Sans te douloima t'en à ton mefnage^
Et là t'exerce à tixtre quelque murage,
Ou a fMerauec tes chambrières,
Leur commandant defire bonnes ommeres.
An demeurant les hommes-aurontfoing
Delà bataille:& feront ou hefomg
Ce q» 'il conuient. Moymefme le premier
M'y trotfueray.ear s'enfuit couftumier-
Dïfant car/,il reprend fon armet
Gifaru àterre,tjr fan chefkwet.
^fndromaxha retourne enfamaifb».
Ie(lan»foufpin & larmes à foifon.
Tout aufii eofl qu'en l'oflevarriiH*
G r and quantité defefuantts trouuai *
Qui la voyins dolente & efphret,
(leilani grands crix.^ voix dqfmefuret)

l'iLIABB D'HOMERB." 103
Tloroient Hetàtrfifant: II en efi faiit,
Plus ne verrons le cheualierparfaifh
Car il mourra auhurd'huy par les mains
De ces Gregeot cruels & inhumains.
D'autre cofté Paris point n'arrejfa,
Maispmmptement t'arma & s'apprtfta
JE» de courir après ffetlor ne ceffè,
Se confiant de fa fine & vifieffe.
Comparailon.
Car toutainfiquonvoit en beat*plein tour
Aucunesfois vn cheual de fciour,
Lequel après auoir faitl la rompturt
Defon licol,en eftable ou clojiure, *
Gaigne tes champs, faifant miïïealguaraits,
Haulfe la tefle,r$r ictte des ruades,
Puis s'en va droift au beau ruijfea» 0» fieujtCs
Pourfe louer, & iauenturt treuue
Quelques iuments dojftu le verd riuager
Où il s'ejgaye,ey appaife fa rage.
Telfemonjfra Parti beau & fnujjant,
Parla cité courant & bondiJfant:
Duquel [armure & bouclier nompareit
Hejflendiffoit anime le clair Soleil.
Si-vint au point! qu Hector voulait forth^
^tyant iafaiil Andromacha partir.
A donc luy diftt O monbon frère aifné,
l'aytrejgrandtort d'avoirtant [eiourué-,
N'eftant veau fi trejfoudainement,
Sjte fea amis de toy commandement.
Cfefi tout à temps,refpond le fort Troyat,
£t n'ejl aucun quifeeujt trouuer moyen

«. - VIVR E B H
Tant preux fait it\defe pouuoir reprendre,
Quand tu voudras faiÙs d'armes entreprendre,,
Tu es léger, & fert à tauantage
Mais trop fouuent.plein de loche courage,
Et qmi ne veux dvnfeul pas t auancer
Nelan pliifir «jf-voluptéUiJfcr.
Cela me faphe,^ ntefmes quand tentent
Souuentesfois les TroyensQnal content
V'auoirfiufferttravaux intolérables)
Tenir de toy propos vitupcrablcs;
Or allons donc nos forces expofer
Contre les Grecs.Sous pourrons appaifer
JTous ces proposa il eft vn iour permis
Ayons chajfë £ ici nos ennemis,
Ôuonpuiffe mettre au deffut des ^tutels
Condigne offrande aux grans dieux immortels.
Fin du fixiemc liate

10 4
LE SEPTIESME
LIVRE DE fi L I AD E
D'H 0 M ï R E, P S. I N C B
ITE S POETES.
ARGVHENT.
PAr le confcil deHelenus, Heiftor pro- •
uocque au combat de fèul à féal lepliM i
vaillantde cous les Grecs. 11 yen eue neuf
tjuife leuerenrpour le combattre & ayant:
tiré au Toit pourvoir lequel d'entreuxlc
comb»ttroit,Aiax leTelaroonié futeeluy
fur lequel tôba le fort. Apres qu'ils eurent
genereu ferrent combatu, les Héraux les
réparent & au départir fe firent vn prêtent ,
l'vn à l'autre on cnfeoelit puis après les .
uefpaffés d e fa précédente- bataille.
EprettxHeftâr partant de cefie ">forte.
Tncotmctfortit hors de U parle
Altec Paris :tom deux voulant
snostprei*^
Quelque beaufaitt d'armes 4$
• ftHcQittftn .

TI. nvm Dt
Gompaxaifoa.
Et tout ainfi^uipros langue tourmente,
QnLhien,fonuent les mariniers tourmente,
(Lacenua*gn*nt À voguer & ramer
Contre les ventx^en ht plus haute mer)
Dieu leur entsoye vn temps dqux & paifibU
Waifontceffer teste temfeflt horrible.
Uepliu nenuinsjes Treyens ia Uflef,
X>» long travail furent tout renforcez:
Apptrceuans ces deux frères venir,
£[ui bien pourraient le tombât foufleur.
A tarriuer deux Grégeois ennemie
Turent par eux àmortcrueUemis^
Taris tua le vai&ant cembatant
Mcneflhiue,qui efloit habitant
Delà cité à ^Tma,veuaut deràxe
jy'Arithoiu lelfgy portant grand majfi,
Qùeutàfemnte enfespUu ieunes OJH
thslomtdu/e aux yesoie vends & plaiftny,
Hector frappa de fa. lana ptinihé*
•loueutfitresfirt quille me:
Ztfitt le coup droiéhmmt on U plate
gùeftauxol entre armtt freuiraffé.
Glaucus aufiifi rudement heurta.
lpkmow,qu*t*rrele posta;
Le contraignant de la bride lafchor,
Afes cheuaux^r bat mort tresbmker.
A doue Pallie voyant l'occifan
De ces trois Grecs, & U tenfufiom
^s'app*tfaita

l'ilUDI D'rtOM'ïR lQf
Va haut Olympe à Troye défendit,
D'autre eo/ie'Plicebus qui attendit
Son arriuee(efiantfur la muraille
Pour contempler la fm-df la bataille,
Quil définit en-ftueur des Troyens)
Vint droiB à elle, $/ parfitbtils moyens
Entinuitant dé prendre fin repos
Sous •vn.foufieaucemmeiifa tels propos.
Di moy p>urquiy,Ofitoedu grand die»,
Estuvenutaprefenten ce lien >
Sip romptementtCertes il fault bien dire
Q»vngranddefir,on affairete tire.
Servit ce pas pour la viïioire ofter
Aux bons Troyens, & pour la tranjf>ottet
ut tes Gtegeois,auee intention
Ve voir bien toft Treyeà defltwftion?'
Il vaudrait mieux(e*r fi tu me vernie ctvin
Hosts leftrom)differtr la'vffhire
Tout ce iourihuy, & les faire' ctffhi
Vne autre fois pourront retemmeneet
Continuans-katailht e*r combats,
Jufquet àtantque-uoyes mifeà bat
Cefte cithpuis mi il vomplai/f ainfi
^f tous vous dieux,fans les prendre à merch
le le-veux bien répondit la deejfe,
Soit ainfi fasil.^fufîiUcaufeexprejfc
§uim*meHerlejhnt pour aduifir
Comme ottptnrroit lis deux camps àiuîf»
Trouuemoytnthnquesjans plus débatte,
Que pour ceiom demeurent fans eombatre.
Onne pourrait mienx l'affaire drcjfer

TH. IITKI »»
(pifl ytppolo~)que de faire aduancer
îepreux Het~tor,frouoquantksflut fort*
Desennemtss'efprouuercorpsàcorft
Encontre luy.Cefie braue demande
EJlonncra Us plut frrts de la bande.
Lejquels tiret, en admiration
D efa valeur feront eleftion
Del'vn d'entr eux,pour venir a» ctmlat,,
Voila comment fn'ira le dtbaU
L'opinion d A f polio fui} trouuee
Sonne g£/ fubtile,ejr foudam affrouute.-
Lors Helentu le prudent ty difcret,
Qui entendit en tfprit Uurfecret,
Vint à Heilor,^" Svn langage humain-
Luy ditt ainfi.O cher frère germain
Entent à moy,& neprens amerueille,.
Si maintenant iet aduifety confaUt
Pour ton honneur. Car efiant ton bon frère
le ne le puit nydois autrement faire,
Fay retirer la Troyens & Grégeois,
Et puis t'auattcejg/ di à haute voix,
S"ily aura Grec qui vueille entreprend/'
Seul contre tôy, leur querelle defftndrt
Va hardiment,car far la dejlinee
Tamortn'eftpatàceiourafs'tgne*.
le tay ainfLcogneu des dieux hautains^
Sluifont toufiours en leurs conftUs certains» •
Hefler adonc tout rcfiouy s-'aduance,
Et fort des rengs tenant fa longue lance
tariemilieu,ftfitiÛtous retirer
Ses efquadrous,leur défendant tirer
*5ï.

L'ILIABI D'HOMïSH. lotf
Centre les Grecs,tefijuelsfiitiUms'arreftent,
Gardans leur erdre, tjy à tenir s'apprêtent,
jigamemnvn.auf!i-pottr l'efcoûter.
Ht les Grégeois ptemptemtnt arrefler.
Lors Appelle
La conuenancerjp' lespromeffes faiBes
Entre ces camps demeurent imparfaites
Etfanseffe(h.lu-ptter>nous amis
En ce danger,& nu l'accord permis,
Poureeqi*rlvtult(t)tntefipleinde m.llice)
yo-denoustous •vntruelptcrificc: .'>.
Cfeft àffavoir, an que Troyefoit prife
Tar vous Grégeois,et* que veftre entrepn'fi. 1
Soit inutile,^ qu'A» brief vous foytz.
Par les Troiens tous occis-ou noie^.
Or maintenantfeurce que itffaybitn
'-•

y il. IITII D»
Qu'en vefirc camp y à des gens de bien
Et courageux,qui ne-voudroient faillir
De biendeffendre,& demie»* a/fallir.
Faites venir lepjm vaillant &fert,
Four me cambatre Q" monftrerfin effort
Contre moy feul.Certes ictttmndray,
Etmapnmejfe & mafoyhytimdraf.
Dont « tnretpUer,fslen ejUit befoing
Al'adutnin,lupitcr*ttfmoi»g..
Sfileft -vainqueur,^ qnefalantèUfimS*
Dans mon corps mert,ilj>Tcndrama.dtfpoui8e,
Et la pourra en fis •vaiffemue porter
Sam autrement fur lecorpt attenter:
Ains permettra an* Troyent de leprendrer
Pour le brufler (^recueillir U cendre.
Xtfiladuitnt qu'Apollome permette
QuilfiU outré, & q»'à mort w lemtttts
Tant feulement ie me tontcnteray
De fin harnoMjequolicporfcKty
Dans Ilion,le pendant enfin temple;
Smfirmrait trophée &£txcmpU>
Et quant a» corps ie le feray. mener
^tfes Gregeois,quipourront ordonnât
Son monument fur le bord de la tint
Zfetfitlle/^mf.Dvntfiqutbjtmarnuei
Far trait! de temfs, infqn'tn cefie controOr
Quand il aura la tombe rencontre*,
Dire fourra. Cy gifl k Grtc vaiUantf
ufnquel fJctlor(r»dement îaffitMnnf)
Donna la mort combien tm'ifjifl effort
DcchenaUertnefuéMftromn &/fi*t,

t'ILXADS D'HQMXKE. IOj
Voila comment l'homme effranger dira:
Dent mon renom iamais ne périra.
Ctfleoraifan oïnfi brafque & baflijme
Rendit la troupe tflonneeey aainihfke,
Chaeun doublant le combat accepter
Et nugiffant denefefrefmter.
Menelam qui entendit le tout,
Et -veidleur mine,adoncfemitdetout
Et ct-vn maintien eitflambé

}, • TH. LIVRE »g -•'.:
Incontinent teprindrent & retindrtnt
Agamannanmefmetttvint faiftr
Vax la main dextre, &du grand defpUifir
Qu'il etitMorSytedift tout courroucé. •
Que veux-tufdfrtfifol $/ infenféî
Tenjerois tu auoirforce r\f moyen
Vf refijler à ce vaillant Troyeu?
Contre lequel nul delà Grecque rate,
Tant fait flfort,n'ofe montra la face?
Non Achillésylequel bien fort doubtoit
Le rencontrer,altrs qu'il combatoit?
Retire tey,&va tt'repofet,
Bien ttfl verras entre nom diffofa :. i-
'•'Dexectmbat.QuclcunfetmHutra, • •• •
Qui contre lue/fa fora effrouuera:
Et bien qu'il fut hardi & redoubtablt,
Homme fans penrten guerre invariable,
ïay bon efpoir qu il fêta bien fort aife,
Si fans fa mort fa qutreUefapfaifè.
Etfiefchira auee cteuthumbh & doux
(S'il en efchappe)augrand Dùçfes genoux.
yfgamemnonÀoteU mots enhorU
MeneUus,f bien qu'ildefift*. ••
Dontfes valets soyeux devoir leur ntaiflrt
Hors de danger,vindrtnt tofl compatoiîhrt,
Vrindrenttarmetjmtfc»r&fes armes •
Puis ilfaftiftauecquesfcs gendarmes,
Sunapoy Nestor vénérable & fautant, '
Sev4leuer,$/femitenastant,
X>ifant ainfi.O chejè trop-indigne, '

X'ILTAD* D'H OMBRE.' loi
G quel malheur J"il aduient qu'on reuett
En norpays «5î« triste nouvelle.
Certainement PeUus le-vieil Prince
Des Mnrmidons,& toute fa prtuince
Enplorera:J'ay iieuqùilfenqueroit
V*rlemen»itvous:ty requérait
Sfauoir de moy,fargrande affeCiittSi
Les noms,la race & génération.
Mais il fera trefdolent &, confus,
Quand ilfçauri voftre lafcke refus.
Et croy pourvray quefurpris detriflejfe,
Il dreffera aux dieux prière exprejje:
Les requérant plufiot par mort finir,
Que voir tel hlafme-aux Grégeois aiuenir.
Orpleùflauxdieux^polloiTitpiter,
Et â PalUs,queiepeuffi porter
Si bien le faix, eftantieune & détaille, "
Comme tefiois au temp s de la bataille
Des Py liens :& arcades betliques,
Qui departoient leur querelles antiques
Très la cite'de Pheejur tefieuuet
Homme lardan,où ie fis clairepreuue
Dema-vertU.Pourlors'viuoitentreux,
Vn appelle Ereuthalion,preux
Et redoubte'jdcèoujlré des armures '
2> Arithous,acirees endures,
l'entens de cil Arethous partant
Lagrandma]pie,&>i'elUcombataitt:
Qui par Ça force icqmft'tantdi renom,
guentappclUMnjfùeurparÇurnom,
l: •'
Lequei après fut à mort abbàtth ' V 1 - *

TH. LIT* S BI
'Par Lie»rg»s,non par force (tf vert»,
^tinsparfineffefn une eflroite rue,
O» il ne peut rtmuerfa majfue:
Car Licûrgtt défi court le preffa
$ue defaaarde à trauetsUferfà,
Et l'ayant mortjl prit fis belles armes
Tour s en aider à. affaux & alarmes.
Ce qu'il afaitl durant qu'il a vefcu
Sans fe trouver affaibli ouvaincu.
Pi»w les donna à Ereuthalion
S^uit'entenoitaufiiferqu'vn Lion
Et bienfouuent corps à corps prouoquoit
Les Pyliehs,, & d'iceux femoqueit.
Varquoy voyant la crainte & couardie
De tous les miem,@r l" orgueil d'^lrehadiel
le propofay(nonobfiant ma leujneffe)
Encontreluyeffiyrtma prouejfe.
Siîaffai&y,& moyennant la grâce
Des dieux hautainsjcîabbatis en place,
Tout route mort mon fans grande merutiUe
Voyant fin corps de grandeur nompareiUt, *
Plateftendu.Ofii'efloisdetaage
Dece temps là,& demeÇmecourage.
Certainement le Troyen cognoiflrtit
Vn champion qui tofi le combattront.
Or maintenant voyant •icyenfimble
Les plus hardis de la Grèce, il me femble
Que c'efigrand honte, & mal fait!fin deuth
Si l'on ne va ce combat receuoir.
LebonvitUlardiufquts auvifpoignit
Les priâtes Grecs/ont qu'il en contraignit
Neufdes

t ILIADE DH.OM.ERE. 10»
Neuf des plus gransflHi fei ont tous lester
Chacun -voulant au combat s'ejprouuer.
Agamentnenfut de tout le premien,
Diomedcsà-vaincrecouflumier
Tut lejffwd: les deux ^iUx de mefme:
Idomenee après fut le cinquième:
Menottes auffi en -voulut eftttj. ; •
Jîftaat pareil envtullance à fonmaiflrt., ,
Auec lefquels le bon-fils £ Euemon. ,.-.
Euripylus,&/ ceUy d'Andreman
Le fort Thoas,fe levèrent à finj
D'ejhre receuz,. Put* Vlyjfés Ufivu.
Ne voulant fat qu'onluypeufl reproche*
D'eflre craintif, tu remis de marcher.
Surquoy îiefltr les-voyant animez,
Leur dtSl enttr. O Princes renommez^
Puis qu'ainfi -va,il fera bien tofifieu,
Lequel doit tttre à combattre receu.
Iettez,ynfort}r}r cil dont fort iraj
Le buRetjn,encentre fieftor ira.
'Enfajfeurantques'itaU.-vifloirty.
Ce luy fera-une immortelle gloire.
Suyuant cela chacun des neuf 'aduifej
Taire-v» billet de fa marque ou deuife,
Agàmemnonleurprefta Çon armet,
Dedans lequel tout les bulletins met'
Ce temps pendant les bonsftldats Grtgeo'u,
Hauffaru leurs mains frayent à baffe-voix •
O lupiterXHatpviffantyfity de forte
Que le billet du-vaillant Aiax forte
Tout le premier ou d» fils deTsdet->
K

VII. tltHE DI
Pont lapnuejfe eft tant recommandée.
Ou s'il teftaifl otlroye cefl honneur
A noflre chef & prudent gouverneur.
Neftorfaifoit remuer & branfler
Souuentî trmct,pour mieux les forts me/Un
Lors mit la mai» deians,£oùful tin
Le bulletin d'Asaxtantdefiré.
Si commanda à vn héraut le prendre,
Et l'apporter aux Rois ,i fin dentendre
Lequel ientr'eux efloit predeftiné
D'exécuter le combat afftgné.
Le héraut donc prend le bMet & pajfe
De reng en ringjtout le long de Uplace,
Lnlemonflrant.Maispeintnef»tcogn»
Jufques à tant qu'A esté mains venu
D ufort ^fiax, qui lifant l'efcriture
futtres-ioyeux défi bonne aduenture'.
Pourfien le prend, (y puis le iette à terre .
parlant aux VLouertvray homme de guerre^
C'efl donc à moj,ainfi que vous -voyez,
(Mes chers amn)iivom fupplrfoyez.
Tous refiouis, le Cens défia mon coeur
Qui mt promet que ieferay vainqueur^ • -
Et ce pendant que ieprens mon armure,
Vous pourrez bienQout bas & fans murmure')
£» mafaueurles dieux hautains prier,
Sans que Troyens vous entendent crier.
Mais qu'dy-ieditï? Certes Une m'en chault.
Priez, tout bitf,nubien prieront bault.
Je ne crains rien : car fila nourriture
FjiteflimerfouuentUcreaturt: '

L'IUADB I^HOMEKI, xté
* Si la patrie, &' illustre tignageu
' ' Aux hommes faid augmenter le courage:
' ' Eftant ainfi,comme ie fnkpourucn
" Decestnh4ons,ilntferapatveu,
" Que ie m'enfuye au bien que ie delaiffe
" Ce quedoitfaire •vu f rinceèenobleffe.
Âinfiparlai* Crée audacieux,
Dont fis omit de ceeur-deuotieux,
Tour fonjoint firent vaux {Jr priera
A lupiterjtn dineifes manières.
Entre lefquelsquelqu'vn mieux cognoiffant
Le grand haxA*d,difoit. O Dieupuijfant
Tresbon,trefgrand,quifurldarefides,
Et iieu cecyjupiter qui prefides
A tout combats J~ay ausourd'huy defirtt
Que le bon Grec la victoire rapporte
Oufi tu as trop grande affection
Enuers Heilor,fay la contention
Si bien finir,que l'honneur en demeure
A tout les deux, font queperfimney meure,
Le fort ^€i*x s'arma & s'actouftra
D'airain luifant, puis après femmSha
Emmylecamp,d'aufftbardietaiUe
Que le dieu Âtarsjquantlil marche en bataiBe.
Ilfoufrioit: mais auec cefoufrkej
Monfiroit vifage enflambi& plein d'ire,
FaifOnt cognoiftre àtmt ceux défit part,
Sue pouf certain il efieit leur rempart.
Lefquels voyons fa braue contenance,
Sox fier marcher,& brandir de fa lance,
S'cfiomjfoyettt. Mais quand Treyensle veirent
K Sj

;, T I S. .11 TIS DE :
Prefl a» combatgrandement s'esbabiratt:
Mefmes Heclor en fut bien ejlonne',
Et volontiers s'tnfuft lors retourné:
Mais onteuft dit couar.d $/ défaillant
Confiderant qu'il efioit ajfaillant.
Doncqua Aiax portant au col fa tarjt
Et grandefcu,pcfant,horriblt & large.
Comme-vuetour[que Tychiusfargcoj
ladis pourl»y,& fept cuirs y rengeaj
Subtilement, faifant lacouuerture
D epn acier,bien aceree & d»re~)
Vint à Hector,^/ de txefgrande audace
Luy dit! ainfijtnvjhntdemenace. •
Het~lor,ce iour tu aurai cognoiffance,
Qu'elle eft des Gtecs la force tjf Upuijfance,
Tu cognoiflras que nous femmes grand nombre
De Cbeualiers,pourte donner encombre;
(Sans y comprendre Achiiles quife tient
Enfes r vaiffeaMX>& désarmes s'abjlient
Pour •vncUbat fjr malheureux mefchef
Qu'il a conceu encastre noftre chef)
Xntrelefquelstumevoisaduanctr, •
Commence donc, fi t» vtug, commencera
Adtnc He£lor,qui le Grec entendit
Ainfi parler, foudain luy rejpondit.
Dium Ait x,crois-tu par ton langage
(Qui est par trop arrogant tjgr volage)
Cemmc-vnefemme,o»vnituncjtpfrentit,
M'efpoHumteri Certes ic t'aiuertis,
Que de longtemps ieffay tom les meftiert •
V uits à lagutmtey Us fait v ohntiers.

l'iIIADE D'HOMERE. III
Jeffaytresbienafputtir,refifier,
Jittrt gratta efctt à toutes mains porter,
Efire achevai, fiapperdepres^lelom, . .• '
Combattre àpiedquandileneftbcfoih.
Xt quelqjtefiiuÇparfubtile cautelli)
Alennemi donner playe mortelle.
Ce qu'à prefent ie ne veux à toj faire,
Te cognoiffanthomme de grand affaire, .
^tins teferir apertement fans famdre
Monbrtuenrien,fi ietepuis atteindre.-
Difant ces mots,Hec~tor vers luy£anance~}
In brandijfantfa rudt r*f, longue lance,
Si le frappa de firce fi extrême,
Si» il tranjperça iufyues a»cuirfeptieme
te fort bo»cUer,faifânrgrande oHuettttr*
Dedans tacier$ydure couueriurt.
D'autre cofil Aia»fit esbranfler
Sa forte lance,$/ toutfondai» -voler
Incontre Hector de Ç grande roideur,
Queïïeenfondra tout outre la rondeur
Defon efctt. Et d'avantage p*ffé-r
lufques a» ventre,enfaulfantla cuirajfè
lHon fans danger d'Heclor qui fit tourna
Vnpeu à gauche, g£/ le coup defiourna.
Apres cda,chacun de fafart tafche
TCauoirfit Ume,& de l'tfcuHarrache:
, Comparaifon. .
Pttisderechefi,nmmefaitglier$tt#ibleiï - ,, .
OufiersLypntemeli& rpmncibtés, 'V
Se courent fus. Hetltrvrt coup riment
Sur le bouclier,ntait.ilperiït fit peme:
K if '

«T. llTKI D I
Z* peinte fut àfaulfer entpefchee,
Pour la durtédetefcu rebouchée.
Le coup ttAiax pareillement gliffu
Dejfus tefcu£Hetlor,& luyfaffaj
Auprès du comprenant delà chair tendre,
Dont on vek toft lejang vermeildejcendr*.
Mais leTroycnde fi légère ptaye
Wefitfemblant,& détienne s'efinaye:
Ains reculant, emmy te camp trouua
Vn grand atHbu noir Çtrond,qu'illetia,
Xt aiceluy vint à Aiax donner <
Si trejgrand coup qu'il en fit reformer
Le fort bouclier,le frappant au milieu. • •
Aiax en prentvn autreenmefme lieu,
SeauctuppUugrani^ikehy le charge
Sirudement, queCefeugrané&ll l0x,parquoyilfM contraint
SeUijftrchetiràterre.eaueloppi
De fou efcu,dmt ne fufl efihappi:
Man ApoUo,quifottdainarriua, '
tour le fauuer,bien tofi le releua.
la fcvoulayent attacher aux efpeet,
Dont on eufl veu leurs armes découpées,
Sans les heraux qurtors fe viudrent mettre
Entre les deux,chacun tenant -onfeeptre^
Alors Idée héraut fage ijrffauànt,
Leur Ait ainfi.Stepafféi,plMtauant
Mes trefchersfihjaifftz, tajpre débat,
Et donnez, fi» à ce mortel combat.
DelupiterefiestowAatxams^

l'ilIADB DHOMIKI. US
"Et les humains valeureux tftimez.,
Yotci la mtitl,eUe vota admonneft*
D'obtempérer ilamicnne requefte. •
^fdonc Aiax reftewL Tu dts tresbiev
© idem jasais M n'enferay rieny
Si ceTroyen qui provoqué nous*
Nelemediil. Car puis qu'ilpropofa
T>em'affaXir,ilfedoitaduanttr
jl me prier de ce combat laifler.•
Ets'illefaiSijenecontrediray,
sfins dt bon cceur it luy obéiray.
Hectoradoncluydit~l. Fuisqueles-diettsi ,
"font honoré tnceUerreflres tien»,
Non feulement de grand* corpulence, -
Mais dtvertttjde force & de prudence,.
Xt que t»es,c»mtnt bien ieconfijft,.
Le pUu expert CheuaUer de U Grèce.
Iefmid'âduisquàprtfentito*u Uiffans
NofireetérepriÇtjéf qntrecommençtns
Quelque autrefois, pour voir à qui laghiro
Demeurera de fi bette victoire:
Veu mefinement que la fi» du iour vient t,
Et qu'àla nuit obéir nom convient,
Taifant ainfi, tu rendrai trefeontms
Tes compagnons tst les Grecs afiiflans.
Quant efi a moy, iertmpliray de ioya
Tout ceux qui font dans la citéde Troye,.
St mefmementies dames,qui pour moy
Trions le>di*ux,font en peine & efmoy.
,ytitdemourant,ô ^tiax jlme femble
S>t U nota conuient entre donner enfembtè
K iuj

TH. LJIVRE DB
QuelqueprefeM,àfin que chacun die, j&gj-Û 1
(Voyant ainfi ht haine refroidie) rf'jiPSiïSï'JU*.
Ces deux efioyent n'agueres jnntnùt, ?-Vî^ *"»
Et maintenant sWiion/s trefgrandt août..
Difant ces mots le preux Heflor IHJ donne
Sa belle efpee,anmtine & tresbonne:
Et quant & quant latceinclure& fourre**
Q»ifut aujfl bien relutfant $/beau. ..
D autre cofte',Aiax lùy prefent* -
Stn grand baudrier dont il fetontenta,
Adoucs'en-vont,A>ax droitement tire ' ••>•.

L ILIADE DHOMERE. ITJ
^i^au départir il ne leur falloit rien.
^tgamemnen grandement honora
Son champion,ejf lors ledecoraj
De beaux prefem,pour tefmoignage & ftgitt
Defaprouejfe&'fircetrcfinfignc.
Ayans mangê,tjrf bien bat àplaifir,
Etfatisfaicldutoutàleurdepr,
Le vieil Neftor,duquel labnuidence
Et bon confeil,eftoft de confluence,
(Comme ih auoyent parfon dernier auis
Tretbiencogneu,dontUss'efieyentferuisy
LeurdiÛainfi. O Roy Agamemntn,
Et voue Grégeois, princes de grand rentmi
Chacun de vous à peu cognoifire affez.
Combiende Grecs fini morts & trejpajpj^
Aceiourofhuy,don*les corps-eflxndu*
Gifent aux champs Jet efprits font rendue ,' .
^ituxbaj enfers. Sine fault pas faillir
^fdomfer ordre à les cnfeuelit.
"Et po

YII, UVll DI '
Et qui plut eSt pournnvaijfcaux défendre,
Et que Troyens ne mut puiffent furprenire.
[S'idaduenoit quelque iour par mtlheur
Si* en iataitiant ils e»jfent le meilleur)
Il jura bon que nom édifions
Des hautes tours, & les fortifions
Bebouleusrs,eny faifant des partes,
Amples affez,À fin que les cohortes
Et chariotspuijfent tourjranchement
Entrer ^ortir,fans nul empefchement.
Et par dehors non* ferons vnfefle'
Large
Orentendei,,ie-oom'plie,Troyenf,
(Tant e trangat foUatt que citoyens}
Ce que le cœur me commande 0- ordonne •
Hsfievoutdie^sf confeUievous donne.
lefuisd'aims q*e l'on doit attiT prendre
Lx bille Heleins,& quant & quant la tendît
Afonmtry,& toute larkheffts:
Qt on apporta auec elle de Grèce,
Pjur accomplirl'accordx% le fermant

V111 A DE D H OM KR E. II.f
Site fil Paris.Carfaifant autrement,
En bataillons centre la conuenance,
Certainement ie nay point itfperance
£%ae rie» de bon nous- puiffefucceder :•
le vous prïdonc,vueillez,y regarder.
Ces motsfinizr, Antenordroiil s en va
Choifirfenfiege,& Parisfeleita
Lequel fitrpris (tire & de chaude code,
Luy rejpondit en leg • reparti*
Ce que tu du grandement me defplaifi-
O Antenan Certes quand il te-plaift
Tu fçais trop mieux parler & conjeSUr,
Et pour l'honneur des Troyent travailler,
Mais en difant ores ce que tu fins
En-véritéHt at perd» lefens.
Et croy pour vray que les dteux t'ont o$é
L'entendement,comme à vn radoté
Quant cftà/noy, maintenant iedpctaire,
Que mon •vouloir efldu tout au contraire.
le ne veux point delaijfer la Gregeoifel
C'eflatrtfié.Mais pour finir lanoife,
lerendray bien les trefors & ioiaux
Sue tapportay de Gtete*& les plus beau»
De ma maiÇon: /ils veulent accepter
Cefle ouuerture, & puis Ce contenter.
Surquoy Priant leur f^oy plein depruieitc*
Et bon conjhil,diSt datant tafîiftence.
Oyez, Troyens,fjy vous tous mes amis
Ce que tefprit m'a dans la bouche mis.
Puis qu'U eftnui&jtUez. vous en loger
En vos mâifonSjpoHr repaître & manger
Kvi

Afresfouper ie moto prî qn on regarde
Veiller par ordre, & faire bonne garde
Demain matin U Hérault s'entra
Veuers les Grecz,,&/ à plein lettrÀitA
La volonté démon fils ^tuxandre:
Etffaura d'eux s'ils yveulent entendre,
Et davantage dleur pnpofif»
Chofe qu'à peine onntusrefuftra. »
C'eft àfçauoir -une brefue abstinence.
De batailler: afin que chacun penfe
D'enfepueUrygt iebruflerles mort
Qui font pour nous eftendu^là dehors.' •

l'iZIAD-B D HolT.1 11 B~ ïlj
Vousfaitl offrir,qu'il eft content de rendre
T»ut le butin de U Créée apporté:
jtuqueljhra d'avantage adùmfti.
Beaucoup (Ufien.Quant aMt bette Htleine
(Bien que Troyensjt. mettent en grand peint:
Pourlecuiderente perjbader)
Ils perdent tempsLCar il Uveule garder.
Oradmfeide me faiterejpence,
j4 celle fin qu'à Troycie l'annonce,
Mon Roybvwfitittemores demander
Si vous voulez, vnetrefueaccorder,
Tant feulement peur donnerfepuiture
Aux corps gifans par ImdefeonfiHtri • f ".
T3uiourpdjfé:& qu'âpres telafaict
ta trefuefoitnjnpUel^'fanSTffefl,- • •>••
Etquon retourne* lagierupomiroiri ' • ' >"
Qui doit l'honneur de U viclotre iiueir.
Les princes Grets ayons ces »its ouyz,,-
Setenans coy s Jurent tvus esbabrK
lufques à tant queUOrec £ excellent» '
T) iomedes va rompre le fileneei' •< '
Ilntfaultp»intqueVoffr*preftpt*el\
(Ditl-U. alors)fiit de noiit accepte*.
Non quand Heleim,& faut le bien dt Xrtye I.
Seroient bailler £>ui eftcilquintvtye-
(S?il»eft enfant,& hon(de'Cognaffancê) .
Qu'ils feront mis fùwxjsofcrtobeiffance
Vn de ces Uursley que'le temps s'a}roche.
S*o»punira œtttntviUiiprepr'echey ':•:• "'•' -
^îinfiparlajontttfuf bletti^ •< '•
Etfonadm$tchâ#»»*(kw*\\- : -- - - •'.••'
Kvij

VIT. tlVRE D *
^tgeimnnonditncdiil ait héraut,
Tu M oufprefentement tout haut
L'intention des Grégeois: ic ne veux
JEt ne fournit refpondre que comme eux,
Quant à Utrefue elle t'eft accorde*
Ne plus ne moins que tul'or demandée,
lenedokfMàtencontH eflriuer
Pour Us occit defepulcrepriueK
La. haine doit toujours eflre effacée,
"Quand laperfonne ejt morte ou trefpaffeel
"Or fuites donc tout les morts affembler.
"De voftrepart,afin de la brufler,
Ou enterrer.Nous ferons lefemhUbU.
£t pour tcfmoingccrtain & véritable
De noflrefoy,& jirment récif roque:
O Iupiter» prefent itimmque
Diftnt ces mots, enuersles hauts deux drtjfe.
Son royal fecptrejmfigne dcpnmtfft.
It bon héraut ayant tout entend»
Diligemment s'eflàTreye rendu
Où Utrouua Us Treyens, qui tfioient
Tenant confeil, & fortUfouhaktieut.
Si leur compta ht rtfilution
Et vray exploit de fa Ugatton*
Laquelle ouye, incontinentfe partent
De ta]fembUe,&par Us champs s'cfcartcnl
Vne grand part fevoulut occuper
T>'aUerquérir Us mortsitautre à couper
Bois &fants,Les Grecs iautrecofié
Furent aufîi démefme voUnté..
Si peut m voir par vn ieuttwft tnfitt .

L ILIADE DHOMBRH. Jl6
Orecs & Treyens faifant pareil nufiier
Se rencontrons fouuentefèis, faits faire
jtMcunfemblant de fi attire ou defplaire.
C'eftoit pitié de les voir par la pleine
Embefoitgnez,, & ne peuuoir à peine
Congnoifirto» vray la formes & femUantt'
De leurs parens tant ils efloientfanglants,
Mais ilsprenoientde l'eau &• les lauoient:
Par ce moyen bienfouuent les trtuutient.
Puis les mettaient fur le char,

• rr.
S'tfmerueilbiertt. Entre Ufquels Keptime,
îie neut celtr la conceue rancune,
Et dicl ainfs. lufriter Dieu des Dieux,
On m v >it plus les hommes curieux
Défaire vaeux,o» drejjerfacrijicet,
En commençant quelques grands edijùtt
Ils n'ont plmfoing d'entendre le vouloir
Des immortels jl s tint à nonchahir. •-•
He vois -tu fa* ces Grégeois ferruquez*
Qui ne nous ont tant fait feu invoque^.
Mn baftijfant leurs tours & grans rampani.-
On parlera donques en toutes parts •
De leur ouuragt, & ton verra defhuits •
Jjes murs par moy r*f Apola conftruits.
Leur grand renom dont par tout florin?, -,

1* I t I A D E D'HOMBKB^ 117
T6utf&p*rfi&f,& la kMêfh'affrqçbtr .:Jt
jïîdonclos Grecs en leute tentes s'afitreiitl
Prenantrepos,& ptufieun boeufs ocçircnt ^
^ourlefouper.Cejhmefntetiuniee
Grand' quantité des nefs fut amenée.
Portant d» -vin de Lemnos la fertile.
Euneus fis de la belle fiipfipile,
Etde Iafon,l'auoitfaic~l amentr,
Pour trafiquer, aufsipour en donner.
Car d 'iceitx vins plusfrians & nouveaux
Fit -un prefent,iufqu à mille tonneaux
A.u chef de guerre. Efiant ce vin au port,
L« Grecs venaient faire charge

LE HVITIESME
LIVRE DE L" ILIADE
O'H OMBRE, PRINCE
DES POETES.
ARGVMENT.
IV pi ter ayant défendu àtous les dieux
de ne donner fccoars ny aux rns ny
aux autres, i 1 en va fur k montaigne d'Wa.
Et toutesfois deuant qu'y aller fàicl que
les Grecs fe trouvent plus foiblesqaeies
Troyensau combat. Irisarreftelunon &
Miocrue qui fortoient pont fecourirlcs
Grecs. Lefoir errant venu Heôor faîû
vne harangue àfes foldats,& leur perfuadc
de demourerfur le champ en armes; Si allumer
du feu toute la nui&
'^"VBE tUioi'/ritvermeil
rucoufixée,
HtfU s'efioitfurU terre nutf
firee,
4>jM»rf lufker des foudres *MH
ijfant
litajfembler tu Cidréftlenàiffant

L* ILIADE D' HOMERE. II 8
£tfiroic~h confàl des. dieux: Aufquels eftaris-
Apis par ordre,e& tresbienîefautans
Il diflainfi.Oyez. troupe Jimn*t
Ce que l'cjprit cache dans mapoiilrine
VeultqueiedieZÉt tayans entendu,
Uefoit aucun de-vous fi efperdu
Ma/le, ou-femelle,à mecuiderdiflraire
D e mon dejfeing,ou faire le contraire* f
Celuy devons qui fi départira .
Hors de la troupe,^ du ciel finira,
Pour aux Troyens^uaux Grégeois aider
Si ie le puis fur Chiure appréhender,
Batu fera,& fondant renvoyé
En fa maifin honteux & ennuyé'^
Oufiie-vicnsàtropmedefpiter,
Ieleferayfiudain précipiter
Dedans le creux & horrible manoir
Nomme Tartare,ou eji le gouffre noir . '. .
Et le Baratxe/Qtnt pertes deferi.. ••-•.
Lieu aufîi b*t & profond en en fer
Comme ily adediflanceei/' ieffaf*
Du cielhaufah iufqu en la terre baffe:
Par ce moyen tout aurons congnoifjance
Combien s'eftend mm extrefme puijfanc*
JEtfivoule^de's maintenantfçauoir
Ce que k fuis je vous leferayv oir.
Il vous ennuient vne chaîne d'or prendrt
D'ici à terre,^ 1 tous-vont en défendre
Pour employer veftreJiuinpoMmir
Jl tue tirer en bat ,Q/mi mouuoir.
Vous aurez, beau trauaiUer-vofirepei»*

•ni. ntiti » «
En fin fera -ont entreprife vaine.
Mais fit veux ou M vous ejlenert
le Uferay,fans en rien megreuer:
Et tireray far "une mefme charge
jtuecques vous la terre

Gratifier. Fay fêlent* penfie:
Tu n'en feras aucunement tencet.
Jupiter lors au chariot dtelle
Ses grands courfiers de nature immorUHe^
Puis feveftitJe fes robes dorées .
Trefreluyfautes i*r bien clab»itrees,
Il printfin fouet d'orfin,& fouiainmtntè,
Ses chenaux bat,qui ont lalleure pnnte.
Si fendent CairpjoLtm à bien grand erre
lenans leur voye entre le ciel

: TU*.' LIVRB DI
Zturs bataillons, bel itère marchant '.
D'autre cofiétousiesTroyensgenfdarmtt
^tpres difnerfarmèrent de leurs-armes
Délibérants deffendre leur cite'.
Il efioientpeu,mais la necefiité
Les animoit & tendokpUu vaillant,
Tour rrfifteraux Grégeois affaillans.
Et mefmementpeur la protection
De leur patrie fgr génération.
Si font ouvrir entièrement Us ponts
De leurcitétty toutes les cohortes
Sortent dehors font'la ckeualerie,
Que gens de.pieà/ton fans grande crierie.
£jtant venus au lieu propre à combatte,
Soudainement commencent à fe batte
Dteffans efcu contre cfcu,dard à dard
I{oy contre Roy joudard contre foudarâ.
Faifam eu tout comme vrais belliqueurs,
Ores vaincuxjncontinent vainqueurs:
Lvnfe plaignait fe voyant abbat»,
L'autre ventoitfa froueffe tSTvertut
Et voyoiton d» meurtre nompareil
InceffântmenX couler kfaug vermeil
Ce grand chapliz. dura la matinée
Sans qu on cogneuft la victoire incline*
^ftvn des deux.Chacun fit le hardi
De tous cofiez, iufquesfus le midi.
Lorslupiter,afndedifcerner
Surquideuoitla vifhiretoumer,
F rint en fa main vnt balance &. vtrfe
An* deux bafiins,tantUnrjtrtttê€uburfi,

L'UIABB HfiOMUl ni
Que leur bonhan.En vu coflé mettant
Celle det Gms:en l'autre part jtutant
Pouries Troyensji posfe iujicnent
Mais àcogneufi tofl tjf apertement
Que le malheur des Grégeois furpaffoit
Cil des Treyens, $Jd» tout balançait
G oignant Uterre,t5fîoutre goignant l'airt
Surquoyfoudainfit la foudre voler
Parmi les Gtecsdefquels en leur efprits
Furent de crainCle incontinent fur fris.
Enmefine-mftantjutpar Idomenet
Roy des Cretois,ft gent abandonnée,
^fgamemnon mefmes lai/fa la place,
Les deux Aiax auf!i,fons montrer face,
Prindrmt Ufuftc,& ne fut veufur t heure
Prince Grégeois quifift au camp demeure: . .
Tors le pruden*-Mefior,quifut contrainih i
Defarrefier.Paris auoit attaind ?
Vn des cheuaux du vieiUart droiHement
Z> effus la tefte: où naturellement
O» voit les crinspremiernaifire dyfortir.
Ce cheual dont le gardait de partir,
QuireculL>it,tournoit,vireuoufloit,
Pour la douleur mortelle qu'ilfentoit:
Car lafagetteefloit bien fort entrée
En la cemette, & tamit pénétrée.
Dontfeffèrpttpomrfe defueltptr
jifon cheual tous les liens couper.
Mais ce pendant les grands courtiers d'fftltot
Portant leur maiftre:approchaient de Neftor,
QmfHfiUtmmjamUGxettantftife.' ^ . *i

?, •"; VftUVKB tDB
Diomtdés,qniiayant ainifé
Vint aufecourn& quant &quantvoyant
Le cauteleux VlyffeLfenfuya.nl,
/! luy crtoit.O fis de laeru's
Dont les fins-tours font expérimentés
De longue matn,Oit vis tu maintenant?
Tourqueyfuis tuijguettettu fiuftenant, -,
Ici lefaix?Nas tuf oint honte & ctamihe
De receuoir en fuyant quelque a,ttatn£le
Diffus l'efihine?Attends,attends,iemeure,
Saunons Nefior,gardons qu'ici ne meure,
Ainfi parlatdout.Vlyffes-fouit
QuiriarreflajiiBi aux nefs fenfoui t.,
Ce nonobstant Diomedesfadreffe
Tour le fauuer,au plus fort ée lafrtffe..
Et quand il fut tout datantfes cheuaux, •-
Luy dicl amfi.O Nefior grands trauaux
TefaiSifouffrirla Gregeoife ieuneffe.
Durs àporteràlafoible vieilleffe
Qui tout les iours je treuue defpoutueue • \
De la vertu & forte quelle a eue.
.Ton chariot,ton (harton fa monture,
Tout eft tardif & de foule nature.
Défends de là,(jr vienicy monter
Deffus mon char pour expérimenter • •
I*a grand viteffe & k courage exquis
De mes cour fers,que l'autt'merie conquit
Sur Eneas:Noz, valets mèneront
Ton Aiatiot

t'UIADE D'HOMERE.
Mncor -v» coup^quelle tfl nojlre-vaillance,
Et fi ieffay marner ynt lance.
Suyuaut cela Je -vieillard descendit
Et fur le chardufort Grec Je rendit
Tenant le lieu de Stheneltityquipajfe
SuriceluydeNeJlor,enfaplace.
Neftorferuit pour lors de conducteur,
Diomedésdechef& combateur.
Lors paffentoutre,àfin de fouuoir iotnire
Le preux Hei~tor,qui n'eut volonté moindre
Deles trouuer. Le fort Grec s'efuertue "
A.luy ietter fa grand'darde pointue.
Si le faillit. Maisen faillant le maiftre,
Dans l'ejlomach de fin charton pénètre
Enopeutn»mmé,homme£eftimt
FUs de Tbebee hardi ïl magnanime.
Lépreux Hetlorfutfurpris de douleur,
Voyant mourirfonferuant de valeur.
Ce néanmoins il le laijfe & s'efforce
D'en trouver vjt de TTiefme cçtur (p force,
incontinent à luyfeprefentaj
*

TI I I. LITHE DE
Soudaintranfmit tardent foudrefurterre,
£hù vint tomberdefi grande rtideur
Quêtefort Grec veilla flamme & ardeur
gtenpres deluy,dontfes cheuaux tremblèrent:
£t à Igefter les répits s'en volèrent
Hors defes mains,tant futfurprUdc crainte.
§i di(t alors,cefl par force F$/ contrainte
D iomedés,qu'il notufaut déflorer,
fuyons nous en,vois-tupas leaangeri
Le Dieu puiffant la victoire de fart
Po»r ce hur£huy,à la contraire part,
yne Autrefois il en ordonner tu
Tout autrement,^/ta nota donnera.
*' Ceffïit humain ne fe doit hazjudct
t
f ' De contredire aux dieux,ou retarder
*'Leur volonté: la puiffancediuintj '
*' £fl autant grànde,U faut qu'elle domine.
D iomedés adbncluy refpondit.
Prudent vieittard,toutcequet»at âift
Jîfl raifomtabU, & n'y vueil refifter:
Mais ie ne puis que trop me ceiitrifler'
guandmcfouiifent SHeB»rMuimeverr%
Ainfi fuir, lequel Aire pourraj
Vniour aux fiens,exfoliant fon audace,
Comme autres fois ilm'a donné lachaffe
}uf]uesaux nefs :& sil efîoitainfi,
f'aimerois mieux que fans nullement,
TtejfvHS mes pieds çefle tetrt/ouùrifl
Soudainement, m'engloutifl & ceuurifl. • '
( Ha que ondit lèrs Nejhr,
PenferoH tu qùetihiit cAUfi #é##Ti *

L* I L F'A'-D 1 B'HOMEJI. Ht
Certainement quand il te nommerait
Lafche tjf croinrifichltcun eflimeroit
Tout le contraire. Ils ont w trop grand nombre
De leurs foldatsmisen mortel encombre
Par ton ejf>ee : $/ mainte femmelette,
Pa r ton effort efire veufue $/feultttt.
Difant cet-mots foudain la bride tourne
Jl ces cheuaux,recule tfs'-e» retourne
Auec les Grecs. Hektor & fis foldars
Courent afres,leur ruant traitts & dards,
Ko» fans grand bruit : mefmes Hettorçrioit
ji haute voix quand fuir leiveyoit.
X>iomede's (difiit-il} tofoultis >
Efire honoré amfi que tu noulois,
Entre les Grecs: la chah fin* deleSoble,
Ze meilleur tùnjtpremier Heu de table
T'eftoyent donnez, four ta vaillance & famé.
Maisàfrefent-commevnevilefimmt
Prise fer**, Va *'«» va glorieux,
EJbouuentable/ouec tes ariens yeux.
H efferefhu diffus nos tours monter,
H'efferc fin* m& femmes tranfforter •
Entesvaijfeaux. Moyfeul fuis a/fez, fort,
Non feulement d'emfefcherton effort
Et tecnaffef^ins four mort te donner
-Sans te laiffor en ta nef retourner.
sfinfidifoitHeclorJontltXJregetU
Tut en fuJpeas/Udetfoit autre fois
Tourner vifage,&. l'iniure venger,
Ou s'enfuir,emtant te danger.
I>e retourner trois fohfc hasarda:
M

VIII. LIVRBDE
Mais par trois fois lupitir l'engard*
Qui fit défendre vn tonnerre & efclak
A foneretHe,ai^gmefeur & clair
Que la victoireeïtoit celleiowmttu
Aux forts Tnytns,paries-dieux ieflimel
Sur quoy Heftor pour animer les fient
Criait touthaut. O Troyens,l.ycitns,
Ettitut amit i mtmjectùrs vomi.
Si L'on vêtu a pour valeureux tenu*
Par cy deuant,foytz..ores retords
J)e faire voir vofirt foret dt corps
^fux ennemis, l'aycognoijfanceapcrte
Que notu vaincrons^ que toute.l+pcrti .
Sera fur eux; les rnuts,lafi>'f

V I 11 A DE D*H O Hl E B. t1)
.jfndromatha: laquelle prend bien peine •'••
De-vout donner dufroumtnt tyaueine,
J!my mejlaut,quand il eneftbefoin, •- • >
Duvinfouef: ayant aufiigrand foin
De vaut f enfer, $/ d'exercer Voffie*
J>'vnefcuyer,qu'i.mefaite formée. **
A cefie caufoauancer^voiujcouTaz,,
Et voflre tnaiflre à prefont fecourer
Tant qu'il attrappe, tu d rende-vaine»
Ze vieil Neflorpourauoirfon efcu.
Le bruit duquel voieiufqim es- ciendrt<
Pourceau il eïl de fin or précieux.
Diomedes dujft eftant furprif,
KomlaifferafacuiraffedeprU
S2»e Mulciber iadis voulut forger»
Et cela fait on verra defloger
Toute U nuift ccfte armeoGregeoifo ....... >
Mettent enmtrleurt nefofons foire noifo. .; t ..-.
^finfi parla Heflor en feventdnt, • •. ;
gui bimpenfoit en pouvoir fitirt autant, . . t
Surmuoy lune (fçachant enftpenfee •>.-.:
Tout ce difoonri) futfifort courroucée, !
Sùonveitfomdakttomfot-membrntremhl*
Tar grand deJpit,rjo , (Oly»pe.branfler.
Incontinent a ifeptuntsaddreffe,
Enluydifant: N'a*-t»point detriftetfe,
Voyant les Grec* ftdmemmt fou ffnr,
gui tous les iourt ni ceffentdeioffrit- <
TluÇmun beaux dont rifdignofaipfitfy . \
Enlacitid'BguestnrenHtliceî
Comment peux-tuejite.j'arH te douiei* . -
L iif

VIII. LÏVRBDE ;
Deleurmalheur,veutextremevoukai
Queiet'ayveufauorifàntlcup draifh?
O Neptunus,certes quand tu •voudrois,
Et tout les Dieux emportent leur querelle,
Les preferuer de cefie mort cruelle,
tlferoitfaiil. Mon mari Inciter
Aurait beau dire & beaufe dejpiter,
Il n'oferoit toutes fois départir
Du mont lda,craignant t'en repentir-
Lors Septunus refpond : Otemtraire
fiepenfe point que ievueiRe defplaire
Ou contredire à lupitapmjfant,
A qui chacun doit efhre obtîffant.
Il efl trop fort,U le faut reeognoiflre
Pournoftre Roy^Boflrifeigneur & maiflre.
Ce temps pendant les Qrttsfurentpouffe*,
( EfiansromptuyUnsieuts tours ^.ftfftx^,
Lépreux Bcttoryr*jfembU*tau-ditnMant
Les contraignit etegaigner leurs ramparsy
Et s'enfertlmjanttjueiagrandtflaltM
D'entre Us nefidy lefir^enftlftpUinet
Eftans aiuffferrez, ^recutezi,
Le fort Trojen eufl leurs vaijjiaux brujltz>>
Tant il efioit des dieux fauorise\
Si lors luno n'euft aux Grecs aiuisé..
Q*i les voyant ainfi enitfatroy, •
Mit enl'cfpritiAgamemnonleurRoy,
De les laijfer,& d'atUr agrandi cours
IuÇques aux nefs,pour demander fecours.
Agamemnon part adoncprnupttment>
Et vient aux nefs tenant ynvefiement .

l'ilIADB &HOHlltJ, I14
J) e couleur tougt.en fa mam&' s'addreflh
Droicl à la nef principale $/ maiftreffe
X>u Roy d'Ithaque,affifè au beau miUe»
Des autres nefsjtant qpc de mtfine lie»
Upouuoit eftre à fonaife entendu.
JOepauiUond'Aiaxeftoit tendtf
A l'-vn des fiants, cil d'Achillù auff
£» t'autrefiant, ejlam rengejrainfi
SurUideu» coings ji fin difouflenir
Mieux les dangers quipourreyent fumenir.
Agamemnon donc monté fur la poupe
De ce -vaiffeau crioit: O lafche troupe,.
Oprince Grecs, 0 peuplemiferable,,
Quelle grand' honte & marque ineffaçablelift
imprimée à ce iour fur la-Grecel
OÙfontUsiHeuxloùeît yoftre promeffe?-
Ou efttorgueil $/glorieux caquet
Qtçevoia amejjn Lemnos a»banquet,
Lors que difiejr,que des Thyens abfens
Chacun de vosu en combattrait cinq censi
C'efioitlcvinj4chair,t*r la viande, •
Qui vous mettoitcefte iatlanctgranie-
En vor eJprits:ieUfini maintenant.
Et qu'sifoit , vraypjoicyiHec~lor iteutnt,.
Lequel ayantforcé'lebafiitn-
Mettra à fac (gr en combuflionr ,
Toutetarmée. O perelupiter,
Lequel des Roi* av-tu fai(î contrijler
ïltù que iefuis ïlequelaf-tu chargé
Vriuéde ghire,ennuyé,outragé
^tutant quemyl Cen'eftpasl'ef/erance ,
~ ]L iiij

Tin. uni ce
Par moyemieuti&tentière affeurance
Que ieprenois de mon-vouloirparfaire!
Quand ie voytis mon offrande te plaire
lefenfoisbienvniourdefl.uire Troye.
JSt maintenant ie me voy eftre-pnye
Des ennemi). O fouuerain des dieux,
OcTroyemoyÇpuis qu'il ne tepUift mieux)
S^e tout ce peuple efchapfehors des mains
13» fart HeStor rjf Troyern inhumain!.
Ainfi priait pour têtu fis Grecs grnfdarmes
Le chef deguerre,accompagnant de larmes
Son oraifon. lupiter accorddj
Entièrement ce qui'il luy demanda,
Me» de pitié Je voyant gemijfant
Peurlejalutiupeupleferijfant.
Si leur tranfnùt,pout véritableaugure,
L'Aigle portant auec fa rriphe durCJ
Vnpetit fan de Bichetfu die l%iffe
Cheoirfur l'autel où la Grecque noblejfe '
Sacrifiait au grand Dieu immortel.
Quandles Grégeois veireht deffiul'autel
Défendre tAiglejlsreprindrentcourage
Et quant & quant tournent monflrer-uiftgt.
Diomede's entre tant de milliers
Debonsfoldats^-vaiSansCheuiliers,
Tut le premier quifortit hors leur fort
^fuec le char pour minftnf f*n effort
Contre Troyens-.lorss'auance& fi rue
Sur l'vn

I 11 IA-0 B S/H OUI RE. I 25
Lequel-voy ant Diomedés AienJr, ";
Ne»* toutesfou cceur Je lefoufienir .
Et s'enfuit : m
Tit aux Troyens mainte piay»rtlHUllt.>
Car fourni'efcu du frère ^AAeito^,- , .).._,.- ...-.;,
Puis s'il voyoitftn heure jl tUfrotheJt, v. ..... e fa neurrice,ou de fa mère aimable
Quand il voit chofeà luy defagreable..
Ordifons donc Ufquels fièrent vaincu*
ParcefiarcbmCefittOrfilocImt
Lv '

y.tn. tirvRs i> t
PourlepremierJietorjOphdtfiés,
Amapaon,Ormrin,Lycophontcs,
MenalippM,& Chronvus,attaintt
Départ enpart,& à tomber contraints*
Trop fut iayeux Agamemin,deveir
C' rude archerfaire fi grandJemir. u
Si vint à Uyjfrd'vnplaifant langage
Lt*y difl ainfi. Q gentil pafimnagt • : -
"Prince £ honneur- que i* dois rentrer,
le tefuppli vouloir perfeuerer:
Car fans le lo% que ton te donnera,
Quand Telanmtttn vieilpère If aura
Ce bel cxplpifT,il en aura grand'ioy?
Auecdefir qùenimeftemps te reuoye. •.
Jefçay tresbim qu'ilfhbmre Qr> iefitm»
Bien que tnfiis enfant illégitime,
JEt qu'il t'a fitiÇl nourrir de ton iemne aage,
Comme fin fils venant de mariage.
Quant efi à moy,ie te iurtf^r promets
Xnfoy de t{o»^qHefi ieprens iamais
Cefte cité,apres moy tufrendrat
Tfubeau but in ainfi que ru voudrai
IeteionrayvnTrepiédoThruni, .
Vn chariot de deux chenaux garni,
Ou pour le mieux ,vnt belle Troyenne
Fille a Priam,ou autre citoyenne
Quiauec toy en ton Uii dormira:.
Mts'iltepUifttoufieurs tefiruira.
la n'efi befoin grand Roy,que tu t efforces
[T>it~t lors Tenter)* inciter mes forcés .
Souvent ie tire employait* m* putjftnat

t IlfT-ADE DMOM-EKE Iï

THIi HTRÎ DI
Quand Hector viitfm efcuierpar terrt
Il fut dolent, lors defeenditgrand erre,
Et commanda à Cebrionde ptendre
Son charitt,*}? la guide entreprendre:
Cequifut faiït. Hector adonc Itna
yn grand caïUtWde terre ejf puis s'en v* .
Contre Teuccr ,criant de fiere -voix.
Teucer unit encore du carquois
Vn desfes traiits, Je drejftit ejr gmudoit.
Pour mettre à mort celmy,q»'il prétendait.
Mais fur l'mjlant, Hector tel c»up luydtnne
Que hors des mains art & traitls abandonne
Et tombe à terre. il en fut bien coatrainil:
Car le dur coup JUquelïauikaifaiuit.
J£jlottmortet,auhauttdeUj>oii~lrine
Et fur le col»» Utejte s'embue.
Son frère Ai** le voyant abbalu,
accourt foudain en Prince de vert»
Pour le défendre: & fi tresbien le ctuure
De fin efeu qui le faune fâ/ recoiture.
Mecifteiu & ^tUfloramis
Dupauure archer entre leurs bras Cent mil
Et quant & quant tout aux •vaiffèaux perte
Demipafmé,po»r le malfupportè.
Lesjvrt^Trdyens fecourusud»grand Dit»
Encorvn coup firent quitter le lie»
A tous les Grecs: & gaigaer lefbjfe
Et le rempart,qu'ils auoientdilaiffé.
Hector efloit entre'tout le premier,
Gompacaifon.
Tout acharné, comme ejl vngras limier:

l'ilIABH DHOHtfXB. H7
Quifi fiant de fa force &- vite/Je
Suit Le tyonpar Ufarejl efpeffi 4
Oulefanglier.Etfila befle tourne
Pour je -venger,le limier Udeftutm*
Legierement ores mordant la atijfe,
Ou bien ltsflancs,tant qu'il fouit queperifft:
Ne plus ne moins Hector donnoit la chajfe
Aux ennemis,abandon/tant la place.
Et fi quelq'vn derrière demouroit.
De fin ejpee ou fit lance mouroit.
Eflam les Grecs defconfits & chaffer.
Outre leurs fors t*f trencheespaffez,:
Nonfans grand pertt &• grojfe effufion
Defang humain pour la cûnfufio».
Einablementprès de leurs nefs s'arrefient
Xt là tvnl'antre enhortent,admohefient
De tenir bon:dreftans aux dieux prient
Pour leurfalut,en diuerfes manières.
Et ce pendant Hettor ejpouuentable,
Ayant les yeux tomme Mars redoutable.
Et tant ardentz, que ceux de la Gorgone
S'approche d'eux, ^rphtt fort les efionnt
Tournant deçà de là,pour admfer
Comme il pourrait Us deffaire & brifer.
Adonc luno indignée & dolente
De voir fouffrir peine fi violente
Auxfirs Grégeois,tjr craignant qu'il fur/tint
Encore pu,à Minerue s'en vint,
En luy difant.O fiHt trefamee
De Iupiter,peux tuvoircefie armée
Entel dangerjfans autit quequtfoing

Tilt. tIVRï »B
De leur aiier(à l'extrême befiing)}
Souffrirons nom qu'il meurent de la mai»
D'-vnfeul fieChr, meurtrier tant inhumai»?
Ne voix tu fa» a quoy ils font redwfh?
Ne voix tu pas comme U les a CênduiÛs
lufqùen leurs nefsf& qu'ilnecejfera
lufques à tant que tous morts les aura?
^itlors Pa.Ua* reJJ>ondit:Ie rjty bien
Ce que tu du ie n'en ignore rien.
Mais ceSi Hector hardi'& orgueilleuse
Duquel on-veit lesfaiïls tant merueUleuie
Et dont les Grecs font fi fort eshahiz,
Mnbriefmomrajdansfonfrtfrtfajf.
Or de cuiller refifier au vouloir-
De Iupittr,on sen fournit doulotr:
Je le crains trop. Carfafauem de/fitt
Seuuentesfois encontre mty s'irritei
DiJJimuûnt par grand ingratitude
L'extrême peine & lafolicitude
$ue sayporttypour Hercules fauuer
Lors qu'il allait fes forces ejprouuer,,
Obeyffant au Roy Eurifiheut
Certainement les trauaux qu'il a eutè
L'eujfent miné:mais quand il s'ejcrioit,
Ouqu'ilplouroitflupitermeprioit
D'aller àluy.Ce que iay fouuentfaiil,
Le preferuantd'ejlre pris ou deffaiÙ-
Si ie mefujfe en ce temps admfee,
Comme iefuis ores de luy priÇee, .
Son Hercules eufl efti retenu
ytufond ienferionc » en fut reucn»,

L ILIADE DHOMEB.I. ut
Il lieu fi U fait thohntrabU amquefie
De Cerbentsjk chien à triple tefte.
Oncn'euftpafféïinfemaleriuiere
Qu'on n omme Stix -.demeuréfat derrière.
Et maintenant four Aigu rectmpenft
Demonmerite,ilmekait,itme tente,.
TOUT condtfcendre aux legiers appétits
Et'vaindejhrdeU blanche Thetis
$m l'a flatte endangagebumble QJ doux,
Touchant fa barbe,& baifant fes genoux:
Pour honnorcr Achilles fin cher filsy
Et lei Grecs rendre en perte defconfits,
Sifçay iebienquenbriefletemps-viendrit
Que lupiter pour filleme tiendra:
Et que d'autant que de ht} fris blafmea,
D'autant oùphtti'tnfitaybien aimée.
Orfituvenx,lmto,vat'en,apprefl* '
Le chariot,ieferay bien toftprêfle.
le m'en iray en fa maifon pour prendre
Sonbia»hamois:it veux bien faire entendre
^fceTroyent émettre enpoàtirfit chenaux,fourni fiant
Tout l'equipage,au char refplendiffant-.
PaUatlaijfafonv.eftemmt gentil :

; i TIII. t. I V R S 'D«
$ueUeauoitf»i(t£ouuragetreffubtiL-
Et puis s'arma de la cuira fie farte,
Q»c I upiter en la bataille parte.
EjtMt armée a» chariot monta
Legierement &U lance porta •
Auec laquelle elle abbat & ref oufli.
Jtedemidieuxrfuandelkfecaurrûu/fe.
En-un moment aux partesfi rendirent
Du ciel hautain,qui lie leur grésoumirent
Les heurts ont toufiours latharge entière
De ces beaux huis chaamtea eftportier*,
Ayant aufti lafuferintendcnce
Ditouslescienx,auecqucsla régence
Duclair Olympe,& Àamam'lei nuet
Ouramener quand elles font •venues.
Quand lupker qm regardait enl'air, '
Veid Us cheuaux des deejfts voler, • \ •
Sut cournuflegriefuement ettcemireelles. '
Si leur enuoye Iris aux pemptes afies,
En luy dtfanf.Iris ma meffagier*
Aux ajles d'or,va. moufiretoy legJere,
Va rencontrer ces deux, &J leur commande
De reculer, difaut que ie leur mande'
Qu'elles ne foient défi felatt courage,'
Defemonflreroret.àmm'mfa^t:•••:.
Et qui pat trop font de folie ejfrifes
De cuider rompre ainfi mes tntreprifeii •
D'i leur encor, qu'à faute d'obéir,
Trop s'enpourroient deuloir &> esbtshJr.
Carleurbcautharfoudamfetafroiffe*
Et le iarret aux cheuaux dejpecti •..'•'...

L ILIADB DHOMIRS. îij
Si tomberont bat en terre ruynees,
De non efcler rudement fruldroyee!
Dont ne fourrons(tant[fâchent bien OHHrer)
Laguerifondedix ans recouurtr.
£t lors Patiosff aura quel vitupère •
Elle mérite,en combatantfon père*.
^uant a lune,certes ienel'accuji
Fa* grandement,encore ietexcufe
La congnoiffant trop Àuiile & couflumiert ••
A mefafcher c'efl toufiours la première.
Aàonc Iris partit du-mont Idée
Pour accomplir la charge commandée
Et Us trouua, non pas loing des iffues
Du ciel hautain : Les ayant apperceuet
Lesarrefla,endifantO volages:
Quellefilie afurpris voz* courages, ,
Voulant aider AUX Grecs pour irritel
Encontre vous tire de lupiteri
Ilvonideffenddepafftrplw auant • S
Si ne voulez,,au[li tofl que le ventj
Veoir le beau char defpecê,torromf»
Et le iarret de vo7 chenaux rompu.
Et puis tomber e» bat parmi la fondre
DucoupfouJaindefonefilairei^ foudre
Dontncpourrerfcheutttrlr'fnflei'ntei)
Tiouuer Çant'tde dix longues anneen
Afin que toy PkSdf puijps cognoiflre,
Sue lupiier efl ton dieu & ton maijhre.
S«* à luno.il lé fçaitft feUnn*
De longue m*iri,quepoint ne s en eftonne:
Sien cognoijjant qu'elle prend grand plaifit

vin. nvBt&i.
De contredire à fin vueil & defir.
Or donc PalUu ne fois opiniaflre
Comme -une chieure^ le cuider combattre
Et garde toy de ta lance dreffer
Contre fin vueiL,depeur de toffencer.
offres ces mots Iris tofi s'en volat
Surquey luno à Minerueparla,
O quel regret de ne ptuuoir parfaite
Ce que ton a délibéré défaire.
Puis quainfi efl que lupitet rtfiftt
lent\fms pas îaduuqueton infijle
Encontre lut/,ne qu'on fe mette t» peine,
four lesmorteLtSapuiffancchautain*
Difpofera filtnfa -volonté
De leur malheur,ou leur profperité.
Yiifant ceUjdle tourne la bride
A fis cheuaux,& droit-aufiel lis guide.
Les heures lors les beau* ceurfiers.de/Ue90)
Du chariot, & aux crèches les lient. '
ConfequemmenUnt le grand char poje .
En certain lieu-pour cela iifpofé.
auprès des dieux fur deux chaires doues
ScvontajfeoirlesdameshonmrteSr.
Pleines de-dueil, n'ayant exécuté •
Leur beau frojet.luftfer*ft monte
Pareillementait ciel où futrectu .
En grand hooneur,lors qu'ils l'ont apperceu.
Le Die» Marin de/lia premptement-
Ses beaux chenaux,ferrant diligemment
Tout tatekqp-t(*)< Ugrandchaireafprefle
A Iupiter,quifutL\tonteprefie

LILIADI D HOMERE.
Ou ils'aftf,comme Bon luyfembla.
Maiss'affeant tout (Olympe bran fat
Pallat,luno efloient auprès d»Die»,
Des deux coflez^ilfaifoit le milieu.
Qui toutesfois entielles ne parlaient,
JEncores moins à luy parler vouloienU
Mais Jupiter cognoiffant leurpenfet
De grand colère amèrement bleffée,
Leur dit! ainfi-.deejfes d'où procède
Vofirc courroux,qui tous autres excède}
D'où vient cela quainfi nuire voulez,
^tfes Troyens, & point ne vemfaouUz
Si ne voyez toft leur deflrufUm,
Contredijapt à mon intention?
Sfauezjvonspasquemey ayant la fine,
Telle que i'ay, vous ne pourriez, par forcet
Ne tous les dieux & deejfes tnfimhUt
Me deftourner de ce que bon mefembki
& il eftainficjue ma jimple menace ' ,
Vom faittrembler\

TIII. iiTii B«
Eftant du coup dejpece^ & brûliez,.
Cejleoraifmfcit M'mtrue frémir
De chaude rage,& dans le caurgémir:
Qù toutes fois fort* tteÇbienfon ire
Sanffairt bruit. Mais lors luno va dire,
O dieufacheux,Iupiter quel propos
JEfl ceftuy-cy'noHsfommes tesfuppofls')
On leffait bien,ta force ne reçoit
Comparaison de puifjanct qui fait.
Or fi ïonveut les Grégeois ctnfoler
Celan'eflpas contre t»yrebelleri
C"eftUpitiénte\
£!»ant elrdetoyIuno,ledefplaifir •
J?»e tu M as,me vient àgrandpUifir •••>.

l'itlADE D'HOMEKE. ÏJX
VA hardiment fi tu veux àgran&em.
Dedans la mer,o»a» bout de la terre.
Va t'en trouuer lapetus, 'QJ Saturne,
QtnonttoufiourstobfauitenoElum*
Sans veoir Soleil,^Jantfedtkder
D'ouir les ventswa hardiment frotter
Ou tu voudras,poiut ne feras fuime
Par monadueu.lenayaucune cnuit
De ton amour car ton coeur féminin
Est tout remply de malice & -venin. ^
AinfiparlaidontUgrande deeffe
Se tint iont douxjreaoubtantfa rudeffe,
Ce temps pendant fe cacha la lumière
Du clair Soleilyc»mme elle efi coufiumiere
Dans rOccean,& la nuit brune & fombn.
Couurit après la terre de fin ombre.
Nuiclaux Grégeois aggreabU if dtùfantt,
Mais aux Troyens fâcheuse fjrdefplaiftntt.
Lépreux HeOerfisfeldats retira
Loing des vaijfeaux, fjr aux champs fe tir*
Bien près, dufle»ue,ou l'horrible dejfaifle •
Auoit eftc en ce mtfme tour fitiile.
Arriuezjà, des chenaux defceniirenty
£t au confiil promptement fe rendirent. •
Aufjuek Heilortenant en fa main dextrt,
Sa forte lance,ainft qu'vn Royalfceptre:
Lance tjui fut bien ferrée t%? dorée,
D'omjegrandspieds, de longueur mefaree. \
lldicl 4i»fi.QjeX,vailLmf Troyat? •
Tarn ejhàygmfoldats queùtoyens,, .'.- ,. . t
l'auois cornet* à «ioigt efptrtnçe, . l; iv .

VIII. II VRB m
(Et qui plus eji/en auois affeurance)
J) '«ccire tout, $/ les nefs ruiner,
Et puis vainqueur À Troye retourner.'
liais mon attente aeflé empefcbee
Puis queU nuift s'eïifi toft approchât.
Parquoy iefuis d'admis de ne bouger
Encord'ur.aiiis camper & loger
Tout à nofirt aife. Or (us donc que Ion fret
Ce qu'il conuient,chacun preigne fa place.
Que les cheuauxfoient nourrit, &'penfez.
D'orge & d'avoine: Et quant & quant penfez*
Les vns d'aller à Troye,pour auoit
Boeufs & moutons'.Les autres depourueok
A» pain: & vin.Encor'fault-qu'-vite troupt
Auantfoupergrandfiifon dehois coupe
Pour faire feux qui puiffent allumer
Toute U nuift. Ces Grecs pourraient par mer
Sjecrettement j"enfouir: & ie veux
S'U ejl ainfijoudain courir fur eux
Et les prejferfi rudement fur l'heure,
Qu'euxfenfuyant quelque nombre en demeure,
A celle fin que leur defconftmre
Serue d'exemple à toute créature,
Et qu'on ne fait fi hardi d'entreprendre
Contre Troyens quife ffaxent deffendrt.
Et cependant quefommes icy loing
De la cité,il faut aneit lefoing
DelagardeuLes Heraux donc iront
Soudain àTroye,r$r au peuple diront
Comme il conuient que toute la ieuneflh
EtltsvieilUrdipTetihtntU^hargeacprefft >••

L'IIIADJ D'HOME US. XJ»
De U ci té Je mettant en aguet
Sur la muraille, & là faire bon guet.
D'autre coflé que les Troyennes Dama
Facent dit feu à bien biffantes flammes,
Pour aduijir que de nuitt enfurfaut
Les ennemis, ne Us prennent d'ajfaut,
Sas donc qu'on face ainfi que iepropoji,
"Et que chacun à Iceuurefe difpofe.
Demain matin faudra parlementer
D e ce qui refte,ry puis l'exécuter.
l'efperehien,OvaUureux gendarmes,
Que nous mettrons demain fin aux alarma
Et que ces chiens de furie agiter^
Seront,»ccis,noyez,, précipitez,
Varnofire effort.Or prenons lefeiour
Pour cefie nui£i,iufquà l'aube du iouf
Quonfe mettra en bataille tmget
Pour iebeller cefiegent enragée,
le verray lors comme f nuancera
Diomedes, & s il me chaffera
Defes i/aiffeaux,o»fi ie féuiUeray
En luy mes dardt,& le dej^ouilleray.
Jl pourra veoir s'il a force ou vaillance,
Pour foùftenir •viifeul coup de ma lance.
Certainement ie croy qu'il y mourra.
Et maint ami qui lors le fecourra
Et s'il aduieot que ttn aye victoire,
Ieme prépare vne/éternelle gUÎKl
le me prépare vn honneur immortel:
Et ne croy point q»'on ne dreffe vn autel
JLmonrtmmféfmoignant maprjuejfe

VIII. tIVREDt
Comme à Phabus & Fallas la deejfe.
AinfiparU,dont Troyens qùtls l'ouïrent,
Incontinent àfon vuul obéirent.
Leurs bons cheuaux laffe%int deflùz.,
Et aux grands chars tommodcment liez,.
De la cité ont fpudain apporté
Pain-,vin,meifttons,& bœufs à grand, planté.
Fuis ont drefféau milieu de l'armée
Mille grands feux,dent la flamme & fumet
M ont oit aux deux,pouffee par le vent,
Et tout ainfi que ton peut voir fouuent, '
Xn temps feram,près de L lune claire,
Les corps du ciel(car vn chacun efc\airt
Comparaifop.
Tant que les montsjes vallées & plaines
Sont de lumière ainfi qu'en beau iour plaints) .
Dont le berger qui fa yeue en haut iefle,
Se refiouit en fa baffe logette.
SemblablementdelaTroyenneville,
JE» celle nuit! tant feraine & tranquille
Les habitons voyaient $/ choifijjjient
Lecampajfis,rp l'en refiouijfaient.
Donquesayans donné la nourriture
^ leurs cheuaux d'auoine & depajlure,
Se vont affeoir,pour mieux prendre leurs fommer,
Près chacun féu,iuflement cinquante hommes:
Auec efpoir que l'aube retournée
Seroit des Grecs la dernière tourne*.
Fin du Kuidisûne lime.

LE NEVEIESME
L I VR E D E f I i^ï AD E
' DIS -, ,#*M5.iT -«.S,. ...
A*.j&-tt-JWt &.N T, ••'.. V '
AGamemn«n ^odfciHe les Grecs de
s'ctifeir «MI lewi paysvnwis Diomedés
& Neft«te&â«t4«c&nu»ire opinion les
arteftcriR. P**la«9n&il difclicNçftorl on
enuoye des »n»>8fl*d«fatd^irers Achille,
Se Achille ksr*ftt&«i*t©i«.cçla donc ils
le prièrent. L«siMi>bafladef.'t(M»dçty; rçCp
onfe,& après ciwcans'e» alla reppfet,
J« S finit Ttoyatufamtétofi
Y . rmgob, •.„ . ,v.. -
[««#«mi>gtM» : niJw les Gras
Eftoy en* dolent. 'GtirUfrïte anijuigiu
Defividt cnlmt'icw*Mwk menez ,

IX. t IVRE D*
fjonteufement iufquits dedans leurs nefs'. v ; ; •'
Cooiparaifon.
Mt toHttinfi que l tnpedt vtirfimeot
l4 mer politique agitée du vent v »
Jlift Bore/a, m Zephirtu, fortuits i /•,> [
- J)eSfnmtsdeTkr4ce,&lcsjUts*git4M
Sifieremeh* qu'ilsfont quela noire onde ^,
Mjl ((levée hors de la mer profonde.
Semblabléméntfetrouùtyentlésejhrits
fies princes^Qrtcs foi* tfmeui fyfurpru'.
£ntre lefqvels-'Agimeitmtn eftoit J. .
Çeluy qui plus a» cceurfe tourmentait. '
Si commanda auti heraux de priera
,. Chacun desgrands{doucementfans crier) \
t>efe vouloir affemWje* en fa tenu, '•'••-four
letttmon^Ter clairement fon entente.
Ce quifklfaift. Tous les Rois s'y rendirent • " ' -
AufJ[Jo^àin'Jùefoi*'v»eilentendiKnr.i ' '•••
' Éftd»sa[?h félon Unrordre'&fUix,
Agit mtmnon{nK»ftrant dolente fuey • '
Sèmit debout iettant la làrmt tendre,
^uetonvoyoitparfaite dépendre, >
Corupaiaifon.
'$ré-ptmiumoi»f,qiiil'ed»f'vnefintaiut
Sortant d'-v» roc, mule parmi Uplaittc. ;
WcT&ainftfaujpira&'tiriefiHrnent. { ^
Trop m'a traidé Jupiter rudement • }
^6friiuaQr^)^-tnetxei*t*celJ^ ;•'*'.
fie me plonger en f hifgrande ttjfiefe, . ~:...^'*
llmpromtyiadfsqueitmtttrejt ••''.rfftupfangcejkndkkTrart*:.,*..^..
U

f IL1AITE VHOMIRI, IJ4
Mt maintenant {dont trop itm r tfintrHeillt)
Toutlerebours-mp^mmande^/-confei&è.
CeU àfçauoir^imfesitmt^efiôitrne
J)el'entrcfr$*i&^m

ÀS'tufifetf diku*fb*t**fjpré, >.;.;.>«;.nsit.it -,u,»i .t..
De meft/riferfrv&trtuftlHtaé*.... ,.ii. , ..-.„, >•>.
MdUcen'eftrù»ilMe»-*ic*iiflMmtr. '
l'enayfoitjfert moy-mtfmcs Uprtmitri
Jeunes &"vhkxÀea camf>ff4Utnt,ciïttM*
TKm'ntMtref»>tpout\vnf>a»mt . .•
£1 punqitil-vieitt\i(iVtp*nU.Ttflrt>nbvi' •„ • ; .
Jetcdiray ces i^t» ftHmiemafindeeei -\- • • •
Les Dieux hautAiits-t^K-iepmti(Uomuiit
Veporterfceftw.&'dql'rcgutuer/fatr ,. .
DetegraitdojlimÂiktk'.fireeijp'tieMt.agt, •
Et bon conftili^$ik$!Wd*AiM*fag6-c >1
£* n« />o»m*s**r4»lWlrw»» "
EtfitimsfaMAfii*»f*»*i ]
Eaton ejpnt,de t'otfuir£iri i
Monte fur thtf,t>4 tV*tc»*iJ»ijhfÇr
Efidcft*pr$faUihefl)ikrmtiQt::. r. .,• «.:. *
^icnt)ri*ftetnftfimwlilt;ÀMmfitr, .-iv.=k.
Te conduira »if£j»tay»*i «f«..•„••«•. .'.. t. ,'•.\v :i
I^i aittjw GrWia'gkj(à[m*^M»t r •.» -Au»/*.
Fjt4ttm4âniie1-*nt\UcjfâJi>* ,^- ,n;îji:T
£&'o>t.jn*mks,Tifi^&*iis'*ntJk(iitMï' v

1* 1 1 I * Vit-, *'H 0*#I X I. I}}
IkleUeemprife^h^eltufera
jîuecquesmey,quine{él4jfti-veye
ta fi» du tttt* Qiatcettwnsipw iavayt
Futenfeignet^nieufittedes dieux.
CtfleoraifmditprtiucfikikTidAj
EutgrandemmtdesGxectrtxammaudn
Louanstt*tb«utf«nadjtiifi>ig»lkr.
Surq»oyNefl^rltprudtnttCheJtitU«e
SemitdtboHt,p^effitmiit,'. •- X
MUre tonptrej&f dut/m (U km ftijv. • • • '
Achetmiy. Et - V
lepenfe bien j»fciw^«wHHOtMll'Ht,-, <
Xftdefiuptrvty^nty&.qipKtfwLwï t
jlfîtoirUga^utyHijùi^-toltoWtïe ,. :>'...,!

Deitunesgens,lesdifpofer&m*UTe "" •
Entrelemur&fofîé, pour entendre
Si Us Troy*m4ajiheroyiHt*ieUifi:rpriHdrtl : - '
.g»*»* efldetoy ^gamenmam.^tss^it» «'•' > •' ',
(Comme il t&feàAfyajfembtn&wctt&mt^'
^tonfoufer.T»niùa»t^itfadt''^Mi' •
Tour les traifltijihun tria xj*Hjïmity -UO
Et meÇmementUfentttîi toute pleim
DeiiinfiuefflUtdeTitraeemt'amtiM:tors
enfiupant s'offrira-tddffcours, .,.••'• » ;
^uiferuiraieconfeil^rfetams,' '.-••..'i ; ; - • !iw v
VtjMtleunj^i^lpfemèai^mfA u\ «*•'.•
VoicyU nHiÛJjtmelUfimtsijemmtK •••
Gens deUnftnsï&j>itn tdiiiteimmmts}.» •
Nous futueraMaiff/iam endormis,
Hom tomberont h nsmtsfditmtmtemiUi,
Ainfi parla, et? £ay*stftfmmt& \.:\~.
Jjt toutfut f#tàfif»*fqiah*&vv.v i -s, i«v
IncontinentfeptTtïnt» mttefrhldret* ••"•
D'aUna»g*iis&fimmif*b^>di*» t
Aueccptes e»x,l'v&feTbraJyi*Set '••-•
Tils de Nefisr/autretycomedes •••
Tils de Crcoru,AfcaUph*t Utiers,
iierione'yfit le quart volontiers:
Tl |f
Apharei*s,Ulmemu,Deiphirt, n
Tnpmal-a^àvaintreétde(fi*f^ t i
Tirent lesfept. hefquth^ latngenfd£rnsik\i
Tmbien munis A* leurs Uswty apn«.

t'IlIABt B'HOMERï. 13C
Entre le mur & le fojie'femirent
Toute la nuiil^r foint ne s endormirent;
Xai fans d$tfeu,m»ngeans,féfromenansi
jfyans ïoreille & ïmU auxftmtmans-
D'autre cofté,Ag*memnt>n menai •
Auectiuisfey leï.Reis, & Uftr donna
Bien- afouper.Lepjuelsji bienmangtrcnt
ggefain & foif'de leurscorps efimngeretfj
offres fouper,Neflor(do»tîa prudence
Xt bon confeû efloyent de îafijience
Tresbie»cogneuz,(faparolleaddreffk
Avchef de gumey& amfi commença.
Princeahonkeur^mojsparlernefcrie
is|»* de ttyfeul,par toy commencera,,, •
Xt prendrafin.Puisqu si eSl ordonné
Que par toy fait cepeupUguerdonn?, '
Puis que les Dieuxt ont donné le pouuoîr
Surtout les Greci,o» doit apptrceuesr
tlm qu'en auttuy i» confeil & defirt*
Xn ton offrit: UquUfaufyie s'efforce , ,' • 1 . w
Jnceffammentd^ouyrJeconfMher,. \ ,. •.
Xt quetqnefôiide bien exécuter.
Mt mefmement Un que l'on t'admonnejle
De quelque fait! projfitable $ honncjit,
Mt* cefaifantjriennifera trouai
Sortant de toy qui ne foit approuvé: ,
Cela me meut ores de t'aduîfe*
T>'-v»bonconfalfiùilfautaut~lorifer3 .,
Mt enfuimr fans point me-coiitredire
Comme tu fis,alors que par grand,' ire ,
CmtrtMh^t'efmeu^'èijettrroufAt.
' '- M Hif

IX.. X tr&I D 1 :
EtquiptseïïfitresfirtCtrffertpif, •
Que Briftis,qu'on lny auait cknnee,
Futdefatattemttfuaijiliswçineiur.
L'iniurefut trop gntmtetHnYiteA ••; •'•.•••. : ~:
Telperfonnareaimédelwpkar "•. \
Et des grands iitwx. -jft4nj»>$tuige
AfaitfoujfrtrjiUUcGrMct^raviiomirM^,
" iHpiter [

t'i't I * 8 le -DM 0 MS/R I. 137
%t ne dewroikfè aaRf^iegi ndigent
Ctlq»ffmtt.$im-auec elles
le luy rendray Lifleur des Damùyfeilss,
Su Brifeis,fifurt &. peftfouiUeey
Gemme le tour qu'elle me fut baillée.
En luy iurant mon fctpttt,e& royauté,
QueienayeutuHHuefriuauté
^tfuecques elle: onques xes'eji couchée ,
Dedans mon lift, onene îay àpprpchet .
Pour y toucher (emmêles hommes,pe#jmt, •.
^uandfeulàfeulcfiiecfèmifffS^èfrtuUfifti-
Voila le don & le. richepreffitt
' Qa'iï feceura de moy pour fefrefcnt.
Et fi les dieux ptuorifenKl'emPrife
la comnfenet» &\que TfQyefotfirife, •
le me confias qMtfurhftcilchaîne
D'or&(ïairaé»vnevefyriHi4e.tylarge: ••
Et qu'il choififfetnlreksçitQyentHt,
lufques à vingt des plus billes Troyennet
Hors mife Heleint. uiftres-efiant tutiu
En mon pays jdeimyfera tenu
Si chèrement, ho i*rt,efiin>é,
Comme Orefles moa.enfknttrefaimi
Et s'il luy flaijli mariageentendre,
M v

ix. irrut m
le leprendray iioîoiitien pourmon^ndref,
En luy donnant à choifir iemes filles,
l'en nourrit trois pudiques e^-gmtiUet,
Chryfoiemis la blonde, 1 ^ la prudente
Lnodici, auec ladiligente
Iphianajfe. Or qu'il en prenne tvnt
Sans.afignei'poiir'le-dot thofe aucune.
Car de ma part fi bien douer [ejpere- ' *
Qu'on n'aura point encorês veu qu'un père
(Tantfufi4>onefie.& royallt parti)
'"; -Ait tel douaire à fiai départi.
'..'te bdHkrayfept citer bien fermée»
Pleines degtns,&'riches renommées
Toutts-ioignansfrtl de la-mer de Pyhv
, Cfefl àfçauair Enopa,Kàrdamyle,
theres diuine,Hki enukonnetj
De be

i*i 11 A D s B'H O M E H g. V0
'• AinfiPlaton m'oilroyétantde grâce,
Qui tout ainfi qjt'm bien ie te furpaffe
Et en longaage,Ufacc de manier*
Que par tiyfoit récent ma prier*.
Lors par Neflor,ayant bien entendu?
^fgamemnonfutainfi refpoHdu.
Fils £ yTtreus,tous ces dons racontez,
Par AcbiUes dmront eflre acceptez,,
Car ils font grandz^Parauay faut qu'onpouruoy*'
De mettre toftAmbajfadeun envoyé
Pardtuersluyjenfçauraybienchoifvr
Trois fufftfatts,s'ilt y prennent pUifiri
Ltbon Phénix Udis fin pitcepteur
Pour le premier,qui fera condu fleur • •• ,- ; ! -
Del'yfmbaffade-.Aiaxpour lefccohdr Çr-
Xt pour le tiers Vlyjfes lefâconi, -x-,
'Lefquekferontfuiui-^dedcnx hct'auxy
luribates ^/ Odius féaux r
Or et pendant [o^r lefaifkapprouuer
Il nous conuient à tous les mains lauef.
uipportez. îtau hermx, & vous GregtoiP
(Chacun àpart)fuppliez,cefie fuis
jHupittr,ate la légat ion
Sorte teffcvk de noftre intention.
Les deux Heraux incontinent verfèrent'
De l'eau es mains des Princes.qui drejjerent
Leurs Oraifons aux dieux,& celafaifl
Beitrent du •vin.PuisayansfatUfattl
j£[appetit,lcsAmb*f}adeursfortent,
jiufamlsîieftorprie entotaùils. enliortënt' > ,
$i4txtita»tnt Stch illesfîuiU obtiennent

IX. 11 V R E D S
&tnnerefyo»cèstuant qu'ils s'enrmiaintnt,
Mefme VlyffesfarÇonptudent langage
Face fi bien quitvainquefon courage.
Ainfis'en vont les prtnces députez,,
Engran&defir deflrez, bien efcoutez,;
Priam chacunnûDieu delà b/Ltrine,
Quela coleriainfi haute & malinc
En'vaillantGrec1f6ttdoucetresbellts& patentes,
Et ont trottuéAchiVes qui clrkntoit
Suria ViolejÇf fon Cçtur deleCtoit
Par la Mufiqùè,endifant vers & hymnes
Des Dieux^ietains,^ des mortels ihfiritf.
Cefte Viole e[loitia mntpareille
En fa doucinr,taitt bellc'qUe tntrueiUe.
PaintJetresbien-.ayantfonCbeutiUt
D efin argent gentil,^ propelet.
Laquellefut par Acbillès.gaignei
Au temps dufac de Thebes ruinée.
Thebes i'intcns du Hpy Action,
£luifutparluymifeàdejlruitib».'
Or chantait il,n ayant pour compagnie
SuePatroclusefcoHtaMtharilnotm.
Quand yfthittes %teid Ces princes vVnbs,
Zefquels auoit de Itmgue main tenuz.
Pour bons amis,il ne voulut faillir
De fe lener,& de les recueillir,
S'efinerueilUnt. Patroclus félçua
Pareillement,& récepteurlus i/ài

LTL lier D HO MERE.
Itrs Achilles leurdi£l:Bienyenuz,foyeni m
Les bans amis &•feigneurs qui me voyent
Dedans mes nefs par bonne affection.
Certainement Uviptàtion
jU'cft agréable. Et bien qui mon courroux
Sait aigre & grandit n'eft ilpasponr vous.
De tout mon cceur vous aime & aimeray
Et toufiours bien de vous eftimeray.
Difantces mots (auecques fafatt humaine")
tes introduit, & fais affeoirles meine,
L'vn après îautrejen beauxfieges efm,
Enuironnez, degram tapixjvetuz..
JEt quant $/ quaiitj Patroclus commande.
De tirer hors fa coupe la plus grande
Et du vin purgpur leur ehprejhHer.
Car ceux'qui font venus rrtè VifitcY
(CedifoitiCffontvàillans cheualiers:.
Outre cela mes antisfmgulitrs. *
QuandPatroclus le vouloir entendit-
Defonamifoudainféit ce qu'il ditt.
Et d'auantage il print vit chaudfron,
Eaifant grand feu deffous & enuiroii:
Dedans lequel il mit de bonite grâce
Tout le cimier d'vne chieure biengrajj»
Etd'vnmeuton.P»isU.htltefchineé
D'vnpourceau tenirt,engtefféde l'année.
Jtuttmedon &\jtehilles tranchèrent
£e.refidu,&' tr'esbien t'embrochèrent
Ce temps pendant que Patroclus allume
ffnfeu bien clair,& garde qu'il ne fume.
ÉJlant le bois bien mbfàfe'^r bon

tX. ÉÏYR » D-tf
r Afairtxott,ileflendle charbon .:
Treftropremenf.auquelfurent couchez.
Tous les lopins qùonauoit embrochez,'*
lettant du fel dejfus pour leur donner
Gonjl délicat,4

t'itl A»B »'H O M Slt's. ffff
Tosttnoflrefoingmainteàanteflde voir
Comme pourrons à nofhefaiSlpourueoir
Et Alimenter quelque prudent moyen
DerefifleràcepeupleTroyen:
En deffindant,qmpar eux noZs-vaijfeaux
Nefoient brujlêç $/ nous morts à- monceaux.
Cequonne ptuh nullement euiter.
S'il ne teplaifl t* puijfance exciter:
Et te veflir de force & bon courage,
PoitrnoMgirderdecetmet dommage.
Les ennemis fefontdefia campez,
utupres de xous:ikont tous occupe^
Les lieux prochains,faifans feux,menant ioytt
Se promettais de ne rentrer dam Troyt
Qui tous les Grecs nefoient extermùteTi-
Et misa mort,•voire dedans les nefs.
Encore plus ,pom leur audace accroiflrt,
0n à peu voir en leur camp apparoiflrc,
Le foudre ardent à la maindextre,figne^
Trefappàrent de leur •viilairfinfignt.
Le fort Het~hr enflé de Lwifloire •
Z> » iourpajfé, & dufecours nottirf
Pelupiter^edefirtautre chofe
Que devoir Cat&Ktjp alors ilpropofe
£Taiitilefi.braite,horrible,fitrieMX, j
Et mefprifantleshommes frits dieux) •
Bruflerlei nefi,deffaire»oflre armée:
Et nom meurtrir eflonfam de fumet.
Cejle menace à nos efprits comble^
De froide crainte gji'grandement troubMej^
Dwbtans qu'iifiut atnfi predejlint \

IX. II VU 8 D 1-
JEt que les diwxaynt 4a déterminé ,
§ue tout cefl ofit*pres longue demeurt*
Soit mis en routent cpien te pays IWWA.
Or fi ta as différéiufqu'à ores
De nous aider (bien que trof tard encoresj
Hîfrtnstoncoeur tir tes forces, excite
tour garcntir cédaient cxercite.
Car autrement après la ptrte faite,
Marry feras(y,oyant la grand deffaitt.
De tes amis)dcn'auoir eu lefoiitg
Alesfauuer quand en efltit befoing.
H vaudrait mieux,à fin de n encourir
En cefl erreur ,de toft Usfecourir
, Etpreutnirtirréparable perte,
£%Hi ntfçauroit eflre plus recouuertt.
Certes (ami) ie fuis bienjhuuenant,
S$utPeleusquandt»fuicia>eita)tt,
(Meude pitié & chaude affettitii
De père a fils )tefeit inftruètio»
Sonne & honnefte: & dont pour ledeueir
le te la veux ores ramentemir, •
Jî. celle fin que tmejpritl'obfer»*._
Fils (difoit-ii)ladeeJfeMinerue, » .
Auec Iuno te.donneront affirr '
Cotur magnanime,ty membres renftiiceji. -
Mais illes faut embellir en partie v
D'honnêtetéd'amour & mvdejiie
En te gardant de fimuldtion,
Et d'appétit dévindicatio»)
Et ce fai font des ieunes & des vieu*
Triféferas : g£/ 't'en *tjmir»»t-mùux>.

Ainfi te iitl,dinfite itmmimd*
Lelon-viulhtrà^uAniUite matuU
Mais tu n'es plus de ces btamtl duhrterijt,
HeUt ami,oublieca^difcords;
Reuien cngrtfctauectonihefiegmim
Qui deftrant ta boustegraet tttjuem, >!»"•,
Tefaift(tarmtssjf*>r& pvefinjttà
Tous les beaux dem,queietetiei!compter.
En premier lieufept tref Us'.neufs •& rends.
Dix talents d'er. vingt luijàns chauleront.
Dou%e courfiers,qui ontfoumnt reirnmi
A bien courir jlufieutspris tr^*ix^stis\
TLt quiauroittun* d'or ejfdétHbeffe •
Qwefes chevaux*nt'g*igntfar'vitljf$
Aleurfeigneuriituy fourroit fuffre, ' >
%tncdcuroit iamais pauurtfeâite.
Auec celait femmes nompareâUs
Enbroderie,fy belles à merueillts:
Quil eut alorsque Lesbe*f»t pillée •••'• > ;
Parton effort.Et tefet&MMt*•••''• !•• ,. '. -v
Ta Brife'ts:fur^mysli^Urfofv^ f ••i'" 1 ' " l î
Son grand firmetautiuy-àtioif fit iflcbofe
Contre raifon.Sut iamaifn'efi* monte* '
DcffuifonUc~l:QiUnela fréquente*
Ancunement pour- anoirplaiifirdélit, "
Comme le ma/le apprend de là femelle.
Tous ces beaux date fer»ufrtfe»teme»t '•-••
Ici UmeTjaifant îappùo&êtsunl?; -•••:.
Etfilesdieuxpbmtteri

XX. LIVRE D S
D'or & £ argent vtu des nefs plus Urgef
Seul à par toy.auecvingt citadines
Tente d'eJUt*,,&À*tel maifirt dints,
Xtfi tu i/eux (cefte guerre finit)
EJbre auec luy,hantant ft compagnie,
Aimé ferai comme fan fils unique
Difl Oreftîs.Etfi ton caur s'applique
Aprendrefemme,il tt donrt k choix
De fa maifon.il a depuis trois:
La première eft,Chryfithemis ta blonde.
Laodicéprudente la féconde:
Iphianaffeefi UtJtrce,louees
tour les vertus dont tUes font doutes.
T>c ces troiilà,s'il tt vient àplaifir,
Tuen pourras la plut keUechotfir,
Etla conduire à l'hofttl de tonptrt
Sans rien bailUn.Car luy mefmes ejp\ero
Si grand dotuùre,& riche t'afligner
$u'o n >*'a point veu à nulpete donner
Autant à fille, lia intention
De mettreadonc m tapeffefiion
Septgran* citez, prêt de U mer,peuplées
De citoyens, tir de gram biens mtublttt
C'eft afiauoir Enepa la gentille,
Cardamyla,gf Hira lafertille,
Theres diuine,Epea Upuiffante,
"Et A»thia,en-paftiifiorijfanto:
"PwsPedafoseftimtetrefnobU \
"Et ptantureufe à caufcdu vignoble*
%nfes cite^ tu feras honori,
Mnfi

l"lLI*DÏ W*HOMBH-ï. I4Ï
les citoyens -umantfaubs-Upolice
Vetonbeaufceptrt,r!y royateiufiite. ;• •
Vosla les dons,TjoiUUre'aiMpenfe: • . 1 ; • ;
Quereceur^eHmb/iaittteffince. \ '•*••••• • \
Situne\e*x^fititt:càmft*JU$e0Mi i ••••
De tes amis,e*f dttattAtio»?
. .i
N'auras-tu paivMo.it de fiettmr . i*
Ces p.
Ny qml^pùifftmUfh^ihafftfv . -w.\
O Vlyffes,q^àttsdiBsK tefpônie \
Toutfr*nchement:àfnq*on nefc fonde, '
Netoy ny autre* me venir fafehtr
Penfantde may autre chefe arracher,
Tout ce que Hayvne fois retenu- i
'EnmonefpritJérÀ entretenu • l
Ccluyquidic~tde.labfei,.
f.t dans fsn^mur.UcontMin prepofe*tj}
tant haydtmoyen fàtes ftrteti, ' ..'!
v

IX. 1ITRÏ tl
„C«W« M hait Us infernales pftci.
},Donquet entends «nés m* -utlenté
Etcequetay concludtjrarrejtt'.'
ImpopAU eft a» &ty jtytmtwnt», •
Avons Cregetis,emecondMtteàee.pemt,vWf*pit*te y ?
JEncer'vncoup potsrviMShtmes&mtcjia; t...
tuisqueievoy cilquis'efteffaKt (i
Dt -vous aiderfimairtcemfeffé.
Itjuonntfiuijnoitplms easivnfûaiHtist^-
D'vn Ungcmbmm^ k*rdi*0MU*i#< ' ; •-•';'•.
£>uet£vnoyftfitC'uolafckly[fijKp.art' •< ;-v ^
DupAuiUon &• q& aplmAjultt •',>;M n .'•",
Aux grandi bmi^^^likj£tm£lÊtoti\,Ml-, iu">,
£>ue celuy la qjiil'a»r»ïnenti'^ > r h• * • ; :

1 MIADB SU Util 14J
Dont le butmtt '' •tlainim

"-K .11 » R S B«"
Ôuvne efpouf
De refermer cefie vlcert & grand playex
Ncnny,nenny.Voifc fibm luy femble, .
Aitecles Grecs ,& auec toy mjemblt
SieonfeiUer,& penfidefiy-mefmt,
St tirer hors dé cedittger extrême,^',
fielas voyez,e» quelle adaerfite'
Ilefitomt>e',p*nf#peruerfite'.; '
Son murjônfmtjfii foffex, & paUix^
Vous rardeitt ils- d'eftre ores ajjailliz.
Vu fret fJeiTorffertes lors que îefloii
^fuecques vous,& pour-vous combatois,
Tantfenfalloit qu'il fofitft approcher,
Quonncfaveuoncquetcfcarmouchcr .
Que tout aapresdeia porte Trayenne
DMeScea^doutant la force mienne.
Vniour aduint,qu il me voulut attendre
Près dufoufi'eau:Maù ieluyfeis toit prendre
Le grand themm,& feurneft trouua
lùfquts à ionique dans Ttoye*m»a.
Or maintenant puit^juetout.lefUifir
£$ue**ftb}f 'hn^mt tHuvca defploifir: i
fuis queien'ayvouUtirdim'employer
^fucunefienttne.mafiKe*jfajer

i*iiiAOE D'HOME RI. H4J
jfmon départje feray facrifice .-•...
jÂlupiteripour le retire propice. ' •'
£t quant&" quant prenanf la haute mer,
Tu pourras voir{pVlyffes)ramer
idesgransvaijfeaitx: lefqnelsQt par Neptune
Sontpreferue%,(*r ne courent fortune)
Dedans trois tours me conduiront à Phthie
JH on bon pays,chargrtvne partie
D'airain vèrmàl,defer'}Aanc,defin or,
Et d'autres biens, & précieux threfot
Sans oublier lèspuceUes exquifes,
Queiaymoy fiul,à la guerre conquifes,
Car du butin pourma partaduenu,
jigamemnonl'a tresbkn retenu,
^/tcejlecaufe{ami tu pourras dire
Publiquement à tous Us Grecs,quefire
Que s ayefliufle: &qu'ils foient aduifet,'
tour ne fe voir de leur chef abufez, • -
jtinfi que moy,dont ie me veux garder *
D'oreÇnauant & ne le regarder
lapsais enface, Aufîiietroy (combien
Qu'ilfiit fans hontc,& qu'il n'ait en foy rit»
De vertueux)à»moinsfa confcitnct
Legarderoit d'endurer ma prefenct
Et s'il vouloit tàntfe laiffér aller
Que de cuîder auecques m»y parler
lene pourrais m* fur eutcontenir '
&ont pUs grand mal luy pourvoit 4d***>t' ' ;'
SufifeluyikiifaiioirmalttaUié, '" '
S'ujfijeluy que jon iniquité > "' *
Le ronge & miriepinfi q*>v» efferd» '

Xjint le fens entiertmeM^er^u.
Et fêtant au ions

t"ii.rjn>i D'HOMUE. 14
Dame PaBat?point ne faut qu'il ejpete
Dtfe nommera iamats mon Beau père.
Cherche s'il veut en Grèce autre perforait
Defoncal&re,& fa fille luy donne:
Car dema. part Ç les dieux me permettent
D'aller cberjnoy,ainfi qu'ils me promettait,
Par le vmloir de Pèlent l'auray
femme pour moy,que lors tejpouftray.
Mn-Athaie& Phtbieeftgrand foifon
De riches Rotsîayans en leur maifon
Mainte pmceïïe,*? qui prendront plaifir,
Que i'enpuiffe •vue à men-fouhait choifir.
Ce que veux faire ,eftmant mieux dévimt
V.npaixainfi,ty ma volupté Cuiure, '•
Qu'à l'aduenir a mon trefgrand dommage
Mourir e nguerre,en ht fleur de mon aage.
Tous les grands biens ,les ioyaux,la richejfe
" Qui fut àTroye,auant qu'on vint de Grèce
t*' Pour îafiieger. Tout le meuble facri
" Qui efl au temple à Phebtu confacr/ê,
" N eflfuffifani à reparer ma vie,
"Si hors, du corps m'eft vnefiisQauie.
" Bœufs & moutons firepiéijchofisfimklables,
" Etgrins courfurs, (ont toufiours recouvrables:
" Mais famé humaine alorsqu'elle efl partie,
" Iamais netourne au corps a où eftfortie.
Thetit ma mère autrefois m'a compte',
Que ienepuU de mort eflre exempté:
"Et que ma vie a efiéaflignei
De prendre fin/par doubUdefiinee.
Si ie demeure icy fsifant la guerre . •

I X. HVtlB D*
le pturray gloire immortelle conquerxe.
MM s'y mourray. Et fi ie m'en retourne
En ma maifon,& que là iefeiourne,
Mes ans feront treJlongs,vtuant en heur,
M-us dejpouilléiU gloire t'y grand honneur.
Quant eft à moy>iayaduisé de prendre
Cefeur parti, fans rien plus entreprendre*
Et m'eft aduisque vous feriez, tresbien
Ve faire amfi,ve» que n'auancez, rien,
Et que l'on a l'cfperance perdue
Que Troyefait entre voz, mains rendue,
Msfmes voyant lupiter & les dieux,
A la garder efire fi curieux.
Jiancqutt ansis,Aiax t& Vlyfiés,
AileZs •vous en,& icy me laijfez,.
^Cller-vous en pour Us Grecs aduertir
t>em*refponfe,& de mon départir:
A. celle fin que Us plus vieux adutfent
ghielqu autre v oye,i~l mieux leurs faits coduifent,
Recognoijpws qu'ils n'ont rien aduance',
Depuis le temps que te fus offensé.
Le vieil Phénix teste nuitt dermirtu
Dedans m* tente,t$r demain s enira
^4uecques mey '.aumoins s'il veut venir:
Pas ne le veux maugréluy retenir.
Deîoraifonfibrufque& du refus
Eurent les Rois estonnesc tir confus
P.tr vn long temps: mais Phénix le prudent,
Qui difcouroitle péril évident
P e tout le camp jettant la larme tendre
fccqmmenfa. S'il ite te plaift entendre

l'illADI D'HOMEKE. laf
(0 Prince illuflre) au falitt de l'armée
Et que tu as cefie ire confermet-t,
Et ton efprixfeulant la merpajfer:
Helas comment mepourtM-tuûijfer
Mon trefcherftlsîmoy quitefut donné
Pour condutleur,quand tu fus cy mené
Le propre iour que Peletu permit
Tonpartement,deflors il me commit
Auprès de toyfour ta ieunejfe infiruke,
De ce que peut à ieune prince duirtj
En tefaifant de parole & defaiil,
VaUlant en guerre

IX. ; LI VUS » H
A iomtes mains totu les fours me prejfoit
De me -vouloir de la Dame approcher
Tant que ie peujfe auee eUe coucher:
A celle fin,que la faute cvgntte,
Jamais nefufl du père entretenue.
Ce que iefis. .*#" ma'Yitereobcy,
Dont Amyntorfut bien fort esbahyl
ZtdiKourroux qui pour lors tagita,
Dejfus mon chef grands maudi/fons iettar ]
En inuoquantlesfuries damnables,
it prononçantplufieurt mots exécrables,
Entre lefquehjlprid que iefujfe-/
Du tout fans hoirs : & que iamais ieneujft
Aucuns enfims,au moins qu'il dtufl porter
Enfin giron,ou les faire allaiBer.
Si croypour •vrayquefaplitinte'drejjeë
•Eut de Piùton ouye& 'exaucée.
Varquoyfcachant fa malediBien,
Soudainement ieu^fermeintention
• Vêle laiffer, & de ne me tenir
En fit maifonjquoy qu'il deufitidumir.
Mes comf>agnoni;mesitmU, , mes'vàifins,
Mes aiiez^yÇp bien proches confins
Voyons cela, ne ctffoyentdftafihtr
partout moyens\ntàri'departempefther'.
Et pour ce faire, ih «drèjfoytnt iêurs -vtettg
Aux dieux hautains,immvbtns bté'ti&îeufs,
Et gras pourceaux,lefqvels-ilsroftiffoyent
Commodément ^puis s'en refroùiffoyent
Bctmansduvinfotféfa'-grand'-foifon,
QueU-vieMardaiMiienfamiâifim.

ÙLUDI t'HOMiRB. 147
Enivres plu* par neuf entières nisiïls,
Tirent bonguet,ayans ferméles huys
Veillantpar ardreenln, caurf^n la porte
Vit grand Palak,à,fin que ie ne farte.
Jinablement leurs grands feux allumez,,
heur vigilance & guets atceuftutnezn
Turent perdue. Car la dixième nm(l
lemenfuy, $/ forti hors fans bruit,
Sans que valets,chambrières,ougaxdc,
De mon départ prinffent aucune garde,
liftant dehors ie trauerfay les landes
De mon pays,bien fertiles & grandes,
Et m'en vins droiîl tan bon père trouuer,
Qui me rtceut. Et pour mieux efprouacr
En mon endroit!fa bonne ajfeilion,
Soudain il mit en mapofj'ej) ion,
Piufieursgrands biens,& me fisge/iutritcuT
De Dolopit,aurefte tant d'honneur^
Tant défaveur,^/de bentuolitue^
£u'à vn enfant iffu.de fafememe.,
In ce temps-là, Achillettnnafjm>
Parquaj ieftudc PeleH^re^uU.
Bien toft apresjgfoi^r ^r- a"entendre
^tgouuemer l'enfance asteres tendit:
Ce que ie fis. X'*^!V

IX. LIVRE DE
Sjton tt rendit volontaire &r flexible
ytrienquifuftjidemoy ne venait.
Si quelquefois ÇoUperott te menait
Hors mon befieljon trauaiHoit en vain:
Rien ne mangeois qui ne vint de ma maint,
£}

t'IL IJ.DE D'HOME RE.' 14$
" De Iupiter,fuitians par tour ïiniure,
" Laquelle est bien pltn robufle & plus dure
" Qu'eues ne font. Caria prière ejl loufche,
" Boiteufe & foible: & tiniurceft farouche
" Et bien allant,tellement quelle auance
"Tint de chemin, 'QJ toufiours les deuance^
" Lors pat à pas les foiblettes la fument.
" Et s'il adulent qu en mefme lieu arrivent,
" Et quelles foyent de bon coeur acceptées .__
" Duperfonnare auquel font prefentets,
*' Incontinent a lupittr fupplient
" Enfafaueurrjf àfongré le plient.*•
"Et au rebours fi l'onfaiftplitt de comte s
" Decefteiniurt,ellespleignentlahonte '
•' De leur rebut,ytnt le tout rapporter
" yfux dieux hautains,Us priant quatrefef
" Facent l'iniureen la propre maifon
"De cil qui n'a ouy leur oraifon.
Certes,mon fils fu dois peur le detfoir
"De ton hormeur,ces Dames receuoir.
Idefmes -voyant les prefens de -valeur
Qui à taccord'donnent plut de couleur.
Quand neftre chef ferait opiniaflr*
Tenant fin coeur,fii" tant acariaftre,
£lu'il ne voudrait à toy s'humilier,
Hcpar beaux dons te réconcilier:
Jen'oferoisteconfeiRerdefairej
J&en pour les Orées Jtantfufjt -urgent tajfakti
Mais quand ie-vty toffrefi bette & granit
Et U défit dont ton amour demande,
llm'efi adnit que tu ferai tresbien,
JHuf

ix. t irRï ni
De t adoucir, rjr ne refufer rien.
A quoy te doit induire laproucffeJ
De ces deux Rois lespltu wehUs de Greceç
Qui font venus vers toyambaffadturs}-
Quand ne ferait que ffurlti eboModeim^.
Leur dignité requiert bien que l'oxfotcij
Pour eux grand' chofe,tMtretenant leungrac*,
A celle fin qu'après on nrttntmntcj.
Vn dédaigneux & trop arrogant homme.
Au temps pajié les Homes Antiques,
Si dauenture auoyent naifes ou piques
Contre quelquvns,enfutauetUtanps
Ils s'appaifoyent,& demeuroyent content
Etbien fouuent par prière ou par dot,
A. t ennemifaifoyint grâce fà/pardon.
Il me fouuieiitd'tjmhijloire notable-
A. ee propos, & quiefi véritable,
Qieietei>eux(aumoinss'sleft permit)
Ores compter, §£/ 4 von* mes amis»
i;j Curetais contre ceux dtEtoUe.
Qui defendoyent CalidonajfaiUie,
Tirent iadis la guerre autant mortel*
Qu'il en fut onc, ft de furie telle
Q£on veit par mort beaucoup d'hommes failli»
Des affiillans, & plus des ajfailiis :
M lis pr*r -vous faire au vray Ltfowrct entendre,
D e cefle guerrejl fiut le camp te prendre
Vn peu plus haut. En Calidonregaeit
Oeneus vn bon Roy,qui dontoit
Défis beaux fruiÉh chacun an les primktt
sS*xlmm>rteli,le»rfaifantfactific4S.

I. ILIADE DHOM6RE. 14?
Or il a4uint(oubienpar fi» vouloir,
O^p^if oubli) qu'il mit à noncholloir
Dtaneihajlei& nsliig fit offrande,
Dont elle pnnt indignation grande
Encontrehêp'. c$r peur bien le punir,
Fit 11 n-Sanglier dedans fes champs-venir
Horrible {g. fierai luy fit grand dommage
Tuant [es gens $/gaftaflt le fi-ufftage.
Maints beaux pommiers,maints arbres reuefim
De fleur &• fti*i£l,en furent at)batm,
Etdefadentmguifee $/painfhift
Le bledgafte'.tp la vigne Uftt#fs,,
MeUagerlefilsdste bon Roy,
Voyant ainfilepiteux^defarray.
De fin pays,& de/a.^ittipaujb(ei.
VnpoÇahrsdefaijtev>ftaffe«ftilef
Debons i)meurs,&" kWWpM t < t ktS&
L'hombUbefte,&faxiq&Wwr.ct>ttffet.
Cequifutfaifl&aiitfà&oi! s!y,qraiytfm#.
^contreluyj&fir^efâiwiKWtr
Mais à la;fin Je %#ff V?&W*W»
Receut la mort àb&TMkmW!
EJlantoccis,deuxgaïiÂ&wtim. . . •
Pour la defpouiaçwtMcqmtfti&ns*
Let Curetoi^4ife0$Limf!^i .,.•.;$
Ceux i'EtoUewvtîfaî^lyeiçi.ter..
Voila d'où -vint proprement l&querellc
gusmeutmtteHgc$egu,i(tre,c!yM$ej. ' ,
Donqueïfj^.ÇdyfaSiŒÇ*-
Des CttretoisdkfittJ'wkgtr! , ,,•• r, \ '••-.
ïarUvmufapxmMdstXff*- ••• ' ,. ,-••*. \-.

ix. tirm D i
tour quelquetemps. Etnofoytntfe bouger
Les afeiegeans (bien qu'ils fujfent grand nombre)
Craignonsfouffrir far luy mortel encombre.
Mais il advint que fureur & courroux
(Quifont aigrir les tfbrits bons g£/ doux
Des fit* confians^dedansfin ame entrèrent
Soudainement,& (t très fort Feutrèrent
Qu'ilpropofadémettreim les armes,
Sans plia hanter les combats il alarma.
Cefie colère ainfi chaude & amere,
Vint dit débat qu'il eut auecfa mereJ
Diète Althea: laquelle eftoit dolente
Qui fin enfant eujlpar mort violente
Son fiere occis. Dont elles'efcrioit,
Baifantla terre, & à Phtton pritit
Qu'à fonditfils ,pour la faute punir,
Luy deufl vn iourmort pareille aduenir.
MeUager aduerti dttecy,
In auoitpr'u tel defpit & fouet,
S» il n'allait plut en guerre ne venait,
utinsfolitaire en thoftélfetenoit
Accompagné de fin efpoufi aimable
Cltopatra,de beauté admirabU.
Cleopatra fut fiât de Marpife
Xa belle nymphe aimée

i'iliASi vHoiiEm. ïfa
Dontfei parmi iettermt larmes maintes
Mefmes la mère. Et tefmoingnant,fes pUincles,
Voulut au il fufivnnonueau nom donné
A la rame: & diète ytlcione.
Or pour venir à mon premier propos,
i/LcUagerfi tenant en repu,
Les ennemis cognoijfans te défiante,
Soudainement Uurefcntvn ajfault
A Calydon,battanrles tours,les portes,
£t s'effarfom ientrer par toutes fortes.
Vont les plia grands de la panure cité .
(EJlans réduits àlanecefîité
D'cftrt fonez,(Melcager prièrent •
De leur aider :maii feint ne le (lièrent.
Pardeuers luy vindrent anfîi les preftra
Lefupplier en faneur de leurs maiflret
Enùty offrant vnegrani portion
De leurs beaux champs y» fin tleSlio».
Après ceux là,Oenem fou père
Vient à fin huis-, & tenuertir tcjpere.
Par douant luy fe met à\ deux genoux,
Et luy requiert de laijjir Hecturrout,
TourfecourirL ville sa perdue:
Mais point ne fut fa prière entendue
blutant en fit fa mère à UinÛesmainU
Tous fis amis,tous fis frères germains
Mais on ne fient fi bien fin tatur ployer.
Qtife voulut à leur aide employer
Ce temps pendant les ennemis- fafferent
Surit muraille .££/ la cité forcèrent.
£t ne fut krsctmiHU délaiffee

IX. UTlItl,"
Tant qtutenfdiÛ ta ville amfifiivtt.
Ai»»cfafe.nra,t ,yi,tt.U crUfk,
L'ejfroy piteux Jtfan^Lt Uttri»
Du Cuoymi tDHts.ànjehewdee
VersfinnfAnàgrtuAcaurfàejkitUat.
O cher ejpmx (çûfrtt ellt, enpiardMt)
le tefîtppU'fiwieU demamutat
3»i efl petit U Ut pères & filf,
Ieunes gr viewcfont rMattts.&tLef&afiu,
%t s'ïly a femmes encore» vwet
Onleiemneineefchuâti tjT* cAptmv.
Mdcageroyantcejle partit,
Tout enflamme', &• pleut de ctuudeitU
Subitement prend-fil amta & j*a*. .
itfaittfi-bieiKjitiLckuffa tikmtÀmiri
Lesen>temis,4r UviUifium*i. ••
Mmsti>uutfiis,traphtattn nttnnmt
Lefienfectim,IMMH eftant ttuÀ ttce»'.
Et q»U auiit aidé & fithtuw*,
^ittx afjîe^-.nm pMJi le*r reqtttflt .
Mais a» dejfemç &4 TUttbirdeft teJUn
Lot Die» te g**i(Achi&es) dt pinfit
*>ffaire amfidintutf,rjrnutt Utjfîr •.',.• .
Xufq»'a* befotngj* l'tjpruqm tttntvu» -t
NelepiriMtPe. HiUt (futUtgntiti ptMt
Ce tefifoit,e» voyant Itfm mit
En noz. vtiffcaiéx ,Q> p»u Iti eattenis
Nomdecoitpef.Cirttftntgunmieffirf
Sermnttpéità noftre recwfn*. i • t
Il vaitlt trop mieux (men fils) pte tit iejjitrti
Prefc.iterneUàempltjep'.tesjimet .•S;.'] '.

1 IUA.BI DHOMBK1 Iji
fourle falut delà dolente armée.
Tant four la dons,tjue pour la teuommee
Que t'en viendra .Carfi m-»wx attendit,
Encor fins tard,auant que les defiendr*
De ton fecoursty tardif 'uedeffeitjfe
Iamais n'aura*honneur m reiompemt*
A tantft tint P béni» U gputHmtm,
Lors ^fchiites reffindu.lM (honneur-
•Dont M j>arlc,& des biens cfùon.frefent»
len'ay bejoing.AjfexJtme content»
Que mon honneur;ma glottmwoa louange,
Vienne de Dieu,

IX. 1IVRI SI
Tout noz,grans biens en entière amitié.
Au demourant tes deux princes iront
Taire rtfponct aux Grecs & leur diront
M*-volonté,& toy nebtugero*
D'oueeques moyjmoit icy logera*
tout eefie nmii. Et quand taubt viendras,
Entre nous deux aduiftr contiendra
Du parlement, ou de noflre feitur,
Et attendant plus conuenable tour.
Difant ces mots:» tatroclusfitfigne
"Défaire vn Uilpour le vielUrd infign»
Beau & molet,afin qu'il repofafl,
Et qu'au partir défia fe difpeftft.
Xe preux Aiax TeUmon cognent bien,
Oyant cela,qu'on ne profitait rien
Ut Uprier.fi dite àVlyffés,
jtUon&nomenmon amy/efi a/fez,,
le ne voy point qu'onpmffemettre fi»
A et propos. Aluns nous en,afin
De rapporter aux Roys qui nous attendent,
Noflre rejptnct autre qu ils ne prétendent.
Cefi homme ici efl fans raif*n,fans bonté
Tleindefuperbe,ô'qmnettentplut comte
Defesamis:E»refolution,
De future en tout fa folie intentiet*.
Jl s'eft trotmiplufienrs granspcrfonnagtt
Ayant foufftrt exécrables outrages
lufques à voir,par excès inhumains,
leurs fils occis,& leurs frèresgermainll
S$u> toutes fois ont pardonné l'offenct,
Taritux parler,ouprifettcmptnf*

t'itiAoi D'MOMIRK, Iji
Voire fi bien qu'Us ont veu volontiers
Aitec le temps auprès d'eux les meurtriers.
Les immortelsÇkchiUes) t'ont ofli
Cafte douceur & iebonnaireté'.
Qui fans avoir grand iniurefouffcrte.
Mort de parent}ou antregriefueperte,
(Forsjiulement d'vnefimplettefemme)
Si grand fureur as logée en ton ame.
Ht pour laquelle on t en prefente & donné
Iufques àfcptt& la tnefmeperfonne:
L'accompagnant pour mieux te contenter.
D'au/fi beaux dons quonpoumitfouhéittert
Ietefiipplt(0>fchillèsptduife
Ace defftu, & *t»t ne nous mefprife.
Carde le droifije l'hofpitahte'
Que tu nous dois:penfe à la qualité
De ceux qui font Amkajfaieurs tranfm*
Qui ont eftè toufioms tes bons amis.
Le remuant Achitles refpondit:
Diuin Aiasijtout ce que tumat diEt
Mefemblebon,r*t vey bien qu'il ne vient
Que d'amitié: mais quand Urne fiuuient
Vu tort feujfert parmoy encefte guerre:
Si grand colère alors le cœurme fertt
' Que tè ne puis mon ire contenir.
Mefmes voyant qu'on m'a voulu tenir •
Commevnbanniytafihantàdefprifir
Jdoy qu'on démit fur tous auChrifer.
^ cette caufe,amis fans plus contendrrt
Atter "nom en,faides à tous entendre
iia-vohnte'-.Ctfiqueiep'popof' • .-•

ix. I,Iva». o%
Pour les Gregeots iamaispure autre choji
A tout le moins iufqu'à ce que il v oye.
Le fort HiEior ,& Ut fildats de Troy* .
Mettre le feu aux pavillon* & nefs
Des M.irmidons,y/ les Grecs tuinej^
Tout à Vintour de ma tente.Combien
(sfmon aiuis~)q»HtEiornyftra rien:
Et n'ofera s'en approcher, de crainfle
D'y receuoi r quelque mortelle atteinfte,
Ainfi parU.Surq/toyUittble troupe
Chacun à tan,prend -une ronde coupe,
BoiuewvikpwJkhmmrmtttftaMlm.
X.'offrant aux dieux, anjquels ft recommandent.
Puu Vlyjfes,c»?!weleplueffau4uty
Prend fin congé, & fi met tout devant.
Ce temps pendant,ott dreffe prompte mat
Vntresbeau Ufl,accoufirè gentement
DematcrM,delingei& de courtine
Trefdelie\ & d'vttepanna fitf*
PourcouuerturéiaiHptk 1fo»ixfimt
Sam nmpmçwe,& tfeibm sleacLormit,
Bientojlapm.ep v "**kh*»med*e
Pour fin beau traiïtde plxftsuti regarder
Son compagnon pour ajfwtfo» deltfh
Semblablenfattfitm*- detU'U i/».Uik . - >
Et auecfij pordirmit••ornent •'•'
L*betteIthH>y»AdulUtl»y.A«yk*0 '. , ,i.
Loft

t ILIADJr D HO M IRE. Ij3
Lors que Scyrcs la cité bien ctnfirtuSe
Par fin effort fut pill.c t^f dejkuifte.
En peu de temps les Mrincef arrivèrent
Au camp des Grecs:& UtonfeiltromaeiU
Encor enfemble,en la. Royale tentei
A leur -venue -vn chacun leur ptefente •
Vu vini boirtytri mainte riche taffe,.
On les falue,on leur offre-vm place,
Voulans auoirla congnoijfiwue entiers.
De leur exploite ,& fans de la matière.
AdonclechefàVlyffes,s'addreffe
Enluydifant.Q gloire de U Grèce
Noble Vlyffes ,ie te prt nom compter-.
Si ^fchilles veult nandous acfepter
Quel bon raport,quellebonneefpentnc»
Nousportez,iiomdenoftre-deliuraixti
A il domptéfon courage feutre
Encontre nous,ou bien s'il perfeuerei
Puis qu'il conment queitfuxayJAtt diei
Sun ire », eji mort* ne refroidie;
(Dift Vlyjfes~)ainitoMsles,iuni«JUtgnenM-
J)eplut enplus,&fcfai£l véhémente*
A ton amouryî, tes dans il renonce^
JEtquip»efl-,il>uu}afaiilttfponcti
Si bon te fembUtadiiifçr-de. top méfia*
A te tirer de ce dangcv extrimti
Et que demain -venant Cattbe daiow •
Il partira QansipimfMre.fiioHr)
X>ecepays.Eiinj»n.iUtmHoejienoftreparten-voMltirfuite autant:
• Pws qu'on ne fteufitramcnmcHtHliff»*

IX. LIVRE D S
Dece$eguerre,en mifere tijfue:
Et que les dieux prepofent fecourir .
Ceux de Phrygie,& mus faire mourir,
. L«freux Aiax,& les htraux enfemblt
Tefmoigneront ceci,fi bon Uurfemble
Ayant ouy tout le propos tenu:
Quant à Phénix,ileft la retenu
Par Achittei:enfinlii~i dormira
Et puis s'il veult auec luy s'en ira.
iVo» que par luy foit contrainil du defpart,
S'ilny confentyConttneildic~l,defapart.
Les Princes Grecs fff toute ïaffemblée
Fut grandement esbahie & troublée,
Oyant cela : gr furent long efpace
Sans dire motjçr fans haulfer la face:
Jufquet à tant que le Grec d'excellence
Diomedes va rompre leftlenee.
Agamemnon tu ne fus pat bienJâge,
Dr luy transmettre arnbajfade ou mejfage
Pour le prier,& dons luy prefenttr,
Ilejtfuperbe,&tul'asfaic~t»u>nttr
JLncore plus par ta légation,
En grand orgue d,& vaine dation.
lAtffons le la,qu'il njoife ou qu'U demeure,
Il combattit lors que viendra fin heur*
Et que les dieux guériront fa fenfee,
&suefi ainfidtfureuroffreffee.
Quant efi à neusjsniffons ce propos;
Allons repaiftretâ prendre le repos.
Demain matin lors que l'aube viendra.
Chacun de nom m armes fi titndté

LIL1ADB D'BOMIIl, Ij4
Datant les nefs tant la chevalerie '
Et chariots,que noflre infanterie.
Là te faudra Agamemnon monflrer
Ta grand vaillance; e*r fi bien t'acceuflrer
£)ue ton te -voye aux premiers rêngs combattre^
Et les Troyens defconfire &• abbatre.
Ainfi parla,dont il fut bien loué,
%tfon cenfeil des Princes aduoui.
Saluant lequel chacun d'euxfe retire
Et-va dormir en fa tente oit nauire.
LE D IX I E S ME
LIVRE DE L'ILIADE
D'HOMBRB, PRIMO
DES rouis.
ARGVM EN T.
' A gamemnon veillant la nu'uft faift rejC\.ueillerles
Princes,de Ton armée qui
prennent confeilenfemble:enuoyent pour
efpions an camp des ennemis yiiffe , te
Diomcde,cesdeuxicjtfçauent par Doloa
efpion des Troyens, que Rhefut Roy de»

X LITRE Vt
Thraces eftoitarriué&en quel lieu il au oit
pofè foncamp, fi bien qu'ilz vonten telle
part Se tuent ledift Roy.L'ayant trouué
endormy auec quelques vnsdefacôpagnie
& emmencat Tes cheuaux, vers leurs
nauires.
SSPrinces Grecs tnlems vaif'
feamxfe mirait.
Pour rej>tjcr,&tref'biau'e»*
dormirent •
Agtmemw ' feul ayant ta féfc*
_ J)e grieffowydmtemtmop~
rS-ttS* prefee,
Fut fins repos. Et comme on -voit faussent -
Tomter,pks*uoirgrejler,fairegrajuL , vent,
Xt efclairer,quand Inciter foudroyé,
Ou quand U neige en ces bas l'titx enuoye.
Uteplus ne moi»> fartaientfoufpirs, regrets,
De l'eftomacb dit grand pafleur des Gre es.
Son cœur tremblait, tir lame trefdelentt
Sentoit enfoj angoijfe -violente,
Mefmes alors que fon regard ieStoit
Au camp Troytn>qwgn&es hiqg n]0fjf
Où il voyou de grands feu-z, allumez,
Oyoitçrand bruit,criz, wnMr

fILIABfi D'HOME RI ïjj
Etprefls à eheoir es mains des ennemis,
Delà douleurgriefuequi le fafihoit,
' Tous festheuèux de la tejie arrachott,
Tendant les mains ,inuoqaant lupiter,
Pour à pitié le cuidtr inciter,
v £» ce combat d'ejprit infupportable,
Il Ihyfembh que lé plus profitable
Seroit d'aller promptement efueiller
Le vieil Neftor fort prudent conseiller,
Et auecluy faire quelque ouuerture
De bon confeil,afin que la romptiftt
Quil craignoit tant,f«ft ailleurs défi ournée,
Et que fa gent nefujl exterminée.
Eflant déboutai prend fon •veflement
Accoufiumé,^y chauffe promptement
Ses.bons fouliers. Apres cela il charge
Surfin efj>aule vue peau belle $/ litige
D'ingrand Liontrainant iufetues en terre:
Puis prend vit dard>& ccinttfa cimeterre.
Ce temps pendant qnecet{oyfaccmftnit
Mentlausdaufire ctfiin'efieit
Moinsfoticiéux'iainsdecrainte&dedutil
£m le-tenoitfiepëult anc clone îteil:
Confièerant lefinllcux danger
De tant de Grecs,Ufquels>pt*tU iHnge*
Auoient paf]élamer,fitifans laguerre
Aux forts Troy'enf0 pénfans gloire atquetre.
AdoncfeAmey*? '•diffus fon corps Met .
Son bethamois,^" au chef fin tcwtet,
Sur le4oxj>ret*l la ptAtt £vtu litpafd,
Lalance-enmMnfttisfindatnttnentfHrt,

• ~ X. LIVRE DS
Ètfen va iroiilaux vaijfeaux pour mum
Agamemnon, $/ le faire leuer.
Si le trouuaainfi quel leacheuoit
-De fabiller.Sonfrère qui levtit
En eft ioyeux-Menelaus fauance
Auprès de luy,& à parler commence.
Monftere aifne',quiufai(l entreprendre
trefentement ainfi les armes prendre?
Voudrtis tu feint quelque Grec inciter
D'aller de nuitt les Troyens vifiter
Comme efpionUe doute grandement
Slùon n'obeifft à ton commandement.
Et fil adulent que qmlq'vn leparface,
Dire le faut homme de grande audace.
Agamemnon refpondit lors,moufrere
Et toy & moy axons trefgrand affaire
De bon confeil,pour noZjgens ftulager
Etpreferuer les vaijfeaux de danger.
Mcfme voyant que Jupiter f"adonne
Aux ennemis, & qu'il nous abandonne
le n'ay iamais veu n'y ouy compter,
Suvn hommefeul peuft tant exécuter
De vaillants faiclt,comme par fa prouefft
Afaifl fieilor ouiourihuy fur la Grèce :
// n'eîl de Dieu ni de deejjefih,
Et toutesfois il nous a defconfts.
Et cny pour vray qu'aux Grégeois fouuienir*
De ces! effroy tout le temps qui viendr* .
le fuis d'aduis doncqués que tu t'en voifes
Diligemment iufques aux nefs Gregeoifei
Deuert jtiax Q> le bon Ksy de Crète

1*1 11* DE DHOMERK (5C
Tour l. s prier tous deux km.trequefle, •
JDefenvenirauconfeil.leverray
~T>'autrecofté,fi mener iefourray
Le vieil Neftor iufques a» guet:four vêtit -
Comme on fourra, à nofbefait~l pomuetir.
Son fils efl chefauec Merionû,
De ceux qui font four le guet ordonnez,,
Jî.t penfe bien qu'aucun deux ne faudra
J)'exécuter ce que Nejlor voudra.
Menetaus di(i hrs le te demande,
£l»and i'auray fait ce que ton vueil commande
JVe veux tu fas que vers toy ie retourne
Jncàntimnt,o» que là iefeiourne
Les attendantfour aueceux venir?
Il vaudra mieux aufres d'eux te tenir,
Afin(dic~lit)quenulnefeforuoye
S'il aduenoit qu'ils frinfent autre voye
Car en ce camp y a flufieursfentiers,
£)ui leur feraient tenir diuers quartiers.
Outre cela le te veux confeilltr,
Qu'en l'approchant d'eux pour Us efueiller,
Treshumblement & à voix douce & bajfe
Nommes leur nomjeurefiat,drleurrace,
Sans leur tenir frof os audacieux,
Aini tout courtois,bening & gracieux.
Il nom convient toy & moy trauaiHer
V e faire ainfi, (y nous affareiUer
D'orefnauant à main(lfaic~i indécent,
Puis queU Dieu Iupiterf'y confent.
Âgamemnon ayant fibien inflruiél
MencUusfart doucement Jansbruift:

•*. t/ivitE -r>m-
El-vafilenqu'ilarriueenpeud'heart
Dedans la tente,o» faifoit fa demeure
J> Roy Neftor. stdtncfegapptvthé'
Du bmvieiiltrd,Uq»el trama couché
DedantUlt£li&on harnais reluifimt.
Son bel armet,deux dards,1'eft.uftfant
Efioient aupres,drU riche cemilmc
Dont ilfe ceint yujnd'd prend fm armure,
Menant aux champs les Qfecs.d'ardant couiMgt,
Sans fuccomberfeubs le faix dit vieil aage.
tlefiarÇentant dejonliSl approcher
Agamtmnon,r^ cayemeht marcher:
Haulfa la tefte, gr l'ayant appuyée
DejfusfoncoMs,enperfonne ennuyée,
Luyditaiiffi.Qufes tu,tjutdeu»ic~l
Vasainlifeulparcecamp,c[*itedmCl
Dedans ces nefs?Qui ta enqueftetnis,
Voyant ainfi les autres endormis?
Cherches tu point ores queUsuemuleti
Tes compagnons t'ont ils laiffé feulet,
tes cherches tu} dt moy quelle fortune
T'amène ici à cefle heure important?
Si rien tefault ne le vueilles celer,
Etnet'approcheautrementfans parier.
Or\oy illuflre,Ola gloire, Çg/ renom
De tous les Grecs ,iefuis ^fgamemnon,
A^amemnon dolent (^malheureux.
Que Iupiter cruel ryrigoureux
A tant chargé de honte &"vit»ptre,
Qui rien que mal de-ma •»

L'ILIADE D'HOMERE. IJJ
l'rendre repos enl'eflat que te fuit.
L'extrêmefoing,le fouci nompareil
Que tay des Grecs jùtmpefthe Ufomtneil.
Ecfuu conduit* ttUehonte & crainte
«ht* mon cteur tremble, & mon ame efl atteinte
ï>e defejpoir :puis les tambes mefaillent
Tour les douleurs qui mon lot cguraJJ'aiUemt.
j*4 cefle caufe,ami,& que ievoy
Ghte tu nedors auffi non plut que moyt
IetefîtpplhCaduiferUmoyen,
De notufauuer de ce f enfle Troyen.
Sm,Une toy. Et pHn{fib»n tefemblè)
^fSons nom en iufques au guet enfembU,
^ffin de voir files fildats lai/fez,
TourctjleffeStfont endormis, Uffez.
Du grand trauaU. Las'.noxjnnemiifont
Sien fret de mut, & ne fçauons s'iù ont
Quelque vouloir cefienuifi nom furf rendre,
Sam qùonfefuiffe aucunement défendre.
Amfi parla. Surquey le Roy Ntftor,
tt^y refpondit : Penfts -tu bien quHeilor
Velupiterfoit tantfouonse,
SI» il mette afin ce qu'il a deuiséi
Nenni nenni je penfe quant à mey,
Quilefl luy-mefme m grand' peint tjy cfmoy
Pour Achilles,ii doute qu'il s'appaife
jLuecques toy laiffant l'ire mauuaife.
Au demeurant te m'apparetUeray
Pour tefuimx eifiefueiHeray
^fuecques toy, Vlyffes lefubtil,
Diomede's le fort ^degés gentil,
O

X. L I Y R E D S
JEtlefécond Aiax dit Oylee,
Dont la prouejfe efl en Grèce extollee.
Orpleufi aux dieux que quelqu'un s'en aïïafi
Veuen le grand Aiax, ty tappelaft.
fàomtnee & luyont leurs grand's tentât
^tjfez. de-MHS lointaines & disante},
Que n'eft venu Menelaus ici}
A-il fi peu de cure (y de fouet?
f.uy qui devrait •veiller inceffamment.
Auprès des grands les priant bumblenitnt.
Peut-il dormir\

l'iLlABE D'HOMBKE. 1J4
Deuers Aiax & autres no^amis.
Allons nous en,itfuis feur qu'ils viendront
Votant U fort auguet,& s'y tiendront.
Menelatu leur aura fait entendre
D e ne faillira v unir, & d'attendre.
Lors difi Neftor,fi ton freregermaîo
Semonfireainfidiligent & humai»,
efine laine, fi trefriche à merueiUe:
Car elle eftoit bien fort eUbomee,
Et s'attachait d'une boucle dorée.
Eftant veflu, il prend fa Unceforte
En fa main dcxtrt,Ç$/ fouddinfetranjf'erte
Au pavillon £ Vlyffisft l'excitt
Criant tout haut & Je leuer l'incite.
Lequel ayant la voix du vieil bon homme,
Tout en fur faut abandonnefinfemme,
Etfort dehors,en leur difant. Pourquoy
Vttguej^ vousfeuls,ainfi en te temps coy
Et ténébreux} Quel danger,quel défaut
Ejladucnu,& quefl-ceqstslvotufauti
O prudentfils de Laertes, ne fois
EfmeruM'éjfttu nom apPerçois,
o a

X. 11 V « E D E '
•(Bilt lors Neftor) car la necefitté
îlaiu a mènera ceîie extrémité.
Vien après nom,à fin d'aller trenuet
^n autre Roy,fi le faire lester,
Pour confulterfw la forme & conduites
Debataillet ou de prendre ht fuite.
truand Vlyffes eut Nefter entendit,
Soudainement fin cfiu a pendu
Surfinefpa»U,& pnsties afmuis.
Si ont trouue'U tente vis i vit
V a fin Grégeois Diomedés, qui lors
{Armêdnteut) s'efltit couché dehors.
Ayant fitftjoy vnegranl ptaudebmnf,
Et font la teste vnbeantapis font neuf.
Ses compagnons,fisfildats flgenfdarmes
Dormoy ait auprel,aytmpendu leurs armes
Tout# l'entourjesmlances $/ bouclers
Qui rduifoyent,comme font Us efclers.
Le -vieil Neflor menant huit, s'approcha
Du mhle Grce,& le corps Uty toucha
D efin talon, $• en le reprenant
Lay diftainfi. Quoyldors-tnmainteihtnt
Fils de Tideef Es-tu fi endormi
g cachant fi près le camp de [ennemi?
S'entens-tnpat à leurs çris,quelafUine
P 'ici auprès entSi couverte ejy pleinei i
Diomedés oyant Ht/hr/efueitte,
& luy refpond : Certes ie m'efmerutiOe,
De toy •uieilUrdjjHiesfi endurci
Afupportertant de peine & fouet:
D'mvieittcela quetepefrritnercflê' "'

'IIIADE B'jHOMIRl. T.$f
ïietrauailler? N'as-tu point de ieunejj'c
Auprès de toy,poser les Rois appetier,
Sans qu'il te faille ainfipar tout aller ï
Certes euy: mais ta nature vtue,
Jamaii neftlajji>& nepeutefirt ttfità . •
Il eS~ïtrcs--vray,ami,eSr n'as dit rien, '. '\
Rejpond Meflor,qut te nef cache bien: '-,
l'ay des enfans trefpreux,iay feruiteurs,
Et maints fubietb,tous miens zélateurs
Démon repos, ayant "voient tgrand»
De m'obeir en ce que ie commande.
Mais le danger (pi* péril •urgent
Auquel ievoy & nous & noftregent,
Ne me permet que par tout ienaftifie:
Bien cognoijftnt qu'il faut que l'on reftfie
A ccîle fois: car [i trop (on demeure,
On nef {aurait garder que tout n'y meure.
Or maint enant,puis que tseaf^ttit
Dccevieuxcorps,vatmparamttiér
Faire venir AiaxdiQoûet,
EtauecluyMegex,filsdePbiiet.
Diomede's incontinent-veftit
Ynegrand"peau de Lyon,& partit
(Sans oublier fa longue & forte dtttdef
Si va deuers ces deux Grecs,r^f ne tard*
A les trouuer,puisfoudain les incite
De s'en venir auchef de Cexercitt.
Eu peu de temps tous Us Princes & D'tus'
De/fus nommez,f'font au guet rendus..
' Pas n'ont trounéceux qu'ils auoyent commis- 1
^i'faireguetjrhtmes ny endormis,
& if-

. X. tlTRE DE
Ains tout veillant far ordre, fê/ efoutam,.
En bonsfildats, fî rufez. combattant.
Comparaifon.
Car tout ainfi que les majiins qui gardent
Les grands treupeaux, detotu cofte%regardent
Si le Lyon defcend de la montagne,
S'il fort du bois,ou vient par la campagne
Pour ajfaiUir les brebis & moutons:
Dont les bergers difpofez, aux cantons
De leur beau parc, font grand tumulte & bmfr
"De peur qu'ils ont ctefirefurprU la nuitl:
Et n'ejlfommeil fi prenant qui les garde
Que ion ne face vttefoigneufe garde,
Semblablement,voire d'ardeur-pliuforte^
Se contenait la Gregeoife cohorte'.
Car lefimmeilen leurs yeux perijfoit,
Et le defir.de veiller leur croijfoit.
Aufqutls Nsftor trop ioyeux de les "wit
Si entent ifs à faire leur deuoir,-
Difoit ainfi. Mes enfans trefaimtz.
Veillez, veillez., & ne volts eniermcz.,
A celle fin que l'ennemi nepuiffe
Exécuter deffm nous fa malice,
Nous furpxenant à fautede bon guet,
Qui nousferoit,vn merueiUeux regret.
Difantces mots(Juiuides Roi>)ilpajft:
Hors ltsfoJfez,,& vient droiilà la place
Pleine de morts fit fJc&orauoitfaiél.
Le iour icuant en armes-maint beauftùit,
Continuant iufques à la nuicl mire,
Saglmeufefâ/mÇgnivitlom.

l'ilIADE B'ffOHtlï. If.6
tfians "ventules bons Princes suffirent
Tout bas en terre, g£/ à parler fimirent:
Ayons auffi appelé en confeil
Jderionés ,combateur nompareil,
Et le taillant SÎ preux Thrafymede's,
Apres les Rois des plut recommander;
^tdoncNeftor^Ufleurdei cheuaiiers,
ZeuriiclainfitÙamis-finguliers,
Lequel de mous a tant de confidence
En fin cftritjtant de force & prudence,
Qu il ofe alhrtufqù au camp des Tnymsr
Four lefpier,t%f chercher les moyens
D'entendre au vtay s'ils veulent s'emparer
X>eno£-vaijfeaux)oufedefemparer
Ucs champs prochains eygaigner leurmAtfinl,
Ayons occis de Grecs fi grand'foifin?
Il le fçaura en prenant prifinnier
Quelque Troye» dtmeuréle dernier,
Ou bien(peut tfirefH orra les propos
Quils ont enfernble en prenant le repos.
Et s'il reuitnt vers nous foin, ïî rapport»
Entieremeot^ctmme tout s'y comporte,.
Dire pourra qu'il aura-mérite
Gloire immortelle en là pofterité,
Et Sauantage il aura pourgutrdorf
lie fin labeur,de notumaint riche dont
Il n'efl patron de nef qui ne luy baille
Vne brebis noire degraffe taille,
Etfonaigntau,prefintàvray parler'
£l»'»n nejfauroitpaffer ou efgaler:-
Etneferaiamaisfefiin tenu*
O iiif;

X. LIVRÏ ES
Ètfen -va initiaux vaifféaux pour treutit
Agamemnon, g£/ le faire Uuer.
St le trouua ainfi quel leacheuoit
-De f'abiller.Son frère qui levoit
En eft i oyeux. Menelaus fauance
Auprès deh*y,tyà parler commente.
Monftete aifné,qui.refait! entreprendre
Vrefenttment ainfi les armes prendre?
Voudrais tu peint quelque Grec inciter
D'aller de nuiû les Troyens -vifiter
Comme efpionïie doutegrandetnent
Qu'on n'obeijfe à ton commandement.
£tfiladulent quequclq'-vn leparface,
Dire le faut homme de grande audace.
Agamemnon refpondit lors /nonfrère
Et toy & moy auons trefgrand affaire
De bon tonfeil.pour }ioz,gensf»ulager
Etpreferuer la -vaijfeaux de danger.
Mefme -voyant que lupiter f 'adonne
Aux ennemis,®" qu'il nous abandonne
It n'ay iamais -veu n'y ouy compter,
§u-vn hommefeul peufi tant exécuter
De -vflillantsfait~tt,commeparfa prouejf*
Afaitl fieilor auiaur£huy furla Grèce".
Il n'eSl de Dieu ni de deefje fils,
Et toutesfois il mus a defconfits.
•Et croy pour -vray qu'aux Grégeois fomUnif*
D e ceil effiay tout le temps qui -viendra- .
Je fuis d'aduis doncqués que tu t'en -votées
Diligemment iufques aux nefs Gregeoifes
Deuers jtiax (? fe bon Hgy de Crète

I'IIIïBB D'HOUIXI is*
Tourl.s prier tous deux à ma requête, .
V e fen -venir au tonfeil. le verray
"Ti'autre coftéji mener iepourray
Le -vieil Nefior iufquts AU guef.pour vceit
Comme on pourra à noflrefaict pourueoir.
Son fils efl chefauec Merionés,
De ceux qui font pour le ruet ordonnez,,
Et penfe bien qu'aucun deux ne faudra
D'exécuter ce que Nefior voudra.
Menelam diil lors te te demande,
Quand i'aurayfaU ce que ton vued commande
Ne -veux tu pas que vers toy ie retourne
lncontintnt,ou que là iefeioume
X« attendant j> our auec eux venir?
Il vaudra mieux auprès d'eux te tenir,
Afin(di£lif)quenulnefeformye
S'il aduenoit qu'ils prinfent autre voye
Car en ce camp y a plufieursfentiers,
Qui lem feraient tenir Amers quartiers.
Outre cela le te veux cohfeiller,
Qu'en (approchant deux pour les ejueiller,
Treshumblement & à voix douce & baffe
Nommes leur mm,leur eflat, & leur race,
Sans leur tenir propos audacieux,
Ains tout ceurtois,be>»ng& gracieux.
Il nous convient toy Qf moy trauailler
V e faire ainfi, & nous appareiller
D'orefnauantàmaindfaUl indécent.
Puis que le Dieu lupiterfy confent.
Agamemnon ayant fibien inftruict
Menekus,part doucement Jansbruiiî:

•*. LIVltE D

L'ILIADE D'HOMBRE. IJJ
Prendre réping,Ufi>mi nompareil
Que say des Grecs /n'empefche UfomtneU.
Et [un conduit* telle honte & crainte
Que mon cttmr tremble, & mon orne efl atteinte
ï>e defefpoir : fuis les nimbes mefaillent
Pour les douleurs qui mon Lu cesuraffaiûent.
ytcefle caufe,ami,& que ie-voy
Que tu ne dors auffi non plus que moy,
letefupplfltadujferlemoyen.
De nofttfauuerde ce poufle Troyen.
Stu,leuetoy. Etp*is(fib*n tefembiè)
ufBons nous en iufques au guet enfemble,
^>f fin de •voirftUsfoldats laiffez.
Tour cejl effet! font endormis, la/fez,
D.ugrandtrauaU. L*s!nexjnnemi»fo»t
Sienprès de nom, & ne fçauons s'ils ont
Quelque vouloir ceflenuifl nom furprendre,
Sans qu'onfe puiffe aucunement défendre.
Ainfiparla. Surquoy le Roy Neftor,
Ifty refpondit : Penfes -tu bien quHedor
Delupiterfoit tant foutrai,
Qu'il mette afin ce qu'il a deuiséî
Henni nennije penfe quant à mty,
Quâeflluy-mefme en grand'peine & ejinty
Tour Achillesfi} doute qu'il s'appaife
Aueçques toy laïffknttirtmauuaife.
Au demeurant te m'appareilleray
Pour tefuiuir ilfiefuetHeray
^fuecques toy, Vlyffes Ufubtil,
Ditmcdt's lefort,Mcgés gentil,

*. IITJE Bl
JEt le fécond Aiax dit OyUe,
DontlaprouejJ'eeften Grèce extoUee.
Orphufi aux dieux que quelqu'vn s en attafi
Ji euevs le grand Aiax,ty tappelafl.
f dominée & luyont leurs grand s tenttf
^fjfez, dînons lointaines gr disantes,
Que n'efl venu MentUm ici}
A-il fi peu de cure & defouci?
f.uy qui deuroit veiller inceffkmment.
Auprès des grands les priant humblemfnt.
Tcut-ildormittfgr telaijferlefoin
J>e cefteguatieenfitresgrand befoinî
Ccrtainonei't quelque beneuolentt
Que Paye à luyjgf quelque reuerenee,
Qui l'on luydoiue, il faut qui iele pouffe
Z>ennotifiquants}& à luy me courrouça
Tuneffaitroism'mgarder,)u>nobftant
Qtiet/tiuy fois grand' amitié portant,
^fgamemno» dertthtfrefjjondit:
Jiigne vieiUard,autrtfou t'ay-it di£l •
JEtfupplic'delevoulairtencer,
Quand ne vouloit au trauail s'auancer.
Hou queparejfe,ou trop grande ignorance,
J/en dit garda mais la ferme affeurance
Qu'fia de moy regardant à mesfaiils,
Et me Uijfant toutfeul porter le faix.
Quxnt àprefént point ne faut qu'on l'aceufe,
Comme il mefemble/tinsefi digne d'excufe.
Jl a eïtéle premier efueille',
PHHCJI-venu à moy,appareille
P,am'obéir. $il'ayfoûdaintr*nfntis

l'iLIABE SHOUtlE, IJ4
Deuers /iiax & autresno-^amis.
Allons nom en,iifuù feur au'ils -viendront
Datant lefort au guet, &r s'y tiendront.
Menelaut leur aura fait entendre
H e ne faillira venir,® 1 d'attendre.
Lors ditt Neflor,fi ton frère germain
Se monfireaiufi diligent & humain,
Comme tu du,& qu il prie ou csmmands
Modérément: toute la Grecque bande
Leferuira, $J luy feront-honneur,
Autant qu'à tty qui es leurgouuerntur.
DiCantces mots,il laijfe promptement
Son lit! mollet, & prend fin •veftement
Beau *QJ royal, fomfes pieds alii
Les beauxfoui en de cuir trefdeliè,
Apres veflit -une robe vermeille
De fine laii>e,ÇÏ trefriche à merueiiïe:
Car elle efioit bien fort eUbomee,
Et s'attachait d'vne boucle dorée.
Efiantveflu, il prendfa lance forte
En fa main dextre,Çf/fiudainfe traitfitrte
Au pavillon d'Vlyjfes,fi l'excite
Criant tout haut & jcUuerl'incite.
Lequel ayant la-noix du vieil bon homme,
Tout en furfaut abandonne fimfbmme,
Effort dehors,en leur difant. Pturquoj
Vague^vomfeuls,ainfi en ce temps coy
Ettenebreuxt Quel danger,quel défaut
Eft aduenu,rjr qu'efi-ceqstilvomfautl
O prudentfils de Lames, ne fois
EfmerueiÏÏc,fitu mus apperçeù,
* Oij

SE. IIVUE DEi
(DiSl lors Neftor) car la necejtité
Kaiu a mènera ceïie extrémité.
Vienaprès nom %à fin d'aller tnuuer
JKn autre Roy, Ç| le faire fcwer,
Pour confulterfur la forme & conduites
Debataillet ou de prendre la fuite.
Quand Vlyjfis eut Neftor entendu,
Soudainement fin efcua fend»
Surfin *$auU,& fuis-us afuimt.
Si ont trouvé la tente -vit i vit
Du fin Gregtois Diomedés, qui lors
{Armé dut mt) s'eftoit couché dehors.
Ayant fiutfoy vin grand" peau dt botuf,
£t fins la tei~îe v» bîutu ta fis tout neuf.
Ses compag»tns,fesfi>ldats fi tenfdarmes
Dormoy cnt a»prei,ayampendu leurs armet
fout À l'entourJesmUmxs $/ bouclers
gui reluifiymt,ctmme fautles efclers.
Le -vieil Neftor menant bruit, s'approcha
Du noble Grec,& b; corps l»y toucha
De fin talon,& enle reprenant
Luy diftainfi. ^uoy'ldors-tumainttnant
Fils de Tidee? Es-tu fi endormi
g.achantfi près Ucamp de [ennemi?
N 'entens-tufm à leurs cris,que la plaine
D'ici auprèsen-eïicoutmte rjr pleitttl t
Diomedés ayant Neftor/efueille,
Et luy rejfond : Certes ie •m'efmersmlle.
De toy -uieilUrd,qmesfi endurci
Afipportertant de peine &fomii
D'obvient cela jtteton offrit ne cejfk" •"-

t'ILIADE »'|HOMUI. l$f
Detrauailler? N'at-tu point de ieuneJJ'c
Auprès de toy,pour lis Rois apptller,
Sans qu'il te faille ainfi par tout aOerï
Certes »uy: mais ta nature viste,
Jamais nefilaffej& nepeuteftrt nfiue\ :•• •
IltSt tres-vray,ami,& n'a* dit rien, • • '\
RejpondNeJlor,qsa te utffache bien: ->,
l'ay des enfant trejpreuxjayfermteurs,
Et maints.fubiefh font atdtni zélateurs
De mon repos, ayant voUntigrand»
D e m'tbeir en ce que ie commande.
Mais le danger ej? le péril vrgent
Auquel ievoy & noue & noftregent,
Ne me permet que par tout itriafeifit:
Bien cognaifftnt qu'il faut que ton refifte
A ceîlefois icarfi trop l'on démettre,
On neffauroitgarder que tout n'y meure.
Or maintenant fuis que Utatpttit
De ce vieux corps,va t'en par amttiér
Faire venir Aiaxdi&OÛte,
Et avec luy itegez,fils de Pbile*. -
Dhmedcs incontinent vefiit
Tnegrand"peau de Lytn,ry partit
(Sans oublier fa longue & forte dârdef
Si va deuers ces deux Grecs, &ne tard*
A les trotmer,puis foudain les incite
De s'en venir au chef de l'exercite.
En peu de temps tout les Princes & DM
Dcffut nommez,fe font au guet rendu*..
' Pas n'ont troupe ceux qùils auoyent commis- 1
affaireguetjmametny endormis,
O i if;

. X. tlTRE DE
jtins tout veillant par ordre, g£/ efioutam,.
En bmffolAatt, & rufez, combattant.
Comparaifon.
Car tout ainfi que les maftins qui gardent
Les grands treufeaux, detout cofiejregardent
Si le Lyon defcend de la montagne,
S il fort du bois,ou vient par la campagne
Pour ajfaillir les brebis rjf moutons:
Dont les bergers dijpofiz, aux cantons
De leur beau parc, font grand tumulte & bruit
lie peur qu'ils ont Sefirefurpris la nuitl;
Et n'ejlfimmeil fi prejfant qui les garde
Que ion ne face vnifoigneufe garde.
Semblablement,voire d ardeur plus forte^
Se contenait la Gregeoife cohorte:
Car lefommeil en leurs yeux ftriffoit,
Et le défit de veiller leur croijfoit.
Aufquels Neftor trop ioyeux de Ut veit
Si entent ifs à faire leurdeueir,
Difoit ainfi. Mes enfant trefaimez.
Veillez, valiez,, & ne vous endormez*
A celle fin que l'ennemi nepuiffe
Exécuter dejfm nous fa malue,
Nous furprenant à faute de bonguet,
Qui nous feroit.vn merueiileux regret.
Difant ces mots(fuiui des Roh)ilpajfir
Hors ltsfoffez»& vient droittà la place
Pleine de morts,où Hector aueitfaili
Le iour deuant en armes maint beaufai(tT
Continuant iufquet à la nuili noire,
SagLneufe Ç$/inljgne vifltire*

ï'itlABÏ B'HOHtKE. IJâ
Éflans -venus les bons Princes s'affirent
Tout bas en terre, $/ à parler finirent:
Ayonsattffiappelé en conflit'
Merionés ,combate»r nompareil,
Et le i aillant $} freux Thrafymtiés,
fifres les Sais dis f lut recommandez,
^tdoncNeflorJafleurdes chevaliers,
leur iifl ainfi .- Oamkjmguliers,
Lequel de •volts a tant de confidence
En fin ejpritjtant deforce ty prudence,
Qu iloje alhriufqu'au camp des Troyenr
PowteJpier,& chercher les moyens
D'entendre au vtay s'ils voulait s'emparer'
Denot,vaiffeaux,o»feiefemparer
Des champs prochains & gaigntr leurmtifonl
Ayons occis de Grecs fi grand'foifin?
Il leffaura en prenant prifinnier
Quelque Troyen dxmeuréle dernier,
Ou bien(peut eftre)H orta 1er propos
Qu'ils ont enfemble en prenant le ripes.
JEt s'il renient -vers nentfain, & rapport»
Entièrement,comme tout s'y comporte,.
Dire pourra qu'il aura-mérite
Gloire immortelle en la pofterite',
JEt dauantage il aura pourgutrdort
Defonlabeur,denoH*maint riche dont
Il n'efi patron dt nef qui ne hty baille
Vne brebis noire degrajfe taille,
Et fin aigneau,prefent à vray parler '
Qu'on nefçauroitpajfer ouefgaleri
Et ne fer* iamais fefiin tenu*

X. M VKS DE
0*i il ne [oh toufiours le bien ven».
Ain fi parla: mais tenu qui l'entendirent,
D'-ui» Lien longtemps m** ntluy rejp*»dtr*»t>.
Diomede's après devant Ut Rus
Ouvrit la bouche & diU à eUire voix.
Le noble efpritqui dam wwonrr^t
Mefolicite,& nient queitmexpofij
Dés maintenant comme preux champion
A ce danger deferuir iefpian.
Et Ufcray,poumm que [on me douai
Vn compagnon qui de rien ne t'efiotmt ï
" Cariefçay bien que le cmftildedtnx
" Eflplw certain en fai£l fi hatMrdeu»
•' Quen'eft ivnfeuLcar l'ont'entr*n«foO^
" D où fort après (audace nomparetHe.
" Mais ï'homme feul tant frit fort et? pmffi»jit%
" Bien refolu, 9? finfaiil cognoiffant,
" Quand vient au point! il en eflplut tardif*
" Et quelquefois pltu timide & craintif.
Les Rois oyans l'entreprife louable
De cefortGrec,emtent vouloir femUaUo,
Les deux Aiax i'offrirentdelejnmtt:
Merionés -voulait mourir & vint»
Amcques luy : Thrajymedés bien fort
Le définit: Menelatu le fort
gyprefi;ita,& Vlyffes lefage,
J)>ït qu'iliroit haitrdertepajfagt
Sans craindre rien. Et pour vray efleit-il
Leplus accord des Grecs,& plusfubtil.
Agumemnon dit lors,voyant temprif*
Cmtinuer : O amiqueieprifej

l'rnADH D'HOMERH, 15-7
Comme mon cvur,pnis que tu vois chacun
Frefl de tefuiure,ejlis entr'eux quelqu'vn
A to» plaifir,quifoit le plut «droit
four refifter quand on voue affaudroit.
Et garde toy,que par honte 0» vergengnt-
Toniugement de raifinne s'eflangne.
N''aduifiipas fi tofl au grand lignage:
Commeaubonfens,^ au hardi courage»
Ce te ferait vn extrême malheur
Prendre le pire,**? laijjer le meilleur.
Ainfi dtjbit Agamemnon,doutant
Que ton choifiji Menehxtu,d'autant
Qu'il ejioit riche, r*r de grand" parenté
Puis que le choix estima volonté,
Vift lépreux Grec,do'u-ie mettre en oubli '
Cefl Vlyffetjieprudence ennoblit
l'ejprit duquel est tout accouflumé
Aux grands dangers, ?£ eptieft tant aimé
Des dieux h*ut

X. 1IVRB SI
S.utt trop Urder quiUiour porter*:
Et ccîte nuict aura peu de durée,
Car de trois parts la tierce efi demeurée.
Difant ces mots tes deux Grecs renommez^.
Des aj?ijy»s ont efié bien armez,,
Trafiymedés bailla fit grand' efipee
(A deux treuchans poindue fjr bien trempée").
A» fort.Gregeois,qui de venirprefié.
Auoit J'engîaiue en la tente laifiié
Et [on efcit. Apres luy mit en teîte
Vnfiien armttfans pennache i~i fiani crejle,
Faifl de bon cuir de taureau : on le nomme.
Vit cabaffetfirmure de ieune homme..
MerionésÀ Vlyffiesprefiente
Son arc,fia trouffe,vne efpeepefiante,
Et quant ri quant vit bel accoutrementfaiilpourle
chef,bien & trefiproprement.
Car ilefloit de fort cuir par dedans-
Bien efiendu: le dehors fut des dents,
De maint Sanglier,rengees par tel ordret
Qu'il n'eft trencharit quipeufipar dejfia mordre.
Et d'auxntage outre la dure peau,
Onpouutit mettre a» dedans, vn chappean.
Antilochus en l'antiquefiaifion,
L'auoit trouuéfoffoyant lamaifion
D'vn ^fmmtorjilsdOrmenm,ajftfi.
Dans Eleoa,la forme tres-exqmfie
Ducabaffet,fil qu'il en htnoroj.
AmphidamM,lequtl en demeura,
Par vn long temps pojfeJJiur,puis ledontm
Au preux Mvlus, iï Moltts l'abandonne

l'itlADB »*HOMERE. Ijg ;
\Afon enfantai tenfiôurs U porta
Mais pour ce coup a» fin Grec lefrefla. •
Eflans armez,(commedit cfi)ils partent
Ht de U troupe en peu de temps s'efcartent.-
En s'en allant Minerueleur enuoye
Vn grand her»n,qui chante {Jr leuofloyeïl'oint
net ont veu^obflant la nuitl obfcure,-
Mais ioieuxfontdefi bonne aduenture:
Et mefmementVlyffes qui entend
Tre-bimtangure,ene(iaifeey contint* -•
Si commença à dreffer fa prière
A la detffejm dénote manière,'
Entens à nioy fille de lupiter
Dame PaUai,qui daignes aflifter'
A mes trauaux, Dame- qui me conforter
En tous perils,meguides g|/ fupportes*-
OiTroyemoy auiourd'huy tant de gloire
jjjwe ie retourne aux nefs plein de -vittoireï
Et que nous deux acbeuions tel ouvrage,. •
QuclesTroyenscnreçoiuent dommaget
Diomedes auf> deuotement
Feit fa prière,^ in yjut baffemenU
Efxoute moy,0 diejfe gsntiUe
Triteniajtant bien aimée fille-
De Iupittrjou moyguideprofperet \
Comme tu fus à Ttàeus mon perè, •
^thrs quikfièt ambajfadeur tranfmis
Vers les Thebains,à finde faire amis
Eux & Us Grecs .Certes àfonretouv
Il leur monflra de fa force -vnbon tourT-
Partenmoycn.Ojrudentedetffè,
O-vi'

lis, donnemoyla force & hardiefft
Q» il att tient, & me conduis jle forte
Qu'à mois honneur dt l'emprife ie forte.
Et te promets de fairefattifice
Sur ton hoftel,£vnt beUegeniffe
Qu'on n'aura ve» encarts labourer*
Ieluyferayfes cornet bien dorer:
Puis te fera de bon coeur prefentee
Si Ma prière eft de toy acceptée.
ufinft f riaient les deux nobles Grégeois:
Vont Udeejji inclinant à leurs -voix
Et oraifonspleinement accorda
Ut'chacun (Ceux ce qu'il luy demanda.
Comparaison.
lors vontauant,deux Lyons reffemUatots,
Mettant les pieds fur ks corps frau fangUna
Dont la campagne eftoit prefque coauerte,
Tant fut des Grecs excepiuela perte.
Fat ne laijfa Hector dormir Us fient
Defoncefi'ejcarlesplui anciens
Et plus expies feit venir en fa tente,
Pour leur monjher clairement fon entente.
Lequel de •vousQUtt-il) me -veut promettre,.
D exécuter ce que luy vueil commettre,
Et il fora en honneur avance?
Et qui plus eft cresbien retompenfi
En recevantdemoy,pomfes trauaux,
Vit chariot mené de deux chenaux
Les plus exquis de l armée Gtegeoiftï •
De luy ne veux forsfeulement qu'il voif*
lufques aux nefs des etmemis,entendrt ,

L ILIADE B HO ME RI. IjJ
S'tls ont encor vouloir de.nous attendre.
S'ils font le put ainfi que de couflume,
£n leurs vaijfeaux,ou comme ieprefume
Eftans batus Us pnfient de fuir
Couuertemeat qu onnelei puiffe ouir.
Ainfi parla, nais nul qui l'entendit,
Vtttout fini mot alors ne rijpondit.
En ce confeil -m Treyen afiiftoit
Homme Dolon,quifih •uniqueefttit
Au ban héraut diit Eumtdefypour lors
Tresabondant en biens & en threfon.
Ce Dolon ci fut trtflaid decorftge,
Mais autrement difpos à l avantage,
Et de fin père aimé & honore,
Comme efiantfeuide fix fils denumré:
lequel penfanl à la bellepromejfe
Du preux Hefhor,foudain de bo»tfedrefje^
Et diH ainfi.Hetlor, ardent courage
Force mon coeur À prendre te voyage:
Pour rapporter fi les Grecs fi dijpofint
A la defftnce,ou,à fouir prapofmt.
Et leferay mais,comme chef loyal,
Tu iureraepar ton fief tre Hpyal
De me donner U beau-char d'AcbiHes,
Et les courfiers qui y font atellez,.
Et quant à moy,ne craitu point que itfr»ftrr •
Enricnquifiit ton entreprifeilluflre,
Car t'iray droit! dans Us vaiffeaux des Grte*
Koiteduchef, $/ fçatmay leurs fecrets.
^tlorsHeclorhaulfant lefceptre entait,
Zjtyrejponditguis que tu-veux aller

•Xi 11 V"R ï Dl

1.' I L I A D E D*H OMCI!,' ft-e*
Encore* entre, & aux nefs s'avancer,
Nous le.fuiuronsftudain eflans derrière,,
Et le prendrons de facile manière,
^fduifebientoutesfois s'il s'efforce-
D e s'enfouir,que (on le chaffe à force
Versnoz,vaijfeaux,lefaifant efioigner
Du camp Troyenqutlcuideragaigner.
Suy le de près auec ta longue lance
Tant qu'on entende à ce coup ta vaillance.
Difaat ces mots les deux Grecs fe dejuoyenf
Entre les morts,puis efcoute & voyent
'Leur ejpion qms'en alititgrand erre.
Quand-ilfl'ont vtuloingd'euxautant deterrm
Sue les mulets accloupUzJeux à deux
Comparaifon,
En iaboyrant ga ignent deuant les boeufs
Qui font tardifs : Incontinent ils fortent-
De leur- embufche,^T vers luyfe tranfportenf.
Dolon oyantieur bruiElpenfa qu'ilsfujfent
Quelques Troyens qui partager voulurent
Auecques luy,empefchansfon marché
Ce temps pendant les Grecs l'ont approche,,
D'vnget de darâxlequel afpetceuant
Quels ils ejhient gaignatoft ledeuant
A pleine courfeiMt les deux Grégeois partent
Quidefespat(taMfoitpe»)nes'efcartenti
Comparaison. ~"
Qji aura veu deux Lturiersquelquefois-
CnafferleLieure ou Biche dans le bon,
ft la prejfer,tellement que la befie
lïemcure en fin leur butin & conquefie.

ï. I1VÏI » i-
Penfe qùainfi cesprmcet valeureux
V annotent la chafje au Troym malheureux
Lequel n'omit nul moyen d'efihapper,
Ainsfe voyait plus fort enuelopper.
Tan'tàfouy Dolon à vauderoute
S^uepeu failUt qu'il n'entrait en l'efcoute
Jitguet des Grecs :mah paUat la Aeejjh
Aicreutpour lors la force g£/ la viteffe
^t» courageux Diomtdes doublant
Qg-vnautre Grecfuji l'honneur emportant
Del'auoir pris'.Si (atteint fè/l'arrcfie,
Mn luy difant. Garde toyfurta tefie
Depajfer outre:autrement tunat garde
Ve m'efchapper,t& mourrai de ma darde-
Difant cela,il la iefle

J.IH4BÏ DHOMEHÏ. IÉJ
Qui t'afHrpris,d'auoir la vie extamte.
£t compte auvrayfam me point deceuoir
Ce que ievueil ores de toy ffauoir.
Quelle entreprifeaf tu -venantdermiQ,
y ers vojlre camp tautfeultt ttffatis bruiSt,
Mefmesfcathant qu'à cefle htme les hommes
Sent en repos dormant de profans fammesf
Hais -viens lu point faut Quelque mort fouille*
Du tourpaffé,& pturk defpouilliri
Httlorta ilprefentement tranfmts
Pour efpitr que ftntjes ennemis?
Es tu -venu de fin auÛorite'^
Ou de tongreidy moy U -vérité.
Alors Dolon tout craintlif

3t. nrxiBE,' ! '•
Car ces courfiersfintde nature telle
Qu'impofs'iblecft àperfonne mortelle'
De les demfter.fi ce n'eftoit leur maïjlrt
Que lupiter de Thetis afaitt naiflre,
Mais ie te pri compte moyfans mentir
Alonqu'Hetlor taprefféde partir,
Ouejfoitil ?Son harnois tant famé,
Oùle met-il quand ilefldefarmé}
En quel endroit logent fes bons chenaux,
Xt chariots après leurs grands trauaux?
Dimty encer'fi fis gens font coucher
Dedans leurs lits de batailler fafcheT,
Ou s'ils font guet? Se •veulent-ils tenir
EiKor'aux champs,**? dejfm mus venir
Demain tnatinhu reprendre leur tnye-
Victorieux,pour retourner à Troye?
Lors dit! Dolon,ie vous aduertiray
Certainement ey point n'en mentiray,
Lépreux Helhr à mon dtfpurt efloit
Près du tombeau d'ilus où confiUtoit '
^fuec les grain,des chofes neceff aires
Pourdebeller(s'ilpeut)fes •adutrfairts:
Xt quant*» guet dont tu mat demanda
Il efl certain qu'Heilor ta commandé:
Mais les folddts n'obtijfent on rien
Afon -vouloir,& s'endorment treibien,
Tantfeulement les Troyens par contrainEle,
Font quelques feux $/ "veillent de la craint*
Qu ils ont de perdre enfans,femmestcitét
Et ne font rien quepamecejiité:
LeseJlr.n>gershnrenla'Jp/itUfoingy

l'illAD! D'H OMBRE. lis
leurs femmes font, comme ils difent trap [oing*.
Vlyjfes veult entendre plus tuant,
Et. l'interogue.Ores fay m«y fçauant
D'-vn autre faiïl, & point ne le me celé
Les étrangers logent- ils pefle nèfle
Parmi Trayais\o» s'ils ont leurs quartiers
Tousfeparezjie l'orray volontiers,
iluantaceci qu'à prejentmt demander
le te diray comme logent les bandes,
Sans te troubleras &trcssUs Peons,.
L.elegiens,Pelafges,& Caucons,
Sont tous campez, le long de la marine,
D'autre coftijtirant vers la colline
Vicie Tymhra campent les Liciens,
tes Phrygiens,Meons & Myfiens.
Mais dequoy fert qu'ainfi levons récite.
Par le menu le Troyen exerciteh
Si vous aue^volontècdaller,-
Vous trouuere^eti tout vraymon parler:
Les Tbraciens nouvellement vum^ • ,
Se font encor loing de nous contenu^, ,' '•
Mettansà-part leurs bandes (jfchamy!
Entre lefquels i'ay vtu Rhejm leur Roy,
Etfes courtiers merueilUux & pmjfans
En grand blancheur la neigefurpajfans,
Lesquels onpeult aux vents comparagerj
Tant ils fint prompts quand Ufaut defltger,
ïay veufon char compofépar artgenf
D* deux métaux,Or fin,

X. 1IYRI » *
JËf crey pour vray qu'vn nommefoit îndïgtt
D'auoirfitrfey armait tant inftgne.
Certainement elle Çierfoit trop mieux
A lupiter, ouà qudqun des dieux,
Dont vous ayant du tant acertene^
le vousjuppltmene^moy m vo%, nefs,
Ou me loijfez. Hé' eftfoiBement
Mn ce lieu ci:Puis aUess,promptement
En uofire camp,ou pourrez, à Util voir
Si tay voulu en rien vous deceuoir.
Diomedes lors de trauers regarde
Lepauure efpie,& luy diic,Tu ttasgardf
Sem'efchappemNtmttsentesefpnts
Efpoir de viure;encorqu'on ait appris
Chofe de toy quiferuir nous pourra,
l'fçay tretbien que quand on te Uirra
J>fs maintenant aller en liberté,
Vn autre fois tu aurai volonté
Devifîter noftre camp,ry viendras,
Tourlcfpier,oubienn»U)affaudras.
JHlis fi tu meurs,comme cjlenma puiffaixe,.
Tu ne feras iamais aux Grecs nuifance.
Jfinjî luy ditl.Et Delon qui penjoit
te conuertir,presi» luyfauanfoit
Tour luy toucher le menton doucement,
Bt le prier: mais fur ce penfiment
"Defon-efpee vnfi grand coup luy n»«-
Diffus le col qui l'abbat & le tue.
Coupant tes nerfs dont la teflefe» vol*
7Sn murmurant encor'quelque paraBt.
rncontmentontprmtfoncabaffik

ÙtUDB B'HCMUI. \(y
De peau de bouc,/? le gentil corfet
De beau de loup,fon dard,fes arcs tendul^
Pua ylyjjet a fis bras eflendu^
Deuers le Ciel: & tenant tes btmnk.
Priait ainji ? allas à baffe VM'X.
t\efiouis toy deeffe,de l'offrande
Sji'onteprefenteamfi^ualaphifyrandt,
Et la plus digne entre les immortels
Aqui l'en dtitdrtfftt -vaux & autels,
D'orefnauant ta.dettehautaine
Aura de nous oblation certaine.
Mais ce pendant Damefay nous la grâce
S«.e nous allions au lieue» ceux de Thract
Sont endormis: fay nem voir les armures,
Leurs beaux cour fiers, & char plein de dorures,
Quand l'oraifim du Grec fut acheuee,
'Encorvn coup il a fa main leuee
Bien haulten l'air,puis a faitt vn-smswean
De ces habits, $/ à vn arbrijfeau
Les apendu^apres coupe & esbranche
D'vn Tamarin vngrandrameaw&branthtt
Pour luy feruir de marque tu de brifee.
Et que la voye en Jbit mieux aduifee
A leur retour,Celafait~l ils chemjnent
Parmi les morts,& trousser déterminent
Les Thraciens:Ji ont tant cheminé
Oluiltfent venus a» lie» determinl.
Trouucles ont couchez, & endormis
^ttrois grands rengsjarahsft s'tfioieut mit,
Et au plus près de chacun,!équipage.
Defonbarneisja monture & oagat^t.

X. I1V1E SI
Hhefus dtrmoit au milieu de fa gens.,
Etfes chcuaux exquis £$/ diligent
Bien fret de luy,au chariot lier
D egrands licoux riches & déliez.
Lors Vlyjfes voyant « defamy,
Vic7,compagnon,Certcs voies le Roy
Et les cheuaux que Dolon nous difoit
" Quand de ce camp à plein nous injlruifoit.
Or^ maintenant Afault que tu t'efforces
(Mieux que deuant (à demonftrer tes forces.
Tas ne conuient ici porter en vain
Salladeenteftegy efpeeenla main.
Eay l'vn des deux,on ces courfiers défie,
Et i'occiray cefie troupe faillie.
Oufi tu veux quetofi ielesdeflache,
Trenstonefpee & à ces gens t attache,
- AmÇi luy dicljbrs Pallas la deejfe
. \ztufort Grégeois accreut la hardiejfa.
Si les occifl & découpe à memcille,
Tant que dufang la place en efl vermeille:
Oyantfoujpirs & plaintes interrompuz.
De ceux qui font deftrenchez,& remp»%.
Coinparaifondu Lyontrouuant les
Brebis $ chieures fans berger.
Car tout ainfi qu'vn Lyon iaventure
Trouvant brebis ou chieures fins clojluxc
Et fans berger,fur utilesfe rue,
Tuis les abbatdeftgripke,t5fles tut:
Ne plus nemeins te Grégeois depefehoit
Les Tbraciens, aucun nel'empefchoit
Douz,e enpafja par le fil de l'efpae

l'IUABE D'H O M E R B 16+
Tant que la place en futtoute occupée,
M-iis y~lyffa amfi mit il leur donnait
Le coup mofteljbudain les entrainoit
Et faijoit voye,afin que les courficrs
Quil defiroit,partiffent volontiers :
Et a'eujp.nt crainéle m marchant pur diffus,
V our n'en auoir oncques plus appereeuz»
D iomedes iufques au Roy arriue
Tour le treixjeme,& de vtelepriue.
Trop doucement dermoitjnais le paume homme
Fut endormy d'vn mortifère Comme,
Que celle nuiQ leGrecluy apporta,
AiiecP'allas qui en tout afiifia.
Ce tempspendant Vlyffes met grand peine
A dejlier les cheuaux,ty les meine
Hafliuement parmi la multitude,
En les frappant de fon arc fort & rude:
Car Un eut pas l'aduis de fçauoir prendre
Le beau fouet craig/antde trop attendre.
Sjtani ilfe rueii, vn petit efaigne',
Etfon ami encor embefoigne':
Soudainle huche ^jffifle de façon
Quil entendit incontinent le fin.
H tome Jes cependant difeouroit
(Samfebouger)pourfçtmirqu'ilfero!t.
A fçauoir mon J A démit emmener
Le char teutplain d'armurerie traîner
Parle timon,ouleprendreautrement
Sur (on efpAule,&partir fromptemenf.
Ouj'ildeuoitencorperfeuerer
A tuer gens fttius quefe retirer:

X. t I » R E D «
De tu trois poinéls eftoit l'entendement
Ou vaillant Gref^tgitegrandement. ,
Varquoy Pallas àfetfàtils apifiente
Luyditlainfi.Vat'engr te contente
De tan expùiti va t'en & nefeioume:
Acellefn que ton corps s'en retourne
En tes vaiffeaux feuremtnt & fans cnùnOe
Voubter tefaultlaretraiciecontrainile
Sm taiuiatdra.fi quelque Dieit comité.
Pendant ceci,U Troyrn extrcite.
Diomedes dés qu'il » entend»
Ce bon confeil,promptem«ntj efl rendu
Vers Vlyffes. Adonc chacun d'eux monte
Sur les courtiers,qui en*, t'alleurepronte'.
Car Vlyffes lesprejfoit tant £ aller
Atout fonarc,qu'il lesfittfiit voler.
D'autre coflè Photbus à l'arc dargent,
TOUT les Troyensfe monflra diligent,
Car lors qu'il veit que Mmerueparltit
A»vaillant Grec,& après luy aUoit:
Tout indigné du dommage aduenu,
Soudainement aux Troyens est venu,
Entre le/quels il voulut efuàller
fiipotoon oncle & grand conseiller
Du Roy Rhefutdequelenfeleuant,
Et ne voyant ainfi qu'auparauant
Les beauté cour fiers ,ains U place couuerte
D'hommes occisjbudain cogitent la pertei .
Alors fefcrit & pleure à chaudes larmes
En regrettant les Thraciens gendarmes
Mefmes i\hefus, Rhefm qu'il a nommé
Son

Son cher neueu,fon Prince tant aimé.
Acesgrands crn,tout le camp fe troubla,
Et quant $/-quaxt laflufpart s'ajfembU
Eeffus le lieupour -voir {a nouveauté,
S'efmerueillaut de telle cruauté.
EtdifoyerU tou»,que trop hardi courage
jiuoyent les Grecs defairetelouuraoe.
QuandUs'deuxSa» quisenalloycnt,feviirit
Tout itftement au lieu,eù à mort mètrent
Lcurejpion. Vlyffesarrefiaj
Les beaux cheuaux : l'autre fe iefmonta
Tourhybaiïïer l'habit enfantante:
Ceqùilafstëltë? pHÙeft remonté,
Et vont fi bien qu'en peu d'heure ih fi rendent •
En leurs vaiffeawx,où les 1 Grecs tes attendent.
Entre les R

Ayent enduré quelques martels dommages.
Apeing auoit ces trois mots achetiez,
Sue les deux Ifgitjpnt Mec arriuez,,
JEt defceiida^,urs chacun les aalle.
Chacun leurdJcl -vue bonne parolle,
£t mefmewent le -vieil ffeftor s'adrefft
A Vlyjfes.O gloire delà Grete
Ptgned'honneur}ie te prie me dire
J)e ces chenaux que ievotu voy conduire^
Tant excelltntf en blancheur admirables,
Et aux rayonf du clair Soleil femblables,
Les auez, vous fitr les Troyens gaignt]>?
Ou quelque Dieu les -vous ail donnez,?
Longtempsy A qu'auxomhits ieme treuuê
Contre Troyensroùiefais clairepreuue
De ma •verta,fitnsqueie m'en retire
Tour ma •vitilU{fe,ou me cache au navire,
Mais iett'ay v.euoncquesenla bataille
Ces deux courÇiersny autre de leur tatlle.
Si croy pouf -vray qu'aucun des 'plusgrans dieuXj
(Oenjoflrebitn'âfalittcurimx)
Vous en a faicl'vnprefent honorable.
Jupiter eft àtousdeuxfetourahle,
On le fçait bien,& Pallas l'inuincihle
Vousfauorife autant qu'il eft pofiMc-,
Prudent NeftçrJUs du bon ifdeus . >
(picl ylylfes) chenaux trop pluiefleu^
*'Pourrtient les dieux faciUimnt donner.
"Quand ils -viendraient vtt mtrtelguerdimiter.
( 'Car leur, pmjfance tft à donner plus grande :

L'ILIABE, D'H OMBRE. U6
* Qu'Un eft de prendre à l'homme qui demande
Quant à ceux-ci ils fini en Trace nez.
Et de nouveau par Rhefus amener
Encepays:mais il n'a plus d'enuie
De batailltr,ayant perdu la vie.
Diomedes luy a le coujieau mis
Dedans Ugorge,t£ à douz.e endormit
Auprès de luy. Quant à ce veftement
Ainfifanglant : C'ejioit t accoutrement
D '11 rt efpion,que nous a uonsfurpris,
Et misa mort après auoir apris
Ce qu'il fçaiioit : voila tout en effett
Entièrement ce que nous auonifaitt.
Difant ces mots,fis cour/sers a ptjfez.
Démettant ioye,outre Us grandsfojfez,,
Suiuides Rois quifaifoyenttrefgrandfefl»
De leur voyage ejf heureufe conquefle.
Quand Flyffesfut en la riche tente
Du compagnon,alors il diligente
De bien lier Ces chenaux, & les la»
Soigneusement dedans la mefme loge:
Et au reng mefme,tù l(t belle monture
Du fort Gregeois,mangeoitgrain & paflure.
Quant aux habits de Dolon il les poft
Dedans fa nef fur la poupe, & propofi
En faire vn iour à PaRat facrtfice,
Et luy offrir à iamaufonfemict.
Bien toft après,ces deux Grecs dt valeur
Se cognoiffans opprejfey de chaleur,
Et iefutur,dedans U mer entrèrent

«. «.IVRE D.t Lit. P'H.o'xr
Touffe lautr, S? tref-bienfe frottèrent
J.e caljle ioiJ.es ïambes (? les cuiffes,
fiftans du corps toutes Us immondices^
Eftans

L'VNZIESME
LIVRE DEL'ILIADE*
S* HO ME RE, PRINCE
DES POETE S.
ARG VMENf.
r à Ganiemnon s'arme, & faicï armer
Xx, tous les autres, puis les conduit à la
guerre. Heftor par le commandement de
fupiteife retire du combat. Vlyffesenuixonné
depUlficurs des chnemis les repouf
fe,moyennaacie fecours d r Aia* & Menélaus.
Pluficurs Princes Gregeo 14 fontbkffez
en cette bataille. Achilles voyant Ma-'
chaon qu'on r'amenoit blefsè deuers lesr
aauiies,enUoycPatroclepour ijjauoirquieftoit
le blefsé.fic par ceft'e occafionNeftor
raconte à Patroele les infortunes des*
Grecs, à fin qu'il perfuade Achilles de le»-
Tenir-lec&urir.
P i$

XI. 1IVKB DE
P R E S que taubè eut ht
couche Ui/fee
Du vieil Tithon, & fi'fut
nuancée
Pour apporter aux grandi
dieux ta lumière,
Et aux humaini comme elle efl coufiumiere,
lupiterfit dépendre la dtefltj
Contention dedans les nef de Grèce,
Entre fa maint tenant -vnfigne horrible,,
Monfire dt guerre à tout -voyans terrible.
Augrand-vaiffeau&Vlyffes défendit,
^ï celle fin que mieux on fentendit
De toutes parts: car fa nef efloitmife
Droitt au milieu : celle d'Aiax afiife
En l'vn des coings: & Achille le fort
(J>our refifler encontre tout effort
S Ufmuenoit quelque nectffite)
S'eftoithgéau contraire cojlé.
tors ladeeffe affifefurld poupe
Cria fi haut pour efmouuoir la troupe
SÇite les Gregeoitfentirent leurs ejprits
D'ardantdefir de batailler ejpris,
Jiimans trop mieux encor fanelaguerre,
Que retourner en leur, aimée terre.
Surquoy leur chef de fureur enflammé
Soudain cria que chacun fuft armé.
El poiirmonftrerla toye afesgenfdarmis ,
Incontinent s'accouflra de fis armes.
Premièrement printfesgreues forgées
D'airain hsifan/t,finies & rengeet

l'ILlADH B'HOMUI, léi
T ^t doux £ argent,fuis Ut cuirajfe belle
jj me à mcrueittel& de façon uttuueUi
gue CynirttsRoy de Chipre tranfmift
Au noble Grecjors qu'en' la mer Je mift
Pour nauigerauecques fin armée
Contre Priant. Car CeUe renomme*
T'olafiloinquen Chipre fut ouye
Dequoy Cinire eut l'ame refiouye,
JSt pourgaigner d'Agamenmon U grâce
X.uy fitprefent défi belle cuiraff?.
Deffut laquelle eftoyent dix lames grandes
De noir mttail,doHZ,e cercles au bandes-
Faitesd'orfin: & envn autre rené
jdtppdreiffoyent -vingt lignes d'eftain blanc,
Puis trois dragons naifuement taillez^,
Bleuz, en couleur & tout entortille^
Droit vers lecoldùGregtoiss'eftendtyent,
Te Ai fans trembla ceux cf»i les rigardeymt:
Carchacund'euxauoitle taintlfemUabU
A tare du ciel,que par chofe admirable
Le Dieu des dieux en la nue fait -voir
Pour iemonftraaux humains fonpouvoir*
^tpres ceignitfen ejpeepefitnte
^yant la gueine argentine & luifante.
Pendante à doux d'or fin en fa ceinture.
De riche eftoffe & grand manufacture*
Encore*plusjiejfut l'ejpaule charge
Son bel efcuje rondeur grande & bvrgt
Autour duquel touurier tfeffouuerain
Auoit portrait dtx grandi cetdis £ airain,
Vingt d'eftain blanc fè quelque quantité
P Uij

XI. LIVRE DE
De metail noir par grand' fubtiltté.
Sur le milieu voyoit- on la Gorgonne
Aux y eux ardans portant vue couronne,
^tyant terreur à l'vn des fiants empraintt,
En t'autreflanc tejptuuentable crainte.
Surla courroye attachée au boudoir
{Laquellefut d'argentpoly & clair)
Èfloit tirévn dragon degrand' taille
Peine! de couleurs diuerfesfur tefcaiUe,
Lequel portait trois ttfles couronnées
Surmefmecorps(ogrand merueilU)nées.
^ipres sela il mit l'armet- «».teste
Quiflamboyoit d'vne quadruple crefie,
U'oltfe pendoit njn pennachede queue
D'à;» beau courfier,fi horrible à la veut
Qùauffifouuent que fon chef il haujfoit\,
On eujl indique cela menaçoit.
Finablement ilfaifit deux longs dards
Trahie» ferrez,,puisfe mtmîlreautcfoldaris
'Refplendiffant comme vue eftotle claire
Qui du haut ciel en ces bat lieux efclaire.
Le defmarcher de ce Roy vénérable
Tut à lunon & PaUat agréable,
Si trefauant qu'elles firent des deux
Ouir en bat vnfon délicieux-
Pour conforter & augmenter le eteur
>iu noble Grec,r*r le rendrezainqueur.
^idonc chacun des plut grands demanda
Son chariot, fê/foudain commanda
A tefcuyer que le tout fut drefîé
£u ordonnance & mis hors le foJ?e\

t v I 11 A DE D'H OMB Rs. ig-ff'
(Se qui fut fait,les chars furent menez
Sors le rempart, & là bien ordonnez,.
Apres lefquels les vailla Hs Grégeois fartent
Faifans grand bruit,& tous s entreconfortinf
Afe montrer valeureux au befoin-
Contre Troyewqmn'eftoyent gueres loin.
Lors Iupiterpour mieux leur faire entendre'
hegrand haz/ird qu'Us alloyeni entreprendre,
Fit plouueirfang en lieu de la rofetj
Vont eft la terre au matin amufee.
Signe certain qu'en ce iour là grand nombre'
Des plus hâtait auràytntmortel encombre.-
D'autrecoftéle) Troyeiis déflogerènt'
Mors de leurs camps,& bien toflfe rengèrerit'
Prefts à combattre e» bataille ordonnée " " '
Sniuant Hector, Polydame, Çi'Enee,
Et les trots fils du vieillard Anthenor,
G'eft àfçauoir Polybe Qf Agenor,
Accame aufii de vertueux courage;
Mail qui n'entra iamais en mariage.-
§ui eut lors vèu lépreux H'étJorpajfef'
Entré lesftens quelquefois s'addrejfer ' |
Aux premiers rengs ryfondàincompanift're
Aux plus derniers pour tout voir,tout cognoiîtreî.
Sl»i teuft lorsveu auecfon grand bouclait
Hejplendi/fant comme lé foudre clair,
Comparé feufl à la chienne celefte
Pernicieufe & aux humains molefte,
£>ui Sien fouaent Je cache fous ta nue, v
Et toutfoudain au clair ciel eft connue:
Or ont Grégeois & Troyent tantmarché-

XI. tIVRB DB
Que îvn des camps s'efidel'autre approché,,
Comparailon.
Lors tout ainfi qu'aduenant lafaifon
Qu'on doit couper & cueillir la moi]foitt
Le laboureur plusieurs faucheurs ajfemble
Et les enuoye en fon champ tous erftmblc,
Lefqueh !» bien s'emploient à faucher,
Qu on voit le bled à monceaux trébucher.
Ne plus ne moins tombaient hommes par ferre
De coups de trait,de lance ou cimeterre,
Nul d'eux eftott de la crainte records,
Chacun vouloit mettre en danger fon corps,.
Tous acharner comme loups rauijfans,
Tour fe meurtrir l'vnl'autre choififfans.
De ce conflit horrible il périlleux
Trenoit Difcorde implaifir merueilleux.
Elle afijloit pour lors aux batailleurs:
Xss autres dieux fe repofoyent ailleurs
En leurs maifons riches,déifiées,
Dejfus le mont Olympe edifees,
Tous accufans le grand Dieu luptter
Qui les Trayais -voulait tant exalter
Contre les Grecs:man le grand Dieu desdieux-
Nefaifoit cas de leurs ditts odieux,
Sfefiomjfant devoir ça bat conduire
Les bataillons,les beaux harnais reluire,
Lancer,choquer, ajfaillir i~i défendre,
Les "uns vainqueurs,autres à la mort tendre:
Cardes lepoinfl que l'aube commença
^tfe monflrer,le combat fe dreJJ'aj
Si violent,mortel (y ha%ardeuxt.

V I 11 A D"*• D r H tf M* K E. I70
Qitan nefçauroifiugerUq»el des deux,
Grecs ou Troyensdiuoyent t honneur auoir
De la vifloire,ott la mort recevoir.
Mais advenant l'heure qu'un charpentier
Où cil qui faill de couperboismeflter,
offres auoir abbatu arbres main?
Sur la montagne & lajfeesfes mains,-
La faim U prend, fi pour Un ne demande
Qu'à bitndsfnerjmais qu'il ait la viande:
En mefme temps Us Grégeois commencèrent
D'auoir le bon & Us Troyens forcèrent.
Agamèmno» tout U premier entra:
Etmtt àmortvn BSoy qu'il rencontra
DM Bienor, aute fou conducteur
De chariot,excellent combauur,
Lequel voyant fin maifire au dernier pointt
Soudain defcend, & ne s'eftonne point,
jiinsfeprefénteau Grégeois quiluy Une*
Yn tre)grand coup defaerutUe lance,
Et îattaignitentre Us dtuxfiurtis
Et au cerueau dont fondait* fut occis.
Agamemnm après UsdejpvuilU
De leur armure & aux fient Us baitta.
Adonc paffe outre &: trouue deux enfant
DuRoy Priam,braues gj/ triomphant,
Tfe ba 1ard,Antiphe légitime
Dont Us Troyens faifiyent bien grand" eftime.
7feferuoitdecharton,Vautre eftoit
Au chariot far trop mieux cembattoit:
Si les chargea & ajfaillit de forte
Que chacun &tux d'vncoup à terre porte:
P vi

XU-LVVKK B *
Tfe rec eut la darde en la mamelle,
Antiphe aufii de la forte alumeUcj
Fut tellement fiappédeffu* l'oreille
Qu'en trébuchant fit la place vermeille.
Agamemnon ainfi quilles fouillait
Et leurs harnais à l'aife defyouilloit
Les recogneut. Tout deux auoyent eftc
Au campdes Grecs prifànniers l'autre eftc',.
Parce qu'Achille en courant la-campagne
Les rencontra fur lie la montagne •
Gardant le parc royal ffl les menai
Prins & liez,,puii après les donna
Au Roy Priam,

tllIADl DHOMEI1, I7T
Ce •vaillant-Roy -vivement pomfuiuant
Les ennemisjpouffe encore auant-
Etles enfans d' ^fntimacb il-vint prendre
C'efl afçautir Hippoloche & Pifandrt.
Cet ^fntimacb que Paris fuborna-
(A force d'or & biens qù'il Uty donna)-
Dereftfler qu^HeUine.fufl donnée
Afin efpoux, & en Grèce menée.
Ces deux Troyens fuyans à pleine cornet
"Burent furpris par Agamemnon,pource
Que. les- chenaux patmalheur desbtider
Ne-pouHoient efire Àleurfoubait guidez*.
Si fe rua comme vn Lyon fur eux,
Pour les tuer/nàis les tnfies poureux,,
Vouïans fauuer leurs -vie s'efcrierent
Pitcufementjuis après le prièrent:
Difant ainfififih SAtrtt accorde
A ces dolens. vie & mifiricorde,
Prens nous en •vic,&'*aptifs nous retiens
Et tuaurat grand' quantité de biens
P e noftre père : heUt il efl puiffaht
D'or & d'air atn,& deferiouiffant-
Qu'il baillera s'il entend que U-vit
Ne fait encor a fes enfans rame-,
Aiitfiprioyentenplorant^mais ils eurent
^tfl>rerefponce.i&- dont ils fedoulurent.
Efl es 'vouspai-les.filsdict Troyen
Ceft Ântimach,a prudentcitoyen
Qui fut d'aduisquon démit à mort mettrç
JHonMenelas & iamaisn*permettre
£ufl s'en reuint auecquet Vlyffes

XI. IÏVRB Df
De l' Ambajfadeior four le grief excès
De vofire père, & pour fa forfaii~l»re
F'ous-receureziguerdon de fin Mure.
Difant cela il frappe en la pùthine-i
Mortellement fifandre qui s'inclûtes
Et chef en bar.HippoloclK deualle
Du chariotjmais le Grec luy aualle
D'-vn coup £efpee & le col & Us mains.
Ainfi font morts ces deux frères germains,
Zefqueb eflans defpouilleu de leurs armes
Furent fouler fouz, les pieds des genfdarmes,
Tant qu'ils-nauoient fur eux v» membre entier
StmbUns brifeirà force en vn mirtitr.-
Apres cela jtgamermton s'aèreffe
(Sniui des Hçys & detfildals de Grecey
X3ans tefquadron & plus efeejfe bande
Des ennemis fuyans parmi la lande.
IM gens de pied mewrtriffoient Us piétons.
Ceux de chenal chevaliers rjy chartons:
On n'entendoitque piteux cris en t'air,
On ne -uoyoit que lapouldre -voler
Qte Us chenaux efleuoient m la plaine.
Cetemps pendantle vaidantcapitaine:
Frioit Us Grecs de point ne fe lajfir
Ains tuer tout jtoutdeffaire & chaffer.
Oquelle horreur voir par ces lieux-champeflreT
Chenaux courir ayans perdit leurs maijlres,
Lefjueb gifoient enterre ,deplàrer
Et tous fanions prefls d'eftre deuorez,
far Us vautiourr ty les oifeanx de proye
Sans iamais plus voir leurs femmaà Troyet
/

IILIADI D'HOMEKE. 17 J
Qui aura -veu(comme iladuientfouuent)
Le feu du cklagitépar le vent
Se prendre au bois £

XI. 1 I U E K
Vient rencontrer quelques troupeau de bœuf*
Parmi fe ieclc&" en tue vn ou deux
Des plus tardifs qui n'ont eflé légers
De s'enfuir euitant ces dangers,
sflors les. rompt des déchire & de taille
Hume leurfang 4ff deuorel'eittraillez
Semblablement tous ceux quidemouroknt
Sur le derrière incontinent mouroient,
Agamemnonfà graitd lance fouilloit
Dedans leurs'corps,!*?puit-les dejpouilloit.
Quand vint au point que ce Hçy furieux
Fenfiit du tout eflre victorieux,
Et qu'ilpourrait forcer ce mefme iour
Troye la grandi & yfairefeiour:
Le Dieudes dieux,ô" des humains le père
Abandonna le celefie repère
Et défendit, portant le foudre ardent,
Deffm le mont Ide trefabandant
Enpaflurage,ty fources de fontaines
Cmlans enbas & arroufans les plaints-'
Lors commanda à Iris la legertt
^fùx efles d'orfa prompte meffageyty
J3e s'en-allerporter -une parole
Aucamp Troyat,en difanf.Irujvole
Soudainement vers Fieftor& luy dis
Qu'il fe repofe

1 IfcTADE P HOMERE. I7J
QuAgamemnonefiblejfédurement
Et qu'il aura abandonné la place,
Jeluy donray tant de force & d'audace
Que maints Grégeois à mort feront attainfth
Et les plus grandi à s'enfuir contraints
Qu'il pourfuiurajfrit martial effort
Dedans leurs/féfs,outre ptfl'ant leur fort,
Et durera la mortelle e'earmouchi
Iufques à ttint que Lfiltilfe couche*.
Et que la miel qui ténèbres amaine.
Donnera finH-la chajfe inhumaine.
La mejfagere oyant le mandement
De lupittr,partit deligemment
Et vint trouuir Heilor,qui lors eftoit.
Au chariot,s& lesfiens arrefioit.
Adonc luy dit,o noble HeQor deTroye,
Le Dieu des dieux ores à toy m'enuoye,.
le te deffends de par luy # ordonne
De n'exposer à prefent ta perfonne
A battailler ,ce fendant que le Roy-
^fgamemnon fera tel dejarroy
Sur tes foldatuant feulement conforte
ynpeu les tiens a tenir lama n-forte:
Caraufii toft qu'tlfera.bitnblejpi
Et qu'il aura le combat delaifjè:
Tu reprendras farce $/ •vaWauce telle.
Que tu ferai deftrullion mortelle..
D es ennemis,qui feront ramenez, ',
^f-viue force en leurs vaiffeaux@' nefs,
Continuant iufques à la nuiil noire
Taglatieufe (sf infigne -viHoire.
N

XI. I IVRE SI
Htftor oyant Iris aux promptes ejlef
Luy apporter fi ioyeufes nouvelles,
Soudain defcend À» char branflmtfisdards,
Ft vient parler amcques fisfolàards,
Sifaicrfi bien qu'à fin dit! & requeflt
Les bons Tnyens retournent faire tefie.
Quand les Grégeois les ont veu-frcitenir,
Us ont ferré Uurs tengs pourfouftenir
Cefte furie & fefint renforcez,
tour fi garder den'eflrt repoujfer
Agamemnondefirant acquérir
L'honneur du tout,ou vaillamment mourir,.
Fut le premier qui les ordres laifja,
Et brauement aux Troyens s'adrejft.
En cefi endroit}toMnfes quiauey
Maifons au ciel,Mufes qui to ut fçauez,
le vous fuppli qùvne de vtus récité
Sluifutcetuy du Troyenextrcite
ij>w le premier vint contre Agamemno»
£ilfutTroyen,i»eflra»gefdenom
Iphidamas (Antenoridefage
Fut eeluylà,nourri des Çonieune aage
Won dedans Tnye,ams au pays de Traee^.
Où l'on nourrit mainte brebiséien-gra^i
CijfélepereaTheanelabctle
Ftfin aieuljhrtantdelà mamelle
L'auoitnonrri,&prins enfa famiÏÏ»
fuis eftantgmndluy accorda fa fiSt
Pour tefpoHfër.Lupiellc ilfitnça,
Maiipom venir à Troye la laijpt.
Si emmena dou^-vaijftaux, ormeau-

l'ÙllDÏ S* DO M ERE. 174
J9 * Traciensgtnflaimes renommez
Que pnndrent port -vu à

w*
XI. LIVR8 {(
f/iille brebis ,anec maint aignclet,
Mt chieures mille abondantes en laifl.
Quand le Grégeois l'euft mis à mort,rZf prît
Tout le plus beau defon harnois de fris,
tlfiretire^/ en feretirant
lefortComt^tendrementfoufpirant
Pour le trefpas d Tphidame fin frère,
Nepeutfiujfrirjl honteux -vitupère,
lors s'auanfa,& vint à la tratierfh
Contre le Roy,& de fin dard luy perfi
Les bras tout outre: fê/ fut ce coup fiudaine
Deffous le coulde & bien près de fa main.
Agamemnon combien qu'il fifentih
Efit e bUffé,point ne fediuertit
Velu bataille,ains fait plus corageux
A fi vanger de ce coup outrageux
Soudainement pourfuit C»on,qui lors
Mettoitgrand pente à recouurtr le corps
"Du frère occis,appelUntau ficeurs
Ses compagnons qui Çembloientejlre fiun.
Si le frappa de fin dard fouz,l'tfcu
Mortellement,tant qu'il en fut vaincu,
Et non content de ce triftre mtfihef.
Comme afin frère il luy coupe le chef.
Ainfi deux fils d'Antenor le vieillard'
Coontaifiié,l'autreieune $/gaillard
Furent outre^jde la main valeureufe
T>'Agamemnon,& tamedoulourtufe
De chacund'eux defcendit au manoir
Du Dieu Pluton efpouuentable & noir-
Quant au Grégeois tant quefonfang çtut*

l'UIADI D'HOMIRE. lj£
.Et qu'il fut chaut,il courait ça $/ la
Rompant Troyens,aux vnsfes dards iettoit.
Ou des cAtllousJ.es autres abbattit
De coups de mam.Bteffa force & audace
jLux ennemisfaifoit quitter la place.
Mais quand la playe eutferiu la chaleur,
Etfutfechee,alors -vint Ut douleur,
Douleur amere, & d'fufii afpre touche
Quefent la femme à theure quelle acouche
^nt qui Iunonfait grans douleurs porter,
Et hienfouuent par malheur auorter,
Si remonta furie char,commandant
A» conduèleur ores luy ejlre aidant
Et l'emmener,mais auant que partir
Il en voulut fis foldats aduertrr,
Et commença crier à haute voix:
-O mes amis.Ograns princes Grégeois,
D'orefnauantfaiftes la reftjlance
Que vous pourrez,,mette7votu en deffence,
Etpreferuervos nefs des ennemis,
Car quant amoy lupiter n'a permis.
Que ie •uouspuiffé àifler vn iour entier,
Qui vous ferait comme croy bon meflier,
Difant ces mots foudamles abandonne
Tri$e£efprit &• mal de fa perfinne.
Le condufleurhafioit fifort d'aller
Les beaux courfiers,qu'il lesfaifoit voler
Tous plains d'efcume $/fueur,dont la trace
.^pparoiffoit tout le long de la plate.
Le preux HeBor voyant le parlement •,
J>' >fgamemnan,r entrefubitement

Xï. Il VUE D H
fjt la bataille, & auec bon vifage
Tarie aux Troyens,pour leur donner courage
Vaittaiis Troyens,foldats de Dardante,
Torts Lkiens g|/ voflre compagnie
Tant ejprouuee,^ robufle de corps,
le vousfupplifoyez, ores reçois
De voftteforcc,ty vaillance eflimee,
Zechefdes Grccs, le meilleur de l'armée
S'en efl fuy Jupiterfauorife'
Comme ie voy à nojlre belle emprise,,
Aie promettant vicloireglorieufe
De cejlegentfuperbe gffurieufe:
A cefte caufe auancez, -vous,pouffer
Et contre iceux vojcheuaux airejfer^
A celle fin d'auoir part en la gloire.
Dont il fera en tous fiecles mémoire.
Difimtcela Hector ejmeut les cœurs
De fes foldats voulant ejbe vainque»**,
H eplus ne moins que le veneur qui chafft
Sangler, Lyon,ou quelque bifche laffe,
Efl coutumier de fes chiens ëfmouuoir
far mots exquis défaire leurdebuoir.
Tuis le premier fe ittteau bataillon
Le plus efpesjemblant le tourbillon,
Et la tempefie horrible & véhémente,
Qui dans la mer ameini la tormente.
Ordijbns donc quels Grégeois fitrouuerent
Aux premiers rengs,Qr laforce efprouuerent
Du preux Troyen.Ce furent neuf pans princes
Ougouuerneurs démarches ouprouinces,
Dedans Us corps defquels Httlor fouilla,

L'UIADS D'HOUSKS ni
Sa langue lance & putiles defpouilla, """
Le premier fut AQce,le deuxième
Ce fut Q£it plain de vaillance extrême,
le tiers Dolopsppheltie^Auvtme
te fier Oron,Agelae,fiipponoe,
JJeneufUmeEfymneengrandprouejfe
Recommandé autant y* homme de Grectl
Vifons encor'fi l'autre multitude
Sentit l'effort de fa main forte ejy rude:
Certespuy. Car ainfi que le vent
Comyaraifon.
Tepbyre dit,lors quilfouftefouuent
EnctiHre ÎAufire en la grand mer profonde,
Efmeut Us flotsfifièrement,que l'onde
Toute efiumanteefi iufqùen ta ir leauffee,
£t puis foudain par goûtes difperfee
Semblablementles Grecs efioient poujfez.
Du preux Het~lor,octis ou difperce^
Mtfaultpenfer qu'en icelle tournée
L'armée Grecque eftoitexterminée,
A tout le moins mife en grand defarroy
Sans le feceursd'y'lyJJefageRoy.
Lequel voyant le danger appella
Son Diomede,c*rauec luy parla.
Fils deTidee,helas:quelle folie
ji maintenant ta ptnfeeajfaillie.
Et mes efprits £ ainfi nous retirer,
y^oyanticyno\fold«tsmartirer?
irju>§reforce & vaillante,
^tifans.autitfiuUefUyefoufferte r

• xr. t I V R E D ï
.XMS recemns cefle vergoigve aperte?
Arrefle donc demeure auecques- moy,
•Ce nom fera trop de honte & d'efinny,
Si le Troyen occupe no^ vaijfeaux,
Tuant nougats ainfi par gruirds monceaux.
Ce Diomede nions Itty refpondit,
Je fuir'content de ce que tu as dit,
Demeurer veux auectoy &fottjfrir
Tous les dangers quifepourrontojfrir:
Mais ie voy bien que quelque grand effort
QuonpuiJJ'efaire,fJeclor efl le plus fort.
Le dieu des dieuxJaffembUurdes nuées,
J(tndattiourd'huy noztronpes dejhuees
De bon courage, &. la vicloire dottvt
Au preux Troyen.dont bien forrie m'tfionne.
Ainfi pari»,puis foudainfehasarde
Sur les Troyens.gr de fa longue darde
•Bleffa le I(ay Tymbree.qu il frappa-
Au tetin droi(l,dontla mort l'attrapa.
•ZefubtilGrec en fit après autant
"De Molun,valeureux combattant,
Lequel eftoit du IÇoyferuant loyal,
Xt conducteur du chariot rayai.
Eftans ainfi ces deux morts eyfitnglans,
Les nobles Rois deux fangliers rejfembktm
Trefefchauffezjncontre les limiers,
Ou chiens courans, qui s'offrent des premiers,
Entrent dedans les plus efpejfes bandes
Des ennemis difcourantpar les lande: «
LefierTidtdearriuaiauenture
IV« ivngrandchar,bien garni demtntfite,-
Ucjfus

IILIADE DHOMÏRE. 177
Tieffus lequel efloientdeux chevaliers
Des plus hardis,& des plus fmguUers
(D e l'ojl Troyen , Pertcjle leur père
Granddeuineurfentantl'heur nonprojptrt
Defes enfant, toufiours leur dejfemloit
D'aller enguerre,?i fouutnt Usgardoit.
Mais eux guider de celle deflinee
De noire mort,aux humains ordonnée
tAaugré leur pire ejoientce iour entrez*
En la ba taille. Or eflans rencontrer
Comme i 'ay diù: Diomedes les priue
D'ame Ç^/ de vie,auj]i tofl qu'il arrive.
Et Sauantage il prend leurs belles armes,
Et les donna à t-vndet Grecsgendarmtt.
Vlyffe aufii Hippodame vainquit
Et Hipiroch, &4es hamois conquit
De tous les deux, ^fdonc fut la méfiée
Plus que deuarit crtue & renomieltee,
Caries Grégeois prefls àfe retirer,
Eurent moyen d'attendre & refpirer
Recommençant le combat inhumain
A coups de trait~i,& àgrans coups demain.
Là Agaftroph trefrichement armé
Eils de Peon Prince bien renommé,
Marchait àpied,en tefeadron Troyen,
Eaifant debuoirde loyal citoyen
Contre lequel Diomedefauance,
Tenant en main fa forte & longue lance,
Si le frappa en la cui/feji roide
S»e tofl après la mort cruelle & froide
Lt vintfaifir'.certcs le peu dejomg
S,

-x *. x i y* E o e
$>e fin charton qui pour lors eftoit Uing
f)u. bon Troyen,auecquesfa monture,
Luy amena cefie déconfiture,
jCar nepouttant faron le furprit
ftfttt le corps dekiffedel'cfprit.
AdoncHeEltr Agafiropbevoyant
Mort itbbatu,de defpit larmoyant
Et de courroux,dtfsr ont ft venger,
Auecfis gens vint rudtjnent charger
/.es ennemis,Récriant hautement.
£( Diomede,oyant fubitemeni
jCefle fure4ir,eut lors fin ame attainfte,
•Non fins f£ifin,ie rnerueiHe&fe crainile,
.Et difl ainft à Flyjfe pr.udent,
Ocontpagno,n,il.efi tout,évident,
Que cefie charge & péril hazjirdeux
Quefaid HelïorJ'apprefiepour nous deux.
Mais ieteprf tenons fort attendons,
Et noz,foldats yaillâmmfnt dcffendons.
Difant cela,iienuoyefa darde
Encontre Heclor,qui n'y prenoitpasgardt,
Efl'afijina droittement en la tefte
Dejfus l'armet,au lien où efl la crefie,
Le coup fut grand.Car combien que la poinÇtt
Se rebouchafi^tfiant À l'armet iointte,
Atmet àairain & àe trempe tresbonne,
A luy donné par lefils de Latomte:
Cinonobftantle'jrroyenfejlmntt
Si nidement,que des genoux donna
Encentreterre,& fi tint d'une mam
'Tantf»t le coup extrême & inhumain,

l'i LIA-DE DHOMtltl, I7J
Or Diomede après ce,s'efuertue
Dcrecouurer fa grand' dardepointue,
Laquelle eftoit volée par la prtjfe, •
Et cependant le.Treyenfe redreffe,
Monte-mfin char, Çp dans fut gens fi méfie
Tout eflourdi,& troublé de ceruelle.
£tiMiid le Grégeois

XI. I.ITXS OS
J)ont le voyant tout fini & defpeuruest
X> 'autre defenfe,il tend fin arc & iette
Encontre luy vne rudefagettel
Si £ atteignit iuftement en la plante
JPef>gU»te~t
Et démettra Uftgetteficheej
Pu tout en terre,* la planteacnrhee.
Quand Alexandre eut fait ce coup.il fort
Non de fembujchtf'et en riant bie»fortt
Et fe vantant eriott,tue$ blefié,
O Diomeda, &/*s le pied perd,
Que pleufi aux dieux qu'a» lie» de Un pied iextri
le teuffe attaint dans le ctfléfenefite,
Et'teaffe occis. Noxjgemdiprourag*z,t
S'tntrouuere-yent aifet ty foulagct,.
Qui deuanttoy font pattes e*r tremblant,
Et fuyent tous,aux chieures Uffémblant
Qui v«nt btflant de cHoute de leurs lies,
X-ors quelles fontdu Ly

t'illAHS pÀO^lItl, lf$
Jouant est à moy, fi le malheur t'ameine
D euant mes yeux,tu porterai là feint
De ton meffaiit. la tes armes lu>fantesr
Ton arç,tatro»}fe,^f fagettescuifiantes
N'emfefcheront que de ma main ne meures? •
Soit en fuyant,»» bien quetndemeures
Tour refiler,mes (tufs font d'autre forte
Sluttotu lest Uni. Carlaperfinneefl morte?
Jinffi fiudamqueUe.fi fient fraffetj
Z>'vn de mes dârds,oubiendemon effet!
Maint orphelin,^ mainte femme veufufy
Mndfenti défia la claire prenne,
Sluifc tourmente,^ a le coeur marri,
Sfachant îeffoux défia mort & fourni
£n la camfagvejtyant tout à l'entoitr
En lieu de femme vn corbeau an vautours
Difant ces mots d'Vlyjfis s'approcha
Pour fi couurir, & lé irasft arràcbaj
Hors definfied,dmtilfintit douleur
Par tout le corps, & changea de couleur;
Si remonta enfin char,'et commande.
^Cfin Chartondetrauerfir la lande,
tout regagner fa-tinte, & fin nauire,
Ayant teftrit plein iangoiffeux martyre".
^tflors qu'V'lyjfe afpercent retirer
Grand 1 part desfims, &/ hy fioul demeurer,.
11 fut dolent, & dtfoit à farfoy :
O quelle honte amourd'huy ie reçpy
Si ie m'enfuis J Belat en quel danger
Ineuitable aujfi me/voy flongef
Si ie tiem,boo,mtn le, nombre, infini-
3 i«f

II. IX VRI BS
S es ennemis,&moy fi malgarni
De compagnie, & prefque abandonné?
Mais pourqueyjuis-ieainfi fort eflonnéi
Mais pourquoy fais- te ainfi ttfot difcours,
£lueiefitisfeul,queiefuis fansfecours}
" Nefçay-iepat que les vaillants 9? forts
" Doiuent toufiours fouftenir les efforts,,
" Et iju'ilaffiert aux lafches ejf ourdis,
H De s'enfuir juin aux freux e*r hardis? '
"Certes d'autant qùvn hommeeflvaleureux,
" D'autant doit-il faire ï aventureux,
" Autruy verfer,oue?herenuerse\
" Occire auiruyjeïtTteccis-oublefié.
Ce temps pendant qu Flyjfe difeouroit-
Enfin eftrit, comme eft-ce qu'il ferait, .
Les bata%ilons,& Troymnes cohortes
En trcsbel ordre eqmppees & fortes,
Chargentfur luy,&'vont hnulrenner"
Tourlefmprendre,& lamtrptny dennvr.
Mais tout ainfi que les veneurs tra^aiWtiit f
D'ehueloppervnfanglierqù'ibajfaitteUti
En attirant alentour de fon fort - .'-*•
Maintgrosmaftin,r*r leurier prompt effort,.
Dont lefanglierfe cogmiffant dedans
Eflre captif, faiil cliqueterfesdeittt,
Puis fort dehors, & de fa grand' dent blanche •. • "
Rue fur eux,les occift

l'ILIAflE 6'HÔMEftE. iSô
thoonaprès,ILunome le troijîeme,
Et Cherfidame occis four le quatrième,
Qui fut bltfic au fonds de la cuiraffe
Droiii au nombrtl,hrs qu'il Uifj'oitla place;
Et s'tnfuyqiffurces chenaux ihonté,
Mais d'vnfeul coup foudain fut afrefié.
Apres quVk/ffe eut abbatu ces quatre,
Ijftert encor de Sicce il-vint abbatre
D'tiippafefils,Charopefùmomme,
Lequel efloit treÇ-richement armé,
stupres de luy, •& pour lefecourif
Sumintfm frère,$ levoyant-mourir
J>iil a» Grégeois :0 le prince de Grèce'
Duifl au travail, $ plus à lafineffe,
Tu pourras dire auiourd'huy quêtes maint'
Auront occis deux bons frères germains
Enfans d'Hippafejou bien tu receurat
Condignt mort par l'effort de mes-braf.-
Vifant ces mots fit darde hty lança",
Dont fa cuiraffe & bouclier tranfptrça, •
Et le cofte',fans l'mtrmUe toucher;
taUai moulut ce grand coup empefcher. A
Le noble Grecfentant que la bleffurt
N efioit mortelle,alort vnpeu s'affeurè,<
Et puis luydiftjo pauvre infortuné,
Mepenfes-tu auoirfi mal mené
Que io ntpuiffe encore; bataitkf,
Et de ma main en pièces te tailler :
Tu es deceu,mon dard te percera,
Et ton ejpritce tien corps laijfera,
Eadefcmdant enlarégion noire

XI. LIVRE DE
Pour ma louange & immortelle gloire*
Socct défia de fuir (avançait
ji grand randon,fê/ Vlyjfes Uijfoit
Qui luy iettafoa dard de telle forte
Qu'il le rend mtrt,&' par terre le portey
lecoupeftant rectu dedans tefchine,
Ettranfperçant toutoutre la poitrine.
Puis le voyant mort à terre abbatu
Difoit ain Çi,o Socct que dis-tu,
' La mort te tient,ôpaume miferable,
Ton ?toblepere & ta mère honorable-
N'auront moyen de tes beauxyeux fermer,
Ne hpouuoir.de te faire inhumer,
Mais les oyfeaux qui mangent la chair crut
Se repaieront de ceste tienne iieue.
Quant eïi à moy iefçay bien que les Grecs-
Si ie meurs cy, feront plainfls gr regrets
Pourmen trefpM,&pjtis m'enterreront
A»ec l'honneur $ ieuoir qu'ils pourront,
^fmfi-parla Plyffes,pms s'ejjaye
Tirer le dardqu'il auoit etsfapUye,
{Lequel ternit encorts aubouclair)
Z>mten fort it le fang rouge ejf bien clair)
Et le bon Grecfentit fon corps efyr'u
D'aigredouleur,& troublez,fes efp\rits.
Les forts Troyens voyant lefangpar terre,
Hçprintlrent caeur,& vindrent à grand' errt
Le recharger. S/trquoy il recula,
Etfes amis aufecours appella.
Trou fois cria à claire &/ haute voix
Vourefire ouy de quoiqu'on des Grecs Rois,.

t'ril.AMS» s'tt'OXMltBt !*>
JSt par trois fois Menelat l'entendit \
ÈJiant auprès £Aiax auquel il ditt:
SHuin Aiax TeLtntonJa voix nue
Du prudent Grec noflre Vlyffe eft vttme
Anton oreille, & aie bien entendre
l'ay trefgrand,'peur qu'on pmffe trop attendri
Pour finfecouts,&/mefemble qu'il [oit
(Sifa parole &• voix ne mt déçoit)
En grand peril,pour dcquoy le garder
Hotte nedeuons nullement retarder
D'aller à luy. Ce feroitgrand dommage
D# perdre ainfifi vaillant perfinnage.
Vifant cela Menelaus s'en court
Deuttiylyffe: & ^fiaxyactupti
Si l'ont troussé oncles de toutes p/frs»
Comparaifon.
Et tout ainfi que les fiers Leopars
Si d'auenture ils rencontrent au boit
Vn Cerflafié df ia mis aux a bois,
Qui n'a pouvoir degaigner àlacourfi,
Oufe cacher dedans laforeft,pottrce„
ël)*ileftnaure\& alefangperdu,
Soudainement il eft mort eftendu
Et deuoré: Maisfifoituneameine
Quelque Lyon de forte & grand ' haleinf^
Les Léopards le voyant.plsupuijfant
Incontinent vont laproye laijfant:
Sentblablement quand les ennemis veireut
Le fort Aiax promptewept\s'en fuirent,
Qui deCefcufemblabU^vnttour
Levitticouurir chaffauftotti ceux ^autour.

XI. II VR S » I
D'autre cofiéMenelaeluy baillé
La main tout doux, & bonde la bataitU
Le retira, fon Charton attendant
Et chariot: Mais sfiax cependant
RuedeJfaslesTroyens,@' m tue • "
lies-plus vaiUans de fa darde pointue.
Entreleforicleilmitàmort
Tils de Priam,& Pandoce le fort,
Lifandre auffi,Vilafe,

l'IlIABï fi'HOMEKB. 18S
JÊt tenaient bon,fans Paris Alexandre
Qai leur, caufagrande craincle & efclavdre,
Car de fin traitt à trou poix fies blefpt
Le Médecin Machatn;qu'ilfaujfa
I>roit~r furî efl>aule,ty fut la playe telle
Sue les Grégeois qui lapenfoient mortelle
Eurent lors peur qu'il iemourafl efteintt
Dejfus le chtmpfi l'eneloit contraint
J)es'e»fuir:furquoy idomenet
DittàNeftorituvcitcefleiournee'
Prudent vieillard chofes trefmerueilleufes,-
Et pour nous tout grandement periUeufes •
Reprens ton Char*. & garde que la vit
A Macaon ne fort ores rame.
"Vn médecin certes "vaut beaucoup d'hommes,
"Et mefmemtnt en ce temps où nous femmes,
"Sluileftbefomgftgettes arracher
"Dehorsdes corps,& les playesfecher
"T appliquantjnedecine décente,
"D tirant le temps que la flaje efi recent0.
Neflor eyant le vaillant Roy de Creter
Soudainement fin chariot apprefte,
Et fait moter Machaon quant & quant:
Alors s'en vojfescheuauxprouoquantf
Lefquehfentans le fléau s'en allaient
Siviftement que»eufl dit qu'ils volaient•*
D'autrecofke Cebrioti conducteur
Du chariot d'Heilor le combateur
Voyant Troyens Ufuir @£/ branflef
Sur le flanc dextrc,ér les criz, redoubler
JDw abbatuz.,d>tl à Hetiorfon frère
Gjjui
i

XI- 11 V Jt S D S.
le nefçaypas qu'efi-ce que tu veux faire
Enctcojte, car ie voy dautre fart
£Joz,ge»s rompu^sfiax tout les efpan.
Parmt les champs t'ay congnufonefcu
Et penft bieA qtfil a ia tout vaincu
^fddreJJ'ons doncprontptentent nojlre cturs.
Vroit'tàcefianc^ourUur. donner fecours,.
Ce grand tumulte efi enfeigne certaine
Q^ib ont befiing de quelque aide foudaine..
Apres ces mats le vaillant Lihart on prejje.
Les beaux courfiers, $/ fend toute laprejfc
Paffans dejftu les corps morts,les efcun,
Et les harnais des tccit & vaincu-^.
Veut eufs'iezveu îefçHm du charfaiigUnt,.
Et tout l'en tour du fvegereffemHant
Eflre veaneil,les roues qui pajfoient
Sur les oecis tout le fangdijperf oient,
Puis les chenaux des pinfaifiientiallits
Lefangm ïair,& la placefalir.
Amfi Hector dtfirant d'approcher
Ses ennemis pour rompre &/ empefcher-
Leur entreprife,& leur mtnjlrerfa forte
Defonpouuoir à.les.ioindre s'efforce,
Où quand il fut,faprj)Htffemonftra
Sur les premiers que pour lors rencontrât,
Elejfant les -vus defalancecruelle,
Autres du. coup de fa large alumelle:
Et quelque nombre à Coups de cailloux noirt
AH.rent voir les infernaux manoirs.
Et briefuement il fit l armée toute
Ou. la plut part fouir, à vauderoute:.

l'iLIADH BH0M1II 183
idefmts Aiax s'enfuit par contrainte,
Car lupittr luy mit au cœur la craint*
D'eJhef»rpris,dont efiant en ce trouble
Mit fur le dot f«n efcufeptfo'is double,
Mt prend la futiie^tuecpUmcTs & regrets,
No» tant pourfoy que pour les autres Grecs,
Si t'en alloitje peut pas tout doux
Mouuantàpeme gr ïamti & genoux,
Combien qu'il fut pourfuiui des Troyens
Qui s'efforçaient tauoirpar t*w moyens.
Compaiaifon.
Car tout ainfi que fur la nuicl obfcuro>
S Si Us bergers rencontrent d'attenture
Vn fier Lyon affaillant leurs troupeaux,
£t voulant prendre vn despltu grm taureaux, -
Soudainement auec leurs chiens dtgarde
Vont droit à luyj'vnportant vnedarde,
L'autre du feu^f font tant que U befl*
"iHepeutgaignerftir-eitx autre conqueftet
tt nonobstant quelle tourne $/ contourne.
Venant le iourftult qu'elle s'en retourne.
T.resfimtee,

xf. tivm* vf
l'mollementils les cbajfent à peine
Apres qu'il a de bled lapenfepleine
Semblabiement Troyens & leurs foldari
Quifans cejfer iefloient lances & dards
Encontre yfiaxjie lepouuoivnt mouuoir
Hors de fin train,ains d'vn noble deuoir-
(Eftans records de Jk force & prouèffè)
Z.cur faifeit tefle & contraignait lapreffe
A l'eftongnert Maufrteft qu'ilfuyoit,
D'aller aux nefs

l'itTADI DHOUIII,' IS4
X>' Apifaonfiaiam ne faillit pas
yt le venger.Lors tend fin arc

XP. HVR-E D.-B -
Eefuclfut veud'Achillt lépreux Roy
Qui contemplait le piteux defitrroy,
Ejtantafiuen fa nef fus la poupe
Dont il voyait fouir la Grecque troupe,.
Et la phtfpart des fine vaiUans ejfcars
Varmy les champs,fuyans-de toutes pars*
LoriappellaPatroclefon mignon, *
Son grand ami,t$r' loyal compagnon,
Lequel ayant fa voix fort de fa tente
Et promptement devant luyfe présente.
Mai» cefteijfue & prompte efmotie-n
Fut le motif de fadejlrutlton,
Patrocledoncefiant datant fit face
tuy diclainfi:que-veux tu que H face
Vaillant Achille ju tu de moy affaire
En q'elque exploit qui te foitncejfairel-
ParfaiEl ami, $f demoy plus aimé
Que a ejt mon coeur,dit~l le Grec renomme',
Certainement veutextrême danger
Ou quelle y oy le camp Grégeois plonger
lepenfe & croy que tout les plu* grandi priruet
Etgouverneurs eus foldats Qr preuinecs,
A mes genoux fe "viendront p rofiemer-
Mefupplians defîcourt leurdonner.
$uoy qu'il m fott va fen. prompt em.tnt-voir
Le vieil Neflor,Car te. veux bimfçajteir
S%ui eft le Grec bUfîéqùil amenait
J>e la bataille oresq» il retournait. .
Jim a. Cem^li Machaonpar derrière
At'ais lescourjiersgilopoientdemamtrf,
Sϻtie-nayettbonntmmtleloifir-

L1LIADI BHOMUB. l%f
X>e voirfesyeuxdonti'aucitgranddefir.
Alors Patrocleoyaiu la maniement
De fin ami,fartit diligemment
Mt vint au fort ou ia s ej}oit rend»
Le Roy Nefior,&du char defiendu:
"Donna la (barge afin bon efcuyet
Eurimedon,fes chenaux ejjuyer,
Pendant que luy & Machaon [échoient
Leur grand Çueur,tjrfe rafraichiflbient
Dejjhs le bord de la mer,où le vent
En mefme endroitl fouflt doux & fiuuenh
Apres cela les deux Princes fe mirent
Dedans la tente,& auxfieges s'ajïirent
Qui leur efioient préparez, a propot-
Pour ieuifer reprendre le repos.
Et cependant Hecamcdeaprefioit
Vn doux breuvage. Or cefle dame eftoit
Trefdiligcnte, efrfîigneufe à merueillt
Et en beauté aux deefjes pareille,
Eille d'-vn Roy quidommoit enl'ijle
DcTenedos,aboncLaitc & fertile,
Laquelle fut par Achille pillée)
Etn>ifeàfac,t*r la dame baillée
AH viel Nefterpour digne recompenfe
D efon confiai, ^g diurne prudence,
Quand lapucelle eut deneques prépare
Ce doux brtuuage. & tresbienfiauore,
Elle dreJJ'a une table polie
Sur deux tréteaux de bois mit e#ibelUef
Puii mit deffut vue large efiue\U
EaiÛc d'airain,^ méfia dedans «11*

XT. IIVX8 ©r
Du mUlnouueau,auec quelque foifo»
Devers oignons cueillis en Icurfaéfon
A prêt cela fut garnit la table
Debonpain d'orge^ blanc,ty ddeûable.
Encore* pltu elle tire vn calice
Creux & profond,^ de grand artifice,
^uele vieillard fait apporter amit
De fa maifen & toujours s'enferuoiï
Pour la beauté deïouurage & encor
£>uonlevtyeit efloffé de doux Sot
Tresbien repge^il amitquatre oreille*-
Tout àl'entour taillées à merueiltes,
Chacune ayant deuxctlombes naifues
"£ai(les d'orfin,quifembloient eftre viueti
Outre cela la coupe ejloit afiife
Vejftu deuxpiez. de façon trefexquife,
Au demourantfi trefgrandeiff pefantt,
Sluil n'y auoitmnin quifuft fuffifantf
Delapouuoir afin aife porter
lufqu à la bouche (Jr du vinygoufter,
Tors U vieillard qui la leuoitfam peine,
Et y beuuoit traits de bien longue haleine.
Donques U dame ayant fait te breuuagt*
I>icl Ciceon,elleprintdufavrmagt
§jt'ellegrata à tout U ratiffoire,
Puisdu vinmirtrefdeleftableà' boire
Et quelque peu de farine, & met ttut
Sans lehanapipuii ejfayantlegout
Trioit les ^p«» doucement it approcher,
Et de cela leur grand foifeftaneher.
Svrquoy les Rois s'approchant efirouuirenï

'iLiAD'ï D'ITOMEHE. rS*tf
Za potionj& ioituxfi trouuerent '
Va flans le temps tngratieux deuil
EJtans à table afîit tout vu à vis.
Durant le temps qu'Ut deuifoient à tait»
Patrocle vint le cheualier notable
Droitl à leur huis,lors Neftorfe leutt
Subitement,^' rtcueillir-leva,
Puis le prenant dtulcemetitpar la mai»,
Luyfuppliaauecvifage humain
D'entrer dedan s ,le prenant de s'affeoir9
Et dtuifer auecques eux.cefeir-
Mais humblement Pattvclerefùft
De demeurer, & ainft s'excufa.
Prudent vieillard je n'ay pM le loifir
De m'arrefter, & prendre mon plaijîr
Auecques vous ,^4

XI. 1ITRH D H
D"ou -vient cela mi Achille fouffre ainfb
lAi Gréa périrfans en amir merci*.
Si e void il pas qu'il eft occafion
De ctfle perte & grand occifion?
O quel malheur quelle calamitél
Tous les plus grans font à l'ex termite
Morts ou bleffex„cammece noble Roy
£>ue t» voix ci en piteux defarroy,
Et Diomede & Vlyffe,& le chef
Agamemnenfont en piteux mefchef.
Et toutes fois il n'a cure nefoing
De leur aider en fi ttefgrandbefoing,
Tant eflfon ctturjadis plain de vertu,
De cruauté attainli Qtcombatu.
Mais veut il point encor temporifer,
Jufques au poinû qu'il verraattirer •
Dans nos vaijfeaux vu feu de flamme vinty
Puis employer fa defincetardiueï
Quant eft de moy ma force eft deffailU*
Longtemps y a par vieilleffé a/faillies
gjfepleû/là Dieu qu'elle fuft ores telle,
Comme elle eftoit en la guerre mortelle,.
§ui fut iadk entre les Piliens
Mes bonsfubiefts, fê/les Elidiens,
Ou démon dardi'occis.Itimontt
Certain moyen quigaigna la ioumtti'
Car *£ eftoit ex< aient combateur,
£t de leur parafmguUer protecteur.
La guerre vint s'il fault que ie le die-
Pextr vn refus que les gens SElidie
Feinnt aux miens,tte. voulant fatisfair* .

l'iiikss D'«tJM£mr iif
'Jl quelque prefi qu'enleur f lus grand affairt
Ceux de Pilie auoit librement faiéh
Farquoy -voulons lerecauvrer de faiB,
Moy & Us miens fifmes ime entrefrife
Sur leurs bargers,ait grand froye futprifi
Jl y auoit bien cinquante troupeaux
De bttufs,brebis,de ehdeures

XI_ LlfflSI
Zejquels Neleeauoit iadis tranfmis
{Ainfi que fontfouuent les Rots amis)
X) edans Elide afinÀe conquérir
Far leur viteffe,fjf force de courir,
V» beau trepié aux vainqueurs ordonné
Mais ce Roy là par trop désordonné
Retint h t^ar,^ tout fin attellage:
JEt au Charron fit encor quelque outrage
£n le chafj'ant.Or ctfte outrecuidance
Luy vint d'autant qu'il voyait la puijfance
D» Roy menpere en ce temps lafoiblete,
Il efloit vitilja maifonfort ftulett,
Et fes{ltbiet~ts affaiblis & pauureti,
Tar ce qu fitrcul le plus puijfdnt des Gretf
Tajfantpurla(ogrieuetaffiiclion)
JWeit tout àfang &à dejhuilion
JVoftre patrie : outre de douz,e fils
Qùauoit mon père tien vit defconfits
¥nZj*parmort,& de tout le lignage
iVe demeura que moy en bien-imne aage.
De cela vsnt l'audace téméraire
A ce fol Roy de nous vouloir mal faire,
En retenant lesctùrfiers tant vantez.
Et refufiatt rendre les biens prefie^.
farquoy au i\oy enfatisfaélion
De ce forfaic~t,vnegrandeportion
D» butin plis luyfut lors deftinee,
L'autre part fut denozgens butinée, - .
T comprenant les dimnsfacrifictt
EaiCls aux grands dieux pour les rendrepropieet
Les ennemis.deftransje venger,.

t. l'lUBI :D'H O M E RE 181
Trois toun, aptes avèrent afiieger
ynt.ci*eh*nte,foTtt,& entière
Vicie Trie]ft,a(?ife en la frontière
De la Pilie,auprès du beau riuag
Dufleuue Alpheejoù firent maint Tauage,
Tour U forcer amenant aute eux
Les Molions4>ommes non belliqueux,
Et peu rufej^.Mais Pallas la ieejfe
£ui de tout temps eft l'appuy &addreff*
TJes Piliens,-vintdu cielauertir
Le Roy qui fit toutes noz, gens fortit
En grand defir des ennemis trouuer
Four les combatte, ffl lefiege lester.
£l*ant efl à moy il me -voulut défendre
De n'y aller voyant mon aage tendre,
Et pour cuider mon dejfein tmpefcher
Titfes chenaux fecrettement cacher.
Mais fans auoir efgard à mon ieune aage,
,Niàfon , vHcil,tentteprins1/!'voyxge
Tout à beaupié,où mes faifis firigjulicrs
Eurent prifeXfur.ceuxdes cheuahers.
La nuitt première attendant le retour
De la claire aube,on campa tout an tour
D u Minicn ,fleuue arrofant la plaine
Entrant en mirprei la citéd'Areine
En ce beau lieu & délicieux val,
Les gens de pièauec ceux de cbeual
Furent vais,puis faits autrefeiour
On chemina fi bien que dans vniouf
Sfoflre camp fut fu'rla ficree riue .
J)i?fiemei$lp'nee.,iiy,anteAucleïety'U,u>?, ...

xr. ' X I V R E B «
Ou Ion dreffa biengrand nombre d'autels
Four faire offrande aux grands dieux immortels J
A lupiter antfs qu'il eft requis,
Au-dieu Nef cunevn gras taurean exquis,
Et à Alfhee a»ta»t,& lageniffe
fut four Minerue. Apres lefacrifice
Chacun repeut ety fans laijfer l'armure
Prindrentleurfomme @r repos fur la dure.
Les ennemis quirien ne nous craignoient,
Ce temps pendantplufieurs ajfauts donnaient
Aux Trifeans rtp c aidaient les forcer,
Mais on leur fitî entreprifelaiffir,
Car nojtre armée encontre euxfe ietta
Si rudement,que grand nombre inpotta
Par terre occisdà iefis tel effort
Que Moltus homme •vaillant rfrfort
Gendre du Roy & chef des ennemis,
Au rencontrer fut par moy à mort mis
te Hoy d'Elide auoit fa fille aifnee
Diile ^gamede auditi Prince donnée
Pour fa proueJfe,dy le diuin jçauoir
Duquel les dieux tauoient voulu pourueoù",.
Carn'efloit herbe^arbrijfeauouracine
Qu'ilnecogneuft&' n'en fifl médecine.
Quand fesfubietts le veirent mort

L* 1 L I A » B~ »•'• H O M H R E. I tf
îfmflempefchémonheureufeftrtisnei
Peu s m faillit que et ùmr it neprinfe
Les deux tnfans d'Aciérie» h Prince
Dits Motions : nuit le die» les veflit
D'vnenuee & bits* les garantit.
Nous toutesfoispomfuiUant la viéloire,
Sntrafmes lors dedans le territoire
Vie AJpidee, & dans Vouprafnn
Le roc Olene,& outre Alefion-.
Et puitdc là allant petite trditJe,
Chargez, de biensfifmesnefirtretraiclt,
Moy démontant fur U spseueen bon ordre
Pour euiter d'efire pris m defordre,
Bref de la guerre éf "voyage entreprit.
Par defftts tout en emfertay le prie.
Telfus-ie lors Patrocle mon at»i,
Prompt, vigilant & jamais endormi,
Maisfubtttnantàlanecefiiti
Et aufalut de ceint de ma cité.
Or fait dis tout Achille lectntrairt;
Qui s'eft voulu à part ainfi fttraire
Et eftre eififfaos daigner femurir
Les Grecs,qu il voit dtmmtfesyetsxtniurir
Cruellement^ fi ntpenfepa»
Qu'il plourera vn tour le dur trtjfat
De tant ttamis, retors qu'il leur voudra
Donnerfecours, U force îuy faudra.
Suant ejlà toy,o Patroclegentil,
Oùpenfes-tu ? las nelefeuuient-il
Detonbenpcre? sts-tu point fouutHance
De la prière & douce remontrance
R

XI.-' "tl VftB B •'
JQttilîe fit lorsque venirte laijj'àj
Faire la guerre auec nous par deçà?
Tenfe qu'flyffe & moy bien l'entendifmH
X-epropre iour qu'en la maifin te vifmes
Dit bon Pelee,où ton dUlpere eftoit
^iuec Achilquiaujftttfcouttit.
CefutadoncqueneMsfufiitestranfiais.
Pour obtenir qduvtks deux fuft permis
VeniràTroyeauecqiml'ajfcmblce,
Qui maintenant eft fi tresfiirt troublée. '
Et mefouuieut que Pelée vouloit
Sacrifier, "g? vit Tore*» bmfloit
Dedans fa court,ayant en main la t*Jfe~>
Pleine de -vindont arroufoit la place,
Et fur cepomtTrnomyfufmei receuz.
Et introduits par Achille apperceuz,,
Quittons tra0a fi tresbomteflement
Que ce nom fut vn grand contentement.
Apres le pafii'aiireffay ma prière
^fux deux vieillards par treshumble manière, .
Et cegueuz, bien que 'vousdeux efautans
Eftiez,ioyeux & de venir contans:
Alors Pelte accordant ma nequtfle,
Tint à fon fils vn propos treshoiiuefle,
C\fiàfçauoir,quetoufiourstejforç)tfi
A la vert», & fes pareils pajfafi.
Ton père cher Mmete d'autre part
Te dit ainfi : Monfils,ta rate part
7>e petit lieu, & d'eftoc moins royal
Que refis-/,» de ton ami loyal,
EtfarainfiilagrandatHintag»

t'i t I ADE »'#0»llt'ï> ï)9
Par dejfm toy : mait auffi tongrandaage
Pajfe le fie». Il eïl le nompareil
Quant à laforce,il faut dont que» cenfeil
Auprès de luy tu faces ton devoir,
Car mieux voudra ton adais recevoir
Que de nul autre, dr tut'efcohduira,
Ains de bon coeur toufiourst'obtint,
Ainfi difoit,*infiiadmofm

"En peu dt tetufi. & f>,re.fa

t 111 A D • D H O M E K S. Ifl
T»guerirai,& ie tefrydymoy
Si noiGregeois ont eu quelque aduantate
Dejfm Htïlor,ost s'ils tournent -vifagt.
Alors refond Eurifyle,il ejl faiSe
Dtmoy & d'eux,nofire camp efi drfiait.
Certainement,ami^c'efl la tournée
ig>« It mort tfl à notu tous ordonnée,
Tous les plut grans & hardis foittMtJjig^
iiortellement,ehaJfet,,&' refntjjffilti.
Iufques au fort,& t ardeur •vehmmtk
Des ennemis de f lut en plus l'tMgMMft».
Mais ie tefry,?atrocle,me mtiar
Dedans ma tente,& fecours me Awnttn-.
Arrache moy lajagette du corff
Tref-doHcemtnt,wquand feraàê&R
Laut ma playe auec eau tiède tf'îUft*.
Tatroct luy broyé •vne ratine rtIHtH
Entre Ces mains,qui fin mal eft*lgi\
Seichafaflaye,ê Ufangrcj}r*ipi*>.
Fin de l'onzième litfre.
R if

\W:
•>î A'.*.i
l '

LES TREIZE
DERNIERS LIVRES
DE LILIADE DH O-
ME RE PRINCE DES
P O I T E s.
Mis dn Grec en vers Frttnçoi* fit
A M A D i S IAMYN Setrettt*
redeU chambre ittXgy,
JLeueuz & corrigez pour la
troifieme édition.
itdtdUz. a* HO Y de franc* # de TiUngnt,
A PARIS,
Poar Lacas Breyer, marchant Libraire
tenant fa boutique au fécond pilier
de la grand' faite du Palais.
1580.
AVEC PRiriLEGE DV ROT.

LN G ALI ICAM ILIA-
SSM AMÂDIS IAMTHI.
G. *TALLENS GVELLIVS
^fbbai Pitnftktto.
.AUita lamyni *t Rapfocfiavemtadaurcs
>Cx1fColotn,&cto ote fanos
liwguat» que Ntptrtom
l Casants, cceficnoftrascffing
«revotes
Rite Panomphaeus geheiiSBicraotjinJc
reie&o
Hoftili canquam SmyriweiuhohMte tari»
Obfequiji ft«4iifque BOOM mulceie paceinas
Aurcs aggtefl* PhœbogiaMiiteforores
M*onium Celtipet eoeli templa volutat.
lamyninefckewodot&mfticatcscft:
Ipfe IoQifle

Votis xtemWm'f&iï&ètukfàtoloai,-/
SicCarolûvaoi&nunqu|ftùftretuiatiftis
Expe&ata feges.nec riim cuta faVàâi, ,
Qaudia fic(rc,deât M.tif*fperata magiftrjr,
Çallus olot felixquc fuo fe iaftct alurâno
" Atrheriam carpente vr#, vt Pencia laurùs-.
Acmuia fub matris viiiîaati eniji

ta -volonté des Dieux qu'en meffâge itforhif.
Mefme (enfant Troyen-verfaiUUs doux breuvage
A» grand Roy lapiterf honore en te tangage
Qui ne Ufçait parler efi moqué d"yn chacun
Dont en fin par le Ciel d devient tout commun*
Ainftpuiffe à iamais cefie Royale pUntt
Torterfrmil àfoyfon quifon Prince contenu •
Et le champ cultivé de toutes fis façons
Ve fruftrt point l'efpoirdt Charles orne moijfom:
fuiffel* MufeauJ?i,qvifibietl'aapris,
Recevoir le loyer du labeur qu'elle a pris,
Et le cygne Gavlekqvifi hautement chante,
Vefon cher nourriffon tovfiours hturtuxfe vantt,
Le-voyant après luyd'vn-vol audacieux
Eendretobfiifr*nueftg , ,teptittfjt»x-C*èitif v
En la mefme façon qu'envoit Daphnéla- bel*
Tovfiours croiftre à lenuy de l'ombre maternelle,
ODE*
PAR MONSIEVRDE
R.pNS A Rtrl
Omere^fuffifoit aflèz, *
D'avoir en Grèce aux tepsgajfe^
|jt Fait combatte pour toyfept-villes,
"*" Sara^or^nos.^G^auIe^fer^lles
PovrJfvanfer.de tety.btfeeait ,
Refijfent iincombataouueau^ ,... , ,;. ..
'' " S. ni

e D i
Entey Zupittrmtnsfrrmi
Çompofatoiutrageefiitni
Vel'lUade&tOdyflit,
Ettuattonamepajfet
£» /A M y N pom-mttrpretit
tes vers qu'en toy fit l»fà*r.
Ceftafinqu'ektie»4e Gregm
Tnfitfles appetti Fntnfmt,
Et qit'onremjt la meftne emf*
Peurtoy eu U terre &4ttl»ifè,
£)»e»GrecemJrfl

6BI I?J
ytUipdtturU à toute peine,
J)eptm,vous aimant parfiu ttmt,
tf a daigné faire autrnpt vtm.
Toute en veut deux iMefevtft,
Ce qu'aux autres eUedttntt i... .-•> . i
Mïït l'a mie £vnfiing de mire
Enfenlamjnmfoiiffomer;
VOMI faifant comme ienxffeih
Patrons des Mufes fans pareils.
Mille Romains po*r haut veirr
Ont voul» ton vel égaler • •
IHaùpour néant,car l'artifice
A»prix de la nature tfi vite,
Reflantàla poflerité
Adorable g£/ mnimité.
Heureux-le braxjtr d'ilmt
HeureuftTroye-.vnmiUtn
X>e villes riches & peuplées
Voudraient ainfi eflrebrufteti
Preuantàplaifir &> iyeu
Sgfitmerejcmftiettc lefen.
IA riche pompe de tes vers
^jtffembh à des ioianx dinerj,
Dwnans, Rubis, Ckryfolithes
O» toutes clartés, font eflites
Jjtifantes comme Aflres des deux-
AuJSi t» es Poetedes Dieux ,

I
O » E
Zeplut admirable de toy
Etleplutdiume'efl dequoy
Tu tu peuffé toutes les guerres ,
De Grèce au* eflrançeres'terres,
Etnatfouffcrïii*''iS»Arg0,i >JU •

DE HOMERO ET AMA-
u«la Samwftrtbani.
..:-• •:•• >'•' :;•"' • .-
> IL» carcns iOci»ll» & reri
' lumino frates.
1 Qui ceciuit dubia fadi
vctufta fide,
Vidores Danaos cu»xit
ad aftta, Wujfgu mqm
Suppofuit turpiçolla fubaftaiogo.; <
Debuic hoc patriasftudiu:fcd St irppet'illi
Maiores fti:îiulosquidaief,a.Itererat.; -<
Nâfàcerxtherïo vati quodinefTct Apollo
Prajfcia venturac pe&ora fort i; étant. :
Ncc latuitTeucraGallosdeftirpe futuios
Aonijs olim débita corda facris.
Arque intcr rcli^uos vnûpoftlôealamynâ
Saccalapropitias vidic h^tisne-df «s. ,
Qui ne (e gyro prqn>cïî£ bwjjiore.fedj .au-,
Côcipercc genio carm^aa digna iuo,(ia^
Ipfius agre(tut'craig?a«P'

ODEDVTRÂ-"
DVGTEVR.. 2 '
"Vàndlel»ar*dy Nocher
Veut les ondcstrencher
De fa proue etîtfmèuJc
Il inuoque denant
La faueut d'vn boû ycnt
De qui l'haleine heuitufc
Lu? riant dès rc bord
Enfle fa voile ronde,
Dont fa Nef vagabonde
Soit conduite à bon port,
Nef qui pleine raporte
Mcinttrefot nomparcil • • •
Des lieux, où le Soleil
Du iourouute la porte.
fisNKj.en tonhonntut
I'acheuece labeur
Haut Se diuin ouutage:
le t'aditffè m es vœux,
Seul comme »« Diea tu peox
Me groflir le courage,
Lorsque ta m aiefté
Qui les vertus erabtafFe
Mettra fur nvoy la grâce- ; :. •
De fa félicité.
llfatttHorftercaprenàr* ' -^

^ui peur fabclle voix
ï ut cheuet au tresfois
Du monarque Alexandre.
Alexandre admiroit
ies guerres & bien feintes,
Et voir 1rs fiennes peintes
D'vntclildefiroit,
Rcgretant que fa gloire
D'inuincible mémoire
Ne Tiuoit en ces ver»
Qui tirent l'Eacidc
Du gouffre Acherantidc
Aux yeux del'vniue».
Roy fils delupiter
Tu peux a (Fez vanter
Hemeufc ta couronne,
Qui poflTede vn Ronfard
Semant de toute part
La louange qu'il donne.
En tous Ueux voleront
Noz vers qui porteront
La palme de tes geftes
L'honneur de ta vertu,
Et tu feras vcftu
De l'habit des celeftes.
"Vn beau vers eimaillc'
"Contrel'an qui tout mange
Fait viure vne louange
"Plus qu'vn marbre en taillé.

Meint bsau Palais fQperbe
Au front audacieux
Vaincu des âges vieux
Couuie fa cheute d'herbe.'
De Troye les rcmpars,
Bu Ray Priam l'Empire,
Le millier de nauirej ,
Les Argiues foudars
Gifent de flous la terre
Moiiïbnnezdela guerre
Et de la faux du temps,
Ou la Mufe d'Homère
D'Immortelle lumière
Dente la Nuit des ans.

L£ DOVZ IESME
t/tV RED E L' I LI AD E
' l ','• B'H OMBRE.
ÀV ROT.
AR G V M EN Tf V
LES Troyens defcendans de cheaal,
paflent le folié du rempart des Grecs,
côbien qu'vn Qvfeau de mauuais Augutc
* lent fuft apatu:Ordonnez en cinq batail-
Jons.ilsafl'atllent lcboiilauert; >Sarpedon
j J&«t$ dest t y'eiens aanache\ IcVvdefences 9u
fore. .'Hcftor bfi&^spertespaneo «lie
grande pi,srre. Ef de fùrie,û»yuitd« toiis les
Tïoj«s,afl"aueLî» ràuicfcs -|^u*Êy.uaàt te
tuant les ennemis* ••',] ••.•'
E grand fils de Mentit ainfi
.«' dtditatfet tante^
lf£)MQfg}4tÀnÇoit

Jfïl. t ITXJ **
Ke deuolt plus tenir n'y encore empefchtr
Qu'Hettordas les l/aijfeauxne ks/vintrtcerdur.
Autour dubafiimentqu'efeuemaptnnermt
Creufcrent vnfiffèjmuumx^ieuet neitmuteut
KneJieUe Ecatombe,afn qu'ils cuffentfoinv
•Degarder & leurs nom &ileur-froj

l'UUÏfD'tCOUltL \ff
T*rmy les tourbillons de la bellùfiufondre.
Défit fleuueienfemble Apolùndefiourut
Lis bouches par neuf iomtdem• aurfi enuironn*.
Z i murt& lupiter fleumit dtjfut fans cejfi
Afnqu'Afifi pluftofi ntjerlaforteregi.
L^sbratsU-teneayaMfomtndtnÂn-lajnaimk
Cet riuitres guidait: Ahm des Grecs fut -vain
Le labeur defendantiilpoujfavagjtbondes
Lesmatjrresd»mura»fimLdes eaux profondes
D'jFJelleJp

tt» xir. - xrvRB s \> <
De ce Lyonhardyne-log&auctmepeurV-
Sa vaillance le t»e,rffd'vn fi grand courage
Sjejfaye deJrouuer au travers d'eux frujjâge
Ca & làft vira»t,q»o» luy cède les champs.
Ainfi lefrepx He&oiparmyglaivestrenthant
Seto»tnoit.& virait a» milieu des alarmes, -
A franchir la tranchée exhortant fes gstifdarmes. ' '
tes cheuasix pié-legers outre ne s'eftançoient,
Sur le bord dùfofiéplantezs ils hennijfoient.
Dufofié la largeur leur efioit effroyable.
Et défaillir plus outre il efioit dommageable. i
Car de tous les cojh^lesprecipices hauts
Se /* riffoient,munis de pointus & grands paux, >
£hte les fils d'Achaieauoient pour leur defenfe
FUnteTefpatjfementÇdeleur camp tajfeurance:\
Le chenal tirecharàpeiney paierait,
Lepiéton d'y pa]fer,s'il fournit,defiroit.
Alors Poly damas au freux Hector vint dire
Follement nous voulons par le fojfé conduire
Noz,cheuaux bondiffimsxaifén'ejl tCypafler,
Les Cheualiers en rien n'y pourraient s'avancer
H'y défendre au combat,pource que les trtnehees
Sont de palais aiguz, efpejfement fichées :
Tuis vn rempart s'enfuit ,ou ferre\à fefiroit
lepenfe que l'Argiue aijêment nous vaincrait.
Or fi le haut -tonnant.les Troyens fauorife,
Si Iufiter defire aider lim entreprife.
S'il veut que tout malheur tombe fur les Grégeois,
Et qu'ils joimtpdr noTjnaim defimits à ceJUfoisl
Certes ie voudrais bien que fi» vueii qui difpofe .
Detoutfijl maintenantaduemrtelle chofe,

l ' H U H B'KOMEIU 109
Btquicy furie champ des Argiues le nom *
Fuji ferdu loing d'Argot fansgkire&fans remit».
Quefi Itmalhtwt -veut qùau contraire tlarrinx
£tquefe retournant temtemy nous pourfuiut
Etjredoimela r uite àfonteur nom chajfant,
Si dans le fi>J?é creuse il nous varepoujfant, . '
Iepenfetqueieiious U perteferoitteÙe
£lurvn féal n'en port erott à Treye U nouvelle: •
Xi'^fchaien cruel nous enuelop croit . •
T>eforte quedenous vnfeul n efchaptroit.
Mais fus obeiffant faites mon ordonnante
Que chacun bien arméauec Heflor s'eflaitee
ApiéyS entre-ferrant,ty noz. valets laijfer^
Retiennent nos chenaux fur le bvtd desfofjez,'.
Saluons en tous périls la conduifie Hefloret
SOuipar tout nous fera guide trefajfeuree:
Ces Grégeois ne pourront refifter au danger
S'ilefl vray que fur eux pende leur iour dernier.
Incontinent Het~lor du char en bas fe iettt
Louant Polydamas d'opinion difcretfei
Les autres après luy à cheual ne pendaient,
Mais enfuiuant Heflor àpié fe dépendaient,
Etchacundefcendantàfoncbarton commande
Ss'iltiennefeschenaux &qu'tlne$edébande.
Donc en cinq bataillons range%J& fepare%
Suivaient leurs conducteurs de harnais emmurez.,.
Le nombre le plus grand, la bande plus vaillante
Suiuoitauec Heflor îetttierPolydamante.
Dedans les creufes naus tous ils defiroient fort
Combatrevaillamment ayant brijéle Fort.
Ccbrion fut UtiersfiuHefttr-voulutfJliM. .

srir. iiTtii »r
Ldlfl'attPtmirfintehirà'vnqtH efloitpiri.
Aufeamàrang Paris, Alcathe &• Agenor
Ausitttt tx>nnm*ii4emmt:fftiemm,& enctr
Diphobexommaudoient a»tToifi*me,ryr Afie
Que fes cheuaaxfmffans apport oient d'AriMe,
ChtU4u*bayaràstvtnwd»fU

L'ILIABB BHOMERK. 2.01
On la gardait ouuerte a fin qu'en fa nauire
• Sefauuafl le foldat quifuyant]ft retire.
Là fis chenaux ilpoufle,gr les autres après
Qui sefcritimt aigu,pource qu'ils efloitntfiaif,
Se vantant que les Grecs eedtroiintà leurs glaires
Et qu'ils trébucher oient en leurs nàuires naïves:
Jeunes fouis abufez, ! Deux Lapithes -vaillants
S'y trouuerentcampe^contrttousaJfaiHans,
L'un fils de PirithonPolyphe redoutable,
L'autre nomméLetnt au-vifte Mars femblabU, ,
C om parai fo ci.
Comme chefites hautains ejleuez,fur

XII. L1VRÏ Dl\
Zjtforejl ras du fié: leurs mâchoires craquajjml
lufqu'à tant qu'vn efpieu leur-vie ait emporté.
*Antfi (train luiftnt deffous maint dard ietté (cet
Craquott fur kurpoitrineiib motroiet leur vailla-
Lei peuples fur le mur leur donnaient affèurance,
£t des ejpaiffes+ours ruaient de gros caiSout,
JDtfendâs leurs vaiffeaux ii tentes a grands coupt.
Compatailon,
Ilstabaientfurhfhamp: Corne deffous {haleine
D'w tient impétueux la terrefe fait pleine
De nege tombant dru,que le ciel va verfant
Hors du nuage efj>aisfur le prénauniffant.
Ainfi coulaient de\ mains Je U Gregeoife armeè
Et des mains des Troyeus meinteflèche ferme:
Les boucliers nambrMeux,Çiles clairs marions
Tintoicntfec au choquer des pierreux horions:
Lorsenfrapantfacuiffe,ainfiIheres Afie
Cemiffant de défait Iupiter iniurie.
On te doit Jupiter,pour menfonger tenir,
Car ù nepenfoispas qu'Us deuffent fouflenir
JSfos bras peu couflumiers d'endurer vneattainte;
Comparaison.
Mais corne on voit l'abeille (jr ht guefjie mi-peinH
Façonner leurs maifonsen vu chemin poudreux
Et fans abandonner leur domicilie creux
attendre les chajfeurs & défendre leur race.
Ainfi ces deux portiers ne veulent de leur place
S'en aller qu'ils nefoient ou affomme^ou prit.
Iupiter nefmeut point pour cela fes ef]>rits,
Carfonplaifir voulait qu'Heclor la gloire emptr-
L'ularme cependant s'echaufe à l'autre porte, (te?

U1UBI S HO MERS. ui
"Maif-il ne m'efl -aisé,comme vn Dieujiirt ttut:
Contre la forterejfe vnfisu debout enhout
Ardoit horriblement: les Grégeois far contrainte
Trijieffe défendaient: Des Vieux la troupe faute,
Qui foulait aux Danois Us forces augmenter,
S'adueiUoit en voyant le Troyen furmonter,
Ces Lapithes adenc leurs forces redoublèrent,
Et lors à qui mieux-mieux au cobat s'affimblerent:
Lepmffant Pelyphet défis pique nauraj
Damafe,ty fafalaàe àtrauers penetnu
Sans que l'airain feufiint de tel couple donmaw.
Brifant (os A trtuua d'outre en outrepaffage,
Tout le cerneau confiât duciup ilfecoua!
Soudain après, Pylon& Ormentil tua.
Mau le rameau de Mars Leotfib d'Antimaque
Rencontra de fa hache au baudrier Hippomaque,
Puis tirant du fourreau l'aigu defen efpc
Se ruant dam lapreffc ytntiphate -afrapé:
En perdant tamcil cheut-à l'enuers fur la place 1 .
L'vnjejfiu l'autre après occis en mefme efpace
Sur le fhamf mmtifiitr sabotent Oreflin,
lamenes fëJ Mmon; puis eurent pour butin
Leurs homoit flamboyons.Tandis memteieuncjfe
Suiuoit Polydamas & fieilor qtiil'adrejfe:
C'eftoient lespUu vaillans qui-defiroient brifer
Là muraille empef chante

Xtl.
LI VUE » H
Toutfmglant à» couleurbecquetant à outrante
En arrière plié Je col du rauijfeur
£hff le laiJJ'a tomber contre bat de douleur
AumiUeudes folâatt,®? éîune aile njenteufe
£» criant s'enuola: La Phalange douteufe
Eut horreur i'auifer ce merqùeté Serpent
(Prodige de lupin) a» milieu d'eux rampant.
Poly damas dit lors : Quand bien ie te confeiSe,
Htttor, aucunement tu me fermes l'oreille,
Et fembles me tancer,d'autant qu'vn Citoyen
Soit en guerre ou confeil ne doit auancer rien
Qui ta force naccroiffe i~i ton iirnil n'autorifil
Mai* encorie dirayic bien dont ie mauife.
N'allon pour leurs vaijfeaux combatreles Danois,
Monprtpos auiendra,iepenfe,à ceftefois,
Si vray pour les Troytns efl -venu cet Augure.
L'Aigle qui emportoit(augurale auanture)
Ce grand rouge Dragon défailles tacheté,
Mt l'a laifié tomber deuant qu'il teufl porté
En fa chère maijonpour en faire repaiftre
Ses petits dans le nid,exemplenostt doit eftre.
Car bien que U rempart des ennemis rompions
A grandforccje crain que nous ne rttotmioM
En ordre comme il faut parvn chemin demtfmti
Car le fer des Grégeois donnera la mort blefine
^îux Troyens efcartez, qu'ils iront pourfuiuant.
Ainfi dirait t Augure en tels fignetfçauant,
A qui croiroit vn camp prenant à fis motsgurde.
Htflor à l'armet peint de trouas le regarde,
Et difl: Polydamasyton dire ne meplaift,
T» fiais mieux attifer, gué fi te» admt eSl

L'ILIADE B'HOMERÏ. lOj
\Awaray tel que tu dis,les dieux ont bien perdue
Ta raifon,de bonfens en cebtdefpourueue.
Tu commandes de mettre en oubly le ctmfeil
De lupinhaut-tonnant,lapromeffe,& clin d'ail.
Aux oifeaux log-ailez, tu veux qu'on ait créance,
D'eux ien'ay point fouci,ie n'y mets ma fiance,
Soit qu'ils volent à dextre où late le Soleil,
Soit qu'ils volent à gauche où il fâche aufommeil:
Hom voulons obéir à la volonté'grande
Z>e Dieu qui aux mortels & immortels commode.
" Ceflvn Augure bonfonfays reuanger:
Tourquoy crain tu laguerre $ du $hoq le danger*
Quad nom autres mourriis dans les creufes nauites
Tu n'a* peur d'y mourir : au coeur tu ne defires
Te tnonfirer belliqueux & généreux guerrier.
Quefientejcarmoucheontevoit le dernier,
Ou qu'autrefiit rétif deceu detaparotte,
Ma pique fur le eltamp perdra ton ame motte.
Ces mets finit il part, fa troupe le fume
^tuec horribles cris: car ioyeufe elle veit
Que lupin foudroyant fur la montagne idée
Touffoit des tourbillons la tempefte ridée,
Qui droit! deffue les Natu lapouffiat itfteit,
Et des Grecs efionnexje courage abbatoit
Pour honorer fieûor & toute fa cohorte
Des prodiges du ciel, & de fa main, f bu farte.
Hompre,fioi/fer,brsfer la muraille ils ktfchoienti
tes defenfes des tonrs,les créneaux ils hacheient,
Bemterfantde leuiers les colonnes afftfes
En terre,pour foufiieu des tours audejjut mifes.
Ils arrachoimtji-oijfoimt, $/fantdefl*i deffosti.
S iij

XII. 1IVRE DS
fefiient mettre le mur.mais les Grecs pour les coupt
Ne leur quitoiet chemimcouurat de mainte targt
Les rempars,ils tuoiet ceux quifaifoient la charge.
Les deux Aiax atbitt(comandant)par les tours
It chacun animoientà s'armer aufecours:
L'vn ils reprennet doux, tautre tjpremet lesfafchû
Qu'ils voyent au combat à°v» courage trop lafche.
OArgiues amis,le plus fort,le moyen,
Et le pire Soldat (Car vnpareil moyen
N'efi donné à chacun)que du combat onfingner
Pour tous comme fçauex,,Voicy de la befongne.
2}efuyez*pourfuiuis du Troyenmenajfeur,
Ains chacun l'vnà l'autre aille haujfant le coeun
l'oujjhtoufiours avant afin que lupin face
£>ue iniques dans la ville on leur donne U cha/feï
Ils pouffaient par ces mots- les hommes aux combats,
Comparaifon.
Comme enfniour d'byuer la nege coule en bat.
Parcottons efpoiffis,quand lupiter ïefltmce
Pour moflrer aux humains fes traits 'êtfapmfîdce.:
Il affoupift Us vents, & tout les Tours d'byuer
Jlnege iufqu'à tant qu'il voye tout couuen
Les promontoires hauts,les cymes des montagnes,
L'ouuragegras des boeufs Jes herbeufcs campagnes-
Se couurent auAe]pis,(jr les parts de la mer:
heflot errant l'attire t*f lafaitconfommerl
Toutes chofes de blancparoijfent reuefiues.
Quand lupin defa nege aies terres batues.
^infi les drue cailloux volaient de toutes pan
D'ici vers les Troyens^ ici vers lesrempars.
Tout U mur au dejfm de roides coups refiwit

l'ilIADI S HOMERE. 16/f,
Ou bien que I vn reçoit, ou bien que (autredonne.
Lors iamais les Troyens ny lejuperbe HcElor
X? enflent rompu la porte rjf les barres du for,
Si lupin confeiUer u'euft mis enfantafie.
A Sarpedon fin fils jjue bouillant de furie
Il dcmnajl dans les Grecs,cemme aux pàtis herben*
Vnfier Lytnfe tue en vn troupeau de boeufs.
llmit incontinent datant foy fa grand! targc
JRonde de-tous coflex,, faite d'-vn airain large,
Sg'vn Teure y rabatit fotu le fer y cntpmt
Maints cuirs de beeuf.efpais, $/ autour y tiffant
Des longues-verges dior- Ainfi pour fin armure
Deux piques-il branloif

XI I. LIVRE 0 1
Et tenant fi grand lieu comme Dieux restent,,
Et pomquoy femmes nous fin les riues de Xanthe
Seigneurs de tat dechaps pleins de bleds ii deplateS
Donques aux premiers rags il cornent nom planter.
Et »ù l'alarme efi chaude icy nous prefenter,
Afin que nous voyant les forts Ly tiens diffent,
Sas merque d'vngrââ ni ces Rots ne nous regijfenti,
Usnemâgentfitrs Die leurs riehes troupeaux gra,
EtUdomtvinefiemboiuent àUursrefatt I
Ils ont ceafr,ils un force: on -voit corne ils bataiSet,
Et premiers au choquer les ennemis ajfafHent.
^fmy,quand noiu aurions ces dangers mttrr.
Si de vieiieJJ'e «u mort n'eflions iamaii d$ntez,, •
le ne vaudrait premier,AU perilmt commettre ^
Et ne t'y pouJJ'eroù pour en gloire te mettre:
Mais yen q fur nos chefs mille maux font pendust
Mille perilsde mort qui ne font attendus,
Etqu'onnepeutf»tr:Quequelq»'Vntiom honore,
Ou de nofiredeJpouiUeinuaincufe décore.
Glauque fans contredire àces paroRes croit:
Ces Capitaines lors s'acheminèrent droit
Guidant la nation de la grande Lycie.
Quand Menejihcles veitpoureux il fe défit
Car ils venaient à luy,apportant fon mefihef.
Dont itttat taeil aux tours s'il •verra quelque chef
Qui reponffedes fient cefte guerrièrefoule,
Il voit les deux Aiax que U guerre ne fouit,
Eitfemblt U veit aujfi Teucer qui nuenoit
Fraîchement defatentewn cliquetisfonnoit
Des ronds efcut fraptz& Salades crinues,
(Ltfon aigu frapoitiufqu aux légères nues)

lUUDEDHeMUI. 105
Tant qu'ilt n'enflent

xir. LIVRE SI
te fils de Telamonfeulement fi defpeche
Accompagnéde Teucre à tirer bien apris,
le Telamonien n'eut ces mots à mefpris,
Et dit à {autre sfiax cesparolles aftees.
^fiax g£/ lycomedeences dures méfiées
Tous deux homes vaillas bien armez^bie» ptàteç,
tes Danois à combattre aff rement exhortez, •
Je m'en -vais à l'ajfaut pour Menefthé défendre,
Et l'ayant fecouru ici me viendray rendre.
Le Telamonien commence à s'auattcer
Ces mots eftamfinis,

I 111 AD X D'HOMERE. 10*
(t)'autant qù il fe ruoit fur la muraille haute
Quil vit qu'a» bras nui le bouclier faifoit faut»
Glauque fecrttement du mur s'alla fauuant
Afinquenuldts Grtti ne scnmocquaft brauant,
Sttrpedonfut marri quand Ufieut fin abfencer
Touttfou au befain n'oublia favaillance,
• Jiuecquesfo»lengbokAkma»ila(fenat
. fufi retirait fa pique enfnnbhXatramaj
Suiuant.àtefte panche'.autour de luy craquèrent
Ses armures de fer du choq qu'elles, donnèrent.
Sarpedon empoignant auecfes fortes inains
Les créneaux arrachait :fes efforts rîégaient vains,
Ils fiùmiextfa main fort*, & M 9>»wM't»f*e
Leurtuuroit i>n,(heirunfansnulle retenue.
LevaUlmi Sarptdon euflfoucUin-defrimfaut-
Pru-auRoyMepefihélafoTt'reffed'affaut
Sans. Ai**: $/ Tenter qui de l'empefcher tafcheul
Et enfemble d'vn coup encontre luy défichent
Leurs flschesejr Uut}.da.rds:Teucerj le bon archer
De la coche d'vn arc vint fa flèche lafcher^
Et frappa-k lien luifant près la poitrine
X>ubouclier.iimvny,maU de force dimwu
Iupitémptuffaledeftindefonfib
Afin quUpebronchafi esgalereyoccU,
^ktx.t^u(hef:efciK/afiqfttàtra»erspaJfeu
•^fioimantSitrpedou bien-que remply d'audace.
Lors SA.rpedap,v» peu recula de lajfaut,
VnpeujnotipM du tout.Car fon courage haut
Luy faifoit tfperer qu'il aurait la viBoire, ,
Et quitfetpporterpitdecet affaut la gloire
•ddptumiWI/KijWunfit farces.»' fondar
" ' S v\

Xlî. tivRB SI
Et pour recommencer taffaut il commanda
Ame •vaillans Ly nés,que d'vn cmur magnanime
Par ces mots vertueux à bien faire il amme.
On efl, o Lieyent,voftre coeur reuefl»
De force martiale iefl- il donq abatu?
Bien que iefiis-ya*ÏUta»,feulilm'e/t difficile
Rompre g^'faire

LI LIADE BHOUItl. ÏO?
L'autre paffantlatfletbe au trauers fa rondelle,
Sentoit en fa poitrine vneplaye mortelle.
Les tours & les créneau* efioient de tout coftez*
Dufangdes Phrygiens & Gras enfanglantesi,:
Maifpourtant les Grégeois de rien ne s'efpouuentet
Mt d'eflre les fine forts tout le* deux ne fe-vantent.
Comme vue panure femme a» labeur defa mai»
Tour nourrir fes enfant qui fait vnpetitgam
Tient iufle la balance,& d'vne main certaine •
Egalementfiupez,e & la Hure & fa lame:
AinftSvnpoixegalU combat s'eftendit
lufquà tant que lupin toute gloire rendit
Jiu PriamideHeîlor,qui de prompte faillie
Sdntêdeffus le mur: hautement il s'eftrie^
IÏ'VHe.voixfouAreyante: à l'ajfaut à taffaut:
- Ttoyensdqnte-cheuaux rompre les Grectilfauti
Sus que les bouteuersdefonden eembh on ra-f»
Et que d'horribles feux leurs vaiffeaux on embraje
ûiinfi (es exhortant de tous il fut ouy,
Et aufii toft qu'ouy1aufiitofl obey.
Serrerai* muraille enfémbte tonmarchertitt,
AuxefcheUesfiudainalaigrtmetnt montèrent,
Branlas leurs dards aigtu,Mak ïieéhrbiïpuiflat
y ne pierre gifanteenfon-pomgr*»ifant,
Fierté par le b«fgrojfe&'"parte haut-pointue,
«*f taifelamanie,à(difelafemue.
Deux homes du iourtthuy tels que tes hommes font
Tfenleuer telle pierre affe%de force • n'ont
Vourla mettre de terreau fond d'vne charttte:
Mai* Heclkir aifément-lafetauc & l4iettet
Le fils Sartunienrendit ce faix léger.

. 3CET. I IVRE D I -
Comparaison
Corne eutvne des mains nom -voyes qu'lrn bergtr
D'vnemafle brebis la toiÇm blanche lent .
Et fi ce fardeau blanc rie»j*n bien peu Ugrtue..
Amfi ce grand caillot* fans qu'il en fitft gnité.
.'Futàtaifed'HeHorfupporté&Uué , .>.
tour .enfoncer les «ixdes portes hienftrr.ees.
Hautes,à deux batanSjaudedansremparées
De deux barra qui. bien l'-vne l'autre couunient.
Ces portes £vne clefft fermoient e$f s'ouutoient
Fort près il s'en apr/oche, & bien planté les 'irife-r
Toutes~p*r le miUeujruant la pierre prife
jiuec teUeroideurquevainne^futjinieit. '•
Il rompit les deux goitsja pierre au dedanyçhct, •
Les buts horriblement ens'efcUtant mitgtffcnt.
Ixs barres n'ont appuyions leAgros *'2^quigU{fhwfe yerfyent.

L'ILIABE D'HOMBRE. 108
JËl'vn l'autre àffaàfoMe ait dedans fe poujjoyatt
Horribles crisfefonf.le Grégeois fe retire
Fuyant fout ej^erdujtnfatreufe nature.
Fia du douz.iefme Hure.
LE TREZIESME
LIVRE D E L'I LIADE
B'H O MER ».
AR.GVMENT- , :•.:•,.. \
APrès qu'Htfctoreuttwifé les portes dw
Eort& muraille des Grecs.entrât auec
violence il les fit courtier en fuite. Iupiter
deftournant les y eux de Troy c (ni lesi. fias
de la terre, contemple les autres rwtio»
étrangères. Tandis Neptune affiïfùs.sïie
haute montagne de Samothrace,&; v«y«
les Grecs vaincus s'en vint à Eges .«ici
d'Achaié oùeftoit vnbeau.temple côfactè
Se dédié à Ton liôneur. Là quand il eueprv
ion ornement accoufturoé Se couple fes
cheuaux,il defeenden la plaine du co minai
lailTantion cbarenlamer. Apres il emprunte
le vitâge-.d'vjB Interprète d'Atfguics.

XIII. tIVRB 1E
nommé Calchas, & anime tons tes plus
vaiilans hommes de l'armée Gregeoifè,
lefquels aucunement infpirez dé ce Dieu
combatét d'vn haidy & geneteux courage
entre lesquelsIdomertc.&Merione gagnée'
•ne bonne reputation,comme ils yindrcnt
aox mains es deux armées, d'vn'coftc Se
d'autre s'efleuaYne clameur horrible.
PUBS que Us Troyensfefw
rent approcher
Des natures des Grecs au tw
multeempefchez>,
i lupiter qui voulait qu'ils fen-
> tijfentfon ire,
tes delaijfe du travail & fur les Traces vire
Ses yeux pleins de rayons,le monde regardant:
Il voit les Mifiens qui fe Vont bavardant
•Aux combats mainfimain,& lerrefiufte Auic
Mange-lait, & l'^tgaue i qui la dure vie
•JEfl de traire te pis de U forte liment
Pour en boire û lait qui luyfert d'aliment.
Vu tout il ne tenait deffus-Troyefaveue,
tourte qùiVnefptr oit qu'eu U troupe connue
Ths autres immortels, quelcun vouttuft aller
Secourant tvnou l'autre au combat fe méfier
Le 'R.oy esbranle-terreauoit vneefchauguettt
No vaine,o » l'efcarmeueht & la guerre il aguette
•Surtefitnm etfueiilu du Traeien Santés.
Toute tde apparoijfoit à, ce Prince desfiott
La-villedePriarnjetNaus sfcbaiennet

L'ILTàDB D'HOME HE. X«9
Velà:luy faroiflhient,Çr les bandes Troyennet
Qui doutaient les Grtgtotsjdont il «mit pitié'
Et blafmost lupiterpour telle inimitié
Dontfoudain il defcend de ce mont plein de pierre
Marchantd'vnviflecourt:des montagnes la terre
Senties pieds immortels deçà de là tremblait,
Et l'vmbrcufeforeftdejfonifespaicroitttoit.
Il s'esbranla trois fois & vint à la quatriefme
Dans Eges la cite,ou en beautéfupreme
**£s*profond d'vnmareftfetrouuejamaifin
£

XIII. LITRE DH
Z,ny *n» allafoudain dedans la Grecque armer
LorsU Troyen fcmblable à laflame allumée,
Oufemblableau tortisd'vn tourbillon de vent
Enuieux de combatre fi'efter allait fumant
'Jl crioit d'vn haut bruit tout enflé d efierancc.
De prendre & de tuer la Gregeoife losutence.
Mais Neptune fi rtit de la profonde mer,
Et pareil à Calchasfe hafia d'animer
f-'speuples Argiens,& £vnevoixbienforte
Dijt aux vaillants sfiax ces mots de telle forte*
OreAiax vous pouuexjiuec hardy maintien
No» auec froide peur fauuer l'^fchaien:
Jen'ay crainte qu'ailleurs la dtaemam nous taiHe
Des Troyens qui à foule ont pa.fi éU muraille.
Les Grégeois bien armerfoufiiennent leur effort
Mais ie crain qu'en ce lie» nous n'edurios biéfarti
ffeûor qui de lupin vante tirer fa race
Pleip de rage $/ de feu datant eux fa* la place
Ah icTiaudroit qu'vn Die» mit en l'entendement
Que chacun attcndift le combat vaillamment.
Et que chacun donnajl tvnà l'autre courage,
Hector tout infilent retournerait vif âge
Loingdes Nous vifle-cours,bien quel Olympien
L'efueiBant $/ pouffant luyfoit fermefiutien.
Ainfiparla ce Dieu qui les terres embtajfe,
Les toucha de fin Sceptre *QJ les remplit d'audace?
Leurs membres,pieds & mains tout diftos il tendit
Puis la plaine de £air/enuolant,il fendit.
Coroparaifon.
Tout ainjiquv» Faucon qui d vue longue roche
Ôùlachemeaime-thympourfa hauteur napnebe

l'ILlABI B' HO M E R B. 11»
Voyant l'oyfeaufa froye incontinent tn tait
S'ejleueey lepourfuitàfindel'aualer.
Neptune eslranle-terre ainfipriftfa volée:
Tremierilfutconneud'Aiaxfiù d'Oilee
Quipromptement le dit a» fils Telamonin.
Aiax c'efl quelque Dteu quife monftrc bénin,
Qui veut que combations,qui des Grégeois a eut*
Et ce n'efl point CaUhas interprète d'augure:
Car ie t'ay reconnu* par derrière au marcher:
"Sien que les immortels s'ejiayent de cacher
"Leur figure diurne on Us peut reconnoifire..
"Car leurdiuinité,par toutfe fait paroifiret
liefmes mon coeur alatgre en ma poitrine bat
(Hardy plut que deuant)de marcher au combat
Mes pieds en font diftosjma main au dejfu* propre'
Le fils de Telamon qùaujii le Diatfurmonte .
\.uy rejpond:Qr met mains ne font que deiuander ,
Le Iaitclot aigu pour l'ennemydardin
y ne vigueur me tient,& ma plante me guider ..
Au combat feul à (cul contre le Priamide,
Qui iamaïs indonti nefe laffe aux combat '
Ainfi parlaient entre eux les deux ioyeux Aios;
Neptune leur verfa d» ( aLùgrejfe entame.
Puis il vint auxGfgeoii qu'à la guerre il enflamt
£$ui dans les vifles Nam le- coeur refraichi/feient
D'vn extrême labeur leurs membres fiechiffoient •<
Mtfefafàtoîitdevoirqu'Heftor tfrfes gtfdarmef
Auoient pajféle mur,dont il verjoient des Ltrmef
Sous leurs fouc'umouiHez,, &"de fens ejperdtts
Difoietttfans efchafer qu'ils efioient tom perdu»
Mais Neptune «muant anime chaque l»ndi

XIII. XIVKlfel
Et premier à Tenter & Leite commanda
llpouffe Penelé,I>eiphire & Thons,
Merione, Antiloch bien abris aux combat,
Mt les encourageant km dit cefiefarolle.
tarant le clos des dents virement elle voile!
Cefl grande honte à vom,o ieuneffe d'Argot,
'A vous en qui i'ofois afieurer le repos
Et U garde des naus, cefl à vous grande honte
Si de la trifle guerre ores ne faites conte. $
le voy défia le iour que nous fortunes donte% :
Omerueillel efire ainfi UfchementfurmontezÀ
Je voy de lotil ce mal bien outre nos attentes !
§uoy '. les Troyens venir en nos mns,en nos tentes,
Cotnparaifon.
Quiparauantfembloientaux animaux fuyars
Aux cerfs qui fans combat & fans force couars
Errentpar lesforefls & feruentdepafture
Aux leopardi,& loups à la mâchoire dure?
Ainfi ils ne •voulaient attendre près à prêt
Tant foitpe»ny la mamnyU vertu des Grh
Qu'en leurs profondes nous maintenat ils rebattnt
Saillant loingd'lli

Ll'llADB D'HOMïRÎ^ Ht
Ainspluflot au remède en ce befoingpenfir,
„Les hommes vertueux ont les ornes dociles
,, Et retournentfoudain aux chefes fins vtiles.
Vaut quiençeflearmeeefiesfi valeureux
H'auexjutcun honneur de perdre ainfi pourvue
La for ce d'ajfaillir:le ne voudrais combatre
Vn qui fans coups ruerfelaifferoit abatte.
Ou fi ie vous repren,c'efl de ban coeur ^tmis:
le doute que bien tofl il vous aduiendrapis
Far vojlre nonchalance: Ah qùvne rouge honte
Tar indignation le reproche furmonte.
Z'efcarmoucheefipuiffante & le diuin Hettor •
Combat près des vaiffeauxjff a rompu encot
Les portes du rempart ®f leur longue barrière,
Neptune ainfi pouffa la, NobUffeguerrière.
Les deux Aiax foudain furent enuironne^
De bandes de Soldats à la guerre bienne^,
Bandes qui fe montraient fivaillantes aux armes
Hue nyMars nyPallas dieux des sagUtts vacarmes
N eujfent pas mej]>rife':cheifis ils s'efto ient mis
Tour attendre a u combat les Troyens ennemis „
Croifant pique fur pique, vue rondelle efpeffe
Appuyé vue rondellf.vn morion emprefft
Vue autre mariende Soudan au soudart •
S'entreferre & attendle belliqueux haXgrd:
L'efcu preffe l'eftu,l'abillement de tefie
Tlein de crins de cheual,& lutfantpar la crefle
Sur vn autres'appuycainfis'entreprejfoicnt
Très àpret,rangàrang:és mains Us brandijfoimt
"Leurs piques à longs plis qu'enuieux il dardèrent.
Les Trejem d'vttgros heurt premiers fedebdderent

' X III. t I VU! B t
, &w les Achakns :Hettor marchait deaant
Al'enctntre enflammé & fembloit tout brauant.
Comparaifon.
Mail c$me«t voit renier vite grand pierre rïd*,
SS'vnTomiitfurieuxqititempefle&qui.grond'e
Rompant lesjondemens d'vn raboteux rocher,
^€ peu foudaùiement de faplace arracher,
fi ors de la-fommitela pierrefitutelante
yole titec Ve Terrent de rtieleurviolafte:
lia voifinefôreJlrefonned''vn bruit fiurd
JEtlapierre deuilïe,&fani4emeurrcoUtt,
T& qu'elle arriue eu plaine: adonc he- quepoujfee
JSUbarreftefoudain Ja raideur eJUtpeee.
Ainft iufqu'à la mer fJettor les menafoit
De )es tuer à taife, & toufiturs s'auançoit.
Mais quand il rencontrâtes effeffes Cohortes
Qui le choquaient d'efpee &dépiques bien fort»
Le repouffant loing d'eux:lors à pcmeaprothé
fut contraint s'arrefier,tant ilfut émpefthcz
En trouble il retula,toutesfois le riuage
Retentit défit voix donnant aux fiens courage.
Troyens & Lytiens,peuples Dardaniens,
Demoure^demoure^itous tes Achaiens,
(BieqiiFtoe -une tour près tvn l'autre s'ordonSt")
Nejouticndront longteps mes att ointes quiionent
La mort aux ennemis,mais Us reculeront
Sous les coups dema dcxtrejou morts ils tombent,
le croy quainfifera/ileflvray que ma lance
Se poufie par vn Dieu qui a toute puiffance,
Ceft le père des Dieux,le mary de limon
Qui haut'tonnant nu fiel J'aitredouter fin nom.

l'iLlADS B'HOUBllir lit,
j£inf\ difant fiettor chaque bande s anime.
AdonquesDeiphobe entretous magnanime
Rjmuant bien fes pieds,i'nuança brufquement.
Et t. uecfèn bouclier fe cacha feurement,
Merimétandk qui prenoit fa vifee
_/

XIII. 1IVRE DE
tmhre m façon d'vnfrefne à l'enuers, trébucha.
Comparaifon.
Cefrefneparoijfitntfur lefouuerainfefte
D'vnmitqmdebien loingfedefcouurela tejje
Aprochetout à coup (du fer aigu trcnche)'
Ses fueilles de la terre,en fit longueur couché,
Ainfitomba l'occisifes armures craquèrent «-;
(Armuresdeferpeini)du choq quelles dïnerenti
Le Tueur fe iettapour Imbre dejptuiller
Mais Heâor contre luy fit fit pique voler
Qu'vn peu l'autre euita Caui%ant a» contraire.
'Lefils dAdorions''auanceant ne peut faire
Que la pique ne vint cheoir enfin eflomac,
JLes armes font vn bruit à l'entour d'Amphimac
Corne il tombe en la place: Hector de mainlegiert
Se iettoitpour rauir la defpomlie eflrangiere,
Mais ^tiax contre luy fin lattelot lancea,
Qui iufques en la peau toutefois n'enfonce*,-
Car vn horrible fer efloitda couuertùre
D'Hectortoutajfetrréd'Efiufenl'LPhleffurè " •
Au rond de fin nombril violemment poufi x
Et fait qu'il fe recule enfe voyant preflé.- '.
StUhéeyMenefthèquiùferetrouueren*,
Princes d Athéniens,deuers eux enlevèrent
•Ce defuntl Amphimac: mais les Aiaxvat&ants
Cmuoiteux de la guerre & des faits bataillons,
Comparaifon.
ReJJembloientdeux Lyonsqui oflent vnecheure
A des chiens afpre-dents tout fanglans parla lettre,
Puis t'emportent au fond des forts taillis efpaix,
Haut déterre Ituants en leur gueule ce faix:
Auiji

LltlADED HOMERE. IIJ
jfinf% les deux Aiax bien armez, de Sa lade
Haut defpoùilloietit l'occis: le fier Oiliade
Bien loin du tendre col le chef luy emporta
El le rouant en bouleaux troupes le ietta.
Cethef'folle tyfanglant vint tomber fur le fable
Devant les pieds SHtEtor en armes redoutable.
Ce fut lorsque Neptune eu colère defpit
Pour fonfils abatuparmy le dur conflit
^fnima les Danois au Phrygien dommage.
Lépreux idomenéreuenoitrduriuage.
Et rtueooitde voir vnfien amy bltfié
Qui tiaguiere au iatret auoit eftéperce"
Et dont aux médecins donna charge commune.
Or comme il retournait ejfayer la fortune
Hasardeux,belliqueux,eimemy de repos,
Le Prince ébranle- terre tuhfi luy dit ces mots ^fe
Empruntant de Thoa* la naifue parolle, ^"
Thoasfils d'Andramaitjde qui U gloire voUe '
Parles Aetolicus, 'et qui d'eux au milieu
Çenmaridojt honoré comme ferait vn Die».
• O. P-tince Idomené,oùfont tant de menaces
Qtjfiettoyet auxTntyesles Grecs enflez, d'audaces?
Jlinfi luy refpondtt le Prince des Cretois :
£.a faute ne vient point ,Thoot,par les Grégeois,
Comnubienielefçay: car fans effroy nousfommet
Bien apris à la guerre iî toujours vaillans homes:
le n'-uy connu perfonne à qui la froide peur
IiHy gelant tout lejang ait defrobéle coeur, _
Etnul nefuit la guerre amolli de pareffe:
Mais c'ejt de Iupiter lepouuoir qui nous prejfc,
Quifeplaift de mus voix bie loin d'Argos mourir,
T

XIII. HVKE DE
Et veut nos corps enfemble (ff noftre nom périr:
Mais toufuurs,mon Tho*s,tu at aimé les armes,
Et quand tu -vois quelcun qui s'enfuit des alarme*
Tu 'l enhardis foudain : dont vueilles fans ce/fer
Maintenant au combat chaque tyoupe auancer.
Utinfsluy rejpondit Neptune ébranle-terre:
CUnepuiJfeiamais riuotr fa douce terre,
Ami foit iouet des chiens,quiconque s'enfuir*,
Et fans nulle contrainte auiourd'huy cejfera:
Mais fus,arme ton corps en toute diligente
,4/f» que de-nom deux profile la •vaillance,
" Vtilceft là vertu mefme d'hommes couars
"Citadelle eft jointe enseble : orm?'enfas de Mats
fjc craignis les plus forts, iar nos mains font vtiltt
*/f combatre les chefs aux guerres plus habiles. .
g^&infi cbfant,ce Dieu par les coups fi mejUt,
^rWnfa belle tente idomenè alla.
Il reutftitfon corps d'armures reluifanttt,
Et empoigna deux dards dedans fis mains pefantet,
Comparaifon.
Tuis marcha toutfemblableà ce brillant efilair
Qutfecoue en fa main le grand peu de îairx
Ses rau luifent en làng,& le fond de la nue
S'ouure enfilons défiante àfccoujfc menue
Vourprefage aux mortels : femblablefi voyait
Lépreux idomencquipar tout flamboyait:
hors Merion hardyfe trouua dans fa voye.
Et comme il le rencontre amfi à luy s'efmoye.
Pourquoyp Merionja guerre as-tu laifii
Et la forte efcarmouehe} as-tu efte'blefiéf
Quelle pointe de coup-tourmente ton amragçf

I* I L 1 A"ï> S &*H' O M ï * E. 114
yjtm-fu ptiitt demrs moy m'apportervn me/faveï
C rf« iè né defiretflré en ma lente oijif,
Mais bien ie veux combatte aux alarmes aElif.
' Merionfi» ami autant phi» defageffe,
Qu'aux armel il £poit guerrier plein de fnitt/fe,
Aiuft Uty refpondit : O Prime des Cretois
Qui pour actinfifement ont tàufiours le ham$k,
1'efioisiknuthewlnricy dedans ta tente •"*
Si tu auoiilaifîe quelque pique tuifante,
Çarmon-aiguièngbois,enfrapantà'téfc»
Î3uhantain Deiphobe eft demeurérompu.
• Lé Duc tdomené,qtoles Cretois confeille,
T>sccs

, J»If' HfVRB OH •
jfonnonçen'ejtpasmoy quila va*liantetiélie, •
Mai* entre les premiers ie hasarde mu vie
^fiHt tien* où chacun va four la gloire, trouuer
£>»and vue alarme vteut chaudement s'tfUuer:
Quclcundes Grecs fournit neffauoir ma vaillace^
Mais tu en afiiepenfe,aj}ez.:de conaei/fance.
^finfi Idomenéiuy centre' r.efpondit: ,
He'fourquoy,Mefvn;tel coûte m'ae-tu diti
le connais quel tu es e» ynt bonne affaire,
Et l'on te ehwfiroi* peur conduire fif parfaire
"Lefm\£-untem\>ufche.Eniembujche oncomifl
"Celuy qui vaillant homme ou couard apparoifti
"La. fatedu couarde»cent aitUwsfc tourne,
'{^onefpritnfjiconjynt.fo» otite nefeioitrtte^
"Il chancelle dis pieds en ferme > Svtï.faiteme
•'llvateutdebtez, & femme tout douteux,
^Lecteur luy bat bitfort.&' tremble enft poitrine
"Corne Upiji à la mort qui par les chaps chemine,
"Enfes tremblantes dents vncraquefisfifait.
Or lhomme valeureux de couleur n'efldéfait, .
Une femijl de crainte ayant cboififaplace, .
Ainsfouhaifteenl'embufcheauecivyeufefac4
Se méfier au combat. Nulnemefpriferoit
Taforcenytam^inqutlàt'astifereit:
Car fi l'on te blejfoit oujîapeit d'auanmre
lefuufeur que iamaitne viendrait lablejfuft-
Sur le chignon du col ou derrière le des,
uiinscommetuvoudrafsplu4MHantJa.nt.rcp0.,., • •
Venir au rangdes cheftou Utgloit-efe mpptrtK-

l'iIHBI D'HOME HE. Uf
De craintequ-vnguerrieraufuperbéfourcy
Ne le tourne à reproche. O*fm,(our en ma tente,'
£t raporte en ta main-vue piquepefantei
Cela dit,MerJm en la lente fitidain
Tareiïàla'arstmpongne-vmUneed'airamz "
Suiuit Idomene'foutieux delaguerre,
Comparaifon.
Tel que Mars définifeur des hommes de la terre
£juddfEfioyfoncherfitspmffant,fuperbe ïïfttr
Lejuit & fait fuir le;plm'irauegueitier\ ' «
Ceux-cy -vents, de Thrace ils s'arment pargrXa" ire
.Contre les Phkgiens os* contre eeuxd'Ephyn
Peuples de grand ceùragc-.ils've leur font f'aueur
Ain} à-vn autre camp ils donnent tout ïhonneur.
Ces Capitaines telsencourage^de mefine
S'en aUoieut à la guerre auec iefîrtxtretne,
Veflut de ferluifant ; Merion le premier
Dift à Hommece propos familier. '
Beucalide fiuvtux-tufarmy lesbarides éflret'
^fia dextre>M0'mili>uiou bien à lafi/ieflrd
•lenefpereàcectupquilesare:
Sèewque le PWrMrtùfê ttoiietux àepcombits'- ' '
Soit de forceptùfftâi$'ti tondront fiwhut i
&fortjiuiilde.Ugtem>.tt**mi>ieȈfiejp . -
T tij

XIII. LITR.Z DE
st letombattrt,vamcre & leur force défaire,
Ouiembrafer les mttu,fi le Saturnien
Luymefme ne voulait perdre tAchaien,
Et ietter dans Us nant légères- & poiflies. .
Son brandonallumé deflamme» courroucées, .>,.".
Le fils de Telamon à nul ne céderait
Qui de la grand' Çer'es Ufrefent mangeroit,
Etquimortel aurait l'eftomac penetrabte
D'vnfer.oitd'vncatUoûquiles hommesaccabltl
le dy cegr4nd Aiax qùimefmesfitrmpié : , t
En camp clos neferoit d'AchUltltndoftué, , i •
Quand au fié vifie Achille eii du tant muincible.
Or allons à feneflre afin/il eftpofîiblet •...-..'.
Qgeffachio.ni fiquelcsm gloirenoftt donnera.
Ou fi vainqueur de nous il nou4 l'emportera. •
Ce diftt& Mertonauvifte Mars femblahk — :.
^iueclity vint à gauche en l'armée effroyable: ,
Sitofiqu'Idomenequiaufeurejfembktt • 1
EtMeriàn vaillant furent en (et endroit,
Incontinent près ieuxtous les autresferenden* iv.
Et ioyeuxs'exhortant l'-vnafautf commandent:
Soudain es courbes nam U combatvtfittta. *•

l'itlADl D HO ME RI. iltf
Long-bois par qui le corps perifi fouueittefois:
De leurs harnais polis l'efdatante lumière
IsblouiJJiit les yeux au ieffous la paupière,
LesfUmbans marions e$r les luifans bouclai»
Enuoyoient çàf$Llà mille pointes d'efclairs.
Celuy aurait au cœur une bien fiere audace
Qui confidereroit d'une riante face
Le trauail des mortels l'vn l'autrefe taillant,
jEttrifie ne ferait les voyant bataillant:
Xes deux fils de Saturne aux héros accomplirent
Ces fafcheufes douleurs quand partiaux ils mirent
Leurforce.leur puiffancci& leur proh&ion,
L'vn icyj'autre là, félon l'ajfc&ion.
Iupiteraux Troyens deftroit la victoire
Voulant au vijle Achille m reuenir la gloire,
Et du tout ne voulait en ctfxegeprefis
Deflruire ceux d'Argos,maisbonorer Thetis.
Mais Neptunefatllant hors l'efeumeufe plaint
Animait finement £vntparalle humaine
Les Danois combatam ,car il fe marrijfoit
D'ainfeles voit battu;& fort s'en caurroujfoit:
lupitertenfafchoit : Car bien que mefme race
Fuji commune à tout deux Jupiter eut la grâce
De naiflre le premier & pbu que htyfçauoit,
Keptune pour cela fin fiere deceuoit
Quand il donnait fecours,& par toute l'armée
En cachette venait pour la rendre animée.
. Ces D ieux tiffans la fin de ce cruel difeord,
Vkngerent ainfi îenfilement du Sort,
4ftn quefans feromprevnefi longue guerre
• \tfliafi les genoux de plufuurs de la terre.
T Mj '

XIII. LIVRE m
' Làbien-quemi-grifon Idomenefauta
De/fus la ennemis ejr les efpouuenta:
Car il tue Othryon citoyen de CabiJJi
£)»ifraîchement veneit au louable exercice
De la guerre connue au bruit qui'en coitroit:
Des filles de Priant pour femme il requérait
Cajfandre au beau vifage & de beauté parfaite.
Il la voulait fans dot & promejje attoitfaite
DefoudainrepoMJfer les fils Achaiens
(Grand' etuure)leing des murs des ajfiegez, Troyts :
AuJJ't Priant vieillard luj voulut bien promettre.
En quoyftconfiant aux combats s'allait mettre:
Mauilfutajfenéducoupqueluyvifiu
Lépreux l domené : le fer qui s'oppofa
Et duquel bien muny cet amoureux fe penff
N'empefcba que le dard ne luyfichaflfapanfe:
Tombant il fit vn bruit! Adonc Idomeni
Se mocqua par ces mots dupauure infortuné;
Vraymentfur tous mortels ie te donneray rkire
Si tu peux actieuer ce que tutu fait croire
A teùsy qui fa fille elpoufe t'a promit.
Nom aurions bien afin teMtptomeffe mi*
Et nous autres Grégeois poumons pour mariage
Faire qu'Agamemnon choifift en fin lignage
Pille pour te donner, fi lefac d'iUon
T'eufi fait future des Nantie iurémilion:
Maitfity .afin qu'après parlions des fiançailles:
Kotunefimmcs mauuatspeut donner efpeufailles.
Ainfidiftt&foudainpar lepiéletira
Dehors de la bataille i^fiefiviraj
Pour en prendre vengeace,^/fin charto» denier^

t'IL l.A;D ï » H-O M SRÏ. 117
TeqoitCessons, çhemufc àf" bettecrmitt*
$uil*yfouffioient

v XIII. II Y RE DI
Dardquehtmainpefanteenvaih nedefcochat
U Méfia Hipafvde en la place dufoye,
Hipafide hautain, $/ vers Pluton Cenùoye:
Lors ainfi Deiphobe hautement s'efcria
Et de l'auotrfapé il ft glorifia.
Donc fans efireyange'negifltnon cher s€fiet
Mais ie dy qu'il aura ibye tnfàfwitaifie,
Sien qu'il aille à Plkton difficileportier,
Puisqu'Ahacompagnonencèpallffentier.
-
•Ainfidiflfe vantant dont fèmWtkl* Grèce, -
Mais fur tout iAntiloc lafàntaifie il blette,
Lequel,bien que marry,pourtant n'abahàonna-
Son amy'&bata mais itlenuirbimaj
Courant pour le eouurir tant-que là amuerent . '"•
Deux defes compagnons quifuèâain tenltutnm. \
L'vn efloit AÏaftor,l'autre eftoit Mecifié; ' i -
Qui bien fort zemifftient £ ainfi le vtir dontt, ' '
Tara» Idomenine relafchefdforce-»yf'ms
d'affubler quelcun chaudement il s'efforce,
Ourepoujjàhtdes Grecs le dommageable fort
Veut tomber fur le champ fous les trais delà Mort.
Là fut jtUathooti, qui gendre efloit d'Anekift -
Ayant U plus aifntt en mariage prife, ' '•'• '•••• -
FilUquepere&merehonoto'bJpPàimoient ' '"• '•
D'autât qu'en leutmaifon fkontiirils fefiimovitf
Ils tauoient en eflime\ i&piokrfa bèitutïtelU '-^'
Que nulle aiïpa)rangorinele»*fémbUit>fthdltt.
Etpiurfajentilléffe&fesecuurkd'ejprit,
r
D'où vient que cet Héros à compagne la prit , '»
Qui parmi Us Troyens des prem^tK.auo'i* : pl**K • > '•
D'£fyeteilteiùitfaïi>m+Utài>&* i - -V•'• '•"'•'• ' '*•

l'iLtADS D'HOME RI. 11,1
Ma» fout Idomené Nef tune le douta
Charma fes yeux luifans,fespas il arrefla
Et fis membres Utz„ji qu'en telle fourfmte-,
Xl nef eut en arrière euaderpar la fuite.
Mais demeura plantéjans bouger,amme on voit -
Compareifon.
Vue droite colonne,o» bien -un arbre droit
Qui paroift haut fueillu ferme de fa racine:
I Ireceut la bleffure au fond de fa poitrine
Et la pointe rompit le halecret ferré
Vont contre les dangiersfon corps fut emmure
Vn tintement aigu de la piqueiafihee
Sonna fur le harnoù,& la pique ficheej
Définira tout le coeur d» mort qui fi batoit:
L'autre bout de la pique enfemble trembUtoit
Ou de Mars violent la roidiefureur ceffe.
idomene fe vante enflé de hardiefft
Horriblement criant £vne bien longue voix
Superbe Deiphobe,hébienàceJlefois
le te réputé digne, & plein d'âme hardie
Pour en lieu dvn tuè,rauir à trois la vie,
Car tut en es vanté:mais,pauuret,plante toy
uittt ctmbat main à main a tencontre demoy.
Xi* verrat fi ie finit aux armes bienadeftre,
Recède Jupiter-Jupiter donna feflre
jti*grand iujle Minos la Grèce rtgijfant :
Le bon Deucalion de Minos fut naiffant
Dencalionm'a fait ,Uquelen Cretelarge
id'engendrât m'adonéd'vngradpetuple la charge,
Et maintenant les natu m'ont apporte ici
JM dam d« toy,its tiens, $/ dupais aufii.
T vi

XIII. IITR1 D H.
CedifiiEtVeiphobeeutfoudamlapenfte
En deux opinions diuerfementpouffee :
Ilpenfas'ildeuoit reculer^ tnuuer ^
QuelqueJien compagnon ou bienfeul s'ejprouutr.
jlinfi tout chancelant enpatfeeil demeure
Et cejie opinion luyfimbla la meilleure
D aler trouuer E»ee:il le trouuaplante'
Au derrière dis rangs,car toufiours dtjpité
Il b aiffoit Priant qui nefaijoit efiime
Hy grand conte de luy bien qu'il fufi magnanime
Deiphobeluydift. Si tujuquelque fomg
Du gendre de ton pere/u/riueafin befiing
Vïen,c'eft Alcathoo»,al}o» pour le défendre,
C'fl luy qui-t'anourry e»4a iemieffe tendre,
Il afinti lefir du braue idomené.
Adonc let0ur d'Eneeéufut eguillonné
Et vint commeagitèd'nmt ameforcenée,
Mais il ne trouua pas vne enfance eflonnee.
Comparaifon.
Comme le noir Sanglier ajfeuré de fa dent
Defenfesdefon corps,en vn defert attend
Le tumulte amaffé d'vu grand peuple quichaffe.
Il htriffefm dos d'vnpott droit qui menajfe,
Ses yeux flambent de feu ilaguifefes dents
Pour bleffer & les chiens & les veneurs ardent. '
Ainfin ldomené,quien la Grecque omet
D'efire braue à la lance autitla renommée,
Planté ferme attendit,^/ ne fe recul*.
Il ne fuit Enee,ainfoit il appetta
Ses hardis compagnons, Afcalaphe.Afharee
Bien apprit aux clamons d'vneaùtrmefirr*

L'i L I A C E D'HOMEKl, IIJ
Merw»,Deip yre,& regardant fur eux
Ataide leshucha contre Ené courageux
Et pour les animer leur dificefie parolle,
gui courante bien toft hors la bouche s'enuoBe.
Sut -venez, aufecours compagnons mesam'u,
Defendexjnoy.qui feul attentes ennanit,
le doutefort Enee à la tombe légère
gui pour tuer meint homme en bataille mewdriet»
XKjJm toutcflpui/fant,puis il eft enla fleur
Ou L'homme par ieunefje eft enflé de "vigueur..
Que fi i'eflois aufiîen La fleurât mon aage
Ayant tel que ie l'ay vn vertueux courage
1A force de mon brasfoudainfefentiroit^
Soudain tauron la gloire ou il l emporterait,
Que to s d'un mefme cœur près l'vn l'autrefe tieiiit
Et leurs boucliers couchez, des efëaulesfoHtiennatt.
Enee d'autrepart peujjojtfet compagnons
Appettant Deiphobe .& Parts par leurs noms,
Et lépreux Agenor,quiguidaient lesgenfdarmer
Dans les monceaux eftats des fanglantes alarmes.
Tous lesfoldatsfuiuoiet chacun leur chef guerrier.
Comparaifon.
Ainftqueles brebis qui fuinent le Bélier
Grajfes d'auair broté(es herbesdelà ptee.
le Berger qui les voit tout ipyeuxfe recrée
De leur gras embonpoinft:ain(i dedans feu cour
Tarai atfefentit des peuples le Pafleur
Enéchcualereux,voyantfuturela bande
D'vn peuple de joldats où fa voix le commande.
Autourd'^flcanthoon à monceaux &de prit
Se ruent les-Ttoyens pour ajfatjlir le Gte's.

Xllt. UTJ! Bl
Les armures de fer fur leur poitrine fonnent
Pour les coups qu'en fureur àl'vn l'autre ilfe donit
Moitiés deux grads guerriers qui meinit cesfildats
Montretie nefçay quoy qui rejfibleauDieu Mort
Etparoiffoient fur tous:Cvnfur [autre s'effayt
Auec le fer cruel d'engrauer vne playe,
Ettee le premier fin iauelet ietta
^Encontre Idomentqui foudain tout a
Voyant qu'à fin malheur il venait à t'encontre:
La pointe du long-bois en terre fe rencontre..
CarEnépourneantl'enmyadefamain,
Idomenéainfi ne darda pas en vain,
Car t airain que fin bras de grand roidenr eflante
Vint frapper Lnemat au milieu de lapanfe.
'Il rompit du harnais le creux où il tiraj
Et de l'homme enfonce les boyaux dtfchira:
Intmas trébucha fur U poudre menue
Et fi vint accouder defjtti U terre nue.
L'homicide arracha des entrailles du mort
Son iauelot ombreuxjnais ne fut ajfixjort
Pour luy rouir du dos U harnais qui l'enferme:
Tant les traits lcpreffoi*t,& s'il nantitplus fer m*
Laptate défis pieds joit pour faillir afret,
Son Iauelot lance,foit pour fuir les très.
Pourtant il rtptuffiit en bataille ordonnée
N'eflantdifpos des pieds fa cruelle tournée:
Mais comme au petit pas lors il fi retirait
Lepuijfant Deiphobe encontre luy tirait
Car toufiours contre luy il gardait fa colère,
Toutesfois il faillit d'attaindrc l'aduerfaire.
Mais de fa longuepique Afcahtpbe il bieff* . -,

l'iLI A. DB D HO ME R.B. 2i»
Enfant d» Die» guerrier qu'en (efpaule il perça.
sffcaUphe tomba fur la foudre menue
Stfe vint accouder fur la campagne nue.
Le Dieu Mars haut-bruyant n'entedit que fin fib
Fuji tombé furie champ fubitement occis:
Car il'eftoif enclôt d'Olympe fur la croupe
Ou des Dieux immortels,efioitaufii Us troupe
Soiif des nuaupc dorez. ,pource que lupiter
Les engardok«£'aller g£/ de rien Attenter. ' '*
Al entoùrd sifcàlaphe accourt vne brigade,
Toutefois Deiphob e arrache la falade
Hors d» chefdttbleffé,mais Merion vaillant
Le touche dans Itbrat comme vn Mars taffaUiat.
Il luy fit che>k des mains la falade creflee
Qui tombant vomuonafur la place gaftee,.
Ce hardy Merion pourtant ne Utiffafas.
Ains il luy Arracha fon lonç-boit hors du brui
Comparaifon.|
Saillant encorfur luy,comme l'oyfiau deproye
Le bon vautour affaut et qu'il trouue en fa voye
Puis ilfe retira dans le peuple des fient
EtPoUte amena loingdes Achaiens
Son frère Deiphob'hors du combat nuifiblt
Où s ot't le triflefon d'vnf clameur terrible. •
Polite ouvrant tes braffaifit par miltieu
Sonfreùtufquàtant-quibparuindrenta» lit»
Oùfescheuaux légers & fa coche- efmaillee
JSt-fin-chdrton efloient derrière la mtfi.ee.
Ils le portent chexjuy griefitement gcmijftnt
Tourméntéde douleur, finfangaUoit glijfatit
&r'f*m«ï#qtif*igfâd*bUffimrwmtt\ -

o XIII. tl'TRft''. B"Br; ""
Lv autres c'ombatoicnt d'vite clameur ardente '.
Qui chaude s'epeuoitïAlort fut enfirré
Par Enee ajfaillant legofier d'Apbare'
Latefieluy tomba fur vncoflépenchee,.
Auec fonmorion Çp fa.targue attache*. ;
Soudain autour dtlùy s eAànchatefte nuit.
Par quilefentiment enlbimmefedeflruit.
Anttlaquè.vifintfur qui faut qu'il ajfeine.
Il frapc fur Thoonfâ/luytraiitbeU veine, . \
Qui tint le long du dos iufques'au col paraient. ; .,
' Il tranche cejle veine ajfé le tient.
lltombtàlarenHerfeenCefpdiffepoisdritro
Eftandant les deux mains à fi troupe guerrier*.
Le Tueur fe ma fur les armes du dos ,
Autour, foy regardant & les pilla difpos.
Des Troy ens ïvn icy l'autre làfensuronne
Si bien quefonEfcu de mille coups refonnt •
Ils blejfentfon Efcu,mais à fa tendre chair
Lt fer aigu 'ne peut aucunement toucher
Nefgratignerfapeak,c'efl Neptunqui empefcht
Qu'à ce fils de Neflor nenui fe aucuneflèche,
Entre meints cejtps deptqvc entOW,Ume-lefi»»*t
Des dangers infinis okÇeittdit auamt,' ,. ^
Cartoufiowes il,murait A* milieu de.laprtgt -,
DesfoldatsemmtUjfapiq0e»'àut/tiefft, s•. ;.
Toufiours il la cteJpoiJt defvttwe it bitff**. i
Quiconque près ou loingfe pourrait Ptfmtt,
Aiaisguignatttpar U prejfs Afiadj AètmWt.
Une peut' le trtmpe*,4inf la pique luiftnte,
Su Adamas luy iettaperça ÎUtu lintilte»
SonBouclKrarrondy,mAn Neptune gntnd Dicu\

IILIABI tHOHEtl. 11*
Keptuntaux cheuauxpres en reboucha la point
Car il ne ruoukitpas qu'au cotpi elUfufi iointle.
Comparaifon.
y€inft qu'-vn ptujbmflépar le bout aufouytr
En l'Efcu d'Auiilac refla Ufaible acier:
La moitié de la pique en Une tpptfantU
Tomba comme Neptune eu auoit eu enuU.
Adamas reculoit pour la Parque entier
Quand Mer ion fumant vint fa pique setter
Droit entre le nombril & Upartie honttufe
Où la playe de Mars efl afpre & deuloureufe;
Adamas en mourant U corps fe débattit
Etluy fe débutant la pique trembUtoit
Comparaifon
Il trejfaiUoit ainfi que Us membres tremblottenl
*/t» boeuf que Us bouukrs diffus Us monts garttttt
^ force de liens,rjr contreJon vouloir
L'entraifnent bien-que Unt e*f retifàmtumir,
Vont lefangdu tué rendait l'aremevture
Comme ilfe débattit d'vn eftan quint bouge,
lit (homicide héros fondai» à (.apmhar
Vint hors dubUfin» corps.fimJongrbmis arwhe*.
Sjiife montra touuert'd'•une nmtietsNulie.
fieUnin defthargea de prés fur-la temtUa
De Dcipyre grec fon trenchaut coutelas
Tracien,grand.aig»: il fit tomber.abat •
Le morion touché qui raulla Jant Uprtffu
Errant loing de fin chef,& tfudiunqui s'alaljfi
Des Gregetitcombatansler'amajfe en fa main.
Les yeux de Veipyrt eurent la mortfoudain,
Quilcs couvritdenwtt-.L'Attidfk'vtitbUfm* .

XIII. 1 IV RE D •
Mtrejfentit au cceurvne douleur extrême,
Donc le preux Menelat fa pique brandifftint
Court deJJ'ut Helepin comme en le menaffant.
fielenin de fin arcle coude plié tire
En ramenant fin braf.l'vnfiuhaitettoccsrt
77'ti» tauelot pointu l'enncmy violent
L'autre fuit Menelat auec vn trait volant.
De cet arc bien tendit la flèche defcochee
Fut au creux du harnois furie fiin aprochee
Mais elle reiaillit bien leing de ce harnois. (mok
Comparaifon
Commeen vnt grand aire aux pltu chaleureusf
Bien loin du larve van iaillifl la noiregouffe
D e lafeue,oupoix ckicheyà la prontefecouff:
D'vn vct léger fiffiat ou d'vn qui de meints coupt
Va fecouan t le van de/fut les deux genoux.
Ainfife dejmyant vola la flèche amero
Bien loing de Menelat quemeintfiMat reuere.
L''Atridegénéreux elantta dam la mains
$ui tendit tare poly fin iaueUt d'airain..
Ce long boit dont la main tCHelenin s'outreperfiu
JD'vnemefmeroideurïare enfembletrauerfè.
Arrière entre Us fient reculait Helenin
Tenant la main pendantc,& fuyait le defiin:
La lance s'atrainoit auec fa main pendent tj
QùAgenor arracha de laplaye cuifante,
Et puis t'entortilla d'vne fonde à l'entour
Tonde de fleur de lain e annele'e en meint tour
, Qu'vn Efcuyer portos tpource pafteur de bande.
D roit contre M en elat Vifandrefe desbande,
Mais le mauvais Defi'm le conduit as* trejpat

II1IADI DHOMERE »îî
A finquïilfufl donte'par.toy ou Menelas. \
Quad au fret l'vn de l'autre aprochezi Us fi furet.
Soudain s'entreblejfer l'vn l'autre r.tfe peurent:
L'Atnde (e faillit Japique ailleurs tourna:
Cette la de Pifandre AU bouclier afftatu
D» vaillant Menelat,mais elle n'eut puiffanet
D'outre-(tercet l airain muny de rtfiftance
J.e btuclier U retint 0 1 la majfe du dard
Se rompit far le bout: Pifandre bonfoudard
Enfinfaeur s'efiouit dvne entrante vaine,
Mais (Alride-tirantfoaglaiuede la gaine
Voly de doux, d'argent,furPifandre faillit
Quixachcd'v» bouclier viflement ne faillit
Aprendrevnecmgnée & belle & bien fèrre'e:.
lit manche doliuier de longueur mefmét
Bienpelyjimonflroittamfivont s approchant.
Ctttuicy d'vn bra» fort va fin coup deflachant
Vejftti le hautbergon & fout. L- haute trèfle
Qu les crins de chtualondoyent»fur Iktefo. .«• .'.
Et l'autre à l'Apracher {affina dans L front. ', ; •'.':
DeffUslehaut ditae^Ltleifii pToftni»xfint '.'
Vnfon^efdat.tmtuttj/' ll-coup effroyable
litïomber à fes pieds fis yeux deffus le fable.
Tournoyant il tombal Menetas luy foula
X>upiéf»rteflomac,& fis armes vola:
Quand il ttut defpouiltictU ne It content*
Ains fi glorifiant telle paroUe chante*
\^infi vouslaiffertxjuptrbty nos vaiffeaitx,.
Cobie qu'onnevompuiffeepcts fafihem trauauS
Stultrpar la longueur d'ime guerre fi dure,
£t bien que ne manquitjjtfaitt mainte iitiut*

XIII. II VII » I
Et honteux deihonneurwous mauexmefprifi,
Mefthans chiens,&n'aufrje Haut- tonnant frift
H'y doutéfin couroux aux motttli difficile.
Jupiter thofielier deflruira vofire ville,
Et bien qu'eue frit haute il lafaccagera
Et du droit violé enfin vous chafiira.
Vous m'auez. fans raifonrauy ma chère, efpoufi
Emportant meintt loyaux & meinterichechoufe.
Apres attoir chezjuoy rect» bon traitement
Ou •vousfuftes log ez, bien fort honnneftemenl. '
Maintenant derechef vous forcenex^deragè
Défaire des Grégeois vn horrible carnage,
Et ruer dans les fond de nox>vaiffeauxde mer
Vnfeupernicieux qui Urpuifftallumer:
Mais bië que nefoufliex^queguerre &quemenac*
En fin s'abaijfera voflre mgueilleufe audace.
O Jupiter on dit qu'en fagejfe & confeil
v -'
Des hommes & des Dieux nul à toy n'efi pareil:
Ces maux •viennent de toy \hécombien fanoganu
DM iniques Troyensqui ne t'ont rtuermec ••••'-
Te fentbleeftre agréable] & fitout km fournir
Ne s'adonne toufiours qu'a quetqutesitetuoir, '
Sans efireiamais fouitdes labeurs de la guerreX -
„Certes detous plaifirs qu'en prend deffus la terra
„Du fommeil, de Vamout,de doucement chante*
„Dechtoiràlacadance,abailer',ou'fauter ' -
„On je foule Àlafn,mais qui difirantvi'iire - '••-
„^fime mieux les citas quefeipUifirs enfuhre?
Toutefois on neffait par différent •moyens, ' - 1
Soukr de guerroyer tes mal-heureux Trtytifs. •
'^fmfijtfantct Preuxitfa

L'ILIADE D'HOMIRKT »»J
ta armures dlairain de fang toutes mouiUees,
Les bailla àfes gens & puis il s'tfcout*
Et parmiles franias au combat fe meJU
Encores de rechef,ou duRjy PyUmynt
Le fils Harpalionauecfa iamlint
Luy faillit au de/tant: HarpaUonfuiuit
Son père en cette guerre, abîmais il nereuit
y ne autrefois depuis fa terrefatemellei
• Lors ilfrapa iAtriàe au milieu la rondelle,
Mais il rieufl leptuuoir d'outre pcrfer l'airain,
Arrière entre lesfiens il recula fondain
Fuyant U Parquefitre,& ci & la regard»
S^e-quelquvndeffmluyfoniauelotnedardth
Hais Merionfurluy comme il fe retira
Sa fagetled'airain degrandftine tira.
Et luy frapaUcuiJfeen forte tque la fefch»
A trduers Lfvefiie auprès de les fit bréchet.
Es mains de fts amis fur laterreilgifiit
$flendu.comme vn-venut place s'*rrm%tifi
Defo» fang efpendu quitout noiraflre cc-uU
Co*ntneilfoujUfm ame enldguarierc foule.
lits fapbUgtniens auttur de Uy ppioient •„
Et monte', dans ^vu,thar à Troye h menoient.
Le père allait après fondant de greffes larmes
Sans predre pour feu filt vengeance aueq les armes.
Mais Paris de fa mortfefajtboit afpremcnt,
Car il ejloitthez, luy receu benignement,
Plm qu'en\/uttremaifonÂtl*'P4pklagcnit ••
13e gtntfis chevaliers & bon fMats garnie.. , ' .
Vonci'aris courroucedéfi ftifcbeufemort
Afinfot'cn-yengcr hend*,toHtfoneffott>.

XIII. IIVRB DE
lliefctth a l'airain de fa longue fagette.
LÀfe trouua le fihde Polyde Prophète
t\lche & plein-de bontéfiourgeois Corinthien,
Qui montât far les naus fin malheurffauoit bien:
Jl ffauoit qu'elle fin auoitfadeftinee,
Et pour quels accident elle efltit condamnée,
Car foi pete vieillard Polyde grand Tfeuin
Soutient luy predifiit quelle feroit fa fi»,
Et que dans fa maifon degriefite maladie
Ou datant Ilion debuoitptrdre la 'vie:
PourcetTefire malade en tout U euiterf,
Et iariais le danger parluy »e fe ttHtâip'
OudetAchaiensfiperdoit'lanoblëlfei-
Afin qu'il nefenttflla merteBetrifieffe. '••
V roit entre la macho ire & (oreille vola
ta flefchede Paris & Tejptit s'en alla
Des membres d'Euchenor.-vne Ombtefligieufe
Luy defroba des yeux la lumière toyeufe.
Ainfi ils combatoient ardent tomme tefèu-,
JMais ffettor bien-aimé n'auoit encore fçew,
Qu'à gauche des tiaiffeaux ilp&doit la bataille, '
Et que delfoufje fer jb gens-drames en taille,
L'Argiue ayant l'honneur d'eflre viâhritux,
Tant Neptune grand Die» desOrtci tftfouciiuxl
Il leur donne courage,il leur infpire force
Et de les ficourir luy mefme tout s'efforce,
Hector n'auoit ouy le mal defes foudars, • •
Car iltenoit-entor lesportes & rempart <
ggilauaiteui'affaut,aprèsauoirfkuffeet v >. •'•
Des Grecs porte boucliers les bandes énfintceetï* ' 'làfurhbordgifoi'enfles'VaiûeaHiedeiAtàs-
' y-

Ll'LIAO'B DHOMERI. 11^
Et ceux- là qui portaient le grand FrettfiUs:
Au deffus fut bafyt vne muraille baffe
Oit hommes tycheuaux d'vne bouillante audace
S'tfchaufoient au combaf.là Us Béotiens,
lones long- veflus,là Lacrois & Phthiem,
Et les preux Epeens tmpefchoient la -vaillance
D'fi'e6l»r qui affailloit de toute fa puiffante :
XI combatif fi bien plein d'ardeur & de foin
Quils nepemtnt loin d'eux repouffer au bifoint
Ce guerrier généreux qui de face enflamme*
Tout armérefembloit vneflame allumée.
Or des Athéniens bons &• braues guerriers
Ceux-cy furent contez, & thoifiijtes premiers: •
Mene[lé les menait : Stic hé fuiuoit ce guide
y€uec lépreux Bias,& le-valeureux Phide.
fuis Phylide,& Megis,& Amphion eftoient
Ceux que les Epeens a combatre enhortoient.
Medon & Podarcé pleins d'vne ame hardie
Ctnduifoient courageux tous lesfoldats dePhthie.
Certes Medon efioitfils baltard d'Oilé,
&ere ba(lardd'yfiax,fSi' f'eneftoit allé
J,oing de fon doux pays,ayant comme follaflre
Qccis vnquiefloitfreredefa marrajlre,
DlphichPhylacide il efioit nomme filij
Dont ceux - cy bien armez, en leurs rigs bievnk
Et les Baotiens courageux en défense
Pour leurs légères naus combat oient à outrance.
Là iamais on ne vit Aiax Ôilien
StJltignertantfoitpeuduTilamometr.
Comparaifon.
Mais ainp que l'on voit engueret ou lafchert

» • . X11I. tIVJE B*
Deux boeufs noirs travailler de peine iaurnaliere,
Qui la charue cfpejfe enfemble vont tirant
St demefme courage mfemblt labourant:
A lentait* de leur corne »n voit que meint egoûte
De fvineufe futur lentement, leur dégoûte,
Et le, ioug feulement fait q»'il\ font feparez.
Leur contraignantle cil furies champs labourez,.
Ils font fronts a» ^utret,& delà terre •vtile
Ils coupent en ftllon la profonde** fertile.
Ainfi pies Vvn de l'autre étaient les deux Alat,
Mais le nombre plus grand gr les meilleurs foldai
Vu fils de T daman honoraient les alarmes
Et recevaient de luyfirendache&fes armes,
Quand deffvs les genoux Us futur luy venait
. Et lafîéd» travailfa force) reprenait:
Les iiecrois nefuiueientlepreuxfts tCOilee
He pouvant pas combatte en bataille mejlee:
Car leurs tefles n'avaient lereluyfitntarmet
Qu des crins de cheval s'atadient aufampet,
Et leurs bras ne port oient la cercltufe rottddehe,
Oufe rompent lis dards eydtjfou^onfe cache.
De frefne ils ne portaient iauelots nj long bois :
Sans plus en leurs beaux arcs fe fuient ces Locrois,
Et la fleur des brebis en fondes bienretorfe
Armait leur dure main,dont telle efloit leur, force
Que de fondes & d'arcs il tiraient & frâpaient
Etfounentdes.Troyens les bataillent rompaient.
Alors en îauant-garde ayantdiuerjet armes
Grand ntmbre cobataitfieBor et fes genfdatmtt,
- Mais ces Locrois archers au drrrierecacher^
Faifiitntft durpleuuoir leurs bos traits dtfc»cke\,
Que

\1
IIIIASI SKOMIKE. llf 1
Que défia les Troyens n'auoyeat plutfiuuenance i
Vu cobat.tant les coups troublaient leur affûtante. *
Adonc autc grand?perte îi-deslronneur encor
Sefujfent retirez, les Troyem & Hefler 1
Au venteux llion,fi Polydamanfige
M'euft A» vaillant HeBor vséde ce langage.
Hector fi ton te veut £vn bonjconjeil aider,
Jamais on ne te peutprefque perfuàder
De croire vn bon adins,ne voulant rien entendre
Sinon quettajfaillir

XIII. LIVRZ SI
Enclos de tous cofle-zj en ton ofi eflonni
/.es •vns qui furieux ont paficla muraille
Auec armes au poings'ejlent de la bataille,
Les atttrcsrfetit nombre,aux Danois inégaux
Contbatent degrandcceur ejparsfurles vaijfeaux,
Vource te retirant auprès de toy affembU
La plut gras de ta cap pour fçauoirque leurseble.
Cint fortes de confeil là nous propoferons,
Ou fi dans leurs vaijfeaux l'ajfaut nom donneront
Dieu nom -voulant prefter la force ty ht viltoire,
O» bien fi nom deuons fans perte/tuffi fansglairet
Quitter Ls noires nanti car ie crain que d'hier
Les Grégeois mus rendront au double le denier
Vuffqu.-vn preux inuincible attend en fa nauirt
Qtii.ie penje,toufiours ne gardera fon ire
S'abfienantdu combat. Cet Héros difi a'nfi
Et fin confeil louable à HtElor pleut aujfi.
Tfut fiudain ilfauta défi» char fur latent
Et dift cetteparolle ,enuieux delà guerre.
Polydamaf,tcy retien tout les plutgrant
Qui font & defagejfe & de force apparant
Tandis queie courray dedans cette méfiée.
Quand ma forte parolle hors la bouche enuolee
Aura bien commandé ce qu'il faut ordonner,
£oa.Uin tu me -verras deuers toy retourner.
A'nfi difi & marcha,s'efcrianthaut,femblabl€
»/«f quelque mont negeux de hauteur effroyable:
P.tlf.tnt par le millieu de leflrangerfecours
El des fient til -voloitjtant -vijle alkitfo» cours.
Cependant tous les Chefs -viennent à laperfonnm
J^ui cherif; les -vailUi'f & ce confeil ordonne,*

L'ILIADE tr'HOMEHE. Zlf
Il n'eujl pas fi toft dit qu'en fit fin mandement.
Hetlor atteitpar tout cherchant légèrement
Veiphobefonfiere,®la force hardie
T>'Hcle»in,&Adamat,®du vaillant Afit
Entre Ut conduileurs & premiers combatans:
11 en trouua les uns qui les Grégeois batans
l ufqnes dedans leurs naus auoient en fin perdue
Lame font la main Grecque Si de longue eflendue
VansTispouppesgifoient: les autres emptfflex.
Au dejftu du rempart auoient eftébleffez,.
De fortune il trouua le beau'mary d'Hélène
D'Hélène aux beaux cheueux qui et-vue ardente
Ammoitfes feldats compagnons ty amis (peine
it€ ctmbatre & tuer les cruels ennemis:
Cejloitlrbea» Paris,le diuin Alexandre
^uifaifoitfon deuok d'ajfattlir & défendre
*4Cgauche de Iarmée ,où les Troyens auoient
A pleurer, &• dontez*refiflernepo»uoicnt
S'approchent il luy dijlparolie iniurteuft.
MeJ'chatParu trempeur,qui de face amoureufe
Excelles en beauté,® quivasftrcénant
offres les femmes,fol 1 dy où font maintenant
Veiphobe,® encor d'fJelenin la prouejfe?
Dy,où ejl Adamatlore où eîl la ieuntffe
Z*« l'Hyrtacide Afiefoùdemittre Othrymi
Maintenant i'apperçoy la perte Sllion,
Et m te refte plus finonja mort attendre.
Ainfi luy refiondtt U beauté £ Alexandre:
Heclor,p»ts quille pUift blafme à tort me donner,
l'aime mieux dtfitmais la guerre abandonner:
MameretoùttfoitcommÂUta.parolle
Vq •

f xt
il. tt 'Af.4niemotteufe,aftnderectnnoiflre
L'amitiéque Priam leur auoit fait paroiflrt.
Lors le Saturnien pouffa ces CheuaUers: -
On voyoit cheminer en ordre ces guerriers

L'HIAPI S'HOWEKI. Z>7
ComparaifoD.
Droitement an combat,pareils à la tempeflt
bel vents impétueux qui roide ne s'arrefle,
Ains auec le tonnerre emmy l'air vafiffant:
Rauage parles champs,& puis en fc méfiant
Dans le fil de la mer,àeffu4 la vague perfe
Toréent horriblement, & flot fut flot renuerft
Bo/fuant la campagne à filions efeumeust:
L'onde vafio-fioiant deffm le dos fumeux
De l'Oceanchcnu : l'in de courfi roulante
Va deuant,l autre fuit fane fuite mutante,
^tinfi bien arrangez, tes vns aUtient datant,
Et les autres après leurs chef allaient fuiuant
ReftUndijfanti d'airain : fiettorlePriamide
tes mentit & fembloit eBre Mars (homicide.
Il portait vn bouclier de peaux de bmufgarny
Rond de tout les coftez^ejpaijfement vny
D'vn airain rabat» :fa tentple-boche ii porte
Le reluifant airain ivnefalade> forte.
Dedans le plut ferré des troupes il dunntu
Marchant fous fin if eu,mais point il n'eflomm
Des forts Achaiem le coeur qui ne leur manque,
Sien qu'il fit mette en peine afin qu'il les defflanue.
Lors Aiax des premiers à grand pat s'avançant
Le deffie en ces mots : Toy qui vas menaçant
Lu Argiues ainfi,& qui les épouvantes,
Malheureux vitn à mty,approch.e,& ne te votes.
Certes noue n'ignoront comme la guerre on fait,
Et tu le cemuifcras,mal-heurmx,à teffait:
«''Sitefi tu atgaigntquelquefois laviiloirt,
,'Au grand Dieu no» à toy donne toute lagtoirel

XHï. 'ti'»m b's
Eefonjledu Iupiter icy nousxftettez.
Voulant que des Troyens nousfujftons furmonte*.
Ton courage hardy rien autre ne defire ••
$ue
Et fur tous y fera ta vie confommee,
Si tu ofes attendre au combat vue fois
te fer bien acéré de mn aigu long bois'.

1/ltlÀDE D'HOME RE. ïlî
// te déchirera ta peau douce & luifante
Et ton corps florijfant : puis la race -volante
Sepaiftra de ton corps qui fera charougnctix
Se foulant de tagraijfe auec les chiens hargneux.
Ainfi difantjil marche &fes bandes ilguidei
Les troupes vont fuiuant la prouejfe HtBniàe
Auec grands ait aigut : Ce bruit en longs'oy oit
D'-vn bout à l'autre bouffi» le peuple bruyait:
Les yfrgiues aufli horriblement s'efcrient
Et s'attendant au choq leur vaillance n'oublient:
Le cry de ces deux camps telletnentfe hauffa
Qui iufqu aux feux dorez, en l'tther il pajfit.
Findutreizicftne liarc.
LE QVATORZIES
ME L1VREDE L'ILIA-
SB D HOMERE.
ARGVMENT-
AGamemnon ramaflam tous les capitaines
bleflez & Neftor auec cux.forc
à la guerre : Iunon emprunte le Ceftede-
Venu9,& vaperfuadericSomne , Dieu de
repos,afin qu'il endorme foa mari Iupicei:
y iiij

XIIII. LI VRÏ Al
Neptane porte fc cours auxGrecs.Et fe fait
vnc grande tuerie des Troyens. Aiax bieffeHe&or
d'vn gros caillou, duquel coup
crachant le fang il cheut en pafraoifon:
AiaxleLocrois y montre pareillement fa
proucïTe.
i Efior bien - que beuuant U
clameur entendit
\Et au fils d'Efculaf ces mots
alflez,ildit:
Aduifè Machaon comme irx
cet affaire,
i l'ty la fleur des fildats prit
des namres faire
Plus grand bruit que datant : mais ne bouge Sicy
Boy du -uin rouge-ardent : U Dame au beaufourcy
Jùcamtde taudu cbaufera l'eau tiédie
Pour louer des btejfez,ta ftngtante f attîe-.
Au refie U m'en -vais reuoir de bout en bout
£n vn lieu defcouuert & reconueiflre tout.
Lors il frit vn bouclier Utipé dedans la tentt
Du vaillant Thrafymede-: tint rondeur luifantê
De l'airain du bouclier à îentour s'efclatoit.
Son fils donte-cheual alors lefienporttit.
Il i>rift aujfifa pique &• robujle g£/ fefante
yfufer bien efmoulu,puu a» dehors Ce plante.
Soudain il veit les Grecs qui s'enfuyaient dtuant •
Lesfuperbes Troyens qui les aUoientfmuant
À doi(aÛe vilain)& s'il veit d'auantagts
ttmm^tchaimtmbifntkriuagt.

L'iLIiDI DHOlilKl. XI?
Comparaifon.
Comme on voit lagrad mer noirafirefi troubler
Ht fis flots £vn bruitfourd l'vnfur loutre combler
Quand eUefent des vents UftffUntecArrière
Toutesftù ne fi roule ou auant ou arrière
lufqu'à tant que d» ciel -vu vent impétueux
Vienne à coup renuerferfin giron montueux.
Ainft du bon vieillard la Mi/à» esbranle*
S'agitoit en deux parts jouft dansUmefUe
Des Cheualiers Grégeois il fi deuoit méfier
Ouvert le grand Pajleur des peuples s'en aller;
Or cette opinion luyfembU la meilleure,
Ce fut d'aUer trouuer tAtride tout fur fheure.
Tandis Us combatans la mort s'entre-donnaient
A îentour de leurs corps Us armes- refinnoitnt.
La pique à deux trenchans & les claires cfpet*
îftoient dedans lefangîvndt t'autre tremfet*. •
Au douant de Keflor fi viennent affronter
Tydide,Vlyffe,Atridc aimez.de lupiter,
Sortons des notttjoleffex, : car bit» loin de h guerre
On omit attire les creux vaijfeaux à terre
^uborddet eau chenue : Si Us ayant tiré
On auoit ou douant -vngrand mur rempart',
tourautantqut Uhaure enter qu'il fuft bien large
N'autitpeu reteuoirde tant de nom U (barge:
Ces peuples infinit efltient bien empreffegj
Tourcetom ces vaijfeaux ils auoient amaffe^
Ainft que que» à que» mainte efcheUe on afftbU
Et empliffik le port a la grand" bouche trftmble
Autant qu'en enfermtient les tertres fourciUeux,
Or ces trm Cheuob'trichtmimient belliqueux
Y v

XIIII. HVkl DI
Tout enfembU, apfuyez, fur leurs piques frefnlertt
Defirant voir U guerre Qr les clameurs guerrières.
Leur coeur efloit fin* trifle, & Seflorfuruenant
Alla plus que iamau leur poitrine eflonnant.
^i tant Agamemnon luy fit telle demande.
Nclticie Nf/for nojhre gloire plut grande,
le teprfody pourquoy laiJfaHt la cruauté
Du combat homicide es-tu de ce coflé,
le crains qu'fiefhr vaillant n'acheue fa menace
Et queiamais des nam n'abandonne la place
.£>» il n'ait tout ambrasé,tué £}/ terrafié
Ainfi qu'entre les fiens il nom a menacé,
Ce quart afin vouloir nous le voyons parfaire.
Et quoylles autresGrecs voudraient ils autât faire
Cime Achille* & tournas contre moy leur dtfdam
Ne tombatrem leur poupe,engourdis de U maint
Neflor vieil Cheualier luy difl in telle forte,
drtes à noflre dam toute chofefe porte,
Et lupin haut-tonnant ne pourvoit machiner
Luy mefme autre moyen pour tefQrecs ruiner.
Car le mur cfl par terre où nom auions fiance
Qu'il ferait de nom tom Vindontable defenfe,
HtfileS ennemis d'vnmagnanime effort
Combatent fans repos fur le naual abord.
Tu nefçaurois iuger où vire noflre arme*
Tant de tom les cofiez, ellefemble enfermée:
Deçà delà laprejfe vn effort furieux,
Pejlt-mefieon l'occifl: les cris volent aux Cieuxl
Or auifins comment on pourra donner aide
sftoul,$/ fi l'aduis nom donnera remettez
U ne dy qu'àla guerre ilnom failli trouuer;

L*I I I A DE D'H O WFH R I. ijo
'L'homme bleffé ne peut au combat s'efprouuer.
Le Roy Agamemnon luy vintainfi redire
Heftorpuitqu on bataille es poupes du navire
Et que ncflre rempart n'a de rie» profité
Ny la creufe trencheeoù les Grecs ont porté
Tant de peine &' Juettr (car ils ouatent fiance
Qued'eux & de leurs natt» ce ferait la defencé)
Ilplaifl à Jupiter que pofîtble nos et
Tombent fans nulle gloire en ce lieu loing S^frgos i
Je concis quad il veut bien- vueillât noue deffidre
1d.au ievoy maintenat qu'ilvcut cotneDieux ridre
Les Troyens honorer^f bien heureux aufii
Et qu'il lie nos mains ey nqflre force ainfi. -
Sue obeifjons tout à ce que te veux dire
Quenladitùne merles nauires on tires •'.
Qui premiers icy fut le bordfitblonneux
Assoient laiffele champ des flots tourbiUonneux;
Et les tenons à l'Ancre attendant que le monde
Soit couuert d'vne nuit en ténèbres profonde:
Alors ceux d'Ilion le combat Uijferont
Et les Danou en mer leurs vaijfeaux poufferont.
On ne fçaurait repreire, (^fuft-ct en la nuit brun*
Ceux qui vonteuitant la mauuaife fortune,
Il vaut mieux enfuyant euiter le mal-heur,
Quefclaues eflre pris en mifere & douleur.
Vlyjfedont l'efprit beaucoup deconfeUsgarde.
En luy difitnt ces mots de trauers le regarde.
Quel propos t'efl forty du palais de tes dents?
Tu deuois commander non aux hommes ardent
Et defireux d'honneur jnais bien à vne armée
Qui nefufi aux combats en rien accoutumée:
T vi

XI II U tIVRISI
ORoy pernicieux!vrayement tune deunis
£ftre Chef& Pafteur de tant d'hommes & Ztm
Sue le fort lupiter à voulu dû ieuneffe
Ourdir & achever iufques à la •vieillefle
Tant de fâcheux combats, afin qu'y mourut tout,
EJi -te amfi que tu veux trop amy d* refont
Sjtiter de ces Troyem la ville aux grandes rues
Pour qui chacun de nous (y toy mefme tu Çues.
Tay toy afin que nul ce* mots ne pmffe ouïr
Qonn'entendra iamait de la bouche fuir
D'vn quiffait bien parler d'vn offrit raifinnable
Et qui tient en la mai» le Sceptre redoutable
Commandant &'donnant à tant £ homes la loy .
Ainfiquetey qui es de tant £ Argiues Roy.
le condamne dû tout t on aduu qui commande
£[»'e» merauec rouleaux onretir» & iefcende
Les naut aux larges bouts juainttnat qu'aueccrk
Les deux caps font aux mains,de guerroyer ej^risi
A l'heur* les Troyens enflez, de v'anterie
. S'iroient moquant d* nout,voyant noflre furie
Changée en -vntfuitt,& vnegrieue mort
T'endroit dejfut nos chefs pat la main duf lits fortt
Caries Achaiemnefiufliendroient la feint
S'ils voyoient vnefois que dans l'humide plaine
On retira]} les Natu,asns ils regaritment
Derrière eux, & fondai* la guerre Uijferoient, •
Si bien que ton confeil aforteroit nui fonce.
Agamemnon refptnd : Degrieue remontrance
T» mas touche'le cour,au refle ie ne veux
$u'on y are les vaijfeaux dos le Marbre efcumeuet
Contre la •volante des enfant i'Acuaie.

l'illiDI BBOliHJ. tjl
Que maintenant queleu» vieil ou ieune me die
Quelque meilleur aduis,ce quil aduifera
Tour le commun profit, bien à ^é me fera.
Adonques Diomede à la voix bonne & fort»
Entre ces chevalliers parla de telle forte.
Voiçy font p bot chercher qui confesller vont peut
Si voule%obcir g£/ croire ce qu'il -veut
Et ne de/Saigner point le fil de mon langage,
Pource qu'a» près devons iefiis trefieune d'agi,
A» refie ie me vante eftre dvn fcre né ,
Bon,vaiUantjnagnanimejtux guerres addonné:
le fuis de ce Tidé que la Thtbaine terre
Verfee à ttnuiron dejfeut la tombe enferre.
D« Forthe'prifi naijfanee vne race et enfant
Qui eftoient fins vergongne en gloire trionfim*. .
Ih furent trois,Mel*ê & Agne & lneei
Jnee à la naijfance à mon pare donnée
Qui de toutes vertus fes frtresfurpàjfa.
Des trou frères la race en Pleurennepafî*
Mt en Calydon haut la comrfe de leur vie
Mon père errant aueitfa demeure chtifit
En la vilUiArgptfar le père des cteux
Ainfitautit voulu & la troupe des Dieux,
D'Adrafie en mariage il auouprit la fille,
En tous biens abondante i l aueitfa famille,
Des terresporte-blegj ilenauoit afft^,
Affe%d'arbres fruitiers en bon ordre amaffe^
Et pour luyfir les champs meintes troupes beSatu
A l'eftablevenoientfottt leurs lainespefantet:
Et quant à ce long^be'ts qu'en guerre il faut branlef
Surtout ceux d'Acbaic on le vit exceller.

XtHI.
tl VU* D E
Au vray ie dy te conte afin que nul ne penfi*
$uçd"vne vile race eflprife ma naijfance,
Et n'abaijfe îauit dont îauray aduerty
Voyant que de couarsie ne ferayforti.
Sut marchons à laguerre or'qùil eftnecejfoire
Bien que fuyons blej}e%iainfi il ennuient faire.
Plantons-nous où tes traits feront vnpeu lointain!
De peur qu'aucuns de nomfiient dt recbef attaint
JEnlaplaye reuue-.au refit Vauantagt
£}ue nous ferons fera d'animer le courage
Des autres qui défia le combat ont laijfè
Voulant donner conforta leur caurharaffi.
Diomede ainfi difl, & fi tofl qu'ils ouïrent
Sonaduis,aufiitoft volontiers obéirent.
Cheminant deuant eu* l'Atride les guidait,
Neptune au guet pour eux en vain ne rtgarioitt
Il s en vint en leur troupe,à vn vieillartfembUbU,
Et priji laieftre main de ce Roy vénérable
auquel il dtfl ainfi: Le cctur pernicieux
D'Achille eft maintenant^ Atride soyeux,
De voir des Grecs vaincu* la fuite & le carnage,
Pource que tant foit peu ils n'ont point de courage,
Mais qu'ainfsn il perijfe & £vn Dieu lagradeur
L'aueuglt,t*f luy attache vn vilain deshonneur.
Aie refte Us Ions Vieux dont la vie eft heureufi
Ne font infiniment pleins tCvneire ennuyeufe
Al 'encontredetoy.îennemy qui fuira
Encore fout fis pieds U chemin poudroyra,
Comparaifoa
Ainfi difant il marche & ivne voix perçante.
fit vn horrible cry tel qu'vttt armée orient*

l'HIADI D'HOMEM. I jl
De neufmiUefildats ou dix mille ferait
Quand au choquer de Mars elle s'ejlanceroit.
Par telle voix Neptune en la Grecque affembUt
Xetta plus grande force a/prementredouilee
Pour guerroyerfans fin.Sur Olympe ajuré
Iunoneftoit ajlife enfinthrofnedne
Contemplant l'efcarmouche,^ de fa claire veue
Conneut incontinent qu en la bataille efmeue
Ou les hommes vaillant acquièrent de l'honneur,
Le Cheualier tjeptuneefloit entrepreneur
Frère definmary,desDa>uis iaduantage.
Le voyant elle prift grand aife enfin courage:
Mais elle vit aftisfur lefefle Idem,
(Qui luy fut odieux) le grand Saturnien,
Et pource elle repenfe en différenteforte
Comme elle trompera ivncfiuejfeaccortt
L'Ejprit de fonmaryqui tEgidefiutient.
Pour la meilleure fraude vnetelleluy vient,
£ lie voulut aller fur idefontainiere
S'atiffer tff parer S attrayante manière
Afin que Jupiter defiraft de coucher
Auec elle, ty fin corps par amitié toucher:
Puis elle verfiroitfur fa paupière lente
Et de/fus fa raifin- & fin ame prudente
Vn doux fimmeilprofond. Donques elle s'en vu
Au lieu ou fin Vulcan tout fin art ejbrouua
Pour luy baflirfa ehambre'.ily pendit des portes
Auxpofteaux engouiez, bienejpaijfes & fortes,
Vont la clef bienfetrettt vn bon rejfort auoit.
Hul des Dieux fine» elle outerir ne les pouuoit !
LOTS entrée a» dedans elle ferma fur elle
1

XIII
I. LIVRI VI.'
Laperte bienluifante tjy fi ftainfs beUt,
De fin aimable cerfs premier etU ejfuya
Tente crajfeufi ordure & fa peau nettoya
Auec de tAmbrofie,& t'oignit ihuUUgrajft
Voucejouefuefideraate &. qui toutparfiunpaffe
Quand cet vnguentfe meut tn la maifon (Tairai»
De Jupiter qui tonnt,alort tout en efiplein:
Sur la terre & au ciel s'en rtjpand la fumée.
Quand fa belle chamureainfi fut parfume*
Apres elle vnguenta $/' pignafes cheveux
Qu'en ondes frisottez, noua de mille noeuds,
2 tau* cheueux immortels £vne tefte dtuintï
M II* veftit après autour de fa poitrine •
Vnerobefuktile(ouuragefiuueraiit
Qu'auoit fait e Pallat Courdiffan* défi mai»,
i\obe ten ne,polie,entretijfue & telle
Que Vceuure méritait ejlre à une immortelles
Elle aggrafkfa robe anet tgrajfe* dur,
Sa ceinture frangée elle ceignit enter
De cent houpesberdee,aubout défis oreUlet
Elle pendit au fît des bagues nompareilles,
Chofe admirable à •voir,affiq»ets précieux
Bien toumer^bien ouvrez, d'vn art Ubericuie;
Meinte Grâce en brillait §£/ iaUliflait fUbantê
Apres,cefle VeeffeaucielUtplmpuiffante
Couurit.fon diuin chefiim voile par deffiu
Voile tijfu naguiere & dont lesptitbejfm
Efioient blancs comme tn -voit iufoleUlalumiert,
Dejfosufes pieds polis à U plante legiert
Lia de beaux Patins. Quand elle eut par dehm
Pari en cent fapns 'rpmignariè fin texpi

L'ILIADE D'HOMSRl. »JJ
Elle fort de fa chambre & àtefcart appelle
Venus nielle aborda d'vneparolle telle.
Hé bien ma chère fille accordera» tu peint
Mon hoimcftcdemaniciouji tin ttpointt
Me refuferas-tu pource que tu M prife
La garde d'ilw» que ie nefauorifef
Ainfi refponi Venin fille de lupiter:
Dy en quoy iepourray ton defir contenter
Vénérable Dee(fc,or mon ceeur me commandt
( S» ie p uis (aecomplir)de faire ta demande,
lunon quint penfoit que fraude enfin efprk
Et toute tromperie,amfi Venu»furprif
Donne moy maintenant l'amour par qui t» dontts-
Immortels & mortelsd 'attrait dont tufurmontet*
Les hommes & les dieux,donne moy le defir
Par qui tu -vas tirant le monde à ton plaifir: i
Car le voit voir les Tins de la nourrice terre
Et l'Océan chenu qui de fet bras l'en ferre,
Originedes Dieux,& la mère Tethys
Qui m'ont en leurs utaifons dés met ont.piste petit
Nourrie & ejleuee en ayant prie la ihargtt.
Ce fut quand lupiter à la lumière large
Mijl Saturne fout terre & feu» Us flots venteux
Or ie m'en van pour mettre vn bo accord entr'emt
Et rompre les débats, qui les oflent itnfmhle
laifant qu'en mefme lit amour ne les ajfemble
Des long temps enfantez, d'vn difeordat courroux,
Siie les puis reioindre & les rendre plus doux
terfuadant leur cœur de viure auet concorde
Si bien que par amour tvn à (autre s'accorde
Bt(bert&/ vénérable à iamaùleurjeraj.

XIII.
LIVRE SI
Venus douce refpond:ie ne te defdiray
Pturce qu'il n'efl loyfible & s'il n'efl contttnabU:
Tu dors entre les bras de lupin redoutable 1 .
Ellefe de/lia fin ouuredemi- ceint
Piquijait à ïtguille en mille fortes peint:
Là font tout les apafts,là font les mignardifés,
Là tous les traitstattraits,là toutes les feintifet,
iJfetrouue dtfir,&la douce amitié',
L'appttit defe ioindre afin autre moitié,
Là l'amoureux babil qui dexoit les courages'.
$ui défraie tefprit £|/ mefme des pltufages:
A donc difant ces mots luy ietta dans la main.
Pren ma belle ceinture & la mets en t on ftin,
XUc e[l piquee,eumee en cent fa font diuerfes:
D'^fmour à tenuinnfint peintes les trauerfcs.
La tenant tu feras ce que teux eflrefaiit,
Et de toute entreprift en fort ira l'ejfeCl.
Amfidijl>&' lunofouriant pril le Cefle,
Puis le mijl enfinfein comme vnprefent ctttjii:
ta Deejfe Venus vers tupiter monta
Et lunon s'efleuant d'Olympe s'abftnta
Et défendit es champs pùeflla Pierie
Et en la région de la douce Ernathie:
Légère elle fajfa les hauts feftct negeux
Delà Thrace fertile en chenaux belliqueux
Sans toucher de fis pieds U terre fruftueufe,
Puis ÎAtos défendit en U mer fiuÙueufi,
Et paruint en Lemnos où Thoas commanda,
te {reride la Mort par elle s'aborda,
Mlle luy met la dextre en la dextre & le nomme,
Puis iJfe de ces mots:Roy des Dieux & de themmt

LItlADE S HOME RI. 2^4
Somme,des immortels,^' mortelsle repos ^
Tu as bien autrefois efcoutémes propos y
Et meintenant encore entends moy,ie te prie:
le t'enfçauray toufiours vnegrace infinie.
Vien toucha mon mary,vien fes yeux attacha
Si tofl qu'auprès de luy tu me verrat coucher,
Endors fes yeux coituers £-vm nuit tenebreufe,
^tbaijfe fes fournis par taforce'oublieufe,
Et ie te donneray d'un Throfne le f refont
Qui durerafans fin {Jr d'or fera pefwt:
Mon fils boiteux Vulcan en fa forge venteufi
Ce Trofne forgera de main indufirieufe
^fuecfon marchepiéoù tupotsrras planter
Tes pieds,quand tu-voudras à l'aife banqueter.
Ainfirejpondceluy qui lefommeildijiille.
1unon fainc'tt Deejfeau grand Saturne fille «
Ajferi'cndormiray qui tuvoudras. des Dieux,
Mefme de ïOcéan le coulant ffiacitnx
Ç$jii donne l'être à tous & toute chofe entendrer .
MM d'endormir lupin ie n'oferois prétendre
Ny m'apncaer de luy fins fin commandement:
D'ailleurs ta. me fait fige vn autre chafliment^
Quand les fis de lupin plein iame-ualeuréufi
Apres auoir deflruit Troye la m alheurtufe
Hçtournoitd' Ilio»,doueement ie charmé
L'effrit de lupiterpar te Somne enfermé:
Alors ie me -verfay dedans fan ame entière
Et £-vn profond fommeil i'arroufé fa paupière •
Pendant tu machthoit contre Hercule en ton caut
Et tu fils efchaper des grands vents la fureur
Sur U mer ejiume»fetfy par-vn noir orttg*

X 1111. LIVKI M
X» le fis apporter au Coien rivage
Loing de tousfes amis,tout nud,tout trauaiUél
Si tojl que Iupiterfon chef eut repteilM,
Jl s'aigrit de colère §£/ ruoitpar Uplate
Tous les Dieux, tir fur tous auec meinte menace
Bouillant me recherchait: il m'eufl aufàn chenu
De U mer culbuté pour iamais inconnu
Si la nuit qui les Dieux gf/ les hommes tempère
Ne m'eufi alors fauuédefa chaude colère.
Vers elle iefuy.luy craignant toffenfèr
Ne laiffa plus auantfa colère paffer:
Et maintenant tu veux en tefpritme remetrt
Que {'exécute vnfaiÙ que ie ne puirpr omettre.
JunSaux beaux grands yeux luy redit pnntemet;
Somne pourquoy mets-tu en ton entendement
Ces difcours?penfe-tu monmary prendre peine
Autatpour les Troyis quepourlefiba"Alcmene?
Mais va.pour ton loyer ie te promets donner
La Grâce Pafithee afin de l'emmener
Tourtoaimable efpoufe,&que toujours tebraffetî
Cefl ton ancien -Amim l vne des ieunes Grâces,
Aces mots refpondit le Somme tout ityemx:
Orfus,iure les eaux dufteuuefiygieme,
Et touche S vne main la terre plantureuji
Et de (autre la mer blanche d'efiumt tndeufe,
sffin que tom les Dieux qui demeurent là bat
De Saturnevoifins tefmaignent que tu mat
Prùinift Pafithee ou i'ay mafantafie
Slui toujours a cfiédefon ami urfaifit.
^tinfidifl gj/ Iunon au coude bUnchijfant
lura cmmevoulutlcSomnt hnguijfmt,

l'UIAD! D'HOHIRS." 1)5
Et nomma tout les Vieux qui font leur demeuraee
Sous le Tartare ombreux,Titantenne engeance.
' Afres Us derniers mots du ferment acheue^
QuittantLemnos &Imbre,e»t'airfifontleuec.
Et méfiant -une Hue ils ont coupé lavoyt
far grand légèreté qui conduifoit à Troye.
Ils paruindrentfur lie abondante en ruijfeamx
Des Vereslanourrke,t*f laifferent les eaux
Vêla grand Met falee ou Leilepromontoire
Repouffe de fin flanc la vague blanche tjf noire,
tors ils marchent fur terreau marcher de cet deux
De laforejitremblotentles cou peaux ombrageux.
Là demeura le Somne remonta fous tombrage
D'vn Sapin quiiettoit hautementfinfueillage:
Arbre qui le plus grand de la montagne eftoit
Et par ïairiufqu au Ciel toutfuperhe montoit
Là dosant qu'aller voirl'ceiUade non fermée
De lupin tout voyant,fetint fous la ramee,
Semblable à cet oyfeau quife nomme Chalets
Par Ut Dieux,&que l'homme appelle Cymindis,
Grand comme vu EJperuier d'une couleur obfcure
Qui les ramiers faccage auecjàgriffedure.
Tandis fur le fimmet de Gargire Idée»
Monta légèrement k pie lunontem
Soudain far lupiter elle fut aperceue
Qui deuint amoureux aufSi toji qu'il l'eut veut.
Amour enuebfafa prudente raifin
Cvmme lors qu'il iouit de fa ieunefaifin
A» defeeu des parons ùl vient au douant d'elle
Lny tient vn doux propote*/'farfin nom t'appelle.
Iunon,mais quel dejfein te fait venir icy

XIIIT. tlVRI Dt
•Vt» que lu n'as cheuaux ny chariot aufii
Où tupuifl'es monterilunon dont lapenfee
Eftost à tromperie & malice pouffee
(Car{on efpritenrufe e$rfincjje eflfçauant)
tour tromper fin mary mtjl ces mots m auant.
,,Iem'en vais voir les Fins de la nourrice terre
'^E* l'Otean chenu qui de fis iras l'enferré
„Origine des Dienx,ry la mereThetys
,, Qut m'ont en leurs maifons dés mes ans plus petit
t,N»urrie tyejleuee en ayant pris la charge
„Quand mon mary qui voit d'vne lumière large
iyMiJl Saturne fous terretyfous les flots venteux,
le vais afin de mttlre vn bon accord entr'eux
}iEt rompre Us débats qui les ofient d'enfemble
„Faifant qu'en mefme couche amour ne les ajfeblt
„Dcs-longs tepsenflamexd'vndifeordatcourroux
,,f e veux Us rallier & les rendre plus doux»
,,Mes chenaux font au pie'de la haute montant*
„Sj}i promptsme portent par l'humide campagne
j,E* par lafeiche terrc.Or pourl'amour detty>
y, f e viens icy d'Olympe afin que contre moy
t,Tu ne fois courroucé,fi f allais fans le dire
„Voir du père Océan le grand (jr large Empire.
y,lupiterqmlalfueamajfeparmytair
„ Luy refpondit ainfi: Tu auras tant d'aller
„Gy après où tu veux,mais deuantiete prie
})Enla couche isbatons nojire immortelle vie,
„ Et nous tournons efemble à l'amoureux plaififî
„Non,iamais de Deejfeoudautreledefir
Ka de telle façonma poitrine perfee
D vnt douce poijoit à tenuiren verfet

t'ItlADH B\H O M S JL S." i)6
wNjr quand ie mis mon cœur & mon afftftim '
MEn celle qui conceut Pirithed'lxion,
(P'iritheque»prudenceégalaux Dieux onprife")
,,Ny quand i'aimélafille,au beau ttUou,d'Acrife,
t>Danaéquifut mtre au -valeureux Perfe',
„Perpt qui d'excellence a t$us hommes fafié:
M Ny quand s aimé la fille en renom excellante
t,StUm'engedra Mtnos & l'entier Radamanthe:
„Ny quad celles iaymêd'ou vindret les Thtbaint
„Hercule,& monDenis la ioye des humains:
:,Sy quandi'aymi Ccr'es qui fa tejie couronne
,fDe beaux dorer cheueux:Ny quad t'aymi Lato-
, ,Mefmes quand te t'aime ie ne fu tant efpris (ne
M^ï'WW qu'vnfi doux charme enieue mes efpriti.
7,Ace pnpos luy difl lunon la cauteleufe;
„Hè qu>efl-ce que tu dis de bouche peu hmttuft
7tSi maintenant l'amourvne enuietemep
„Ve coucherauec moy furl'ldcen fomtnet
„Suefer

XIIII. LIT*» DI
".,tuHmn* crains ttvn Dieuouivnhommecflrt
w D'vn nuage doré le voile i'efoandray (veut:)
„Etnojht embtajfement inuifible rendray
„Si que l{ Soleil mefme enfaifantfa carrière
nPfc l'apperceura point-défit viue lumière
„Bien quefet rais aigurjtuijfent tous lieux perfer.
„jtinfi difl &fa femme il s'en vint embrajfer:
Sous eux U terre mère vn Printemps renouvelé,
Mlle produit meinte herbe tfmainte fleur nouueBe,
La Lolt roufoyante &faffran iauniffant,
Et U bel Hyacinthe en pourpre rougi/fant.
Cette fltrijfante herbe efloit efpaiffe & molle,
La mollement couché chacun ïeux s'entr'acolle
Xn vn beaulit fleury qui haut les fouleuoit.
Z.eJXu4gedortdef4deïàpleuuoit
Mante gouteluyfante & mollette roufee
Dont U montagne eftoitenuironarreïfce*
Ainfifur lefommttde Gargare Idée»
Hspofoit doucement le fils Saturnien
Sous l'amour r&leSomne ayant l'ame oppteffee
Ftteneitfit lunond'vne douce ambrajfee.
Tandis le Dieu duSomnc eus'enuoUnt delà
Aux navires des Grecs légèrement alla:
il s'en vint apporter à hteptunfonmeffagt
Mtf 'approchant de pris luy tint pareil langage:
Neptune qui te plais à portervn trident
Donne gloire aux Danois & les va défendant
Tandis que Ittpiter vn petit Ce repofe.
Car d'vn profond fimmeil fit paupière tfttncUfit
Et Iunol'à trompé & fi bien alléché
M S$»c toutfiufi d'amour près d'elle il s'efi couché .
Ainfi

L'ILIABB D'HOMERE, 157
sfinfi laiffa Neptuti qui les terres amhrafft
Et des panures mortels s'en alla voir la race,
Pourfecomir Us Grecs donnant vn aiguillon
De plus en plus au Dieu de l'humidefillon.
Incontinent Neptune au premier rang trauaille
Et pouffe derechefl'arméeà la bataille.
, O Argiuesfoldatsjaijferons-nout encor
La victoire douteufe au Priamide Heclor
l4fî»,prtnant les naus,qu'il emporte laglvirei
IlJe vante défia détenir la viftoirej '
fource que par ^fchilUH n'efl point rtpoufit
Qui demeurant oififeft toufiours courroucé.
Sa beUiqueufe mai» ne fera defiretj
Stvoiu prenez, au coeur yneforte-a'ffeuree
Defecemirîvn l'autre ! Or finobeiffe^
A ce que ie diray : vos boucliers faififfez.
Les plut grands & meilleurs de toute cette armée
Dont la poitrine foit rondement enfermée.
Couvrez, moy vojhe chef de marions crefier
Ondoyant en efclairs pafmy l'air efclatez^^
trenez. en main le boii delà piquefiefniere
Et puis allongaitlars à Tefcarmouchefiét*'.
lemarcheraypremier,Argiues,&fuhfeHr .
QuHcftor bien qu'dcombatt auee-gnndeftrait
Ht pourra fout enir l'effort de ceftt Cargue,
Le bon guerrier qm porte vne petite Targue
Qu'aux pires des foldais'fâpetite donnant,
D vnepltugrand 1 & forti aille s'enuironnant.
Ce difl ejf volontiers tous les? peuples l'ouircfg,.,
Et -a fon mandement ,«laigres obéirent: -' !,
yiyjji & le Tydide (jr ÏAtrkc tous grands >
X

XIIII. LIVRE D I
Bien que blejfeZ,,mettoiet les troupes enleurs rangs
Courans de bande en bande, tir par vn ho efchâge
Faifoient que lesfoldats plut dignes de louange
Veftoient de bons harnois fê/ prenoient de bis dars
Et leurs pires laiffoient aux pires desfoudars.
Quand ils eurent veftu leurs armures luifantes
St l'entour deleurs corps, ces troupes flamboyantes
Commencent à marcher: Neptune cheualier
Comparaison.
Guidait en Colonnel ce tourbillon guerrier
Tenant dedans fa main vne efpceindomtable
Horrible,long»e,aigue : il efioit toutfemblablt
A l'efclair,à U foudre : au choq pernicieux
On n'ofcroit attendre vn Diettfi furieux,
Ains dans les cxurs arrine -une fi froide crainte
Que lame ejpouuantee efl de céder contrainte:
"D'vn Dieu vient telle crainte Çlfidiuin horreur
"Quilfapeiaduerfaire ÇriuyptÛtle cœur.
Le magnanime Heftor qui aux Troyes comadc
I» ordre d'autrepart arrange chaque' bande.
Ce fut alors qu on vit Neptuht-àuxpers cheueux
Et le vaillant Hector Mluflré &-«e>\ereux
Tendre & bander de guerre vne terrible noife:
Z'vnd"vn coftébandoitla bataille Gregeoife,
Et l'autre les Troyens ne ceffoit à 'animer.
Iufqaaux tentes des Grecs s'endéhorda la mer'.
Autcgrand bruit vn camp contre l'autre fe ferre
Se méfiant au combat. Quand Bore contre terre
Comparaifort.
Pouffe les flots efmeus cCvn afpre fouflement
Qui fans deffus ieffotu iufqiies au fondement

LILIADB D'HOMERÏ. 13
Verfi vague fur vague,adonc la Mer ondtufe
D'11» fi grand cry ne mugleàfa riue efcumeufe.
Vnfigrand bruit ne fait le brafier pétillant
Qui dam le val d'vn mont va la fvreft pillant
Et craqueté enfin feu cCvnenroui murmure:
Ny le vent qui forcené en l'ejpaijfe verdure
Des chejhes hauts-fueill 9 ne mtine vnfigrâdbruit
Quandplu* il fe courrouce & lesforeftscteftruit
Eremijfant tàfifflant : Telle s'omit horrible
La voix de ces deux camps,qui au combat terrible
Se vindrent ejlancer : Heflorcheualeureux
Tira tout le premier fur ytiaxgénéreux
Qut droit auoit tournée à tencontrefa face : •
Le coup ne faillit pas de tomber en U place
Où près de tefiomac s'allongent deux baudriers,
L'vn qui fer t à tenir Us nombriUeux bouchers,
Et ïautre quifiutient les trenchantes eftecs
De meints doux argentins aux pomeaux équipées.
Par là le tendre corps ne peut eflre touche,
Défend» des deux cuirs : Hector fut bienfafché
Voyant que de fa main ctfle flèche kgero
En vain auoit volé : llfetitoitarriereu
EnlapreJJ'edes feus poureuiterla mort,
Mais luyfe retirant, Aiax homme très fort
Uapa îvndes cailloux dont la place efioit pleine
(Reticn des vijies natuquirouloitfur îareine
Aux-piés des combatans)>tdoncil afrapé
La poitrine £HeBor de te casUouhapé,
Et rendit tellement fa poitrine eftourdicj
£u'il enfutfecouiainfi qu'vnt toupie,
Tout fin corps eshanléfeveitpiroueter.
• 1

X
I f I I. LITRE SI
Comparaifon.
Comme quand fous Us traits du peretupUer
Vn Chcfite bronche* terre auecques fa racine.
Ce tonnerre ha dufouffre en fa flamme dùtiht
El celuyquidepres voit le foudre feufieux
K"a foint de hardiejfe oins demeure feureux,
Tant eflde Jupiter UfoudreeJpouuantabUl
Ainfi Hectorfiafébrontha de/fus le fabU.
Il lafcha de fa mai»fin iaueht pointu,
Son armet & beutlierdejfus luy abat*
TombermttoutenfembU,& fes Imfantes armes
firent vn bruit d'arain: Us ^fchines genfdarmet
Accoururent dejfm à foule auec grands cris
sffin de l'entraîner penfant U tenir fris :
Ils dardaient contre luy meinte $/ meinte fagette,
Mais vnfeul dtsfoldats quelque flèche qu'à settt
Ne peut ny offenfer ny frafer cepafleur:
Car à l'entour de luy le troupeau U meilleur
Des capitainesfions fromf tentent Henuironne
Et contre taduerfaktvn bonfectms luy donne.
Voly damât,Enee,

l'iLIADÏ D'ïOMEKJ. IJJ>
Ils prirent leur Seigneur peur aller ii U -ville.
Quand aux riues de Xantke Hetlorfe veit rend»
Il fut incontinent à terre dépendu
Xt mouitéd'eau ce.urante.il ouurit la paupière
Aufii tefi quilfentit tonde de la riuiere
^Xtrefpiravn peu quand au fiait on le mit.
Planté fur Us genoux vnfang noir il -vomit,
Puisfon corps de rechef fi laijfa cbeoir à terre:
Autour de fa paupière vue obfcure nuit erre
Qmluy couture les yeux d'autant que U douleur
De tattainte recette ajfoibliffoitfon cteur.
Ortabfencedfteftorfit que les Grecspareureut
Xt plus fiers que deuantfur les Troyens coururent.
Aiaxfils iOili dtuant tom s',efl*nceant
D'vn iauelot aigu Satnin alla bleffant
Sjft l* Nymphe Sait gentille & vertueuft
Greffe auoit enfanti diffus la tiue berbeufe,
Vuflemte Satnoit à Enopepafieur.
Aiax qui pour U pique auoit vngrand honneur
Le bleffa dans U ventre: il tombe a la renuerfe!
Mtint Grec il mtint Troyen autour de luyfe ver-
Et méfie vn fort combat félon auilejt expert, (fe
Aionc PolydamatatEnopidefert
Stoppofant au deuant,i~ifiape d"sf relice
Le fils Prothoenor : faigu iauelot glijfe
Au trauers de l'efl>auk,& fait que ce blefii
Prend du coud», la terre auftblo» renuerté.
P olydamât fuperbe atnfife glorifie,
Xt £v ne haute voix en fe brauant s'eferie.
Iepenfeque le trait eflancédela mai»
JDi» Panthiit vaillant n'efi point failly en vain,
Xij

XI IX I. II VR E D I
Mais que quelcun des Grecs dedasfon corps le porte.
Et quapuyédejftudefcendra dans la porte
Du manoir de Plut on: ainfidifl plein d'orgueil
Dont les Gregeou au cœur fentiret -vn grad dtteil:
Mais fur tout il efmeut d'Aiax tameguerrière
Car près de luy tomba lafagettemeurdriere.
Voncq Aiax toutfoudain ietta fond dard lui-
Comme ilfe retiroit, mais l'autre tauifant fuit
Se deftoume à cofte' & fuit la Deflineej
Quid'Archeloquefut la dernière tournée:
"Car il receut le coup : L arrefl certain des Dieux
"Luy auoit ordonné ce iour pernicieux-
Or Aiax luy toucha la vertèbre ou l'ejpine
( Qui tout le long du dos iufques au chef chemine')
loint le col à la tefie: Vn coup qui n'eftoit mol
Luy trancha fous le fer les deux tendons du col.
Du mort le »«3j,£j teflt, & U bouche Ci la face
Plufloft que les genoux touchèrent à la plate:
Lors Aiax vint crier eji'fibrauer ainfi.
Polydamas auife $/ dy vray : cettuy-cy
EJl-ilp4»digneajfez,pour faire recompenfi
De celtty qu'as tue'- il n'efl,comme iepenfe,
Sorty d homes mefehatu dont vn cosurtlafihepart,
llefl de bons parem,ijfu de bonne part,
Frère ou fils d ' Antenor félon ce qui m: femble,
.Carde lignage à luy de bien près il reftmble.
Ildifl cesmits exprés le comto'Jfant fort b'un,
Dont vnegrand' douleurfaifit lecamp Troyen!
cors Acamas blejfa.plein d'ire, & de colère,
Promach Baotien quiiatraifnoit finfrer?
L'empongnantpar les pies : steamot s'eferia

l'UIADB DHOMERE. 240
Et d'vne telle voix il fi glorifia.
Argues faux archers de qui la bouche tfi plane
De menace infinie : or les fleurs tfr la peine
Referont pour nous feuls/nais vous ferez, "'"fi
Comme nous quelquefois donnez, à mort aujfi:
Voyez,Promach qui dort dontéfous ma facette
Afin que longuement monficre ne regrette
Qu'on n'a pris de/a mort la vengeance en mourut,
Et afin que quelque autre aille après deftrant
D'à noir vn pareil frère animé de louange
Qui Itfecoure en guerre 'èi par armes le vantre.
Oyant ces braues mots les Grecs eurent douleur,
Mais plus qu'autre il toucha de Pcneléle cxnr.
Ct Capitaine adonc fur Acamat s'efiance
Qui de luy ne fou tint la dure violence '
JlioniUfils de Phorbante qui eut
Grand nombre de troupeaux,la blejfme récent.
Diffus tous Us Troyens Mercure aimait Phorbante
Etdepofftfiiomfitfa mai/on puijfante,
La mère assoit 4e luy cefeulfils enfante
Qui fut fous la vertu de Penelé denté.
Aux racines de l'ail vint la flèche cruelle
Droit de/fous torbitan : elle ofie Uprunelle,
Etpaffant d'outre en outre à trauers de l'ail vient
Tuf qu'au nerf qui le col au derrière foutient,
Si bien qu ouvrant les mains il tomba fur l'areine;
• Zors Penelé tira fin ejpé delagaine
Et droit par le milieu le col luytrauerfa.
ha tefle auec ï trmet en terre s'a ba ijfa 1
En l'ail efloit encor lafagette fanglante,
Penelé la faifit,^ de fa main vaillante
X iiy

XI III. UTtE O I
Lena U tefie morte a» bout du iauelet,
Comparaifon.
Comme qui ùueroit la tefie £vn fauot,
fuis ildijl aux Tnyens ces mets de vanterie.
Troycns,i'Muté qu'au père ïî mère m die
• Qu'ils pleurent en kurchabre lifemettet endueil
Puifque Promach aufli ne rejiouira toril
{Cher mary)defajemmejn%fefo%mant à l'heure
Que £icy nous irons reuoir nofire demeure.
Ainftdifi Qffoudain lapallijfantepeur
Saifit tous les Tnyens 6? leur rauit k tour:
Lors chacuu d'eux regarde à fe tourner enftite
Afin que le malheur Qj/ deftin il euite. '
O Mufes,qui d'Olympe habitez, kpourprit
Dites moy qui premier des Achimes a pris
Lafanglante icfpomUt,au(!i tofi que Neptune
Eut tourné pour les Grecs du combat U fortune.
Le fils de Telamon bltffa premièrement
tiyrte qui commandoit de/fin le régiment
Des voilions Myfiens:Antiloqne * •mmdtmm
thaïe ?} Hermere occis: La Mtrhn moijfonn*
Tout enfembk Morts attec Hippotien.
Teucre occifi feriphete enfembk Prethoen.
L'Atride après fa flèche au fond du ventre cache
DuVrinccHyperenor: tacier du fer arrache
Lts entrailles £ entrée & les va découpant:
far Uplayereceue en l'air tome e^chtpant
Contrainte s'enuola tant que U nmt mortelle
Luy vintcouvrirdes yeux tvne # tautreprunelle.
D'Aidxfils£OiUle magnanime brae
A £mid nombre donna le iourde leurttefpas:

L ILIADE DHOVMJRE. Î4T
Car il eftait léger, $/ n'aueitfonfemblable
Apourfitiure d'vn camp la fuite miferablt
Tuant & faccageant, quand luptier pouffoic
La crainte en tint arme» &fans çeeur la lnijjoit.
Fin du quatorzième lime.
•sa*
LE QVINZIESME
LIVRE DE L'ILIADE
D'HOIIUI.
ARGVMENT.
IVpiter $'cueille & voyant les Troyens
vaincus fe met en courroux contre 1»
Iunon, tic la tance auec menaces. Puis enuoye
la ménagère Iris deuers Neptune
pour luy cômandcr defe retirer de la guerre;
H luy commande auflî de dire à Apollon
qu'il remette en fa première for ce H cctor,
lequel prenant l'Egide , tourne les
Grecs en fuite & les pourfuit iuftjucs dedans
leurs nauires.ou Aiax le Telamonien
oceift plufieurs des ennemis y portans &
ruans le fen,
X •»

XV. 11 V R B DE
Près que les Trtyens eurent
outrepassé
La tranchée , enfuyant, du
tampon palifié
Ou les mains des Grégeois
beaucoup d'homes dotèrent
Alors tournant vifage en leurs chars s'arrêtèrent
'Bien quefionnez, de peur & de face blefmis
Afin de retarder le cours des ennemis.
Cependant lupiterfur la cyme *eret->
Se reueilla ({auprès de fa Iunon dorée,
llfe leue d"-vnfa»t,ilfe plante & il voit
Que '' M»p des Danoit les Troyens pourfuiuoit,
Tourmentoh^ffommoit d'vne fuite importune,
Vuis méfié dans la foule il aduife Neptune: '•
Il -vit encor Hefior deffiu le champ couché
Qui -vomijfoit le fan? de l'eftomac craché
A qui le coeur failly haletoit a grand' peine:
Car le pire des Grecs ny la force incertaine
iD'vn débile guerrier ne îauoit pas blepé.
Le père des mortels s'enfentit offensé
Ets'efmeut depitié: Puis parla de colère •
Regardant fa Iunon d'œillade trauerfiere.
Vrayment ta tromperie a ce confeiltiffu
Par qui lépreux Fieclôr cejleplaye a receu,
C eft far toy que ie voy toute l'armée en dout»
£>ui durantftn abfencea ejlémife en nute.
le nefçayfi,Iunon,tu te rcfentiras
La première des maux quetramex, tu aurai
Et des fafcheux confeils que forgeta malice:
le neffayfi de coups ie chajliray ton vice.

t'iLlADE
D'HOME RE 141
Les deux enclumes queluuon
auoit portées autresfois.
Kf tefouuient-ilplut du temps quetupendois
Haut en l'air attachée,^ au'aux pieds tuaucis
Deux Enclumes de fer,quand de chaînes dorées
le t'enferme'les mains étroitement fente s
Sans que rie» peufi difoudre on rompre ce lien ?
L« Dieuxfe dtfpitoyent au mont Olympia*
De te voirparmy tair pendue m cette forte
Sans pouuoir dejlkr vne chaîne fi forte
Et lors fi îempongnois en fureur vn des Dieux
Trainé ie lermis hors la maifon des deux
Tant qu'à terre il roulait comme vne pirouette
Demy mort efpame'd'-Onefilongue traitte.
Pour cela toutefois la fureur ne laijfoit
Mon coeur qu'vne douleur iiioUmmeut preffoit
Tour Hercule diuin qu'aine lèvent Boree
Tu fis errer,,maline,en la mer apurée
Ayantperfuadéles -venteux tourbillons
De verferfsH dejfeus les humides filions.
Tu le portai en Cas ,Ifle bien habitée .
Mais de là ieftuuéfa perfonne agitée
L'amenant derechef en la-viHedArgos
Nourricedebarat & de chenaux difpos.
Combien qu'il euftfouffert cent tenpefies iiuerfet
Je t'en fais fouuenir afin que tu n'exerces
Déformais contremoy de ta rufe les tours,
Autrement tu fcauras fi Wï

XT.
n u i 01
De ces mots gracieux luy amollit le cgur.
L

tILIADB O'HOMSKI. 14}
le veux qùIrisdefiende a» camp de ces Danois
Veftus de tefteenpiédecuiure & de hamois
Afin de commander au Prince esbranle-terre
QHU aille tnfa maifonfant plus future la guerre,
Apollon d'autre fart mon Heiior ira votr
Et le remplira tutt de fine & depouuoir
Apaifant la douleur qui fin coeur fait abatre.
le veux qu'il luyinjpirevntardturele combattre
Afin que de rechef ùs Grégeois repouffant
V'vnefuite honteufiil Us aille chafl'ant
Tant qu'ils bronchent battu par le fer homicide
Es vaijfeaux bien clouez, d'si chiite Pekidt:
Lors Achille armera Patrtclefanamy,
Afiadel'oppeftr encontre tennemy y
Et puis dnjjgltc Hector l'occiradefa lanceJ
Le voyant qf'U tura la gaillarde louuenct
D'infinis Cheualiers ieunet QF vigoureux,
Et mon enfant aufii Sarpedon valeureux.
Adonc Achille ayant de s'en vanget muie,
Chaud do courroux perdradugrand HettorUvi*
Jeferay que les Grecs des Sausrepoufftront
Les Troytns & toufioursilts'entrethajjhront
lufqùa tant que Pallat voye far fa mente
Cette haute cité deferte §£/ ruinée.
Pourtant te mienpLufiriamais ne ceffem
Et nul des Immortels tnc ne l'auancera
Pour les Grecs (fî iepuis)auguerrier exercice
Venant que ledefxr d Achille s'tcctmpUjfe.
Ainfi4fn clin de chtfietay défia promit
LeiourquàmtsgenomfevinttnettreThetit
Suf liant magntndeur d'honorer fin Ad>*U*

XV. LIVREDS
£!ui renuerfe d'ajfaut les Forts de meinte ville. '
Ainfidifl,^ lunonau coude blanchiffant
Ne monftra que fin coeurfuft defobeiffant
Ains des monts ideens marcha deuets U croupe
Vu haut Olympe où gifl des Immortels la troupe.
Comparaifon.
Mais ainfi que îefptit d'vn homme qui ave»
B eaueoup de régions où fin pied a couru
Vifiourt enfin penfer bienpreuoyant &fagt
Là feftoisylà iefis vntel'Qj tel voyage:
Il refue meinte chofe enfin entendement,
lunon comme cela courut légèrement,
Arriuafur Olympe où lupiter commande
Et prit à l'impourueu des celefles U bande
Serrée en vn monceau: Ces Dieux en la voyant
Se leuerent tout droit /allèrent faluant,
Fuis auec leurs hanaps & neflar U receurent,
Mais d'elle refufixjous Us celeftes furent
Fors la belle Jhemis dont la tajfe elle tint :
Car de tous la première au deuant elle vfat.
Et luydiflaccourant cette paroUeafleei
lunon pourquoy viens-tuitu mefembUs troublée,
Le fils Saturnien tonmary redouté ,
fa,iepenfe,bien fart de cris efpouuanti,.
lunonaux blaches mains» eut pas U bouche clofi
Et luy difl,Ma ThetUjienquier de telle chofe.
Tuffaistoymefmeajfezjomment ilparte vncaeur
Orgueilleux grfuperbe & remply de rigueur;
Mais prefide au banquet déport ion pareille.
Sien tofl les mefchans. faits viendront a ton oreiUt
Xt les fâcheux dejfeim de noflxe lupiter

l'UIABI D'HOMSRE. 244
^u II vous mande par moyprejlc à vous Us conter.
Ils ne pourrit aux Dieux ny aux homes complaire
Maintenant (i quekun entre vo mfaitgrad chéri
Longuement cette ùye en luy n'aura repos.
Ladeejfe s'afiit acheuant fes propos.
Sur le palais d'Olympe à thème fe marrirent
Tous Us Dieux eftonnezdes mots qu'ils cntedirent
Mais Iunon s'enfourit des leures feulement,
Son front aux noirsfourcils ne montra nullement
S'efgayer d'vn bon ris, & en cette manière
Dejpite defgergeafa Carotte legiere.
Sans difcoursjans efl>rit,hàlque nous somes fouis
Si contre Jupiter nous entrons en courroux,
Auons nous point defir de marcher à cette heure
Et Payant aprocbéquelque"part qùildememe
HeparoUe ou de force apaifer tont cecii
Vrayment il n'en fait conte (tf fi n'en afouty:
^îu contraire ilfe vante en la troupe celefit
Efirefeul de beaucoup plus puijfant que le refle
En confeiljen bonheur,en forcer^ engrandeur.
Pource vn chacun de vous endure de bon étcitt
Tout le mal qu'enuoira f aigreur defon courage
• Comme Mars qui défia reçoit vngrand dommage.
Carie croy qu'Ajcalaph efl demeuré occis
Sue Mars cheriftfur tous îauouant pour fin fils.
^tinfi difiit,& Mars défit main abaiffet*
Trapa fa forte cuijfe,&d'vnt voix hauffetj
Dift enfe lamentant: Vous habitans des deux
Ne me reprenez point fi iefuis enuieux
Pour mon fils Jtfcalaph d'aller prendre vengeance
Quand mefme dp Ùtfiin la fatalle etdonnancts

xv.
tivsB ti.
Voudrait que le tonnerre

l'iltADJ DHOME RI." Ï4J
X>'vnpltu queluy vaillant efi morte fa itunefft
Ou bien tofl par le fer fon beau fangefpuifé
* 'Rougira lefablon: Carilefi malaifi
"Dejauuer dis humains la mortelle lignetj
"Quand le ieur efi venu de leur heure aflignet.
Cela dit,en fyn troÇne ete aflit Mari filon,
Et limon au dehors pt venir Apollon
Et la pluyeufi Irw des dieux la mejfagere,
• fui» dit k mandement qu'elle auoit de fon frère.
lupitet voue enioinù d'aller defftu le mont
J)'lde,0Ù quand vomferezjtu deuant de fi» front
Jl veut que voue faciet, tout cela qu'il comande.
Son meffage efiantfait,cefie lunon la grande^
s'alla foir de rechef.Done ces deux voyagers
Saillirent dedans l'air & furent fi légers
Quincontinantleul volfur idejedefcharge;
lit trouuererent afin lufiter à faUlarg*
Sur le mont de Gargart vn parfun s'efpandoit
Quvne Nue odorant** t'environ rendait
Et couronnait fon thtfMDieu ornajfe-nuo
îfefut,1aattifant,marry deleur venue,
Carà fa chère femme ils at/tytntobey -••
"Démon Palan,ou bien dans la plaine marina
Ques'iln obeifipoint à mon commandement
Ait» U met i mefpris,qu enfin entendement

XV. IIVKB SI
tl confidere bien &,regardefoy mefme.
Quoy qùilfoitmagnanimetçfdepuiffa.ce extrejme
Apeine pourra-il foutenir mon effort
Si te vais l'ajfaillir:plut que luy iefuis fort
& fi iefuis tncor le premier ie naijfance,
Toutes fois fongros coeur a bien l'outrecuidance
De fe vanter efgal à moy qui donne à tous
Vne palle terreur quand iefuis en couroux.
Ainfidiji & Iris à la plante venteuft
Ne luy deJobeit,ains d'ide montagneufe
Vers llionfacréfon ejlefit caler.
Compaiaifon
Et comme an voit U nege ou la grejle voler
Durant lefeufflementduferatn ventBorsc,
Iris efi en fin vol aufiipeu demeurée:
Elle fe mit auprès du monarque croullant
Les circuits de U terre?à tenuiron roullant,
Fuis ainfi harangua: Neftune dont la tefie
S'orne de cheueuxpers le rmur de tempefte
Qui tient îEgide en main m'etmoye deuers toy
Peur te faire laijfer le belliqueux arroy:
Il te commande aller vers la troupe diuine
De fin palais,ou bien fur ht plaine marine.
Queft tu n obéis à fin commandement
Ains les mets à mefprisjl menace vraiment
De te faire la guerre, & donner malencontre,
Pourtant ie tefupply imiterfa 'rencontre •
Tource que tu parois de force le dernier
Et c il efl^de naijfancc encore à toy'premier
Toutefois comme il dit,tu te perds d'infolence
Et t'ofes bien à luy egaller depuifj'ance,

\A luy que feulement les mortels foucieux
Ne craignent, mais encor les citoyens des deux.
Adonc tout dcfpitéle Prince esbranle-terre
Qui le fourchu trident en fa main large enferre
Luy rejpondit ainfi: Bien qu'il fiit iniomte
Certes vn tel meffage eJPtrop plein de fierté,
Cuide-t'ilmecontraindre,&• demain defloyallcj
Eorcer moy dont la gloire à lafienne efl egallei
Nom fommts trois que Rhec à Saturne citent
Et ce Tout à nom trois en héritage efcheut,
Ce tout fut diuifé,chacun eut fin fartage
Mtfon honneur à part félon l'ordre de l agi.
Par fort me font efchem U mer blâche & fes flots
A Pluton Ubjcurtif Enfer & le Chaos
Tour eflre (Empereur des idoles menues.
Le large CielJEther,ey U vuidedes Sues
Sentent à lupiterjnais encarts pat vn
N'*U terre ou tOljmpttjt' c'efl vn bien commun.
Poarcede Iupiter rien il ne me fonde,
Combien qu enfin poussoir & fa foret ilfefitj,
Qu'il demeure tranquille enfin troifiemefort.
Penfe-il meftmner des U premier abord
Comme va lafehe & couard? de fes parolles braises
Quittance fes enfant & fes filles efdaues,
Ilygaigneraplsuicaràfa volonté
Ils n oferoient faillir & far mcejfitè.
A ces mots refpondit la Deejfe legierei
Reporteray ie donc cefle rejponcefiere
Et pleine d'arrogance?ou la chaptgerat-t»
'•Recongnoi/Janttonfrereff/ieJpritdevertu
"Facilementfe change e&fl veutreconnoifire:

XV. LTVKÏ DE
Tuffais MM toujours on voit laf lus vieux ejltt
Suiets àpaftions qui les font transformer
En diuerfefaçen\le Prince de la mer
Répliqua (e propos à la Deeffe aflee.
IrisfeUn ton de» hors ta bouche eft volée
Cette bonne parolle,& en toute faifon
llfiedaumeffaterdeconterfaraifon
Selon qu'il eft chargé: mais iefens e» mon amt
V ne pieu* douleur qui la poingt & l'entame,
Quand vn pareil à moyjuiet a mefmesfort
Veut me tancer ainfi que s'il eftoit plus fort,
Toutes fois peurcecoup ie veuxbien luy complaire
Combien que ledepit me confeilleau contraire.
Mais hardiment iedy & lofe menacer
Sue s'il ne veut les murs d'ilion renuerfer
Ain fois luy pardonner ,ry ne donner la gloire
Aux Argiues en fi» par huereufe victoire:
S'il parfait fes deffàmfans Tunon & fans tnoy
Sans Mercure g/ Vulcandtt Cydopes U tyy
Mtfxns PaUas guerrière à U dtfpouiUe ardente,
Qu'ilfoit tout ajfuréqu'vM Zrt vitUnte
$jj on ne pourragnarir mon coeur irritera.
Neptune ainfi parlant du campfe retint
Regretté des Danois, & fous la mer chenu*
Alla plonger fon chef: Adont tamaffe-nu*
^t fin fils ApoUomadrejfafon parler.
Il tefault vers Hettor incontinent aller.
la le Dieu de la mer enfes flotife^etire_
Euitantfagement la rigueur démontre'
Iadis les habitons des ténèbres, d'embas,
Voifins du vieil Sat»mc,»nt'»ifynoi débats.

l'iLIABB o'HOME Kl. 147
Mais four moy & four luy il ne fournit mieux
Combiïqu'ilfufl deffit,qu'euiter m* colère (ftirt
Et mes feÇantes mains Jtautant me ce labeur
Ut fie fu/l acheùé fans beaucoup de futur.
Orfaifis en tes mains t Egide bit» frange*
fay qu'en lafiecouaut la Phalange chargée
Ves Héros Argiens d'effrey s'aille perdant:
Tren 4ufiifeingd'HeÛor,ey a"vtt courage ardent
Refueilïe dedans luy vne forcefi grande
Que le camp ennemy datant luy .je desbandt\
Etregaigne fuyantfetnaus tyl'fiellefpont:
Apres sinuenteray d'vn artifice pront
Vis confiai de remettre encores en haleine
Les Grégeois &bien toft Us releuer de peint.
Zefils obeijfant cette charge entendit
Et des monts ideent léger il deficendit.
Semblable à tSfferuier qui les Ramiers fiiccdgt
Et fur tous les oyféaux eftltgerdtftnnage.
Il trouua de Priant le fils cheuaUûrtux
Afiis,non plus gifiant: car fin coeur •vigoureuse
S'efloitia ramafie'(lapamtifon finie)
Et fin oeil cogwiffoit ceux défia compagnie
Ses poulmom ne pimientà rejpirer alors
Et U froide futur m couloit de fin corps:
Car tEfprit de celuy qui s'arme de t Egide
stuoit hors-de douleur Ituéle Priamide.
Apollon qui bien loingfait aller fies effais
Luy diflest s afrochanf.Héqùefi ce que tu fait
^fyans le-ceeur débile à fart de ton armée?
Qu'elle gritue douleur a toname entamée?
U ({lot encore faible ainfireffondfoudai».

XV. L I Y R S DS
Qui es tu tresbon Dieu qui n'as pointu défiai»
•De me le demanderln'as-tupoint ouy dire
^4 lors que ieperdois Us Grecs en leur nauire
Comme Aiax £vn caillou mafrapédans lefein
Faifant ce/fer du tout mon courage & ma main?
Peu s'mfatdl que des morts ie n'ay accreu le noire
Et quefoufflant tEfprit ie n'ay veu l'Enfer foire.
Adoncpour {animer ^fpollo» tire-loing
Luy dit,Hçpren -vigueur:ie vienpour avoirJbing
De toy par Us combat,ic vienpour te défendre,
Pour eflre à ton cofle',pour te faire entreprendre,
Et iefuis Apollon que le Saturnien
Enuoye deuers toy du mont Gargarie»
Apollon qui toujours aux Phrygiens vtile
Armed'ningUiued'orfauue toy r%? ta-ville.
Mais fus fay maintenant marcher les cheualiers
Et qu'ils peuffent hardis leurs bons chenaux légers
Dedans les creufes nausii'explaneray la veye
M'auançantU premier, aux cheualiers de Troye
Et ieferay fuir ton ennemy veinqueur.
Ainfi eût,fuit ilf>ufle(e» refpirani)aucatut
Dupafteur desfoldats vue force indontable.
ComparaifoD.
Comme vn cheual oyfifne bougeant de l'eflable
Repofédufeiourjle bonne orge repu,
Apres que le lien de fa tefie efl rompu
S'enfuit, & bat les champs de fa cerne iouanH
Et court(enfle'd'orgueil)a l'tnde imx-ctulante
D'-vnflautt oùde couflmne il s'efl bagneÇouuenV.
Haut il dreffe le col fe tournant & moimant:
Ses crins tout à l'entour fur fesefpanUi muentt

t'iLIADE D'HOMERE. I4S
Se dreffentheriffez,,& fa iarrretsqui louent
Le portent viftement:fans nularrefi il part,
Etfefiant,brauant enfin maintien gaillard
Il s'encourt au haras quipaifl l'herbeufe plaine.
HeElor ayant ainfi Came de vigueur pleine
Mouuoit légèrement fes genoux ,& ioyeux
D'auoirouyla voixde l irn des puiffans Dieux
Enhortoient tous fes gens au martial ouurage.
Comparaifon.
Mais comme chies courans tjpgarfins de -village
Pourchajfentàlacourfevn Cheureilparles bois
Où -vit Cerf à dix cors:Des meutes les abois
Et Us cris des Veneurs ésforefls rotent ijfent:
Adonc pleines de peur ces beflesfe tapijfent
Sous quelque haut recher,oùfous quelque taillis
Si que leurs corps ne font trouueyjty a/faillis
iV eftant point deftinépour theure de les prendre.
Sous les cris quife font de toutes farts entendre
Cependant -vn Lyonàlongpoil tout ardent
Aparoifl en chemin: Son fier ail regardant
Les dejlourncfoudain de leur chaudepourfuke
Et bien qu'Us foient hardis les pouffe tout en fuite.
Ainfi iufques icy à grands troupes ranger
.!•(! Danoispowfuimieni les Troyens outrager
Auec glaives aigus tranchans a double taille
Mais attifant fieflor qui marchoit en bataille
Courantde rangehrangyils tremblèrent de peur:
Atous deuànt les pieds tomba le •vailltnt coeur.
Thons fils d'Jindremon ayant diferte langue
Trefgrand Etolièn leur fit vne harangue:
Cettty fçauoit lancer le iauelot pointu,

JfT. IITUI B »•-.'•
En bataitU rengee il montrait fa ver tu,
Etp01trptrfu4d.tr les peuples:par (oreille
Peudt Grecs furpafloimt fa grâce nompareille
Stgondles ieuncs foUUts Cattaquaient de propos.
Donc ce fâge guerrier haranguant difices mots-
Compagnes c'eft vraymët vue merueille eftràge
Ve voir ores HeElor qui de recheffe range
En bataille ordonnée efchàpidu treffas
V eu que nous efperions que le caillou d'stias
X'eufi àla mort Hure: mais quelque dieu(ie penfe)
Afautié $/gardétfJec~loride vaillance
Qui de plufieurs Danois les genoux a défait
Comme encor maintenant iecroy qu'il fera fait.
Car fans le Dieu tonnant qui fa force ranime
Ce grand Chef belliqueux n'iroitfi magnanime.
Orfaifons tous cela que te veux ordonner:
Commandons aux PittSs dans les nam retourner:
Nous autres cependant qui nous ejlimons eftre
Les meilleurs au combat d'vne vaillante defirt
Empefchenns leur courfe,&campez, au deuant
Tendrons la pique à ceux qui viendront en tuant.
Et bien qù'flotterfoit gros d'vne orne redoublée.
le croy qu'il aura peur d'enfoncer Caffanbke.
^finfiparla Thoas,le peuple qui l'ouit
Et chacun des Héros àfon dire obéit:
Aiax,ldomeni.Megis àÙarsfemblable
Teucer & Merion contre Hetlor effroyable
Ordonnoient le combat, ç^/pres d eux Oppeïïoient
Ceux qui plus vaillament aller au coups foulaient:
Tandis les gens depiéfe retiraient derrière
VersJervaijjfeaux couuransU plaine marinière
Les

L'iLlABB IMItKlilI, 149
Les Troyemàeï premiers -uindrent à donner toups,
tijmiîtcloràgrandspMt'auauçeit devant (eut
Et deuatetiuy wmtchtit Apollon qu'vne mit
VefiottfoMrit'tlbrtfamtfa deitictnaue. .
D'-un beau houtlur estais fon bf&ejioit cuargé
Qu'autrefois peur Jupw Vnlcaa audit fargi
^ifinÂtfnytri'ml du peuple quiîirrite
Tenant cejle grand t&rgue ilfermit de conduite.
Bien ferrez,£autre port fout indiitlles Grégeois:
Au deux camps l'efeua T/naigucry denjoixl
Des arcs ÇaiUeiti Ut traits & tes fiants •volantes:
Plufuurs lOueloIs vont hors des tnaiiss violentes.
Grand nombrefèfitheit dans Us ctrft belliqueux
Et plufieurs font effetdtuajtt qu'attaindre à eux
D efirans fe fouiller a» virme^df km fut* •••
Se plaMoimt dedans temnumiltieu de Ufpace.
Tantqu Apollon fetmtfanS-tEgideefmottutir
Les deux cofttjegaMX firent les coups pleuuoir.
Le peuple mort tombait fur la campagne nuffel
Hais depuis qu'il branla d'-vtie horrible fecsmff* .
Son Egide frangée &qu'tUa,prefettt* : ,,'. \
Auecvn htdtux c%y,illesefptMUttH4A -••,-,
Et leur eflraiguit t*ma,mfirf* quepmreuft
Elle oublia d'r»n coup fa, foret vaUuttuji.
Compatiifon. ,
Corne ttt voit Us troupeau» des l/rtbls ou des bçem
Sfius la profonde nuit au rode ténébreux
EJlreeneffrày.fuTpriiitfeudaimsejAbleet ..
Par deux btjltsouioitt leurs courfetafimlUes
Ahrs.quélepafieurquiUsgardtxe^abfent:
Ainf\ÎAthaienfaist(tm*fcm}*iff

'•. • ' esmdmsdeftmatàfire,apres

l'itlAÔ* D'JI 6 M£K'ï. y#
2lùilfoit au*mefme in fiant de mourir afittré,
£tq»eprere»yfaur(honheurilefepulfure) • '•
D'ebraflerafon corps, mais qu'ilferapajture
Des chiens qui déchirantluy rongeronttesvs. '
Ainfidift & £vnfeue\Ulehajfa ptrledïs- '
Ses courfiers vigoureux animant U iemiejft: •*"
Totu-aincluycridnsd'imeprontealltgreJJë •
Chajfoiet m menaçât leurs chenaux et leurs chars. l
Apollon Aisément renuerfit les rempart
Mthsbordidufoflé: làterreretterfee
Combla tout au dedans,^ là phvcehauffet . '
TilTmUrgêehmm,4ïtffiloins'efieridant ' '•
Que le trait ivnitrcherfesftrces descendant' >'
lotir effaytrfonbru,coupe£\fpattvuiiU,. "
5 A
1&) les rangs faffoitnt: JépoUon tftoUguiih ' " ? ' ~
Ttnantfa belle targui g£/ bien facilement" *
Tit trébucher des Grecs lefotble baftiment.
Comparaifon. ...'..
Tout ainfi

XV. II VUS D B
Quèlqu'vnia autrefois adrefié fa prière
Pourobtenir de,tey, vu retour bien-heureux,
Si quelqu'un t'a-btufiéleplue grue defes bleufs
Ou bien defes brebu,& fi d'vn clin ie ttjie
TuluyMaftroyé leveudefitrequ^le
Remets l'en ta mémoire, êi nepermetsainfi
Que noutfuyons dent4%,fams en prendre merty.
Deflourne Olympien ceftedwt tournée.
Ainfiprùs N^ler ayant l'urne eflonnee:
Lé prudent Iupiterfit vu grand bruit auxaewe
Signe qu'iltnteltdtit U veisc de l'homme vieux.
Si toft que les Troyenf tin tel.ftgne entendirent
Pins fort^u auparavant furies Grecs ils faillirent
Et eurentfiuuenance 4u tonnerre ajfeurtç,
De eobatraardetmnent: Cime aux cbjfpt azjstez.
De la mer ^acieufe^ne grand'-vague haute
' Surmenteies.ParoudeUjk*i*ire,$} faute
Au dedans du vaijfetujfuandla force du vent
^itm^nenff lis Jlas qui fe vont ejleuant '
L a ff u git*ri)tt,

L'UIADl CHOMER!. 2JI
DwvaiBaat Eurypiletùcaujant il s'ejfayej
Le refituir & mit dejfm fanient fUye '
lies vngutntsptur remède afa mire douleur.
Mast quand il afferceut tes Troyens en fureur
Se ruer à la gutrre,fiquand-il vit lit plainte ''
Des Grecs quin'aueHMpltitq Us ràS la crainte
h llfe mit à pleurer &fes tuifjes bâtant
T> s fa main abatfftejldifi en lamentant,
l e ne pus'splsuiey demeurer, fout tefàir* *•
Commetuatbefointtquit'eflnteejfafret
Car le cm/fit ejtgrtnd.maù que ttnftrmPtUf •
Tenitemu^ttofolér^f f refieutrtonti»ur, • - • •
llfxutijuevtriAchftltengrandbafleiecoiiT*
Pour faire quaucomhat fkforetttom fteoure. ••••
Quifcait fiiepmr*yp

XT. Il VUE DE
tet,vntenvn-v.aiffetMvtneientt tfcarmoucktr,
Les autres en -m autre: HeQot •vint s attacher
Augktieà/ii^nx & fç donnèrent peioe
grattaifltui /» (entwr d'vnewefme canne.
On yoyoit4nUiu!s mai» s le fer tfiitteeler
, MtBefionne entre eiwdoùc l'unaotage égaler,
Carcefluy^cynepeutcbajferhonAefafUce
Atax ferme planté toutre toute menace
Ny en^raferfa pef: Aiax ntputtAU^
Toujfer (tn^Hvhr/wtiwtailmluiity, •.-.< .
"Carv^P'eniapfrofhoitfatrfafotcediitùiei .
Lors Aiatc d'-vnlong'boufiafafitrlAptHi»iit \\
Caltftrfils.de Clyletùnfifemme ilptrteit\ •-• .
Le fs» dans fa nauirc& défi* l'y iftcaitz • • '
Tombant il fit

I III AîBÏ'DHO «I RE. if'ï
JioriUsbancidelapiUpeilchetàlarehsttrfi. >».
Sur Caféine h*ennt,Çl fes,rn*mbrerfroidit- •'•; '••> v~
Turent incontinent défiiez, & nidin - • ••
Aiax frémitd'horreur &difiparolle ttllt-.i •
T'iucer m«n cher amy^e^trifagnon fidèle '

xv. tirn» DU «
Auàtuewi des, che»auxiiftfrjj$t&-kkhaèMt ; v
EnUmaind'^fiiueistfi^^de'botafiU^ , - L .
Même fois l'cneborgta dlauoir Cmi-vigji*ttt.

L'ILIADE t'HOMtlli ljj
^€fin lue les Troyens fans travail n'ayerit pas
lias nsaijfeaux bien cfcuHroer: ore ayonsfouuenact
De monflrer au combat quepeut nojlre -u alliance.
Ainfidift,& Tenter de l'arc fedejfaifit
Et fon bouclier ejpau à tinflant il choijit:
D ai» armet bien forgé s'enuironna la tejle,
Force crains de theual ondoyaient fur la crejle
Efpancbez, à replis horriblement ratnpans
Jfinfi que fait le dos des venimeux ferpens:

XV., UVJE D S
C-' nef pas dishonneur aux hommes, d encourir
Z..I mort pour au befsinfon pays Jhcourir:
Car i OJ femmes tenftns,maifons,fi héritage
S.ront dlorefiiauant fins tributaire hommage.
Si les Grecs s'en reùont leur doux pays reutin
^tnJidifajstilmeutt',ame,fj>rce&deuoir ;
De tous les combattus : Aiaxd'vne voix forte.
Ses compagnons aufis de l'autre part,«nhorte.
Honte, Argiuesfoldats, maintenant il conuifnt.
Ou périr ou chajfer ce malheur qui nom vient-
Et nous eivgarantir: sfiuz,-voits efaerance
De retourner au lieu où vousprijles naijfance
Si Hector bien armé prend iajfaut nos vaiffeaux*.
fl^i-foruent de mtifinj fur la voye des eaux ?
.N pyez.-voM point fa voix qui anime ces Troupes-:
Tant il brtkfe de mettre vn feu dedans nos -Poupes î
il ne tommaydepat qu ils s'en viennent danfer
Ains qu'ils mentt les mains : On neffauroitpenfer
Autre meilleur aduisny confeilpour nom mefmes-
^£e manier les mains en ces dangers extrefmes;
Il vaut mieux vnefois oufuruiure ou mourir
$u enji cruel combat fi longuement languir
Sous ces autres guerriers pires que nous nefommts. •
Ainft difant il meut la face ££/ coeur des homes.
JieÇlor perd Schediiti qui foteftre tenait
T>ePe,imedei& Chef Its-fhoaensmenoiti
Aiax perd Lodamae/uper.!>e Antem.tiit
Qui Capitaine Moit les.P-ty foins fouifa guide:
Tdyàamas occijlOte Cylltnitn -
Sjjp.efioiiconducteur du-fildat Epieu
Co npagnt» de PlylicL? ; $/ là ÙegH.f? r "*

E'iL.fcîA-JPrfcj J>tHtr,niitjur k place
En ce bouillant confitt (hoir de Panfhe la rate.
Mais Crifipeini.ovfit^ttJ'atiffu.mfinUeu.,
EtvitfipieJjimatfajAferferauinfllieit:
Tombant ilfittofr bxuft^rjf!fis prmeipillées, r.q^,efioitp:and maijlx*,-:
JLnpro»effî4*Mw?e#tty, i MÎW\\ , M\ '• ;i,
^ai^dfPhylifl^ecUjargueJljiiimr» X:
Auecfin,{4jul^!p^lénnlùeu,fyuffte. .1,4-'.
I*.poin},ehfhprei-£iK contre luy %ouffte.^ ';. ; < V
J^u'alàn bien hy ferait le.fcr.defin piiurpoint
Qtjlportojtjtiplajlrenf fy vuidn{e$ bien ùf>t3>,>
Tel qu'autrefois Phyhii CaportA du beau fiente • ;
SelUent,

L'Abolit centre has defitng toute Imfante.
Tadis qu'ils etmbatoient ttitne-oigutitr dfiitt
Et qu'encore DolopsUvdlifire efptrait
Le brou* Afenetu j»i les fient fecourpit ' •
A eofiife planta & fecret,par derrière •
L'ejpauh luy perça dèfiHauMuieurdritr-iy ' '•
La pointe bien aiguë oMtée» outrepajpt.'
Far delà fefttmtt:* terre ibfétruerfit •.. • ' ''•
La tefie contre bat:Et les vrfiHtgenéàtmet ' • ' ^
Couraient pour dejpomllerfes ejpauletdes armes.
Mais Heflor commanda à fes confins alors
De-uenirauxfeconrsàl'enuirmtÂutorpt '• '
JSttaBfdMeitaltpptaccobtptydeproitejfe
Slttifils £Uitaonaucàrgran/krickeffe , •'
De boeufs aux pie'sflforchut' qu'in-Pefcvie ilpaiffoi*
Quand l'ennenrf absent Troye ne menaçait ;
Mais depuis .que) lernam atrdtubU tram de faut* 1 -
Qui de tfftu les eofle^ Ufiein des eaux entame
Charierènt les Grecs dedans leur miSim
llsenreuintapfésfixomir Ilign:
AlmMkùittesTroytès ileftoh ttàrohahle, "••'
Et demouroit JUpreiÛePrSaïni'.'itnerabti '. ' • - V •
£}uicorrtme fis eitfàmtliùnirvite^prtÙH^
Heéior en le tanfant'cespàrolteïâiftit, '"';.'
Donc Menalippé airtfi nenferfà nuit point &(&
Donc la compaj^im ton arttè nefurmvrtie? '
NeteJmeKttu deMoirtonCoufinwilt à mort* "
Et pour le de/armer que chanta hitt effbrtP- '
S»y,pre0i,iin'efipUs tips ,ée/carmbWcM l}JW#»*é
uiuo&lam.iinaux.'co^deloiitg^&ifir^in 1 -"^
DeuantqrfàyirtrtàsnSsJfr^àfhiMkrSt'ï '' ''—

Ou que "defond en comble ils prenent les nmpnrt
D» hautain lit-on, & pojjedant la -ville
Rangent Us Citoyens fit* -uni loyfefmlle.
Ainfidifl,fâ/premier ils'auanca datant:
L'autre fimblableaux Dieux fis pas alla fuiuancj
Le'fils de Telamtn Aiax le magnanime^
Aufiidefin coftéks Phalanges anime.
$oyez, hommes, Amis fnctte%,tn -vos ejfrrits
La honte de mal-fairr '& d'en eflrt reprit,
Craignez, de receuoir l'-vn de l'autre vcrgongncj
Au martial théâtre où du eceur on tefmongne.
"De ceux qui font hoieux de mal-faire aux cobatt
Beaucoup plus qu'il nen meurt fefatuHt dutrtfa*
Mais ceux qui-vont fuyattmfiours en la mémoire
Sont ejlimez,fa ns far cety font priue\ de gloire :
Ainfi difl & chacun mit enfin coeur fis mots.'
3lifnrattpromptementadtffendredi^os'
Et d'vn rempart d'airain leurs poupes ils mUniret
LesTroyens de noHtitxuplmfort les ajJâiUirmt
P oujfeic, par Iupltirqt» force hur bailla
Sluand lépreux Menehu Antiloq efîieitta
Hincitant partes mots: Aniikq bon'courage. '» ' v
Perfonne entre tes Grecs n'ejl phufiotiffant £agt*
Nyplnfieune que toyny'pïutléger au pat '^
Nyplutditr ny pins ferme autramii des toMtlsi
lors que tu veux bleffer •vn.Troyen par la pftffe
En luyfaillant dejfut tu montres ténadreffeî v.
Ain j! par ce! propos Menelat tellement 1 "
Incita Antiloq'quilfaillit pfomptiment
Dehors détfremiers rangs Çf £i>nt main pui^Mf
Defcocha-{* y ^ làmemttdmdeImfantt, " '" "

Jtv.i ; t * y BjB :[!*•*; ' ,
Eftiant à tentour ceux qu'dpturroittim. '<
On voyait Ut Tfoyeosjmienfe virer,,,,....,
Sou*le vtldefes dardmCjr la flèchecertaine t -
Sanieffeilnejortit de fadtfire.fouÀa^ne., :, •'.
lkfr4ppaMewUpp*+nimd* y.ttwt.. , ,rft.{l*d!(iiït> (W'îPfflfJ 1
Tombant il fit T,n.briéi^£(i,flxmnt.^{ dctniterentt _
CompataiioH. ., , •,
Antiloq accourut comme va ÇUen court dejptf
Avn F.îqu'vn Veneur parmy les boumottjju*
D'auantjure,ablejfe',quandaueç flapie'viJU,
llfullùU de/on fort (% duUtdefe?>.gi)iei,. . .\
Ce Fau.ticebuche à bottAiitiloqtoutainjl •> ,,' v.
Au choquer du conflit coaftummentendurcy ; ,.
Courut pour-butjnerJe ce doittéfcamurer i _
Mais il,wJ>eutfromperyHe£lor,àU.w*i>^dureç
gju luy v int au deuant accourait de raideur. ;
Sien qu'.Amîloq paxuflfort •yifte beUiqutur- •.
M . - , • . ' . • C p m ^ i i a n . . . , , > , . ;
7/ nelatmditp*i:mai»fe\mqii^Ji>nlblàhle _
^f Ifbefteftuuage atttndre(amandes htmma de, vf^^Sfe 1 . '.
Cfiura/ts-e^nl>aJl

I'I t u D i D'HOMIROHE. ifg
Parmyjes compagnons ,la tefiea retourne,
Cnmpara'ifon
La les Troyens pareils aux Lyons quitte vmtt
Sinon que de chair crue es caiienies qu'ils fument
Se ruèrent cTa/fautfitr lésNatu vaillamment
Et du grand lupiterfirent te mandement
Lequel les refitalloit d'un, enflamé courage,
Et trompoit les G région leur ofiant l'attantage .
Ce Dieu Saturnien propofiit en fon coeur
Défaire au Priamide enlever toupl honneur
Et -voulût qu'A dardafl les flammes atifees
D'vnfiuiamais lajfédans les Naw aiguifees
Dvn bec efp'mnné,pour rendre le fichait^
(Bien'qu'd fujifans raifi»i)4efa Thetts parfait* .
Iupitir »'attendrit fine» noir la lumière
D'vnfeu roux embr-ifier la flotte marinier ti , '. •
Cafdefion il deuiit la louange augurer
Des Grées. & les Trçyem encore rethajfer..
Ce pendant d iiicite anx.nauires vouteet
D» Priamide HeClor les armes redoutées,
£^ui defiy mefmt allaitfirt.pnnt (g courdgeiuK ,.
Comparaifon..
llfortenoit ainfi que le Dieu belliqueux,
On comme fait vn feu qui fur les-mtirts allume*/
Let profondes forefls quj. Ufileilcènfume: :
Sa bouche ffioit d'

JtV.
tlTRE & »
U 'a triant qu'à peu de tours pt vie efioit bornetj
Et ta Pallas braffoitfa fataUe tournée
Sont le bras violent du Peleide Roy.
Il voulait s efforcer de mettre en defarroy
Et rompre tout les rengs m luy fembloitphu grade-
La preffe des guerriers $/la meilleure bande,
Mais il ne peut Ut rompre encor qu'ilfifl effort
(ïorcenant & tuani)derefier lepluefort:
Car ils ejloient ferrez, comme vite tour efyaijfe,
Ainfi qu'vn haut rocher que tea» mtrine preffe
Planté fur le riuage endure les grands flots
Etfiufiientlesfouftets qui luy battent U dos
Jl endure des vents lesfacheufis trauerfes
£ui font des tourbillons dejfut les ondes perfcs-
Et font rouler meint flot aboyant ty tort»
Contré le ferme pie de ce rocher pointu.
Ainfi la Argiens qu 'on penfoit contraindre^
Attendaient ïennemyfamfitir {ffins craindre.
Comparaison.
Mais TieElor dm* v»feu quipaffe en tout endroit
Se rua fur U bande efpaiffe des Danvi».
Com paraifon.
Comme vue greffé vagu»,ofp*ijfe, impetneuft,
Neurrie parles vend en fa fureur ondeufe
Vient tomber de roideurfitr vn vaiffeau gliffant,
Ilefi tout afiiegéitvn bouiHon blanchtflant,
VnfouffUmfnt hideux du vent armé (forage
Fremift «intre.la veille & contre le cordage
Les Nochers font tremblant &• ont l'offrit peureux-
Car toiieufe Mort m pendguiere loing d'eux.
Ainfi l'efprkdes G-tect voyons U mort vu fine

L'I 11 A D » D'H ami s. t|7
Dimfé s cfgarcit au fond de leur poitrine.
CotnpanjifoB.
Mauainji qu'un Lyon mfangeantquà tuer
Et rougir fttfMfcliairt^tfprefe va tuer
Survamonteaudtbetufr dont Utroupe infinie^
Anpra d'un long niants tondu verte prairie,
Leur Pafleur qui n'efipac encore affe^,inf mit •
Eoureambatre tty chaffer la Fer* qui defirmt
Ses Baufiatm pieds retors,p*fî*re drla.Btfle '
Garde bien lei premiers & aux derniers Yarrefttsç
Ekmartheattecques euotjè Lyon- cependant
Dans ceux*là du miUieu donne $J IwuamordXt
Et en magequeleun:Tom Ut autre* beeufi craignit
Voyant du betuftuéht longues peaux quifaignet.
Ainfil'Achaiendeffim Hettor tremblait
Et defftmlupiHr qui fin- ernur redoublait*
la le fils deCoprusptrdit en U deffaitu
J>tffoAsHefla*U'oie,Etc>eftm?triphet4 '
De Myemnnatifquldw'Roy Euryfihé
Ambrât Merculim portait la volonti. M
Ce fils eftoifimeilleur de beaucoup que fin père • >
A courir,à cvmbtitre,à •tiutettkofesfairi.
En diuerfis •vertus fin efpritexceiloit
Et de [es Citoyens aucun nele -vatloit,
Sibien. qùHetlor en eutvne gloire afarente.
Car ainfi qu'il tournait en arrière fa planttJ
llÇautafur le rend du bouclier qu'il tenait
Lequel en le couvrant iufqu a fit piedt venait'
tour eflmtgtterdtluy let couplâtiauelme:
Empejlrcdu bouclier il brancha fur tefch'met
Al'entourdefatsmpUhamblunantJbnna

XV. ttV R B D H." • •te
pot de.fin heaume,au choquer qu'il dont»*- \
Heilor aigu-voyant quand il le voit partent
Soudain luy court deffus & Ufeinluy enferre
Defapiqnefichee-.ilUprmaduiourtfaugré
fes compagnons armexjoutà l'entour •
Qui trijfes pour fa mort ny peurent donner aiity
Cat a» dtuinHetlor chacun effrayécède:
Ils rtgardoienHeursnom defirtuoe Syréntrert
Celles'du premier front qùikVenoimt rentmttrt
• Lcsempefchoient d'aller.Toutefois par tontrainttllsfevtrftitnt
dedans Ufttth auotenttkcramteï.
•Jbquitertnten ftntomUspremiers •ùaiffetuot il
••StfetindrtnttaptTjs tentes pMtnonceitux- i • ' \
,iV« s'efans efcarter,& tout* leur armée \
De honte & de frayeur Je tenoit enfermée,
Card"vn bruit continu lés Troyem s'incitoient. \
Neflor dont Us amfuls Çouuent leur- profitai ait
Ambrrfaivn chaainlcs priait.pour lèu)ts femmii
Et leurs enfans atnfi,Remette^m vos ornes' - 1
Quelle marque e^ia hantej& regArde%commt*H ~
OnporlcraaevolUffifiiyezJafthemtHt. .>
Soye7 hommes, Amis.ore ayexfouuenattce
Des femmes (
Soit qu'vn tombeau defialeun defpotyttes enfamtt.
le voHsfupply pour eux que ne pointez, onit i
De tenir vaillamment & ne vius en fuir. ;
^ftnfidifant il meut de chacun le courage:
lAineruedefifaU.tetitkeitH nuaff . L ..

l'ilTABI D'HOMERS. îjg
Qui leur bandait ksyenx, & vntgrande clarti •
S'ejpandit ça & là plein» de dette
Tat aux naos qu'en laguerre''egdlenifa fafcheufe.
Ils apperieurent lors Id vigueur valèureùfe 1 .
•U'jf/rffor &de Ces chefs en airain flamboyer:
Ils en veirent les -uns et Pouf es guerroyer,
Les autres retirez, qui repofoieiit Uurdefire.
Xf magnanime Aiax làne voulut plus eflre
Oit-Us Achaiem s'.efloUnttatti enfermer '
st'ms. marchantkgrans pasfuries Batjles armer
SecMcit.cn fes mains vnefuiffante perche
Dequoy lejnarinier au.fond des eaux recherche:
Cette perché en longueur vingt deux • coudes auoit
Erde'meints tloux de fer bien ioiniïe iejleuoit
Comparai l'on.
Aiofiqu'vnefcuyer qui bien les chcuauxmote
Qui lewfçait comander,qui fçait cime é» les doté-
Apres qu'il a couplé quatre chtuaux choifit
A» miltcncCè plusieurs expreffemmtfaifis >
Il les eflanceau cours par Lt-veyebatu» ••
Où Ion marche à fa ville ayant meinte grand rue,
llles hafte d'vttfouet-.Les paffans curieux
Hommes,femmes après y amufent leur y eux !
Oresfur-vn il faute près fur Vautre & change
Htxtrenùnt fans faillir: à plaifiril les range 1 .
Ils volent par les champ i\ Ain fi» Aiax marchoit
Ferme furie tillac eyphsnefe cachait:
Il eiihartoitlts fiein dtcombatre & défendre, '
llcrhit de voix fntetfnauuante à l'entendre v
Et qéivtnt-iufqu'ititcitlMHt il eftoit actif?
Mais Fictive d*»ttt.part »« àxmouxeitJO$f -

XY- UT11 SI
Es la tourbedetftens qui n'efl iamaisoyfiut
Sont In cris de fa -votxfe nunfiraplm aBiue.
Comparaifon.
A iffi qu'v» A iglt mit le plus audacieux
Dts-.eyféaux qui hautains -volent farmy Us cieust
Cale &• fond de roiicur au bord d'-vneriuiert
Surlc Cigneaucollongoufurl'Oyeeftrangere, '
Ou bien dejfus U Grue au champ où elles font.
Ainfi U freux ffeflor àftfcarmoache front
Se flanc* bien ituant de maim ^dtfoitrin*
Contre ceux qui tenaient fur U plaine Mttrim. •
Auecfa grande main lufitertauançti*
Et far derrière aufiifts peuples il foufliit:
Vc rtthef-vn bienaffr* & fort combat safleut.
On eufl dit à les voir chauds'd'iMe vigueurneuM
Slùils vtnoitnt à choquer mdontiz, de labeur
Sans efln haraffej^ Tant it bon .& grand cour
Ils manioient le fer. En tellt-violenco
p .
Trefque lis ^trgiens »amimt plufxEeffemm» '-..
D'euiterleurruintaims'^iimoientfrtius: '
£>tsTroyensefpcroient voir leurs futxefpandut '
Easlisvaijfeaux brufu^,fuis(lafî*teenfiamee')-
Occire les Héros de t Argitnnt aamtt.
Pourtant ilsfe ha/hient au combat inhumain:
Ce fut alors qu HeShremfoagna dans fa mai»
taBmfede ta Nef gentille & vagabonde-
£jm légère murant fur la Tketieant onde
wt'

t* ILIADi D'HOMSRK. tff
Et fane part ny d'autre ils n attendaient Us trét
Loings defcochft, del'arc.mais combat/oient dtprtt
{Egallement é/pris)auec les befaigua
Aitec Us coups de hache ey lames bit* aiguei.
O» -voyou hors dés maint dejpts la place clotir
Plufteurs glaiues tranchons, à gardttirpomeauntir
Et l'on -voyoïfeneor det efpaules frafees
Retomber par efilats Us luxantes offices.
Depuis qu Heflorfamainà U Poupe acrocha,
La tenant roidement iamais ne la lafcha;
Va terre noire efloit defang toute coulante. '
Or Heflar cmmandoit d"vne voix violente
Ainfi criant aux fient: Apportez, apporte^
hesfeux & quant & quant vne clameur ietter^
Au iourdhuy lupiter nota donne -vne iomnee
. S»^f* T toutes fera Ci bonne & fortunée ( Dieu*
Que nous pi thons Us ntmxqm maugréUs hauts
Ont pour nofire malheur pris riuage en ces lieux
Et nom font mille maux pour 'anc couardife
D-es iiieillars qmtoufiours-tnt tardé mon emprift
Retenant Usfeldats t*fmoy quand ie-voulus
attaquer l cfcamouche au» Poupes desCrtgetis.
Maisfilor$Iupiteràfedwtnoz,penfees
Maintenant elUs font par luy recompenfees '.
Il commandent nous preffejlnous donnelt coeur.
Ce difl,&Ut Troyens de plus viue raideur
Chargèrent fur Us Grecs-.le fort Aiax à tbeure
N'attendit plut tes traits-.centre eux il m demeure.
Il fut tant accablé qu'a Iheuretnfon vaiffewo
Penfant mourir fi mit diffus vn EJcabea»
J 3 ^f«{tpitdf de longueur: Ainfimatté de peine .

( XV. ' llVlt'B 8 S
Arrière ilfe tira peur prendre vn peu d'haleine
Et qutta le tillac:toutefois regardant
L'ajfaut &• le combat,ilalloiPiiefendant
Ses O' itères toufiours (ff d'vné piqueforte
t^epouffoit le Troyen quiconque te feu porte:
Biehfrrt horriblement il cnekfkns repos.
OfermteArtdeMarSyO^rgiuesHerot
Soie%hommetyamts, sfyet* en cet effair*
SouWtiMBce de l'art & fierté militaires
Quoylpenfons nous auoirà noflredos icy
Cens qui denom ayder ayent quelque loutyl
Quoytpewfem nous*Hoir iin rempart de muraitt*
Où pour fuir là mort fe renfermer il faille?
Nousn'auons foin* deville icy pres,dont le fiant-
Soit bien mièity de Tours afitjes d'vn beau rang -
Et où nom eftans mil nous trouuions en la ville
Vn peuple à féconder & tenir bon •vtillc.
Or nous fommes au champ desTroyens bien armer
• Et fommes de la Met-deuant Troye enferme^
Loing de'noflre pais: Pourtant c-efl ennoufmefme
Suegift noflre joint à ce danger'extrefntt!
Défendons noftre vie & nous donnons clarté
Cela gilen no^ mains ,non pas en U bonté
Grâce ou ranft de guerre: Adoc tout pletnieragt
jrfuet (aigu long bois il breffe $/ fait carnage • ••
De ceux qui l'attaquoient auttlefewntùfant
Vdur complaire à PJeftor leur courage aiguiftnt:
Autant qu'il s'en approche^autantfa mai» en tut
Les reteujnt à coups de fa pique pointue] '
Si bien que par fin fer douTte furent perdus. -
•*iu/cumntdtivaij)faux far la place èftendm

A
itfo
I ES MB
LIVRE DE I/1LIABE '
D'H OMBRE.
ARGVMENt-
Chïïle permet à Patrocle nui l'enre*.
kt)ueroit,de prendre toute (on armure
& mènera la guerre fes Myrmidons.LeP' -
quels fortis au combar,tournenc cW fuite -
IcrTro-yerrs.Patrocte oceift Sarpedon fils •
delupiterlequel lurauoit tuè PédaleI'vr»
des chenaux d'Achille: Heftorineontinét
après donne la mort à Patrode qui prcmi
ereme.nt futbletfé' par Euphorbe ic délie»'
ftndc fon harnoispar Apollon. -
Znji fit eomltttoientàtcntour '
des Gaines,
'Patrode ce pendat itutc plaiit*
tes

* XV*. UVRE Cl
Comparaifon.
ZlteiverfiitMnlfiqitvnecifiurrfoniilne
5»M««ëp>» iouilhn-dufefled-vit rocher
• f^chillevijie-^it•pleiifSvne_amedimut ". *
tevoyauteHcépoiM,iî$entitfapoittine :\ ..]_
EftraMte£KmititffâecomptP">»,y •• >
listes propos'afle^.ildUtd'ajfei'iion' " X
Pourquoy mon cher Patrocle en larmes fe dijlile
• ^Cpmpaiaifon.
Xo» œil comme celuy a vne petite fille
Qui court auocfit mère &>arreflefonpas -, ,
lUmpmgnantparla robeafin d'eftreenfesbras?
Pleurant *Ue t*gtrdt,i

t'iLlAfcl CHOMER!. i6t
La plus vaillas guerriers aux belliqueux trauaUX
Et fripez, & bleffez,gifent déduits leurs MWî
Diomede Ufort,Agamenmon,Vlyjfe
Sontnautrez, • Eurypilea receudansl* cuijft
ta blejfure £vn trait, Ci Us Chirurgiens
Emploient au remède vttguents & tous moyens
Medicinant leurplaye : ou cependant Achille
ïnexorable,oifif,tu refies inutile.
Ha ! Dieux qu'vn tel courroux ne me*iîinefaifir\
Tu gardes ta colère & tu mets tondefir
A noué donner du mal! quel homme au futur âge
Par le nom de tes faits prendra quelque auantajt
Si tu rie veux icy repouffet le meihef
Dommageable $ honteux qui pedfur nojlre chefl
Lot,que tues cruel ! Thaïe n'efi point ta mire.
Le Cheualier Pelée oneques ne fut ton père,
La merperfe te fit ii les rochers hautains
Tant tu es obfiinêdepenfers inhumains!
Que fi tonJâge ejprit quelque fortune euitt
A ta mère Jhetis par Jupiter prédite,
Enuoyemoyfoudam,donntmoy tesfoldats
Les vaiUans Myrmidons,pourvoirfi des combatsleferay
la lumière en ces dures alarmes:
Donne aufti que ic vefle fi endoffe tes armes
Afin que les Tnyens me voyant tefembler
S'eflongnent de la guerre & fepuijfent troubler
Et que tandis les Grecs prennent 'onpeu ihaUstut
La/fez, ^tourmenter d'vnefi longuepeine:
Rencontrant ces Troyens mattez,par les hasc^an
Nous les repoufferons au clos de leurs rempart
Ztebratmn-trauaiSt^ -4'"fi^ & fiff^
Z
"*!-."

XV*. L1YKI CI
Mais las ! qu'en fa demande il faifoit grand' folie,
Son malheur & fa msrt il allait defirant.
Achille •vift-picgrieuemcntfoupirant
Luy iifl ha ! monamy quellechofe as-tu dtteï
le n'ayfoucy d'oracle tu fortune pndittj
Et ma mère iamais ne m'auertit de rien
Que lupiter ait dit pour mon mal ou mon lien:
Mais vn exfrefme ennuy rend mon Ame imfloyabU
Sfuad-un homeinfolet -veut fauderfon femblablt
Et luy oftefon prix,pourte que de-grandeur
Il cftplui haut pouflé: Ceftegrieue douleur
Pour qui tay endurémetnlepeine ennuyeufe
C'efl que lei braueifils de Grèce valeureufe
Quandiegangnéd'affautles murs d'xnedtt
M auoient pour mon butin "vue fille exempte',
Jel'auoisparma lance acquife & emportée,
^fgamemnon le Roy meta lies maint ojlee
Comme à quelque fuitif,mefprisé,inconnu\
Mais laifj'ons ejhefait ce qui ejl aduenu:
Il ne fallait toufiours que mon ame 'ffenfee
Gardafl -vn tel courroux au fond de fa penfee.
Sens plus tauois promis de n'appaifer iamais
Mon courroux,que premier les efcadrons efpa'tt
Des ^oldats ennemis ty les clameurs affreufes
Ne vinjfent iufqu'à moy dans mes galères treufes.
Pourtant reuefls ton dos de mon harnoisprise',
Commande aux Myrmiiens dont le cœur attisé
Vvn defir belliqueux,ne cherifl que laguerre,
tmfqù'un nuage obfiur de ces Troytns enferre
fJos vaijfeaux a[fiegn

l'IIUDI D'HOMU!. Iti
Ils font mi* à l'efiroit &ftla -ville entière
Les f refit & les fourjuit d'-vne menacefiere
Ne-voyons point de prés le font fut radieux
Démon atmetquiiette -ime frayeur aux yeux.
SU'Argifa Monarque autit l'inteUigence
Hf traiter doucement 'Afiater ma vaillance, '
Soudai» ils rempliraient de morts & peuple occit
Le cours enfanglante dei fleuues eftrecii,
Ou maintenant ils font au camp de nofire armée
Cà & là combat ans: iî la pique animée
Vu Tydide n'enrage ii ne tempefteaffez.
Pour chafier le malheur des Danois oppreffez,.
On n'entend point la -vtix ny le cry de l'Atiide
Tefle mon ennemie/tins d'Hector homicide
Quùde tous Us coftez, fait laftenne ejclater
Et commande aux Troyens: ioyeux defurmonter
_ Ils tiennent tout le champ auec -vn bruit horrible:
Toutesfois ainfipeujfe $/de charge inuincible
\Fonds furies ennemis empefchant que leurs feu»
N'ambrafentardemït totu nos vaijjeaux poiffemt
Et n'oflent leplaifiraux enftns i'Achaye
T>ereuo»lefeiautdi leur therepatrie:
Obéis fout ainfi que dedans tes efprits
tordonneray la fin iitdejftin entreprit
Afin qu'à mon honneur tu gaignes telle gloire
Que par tous les Danois m coure la mémoire,
^ffin que Brifeis excellente en beauté
liefbit après rendue,& mefoit apporté
Meintprefent de-valeur tel que ie le mérite.
Qaand tu aura* tourne'lés ennemis m fuite
Ki t'auanture tropfeufrtincontmmt.

xrt. I I VRE D J
Ccmlien que de Zunonlemaryhaut tonnant
Te permis! tout l'honneur,toute foi* ne dejire
Ve Intimerfant moy i~i ne tafdic afuffirt
-Aux alarmes teutfeul cintre les Citoymt
D'Ilion haut-bafly/uagnanimes Troyens:
JHe tien pMfans boneur ma proueffe 9 main forte,
Ne mené les Troyens iufques dedans leur porte
Tuant & pourfmuant & te refitmjfant
Auec trop gai excès JU peur qu'-un Dieupuijfant
Plein d'-vn âge eternel,d Olympe ne defcende
Et tout le prix gaigncfur toy ne redemande.
Vhebtiâ diuin archer les aime infiniment:
Fourte quand tu aurai à tonaduenement
Redonné U clarté dans chacune, nauirtu.
R*uien,9iUur permets furlechamps'tntr occire.
Pleufl i "vos DeittZnO pire Iupiter,-
Mincrue,& Apoll*n,qstenulnepeuft reflet
Ky Grégeois ny Troyen de cefteguerre extrefme
Et qu vn de tat qu'ils sot n'ecbapaftU mort bief-
Et que feulnoHspeujîiïs firtir de ces bazars {me,
Pourbrifer£lUontoti*Usfiurtz,rempars.
Tandis qu'ih.difcturoient de ces chifeifecrtttts
Aiax ne tenait plut forcéfar les fagettea .-.
L'ejprit de Jupiter le doutait & encor
Les iâuftres guerriers du valeureux ffeéïer
Trtffant tirant frapant :fafalade bien claire .
' ^fttainte bien ftmuent des traits de taducrftire
Faifoit -vn bruit horrible à l'entour de fin front.
Sans fin la coups fauchaient le haut ampet ou font.
Les ornement bien-faits de {armureguerrière'. .
Puis fou efi> 4ulegaucht.cn tant temps ftuHiumien :

l'iHA»» B'HOMSRI. 2f}
S t porter fin bouclitr,lajfi trauaiUoitfort:
Les ennemn pourtant auec tout leur effort
. Kefouuoiet ïesbrJHcr,bie» que d'eux meinteflécher
Dru-volante tjfayafi afin cerfs faire brèche.
Vngrief halètement fin tflomac battit,
D'vnegreffe futur tout fin corps dégoûtait,
Etprefqueil ut fournit reprendre fin haleine,
V» mal affuyoit tautre ty peint aUtitfmr feinei
Mufes qui fur Olympe autz, •voftrc palais
Dites comment premier tomba le feu effak
.Auxcarènes des Grecs: D'Hector la mainletiort
Irafa 4vn teutelat la grand'pique f-efnifre
D'Aiaxensafrechant, lllatrenehaduteut
sfu derrière où fi ioint le pointu fer au bout,
Si bien que cet Aiax creffoit en la méfiée
Vainement fans ejfeflfa pique mutilée: .
La pointe loin de luy fur la terre alla choir
Hefiiteant &fixant, faifantl'airefmoHueir.-
LeTelamonienlersfagemtotdefiouure
SlutceflotUHred.il>» Dieu qui de peine les ctuure,
Car c'eftojrlufittr qui four t heure coufoit
La trame à leurs confiais tSf du tout les romfoit
Defirant qu'aux Troyens dtmiurafl la louange:
De là fa hardieffe en vue peur fechange,
•Il t'eflongne des traits : les Treyens ce fendant
Sur fin-vaiffeau léger ietttnt le feu arddnt
Jeu qu on ne peut laffer : Ccflefiante invaincu* •
Incontinent fat t eut fi tnuua rtffandut
Et ia ceignait la Ptupt : Achille adane bâtit.
Ses cuijfis, §£/ Patrode en ces mots aduertih
Va fils itlufiter quifçaisttfaite-uoyt
Z if

fir
JCtl. II VUE DI >
J£uand

1*1 LIA BU B'HOMïRE. 164
Et U donna depuis àfonamy Pelée
Afin que bienfouuent fa peinte fuft foulée
Dans Itfang des Héros : Telle aufii elle efioit
^jtandlefls de Pelée AUX contins la port oit.
Ce fait, il commanda quAutomedon accouple
Sent le charfes chenaux quiontleiarretfiuplei
Car après fon Achille aux bataillons affreux
Il honoroitfur tout Automedon lépreux
D'autant qu'cn-vn combat il efloit trtsfidellf
Pour attendre les cris de la guerre cruelle. I
Adonc Automedon fonviflepat doubla:
Xanthepront {JT Valie au ioug il ajfemblat
Auec Us v ents njoloient cet cheuaux que Podargt
La Fiarpye enfanta, conceuant cefle charge
De Zephyredoux vent paijfante dans vnprt
Sur le bord tfcumeux de l'Océan facré:
^fux limons fe rangea le généreux Pedajfe
£%uAchille auoitgangné quand ilfaijit la phitt
Du Rsy I et ion : combien que ce. cheval
Fuji mortel,il efloit aux immortels égal
JEtlesfuiuoit au cours : Or ^tchille eomnutnd*
Parmy Us Myrmidons allant de bande en bande
Qutlsfoient en armesprefls & par les pauillons-
Des tentes, fait amat de guerriers tourbillons.
Comparaifon.
Corne loups furieux ne mangeant que chair crue
•/*• qui la force immenfe au courage efl accrue
§uan d ils ont fur les monts vn grand cerfdtchirh
Ils le rongent foudai» hauement deuoré,
Leur mâchoire & leur gueule en efl toute Çanglate.
Puis m troupeaux ils vont à tonde ruiffelatitt
Z Uij

XVI. tIVRB CI
'Bt'vntfontaine obfcure,ils boutent en lefchant
L'eau dîme làgue tenue, t& leur meurtre efpachttt
Renient de leur carnage au deffm l'onde teinte:
Leur ventre en efl enflé: fin* Ceftomac la crainte
tfefi loge en kur coeur, ^finfi la Ducs ("y Rois
Quauoient les Myrmidos couraient de têtu endroit
Autour du compagnon du léger Eacidt:
Entr'tux apparoijj'oitle hardy Peleide
Enhortant les cheuaux & Us porte- boucliers:
Quarante Nam vagoient Sf dix vaijfeaux legierf
Que ce tout Martial & Iottial Achille
T auoit amené pour afîiegcr la ville.
En chacun des vaijfeaux cinquante homes efioient
Qui compagnons égaux fur les bancs combatohnt,
Il auoit fait cinq Chefs quifages capitaines
JDeuaient là cemmanderfur les marines plaines
A ces peuples de Phtie & luyfouuerain Roy
Exerçait dejfut tomfon empire & fa loy.
D effm v n régiment commandait Menefihie
Vejiu d vit harnois peint,fi'h dufleuue Sperchit:
Lanymphe Polydore excellente en beauté
L'ayant de tuy conceu luy auoit enfanté:
Ce^e fille Royalle eftant femme mortelle
Coucha près de ce Dieu dénature etemeUe
Bien-que félon le bruit on prnfaft feulement
Que du fait de Boréfortifi l'enfantement
Qui de Perierefils par v n public noffagt
Donnant infini dot la prit en mariage.
D'autre part regiffoit Eudore Martial
Qu'on auoit efiiménéd'vn ventre virgeali
" La fille de Phylas la ieune PolymcUts

L'UHD-I DHOMIU. léy
Betle à danfir au chœur d'Artemu lapucelle
L'engendra,quand Mercure homicide d'ArgHt
Sentit les aiguillons defes regards aigut
Au milieu (U troupeau que Diane bruyante
Ceinte de traits d*re%jn tout lieux reprefente.
Alors qu'il l'appercékt le Chœur facrédanftit
Et de belles chanfom la dance efiouijfoit:
Mercure bien-fai fleur qui n'aime point le vice
Et qu'on ne peut aujftdeceuoir de malice
Monta dedâs fa chambre a» plue hautduplacher-
Et -vint fccrttcment auee elle coucher.
£Ue conceut dtluy ce généreux Endort
UluJlre,i>iftea»co.urs,t!rq»e la guerre honore',
liais après que Lucine aidant l'acouchement
Veut produit,en lumière, & qutlvit clairement'
Les rayons du Soleil,ht ftrceftuueraine
D'echecle l'^ffloride en fa maifon emnteine
Cefle fille & luy donne infinis biens à part,
Mais le fils fut nturry par Philae le vieillard*
Qui l'ejUua mignon par douce nourriture
L'ayant en pareil foinquvnefiennt faclure.
Au troifteme efcadron tifandre commandait-
MtmalidtvaiUa»l,qm digne ferendeit
Entre les Myrmidons d'exceller en eflime
offres le compagnon £Achille magnanime, •
Four manier la pique U efioitbonouurier!-
Or le vieillard Phénix éloquent Cheualier
Bon donteur de chenaux gtsmernoit le quatriefme.
^tlcimedon guidait la. troupe cinqniefme
Vaillant fils de Laerce: ^tinfi ils commandaient.
Achille voyant ternit ceux qui les guidaient- '
Z v~

xvi. Lima » E
Bien ordonnez, en rang^vne pafolle forte
Auec commandement leurdifl en cefie forte.
' ' Myrmidons,nul de vous n'oublie à cefie fou
" Le fuperbe parler,& nuançantesvoix
"Jgueiettiez, aux Troyens chacun en-fa nature
''Autant que t'ay gardefans rien faire mon ire.
"N'oubliez.pas cornent vous me blafmiez.fouutnt
"Et chacun me mettiez, tel propos en auant.
"O dur fils de Pelée, Ht qmy dtnques ta mère
" T'a nourry pour toufiours feruir à la coUre}
"Impitoyable Roy qui nom tiens icy tout
"Tes compagnons oififs arrefte^maugré mut.
"^4Uonen nos maîfons reuoir nofire patrie
''Puifque ce fier courroux tombe en tafantaifie,
''Courroux trop malheureuxlfouuït -vota afiebltez
"Et ces mefmes raifons fouuent vous redoubliez,.
'' Vnegroffe bataille or'vous eft préparée
' (Ocuure laboneux~)qu tuiez+tant dtfiree.
''La quiconque a le cœur de force vigoureux
•''Le montre en combatant ces Troyens valeureux^
^finfi iifantjil meut ctvn chacun le courage :
Leur iojpirans & force $/ vigueur d'auantage:
X-os Myxmidons oyans du Prince le propos
S en arrangèrent mieux à batailler di/poi. ,
Comparailoa.
Comme vn marçon *ffemhle,aiamcepres,'é% ferre:
En ayant gros moncodu{yne pierre fur pierre^
Thntilbatiji lemurd'vne hautemaifim •
Tour euiter des vents la molejie faifon. . . . '
~dinfi.meintejalade&' targe bimdoublee ,
Se •uayoitrencUment Cvne ÀtautnaffeinbUt-*

l'UIADl D'HQMERS X66
Vn morne» efloit contre l'autre apuyé,
Le bouclier du bouclier fe tenoit eftaye,
V" hommeferroit l'autre & tefle contre tejle
tes montons louchaient tvn de l'autre la crefle.
Leur chefclignoitdardeur,meinte queue attachée
Sur les armets luifans ondoyait efponchee.
^tinfi l'vn contre tautre ajfembU^flanc à flanc
Tous ces peuples armez, feprejfoient en leur rang,
Et Patrocle s'armait deuant les compacités
Auec Automedon,dont les âmes voies
N'auoietqu'vn mefine cœur,pour aux afpres dagen
Al'ceildes Myrmidons parejlre les premiers.
Achille vifiement en fa tente retourne
OÙ fongueux de Patrocle oififil mfeiourne.
Il auott vn beau coffre en cent lieux m arqueté
Que fa mère Thtttt au patin argenté
"Luy mit en fa nauire après que meinte choft
De pris gj/ de valeur par elle y fut enclofe,
Eâey mifi des manteaux & des tapis ftife\
Et des halùd'oùfont lesjrands vents mefprifez,i
Doncques ouvrant ce coffre il prit vne.vrand' tajfe
OÙ d'vn bel artifice aparoijfoit la grâce:
Xntre tout les mortels nul n'y beuuoit dedans
LA fumeufeliqueur des rouges vins ardans,
Nulnefacrifioit à quelcun delà troupe
XHtous les immortels eh tôt decefie coupe
Sinon à lupiterpere d» genre humain.
Apres qu'il Veut tirée il la fourbit foudainpremièrement
defouffre,ey puis vint à la conrft-i
D'-u» ruiffeauquicouloitd'vne éternelleJource
Afindelkld»er:enfembkilarrouzAJ
Z vi

XVI. tl VU D X
Ses matas de (eau coulante, Et {ce fait) il puiff
Du vin clera ardent four fairefacrifice:
A* milieu de fors camp il célébrait l'offue,
Et r'ejpandoit dit-vin regardant vers les cieum
Dont d fut aperce» du monarque des Dieux
A qui rieniiefl caché de ce qui efi enterra
Et qui fi refiouifl du foudroyant tonnerre.
Telle fut ïor xi fan: Ogrand Saturnien
Habitant loing de nous, père Thejjalien
R>y de Dodone ou font les facheufesfroidur»
Les hyuers violais & Us tempefies dures,
Où '.ogent à l'intour tes prophètes Sellais
Pour redire aux humains ton oracle & tes loix,
Freflres dormons à terre & ne louant leur plant*
D e liqueur que ce fiif.ô Dette puiffante
Tu as bien autrefois ma prière exaucé
Tu mat fort konoré,& tu as fort blejfi
Le peuple Achaien: Ornemets en arrière
Maintenant le defir de mon humble prière,
Accomply m»nfouhait:ie n'ayfouci de moy
Car dans leport naualie demeure à retpuy,
Mais i'enuoyeau combat mon compagnon fidélité
Aucles Myrmidons pleins de vigueur nouuelle,
Jupiter tout voyant donne luy de [honneur,
Affeure dedans luy & tejprit ey le.cmut
Aji n que cet Hetlor que tant Mon prife
Koje fi mon ami,d'adrejfe bien aprife
Sçaitguerroyer toutfeul,& fi Ut membres fottt
De fa main intouchable enrageront alors-
Sine ie m'iray méfier au Martial ouuraget
Fuis quand ce Chevallier verra tant le A.

L'ILIADE B'BOMIRI. X(y
h'ajfaut & la clameurfeparet, loin du nittu
Par fort heureux Çecours,qu'ècbapé des trauau*
Ilputjfe retourner reueftu de'mes armes
Auecfes compagnons &• mes -raillant genfd'armer*
sfinfi fitfiircquefte ,& lupiter prudent
Entendit lefonhait qu'il allait demandant.
Au premier défis veut il eut l'oreille prefit,
Mail Û n'accorda pat la féconde requefie.
A Patrocle il donna lafaueur deflongner
Le péril des •vaijfeaux,r*r ne -voulutcligne*
Que faufilretoumaft de la bataille amen:
(Son facrifice fait à lupiter le pert
Ètfes -vaux a chutez,) en fa tente il entra
OùUvafedoréau coffre il atoutra
Le referrant àpart,& puis hors de fatente.
Refortant de rechef à la porte ilfe plante:
Sone/pritdejiroit contempler des Troyens
L'efcarmouchecruellerpdes Achaiens
Il vit auec Patrocle en troupes ordonnées
Marcher defesfoldats les bandes emmenées
Iufqu'à tant qu'orgueilleux penfâs dtfey beaucouf
Ils preJfcTcnt cTaffaut les Troyens tout a coup.
Comparaifon.
llss'efptniirtnt tous en troupes bataillantes
Ci & là refemblans aux guefpes bien fiquauta
Qui tiennent la chemins ou les petits garçons-
Les prejfent d'ordinaire en disterfes façons %.
Volets ilsftntetbat de fafcher les Ugettes
Quelles ontparlavoye en petites cachetret-
JLtfint atufes d'un mal à chacun pajfager,.
Garjt à l'impeutue» quelque homme voyager

Xyl. tITRE VI
tel efmeut d'aventure en paffantpar la place,
Cesguefpes dont le coeur eft enflamè d'audace
Volent toutes aux champs & £aigutpiqueroni
Défendent leurs petits par tout aux enuirom:
Les Myrmidons auoient vne fureur non moindre,
Vn bruit s'en ejleua qu'an ne pourrait eftaindre.
Et telle de Patrocleen longueur s'eftendil
La voix quifesfoldats à la guerre tendit.
Fidetles compagnons d'Achille Pehide,
Soye^hommes,ytmu:imitervoftreguide
Souvenez, vous icy de Mars $/ de vert»
Afin que l'ennemyfotu nos mains/oit batu
Et qu'vne extrême gloire au Pelide en revienne
Lequel eft le meilleur de l'armée Argienne,
Comme aupifes guerriers qui mejprifant les frets
Attaquent Caduerfaire &• le touchait de prés:
L'Atride Agamemnon l{oy de large puiffance-t
Recongnoift maintenant qu'importefon offence
Et quelle perte il an ayant pas honoré
Ceiuy qui de fon camp eftoit îheuraffuré.
AinfiàifantilmeutSvn chacun le courage .
Et les dtjpoftes mains : EJpais comme vn orage
Tobanlfur les Troyens ils chargent vaillamment
A l'entour des'vaiffeaux s'ouit horriblement
Vn Echo refonner des clameurs Argiemtes.
^uandPatroclefufreudes Phalanges Troyennn
Et Je» Automedon,d 'airain tout flambloyans
Ils troublèrent le coeur de chacun des voyant
Et firent fepenfer que lepié-vifte Achille
^tuoit loingrëettéfon courrouxdtffkiOe
Et repris amitiéjtelùmentqu en toutUtux , ."= ,

I'IIIADI C'HOHIU. z£t
Ils tournaient pour fuir deçà delà les yeux
Regardant quelle part leur ferait lapiusfeure
Pour tromper U rigueur de leur trifte mal-heure-.
Or le Manetienl'efcarmouche atiyant
Eflança le premierfon lauelot luifant
Tout droit dans te milieu où lagrojfe affemblet
Efioif efcarmouchantpefle-mefte troublée^,
A l'enuirondes natudu grand Protefilas.
DePyr

Xtl,
HVllDI
Atentourfefait claire a»partir de la N»t;
Les Promontoires hauts,ks forets d'alentour
Aparoijfau de loing & reçoivent leiour:
( Cobfcur efiant rompu)U puiffance tthiree.
Serene du grand cielU Planm ax»ree.
Ainfiles Argiens retirèrent vn peso
Ayant toing repouffé la furie (sf le feu
De l'ennemy brafier,e*p s'eftant alentee
LÀ véhémence -unpeu de [alarme irritée:
Caries Troyens chajfexJU nuage des flots
Par les chéris de Atars,ne tournoient pat le d»
£n defordrefuyons, mais faifoient refijlance
Et cédaient feulement forcez, de -violence..
Là comme entreles Chefs fut parti le combat,
Vn homme tue vp home, r*rl'autre vn autre abat
£efils M-anetienpremier bleffa la cuijfe
(Commeen fititt il toumoit)dufier jt calice.
Sa lance £ autre en outre en tel point ilpoujfaj
Sue l'os tout enfome' par efclatsfe froiffa:
Enclin fur le deuant il tomba contre terre:
Idtnelat Martial Ceftomach nu enferre^
De Thoastout ioignantfin robufle bouclier,-
Etfitditcorps bUjfélei membres defplier.
Phylide prenant garde à la force ajfaiUantt
D Amphycle,le prévint,ty dépique tranchante^
Luy trauetfa ht iambe au bas en cet endroit
Où le plus efpais mttfcle en l'homme s'aperçoit.
Les nerfs furent coupez.par le fer de la pointe
Et contre fes deux yeux lobfcmiiî fut sainte.
£es enfans de Nsflor montrèrent leur vert»
Quaixl dntilofoccit iimiaiitlot pointu

ÙlIADI D'HOMERE. l6f
Atymne $/ luyptrça d'outre en tutre le ventre-/
Il broncha deuant luy-.Maris au combat entre
Infiniment fâché de fin frert enferré,
Et bien campé deuant le dtffunil atterré
Iafrapoit l'homicide,alcnque Thrafymedt
Tour l'occite premierje ciup venant précède:
Al'endroit de l'efpaule il ne le faillit pat :
la pointe de la pique arracha tout le Irai
Hors des mufcùs tu bout, $/ luy rendit caffeet
Les ioinClures des os enfquiUes defpecees:
Tombant il fit i/n brmtfurle champ fangbtntéx
Ses yeux furent couverts defombre obfcmité.
Ainfi deux compagnons aux Enfers dtuatterent
Que deux frères -v aillas deffotu leurs mains doteret
Accabltz. en mefme heure au belliqueux haz,ard
Sien qu ils fujfent adroits à bien lancer le dard
En fans de celuy là qui nourrit la Chimère,
Mal à plufieurs humains Jnuincihle à desfairt.
Aiax Oileen de raideur eft entre
Sur Cleobule -vif 'en la tourbe empefiri,
Et luy frapant le toi autc/atoutelace
Luy deflia la force a» lie» du mefme efpace:
Dans lifang efchauféleglaiues'atiedit!
La mort teinte de pourpre enfesyettx s'efpanàit
Selon lefort fatal: Lycon g£/ Penelccj
Viennent enfemble aux mains fi/ne rude méfiée,
Ils faillirent tvn {autre auecquc* les Ungs-bok
Et dardèrent en vain tout deux à nvfmt foie,
Mais de rechef'faquans chacun fa banne e fpte '".
S'ahurterentji bim,q»e de Lycon frapee
lut la cymt trineuft a» fefte de l'armtU

XTI.
tlVRKDB
la Lamefe rompit en choquant le Commet'r
Peneléluyfrapa le cddeffotu t treille:
Toute Iejpee entra dans laplaye vermeille
Siauant que la peau feulement defendoit
£$i(e le chef ne tombafl lequel à bat pendait.
Ses membres dejliez,Jon Eftrit l'abandonne.
Acamasfut au cours atteint par Merionnt
Et montant à cheual il en rtceut le dar
En fin efpaule dreite'.Et tombé de fin char
Sent qu'vne obfcure nuit fa paupière luy boufche'.
Idomenéfrapa Erymaspar la bouche
D'i>n cruel iauelot.Outre e» outre paffu
Le fer fins la ce-ruelle ty les os blancs cajfa.
Il efcroulUfes dents dehors de leurs racines '..
Ses yeux furent remplis du fang défis narines
ht du fang que fa bouche à gros bouillons foufitz
La tenebreufi mortfapaupiircajfubla!
Voila comme les chefs deîArgiue excercite
Tuent chacun fin homme où t ardeur les incte.
Comparaifon.
CommeLoups rauijfans affaiUent les cheureau»
On les tendres moutons:Ils courent es troupeaux
Ses bêlantes brebis qui ne font amajfees:
Par faute de bergers fà & là difperfeet
£Ues broutent les monts : les auifant ainji
Sans force vigtureufi & fans berger aufii
llsfeiettentdejfus,les hapent,f*f déchirent.
Ainfi les Argiens les Troyens envahirent
Quitrop fefouuenans de fuir letrefpat /
Oublièrent la force & vertu des combat/
Toufieurt le grand Aiax ut définit quatttinérc^

l'UIADH CHOME* B* 17e
Jtettor veflu defef,maU il ne laijfoit ioinire
Le voldesiauelots afin corps bien couuert:
Aux rufes de la guerre eflantfage & expert,
Cachant d'efpais bouclier fa dure efeaule large
Il efpioit des traits & iauelots la charge
Siuififfiaient parle champ defcochezjfe raideur
Et combienqu il coimuft que iinctnjïaiit bonheur
lnclinafl pour donner aux Grégeois tauantage,
Toutefois démolirait ty montrait le viptgt
Etfauuoitfesamisdu tour pernicieux.
Comparaifon.
Comme quand vne Nue efleue dans les deux
Sa noire couuerture,& Iupiteraprefle
( L'eflenddntparmy l'air) vne horible tempefli.
Suri Olympe & l'ather tonne vn bruit véhément
Vne egalle clameur,vn efpouuentement
Vint des logis poijfez^dy fins ordre en arrière
LesTroyensntànmoientdvneiambelegiere, 'i.
Zes boni chenaux d'fieclot l'emportoict tout armé
Abandonnant fin peuple au defiroit enfermé
OÙla creufetrenchee empefchoit leur voyage.
Tlufieursviftes chenaux en ce fâcheux pajfage

Xt I. 1 I YR« SI
Lùng des tentes tynaus vers tlim leurs ctmrsi
OùPatroclevoyoitlesplusconfufes prejfts
Criant il y donnait: En ces bandes efpeffes
Les hommes trébuchaient du char fous les efiieux
Mordons le champ rougy,panche%centrt les yeuxt
"Lesfieges culbutoientlmais d'vne courfetjlee
Lis chevaux immortels qùauoit receu Pelée,
Riche prefent des Dieux Jailloient d'autre cofU
Tout outre la tranchée :vn courage indonte
Lès hafioit de pourfmurt ardent d'extrejnu enuie
D'arracher fous le fer au grand HeEltr la vit.
Comparaison.
Comme fous vit orage obfcur & pluuieujc
La terre toute noire eft chargée en tous lieux
Alors que lupiter verfe en grande abondance
L'impétueux dccoursdel'Eueufepuiffance
JE» vn iour autonnal,pourpunir le péché
De ceux qui ont les loix & te droit empefeh*
Jugeant obliquement & chajfant la iitfiice
Sas craindre l'oeil des Dieux vegeurs de la malien.
lupiters'enco»rroucc,& fait que les coulant
Desfleuues desborder en font plus violant
Et que les fi ers torrent defmembrent lesvalees:
Ils vont en la. mer Perfi à vagues empeuleet
Hautementgemij)ans, & d'vnfefiebienhauh
Ils tombent fur la tefie aunvn bruyant faut»
Perdant des laboureurs Us muures annuelles,
uiùtfi des Phrygiens les cauaUes ifneUts
Et les chenaux courons gemiffoientgrandement.
Ors après que Patrocleeut efpars vaillamment
*"*•?* ^difîipél'auant-gardepremière

l'ilIABl D'HOMBRH. i71
ïî retint fis fildats & revint en arrière
Sans permettre à fes gens qu'ils eujfent liberté'
(B ien-quefort defireux)d'aJJ'aitltr la cite':
Ai ail entre les tjaiffeaux lefleuut

.. xr. iivii ci
Xt Ut cruelle mort fous qui lame ejl perdue
A l'enuiron de luyfoudainfut efpandue.
Apres il renuerfafur le champ porte -blé
iiourripierde.plufieursjvn fur l'autre acabit
Erymantej Amphotere,Epalte, Pyre,lphcet
JEquie,Polymeû ,yffudufiingdArgue,
luippe, ty Tlepoleme enfant de Damafiert:
Sitojt que Sarpedon vitfous vn cruel fort •
Lefils,M*netim à grandi monceaux deffaire
Ses compagnons defceins,alors plein de colère
Ainfm il commanda tançant çjr reprochant:
O reproche hontcuxQlifoitrilfefâchant)
„0 braues Licicns où prenez.' vous U fritte
„Mainienant trop légers ! Enfmuez, ma conduite:
,,1'iraytout le premier a» deuant de ce Chef,
„ Et bien qutlfoii auteur d'vn infiny mechef,
„Deplufieursgens de bien ayant defiU tefire,
,, le (fauray qui il ejl qui tant fe fait parefirt,
Ildefgorgea ces mots fè/ tout arme fauta
Interne de fin char.Patroclefe ietta
Horsdufien quant & quant le voyant fur la terre
Compaiaifon.
Cime an voit deux Vautours dont crochue efi la
Dcffus v » haut rocher crier affreufemtnt (ferrt
Quant Us vont au combatiainfi terriblement
Haujfatts des cris aigm ces vaillant Capitaines
S'ajj'aillirent tendus & de ners & de veines.
Legrjtndfils de Saturne enconfeïlfage & fin
Amfant Sarpedon eut pitié de fa fin
£t dit à fa lunon fa finir çir fin efpoufie.. .
ùaslque iefu'ts marry du dejlin qmdifpouft

t"l L I A » 8 D*H O M t * «? 171
S^ue Sarpedon que s aime entre tous les humain*
,,D» fils Moenetien fente Us fortes mains
„ jimouribuyfurmonti: De mon coeur lapenfee-
„Efien moy tout efmeu doublement ejlancee.
,,0» bien fi l'arrachantde ce combat pUureux
„lele dos tranfporter au terroir plantureux
„Despeuples Ljciens vif & fans infortune,
„Ou bien le permettant à la parque commune
„Le donterfius la main du fils Moenetien.
m „lnnon luy refpondn :Facheux Saturnien
„Q»el propos as-tu dit? voudrais tu bie tant futur»
„TJ propre volonté que rendreicy deliure
„T)u Jefiin larmoyable njnmorteldejliné
„DeJlong-tempsafiniour delà Parque ordonné}
., Fay fay ta volonté,mais nous autres Qelefles
,yNapprouuons grandement cesfaueurs manifejlet
,,/ete di>ay encoreautre aduertiffement
„ Et le mets bien auant en (on entendement:
„Si Sarpedon viuant eftfauuépar ta grâce
„Et mis enfin poissarde qu'aucun nefact
„ Entre les immortels vite anfimefaueur
„Aceluy qui l'aura inuoquépour fauueur.
„ Et fauuant fin cher fils garde qu'il ne l'enuoye
,tEnfa douce maifin loing des armes de Troye:
„Carplufieurs combatanspour ceftegrand' Cité
ySont enfans auouez, de quelque Dette,
,. Et les Dieux feront pris d'une fureur ireufe
„Si tapenfes fauuer ta grâcegeneureufi:
,»££«« ft tu l'as ficher,^ fi ton coeur le plaint
,,Permets qu'en ce duel ily demeure attaint,
t,Laijfe-lefurmtHter:pHisq:u4ndfonams bette

XTI. tl VRS * g
Et tagt Auront quitte\leur cloflure charnelle *•
Fay qùil aille porter la mort & lefommeil
(D'ouiamais on ne vient au defiré refueiï)
lufqù'au peuple fertildela grande Lycie.
Là ceux qu'auecfin fang le parentale lit
Ses frertsjis amis le mettront au tombeau,
Et pour tenir fin nom en tout temps plus nouveau
EJleueront dejfus -une haute Coulonnet
Carc'efl le dernier pris qu'aux dejfucrs on] or Une. •
Ainfi difl, $/ le tigy des hommes & des Dieux
Jfe vouluft contredire à Zunonitttx beaux yeux:
Sur terre il refpandit des goûtes fanglanteet
Honorant fin cher fils,que les mains redoutée*
Tie Patrocle deuoient perdre au pais Troyen
Loin de fin lieu natal &de l'air Lycie».
Orfoudain que ces Chefs ardemment s'aprocherent
Coûtas îvn cotre Cautre,auxmains il s'attachèrent
Là Patrocle tua le tomptignon vaillant
Du Prince Sarpedoir.le coup dufer taillant
fenêtre lé bas ventre,&' les membres deflie
De Tbrajy'méde-ainfi defpouiRé déjà vie.
Sarpeionfe ruant à la féconde fois
Taulitfon ennemy de fin aigu long-bois,
£t ne peut feulement qu'au bon Pedafe atteindre
Dans le paleron droif.haul on fouit feplaindre
Expirant l'ame en dueikfur la poudre il tomba
Geignant rjr hannijftnf.l'efprit il defroba
Etfen vola de luydes autres fi ietterent
Ca&la hors du ioug:Us limons en criquertnt
_ Et les traits qui guidaient les chenaux tftclez
Turentconfufementîvne» (autre méfiez.
Alors

II L I'ATJ E' D HO M E'R S. i^j
yflorsqu'^futomedon excellent * U lance
T trouva ce remedejuÇant de diligence:
lltirafinefpee ejlendue en longueur
loignantfà cuijfe ejpaijfe & poufiédc -vigueur
Il trencha fans faillir du Cheuiûier la bride,
Dent Us autres cheuaux le fumant commeguid*
Marchèrent droitementpar la refne menez,.
Or les deux vaillant Chefs d'ardeur efpomçonnez.
Se vindrent ahurter d"vne efearmouche dure
Enuieux d'emporterlanjiftoire future.
Sarpedon de rechef à Fatrocle faillit,
Et fa pointe luifante inutile faillit
Dejfus tefpaule gauche : Adoncques au contraire '
Fatrocle le fécond ruant fur l'aduerfaire
Ne fit en iiain finir fi lance de fa main,
MaUfapa Sarpedon dans la haye dufein
Où le cour fige & ferme enfemble fe ramajji:
Il broncha de fin long eflendufir l efface.
Comparaifon.
Corne vnchefneou peuplier, ouvnpinq lesbrat
Des hommes charpentiers font trébucher à bat
Les coupant par lepiédemaffiuet congnees:
Leur fer bien aiguisé les rend embefingntes
A. ht coupe des bois que tort meut façonner
En nauales maifons pour les eauxfillonner:
Amft datant fin char laperfonne mourante
Cifoit toute eflandue en la poudrefanglante,
Mordait la rouge terre,r*f par vngrincement
Fremijfant regrettait mourir impunimenf.
Comparaifon. '
Comme quand ti» Lion affaut auee furie
A*

XV.I. tl Tll Dl
Dedans vn gros befiailfur l'herbeufe prairie
QuelquefauueToreau,lequtl entre les bout
Qui ont le pie fourchu fur tous eft généreux.
Muglant & gemif/'ant il meurt fous la mâchoire
Du Liop orgueilleux : Ainfifius la viiloire
Ce Chef des Lycitns fiujfla [efprit en l'air
Et vers fin *my Glauque adrtffa fin parler.
" Ainfin il luy parla: Glauque ma chère tefle
''Quifur tous au tombât as la vaillance prefte,
"Il te faut maintenant d'y ne audace eftreplein
"Et bien crefper la pique a la pointe d'airain:
"Il faut que maintenant la guerre miferable
"Si tn es bien difpos ,tefiit bien agréable.
"Va t'en premièrement parmy Us rangs armez,
" De nos parte-boucliers yG" me reits animez,
"Leurs coiuBeurs par tout, en forte qù'ils ferident
"Autour de Sarpedon $ fin corps ils défendent:
"Combas aujii toymefme auec le fer pointu,
"Car ce finit reproche 'ti honte à ta vert»
"Si îeflois deffouiHépar les Danoisgenfdarmes
"Et s'ils veftoSt leur dos de l'airain de mes armes,
"Pourcetien vaillamment quand auras affemblé
Le peuple Lycien : Fay que nefiit emblé
Nypillêmon hamoispar le peuple de Phtie.
^Finfi difant,la fin de la Parque blefnùe
Luy cçuurit les deux yeux

L ILIADE t'HOMUH. 17.4
Rttindreritfis cheuauxfoufftans à greffe haleine
§»i defiroient fuir "voyant leur coche -vainc
Et veufut de leur maijbe : or une grand' douleur
A Glauque oyant ces mots referra tout le cceur
Et refla tout efmeu ne pouuantpas défendre
Ny reuanger ce Prince: il nefaifoit que prendre
Sut bras auec la main,tant le mal douloureux
De laplaye qu'il eut de Teucre valeureux
Le piquoit grièvement: Iteut cefte bleffure
Leiour qu'He&organgna lapierreufeenclofture
^uiretnparoit Us nam,quand du haut du rempart
Teucre eflongnant des fient la perte & le haz.art
lefrapa d'-vnejleche : Or en cefte deftreffe
A Phebtu Apollon fa prière il adrejfe.
Bfcoute puiffant Roy,quies en quelque lieu
De Lycie ou de Troye,& qui peux corne vnDieu
Ouir de toutes parts les complaintes des hommes
£$!}andaj]fligez„fachcz„ &fouciez,notnfimmes,
Entèns quelle douleur mepreffe maintenant,
l'ay cefte dure playe^ le mal poinçonnant
Aie tourmente la main d'une douleur aiguë:
Lefang hors de tvlcere à couler continue
Nefcpounantfecher,& fom lemalcuifant
Leply de mon efpa 1 le,immobile,eftpefant:
le ne puis tenir ferme w» long- bois avne lance
tty contre tennemy yenir à reÇiftance.
Sarpedontres-vaiUanteft maintenant perdit
Ht fils de lupiterpar luy n'eft défendu:
Jipollonpuijfant Roy guaris & médecine
Ma bleffure facheufe auec ta maindiuine.
Jlffoupy mes douleurs $/ me donne vigueur
Aa if

XVI,
IITRJ DJ
^ffin que commandant i'echaufe la fureur
De tous mes compagnons & bandes Lyciennei
Pour combatre ardemment contre les Argiennes,
JLt qu'aujfi ieguerroyé à îenuiron du, corps
Pour luyfauuer l'honneur que mentent les mtrts.
Ainfi Glauque criant acheuafa requefie
Et Phebus ^/tpoUouy tint ï oreille prefie.
Ill'ouit,&foudainles douleursempefcha:
Lefang npir de la playe à l'heure il defecha
Et luy ietta dans Came vneforceinjpiree.
Glauque le connut bien ayant lame affuret
Et d'agréableioye eut le coeur refiouy
. De a ^u« le grand Dieu fin dimauoit ouy.
"Premièrement il meut aux martioUes peines,
Courant de rang en rang les hardis Capitaine*
Et les encouragea de combatre à l'entomr
De Sarpedo» priué de la clarté du iour.
Apres il s'en alla d'vue légère plante
Agrandi pat vers Euee,& poujiéd'vne attente
Va deuers Agenor en la guerre honoré
Et vers le Ion Fieflor de-cuiraffe emmuré
Puis s'aprochant il difl cejic parolle aiflte:
Hector de ton ejprit du tout s'efl enuolet
La mémoire de ceux qui pour tefecounr
Sans crainte des dangers -viennent icy mourir
Loin d'amis rjy dit lie» des terra patemeUeti
Et fi ne Us defens es alarmes cruelles.
Sarpedo» conducteur de nos porte-bomliert
SI"! gardait de fa force & d'Editts iufliciert
z.a terre tycienne,efi cheut en la dejfette:
Btlloont Ï4 doute'fous lefh de Menete.

i'ilIADB DHOMBRE. x?/
Pource amis accourez, ii repenfiz, en-nom
Quel reproche feroit $ déshonneur à tous
S'il efloit deJpouiUi des armures qu'ilporte,
Xtfilcs Myrmidons auechoflile forte
Le 1 iUenoie»t,gaftoient & enfaifoient mefyris
Pour vanger tant Je Grecs que le dcfiin a pris
Et qui font trepaJJeZifiiu nos piques trcnchantes
JHefme dans les maifons des natures glijfantes.
^finfidift: ryledneil extrefme,violent,
Intolérable.fort,faifit leur cœur dolent
D'autant queSarpedonaccomply de prouejfe
Bienquilfufteftranger,efloit la fortereffe
D'ilion afiiegé : car vn camp defoldals
Par l'horreur martialte alloit fuiuanl fes pas.
"Donc ces Chefs ammeybomlians de véhémence
Marchèrentdroit auat pour m prendre vengeance.
Hector qui de ce fait paroijfoit courroucé
Conduifeit & guidait vn bataillon prefiè.
P-atroclefugement d'une autre part incite
Les troupes •& les rangs de ÎArgiue exercile,
Et vers les deux Aiax attffipronts $/ dtfpos.
Fauoris de Bellonne,il adreffa ces mots.
^Ciax que maintenant vaut fait chère l'enuif
De montrer au befoin voflreforce hardie
Et deparejfre têts comme vous le pouvez,,
Ettels quecydmant vous eftes apprtmae^.
Sarpcdon qui premier fauta fur la muraille:
Gift abat eflendu : Orenceftebataille
Eaifons que luy puifiîonsfes armes defpouiller
Et de contumdie infâme le fouiller,
Eaifons que nota perdions toute tu r/fiflanc*
A a Hj

XVI. LITKEDE
Vieeux qui à l'cntourfe mettront endefènfi,
^finfi dift aux Aiax qui d'eux-mefmei allez
Ifioient d'vn chaud defir à\combatre pouffez,.
Or quand des deux coflezjls eurent renforcées
Zeurs Phalanges àpointl enfembleramajfecs:
Les Troyens,LycietPSiMyrniidons,r^' Danois
A l enuiron du mort choquèrent à la fois
JEt meflerent les mains d'iw bruit incomparable.
L« armes au choquer refinnoient effroyable!
Jupiter eflendit vne hiàeufe nuit
Sur la bataille forte^afin quyfujl dejlruit
Vngra)tdnt>mbrey& U peine afpre,laborieufe;
Vufi auprès de fin fils à tout perntcieufe.
Les Troyens au premier repouJferent,plies forts,
Les Grégeois a l'oeil noir des approches d» corps :
Carvn qui nullement n'auoit lame petite
£>ui auoit en meint lieu fait! aile de mérite-
Entre les Myrmidoiu^eutfon dernier malheur-.
C'efioit le diuinfikiAgagle au,v*illant coeur
Qui deuant commandait en Rude bkn-peuplei,
Puisfuppliant il vint vers lefage Pelée
Et-vers Tethys Ltbelle,apres q»vnfien confit»
Reaut,occis par lay,l heure de fin deflin.
Or Pelée & Tethys pour future leur Achille,
l'envoyèrent aptes au fiege de la-vitle
Abondante en chenaux,afin que non mefchant
Ilpreuuafifa yjlturpar leglaiue trenchant •
fieclor d'illuftre nom luy donna par la tefie
V'-vngros cailloufifflant : ce coup la mttinarrefte
D'Epige qui défia touchoit letrepafie't
Le cranta» entier en deux paris fut cafte

l'IUADE D'HOMERE. fj6
. Dans lajalade ejpaijfe: Il cheut contre fa face
Sur le mort qu'il tafchoit defyomtler de cmrajfe,
Et la mort quideftruit (ff defrohe ïejprit
DeJJits luy s'ejpanchant fes paupières couurit:
Vnegrieue douleur vint au fils de Mœnete
Quand defon compagnon il connut la défctte,
Pourttnt il s'avança parmy le rang guerrier,
Comparai l'on.
Et lors il apparut femhlahle à ÎEfpemier
Qui léger donne fuite à la troupe •volante
Des Ejhumeaux fuyars & les Geais ejhiuuante,
Ainfi droit tu couro'ts contre les Lyciens
Patroclt Cheualicr,& contreles Troyim
D'ire tout forcené pour vnetdle perte.
La main de ce Patrocle à tirer hien experte
Frapa deffut le col.d'vn caillou qu'il rua,
Le fils dlthamené qu'à l'inftant il tua.
Il rompit les tenions : laprouejfe tffuree
Des premiers combatans #" la force Heèloree
Reculèrent alors,autant que volerait
Comparaifon.
Le iauelot aigu qu'un homme Uncerolt
Pour enleuer vn prix de gloire amhitieufe
Ou pour vaincre au péril d'vne guerre plemeufe,
'Lors que Us ennemi* £vn courage irrité
En ont défia phtfieurs à mort précipité.
Autant d'efpate loin Us Troyens reculèrent
Et les Achayms d'autant Us refoulèrent;
Mais Glauque Upremier en téfie retourna:
BathicU magnanime à mort il affena
Cher enfant de Chalc

XVI. IIVKE DI
lit ejlcuer fur tous en bonheur & richejfe.
Partir) les Myrmidoiu ilfitifiitfonfeiour
En la ville d'Ella* qui ne vit fin retour.
Car Glauque luyfiapaivn coup de laueline
(Retourné tout fouàain) le creux de la poitrine
Comme en le pourfmuant de près il l'attaignit.
Tout le camp des Danois Ça fortune plaignit:
Les armes qu'il auoit à l'enuiron craquèrent
Quand auecques le corps à terre elles choquèrent :
^tinft dejfous la Parque il s'en alla gefir:
Les Troyens grandement enfentirent plafir'.
Ils fi tenaient autour courons àgrojfcfoule
E( l'Argiuefoldat que le trauail ne foule
N'oubliaitft valeur ,ams droitement fur eux
Portait fa viue force en vn coeur belliqueux.
Ce fut où Merio» dejfous le fer moijfonne
le bien-voulu Troyen le hardy tatgomtt
Aimé fis d'Onetor,qui ejloit au milieu
De fon peuple honorecomme ferait vn DU»
Et fur le mont liafouuentfaifoit l'office
D'maoquer lupiter 'èi fairefiterifice:
Il fut par Methnfous la mâchoire atteint
E tfous l'os de toreille: adonc l'efprit contraint
Sortit incontinent de fa majfemembrue,
Et fin oeilfe ferma £vne nuift continue.
Enéfur Merion iettafo» bois ferré
ECperantdetattainère : Il maxcltoit affuri
Sous vn bouclier efpas,(*r voyant la -vifet
Difpos il euita la pointureaiguifee:
Car il fit le plongeon etaintat tout panché
Si bien que le long-bois derrière fut fiché

t* itiADE D'BOMEïI, z.77
Contre la terre dutefè le bout de U lance
Ou Mars impétueux cejfeja violence
En trembla defecoujfe : ainfi partit en vain
Le long bon recrejpé delafchéde la main
Du magnanime Ene ! dont efpr'u de colère
Et défait enfin cœur il dit à îaduerfaire.
Soudain mon iauelot t'eufl arrefté du tant
Si tu eujfesfenty la pointe de fin bout,
Bien-que tufoisdtjjios en danfe beU.iqueufe.
L'autre luy refpondit : C'eft vn oeuure facheufe,
Bien-que tu fou Enee aux armes vigoureux,
De blafmer le pouuoir de tout les valeureux
Quand ils viennent à toy s'oppofer à Vencontre:
T» es au/fi mortel,&fi dans la rencontre
le te-pouuoU toucher par le milieu du corpr,
Tu aurait beau vanter que t» es des plut forts,
Bien qu'en tes bonnes mains tu mettes ta fiance
Tu donnerois vnprix tff gloire à ma vaillance,
Et donnerois toname à l'amire Platon
Riche de beaux cmrfiers. Ainfi dift Merion
Lequel ai fut repris du grand fils de Moenete.
Bien que tu fois (dijt-ityde vaillance parfettie
Tunedeurois ainfiiamttftr à ces mots.
Amy,totu ces Troyens pour infâmes frefot,
Pour ditlsiniurieux ne quitteront l'ejpac*
D'alenuiron du mort,que la terre n'ernbrajfe
SjuelcunSeuxparauant : Cartout ïeuentment
Gift au labeur des mains &'au commandement'
D'vnconfeil auiséqu'en auant onprefente:
Pourtat il ne faut point que ton langage angment e
Mais que ta mains'efchaùfe à l'cemire martial.
A* T

XVI. tIVRE DI
Ainfidifant ilpart,& l'autre aux Dieux end
Suinte ce conducteur. Comme dans tes-oalees
D'une haute montagne à l'efeart reculées
Se haujfe un bruit aigu de rudes Bûcherons:
On les entend par tant bien loin aux enuirons!
Ils firent ejleucr vite rumeur femblable
S:tr la terre qui efl aux hommes profitable.
Car homma & cheuaux t'y îairain des hamoU,
Et les boucliers de cuir refapez, à la fois
Dépique à deux coupans & de claires ejftes
Hautement refennoient : les armures trempett
Du braueSarpedonofterent le pouvoir
Mefines au plus voyant a theure de le voir
Ou de le reconnoijire,eflant depuis la tefie
Iufques au boft des pieds couuert d'une tempefie
De traits pleuuans menu. Il ejloit tout caché
Depoudre>dctuez, & de fangefpanchi.
Comparai fon.
Corne Us mouches vont es champejhes Gafîincs
T.t bruyent à feu tour des Uittieres terrines
Et des clijfes d'ofier où le laittage on met:
Les pots larges ty ronds font tout mouillez, de lait,
Et ces mouches toufiours comme à bandes muuetla
Font -vnfon enroué de leurs bruyantes aijles
Sufant l'humeur laittee ou l'humeur des raifins,
Ou les viures t& chairs,reliques des fefiins,
En la chaude faifon riante g£/ Printaniere.
• Ainfin à l'enuironla Phalange meuririen
Se tenait empefehee au combat furieux
Et iamais Iupiter ne dejlournafesyeux
(Veux clairement luifans)des bandes animées,

I'UUDE D'HOMERï. î?8
^tins toufiours regardoitfur les'troupes armées :
listes confideroit penfant g£/ dificourant
Quand i&commentenfinPatrode iroit mourant:
llfongeoit s'ildeuoit au mefine injlant permettre^,
Qu Hedor le redouté fout fia lance peujl mettre
Le fils Motnctien tué fur Sarpedon,
Ses armes pour piller laiffant à tabandon:
Ou s'il deuoit encorfous -victoire incertaine
Allonger àplufieurs îintolérable peine.
Or comme il difcouroit différent enfin cturt
Ce confeil luy fembla deffus tous le meilleur,
Cejt que le compagnon du Peleide Achille
Repoujfafl de rechef iufques dedans la -uiUt
Les Troyens& Hector de cuiraffe veflu,
Et qu'ilperdifi le fang de meint homme abatu:
A Hector en premier il donna lafoibleffit
V'vn courage peu fort manque de hardiejfe
Si bien que •viftemènt enfin char il montaj
Se mettant à la fuite tff lesfiens enhortaj
De fuir tout enfemble,ayant bien congnoijfance
Que Iupiter ttnoit pour les Grecs fa balance.
Alors des Lyclens mefine tes plus hardis
Ne tindrent plm}ainçoisfuyoient acouardis
Voyant leur Roy blejfédans la fourcede -vie
Quiparmy les monceaux d'vne tourbe infinie
Oifoitplat efttndu: Car t> lu fleurs à l'entour
Auoient [tombez, fur luy)perd» les rais du iour:
"Depuis que lupitersSaturnim lignage,
augmenta, le débat & l'inhumain carnage.
Le dos de Sarpedon d'armes on dejpouiUa,
Mes flamboient d'airainiPatrocle les bafiaj
A a T»
1

X vr. LIVRE D S.
^ffn qu'on les portafl en fa creufe nattire:
L amajje-nue alors à fort Phaebut vint dire.
Maintenant cher Pkcebus va t'en Sarpedo» voir
Et l'arrachant des trets nettoyé lefang noir
Dont il ejl tout fouillé:PuU Remportant arriertj
Vahtuerfa thamtttiau cours d'vneriuiere.
VHW oings ledambrofie & pour fon ornement*
Qu'il foit enuelopé d'immortel veftement,
Fay le conduire après enU grajfe Lycie
ParleSomne & la Mort Jumelle compagnie
Par ces vifles porteursfoudainilfera m»
Enfin large pan,où frères & amis
Pleuransluy drejfertnt colonne & fepulture:
Car cefi l'honneur dernier de toute créature.
AinÇi dift,& Pluebtu qui ce propos ouiu
Auvouloirde fin père aufiitojl obéit.
Du haut mont Idem en fonteines humide
H défendit au camp de la guerre homicide:
Hors des flehes foudain le m$rt il enleuaj
Etkingletranftorta: finfangnoir il IAUOJ
Dans le courant d'vn fl;uue:il oignit fa peau beUt
D ambrofie &luy mitvnt robe immortelle,
Yuis l'enuoya pour eflre au pais tranfporti
De Lycit opulente Qf mit à fin cofté
Pour codu£kursjLe Some& la Mort toujours pa Ut
Tous deux enfant iumeaux d'Obfcuritè nuitalle-.
Tandis tardant Patrocle enhortant fis chevaux
Et fin Autemtdon aux belliqueux trauaux
Pourfuiuoit les Troyens & Us gens de Lycie.
Mafias!à fon malheur le pouffait telle amie
Fo/i i^i ne retint pas enfin entaid:menu

K I H D Ï D HO M ERE. ljf
Du PeUdeamféle bon commandement,
Car il eufi tinté la dure deftinecj
Par qui la noire mort luy eftoit ordonnée.
" Or dugrand lupiter le difcours efl meilleur
"Que de tous les humains: il enuoye la peur
"Et arrache aifement la viBoire douteufa
" Quand il fait attaquer -une bataille ireufe>
Comme de ctttuy-cy la farce il relafchaj
E* d'aller plus auant fa fortune empefcha.
La tu tuas quelctm de rencontrepremicre,
La tu tuas aufii quelxunpourla dernière,
Patrocle,quand les Dieux -voulurent iappeler
A la mort violente:Il fit fes dards -voler
Premier defftu Adrajle, Autonten^erimeu
'Echecle,Menalippe)Epiflormagnanime:
Il tue après Pilartefilafe^toulkm:
Tous les autres fuyaient dans les mars d'IIim
Etpar les enfans Grecs la -ville euft efle'prife
Tant Patrocle enrageoit à cette chaude emprifej
Et tant ilfe trouuoit devaient incité,
Si Phabus Apollon nefe fufiprefenté
Sur la tour bien bafiie,afin de ht défendre.)
Et faire furies Grecs l'infortune defeendre.
Patrocle par trois fougangna le baflion
Vêla haute mur aille,& trois fois Apollon*
^tb.a le renuerfa,defa main immortelles
Vrapant &/ repoujfant l'efclairante rondelle
Mais quad tel corne un L>ieu-pottr la quatriefme
Il s'ejlanfa,criant de menaçante vois: (foii
Apollon tire-Uing luy dit en'ceflefortel
Patrocle généreux retire la mamfctlet

X V I 1 I V R E B B
Le Defiin n'a pour toy ce btn-heur arrefté
Que tu mettes à facceftegrande Cité
Et tel honneur n'ejlpas pour cet jichiïk encore
Quebeaucoup plus vaiÛat toute laGcece honore.
^finfidifl g£/ Patrocle arrièrefetiraj
Euitant de ce Die» qui le defaffuraj
Le courroux dangereux.Tondit aux porta Scees
Le bon Hector auoitfes forces amajfees
Et fis cbeuaux légers : 11 repenfoit douteux
Sfil donneroit encor dans le heurt belliqueux,
Ous'il commanderait à'vne voix courroucée
Qu'on tafchafi àgangner la murailleprejfee.
Comme Upenfoit ainfi,Photbus ApoUonvint:
La forme d'vnieunehome (fvaleureux ilprint-/
Qui refembloit Ajie,oncle de par la mère
Ducheualier He(ror:iHecubeil efioitfrere
Fils du prince Dy»ant,qui eflant Phrygien^
fiabitoitfur le borddu tours Sangarien.
DontPhcebus Apollon à cettuy-cyfemblabltj
Luy difl,pourquoy Hector ta dextre redoutable
Fuit-elle le combafiMaintenant il ne faut*
Que tu laijfes la guerre ayant U ccemfi haut, (dre
PleuflauxDieux tout a'mfiqueïy fuis à toy mat~
Qu'enprouejfe ([autant tu nepeuffes mattaindrtl
Peut tfflre que t armée dors tu quttterois
Pour la haine ejf défait que tu me porterait.
Smfoete, tes courtiers a la cornefolide
Apres ce martial ce Patrocle homicide,
Pour voirfiQe tuant) tu démontrai veinqueitr
£t fi noflre sfpollon te donnera l'honnur.
Ainfi difani,ce Dieur'entra dedans tapreffh

t'i L I A D ï D'HOMERE. 28 O
Des hommes trauaillans:t Hecloride prauejfe
Commande à Cebrion Qiariy cxur)de foeter
Ses chenaux à la guerre,^/ le Chef affronter.
Cependant £ylpoU»n la deité voilée
l&eit -un merueUleux trouble en la Greque méfiée
EtredfrinoitTïtgloire au Troyen combatanl:
On ni vit point Hector aux autres s'aheurtanu
En occirt quelcun'.tant feulement il vire
Ses cheuauxpourtrouuerl'ennemy qu'ildefire,
Il delaijfoit tous ceux qu'en fa voye il trouuoit
N'en voulant qu'à luyfeul: Patrocle qui le voit-r
Abandonne fon char riy faute fur la terre:
Dedans fagauche main vue pique il enferre,
Il empongne dans l'autre vngros caillou luijant
( Que fa main cachait toutyrabotettx & fefant:
Puis s'a fuyant bien ferme Qr bandant fa puiffance
Il le dardafoudain de toute violence:
Le coup vint près d'Heélor mais il ne ïaffenaj
Et fi le iec~l en vain fin bras n'abandonna :
llfrapa le chartonfils baftard Priamide
(Cebrion qui tenait defes cheuaux la bride")
Amcïaigu caillou,dam le milieu du front:
Les fout cils fontfroijfezdu caillou qui les rompt**
Et l'os ne peut garder de Us faire diffouire:
Sesyeux bas àfes pieds tombèrent fur la poudre,
Comparaifon.
7/ tomba de fon eharpoly d'vn bon ouurier
Pareil àvn nageur qui fur teau coutumier
Pour faire le plongeon va la tefle première:
ZÏeffrrit quittafes as:Ton alegrejfe fiere
Patrocle cheuaUerjencorpourfe moquer t
1

1 XVI.
t I VRE D » •
VonUt amfi le mort par iniure piquer.
Comparaifon.
Ahlqu'ilefifort léger: vrayment fans nulle peint
1lfn.it bien leplongeonis'il eftoit en la plaints
Delamerpoij}oimeufe,ah!quilenfiuleroicj ^ J
'Depoiffom efcaille^qu'à nageilpefcheroitL, i^
Sautant £vne nauire encor que la mer blucj
Jrufldefouflets venteux en tempefles efinue,
Puis qu'il a maintenant fi àl'aife plongé
Sautant defes c heuauxfur U champ rauagé.
Certes des bons plongeurs Jcy efl la demeure.
Ainfidtfantilvafur Cebrion à l'heure
Autant impétueux qu'efl vn lion ardents
Qui les eftables prejfè, & qui en les perdante
Reçoit dedans lefein vise mortelle pointe:
A fa grande fureur fa rttùie efl coniointe,
Son courage leperd'.ainfi tout violent
Patrocle tu aUois Cebrion refoulant,
fieltor d'autre coflê fauta deffus la place
Comparaifon.
Comme lyons ardent tout furieux d'audace
Sur la cyme.d'vn mont comhatent chaudement*
Pour -une biche marte occifeftefchement,
Tous deux fort affamez.,tous deux degrâd courage
Ainfi les Chefs apris au martial ouuroge
Le fils Mometien & ledin'm fiettor
Autour de Cebrion efmouuoient leur effir
Enuieux de couper d'vne tranchant e lamcj
L'un à l'autre le corps &en arracher lame-.
Depuis que leTroyenpar latejte'acrockas
Son aduerfaire grec,faprifeil ne lafcha:

l'niASB D'HOMERï. 2 Si
Patroclefit aufsidejfus l'autre vne prife
L'empoignant par le pié-.Tout enfemble s'atifc*
Maire les deux partis irn carnage cruel.
Comparaifon.
Comme "vont ait combat d'vnchoquer mutuel
te nient Eft g£/ l'Auto» dans les creufes -valets
sffin Syfecouer les forefis efcroulees:
Mouuans Usfrefnes dursj.es chcfries,ks fauteaux?
Les cornitliers veflus d'efcorceaux longues peaux
lUfo&t cymefur cyme eftancer leurs branchages
Auec merueilleux bruit,& perdit Uursfueillagesi
De ces arbrei rompus le fin eft efdatant.
Ainfi tous Us deux camps ï-vn (autre s'ahurtant
Guerroyaient, §£/ nul d'eux n'aueit enfeuuenance
La fuite dangereufe au •vacarme if outrance.
Autour de Cebrion meints dards efloieutfichez.
Et meints frets empennez,,qui efloient-defcochcT^
Vu nerf tendu de tare : Memte ptfante pierre
Stcouoit ks]boucliers de ces hommes de guerre
A ïentour du deffuntl,qui ddnrie toutneymenu
Sur la poudre giftit efttndu largement,
Ayant oubliétart defeuyer t& de guide
Tour déformais virer Us cheuaux par la bride.
lufqu'à tant qu'à mi-iourlefoUil vint aux cteux
Les Camps également furent •viilorttux
Faifant voler menu leurs flèches acérées:
Le peuple tombait mort fur Us Plaines pourprées.
Mais UfoUtlpancbantauttmps queieBouuie?
Veut du trauaii tournaifesToreauxdeflier, •
Alors Us Arguns U diffus emportèrent^
Et de beaucoup plus d'heur les autres furmonteretti

XVI.
tIVRB DE
Cebrion fut par eux hors des flèches tire
Arrière du tumulte,^fut defemmuré
Des armes qùtlauoit fur fonefpaule forte:
Or Patroclefongtant en différente forte
A nuire aux Phrygiens Je rua dejfut eux
Trois fois il vint,pareil à vn Mars courageux
Horriblement bruyant,& par trois fois la Parque
Keufaecable^fous luy chargea dedans fa barque:
Mais quad à ta quattiefmt efgalà vngrand Die»
Tu tauanças aux coups,o Patrdcle en ce lie»
La borne de ta vie aparut manifefle:
Car Phaebtts indontégrand de vertu celejle
S'opofa deuant toy parmy le dur conflit,
Et (î ne l'apercent,quand deuant ilfe mit.
Il courait au tumulte,Et quelque Nue eJpeffL>
Par tout enuelopoitfa diuint ieunejfe.
Ilfe mit à ton dos, fâ/ depanchante mairie
Il tefrapa l'ejpaule au derrière dufein.
Vn esblouiffement eflraignit ton eetilade:
Puis Phcebtu Apollon enuoya tafaUde
Hors ta tefte en la plate: E» roulant cet armetj
Qui triplement auoit trois creftes aufommet
Criquoitfous le marcher des cornes cheualines:
Tes beaux cheueux efioient pleins de taches faguines
Et tout fouillez, depoudreUl n'efloit pot permis
Auparauant ce iour heureux aux ennemis
De voir telle Sallade en tous lieux redoutée
Si vilement defang & de poudregaftee,
Car elle deffendoit le beau front gratitux
Et le chef honoré d'Achille égal aux Dieux,
Toutesfois Iupiter eit donna la conquefle

L'ILIADE D'HOMERB." 28z
A Hector pour vefiir le femmet defa tefles
Or la fin de Patrocle aprotba toutfouiain:
Sonlong-bois grand,mafiifà la pointe d'airain*
Se rompit toutàfaiEl &fonejpcffetarge
Qui longue le (oitutoit dejjousja voufle large
' Luy tomba de l'ejpauleauecques le baudrier,
Et Phalut Apollon fit encor défiler
Son corfelet luifantxaionc en fa poitrine
Entre vnejhnnement quifon courage encline.
Defon corps bien-iointé les beaux membres plier
Se défièrenttous'.fesefprits oubliez,
S'allèrent ejiotmans,Et iinde Dardanitj
Luy donna par derrière enuieux defa vie
Vncoup dans le milieu dis cjpaules du dos.
De/>m il eut ce coup du Panthide difpos
D'Euphorbe qui pajfoitfes pareils de mefmeaagej
^/fcrefper vàititmment la pique au long-ombrage,
^f douter, lis chenaux & à vifte courir:
Car il auoit défit vingt hommes fait mourir
Culbutejde cheual,quand premier il vint prendre
L« conduite ivn char pour les guerres aprendre.
FatroflecheuaUer^cettuy-cyteiettru
Xx-fremiercoup tiréjma'u il ne te donta:
De rechef dans la tourbe il s en courut arrière
Arrachant de ton corps fa grand pique frefniere
Et ne voulut attendre aux allâmes connu
Ze valeureux Patrocle encore quilfufi nu.
Or Patrocle touché Svne telle blejfun
Se retirait fuyant la deflinee objeure,
Mais Heffor auifant qu'il s'en allait blejfe
•Cay tintpre's,& ivnfer rudement tnfonci

.
JtVr. II VRE DE
Vtfcendantaux Enfers en regret & trifieffe
D'ainfitofl delaijfer Çp'vigueur & ieunejfe.
Le renommé Hector encore alla difknt,
Pourquoy dejfus monfortvas-tu prophetifantl
Quijfaitfi le dtftmpluflot que mty appelle
le grand fils de Thetis à la perruque belle?
Etfifrapé du fer que mon bras portera,
Au chemin du trefpas il me deuanctrat
Ce difi & /ç tira delà playepourprée
En foulant du talon,fa pique bien ferrée
Et loingdefin long-bois à l'enuers le ittta:
Puis contre ^tutomedon de marcher fi hafla,
Car il définit fort d'eflre encore homicide
Huàiuin Efcuyer du léger Eacidey
Mais ces vifies chenaux que des celeftes Dieux
Pelée auoit receu pourvn ion précieux
L'emportaient,&'volasgardent qu'à mefme heure
IlriaUaft habiter linfernale demeure.^
Fin du feizieme liure.

LE DIXSEPTIEME
LIVRE DE L'ILIADE
D'H OMBRE.
ARGVMENT-
VN combat véhément &fort le demcine
pour le corps de Patroclcoù Euphorbe
fils de Panthus eft tué par Mene-
Îas.-Hc&or s'abille de l'armure d'Achille
& fait tefte aux Grecs.Menelas enuoye An
tiloche fils de N eft or deuers Achiliepour
luy annoncer la mort de Patrocle.-Menelas
&Merionne entras parmy la foule des
ennemis.enleùent le corps du defunct fur
leurs efpaules & lemportenr hors delà
bataille.Tandis qu'on l'emporte les deux
Aias tbuftiennent la charge des ennemis,
Scies e mpefchent d'accomplir leur deflèin.

XVII.
LIVRE DB
E vaillant Menelasfinraduer
tyfoudain
Que PatrocUeftcit mort au- ca~
bat inhumain,
Pourtant ils'auança vef»
d arme flambante.
. , Cortipaiaifon..
' Comme autour de fon veawvne 'vache muglante
Marche toute pfaintiue eflant nouuellement
Faite à la pafflon qui -vient de •vatlemtnt
Ainfi le blond Afride animé de prouejje
A-l'entourdePatroclealloitp'army Uprejfe.
jl tenait devant foy des iauelotstff dards
Etfon efpais bouclier égal de toutes parts
Aprefiépour tuer qui viendrait au contraire.
uirs le fils de Papthus belliqueux aduerfaire
Ne fut pas négligent pour demourer plus fort,
Afîeuréde valeur il fi tint près du mort,
Et dit à Menelas.Nourriture celejte
Prince retire toy-iaijjelecorpifunefle,
Laijfe môy fa defpouUle:au]fi bien datant moy
AbcunneUfrapé-.Toutenleueriedoy
Permets donc que ma main de gloire feitfuime
Sinon ie t'ojleray la douceur de la vie.
Le blond mary £Heleine aigrement courroucé
Hïfpondit en ce point -vers le Ciel adreffé.
OPerelupiter cen'eflchofefeante
Quvn homme outre mefure arrogamment fe vote
De Panthère ou Lion telle n'efl la fureur
&y d'vn mefchant Sanglier enragé de grad caur.
les enfans généreux que Panthus àfaitnaifire
Pleins

l'iLÙBï D'UOMSKE. zVf
Pleins de fuperbetéplus en font apparoïflre.
j&u braue Hyperenor nul profit ne maint
De fa forte teunefje alors qu'il me jouflmt
Me -voulant reprocher cttflre mauuaii gendarme:
Iefmsfeur quefes pieds, hors dufdngUnt vacarme
jtVetemporterentpaepoMraUerrefiouir
Sa femme & fes parens bien aifes d'en ituir.
^imfs ie dtfliray tes forces à cffte heure
Si t'oppofant à moy ta plante iey demeure,
Pourtant ie te confeiHe arrière te tirer
Douant que ton malheur il te faille endurer.
"Le Toi voit quad c'eflfait et trop tard deuïétfage.
^Tinfi difljnait cela nefiefchitfoncouràge.
Adonc il répliqua. Superbe MenehtS
Tu payrat démon fiereàcecoupletrefpat,
Tuas fait que fajemmeicy demeure venue
Au liil de mariage où encore tflok neuve.
Tu en atfaitfentir vn indicible ennuy
Et trifiejfc aux parens jmaisie penfeauiourShuy
Taire ceffer les pleurs des pauures miferabUs
•Si temporte ta teftefê/ armes exécrables ,j
Et tes mtts dans les mains de Panthus & phrontiii J» ,
Tes bras bien longuement ne feront garantis
Du labeur du combat : Pay donc expérience
Siiefçay mtttreen fuite Çl montrer ma vaillance.
Cedifant ilfrapadeffics le boucher rond
Dont l'airain autrauersdt tel coup nefermt
Mais recourbe la pointe enuienfed'Mainte.
L'Atrideàlupiter fit fa prière•Jointe,
Puis quant 9! quant pouffé d'tmpeluofué
Deffiafonotnemy le fécond i'efiUtté. .

XTIL
UtRl S S
tl luyf-apa tout droit le fonds 9Î la racine
(Comme ilfe réunit) de la mafle poitrine:
Puis enfiùuantfon coup tellement leprcffa
£hte dam fin tendre col L pointe il enfonça.
Tombant il fit vnbruitt& fes armes eflitesl
Ses cheueux quifembloiït aux cheueux des Caritet
Lieyauecdelor

l'ILIAOZ B'HOmXI. i8<
Z.eur occupe le cour & Us tient en contrainte,
Ainfi nuln'eïloitpa» affe^audacieux.
Tourner attaquer Menehu glorieux
Qui bien facilement la defrouilU euftram'e
Si Phebus »euft porté à jbn honneur •amie
£t n'euft encontre luy [on Hefttr incité
Sut reftmbloit vn Mars légèrement porté.
Afin de le tournera la charge récente
Apollon print la ferme fi la taille de Mante
Roy des Ciconiens. Puis il luy dit ces mots:
HeBor icy tu cours & pourfuisfans propos
lencbeuaux immortels du belliqueux ^tchille,
Tu nefçauroit les prendre : lUitfort difficile
Que letbemmes mortels viennent à les douter
Ou qu'il» autre que luy fur euxpuijfe nienter,
D'autant qu'ilsfiotfortis ctvneimmortellemere.
Ce pendant que tues en Ucourfi légère
Menehu a tue Euphorbe cheualier
Et luy a fait cefferfon courage guerrier.
yfpeUandift cet mots,puis je mit dans Ltfreffe
JSnuelopdnt HeElor d'vnegriejùe detrejfe
Suiparmy tous Us rangs fou regtrd animfant
Auifa (on amyfur la terre gifat»
Vont lefang ruiffeloit hors de la playeiuuerte.
Jlcheminea» deuant pour •vanger ceftt perte
Horriblement•criant foutanimer fonçant
• ... Gomparaifon.
Semblable à-vn grand futiles famés de Vulean.
Sa voix ne faillitpas ïtîht bien entendue
Du fis Atreiendont tameenfitt efmtie.
Pourtant'*» foupitant àfcnejfrit ildifl,
Bb *)

JCVH. Ï.IVRH D»
Si K laîffe Patrocle en la farte qu'il glfl
(Veu q ne four mon honneur telle mort il aftrifjy
Quiconque le verra ie crain qu'il m'en defrifr.
Mais aujfifitoutfeuldehonttrttenu
le combats contre Hector pour tref-vaiBunt connu
QM rameine auecfoy tout le fort de l'armée,
Je crain que ma vert»fait en rien cenfommee
Etquefeulienefoùaeplufieurs enferré.
Que fort en ce difeours d'eflreplm efgarét
*.Alors qu-vn hîme veut braffer quelque entrepris
"Et cabane celuy qu'vn Dit» honore ouprife (fi
"llcombatle Dimo»,^' qutlquegraad malhaur
"Se roulant défîtes luy le charge de douleur.
Pourceenne doit trmmtrny mauuak ny tfitmsge
Si ie cède à fietcor quiU fortune efthangt
Puifquvn Dieu l'aiguittiue ii t'anime aux côbse:
Que n'enten sela voix du valeureux ^fiae,
Tous deux mardiâs tnfembl* auras enfauutéêmcu
(Fuji contre le Bémn)de-eoutbarTt à outrance
Afin de retire* cecorps^» trtfpafîé
Et leremettre ts mainsi AcktUe rmaroucL
Auruoms entre ce» mou» cefiteyfi doit-ejUn.
Car il efi le meilleur &femble le moins fin.
Tandis qu'il difeouroit telle chefeà partfiy
Les laudes des Tnyeusvmarentauec leurRey:
Pourtant Us'efkmgna i* Ptfcarmeuchefitre
Retournant,regardottbiénfettueni m arrière.
Coroparaifem. •
Comme vu-Lyon barbu que dccris

t'illADÏ D'BOMBRB. 187
Lay deUiffant tefiable & et dont ils leprimnt
S'en va contre fiu> gré tenant fin coeur marry.
Tdfutfi retirant À fJeleint le mary,
Mais quand il fut tend» où fa gent auottphce
Il s'arrefia tout court en retournant la fit ce:
fuis recherchant Aiax auecfiogneux regard
Il l'auifa.fiudamdeuers la gauche part
Comme il s'embcfongnoit à donner hardiefli
. Four venir au combat,à toute la NobUjfe,
Car Phtimt ^fpollo» auoitfitifik cmur
Detouefis compagnons ctvne divine peur.
Il s'encourut vers luyfuis tetmots fit ««tendre. '
Graiamyhafces*nûm pour tafthetde défendre
Leeorpsnude PatrocU : litonuient.de tenter
St tel qu'il efidefia nuit pourront f emporter.
Quant aux armes d'Achille on le! a debttms,
EnfinficStor m afis •efpaules vefiues. •
CedifantHefmeut^fiaxUbtliiqiteux •
Si bien qu'incontinent ils marchèrent tenu deux,
HtElprtiroit Patrtcie & défia,fa mainprefle
Li*y voulait feparer des efpaules lateflt
Aueelefer aigu d'vn trenchant coutelas,
Puis le ietter aux chiens qui enfiffent rtpat.
Aiax luy vint auprès tenant vnerondache
£hufembloit-une tour dans laquelle on.fi cachet
Ce qu'auifant HeSlor il remnt dans les fiais
Hçmonta dans fin char & donna au* Troyeni
Lehean-hameis o*mgné,pourporter en la -ville
Afin qttàgrand honneur cegainluy fuftvtilei
^lefils de TeUmon demeura là planté
Cachant fomfou bouclier U défunte arrefté.
Bb iij

XVII. II YHE D*
Comparaifon.
llfimbleit à l'entour imiter U nature
D'vn don orgueilleux qui trouve "vite auanture.
Conduifitnt ces petits silrentontttvnefùif
Vu nombre de ëhaffeurs patmy timbre Jet bois
lift tient autour îeuXjtà & là il retourne
Sesjtux eftmcelans : U force quifeiourne
Dam fin coeur infolent le rend fins furieux,
llbaiffc fis fourcils enceuuront tout fesyeux:
Tel ejioit cet fferosfrtslefilt de MOnete.
L'Atrided'autre part,pkio de douleur mnett*
?affsfioitauffi fâ/phuenpbu croijpu't
l'sneuitable dueU quefonfei» noumjfeit.
Tandis voicy Gtaucui chef dis gens de Lycie
£>ui vint dire à Hector cet mots defit/cherie
Ta»font îl regardant d'nj» gai font de traiter*.
Vrayment ce que ieyoy de beaucoup eftdiuers
Au bruit qui court detty.Ta beautéflotiffante •
Vrayment de bien fort Uin-de la guerre s'abfmtei
£» vainv» bon renom te fuit & ftft donné,
T'tftant rommefuitif en fuite deflmméi
Ai*iftmaintenant comment tu pourr

t'itiAst D'HOMIRE. iSg
VtUant il apportait bien grande •utilité
ji fit particulier non moins qu'à ta Cite',
Et tu nos maintenant ny cetur ny hardieffe
J>e repouffer les thiens,ny cela qui fopprefle.
Pourtant fi mesjoldats entendent ma raifoit
Noue retournerons tom chacun en fa maifia
Et Ilian verra fon entière ruine.
Car fi Us Phrygiens auoient en la poitrine
Telle audace fans peur que ceux doiuent auoir
Lefquels pour leur pays emploient tout devoir
Et font aux ennemis des peines mille & mille,
Soudain nom traifnerions Patrecleâans ta t/iUt
Etfoudain Sarpedon abandonnéfttoit
Si bien qu'à taCitévifleon (emmeneroit,
Car celuydontlavieàfinaeflémife
E;lamyfermteurd'vnqui lefauerift
Sut tfl entre les Grecs beaucoup le plus vai'Rïnf
Et meineplufitun Chefs quand il va bataillant.
Mais tu n'a* pat osé ioppefer au contraire
D'Aiax le courageux qui te voulait attraire,
Ny tu n'a* pat osé le regarder aux yeux:
Ky tefte à teftefaire à qui ferait le mieux
D'autant que diffus toy fa vaillance l'emporte.
Hetlor luy répliqua de mefine en telle forte
L'mUadant de trauen : Pourquoy tel que tu et
Glauque m'as tu pariéante vn tel excès r
Certes ieituffe dit auoir plus de prudence
Que tout ceux qui Lycieont pour leur demeurante,
Mais ie croy maintenant à voir ce que tu die
Qu'entièrement ie doibs reprouuer ton aduis:
Tu disque ie n'aypeujbuflenir ny attendre
Bb iiif

xvxi. il vas >i
Le mmftruettx Aiax : Certes tu dois apprendra
Que icnaydftconfiitt redouté les travaux
Ny la forte clameur ny le bruit des cheuaux.
" Xoufiours de lupiter qui s'arme d'vne Egide
"Hadais eft le meilleur

IIIU'BE gHOKEXS, r?3
Ha ! 'pauure miferable,ha dit-il tu nepenfes
_/*" U mort qui t'efiproche & où ia tu t'avances.
Tu t'habilles le corps des armes d'xa Seigneur
£$ut tous autres guerriers craignait auec honneur.
Tu M à mort hurifo» compagnon aimable
Valeureux tout•enfemble,'èl tout enfemble affable,
Et tu tuy as rauy fans grâce ny propos
les armes de fatefie & au/fi de fin dos.
Mais ie te donneray grand' force en recompenfe
Tour faire dt ta mort auant la mort vengeance,.
Et pour loyer aufîiqa'Andromachenauraj
Z. aife de ton retour ainfi qu'elle aimera.
Ceiit,ilfifivn clin de fes noires paupières
Aianfafur ReSlorUs armes fingutieres,
Fuis Mars le véhément entra tout dedans luy
Si bien que toutfon corps de force efleit l'ap «y :
Ses membres efteient pleins de vigueur admira ble.
^fteus les regardant it paroi/futfimblable
^uvray Dieu des combats,taut de lueur fortoit
De clarté & de feu des armes qu'il portait.
Adonc auec granit cris allant débande en bolide
Il incite chacun que vamqueunilfi reitde,
Mefthlel Glauque fAfter»p,I>tfinor, tjyppothan,
Therftloqut,PhoreisyChronim iï Medon
Et Eunemeffauant aux chofes imgurallei.
Harangue.
"Il difoit ces beaux mats: O troupes marlMes
l 'lnnumcrablegent de nos arcomtotfins
"Q*i pournouefecouri*ent*wtz,les defk'ns,
"Quand i'ay fait amaffer pour veniràla guerrt •
"Vu peuple d»foldauie toute vope la», .
B-b-v,

. xrit. ntiï »r
" Ce n'efloit pour chercher plus- grande quantité
"Ouqae i'eufli défaut d'hommes dt volonté,
"Mais afin que remplis d'un alaigre courage
"Deliuritz^nos enfans & femmes dejhruage,
"C'e/J pour cesie raifon que levons fttufats
"Et careffè chacun de vôtres & bienfaits»
"l'ourlât qu'a Ce nfilue tu vaincre oune pi* vitm
"Qu'on marche droit aux coups : c'efl ce qùsi faut
pourfuiure:
"tt commerce de guerre efl de tellt action.
"Mais il veux prefentttvne condition.
'' Quiconque fer* tant que PatricUfe tire
" Dam le cap des Troyens^ q»Aiax ait du pire-*
"le luy promets donner la mouiide mongain
" Et puis l'autre moitiértfleradansmarnait» •
"Tellement qu'il aura autan* que moy degloire.
Chacun ayant ces mots fst fe fatfant acroire
Su il viendrait bien à bout de ce qui il commandaitx
Donna de grand raideur où [on lesmttendoitv
Mai» le mort fit mourir heaucaup>de compagnie).
EtplufieursdejftuluyîoflerentdeUvieT,
Toutefois tors stiaxdiSiàfon Menelat:
Quefihapions du combat or il n'ejpere pu
Et iens crains pua tant que le mortfiit pafture
D« chiens rjy des oifta&x, comme noftreauanturt\
Kn fort nuage ejpaude combataju ie voy,
Quitte tous les collez, eouure lefihiuRpy
EtfemkU vne ruine efire dt nom-prochaine
Pource appelle vers nous-chaque bon Capitaine..
Lors fans defabetrU Atndten.vn moment,
Se fit omtdt tojss crianttxtrenument.

l' Il t 4 I) B n H a M Bit B. X9tf
Capitaines amis, vous Princes,& encore
Ceux que te commander en quelque charge homre,
• Qttiviue^du public que kpeuple nom rend,
'' L'honneur de la vertu de lupiter iefptnd.
Il m'efl fort maUaiféde confidtrer comme
Chacun des conducteursparotftra vat&ant homme
Tant le conAiél extrême ejl en combujlton.
Farquoy chtt:sm de vous plein de contention^
S'auame de foy-mefme & dans fon coeur ait honte
De laijferdefchirerftns plue n'en faire conter
Vnfien amy tout prefl d'efire iouet des chiens,
fldifl ces mots teflez, en la troupe des peut.
Legrandfilsd'Oilce ayant l'oreille banne
Fut premier qui l'ouitfâ/ vint àjaperfonne,
Idomenee après & Aierwueaufs*
ïiieUe compagnon prinrent mefmefoucy.
Qui- efi-ce qui pourrait m fon tfprit defâuire
Combien après ceux-cy s'y laifferent conduire?
Comparaifot».
Corne auxbouchts£vnfUuue entrât dedas la met
Al'endroit qu'il fa laijfe aux vagues abyfmer
jls s'ejleue vn-haut bruit qui fà & la refmne
Qjand v.» grand flot refifie à la cheute qu'il dont:
Les riuages par tout muglatt horriblement
D'autant qùalors la mer fait vn dtfgorgements.
Telle fut de Troytns la clameur magnanime :
Mats les Grecs fe tenaient d'vn vouloir-unanime.
jt l'enuiron du corps qu'ils voulaient emporter
L'enfermant de boucliers: Lrfoge lupiter '
Hefpondit autour d'eux fur leurfalaaes claire*
beaucoup d'obfcuritiie vapeurs nuagem i
&b vi

XVII. LI-VRS D»
Car U ne haijfoit mefincs au parafant
Le fils lltatetuit quand il efioit luttant,
Et fufl eflé mwrry s'il eufl receu toutrage
Quaux chiens des ennemis ilferuifl de camagt.
Peur tant il incita ceux qmeftoient ta rang
lïerepoutfferl'ittiuremreflMudrelenrfang.
Tout es fait iesTmy tas d'ubordode première
Les Grégeois aux yeux noirs chafferemt en arrière^-
Mais bien-que courageux & d'infolent defir
Sur a»cmt,en tu*ot,oefirent leur pLtifir.
Seulement ils tiraient la perfonnegifonte
M.ih la troupe des Grées n'eu deuokejhe abfeate
Quvn bien petit detempsitutr Aia-x qui de fort*-
D e taille ry de beaux faits après Achille frrt
Excelloitdeffut tous parmy U Grecque audace
Les fit bien •oiflcment retourner fur U place.
Comparaison.
Tt marcha droit auantpmeil à -un Sanglier
Qtitournantparles -vaux en,dijferent femier
Xj)mj>t,e auec petite peine
Les chiens & les chaffeurt en leur pomfinttnuùnei.
jimfifacilemfnt Itfils de Telamm
l^eitenant de/fa eux rompit leur efiadron.
X> fia l'illustre fis du Pelafgue Lythx
Jtttiroit parle pie le-corps priué de-uie
Luy liant te talon à tenurron des nerfs
JiMc -vm ceinture entorfedetratnrs,
Ma it>oi fut fin malheur qa'•aucun ne peut diftraira
hefilsde Telamms'

l'ilIADB D'HOME RI. î^i
Et tant grande g/ majïiue efititla dure pointe
£h*i rudement pou/fee a» cerneau fit coniomte:
La ceruelle fanglante en ruijfdoit dehors
Tant le long du Uug-btis :la vigueur de fin terpt
_/£" f infiant il ferrtit luy efire defrobee :
Sa main quitajaprife À l'infiant retombée.
Il cheutfur l'ejlomacleingdts riches Pâtk
V e Lariffe motteufi abondante en ejpit
Et à fis chers parent ne rendit le falair»
I) ont pour la nourr.kure-on Uurelj tributaire
X>'amant au'il dura peu & nefeutparueuh '
X» ïage oit il conttientfes purins foufienir.
Hetlor encontre Aiav ietta fa iauelme
Mais hty la prévoyant enita fa ruine
SedeftoHrnaxrt-itnpeu,teUementy*elrfik
D Iphite magnanime eut fan dèfti» f refit
C'eftoit le plus vaillant dt la terre JPhocenfc^.
Plttfieursfi regijfiitnt faut fin obeijfance,
L'infigne Panvpee efioit vu* Cité
OsulteTmfmmfoniMakhrsitfittionti
Touché d'v» coup mortel emmycefie.emLoktwt
Qti dit \ol à l'ejpaule atta the laiointure :
Ait plut bat de îefiaulton voyait refirtir
Le bout dit fer cpti vint firluy s'appjijantir.
utiax deffis Phorcys de tetlcvigueur entre
£l»il le frapa tout dtoit dans le milieu du vmtttj'
Ilrompitdu hanms le creux o»il vifiu
Mt tous fis inteftim ai» dtdant ifpuifit:
Phorcys tombant à haiStroude firint lattrrt.
Ce fin alors epu'fïeilnr & plufiettrs Chefs de-
Ki air eut îvrtcuthr : Les .ArgUi. s. mjaue, « (guerte

XVII. IIVKH Bl
*SV» efcrierent haut & tirèrent y ers eux
Phorcys $/ Hfppotbon dont les tirmei ils prirent*,
JLssTroyenseittelpoinil vnpeufe démentirait
Et failli* de vigueur fc faffent retirez.
Laijfant leurs ennemi* de viShirt honorez,
Mtjme contre le fort de eefiedefiinee
Que lupiterauoit de longtemps ordonnée,
Si Phcejus Apollon nefefnft transformé
^fu corps de Peripbante héraut bien renommé
S£M pleindebonconfeil vieilliffoit prés d'Authifè-.
Apollon dtft tes mots ayantfaformeprife,
Apollon à Enee.
O Ente comment defendrie^-vout icy
Mefme en defpitd'vn Dieu (s il faut parler ainjîy
Voftre hutte Cité va» qu'ayant la fortune
£o»r vous defaille^de la force commune}
l'ay veto d'autres que vous aux combats dUigens
Ajfeurez. de leur fore* & nombre de leurs gens
Et qui menaient fous eux fi grande multitudes
Quelle vainquait la peur Je la fortune rude
Mais vous auez, vn bien qui davantage peut:
Jupiter efipour vou»& plut volontiers veut
La vicT-oire ejkeà vous qu'au Qtegeou exeecite^
tieantmoinsenvos coeurs t extrême peur habite^
Enee reconnut îayant confidert
££ue c'tfloit Apollon qui îamit infpiré
Pourtant il dit ainfi: O Hiïiir qui commandes
Et vous C'nefsdes Treyens & eftrangeres baniet
C'eJrhonteparfailUnce & lafchsté dteeeut
Remonter vers la ville {*7* fembler auoir peur.
-Naguitres tpelqut Dien m'est venu À l'oreille

t'tllADÏ D'HOMERE. t?»
TJ trique lupiter quifagemtut confalle
Nous donnfroit fecouis feloa n-yjiredM'.
Pourtant empefehom- les- qu'ils ne pmjftnt ftifîr
Aleur aife Patracle &r le mettre en leurs poupes;
Ce dit,il s'eflança datant toutes lu troupe»
Et lit que Us Danois rentrèrent le front.
Là Enet blejft d -un coup mortel Qr pront
lie vaillant Leacrite amyde Lycomede-,
Qui le voyant tomber accourut à fonasde-
•Ideude compa/îtan,^ de fan trait foudairu
Ferut Apifaon a»foyefom le fan:
hdeffit les genoux de ce fils d'Arttbantt
yen» de Peanie enferres abondante:
Jl regiffoit vn peuple &J fin coeur qui v*lloit>
^4près A/leropee à combattre excellait.
LÀ cet ^fjleropee eut pitié défît perte-
Et droit il s'auança d'viuvifiejfe experte
Tour occire a» combat quelqu'un des ennemis.
Mais à [heure U nepatticar tous ils s'ejioient mit
Al'entom.de Pat rode enfermes de rondelles
Et tenaient deuantenx leurs piques bien cruelits*
Aiax allait par tant & chacun enhortoit
Dîne céder aux coups que ton leur prefentoit
N'y s'auancerdeuant,tnais qu'autour fa perfinueu
, Ilsm>;lr

XVII. t I TRI DI
Z'IM» de l'autre ejfayant chajfer la notre tramer, 1 .
Comparai Ion.
Ain fi ils eombatoient en fa fan d'vneflame
Qufaccage en bruyant la matière du boit.
On n'euftpat ajfeuri dereuoir quelquefois
Le Soleil nyUL une en leurfj>lendtur entière
Saune d'objcnritè,tantb* noirceur grojiiert
Q14* s'ejleutit du camp Us fembUit empefcher
D'autant que Us meilleurs quifepouuoiet chercher
En l'vue & t autre drmee,eftoient là pour apredxe
Qttifçauroit mieuxfraper ouffauroU mieux defi-
Les autres Argiens & Troyens qui ne fiaient (drei
Très du corps de Patrocle à l'atje •eombatoient*
ZfeffouSvncielferaiMvnelumière aiguë
D'-vn rayo» defoltily •vohitefp.mdue
Et le nuage efpait à tenuirtn par ttuu
Sur Us monts y fur Ut chaps n'allait de bout en bout,
Si bien que refroidis & cejfans leur furies
llspareient feulement Us traUsde fafcherie,
Traits qui font les humains fiupirer dediuUur,
Car As eftowntdtftani debeaucoup deUngueur:
Mais ceux là du miBieu cachet dont les-tenebrei
Em^reffe-^de U guerre ^J de plaintes funèbres- -
Mndmroienthstrauaux.EncexhiqitmtuA
£«J y ailbms perijfoient deffims U fercruel!
Tout l'efpace dit iour vne extrefmn qucreUc-rlïafpre
contention les détint en cerueHe
S'éflettont pltuteit-plut•&• s'efmeuuant aux coup-sy
Lesgreaes d'vn éiMUit tes pieds ty-ie* twMtt*
Et Us ruxin^ & les yeux je maculaient d'ordure
lUpoudre '$'defuturfantUpeuuejtmt 4**ej

L'ILIIBID'HOMèHI. 193,
£t tant ilsfe choquaient àe violente ardeur.
Comparaifon.
CeluyU qui ave» quand quelque Courrajeur
Don*» à tout fis valets vne peau pour l'eftenttrc
Qui efl yure degraijfe afin d'eftrepùu tendre.
Cet robufles valets empoignant ceftepeau
Sj4i efi ou d'vn grand boeuf ou dequelque tartan
L'eftandent en vendeur,chacun diftant de place:
L'humeur incontinent gaigne partout Cefpace .
Et la graiffefefimd & fenêtre au dedans
Plusieurs tirons a fret auec ongles mordons.
Le cuir de ceftepeau de tout coftés'allonge;
Jlmfi deçà de là Ugloire qui les ronge
Faifoit qu'en peu defpace ils tiroient al'tnuy
Le corps Patnclienfant cejji pomfuiuy.
A l'enuiroude luy qu'vm grand fiultenferr*
S'e/leuoit m» tttm ulte,vn murmure de guerre
Siferoeefifier.,fi afpre-df véhément
£[ue Idarsquidet Cit*% garde le fondement
iV 'e»ft trouué que reprendre en teUe t ehemtnc»
NyPattat quaudphu fort ht colère l'eflance,
Tant ïupher auoit eftendu les tvauaux
Et le fâcheux labeur des hommes & chenaux.
Achille ce pendant ne fçauoit pat encore
Le trefpae de celuy qu'il cherifl tfr honore,
Car beaucoup loing des nantie choq immodéré"
Sous les murs d'Ilitn les auoit attiré
Si bien qu'il n'efteroitvne telle infortune
Mali que fan cher amy d'vn*fuite importune
Tourchaffant les Troyens infqu'anx portes exprh-
Irait donner dedans,pms reuiendroit tpréii

XVII IIYK« D I
V'autat qu'il eftoitftur qu'ils ne prïdnut la flore
On la mettraient à fat four toute leur menace
Sans luy ny auec hy :car il oyait fouuent
Thetis quiïinfiruifoit (jr le rendait fçauant
Des aduis que gardait la volonté diuine.
Toutefois eUe teut vnt telle ruine
Et ne fogr dit iamaii cet extrefme malheur
Sue de tousfes amis il eut perdu U fleur.
Vonques inceffammtnt auec la pique aiguë
L'vnfeittte furl'autre & Pvn l'autre fi tutt
Et quelqu'un des Grégeois £vn courage difpts
En lafouRe des fiens nuança ce propos.
}l ne vont efifeant &nya point de glaire
penausenretoumer:PhtftoftUtefrenaire
tious aihdUicy tous d'vn cngloutijfcment.
Beaucoup mieux nous •vaudrait vn teleueuemeni,
S$ue quiter aux Troyens la glaire fâ/ l'ouontoge.
Quetqnvn d'autre cafté plein de mefme carnage
Aux theualiers Troyens tUt ces mots généreux
Hhstmefme il ferait dit du Deflin rigoureux
£)ue tous emfembleity dations mordre la terre
Occis diffus le champ,nut ne quitte la guerre.
Tant d"vne part que d'autre ainfidifoit quclam
Dontplus fort i'efenouuoitla force {[vnchacun-t.
Ils comeatoientjàns fimvne clameur ferrée
Vntintamarreaig»>de nàife immodérée
S'en efleuoîtfx grand,qu'il en eftoit porté
Jufquaux -voûtes £ airain de l'ttha indanté.
Cependant Us cheutux du •vaillant Eacidej
Al'efcartdu combat s'efpUuroient de leur guide
Ayant fceuqu il gifoitdejffU le champpondrcuxi

ûtiiDî D'HOUEM. 194
Affex* jfutomedon forcenoit après eux
Et lis prejfoit d'aller: Tautofi uuec carejfe
Il vfoitdedoux mots,TantoflauecrudtjfeL>
Jlvfoit de fon fouet $/puis les meuaçoit,
Mais pour tous ces moitns de rien il n nuançait*,
Car ils ru voulaient pat reprendre La carrière
Ny dularge-JJelUftont ny de la guerre fiere.
Comparaifon.
Mailcomme vue colonne immobile fe tient
Dtffus^fselque tïbeaupour quelque vit quiviet,
yfinfi ils demeuroientfans bouger eTvne efpaceu
Appuyant $/ couchant leurs tefles fur la place,
les chaudes pleurs couloiatt de leur paupière à bas.
Tant ils auoient regret au charto» des combat.
"Leurs crins tobez, du cercle à qui le ioug efl proche
Se fouillait dans la poudre,enuieux de reproche.
Or le fils de Saturne eut fkiè de les voir
Si que mouuantfon thefil vint à s'en iouhir
Difant pareil difcours :Ah panures mifirables •
Pourquoy vo s mifles vo 9 datles mx'ms honorables.
Du monarque PeleeUlefloitfté mortel
Et vous nèfles fuiets a l'âge qui rend tel.
Eftoit-ce pour vous faire endurer miRt peine*
Tarmj les accident des miferes humaines '
"D'infinis animaux le monde efl habité
"Mais il nefevoid rien plein de calamit e
Parmy tout cequirampe & qui vit & refaire
Tant que l'homme mortel toujlourt comblé an pirs.
Or combim que Udueil nous donne vngrand ah»
Si ne faut- il pourtant que te fils de Priants
Gangnt vjjhe beau chaidt façon efmaillee**

XVII. L1VRB t't
Uy que vtflre monture en fa main frit baUltf.
H'efl-ce ajfesrjju'Atfrkdes armes t ornement
Et qu'jls'englarefeaafipempeufement?
I e veux que vttgenoux de vigueur fc remplirent
Tant que dAutomtdon Us défit* l'aeomfbffent
Et que vomie rendierjaufde terne rigueur:
Car encore à eeux-cy te donneray thcmttmr
De tuer su/qu'à tant qu'à leurs naus ilparuitriet
Que lefikUfe coucha e$r Us tenekres viennent.
Adone il leur trattfmttfor mffiratiortf
V'ne forte -vigueur de dtaudenffeâitn.
Si bien queficouons de leurs erùttU pouffiere- ..
Partaient le vifio ckar dîne Limbe kgiert .
Parmy tous les Treyeas drki Athmens.
Automedonfur eux nefpargnoit la moyens
Qifil omit de cembatre encore quUfut trifit.
Gompaut&ia.
IlfemkUit vu Y'autour qui point nefcdeftft* .
Dcjlre aux Oyesnuifitnt,& leur faifant/euty .
Pttffe ère cettt-là tfror* tette«cy.
Ainfi facilement fur Us chenaux à' Achille
II fusait du tumulte r*f duchoq difficile,
Facilement aufiipourfuiuant fe ruoit
Parmy la plus gratuCfoufa&fi »ul neiuoit
Carencecharjacréfeidiln'auoitpuijfance
D'en ajpti&r.quelqu'v» auet le coup de Unne-
£t ettfimeiU arrêterfes cheuame glorieuK. -
Mnfin^flcintetLniettafur[uyfes.ytux .-.
liftant fin compagnon: ilfe tint au. derrière
1)u cbar,& puis tuy dit en pareille manière-,
Autemeion quel Dieu t'a mis isjfous hfekt-

t'i L t A D S B*H OMI«I. J£Ç
Se confiàLimprudent mutile & fans gain?
Quel Dieutadefipmittéde tes bonnes penfieesi
Gemment te meÇes-tu dans les bandes pre/J tes
Dm premier rang toutfieul,veu que tu as perdu
' Ton chtry compagnon fur la place efitndu?
Aulomedon efipris d'efperance meilleure
Luy dit incontinent,Tu viens à Us bonne heure
Car quel autre des Grecsen ce chaud apareil i
Peur guider ces cheuaux fe trousse à toy pareil,
Si ce n efioit Patrocle a» confeilprofitable
A iheur*^uA-vmoit^usx,X>ieux mefmes fiblabU
LaslmaintetsamlaParqutrirla mont ont trouutX
Mais pour donttrtbeuaux toycptiés efprouné
Pren ce fouet que re tiens auec ces belles brides
s*fin quriedefetnde $/f*is des homicides.
Au fi toftqu'il eut du^Alcimedonfioudain
Monta dtffius le char &prifl le fouet en mut»
Et luy i'iinfiant léger deficenditfur la plaint,
tnconfimnt fJctbar illufire Capitaine
L'apperceut de fies yeux & censurant fa fin
Vit cequd définit à Enéfimvoiftn.
Ené Us beaux chevaux du léger Eacidt
Tonifient fur lès rang tjrfi ont pour leur guide
Demauuaischeualtersueht me donneefpair
Si tu veux en ton coeur te iemdre à mon vouloir
^ue tuez, de nosmtinsil fuiront leur vit.
Ils ne fiant pat munis de force affex,hatdtt
Toi&s'opofieràittHS &foufienir»ts bras.
SfAnchifciegrand fils ne defobeit pas,
Tourtant estfiembltment droit à eux il marchèrent
Et de boucliers efipau leurs efpaulet cachèrent

XVII. t I v*« p ï
Arête tjr Chromimenfembkauecques eux
Efperansy guigner cheminèrent tous deux:
Leurs bouchers fait d'airain auoïetpourcouuertmet
De bonnes peaux de boeuf fâches fermes e*rduvet,
Ils penfoiet emmener les cheuaux aux beaux conls
Tuant leurs gouuerneurs'.O l'vn & l'autre fouis
Qui ne dèuoientpartir d» lieu de la méfiée
Sans y voir de leurfang la placemaculee.
AÏheure Automedon(Ji toft qu'il eut prié
j.epere Iupiter dont il s'ejtoitfiî)
Eutjemply de vigueur gréfouçy,cU tout le refit.

t'ilÙBÏ CUtMlXE. tj<
au m«f»M infiant £vn brunie mamfefie •
H remua fa piq »e ayant ombre enfes plis
Et perça le bouclier S^trete le beau fils.
Rien n'cmpefchele coup eue plus auant il n'entre
• AtrauersU baudrier dedans le bas du-ventre.
Comparaifon.
Corne quand vn ieune homme empongne dits fa
Vue congnee aiguë ep" d'vnfer inhumain (mam
Frapevn thampeftre boeuf au derrière des cornes.
Là de fa courte -vie il mefure les bornes
Afin qu'entièrement le trenche bout à bout,
Ce boeuffaillant plus outre m auant tombe tout,
^finfi raillant plut outre il cheut à la renuerfe
Et la lance qui fort les inteftins luy perce
Ses membres deJUa tombera t'abandon,
Hectorpour fe vanger encontre Automedo»
I^tnctafon iauelotmais voyant fa venue
Ileuita ce mal Ce penchant furla veut.
le luifant iauelot en terres atatha
Au derrière de luy,& comme ilfefuhd
Fit branler quant & quant îautre bout delà lance
OÙ Mars le vehetnetUceffefo violante.
Ilsfefujfcnt alors de plus près mefméj^
Etfifujfent iatus de coups imtnoderer
Auec le fil trenchant des lames acérées]
Sinon que leurs fureurs fe virent fepareet
Parjopiaillans Aias qui venoient de grand cctur
HmBauecEnécommeayons quelque peur
Etcomme redoutons quelque peu leur audace.
Retirèrent leur pas arrière de la place.
Chromus auec eux aufife retira

vn: nv*s «s
Maisgifitut ($• occis ^tretey demeura.
Si bienqùÂutootedon Uty defpouï&a fes armeï
Puis difi enfe -vantant; l'ay foulage Mes larmes,
l'ay foulage moniteur-vn petit auiomd'lruy
En -otage» Ht ct trefpas qui tant me donne ennmy, •
Combien que i'aye tecis -vn qui beaucoup eflnuun-
Ct diftnt il fi vint prés iAlcimedon iomdre (drt.
Remontant fur U char.il efloit bas & haut
Far les pieds &lts mains mouillé de fag tout chaud
Semblable à -un Lyon dont U gueule efi Cannante
Apres qu'il a mangé quelque beftemuglante.
En après de rechef vn tumulte bien fart
Fâcheux & plein de cris s'ejleua près du mort.
Telle contention fut en ce point! efmue
Par Pallas qui du Ciel efloit làdefcendut.
Car le haut lupiter qui largement peut voir
l'y enueya datant pour les Grecs efmouuoir
D'autant que fin efpritfe changeait depeitfee.
Com^araifon.
Comme quand il eflendfur la vue amaffee
trie teinte de rouge afin que dans les deux
Elle foit aux mortels fignalprejagieux
De guerre, ou de froidure oud'-vn orage trifle
Qui fait que du labeur-vnehaeunfi dcfifte
Puisfafche les troupeauxpaiffans deffiti le pré
S'enueloppant ainfi d'-vn nuage pourpré
Patin fe-vintglifferparmy lagent Argiue
JStrefueilU chaque hommeauecvne-voixviitei
Premièrement changée en -un Corps tout pareil
A celuy de Phvnix homme de bon confeU,
Ayant fa mefme voix & fa parole forte
Vint

L'iLIADE D'HOMERE. I97
r«»t f tes le fils à'Atree & en ce point; t l'exhorte.
Ce te fera reproche & fafiheufe douleur
Si les chiens deuorans,pourv» dernier malheur
Tiraffcnt vite fois U compagnon fidclle
D'A-chiUe tEacide à la grâce immortelle.
Pourtant opiniajire & paujje les Danois.
Matelas rejpondit auerfa bonne voit.
Phcenixpere vieillardaux fildats vénérable^
Si Vallai me ddtmoit vue force indéniable
EtqueUedeftcumaftl'impetuofite'
Des iauelots tirez, taurois ta volonté.
IedefendroùPatrocle e& thajferoisla preffe:
Carfon trefpas m'imprime vne extrefine trifitjjè, '
Mais Heclorha du feu U terrible fureur
Kecejfe de nom perdre $/ vferderigueut,
Car Iupiter luy dtnne avantage en fa gloire.
Pattaife reftouit voyant\qu'enfa mémoire
il auoit retenu d'elle l'impreffton
Et qu'il luy aireffoitfa [application
Pluftojl qu'à nul des Dieux iPourtant eDe luy baiie
Tat aux iras qu'aux genoux vigueur à la bataille.
Cotnparaifon.
Elle ittta dans luy taudacefjf leieffain
D'vneguejpe volante aptes le corps humain:
Combien qu'à tous les coups on chaffe telle mouche
EUereuienttoufieursretenterîefcarmouche
Enuieufe de mordre & piquer & percer
Trouuant lefang de l'homme agréable àjuccer.
Païïat dvn voilchumain aubefom itrcouftrm
De telle audace emplit le cour du ftls iiAttef.
Entre les Troyern Pode enfantd'ietim' *•'•
Ce

XVII. II VRB Dl
Xfa/t plein derithejfe ô" d'honorable nom
gu'ficftor honoroit fort, £ autant que £ ordinaire
Il foulait compagnies la table luy faire.
Or ce fut celuy-là que î ^tride guerrier
Comme il voulait fuirfrapa dan} le baudrier.
D'outre en outre il pouffa, la pointe qui tenferre
Si bien qùauecvn bruit luy fit donner en terre,
Puis en tira le corps dam la troupe des fient.
Apollon quitoufiours veillait pour les Trtytnt
De Phenope Afioie emprunta lafembUnce
Quidam les murs d'Abide auoitfa demeurante
Et fur tout étrangers d'HeOor efloit chery:
Dencs'eftant fait pareil à ce cherfauory
Il s'aprocba d'&cffor $ difl cefte paroÛe.
Quelautredes Danoude qm la gloire •veSe
Aura frayeur de toy autant que tu atpeur
De MeniUs qui fut parauant mol de cœur,
Et maintenant toutfeul cnleue vn vaillant homme
Qifeftreto» compagnon fexercite renommée
deft Podetonamy quidam le premier rang
Efi tombé foin fa main,proàigue defonfang.
Stufft tofl qu'il eut dit,vn ténébreux nuage
De douleur,-vint couurir de l'autre le courage
Si bien qu'ils'auança dans les premiers bazars,
Ajfubléd'vn airain Imfantde toutes pars.
Ce fut alors aufii que lePerecdefte
Empongnafon Egide jn clarté manifcfte,
Son Egidefiangec,& couvrit largement
La montagne aida d'-vn noir accouflrement.
Il ietta force efcUirs $/fit v»grand tonnerre
Si que d'vn tremblement ilfecoua la terre.

1*1 LIA HI B'HOMERI. Zft
Il donnait UviBoiteaux Troytns habitant
Et lors ejpouuentoit les Danois tombât ans.
Le premier des Danois quiparmy la méfiée
Commença defuir,futle Grec Penche
Carilauoittjlé dans îefpaule blefii
Pour toujours bien auant s'titre aux coups tuanci
Mais ttneftoitfiaplqitenlafuperficie
Attaint légèrement au haut de la partie:
La pointe toutefois imptimoit tufqu'àtot
£t fur luy de bitn.pres Polydame difpos
Attoit itttéce coup : aumefme temps Leite
Infant £ytUtlrion fa bUfliute n'euite,
Il fut bltpè de près par Heit or inhumain
A t endroit où je teint le bras auec la mai»,
Tellement qu'il ceffa déplus donner attain te
Et tournoyant les yeux fut faifld'vnt crainte,
D'autant qu'ainfi blefie'il n'assoitplus ejpoir
£lu il peufi fi défendant paroifire enfin deuoir.
Comme Heïiorfe ruoit a faire fa pourfuite
idomenee ayant des Cretois la conduite
fret la mammeUe aufeits luy fapafon hamok
Mais près leboutdu fer Je rompitle long-bois
Dont les Troytns ioyeust hautement s efcrierent.
Hetlorpourfè vanter des mains qui teffayertnt
Hçtâcha deilejfer l'autre qui taffaïUit
Apis dedans vn char/nais vnpeu il faillit,
D'attainàtctùU-vouloitfTotuefois le coup donne
SurKiraneEfcuyer,chartoitdeAieriounet
DeLiftcbienbaftitauetques luy -vente,
lje coup jduqueljèvitKiran* pressens» .
(Pour luy couurkl'efprit d'iineebfcurité noire)
Ccij

x?n. XIVRE »«
luy parafons l'oreille & àtffouf la math lire,
Et dehors luy pouffa, l'ordonnance des dcns.
Puis lie/ coupa la langue au milieu par dedans.
Tombant on ï attifa deffus le champ s'efieadrel
Ses brides il laiffa centre terre s'ejpandrei
Motionne les frit enfe penchant À bas.
Vne clarté luy vint au milieu des combat
Pour defoy reptufferlafiere defiinee.
EnfmilfuteoKtraintiireàldomenee,
Fouette iufques à tant qu'aux S attires tufeif,
Le bonheur fuit de nom ores tu le connois.
Aionc Idomenee en ces peines affrtùfks
Fouettafes beaux chevaux mers lèsnauires crettfis
Car la fiayour défia le mettait enfoucy
Et fi le grand j€ia* & Mtnelataufii
Virent que Iupiter enfaifant tel efchange
Donnait aux ennemis & victoire & louange,
Si bien que tels propos ils dirent fagemcnt.
" O amis,le plus fol & fans entendement
"Connoifiroit bien'affez. que lupiter ordonne
* : AusïTroycs mairtenatla gloire&la eeemnue:
"Car qukoqued'entfeuxfok bot* ou foitmanSMH
"Delafihe quelque flèche il ne manque iamais,
"Mtfèmble que ce Dieu tout leurs deffaim adreffe,
"To 9 nos coups du cotraireennjainparmylaprefli
"Tombent contre la place'. Il faut doncqu'auifions
Quelque tresbon confeil dont icy tient l>fio»s
Afinque ému tirions lemert d'entre les trmpet
Et que noueapportionsmenons à nos poupes
Vneioye aux amis qui regtràinsicy
OntAcneire douleur k courage tranfi,

LILIADE D HGMEKE. î^y
JEt difentque iamak ils n'auront lapuijfanct
Defiujhnir les mains nyl'ajpre violence
De l'homicide Heclermais qu'ilspériront tests.
Qui eft-ti viflement jui Çeraparmy mut
Propre à dire nouvelle an grand fils de Ptlee
Comment fin fauory gifi mort en la méfiée?
lepenfi qu'àprefintencoreilna receu
Ce mejjkgefafcheux & qu'il n'en a rim$ceu:
Mais nul tel que ie veux napareijl à ma -veut,
Tant eux & Itm* chenaux font cachez, delà nue.
Prière.
Opère lupiteroftedobfcurité
Les enfitns-dAchaye &fayfereniti,
D onne à y air à nos yeux, r*r puis en la lunùert
Perds nous,fi tu le veux,d'vne ruine entière. -
yfinji dit,& le père admirable entent lieux
Mut pitié de le -voir pleurant Çifoucieux:
lus ténèbres chajftnt ildifîip* la ttuet-
La cUrrèduSeleilfor le camp reutnut
Tit

XVII. HT RE SI
Irritoltles pafieurs gr leur garde aboyante.
Quand ces hommes & chiens ne luy permet M pat
Deprendrefur les boeufs te qui eft de plus gras
VeiUans toute la nuit,lors pou/lé de famine
Tout defireux de chair,droit aux boeufs il chemine
Mais ne profite rien d'autant qu'infinis dards
Et tifons allumez, a oient de toutts parts '
^fu devant iefon aursjetux, de mains hardies •
Sun qu il fait animé de férus infinies
Si cramt-il toutefois,^ feretire enfin-
*Anec tin coeur marryjùr l'aube du matin.
t Ai»fi contre fin gré Sî comme dt contrainte
S'en attoit Menelai £ autant qu'il auoit craint*:
Que les Achayens en effroy s'eflans mis
Ne le quittaient là,proye dt s ennemis.
Il recommanda fort a ttute-l'afiftance
Des Jeux vaillans Aiax qu'ils eutfeatfouuendOM
Dt la.grande douceur,courtoifie g£/ bonté
Qu'en Patrocle ils auoient tant expérimenté, .
Qu'ils eujfententefpritcommedurant-fitvi* -.
Jlfçauoit enuers tous-vfer de courtoifie, •
Qu'ils feeuffent que la mort auoit pris celuy-U.
Comparaifon.
Ces mots ainfi contez. £auec eu* s'en «22*
Confieront pur tout,à la façon d'vn Aigle
Qu'on dit outrepajfer de tout oifeaux la regU
Pour voir tttfaigument ce quigifi en Dons liane,
Si bien que quand il vole a»plue profond des deux
Encore vn Lieurepromptfout la taillejneillut
Obfcurement cachéne peut tremper fa veue:
VAigiefond fur ce Heure & £vn vol rampant

iMiV'DiD'aouiits. 300
Jteprend,luy o/îe tome @/ va î englouti[fant.
Ain fin 0 MeneUu d'heureufe renommée
Tes yeux clairs tournoyaient parmy toute l'armet
Confiderant air if fi tu verrou enco r
. Antiloque viuantfils dufagt Nejlor.
Soudain tu l'aperçais in la gauche partie
Comme il donnait aux fions vne force hardie*
Tu taprochat do luy,puis tu luy^dss ainfi:
Antiloque viença,ce qui m'ameine icy
C'eflpour te faire entendre vue trifle- nouuelti:
Qucpleuft à tout les Dieu» qu'elle nefufipa* ttSi.
lepenfequt défia clairement tu conncif
Qu'^n Dieuiette le mat fur le camp des Danois
Et donne la victoire à l'armée ennemie.
Tatroclele meilleur des guerriers d'Achayt
Apafiéfottslefer $t alaiflédcfoy
yttomfes compagnons grand regret & efmoy:
Pourtant ie tefupply va t'en treuutr Achille-
Raconte luy le fait afin qu'il foit babille
A fausser fin amygifant occis & nu,
Ht dyqu''H'eùorparoifl,dans fes armes connu.
Il luy tint te propos & tellement le touche
Qu il relia fans mouuoir & fans ouurirla houche
Keffachant querefpondre,ayant telles douleurs
Quefes yeux furent pleins d'abondance de pleurt
Toutefois à mefprii tlne tint point fa charge,
Tellement qtt'il «fia defin efpaule large
les armes qu'il veflrit Us donnant à celuy
Jj>

XVII. IIV*E Sf
MateUi te fendant ne -voulut demeurer
D'où partait Antiloque afin de r'afjiurer
T.t défendre ceux- là qu'il délaijfoit tit peine
Travaillez,

nir*ui D'HOMSRE. 30*
'Et droit ttfe hafta iempefcher leur viiloire,
Comparaifon.
Semblable de façon aux chiens de fié legier
Qutdenant les Veneurs cernent fur vn Sanglier
Lequel eft M bkfié:Jur luy tout ils s'élancent
TJefirans Cefintngler & tuer comme ilspenfentl .
Mais quand a» milieu d'eux, fur fa force ajfuri,
llfe va tournoyant fans qùilfoit ejgaré,
Lors ils s'en vont arrière & fe mettent en fuite
Qui deçà qui delà fdfchez, de leur pourfuite.
^tinfs les Phrygiens a grand fouie fuiuoient
~S râpant auec le fer les hommes-qu'ils trouueient.
Mai* quand les deux Aittx retournèrent la ttfie
Et leursglaiues contre eux, chaque bande s'arrefte,
Leur couleur fe changea^ perfonne d'tntr'eux
N'ofa fafferplus outre ayant trmuccet deux.
Ainft donc animez, à grand hafle 4ff furie
Ils emportaient le mort loin de la baterie,
Comparaifon.
Lonqu'vn tumulte fierfauuage $/véhément
__ Seflendheommevnfenplein-d'vnambrafement,
Lequel courant faisant [es flammes commencées
Brufle toute la viltè

xnr. ITTRï ne
Tirer par vne voye afprt haute iinfitoufiours derrière efleientUs deux ,/fÀ**-
Retenons-dés Troyens la comfe &Us combat,.
Car ils Us pourfuiuoientfafchez. de telUprife
Et principalement U vaillant fils iAnchift
Et U chefPriamide iUuftre & généreux-
> Comparaifon-.
Comme e» voit une nue tu dEftoumeaux peu—
Os» de Geais s'en aller crUns de voix aiguë (retsx-
Quand rEJperuitrparoifl qui fièrement Us tue
portant la mort cruelle aux plus-petits oifeaux:
Ainfi pareils aux Geais a» a des Eftoumeausz .
Les enfans d'^Tchaye en criant tous enfembU
AUoit devantHcftor qui t£$ernkr refemhk

L'IIADI S'HOMXUB. 30*
Xt n'attendaient Enet: Ils mirent en oubly
La guerre g/ leur courage au» ctmbats attnoblyi-
Et comme tU /enfuyaient d'i/ne-fuite empefchet
Plufieurs armes d'ejlite enuinn la tranchée
Tombèrent fà fêf là:-vi>teleftontitmeiit
Leur glaça tout lefang d'vn refmidijfement
Qu'ils perdirent tardeur par une défaillance
D'ajfaiUir& défendre & montrer leur •vailUnct.
Fin d adixfeptidjne luire.
LEDIXHVITIEME
LIVRE DE L'ILIADE
D'H OMBRE.
ARGVMENT-
AChillc après auoii entendu Te treipas
dcPatiocle,felaméce: TheiU fortant
hors de lameile confole & lujr perfuade
de s'abftenir de la guérie iufques i tant
qu'elle Iny apporte des armes faites pat
YulcatHToutefoispaïlc edmandemét de
Iunon allant tout de faim é fur la tranchée
il apatoift aux Eanemis,q,ui s'eftônas de le

' xvirr. L1TR1 DI , •
voirs'errfuyeat.&pluûeius font aiTttJtteï.
en telle fuite. Les Myt muions ayant iaimé
le cerps de Patrocle,lelaucnt. Vuleao fait
l'arraute entière d'Achiik o à mille belles
chofes font peinte».
In fin ib combataiétr-en façon
ûl'vn grand feu
yirdent violemment^ qui
ne gangne peu.
k Antiloq ce-pendant meffagtr
« bienhalnllej
Pour dire fimmeffitge arrimpres i'^tchille
LtquAefioit planté ieutrnt tes creux vaiffeaitx
Dont ks antennes font imites dejfus les eaux.
Il te trouuapenfanifins muette penfee,
^ilachof:iafattieaduenuer)f pajfee,
Si bien qù en foufirant il difoit enfon eosur.
Omon Die» que veut dire vne telle frayeur
£>»e les Gréa cheuelm l'vn l'autre ne Contiennent,
Maisfuyans,éjgarè^ en tumulte reviennent?
l'ay crainteque lesDieux n'ayent parfait enfin-.
Leur volonté mauuaife & courage maHru
Comme autrefois iayfceu parl'adiis dema mere-r
jJJ»e moy vivant encor & voyant la lumière
Vnchefdes Myrmidom qui n'ha point de pareil
Donte'fous les Troyens taijferoit le Soleil, tf
Hx'.ie voybien que cefl.le grand fils de Mctrretts
Infortuneguerrier eft mort erila deffettè. •-••'•'
Sm'.ieluy attois dit qu'il s'en rentra àtniy '. -'

L'ilIAOl D'HOMBR*. 303
Apre» auoir pouffe'loing des vaijfeaxxfeffroy
Et lefeuennemy quideuoroitùplace
Sans attaquer Htttor aueeques trop d'audace'.
Tandis qu'il difiouroit ces difcours pleins d'ennuy
le fils d» viol Neftor anitta près de luy:
Verfant de chaudespletm il luy difl Jànme/ftge:
Ofils dit Roy Pelée enfembU preux ^ fage
Cous tuentendrasvnméffagefafcbeux.
Hela* qu'il neufufl rienlPatrocle généreux
Gifi mort dejfm le champ: Et toutes les cohortes
Combattent pour l'aueir en différentes fortes.
Ileflpriuéde vie,ilefi demeuré nu,
Et fi Hefhr paroijl en tes armes connu.
Oyattt ces trifies mots,tint douleur efmise
L'enuelopafoudain d"vne profonde nue:
Dela poudrebruflee en Ces mains il prenoitj
L'tjpandoitfurfon chef.des coups il je donne*
Etfefomlloit la face affrément efgaree.
D effus Us pli» dmins de fa robe honorer
La cendre çà & ii noiremmt s'aflijvit,
Et luy tout de fin long fur la poudregifoit*
Auecfes chtres maint il empHffoit d ordun
Arrachoit & gafloitja belle cheuelure.
Les femmes que Patrocle g/ AihiBeanotent-ptir
Aufac de meinte 'villc.ayant les coeurs marra
Crioknt infiniment\& dehors accourantes
^iccomjtagnohnt Achille en fts plaintes Aolmtt*,.
Toutes elles frapoient leurfeinauec leurs mains,
Les membres de chacune en demeurèrent mains!
Attiloq toutdemefme-aufïi verfoit des larmes
Tenat Umain

xvm. IMIIKI.
Soupirant gemiffoit,craignant qu'auec (acier
Quelcun à fort amy ne coupafi le go fier
II lamenta fi fort {tant vue angeiffe atife)
Que fit mère l'ouit bien qu elle fufiafitfe
Près fooperc •vieillard fous le fonds delà mer.
Puis fe mit à crier autc vnpleuramtr.
Ce fut lors que Ven^iU-teuiet lesJStereides
J5>»» commandent aux flots des abyfmes humide?
S'ajfembUrautour£eUe:^t cet affemblement
Ifioient Glauque & Thalie mpers habillement s
Spio,Cymotboé,Limnorie & Aflee,
ÂgaueyAmphitoéyPherufe & QaUtee,
PanepetIcre,Apfendejfr Melite & Proto,
Diname,Dex amené Amphinome & Dote,
Thoe',Callyamre,Orithic,Ianaflè,
Xanyre,Voris, Mera,Callianaffe>
Kimerte, & Amathie ayant les cheueux beaux „
Bref tout ce quifeioume en l'abyfine des eaux
De Néréides Soeurs efloit en taffemblec.
ta caueme argentine en demeuroit comblée:
Tomes d'-vnmefine accord faifoientvn batemeoc*
Mt Thetis commanfoit vn telgemijfement.
Efcoute^ bien mes Sieurs le propos que tentant*
Afin que vtusffachie^les douleurs démon orne
JEt combien i'ay de maux de-peines eyfoucis :
Que iefuis miferabie $/ malheureufe en fils:
l'enay enfanté vn généreux & robufle
Cofliparaiibn.
D'entre tous Us Héros le plus vaillant & iuflt
Qui comme vite belle Ente eflfaudainparuen»
Aires que chèrement ie tay entretenu

tlHABB D'HOMIKI. JOf
Kowny & ejleué,de mefme qu'vne plante
Xn vn vergerfertilfoudainement croiffmtte
le îay LtiJJe'aller à l'expédition-,
Que les Grecs ont mené pour dejhuire Ilion,
Te ne le receuray faufdufiege de Troye
Et de foi> doux retour ie n'auray point Uioye.
Ce qui me fafihe encer tandis qu ilefl vivant
JEt qu'il voit la clarté dit foUilfeleuanti

«ni*. t"t VR8 ty'n
^u'ileuffmtà ht fin befoing âe ta valeur.
Ce io»r a,cemefemble,aconiply ta prière.
Achille refpondit: Sj* il fait ainfi ,ma mère,
Que Iupiter à fin monfmuait ait reni»
Qwlplaifir m'en v{ent-il?p»ifque hehtsh'ay péri»
Patrochmonamy valeureux ty honHefie
£{j*es'honorait autant que t'honore ma tefle}
letay periu,m% mzre,^f quimefdfche encor
•Apres qu'outré de coups il eft mort fous Hefhr
On luy a defpomïïifes armes admirables
Armes belles à votr,queles Dimx vénérables
Donnèrent enprefent à mon pere,i ce tour
Qu'ils tefirent coucher dans fin lift par amour.
Tu dtuoU demeurer en là troupe de celles
Qui'Nymphes de la met s apellent immortelles,
Es mon père Peke aufi ne detsoit pa*
Prendre femme pourfoy non jmette au trePpa*.
Pour cela maintenant pourras ejlreftifie
A caufede ton fils ,de tnfleffe infinie
^lors que de recourt* neme verrat plut:
Auffibien ne plus vivre m mon coeur ie conclu*
Et ne me veux trouuer parmy les autres hommes
Auecl ftfjUllion où de prefent nomfommes
Si Hetlorfosts ma main ne meurt premièrement*
Payant démon amy tout le déchirement.
Thetit luy repli juafe mmtratt efp'.eurt!.
Mon fils tu me feras :le bien lieu izdurée
A fouir difcourir,d'tfttxnt qte ledejlin
Teprejfe ait mefm'e inflavt tju'Ffic'hr aura fitpru-
Son 'ils en TS n : lfïttd' u»; douleur pnrfoni.£j
Luy rejp vtdit ainfi :§jc ie qurtt ce mmd*

Que >'< meurt foudain put/que ie ne deuois
Refendremon amy lorsqueit lepouuois.
Jl eft demeuré mort bien loi» de fa patrie
£tfar moy lu vengeante enfera poufuiuie;
Car iefuis obligé de luy donner fecours.
Mon imprécation caufe tes mauvais tours!
le ne fuis retourné vers ma terre natale
Ht fi ie n'ayferuy de lumière fatale
A. Patroele défunt! ny àplufieurs amis
Qefous.la main d'Heftor le malheur a fournis:
Mais iefuis demeuré fans aider à la guerrcj
Inutile fardeau qui charge en vain la terre
Jtieièque iefuffe tel que ie n'ay mon p areil
Aux exploitas martiaux:le nedy qu'au confeil
autres ne foientmeilleurs & de plus de fernict
•'Qua la contention entre les Dieux perijft
"Et entre les humains, tjr\le courroux ardents
"Que tranjporte defiy leplmfage ty prudent !
«Ilcroift dejfous lefein commefumet ondeufe
Seiilant beaucoup pPdeux que la liqueur mielleuji,
Ainfi Agamemnon bien fart m'a courroucé.
Maislaiffons tfire fait Cela qui i'eftpafié
Combien qu'il nous tnfafche,& dontomU colère
Qui bttuUenno en mon cœur quifqu'il eft necejjaire
Je m'en v oit maintenant celuy-U rechercher
Qui m'a perdu tamy que i'auois le plus cher.
Au refte ie prendray le trejpas à telle heure
Qu'au fere Olympien il plaira que ie meure
Hercule auec fa foret à la fin eftpery:
Combien que lupiter le tint pour fauory
Il *'euit*laparque,ty Imon irritée*

XTIII. LITRE DI
N« ceffa^que fa font enfin ne fuftdontee. .
Ainfs te demourray gifant après ma mortr
Si i'ay pareil defiin que cet Hercule fort.
En attendant ie veux bonne louange prendre
JStfaire lamenter de façon molle & tendre
Quelque dame Troy enne au veflement plifi*
I[fuyante Us pleurs que fin oui abaiffi
Verfera fur le teint de fa vermeille ioue:
Nem'enipefrhe d'aller où mon amefe voue:
Sien que tu m'aime fort nepenfem'engardert
Tit ne.perdrais que temps à meperfuader.
Je veux que maintemant il vienne en tuideiue
Que tay fait longuement de la guerre abflmenees.
Sa mère aux pieds d'argent lny refpondit ainÇ.
Mon fils il efl bien vray ce que tu dis icyt
Ce n'ejl mal de défendre & repoujfer l'iniure
Qui fur tes compagnons porte male-auanture,
Mais tuffais bit qu'Heiiorhâtes armes en main
Son efpauUfe braue & flambe en ton airain-,
Toutefois pour long tempsfa gloire à efl certaine^
D'autant qu'il efl touché de ruine prochaine.
Donc n'entre point encore au belliqueux tflour
Que ie ut t'apparoijfe en ces lieux de retour.
Demain dés le matin à theure que l'Aurore
Somlejhleilleuant ie monde recolore
Je reuiendray vers toy &fit'aporteray
Des armes pour ton corps que de Vultan "auray
Cette parolle dite, elle fe mit arrière,
It lorsfe retournant Thetis Umariniere
Afet marines faurs entama ccporpos.
Entrez, dejjius la mer qui n ha point de repos.

l'iIlABS B'HOMBXli J0<
\AUez, vow-en reuoirlei maifins paternelles-
JEt le viettaxLmarin auec toutes nouvelles,
Quand à moyie m'en vais dejjiu Olympe voir
Vulcan infigne ouurierpour des amies «noir.
Elle acheva fin dire, & les fours Néréides
Se cachèrent foudain deffatu les flots humides,
Laijfant d'autre cofié s'acheminer Thetis
^ffin quille aportaft des trmes à fin fils.
Cependant les Danois m tumulte & en fuite
Couraient deuant Hector quifaifoit lapourfuiteu
Et les Achaiem nauoienifaune des trait
Le fils Mœnetientouftoursfuiuydepris:
Car le chefVriamide égal ivneflame
'Encore tataigniQ0J bouillant en fin ami
Luy prit lepié trois fim afin de U tirer.
Il fit tin pu-iffant cry pour les fient ajfureri
JHak toutes les trou fois qu'il vint à tentreprifcj
Lu deux vaillant Aias hy firent lâcher priff.
Toutefois fe fiant aux força de-fin coeur
Tantofl il ajfailloit d'vne ferme vigueur,
Tanttfl il s'arrefloit criant de voix horriblt
Sans reculer arrière:il efloit impoflible
De le faire efltmrner de la fuite du corps.
Comparaifon.
' uiinfi que leipafleurs ruftiquet & bienfirtt
' N« peuutntdechaffir la befie*ugiffa*te\j
Fauue de poil ardent qu'vne grand faim tourmett
Loin du corps quelle tient : ytinfi les deux ^fiil-
NepouHoientUpoujferny dejplacer ttvnpat.
Et certe il eufi rauy de ce corps. U viltoire
En levant deffm eux vnef*f rente gUin^

XVIII. II VUE DI
Silafiudaintlris ayant les pieds venteux
Sans te fie» de lupin ny de quelqun des Dieux
N'eujl aportémejfage au généreux Achille
Qu'il s'amafl pour gangster la gloire difficile.
Par Iunon envoyée elle s'en vint deuant
Et s'aprochant de luy mit ces mats en auant.
Pelide leue toy qui ri as pomt defimblablt
Et quipardejfus tous aparois redoutable,
DefinitanfiruiteurPatriicletonamy
Pour quipres des vaijfianxeft le camp eimemy. •
Ils fe perdent tvn Vautre & fi font aparaiflrt
Defiriuxdefçauoirquienfiralemaiftre.
Celuy qui pour tautir met peine entièrement
C'efl Hector quipourfuit

Liit&sB B'HOMERH. J»7
*%ue premier à met yeux fil deiti ne 'vienne.
Car elle m'a promis quelle m'aportera
"Des armes que Vulcanpour mey luy forgera,
^fu refte ie nefçay duquel des Capitaines
. lepomrois bien veflir Us armes fouuerainet,
Site ne faifijfois le robufle bouclier
Du fils de Telamon'.Mais il eft le premier
(lepenfe) qui, combat & forcent e^timpejle
Pourfecaurir le mort de ma plus chère tefie.
Iris luy répliqua: Nous ffauons tomme toy
Que tu es déformé,ne t'en mes m efwy,
Mais ainfi que tu es allant vers la t)'anche*
Montre que ta valeur ne fera plus cachée, ,
Aparois aux Troyenspcur voir fi dtfrayeur
Ils cejferont leur thaffe & guerrière clameur
Afin que lesfoldats de la Grecque Uuneffe
Hçjpirent quelque peu du trauail qui lesprefft,
Çgu'ils reprennent haleine, aufii bien ce refpk
Se durera longtemps & leur fera petit.
Ayant finy ces motsdafouiaine Deeffe
Auecfes pieds de vent revint à fanmijlreffe. ,
Cependant le Pelideaiméde lapher
S'efmeut $/feleuapour s'aller prefenter:
Minerue luy pofa fur fesefpaul es fortes
Son Egide frangee,effroy de cent cohortes:
Celle qui plus au ciel haie nom renne
\.uy Couronna le chefd'vn nuage dore,
Et allumait fur luy vne fiante Infante.
Comparaifon,
Gomme vne grand fumet emmy l'airendoyanle
PantimtiufyuÀlftiwrd'viieJfle&iGifi

Slge les forts ennemis ceingnent de tout cofte'
Et tout le long à» iour auec guerre fafcheufit
Tafchent à décider la viSloiree douteufe.
Si tofl que le Soleil plonge rjf cachefis rail
Mille torches de feu,nMefiambeaux effraie
^trrange%J[v»fur l'attire en la Cité flamboient
Toits les circonuoifins cette lumière voyait
Qui monte hautement tyfefait aparoir.
Afin que fi quelqunfe veut mettre en deuorr
De leur donner ficours auec quelque nauire
llpuijfe le vtyage rjyle chemin efiire.
De la tefle £ Adule vu graudfeu de clarté
Efteitenmefmepointiufquau Ciel emporte.
Jilarrefiafonpas auprès delà tranchai
Et ne fi méfia point dans la bande aprochee
J3'autant qu il obferuoit lefage mandement
£upfa mère auoitfait àfon département.
La s arreflant il fit -v» cryde telle forte
Qu'il efmeut tennemy d'vne alarme bien forte,
Et encore Voilas vint leurs coeurs eftonner
Aueconfon* fart qui s'ouitrefonner
Comparaifon.
Comme la clere veixdvne trompette aiguë
Al'heure qu'on en fini* e ejifirt bien entendue
Quand les fiers ennemis viennent de toutes fars
Afiieger vite ville enceinte de rempars :
Ainfilors s'entendit gj/fiemonftra fort claire
La voix de l'Eacide invincible aduerfaùre.
Et fi toft qu'aux Troyens vint cefie voix (taira /»
lx coeur etvn chacun d'eux s'eflonna fions lefein.
leurs thctnt$x ait beau cri»d'viu iambe legiere j

IttlASB DHOMBU' )û8
Se mirent à tirer leurs coches en arrière,
D'autant que leurs chartonsnt s'efionnerentpett
Quand fur It chef d'Achille ils virent vngrad fut
Qui tout efpouxentable en brujlant fe conferue'.
Vn tel feu s'aVumoit auplaifir de Mineruei
Chacun d'eux preuoyoit Us futures douleurs.
Or ytchUe trois fois fit de grandes clameurs
Et trois fois les Troyens & bandes étrangères
Se troublèrent ayant ces •voix non coutumieres
IÀ dou%e hommes •vaillant bitnfauoris de Mars
Périrent accÊÊÊtfous leurs lances & chars.
Tandis alaigrément les enfans d'Achaie
Retirant hors des coups le corps priuéde -vit
Le mirent en des lits:on voyait à fentour
Ceux-là fe lamenter qui luy portaient amour
Et principalement le léger Eacide
Verfoit de chaudes pleun de fa paupière humide
Quand il veit au cercueil occis & déchiré
Celuy qu'il auoit tant aimé $/ honoré.
Or limon aux beauxyeux Deeffe vénérable
Xnuoya le Soleil courrier infatigable
(Bien qu'il neufl pas envie encore de partir)
Sous les flots d'Océan:pour les camps diuertir.
le Soleilfe plongea ey les braues ^frgiuts
Ceffetenttefearmouche fê/ bataillesnuifiues: ~]
Aujlid'autre cofléretirez, des trauaux
Les Troyens hors du chu oflerent leurs cheuaux,
Et douant quefouper au confeil s'ajfemblerent :
Droits eyplanleZjdebtutenfembleilsaduiÇerent
.Et dans cefle ajfemblee aucun n'ofoit s'ajfoir
Car vntgrani frayeur Us venait efmtuuoir

XVIII. Il VII »K
Fource quel'Eacide efioit Urs mamfefle
V.our ne s'abfenterplut de la guerre molefte.
Confeil de Polydamas.
Le bon Polydamas àparler commença
^u milieu du confeil félon ce qu'il penfif
Car feul il entendait les chofes ta paflees ,
Et Us autres voy oit qui nefioient commencées.
Il fuiuoit foit Hsiror comme vn compagnon fuit
£i t ous deux efioient nez, en une mefmè mut,
Mais îvn deux a bien dire emportaient I'exettente
Et l'autre legangnoit à manier MMJK*
Vaicy donc ce qu'il difl attifant pmmhmenL
Confiderex,, Amis, fi ie dy fagement.
Retournons en la villeùlefl meilleur encore
Slue d'attendre en te champ le leuer de î Aurore.
Nousfommes ejlongneldes murs delà Cité:
Tandis que ce grand homme a eflédefpité
ffayjfantfip haineux,moins dure efioit la peine
De combatre aifément l'armée Acbaienne,
Et près de leur vâtjfeaux ie dormais de bon cœur
EJperant de les prendre & m'en faire vainqueur*
Mais ié crains maintenant que le fils de Pelée
Comme ayant -une ardeur de nul autre égalée
Ne voudra feulement demeurer furie lieu
Ouïes Grecs t$f, Troyensfans fajfer le milieu
Diuifentles efforts & partis de Bellonne.
Iecrainque d'vn ajfaut ttofire ville iln'cftonus
Pourtant retirons-nous & croyez, monaduis.
lefçay qu'il aduiendra comme ie le vous dis, •
La nuitambrofienneimmortelle & ieyeufe
Seulement fait cejferft vigueur valeuret*fe,
Et

t'iLIADB DHOUIItl, jo*
Et fi demain matin il nom rencontre icy
D'impetueufe ardeur U nom fera foucy,
jt tout nos combatansfe donnant à conneijhe,
Si bien que chacun d'eux pour efchapperfadextre
Volontiers s'en courra dans llionfacré,
Et les chien s ë? vautours en auront à leur gré
flufieurs qui deuorez, finiront defajbtre.
X'ay défiaprès fereille vue telle auanture:
Mais fi nom voulons croire a ce quifembli mieux
(Combien qued'autreauis nom fiyont curieux)
Noue prendrons au confeil toute nuit hardieffe.
Les portes & les tours Jles murs & forterejje
Ce pendant garderont quonnenomfurprendrai
sfu matin deffom l'aube vn chacun s en viendra
Se mettre dans les tours £%/dedans les murailles.
S'il veut venir alors conduire les batailles
A l'enuiron des mursjl n'aura du meilleur;
Vuù il fera contraint en perdantfin labeur
Herebrofferchemin^apres quela monture
Défis chenaux légers à la belle encolure
Sera lajft de courre en toutes Us façons.
Il n'aura que la peint errant aux tnmrenl
Xt perdra fa vigueur la voyant inutile.
V tuant queparajfaut il gangue noflre ville
Les maflins a grand" hafie en feront leur repae.
Hettorluy refondit : Tes propos ne font pat
Plaifans à mon oreille & ieneles veux faite.
§uoy?»eftes vom foulez, par couflume ordinaire
De demeurer e's tours enferme^ & ferrez,?
Les mortels de vifage g/ deveixftparez.
Autrefois- ont-vanté la ville friamide
Vd

XVI*I. HTll D S
Avoir vngrand amas d'or & d'airain lucide,
Mali les plut beaux trefirs font maintenat ptrdutl
PUtfieurs en Meonie auiourd'huyfont vendra.
Et plupeurs font allez, aux villes de Phrygic
Depuis que lupiters'eft mis en fafchme.
Or puifque ce grand fils dé Saturne auist
Contre mes ennemis m'a tant fauorisé
Que ie les ay chaffez, iufques dans leurs nauiret
lie perfuades plus cela que tu defires.
Car aujft bienperfonneàtoy n'obéira,
Et quand on le voudrait,Hector l'empêchera.
^i ce que ie diray portez, obeijptnce.
Prenez, tout àfouper & ayez, fiuuenance
Défaire bienlagardt (ff le guet en veillant
Sa»s bouger de vos rangs ny du camp trauailUot.
Qu'aucune légion de s'en aller ne tâche.
Siquelcundes Troyens infiniment Ce fauche
Pourfes poflef}ions,quil les aille ferrer
Et puis les donne a» peuple à prendre 9? demretl
Il efi beaucoup meilleur que ceux de la patrie
louiffentde tels biens qui ceux là d'Achaye.
Demain fins la Diane armez, de toutes pars
Près leurs vaiffeaux caueinout refueilleros Mars,
Et s'il tfl vray qu'Achille au combat fe refueille
Setrouue diJpose',feïeue & s'apareille
Il reaura du mal & du pire s'il veut.
Quant à moy rien qui fait perfuader ne peut
Que iefuye le choq : l'iray luy faire tefle
*A fin que l'vn eu l'autre emporte la nnquejle.
''Mars efi commun à tous :fouuent il reujfifl
"Que le tueur enfin par vn autre s'occijl.

L'ILIADE D'HOMIRS. }!*>
fieftor ainfi parla : Les bandes ( panures filles ! )
Tefmoignerent de cris d'apnmerfes parolles
Car Minerue Palljs leur defroba le fins
Et les fit aplaudir(comme malconnoiffans)
Au malheureux aduis & non pas au plus fage
Qui s'efioit proposé bien a leur aduantage.
^fdonc parmy le camp fi mirent à Couper.
Les Argiues tandis efloient à lamenter
Et pleurer toute nuit Pttrocle lamentable.
Parmy eux le Pelide enfin dueilpkoyabk
Commençait lesfoupirs,& pofoitfur lefein
De fin cherfauory & l'i/ne & tautre main.
Lesfiupirs coup fur coup luy enflaient la poitrinel
Comparaifon.
Comme vn Lyon barbu fefafiht & fe mutine
Quand il arriue après qu'vn tireur ey chaffeur .
Défis chers Lyonneaux a eftérauijfiur.
Ce Lyon ne trouuant dans lafirefi efpaiffi
Ses petits Lyonneaux,en repos ne fi laifft.
Il court plufieurs vallons tjy recherche les pat
De ceux qui ont rauy ce qu'il ne trouuepas:
Jl cherche en tout endroits s'il trouuera leur fente
D'autat qu'vngrief defpit lepreffe et le tourmete.
Ainfi parlait aux fiens foupirant grieuement
Le chef des Myrmidons en tel gemiffentent.
HelatXo mes amis,quand iepenfi au langage
Que ie tins à Menete au iour de ce voyage,
Quand ie penfe aux propos dont ie le contente',
Et dont ie l'enhardy film ma volonté,
Qu'ils font demeurez, vains, $/ fins effet de ioyel
le tauoii affûté de remmener de Troye
Dd ij

•xvui. ttVfLt D'S
Quilcafflntà la fin befoing de ta valeur.
Ce iour a,cemefembk,aconiply ta prière.
Achille rejpondit: Quilfoit ainft,ma mite,
St»e Iufiter à fin monfwtltait ait rendu
Q*elpùifir m'en vient-il^puifque helas'.Cay péri»
Pat rock mm amy valeureux & hmnefle
SÇjte t'honorait autant que t'honore m* tefie}
lel'ayperiu,ma mire,®'quimefdfche encor
•Apres qu'attiré de coups il efl mirtfous HeShr
On luy a defpouiûéfes armes admirables
Armes belles à vojr,queles Dimx vénérables
Donnèrent enprefent à monpere,^ ce iour
£lf*'ils te firent coucher dansfon lift par amour.
Tu dêuo'udemeurer en là troupe de celles
QttîVymphes de la met sapement immortelles,
Ht mon père Pelée aufSi ne démit peu
Prendre femme pourfoy nonfuiette autrefyat.
Pour cela maintenant pourras eflreftifie
A caufeie ton fils ,de trifleffe infinie
**f lorsque de retourtu ne me verrai plat:
Aufîilien ne plus vivre c» mon coeur ie conclu*
Et ne me veux trouuer parmy les autres hommes
AttecfaffUÛion ou de prefent immfommes
Si Hector fous ma main ne mewrt premièrement*
Payant démon amy toitt le déchirement.
Thtt'u luy répliqua fe mmtratt efp'.eure:.
Mon fils tume feras le bien lieu d? durée
A fouirdij'courir,d'autxnt qte le deflin
Teprelfe au mefnie infant qtt'Ffjffor aura fi firt-r
Son Hls en -rs n : lfint d'vw douleur prvfonitj
ti*y rejpjitdit ainJiiQjfe ie quittée mond*

LIIKDI DHOS1IE. | 0j.
Que i< mturt Çoudain puifqu» ie ne deueis
Défendre mon amy lors que ie le pouuoii.
Jl eft demeuré mort bien loin de fa patrie
JEt par mey la vengeante m fera p'oufmuie:
• Carie fuis obligéde luy donner fecours.
Mon imprécation taufe tes mauvais iours!
Je ne fuis retourne' vers ma terre natale
Et fi ie n'ayferuy de lumière fatal»
A Patrecle defunét ny à plusieurs amis
Qefout la main d'Htiïor le malheur a fournis :
Mais iefuis demeuré fans aider à la guerres
Inutile fardeau qui charge en -vain la terte
Sien} que itfujfe tel que ie n'ay mon p areil
Aux exploitts martiaux:le ne dy qu'au cmfeil
autres ne plient meilleurs & déplus de fernict
"Qua la contention entre les Dieuxperiffe
u Et entre Us humains,fjr\le courroux ardents
u Que tranjportedefiy lepltufage & prudenû
"lUnifldeffeus lefein comme fumée ondeufe
Sellant beaucoup pP doux que la liqueur mielleufè.
Ainfi Agamemnon bien fort m'a courroucé.
Mais laiffons eflre fait cela qui t'eflpafé
Combien qu)'il nous enfafche,& dontonila colère
Qui bemiUonno en mon coeur quifqu'il efl necefjair»
Je m'en v ois maintenant celuy-U rechercher
Qui m'a perd» tamy que i'aueis le pins cher.
A» refle ieprendray le trefpas à telle heure
Qu'au père Olympien il plaira queiemeure
Hercule attecfa force à la fin eftpery :
Combien que Inpitet le tint pour fauory
Il n'imita Upafque,ty lunon irritet*

XVIII. LIVRE SI
fjeceffa,que fa forte en fin nefuft dontet. .
Ainfi te demourray gifant après mamtrt,
Si s ay pareil defii» que (et Hercule fort.
Xn attendant ie -veux bonne louange prendre
Mtfaire lamenter de façon molle e*r tendre
Quelque dame Troyenne au veftement flifsi
Xjfuyante les pleurs que fin oui abaijfé
Verfera furie teint de fa vermeille ioue:
Nem'empefche d'aller où mon amefe voue:
Sien que tu m'aime fort nepenfe m'engardcr,
Tuneperdrois que temps à meperfuader.
le veux que maintenant il vienne'en euidene*
Que i'ay fait longuement de la guerre abftinencti
Sa mère aux pieds d'argent luy refpondit ainfl.
Mon fils il eft bien vray ce que tu dis içy,
Ce n'eft mal de défendre & repouffer l'iniure
Qui fur tes compagnons porte male-auanture,
Mais tu fcais bie qu'Hector ha tes armes en main
Sen ejpaulefe braue & flambe en ton akafru
Toutefois pour long tempsfa gloire neft certaines
D'autant qu'il eft touche de ruine prochaine.
Donc n'entre point encore au belliqueux efttm
Que ie ne t'apparoiffe en ces lieux de retour.
Demain dès le matin à l'heure que l'Aurore
Som lefileil huant le monde recolore
Je reuiendray verstoy (ji'fi t'aporteray
Des armes pour ton corps que de Vulcan Camay
Cette parolle dite,ellefe mit arrière,
Et lors fi retournant Ihetis Umariniere
Afet marines fours entama ceporpos.
Entrez, défini la mer qui n ha point ie répète

L'ILIADE D'HOMBKB. }O6
jtUez, votu-en rettoirles maifonspaternelle*
Et levieUardmarin auec toutes nouvelles,
Quand àmoyie m'en vais de/pu Olympe voir
Vulcan injîgne ouurierpour des amies auoir.
Elle acheua fin dire,& lesfieurs Néréides
Se cachèrentfoudain dejfim les flots humides,
Laiffant Xautre cofle s'acheminer Thetis
^ffin quelle aportafl des limes à fan fils.
Cependant les Danois en tumulte (%f tn fuite
Couroient datant Heftor quifaifiit lapourfuiteu
Et les Achaiem n'attoient faune des trait
Le fils Maintien touftoursfuiuy de prit:
Car le chefPriamide égal à vneflam*
"Encore Cataignitff^/ bouillant enfonam*
tuy prit le fie' trois fois afin de le tirer,
llfitvn puijfant ery pour les fient ajfurer'.
Mais toutes les trots fois qu'il vint à tentreprifej
Les deux vaUlans Aiat ûty firent lâcher prift:
Toutefois fi fiant aux farces ie-fim cœur
Tantofl il ajfaiUoit d'une ferme vigueur,
Tanttfi il s'arrefloit criant de voix horrible
Sans reculer arriereUlefloit impofiible
De le faire eflonrner dit la fuite du corps.
Comparaifon.
' Ainfi que letpafieurs rufliquet & bien farts
' Ne peuvent dcchafler la befitrugiffantcLt
Famé de poil ardent qu vue grand faim tourmett
Z.oi» du corps qu'elle tient: Jfinftles deux ^4ÏM
Nepouuoiemt tepoufferny dejplacer Svnpat.
Et certe il eufl rauy de ce cerpi la vittoire
En levant deffw eux vnefupreme gloire^

XVlir. tIVRB DI
Silafiudainelris ayant les pieds venteux
Sans le fie» de lupin ny de quelqun des Dieux
N'eufl aporte'meffage a»généreux Achille
Qù'ils'armajipourgangntr la gloire difficile.
Par Iuno» ennuyée eue s'en vint devant
Et s'aprochant de luymit ces mots en axant.
Pelide leue toy qui n'as point defemblabU
Et quipardeffus tous apurais redoutable,
Defens tanfetmteur Patmcle ton omy
Pour qui près des vaiffeanx efiie camp eimtmy. ••
Ils feperdent l'vn Vautre & fis font aparaiflrt
DefirèuxdefiauohquienferaUmaifire.
Celuy qui pour tautir met peine entièrement
C'efl Hector quipourfmt •
Et fi des Immortels qaifi peuvent tenir '
Sur t Olympe negeux a» cun n'mffaifnMuetUe.
I Eacideluydifi,MeJfiirerefidelle '
Comment iray-ieauchoq dis tombas belliqueuse
Veu que mes ennemis ont mes armes fur eux-}
Puis ma mereneveut que les armes ie prenne

l I 11 A » B B H O M E * S. 307
Que premier à mes yeux fit dette ne vienne.
Car elle m'a promis qu'elle m'aportera
"Des armes que Vultan four moy luy forgera.
_•*•» refit ie nefçay auquel des Capitaines
• le pourrais bien veflir les armes fouueraines, ,
Si ie nefaifijfois le rohufie bouclier
Du fils de TelammiMais il tfl le premier
[le ptnfe) qui combat $/ forcené (jyttmpejte
Pourfeceurir le mort de ma plus chère tefte.
Iris luy répliqua: Nousfçauons tomme toy
Que tu es deforméjtte t'en mes en ejïmy,
Mais ainfi que tu es allant vers la tranchée
Montre que ta valeur ne fera plus cachée, ,
Aparois aux Troyens pour voir fi de frayeur
Ils et/feront leur eha/fe & guerrière clameur
Afin que lesfoUats de la Grecque ieuneffe
Hejpirent'quelque peu du trauail qui les prejfo,
§iuils reprennent haleine, aufii bien ce refpit
Ne durera longtemps & leur fera petit.
Ayant finy ces mots,lafoudaine Deejje
Auecfes pieds de vent reuint à famaiflreffe.. .
Ce pendant le VeUdeaimcde lupiter
S'efmeut Çp feinta pour s'aller prefenter:
JUinerue luy pofa fier fes efpanl es fortes
Son Egide frangee,tjfroy de cent cohortes:
Celle qui plus au ciel ha le nom reueré
l.uy Couronna le chefd'vtt nuage dore.
Et allumait fur luy vne fiante Inifattte.
Comparaifon.
Comme vue grand fumet emmy l'air ondoyante
Parvient iufyu à Httker dvneJjk&ïGiti
^5

xvni> nvm si
Que les font ennemis ceingnent de tout tofté
Et tout le long du iom auec guerre fafcheufi
Tafchent à décider la vittoiree douteufe.
Sitofl que le Soleil plonge & cache fis rail
Mille torches de feu,miStflambeaux efpais
^trrange%tv»furîautre enla Cité flamboient
Tous Us circonuoiftns cette lumière voyait
Sut monte hautement &fefait aparoir,
Afin que fi quelqun fe veut mettre en deuoir
De leur donner fecours auec quelque nauire
Il pui/felevtyage&le chemin eflire.
Delà tefle iAchiie vngrand feu de clarté'
Eftoit en mefinepoint iufqùau Ciel emporté,
lUarrefiafonpas auprès delà tranchée
Et nefe méfia point dans la bande aprochee
D'autant quilobferuoit lejage mandement
Sue fa mère auoitfait à fin département.
La s arreftant Ufitvn cryde telle forte
Qu'il efmeut tennemy d'vne alarme bien forte,
Et encore F'allas vint leurs coeurs eftonner
Auec vn fin à part quis'ouitrefonner
Comparaifon.
Ctmmê la clore voix £vne trompette aiguë
Atheure qu'on en fin» e eflfort bien entendue
Quand les fiers ennemis viennent de toutes pars
Afiieger vue ville enceinte de rempars :
Ainfilors s'entendit &/ fe monflra fort claire
La voix de lEacide muincible aduerfaire.
Mt fi tofl qu'aux Troyens vint cefle voix Saira in
l* cour S vu chacun d'eux s'eftonnafons lefein.
l*»rs ehemtfx a» beau crmâ'vnt ittmbe legiere î

l'itlABB CHOMER!- JO*
Se mirent à tirer leurs coches en arrière,
D'autant que leurs chartonsne s étonnèrent peu
Quand fur h chef d'Achille ils virent vngrad fa»
Qui toutefpouxentableenbrnflant feconferue:
Vn tel feu s'aVumoit aupiaifir de Mineruei
Chacun d'eux preuoyoit lis futures douleurs.
Or jtcbille trois fois fit de grandes clameurs
Et trois fois les Troyens & bandes étrangères
Se troublèrent oyant ces -voix non coutumieres
là donne hommes vaillant bienfanoris de Mari
Périrent accÉÊÊ^ius leurs lances & chars.
Tandis autrement les enfant d'Achaie
Retirant hors des coups le corps priuéde vit
Le mirent en des Utsion voyait à l'entour
Ceux-là fe lamenter qui luy portaient amour
Et principalement le léger Eacide
Verfoit de chaudes pleurs de fa paupière humide
Quand il veit a» cercueil tccis & déchiré
Celuy qu'il auoit tant aimé g£/ honoré.
Or limon aux beaux yeux Deeffè vénérable
Envoya le Soleil courrier infatigable
{Bien qu il n'eufl pas enuie encore de partir)
Sous les flots d'Océan:pour Us camps diuertir.
le Soleil fe plongea & lesbraues ^frgiues
Ceffefent tefcarmouche $/ batailla nuifwes: "\
Aufiid'autre cofléretirez.dei trauaux
tes Troyens hors du chu ofterent leurs cheuaux,
Et deuant quefouper au confeil s' affemblerent :
Droits &plante^ debout enfemble ils aduiÇerent
.Et dans cèpe affembUe aucun n'ofoit s'affoir
Car vtiegranifrayeut les ventit efmtuuoir

XVIII. LIVRE »U
tource que l'Eacid e eftoit lors mamfefte
Sam ne s'abfenterplus de U guerre molefle.
Couleil de Polydamas.
Le bon Polydamas àparler commença
^u milieu du confeilfélon ce qu'il pehft
Car feul il entendait les chofesia pajjees .
Et les autres voy oit qui neftoient commencées.
llfuiuoitfon Hdlor comme vn compagnon fuit
Et tous deux eftoient nez, enimemefmenuit,
Mais tvn deux à bien dire emportaient l'exeUemc
Et l'autre legangnoit à manier mÊjjfe
Veicy donc ce qu'il dift auifant pfUtmnment.
ConfidereZj,Amis,fiie dy fagement.
Retournons en la villeiilefjt meilleur encore
Sue d'attendre e» et champ le lester de t Aurore,
Nousfommes ejlongneldes murs de la Cité:
Tandis que ce grand homme a eftédefpité
fiayffantfon haineux jnoins dure eftoit U peine
De combatte aifément l'armée Achaienne,
Et pris de leur vàijfeaux ie dormois de bon casut
EJperant de les prendre & m'en faire vainqueur*
Mais ié crains maintenant que le fils de Pelée
Comme ayant tint ardeur de nul autre égalée
Ne voudra feulement iemourerfurle lieu
Ou les Grecs &, Troyensfam pajfer le milieu
Diuifent les efforts & partis de Beïïonne.
lecrainque d'vn itjfaut noftre ville ilneflonttt
Pourtant retirons-nous & croyez, monaduis.
Jofçay qu'il aduiendra comme ie le vous dis, •
la nuitambrofienne immortelle 4ff ioytuft
Seulement fait cefferfa vigueur valeur eufe,
Et

L'ILIADE SHOUIXI, jo(
Et fi demain matin il nom rencontre icy
J3 'impetueufe orient il nom fera fouty,
*>f tout nos combatans fe donnant à comsoiflre,
Si bienque chacun d'eux four efihàpperfa dextre
Volontiers s'en courra ions Ilionfacré.
Et Us chien 8 vautours en auront à leur gré
Plusieurs qui deuonz,feruiront depajture.
ïay défia près l'oreille vnetelle auanture:
Mais fi nom voulons traire à ce qusfimble mien*
(Combien que £ autre auis nomfuyons curieux)
Nom prendrons au conftil toute nuit hardiejfe.
Les portes & Us tours JLCS murs & fortereffe
Cependant garderont qùennenomfurptcndrai
,/ï» matin défions l'aube vn chacun s'en viendrai
So mettre dans les tours ££/ dedans les murailles,
fil veut venir alors conduire les batailles
A l'enuiron des murs,il n'aura du meilltwrt
Puis il fera contraint m perdant fin labeur
Derebrofferchemin^spres que la montent»
Defes chenaux légers à la belle encolure
Sera laffe de courre en tentes les façons.
Il n'aura que la peine errant aux (nuiront
Et perdra fa vigueur la voyant inutile.
Dément queparajfaut il gangue noftre villa
Les maflins a grand'hafle en feront leur repai.
Heftorluyrejpondit : Tes propos ne font foi
PUifam à mon oreille & ie ne les veux faire.
§uoy tn'eftes vom foulez, par confiant» ordinaire
De demeurer es tours enferme^ & ferrez,?
Les mortels de vifage g/ devoixfeparez.
Autrefois o»t vanté la ville friarnlàe
Dd

xvi*i. Livae DB
JLmitvngrand amas d'or & d'airain lucide,
Malt les plut beaux trefirs font maintenat perdmî
Plufieurs en Meonie auiourd'huy font -venins.
Et plufieurs font allez, aux villes de Phrygie
Depuis que lupittr s'efi mil enfafchérte.
Orpmfque ce grandfils dé Saturne aussi
Contre mes ennemis m a Untfauorisé
Que ie les ay chajfez, iufques dans leurs nauiret
Ne perfuaies plus cela que tu defires,
Car aujfs bienperfonne à toy n'obéira,
Et quand on le voudroit, Hector ïempêchera.
~rf ce que ie diray portez, obeijftnce.
Prenez, tout àfouper & ayez, fouuenance
Vefairebienlagarde & le guet en veillattt
SIVII bouger de vos rangs ny du camp trauailUnt.
Qu'aucune légion de s'en aller ne tache.
Siquelcundes Troyens infiniment Ce fa[che
Pourfes pojfej)ionssqu'il les aille ferrer
Et puis les donne a» peuple à prendre ïi deuorttt
Il efi beaucoup meilleur que ceux de la patrie
louiffcntde tels biais queceux là d'Achaye.
Demain fins la Diane armez, de toutes pars
Près leurs vaijfeaux cauettwsu refueilleroi Mars,
Ets'ileflvray qu'Achille au combat fcrefueiUt
Se trouue difposé,fe leue & s'apareUle
Il receura du mal & du pire s il veut.
Quant à moy rien quifoitperfuader ne peut
Queiefuyelecheq : tiray ky faire tejlt
„A fin que l'vn au l'autre emporte la ctnquejle.
''Mars efi commun à tous: fouuent il reujfi.fi
f '^»e le tueur tnjinpar va autre s'oexifi.

L'ILIADE D'HOMIRI. JI»
Hector ainft farta : Les bandes (panures folles ! )
Tefmoignerent de cris dafrouuerfisparoU.es
Car M mené P'allas leur defroba le fins
Et les fit aplaudir (comme malconnoijfans')
uiu malheureux aduis & non pas au plu* fage
S^ui s'efloit proposé bien à leur aduantage.
^fdonc parmy le campfe mirent àfittptr.
Les Argiues tandis efloient à lamenter
Et pleurer toute nuit Pttrocle lamentable.
Parmy eux le Pelide enfin dueilpitoyable
Commençait lesfoupirs,& pofoitfur lefiin
Defin cher fauory & tvne #• t autre main.
Lesfiupirs coup fur coup luy enfloimtlapoitrinel
Comparaifon.
Comme vn Lyon barbu fefafcht & fi mutin*
Quand il arrim après qu'vn tireur & chajfeur .
Défis chtrs Lyonneaux a eftérauijfiur.
Ce Lyon ne trouuant dans laftrefl ejfcaijfe
Ses petits Lyonneaux,en repos nefilaijft.
Il courtplufieurs vallons & recherche les pat
De ceux qui ont rauy ce qu'il ne trouuepas:
Il cherche en tous endroits s'il trouvera leur fente
D'autat qn'vn grief defpit lepreffe et le tourmtte.
Ainft parlait aux fiens foupirant grieuement
Le chef des Myrmidons en telgemiffement.
Helas ! ô mes amis .quand iepenft au langage
Que ie tim à Menet eau lourde ce-voyage,
Quand ie penfe aux propos dont ie le contenté,
Et dont ietenhardyfeUn ma volonté,
Qu'ils font demeurez, vains, $/f*ns effet de ioyel
le l'auoiiajptré de remmener de Troye
Dd j

JCTIII. u n i »«,
Son fils ayant fin prix & fa fart du butin,
"Mais le Saturnien qui conduit le defiin
"M'accempUfl tout cela que le mortel propofi.
jlinfaiMe dejlin qui d'un chacun dîfpofe „
Veut quvnemefme terre aye le teint vermeil
Rouge denefirefaag ejlimé fans pareil.
Carie "vieillard Pelée 'èl ma mère chenue
De mon retour de Troye oncques n'auront la veue
Mais la terre Troyenne icy me retiendra.
Patrocle maintenant puifqu'aiafiaduiendra
Qu'après toy ie meurray,pour le moins à cefit heure
Demeurant le dernier en fi courte demeure
le nenfeueUtay ce qui refie de toy
£%uc icn'uye premier (fotdat de mon efmoy')
Les armes &le chef du meurtrier magnanime
Sclui tome t'a rouie & qui fi peu m'eftime.
D euant legrand bûcher où tu feras bru/le,
Pourvangermon courroux m feras deceUê
Somma main douxA enfant de beauté floriffanU •
Des plut beaux qu'Ilion à fin pays enfante.
Cependant tu ferasgifant en nos vaiffeaux
Dont les becs auancezs'allongent fur les eau»,
Où de iemr& de nuit les dames Phrygiennes
Lef femmes de Troade

l'IlIADB D'HÔMIRI. Jïi
£ue Tatreclefanglant duoit de fa blejfure.
Ils mirent le Trépié fur les tifons ardans,
Et apportant de teau la verferent dedans,
fuis firent allumer la matière bruflantej
Vu bais mis au dejfotu : La famé remuante
Mnuiromutitpar tout le ventre du Bajfin:
\'ca» dedans s'echaufott: Ayant bouilly en fit
On laua le defunil dans le Bajfm lucide,
Puis on l'oingnit après ihui&egraffe & liquide,
Jls emplirentfes coups ct-vn onguent de neuf ans,
Le mirent en des lifts & t'allèrent couvrant
D'v» Habillement fait defnbtilt tiffure
Qui du chef iufqitaux pieds feruoit de couuerture,
Et par deffm encore on mit-un manteau blanc.
Les paumes Myrmidom toute la nuit de tant •
Ne firent que gémir. Or le celefte Père
A fa femme & fafienr tUfi ces mots de colère.
En fin tu as tant fait que tu ai excité
Et remis au de/fut Achille dtjpiti.
Ilfemble que ces Grecs aux teftes cluuclut*
Sont engendrer de toy tant pour eux t'efuertuet.
Junon aux yeux diumsainfi luy refpeniit.
Fâcheux Saturnien quel propos a*-tu dit?
Vn homme quiferoit de mortelle naiffance
Et qui de tant d'auis nauroit la connoijfance,-
Ne pomroi*-il affexçaufet ce mefme bien
^fvn autre mortel.que tu dis eflremient
Cornent ne doywepae ( moy qui fuit la plut grande
Des Dwjf» du ciel où ton -vouloir commande,
Pour m'appeller ta femme & poureflre ta four")'
Comment ne doit itpat ayant vne ranittur
Vd iif

XVIII. LITRHÏl
XnctntrelesTroyenSyleur enfiler if coudre
Malheurs dejjut malheurs infinis à. refoudrtl
Lamaifon d^ulcan.
Tels cfioitnt les propos qui fetenoiextentr eux,
Mail ce-fendant Thet'u che^Vulcan le boiteux
Parmnt & contempla fa demeure fort belle
ExceUente,eJleilee,à iamait éternelle
Que luy -mefme auoitfaite,excellent forgeron:
Elle le rencontra fuant à l'émir on
Defesfouflcts venteux,hajlant -vn ftnouurage,
Car iLforgeoit,toumoit,e*f faifoit l'équipage
Ht vingt Trepies pour mettre à l'enuirtn au mu*
Défit maifi» bafiie auec fondementfesir.
Sous le fond de chacun tnifi -vne double roue
Afin que defongréIvnà l'autre fe ione
Et vienne au lieufacrépour les Dieux receuoir
Tuis retourne au dedans,chofe admirable à voirt
Zes roues ifioientior & leur fin dejlinee
Tour vnfigrand effet! de luy fut ordonnée.,
Il n'y auoit entor les anfes attaché
Mats à les accoujlrenleftoitempefché,
Etfiapoitfur des cloue qui les ouurages lient.
Tandis que fies ejprits en celas'efludient
Et travaillentfort bien £vnfçauoirdiligent,
Voicy auprès de luy Thetis au pied argent.
Charis qui de bouquets relutfoit par la tefit
Mariée a Vsdcan,s'en vint luy fairefiefle^
Si toft queue la vit accouranttau déliant.
Elle luy mit la main dans la main bien auant
Tuis Ut nommant luy difi: Quelle chofe aduenu*
Thetif au long habit fi causé ta venuei

tILIASr S HOMERE. 51S
Aima.hU & venerable,héquit'ameineicy-
Veu que far lepajîétu n'enfaifois ainfi,
Etnenouffiequentokîmais 0 chère Veeffe
Entre plut au dedans,vien que « te cartjfs
Desprefens d'amitié & ihefpitatité;
Apres qu'elle eut vséde telle honnefleté,
Elle la conduifit plus auant en Uplace
Et puis là fit ajj'eoir [fuiuantfa bonne grâce")
Sur vn throfne bafly de beau» doux argentin»
Gamy dvnmarchepit pour mettre /ei patihsr
C'efloit nm throfnefait de main ingenieufel
OrUbeUt Charis plaifante r*f gracieufe
ApelUfon mary glorieux artifan
Difant cefteparolle : Aproche toy Vulcan
Thetis au pied argent ha btfoin de ton aide.
te Boiteux qui d'ejprit à nul autre ne cède
A t heure refpondit : Efi doucquts m en lieux
Thetii qui mtfauua quand M tombé des Ciettôè
Par [impudent vouloir de ma mcremaUnt
Qui me -voulut cacher à la troupe diuine
Me voyant né boiteux ? le luyjuis obligé:
Alors comme teflois dépeints affligé
j'eujfe encore endurécent fafcheufes trauerf»
Si elle quihabite emmy les ondesperfes,
Et Eurynome aupi fille deïOcean
Ne meuffentdans leur fein retiré de l'ahtn-.
L'efpace de neuf ans iefy là refidence
Et forgépiufieurs faits de ïart de mafeiente,
Eouclcs,anneaux,catquans,briffelets & colliers,.
Et mille autres outils aux Dames familiers.
Mon domicile efioit vnegrande cauernt
Dd iiii-

xviir. LIVKE DI
Sllafeudalnelris ayant les pieds venteux
Sans lefceu de lupin ny de quelqun des Dieux
N'euji ape-rtémeffage ait généreux Achille
Quils'armaji pour gangnér la gloire difficile.
Par Iumn enmyee eue s'en vint denant
Et s'aprochant de luy mit ces mots en auant.
Pelide leue toy qui n'as peint defetoblablt
Xt quipardeffus tous aparois redoutable,
DefmttonfermteurPatvocletonamy
Pour qui près des vaiffeanx efi ie camp emtemy. •
Ils feperdent l'vn Vautre #fefont aparaifirt
Defireux deffavoir qui en fera le maiflre.
Celuy qui pourl'avoir met peine entièrement
C'efl Hector quipourfuit &pr0> vivement.
Il defire enfon coeur de luy couper la tefie
Et la ficher après en figue de conquefle
Dejfus vn tau aigu-.pturce au mieux t'autfimt •
Leue toy de ton dueilep ne fois plus gifant:
**fyes l'en révérence & fay tttn* «•;"'••' 'uèensti
Qu'il fait iouet des chiens de ta bande Troyemti
L'infamie eflàtoyt'il an tue en ta main
Déshonoré de coups & deplayes vilain.
Achille demanda; Dy moyîftimphe légère,
Quel Dieu ta enmyépeur m'ejlrc meffagere?
Iris luy refpondif.lunon m'a fait venir.
Et fi des Immortels qmfepeuuent tenir >•• = '.
Sur l'Olympe negeux aucun n'enffxifntweeUf. •
lEacidelttydift,Mejfagerefidelle ' '-
Comment iray-ieaiechoq descombas belliqueux
Veu que mes ennemis ont mes armes fur euxt
Puis ma mère ne veut que les armes ieprenm

L ILIADE » HO ME Xi. 307
Que premier à ma yeux fa deiténe vienne.
Car elle m'a promis qu'elle m'aportera
"Des armes que Vultan poser moy luy forgera,
sfu refie ie nefçay duquel des Capitaines
• lepourrois bien iieftir Us armes ftuueraines,
Stic nefaifijfois le rokufle bouclier
Du fils de Telamon-.Mais il efl le premier
(le penfe^qui combat ^forcent (jftempejle
tour fccoursr le mort de ma plus chère tefie.
Iris luy répliqua: Nousffauons tomme toy
Que tu es dcfartnt,ne t'en mes en efmoy,
Mais amfi que tu es allant -vers la tranche*
Montre que ta valeur ne fera plus cachée, ,
Aparois aux Troyens pour voir fi de frayeur
Ils cejferont leur cnaffe & guerrière clameur
Afin que lesfoldats de la Grecque ieuneffe
Hçfpirent'quelqut peu du trauail qui les pteffe,
Qu'ils reprennent haleine, aufii bien ce refpit
Ne durera longtemps & leur fera petit.
Ayant finy ces mott,lafoudaine Deeffé
Auecfet pieds ie vent reuint à fa maijlrejfe. .
Ce pendant le Pelide aimé de Iupiter
S'efmeut $/ fe Uua peur s'aller ptefintiri
Mineruelttypofa furfesefpaules fortes
Son Egide frangee,effroy de cent cohortes:
Celle qui plus au ciel ha le nom reueré
ï.uy Couronna le chefdvn nuage dore,
Et allumoitfur luy vneflame Imfaate.
Comparaifon.
Gomme vnegrand fumée cmmy l'air ondoyante
Par»imtiufq»àità>erivmJfktS^Git*

ÏTI1Î. L1V1I »B
£$ift les forts ennemis ceingnent de tout eofté
£t tout le long du tour auec guerre fafckeufi
Tafchent à décider la viiloiree douteufe.
Si toft que le Soleil plonge & cache fis rail
Mille torches de feu,milleflambeaux efpaie
^irrange%Jv»fur l'autre en la Cité flamboient
Tous les circomioifins cette lumière voyait
Qui monte hautement tyfefait aparoir,
Afin que fi quelqunfe veut mettre m deuoh
De leur donner fecturs auec quelque nature
JlpmJJi le voyage &le chemin tflire.
De la tefle iAcbik vn grand feu de clarté
Eftoit en mcfmepoint iufquau Ciel emporté,
lilarreftafin pas auprès delà tranchée
Et ne fe méfia point dans la bande aprochee
D'autant qu il obferuoit le fagt mandement
Suefa mereauoitfaitàfon département.
Là s arreflant Ufitvn cryde telle forte
Qu'it efmeut tennemy d'-vne alarme bien forte,
Et encore PaBas vint leurs cojurs efionner
Auecvnfonà part qui t'ouitrefonner
Comparaifon.
Comme la clere voix d'vne trompette aiguë
Af heure qu'on tnftnhe eflfirt bien entendue
Quand les fiers ennemis viennent de toutes pars
Afieger vne ville enceinte de rempars :
Ainfi lors t'entendit &/fe monflrafort claire
La voix de iEacide muindble aduexfake.
Et fi toft qu'aux Troyens vint cefte voix taira in
Vt cour £vn chacun d'eux s'eftonnafons lefein.
lawrs «heua%x au beau cri» d'vne iambe legtere i

LI1IADB D'HOMBRI- JO8
Se mirent à tirer leurs coches en arrière,
D'autant que leurs chartonsnt s'eflonnerentpest
Quand fur le chef ([Achille ils virent vngrad fat
Qui tout efpouieentableen bruflant fe conferue:
Vn tel feu t aUumoitaupiaifir de Minemeî
Chacun d'eux preuoyoit Us futures douleurs.
Or stchiïïe trois fois fit demandes clameurs
Et trois fois les Troyens & bandes étrangères
Se troublèrent ayant ces voix non coutumieres
IÀ douic hommes vaillans bienfauoris dt Mari
Périrent accÉÊmfom leurs lances & chars.
Tandis alaigreinent les enfans d'Achale
Retiraiti hors des coups le corps priuéde vit
Le mirent en des lits:on voyoit à l'entour
Ceux-là fe lamenter qui luy portaient amour
Et principalement le léger Eacide
Verfoit dt chaudes pleurs de fa paupière humide
Quand il veit au cercueil occis & déchiré
Celuy qu'il auoit tant aimé fâ/ honoré.
Or limon aux beaux yeux Deejfe vénérable
Inuoya le SoUil courrier infatigable
(Bien qu'il neuji pas enuie encore de partir)
Sous les flots d'Oceampourles camps diuertir.
Le Soleil fi plongea & les braues ^trgiuts
Cejferent tefcarmouche $/ batailles nuifmes: ^
Aufïi d'autre ceftéretsrcz.des travaux
Les Troyens hors du ch.v ofterent leurs chenaux,
Et deuant quefouper au confeil s'affemblerent :
Droits &planlet, debout enfemble ils aduiÇerenl
Et dans cefte aJfembUe aucun n'ofoit s'affoir
Car vntgrand frayeur Us vcnoit efmouuoit

XVIII. LIVRE BK
Tource que l'Eacid e efioit lors manifefle
Zour ne s'abfenter plus de U guerre molefie.
Confeilde Polydamas.
Le ban Polydamas àparler commença
^umiUeuduconfeilfeloncequ'ilpenft
Car feul il entendait Ut chef es ia pajjees .
Et les autres voy oit qui n'efloient commencées.
Ufuiuoitfon f£si7or comme tin compagnon fuit
Et t ous deux eflaient nez, en vue mefme nuit,
Mais fvn deux à bien dire emportaient l'exeUente
Et l'autre legangnoit à manier MHfett
Vticy donc ce qu'il di-fl auifant pruSmsment.
Confiderez,,Amis)fiie dy fagement.
Retournons en la iiilleùl «/? meilleur encore
Hue d'attendre en ce champ le leuer de (Aurore.
Nousfommes eflongnetdes murs de la Cité:
Tandis que ce grand homme a eflédeÇpité
flayjfantfon haineux ,moins dure efioit U peine
De combatte aifément l'armée Achaienne,
Et pris de leur tiàtffeanx ie dormais de bon cceut
Efterant de les prendre & m'en faire -vainqueur:
Mais ié crains maintenant que le fils de Pelée
Comme ayant vne ardeur de nul autre égalée
Ne voudra feulement demourerfurfe lieu
Ouïes Grecs &, Troyensfanspajfer le milieu
Diuifentles efforts îff partit de Sellonne.
Jecrainque d'-vn ajfautnofire ville iln'cftotiut
Pourtant relirons-nous & croyez, monaduis.
leffay qu'il aduieitdra comme ie le vous dis, •
La nuit.ambrofienne immortelle ry ioyeufe
Seulement fait cejjerfit ligueur valeureuse
te,
Et

t'ilIADE DHOUI1I. J06
Et fi demain matin il nom rencontre icy
D'impetaeufe ardeur il nom fera foucy,
^tt tous nos combatansfe donnant à connoiflre,
Si bien que chacun d'eux pour tf happer fa dextn
Volontiers s'en courra dans Ilionfacrè,
Et lis chien s £? vautours en auront à leur gré
Plufieurs qui deuorez,feruiront de pagure,
ïay défia près l'oreille vue telle auanture:
Mais fi noue voulons traite a ce quifimble mieux
(Combien que £ autre auis nous foyons curieux)
Nota prendrons au confeil toute nuit hardiejfe.
Les portes & les tours ,les murs (y forterejfe
Cependant garderont qu'on ne mwfurprendra:
Stu matin dejjotu l'aube -un chacun s en viendra.
Se mettre dans les tours $/ dedans les murailles.
S'il veut venir alors conduire les batailles
AVenuirondesmurs fin aura du meilleur*
Puis il fera contraint en perdantfon labeur
Dertbroj]erchemin,apres quelamontur*
Défis chenaux légers à la belle encolure
Sera lajfe de courre en toutes les façons.
Il n'aura que la peine errant aux enuiront
Mt perdra fa -vigueur la voyant inutile.
J) tuant que par affaut il gangue nofire ville
Les maftins a grand" hafie en feront leur repae.
HeBorluyrebondit :Tespropos ne font put
Plaifant à mon oreille & ieue les veux faite.
Quoyfn'eftes vous foulez, par couftum» ordinaire
De demeurer es tours enferme^ ry ferrez,?
Les mortels de vifage g/ deveixfepatez,
Autrefois tut vante la ville Priamide
Vd

XVIII. L IV ï fi DE
jtuoir vn grand amas d'or & d'airain lucide,
M*u les fins beaux trefirs fontmaintenât perdtitî
Plufieurs en Meonie auiour£huy font -vendus.
Et plu fleurs font allez, aux -villes de Phrygie
Depuis que lupiters'efl mu en fafchêrse.
Or pwfque ce grand fils de Saturne aussi
Contre mes ennemis m a tantfamrisê
Que ie les ay chaffez, iujques dans leurs namtet
N-e perfuades fins cela que tu defires.
Car auffs bienperfonne à toy n'obéira,
Et quand on le voudrait,Hettor l'empefchera,
*/ï ce que ie diray portez, obàffimct.
Prenez, tôt* àfouper &• ayez, fiuuenanct
Qefatrebienlagarde r*f le guet en veillant
Sans bouger de vos rangs ny dit camp trauaiHant.
Qu'aucune légion de s'en aller ne tâche.
Si quelcun des Troyens infiniment fefafche
Pour fies pojjejfions,qu'il les aille ferrer
Et puis les donne a» peuple à prendre Ci deuoreri
Il efi beaucoup meilleur que ceux de la patrie
louijfent de tels biens que ceux là d'Achaye.
Demain fins la Diane armez, de toutes pars
Près leurs vaijfiaux cauernosu refueilleros Mars,
Mt s'il efi vray qu'Achille au combat ferefueillt
Se trouue diftosé,fe leue #• s'apareillt
Il receura du mal & du pire s'il veut.
Quant à moy rien quifoitperfuader ne peut
Que iefuye le choq : l'iray ky faire tefle
^ifnqutl'vn eu l'autre emporte la ctnquefie.
''Mars efi commun à totu: fotuent il reujjlft
e 'Que le tueur enjinpar y» autre s'occifi.

L'ILIADE DHOMÏRI. JI»
Utttorainfi parla : Les: bandes (pauvresfilles ! )
Tefmoignerent de cris i~aprouutrfisparoU.es
Car Minerue Pallju leur defroba le fins
Et les fit aplaudir(comme mal connoijfitns)
Au malheureux aduis & non pas au plut fage
Qui s'cfloit proposé bien a leur aduantage.
^fdencparmy letampfe mirent à fouper.
Les Argiues tandis efloient à lamenter
Et pleurer toute nuit Pttrocle lamentable.
Parmy eux le Pelide enfin dvdlpitoyable
Commtnfoit lesfiupirs,t^r pofoitfur lefiiit
De fin cherfauory & tune & tautre main,
Lesfiupirs coup fur coup luy enfloientU poitrine'.
Comparaifon.
Comme vn Lyon barbu fefafcbt & fe mutine
£>u4nd il arriut après qu'-vn tireur & chaffeur
Défis chers Lyonrieaux a eftérauiffèur.
Ce Lyon ne trouvant dans lafirefl efpaiffe
Ses petits Ly anneaux,en repos ntfe laijfe.
Il court plufieurs -vallons & recherche les pat
De ceux qui ont rauy ce qu'il ne trouve pat:
Jl cherche en tous endroits s'il trouvera leur fente
D'autat quvngrief dcfpit lepreffi et le tourmete.
Ainfiparloit aux fiais foupirant grièvement
Le chef des Myrmidons en tel gemiffement.
Helas ! ornes amis ,quandie penfe au langage
Que ie tins à Menete au iour de ce voyage,
ç$uand ie penfe aux propos dont ie le contenté,
Et dont ie l'enhardy film ma volonté,
Ss'ilsfont demeurez, 'vains, fflfans effet de ioyel
U 1'auois ajptré de remmener de Troye
Dd j

XTTIt. t ITtI 9 1,
S»» fils ayant fin prix & fa part du butin,
"Mais le Saturnien qui (induit le defiin
*'Af'accomplift tout cela que le mortel propofe. •
L'infaEibU defiin qui £vn chacun dijpofe ' -^
yeutqu'vnemefme terre aye le teint vermeil
Rouge de nofire fangefliméfans pareil.
Carie vieillard Pelée fi ma mère chenue
De mon retour de Troye oneques n'auront U veut
Mais U terre Troyenne icy me retiendra.
Patrocle maintenant puifqu'ainfi aduieudra
£>u'aj>res tay ie miurray,pour le moins à eefle heurt?
J>etnoura»t le dernier en fi courte demeure
le n 'enfeuelkay ce qui refie de tey
Que ien aye premier (foulas de mon efmoy)
les armes & le chef du meurtrier magnanime
£>ui tome t'a rouie & qui fi peu m'eflime.
D euant le grand bûcher où tu ferai bruflé,
Pour vanger mon courroux t» feras décollé
Somma maindoHXje enfant de beauté florijfant* .
Des pbu beaux qu'lUon à fin pays enfante.
Cependant tu feratgifant en nos vaijfeaux
Dont lés bées ouancer t'allongent fur les eau»,
Ou de ie»r& de nuit les dames Phrygiennes
Les femmes de Troade & les Dardaniennes
Dont enmille façons les habiu font plijftZn
A tatuiro» de toy lamenteront ajfez.:
ienten celles qu'enfitnblt au fat des villes prifet .
Par la pointe du fer nom nous femmes acquifet.
Ayant dit ces propos il commanda fiudain
Qu'onmifidejfutlefe» vn grand TrepiésCatrétB,
Afin de nettoyer frlautrU feuillure

t'HIADÏ D'H&UIII. 5»
gue Patroclefanglant duoit de fa bleffure.
Ils mirent le Trepie'fur les tifons ardans,
%t apportant de teau la verferent dedans,
fuis firent allumer la matière bruflantcj
Vu bois mis au deffotu : La famé remuante
Mnuirenmitpar tout le ventre du Bajfin:
l'eau dedans s'echaufoit: Ayant bouiUy enfin
On loua le defunél dans le Bafftn lucide,
Puis on'l'oingnit après d'huiBegrajfe & liquide,
\ls emparentfet coups d'vn onguent de neuf ans,
Le mirent en des UÙs tir tallèrent couvrant
D'vn habillement fait defubtiU tiffure
gui du chef iufqw+u*pieds feruoit de conuerture,
Xt par de/pu encore on mit vn manteau blanc.
tespauureiMyrmidomtoutelanuitdcrant •
&e firent que gémir. Or le celefte Père
A. fa femme & fafieur dificesmotsde colère.
Enfin tu as tant fait que t» ai excité-
Et remis au dejfut Achille dejpiti.
Xlfemble que ces Grecs aux teftes cfauclut»
Sont engendrt^de toy tant pour eux t'efuertHêt.
Junon aux yeux diumsainfi luy reffoniit.
fâcheux Saturnien quel propos a*- tuditî
Vn homme quiferoit de mortelle naiffance
Et qui de tant âauis nauroit la connoijfance,-
Ne pourtoit-il *flc\caufer ce mefme bien
^f

XVIII. V I TRI SI
Encontre Us Trayais,leur enfiler Ci coudre
Malheurs dejjus malheurs infinis à. refoudrtl
Lamaifon d*Vulcan-
Tels efioitnt les propos qui fe tenaient entreux^
liait ce-pendant Thetis che^Vulcan le boiteux
Parvint & contempla fa demeure firt belle
Excettente,efieilee,à iamais éternelle
Que luy -mefme auoitfaite,excetUntforgeron:
Elle le rencontra fitant à l'enuire»
Defesfoufiets venteux,hafiant vn jien ouurage.
Car ilforgeoit,tournait^ faifoit l'équipage
De vingt Trepiet pour mettre à l'enuirtn du mur
Défit maifo» bafiie auec fondementfeur.
Souslefoudde chacun mifi vne double rosit
Afin que defongrétvni îautre fe iaue
Et vienne au lieufacrepourles Dieux receuoir
Fuis retourne au dedans,chofe admirable à voiri.
Ces restes efioient d'or @r leur fin deflinet
Four vnfi-grandejfettdeluy fut ordonnée.
Il n'y auoit encor les anfes attaché
Massa lesaccouflrerileftoitempefthé,
Et fiapoitfur des clous qui les ouvrages lient.
Tandis quefes tfprits en celas'efiudient
Et travaillent fort bien I-vnfçauoir diligent,
Voicy auprès de luy Thetis au pied"argent.
Charis qui de bouquets wluifoitpar la tefie
Mariée a Vulcan,s'en vint luy fairefefiey
Si tofl qu'elle la vit accourant jtu devant.
Elle luy mit la main dans la main bien auant
Puis la nommant luy difi: Quelle chofe aduenu»
Thetis au long habit p causé ta venueî

l'iLIADr D'HOME RI. $IZ
Aimable & venerable^héquitameineicy-
Veu que par lepafiétu n'tnfaifois ainfi,
Et ne notufiequentois} mais o chère Deejfe
Entre plus au dedans ,-vien que k te (trèfle
Desprefens d'amitié & IkëfpitiiHté:
Apres qu'elle eut vséde telle honnefieté,
Elle la conduisit plut auant en la place
Et puis là fit aJJ'eoir{fuiuantJa bonne gracé)
Survnthrefnebajly de beaux doux argentin*
Gamy dvnmarchepiépour mettre la patins r
C'eftoit vn throfnefait de main ingenieufe!
Or ht belle Gharisplaifante &grackufe
jtpellafon mary glorieux artifan
Difant cefleparoUe : Aproche toy Vulcan
Thetis aupiéd'argent ha btfoin de ton aidr.
te Boiteux qui d'efprit à nul autre ne cède
A theure refpondit : Efl doncques en ces lieux
Thetis qmmefauua quand k tombé des deux
Far l'impudent vouloir de ma mère maltnt
Qui me -voulut cacher à la troupe diuine
Me voyant né boiteux ? le luyjuis obligé:
Alors comme feflois de peines affligé
Xeujfe encore enduré cent fafcheufes trauerf»
Si elle quihabite emmy les ondes perfes,
Et Eurynome oufi fille de (Océan
Ne m'euffmtdans leurfein retiré de l'ahtn.
L'espace de neuf ans iefy là refidence
Et forgépiufieurs faits det art derna fcience,
Boucles,anneaux,carquans,braJfelets & colliers?
Et mille autres outils aux Dames familiers.
Mon domicile ejloit vue grande cauernt
Dd 0%

xrm. IIVRI si
Ouïe flot & reflot enyfatfantvn cerne
Coulait a l'muiron,d'efcume murmurant,
Au gré de l'Océan deyà delà courant.
Nul des hommes ou Dieux nefçauoit que s'y fuffe
Et n'y auoit autun qu'alors it reconnuffe
Sinon Thetis la belle & Eurynomeaufft
Lefjuelles mefauuant m'ofterent defouty.
Dancquespuifque Thetis Deejfe vénérable
Vient en noftre maifon,il tfi bien raifonnablt
Hue tf paye le prix Iauoit tfiéfauué.
'Regarde au plus beau don qui céans fut trouui
X.t luy donne vnprefent du deupir d'hoftelUgt
Tandis que ielalrray les fouflets ii l'auurage-
Ettout Us-ùiflruments duifans à monmeftier.
Ce dit,il fis leua tout defon haut ent ter
D'auprès dugros billot fur quigifoit fenclumtl
Il allait boitignant comme il a de couflume,
Il efloit grand jhorrible,e$r fi à totales coups
Ses iambes fà e*r là fiât oient Cous fis genoux
Tonifiantes* teeil tenves ejf délices.
Il mit de fes fouflets les poches repliées *
Loin à part du fourneau,puis ferra les outils
Lefquelià travailler il connoiffoit vtils
Dansvn coffre acheuéd'vne argentin* maffie.
Auecques vne efponge il effuya fa face
Ses deux mains & fan col efpais robuflement
Etfonfein tout velu: ilprtftvn veflement,
Ilfefaifitd'vnfceptre,éf puis entellefartt
Il s'tuantattachant, a» dehors de fa porte.
Les chambrières d'or après ce Roy coulaient
Qui à ieunes cfprits & vies s'égalaient:

Entendement & voix Q/force font tn elles
Etfçauent les effets des grandeurs immortelles.
Toufiears U Roy Vulranfar elles eflferuy !
Donc allant à grand peineten tel ordre fuiuy,
Il s'en vient à Thet'ufut vn beau throfne ajj'fi,-
£uy touche dans la mainpuU à elle deuife :
La nommant il luydifi : Tiépour queVieraifon-
Thctu au long habit viens- tu en ma maifon
Veuque paru pajié tu ne tas fréquente*?
T>y ce que tu voudras m ferai contentée:
Mon coeur m'a commandé d'accomplir ton vouloir
Si c'eftchofcpoflible & où i'ayepouuoir.
Mlle luy refpmdit autc larmes cfpeffes.
Iltiy a point,Vulcanjc toutes les deeffet
Vne qui aitfiujftrt tant defafcheux trauame
Sjfemoy quelupiter comble de miBemaux.
Il m'a premièrement d'entre Us Néréides
£%ui commandent aux flots det abyfmes humide*
Seulefaitejpoufcrcenttemavetenté
Vn Telee,vn mortel\,horsdtma qualité'.
C'efl vn homme amourihuy fi prefé de •viciUeflé
SZuilgijl en fa maifon accablé defoiblejfe.
Ce quim'airifie encore & trouble mon repos
Jim a donné vnfils le plue grand des Héros
Lequeleflparutnu virement comme vne Ente*
Apres tatsoir nturry demefme qù vne plante
Qui dans vf* beats verger paraient foudaintmcat
le l'aylaifie aller à cet embarquement
§ui courait ajfieger là muraille de Troyt;
Iefçay qttefon retourne me donnent «>e
Mtcptiama'tscheZ,Uiy ilite retournent,,
Xrd v-

XVIII, IIVR-Ï DB.
Cardeuantllion la mort le doutera.
Toutefois cependant que cette -vie il tire-
Et qu'il voit le Soleil,il-n'a rie» que martyre
Et fi ie ne luy puis profiter nyferuiri
Le Roy Agamemnon luy a ose'rauir
ynejilleaux beaux y eux que les fils £Achayt
Luy auoient pourfou prix en vn butin choifie.
Pour cela Çefafchant l'efprit ilfe rongeoit
Et remply de dejpit d"vn lieu nefe bougeoit,
Ce pendit les Troyens enfermoiet dans leurs poupes
Sam les laijferfortir les Argiennes troupes,
{^ui fit que les vieillars ducampdes ^frgient
Vindrent àfuplier le prince des Phtiens
Et de plusieurs prefensl'ejlite luy nommèrent:
Mais tout leurs beaux prefensfo» defpit ne tourne*
Si bien qùil refujk de chaffer l'ennemy. (rtnt
Toutefois ilvefiit Vatrotle fin amy
Des armes qu'il vefloit tenuoyant à la guerre.
Auec plufuUrs foldats amenez, de fa terrei.
Ils furent au combat tout le iour à l'entour
Delà porte Sceenne, & pofftble à ce iour
Eujfentprit Ilionjî Phebut par enuie
Donnant gloire à Heflsr n-'mft ptvué de U,vie
Le fils Mcenetien leurfaifant mille ennuis.
Voila pourquoy ie viens tff autant que iepuis
l'ambrajfé tes genoux afin qu'à ma requefie
Tu donnes à mon fils habillement de tefie,
Morrion &r bouclier & desgrcues encot
Que tu aianeerae auec des boucles d'or:
Donne luy'i'auantage vnhamoisà îefpreuuf
D'autant que fans Patrotle (y cuiraffe ilfe tveuut„ •

11 L r A r B Daomiti p^
Zeforgeur eshanchéluy re/pondit ainfi.
Ne te donne travail de cet chofes icy
jlffuretoy demoyie voudrais tout de mefmer
Le pouvoir aujfi tojlfauuer de la mort blefme
Quand [horrible Dtfiin la luyferafentir
Comme il aura bientofl des armes à veflir
Telles qu'infinis yeux n ayons veu leurs pareill»
Les pourront admirer ainfi que des merveilles*
Apres qu'il eut parlé.foudain il la laijja*
Il vint àfesfiufflets,vers le feu les drejfa
Et puis leur commanda de s'entendre à la peine
Tous Usfoufflets iettoient le -vent de leur halein*
•Au creux de vingt fourneaux,faifantfortirdthott'
la vapeur difpofee & facile de corp*
A conceuoirltfeu:£lilquefoii leur prejhtcw
S'approchait de Vulcan kafie de diligence
Et quelquefoisaujfi vnf et its'tflongnoit-
^yfuplaifir du boiteux chacun d'eux befingntit>-
Le bouclier d'Achille.
Et parfaifoitfon oeume:Il ietta dam la fiante
D'im airain indonté *$r d"vtt-eftain la lame,lly
mit de l'argent & dei or précieux,
Et après il pofafur le tronc ocieux
Vne maffïue enclume: Il priftauec ladeflrt
Vngros marteau peÇant,ry de la mainfenefir*
Il fui fit la tenaille affidue au fouyer.
Il fit premièrement vnrobufie Bouclier
l'efmaiUant en toits lieux,& pour circonférences
luy mit vne ceinture ayant riche aparance
Qui trois fou recouroit à ienmron-des bords
htUen quiferuoit amarre labrae forts
i>-i v*

XVIII. tITRB D«
Au dedans dit Souci er pour foutenirfa mafft
îftoit bafiy d'argent auecques mefinegrâce:
Cinq doubles -animent arrengez, f Infor plie-
Rendoient de ce Bouclier les cofle^accomplii.
Ce ne fut pus affez, : L'auurefut embellie
De mille inuentio ns queffaitfonindufirie:
Hy forgea la Terre & le Ciil& la Mer,
ie Soleil que fort court nefçaunit consommerT
Et la Lune enfonplein g£/ les Signes encore
De qui le Ciel heureux en couronne s'honore-*
Oriehy futpeint $/ l'Ourfe Callifioru
A qui de Chariot on dennelefumom.
En vn pareil endroit qu'Onon elle tourne
Et comme îobfituant auprès de luyfeiournel
Elle efl feule au milieu des ceteftes flambeaux
Slujiiamaisnefe bangne enl abyfme des eaux*
Il y peignit au^i le n ombre des Pléiades
Et le troupeau ferredes humides Hyades.
Outreplut-Uy fit deux pUifantes Citez,
Enpvne les feftins eftoieni reprefmteZj.
Parla rue on mentitles itunes ejpoufies
Auecques la lueur des torches embrafees,
Si bienquvn ffymenee en tous lieux s'efleMetK
Tout les garçons danfeurs quelafufie efinomoiCA
Oulefondelalyre,alloientàLtcadeneg
Tellement qu'on voyait vnepubliquodaufi.
Zes femmes s'arreflant fur le fueil de leur huit
En auoient,cefembloitJ.es y eux têtu eibahù.
Force peuples eftoient dedans vne affemblee
Quid'vndébat tfmeu aparoiffoit troublée-.
D eux hommes y plaidoittupout•Upunitit» x

lltlADE DHOMIU, JIJ
D'vnqu'onauoit occis,& leur contention
Xfioient à qui pourraitgangner en fa demande:
1,'im montrai* qu'Uauoitfatiffait à l'amende,
£t l'autre denioit d'en auoir rien receu.
Enfin ils s'aectrdoient à ce qu'il tnfufl fie*
ft que leur noifefufi[eut arbitre finie,
les peuples peuraider l'vnt & [autre partie
Crieient qu'il fufi amfi,teUement qu'ilfembloit
Que lei heraux gardaient que nul ne Je tnubloit.
Dedansle cirtuit de telles compagnies
Les •vieffiars s'afiifoientfur des pierres polies
£t tenaient en leurs mains ksjieptres des ktraux
Dont la voix rempUft l'iir d'actesprefques egaust
?»» impefitnt eux mtfintc à ceux cy le plence
lugeoiét twn aptes ïautre & donoïent Umfettntt\
Deux Talent d'orgifaient près de ces pères \icux
Tour donner,* celuy qui ingérait le mieux.
Or en l'autre titéfecampoyentdctvc armées
*/ftenuiron.des murs m armes allumées
jtqui double cenfàlmtr eux fit propofoit: ,
Aux iins-rumer tout & deflruire•plaifoit:
jAux autres fuffifaitdt diuiferles chefes
Itles pojfefïiens dedans ht ville enclofes,
Mais ceux de lackt n'efioient prefts d'obéir
Et gardonsque d» leur les camps peuflint iouir
Xn embufche s'armaient :Les enfans & les famés-
DefimdoientUmuraiile & expcfoient leurs amts
^fyans auecquèsetsx tousJes hommes vieHards>.
Or ceux detembufÏAitautceux auoient Marf
ît MineruepourguidsO que par l'aparencc. ,
j£tfeiae»tfi^otâU!iJiJimsi#4tiitegetucl j,

XVI11. LIVRE D'I
fis paro'tffoient tout i'or & leurs corps honoreç
S'environnaient par tout de veflemens dorer,
Infemb le grands & beaux ihfefaifoient paroiftre
Un tel point comme Dieux aife%à reconntifln.
^tuffi hs peuples ioinili auprès de leur hauteur
* Aparoiffoient petits,moindres qu'eux de'grandeur.
Quand ils furent venus soignant vn cimun fUutst
Qui banvne les troupeaux & aujfitesabrcuuer
lu s'arrêtèrent là;dairain enueUper^,
Et afin qu'à Cembufche ils nefujftnt trompez,-
^tpart efloient affsideux ejpions en garde.
Tout deux en attendant de îoeil il prenaient garde
SlSad les troupeaux viedroiet auec les bœufs comm
Ils vindrent aujfi to#,&-dcux payeurs connu*
Se donnant du plaifir auec fluftesfonnantes
Smuoient,enfiageo\la»t,leuri troupes mugiffantet
Sans pressoir nyfentir le dol pernicieux.
Ceux- ht de tembufeade arriuentdejfut eux,
Soudain leur courent Jiu,& leglaiuedeftranche .
le beau troupeau de boeufs & mante brebis blacht-
D'auantage tuant les rufliques berger*.
Ce tumulte entend» parmy ces eftrangers
Quigifoient a» confeil à dejployer leurs longuet
Ils rompent l'affèmblee r*fquitent leurs harangues^
Montent fur leurs chenaux,accourent à cebruitv
Et parviennent fiudainoù-le mal les conduit.
Joignant les bords d» fleuve autdames cruelles,
^t t-vn l'autre ils fe font des blejfures morteUes,.
Xe tumulte {Jr la mort & &* contention
Gouroient au milieu d'eux en telle failion?
L'.vas'j vojoit •vissant rjr blejftdt nanties*,.

1UIADI B HO M ERE. ;xf
Vit autre s y voyoit en fa perfonnt entière
Xxempt detouteplaye,r*^ vn autre expiré
S'y voyoit durement par Us pieds attiré:
Vn autre auoit (habit qui Ces effraules cache
' Ro*g« defang humain & fangUntéde tache.
Ainfi qu'hommes viuans tlsfe mefloientaux nupt
Et leurs amis défuntes par eux efloient rectux.
VuUany mit encore vne terre nouale
Tar trois fois labourée ejf n'ayantfon égale,
Melle,grajfe,tftandui où ptujieurs laboureurs
Accommodant les iougs exerfoient leurs labeur»
Etpouffoient fa r*T la leurs bœufs & leur charueioffres
qu'-en retournant leur plante ejioit venues
~/f la bome-àu champ,vn homme y arriuoit
S%ui d'impôt de -vin deux leurs peines abreuuoit.
Autres dans les fiions prenaient meÇme carrière
Defirans paruenir au bout de la iacbere.
ta terre derrière eux noircijfoit $/ encor
Sembleit bien labourée, $/ fi elle ejioit £ori
C'ejioit vne œuure faite afin d'être admirée'.-
Outre plus il graua dans la targue dorée
Vne plaintfertile enejpiaiauaiffans-
Sacréeà vnStigneur: Les moijfonneurs pmjfanl-
Xmpongnant en la mai* kursfauciUesaigues
Atoijfônnaient les ejpwdes maijfens cheuelue*
Les iaueïïes tombaient [vne fur l'autre efrais
Au milieu des filions pour les mettre en vn fais.
M tint amaffeurde gerbe hors- d* lànes'ejlongncj-
^fins liant Us monceau* efi toufi'ours-en befongne:
Tuis au derrière d'eux ajjîflent des garçons
£gifa»s cejfe en Uurs bras recueillent Us-moiffotat

xviri. t IVRI 1>»
Ltfelgntur de la plaine y efi auecfilenc*
Tenant vnfceptre au poing, ioyeux en aparmci,
Quelques 11ns à tefcartfasu vn ehefnc glandé
Aprcftoïent le banquet à eux recommandé,
Sacrifiaient vnbceuf'des plutgrands a» on eJUmeu
le du tout foccupoùnt autour delà viBime.
Les femmes de mefnage aportoient aux ouvrier* -
Des viures à difnerparmy eux coutumiers,
Et force pdins couverts d'une blanche farine*
Or il mift d'avantagé enfin auure diurne •
Vue yigni dorée & pleine deraifms
Qui la chdrgcosct bien fortJtant ils eftoient voifîns s
'Leurs grapes paroiffoient de couleur noire peintes. .
Leurs efchalla* pointus- & leurs perches eflraintet
Afaroiffoient d'argent: Il omit compajfé
Atenttur delà vignevnnoir & creux foffi
Al'enuiron duquel virait vue dofiure
jjw* d'aflain s allongeait en forme de ceinture:
Tour aller au dedans n'y auoit quvn chemins
Pouraùlesvaniangeurs qui portent le raiftru >
Allaient

l'ilUDI D'HOME-RI. $1}
Debceuft An front corn»: L'artifice efloit beau.
Car ces bceufs efloient faits des matières "unies
D'or fit d'ajlain mafiifen toutes leurs parties :
Ils fort oient de l'eftahle auec mugifiement
Et marchaient enpaflure auprès le coulement
D'vnfteuue reformant plein de rouf eaux,ty 'vifin
Quatrepafteursdorez, bougeai vnmefme giftej
Se rangeaient à leur fuite, & contre les dangers
Me» oient auecyues eux neuf chiens depié légers,
Veux horribles Lyons deforciviol ente
Empongnoient vn tartan de la troupe muglant*.
Auaucédes premiersxhautementilnmgloit.
Et muglant toutefois par eux il s'eflrangloit.
Les chiens & les pafliurs à fonfecours arriutnt
Mutiles Lyons pourtant dutoreaune ftpriumt,
^4tns déchirant fa peau hument lesinteflsns,
Efpuiftn t leftng noir en dejpit des mafiins
Des chiens

XVIII. t I V R E ai.
Et les vierges aufiifilles aux beaux cheveux
Digne d'auoir le don $/ le pris de cent boeufs
Danfoient enfembUmentfaifant vn couronne
Selon que par le poing ïvn à C autrefc donne.
Les vierges s'y veftoient de robes à longs-pli);
Ouvrage delicaf.les Jayes & htbits
Que portaient les garçons efloimt cCvnfilurt
Subtilement ourdie auec belle tijfure,
Hçluifans toutainft que s'ils fujfent huilez,.
Les filles fur leur chefportoient emmoncelez
Des chapeaux de biuqueti,& des fleurs colorées:.
tes iouuenceaux auoient des dagues bien dorées
Pendantes au lien de ceinturons d'argent.
Ils couroient quelquefois d'impie fort diligent
Bien apris & facile,auec mejme viflejfe {d'effe')
Qu'vn portier fait courir(lors que fa main ta*
Vneroue aianceejeffayant àplaijir
Sitoufiours au befoin elle pourra courir.
Quelquefois ils couroient par bandes égalées
Vnedancefur l'autre &' faifeient des mefleesT
y ne grand" compagnie aife du paffetans •
Afiifioit à l'entour pour voir les mieux fautant.
Deux fauteurs parmy eux difans leur chansonnette
Sautoieitt àfoubts-fauts, d'vne grâce parfaitte.
Or d'auantageil mita l'enuiron au bord
Quifinijfoit le romAu bouclier large & fort
Le grand decoultment où l'Océan s'enferme.
Quand il eut acheui ce Bouclier dur & ferme
Il forgea le harnais luifont de tout cofié
JSfiloirant beaucoup plus que Svnfeu la clarté.
U btyfit quant & quant vnefalade iufie.

l'iLIADÏ D*H O M 1* ». 3IJ
'A mettrefur la temple:Elleefloitfortrobuj}tt
£Jpeffe,belle,peintt,&furlehautencor-
Un oubli A d'ajfcoirla crefledefinor.
Finablement il fit lesgreues bien nrniet
T>'im eftain reluifant,de boucla bien garnît*,
offres que le Boiteux eut tout far achat»
Il porta l équipage enfesbrat enltué
Jtu deuant de Thetis qui s'en trouua contente.
Adonques remportant cette armure luifante
XUefedeuala d'Olympe auecvn faut
sfinfi qu'vn ejperuier qui defcend

xix. tirmi » t
a«oit promis. Ce pendant que tous le* •nôtres
prénentleur repas il demeure fans boi
reny mangcr.il s'arme &meinedehors à
Ja guerre toutl'exercite.L'vn de Tes cheuaux
nommé Xanrhc luy piognoftiqac fa
more dequov il le tance.
'Aurore ayant (habit dt coulent
defajfra»
Se leuoit hors des flots dm vieMdwt
Océan
Afin qu'eUt apportaft i U rat»
mortelle
Et aux Vieux immortels la lumière nouvelle
Qand la meredAchille arriua près fon fils
Apurions kfrefent qui luy efieit promis.
Elle le retmmagifant auecqnes larmes
Encore àfemuron defonfauory d'armes,
OÙ plufieurs en pleurant accomfagnoient îcmncy'.
Adonc au milieu deux fi mit auprès de luy,
luy empongna la main,puit luy dit ces paroles.
Mon fils Ltijfons icy ces complaintes friuotes
Combien qu'ayes raifon d'en e/lre ainjifâché
yPu/fque le vutil des Dieux nefi iamais empefchi
Tien voicy le prefent que ta mère te donne,
Armes que fur l'efpaule onc ne vejl it perfonne.
Ce dit elle les fit diffus la place voir . ' •
Vn bruit s'en efltua feulement au mouuoiri
Et ces armes àl'ailfi terribles parurent
^ue tous les Myrmidons de crainte s enefinureuti
fafinne deux n'ofoit ferme Us regarder

L*I 11 A S 1 D* H O M E K S I JIJ
'Abu craignait Us -voyant dttrofjehafarder
Mais a» entrain ^fchiite en ayant fris ht veut.
Sut l'ame davantage en grand colère efmeue,
Comparaifon.
Sis yeux fins les fiurcils flamboient botribiemettt
Airifiqùvne lueur qui s efiead largement.
Ilfe refiotujjiit de tenir tn fa deflrt
Ce frefent q ui venait de la main d'un bon maifitt.
Or après que fin ail fut */fi\ deletlc
Avoir cequcVul&tniity tsvoit inuenté
Il dit incontinent: le connais bien,ma Mère
En ces armes voyant vneceuure fi entier*
Qu'elles viennent tvn Dieu riche i'inuentian
Elles ontauecfoy telle perfection
Su'ilconmentdetroimera»x teuurts immtrtelkt
Tant qu'vne hanse artifan n'en ftut faire de telles*
Donc se me vais armer.fi craùv se ce fendant >
Sue les mouches qui vont deçà de là rodant
tf 'entrentdejfous U peau dis grandfils de Mentit
Var les toups différent dont fit chair efi deffaitt
Et n'engendrent en luy des vers four Ugafier.
Sa vie ejlant eccife il fourrait s'inftlter
Et Ucorfsfomriroitfoudainen tout le refit.
^Thetisluyreffondit'.'M.onfiUne temolefie
Ke te met s enfoucy de ce que tu as foin:
Très de hty tcffairai de dtftosimerau loin
Les mcfcbans efcadros de ces mouches qui mangent
Ceux que fout le trefj>as Mars & BeUonnt rangef
Quand vn an tout entierainfin il démontra
Son corps n'en aura pis mais plufiot mieux fera:
T3*»c tirant a» cetsftil les herrid'Achaie

XIX. tl VRI DE
Quittedà devant tout le fiel tyfafcherie
Et le courroux defpit qu'en l'ame t» logeais
Encontre Agamem non Roy du camp des Gregeoist
Arme toy pour la guerre fffton ame abat ut
Varoijfe maintenan t de force reuejiut.
Ce difitnt,elle mit a u dedans defen corps
Beaucoup de hardiejfe (tjr demajles efforts,
Fuis elle difiila dans les froides narines
"De PatrocU défunt! quelques liqueurs diuines
Ambrofie & net~lar,afin que doucement
Le corps en fon entier demeuraft longuement.
Or AchMe courufi fur le marin riuage
Criant horriblement, & piqua le courage
Affemblée.
"Des Héros ytrgiens'. Ceux là qui ne bougeaient,
farguant de la place ou les vaijjeaux logeaient
Ceux-là quigouuernoient les nauires légères
Ceux qui distribuaient les viures ordinaires
Et tous autres encore accouraient a» confeil
D'autant qu'aparo [foit Achille nampareil
QuWeftoit abflenu 'du martial femice.
Le belliqueux Tydide & lediuin Vlyffe
En clochant y venaient appuyez,fitriam dan
Car ils fentoient douleur des bleffures de Mars
Des premiers au confeil tous deux ils afiïfterent,
Les tourmens d'vne j-laye -unpetit arrêtèrent
te Roy ^fgamemnon qui des derniers y vint
D'autant qu'vn peu deuant vne pique ïattint
Queietta dejfus luy Coon l'^fntenoride
En-vngrief apareilct-vn combat homicide.
Or ainfi tous les Grecs vindrent s'amoncellcr

t I LIA DE D HO MERS. Jl©
Ce que voyant ^fchiUe il commence à parler
Se leuantfur les pieds rjr difl m telle forte.
Reconciliation d'Achille.
Beaucoup mieux euft vallu (pitifque tdt il importe
Atridepour tous d'eux & four toy rjrpour moy
Quandl'vn encontre l'autre ejpomftmtez.d'efmoj
Nom deuorans lefprit vinÇmis enfafcherie,
JSt quand pour vne'fiUe entrafmes en furie,
Beaucoup mieux euft vallu que Diane Artemis
Euft vite teBefiUeàia Barque fournis
La tuant d'vnefieche,au iour que ma prouejf*
Trinft £affaut & perdit la cité de Lymejfe.
Tant d'hommes ^frgiens queieglaiue àperduf .
XJ'mjfentfous fennemy la campagne mordu,
D'autat que de leurs chefs i'euffe eftongnéîiniure.
C'a bien eftéd'Hetiir la meilleure auanture.
Et ie croy que les Grecs fefouuiendront long tans
De la contention dontfufmes debatans:
Mais Iaif?ens-le pafié bien-qu'il ne me pettft plairt
Et doutons noftre cœur puis qu'il eft neeejfaire.
l'appaife maintenant le fiel de ma rancoeur
Il nefault quetoufiours ie garde ma fureur
Dtncques haliiuement incite au fait de guerre
Lesfildats cbeuelus det Argienne terre
Afin que ie mejfaye à voir fi me trouuant
Les Troyeos oferont demeurer cy deuant
Et voudront s'endormir furies bancs deCarentt.
le croy que quelcun d'eux auec iambes foudaines
Defphirafes genoux volontiers pour courir
De peur que mon long-bois ne le face mourir,
llvfadetelsmotsattutel'ajfcmblee •

XIX. L1VKB BB
gtù ï-vnt extrême ioye eu demeuracomb lee,
Peur ce qu'il retunçoit au défait odieux.
Le Roy Agamemnon fur l'heure aux mefmts lieu»
Sansbouger defon'fiege g^fans faire vne auante
Tour fe mettre a » milieu de toute l'affiance
Commença de parler aux Héros &foudars.
Obietraimiz, Héros bonsferuiteurs de Mort
C'efi vne belle ehofe & d'honnefiefeantt
D'ouirquelcun leue'pour dire ce qu'il pat fe
Et nefiedd'empefthêr ce qu'il met en auant,
Car il efi maUifémefme a tin bienffauant:
Comment pourrait auelcun bien enir ou bit» dire
En grande multitude ainfi comme il defire
S'UfefAifoit vn bruit par le peuple ama(!éi\
t-e meilleur harangueur en feroit offenfiL
Or ie vais déclarer ce qui me peut défendre
Au Petideprefent: le vous pry d'y entendre, '
Et chacun à part vous prendre garde à ma vois,-
Beaucoup dAchakns m'ont tenuplujieurs fois
En dijcours fur lefaid dont parler iepropofe
Et m'en mt bien Utncétmais ie n'en fuis pai cauft
Ains le fils de Saturne & ledcftin cruel
Etl'&rynne Furie afpre à faire vnduel,
Sjfife flaifi de lanuifl courant par les ténèbres
Ces trois nous confpirant des miferres funèbres
Me mirent en ïejprit la malheureuft Ati
Lors que'selepriuédefonprix mérité
, : Queferois-ie à cela qui auoit à fe faire?
„Dieufeul peut afin gré toute chofe parfaire.
Ati deéfle dcnuifancc.
sftéU ventraUt $/filki Jupiter
EJt

l'tiiAD» o HO ME m. jzr
Efl celle qui fur tout -vient nuifance apporter,
pille pcrrucieufe ayant le pied fort tendre.
Iamais deffu» la terre elle ne -veut dépendre
uiuec fes pieds mollets yains marche fur le chef
Deshommes quelle offenfe rp comble de mechef.
Elle-a lié meint autre aux nœuds de fa cautetU
Et ienefui) toutfeul quime dois plaindre d'elle.
Elle a bien autrefois d vn dal iniurieux
BleJJe'feluy qu'on dit Roy des hommes t$f dieux
Quand lunon qui efl femme & Haine des Dcejfet
Sentit à U tromperpjftnt defes finejfes.
Ce fut durant le temps qùAUmene s'aprejloit
Pour enfanter eeluy qu'a» ventre eueportoit
La force fJermUenne heureufement donne»
Auplaifant circuit de Thebes couronnée,
lupiterau milieu des autres immortels
Commença des propos quift trouvèrent tels.
O Deeffes il Dieux efcoutez, que te dit
Ce que mon eteur commande- êf où i'ayfantilifie»
Lucinefecourable au mal d'accouchement
Auiourd'huy feirouuant à vn enfantement
Fera naifire en lumière vn de telle naiflance
Que fur tout fes voifins s'eflendrafit fuiffanc*
Et s'il fera produit deUrace de ceux
JÎJJMtirent demon ftngleur eflre bien-heureux.
lunon malicicufe ry qui des fraudes fongt
tuyrefponditainfi: TuJisvnemenfinge
Et tu n'accompliras celtique tu promets.
Sus fais -vnbonferment qui t'oblige à iamaUL
Promets, entre mes mains me.faire tant de grâce
Que celuy qui naiftra du beaufang de ta tau
U

«IX. ITVHï Bl
St qtiiilstratu te iem d'entre les pieds cherr»
jD'vne femme accomhee,à ceux commandera
£luiferont demomrans es terres fis voifines.
Ainfi difinefenfant qùinuentions malints?
Utquoy netauifa lufUtr nullement,
Mais iuxa datant eUevn bien grand iuremtnt
jjj»!«> afres ilfentitpour vnegrittte offenfe.
Junon lots seficuo.nl partit de l'afftftance
Jjaiffa le mont Olympe

l'ilIADE D'HOMEKK. }U
Xtlafrapant a» vif'la rendit offenfee.
Incontinent il prit Aie par Us chenet**
Cheueux nets gfluifans. & iura fis grands vaux
Queïamais fur l'Olympe ou dis le Ciel plein £*-
Elle ne reuitndroit faire de tels defaftres. (JhrtS
Ce dit,il la ietta loin du Ciel eftoillé
la rouant de/a main: Son corps fut dévalé
Sur les hommes foudain,& fes noifis-vilaines
finirent àfe méfier dans les oeuvres humaines.
Afottvccafion toufiours Agemlffoit
Quand il -voyait fin fik quêtant iicherijfoit
Endurer Us labeurs $/ faix intolérables
Sotu les commandement prtfque defraifonnabUt
Qu'Bttryfthee Argien luy donnait tous les iours.
Quand i homicide Hettor fans craindre tonfecourt
Tuoit les Argiens,de mefme en oubliante
Mettre-ie ne fournis la maudite nuifanct
Vont i'ayfarcy deuant ejtéfi fortblejiê.
Mais puifquil efl ainfi que ie t'ay offensé
Et qu -v» Dieu m'a rauy ie Céjfrit Ufagejft
le te veux ie rechef afpaifer de carejfe
Et t offrir maintenant des prefens infinis.
•Donc marches- à la guerre,

• xiir. iiT-m si
Achille rejpondit '. O Atride honorable
Donne fi tu le veux comme il efl conutnable,
j.es prefens que tu dù,ou la retiens à toy :
Maintenant maintenant il neplaifi rien à mty
Sinon mefottuenir de bataille meurdfitre.
Il ne faut reculer ny s'enfuir arrière
Ny tarder d'avantage en te pendant qu'icy
JHomfommes diJpofez,pour batailler ainfi.
llrefte vn grand o uurage encores à parfaire.
Tout ainfi qùvn chtcun au milieu de l'affaire
Aie i erra fins ma lance accabler Çf tuer
Les Phalanges de Troye oùiem'iray ruer,
Que tout ainfi de mefine U aye fouuenance
Decombatrt fon homme auecques •véhémence,
Vlyjfe bienapris à différent confeil
Luy rejpondit foudain: Achille aux Dieux pareil
Bien que fois fi vaillant,ne conduis & ne ment
Hosgens deguerreà iun tiers la ville Troyennt.
lefçay que le combat ne fera pour durer
Peu d'tfyace de temps: il s'en faut affurer.
Tsluand les troupes iront les -unes dans les autre!
Vn Dieu injpirtra force à eux comme AUX noftres.
Commande leur de prendre rfr du vin & du pain.
La force & lt vigueur en vient au corps humainl
Vn homme nefçauroit vne entière tournée
lufquaufoUil couchant, ayant tame efiunee
Demeurer au combat: Encore qu'en fon coeur
Il eufl pour guerroyervne pnnte vigueur,
Ses membres toutefois Ce greuent $/ktyfaiUent
Peuàpeulentement : Faim &fiifUtrauaMent
Puis aprèsfes genoux font offcnfcçj'aller:

t'IIIADE D'HOMERE, jij
.Au contraire quiconque au choqfe ma méfier
^pres efire fouléde vin & de -viande
ÎSteuure d'vn iour entier ne fait point qu'il fe ride.
Il ha lefa»ghardy,ry fis membres iamais
Ne fi laffentdatant que les canifsfoient dijlrais.
Donc r'mueye lepeuple,?} dy qu'on iafareille •
Ce qu'il faut pour manger.Ce pendant ieconfiiRt
QuAgamemntn le Roy face deuant tes yeux
jiporttrfis prefins afin qu'en fois ioyeux
Et afin- que les Crus les vtyent tout de rnefnte.
Au rejte qu'il M ime vnferment bien txtrefme
Qùil n'eut iamais affaire i~î n'a iamais couche"
Sttt lit de teUe-là qu'il t'auoit arraché
Comme ont accouftumé défi coucher enfimblf
Le» femmes & marisquvnmefmelitajfemble,
13e façon que ton cawr s'en doiue contenter.
D'auantageU convient qu'il te face aprejfer
VnfcftinfutnptiKUX, &/ là qu'il ter'apaifi
Afin que de ton droit rien ne manque à ton aifi,
Ajtamemntn aufft,t»aprens auiourlhuy
D eftre par cy après plus iuïte au bien Àaueruy,
Et ntfe peut blafnèr quand vn fyy fi rallie
• Aueciinfienamy qui fe réconcilie
Lors qu'il efl le premier qui littiure a produit •
Le Rey luy rejpondit le propos qui s'enfuit*
le fuis aife d'ouir,ô grand fils de Laerte,
Cela que tu difcours d'vne langue diferte *
Tu dis auec raifin, ey fans me patiurer
Sur tout ce que tu dis iefuispreft de iurer.
Qu'Achille ne fi bouge encore qu'il ait hiflt
EU future oit le Vie». Mars de vengeance l'apagax-'
Et iq

XXX. IIVK* Bt
gue les Mitres Grégeois ne fe bougent aufft
Jufqu'à tant que Us donsfeient aportiz, içy
Mtques'ayeiuré d'vn sûrement fidèle.
Je te donne la charge en vn affaire teUi-
De choifir Us meilleurs des ieunes iouuenuaun
four leurfaire aporter les dons dîmes vaiffeau»
Jî>ue muspromifmeshitr de donnerauPebde,
Et conduire auec eux Us femmes foui leur guide*.
Aujftqne Taltbibie appareille vn Sanglier
Trontemcnt dans lecamppour Ufacrifier
A»fis Saturnien & au Soleil epfemble.
AchiUefurcefaUldificequebonlHyfemblt-
Vfant de tels prof os : Atride Agamemnon
Cefoingvneautrefoisfe trouuera fort bon, •
Vous deuez,y penfer quand la guerrière tafeht
Et la force de-cceur me donneront relafche.
Ceux qu'Hetlora dontéfons Ces bru,honorez,
Gifent vilainement OKU g£/ déchirez*
Neantmoins y ont parlez, de goujler, auxviandeu
Tlufiofique de manger îordonnero'u aux bandes .-_ .
Valler combatte à iun, S? puk OMpir bien tari • 1.
Alors que le Soleil fe couche en [autre part
Apres auoirvangéïiniure & [infamie,
Qu en feruift à fouper pour cefic compagnie.
Quantàmoy ie neveux qu'il entre en mtngoftr
Ereuuage ny viand» en tout ce tour entier
Puifque de mon amy la mort efl fi présente*
Et que percé de coups Hgifl dedans ma tente
SurUfueilde U porte ayant les pieds tourne^
Oùtousfis compagnons aux pleurs font ado*MZ*ï.
(fefi totrquoy neme chant & de rien.Unay eut*-

t'illÀ'DB D'HOMERE. 314)
Sinon de meurtte,fang & fafcheufe auanture.
Des hommes abattu U griefgemijfement
Lesfoupirs & Us cris mefUifent feulement.
LOO Plyfle luy difi: © grand fils de Pelée
Dont la-gloire fut tous far U Grèce efl volée,
Tunemepaffes feu d'excellence g^ "valeur
A montrera» combat ce que peut vn grand cmurï
Mais four efirt plus -vieil & pour Vexpérience
2e te paffe beaucoup £auis t$r. defcience.
Pourtant que ton offrit acquiefce à mon parler.-
Les hommes fort foudain viennent à fefouler
D'vne alarmefangUnte,où le fer contre ten*
Comparaifop,
Ainfi que chaume abat flûfieurs hemtrde guerre.
lut moiffon efl petite après que le Tonnant
Va £-*» autre cafté fes vitîoires tournant,
%t quand auecfa main qui les guerres diffenÇt
Ordonne & paracheue,ilpanchefa balance.
"H ne faut nullement par le ventre pleurer
"Celuy que le treffas a contraint d'expirer,,
Veu que ta»t.ic mortels & fvfouuent demeure»*
Tobez, dejfous la mort,fit oui les tours qu'ils meme%
U faillit faire ainfi, Quand tskcc que quelcu»
Pourroit bien refpircrd» labeur imfortual-
Il faut enfeuelirceluy quiperd la vie
Et le pleurer vn iour auetmelaitcholie,
Puis auoir le ceurage.cn fm dueilpatient :
Ceux qui fout- efchapeiglu conflit? ennuyant*
Se doivent fouuenitde manger- & de boire,
Afin qu'ils puisent mieux, débatte la viciait*
D'vnaruropiniaJlTS& à'vn ferindoittc',.
Se iii)

XIX. 1IVRI SI
Perfonne des Danois ne doit eflre arrefti
four maintenant ouir harangue différente.
Telle exhortation ne finit que nuifante
A quiferoit laifiédans les vatjfeauxfoiffezA
Pource refueiUons Mars tout enfembU amajfe^.
Ce dit ilaccoftaU race Nefloride.
Megis auec Thoas,Mcrion $/ Philide,
Lcpuijfant Menalippe il le fis de Crion
tour aller en latenteau Roy ^fgamtmnoiK
Latente fut par eux incontinent trouvée.
Aufii tofl qu'il fut dit l'autm fut achevé*.
Ils portèrent delà vingt chauderons polis
Auec lesfept crêpiez, que l'onauvk promis,
amenèrent auffi do«z.e cheuaux d'efiite
Et fept femmes de choix de prix g/démérite
Sçauantes à tout œuure,& pouffuire les huit
La belle Brifeis auec la troupe fuit,
ylyjfe auptpeft dix talent d'or en majfe:
Auec tel équipage ils vindrentfurla place
OÙ tenait îaffemblee, ty venus en ce lieu
Poferent doucement lesprefens au mâlie».
Li debout fe -voyait le Prince d'Achayt.
Auprès de ce Monarque approchait Talthybie
^yant la voix-diuine $ ternit le Sanglier
Qui tofl deuoitfentir leglaiue en Jbngofier.
Boncques pour mettre fin à la maudite haine
Agamemnontira d'auprès de htgrandgaine
Ou efloitfonefpee,vn couteau qui pendait.
Au père lupiter lei mains il efl&idoit,
Regardant vers le Ciel il fai fait fa requeJU
Puis coupait de lafoy e &- du poil de U beflt*.

nrADt D'ITO-M-EK'B. JIJ
Tous les Achayms fort bienfe tenaient coy
Tour ouir la prière & iuremenfdu Roy.
Il difi mfuppliant. Le grand Père celeftt
v
Auquelrien nefe cache rjf tout efl manifefier
La Terre,leSoleil,les Furies qui font-.
Sous terre pour punir les malheurs qui je font
Et le mefchant panure: Et bref toute puiffancee
Prengne de mon ferment ores la connoiffance,
Quiïsffachent que iamau ie ne posé la main
SurBrifeis Ufilte,oupour auoir deffain
De coucher aueceUe oupoiir quelque autre choft,
Mais que dedans ma tente elle aeftéenclofe-
Sans eflre -violée & fans attouchement.
Si cela que ie dis efl vnpariurement
Sluelet Dieux immortels me donnent Us trauerfét.
Lei troubles infinis fi miferes diuerfes-
Qu'ils donnent à ceux là qui fe font parinre%
Dignes que d'aine eux les Dieux fiient feparez,.-
Ce dit,il enfonça de fa dague pointutj
1,4 gorge du Sanglier que pour vjclime il tue.
Talthybieempongnantlecorps de cepourceau-
Le rouant le ietta dans les vagues de l'eau
^fp~n que dans la mer tefeumeufe teintures
Auxtroupes des poiffons ilferuifi depafture.
Cela fait,U Pelide efiattt deffwfes pat
Difi au milieu des Grecs amoureux dei comhaâi-
O perelupiter tu caufes maint dommage.
%
Oncques'Agamemnon n'eufi troublé mon cûmag* :
S* courroux violet»pour-rien quefufi efii
Et » 'eu;l point emmené malgré ma volonté
Lafi lUBrijiH-Q>riué de prévoyance)
Et. •*

XIX. LIVBfB »»
Situ neuffes filé tellegrieue nuifance:
Maù tu -voulait ainfi que plufieurs Argiens
Enflent liurez,

' 1IL!4)1 DHOMÎM, Jïtf
/* prtftt à marier pleins de -vertu modefle
Tomber tous,o malheur!' deffous le tour funefie,.
Et tune me laiffois pleurer d'vn cttl oiarry '
Quand Achille emporta la vie à mon mary
Etdejiruijitla v Me oucommandait Atynçtte,.
Mais tu me promettais que par toy feroys fait te-
Chère femme d" Achille & quem'emmenetois-
En Phtie,oùpuis après les noces tu ferais.
"Pourtant fans me fouler, trtÇpafféje te pleure '
Et non moins qu'autrefois tu me plais à. cette heure?
Tu m'es encore aimable & le feras t ou four s.
Ainfi difoit pleurant & pour vn tel difcours
Les femmesfiupiroient/nais e'efteit leurs miferei-
(Comme elles en auotent d'autres particulières)
Sous le prétexte prit de telle occafion
Les

f XIX.
ttVRB D!
Enla guerrefanglante (? qu'il s'y fuflmontré.
En ftrefouuenantdesliejfespaffees
Il profera ces voix doucementprononcées,
Opauure infortuné,amy que plus Caimois.
HLxsUl me f>ument que tu m'as autrefois
Eait dijher doucement avec reiouiffance,
Quand les Grecs aux combats couroitt en diligence-
Ce traitement icy m'en fait refiuuenir!
Maintenant tu gis msrt! $/ ie me veux tenir
Sam goufler à viande ou à quelqu e breuuage
Tour le regret poignant que i'ay de ton dommage..
Ienepomois ouir rien quiplus mefifttort,
Mefmes quand l'euffe ouy de mon père la mort
Qui di[hle des pleurs en fa ville de Phtie
Efiant priuéiufils qui tient de luy la.vie,
l'entai de moy qui fuis (m'expofant aux dangvrttour
l'oditvfe Hdtinè)en ces lieux, eftrangers x
Je ne pouuois fouffrir vn infortune pire
Mtfme quand i'euffe o»y dit fils queîay en Styrtj
Et que ïy fais nourrir, le trefpas ennuyeux:
Cefl mon Neoptoleme accpmparable aux Dieuie '
Au moins s'il vit encore & s'ils prend nourriture*
l'efperois le premier trouuerla Parque dure
Et périrloingd'Argos tout feul en ce quartier
Et qu au contraire feul tu t'entrais entier
En mon pais natal afin que tu menaffes
Mon fils dehors de Scyre,& que tu luy montrâmes-
Ma maifon haut-baflie & mapoffeffion\
Et les gens que ie tien fiât ma fuiettion*.
Ctriepenfe défia que Peteemmpere
Ejl rwrt entièrement ou qu'A iKs'eifftittgttrtl'

L'IIIAïS D'HOME RT. }ij
Et que s'il vit -on feu c'efl auecques douleurs
Vrejféde la vieBeJfe enceinte de malheurt
Attendant tous les tours la mauuaife nouueïït
Que iefuis abatuftm -vite mort truelle.
Ainfi difoit pleurant, $/ les v ieillars prefent- •
Gemiffoient de touirjatfoymefmt auifans
Ce qu'ils auoient Uijféch acun en fa famille.
Or le Saturnien difi à Poilu fa fille
Voyant ces Rois pleureux &prenant d'eux pitié. -
Ma fille tu n'ae point,cefemble,d'amitié
Enuers cet homme fort accompty de proueffei-
Tafaneur l'eflongnant entièrement te lefje,
Tu n'en

XIX. tlVKS »*
Or des Acbaiens les cohortes guerrier»••
Se verfiieett au dehors des naùires legierett •
Comparaifon.
Comme quand Jupiter enuoye vn grand amas •
Degros flocons déneige ejUncez*icybae.
Ils volent [vn fur [autre & bien efyaii tentajfh-
Froidspour les Aquilons qui de raideur Ut chajfent-
Aquiloniferenam& baloyans les Cieux.
Infinis marrions lutfammettt radieux
Sortaient en mefine poinfl hors des Navires creufit-
Infinis eorfelets & piques ombrageufes
laite de bois defrefne à tel ouurage vtil,
Infinis boucliers ronds en forme d vn nombril
Aparoiffoient dehors: Leur fylendeur manifeste
Montait & paruenoità la voûte celefte:
La terre à [enuiron rioitfoue les efilairs
Des harnais, des eÇcus,

l'iLIADE DHOMERJ. jij
De qui la refplendeur pareille fi montroit.
A celle que la. Lune en finplein nous rendrait.
Cmparaifon.
C^me quand aux Nochers fur tonde marinière
Il fi vient apparoir d" vn grand feu de lumière
Qui bruflefur U biut i'-vn mont à deftouuert
Dedans quelque-mai fin feulent en vn defirt:
Les tourbillons venteux de tempefieorageufi
Tortent contre leur gré fur la merfoijfonneufi
Les Nochers* fà g£/ là bien loing de leurs amis,,
^fiaft quand le bouclier fur Achille fut mis
Il enfortoitvnfeude lueur (i flambante
Qu'il touchait à l'etheriLafaladepeJànt*
Compaiaifon,
Se mit après aufide.fi» chefaufimmet.
Commevit aftrc luifià la vaufie de larmell'
Les crins dorez, pindans à l'eotour de la crefte
QueVulcanauoitmts,bienefpaisfurlefefie
S'esbra»loientfecoue\ :Ainfm il cjftyoj
Si les habillement que VuUan tnuoyaj
Luy venait bitau corps pUinde clartf^naimeU»
Ses armes luy efloient tout ainfi que des afles,
Et fembloient efleuer des peuples le Pafttmi '
lltira definlitu la grande pefanteu*
De lai lance fobufleattroyee afin fere,-
Lancequemldes Grecs de forte coutumiere
Nepouuoitesbranter,mais toutfeulilfçaueit.
La crefper fêl tenir amfi-comme il voulait..
Cefte lance frefiiiere auak efiécoupée.
SurlemontPelionpour tflreaufangtrampe*
Hepluficurigtandifiiros^ ÇhinnquiUft ..

XtX. tIVRB I*B
En la main de Pelée aucc deftin la mit.
Automedon, Alcime enfembleprirent cure
De coupler fous leiougâes cheuaux la monture,
Leur mirent des poitrails en beautépanijfans
Et leur firent mafcherle frein entre les dens.
Infqu'au chtr bien bafiy les hrides allongèrent
Les tirant a» derriere-.ainfi leiequipperent
Et puis Antomedon prenant te fouet en main
Monta fur les coufnrs au mouuement fiudain.
Achille tout armé faut a fut le derrière
D» char bien façonné: Ce nefioit que lumière
De luy quiparoiffoit comme vnfoleil luyfant;
jtinfidefes chenaux le courage aiguifant.
OXantbe & toy Valie hftgnerace $/ belles
Chers enfansdePvdarge,en cejie âpre querelle
Prenez, garde àfauuer & tirer de mefchef
VoflreChartonpour voir fesamis de rechef,
Eaitesqtt'U fe retire au partir de la guerre
Et ne û quiterntort comme Patrotle en-terrti.
Xanthe vifte-cheualfit delà teste vn clin,
Au dehors du collier laijfa choir tout fon crin,
Et comme vers Athilleayant tourné U teste-
\.uy refponi aux propos defquelsil l'admonneste.
J-unon blanche debratfitquect beau chenal
Eut alors vn langage aux humains tout egaL-
Orfentlire futtel:0 magnanime ^fchilU-
Encore pour le moins noflr* vigueur agiUe.:
Terindramaintenantmlieudefauuetér
Mais ton malheureux ioureft proche àtoitnjté,.
JSoutri en femmes autheurs mais la deitfgrandi*
Et le defiinfmffant qui dejfm-tom ttmmaittk. -

l'ilIAJI D'HOME Kl. ji£
If oui courrions à îefgalde Zephyre le-vent
£>ui de légèretépafje aux autres.datant.
Cen'eJltardiuetéyCen'eJI'neftrefiiblejfe
§ui.caufa le trefpat dont PatrocU te laiffe,
idais f-vn des pltupuijfans de la troupe des Dieu*
Sjt autrefois enfanta Latone aux beaux chewwt
Tauorifant HeÛor luy a dtnnélaglpirt
De l'occire en et poinil qu'en aiouy thiflohre*
llcftmefmeprefcritfemla fatalité'
Que d'vn homme t*r £vn Dieu ferai à mortdïti
Comme il parloit ainfi, les Varies y -vinirentj
£}uid'allerpltu tuantfaparoUintindrent.
Aionc il refyondit enfoupirant b ien fort.
Xantb'epourquoy •viens-tuprognoftiquer ma mort}
Tu n'en doit icuiner:lefuù certain moymefîne
Sue ieclorray mon kut dejfons la parque blefmcj
Loiug de père ty àe mere'.Or fi ne meux-iepa*
Ceffér pour tout cela de future les combat
Taut que taye chaffê,prijfékfuffifance
Us Troyens terrafft^fous les coups dt ma lance.
llprofera ces mots,puis en criant il vinL>
"Deuant tous les premiers &fis cheuauxy tinty
Chewtuic de qui II pitd du vent autit la borne,. '
Tiémuny (Cvnfeul ongle & cCvne feule corne. '
lin dndixncufie&vcliure.

LE VINGTIESME
LIVRE DE L'ILIADE
S'H OMBRE.
ARGVMENT.
PAt la pcrmiffion de Iupiter tout les
Dieux descendent pour fecourir les
camps.-lunon, Mineruc, Neptune, ,Vulcatt
& Mercure font pour les Achaycns: Venus
Apollon,Diane,Latone,Mars&Scamâdrc
font pour les Troyens : Neptune fautts
£nee oppofé contre Achille, lecouurant
d'vne nue. Achille en tue pluficurs,& entre,
autres Polydore fils dcPriam.Heiftor s'oppofantàluy
s'enfuit,Apollon.tc fauue, A*
chille cependant prefle les autres qui fuyent
dedans la ville.
Infila Argùtu n'agaus îame.
foulée
Ny lajfe des combats s'armaient
fils de Pelée,
Al'enuiron de toy dans leurs
vaijfeaux vutte^

t'UrfADE C'KOIIIII. ilp
ZetTroytnsiautrepartfur le champ aprejteQ
.yfulieu plmeminentfe tenaient eu bataille^
Vne commifiionlorsàThemisfebaiUej
Tarie Saturnienne faire vnapareil
Et d'aller apeller tous les Dieux au confiai
Teutnoiant (à & là par toutes Us collines
Delà cyme d'Olympe,^fuecplantes diuirm
Courant de tous caftez, elle lesfitbafter
D'aller en la maifon du père lupiter.
Nuldesfieuueydiuinsnefutlorsenabfence
Excepté lOctan-.Là-vindrentenprefence
les Nymphes defooteine & des ruiffeaux légers^
Celles des pre^herbus & des lieux bocagerst
Quand ces Troupes des rang toutes furent -venue*
Eulamaifin du Dieu qui ramaffe les nues,
Elles s'afirentfernte en desfieges polis
Que Vulcanauoit fait d'vn artifice exquis',
^finfide Jupiter la maijon fut comblée
Et Neptune[ortttpowfuture Uffemblee
Hors delà mer chenue, & nedefebeit
Sitoft quedeThemislemeffageilouit,
il s affit au milieu tjffit telle demande,
P ourquoyat-tu mandéceftedimne bandèi
Djr le moy,Eoudroyant:Pettfes-tuquelquefait
F ourles Grecs & Troytns prefis de faire -vn effet}
£Zyedelibercs-tu? Défia font leurs armées
Proches l'-vnede l'autre an combat allumées.
lupiter rejpondit à telle queftion.
Neptune tu vois bien fur mon intention,
Tu connais le -vouloirpourquoy ie -vous ajfemblei
j'ay foing de ces deux camps qui fit perdent enftblç

XX. tIVRÏ DM
Malt le ne heugeray du fefle Olympien
A^is iy iemourray^de là voyant bien
Jeprendraymonflaitfr.Vous ce-fendant Otleflet
Allez, en ces deux camps fauerifer leurs geftes
Et félon vofireaduis aidez, qui vous plâtra
Quand Achille toutfeul les Troytns charger*
Ils foutiendront bien feufaprouejfe àimne.
Seulement parafant ils craignaient leur ruine
Si tojl qu'ils levoyoitnt, &po*rtat taygradpem
Ores quvn grief courroux luy enflante le coeur
$*cmcfme il ntdefirUifr outre Udejlinet
&a muraille ennemie & ville infortunée.
Ainfl difi efueillant vn combat véhément
Et guerre difficille offre àiuerfemtnt:
les Dieux toutdiuiferjm deux partis contraint
S'en allèrent rne/ler aux belliqueux affaires':
lu/non, P'allas,Minerrn & le Prince des eatue •
Allèrent en (affûte & place des vaiffeaux:
Mercure trefutile ornédefipience
S'y en courut aufîi: VuUan plein depmffant*
Orgueilleux de fa force y fut auecques eux
^fiant la ïambe torte & marchant en boiteux.
Ducofic'det Troyensfe rangèrent de mefme
Mars toujours remuant de violence extrefme
Mobile en fan armetjÇf Phebus cheuelu
It Diane-iaycufe en fin méfier ejleu
Ioyeufe de tirer defagettes volantes:
Venus qui aime à rire aimant chofes plaifantet
X vintauec Latonet&X*ntheUsf»iuoit
Tandis que de ces Dieux la tjroupe narriuoit
ASns dtmeurtit abfenteton voyoït U vitloin '

t HT AD*DHO MUJ- 331
Haujfer les Argiens &pancher à leur gloire,
T)'autant que le Pelide aparoi/feit dehors,
Mais vne grime peur entrait dedans le corps
De chacun des Troyens tremblons de voir tel hornt
Qui de tous Us guerriers le plus grandfe renomme*
Orfitoftqueles Dieux furent arriver la
Vne contention dans les peuples coula
Qui les efmeut plut fort: Aucunefois fichée
Sur le bord du fofié de la creufe trenchee
PaUasfitifoit vn cry: Elle crioit par fois
Sur les rivages pleins de vagues $/ d'abbeis.
En l'autre part aujfi MarsfaifoitlefemblabU
FareiloUtempefteobfcure&effroiabU:.
Sa voix eftoit aiguë: Il incittit les fient
Quelquefois fe plantantfur les rempart Troyent
Ou au haut de la ville, Et quelquefois arrière
S'oyoitpres £vn couftau tout ioignant la riuiert
Du pùifant Simois ou fin pié le portait.
AinÇt des deux ceftez, l'alarme s'mcitqit
Et les Dieux conioingttans (attaque dangereuse
Rompirent la querelle entreux grieue. &fafcheufe,
le père des mortels hautement dam les. deux
V'irn horrible tonnerre eflonna tous les lieux,
Et Neptune a» deffous dcfetoufleprofonde _
Croulù lesfondemens de la terre & de tonde, ,
Secouant lesfommets des montagneux coupeamt,
Zes pieds du mont Ida fertiles en ruiffeaux:
Toutesfesfommitez,*nfurentmenacées
Et la ville Troyenne e& Nattirespoiffees.
PlutonRoy des Enfers eri prit vnefrayeur,
U fauta d*fo» thrtfncrys'efiria de peur

Hjte Mcptun ne rompiftpar dejfus luy la terre
De forte qu'aparufl le manoir qui V enferre
Tant aux hommes mortels qu'a ceux qui nefotpm
Obligez, comme mus:*» malheur du trefpas.
Il craignait que l'on vififà maifan tenebreufi,
Horrible, falle,infefte aux Dieux mtfme oiieufi.
Le bruit des Dieux méfiez, en la contention
Fut fi grand qu'il efmeut telle agitation!
Or Phcebus affuri de fagettes aflees
Allait contre Neptune m ces dures méfiées
Pallas aux yeux ardens cruels &furieux
S'opofoit au deuant de Mars pernicieux
Diane quifeplaift de chaffes refonnaittcs
Portant vnarc doré rit des fiedyes nuifantet
SoeurdePhebus archer s'opojoit à Iuno»
Mercure fort &iiijle

Z« menaces qu'auois m banquetant promk
^tu Princes desTroycnsloueflceflepromeffe
De combatte tin Achille auecques Japrouejfti
Ene'luyrepliquaxPriamidepourquoy
Me prejfes'tu d'aller contre luy maugrémoy!
Ci n'eft pas auiourdhuy l'occafio» première
Quefem'opoferay contre fa main guerrière,
•Vue autrefois défit fur le mont Idée»
Alors qu'ilafjaillit lebeflail Phrygien
Il m'eftonna de crainte: lia deftruit la place
(§tvilauoitprisd'a[}aut)ie Lymeffe & Vedaffi
Jupiter m ce temps me donna fauueté
Jettantfur mes genoux farce t& légèreté
Sans luy i'eujfeptry dejfous la main £ Achittt
Far l'inftinft de Minerue à {honorer habille.
Etk' portait deuantla lumière &faifoit
Qu'à refpandre dufang plus fort il s'embrafoit:
Pourtant de le combatre Urne fembltimpofiibU
A -vil homme mortel,car il efl invincible
Et toufiours -vn des Dieux'efl} roche^ defon flatte
Qui garde que le fer ne luy perielefang,
Davantage ces traits volent droit &ne ceffent
Qiéen trauerfat lecorps leur pointure ils n'y laijjit
Que fi quelque bon Dieumtdonntit mefmefort
Mt m'égalait à luy combien qu'il foit bien fort
Et qu'eflre tout S train braut il feglorifie,
A faifeil neferoit ce qu'il attrait enuie.
-Apollon reffondit: Héros quenepryt»
Les Dieux toufiours viuansfe ioindreà tavert»
On dit que tu es né de Venus louialle
StfydemomdreJOeeJferyquipaintntl'egdlk

xix. livra D*
Or des Achaiens Us cohortes gucrrieret •
Se verfiieat an dehors des naùires légères* •
Comparaifon.
Comme quand Iufiter enuoyt vn grand amas •
De gros flocons de neige eflancez*icy bat.
Ils volent [vn fur tautre& bienejp.ais.s't*tajfét-
Froids four les Aquilons qui de raideur les chajfent-
Aqutlansferenans& balayons Us Cieux.
Infinis marrions Imfamment radieux
Sortaient en mefine pointl hors des Natures creufes-
Infinis corfelets & piques ombrageufes
Faite de bois defrêfneà teltumagenit'il,
Infinis boucliers ronds en forme d vnntmbrit
Aparoijfoient dehors: Leur tyUndatrmanifeflt
Montait & parvenait à la voûte celefie:
La terre à tenuitan rioitfotu lestfilairs
Des harnais, des efcus,& des marions clairs:
Vn bruitdeffom les pieds qui fi bougeoiet despouptt,
Sejleuoit refonnanf.^fumiUendeces troupes
AchilUd^vn airain veftoit l'habillement:
Ses dens faifaient ii» fin comme d'vn grincemencj
Sesytux eflincelaient comme lueur deflame,
Vn dueil intolérable enuiremuit fin ami.. '
Tafchi'dcjfitement encontre Us Trayens
Il vefiit les prefens des dam Vulcanieus,
Premièrement il mitdesgreues aiancees
Auec boucles £ argent,furfesiambes fieffées:
Secondement il mit fin hatnoisfur Ufein,
tuù ceignit fin ejfee efclairanteiairairu .
Faite à clous argentins : Il emfmtgnafa targue. •
Crande^éj^eff^mjkate à donner vntcargue,.

l'illADl DHOXIX1. JlJ
De qui la refplendeurpareille fe montrait'
A celle que la- Lune en fin plemnous rendrait.
Cmparaifon.
Cime quand aux N-echersfur [onde marinier»
Il fi vient apparoir Jivn grand feu de lumière
Qui bru/le fur le h tut d'-vn mont à defcouuert
Dedans quelque-mai fin ftulette en vn defirti
Les taurbUlms venteux de tempefieorageufe
Portent contre leutgréfur la merpoijfonneuji
Les Nochers çà gj/ là bien loingdtleurs amis,
^t'mfv quand le bouclier fur Achille fut mis
Ilenfirtoitvnfeude lueur fi flambante
Qu'il touchait à tether: La faladepejàntt
Compaiaifcwi.
5e mit après aufii de.fi» chefaufimmet.
Comme vit afire Imjoit la voufte de l'armet î
Les crins dorez, penaans alentour de la crefle
Que Vulcananoitmn,bien eff

XtX. IITRH M
En la main de Pelée auec deftin la mit.
A»tomed»n, Alcime ensembleprirent cure
De confierfous lehugdes cheuaux la monture,
Leur mirent des poitrails m beauté panifiant
Et leur firent mafcherle frein entre les dens.
Infqu'an ch.tr bien bafiy Us brides allongèrent
Les tirant au derriere-.ainfx leiequipperent
Et plus Antomedon prenant te fouet en main
Monta fur les coufisrs au mouuementJ'oucUin.
Achille tout armé faut a fur U derrière
Du char bien façonné: Ce n'efioit que lumière
De luy qui paroiffoit comme vnfoleil luyfant;
jlinfidefes chenaux le courage aiguifant.
OXamhe& toy Valse infxgne race $/belles
Chers enfant de Pl/darge,en cejte âpre querelle
Prenez.garde àfauuer & tirer de mefchef
Vojlre Chartottpour voirfesamii derechef,
Eaitesqu il fe retire au partir de la guerre
Et ne le quiter mort comme Patrotle enterra
Xanthe vijle-cheualfit delà teste vn clin,
Au dehors du collier laijfa choir tout fon crin,
Et comme vers Achilltayant tourné la teste
%uy refponi aux propos defqmls il l'admonneîte.
lunon blanche de brai fit que et beau chenal
Eut alors vn langage aux humains tout egaL
Or findire fut tel:0 magnanime Irfchtiilr
Encore paur le moins noflre vigueur agiUe.-
Te rendra maintenant en lit» deftuaetéy .
Mais ton malheureux tour tft proche à tontoflt,.
JSoutri en femmes autheurs mais la deitigranits
Etbàe^inptùffantqmief£m^0M40tma»it._ ~

l'HIAPI D'HOME XI. 11$
Non* courrions à l'efgalde Zephyre lèvent
Qui de légèretépajje aux autresdevant.
Ce n'ejl tardiuete'tce n'ejl r.cfirefm'blcjfe ••
Qui.caufa le trtfpat dont Patroçle te ùtjje, \ \
Mai* tvn des plmpuijfans de la troupe des Dieu*
£1» autrefois enfanta Latoneaux beaux chtutiut
Tauorifant Heilor luy a dnmtUgloire
De l'occire en ce pcmft qu'en as tuy fhiftoire.
Il eft mefmepreftritfom la fatalité
Que d'-vn homme {Jr Svn Die»ferai à mortditt
Comme il parlait *inf%, les Furies y vindrenc*
Qui d'aller plut auantfaparoBe ri tindtent.
jidtnc ilrejpondit enfoupirant bien fort.
Xantbe pourquoy -viens-tu prognoftiqucrmamorti'••
lu n'en dots deuiner'.Ie fuis certain moymefme
Que ie clorray mon tour de/fous la parque blefineu
Loing de père r*f demerc'.Orfi ne veux-iepa*
Ceffetpour tout cela de future les combat
Tautquet"aytchajfé,pr'ejféàfuffifance
les TroyenS terrajfe^Jim les coups de ma lance.
Il proféra cesmots,puis en criant il vinL>
"Deuanttow les premiers &fes cheuauxy tint,
Chewmx de qui U pied du vent auiit la borney '
Tiémuny i-vnfeul ongle $• d'une feule corne. '
Fin dndixneufie&teh'ure.

LE VINGTIESME
LIVRE DE L'ILIADE
DH O M B R E .
ARGVMENT.
PAr lapermiffion de Iupiter tous les
Dieux descendent pour fecourir les
camps: lunon, Minerue, Neptune, (Vulcanr
& Mercure font pour les Axnaycns: Venus:
Apollon,Diane)Latonc,Mars& Scamâdrc
font pour les Troyens : Neptune fauuç
Enee oppofé contre Achille, le couurant
d'vue nue. Achille en tue plufieurs,& entrç
autres Polydore fils de.'Priam,Ha£tor s'oppofantàluy
s'enfuit, Apollon.It fauuc, «
chillecependant prefle les autres qui fuyent
dedans la ville.
btfiles ArgUm nagans tame.
foulée
Ny laffe des combats s'armeientfls
de Pelée,
A Venuiron de toy dam leurs
•vtijfeaux vwte%.

LJtlADB D'HOHIII, J£»
les Troymsdautre.partfur le champ apreftt^
^fulieu plus eminentji tenoient est b ut aille *
Yne cemmifion lors à Tbemisfe baiHcj
Tar le Saturnienne faire vnapareil
Et d'aller apetter toits les Dieux au confeil
Toutnoiant (à & là far toutes, les collines
De la cyme d'Olympe,**née plantes diuinm
Cornant de tous cofiez, élit les fitbajter
X) 'aller e» la maifon du père Iupiter.
Nul des fleuuet diuins ne fut lors en abfeuee
Exceptél'Océan: Là vindrent en prefince
Zes Nymphes iefonttint & des ruiffeaux légers).
Celles des pre^herbus & des lieux bocagersi
Quand ces Troupes des rang toutes furent -veniHt-
Xo la maifon du Dieu qui ramaffe les nues,
Mes s'afiirentftrnte en desfieges polis
Que Vulcan auoitfait i'-un artifice exquis',
^finfi de Jupiter-la maifon fut comblée
Et Neptunefortttpowfuture taffemblet
fiorsde~Unurchtnue,&tudefebeit
Sitofl qutdiThemislemeffageilouit.
Jl s affit au milieu Qrfit telle demande,
Pourquoy as-tu mandéceflediuine bandei
Dy le moy,Eoudroyant:Pmfes-tu quelque fait
Pour les Grecs

XX. LIVR1 D»
Mais le nehoUgeray^lufefte Olympien
Afiis i'y demourray,ryde là voyant bit»
leprendraymenpUitfr.Vous ce-pendant Oslefitt
Allez, » ces deux camps fauerifer leurs gefttt
H félon voftrtaàms aidez,qi*i vous plaira
Quand Achille toutfeul les Troyms chargera
lis feutiendront bien peufa proueffe diuine.
Seulement parauatit ils craignaient leur ruine
Si toft qu'ils le voyaient, &pomtat Caygradpem
Ores quvn grief courroux luy enflame le coeur
Quemcfmeilnedeflràifeoutreladeftinee
lia muraille ennemie & ville infortunée. *
Ainfi dift efuéllant vn combat véhément • '
Et guerre difficille afpre ituerfimcnt:
tes Dieux tout diuife^jn deux partit contraint
S'en allèrent méfier aux belliqueux affaires",
limon, Pallas,Minerue & le Vrinte des eaux •
Allèrent en l'affiete fflplace des vaiffeaux:
Mercure trefutile ornedefdpience
S'y en courut Mtfii: Vulcan plein depmfptnce
Orgueilleux de fafbrceyfntauecques eux
pliant la ïambe torte ^marchant en boiteux.
Ducoftédes Troyens fe rangèrent de mefme
Mars toujours remuant de violence extrefme
Mobile en fan armettfsf Phebus cheuelu
It Diane-ioyeufeenfonmeftierejleu '
Joyeufede tirer de fagettes votantes:
Venus qui aime à rire aimant ebofes plaifantet
T vint aute Latone,QrXantheletfuiuoit
Tandis que de ces Dieux la troupe n'arriuoit
Ainsdemtunit abfente^nvoyoït la vi/loire- -

L It T A D* DHO MER B- }JI
Hauflèrles Argiem & faucher à leur gloire,
D'autant que le Pelideaparoiffeit dehors,
Mais vue grime peur entroit dedans le corps
D e chacun des Troyens tremblons de voir tel hotin
Qui de tous les guerrier! le plus grandfe renomme*
OrfitoJltjueUs Dieux furent arriur^Ja
• Vue contention dans les peuples coula
Qui les efnteut plut fort: Aucunefois fichée
Sur le bord du fa fié de la creufe trench te
Vallasfkifoit vn cry : Elle crioit parfois
Sur les nuages pleins de vagues $/ d'abbois.
En l'autre part aujfi MarsfaifoitlefemblabU
Pareilà la tempefteobfcure&effro table: ê
Sa voix eftoitaiguë: il incitoit les fient
Quelquefoisfe plantant fur les rempart Troyeiu
Ou au hantât la ville, Et quelquefois arrière
S'oyoitpres £vn coujlau tout ioignant l'a riuiett
D» plaifantSimeisoufon piéle portait.
AinÇ des deux çtflez, l'alarme i{incitoit
Et les Dieux conioingrians l'attaque dangereuft
Rompirent la querelle entr eux gritue, &fafiheufe,
le père des mortels hautement dans les. deux
D'vn horrible tonnerre eflonna tous les lieux,
Et Neptune au deffous it,Çecouffeprofonde_
Croulû les fondement de la terre & débonde, „
Secouant les Commets des montagneux couptaux.
Les pieds du mont Ida fertiles enruiffeaux: .
Toutesfes formatez, m furent menacées
Et la yiUe Troycnne & Nautres poijfees.
Pluton Roy des En fers en prit vnefrayeur,
IifautadefottthrofiK & l'efiriadepeur

îSJIM Neptun ne rompiflpar défias luy U terre
De forte qu'aparufi le manoir quiV enferre
Tant aux hommes mortels qu'a ceux qui nefotpm
obligez, comme nomiaumalheur du trefpas.
Il craignait que l'on viftfa maifon tenebreufe,
Horribles ftllejnfefte aux Dieux mtfme odieufi.
Le bruit des Dieux méfiez, tn la contention
Fut fi grand qu'il ejmeut telle agitation!
Or Phccbus affurédefagettes aflees
Allait contre Neptune en ces dures mefleet
t'allas aux yeux ardens cruels & furieux
S'opofhit au deuant de Mars pernicieux
Diane quifeplaift de chaffes refonnantes
Portant vn arc doré & des fleclusnuifantet
StturdePhebutarehers'opoJoitàlunon
Mercure fort &vifte & d'vtile renom
S'opofoit à Latone, jff lefteuue ScOmandre
Des Dieux apelléXànthe^Vulcafe vintprëdrei
^finfi tvn contre l'autre allotet ices dieux puijfas,
Mais ^fchilien amit nuls deftrs pluspreffàns
Sijte celuy de trouuer en U tourbe homicide
(Pour s'attaquer à luy)fin tie&ar Pfiamide,
Carfôn courage grand luy commandait fur tout
D'en aaoir la rencontre éf d'en venir à bout
Soûlant Mars violent dufirng de l'aduerfaire.
Apollon incita les peuples au contraire
Mit Enee à f encontre

l'iLIABB D'HOME»!. 35»
•Z« menaces quauois en banquetant promis
^iu Princes des Troyens }ou efi cefiepromeffe
J3e combatre -vn Achille auecques fitprouefftt
Enéluyrepliqua-.Priamidepourquoy
Me pKJjis'tu d'aller contre luy maugrémoyi
O n efi pas auiourdhuy îoccafionprtmiere
SÇuefem'opoferay contrefit main guerrière,
Vue autrefois défia fur le mont liée»
Alors qu'il a/jaillit lebeftail Phrygien
Il m'eftonna de crainte:lia defimit la place
(£}mla»oitprisd'al}aHt)ie Lymeffe & Pedajft
lupitertn ce temps me donna fumet é
lettantfur mes genoux force rt
£$u'à refpandre dufang plus fort il s'embrafoit:
Pourtant de le combatre il me femble impofiible
A un homme mortel,car il efl inuincible
Et touffeurs vn des Dieux efi[roche^defin flanc
Qui garde que le fer ne luy perde lefang,
Dauantage cet traits volentdroit rtjrnecejjènt
Qiten trancrJ3t le corps leur pointure ils n'y laifitt
S^ue fi quelque bon Dieumedenntit mefinefort
Et m'ébahit à luy combien qu'il fait bien fort
Et queflre tout S train braue il feglorifie,
A taifeil neferoit ce qu'il aurait enuiè.
~^0tpoUenref^ondit:Hens quenepryt»
£M Dieux toufiours viuansfeioinareà ta vert*- ;
On dit que tu es né de Venus louialle
Luy de moindreJ>ctjfe &qui point ne ttg*U*

XX. I IV*» B B .
iupiter à Venus fonejfence départ
Et Thetis pour fin père ha le marin vieiUarf.
Mais porte contre luy fa lance ferme endure
Et que nyfes propos ny menace d'iniure •
Ne te dtfiournent point ou te donnent frayeur.
Ce ditjlinfpira grande force & vigueur'^.
Sur ce paficur dépeuple en forte qu'il mit peine
De s'aller attaquer à ce grand Capitaine,
lunon aux coudes blancs l'auifa bien aller
ParmyUs efcadrons pour à luy s'egaller
Pvurct appellant enfemble auecfoy les Celçfitf,
Elle difltcc propos. Or vottsfoient manifeftet
Les chofcs queievoy.Conjiderezjomment
Vous pteptune $/ Vallas,ira ieutnemenU
Ene'touthabilléd'vne armure lucide
Chemine contre Achille &Phacbus eft fin guidé
Le pouffant en auant,Pource arrière de luy
En retenant Enédétournons tel ennuy
Ou que quelcun de nous auprès de luy fi tienne
Et luy donne vigueur de force non moyenne
Afin que de courage oncques il n'ait défaut
Et (cache qu'aux gradt Dieux dtfonjalut il chaut
Voyant que les meilleurs Caiment & autoriftnt:
Au contraire que ceux qui Troye fauoriÇent
Sont vains & fans ejfefl: VousffaueTjtffez, biem
Que fommes défendus du ment Olympien
Exprès pour anpefcher que l'auenture brune
Ne luy face auiour£huyfiuffrir quelque infortune
Apfes tlfeuffrira cela que le Defiin
Et la Parque ont filé de leur trame de Un
Sur fou iomr de naijfancc.à l'heure que fa mère .,
far

P(trmȈ

XX. tITRB B 1
tes autres dont U grâce aux Troyens s'abandonne
6'afiifiient aufommet dsthaut Catticolontte
Autour de toyfhebttt maifire des arcs vantez.
Et alentour de Mars fdceageur de citez,.
Ainfi m deux partis s'dffèoient les Cekftcs
Et tous deux sabftcnojent des batailles molejlet '
Confiderans à part lequel commencerait.
lupiterfurOlympé,«jftsnt définit
£S[ue de les voir aux mains tvnfiw Cancre s'abatte
pourtant il commandait qu'ils enflent à combatm
Le circuit d* champ aparoiffoittout plain
D'hommes & de chenaux refpiandiffans d'airain:
Scus Usfiésdé ces caps romans tous deux enfimbk
La campagne reformetjp femblequ'elle tremble',
lieux dtspUlt valeureux an beau milieu de tous '
Defirtux du-combat t'attaquèrent de coups.
Le premier mouvement vint de tAnchifiade
Menaçant t&mouuantfarobuftcfalade.
Il tenait dosant foy fin bouclier belliqueux
£tfecouoit fa pique: Achille impétueuse •
Comparaifon. '
S'efmeat d'autre cofiéparoiffis nt toutfembîable
Au Lyon de poil fausse ardent tjr dommageable - •
Gju'v» grand peuple amaflédefire mettre à bat:
fCeLyan
Sa dmt blanchi/la" efiume,& fis* couragefier
Gemift comme etntraint: Ilfrape auecfa que»* -
Sts cafïes & fesrainsiSafiirupUuefmme

l'ILIABE D'HOME*». J34
fexcite lauantageàl'heurt qu'il fi bat,
Eflincelant des yeux ils'eflance au combat,
Chemine droit tuant afin qu'il tue -va homme
Ou bien que quekun d'eux en la tourbe l'affame •
Ainfilefanghardy &'lecaurgénéreux • :.'.
Incitait teguerrier contre Enevaleureux,
Mt quand Us furent prefis de s'auancer aux prifis •
Ces parodes d'Achille en auant furent mijes.
Euepturquoyfartant hors des troupes fi loittg
Tlarreftes-tuicyi Ton ouvrage a-t'ilfimg
De s'attaquer a tney peur auoirtjperante
JÇuegaHerai Priant d'honneur & depuiffancet
S»andtum'amektué,Priam pour-vn tel gain
Ne tflahttit kprixquils'cjt mis m la main: j-
Car il ha des enfans,faperfotmeefl bien faine
Et £vn Cens defuoyifa cemelle n'efipleine.
les Troycns t'ont'ils point quelque champ iptefenti
Hichede labourage & quifoit bien plantc'1
T'ont-ils point mis à part des richeffes eflues
Dequty t* fouira* s'A «uient que me tues?
Tour en venir à bout t» n'ai peu de labeur:
I'f(*y que etautrefbuieiay mis en frayeur.
Ne tefoumentrilplm quand ietemkenfmte i
Loin des boeufs Idctns évitant ma.pourfuitei
Ont tune nuirai la teftetootre moy
JHawt'enfsùt toufiours accompagné'iejfmy.
De là tu tefauuatdaw les muri de Iqrneffe,
MaUkgangaéd'ajfautfouAainlafotttreffe.
\ytpresqueftuptiuiduiourde}iberti
Les femmes quiie mis enmacaptmité
le les e»emmtnt,mais la Dieux ieultutrtnt
Vf if

XX. II»* H BE
Bt âufaccagtneitttaperftnnefitMurtnt:
Sine pensé itfat qn'efckapes maintenant
^Ciiifiqttettuejpritlevaiitu^tnant,
StmrtanticttanfèHUvne retraite faire
Dam Uftnkdet tient fans m attende AU emtuke
Venant

l'ILÏADB P'HOMIUB. J#
Alors ihhabitoient le IHU& les defcentts
D'ide fertile d'eaux (y defiurees btmBanttst
Dardant derechef a engendré defoy
Xrjtlhoneepulentit qui fut vn grand Rey:
Il auoitvn forme»fes larges prairiti
{A l'entour d"vn marais aux mies accroupies)
De trots mille lumens quife tefiouiffoitnt
De leurs tendres feulants qui près d'elles eniffoient.
Bornent eu amour tes lumens d'exceUcnce.
J>'vnchtualaucrmnoiril'vefiittafemltanee '
Et près t'eNeteeitcha fi que leurs vantes pleini
Enfantèrent de tuydou'fe'siftts Poulains.
Qu/md tes lumens famoient fier ta fUrnc fertile '
Elles manient fi bien ttvne catriereetgile
Sur le haut des efjUet quelles ne les rompoient,
Puisquand des flots marins le dos elles frapoient
Bondifftntes d'un faut elles coureientde mefme
Sur lefimtnet des eau* près le riuage extrefmt.
Eri&houe engendra Trot le Roy des Troyensy
Trosfivittnitenfans Princes deCiltyens,
llm & jtjfmate (jr le beau Ganymcde
^ét qui toute beauté des antres hommes cède.
Son extrefmt beauté fut eauft que les Dïettx
Ze voulurent rnutr ty transférer aux deux,
^4fin cernne Bfchanctn qu'il leurfenift à bokt
Ellrefiuftpamyeu* en éternelle gloire,
llm eut-peur fin fih le Prince Lemedon:
Lomedonengendr* Priam,z,ampe,Tithvn^
Chfti»,Pce*aon : Capys-vint£^fffatatèf
Ce Capysengendraletigede ma race
CfefiAnchifimonfertaiitfi venu de rangs
Wfiij

. XX. LJ^Rl î>.» • <
Koilad'wieme vanteauoirtiré mon ftng. <
"Or ainfiquilluy plaijl Iupiter diminue
"Omfait croifre aux humains la vertu reconnue:
4t €arilefi'k plus fort de tous les trionfans.
Mais ne difcourons plus comme font les enfant,
Ven que four batailler auonsfxit ces aprochet:
Vous auons a nous dire •vnmtKier de reproches
jijfez.fi nous •voulios)& tat qu-vnnad laijfca»
Dt cent rames tiré n'enprendrait le fardeaux
%a langue àes humaini fe trouut •velubile
TUatetu changement^ diftourirfubtile:
Tlupetm contes asters fepropofentaufft
ït l'on en difiribut & delà & d'icy:
Tout tel root qu'auras dit pour vn autrey féminité
Volontiers tu orras tout de mefme rejpondre.
Mail qu'efi-il de bcfoin que nous nom debatUm
Comparaifon.
Enta mefmefaçon quefouutnt-nom•voyons
Des femmes quereller dans le milieu des rues
D'ajprecontention Cvncjur l'autre e/mues? \ . L
EUesdifeutlevray&fidifentlefwx •••'-.
Ce qui-vient ducourtoux. dominât leurs cerneaux.
Tunemechafferas-pourtcsbrauesparoûes
Zttu ne feras point que mes forces foient molles
T3tuant que ie me hurte à l'encontre detoy:
Pourtant fus viftement goufions t&toy & moy
Vvn de tautre à ee-coup. Cela dit il eftante
Sur le pesant bouclier l'aigu fer de fa lance • .
Dont la pointe craqua trouuant empefcketnDtt.
Le Pelidefoufiint auec ejlonnement
Loin de foyfan bouclier corne ayitnt quelque crainP

t'itiA&i P'HOUEKE. JJS
J$«« te/ coupaisanent Issy dennafi vne atteinte:'U
loi ! qui ne penfait pas & ne confideroit
QuEné malaisément fo» aire aecempliroir •
Etqu'il eft difficile aux pcrfonnes mortelles
i)e vaincre les prefens des caufes éternelles:
"Car tlefl malaisé dîne leur point céder
"Quand ils veulét quelam fine leurs ailes garder*
Donc ULtnce d'Eue ne rompit la rondelle
D'autant quitter détint fa pointure cruelle:
Elle paffa deux plis des doubles du bouclier .
Kefiant au demeurant aux trois autret entier.
Car le boiteux Vulcanauoit mit cinq doublure»
Deux £ airainJieux d'eftain,îî vne de donnes
Oùs'arreftalefereflancédereideur.
AchilUlefécond pouffa lapefantenr
Z>efa lance frefniereànulle autre féconde
Dans la circonférence

ttrtfi iettaiej}te$ tirant ja forte effet,
Mué tin* en fa main-vin fient hapm
Gro/fe,f*fitnt»,dur* & tette qu'en te temps
JX/eux homme* du-ieurd'huyne tintemfrfirfut»,
Afaisfeulillarmit a"w> ieHementfacile.
Alors le broue Ente eufi fiafe'eet Acbillt
Z>«/# pime en l'arme* ou ban dam trbouclier
Qm l'eu/fèntgarauty de fin imdbeur dernier,
EtlePelideauffiparvntrenthatitdelaine
l*faifijpt*t de ftéslmyenfi emporté tamt
Sihtiftuntfuipeutùitefrtt'efmeuuoir
Nes'enfuftaf*ree«&mise»f>ndi:tioir.
Par bty ttlît ptcrolU mue Dieux fin amtnet.
Certes iefuis fâché de ce vaittantEnet
$ue bien tefl lePelidt abatrafim h fer,
l'ay peur pildefcendrafom les ombres i Enfer
Ayantcreud'Apollon la partlk tfirangiere.
Il a elle bien faHilne [aidera galère
\Achafftrleptrildudeftin4efruifant.
Mais pmrqmjneflStf ott ott coupable ou nuifant
Souffre-tildes douleurs pour les Tmjhres d'autres?
Tout les bits tptilpojfede à toute heure font noftres:
Il offre incejfamment des prefens gracieux
A tous les Immortels habitant dans les d'eux.
Garantiffons-le donc de mortelle fecouffe
Afin iju^Iupiter ne fifafSe ou rourroufft
Si Achille le tue : Il luyeft deftihi
D'euiter lepertToùiltfr amené,
Afin quelebeaufang&U btUefemente '
Z>< Dardant ne meure ouperifft en effence
Zjleinte,eptttiioitye,ryfinnomconfimmi.

i 11 s ni »' il o 1* i R E. 3j7
7* ffay que lupiter ta tellement aimé
Quiln'aima iamak tat autre qu'A ait faitnaiflrt
D'-vne femme mortelle tjf itfm dium ëfire.
la léSaturnien hait la race de ceux
Qui font net, de Priant, maintenant mal heureux
Mais la forte d'Enee aura toute pmjfance
1>e régir lés Troytns : Ceux qui prendra t tiaifpmct
Mnfans défit enfant t~t ceux entièrement
£ui entriendront après ^turent commandement.
lunonaux beauxgrain yeux difl fur telle entrt»
Neptune esbranle- terre m ton efprit auife (prifi,,
Si fauxeras Enee cufi tu permettras
Qu'Achille efiât vainqueur te dente fins fin brat: :
^uant à moy r*r PaBaS nous fimmes engage» -
Par infinis firmern dent fimmes Migtcs
De nejlerigner iamau aaec aucuns moyens'
le hnr pernicieux tombant fur les Trtyem,.
Mefme quand, llionfereh tente, ambrafi*
D'ajprc fin bouillonnant plein defiumbe atguife*,.
Et quand lesfils-dt Grèce allumeraient par tout
Des brandons •uiolens couram debout en bout.
sfufftttft que Neptune eut tuy fa pareil*:
Il partit pour aller- : Son vijtt-piéqui "veto»
xeportait dam le trouble $ tkmuhtfirt4
St bien qu'il fi tniiua près du defe^erè.
Il fit aux yeux d'^chtte vite nmretui>gr*jfitrty
^frraeha vijlement fa grand"pique fiifmere
Hors du bouclier d'Ente,tfr la mit contre bat
Dekaniles pieds du Chef qui l'avoit aux (ombuti-
Pi fit Enceagitte g/ lente»* de terre
W*»tement*mper(é'tfi bifnquttufrrt de guerre
Ef v

XX. LIVRE B>
lune fauta,poufiédeffiut la main d"vn Oie» ,
Par deffiu miie rangs & parvint iufqu'au lit»
Quifaifiit vn des bouts de la guerre bruyant*.
Les Caucones s'armaient à U guerre fangUnte
Vers vhe telle part, $/ te fut lors aujfi
Que Q/eptiuieà. Ené conta, ces-mots icy.
Enélequel des- Dieux en cepovtSi te commande
Que ta face au combat contre Achille fi bande
,§»plut que toytvatttantefttoufiourseflimé
£fqui des Immortels ejlnufit plut aimel
llfemble qu'en cela ton coeur nefifiucit,
(Ou bien c'eft malgré toy)de conferuer tOriie.
Hçtire toy toufioun quand tu le trousserai
*stu douant de M voye; Autrement tu fera*
^u'eiKor que le Dojiin ne •yueUU pat U'faire
Tuchertataumamirk PUtimordmairt.
Mais quand Achille aura ffn dernier iotafatal
Frens alors hardiejfe & necraiits point de mak -
Car nul autre des Grecs ne te ff aurait occire*
Il le Uiflè en U place ayant finyfindire*
Xt s'en alUfiudaindifisper la noirceur
Mifi douant lesyeux du PeUdt vainqueur
Tellement qu'il vit clair & difi enfin courage.
AbvoiçygrandmerueiUeàmond^fijtantagti'
Ma lancegifi en terre & fipltttie ne voy .
Sfsr qui ietayiettteopesédouant moy
le nevey pluttetkomm* àquii'auoii émît .
DttiuTerletrefpat: llfaut bien que ie die
•§$'£»« eft agréable aux habitant des Cioux.
le ptnfo'u qu'ilefioit,*» vain fi glorieux
Mail, M m* fui» trompe'; Qu'il aille à,L{maU- beutf

l'i L 1:4 D & IHO M E*B. Jjf
lin-aura déformais l'efperance meilleure
Pour venir m effayertlln'auraplw l'ardeur
Défaire expérience en que-y gifl ma-valeur
Et fuis feue maintenant qu'ls s'enfuit bien fort aift
Efckapédu danger défi» heure snaussaifi
Mais ilfaut-qu exhortant lesbilliqueuxDimis
ïeffaye]de»tuer d'autres fiut mon long-bois.
Ce dit jtl se fiança parmy chacune bande
Et de s'efuertuer à chacun d-commande.
: Diuins Achaiens,tompagnons & amis
Kévnu tenexjtkès loing du çheq des ennemis,
L'hommeattaquefi» homme & ne fois inutile:
Bien que ie fois vaillant il m'ej) fort difficile
De pourfuime.& preffer tant d'homes au* silos.
Mars quiejtimmortcloy la fortePalUi-
Ne pouffuiuroient Upomte en bataille fi grandes
JEt ne pourraient fournir au fiing qui s'y demande.
Tât que » auray poussoir foit de pieds foit de maint,
Mes, efpris tantfoit peu ne firent iamais vains.
Ittsepiyndtay rtlaftheainsdeforte enfamee
lefendraylemslUeudettuteleurarmee,
Et iepenfe qu'aucun neferefiouhnu
Sua ndausheq dema lance ilfe rencontrera.
jiinfi les exhorta: fJeflergrand Capitaine
D'autre cofléprenoit vue pareille peine
Et animait Us fient comme tout menaçant.
Vifant que contre Achille il droit auançant.
OTroyeus courageux ne craignez, à combatte*,
S'il fallait mefmeaux Dieux depanlle débatte
j'oferoiLtsjftiUirtmaisiltjtmal-Aifë
Delesa^spdteaucltfqi'vnlong-boitaigu^i,
Ff iii

Xk. tivit»- »ë
D'autant q»e de beaucoup leur vaiHancefitrmttltt
^fibilknt fera tout ceqitilmtt en conte,
Vntpart amendra,tautrt s'emptfihtraj
Ifemtnrant anmib'eudecem'iltafchera.
£$»ant àmoyie m'en vais m tptftrà iemontrej
JEmmreqéefes mains fateUtd'vnfin U montre,
Encore quej'etmainsfiientfimhùbUs anfem
Etfa fort* à du fer qui neïefthunfi pe». '
Ainfi dift,*yfis gens ejkmrent leurs arme*
Marchant pour attaquer les ennemis ?mf£*rmts:
I-a force tvn de tautre enjiwblefemefla
Si bien qn'vneebtmattaiodeffmdeux voU. "
Ce fût lors que Th*htniift i-Jon friamM* > •
Enl'accojiantdepresïHecombat UPetide •
Situ m'en crms,d»toMt: Mait rtfty-le ey tattam •
^*f*èe ta. multitude & br»it des cmbattawi
Afin queparfindardtapeattnefoitfenpee
O» que ne fois depres touché île fin ejpee.
Ainfi difi, & Fïetter entra dont k montât»
Desfitiats amajfer,prenaHt aduis ntntttan
R.e{lant'.{pouvantepour Uparoil* enye,
Achille ejlant vefind'vnefirteaettmplie
Sauta fur les TroyenskideufimentcntiSant.
En premier il ma l'Otrtntide vaillant, *
C'ejleit Iphition qui menait fins-fa guide
Elitfteurs peuples an thoq à» vacarme homkrde
"Nais U beUt Nymphe ayant peur fewnfmy
Otryntede Bellonueanx *ff»mf**otj "
Enfanta ce guerrier en ffyAfërUke -vitte •••••' -
VeJJhusTmolenegenxtÔrltdimn Actsilk .
Lefrapddefatanceau ben^mMhHd» tait-

1* III JCB"B t>'a au* «TB. ) 39
Comme droit d -venoit.defixeux de beaux fait s: ''
La tefie du bkfft fut en deux parts fendue,
La mage de fin nrft à bas fit efiendae
Dtfjiu quty tt veipameur diji fe fltrifiant.
Otrj»tidotugis,mv4in te confiant
Sur ta forte prmefii ttm autres terrible,
Icytuatla mort feus tint lannnuifiïU
EttanaiffancemlienrtprtsdukcOypen
Oh les champs paternels H donnaient dm moyen-,
Très HyUtpoiffinnpt» gj/ timpétueux H ttm*.
Gemme Adifoi* ta mots fandinla nuit auiférm*
Les deux yen* de* %no«ra>is,nmrit£obfimit*
Les yeux d'iphètiott hors de la mit oflé.
Jdeintesianttt-derone alors fur hy faffetent
JD» U premier*poeM4,& fis mtmbtef freijfcrtnt.
Orapreltctny+eylePetidefiaf»
s
te preux Demoleonr^f tntntts il coup*
Lafiiladt d'airain quiluyecmuroit laitue^
Et donna dont la temple : A» dedans Ufitont
Tout U ceruea*-i>r»
i
Aumrdu Roy «TBlyee tOÙvre* f?$*fc#M** ' -

. X%. tlfll frï
gt prendrefenpUifir alors que Us %arctnr
Tirent ce grand Toréa» qui mugle en diuersfoiu.
Aiffi d'Hyppodamai plan dvne «me arrog/tte
lïefprtt quita Us tien façon mugi fiante.
Le vainqueurpturfuim [après tet ht mm* ocai)
LeMtunFllyderdePttamitunefilii
SonperenevouloUqutlallafien L* prejfe
Des hommes combatans,efpargna»tfaieun4jfe,
Aufiqu lit aimoit plm queles autres plus vieuxr
Il nefetrouuoit point homme qui couru]} mieux, .
U y -vamqueit chacun: Et lors par imprudence
Et par itunedefir montrant cette excellante
Dans le heurt des premiers vnecourfe il prenoit
lufqu à Mni qu'A perdit te^ritqmU.menoit. •;
jtinfi qutLpaffoit outre ayant prit fa carrières
Achille le fiapaÂansl'efchiite au derrière
Ois font Ut boucles d'or quiUent le baudrier
Et où le harnais double efl ioinl~l en j'en entier*
Il U print au millieu&U pointe aceree
Pcrçviufq»** nombril Upcrfonne enferrée,
Il cheut furies genoux lamentait de douleur
fit fut euuelapfé&vncobjcurccoukur. .
Toutpanchés'endina^enfesnhunsilr'amaffe ,
SeuntradUsafiyJes ferre &-les ambraffe.
Quand U vaillant Hedorvitfonfrtre germait*
Détenant fes boyaux cnl'vne &r l'antrtmai»
Combidtffut-la terre,af!i tofl vne Nue
D'vn csblouiffemeut s'efpanditfurfa meue.
\l ne peut Un^umeystUingdelàfe teniry.
Mais ttnfre U tueur s'apura devenir
BrauUnifapiqueaigue^LajUtoefcmblabU* ,

t'UIADI B'HOMMS. J49
Sitçftq» Achille vit ce Prince rtdoHtable
TreffaiUaut d'aifeddifi; Voit] quia baillé
Tant degrieues douleurs à mon coeur trauailU.
Voicyquidemondueileftcaufe principale
Tuant et que saunais d'amitié famegulle. ,
Long temps nous pefuiroiss.de vagabonde erreur
Taries chemins du camp t vn de l autre tatieur.
Ce dit^Hcontrefitcloï de travers il defecche k
Vne«flUdemauuaife,& puisUdijt:Aproch*
Afin que virement tu viennes à lafiiu
Et au but du malheur où t'attend le Défit».
Isautre fans Iç douter luy fit telle rejptnct.
Telideauectes mots deÇnperbefemonce
K'ejperc mefitnner comme w» enfant peureux ^
leffaynïn moins, que toy des bncars outrtgeux,
Jefcay non moins que toy arngtunmtnt mefdire,
Jefcay que vaux beaucoup & que lefuks le pire,
Mais cet événement gift au vouloir des Dieux •
Si oe te vallaiit pas iefitù victorieux
Etfarracbe tejprir.Uffay bien tapuwontffti.
£t fi mm iauelotn 4 la pointe rompue,
llefi ilefiaigu :Ce dit,tlfeepua , t
SonpointuiaueletQf drottillerua,. ,
MtoerueaHee le vent d'vne petite haleine*..... .
Arrière l"efiPngna de ce grand Capitaine. •
Si bien que derechef ils en rettumacheir
VeuaM les pieds du chef qui kfaifiitnftamfJT. j
Or ^fcbiBtbrny*nt enuieux dtl'oceite
SeruadejfueUej,maisPh .. i

•

t'i tIJ»D* fc'MOXEXB. J^f
TeUthvt^mn'«fMtf*mfréUme»mfétpiim.
llnefioitftmthmmainsiyttuehiétHtmsenM
JMdis *Mmé4'

. XX, tlTR-1 V%
X.lgme te-valeureux qui ventii des pâtip
Delà. Trace moUenfe abondante en effila
Ilfentstàrmy-corpslaflethccUfcofhee
^if^vieUmment en ftn-ventrefithee, .
Il tomba d* fin char,e*rparmj ces trauaux
jiretht qui tonmoit arrière {es chenaux
Fut f api quant & quant a» mita» de lejchiue
letté du haut en bat:Voyant telle ruines
lu cheuaux efperdus demeure rent tmubUsc.
CQtnpanifon. . .
Coinevngrand feu forcené à bouillons redouble^
Tanny Uureux valons èvntmontagnefeche,
Laforefi efi luifante & pleine de flammèche,.
Xtfemble que telfeufoit allumé d'vn Dieu:
Le vent impétueux l efmtunant en faut lie»
S.ouUdefà de là cette clarté brûlante.
Ainfidetotutofiex. la fureur violent*
laifoit courir ce Prince égal à vn Démon,
Pourfuiuant à tuexjaifant craindre fin nomëUfdng
à plains rut/fiaux coulait fur la campagne.
Compafaifoa.
Cime quod vngrod bâmfd'vnOHlre s'accofagnt
Alors qu'vn laboureur les aceeisple tom deux
Pour broyer & pUer ctvn ton* non par eff eux
Le grain de large blanche en vne,plate rond*»
Smi te pied defes bgufslafemençefefondt
Facillânent fi broyé $/fort tinvedçuient. '• [\
Ainfipres de (Haros dînant qui nul ne tient _
Ses chenaux feus leurs pieds fouleiet parmy la vey*
Morts ensïble & boucliers desgïfdarmes de Troyti
L'ejfieu du chariot defangejioitfouillé

t' I t HA'» • •* tROKUI.' J4£
ZtUuérdtUrtuitnfamfftitmomUt, .
Car infiià in chtmutet &J» t*xMet.Untts \
Ci & là UiUJffilent a*Uep»t«fa»gU*ttt,
H'aMtamtqueU Ptlule animé de fmtur .-..•:•
DéfinittmporttTUpAlm*Aethéna*»t, . •.. *i
Mtfe voyaient fes mains à tomhtrmaUdiftts
&t m*»trtenf

XXK 11*1 S. »fl:
cela ilfcfaitvn combat entre les D'tnxf
Appalinnfe tiaïufi jju«â*«t la forme d'Agenoi
empefche AebiUe, fie fuyant le trop*
îufquesàtantaue l«(TËoyens&icat«oM
fauuei dedaas la«Me.
| coulant
1 Dt Xamtht. «a* pUt tortmi tjf
• &"?* t fr
ftioyitHoœ i ^
Là [épurant endmtx ceux cpiifityoknffa tauee
llpomfuimtkt «m MMiu«m & Cire
Par lethampoudemtnt en fuite auoitePt'
Lu jlrgimt troublez, £ ceêe afyr* tourne*.
$»Ht(lorictejtonnoit SvAÎnainforceliee*
Fuy

l'iLIAfeP Vif ««•»«.' J4J
£# «WT« s enfuyant en teauftnout^êtgcT.
.AmftUtoomfouuam deiatietitrtcreuji
Sont AchUUfûmaut tUent/t imfttuemf*
Se rtmflit dsthmam* g/ d'nomma %'tuptyam
P^a-mefUafitmtit\mamleifit*sondayauu
Or ce guenitr emita fa granitique frtjhiem
Datant vu TomuritfemuUkki U bruiert
Sur lis KWC* ÀuWkuut,iJpftiirtadiff**
Partit à -un P ci—/fax Ugwon de* flot
Ne tenant m fa mKÙnftnmfafemiteffm
Sa papimu'etêitq»* mal (bit ottmfem
llfitufoitf+ty làdtton

l'illVDS DHOMtlfl' )44
Le Uttafom les mains i'^fchiUeàfen retour
SjUdeHoittenueyerenlamaiTonhayt
D« t infernal Platon bien tju il n'en enfi enme.
Doncaufi teftqn'^ftbilh apercent lycam
J$ui s'en attoit tant un fanstargue & motion
N'ayant lance ny darâffanrce qu'en ces alarmes
Il nuoit fur le champ iettitantes fes armes
Treffi dtlafueur &/ trauailexcetfif \
gui donttit fis genoux & le rendait tardif]
Il fediftàfiymefme en fatm defdaigneufi
Anlc'efgrandemernttVe rty chefeauantnreuefe
J>e tnir que les Troyem q» autrefois i'ay t»e\
Hefufàtent ie mm en vie tranfinue^ : '-
Teleft te Lycaonde qui fanaisfait -vente
£fchap> du malhenrdef heure mal-pldifontt •
Xt filafrefendeurdes chemins delà mer
^mplmfitun en détient nelafceu renfermer
Or fus ilgtwflera la feinte de ma lance
jtfaqneiecmmffefâ/faceexperiance
S'ilreuiendra dtmefme,ou bien ji Ugitt» !
De la terre nourrice efparfeàtenuwtm
Le retiendra touftours comme pcrfonnemorte
jtinÇ qu'elle retient ceux de valeur plus forte.
I Idifcouroit ainji arrefléfHTfon pat
Zycaon à finfiant peur fuir le trefpas '
Mftonné-s'aprocha deÇtrantdeluy prendre
it tenir Us genenx-.llvouloitftdéfendre
Et tarder démentir autant qu'ilfepouutit
Achille ce-pendant fa piquéfiuUueit
Afin de le blejfer:L ont rtdeffeusjiplonge, '
SlmbraffeltsgoMut $'enauant s'aUonge • -

xxi. il via. ii
-Tetemmt que la lonee e» ttrrt torréfia
tarie dejj'm Judos fur quielU attenta}
sfute vne des mains(ayant tome ejperdut)
Ce famers lummefini/it la ntutliue digue
Sans feint Cabandeuuer: l'usure tm+iu ambreffoit
Letgnemc duveiaqueur (y feint M les laiffoit*
llfrflieit aiafi: AcûtiU ie t'ombraffè
Jtyes fitiédemyjnaintatantf^ymey gtott
O nobletheualieroinfique tustK-veti , .
le fuis vufuflyamt que reuttwtu deis
Cor s'ayfarcy douantauprès detu perfiemt
Goutte de cet prrftut que Çera noms ordonne,
£tcefutàteteurquemefofrifiumer
Au êtes ou-ie teufois les brandies a vu Figuier, •
Puis de limepa/Jàs m Limites -vénérable
M'emmenant lein d'amis & de me» fertaimable.
Alors ie le treuutla valeur de état bieufi
Ores trois fois autant iedonrayfi tu veut
Peur foyer ma ranfotf.C'eftauiourd'buy encore
[A tenter me» retour) la deuzjejme aurere.
ï'ay beaucoup enduré fuie encore à la fin
le fris mis m tes maint fat lefafibeu* Défit»
te crey uut lufiter me forte eutrefme baime
Puis quicyde recbtfjous tes moine il me train*
laotnotmamereÇainfideii-ieefferer)
At'aueit Ue» enfanté four ueguer» durer'.
Ulté lequelcommande autt feufkide- Ptdaffe
Sue Satuoii orront autcfinendo baffe
Iflfertiemamere&Priamtefpoufa
Comme plufieun euttreoufin cmursauift
ÀViwefim deuxeufem uuifmmi t fiais d'été:..

l'itlADI D'HOMCRï. Jtf
Sl»i tout deux périront de/fout ta main cruelle.
Car entre les Piétons défia tu ai doute
Sont le fer PoLydore accomptyde béante,
Maintenant le malheur pend aufftfur mtymefinet
Carie n'efchaperay detafureurextrtfme,
ZamaùàtiM»aduu,puifqueainfiqueievof
Ze rigoureux Démon m'a aprechédetoy.
le te diray te mot & te tefry tentendre,
Ne tueilUs defftu tney ton coutelat efiendre,
Efpatgne à me tuer d'autant qu'es adutrty
JÔue ie ne fin», naiffant, du mefinefiantforty
Ky de ce mefme ventre où a prit fa naifjantt
Httlorquitfi auteur que tupeurfùt vengeante.
sfinfi lefuplioit ce panure malheureux
Mats en lieu d'vn propos courtoit ff amoureux
Il ouit cefte voix du tout impitoyable.
Vol nt m incite point de t'eftre fauorabh,
Ke me parle du prix quemevoudroitdormen ]
Autrefois tay reteu pUiftr à pardonner
Et tay pris des captifs que tay Uifiéen vie
Vendant tant feulement leur libertéfaifie,
Mats celafefaifoit parauant que le mal
Tint Patrocle vaincu deffom le heur fatal,
Maintenant de tous ceux que le Sort me deliurê
Il n'y en aura point que ie permette viurt
Et principalement s'ils font fils de Priam:
Meurt doncques mon amy,autre chofenattm.
Sluegtmis-tuen vain? La Parque afciu efiaindrt
Patrtdeplm Vaittat dont beamoup tu et moindre.
Revois-tu quel ie fuit,vrai, magnanime & beau,
Vils d'vnilùfirepert••& dvtse Nymphe d'eau? -

XXI. XI Y» I B*
7e fuit fils de Thet'ss qui efl vne Deejfe,
Toutefois le deftin qui tout le mondeopprejfe
Me viendra accabler fur le poinfl de mon tour
jâufoir ou a» matin ou bien fur le my-iour
Quand quelcun me tùra d'vne lance aceree
Ou bien dvnefagette hors U coche tirée.
^finÇs dift,tellement que Us genoux plieZi
JE*le cœjtr du priant en furent défiiez.:
Il quita le long-bou.fnu d tint fes mains nues
Toutes deux vers ylchiUe en pitiieftenduesx
Mais fans compafiianfon glaiue il dejgaina,
Dans la clef près ducolfoudain il tajjena,
L'cfpee à deux taiSans pénétra toute entière
Et le mort trébucha tout plat fur lapoufiiere.
Xefang noir en codait: Achille fans pitié
Le rua fur les flots ïtmptngnant par lepU.
Puis après dift ainfi vfant de brasserie.
Gif auec les poijfons ,leurtroufe fait nourrie
Dufang que de ta plage ils ofertnt lécher
Sans auoirpeur de toy voulant en aprocher.
Ta mère ne t'aura dans le clos des muraillet
Et ne te mettra point aux Uils des funeraille*
Pour faire vn dueil detoy,mais Scamandre léger
sfxfein de l Océan te portera loger.
Quelquepoiffen fautant àtraaers tenietfpaiffe
"Durant le maùutis temps ira manger tagraiffe'.
Mourez, iufques à tant qu'llionfiit à noue
• Vestsfuyansjmoyfuiuat £? vont trichant de coups:
Les vagues de cefleuue or ne feront propices,
Combien que de long temps ùiyfacie^Jacrifice* _
Hue veutfauHtrtf.VtuTnéant voué testez*

l'IUADS l'HOMUEr. Hi
Et vont t& vos cheuaux en fiesflots argenteK
Ainfivttt» périrez, d'vne maledtjferte
Tant qu'ayez, bien payé de mon amy U perte
Et le trejpat de ceux que vous auez, tuez.
Pendant que du dtfpit mes bras efloient nouez,.
*Ainfidifi,& te Fleuue ayant ce fier langage
Indignéfen fafcha de beaucoup d'auantage:
llpenfu dansfoymefine rpfengea dansfon coeur
Comme il empefiheroit d Achille la fureur
Et comme il défendrait ceux-là de fit patrie.
Ce-pendantle Pelide ayant la maingarnie
De fin aigu long- boit fauta pour fit ruer
Dtjfiu Aftcropee afin de le tuer,
teîtgan eftoitpere a cet Afierapee
Sjt Axieau large cours auecques Peribee
yfvoit fait naifire au iour: Donc Achille fauta
Sur cemy que Scamandre au deuant.luy planta:
Xanteinfpira du cœur & delà véhémence
En celuy qu'il pouffait contre telle arrogance
D'autant qu'il fi fâchait de voir occire ainfi
Ceux qù' AchMeafiomoitfans la prendre a mercy.
Eux s'eflans aprochej^Achilùluy demande,
Qui et-tu,d où vient-tu,quelle ardeur te commande
De venir contre moy comme plein de valeur}
Les fils des malheureux recherchent ce malheur. [
Le fils de Peltgon rejpondit dajfurance,
Pmrquoy demandes- tu, Pelidcjna naiffance?
Je fuis de Peonit a bandante enefpî»
Et iay conduit icy lespeuples du pays.
Voicy ïonTtiefme tour que te me fan fartfire..
Sfxieau large court efl tige deimmeflre, .

XXI. tITIE DI
Axie qui enuoye en la terre fis eaux
Luifantes de beauté d.ffus tout les ruijfeauv,
(feft luy qui engendra e Pelegut infigne
$u'tn dit eflre mon fère: Ores fi ie fus digne
V'ejhefartydeluy mbatons maintenant.
Ces mots efiat .finis, Achille incontinent
Souleva lelonrbois de fa lance fiefniere*
L'Héros Afteropee auec façon legiert
Adextriqu'ilefloit coup fur coup $J fondai»
Lança deux iauehts aifemble défit main.
L'-vn de ces iauelots toucha la targue dure
Mais outre nenfonça (effort de fa pointure.
D'autant que for pofédejfus le bouclier rond
(Prefent £vn Dieu)garda que le coup fuflprofil,
V e l'autreiàueltt il luy donna bleffure
Ait ctudedivit pareille à vniefgratignure:
Le fang noir en coula! Ce fut Ion que pins fort
Achille le fécond banda tout fan effort.
Et darda fonbsag-boà •volant de droite-voye,
Toutes fris il n'atttntoùfa dextre (enuoyt
Ait» il alla toucher la riuedu coulant
Etiupfuet au milieu fi ficha violent:
Si' ne fut-ce pas fait,car tirant fin efpee
Hors d»longdefitcuiffe,auecireinda»tt*
S4Ut4furtennemyquitaÇchoitder'auotT
Sa lance Pelienne 3 n'en eut le pouuoùr.
Trois frit il tefcnu\la,mais fa force efiaiit i
Trois fois abandonna ce qui perdait fa peint:
A la quatrième fris en la reflechiffant
llla voulut brifer,mais en le deuançaat
stehiUtUprimiefivtgfi'amt, $/d*im

tILIADB DHOltlRB. 347
Menant qu'ileuflfaifi ce qu'il ttnoit enuie.
llluy frappa le ventre & ne le faillit pat
Tant que les intefiinsfe terferent à bai:
Aflercpet alors en façon haletant*
Sentit tobfiurité de la mort bitmi/faute.
Apres qu'il fut occis Achille en le foulant
Le defarmafiudain,puis fut ainfi parlant.
„ Démettre aiufi couché: Cefi grade ceuure afîigne*
r De combattre lesjils de ttlefle lignée.,
il efl fort mal-aijé,tu m'as bien aduerty
£l»ed'vn fleuve coulant ton fang efloit forty
Et ie me vante aufli d'auoir mon origine
Dupere Iupiterdeuant qui tout s encline.
Vn homme qui'commande» tout let Myrmidont
M'a engendré de foy: Le Cul de mille dont
Lny'a donnéfaneur, Car Eâyutfonfer*
Prenait de lupiterfanaiffance profptxt.
Autant que Iupiterejl plut à ejiimer
QucUsfleuues roulant dans- lefein de la met
Autant ceux quideluy leur origine tiennent
Excellent diffus ceux qui des riuieres -viennent.
Voicy bien près de tty vnfieuutqui eft grand,
Vtj s't lie peut aider, & comment il t'en prend.
„ Mais il n'efl pas loifible attaquer de rencontr*
„Ce'ux-là que tupitcrdeÇon lignage montre.
Pourtant ny Achdois quidesfleuues ejl Roy
Ses'efgaUeàceluy dontl'eftre iertçoy,
Uy [Océan profond de qui prennent lesfiurcet,
Mers,Vonteines & Puy% & dis feuues let cottrfes.
Mais tel qu'efi l'Océan courageux & puiffitt*
En cote a-il frayeurdu foudre panifiant,
Gg Oj

XXI. LIT RI D B
Craint { horrible tonnent à l'heure qu'il s'efclatrt
^fduenant qùxn grand fin l'-vn à l'autre fe batte.
Ces mots cjlam finit il arracha foudain
Hors la riuedesfiots fa grand pique d'airain
Xt lai/fa là le mort quigifoit fur le fable
Apres îauoirpriuede lumière agréable,
h eau noire le lauoit: Anguilles & poiffons
l'enuironnoient par tout en dmerfes façons
Et luy mangeaient lagraiffe à îentour detefchiitc
Sujfans auprès du dos ta otouelle de îefpint.
Cela fait il courut de/fin les Chevaliers
Venu* de Peonie eflimez, bons guerriers,
Sui fuyaient toutefois voyant fa main imifantt
Auoir ainfi donteperfonnefi -vaillante.
Ce fut lors qu'il occifl Therfiloque & Mydo»,
AJiypyle,Thrafte,Ophelefte & Mnefon,
£t deplufieurs encore il euftfait boucherie
Si le Fleuue indigne'n'en («fiprit fafcherie
Itpareil à vn homme eu ce point! n'euflpari* .
Paroi faut à my-corpsfur fonfeuue roulé.
Achille tu es fort par deffw tout les noflres.
Tu fait au fi cruel,beaucoupplus que les autres
Dix mille indignitez,J>o»rautant que les Dieux
Touftours de ton falutfe montrent foucieux.
Mais fi Die» te permet d'affommer ceux deTroye,
Les chaffant loing de moyfay cela qu'il t'ottrtye,
Vay de braues exploicls, Q/me laiffe en repos,
Vuifquedefia de mort s fe remplirent mis flots-
Si bien queiene puis rouler en la marine
le coulant qui de mey tire fin origine.
Icfuisprefïcdemorts,contramt it referré,

L'tllAD* D'HOMBRï. 34g
Et taufiturs à tuer tu es immodéré.
Cejfe te tefuplie,vne horreur m'enuinntte
Voyant comme tonglaiue infinis en moijjonne; •
AchitLereftondit:Scamandre,ilauicndr*
Comme tu me le Un,car ma main ne feindra
D'en occire toufxours tant que ie les enferme
Pans Ut murs d'ilion ia prochain de fin terme,
Xtie necejferaj queienayeeftreuué
Qui iHeilor ou de moy plut fort fera trouué.
Ce dit,ilferuadepluf belle en la foule,
Erlors le Fleuue amy qui profondément coule
Vint-dire à ApeUoniPourquoy diligemment
Ores nobferues-tu l'exprès commandement
Dit fils Saturnien} Doncques en meinte fort»
Nt t'auoit-il chargé de tenir la main fort*
^fux habitantdeTroye.Hde lesfecourir
lufqu'à tant que lefoit vint la terre couurit l '
lltauoit commandétfeflrt leurfauuegardr
Tant que la nuiétfuruintauecfon heuretarie.
Il acheuoitcet mots quand Achille •vaiUanti
SeietteemmyfeifléttJûrsUriuefaiOant:
Luy de tautre cofté qui s'enfle auet furie
Trouble toutes fes eaux ayant tonde yroflie:
Il les efmeut par tout & pouffa plufieun morts
Qui abondaient en luy vers la rsue des bords,
Comparaison.
"Dehors Mes ietta bruyant druoix pareille
Quvn Toreau qui muglant au combat s'apfsreitlt
JEtfauua les viuans dans fes flots tortueux
Les cachant tellement qu'on n'envitpas tin d'eux:
Mn horrible monceau les vagues ampoulées
Gg tif-

XXI. tITKt 91
Atcuuirond'^fchilUcfloicnt amonctUet
Et le flot qui ttmboit encontre le bouclier
Arrière repouffoit malgré luy ce guerrier.
Apres il perdit pié& fa plante efgaret
Neffauoit tu Ce mettre afin d'ejheajfuret:
Ce voyant il Jaifit vn Orme grand & beam
Vont la cheutearrrfla le beau courant de l'eau
Parfes rameaux efpais- Cet Orme grand & large
Cheant racine & fut defptça de fa charge
Tout le lordde la riueouuerte m/qu'aufini
Tant qu'avance fur l'onde il en fitt fait vn pont.
Adoucie preux guerrier faillit delariuiere,
Se hafia de voler d'vneplante legitri
Craignit le cours dit flot,mais le grand Dieu pour»
Ne cejft de le future & l'aller tourmentant: (tant
llfaifoit tonde noire en la fuperficie-
Afin qu'il eflonnaft ou qu'il rendifl finie
ha force fùrieufe où Achille paffoit,
Et qu'il ofiafi le mal qui les Troyent preffoit.
Achille s'enfint autant qu'eît la portée
D'une puqueluifanteauec raideur ietfte,
Comparaifon.
^€yant £vn Aigle noir l'impetuofit*
Qui paffe tous oyféaux pour la légèreté
Oyfeau plus fort que tous afiidu à la chaffei i
Pareil à vn tel Aigle ilgangnoitfur îefpace.
Son horrible harnais deffus luy refennoit:
Tournant obliquement toufiours ildedinoit
Et fuyait,M. *is le fieuue auec vn grand rauagt
En coulant le fuiuoitfans quitter fon voyage.
Comparaifon.
Comme vn home qui traîne (y mené des canaux

Ûtr*M D HOMERE. 54^
Tirez, dvnefontaine en façon de ruifjuuix,
Empongnant vue bêche ou tenant vue tranche
Jl conduit à fingre le canal qui s'efpanche
Par dedans les iardins & les plans des -vergers,
Oflant ce qui tmpefiheaux canaux voyanrs.
Comme ce ruiffeau coule on voit que mainte pitre*
3>egrauois reluifantfe roule ainfi qu'il erre,
Et luy'qui tombe à bat en vn pan viftement
D tuante fin ouurier, murmurant doucement.
^fmfi le flot courant trounoit toufiourssfchilt
Mnctre que fin piépour courir fufl agilité
„Les Dieux ont dupouuoir beaucoup plut que nef
^Leshofles de la terre oblige^ au trefpat, (f>at
Toutes les foitquyfchille auoitau cceurcnuit
Défaire tefie a» Dieu de Ut vague ennemie
Et voir fi tous ceux-là qui demeurent u deux
Lepouuoient eflonnerSvn effroyfoucieux,
ulutant défais lefleuut auec fa vague prou te
Les efpaulos couuroit de celuy qu'il furmonte
£}ui fautoit hautement tout fafché de courroux.
Le fleuue impétueux luy laffoit les genoux
Routant obliquement & defroboit la poudre
Deffousfes piedi, afin qu'il n'eufi où fi refoudre.
La Pelide en ce point fe prit à lamenter
Et diftjes ytux a» ciel.Opere lufiter,
Donc ainfi nul des Dieux ne m'eft point pitoyable
Tour mefaumr du cours qui défis flots m'acable}
Sauuermoy maintenant, puis faites moy offrir'
Les maux qu'il vo 9 plaira,iefuis prefl d'e fiuffrir,
il n'y a nul des Dieux qui de mon-mal îaccufir
Sinon ma chert mère autant qu'elle m'-vfi
G g v.

XXI. 1IVRE »B
Et mrflate de bourde 9l faulfe opinion,
le deuoH feulement fous le mur d'iUon
Perir,felonfin dire,attaint par lafagette
Qu'Apollon virement ieffm les hommes ietto;
Et ie vos le contrairelhelatlque n'ay-ie eflé
Occudejfomla main d Hcttorfi redouté
S^jjiefl leplut vaillant que cepays nourriffeX
Vn homme généreux de valeur dy/iruice
Eufl tué pour le moins vn autre valeureux :
Mais le fort maintenant cruel (y malheureux
Menace à mefatfir de mort peu honorable
Enfermé dans vnfieuue ainfi qu'vn miferable,
Ou qu'vn fouregarçon qui garde les pourceaux
Qu'vnTorrent enuelope en trauerfant les eaux
Durant vne tempeflc.ll difl tetteiparo&et
Quand Keptuue

l'itli»! »'HOMlM. )J»
Que ttnnemy nofoit enctos en fis murailles.
Quand tu aura» occis de (et Troyens le chef
Tu t'en retournerai aux vaijfeaux de rechef.
Nous te permettrons theur de remporter lagLiret •
Ce dit,& U UijJaiH en-ejpoirdeaiicloirt- •
Tarmy les immortelss'en allèrent r'affoir
Et luj quifefentoitpar leur dire efmouuoir,
Remply dtgrands ejprits courut en la campagne
Que-l'onde rejpandue en tous les endroits bagne.
Plufieurs armesfljteient desiouutntcaux tutZ,-
Mtplufieurs torpsauffsdesgenÇdarmes noyer,
£es genoux d» guerrier qui s'enfuyoit du fleuue
Ayant receu des Dieux tomme vneforce neuue •
Sautait bien hautement contre le coulant fioul
Dont le flot ejpanchéviftement allait droit.
Le fleuue n'empefehoit qu'il n'eujl la plante ifne&u-
Tant il eftoit remply d'vne foret nouuelle:
Toutefois peur cela Scamandre ne tejfa
Mais plus fort que iamais àlssyfe courrouça :
Sehauffant ils'efmeutty s'arma dauantagi •
Et puis-à Simois vfa de ce langage. •
Cher frète pour le moins ie te pry que leur deux*
Sous arreftions [effort de ce ChefhazAtdcux
D'autant qu'il doit bien toftfaecager & dejlruire-
La ville de Priam qui regift cet Empire,
A'iffs que les Troyens nepeuuent plus durer
Contre leitruaute^qu'il leur fait endurer.
Vont vieH'tcnaufecoun&fay vijlement pleine!'
Xfl riuesdeton coursdetonde det.fonteines,
Efmeus tous les Torrens :qu-ungrand flot irrité
S'-efleu* far le champ

XXI. LIVRE B! -
Mifl'ty lefroifîis des pierres emportées
Et des tronches de bois hors leurs fiege efcUteet
Afin de donner cejfe à cet impérieux
^»» efe faire autant que ferait vndes Dieu».
CM iefuis affeuiéquenyfa véhémente
Sa beauté ny encorfes armes d'excellence
Ne luy profiteront,oins vn bourbeux limon*
Cachera iujqu au fondfes armes de renom:
le ImueUperay davantage bty-mefmcj
Dans {arène poilrie en profondeur extrefmt
Verfant à tenuiron "un grand amat boueux
Où s'entre-mefleront force cailloux noueux
Si que les Mirmydons ntfçaurontrecoimoifirt
Ny recueillir les os de leur foutttram maijbrt
Tant ie le couuriray de bourbier entaffi!
Cefer&fonfepukre,& ainfi trepafle
Il n'aura point beftin de tombefepulchrale-
Ny de l'enterre ment defon heure fatale
La rs que les Argiens le -viendront inhumer.
Ce dit enforcentnt £vn courroux plut amer-,
Troublé de gros bouillons & murmurant defiume.
Plein defing^ de morts le perdre A feprefunu.
Uonde efloit violette ejr perfe s'ejleuantj
la raaijfoit celuy quelle alloit pourfuiuant,
In non s'en eferia nflant toute craintiue
jj}»'

[L'ILIXBK DHOMERI.- Jjl
Ce-pendant de ma part ieprendray le [entier
£hti ment vers Zephyre & la partie Aufirale
Tant que£vn vent marin Uttmptftedeual*
Efforce tourbillons pour brufler les harnois
£t les tefies de ceux que haytnt les Danois.
Dont -vnambraj'émeut s'enfuinra dommageable.
Sur Us nues de Xantht ambrafe,ejpouuentabU,
Ses arbres & luy-tnefme:Ajfiege-ledefeu
Sans que fes doux propos te gaiguent tant foit peu\
Oufes mots menaçons te détournent de nuire:
Ne relafche ta forte auant que m'oyes bruire
Pour te le commander:Lors tuarrefiera*
Ton indéniable feu quand ma voix tu orrai.
Ces mots eflatts finis Vulcan fit diligence
Et d'vngrandfeu diuin aprefiafa (uijfance.
Le feu premièrement dans lecljamp s'allumaj
Vn grand nombre de morts premier fe confommaj
£>M par tout abondaient ajj'omme^par Aohiile.
Tout le champ deuintfic: L'onde cure ££/ mobile
Coroparaifon.
Eutreferrte alors: Comme quand en vnclÙLt
Le Boree automnal defeiched vu iardin
La place en tout endroits fraichematt amufte:
Celuyquilaeultiueenhal'ameapatfee.
Ainfile champ fut fec & les morts ft brufloient.
Vulcan après tourna fesfiâmes qui voloient
Vers le coftédufieuue: Incontinent les ormes,
Lesfaules,lefoHchet,iufeu changent leurs formtsi
Les myriqueSyla loti & [herbe de la mer
Qmtroiffoientfur Ut bords s'y voy tient allumer*
A»guilles& poijftns qui nageoietfout les onÀ»

JCX1. tlVRB »S
&T& là fout les plis des tachettesprofondei
Sauteloieiit en travail pour le feu deuarantj
Vom l'haleine brufloit leur corps femartyrant'.
La force du\beaufUuueenefioitenflamee
Si bien que telle voix par luy fut animée.
Vulcan aucun des Vieux ne peut s'«potier
Ky s'opofer àtoy.Iene veux deffier
Non plus qu'autre des Dieux ta force fi brujUnte;
Ceffe moy donc ton ire & ta querelle ardente.
§u'si'chille hors des murs chaffc quiconquey tfij-
Dotbs-ie auoirpour leur aide tu querelle interefi?
Brujlantildijt ces mots,ry fin coulant liquide
Bomlloit de grande ardeur qui perdait fin humide*
CompaïaWon.
Corne vn chaudero boufi dvngrad brafierprejfii
Tondant le fuifd-un porttendrement• engreffé
Le feu de tous cofierambrajfe la chaudière
Qui loge dejfousfiy du bois fie la matière.
^€tnfi le beau tonal ardent deftubouiïïoit >.
Et ne pouuoit couler tant onle trauaiUoit.
L'haleine de Vulcan plein de forte prudente
Le tourmentaitfifort que fa courjèeftoitlente.
E» fin priant beaucoup au millieu des- dangers
Ildreffavers lunon ces petits mots légers.
lunon pourquoy tan fils majfaut- il à cet heurt
Xt viem-U trauoillerde mes flots la demeure
tlufioflquedenulautreUln'y en apat-vn -
De ceux qui lei Troyensficourent en commun
Qui fait moins à blafiner ouf oit moins à reprendrez
Puis se m'enabftiendrayfi me le fais entendre
lay donc que et Vulcan ceffe datire m*» tours,

L'iLIADS DIOUII!, JJ-J
leiurelàdeffusdenefrefterfecours
Ont qui foit aux Troyes,mefme quandtoute Troym
Pleine d vn feu nuifant mlfe à fat ty en proye
Brufleroitçà ejf là de brandons ennenut,
lunon ayant ouy te qu'il auoit promis
Dift afin fils Vulxan:Mon cher filshonorable
Arreft* maintenant: Il nefipae convenable-
XJe tourmenter amfi/i eau fe des mortels,
Ou de troubler fi fort vn des Dieux étemels.
Elle acheva fin dirt,& Vulcan fe fit maindre.
Saflame violente à [heure il fit efiaindrel .
Et le flot en fa riue à reculons tourna.
Voila comme leur noife entreuxfe terminât
Car Innon s'apaifa bien qu'elle fuft colère.
Entre les autres Dieux il s'efmeut au contraire
Vnegneue querelle avec difficulté
leur ejprit en deux parts je -voyant tranfporté.
jiuec vn bruit horrible ils vindrent à la charge:
Le ciel en retentit,aufii la terre large,
lupiterfur (Olympe euit Cemotton
Et ioyeux de les voir mis enfedttion
S'en prit àrireenfiy.Caronneles vitgviert
S'abfltnir de veniràCefcarmouchefiert,
Mars bateur de boucliers martelez, fous fes coup!
Commença le premier rff courant devant tons
Se rua fur Minerue & luy diftees reprocha.
Iwpu lente pourquoy braffes-tu ces aprochesf
fourquoy mets-tu querelle entre les Dieux ainfi,
D'infatiable audace ayant le coeurgrofli?
Quelque courage braue à cet*vient induire.
Ne tefouuient-dplus Un qutfrontê à mt tmjttj -

"Tu pouffa Diomedeajinde me bit jj'er
Et puis comment toymsfmt en Apres vint poujfir
La lance contre moyjtafihant en pleine veut
^t m: perfer le corpstfiis en bienfiuuetute,
leptnfe qu'auiourdhuy ie m'en verray vangé.
Ce dit,d lafrapa dam fin bouclier frangé
Que ion apeUe Egide: Il eji tel quele foudre
Ne le fçauroit donter ny froijfernyiiffiudre.
Al-trs fouille de carnage en tel lie» l'attuignit
Mail en fi reculant elle ne fi feignit,
Cirprenant une pierre afpre,noire,digi»jee
£%uelcshomnus iadispour borne avaientpsfitï \
A-itc telle raideur fur Mari elle toucha
Droit au chignon du col que tout plat le couché.
Il occupa de long quatre arpens de la plaints
Et fouilla fis cheuaux enla poudreufi areint.
Ses armes à lentour firent vngrand efilat:
PaUas s'en mit à rire & enpriflfon esbat:
Elle priftfin plaifirde voir deffut la place
abattu fous fa main vn Dieu fi plein d'audace*
Fuit ainjl le brava de ces mots glorieux.
Fol n'as-tufie» encorde combien ie vaux mieux
Et ie fuis plus que toy,puifqu'ainfi tu topo fis
Encontrema valeur dont fi maltudifpofesï
Ainfi tu payerai U furie & rancoeur
Dont te pourfuit ta me re a» dedans de fin coeur
Pourceq» ayant laiffé le party des Argiues,
Enfaueurdes Troyern tes armes font attiues.
Ces mats eftam finit arrière elle tourna-
Ses yeux refplandijf*m,$/ Venue emmena
Mon quigemiffiit fort §j/ eut beaucoup dépeint

l'i t T A » « »"h O M 1 tt t. Jf £
Vouant que r'amtffcr fin efprit & haleine.
Quand U blanche lune» vit Venus l'emmener
£Be difi à VaUaepeur mieux taiguillonner.
Ah'.Minerue vou.t» cemmeat cette impudente)
Zmmene derechef hors la guerre nuifante
Se» Mars pemicieuxà travers tout le bruit t
Mats va se tefupplyjay tout cela qui duit.
yîinfi dift,& PaBasfubitement criminel
loyeufe elle l'ajfaut $/ dedans la poitrine
Luy donna fi grand coup auecfa forte mai»
£>» 'elle luy fit faillir lis genoux & le fein,
Siqase Venue # luygi)oientdeffus Uplace,
Puis encore adhnfia des parolles d'audace.
Ttùpuijfent efirt ceux qui font pour les TryU
Alors qu'ils combattant contre les ^trgiens,
Et que la hardieffi & force Us poffede
• S$* ha Venue pour venir afin Mars donner ayde,
Ou pour ferentowtrer au douant démon brae.
Si tous bsyrefimbloietU nom ferions fans combatte
Et il y a long temps queujfionsfiny U guem
Deftruiftnt llitn gloire de cette terre.
Ainfin elle parla Q/ fit rirelunvn.
Or Neptune le Roy vint dire à Apollon.
thcebmpour quelle caufe en telles tntrtprifes
Sommes nousfeparez, & ne venons auxpnfest
Une nous fiedpas bien de nom en abflenir
Pusfque les autres ont commencé d'y venir,
Il nous finit vilain effort deshonorable
Si retournions là haut fur l'Olympe immuables .
Sans avoir combatif. Commence le premier
(V'autant qu'es le plut itunt)à faire le guerrier»

xxt. nvm DE
Car il ne m'efi fiant ayant plvs qvetoy d'âge
Etfçachant beaucoup plus: Que tu n'es gviere farel
Netefouuient-Upks des maux qu'auons fouffcrtt
Uousfeuls entre Us dieux à travailler expert
Quand nom fi fines fcruice vn an tout d'ordinaire
Au fier Laomedon en ejpoir defalaire?
Ceft luy qui commandait nousfaifant travailler.
J$uandà moy iefceu bien fa ville emmurastler.
De murs larges & beaux afin que ferme & flablt
On neUpeuft dénier nyrendreperijfable.
Et d'-vn autre ccftétv conduifeis dehors
Les bœufs au front cornu dont les pieds font rtlort
Tour les mettre en pafture en la montagne d'iden
Qu meint coutau fi voit & mantefource humide.
Mais quand les mois ioyeux nous eurent aportejr
Les termes du loyerpeurefirecontentex,
Xtrs ce Laomedon plein- de malice efprifi
Par force nous priva delà paye pnmifi
Mtpuis nous renvoya menaçant ajpremtnt.
•Alors il menaça te lier durement
Pieds & maint haut & bat ,puis pour payer tes
Aux IJles t envoyer qui fit cticy lointaines. (peina,
JE» outre il affuroitqvilnovsferoit trancher
kes oreilles encorfi penfions Ufafcher.
tiovspartifmesainftfafchezj d'-vn tel outrage
JStde ne rtceutir le loyer àuferuage.
Pourquoy donc maintenant aportes-tufauetsr
A ces peuples icy panures en leur cceuri
Pourquoy beaucoupplufhfl n'ejfayesîtudefaire
Qu'Usperiffenttreflomfous vnmaUteur contraint
Qu'avec nous nefats-tu qui tous entièrement

L ILI HDB DH0KSI1. $(+
Et femmes & enfant perijfentmefchamment?
ApolUnrefpondif.Neptune au grand courage^
Tu dirois/enfuisfeur,que ie nef crois fage
Siie te combattis peur des hommes mortels
Hifirables humains que ton peut dire teis,
S^ue letfueittesdes bois qui -viftementfe changent.
Florijjans pourvu teps Ujruit déterre ils mëgent,
puis ils tomlent à bat ayant le cour tranffi.
Tourc oflez, d» combat taijfonsbatre ceux-(y.
Ces mots eflans finit ilfc mit en arrière
D'autant qu'il reutroit le fier» defon pett
Et de honte nofiifvemr encontre luy.
Sa Seur qui Canif a, comme en prenantennuy
Se mit à le tan fer de mots pleins de rudejfe,
C'efioitfafocur Diane ardente-chafferejfe
Qui lu] fit ce reproche en -vfant de ces mots.
Tu t'enfuis Apollon fans grâce ny propos
Et tuât à Neptune ottreyela-vitloire,
Mais tH-luyat permis -vn don de -vainegloire
ToV.de quoy fert ton arcipourquoy le portes • t»
£jl- ce four ne montrer ce quefeut ta-vertu*.
Qufienet'oyeplm au milieu des Celefles
Te-vanter brauement pour gloire de tes geftes
Slue ne fiais t'efofee à Septun chevalier
Tu ne le montres pat,en -vain tu fats le fier,
Ainfidijt,&- Phebus ne fit rejponce aucune,
Mais limon Cefafihant contrecette importune
La tança rudement auec des mots fafcheuse.
Cornet demeures-tu Chienne a» cceur nopeureu»
Vit à vis dotant msf.at-tu la hardie fi
De topo fer à moy plut puijfante DeeJJ'e?

xxi. UTII m
Gomhù» que fois artbere il te fera montre'
gne fans porter malheur mon bras n'ejl rencontré
Vourceque fupitercommevn Lyon t'a faite
Pour tuer qui tu veux dont teplaifl la dcffaitt,
Tuenesglorseufe& penftt àbrauer
Jl te ferait meilleur fur les monts t'efprouuer
^ftuer ou Ut Cerfs ou Us Biches fuyante»
Qu'attaquer au combat fer fuîmes plus vaillante*
Que fi tu veux tenter Uhafardmaintenant
Je teferay cengnoiftre & voir incontinent
De combien ie te pajft,&qu'eu vain tu t'opefm
Pour cuider t'cgalLr à mey en quelques chofet
Ce dit,elle luy prifi auec la gauche main
Lepongnet des deux mains rjr luy oflafoudain
Son arc hors de CefpauU auecques la main droite* '
fuis,riant, l'en bâtit de force b ien efiroite
^4 l'endroit de ïoreiUe:Ot eût s'agit oit
Se tourmentant le corps pource qu'on l'abattit.
Tout fin amas de traitsenfe mtmtant luy tombé
CoaiparatfoD.
Apres ait fuit ainfi qu'vne Colombe
Qui fuyant tefperuier vole dans vn rocher
Oùl'onne la ffaurait ny prendre ny chercher
Car c'efl vn nid cachéchoifi pour fa demeure*
Ainfi toute pUurante elle fuit à l'heure
Abandonnant fon arc qu'elle delaiffa là.
Mercure mejfager d'autre cofté parla.
O L*tone:dijl-il,en façon qu'on peufl dire
ïenetecombatraynyieneledefir*-.
C'efl grand fait d'attaquer les Deejfes depr'u
$*e nojlre Inciterpourfesfemmes a pris.

tllIlkSI SH*HI1I. JyJ
Courste»aux \mmortcls&hardymcntleurcoutt
gue de feure valeur ta fine mefurmonte.
^finfi difi, tyiatone amafft tare couthi
Et teut ce qui efiok deçà delà tombé
Dam le tournoyassent de tareme prefiet.
Puis alla retrouver fa fille courroucée
Qui s'en efioit allée au fallait éternel
"De l'Olympe negeux,vers fan père immortel:
Cette fille pleurante alors éftoitapfe
Sur lesgenoutt du-pereefiant comme en franchife.
Sa vefturt immortelle autour d'elle trembloit
Son père en U voyant de rien ne fe troublait :
Riant tout doucement vers fin fein U la tire,
Et puis l'interrogeant s'enquiert de fin martyr*.
Ma filU,iifoit- U,lequel efi- ce des Ditutc
Qui s'eft encontre toy montré im'urieux i
Qui témérairement t'aurait bien outrage»
Comme fi tu eflois do mal faire chargée}
Cette demande faite\à l'infiant de rechef
Sa fille qui fortoitcouronne fin le chef
luy refponditainfi-.C'efl ta femme crutUt *
(D'o» vient entre les Dieux la noife &U querelle
Qui m'a voulu fraptr quand Us Dieux fe batoiem)
Tandis que de et faiit entr'eux ils en contaient
Apollon s en alla dedans la villefainte,
Car U en auoitfoin & pour elle auoit crainte
Qu'on ne laprifi d'ajfaut f*f malgré ledefti»
Qt?à vnfaccagement neferuifl de butin.
Les autres prirent cours vers les voufles celeQct,
Dot les vnsfe brauoiètd'autirfait de beaux gefiet
Ut autres au contraire eftoimt pleins de courroum

•Près du pire tonnant ils se placèrent tout
Et cependant ^tchilleaffommoit tout enfembU
Et Troyens ey chenaux ainfi que bon luyfimble.
Comparai fon.
Comme quand chacun voit en vnfaccagtment
Alheure qu'une ville ard-ctvn ambra/émeut
La fumée ondoyer vers la plaine ethetee.
Elle fenêtre au Cieljtant efl immodérée!
Demie trauatià tomyrtnd plufieurs foucieux
EffembU quelle vient par le courroux des Dieux,
Achille fit ainfi des douleurs & des peines
Atous les combatans des phalanges Troyennes.
Priam le bon vieillard ejloit fur vue tour
Alors qu'il auifa dans le terrible eflour
Des genfdarmes lui fans ,cet Achille effroyable
Qui ejloit de grandeur à vn monflrefemblable.
Il apercent auffi les Troyens ejlcnne%_
Qui tellement fuyaient deuant luy malmenez,
Qu'iïn'y auoit de force aucune refiftance
Adancfe lamentant de trifie contenante
Défendit de la tour revint dire aux foudars
Qui gardaient la muraille & portes &rempart
Qu'ils tinjfentau befoin les portes bienouuerttt
Pour receuoir ceux-là qui refloient de leur pertes
ï\eceuez^difoit-iltnofire camp qui s'enfuit
Ayant AchilU auprès qui le trouble r*rpourfmt
le crayqne nous n'aurons que mal de ces batailles
Ot après qu'ils feront au dedans des murailles
Reprenais leurs efprits de traitait confimme^
•^fl'inftant deffus eux les portes refermez,
Carieeraim que cet home ejlatfaitpour n

X I 11A B I D H O M IXI. J j<
Ne faute dons la ville afin de la deflruire.
Ce commandement fait ils firent leur devoir
Les partes en s'ouurant firent aperceuoir
Autant quvne lumière Q/falut aux cohortes
Outre plus Apollon fe mit dehors les portes
Tour leur donner confort au mal qu'il la prejfoit
Chacun d'eux yiflement droit aux murs s'auafob
Séchéd'extrefmefoif&fouHléde pouffiere:
^tchiUeauec fureur les fuiuoit par derrière
Vite rage indontee enuironnoitfon cœur
Tant il efieitbruflant de remporter thmneuri
Ce fut lorsque les fils des terres d'Acbaie
Xujfent pris llion,(agitez, de furie")
Si Photbus n'euft efmeu le dm:» Agenor
Cheualitrfans reproche,engendré £ ytntener.
Il luy mit hariieffe au fond de la poitrine
Il tint auprès de luy fa puiffance diuine
AfinqùÀdefioumaft le dommage pefant
Dont le traifideUmort pouvait eftrenuifiint,
jl tint apuyé contre Cefcorce dure
D'vn arbre de fouteau-.Puis de noirceur obfcur*
D'auantageilceuuritfacUiredeité.
g/oand Achille vaillant dejlruifeur de Cité
Fut connu d' ^tgenorjl le mifi enpenfee
gui demeura douteufc en deux parts balancée.
Ildiflfedefpitanttnfin coeur a part foy.
Si ie viens a fuir comme ceux que ie voy,
Auffi bien tout de mefme U prendra ma perfonne,
Et comme à £ autres Chefs Us teftes il moijfonnt
Il me déniera tel qu'vn homme couart,
Que fi ie -vais quitaat ceux- cydaiule hafard

XXt. I ITK.* Bl
Sans me mettreauec eux,fi fuyant taduerfairt
le gaigné la nota»* de ce montfolitairt
Et les taillis eftais où ie me cacheray,
gienldans UviBeauJoir it m'euretoumeray
Apres aueir loué dans la rmiere creufe
Mm corps plein de futur Qrd'ordure poudrtufi.
tien! mais Çuiste pas foi d'en ce point difcouriri
Qu'il ne me voye point loing illion courir :
tour mempengnerapresmattaignaut deviflefft.
leffay que defj'us tous fa force eft vei*querejfe,
Ht que fi seffayois de chtifir vntelfort
Il ne finit poffible en euiter la mort.
Vote il vaut beaucoup mieux que paroi/fat vtittt
le marche contre tuy deuantnofire grand ville.
Son corps fe peut blejfer §£/*W ne loge pat
Plus ivneamt enfon corps efclauedu trefpat
On dit qu'il tfl martel aujft bien que les ntflret,
Maiscefl Dieu qui luy fait plus de grâce qu'aux
Ce dityilfe retourne & attend depiéquty (Autres
Son cœur ne sejmouuoit & n'efteiten efmoy
Simm de bien comba tre auec chaude colère,
Comparaifon.
Comme dehors ivn bois s'en viet vne Panthère,
Sans auoir nulle trainte,mcontre leVeneur
Apres qu'elle a fentytaboyante rumeur:
Combien que le Chafjeur, deuancant, l'ait frapet
Et que lapiquefoitenfes veines trempée
Toutefois pour fou coup elle ne ceffe point
Qu'elle nefoit tuée ou quelle ne l'ait Mut
Defireufe de vaincre ou d'en eflre vaincue,
^ttofiï Anttnoride ayant tardeur efmue
Ht

L'iLIlDS »'KOMI*ï- J./7
tte voulut s'enakerdtuant cfuilmft tutti
S'il pourvoit ojftnctr Achille redouté.
Dont tenant fin bouclier à [opofittUfauU
Et-vife nMnbymwtifiiMvw»iiiMr.
O ^€ehilU btagart Uy aialtngtempt
{D ifvil Un Agencry^m bien f*rt tu battent
Degangntr amtmrdhuy nefin cité de Trtye.
Vaumrefelabufét» n'aura* cette hye
Et peur et* beaucoup eue» tufouffrirat:
Flufieurs htumus ér forts enter tutroumrat
Qui U défendront tout foui ejparguer leurs amtt
tour leun parit dimex,ilttmenfitt & leurs fitmet •
A» refteUDeflin t'abatte fur tes liant
Bien-quefoufi ttrriblt rp'fiaadacituet.
Ctiitji dilafcha hort dofamainpeftm*.
Son iauelotferré i vue pointe nuifante.
Et lay frapa la iambe au de/feux, faut faillir.
Ma» U\erfanip»gorftmit-àreiaiiir, •
PourrequeUpitfemittgremefmaitUet
Sl*ii*tmmmè*V'*U4*aMvknt efibaHUm
Empefiherettt It coup dofe faire profini,
te Feltie en a fris fi ietta le fécond
Vefftu cet Age*orylcitt je vertu ttéttkt;
Mail Phebut ne permit qu'il en prit tinedoirt
Car en tcimeUpant d'ej^aiffe obfcurilo '
Il le rouit du mat& mtfl enfemeti
L'eimoyant à repos loin de tell*partit.
Or afin de fauntr'toute la compagnie
Qutguignoit dam la viie,ApoUon finement
Firiftaupyd'AgenorU firme entièrement- .
Std'vnt tromperie *mvzja lifeUie.
•• • ffh ' • ' "

XXX. LÏVR» B B
Zlfe tint tout auprès devant cet homicidt
^ffm qu'il s ancftajl à courir après luy.
Tavdù qu'à la pnsrfuite il je donneit ennuy
Tournoyant fur les bords d»fieuue de Scamandre
~/tprts ceqmcomoitfans qu ilfe laiffaft prendre
Vnpen deuantfespitdi (car pour le deuutir
Thebut&nnoit efroar defe lai/fer aueir:)
Cependant UsTreyens à grand finie fe mirent
Vohntiers au dedans & la ville remplirent,
Et là fe renfermons n'obèrent fi tenir
Au*d*hors pour attendre antres gens à venir,
Qufpur connoiftre ceux qui leur feroient de refle
Ou quiferoient bronchez, en la guerre fimefte,. .
Mau tout ceux dont Us pieds Ci Usgentm pouuoitt
Sansfaûy de nul autre, a» dedans fefiutupsent.
fm du vint yniefme hure.
LE VINTDEVXIEME
* LIVRE DE L'ILIADE
D'HOMBRB.
AB.GVMENT.
LEs Twyens eftans r'enfermez dedant
laviIlc,MeAoztoatTeulattend au debars
AcJ^jfe & 4* cômcncement s'enfuit-

l'iIIABH B'HOMÏRÏ. Jj8
Puis aptes iHy fait tefteàla periuafîon de
Mineruc.d'ou vient qu'il eft tué. Achille le
pend à"fon chat & le traifhe par tout le
chtktnp nifqiïcs' à la ftaiiô du tittage ou les
Nauireseftoientatvcreesi Ceoxde la vitié
pleurent enfermes au dedans de la Ville
voyanseettcpiteulèauantiirc. '
Infi eatx que U peur mhit
mis à U fuite
Comme cheêreils ejpars 4cuanfimepourfititev'-'
•- -
\^tnfcrme% doit! la ville effuj-
£ tient leur fueur, '
Mtfe refraithijfoient efibdpt^d» Ube»n
Beu»*nsthapaifoimtdcleurfiifUfoujfrantt
Stpanchez, s'abuyoïentjur les tours de defence,
Tandis les jirgiens accourent à millitrs
£ t s'attachent du mur,comètes deleUrs bouiVtrt,
Or le tnauuais Dcjfm& Ufarqùenuifiauê '
Litreut en ceUeuUperfonntvaiUante* • >•
VugeiiereuxHeftorJtfdifantdeyneifteT " >'
yétdthtrs de U ville afin d'y expirer.

Tunime tant point jtet en mttt enfiitcyc .
Car la fitttUti item e/l peint *J?mue.
t*yift*,Açlù8* ifft deftfdfmdigHt.
Q fhehtà^uditttcherdemen bonrheuriaUaie^
V» mV blàtpffintém mtiftnt defiiu ttm
Oqïenconi pUtftMff enfant B&r

l'iLiJkfci S'HOASXI. }&
Vent le ttieiHardpteitra veyant telle temftjle
Et Unttnt hentfes manttfijrafttfitr la tefièî
fleurant il s'-efrriafi bit» qu'in tmtendoit
Xt priaitfen-thtrfilsiptïdehors attendait
Teitrfinfiny défit ^m'ilantit defepmidre
^fuPelidt vaillant cmreuxitmtrtprenJrt.
Vent te père vieillard en-hy tendant 'Us mahts
Luy difi auet pitié tet deux prepis humains.
Heilertnitiftrenfiitfiul nattes point tïthtmt
De penrtpieUVefiintenagtnecirhfîmmt,
Itijne tref vijhmrnt te n'aye vn grand efmny
Sitngt abatnétvnplni fêiffitntqnttày.
Je vendrait an'umt tri* ûienx tmnyfiijt agréai fc
£tcpe il fnfiaimiittnx autant cpt il m'efl aimable
Hem en aurhmlafin,Tent les chiens de cet oft
Mt Ut vantemrsvmim Umangenient bientofl,
BtUgritnedom^mr «ni dans mon cgnrdomine
tartink^mentJnfiiHds dénia poittiin,
Itftroùfe+UgtteeeyMm'aTéndn
Orfeliniemesfib*nril4e**vend*>
£Ml'enatra*fi*rtet,*ndeslfltshintm*et
Mt les auttetfènt ment it fis-mains inhumante)". •
Xnter* maintenant tty et ne puis-voir
Ceux yne Laetnaéietema fait atunV.
SS'iik refient envieaueamp detadnerfairt
lelesrachtpteray-detançonmeeffam:
Car ?ay beanttup d'airain e*ffi tny benwtwpd'èr
Q» Aile inftguic nom tira defmtbrefer
Alors

, XXI t. 1ITKI DR <
De Plut»» qutftififi ceux de toutoftifon, S < "
Ce fera grand douleur à moy & à leur mère .
Qui Us auons produits fane «cm les garder entrer
Mai* Us peuples qm font dedans mfreÇiti
Et qui font aufecours -venus de tout cofti
Auront MntdoaUur déplus courte durée.
Sifeulntt'expofantta'vieeft affûtée.
Pource retire toy,monf>ls,ie tefufply, .
£tneotetitonfalutr*rUnefirfeneubU)r •. '.
Ne donne tant dejrlpireà ceiiailknt PeÛde •
Sjtiltepriuede-uue^fiiitfnhoimctd*.,,- ;
Outrepùupren pitié de moy infortuné : '
X>e moy tonpauitrt père amfimaldtjliné
Qui fuis encor -vivant & que fut ma viesSeJpr
Le fis Saturnien mené auetques rudejft
Tour me perdre à U fin d-vndeftinrigoureux.
^pres quei'auroy/veutantd'^fUs-malhiureust, •
Apres que ^uray-vj»ntt(filkspourfuiuioà
Et Ums lifts nuptiaux reniwfex,4efuria,
Aptes quet'auray •ueufoeunnsenfanéncm , ^ •
£t ceux qui font eneortenagedtfetit .
Jeuaz, contre la terre aufacdenoJlreviUtî
^ipres que i'auray veu fisse la fureur hofttlt-
Des Grecs pernicieux,rauir toute* mes bru*.
Je •verfay que Us chiem viuans de morceaux crttê
Me mungerontupresdéchire en cent fortes
Afeiiraut fur lefuesl de mes premières portesi
leferty le dernier qui ainfiperiray .
Quand touché par U fer à bâtit tomberay
Et qu'on me ramral'ejpritqmmt fait vint*:
LerscescbiesquifouleietinatabU& sstajsîfuiut*

l'ILIADI DU on mi. $(&
Domefiiques portiers ouatèrent monfang,
Combien qu'ils riayent camrny délivre nyfrant
Des ennuis que les claies nçoiuetpour Itwr maifirtn
Quand vu ieune imitant Us faits défis- ancêtres -
XJi occù au tombâtpfimttly déchiré,
Tout ce qu'on luy peut voir comme il efl atterré
•JHefimble mal fiant uy en rien deshonnefie.
JUaù quad i'i/n home vieil iî la barbe & la tefit
Et la partie honteufeont ce trifte malheur •
Que Us chiens le fusillant en font vn déshonneur
Et que-vilainement fis membres ils efhmftnt •
Ceflchofifiteyabkàtom ceux qui lamtfeitt.
Mnfidifi le vieillard & tant ilfefachoit
S»*fit cheveux ttm blancs du chef II s'arrachoit ••
£tfi pour font fin dire il n'efrneut le courage
De fin enfant HtUor à croire fin langage.
Sa mère d'antre fart pleurante lamenttir
Xt defiouurantfinfeinfon tetin prefentoit
Puis vfiit de ces motsxHttlor mon fils aimable-'
^fyespitiêde moy qui tefu'n vénérable,
uiyes en rtutrence encore ie te pry
Ce fein& cetetin quiieune toutnourry.
Si iamaù s apaise ton enfance nouueUe
^tlors. que t» itioit te donnant la mammcKe-,
Tay qu'on il t'en fouuienne i% t'enferme auet nom
Afin de repouffir U mal commun à lent.
Jie t'arrefte point fini dehors en la campagne .
Pour combatre ceUy qus Us Troyens dejdagne.
Carfile Dejlmveutquilvienneàtedonttf
lenaumy'UmoyennydeteUminter , .
Hy de te mettre ans Uts qu'aux defunfts on ordiuet-
Hh iiij

XXII. tlVR* PS
Tafemme ne pourra dernier à ta perfonnt
MiS* pnfiosd"bineuran

^e f&ttnie au tombât AehtËerUrritstx
Afin que ittettttattantqittiem'endiSe,
Ou bien que ieptrifianfifdelamuraHlt
fort honorablement aux y enx de la Cité
Sont teffvrtâ* fa mainquim aura fitnmmté.
Serait il pomt meilleur qtren et Ut» it delaijfe ' "
Ma targue tonte ronde ££/ niafalade efpaifft
Et que t'ÀiUe au douant £ AcMU valeureux}
tàieluy fnmettray fJ'etene aux beaux cheveu* '
Et fi Iny prtmettnty deltrrrendrt nuée elle
Tottt les biens qu'Alexandre à la perruque faUt
A amené dam Trtyt alors qù'Ut'amena-
Et le commencement de la gftrredonna.
OutrepUvieferaymeieUepriimeffe,
C'cft qu'ondepartira en denx parts larichtjfr
QutTroyeftntauoir afin d'en faire part •
A ceux quifoBtytmufentetïretnte ha,xjtrt:
Puùiclûypnmettrayieprendred'auant&gt '
Ve tout nos Citoyens,formé de gage,
. Vnferment honorableoitils ajjttreront
Hue fans leur rien cacher en denx Hi partiront
ïomksbtmsqueU^tvifeïihtonfachftttAiiiaiiquefèrtct'éfnmrs
m htonèbfnrfenrtfirtf
Je n'iray point tiers luypenfant kfuplier. ' '•
Aufîibïendipitléirne punie p**r
Ilnaurottffointrejpet}amoy Chefdegthiàyittti:
AinsmètêroittontnuddefîtouilUdemts arrhes,
Comparaifofl.
* Ton* afnfiqnvne femme: U htlttyftntpiti^ •
CommeonVoit [es garçons & fiUts s'en atlit J
T>euiftrpreriv*tkifi*e*iiiffk*^pi*rrt. .'-
Hh •»

. XXII. IIVKE » 8
Il vaut mieux que le far l'-ùn à l'autre nous fem
Afin que nom• voyons à qui feradonné
Le prix de lupiier qui et» 4 ordonné.
Ainfiiljifcourait,& ce-pendant Achille
S'en vintA»pres4t Usy telqu'yn Mors bien agile
Branlantfa dure lance auecqaesfonbraf droit.
Corrçgarailbala
lueur de l'airain à'Cestuironcauroit
Semblable à la clartétf-unefitme ou encore
Acetledufileilquattdtaubeilrecolire,
Soudain qùHtïtor le vit y ne frayeur luy. vint
Et de demeurer là plus il ne fefoumnt. .
Il n'tja s'y tenir: Ainslaijja la barrière .
Des portes de-la-ville & s'enfuit arrière,,
L'autre lepourfuiuit courant légèrement^
Affûté défispied} qui allaient *viftcmentr . . - _
Çoxnparaifbo.
Commedejfiu Us monts vngradoyfeau iepreyt-
OitSjcreau JZJptruierfeitdiiiflemettthiviQ*.
Apres vne Colombe eflancee à fûyr: , ,
CrdintiMeeUes'eiiuoOeafiiid'efiiaftoufr .;
St.tourne obliquement:X.'eff>ersuer.quila tbaffe
fret foUe fait vu bruit quijpuueplla menace*.
Souvent il fond éejfus & tafihejLfetnpicter.. .. _•_
^inficeval^euxfelâffiùemgorfffi • -1X_
Comntes'deuftvolé,tantfacourfiefloitfrojUe. -
HeÛor tremblait de pem &. fuyant » axoit .jftonff^
Chacun voyoitco urir tinr^ l'autreguerrier
Auprès d"vne efchauguette & auprès dninfiguite
Surl^ voyebatueo»palp>ieniJeiif>affétttfnK »• ' >

t'fLiAD'B t'rfiirti.' ftz
Jls vindrent à l'endroit où font les belles eaux
Qui tirent de Scamandrt vnnuflede ruifftamc
Ce font deux fourcefi ea» iekt Cvnt efl attiédit*
It 4a fumée m fort comme d'vnfittfortit.
t,''autre foutre m Eftc hafom tomt offensé
De fioidenegeourrefle ou decriftal glacé,
là font force bajfms do pterres aflèi belles
O» les femmes de Troyedsr Us ieunesputeUtr
Lauonnties veftemens qui rendaient esbahitï
Quand lefiedtdepaix tegneit en leur pais-,
Doncqueten tel endroitces deux prtnoient tanière?
Jj-vn s'enfuyait deuant l'autrefuiuoitderrHrtl
Celuy qm s enfuyoit tftoit homme-vaiUaut>
Mais eeluy. teftoitplm qu'il ïaUoit aJfailUnh
Z.'vn tjrlautre cour* vifleà caufe qu'il* efiime
^'Un'yvapointdnprixd'auoirvntviéfimtt
Ou la peau d'vn terea»,pris des hommes coureur \
Mais il va delà vie obligeeaux veinqueutt.
Comparaison.
Corne quai deux cheuaxx Je qui dure «/? la corna -
Courent fort viflemtnt àttntourd'i/ncbofnt.
Vne femme ouTrepié gentiment façenné
Pris de grande valeur peureux tfi ordonné,
Et la courft fi fait à-quelques funérailles.
Ainft trois fois ces deux à l'tntourdesmurailte*
Couraient logeraient & tous Itspuijfem Dieux.
ji les confxdertx tinaunt ferme leursyenx.
Orleptnducielquinoiaituresdifpenfe-t '.
Commença tes propos àtouto tafîlflmco.
AkMevoy de rues jeux-vn qui nefrfauerj •;
fturJiïuyfatWÉUtttt&tcnfutskienmjrry
Hh vi-'

xxi li ti vu si '
D'autant qu'dm'a brufle'force boufacrifict
Sur la cynu d'Ida ftstr me faire ftruket
Il m'afimumt bruftc'dtscuijfes detereomt
Qu'il me foifutcheifir au metteur des troufteaute,
jlh'.ie voy maintenant quel* legeïAthiOt
Xe pourfuitvivement à ïentour de fa viHt
Mais fin confidercj^rïr t«nfubt%a»firt
SinousltfdUueYmsduperildeUttnrt
On fi nias le tairons (bte qu'il foitvailiathomr) .
Douter deflouscebty quel» Ortte renemme.
Minerue aux yeux defutg ainfi tuy revendit.
O pertfoudroyant quelpropn as*t» diti
Voudroit-tu retirer dt la mort defpiaifantt
V» homme deftint"pour vit* ttel*attente,
Homme que leDefims'efi promis deltrtg ttmfsi
Tay.Atait tune feras tout Htm autres Content.
Imiter qui afftmble&amaffe la Nu*
En ce piind boy rendit fa vtlontécovnuet
Fille Tritonniennejtnmty lia te fiant,
Ienetcparlotifasoreibouefcimt,
le veine t'efltt agréable & ù t'ay dijpenfm
Défaire tout tei* que voudra ta pénfee.
Ke Uifft ton vouloir, ^tittfiSfi Jupiter
St bien qu'elle fufipronte si la fit txcittrl
Donc elle dépendit de la tyme Ofympiqm
Oùeftoitdeces deux l'efcnrmoneh* beûiqu*.
Comparait».
Ci"nteifuanl fur les tuonti+nchitbii efpnmut
Pourfuit vn Pan de Biche »pr*t qu'il l'a Uni •
HmdefàrépoÇeertllefuitûtaler*
Etp4hnjkst*tlfad*farfrim*tttt*-

l'iUAPl S'HOMEKS. jrfj
J$»e s'il advient parfois

jcxrï. HTtl »«•
\Ala quatricfmc fait eurent fartebuts planter
Bu la plate ou efleient Us deuxfources bomllanter,
Les balances de lupitcr.
Ce fut lors que le Père à qui rien n efl cache'..
Priftfis Balances d'or,au futur empefché.
lly milieux Deflim demortinexorabU
Pourfçauoirqui desdeux auraitl'heurfauorablt
Puis tenant le milieu iuftement comme il faut
Jl tira tout £vn coup Us balances en haut
Où le defiin £ H tilt r fuiuantt heure fatal*,
Dtfcendtt càntrebas vers la place infernal*-
Si bien que lors Phebus en projeté quita:
Au contraire PaUard' AchiUt s'aceoft*
Et luy dift ce prof os : Ores Je me fais croire
Que nous remportais aux Danois grande gtoircj
Quand nom aurons cet homme au trejpat deuaii
Qui iamais du combat neft voyait foulé.
Maintenant ituepeut miter l'infortune >
Encore que Phcebus trauaUk & importune
Son peu lupitcr firoulant datant hey
C'efi en -vain qu'il s'amnfc i rompre tel tnttuy.
Donc arrefles •vnfen & reprens ton haleine-,
Je m'en vais après luy afin que ie l'amcinf
Etiele perfùade à venir centretey.
AinfiPallatluy diftilly adioufiafoy,
En l'ejpoir de fin ame il prift refuuijfinm
Etfe tint apuyéfurie bois de fa lance.
La Greffe tandis fin Heilor atteignit
Oùrdu corps, & de voix fareilUfefeignit
Au vaillant Deipbobe afin demieux Cattrain
• IhnctIUdkceimiitsiQuefenfes-mmonfrert*-

LILIADrS tHOWH!, j6f
jUhtikfortttprejfe $/ Upomfuit toufionn
jl l'tntom d'ilion atiec i/a -vifle cours,
Mais fit arrtJ}ons-nt>Hf,totudeux ftifimt luy teflr
JEt rembarrons fa forte anee labeur honnejle.
Heétor Inyrrpiiqua-.Panutantfet'amois
Beaucoup pûu que tomctmx qttt fieres ienommeit
Et qui font fils AHetube & de Priant mon »«r»
ÎAaispluyqùauparavant ortsitdekbere •.
De te porter honneur pmfque tu acofc
Sortir à mafauem quandtumaianifc,
Xes autres ait contraire enclôt cachtx demeurent
Et me voyant dehors aj/nonayde n'accourent
ïdinoruertpliquaiMonfi-ercsleftcertain • .. .'
££u a/faon a voiUudeftomner mon dtjfaim
Et mon père etf ma mère en ont •vtrfédcs larmes- •.
MttinantambraffùTommtttopagnoniiatmet.
Z,*i/i» après l'autre anffi m'ontpriémmnttfoto
P« ne bouger de Troye onfimement teflois
Tat de crainte Us ont t»m {Mais voyât ta deftreffr
Monôme s'affUgcoittk-vntghefm trifltfie.
Combatonimmntnant eflancex. tCiingraud cttur\.
Mtfl'tfpa/gnïs nydardiny force ary xsgunr
Afin que n->mfcachions fi te vaitUnl AchsUe
Tro»mrafiernomieHx-l*roi(lo*refacUU.
Et s'il remportera Us defpowlles de ntta
Ou s'tlfera. oUtf^part effort de tes conpt^.
Ce iifi.ffl parfintffeeUe marcha-premier**
gyand ils furent vensti où Ulamcefrefîiien -. .
Apnyoitten^mj^fti-ikmittocctUtf, • -

xxit. t r*m » «
A/a» cteur veut maintenA que i'attide et ietWtstr*^
te t'ayfuy trois fois,Maintenant iefçiitray
Siiejeray tue'oufiieteturay.
Sus regardons les Dieux,luro»s àIturvifage,
Ils ferons bons ttfmoim 4e*

L'illAD* tRtMllI. 3^J
£tteJlançafiudAin:MaisHtanq»ittmèftt>
S'en defh»rna fi bien qu'ilfailUti ft, ftife.
Il alla par defjm enterre ftfieker
Et BAUM rea»r»t*»ewraï'*rr*timr,
luis le remit é mmns de etmy y • «il* inriw
Sans Je fie» du gmtrmr uni fia à (tfrfiH
jthrf qu'tts'amufot ùeber etftWfv.
Tt*

." «I*. tITKl '»*
tourct qu'il Ce trouva de louée deuefiu.
Il demande vue pique afin qu'il fe manche
Et apelltfin frère auecfa targue blanche
Mais il n'eft très de luy -.Donc à fheure ilpenfa
Jtfonmaladuenirqu'ainfmilpronom;a-
Hdatit connu» bien qu'ires les Dieux celefieë
M'apdlentautrefpM tg aux ombresfunefles,
Car iecroytùicyDeif tube frefent^
Et se voy peur certain qu'A eji de moy abfint
Eudes dont la Cité faut me venir défendre,
fallas m'a bien deteu me donnant faux entendre?
Maintenant làmtrttriflteft prochaine de moy
Et pour en efchaper nul moyen tenevoyl
lupiter & Phtfbus ont tu pour agréable
De mefauuerfiuHent dit péril dommageable 1 .
Soutient ils m ont fournidurant les autres fois»
MaisortsU Defimmerangefomfestoii
Sine -veux-le mourir auetvtt if prit lafcht
Ou fans gloire & meate,ains il faut que ietafcht
Defaire-vn fi beeufaitique ceux làquivtendnê.
L'ejlimentafjtt, dignealors qu'ils l'attendront.*
Comparaifon.
Ce dît,il dtfgainafa langue efpte aigutj
Sus près de fin cofié luydemoHtoit pendue
fuis en fi retournant -vint tout audacieux
Comme vn -sfigle volant quifenttre les Cieux .
Xt qui fond fur vn champ parmy la nue obfcurtLf
Difireux d'enleuer proye à fa nourriture
Il rauift taigneau tendre ouïe Heurepeureuxi
Tel aparut Hcclor,courage valeureux..
Aufiifon ennemy s'encouragea de-mefmt

'"" t'ilIA»! DMOJtEAJ. Jifi
Se rempli* de vipeuramg&te $/ estirtàtti
Deuant fin efiematH tendit fonlfouclier >
Qui paroiffoit venir ct-vn excellent osrurier. '.
Il attoit tantSefprits ieflame.& de courage
Que fin chef remuant en donnoit tefmoiguage*
3Et fin armetaufîiquifaifoit plu fleurs clins;
Sut tarmetfi nituueùntles rayent & les crins
Q»e VuUanfit dorexjjr pendit à la ere/lt,.
' Comparaifoa. . . .
Comme'deuefi la nuid à l'heure fu'en s'aprefle..
Di tirer aux troupeaux Liait ejùils ont au Pis,
Chacun lors aperçoit entre feux infinis
l'efroille de Vefper qui toutes autres paffc ..
Luifante dtbeauté,de rayons & de grâce:
sfinfitcEe.jplendeurfur la pique luifoit .
Qu'auecquefa main droite Achille conduisit,
\lfectuoit fa pique ayant en la fenfit
C»mmemftrMd'tict~tor l'audace terrajfee, . .
llmefuroit fin corpSi&cafidtnilfort
C^Uptumitaffairlevraycoupdelamoril . .
llnev oyoït endroit oit les armes, polies
Qu'tl auoit autrefois i PatrocLrauies
Nelecouuriffenttout:Seulementpréd»chef
L'endroit aparoiffost où du colefl la clef
Qui du chignon du col les efpaules fipare,
Liaupar oH.-viftemtnt là mort de nous s'empare.
Ponctuesen telle place ^fihUletout fiudaia
XfUnçafon long-bois à la pointe d'airain
£t du tout luy perça le chinon- du col tendre
Toutefois ne -voulut par leppfier le prendre
Afin qu\npe»viuant il tuifi les propos

XXII.
tlTll 01
jgy vtJmjHturiliiT»it,(!srreàtfiif)**i*x tU/mm*^.
§ui,cemme*rts s'ayfkk moituta'in vengereit.
Ma chair Jtwotnamyftratufimtlie,
Mou Usditm&^eaœuprtnïrmtÀ.parti*
Et te déchireront g^utvUainemt»ti
Heûorn'en pomuantpjm hy difi ttutêtueememt ' ;
Jeté pry par *n-orne &p*rtmp*rtnt*ft
Ne permets efutiefiisitsmafims le camagt
M aisjàm laiffermtatmpstn'viLame façtn
Refoy Ittfemm* dar^ctmmepturesoa rancmi^
EtUtprtfeM*'*TM»**Ap*rttrummpm
Mt aue te donnera lufiti*dtm*,mer*,
RedSne bar monctrfs au'ilt vitadmU mbmktt
Afin qu'Unit Ibinturit-ejeremif a» kuthxr
Ouiesmirts fimtbrupeç. à leur heure fiitaie.
Permettauot habitons de ma terre notait
Et aux femmes auffî d'honorer mon trtfpat*.
Leveinquemr'-tt!ilUda(c*mme ne- voulant fa*} .
D'vnceUtoutdetraum,^ luy Jifl,N*mtprm
Méchant chien que t»ts,ny parma cher* vit
If y par met chen partus ny par mesdeux genouée
Je voudrais pour les maux que tu as fait fur ittmt
TouuoiramoirU cœur de manger uchait crut
jtprcsl'auoir coupée enpatcetcwenm

t'iltAD-B » M »*«»'«'• êff
Pf'efpert nullement de t'tfthalmr des chiens,
Quand on m'iportereit trente pis plm dekiem
Pour racheter ton corps que tu ntdis enivre.
Cela n'emfefcher* qpe un ne tedeuere
Ton pextantefm'ifnttrotmcrafecoun
SjHtsÀ mtfm*ilp*m*UT*it-£t*-niin«rtvfam
Ett^Mtene^cepoinclte/veyantaMXtasebm
tfetepkarera point dtffiu (es lifts fitutbm.
Httlor mfjt-mpwrantrtpHtpu ttOt voit
It tywuuehfiUmqutffaùpreuoyw
£K* te n'anroit if toypUtbunsaiaeiefpoiue
Et m*fiwq»'mwi*uf*ifam«ftmom*
Çaxtme.emtfl dtjfrl 4mf

XXfi. I ÏT'R B » H
Si prefence admirableryfit belle Jtature,
Etùrsvn Jeul de tous ne s'en vint aprocher
Q)'il n'y donnaft iin coup ioy eu* de te toucher.
QueUunàfonvoipndifiltrttettèfaroItt.
Hector poi* te blcjfet ha bien la chair fU» mode
Qu'il nantit en ce temps qu'il brufla tiiuement
Nos vaijjèaux empoijfrrjar vn ambrafiment.
jtinfiquelcùndeuifeàquélcundeUtrntpt
Et iiincoupaprochi le irepajiedécoupe, ,
^f près que lé veinqueur les defpoulUeseut prit
Il profera ces mots.ioyeux etauok le pris!
Oamit Chefs gr Roi; des peuples déU Ùrtee '•*•
Puifquetespuiffam Dieux mot iomticefleadrtfli
$ucroy donté cet homme ettncmy dangereux
Sjuïftifbitplus de mal que toupies autres'fessier '
EJfayons détenirleur murailleprejfec'.
Jtfin que nous [fâchions qu'ils ont en Uptnfee,
Voyons s'ils quiteront leurfitberbe Qité
Ou s'ils tiendront encore Hprcs Heftordonlc,
Maispourqmy monefptil fait-il que h nt

l'iLIABI n'BflHIllI. )6t
X t retournant menons cette perfinne morte.
Nomauons rempart*grandegloire àmamforte,
Nous auons abat» (ff occis en ce lie»
Ceùty que les Troyens adoroient amme vti Die»
Ce dit,tl accoutra d'une façon vilaine '
Le defunltqu'd tenait efiendufnrlaplaint
De tout Ut deux Talons les nerfs il luy fendit
Tmst dente euirs de boeuf &fiudain U pendit
A.» denier de fin char Coiffant traifner la Tefie:
Puis ayant commenté r«t eeuuredeshonnefit
Il monta fur fin char &fo»ttafet Courfers '
£>ui ncncontre Uurgré s'cHuoloyent volontiers
Voila que peut en nous U canmux & la baynt! •
Vn tourbillon de poudre ainÇi queIon Utraifite •
Sefmtut à l'ewt:ront& fis Cheueux dorez.
Tout remplis de paupière enfant déshonorez.
Sa tifte qui fit» bloitparauantfi aimable
Toute entière gifoit en la poudre du fable :
Lors Jupiter permift qu'il fufifi mal traité
MefmedansUpaisdefanatiuité.
Sa mère qui l'attife incontinent s'arrache
Les cheueux de La tefie: Elit iette,elU hache
L ornement délicat quilujceuuroitle Chef,
Et s'tfclate à crier pour vnfi grand mochef. v
S >n Père auec pitié fait aujfi le fembUble
Et les peuples enclos font vndueil pitoyable
Comparaifon.
Détenus defoupirsjde plaintes & de pleurs
On eufldit à les vairparmyteU.es douleurs
QuciadefondincombUvncflametmitU
Dénotait ^/brufloit leur cité notsireJU- ;;
Les peuples ne pointaient qu'à peine retenir

Priai» qniiajfligmt $/ qui valait
Trtuuer fon-fû tLftmcï où-te Gretie tirojfc.
Se roulant fur duftm/ethenorontfaface
llnenwteUfotémis^mqucfotientletm Ifomi
Et IcsprioitainfiBidettetcompAgn&m
CeJfe^iemeUnir^aiffe^meyqneiifort»,
Permme%j»ty jaStre* lefrncy mcmpmU,
\e pritay temefibant qui n'a point d'amitié
t**tff4»*i* t'Afreudta de tntm tge pitié.
Et s'il rtutrera ma vitMeffe affolé*
Il avnperttelqtufonomme Pelé*
Qui muil'é ettgtndrivrjr qui (a ftntnturrm
A/m^uolet Troytmfo viffent terni périr
Et ajtiequcfkr Uns < en eujjt fâcherie,
tlitfieurtiemesenfaniontfenty fa furie
Mais pour autun de ce»x que fin fer itmî
Mem efprit de douleur ne s'eft tant remué
Comme pour et dernier qui me fera du nombre
De aux -là que {Enfer démolitfom fin Ombre.
Las '.il démit mentir an milieu de met bras
Donc foulons itoftrecomr de pleurer fontrefpasl
lioy père infortuné, teymerr infortunée'.
Ainfx pleurant UMjl:Hecubeefpoinçomtée
Vetglainesdedoukur donna commencement
Entre celles de Troye à telgamjfement
Car Us femmesfuiutient le dueil de leur Princeffi
Comme les Citoyens de leur fyy la triQerie.
O mon fils,Àifrit-eQe,he'faut-il qu'en ces HMM
Toy mort iefois vmauteauetmille tranaind
Que ieftuffrei'enuny peur taptrfome aimée
^toufumeftmtntroit^eiUdt noflrearmu

lit ajurtek t*»*fig*and* ttilité
Sjttchaum-tbonnouttmme wMltiemm,& jéndremuektmcw
Vomit fat tnmdu U fini*feu Hi&ort
C*raktunmtffaget

Ne U pourfuiutfeul parmy. U champ fertile:
l'ay crainte quauiourd'huy il ne face eeffer
Ce quifaifoit fieclor auxpérils nuancer, . i
y»i9nûue trop hardie & aufii trop facheufi
S^itoufiours ttmptrtoitàlxuuredangereufel
Courage trop.dimn qui à Jtulnttedoit • . ,
£t que nul aux dangers ianMU nefecondtill; •.
Ayamconte\es»sots,ellejortitifi»daint
A uec yn bat de cteur &> patftt incertaine
l'elle qu'vue Menade ejprijh de furent..
Ses finalités ftùuticntfef pat & fa douleur*.
Quand die fut -venue où efloit l'ajfemUce
A l'enuirms des tours efperdument troublée
Ellcfe tint à -voir U camp des efirangers.
Alors eïLeAuifa que les chenaux légers
Traifnojent fort tketmary par cruauté'nouueBe,
Vource •une .obfiure Huit enfanta fa pruiseSe.
Elle cheut m arrière;& comme tUe tomba
Vnegimà!pantohj>n fonefprit dtfrôba.
loua les beaux ornement qui fa tefie couvrirent
Loin de fin chef aufii contre bat s'eJpandiraU
Coife,liens jmbans& U-utile tijfu
Qpi des mains de Venu* auoit ffté rett» ,
$»*nd Hetltr luy dtuna rnHUprefem^ngag*
T>efin,*mour extremex& (tut en mariage.
Al'ejttourd'eUeeftoientltsfceursdefonmajiy - ,
Mtplufieurs quipenfoknt que fin caurfuft pery,
Ils la tenaient pourmorte/ou en péril extrefntt,
Qr après qu'eue fut reuenutenfoymefme
QueUccMtrtpruCefpritrainafîédudecUttt • \
Hk yfé de ces mot! autcfaugloti ardans, _

1*1 L I *BB V'HOHtRI. )7»
HeSor mon rhermary que iefuu miferable! •
Uoat iomes tous deux-net, fous im iefitn lebUble,
Toy icy,moy à Thebc auprès diction
S«.i affligeafafaittevn but d'affltiiioni \
Je •voudra» que iamatt ilnem'cufl engendrée!
Tu t'en vat maintenant fine la tort emftudrie
Aumanoir de Flûte» & me quittes «JK
Veuue par ion ttkfente envndueil &fituy
Tu me loi/fis -an fus encore enfin enfance
A qui,plems de defafire auons donné naiffanee.
Tu nelny ayieru.puifque amourÀ'huytumatr^, .
E* fin fermée aufiin dydera tes labeurs,
^ue s'il peut efckapancesguerreslarmoyantet
Toujïoun encore apréimilUptineiprtftnUs
Xuy donneront trauail,e^f les homesytethant
'Ledepojjccteront du profit de fis chams.
Quand le io HT Orphelin fur-un enfant arriut
lors de touffes amis ce ieuut enfant il prine,
Et près de ceux du père il t'en va manditr : •
Leii tire par Urobe &vient à fupUer. ,
Trifle il abaiffel'ceil,ilptrdl'b»imejitauaac*
Et Us larmes tonfuuat ondoy eut fur fa fa/tu .• v ; ; :
Encorfi quelque amy. s'en efmeuià pitié . .
\lnehAirtWKpa*nyltpaifiàtMiiie\, .,
Sa Itmes'^rmtfe&faUngtefeÊhje ...
Ole tnuue enfin palaii fa grand foifejlancbie.. -.'
Puis fi tofl qu'ilfmuientquelqueplutaptr.eut ...
Sraue d'auoir encortvn & îautreparent
Il tofte dela!Tabkil&jïiaft& fapÀfh**^
A tendroit qu'il ejhit^luy difant cereproche.
Va-ttnpuifque tonpert entre nota ne rcpaijl.

XXII. f/lYfc* Bl
Ce gtrçmlarmoyantifuife fâche & defthu$
Se retire foudamdemri fa mert veuue.
Il faut qu'Aflùutax tout cet malheurs efrreuue,
Etluyqiifàraaànt'omokheureufement '•
Sur let'geùiuxdufereitueqb*» traitement
%t(p*darmtàâbr&ie fa mext nourrie*
Sur iin lit deUearauerj force délire
^uand il-uottloit dormir ^r cejjôit de trier,'
Maintenant doibt feuffrk & foo caier foueit*.
Il itibt-bettiutufftuffrir à fortunes rebeUtt
iepmiitlapuy des fatturs paternelles.
CarUutfest^cbtrrmaryfudefend^snosmurs
Et la Tfjmtfmrtoy itttftmoientUenkfm-s: :
Mainttnxut^utalhtmr/tùfrts dtsmttm benêt
Les petèt*+ti!Kftmi*tot tùflm ttytemn te fut*
Quand les chiâu firent fiais de ton rerfUifé m
Les hoiùrt^'autrofmituautUretea».
Tes veftumtm petite utrttmfuhtâtt
Gifent en •mafimujfaw & te feut inutiles:
Feurtont icletoneutjty datant lefeunuifif
FwfquepwrteftruirltMr outrage eft**yff
Et que (VOMIS vig^ttft» rt^fretutrat-tenaife,
Ou bienfaits Uurdtitrm

LE VINTROISIEME
LIVRE DE L'IUADE
ARGYMENT.
ACkiHc fait les cérémonie» des funérailles
de Patrod»,tyrannifanc& immolant
poor l'amour de luy doaze ieune»
komroes Troyees,: Et d'auantage chiens,
chenwix,& «Vie* Ytf&nr». Apte» celail
Asdonnftd» iegx dcprixà t'«mponoie prix $coutir,6( les autres au.
tfçtpçnt, ftbietv qnclçToumpy fc fiaift
•une «ut de telleiaçoa^
' InfmiltfinpktSk uutefi dans
InCitê,
i Makqwd kt Atgm» fitntt
(Ftmtrinfit
[Vtnmfmrl'Ht'hfruit, dttam
> d'eux ftrttire
^Uq^*ki«lÀitiaf4(Uu{t.N*uire.
ti Uf

XX IjJ. LI VR?, B B.
Achille toutefois 4 l'heure nepermift
Qu aucun des Myrmidons en fan vaijfeaufe mijl
Ou qu'ilfefeparafi1nufu difi cette parolle.
Cheualters Myrmidons dont l'amour me con/àlte
lie défiions encer nos chenaux de nos chartt
Mais auprès de Patrole allon de toutes pars
*4Tfin de le pleurer en ÎF.fiat que lions femmes
Si bien qu'il foit pleuré des cheuaux & des homes.
„ Les pleurs htisorenttinx que Umort vietfaiftr*
Après qui le fleurer notts auronsprit tlaifir
iVom noiu en tiiendlrot io 9 > en-ce lie» four repaiflre.
Ce difl & towfesges enfemble auec leur maiflrt
•J5>w» premier comme» fafe mirent à pleurer. •
Ils firent par troisfois leurs beaux cheuaux -virer
•JL l'enuiron du Corps ,& Thetis-là Deeffè
Leur pouffa le defir-de pleurs leurs armes Jôf!i '•
S

£« •vMkureux Htfrorpanche contre la face' ^
Indignement traite: Il If mit centre bat
.•*"» pUdesktl du Mort cauft de fin trejpaf.
Cependant li» chacun des Myrtmdonsgtnfdtnmct
Defj>ouillafonharnois,abandonnafes armes
Et dtjlia du char fis chenaux faifans bruit. '
Auptetdtce grand chefqui les bandes conduit
Infinis s'afiifoknt four prendre teùrpafltrr*.
Illiuetjifvntepatléqu'enUJèfulturt
ît en cérémonie ordonnée à ce faiBr .
I* coutume commanda-vnfeflit)*flte fait.
Zen dtffom le couteau pinftturi ht fies muglantes
Gemijjtnt encriant:PUtficurs Cheures betlantu
P lufiturs brebis *nfsi t & phfieurs pourceaux gras
Pourceoux^ux blScket4ent,quigifausfom Us bro*
De ceux qui les tutimtfe hrûloicnt par lafoye:
I*JangdetomMjtez>pr&d»defunrto»doy*.
Tandis-tts Prmtipau» qui plus auoifnt de Son»
lfajimntUPeUde an Xey Agamemnt»
L'ayant perfuadi non fane beaucoup de peine
D'autant que Utonmnx tant feulement lenuine.
$$and As furent venmtn la Tente du Jtty
Soudain il commanda J* receuant chez.fiy,
S>* on mifl vt* grand troptéfuries/lamesaidantes
Pour tinduire aUuerfesfeuillures fanglantts.\
Mais AchiMe toujours refuft consomment
De feUuerl»chèf&itira tel ferment.
Par Jupiter qui ejt on la troupe celefle
te pUte grand ty puif\ant,maintenant ie protège
Que ce n efipatraïfon que/entre dans les bains
D cnaMqu'a mon démit i'aje employé mes maint*,
li lif

tint tnefi-pM Utile & rien-n* -m* «MMWWH "i
Venant qufi'ayèmit P^trocledanfU-fiéme
Mt queiaye efieué quelque ifimfremf&tr'lfç-
Et que >dye tondîmes iheueuxpavenniiy,,
Carufçayaueiamaittantqueie^mtAitv'tnd» '
le naurayde douleur qmctUe^yfettnde.
Touttfw maintnwtt bit» qu'H m me pUiflpM
JefuitconttntvMptmdeprendre mmrtpat- >.
Au rrfir rfgf mrntnnff f/iwi'n mitiit mmittymlt .
Selon que four vn wtt tclejfit*4emmd*
£»onfou*riifamtiMere&*pm*i*h** , ,.
Tour cenfommer celuy tpn&Un» & yuntianits.
Xefeuk réduira fubitemente*ett»b*, •
TUH lei peuples iront leurs emiragu reprend**
^wfidift&fa&w&ntiftefHÇj. v
IhfaprontemeiUaufîÀtofitlïeg* ,::
Ils firent înfattU des viandes d*t#!>U ,-.•... . •••. \
Xttefprit n'y manqua, depertimfembhbk. ,1 c
luit qpunàikfmm fientdukêft' (y-juifoy.
X>inic»xded»rmrilss'iitUrentl*gm
Chacun dedans fa tente,t*r kftrt EÂeidt
Hecou

t' r 1 * A 9 I - B'H » M « RS." J7J
ITefin cher fauoryprtfle à l'entretenir.
Elle luymfembloit m fit figure entière
D'yeux,de voix^degradeur dérobe & de manière
Afîiftfurfe» chef elle tout* eu mots.
Ai'ayant mit en onbty tnprtrn bien ton repos,
Tandu que ie viuo'u demoy.tnfaife» tonte
Ores que itfuit mort tu négliges ma honte:
Vifleenfeitely mey peur me faire paffér
Les portes dePlutmd'oHiemevoychaffer:
Car les Ombres des morts & leurs âmes me-çhafsït
Loing du fit mue rjt dm lie» A les autres fepàffmt
/ Sans me laiffer méfier au nombre qu'elles fini.
ï'erre deçà delà paume ejprit vagabondt,
Auteur i» la maifou où fltttanfe centmte. •
Hildonne mey la mah%,Cempagnen ie lamentez
Car fi tofi quel* fit* aura faufilé mon cerpe
Jem'en iray là bas fans plm tttfirtm btn.
Noue n'irons plm téta finit parler ie net affahot
En delaijfant à part nos amis ordinaires.
Car le fâcheux dejfi» mon âge a terminé
Qui des que l'a nafquk tel me fut ordonné,
Xt toj diuin Achille a* tel» dejlinée
$HÏty tu finira* tafataSe ieœniex
le te dis autre chef» rjr tefay mandement
Si tu tas àplaifif.c'efl qu'un enterrement
Soit cornu» à nos os §£/ qu'ils foient mis enfembk
Tellement que U mort net et ne defafftm bbt.
G^nostsfioyonsenfemble-eftawtuu deux péris- .
^etinfi que nous Auons enfimbieefii nourris
Quand Menetemtnpereemmena mon onftneei >
( Pourv» meurtre ctmmk)a»Ueu detanaiffamêîi
v

1t'ÏIM.'!l1Tlll Bl
Carfilftnsypenferalorstanoittué
Le fils d'ytmphidamat auquel s assois ioué
Four voir qui gaigneroit aux ojfelets U gloire.
Toufiours défais tel temps (agréable mémoire)
Ton pertmereceut

t ' i t f A B * B ' I T O M B K I . ^ 7 •
T'a»* frf/ï mefemblait qù'niais qu'il fouloit vint*
Et s'il m'a commandé four luy et qu'il faut fuiure--
Ce dift,& tous ceux-là qui ïattirent conter
S?efmurent £vndefir qui aime à lamenter.
Or tandis qu'ils pû»roient,t'^Aurore delttlable
J^parut à. l'en tour du dtffnnirmifentbler
Sr bienqu'Agamemnon Monarque des Danth-
JEn enuoya plufiturs pour amener dit bois,
U enuoya* mulets & hommes pris aux Tentes.
Entre toits Merion plein de fortes vaillant et
S'y en voulut aller pourles diligenttr.
Ceux qui factompagnoientfe mirent à porter
Foret liens nout\ & mafiiuei Congnees.
Dont les poutres de btis deuoient eflre eongue».
Les mulets datant eux cheminaient à grands pat:
Ils parfirent mtints lieux fà& là haut g£/ bat;
Xieux panchez, & tortue par vallons & montées,,
Mais quanide/fut-Ida leurs plantes font portées
Là deffut Us ceutaux ils tranchent virement
Les chafnetcheudiètyi'vn large ferrement*
Ces ehefnes a» tomberivn haut efcUt refonntntl
Apres qu'ils sot tobtxjeurs branches fe tronçonea*
EtXonlie aux muUts Ut charge des fardeaux
Ils arpentent des pieds les valloni éfreoutau*
Et trauerfentdifpos meint taiUis4e bocage
Deftransarriuet fut le champ du riuage,
JEt tous les bûcherons aportent auec eux
"Les trOncsdes bois coupez, pour le feufumptueux,
(Carainfi Merion leur omit donné charge.')
ÇjifendÛs font arriuez,,chaiuty£eux fe defehargeyt
l'tndnk *ù Achille amy d* grandefoy
U v*

J>tfign»it "vnfepuUhreàPatmcle & àfîy,
Mt tenant defchargez, enidensp4rtuat»(h(aulm .
Couvrirent le defunfl de leurs ebemux tuait!*,
Mt Achille tenait fa» chef fut le derrière
X>'autant qu'sl envoyait famé qu'il tut fi- ckett
Dtfingrandfauory vers h lieu inftmÔL
£(M.nAiUfœit venus en cet endroit egtl
Sl^AchiUeauoit montré,là partentU titra
Et comblèrent l'endroit de bois & de mUiert.
Cef»t alors qu'Achille il'efittct i* huche*
^uonprépanit dem .
Xt cinquante béliers a» lit* de tmbeAOtut . . )
Près les eaux oit taa.tciuplt & tonituitl firofic* ;
Se trouvent odoTaasio^MnAt&fiHvfMt.. : ': ^ •»

l'lM*H D-HÇ-KIM. 37|
^infifaueitivoué mon père vertueux \
fdaii tu n» attomplyfo» y »«to I»)I/*Drù iM#Wtf¥W
CM Hermfft» «wy itvMfa w* (^««faMt .
Dcdaitifapalkis WW^£/*^WJAfi»ffo*
II renvoya Up**plt>& autfUk qudfwim*
Snuir autrejpajfîdemamoi^ & farn***
£tt#t4fiiirt4€faMfikHim*ft«itliwtb#Qp! .
Le biuher e#t cent pudi tout de bmt qwdtUty.
Ilspafirn*t

•-"«itt. il v*« fet
Fuis contre le cercueil far luy font aproehett
LesBuyes et vaifleaux d'huile et de miel tùutpleint
Il iettcùuis après quatre chenaux hautains
A» dedans du bûcher :lly iette dé mefmê '
Dt neuf chims qu'il arto»letdkux que plus A aime
llimmvU.tiiapres{fouffiSvntoiurnMliny
Douane beaux louuenceaùx conduits à mtfmê fm.
Tout cela fait, il met la force mangereffè'
Delà flameaubuchcr afin quelle fi paijfe.
Puis ainfi il pleura & nomma fin amy.
^fdieu mon cher Patrocle,encor que fois parmy
Les Ombres dtPluton,t[ieyietefalue!
l'accomply mapromeffe a ta mon refolue.
Cesdouv louuenceaux fintbrufle^auectcy
Par le feu dtuorant, ffl iamais iene doy
Donner Htitor au feu mais aux chiens à repaiflre\
Ainfi il propofa, te qui ne deuoit eflre,
Caryemu iaur (y nmc~l chaffoit les chiens dehors
Et d'une huUede rofe oignait le panure corps
Tour garder que fa chair nefuft point dechirte
Puis Pbebus. Apollon dt la-plaint etheree:
Amena vue nue,& couurit tout tendroit
Autant queledeffunÛfur laplaceentiendnit
Afin que lefolcilnefechaftpar fa forte
Les membres & les nerfs de la chamelle tfiortt.
Or le boisentajféneftoit tncortenftu,
Achille vnt autrefois ft retirant vnpeu-
^rl'efiartdubuchtr,fitai*»~uents fis prières:
llfupliaZephyrt $S les forte* légères
Du ferai*Aquilon & pourmieux fuptitr
JUurpromittUppnftntbo»! à facrifier •••*.••

I I 11 A P B BHOMI H«. J7tf
lllenrVerfadu vin enîordîvnegrande taffe
Et priait {j gouftant)quils vinfftntfur la plat*
Afin que virement ht matière bru/Lift
Et que U mort anffi parle feu s'efconUfi.
Or tris entendit fes votas &fa promeffe
Et pour tromner les vatttvfa défit vifitffii .
Tout tes, vents cheXjLephyre en compagnie efioiit
Et dedans fa maifonenfembUbaquetoient: '
Sitoflqu'Iris fut là.Dieffe bien-courante,
Z> cffus le fueil de pierre eltearrejlaja plantez
Chacun d'eux qui la vit fondai» qu'elle artiuaj
"Vapptlla deuers foy,audeuantfe leua,
Mais elle refufa de s affoir à telle heure,
Et leur diflji n'efl temps que i'arreflt ou demeure •
It m en retourne aux.champs des Ethiopiens
Versies flots d"Oceanteù Us Olympiens
Celefles immortels preneitt meintt Ecatombt
Quideffausles couteaux ésfacrifices tombe,
le vais pour auoir part à telles portions
JHais Achille enfes vans promet oblationt
_•** Boree,àZèphyre & tous deux lesfuplit
Venr où font en pleurs les enfant d'^tehaie
Afin de mettre en feu la. pille du bûcher
Où pour brufler PatrocleU a voulu coucher.
CediteUes'enva:AquiBonr$r Zephjre-
Partent & finuleur vol font les campagnes bruire
Condmfant deuant eux les nuages trouble^,
- Ils viennent furla mer fi que lesflots double^
^eJUuanttoutfondainoileurfouflemtntgrondti
Ils pttruiennent enfm,à Ttoye la féconde
El tombentfurUfeu,fikien que s efmtmuuu

zxiu. im» 9t
Ce/a» bruyait bit»fart r*r~ s'allait e/Umtnt. <
Tant le long de la nuit ioiati tnfemble Us fmfiemuk
Et dehors du bûcher Us fiâmes Us Utterenti
^tchiUe £autrepart tin* 'vu gobelet rend
Il ejpuifiitd» vin horti'ate •vdftprofmÀ
Et le verfeit en terre ape&antU cher* ama
Me ieky quibrufloitammilieudeUfiam».
Companifon.
Comme imperefe voit pleureuot &&miff«*Là
S&and il brufU Us es d'une ieune adelefcent
Qui efifenfib-aimable & dent Ufn haftea
Rend de touffes panne la penfee attriflee:
Ainfife lamentant Achille toumty t it
Attuwriu dit boa on le corptflamboiyeit.
Quand l'efloUUqui perte aux humains la lumitrt
Et de taube du tour efl contai* auant-courriere
Aparut a» matin fur lu eaux de la Mer.
"Lors la pile de btis vint àfe confo tnmer. ~-
Z* [Urne ce/ft Ion & latteuftveuteufe
S'en retourna che^Jiy par la ma ftu/lutu^t.
La Tratieone mer tikUur castrée, pafftit
EJleueeàbevUlons deffom ttmt gtmjfftiti
Achtlle ait mefmt temps Lt0de fa perfeanct
Semiffl àrepofiriUfommeitltnuintiat
Mais comme doucement à îaif* il etptjôjtr
la tumulte bruyant qmanprtsÇt faifoit;
Par ceux qui s'ajfembloient à tentant dé ÏAttiJeJ
Chajfa le doitxfimmed de fa pattfisre humide.
llfeUuadebouepiàisUlemdiflamfi. /.
Atride

O» a pn{félefeH,£ynt Hqiwtnvmeajh
PnùrctiêtilleniietQsdujUsMmttM»; •
ufifémmt parmy tant Mtse-UkcamuifintttibittÇ
femce que d'en iagtrUefis/fejJdàU,
Cartel* falilgtfutéJttMiUHiUUcpiljtj
Les autres peflt-irtcfie lumam & themeum MM**
Brt^Ui à fart. i*b*f fM**"** daffiuJet iank
Ssandtttm dmtBAjisjaiJtotiùmskËMfm,
Cet reliques firent p*r mtm wttfmvftmt* >
Jiuêtautsd

• xxm.tJTÏH tl
leux de prix
Il fit venir des naut,baffms,trepie\,chaiiàUrtT
Çueuaux,mulets,fteauxjittufs aux teftes groflïf
Il fit venir aujfi des lames de fer blanc (rett
Et des femmes encorbien ceintes fur le flan*.
tttmitrementU mit pour le'loyerinfigne
Du premier ChtuaÛtr qui s'en tiouutroit Aigrit
Vue femme louable apûfe à bien tuurer,
Outre qu'tnluy ferait •ontrepiénceuurer
Qui capable ferait de vingt £%/deux mefurtst
Au fécond quifuiuroit en telles auanturet
il ordonna pour prix dont il ferait fiiiuy
Vue belle iumtnt qui n'aurait point feruy
Slui encore iamais n aurait efledentée
JE* en fin ventre aurait Svn mulet la fartée.
\l mifi pour leJroifiefmc vnpoly chaujeron ,'
£l»irrauait point fenty la fiameafénuiron^ •• I
Mais tout blanc & tout ntuf&qm tflôit-tapalk
SequadrupUmtfurt-Mtaiftau catfsmUabU v.A
Pour le prix dm quatriefme tm couple dt Talent. 1
Xalensd'vnormaffifégalement valais.
Ilmijhpowlecinquiefmt vuegrad" coupe exquift
Qui par bat Q/par haut auoit e» eflre ajfife.
Puis-il parla debout entre les Argitns.
Atridt& vous aufii voilions Acbaitnt
Voicy dam le circuit comme le prix attendent ; . -
Ceux qui par Ucbeual la vOloirt prétendent.
St peur vne autre fin le combat efloit pru
I'ff*y 1>te douant tous Remporterait le pris".
Mes chenaux dejfut tout emportent l'excellante
D'autant qu'ils fontftrtis tCvneimnmttllttjfent*

B*rtrADi D'HOUI'HI. j7>
Ceft-vn don de Neptuneaux bataillesduifant, •
iionfere l'eut de luy puis il m'en fit prefent
Mais ils nr bougeront pource ait(lientfait pirtij
I>'vn maifiregracieuxplemde'vâiBance experte:-
Par luy fouuent leurs crins d'huile efloict abreutiex.
Quand omet de l'eau blanche en lesauoit lautz,.
Delà vientque pleurant fi trifies ilsfe renient
Dtlà -vient que leurs crins furlaplate ils refpanOo
Ores -vienne en auant,emfoit f reparé-
Quiconque de chenaux

- X*Mï. nv*.» ma
CmUtn^uf>Bkmeytm>

LUI «SI S H'O'M B*M. • 379
Quela bride fi voitcomme il fautattongit "l
£t du premier chenal la ceurfe bit» rangée.
Orietemtntreray U berne clairement
Si bien que tu ne peux t'y tromprer nullement
Jly a-unlrnsfec qui hors déterrepaffe
Ht lu ligueur etymt a#ne,&d'vn fia eft f* n$40k
Ou bien £vntb*fin -wêA qui demeuré-otieu*
Stnefepounifipttntpark^ufffimitiènx,
Il efi eu du chemin les veyesfuttejiroires
Et ha des deux tefit\deux Manches pierres drtketi
Atento»refiU>Ute*pareiHée au ee-urt:
(fvafié quelque borne au temps des premiers iernn
Ou quelque Htmmiwemd^vneperformeenchfe
Etûctmeritneorauiturd^huysypropofe:
Tourtefuy qu'aprodrant tu pouffes dexttement
Tes chenaux & te» char tu eeNtproehttimt,
Tanche to^/vn petit fur le eefiéfenejhe
Et lafche en le piquant la bride aucheual deThe^
Incite-ten triant, &pardextérité
Fay que le cheualgaucheà ton-but fiitparti
Afin que le moyeu de laroutpoSe
Tefembleauoirattaintà-Ufuperfieie:
Mais ne donneà la pierre-ayant pturUebUffir
Tes chenaux & gardant tan ch*Ȏefefr*iffer
Ce te fcroit reprocbt^tux attires feroit ieye:
Pourtant fois auiféfélon que ie t enuoye:
Quand tu auras paffe la pierre qu'il fondre
Nulntte paffera nul ne te r'attaindra
^Uéndmefmeilmenenitlaceleflttrigine
Du chenal Arion,enlaratc-diuim
Ht iw 5»» l+mtimmmktn-xtlkuvi*

„ . X JCHJÎ? •'LJ'VICE »«' •
tfepor s'alla ajj'oir qitwd il tut dit ainfi,
idcrion. Ucwq.ui.ejineturang'vintappareflr» :i
Dtnq AchiUepourvoirquiprem'ierdeKoifeflrt ^
Hjmua tous Us forts ey k pronier qui vint '
' jlv fils au vieil Neflordefortmc apartint. y.
&mtU eut lefti
Et peurcenfidercrqui miroit mérité
Simien que prés la vorneaf?ii il cenjidere: .
Or chacun des (auteurs Ce met en la carrière
Ttusfoetttt leurs chenaux & Us poufïët de mètt <
Qui les encourageant les renient plus dtfpot
Ils courent vijletnent &pare*Ue à la Nue
tfejleuefous leur ventre -vuepoudre mentit
Leurs crins tout agitez, font au vent efpandul
Ores les chars tftoient Ituex, & fuj'pendus
Ores ils efioient bas aprochey de la terre-
Vn batement de teeurvient à ces chefs de guerre
Commtilsfonrdefireux chacun de remporter
le prix qui leur conuiatt en ce cours mériter.
Oren dernièrecourfeaparut U viteffe
Lavertu.l* csuraçe & l'ardeur r&Cadreffe
De chacun cheualiex &'les cheuaux legieu
Ils s'allongeaient autours pour efire Us premiers: .
Ceux-là du fils £ Admete emportaient l'avantage
Mais ceux de D iomede efchaufez, de courage
lis fuyuoimt de bien pris t&lail en les voyant .
Eujl iugi qu'ils veuleient monter a» char fuyant.,
Lescfpaulesd'fymele enefiokntefchaufees.
Cartels cheuaux tcneiein leur.tejleiaprechétt . ,,

1 ILIADE DIIOUIM" jS»
Prcpjuc contrefàndo$,& ils l'euffcnt fafft • 7
O H bit» eurent fin prix en doute dtlaiffé .
Si Phxbui qui fa gloire auoit recommandée
M'euft voulu, mal a» fils du généreux Tidît •;•..••_
Et neùtyeufi.ittttfinfaethorfde.lamiein: •-.

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xvrm» t « »*.* m • ? • ' '
^furcfteU-vtmt dit rp-ainfi adviendra.
uCwmctnteÀt"v»usi*mais ttefe tiendr»
Ains HejUt •vowturafifar •mflrefareffe
lepren U mtiitâréprnc entr&eetnieanejfe. • •
Vnicpo»rfnyiM^e*k*ftej!r iei*'tfoyeray > >
T>egangnlr**defltait>&htmytremptY^). •>.."
U fan dsfa {*»rfurs aux menâtes t'àium* -.
Si J« 5»'»is wtfl»fioJïifn'jh n'Mtt/hétùkumt
Atttihq vitfoeitam dedans lethmiuirtkx
L« beameeeuurutre & k defltwtfltfchettx,
Cefttitvn tic» rompu par vnef4»am*fjee ,
g^m en hyueramnt nkepUtreitftnci'e:
Mtiteiaspeur fuir U rencentredetchats
jtUtit d'vn tel c»fiéfaits crainnde hazjtris
MakU'fls -de Neftorfemet hors delà veye
Et piquant fes chemnxvnpetit il wfloye.
MemUs en t»fl peter ryhiy dit chaudement
Tu mena tes-chenaux bien témérairement
Ketien-les impetit en U -voye contrainte
TMrgatàer

L'ilUDJ OHOHEXl, jgr
Ses cheuaux reculez,,afin de ne choquer
O» renncrferfon char pefle-mefle en la poudre
Trottant un qui défia s'eftoit voulu refoudre.
Toutefois derechef il l*y -vint reprocher.
Tu n'as point ton pareil à nuire tu àfafeher:
Va.cefl bitn faufj'ement que nota te di fions eflre
Voué de grandfageffe,à cequ'en puis connefire:
Si nemporteras-t» fans iuremtut le prix.
Ce difant,il changea fonpropos entrepris
Et diftàfes cheuaux:Ornefaittes demeure
Ne ^OM arrefle7point bieque le cceur vous pleure.
Les genoux & Us pieds de ceux qui font pa]fe^
Plujlofl que vos genoux fe trouveront laffc\,
D'autant qu'ils Jontpriuez, de la fleur de leur âge.
Cedifl & fes cheuaux en reprirent courage,
Si bien que d'auantage ilsfe haftent exprés
£t ceux qui vont deuant je les voyent auprès.
La voix Je fouet,le char,les chenaux vont emeble,
Et le champ poudroyé deffous leur courft tramblt.
Tandis les Argiens dans le circuit voyoient I
Les cheuaux qui voUns lu plaine poudroyaient.
Le Prince Idomenédes premiers les aduife,
Pource qu'il eftoit haut en vneplaceprife
^4'ihdehori.de la flade'.llentenditfondai»
Le Charto» qui menait fes cheuaux à grand trai»y
Et vit celuy d'entr'eux dont U beauté fe vante:
H autit tout le corps de rouffeur aparante
Et feulement portoit dans le millieu du front
yhfigru blanc pa reil à la Lune enfin rond,
idomeni dijl lors fe leuant de fa place.
Priocts qui cunmamltz, à (Argienne tact
Kl

XXIII. LIYKS DI
Vei-iefcul det chmaux,ou bien fi tomme moy
Vous envoyez, oufi tout ainfiquei'envoy:
C'efl vn Autre charton qui maintenant devance,
Et îil mefembleaufîi qu'autre char il eflance,
Ce font d'autres chenaux jtufli et m'efl aduù,
Que ceux-là qui efioient auparavant fvyuit.
Il faut que cet premiers qui tendent l'avantage
Aynt receufur le champ quelque fâcheux dimagt
le les voyou deuant bien faire leur devoir
^Cl'entourdela borne,H ie nt les puis voir.
Ou bien les brides font an charton efchapees
Oufes maint à tourner ont demeuré trompées,
lecreyqu'ilefttombé^/fonchars'eflnmpu,
Puis ceux-là que ie voy les premiers ont couru.
AtaU leuez.-vons tout droit & efleadtz, la vent
Pour voir fi i'auray bien la courfe reconnue,
le n'en puis iif

l'tiuvi s'Homm. )ft
Jljadefftutay plut qu'en autre à redire,
Ton efprit eflfouuage §£/ tout plein de rigueur:
Gageons qui de nom deux ha iugemtnt meilleur,
Gageons qui a mieux dit 9Ê mettons four les gages
Vn bajîùunt trepié-utiles aux meÇnagtt
Et /e Hgjfoit arbitre en tout nos contredit
Afin qu'en me payant fcaches ce que tu dis. '
Amfiiift & ^tiaxfe voulant fatisfaire
S'efmeut pour luy rejpondre efchauféde colère,
Et leurcontention plut auant eufi pafti
Si Achille a» datant nefefufl avancé.
Ne vompiquertous deux de paroUeS facheufet,
Cela n'eft pat fiant aux ametgenereufis,
Vout feriez, indignez, contre autre qui quefoit
Quand il ferait cela qui en vont s'aperçoit:
Regardez, tout tfsisfans vout mettre en querelle:
Eux-mefmes s'en viendront nom en dire nomuetU
Et lors vous connoiflre^ qui de ces Çbeualiers
A couru des féconds ou couru det premiers.
Or ce-pendant qu'Achille apaife ce reproche
Voicj tEtolien qui dtuers eux s'aproche,
C'efi le fort Diomede dffans aucun repos
llhafiefis chenaux & leurfouetelt dos.
Ils s'ejleuent de terre en leur courfelegiere!
Leur charte» eflfrapé des goûtes depoufsiere
Qui volent fous les pat de leur légèreté:
Le char efmaUUd'or efl après emporté
Et court fi viflement que la roueahaifftt
tieUiffe pointfa marque en l'areine prejfee.
Au milieu dû-circuit il arrefla fon train,
Vnegrandefu*m.lt^c*»U^k»fsd»fei»

-xxni. tiTm m
Slktrmcs enfuoient,& fort col & fa tefle.
Et fis iheuaux aufîi vifles à la conquefle.
11 dépendit du char,près du ioug il pancha
Ltfouet défis chevaux & fin prix rechercha:
,. Le prix eft le tejmoin tjy la merque de glaire
t, Apres qu'ona gaigné Uionneur d'vncvidoire.
Stenelc actif r*f pont s'en faifit -volontiers,
Puis quelques fiens amis compagnons familiers
Se mirent à mener U femme d'excellence
Et prirent à porter le trepiégarny d'ance.
Diomedearriuévoicy après venir
AntUoq juifceut bien Menelat preuenir
Kon par légèreté mais par belle finejfe,
Toutefois Menelat à la fuite leprejji.
Comparaifon.
Comme on voit vn chrualÇout le iaug attelé
S'aSonger à courir fur le champ égalé
Tirant xn chariot qu'il roule & qu'il fecoue, '
Ce c heua l u'ejl diftant que bien peu de U roue
Et le poil de la queue en touche la rondeur
Si bien que U diftanceeflde peu de longueur, ''
Tant feulement d'autant Menetat eft derrière
Près de celuy qui tient deuant luy la carrure,
Sien qu a u commencement U enfuft eflongné
D'autant qùiroit le ieil d'-vn caillou empongn*
£)uepar deffus l'ejpaule on ietteroit à peine,
M au il le r'attaignit d'une courft fou/laine,
Car la forte vigueurd'Eta belle Jument
Prenoit de plut en plue heureux accroiffemnt;
Que fi leur cours euft prit plus auanteftendue
sfntiloq tnft perdu ùviirtipeatitwdue.

L'tllADË D'H-OMÏKH. Jj;
Et t honneur debatu ne fùfteftc douteux. "•
Ot après Menela* Merion valeureux
Venait, & fe trouuoit efltngnéde ai fiance
Autant qu'irait en l'air le ietter d'une lance.
Ses cheuaux au beau crin eftoicnt les plus pefans
£t s'ilefloit le moindre en ces combats plaifans.
Or le dernier q»s vint ce fut le fils d'Sfdmette
Et Achille eut pitié'de fa gloire imparfctte
Pourtant ildift ainfi: O princes Argiens
Veicy îvn des meilleurs des Rois Achayens,
Il marche le dernier dont il m'efl pitoyable
Toutefois donnons luy comme il efl raifonnablt
L'honneur du fécond prix fans le faire douloir.
Ainfi difi tjf chacun aprouuafon vouloir
Et EumeUeeufireceulacauallepromife
S'Antiloq n'eufl montré comme il l auoit acquife. •
O AehUle,difi-il,itmefafcheray fort
Si tu ai entrepris dtme faire et tort
Et fi tu veux m'ofier ma gloire méritée
Penfitnt que la fortune à eetuy l'a ofiee
Et non pas le défaut dvnfçauoir bien dreftt
Pourautant que fin char en tombant s 'eftfroifii.
H deutit aux grands Dieux adrefferfes prières
Etfes courfes alors neuffent efié dernières.
Que fi de fin malheur tu as quelque pitié
Et fi tant que cela tu tôt en amitié
Tune manques £ airain ny et or en abondance
Tu a* cheuasuf, troupeaux, femmes àfuffiÇance:
Tire tvn de ces iours quelque prix de valeur
Et luy enfay prefentpourguarir fa douleur
Ou bienfay luy vn don des cette heure prefent*-

XXIII.J.IVRE DS
\Afin qùen fois loué delà troupe afUfieut*
le ne luy donnent) cette lumtnt icy.
Quiconque l*qpudra qu'ilfe mette enfoucy
"D'efprouuer contre moy des armes U fortune.
Jtchilleoyant ces mots plut avant n'importait»,
Mais rit gratifiant à cela qu'il difoit
Tource que de tout temps il l aimait & prifoit.
Il luy difi,Antiloq,vrayment pour te complaire
Je ve»x,t'obeijfant,ta-volonté parfaire.
Mumeltaurade moy-un beau harnois iairain
Dont laxirctnference efi de luifant eflain
Cfeficeluy que tofié au grand Afitropee,
Il efi digne £Eumele & ce ni efi vn trophée.
Cedit,il commanda afin cher compagne»
D'aller pour U quérir, Et lors Automeden
l.'aporta,puii le mit es maint du fils £ Admet*
£ui retenant ce don eut famé fat isfete.
SZuand cela fut parfait Menelut teutfafthi
Varia contre Antiloq qui tauoit empefchl
Mais vn héraut douant commanda le filent».
Puis Menelat conta dequoy c'efi qu'il s offence.
Antiloq qui nafuiere efioisfage en ton coeur
Quelle tkofe ao-tufait pour te rendre vainquemrt
Tuât deshonore'ma force vertueufe
Et tu a* offence tadreffe vigoureufe
De mes vifies chenaux les empefchant des tient
Qui font moindres beaucoup & pires que la mies.
Sue Princes & Seigneurs faites-nouala mfiict
Mtfansfaueur iugez. qui des deux na le -vice.
Afin qu'il ne foit dit: Menelat ha encof
Patmenfongegaignifur le fils de Neftor,

t'ilIABS D'HOMïHÏ. l%4
Xt il 4 enleué le prix de lapromeffe
Tour uuoir eu chenaux de plus légère adttffet
Bien-que tautre exceUaft en force & en vert».
Or te que ie diray ne fera débat»
Et iefenfi qu'aucun ne m'en donnera blâme
Car-vn tel iugementfembleiufleà mon ame.
Antiloqfx tu veux que ton iadioufiefoy,
Prtn le fouet des chenaux & deuant eux mets toy,
Mets tty deuant tin char,& fidellement iure
(Touchant à tel cheuaux)cotnme va tauantttre,
lure que tu n'as point donnéempefchtmcnt
Ou attaché mon char far fraude exprefiément.
^tutiloq rebondit comme plein defagejfe.
Xndnremaintenant,pardonneàma ieunejfe
"lefuit beaucoup plue ieune,& tu es plut âgé
"Et quant à U valeur fout toy iefuit rangé.
"Tuffait quels monuemes portes itmde nojlre âge.
"Leur tfprit eft plut prît, pi* chaud eîl leur ctura-
"Mais Uur confeil débile eftfouuentfans effet ' (£*,
Tourte endure de moy qui te rensfatijfttz
le te redonneray le prix qui me demeure
Et s'il teplaifi encor autre chofe meilleure,
le te le donneray plufloft que de me voir
Hors de ton amitié que ie dtftre auoir:
S'il m'aduenoit vn tour de ne t'iftre agréable
j'auroit opinion d'eftre aux Dieux exécrable.
Cela dit,il remiîi es mains de Mentlae
tét chenal qui eftoit taufe de leurs débat.
Compaaifon.
Se» Omefefentit dtpUiprarroufeej
Comme fur ksefëis est aife la toufee

•xxi M. LI vus S-B.'
tors q*e(U hlcd croijjant)les champs font heriSeT.
^finfijh MeneUt,tes cfprits courroucez,
S'apaifcrent deioye & tu du tille chofe.
^ntiloqmaintenant te céder iepropofe
Puifque tu n'es léger nyfol ny efuenté
Et qu'un feu de ieunejje ainfi t'auoit donté.
„ Le meilleur eft toufiours d'auoir lapreuoyanct
„ Denedecepoir ceux qui ont plus d'excellence. .
Certe vit autre que toy ne ru'euftperfuadé
Mau tu t'esplufieurs fou aux peines hasardé
Pour mon occafion,(tf ton frère & tonpert:
Cela fait qu'à ton dire aifiment iobtempère
Et veux que mon chenal repajfe dans ta main
Tour montrer que mon caur »'eft fier ny inhumai».
Ce dit,il redonna la lument hanniffante
JEtprift le chauderon de matière luifante.
Merion le quatriefme eut les deux talent d'or
Et le cinquiefme p rix fut donné à tieflor.
Achille luy -voulut faire don de ce -vafe
Çhii auoitpar le haut comme aux pieds -vnt baji .
£t s'aprochant luy difi :Prtn cecy bon-vieillard,
Mets-le en ton cabinet & le referue à part
Cummepour mo miment mémoire & fouuenance
Du treftas de Patrocle ofté de ta prefence.
C'eft -vn don de faneur,car tu ne luiterji.
Tu ne -viendra) aux poings,des pieds tu ne courra*.
Et fi des Uuelots ne feras l'exercice.
Lafafcheufi vieillejfe empefchetonferuice.
Le vieillard tout ityeux receut ce beauprefent
Tuis en telle refpince si s'alla amufimt.
Mon fils tu as raifon de dire en cette fort*

I.'ILIADE DHOWEtl, jgj
La majj'e de mon corps n'efi plut ferme nyfo/t:
Ny mes pieds ny mes mains n'ont dijpofition
Pvurfe mouuoir à l'aije $/ mettre en aftion.
££ue ne fuis ie m l'efiat defaifonflorijfante.
Et que n'ay-ie Ut force aufSiferme t%r putjfante
Que quand les Èpiens firent de pareils ieux
Mettant Amaryncut au cercueil ténébreux f
Il ne s'y trouua point ny de ceux d'Etolie,
Ny de ceux de Pylos,ny des peuples d'Epié
Vn quimefujlpareiljant heureux ie nafquy:
Je -veinquy à la lut te,aux ceftes ieveinquy,
Je "leinquy à la courfe & à ietter la lance:
Ceux qui tiroient d'Attor leur illufire naijfance '
Me veinquirent fans plus au courir des chenaux
Les miens eftans dénombre à leur nombre inégaux.
Puis ils eïtoicnt pouffez, d'vne ialoufe enuie
Voyans des meilleurs prix la plan grand' part rauie:
Jls efloitnt deux IumeauxJ'vnguidoit fermemet.
JEt l'autre aucc le fouet touchait incejfamment.
Tel i'eftois autrefois : Ceux qui ieunesfe trouvent .
Qu'en la fleur de leurs ans ces esbats ils ejprouuent.
En tel temps s excellais entre les grands fieras,
L'âge trïfle ouitfuu me commande "vn rcpoi.
Mats vaparacheuer toutes cérémonies
Qu'aux ombres tu parfait qui tefuren t amies,
le reçoy volontiers tonprefentde faueur
Et iemerefiouh que tu me fais honneur,
Et que ta fouuenancia m'honorer t'inuite
S cachant entre les Grecs quel honneur ie mérite,
lefuply que les D ieux vueillent rtcompenfir
les faneurs dont tufcats mon âge carefjer.

XXIII. LIVRE D I
Et qu'ils t'endonnent grâceAutant que tu is digne*
Ce difi, & le Pelide AU» batailles infinie
Seremit en la troupe après qu'il eutouy
Comment enfe louant Nefior efl refiouy*
Or il mit puu après dam le circuit vngage
Peur l'eferime des poings abondante d'outrage:
le prix fut vnt Mule a» corps laborieux,
Defix atVyindontee, Qr qui en valloit mieux.
Mai» auffrplus-facheufe àfe rendre ajferuie.
Ilmit pour le vainc» vue Taffe arrondie,
Fuit arreRé debout il profera ces mots.
Atriie commandons que deux hommes difpor
Tresbons à efirimer, hauffans la poings fe battent
Et quauifanscegagi à qui l'aura débattent.
Celuy-là qu'Apollon fera rcfter-vainqueur
Saifira cefie Mule a donnée au labeur,
Cefie Coupeferapar U vaincu hapee.
Cedift,&à l'infiant le fils de Panopee
Grand,pHiJ)ant,bien apris à l'efcrime des poing*
S'ejleua pour monflrer qui en ff ait plus ou moùut
Il attoucha la Mule, & difi,Çurle champ, Sorte
Quelcunpar qui enfin ce Gobelet s'emporte,
Mai» iefuii affeuré qu'autre que moy n'aura
Cefie Mule indontee,ains que vaincu fera.
Hén'cficepat affct, qu'aux guerres ie fuis moindre
Et q d'autres premiers peuuent ma gloire eftaindrtl
" Âu/li n'efi-ilpefîbleeflrefi bien-aprit
' 'Qu'vnfeul home fait bon à toute auure entreprit*
le me yenterayplm, fê/fi ie m'en ajfure
Qutierompray les os,froijferay U charnure
De celuy. qui viendra contre moy yoppofen

t'ilIASI DHD11R1, jîé
Viennent ces Curateurs afin d'y aduifer,
^frriuent fis parais pour le leuer de terre
fifres a» il aurafieu quels coups mo poing dejferte.
Cedift, & tout les Grecs demeurèrent muets.
Seulement Euryale animéde fiuhets
Hemmepareil aux Dieux pour lecobatre aftiflt,
C'cjloit la pnijfantfils du Monarque Metijie
Quiparmy les Thebains fut pour vaincre heiiori
Teftant quand Oedipe au tombeau fut ferré.
Or le fils de Tidet encorage Euryale
Luy donnehardiejftà l'autre l'egaUt
Comme luy dtfirant le premier des deux gains.
\l aiança premier alentour de fis reins
Les brayes Jla teinture, & puis mit en fa defire
les nurrayes du cuir de quelque boeuf champefir».
Donq ces deux efcrimeurs bien ceints de te qui dui*
Entrent dans le milieu de ce large circuit.
Ils ef tuent leurs mains fvn contre l'autre viënet
Leurs mains tobent enseble,enfembleelltsfi tient»
Il fe fait vngrand bruit de mâchoires & dents.
Comme itfiapent deffut de roides coups ardens,
Lafueurie leurs corps de tout coJlez,ruifieUtl
Là s'ejleue Xpevs & près de la prunelle
llfrapefurla itut à l'autre combat ont
JjW le confideroit pour luy en faire autant:
Cet homme fur les pieds guiere long temps ne reflet
Sot membres -vont à bas dcfjèut le coup molefle.
Comparaison.
Comme de/feus [horreur & le bruit JtAquiU»
Trejfaut & rebondiften arrière vnpoiffon
Sut le riuageplein dt meintt herbe marine,

XXIII. IIVRE Dl
( Le (lut noir le cachant du vent qui Je mutine:") •
Ai"fi l'homme f-api trefjailLt & ghfja,
Mus Epeus Upnfl & furpiéledrejfa,
Vuisfes chers compagnons près de luy s'acctjlerent*
Qui chancelant d s pieds hors d» circuit l'ojtereiitl
Il ejloit tfgaréjan vifige eftott blanc
Il panchoit de la. tefle et crachait v ngrotfang,
Et quelques fient amis pour luy allèrent prendre
Le Pot rond où dcuoit l homme veincu s attendre.
Or yfchilU en après miji encart deux prix
Pour ceux quife diraient a luter mieux apprix
Il mit pour le vainqueur & plue excellent hommt
Vn grand trcpié yatlant de dou^e bceufs Ufommcu
Et le veincu ieuoit fturfon mérite auoir
ynefemmefiauante ence ou otft Uurfçauoir
Qu'au prix de quatre boeufs on auoit ejtime'e.
^tdmq ildiflce mit au milieu

l'ilIADÏ DHOMB&E. 3X7
Efpaules & coJle%jte ces deux hommes firts
Ont des marques far tout comme de chair meurtri*
Qui courent en longueur d'vne enl'autre partie.
Chacun d'eux efi ardent àgangner le Trepié,
Vlyjfe ne fçauroit faire faillir le pie'
Ny faire perdre terre à celuy quilpeliffe:
Aiax ne peut aufîi abatre fin Vlyjfe,
Car il eflfi robujle &fi eflfi adroit
Que l'uutreperd aufli fa force en fon endroit :
Or "voyant que les Grecs de leur longueur fe fachet
uiiax dijtjus Vlyjfe ores quêtes brasufchent
De me baujjer de terre,ou que i'aye cet heur
D'enleuer en mes bras ta forte pefanteur
' 'Iupiteraurafiing de bienheurer lijfue.
Ceditjll'efltuajnais la rufe connue
Du iiigilant Vlyjfe alors nés oublia,
Car les membres d'Aiax à l'heure il déplia
En luy hurtant la cuijfeau derrière acrochée
Il le iette en arrière, Q/ la force attachée
J)'Vlyjfe quant* $/* quant luy tomba furle fiin:
Les peuples regardotent & s'ejlonnoient tout pleipl
Vlyjfe le fécond en fes mains ïautre ferre,
Il tafche à l'efleuer ,mais fans plia hors dt terre
lll'efmeut tant foit ptu,r*r ne (efleua point.
Il fléchit fin genou tacro chant bien à point,
Tellement que tout deux fur la place bronchèrentJ
Très l'vn l'autre,®? de poudre en tobatfe tache •
Ils eujfent derechef la tierce fois luité (renf.
Si Aeh lie aniitant ne Us eufi.arrejlé.
Se %oitt attaquez.plut,ne vous foule7 de peinet
Tous deujc efles •vemqueurs,11os gloires incertaines:

XXIII. tITRB D t
trenejjieux prix égaux rtf fuit vous retire^.
Afin qu'antres aufsi a* vn prix foient honorer.
Ce dift & ces deux chefs afin dire obéirent
Et s'efsuyans leur poudre alors fi reuejircnt.
L'Eacide en après mit d"vn autre cofié
Tour les gages du cours delà légèreté
Vne coupe d'argent faitte de mains ouurieres,
Qui capable tentitfix mefures entières
£t parfait de beauté les autres de tous lieux.
IM ouuriers de Sydon hommes ingénieux
L'auoicnt élaborée,& ceux de Phenicit
Pour donner à Thoae tauoient telle choifie.
Ils luy firent porter par mer iujquàfes port*
Et Patroclt depuis (comme veulent les forts)
La receut ituneut qui tirait deferuagt
Zycaon racheté par moyen

l'illADl D'HOME RE. j£g
lx premier qui de/loge autc iambes legkreu
C'efi le fondait» ytiax,& ylyffelefuit.
Il efl auprès de luy fort prefil lepourfuit.
Co mparaifon.
Comme quand vue femme affès bette & iolie
Tient auprès de fin fan fa canette arrondie-/ *
Souuent for*gentiment elle ta fçait virer
Pour le fil de la trame à l'eittour attirer:
Ainfifortprès £ytiax Vlyffeaueit Uplante r
Et luy preffoit les pat de fa plante courante
I>euantquà tenuiron la poufsiere firtifl.
? lyjfe que [honneur de courir aduertifl
Le preffoit tellement £ vue plante certaine
Quau defftu de fa tefie il verfoitfon haleine.
Tous les Grecs luy cryoient,& luy faifantplaifir
L'incitaient plus en plus £ atteindre afin defir.
Or comme ils achetaient des courfes la dernier*
Vlyjfe- dans fin coeur forma ceflt prière.
Minerueefioute moy,Déeffi voyctcours-
Soyes moy fauorable & m'y donne fecours*
Ainfin ilfuplia,PaUai vint à tentendre!
De membres & de pieds difpos le voulut rendre,
Puis corne ils eftoStprejls dattaindreauprix gai'
Fit queparvn faux pat Aiax fut eftongnéi (gnt
Car Aiax en courant cheut de plante glijfante-
En [endroit où efioit des boeufs ftrç ta fiante
Et fer emplit U bouche & le nejie fumier,
y lyjfe prend la coupe eftant tenu premier
Et Aiax prend le bceufqu'à la corme ilempongnei
Puis encrachat le fieSouvient fin mal tefmogne*
Cette Vlyffe tfi tpufiours afsijltde Palla»

XXITI . LIVRE *E
Qui luy féru ent de m ère a ojfenfemespai.
Cedift,ry totales Grecs s'enefmeurentà rirt,
Aittiloq emporta le dernier

IILIADE DHOMCKE. 3!^
Mfpeei aux cloux d'à rgent qu'Ajleropee auolt
Et dont ie le priué quand plus il n'tnpouuoit.
Ces armes cy feront à tout deux fuffijantet
Et ie leur donneray iinfefim en mes tentes.
Le (ils de Telamoa àfon dire obéit
Et le fort Diomede,aujfi toft qu'il l'ouit.
Quand ils furet arme^aux deux parts de la troupe
De harmisfiambloyans & dvn acier qui coupe.
Ils t/indrtnt au milieu regardant fièrement
Et comme defireux de combattre ardemment
Tous les Achaiens en tes voyant seftonnent!
Or quai ils furet près l'-vn dejj'us l'autre ils danntt:
Trois fois fe courent fut,trois affauts ils fe fonts .
Et jfiax attaignit contre le bouclier rond,
Toutefois pour le coup la peau ne fut touchée,
Car l'alùmettefut du harnais empefchet.
Viomede toufsourt pardeffus le bouclier
Recherchait dam le col Aiax le grand guerrier
Et C attaignit du bout de fa piq ue Ittijante:
Dont les Grecs ajans peur que ce perd n augmente-
Leur commandent alors qu'ils aycnt à cefjcr
Et que de prix égaux s'aillent recompeiifer :
Mais Achille outre plus donne au fils de Tydet
L'ejpee qui eftoit au plus heureux gardée,
Il luy donne la gaine & ceinture & pendant.
Or pour complaire encore aux yeux des regardant.
Jliettefur la place vne Boule ferrée
Ronde en forme de Sphere,en maffe referree
Tout rudement forgée & fans inuentiont
Cette bouUe exerçait le Roy letiou
SluiltfouloitktterjleuAntquetEécid»

XXIII. IIVKS DI
L'tujt àonté fous le fer de fi, main homicide.
Donc l'ayant amenée aueefes autres biens
Achille ainfi parla datant les ^frgient.
Se Une qui voudra montrer l'expérience
Comme en cet exercice il a de la feience,
S'il tient des champs fertils & bien gras UingiPifj
Ilfepourra feruir deceferaidmcy
Durant tefpace entier du tour de cinq années
Ses pièces de charrue en/iront façonnées.
Et tous les infirumens qu'il faut à vnpafteur
Si bien quefon berger ny fin fort laboureur
^fyant faute de fer n'iront point en la -ville,
Mais cette boule icy leur en fera fertile.
Cedifl, & toutfiudain Polype belliqueux
Leont & Epevs &/ Aiax courageux
Sortirent pour ce fait &£ ordre s'arrengerent.
Le premier entre ceux qui la boule dardèrent
Fut le grand Epevs qui rouant U ietta,
£t toute tajfemblée en riant le faut.
Leont fut le fécond qui ietta cette boule:
Le fibdeTelamonquelctrauailnefoule
Eut le troifiefine après qui la boule eflanc OJ
£t qui des premiers iets la marque outrepajfa,
Mais quand le fort Polype empongna telle majfc
llfirpafla beaucoup des trois premiers ïefpacu
Comparaifon.
Autât que le Bouuierpaijfan* vn troupe*» gnu
lette loin fi houlette auecvn roide bras
Deffis les beufs cornus,& dejlors qu'il U iette
On voit en tournoyant voler cette houlette.
Tout autant ce Polype avança tous les coups

l'itlADI D'BOMBKI. Jfi
Et le fignalmerquépour Lt force d'eux tout
Dont fes amis ioyeux de fa fortune heureujè-
Porterait fan mérite en fa nature creufe.
Cecy parachevé le Pelide en après
Jette aux archers in fer ban à forger des traits
Il leur propofeaufli dix bannes befoigues,
Dix Congneet oufsittvnfeul endroit aiguës
Puis fait drejfer le mafl d tin des vaifftaux poifftuH
Loin deffusUfabbmduriuageefcumeux
JEt fait lier au haut -une Colombe ifnelle
far le pié attachée auec vne-fffeUe
Afin nue ces archers eujfentay tirer:
Celuy qui plus certain fçauroit mieux y mirer
Etjraperoit au corps la colombe empongnee
Deuoit leuer le prix de dix bonnet Congnti,
Celuy qui toucherait la corde feulement
[Fautant toyfeau craintif)auroitpeurfen paym9
Cet dix autres à part d'vnfeul coftctrcnchautet.
Telle font aux Archers les offres attirantes,
Sibienqumcontinant Tenter & Metio»
Marchent pour effayer teBe condition, *
Ils efmouuent les forts quvnefalade porte
Mt aduknt à Teucer que le fien premier forte,
Il lafche roidement fa flèche au bout d'acier
lAais il ne voua point vnfacrifict entier
D es aigneaux premiers nrraugrtrtdfils de tatou*
"Source il faut a toyfeau & feulement il donne
Dans la corde qui tient cet oyfeaupar lepii.
La corde entièrement fe trenchepar moitié!
la colombe s'enuole en la voûte etheret
Et UfiffJU tombe en pièces déchirée:

XXI
tl. LIVRE D «
Ici Grecs Confient vn cry l'attifant tnuoler
iierionfe naftant comme il ta voit en lait
Tnefin arc où efifrfagette drefiee
Comme ia parauant il l'auoit aiancee.
£t quant ejy quant il voue eflantpres à lachet
Vne riche Ecatombe à Phallus grand archer:
Sout la nue il voit haut la Colombe craintiut
Qui tourne ça tsf là,quand de vie il la fritte
Il la frape ait milieu fous (aile entièrement
Et la flèche pafiee en rement virement
Se ficher (ris du pie' de celuy qui en tire
Loyfiaufi r afiïfiact fur lemafi dunauire
Pend contre bas la tejle &fes plumes s'en vont
Efyarfes ça & là comme elles fe deffan: :
J.'efprit léger s'en va du corps delà Colombe
Et puis loingdeces mafl contre terre elle tombé
Les peuples etbahis admirtnt cet effet*.
Orquand des deux archers chacun fejatisfait,
^ichille fit encor aporter en prefente
Vn beau bajîin tout ntufQr vn bug-bois de Une*
Ce fit on les dardeurt & teneurs de long-bots
Se mirent tnauant cettedirniere fait,
L'vnfut ,/tgamemnon &> klerion fut l'autre
Donc Achille leur dijt:Iefçay ce qui ejl voflre,
Atride nousfçauom combien M vas deuant
Etpajfes deumt ceux de ce camp tefuiuant
Njmfçaums de combien tu as plus d excellence
Soit pour ietter les dards oufiit pour tapuijfanct.
Mais tien ce prix icy ryla lance fera
Tour l'héros Mer ion lequel l'emportera
Telle eft ma volontéft pareille ejl la tienne.

L'iUADI D'MOMBRï. }f\
Ce difl,&tautre accorde à la -volotuéfitnne
Alerion tut la lance rjfpuis Agamemnon
Nommant Talthibiusfin héraut de renom
Luy donna leprefent de beauté flot iffante
Vtefatt vallintvn beuf'pour porter en fa tente.
• Fin du vingt-troifiefire luire.
VINGT-QVATRIE-
ME LIVRE DE L'ILIADE
D'H OMBRE.
ARGVMENT.
IVpiterayat foucy d'Hector enuoyeThe^
ris vers Achille afin qu'il rende le corps
d'vn tel Héros:ll enu'ay e aufli Iris vers Pri
am,afîn que portant vne rançon ilrecouure
le corps defon fils bien aimé. Donc
Priam eftant conduit par Mercure qui a-
Hoitendormy toutes les gardes & fentinelles
des Grecs il vient vers Achille,& apres
l'auoii (ùplié il reprend le corps de fo
fils,& le reportant dedans la ville 1 enfcu.elir,#fauvn
ban

XXII1I. t I VRB Bl
! Vand tous les ieux de prix furent
j parachutez,
^^iftJJW l#pffjlaî"' st S ioitn *"u fpetto*
Qfâff&SSÊ de trouvez,
^A&*Ç- §»i défi quidelà dans leurs vaijm
féaux s'efpandent.
Sirefaifant le corps à repaiftre ils entendent
Pour iouir puis après du dormir gracieux,
Mais Achille pleurait encore foucieux
Tant le douxfouuenir de fin amy fideUe
JEmpefchcit lefommeil de clone fa prunelle
Il tournait (à & là,regrettant la bonté
la force & la vigueur de fin amy dont!:
lift refouuenoit combien de grands trauerfet
Ve£uerres,dedouleurs,riy de peines diueifes
Ilauoit auecluy parfait & enduré,
Combien de flots amers il auoit mefurt
Et s'enrefouuenantilrefpandoitdes larmes.
Quelquefois on voy oit ce grand Chef degéfdarmtt
Couché fur les cofler^quelquefois à tenuers
Quelquefois fur le ventre en vn gifle diuers
Quelquefois leué droit fur le bord du nuage
Vtroit t&reuiroit fin corps &fon vifage:
Se veautnit ewtareine,& ïytnrortiamait
Neluyefloit cachée auleuer de fes rais,
Luifantefur les bords & fur la mer faite.
Puis quadfes beaux chenauxprots de vifleffè eflt*
Efloientdeflous lecharjlattaehoitencor
Pour te faire traîner le miferable Hector
X,'ayant traînétrois fois à îentour delà plan
OueflU mnnmtnt qui fin tatroclt embrajft

t IL ri DE D HO M BRI. jj*
îlasBoit repofer & laijfoit là toucbi
Ueélorfur U peufficre encontre bas fane hé,
Où combien qu'Ufuft met* Phebm en prenant cure
EJlongnoit de fin corps toute vilaine ordure,
Et le cachait entier fous fin bouclier dori
Afin qu'en le traînant il nefufl déchiré
Car AchiUeinenéà'vne ardeur furieufe
E,etraitoit ainfi mal fur la place pâudreojft.
Dequoy les Dieux heureux prindrent compafOen
Et pouffèrent Mercure à telle intention
Huil allafl defrober ce corps que Ion molefte.
Tel aduis pleut àceux de la bande celefte
Excepté à lunon à Neptune à P'allas
D'autant que leur courroux encor ne ceffiitpas,
Car llionfacré leur demeurait en haine
Triant & tout fin peuple: & tel courroux fe traifnt
Dés le temps que Paris en fa loge à pajieur
Iugea quelle beauté deuoit prendre f honneur
Et loua celle-là qui mifl en fa poitrine
\.e defir qui trop fort à tamour nous encline.
Donques au tour daujiefme ainfi entre les Dieu»
Fhebus vint à parler: O Dieux pernicieux
Dommageables mauuais qui n'eftes point propices
Jieélor n a-t'il bmflipour vous meintsfacrifices
U'a-tilpas autrefois bmflé cheures t*fbotufs
Toutefois maintenant vous eftes pare/feux
Et ntdaignesfatmer ce peu qui de luy refie
Pour faire que Priant voye fin corps funejh
Et qu'il foit ainfi veu d'Andromache eydufib
Et des peuples qui font de fa perte marris
Quifeudain le bruflantfer oient fit funérailles.

XXII ii. u n i DI
Vous n'ayde^ qu'à Achille impiteux aux batailla
Qui H ha l'efpnt humain,équitable ny doux
£t ne fepeut fléchir quand il ejl en courroux
Comparaifon.
1/ efl comme "un Lyon quife montrant fauuage
Ob lift à fa force

l'iLIADB D'HOME RE. J?}
ftuemonfoin en enfance a nourri & traité.
Et qu'après i'ayfiumife aux loix de mariage
La donnant à PeUe aittc vn tefinoignage
§uil iSioit deffm tout aimé des Immortels.
Vous fuîtes ton» frefins à mariages tels
Et au banquet des Dieux tu vins ta place tflirt
( O amy des mefehans~)tcnant en main ta lyre. •
Ces mots tïians finis lupiter rejpondit.
Iunon ne te courrouce ente point! à crédit (bit
Ils n'aurotmefme hineur/nais Hector Lien aima-
Entre tout les Troyensfutaux Dieux agréable,
Et principalement il m'a eftéplaifant
tourte qu'il n'afaiMi à me faire prefent:
Car iamnis mon autel n'a manqué de feruice
De portion egalle,ojfrande mfacrifict
Selon qu'ha mérité l'honneur qui nom eîldeu.
Or d est malaisé fans qu'Achille taitfte»
De retirer Het~hor,veu que Thetis demeure
lour & nuUl

xx r lU. II TRI BE
De quelque beufehapejhe: vn telp lob coule et porta
Mortfacheufeauxpoijfons lileneft cfpreittté.
Iris trouva Thettt en -on ^Cntre eau*
Et fi à l'enuiron trouva d'autres Deeffes
De celles qui fin mer vont en troupes efpaiffes'.
Lors elle deploroit la perte #* le defim
Defim filsqui démit bien tofiprendre fa fin.
Donc Iris s'aprochant luy dift,0 immortel!*
Le prudent lupiterdeuersle Ciel ta pelle.
Thetis luy refpondit,Hé pour quelle raifon
Cammande-iilqueiaiU.eenfa haute maifoni
le crains de nie méfiera la troupe diuine
Puis qùvndueilinfinyfurmonefpntdomine,
Ce ntantmoins i'y vais &fon commandement
iVe méfiera iamais annoncé vainement.
(Je dtfant eUeprift vne noire vefiure
Telle qu'il ne s'en voit de plut noire teinture.
Plus fie mit en chemin & Iris laguidoit.
Lefiotdeuant leurs posa l'entourfe fendait!
Soudain que fur le bord leurs plantes arriuerent
Anfsi tofi fie bafiant dans le Ciel s'esleuerent
Et trouvèrent le Die» qui regarde en tous lieux
Enuironnéde ceux qui habitent aux Cieux.
Thetis fût par PaSat défit place honorée,
lunon luy mifi en main vne Tajfe dorée
Et fi la refiouit de quelques mots courtois
Thetis rendit la coupe ayant bm vne fois,
Et lupiteralors commença fa parolier
Tues venueicy bienquvngranddneil t'affsXLe.
Ieffay de quel tourment ton cœur efl défilé:
Mais te dirayponrqueylrif t'a appelle'.

LI1IADB D'HOME RI. J94
Neuf'tours font iapajfez. que la troupe immortel!*
Pour Aciiitte i~i Hclhr on demeure en querelle
le -vmdnis que Mercure inuentcm de moyeu
S'enallajl defrober le corps Hedorten:
Toutefois ie referue à ton fis celte nuance
Tant ie t'aime,^ ie porte à Ion nom reuerence.
Donc va t'en vers le camp tjyconfiillc ton fils,
Dy luy que tout les Dieux contre luyfint manu '.
Et moy pardejfus teut,pouree qu'il ne dehure
Le corps Heftoreen quslfcplaiftdepourÇuiurc,
Etfe plaifl,furieuxsde le voir outragé.
S'il me craint qu'il le la 'jfe,il efi djfez, vingt,
I'enuojray mon Iris vers Priam pour luy dire
Qu'il porte des prefens dont il apaife l'ire
De cil par qui fin fils durement efi mené,
^ffin qu'entre les fient fin corps foit ramené. '
Ainfiiifi & Thttis n'alla pointaucontraire
En baftetUe s'en vint pour fit charge parfaire
Et trouuafon cher {Hifoufbirant à tout cent.
Ses compagnons efioient à ïenviron trétom
S$ui après le difnerfe donnaient de la peine,
Et auoient immolévn mouton perte-laine.
Elle s'afiit auprès & lepriflpar la main.
Puis luy dift, Mo enfant iufques à quad en val»
Rpngerae-tu ton ceeur de pleurs ffl fafeberie
Wçictunt lesplaifirs dont la vie efi nourrie
Ztnetefouuenant de manger ny dormir}
En lit» que tu ne fais que plaindre & que gémir
Jl te [croit meilleur ie contenter ton ame
Et par amour tt ioindre auprès de quelque femme.
Twviurat longtemps ,t* ne durera»point,
Llij

XXI III. LIVX.I m
Défia le fort fatal auprès de toy fe ioint.
Mais entât moy foudain,ie t'aportemejjage
De la part de celuy qui commande au Nuage,
Il dit que tout Us Dieux font fâchez, contré toy
Et luy par ieffut tout de ce quefans requoy
Tu travailles fJcttor,&fembUquetufoyes
forcenéauprès luy qu'auxfiens tu ner'enueytt.
Pren les dons de Priant & U laijfe emmener.
AchiUe refpondit,l'accorde à le donner,
Vienne queUun icy qui Us prefens apporte
Et qui emmené après cefleperfome morte
Stceflla volonté du père Olympien.
Or la w«r* & le fils ainfi difcouroient bien,
Et tandis Iupiter dejpefche Iris à Troye.
Marche Ugere lris,pren virement lavoye
Et annonce à Priant qu'il s'en aille porter
Des prefens gracieux pourfon fils racheter
Qu'il s'y en aiUefeulfans y menerperfonne.
Seulement qu'vn héraut à fa fuite fe donne
Tour guider Us mulets & U char bien tourné
Et ramener U corps indignement traifné,
Qu'il n'ait foin delà mort nypeur d'autre auaturt,
Car nom luy donnerons fout•fongmde Mercure
laquelle conduira tant qùilfoitaproché
D'Achille qui par luy doit eThre recherché.
\lnele tutap»int,amt il fera defenfe
Que les autres aufft ne Itiyfacent ntufance.
Il n'tflfolny mefchant,ny inconfideré
Et thomme fupliant en fera rentré.
^iïnfi diït, & Iris commença U voyage,
ElU vint fur U lieu tu tatdoitfo» mejfagt>

LILIAD1 DHOUim. Jj;
Et rencontra Priam en plaintes t$f clameurs.
Ses fils à l'enuiro» arroufoient de leurs pleurs
Leurs veflemens dedueil,tant tennuy les dcfrobel
Le vieillard au mittieufe cachait en fa robe
Xts'enuelopoittout : llfeiettoit hideux
Force fien fur le col e*f deffm l es cheueux
Se roulant fur la place tjf fasfant dueil extrefme.
SesfiUet iifes brtupUuroient aujfs demeÇme
JEnfe refiuuenant combien d'hommes vaillant
Auoient perdu tefbritfim les Grecs bataillant.
Doncquet la Meffagtrt aborda ce vieil homme
Ayant pitié de voir comment ilfetonfomme.
Les membres du vieillard assoient vn tremblement,
Sjtandpour mieux taffturer elle difl prontement.
Affemetoy Priam ejf dopeurnet'eflonnes
Je ne vien f annoncer finon que ehofes bonnes,
Le fils Saturnien qui de toy afouey
Etapitiédttoy,m'aenuoyéiey.
Par f en commandement marche trotteur Achille
It porte desprefem qui le rendent facille,
Afin de racheter te» Hc&or comme A faut.
Vafeultjyfeulementfoisfuiuiivn Héraut
Pour guider Ut Mulets & le char volubile,
Et ramener le mort dans les murs de ta ville.
K'ayesfoi» du trefpas &ne tombe en effroy,
Tu auras pour guidon Mercure auprès de toy,
Xt il faprochera du généreux Pelide
Tant qu'il ne commettra deffm toy homicide,
sfins il engardera qu'il ne te fait mesfet.
Cet Achille n'eftfol,me/chant,ny fans reflet
Xt il f ordonnera de façon diligente
" Il if

XXI I I I. LIVKS D I
(Sebn qu'il éïi raifon) à l'amefupliante.
Ce dit,la Mejfagere hors de là s-'en ail*
Et le char de mulets à l'inftant s'attela
Parle commandement que Priant voulut fairti.
Le coffre auquel on met ce qui est neceffairt
Tfvt lié de/Jus,& Priât»fe rendit
En fa chambre odora ntetoù Hecube entendit
Cela que commandait le Dieu qui tout dijpofi.
la chambre eftoit de cèdre & mainte belle choft
Digne cfeflre admirée au dedans fe voyait.
Quand Hecube entendit comme Iris enuoyoit
Son mary vers les Grecs logez, en vncamp large .
Et qu'il définit fort £ accomplir telle charge,
Alors fe lamentant de tels mots lerebrik.
«/f/> \où as-tu perdu lafagejfe Sefprit
Qui tefaifoit valoir par deffus tous les autres
Tat peuples efirangers que ceux là qui font ttoflreyi
Comment veux-tu. aller ttutfeul dînant les yeux.
D'vnquiïaimièttorttantd'enfans vetlutuxi
Il ha le totur de fer '. Si tu viens à fa y eut
Il esi cruclftrfide, & faudra qu'à te tue*
Et iamau/il teprmd,n'aura de tay pitié
Et tu n'y trouueras refëett ny amitié.
Pleura» doneques icy la mifere commune.
Le tout-puiffant Deftin trama cet infortune
^t mon fils en naiffant lors queie l'enfanté
Qu'ilfouleroit les chiens loin de fa parenté.
Pleufl aux Dieux que d'Achille or ittinffe lefoyt
Afin qu'en le mengeant ie me donnaffe ioye!
le m'y attache/vis auec vn tel effet
Qu'ilpayeroit le mal qu'à mon fils il a fait,.
i

t'illABB D'HOHIKL J$*
Ca r (7 ne l'a tué faifant chofes vilaines,
MaUtenitpourTroyes fp pour femmes Troyenet
Et ne Ce fouutnant de fuite ny de peur.
triant luy répliqua: Nedeftoutnemoncceur,
Nem'empefchc Saller,^ ou ie m'auantme
Ne me fou point oifeau portant mauuaù augure.
Tu ne m'induiratpoint à -v» autre confeil:
Si vn prefire ou deuin ou quelque autre pareil
Qui cherche le futur par l'aduk des entrailles
ide donnait le confeil qu'à prefent tu me bailles
Te n'y croirou non plis qu à quelque menfonger
Et voudrait d'autant plus £auec luy\nefirangjcr.
Ores que s ayouy la-voix d'vne&ctffe
Que deuant mpy iay veue, il faut que te nry dreffi,
Ievais,& ee propos ne fera dit en vain.
Que fi dans les vaijfeaux mon trejpas eft certain
le veux bien y mourir : Si l'on m'ojie la vie
leferay bien content qu'elle me fait me foit rauie
idoy tenant en mes bras mon fils à mon pUifir
Aptes que de pleurer fera foui mon deÇir.
Ce difant il oumk Us couuercles des cojfres
J}'où il voulait titet beaucoup de belles offres*
Là dedans il ehoifitdouz.e longs vtflemens,
DoHZ,cfimplcs manteaux & dou%tanutrtmens,
Et autant de tapie $/ de robes nouuelles
Et autant de fuyons & de tappesfirt belles.
Il porta quant & Çoy dix talent de fin ou
Quatre bafiinspelu il deux trepie^encor
Puis vn vafefort beau que pour grand héritage
V eut des Thratiens quand ilyfit voyage
Portant en leur pays vue légation.
Ll iiy

XXIIIÏ. t IVRE SI
i Vand tous Us ieux de prix furent '
parachutez,
' Les peuples qui s'eftoient au fpeclo-
' de trouvez,
• Qui deçà qui delà dans leurs vas fiféaux
s'efpandent.
Sirefaifant le corps à repaiftre ils entendent
Pour iouir puis après du dormir gracieux,
Mais Achille pleurait encore fiucieux
Tant le douxfiuuenir de fin amy fideUe
Empefchoit lefommeil de clorrefa prunelle
ïl tournait (à. & là,regrettant la bonté
La force & 'eguares,deàoulewrs,& de peines diuerfes
Ilauoit auec luyparfait & enduré,
Combien de flots amers il auoit mefuré
Et senrefiuuenantilrefpandoitdes larmes.
Quelquefois on voyait ce grand Chef degêfdarmts
Couché fur les cofleT^quelqutfois à tenuers
Quelquefois fur le ventre en vngejle diuers
Quelquefois leui droit fur le bord du nuage
Vwoit tyreuiroit fin corps (yfin vifage:
Se "jeautnitentartine,ty l\yf»roreiamais
Kehiyefhit cachée auleuer de fis rais,
Luifantefur les bords & fur la merfalee.
Tuisquadfes beaux chevauxprots de vifleffi efli*
Eftoientdefs'ous U char,U attachait encor
Pour le faire traîner le miferable Hector
L'ay/int traîné trois fois à îentourdelaplact
OueftU mmmrnt qui fin Vétrock embufîï

Lllf 1DI D HO M ERE, J$Z
Il a's&oit repofir & laiffôit là touché
Hector fur la pouffiere encontre bai fane hé,
Oit combien qu A fufl mort Phebm en prenant air»
EJlongnoit defin corps toute vilaine ordure,
Ht le cachait entier fous fin bouclier dort
Afin qu'elle traînant il ne fufl déchiré
Car AchiOtihené à* vne ardeur fiaieufe
Le traitait ainfi malfur la place ptudreuft.
Dequoyles Dieux heureux prindrentcompaJsttn>
Ht pouffèrent Mercure à telle intention
miuil allafl iefrober ce corps que Ion molefte.
Teladuis pleut àceux de la bande celefle
Excepté à tunon à Neptune à P'allas
D'autant que leur courroux encor ne ceffoitfas,
Car llionfacré leur demeuroit en haine
Priant & tout fin peuple: & tel courroux fi traifnt
J)és le temps que Paris en fa loge à pafleur
lugea quelle beautédeuoit prendre l'honneur
Et hua celle-là qui mift en fa poitrine
ledefirqui trop fort à tamour nous encline.
Donques au tour àoujitfme ainfi entre les Dieu»
Phebus vint à parler-.O Ditux pernicieux
Dommageables mauuais qui nèfles point propices
Htflor n a-t'il bruflipour vous meintsfacrifices
pl'tt-tilpas autrefois bruflé chiures &'boeufs
Toutefois maintenant vous efles parejfeux
Et nedaignes/kuuer ce peu qui de luy refie
Pour faire que Priam voye fon corps funefle
Et quilfiit ainfi veu d'Andromache & du fils
Et des peuples qui font de fa perte marris
Quifeudainkbruflantferaient fis funtraiïïcs.

XXIII i. Lirii'ii
Vous n'ayde^ qu'à Achille impiteux aux batailtet
Qui nha l'efprit humain,cqiutablt ny doux
Et ne fe peut fléchir quand il ejl en courroux
Comparaifon.
1/ ejl comme vn Lyon- qui fit montrant fauuage
Oleifl à faforce &orgueil de cintrage.
Et court fur les brebis afin qu'il foie repu:
Cet ^tchile cruel en ce point a perdu
Toute compafiion & tout honteux mérite
Qjitatojl nuit beaucoup,tatofi beaucoup proffitt.
Vn homme pourra perdre ou quelque amy certai»
O.» quelqùvn défis fils ou fon frère germain,
Mais il cejfe à la fin de pleurer e^jr de plaindre.
., Ladouleur à la longue au courfe peut efiaindre
'tEt les Parquetant fait que les hommes perdant
Peuuqnt durer aux maux & à tous accident,
Mais ce cruel Achille ayant priu'e de vie
j.e valeureux fi-îlor,ilnha lame aflouui*
Il le pend à fon char,il le traijne à lenteur
Du tombeau de Patrocle où ejloit fon amour
Cêia ne luyeft pas honnefte ny v tille.
Qu'il garde defentir U courroux difficile
Et l indignation des Dieux encontre Itty.
Sft-ilpas furieux de fouiller auiourd'huy
Et traiter fièrement vne terre infenfible?
Iunon luy refpondit: Qu'ilfoitainfi loifibU
Corne tu nous le dis, Phebus ait traitveinqueur,
Ai.lis fi vous accordez, à tous deux mefme honneur
Ily a bien à dire: fietlor,race mortelle,
-/ffuccé£vnefenime &tette la mamelle,
Mait-i'vnegraitd Peejft stchilleefi enfanté
Que

l'itlADÏ D'HOMtRE. J?J
jfuemorifoin en enfance a nourri & traité,
Et qu'après i'ayfiumifc aux loix de mariage
La donnant à Pelée auec vn tefinoignage
Qttil eîloit dejfus tout aimé des Immortels.
VousfuSlet tout préféra à mariages tels
Et a» banquet des Dieux tu vins ta place ejlirt
( O amy des mefchans)tenaut en main ta lyre. •
Ces mots estant finis lupiter rejpondit.
Iunon ne te courrouce en ce poinil à crédit (bit
Ils n'aurit mefme hineurjmais Hector bien aima-
Entre tom Us Troyens fut aux Dieux agréable,
Et principalement il m'a eflé plaifant
Tourte qu'il n'afaiBi à me faire prefent:
Car iamais mon autel n'a manqué de ferme
De portion egalle,offrande oufacrifice
Selon qu'ha mérité l'honneur qui nou/eîldeu.
OrHett malaisé fans qu'Achille tait fie»
De retirer Het~lor,nie» que Thetisdemeure
lour & nuiil à tentour tir le garde à toute heure. '
Donc s'en aille queicun prés de moyappeler
Thetis àquiie veux pour cet effet parler,
jifin qu'Achille ayant Urauçoncoujluptier»
Il délivre le corps entre les mains du père.
Cedifl,& tout foudai» Iris aux pies de-vent
Pour faire ce mejfage accourut enauant,
Et puis elle fauta dedans la mer profonde
Eaifantparvn tel faut gémir iïfonner l'onde.
Elle fondit à bat fous les profonds çaueaux,
CompataUbn.
Toute pareille au plornb qui fond dejfiw Us eaux
Apres qu'on ta poiidedans la corne forte
II

xx ntJ. ti y ut si
De quelque beuftbapeftre:vn tel f lob coule et part*
Mortfacheufe aux poijfons s'ilen efi efpnwté.
Iris trouua Thetu en vn cintre caui
Et fi à Unuiron trouua £ autres Deejfes
D e celles qui fur mer vent en troupes efpaijfes :
Lors elle deploroit U perte & le deflm
Definfilsqui démit bien toft prendrefa fin.
Donc Iris s'aproehant luy difi,0 immortel!»
Ceprudent lupittrdeuersle Ciel t'apelle.
Thetis luy rejponiit,Hé pour quelle raifo»
Commande- t'il que taille en fa haute masjoni
le crains de memefierà la troupediuine
Puis quvn dueil infinyfurmon ejpnt domine.
Ce neantmoins s'y vais & fin commandement
Die me fera iamais annonça vainement.
Ce dtfant elleprifi vne noire vefiure
Telle qu'il ne s'en voit déplus noire teinture.
Puis fi mit en chemin t*f Iris U guidait.
Le flot deuant leurs pas à tentourfe fendait!
Soudain que fur le bord leurs plantes arriuerent
Aufsi tofife hajlant dans le Ciel s'esleuerent
Et trouvèrent le Dieu qui regarde en tous lieux
Enuironné de ceux qui habitent aux Cieux.
Thetis fut par PaBas de fa place honorée,
lunon luy mifl en main vne Taffe dorée
Et fila rtfiouit de quelques mots courtois
Thetis rendit la coupe ayant beu vne fois,
Et fstpiter alors commença fa parolle.
Tues venueicy bien quvn grand dueil t'affoEt,
lefçay de quel tourment ton cœur efi defoléi
/Hais icdiraypourquoy Iris t'a appelle.

t'i 11 A D ï D'HOUIII. 394
Neuf'tours font iapajfcz, que la troupe immortel!»
Four Achille ii Hcdor on demeure en querelle
Je vendrais que Mercure inventeur de moyeu
S'en allaft dëfrober le corpi Heiforeen:
Toutefois ie refertte à ton fils celte nuance
Tant iet'aime,& ie porte à ton nom teuerence.
Donc va t'en vers le camp efrconfoille ton fils,
Dy luy que totu les Dieux contre luy font marris '.
Et moy pardejfui ttm,pource qu'il ne delture
te corps Heiloreen qu'ilfeplaift de pourfuiure,
Et [eplaift,furieux,de le voir outragé.
S'il me craint qu'il le la

XXX III. LIVil SI
Défia le fort fatal auprès de toy fe ioint.
Mais enten moy foudain,ie t'a forte mefjage
De la part de celuy qui commande du Nuage,
Il dit que tous Us Dieux font fâchez, contré toy
Et luy par dejfsu tous de ce quefans requoy
Tu travailles Hct~lor,& fembU que tufiyes
Forcenéauprès luy qu'aux fient tu ner'enuoyes.
Vie» les dons de Priant t*r le laijfe emmener.
Achille rebondit, t accorde à le donner,
Vienne queûun icy qui Us prefens apporte
Et qui emmené après cefleperfonue morte
Si cefila volonté du père Olympien.
OrU mère & le fils ainfi difeouroient bien,
Et tandis lupiterdejfefche Irisa Troye.
Marche Ugert lris,prcn virement Uvtyt
Et annonce à Priant qu'il s'en aille porter
Des prefens gracieux pourfonfiU racheter
Qu'il s'y en tille ftuifans y menerperfonnt.
Seulement qu'vn héraut à fa fuite fe donne
Tour guider Us mulets & le char bien tourné
Et ramener U corps indignement traifné,
Qu'il n'ait foin le la mort nypeur S autre ossature,
Car nom luy donnerons pour fin guide Mercure
lequel le conduira tant atiilfoit aproché
D'Achitte qui par luy doit eStre recherché.
\lnele tura p»int,ains il fera defenfe
Que les autres auffl ne luy fixent nutfance.
Il n'iftfilny mefihant,ny incenfideré
Et l'hommefnplUnt en fera rentré.
isfinfi dii~l, & lri% commença U voyage,
EIU -vint fur U lieu outendoitfon me/fage>

LUI AD I DHOMERI. }$}
Et rencontra Pnom m plaintes & clameurs.
Ses fils à l'omit on arroufoient de leurs fleurs
Leurs veftemens dedueil,tant l'ernmy Us dcfrebtl
Le -vieillard au miUieufe cachait en fa robe
JEt s'enuelopoit tout : lift iettoit hideux
Force fienfur le col & dtffue l es cheueuse
Se roulant fur la place & fatfant dueil cxtrefme.
Ses filles 'etfts bnn pleuraient aujfi demefme
Jinfe refouuenant combien d hommes vaillant
Auoient perdu tejbritfim les Gras bataillant.
Doncques la Meffagert aborda ee vieil homme
Ayant pitiéde voir comment ilfeeonfomme.
Les membres du vieillard auoientvn tremblement,
Sjtandpour mieux îaffeurer dit difl prontement,
Affeure toy Priam ejy de peur ne t'eflomies
Je ne vie» l'annoncer finon que chofis bonnes,
Le fils Saturnien qui detoyafoucy ^ •
Etapitiédetoy,m'aenuoyéicy.
Parfois commandement marche troumr Achille
lt porte dtsprefem qui le rendent facille,
Afin de racheter ton Heftor comme il faut.
Vafeulfirfeulementfinsfuisùivn Héraut
Tour guider Us Mulets & le char valubiU,
lt ramener le mort dans Us murs de ta viUt.
N'ayesfoindutrejpaf&netombeeneffroy,
Tu auras pour guidon Mercure auprès de toy,
Lt il t'aprochera du généreux Pelide
Tant qu'il ne commettra deffnt toy homicide,
yfins il cngardtra qu'Une te fétmesfet.
Cet Achille neftfal,me/ehant,nyfans refôet
Lt il fordonnera de façon diligente
" U if

XXI I I X. 1IVRI D 1
(Selon qu'il eîi raiftn) à l'amefupliantt.
Ce dit,la Meffagere hors delà t'en allit
Et U char de mulets à Vinfiant s'attela
Par le commandement que Priam -voulut fairtï.
Le coffre auquel on met ce qui eîi neceflaire
Tfitt lié dejfus,& Priamfe rendit
En fa chambre odorantetoù Hecube entendit
Cela que commandait le Dieu qui tout diftofe.
La chambre efloit de cèdre & mainte belle chtft
Digne Sefire admirée au dedans fe voyait.
£}jtand Hecube entendit comme Iris enucyoit
Son mary vers les Grecs logez, en vu camp large
Et qu'il définit fort d'accomplir telle charge,
Alors fe lamentant de tels mots le reprit.
«/tf/> \ou as-tu perdu lafagejfe dejprit
£)ui tefaifeit valait par deffus tous les autres
Tat peuples efirangers que ceux là qui font nojlrerë
Comment -veux-tualler tout féal deunnt les Jeux.
D'il» quifamsàttKrt tant d'enfant vertutuxi
llha lecteur de fer'. Sitwviensàfayeue
Jlesi crucl,ptrfide, & faudra qu'à te tue,.
Etiamais,s'il te prend,» aura de ttypitiè-
Et tu n'y trouueras refpefl ny amitié,
fleuron doncques içy la mifere commune.
Le tout-puiflant Defiin trama cet infortune
^t mon fis en naiffant lors queie {enfanté
Qu'ilfouleroit les chiens loin de fa parenté.
Pleufi aux Dieux que d'Achille et htinffe lefoy*
Afin qu'en le mengeant ie me donnaffe ioyel
lem'yattacheroUauet vn tel effet
Qu'il payerait U mal qu'à mon fils il afait^
>

t'illABH DHOMUl. )$6
Ca rilne l'a tué faifant chofes vilaines,
Jt4au ttnitfourTrayes Q)fourfemmes Troyenet
Et nefefouuenant de fuite ny defeur.
Priam luy répliqua: Ne defloume mon cceur,
Nem'cmfefchcd'aller,& oùie m'auanture
Ne mefois foint oifeau fartant mauua'u augure.
Tu ne m induirai f oint à vnaulre confeil:
Si vn freftre ou deuin ou quelque autre pareil
Qui cherche le futur far l'aduis des entrailles
ide donnoit le confeil qui frefeht tu me bailles
le n'y croirou non f lus qu à quelque menfinger
Et "voudrais d'autantfins d'auee bvfyn'eftrangcr.
Ores que îayeuy lavoix d'vneDeeffe
Quçfleuantm.oyiayveue,ilfautqueienfy dnffe,
le vai»,& eefrofos ni fera dit en vain.
£[uefi dans les vaiffeaux mon treffae efl certain
Je veux bien y mourir : Si l'on m'ofte la vie
leftray bien content qu'elle me fait mefoit rame
Jdoy tenant en mes bras kson fils à monpltifir
Afres que de fleurer fera foui mon defir.
Ce difaot il ouurit Us catusercles des coffret
D'où il voulait titet beaucoup de belles offres.
Là dedans il thaifstiouxjelongs vtflemens,
Dauztfimf les manteaux & douTeanutrement,
Et autant de tapie $/ de robes nouuellts
Et autant de fuyons & de caffesfort belles.
Il farta quant & fay dix talent de fin or,
Quatre bafiinsfolu 9 deux trefiejjncor
Puit vn vafefirt beau que four grand héritage.
H eut des Thraciens quand ilyfit voyage
Portant eu leur fay s vne légation.
Ll iif

XXII1I. 1IVX1 D B
Ce bon père •vitilUrà combléde pafiion
N'efpargna point cevafe ejpoint d'extrême enuie
De retira fin fils de la main ennemie.
Il chajfa les Troyens du Portique ombrageux
Tanceant & leur disant ces reproches fâcheux.
Retirez-vous mechans lafches tjr deteftahles
H'auex.-vous pat che^veus, cime moy miferabUt,
^ffezjdequoy genùr fans venir m'attrifieri
Ejlimez,"vowfepeu que le Die» lupiter
M'a donné des douleurs defigrieue triftefft
Sue* ay perd» mon fils leplrn grand en pmteffe?
Vous le conmifittx, bien vous-mefmes à la fin,
Car plus facilement le rigoureux Défit»
Vont mettra fout la main des enfant lAchayt
Puis que celuy efi mort qui tardait fa patrie.
O que iepuijfe aller es ténèbres d'Enfer
Para/tant quemesyeuxvoyent courirlefor
Dedans noflre Citédeftruite Q'faicagee'.
Ce difi, & defon Sceptre à l'heure fut rangée;
lAtroHpe de ceux-là qui s'eftoientprefentez,
$m le voyant charger furent tofi efiartet,z
CefaiïtjlapeUa d'vne voix menaceénte
Keufdefespuijftnsfils & décrûtes tourmente.
Hàjie^-vous mefchansfils tout dignes dépérir,
Icy tous vous déniez, en lieu d'Hector mourir.

l'ILIADB D'H OMISE. 397
Ne m'apreflerezrvous mon char incontinent?
Jtiettez,-y toutcecy:que ! aille cheminant.
Ce difi, rp fes enfant qui craignaient fa nier*
uitlelerent le char façonné de naguiere
Et lièrent deffus Ufiege bien quant.
Ils ofterent du Pau ou il eftoit ferre'
Le beau iougfait de buis chue de bonne fort*
Qui neuf coudes auoit : Auetleiougs'aforte
La courrayede cuir qui au timon fi ioint.
Ils mirent la cheuiUe en tonneau bien apoint
Et lièrent trois fois defangles t$r lafnitres
Tant deçà jue delà Us forces muletières:
(feftoient Us beaux mulets que Priant auoit frit
Des peuples JHyftens pour vnfiuuerainprix.
Puis cet fils de Priât» hafliutment meublèrent
Cepoly chariot & de biens U comblèrent.
Ordvn autre cofiéfous U itugfe menoievt
Les chenaux de Priam qui pour luyfe tenaient
Envne beUtefiable où ils prenaient pafture.
fiecube ce-fendant fâche* outre mefure
Vint prés defonmaryluyaporterduvm
Pouf en offrir aux Dieux douât qu'ilprifl chemin.
Toutdeuant les chenaux cette femmes'arrefle
Appellefin mary t*r ainfi l'admonnefte.
Pren ce"vaz,edoré,fay offre fjr fupply Die»
Quepuiffes reuenirfain Çifaufen ce lieu
ïuifqut contre mon gré tellement tu defires
De -voir Us Ennemis iufijues dans leurs neutres,
Adreffeta prière au fils Saturnien
Qui fur le mont d'Ida voit lepeupU Troyeh.
DemandeluyCoifeau qui luyeSiplus aimable

XXII II. IITHB Cl
J£ai ejl de grande force & nha foint dtfimbUbtê
Pour venir iannoncer ce qui t'en aduiendra*
Si tu le von à dextre alors il te faudra
^/fUeraJfurémentfans peur qu'on te meurtriffç
Que fi Dieu ne te donne vn augure profite
le ne t'exhorteray

t'iZIADB SHOMIRB. J9*
Il enuoya foudain & a Priant fit voir
1,'^figle Roy der Oyféaux qui chaffe et qui efi
Coraparaifon. [neiv.
Les efles de toyfea» auoyeut large eftendnt
Et par les deux cofie^faroiffoient à lavette
Telles qu'efl vue perte en vite chambre en haut
Chexquelque homeopudt qui ferme corne il faut.
L'Aigle fe vit à dextre & t»ut ceux qui le virer
Au dejfus-de la ville,en foy fe rtfiouirent.
Le vieillard fe baflant monte au char & s'enfuit-'
Et s'efte dn Portique où le peuple fait bruit.
Les Mulets datant luy trainent vnecharrettcj
Qui quatre fris ha nue & fi montre bien-faite,
jdevs bien apritlittenduifeit datant T
Le chariot du Roy après aHoit fumant
Et tous les bons amis de fa fuite Royale
Lt pleuraient comme allant àfen heure fatale.
Çhtani ils l'eurent mené dehors de la Cité,
Sts gendarmes & fis fihtenrnans d'autre cofté •
Reuindrenten htvitie,& le Père ctlefte
yfuififur le champ leur troupe manifefte,
Tource en ayant pitié àfo » Mercure il difi.
. Menure,mon enfant,fom ta pwjfanceilgifi
J>'accompagner ceux-là qui te font agréables
Et entre les plaifirs qui te font plus aimables,
Cet office en efi vntPourtant marche t*f anduy
Triam deuers les Grecs fans qu'il reçeiue ennuy :
Conduy-letellement qu'aucun d'enxnekvtyt,
£u'*l ne fait arriui vers thomme tùie temoyt.
Mercure.
Ce difi & vifimneut [homicide £ Argus

xxtm. iirtt »•
Lsadeffomfis pieds fis talonniert aigus,
Beaux taUnniees dorez, qui dedans l'air liquide
Similitude.
Le portaient comme vnventfùr le fie & l'humide,
Il priftfon Qaduceeauec lequel tl peut
TÛter les yeux humains de tous ceux-là qùil veut.
Il endort les vitUUrs $/ luy -mefine refueille
Parvnmejmemoyenl'oeil quiconquefimmeide.
En ce point! équipé Ai ercure s'enuel*
Et deners l'fJtlleJponten Troye deuala.
Puis d'un garçon Royal il veflit lafimblanctt
Qui commenfoit d'entrer enfin adolefcenee:
(sigequi plaift fur tous) &• haies biens eflus
Quand ils eurent paffele fepuhhre d'iltst
Ils mirent leurs chenaux dans leflemepow boire*
La nuiii eflant venue auec fa robe noire.
Or le htraut voyant Mercure auprès defiy
Difl afin Roy vieillard:Priam auife toy.
Ces affaires icy requièrent vn cteurfage
Icy ie voy quelcun rty penfiiauantage
Que ptrtuifixde coups bien toft nous périront.
Tource fuyons £ icy,puis nous lefuplirons
jfmbraffantfcs genoux qu'à tout deux il pardonne.
Leviellard qui l'tfitute incontiuant s'tftenne
Son c/prit efl confus & tout fin poil drejji
En fis membres courbe^demeure heriffé.
Comme il eftoit ainfs Mercure fort vlile
Le vint prendre à la main vfantdevoUt habille.
Bon père où conàuits-t» tes mulets. & chenaux
Quand les autres mortels ont q tité leurs trauause
Et fous la douce n»iildormentiien.àieur aifil

I'I r I » DB D'HOWIïI. jff
tle crains-tu point des Grecs la volonté mauuaift
Qui font proches de toy g/ te font ennemisi
Sivn d'eux te voyait au temps où tut 'es mit
Menant tant de riche ffe,où ferait ton remedel
Cet homme qui te fuit ne te donnerait aide
Car il efi défia vieil & tu n'es senne attffi
Si bien que fans defenfe on vous ferait foucy.
Je ne teferay mal,ie voudrais au contraire
JEmpefcher gj/ garder que l'on ne t'en ptufl faire
le te galle à mon pare aimable & bien chery.
Vriam hty reJj>ondit,mon cher fils bien nourry
Tu dis la vérité/nais fiieme hasarde
Jepenfe qu'vn desDieux dtffomfa main me gai de
Qui m'a mis en auant tel guide auprès de moy,
Heureux prudent & beau: Cela fait que ie croy
Que tu-fars deparens qui font de race hmreufe.
Lemeffager Mercure à la voixgracieuft
Luyrejpondtt ainfi:Vui\lardtu parlebien,
Mais dy moy vérité & ne me celé rien
'Enuoyes-tu tes biens & richefiesplus chères
Et tes meilleurs threfors es terres étrangères
Afin que tout cela te demeure fauué?
O» bien(puis que ton fils tra-vaiUant tjprouué
A eftémis à mori)delaijfes^ vous la ville
Craignans fus langueur de la fureur hoftiSe?
Priam luy demanda: QuieS'tu,fage & foril
De quels parens ei-tuiquidùfi bienla mort
De mon fils mifirablefjé infi refpond Mercure.
y i ie0arà,m'internguantfur la trifiead**nturt
XXu-valeureux HeRorjtu penfes me tenter.
Vay veufomtmt ton fils quand il aUu't douter

XXiriI. HVHBBrr
Xt êctire les Grecs vufques dedans leurs Poupes T
Nous autres l'admirums au milieu de Ces troupes,
Car Achille fafc'nécentre le Rty £ ytrgos
lie nom laiffoit combatte $/gifoit en repos,
le fuis des Myrmidons,Polytlor m'a fait naijire
Ptrericltc & vieillard comme t» lepeuxeflre.
lefms Itfeptiefme entre touffes enfant
Qui par le fort tiré fuis de ces tomba tans,
Et ayftuui le Camp qui vont met en alarmes.
Tu me trouues icy paurce que nos fenfdarmer .
Et lesGrets aux yeux noirs demain matin viendrot
^fîcntourd'ilion pour voir sils leprendront:
Car Us font ennuycyieftreajfu enparejfe,
Et leurs Chefs n'ont pouuoir de les tenir en cejfe.
Vriambty difl alors, fi comme tu ledit
Tu es des compagnons de [enfant de Thetis
Hymoyla veritéjmon fils efl-U encore
Dans les vaijfeauxcauc%,ou bien s'il fi deuort
Par les chiens pièce à pièce ayant eftéiettéf
VieUUrdQuy difl Mercure)iln'eflfi mal traité",
Ny de chiens nj doyféaux fin corps nefedefchire,
Il y a douv tours quilgfl en la nauite
D e cil quill'a tué:fa chair nefepourrifl
Xt nul monceau devertenluy nefe nourrifl.
Achille fans luy efire encore pitoyable:
Le traifne à l'enuiron de la tombe honorable-
De fin cherfauory,quand l'Aurore paroift,
Mou aucune feuillure en luy nefe connoifl
four tout ce traifnemenf.Cete feroitmerueiSt
Si tu voy ois fa chair toute fraifche &vetmeille
ttplemedcroufec & font tache quifiit,

_
L*ILI*BB »BOM!»K 400
Sonfang efl tout Unifiât fouillene s'y voit.
LeipUyei queplufteurs auoientfur luyfemecs
En infinis endroits font toutes refermées,
Tant les Dieux immortels s'en montrent foucieu*
L'aimant infiniment :Priam deuint ioyeux
Quand d l'eut entendu, tfonefcj)rtt>. .i

nlIII. IITÏE D I
Quand ils furent venus près la tente du Koy
Qm donnait en ce camp aux Myrmiiom û loy,
lit •virent que la tente en hauteur auancte
De beau bots de Sapin auoit tfié dreffee,
la couuerture efloitd'vn chaume cheuelu
Qu'on auoit moiffonné dedans vnpré herbu.
On auoit au dedans fait vnegrande fatle
sfuec fourches& pieux feparez, i'interuaïïei
la porte s'apuyoientpar vn bois de Sapin
Quifeul donnoit paflageouboufchait le chemin'.
Trois hommes il faïïctf pour ouurir telle porte
Ou pour la refermer tant efloit greffe & forte,
Mais le fils de Pelée tifément lafoultit
OuurirfetA on fermer tout ainfi qu'A voulait.
Or Mercure l'ouurit & dift lors,O bon homme
Iefuisccluy des Dieux qui Mercure fe nomme
Et le père du Ciel m'a icy enuoyé,
^tfin que fous mamaintufuffes conuoyt,
Mais ie vais de rechef me retirer arrière
Et ne veux eflre veu en aucune manierez
"Ceftpour eflre enuiéde voir qu'vn immortel
"Fauorifeàveu'd'eeilcebty qui tfl mortel.
Entre & preniles genoux d'Achille Pelcide,
Etlepry par fin père & par fa mère humide-,
Try-lt auffs par fim fils afin de lefmouuoir.
Ce dit, il retourna fut lOiympeîaffoir.
Triamfe mit à terre éf laiffa là Idée
^t qui fut des cheuaux la charge commandée,
Puis U s'en alla droit vers Ufils de Thêta
Oùfes amis eftoimt à part de luy affvs:
tHéros sfutedm& le vaiiantAlcimt

l'i l I » * » ï'HOMUt, 4„,
Affiflotent

XXITI1. L1VKB *D H
S^ul excellaient beaucoup je ne puis ajfeurer
Aucun de tous ceux-là ores me demeurer',
tauois cinquante fils quandvinfies en Afie.
0»7« d'un mefine ventre auoientfait leur/ortie.
Et Us autres efioient d'autres femmes finis.
Hors a voulu que tous ont eu mauvais partis.
Celuy qui fini reftoit & gardait noftre ville,
JEt duquel à nous tous la force eftoit vtille
JEJi mort dejfiut ta main pour fin pais trefcheri
Pour cela maintenant ie te vien rechercher,
JEt pourleracheter finebiens iet'aporte,
Ayes pitié de moy,ton père eft de ma forte
Si non que plus que luy ie fuis calamiteuxr
Rjnuts -le en ta mémoire,&fiis refpettueux
En ce qui va touchant des Dieux la reuertnce.
Il n'y en a vnfeul de mortelle naijfance
ëtyplus ait enduré que moy plein de malheur,
Mefine qui fuis contraint tu/qu'à telle rigueur
Sa'or ie baiz^t tes mains & cet homme iembraff»
Sluifeul eft homicide & tueur de ma race.
Jfchiite qui Vouitfaite ainfi menti*»
&efinpereVelee,eneatcompaffio»:
lient faim déplorer & de façon honefle
Recula le vieillard qui faifoit fa requefe.
Ils pleuToienttedrement,l'vn pour fin fils Hefhr,
X'autre pour fin Velée, & quelquefois encor
Tour fin amy defunihqui touchait fa mémoire.
Priam tout lamentable autant qu il fi peut croire^
Roulait deuant les pieds de cilquUfuplioit, «
Mais Achille voyant comme il s'humilioit
Le leva de fa, mai» après qu'il eut foulée

l/lIIAD» »'H0«B»I. . o t
Soname de pleurerpour fin fn-e Pelée,,
Et que tel appétit fut farty depmfein:
Voyant le Roy Friam qui d'ennuis efltitfln»
£%ui dueitU chef blanc & la barbe thème
De tels mots il montra fapenfieeflreefmue.
^fhlpauureinfortuné tu asfouffert beaucoup!
Jttais comme at-tuofé t'en venir à ce coup
Toutfeuldeuers teluy qui a privé de vit
Tous tes braues enfant ou la plus grand partiel
Ton coeur eft bien de fer'.Su» vien te rèpoftr.
jiffu-toy & laijfons nos douleurs s'apaifer -
"Il n'y a nul profit en nos plaintes ameres l
"Les Dieux ont commandé aux Parques filadiertt
Défiler tel deftio aux hommes malheureux
f£uik vefc uffent en peine
H a eftétxnide richejfe & bon heurt

XXIXII. tIVRS SI
Deffus tous Us humains, &fi a eu l'honneur
Ji'auoir les Mjrmidons fous fin obeijfame
Il a fris -vite femme immortelle ieffcnce,
Combien qu'A fut mortel,tat Us Dieux ton* aimé-
Jupiter toutefois te mal luy a tramé
Qu'U n'a point eu Senfans ftnon moy miferable
Qui dois mourir bien tofl ct-vn coup ineuitable:
Et ores qu'il efl vieil ie n'en ay point le foin
le ne le traite pointpourte que i enfuis loin
Affligeant &fafch*nt &toy &ta lignée.
On nous a bien conté ta richtffe afiignee
Et que tu fus heureux autrefois tellement
SJK tout ce que Lesbos contient abfolumint
EtUgrand HeUeftont ryla haute Phtygit
Ont efié autrefois deffous tafeigneurie
Ont dit que de tels biens tu as eftéomé
Et d'auantageauffi d'enfant enuironni'
Mais depuis que les Vieux t'ont donné ce d'image
Tu n'as eu que combas que meurtre & que pillage!
„Porte patiemment tjfceflià t'afjtiger
yD'-vn mal que tune peux fuir ny corriger
„Pour tes larmes &cris il ne t'eftpaspoffible
Uerelcmr ton fils htrsiutrefpas horrible
,, Plufloft vn autre mal te -viendrait de douhir.
Triam luy refpoudiiiUe mefayplus affoir
Tandis qu'Hettor demeure $/giftfans fepulture,
Idaistoft deliuremoy ma chère nourriture
Et refoylespreÇens que ie t'ay aparté,
Ainfs enpuijfes tu prendre tvt iliti
Etpuijfes-tureuoirta terre paternelle
tuifque tu m'as laifîé voir U lumière belle

t'ilTADE DH0MI1H." 40)
DM Soleil, fé/encor t» mas laifiéviuant.
Achille de tels mots s'alla contre efieuant.
Ne m'irrite,vitiBard,ie penfe bien mty- me fin*
A àehurer ton fils,Car le vouloir fifrefine
Duperelupiterm'a eftc annoncé
EarmamereThetisplufiofiquenasptnfo'.
Jeté connoy Priant penfe que se n'ignorr
£l»vn die» t'a amené iufqùe» tt lit» encore,
V» autre qui quefiit fort ieune rSrflorijfant
&y n'eufi ofè venir Car il n'eufi tnpaffrmt
Bien aifement ouuert les barres de not. portes
Et n'eufi pas fit» tromper Us Gardes bien accorttt
Tournant en ces douleurs n'aigris point monefprit
De peur qu'à la parfin quelque mal ne t'en prit
Et qu'on ne tepermift eflreplus en ma tente, '
Encore que tufoisperfomtefupliante
Garde que it ne faille au diuin mandement
Le "vieillard eut frayeur &creutfubitement
Adonc comme vn Lyon U généreux Achille
Sortit (nonpas tout feut)hors dtfon domicile
L'Héros Automedon,AUinie vigoureux
Qu Achille après PatrocU honoroit fort tous deux
Se mirent à lefuiure,&au dedans menèrent
Le héraut du vieillard que du char Us oflerent: 1
Puishors d» chariot emportèrent les dons
Pour la tefted'Heftor profitables t&bons
Laijferent toutefois deux robes eflenduet
Et vn Çaye ou chtmifejtuuritrtment tiffites,
Tour couurir le corps mort quand on remporterait.
Qr afinqu» TriamQms qu 0» U kutroit)
tf'apcrceufi pointfo fils on comandoauxferuimpeA

xxrin. îivii »«
guettes l'aillent Uutr à fart dehors les tenta
Et q» en tous Us endroits par elles il fiit oin&
Afn que le vieillard ne fi courrouce point,
Qui pofiible autrement ne tenant fà colert
Eufi efiaeu le courroux £ Achille vnpeufesteiir,
Si bienqu il l'euft occis &neuflpointfatisfait
_WH dium mandement que Ça mère anoitftit.
Quand U peau du défunt! eut eflé bienlauee
Et que d'vnehuttegrafie elle fut abreuvée,
On mit autour de luy vn bel habillement
Et vue belle robe. ^Tpres cet ornement
AchilUl'enUnuntdeffus des lits lepofei
Ses amis auec luy font cette mefme chofi
Et plantent le deffuntt diffus le chariot
Il pleura puis après &dift ce petit mot,
Nommant fin compagnon logé parmy les ombres.
Ne te courrouce àmoy Patrocle en ces lieux sobres
Où tUesche^ Plutonji tu fiais que ie rens
fieilor à fin cher père: En ^change ieprent
Les prefens fimptueux de fa main vénérable
Et ie t'en feray part comme il efl convenable.
Cela dit^enfa tente Us'en efl retourné
Et s'ajfit en vnfiege outré & façonné,
Puis ainfi il parla xCefftde mepourfuiure
Ton fils o bon vieUUrd}en tes mains fi deliurt,
Hgiftdeffus les lifts demain tu le verras
Et des îaube du tour d'icy (emmèneras.
Mettons nous àfiupér quand l'heure le demande
Lafable dcNiobe.
Niobeaux cheueux beaux après U perte grande
Detfils i>* eue perdit,fi fiuuint démanger

Six filles fix garçons fivirent outrager
Par Phebus & Diane en leur floriffant âge:
phebus à l'are d'argent desgarçons fit (outrage
Diane bonne archere aux fiUes s'attacha,
Et le trait de la mort fur elles defcocha.
Tous deux eftans dejpits que la braue Niob*
jl Latane s'egalleQ'l'honneur luydefrobe
Jiifant quelle n'auoit produit que deux enfant,
Et que plufîeurs far elle a» monde efloient -viuans :
Mais ces deux toutefois n'eflans que deux défirent
Ce grand nombre d'enfant qui Siobe orgtttillireut.
Ces âouxjt encans tuez, furent neuf tours entiers, •
Couc hez, dedans lcfang,r*fde leurs familiers
"Perfonne n'y efloit pour les mettre fous terre.
Car lupiterfaifoit tous les peuples de pier re!
\jes Celefies en fin fur le dixiefme iour
firent enfeutltrces enfant à leur tour
Et Niobe Je mit à prendre nourriture
l.affe d'avoir pleuré fa mauuaife auanture.
Maintenant en Sipyle elle efl deffus -vit moût
Où Ion dit que les litls de ces Deejfesfont
Qui danfent à l'entour £ Achetais le banferet
là,bien q»'elle foit pierre encore elle digère
Et recuit les douleurs qu'elle à receu des Cieuss
Sus donc faur le repas deuenonsfoucieux,
Tu pleureras ton fils de rechef en ta ville
Car ton fils pour pleurer eft-vnfuict fertile.
Ce dit en s'ejUuant il tue vne brebis
"Dont là laine efloit blanche &foudain fus amis
L'efcorcherent apres,proprement la hachèrent
t'habitlcrentfrit bien & puis ils l'embrochèrent

XXIII i. t iv * * » i
14 cuifirent ajfet^puis retinrent tout.
La viande fe mifl par tout debout en bout
Dedans de beaux panniers fur la table dreffee,
Puis elle fut d'Achille à tout difiribuee.
Chacun eflend Us mains fur Us viures foudain !
Quand dt boire &manger ils perdirent la faim
Priam U Dardénide admiroit cnfey- mefme
Quel ytchtlU fembloitlcomme grand &extrefn$e[
D'autant qu'aux Dieuxpareil ilfembUit a U voir'.
Achillcà"autre part Je laijfoit efmouuoir
Et admiroit aufii Priant le Dardanide
Tant pour fin bo afpcft que Us difcours qu'il gtsJd*.
Comme àfe regarder ils eurent pris plaifhr
Priant qui dufommal auoitvnpeu défit
D'fl ainfi le premier: Pay qùau liil on mt même
Afin qu'un douxsomeil endorme vnpemma peine
Mes yeux n'ont pas fermé depuis que tay perd»
Mon fils dejfous tes mains *S» trifle il m'a rend»
Sut ie ne fais toufiours qutgemir & que plaindre
Et cuire mfiny dueil que ie ne puis eflaindre
Je merouUeenmafalle & me fouille au fumier
Voicy depuis fa mort mon repas U premier
Et ie n ay parauantpris ny vin uy viande
Pour mettre enmongefter. tort AchiUe commamde
Que Ion face aporter en U chambre des lits,
tes eouuertes depoupre Q/aujfi les tapis
Pour mettre par deJfus-.Puis (four efire vefluet
Que Un y mifi encor quelques robes velues.
Les feruantes s'en vont tenant delà clarté
Apres l'aueir.oujb&parvn fiinhafté
Soudain dreJfmtdeuxltHs: pendant que UPehdê
Dift

. t IXI-ABI DROMBK E. 40
Difl en lemtfprifant au Prince Dardanide.
Couche dehors,,bonpère>afin quenuldeccux
Qui viennent(comme ilfaui)mc cenfeitter emr'eux
Ne faperçoiueicy durant la nuiftfermée.
Si on le redifoit a» Roy de cette omet
Il pourrait différer le bien qu'as débat».
Mais dy moy vérité, combien détours veux-ut
Tour faire fur ton fils les obfeques funèbres
Afin qutiufqu'à tant qu'il fait pmt Us tenebret
le demeure & aufiii'arrcjfe mesjbldat.
Priamlny répliqua. Si à platfir tu as
Que te face vn tombeau pour mon fils lamentable
Amfi tu méfierai on» bien trefagreabU.
T#f(aU comme en nos murs nom femmes referrez.
Et comme Us Troyensfont de crainte efgarez.,
TUH laforefl efi loin pour couper la matière.
Nous pleurerons mon fils-vue neuuaine entière,
Sur le dixiefme iour nous tenfèueUrons,
Puisa l'onzJefmeiourvnfepuUhteferons,
ytu doufJcfmefmutmt(i il nom efi necejfaire')
Nom viendras a» cebat. Lors Achille au contrait*
Rejpondifqu'ilferait félon fa volent é -
Et que le camp tandis demourroit arreflé:
Puis luyfaifitfonpoing & fa dejlre vieillard»
Afin de l'affurer comme enfafatmegarde:
Priam &fon héraut pleins defageraifon
Dormirent au portique aufueil de la maifon,
Mais Achille dormit en fa tente bien faite
Ayant fa~Brifeis femme m beauté'parfaite.
Tous Us hommes fil Dieux dormaient toute la nuit
Liet, ttvn douxfommtil; mais le Somne s'enfuit
Mm

XXIJIt. 1ITU Di
loin des yeux de Mercure ayant enfantaifie
Comme il reconduirait hors formée ennemie
Le. monarque Priam fans le fceu des portiers
Qui fe nomment faites audeudt leurs métiers.
Mfttintfurfon chef tir difi cefleparoUe.
Tu nos aucune peur que le malheur faffoÛe
A voir comme tu dors entre les ennemis:
Pour racheter Heftor beaucoup debiens'eflmk,
Mais fs Agamemnon & tout ceux de U Grèce
Sfauoiet corne en ces lieux le doux fommeil ttprefft
Tes enfant payeraient trois fois autant de biens
Peurte racheter vif des maint des Argiens.
Ce difl, & le vieillard efme» de telle crainte
$.cfueittafon héraut, puis la deitifamtt
Les guida virement fans qu'ils fuffent connut.
Suandpres duflestue Xanthe ils furent parvenue
Mercure retourna fur le mont Olympique.
L'Aurore ce-pendant venant du peuple ludique
EJpandit en tous lieux fin habit deÇajfran.
Le héraut bon crieur il fin maiftre Priam
Plein dt gemiffément vers la ville s'avancent
Ou nul des habitons Hy dis femmes n'y penfent.
MM Càffandre montât fur Pergame en lies* haut
l{f cotiautfin cher père & au/fi te héraut
Et Hctter quigifoit de/fut le Utlfunefie.
Lors Càffandre pareille à Venue ht celefie
En lamentant cria par toute la Cité.
Troyennes & Troyens voscy dueUapreflê
sfllez. pour voir Hector fi iamaisfujles aifes
Quand vifilretourtioitdes batailles mauuaifts,
Et qu'il efieitgrand' ioye à tout Ut habitant.

II ET AD». D'H»XEt|i 40*
^f donc homme ny femme on ne vif la rtjiant
Tant la douleur faifit leur amt pénétrée.
Près la porte en allant par eux fut rencontrée
taperfonnidu mort : Là font premièrement "
Et fa femme & fa menti faireumplouternent: ,
Se iettant fur le char leurs cheveux eUesti&nt:
Les peuples à îtntouzauprés d'eBesfitfpirP'ti •_
flstujjentence lieuiufquaufoledcouché r
EJjiand» force pleurs fi Priant tmpefché _ 1
Ke leur euftainfi dit : Oflez,-i/osts

XX IÏII. tIVR'ï 0 I '
'Au mtUieu desforefls dequoy faire tut Bufiher.
Amenez,,» Troyensjie la matière •vtUte
Teur drefftr au defuntt la majfe d'vne Pille,
Et ne craignt\ ernbufche au fonds delafmjl:
jichiQe m envoyant m'a dit qu'ainfi luyplaifi
Xt qu'il ne nous nuirait »j fafchtroit encore
J>euant que noue eufiions vue douxjtfmc Aurore-,
Cet mots eflans finis fous Us chars m coupbt
X*s boeufs ry les mulets qu'auitug onajfemblt,
Tuisdeuant U cité les peuples s'amaffirent
Et par neuf iours entiers du bois ils entaffertnt*
liait quand au tour tUxiefme apparut fur la mer
L'Aurore qui mm vient le beau iour aëumer,
IL firent leconuoy & au Bûcher portèrent
Le valeureux Hettor qu'aufonunet ils montèrent],
Fui* ils mirent le feu dans le bois entafié.
Quand taube matinale eutfit fais avancé
Le peuple s'ajfembla près la majfe ambra%et,
La^braifedu bûcher par luy fut arroufee
Ve-vinnokentomlteuxoùUféus'efioittnà. '•
Apres fteUip*rens,lesfieres& amis
Dedattt le fit» ejlaint eurent prit Ut Relique t '
Et Ut os blancs d"HeBor,adonc meUncholiqutt
Verfansiejfut leur Une -un pleur definefuH
lies mirent proprement en vu vafidtré,
Fuit cachèrent cefle Vme enfarobtpourprée
Et la mirent foudainenUfoffecauee, >•
Puit^rtjferentdejfufvnajjefi grand intact*»
De pierres de Ungueut & firent U tombeau. •
Il y assoit par tout des guetteurs & efpiet
Voyons fi nul viestdrtitfur tmnttrememits.

l'illADl D'HOMERE." 4©»
J>mc le tombeau comble' ils partirent de là
Et chérie Roy Priam qui les y appeHa
AffembUz. derechef Ce mirent à la table
Banquetant & prenant le repat honorable.
Ainfi sis travaillaient &fc donnaient ennuy
A enterrerHetlorqui efloit leur appuy.
Fin du vingtquatricfme liurc
ÏRIJ D t III. DE L'ïliadc,
comme pour eflây de la
ptefente ttaduûion.
Quandchacun Jefut mit enfin rangerdonni
Les Troyensen bruyant plut outre ont chemine'.
Comme on voit dedans t air fout (ombrage des nues'
Voler en cris aigu les pajfagcres Grues
Qui les glaçons d'hyutr t$f les neges fuyant
Vont au pays plus chaud : Mes s'tn vont criant,.
T)cfliu tair éuantépar bandes egaUees
Voir du père Océan les campagnts falees,
Oit au retour de Tlore ayant fenty le chaut
Au* hommes Pygmtans teufwurs burent faJfaut'.
Ainfimatchtitnt prejfez. les Troyens en bataille
ÇfntrcltcampdtsGrcaqHelapeurnetrauaille.
Mm iiif

JXTRAITDVPRITI-
UGE D V R o y.
P
klgrace & priuilegeduRoy, il eTi permis 2
Lucas Breyer,marchant Libraire,!'imprimer,
vendre & diftribuer, Les treize derniers liurcs
de l'Iliade d'Homère par Amadis Iamyn,
durant le temps & terme de dix ans , à commencer
duiour & date que ledit Uure a eTléacheué d'imfrimer
à la première édition, défendant àtottt autres
Libraires & Imprimeurs d'imprimer, vendre
ne débiter ledit Uure fans le congé duditexpofant,
fur peine de confifeation de ladite marchandée, des
intertfis de fexpofant,'èî d'amende arbitraire. Voulons
qu'en mettant au commencement ou à la fi»
par brie fie contenu en noTire prtfent priuilege, il
foit tenu pour deuement fignifié: car tel eslnoîhri
pUifir,ii6imbJ!ât quelconques lettres i ce contraires* '
Donné a S. Germain en Laye le ii.iour de Ianuiet
1 ï 7 4 • & de nojlre règne le 14.
Signé par le Roy enfin confeil.
DE NEVÏVHH.
Etfiele'tnfimplt queue de cire iaune.

PREMIER
ET SECOND
LIVRE DE L'ODYS-
SEE D'HOMERE.
T v*T ^ J ^t C £jr ES P E L E-
TI ER D V M ANS.
Xgte» &" corrigé de nouuetu* depuis Lu
dernière Edition.
A PARIS,
Fear Lucas Breyex Libraire, tenant &
boutique au fécond pillier de la
grand' falle du Palais.
j&. v. i n x.

N:
*«•"
-7 ''
•X x y, i .a r.r.

AV TRESCHRES-
TlEN ROY
l la faneur q ue perte ta nttur
jtuxgens lettre^/ leur
Uterature
n'efloit affcz, ntteire emerv
chacun
Rey qui n'a* Roy au ieffiuào
tty qu'-vn
Je ne pturroyei peine m'exempter
D'oueir mtjpris en venant présenter
jt M hauteur met portiques (armes,
X» te temps ey que Mars parfis alarmes
yientfaire guerre aux gracieufts Mufes,
Et de defpit qu'à eSes tu t'atnufts •
Atout effort "veut tenir enfonffranct
gt en defroy ta trtjhyale France,
Ittoy, qui es des lettres leiiray père,.
Et par cela il s'attend & efpere
Que les lettre*, riay ans plus defecoun,.
Aufti n'auront Us lettres plm de cours.
Mm T»

S CISTKt
Mais c'eji a luy trop avant entrefrit
Vouloirgaignerpar deffus toy Upris. >
Sus toy qui es du plus haut ciel parti
Pour fouftenir des lettres le parti,
Et que les dieux par accord refol»
En tes bas lieux ejlablir ont voulu
Le gouuerneur fjy chef de cette affaire»
Dieu de fureur doncques que veuxtufa/rc*
Veux-tu tenir ton courage odieux
Seul à îencontre, & maigri tous les dieuxï
Veux tu d'effairevnepuijftnce telle?
Veux-tudeflruire ine chofe immortelle^
Car tu fçais bien que du ciel fupetiul
Jl ne •vient rienquineÇoit éternel:
^fuec cela les Mufet. font celeftes,
C'efidont m vain qu'ainfi tu les molefles.
Il efl bienvray que crainte tu leur donnes^
Car,efl ilrien,o Mars que tu nejfenncsi
Maisàlafin,quoy que les armes portes,
EUe feront contre to j Us plus fortes,.
Non au moyen de hacheny armet,
Car leur douceur cela ne leur permet
Mais comme-vnfeuqùvn temps Je tifon couuttr.
ISus grand clartépar le tifonrectuure:
Afttfifera ta forte confiante
Et leur vigueur de ton feu allumée:
Dont plut/ira leur honneur approuvé,
Apres auoir vis ennemi Irouué,
Sgui les voulais* dejèonfire &• abatre.
Soit mis à bat par elles fans combatreir.
Qus'ellcsfentpajrtesfiera.atteiaiïst.

A T R O Y. 3
Defe deffendr* àptrt d'armes contraint»
Leur Roy fera pour elles plus vaillant
Que ne ferai contr elles bataillant :
Mt tant plus forte il verra la rencontre.
Plus fera prompt de tenir aleneontre.
E»rs tu •verras fa fortefuffifante
Tour foujlenir ta malice nuifantc,
P ourrepauffer tes furieux ajfaux,
£t pour dompter ta foudart & vaffaux:
£t quant & quant nenobftantta rig/ttuti
Tour fouîlenir les mufes c» vigueur
Et en honneur efteuer leurs fuppoUs.
O Roy François ,ie romps à Mars prope^, .
Mamufe {es~iàfi deshur injuitte,
TranJportdefpritiufqu'itUXcmittittt . i
ZtentranfpoHtagrandeuraddutri , .-• \
Enetyerantdetoyeftrtaiduott.e*,
Et mefmemtnt quauecques ceftadueu
' Exaucerasfin favorable vtu, '
JE* fe promet par •vnhcHrptx piufag* .,..,, , ^
Ceîlefaveur qùtnhsi en tonvifig*:-,* il
Dont elle ayant vnteupitt^rejtuefitidp:,- , ! ,\
Défis Lbjfuvsfe tiendra jkti*fai£t*i, l >
Et par ainfi,afùt qu'elle fi Jatte •;.
&ecegrandbeut£toytlUprtfcnt£j)
Vnfienefcritqmd'Honute-eittJfit, ,
Mtdontlen>ot,fansplui,eUeatijfi), :,
jiinfi que font tradùttcurscoujlumieo.
Sont en effet? la deux lûmes pnmmm •,' '• .1.
De ÏOdyl)*ia»watemelLangage, t< •- :\
Sjtelleteptiedc(eperpmMggitfk\..\^.\ t

XXIII I; t IV * * D I
t£ cuifirent ajfez^fuis retirartnt tant.
La viande fe mift far tout debout en bout
Dedans de beaux fannitrsfur la table dreffee,
Puis elle fut d'Achille à tous diftribuee.
Chacun eftend les mains fur Us viures fotodainl
Quand de boire ^ymaitrer ils perdirent la faim
Priant UDardanideadmiroitenfey-mefme
Quel yfchilUfembloitlcomme grand &extreftnt(
D'autant qu'aux Dieuxfareil ilfembloit a U -voirl
Achille £ autre fart je laiffeit efmouuoir
Et admiroit auSi Priant le Dardanide
Tant four fin bo affctl que les difcours qu'il guide.
Comme à Ce regarder ils eurent pris fUiftr
Priant qui dûfommeil aueit vu feu defir
Dift ainfi lefremier: Fay qùau liSl on mt meine
Afin qiivn doux someil endorme -un feu ma peut*
Mes yeux n'ont pas fermé depuis que i'ay perdu
Mon fils deffim tes nuins iSi trifle il m'a rend»
Que ie ne fais toufiours que gémir & que plaindre
Mt cuire mfiny dueil que ie ne puis eftaindre
le me rouUe en ma faite & me fouille au fumier
Voicy depuis fa mort mon repas lefremier
Et ie n'ay parauantpris ny vin ny viande
Pour mettre enmongofier. Cors Achille commande
Que Ion face aforter en la chambre des lits,
us couuertts defoufre fâ/auffi les tapis
Pour mettre par dejfur.Puis (four eflre veftum
Que Imy mift incorquelques robes velues.
Letferuantes s'en vont tenant de U clarté
Afres l'auoir.ouyi&parvn fomhaftt
Soudain drejfentdeuxlicls: fendant que UPtU»
Dijt
-i

. I II I A »B VIOMU B. 40
J3

XXI I I I. Ï.IVRJ DM
Loin des yeux de Mercure ayant eufantaifie
Comme il reconduirait hors t armée ennemie
jLe.monarquePriamfans lefeeu des portiers
Qui fe nommeMjâcrez. au deu de leurs métiers.
llfetintfurfin chef& difi cefteparoUe.
Tu n'as aucune peur que le malheur t'ajfotle
A voir comme lu dors entre les ennemis:
Pour racheter Heitor beaucoup debiens'eflimt,
Mai* fi Agamemnon & tout ceux de la Grèce
Sf.tuoiet corne en ces lieux le doux fimmtilteprefft
Tes enfans payeraient trois fois autant de biens
Vsurtc racheter vif des maint des Argiens.
Ce dift, & le vieillard tfmeu de telle crainte,
Qtfucitlafon héraut, fuitU dettefaintt
Lis guida virement fans qu'ils fujfmt connut.
Quand prés d»fiante Xanthe Us furent paruenut
Mercure retourna fur le mont Olympique.
L'Aurore ce-pendant venant duptuple indique
Ejpandit en tout lieux fin habit de fajfran.
Le héraut bon crieur fi fin maiftre Priant
Plein de remijjèment vers la vide s'avancent
Ou nul des habitant ny des femmes n'y penfent,
Mais Càjfaitdre montât fur Pergame en lie» haut
Kjca/iputfin cher père & auffilt héraut
El Hector quigtfait dejfus le liilfunefle.
Lors Caffaiidre pareille à yensuUceUfte
En lamentant cria far toute la Cité.
Troyennes e*f Troyens voicy dueUaprefié
^fRez, pour voir Fietlorfi iamaisfujles aifes
Quand vif il retournât des batailles mauuaifcs,
Et qu'il efloitgrand' hye à tant Ut habitons.

l'itlAD». CHOMEU 40*
^fionc homme ny femme en ne vif là rtjlant
Tant la douleurfai fit leur ame pautra.
très la porte en allant par eux fi* rencontrée
La ptrfemedu mort : Làfont premièrement
Et fa femme &fa mertà faire^np.yuferuent: \
Se iettant fur te char leurs (btuiux eUesMuicommenfa»s Les cris aigremtntUtntntertnt
Auec-une voix trtft

' **HII. XIVRB »»
Sn-4 de fend et* comble efldinte >.;
Et toymïcbet e*fic*t'alors iume futur**' :
EitUeù^ùiii^kMce indignement viurat 1
TrauaiHiMt four nrnmaifire inhumain de courait
Ou bien quelcundes Grecs au milie» du pillage .
Teruraiii»vti»r(dut $/aruti frcfîat!)
En défait queton-pe-rèaumUteudet combats
Aura ï**fùfif-vi(£àftr*»U.finfrm.
Car pÙ$é\i»Jte-H*&rftfoMfe»ty défaire,
ïïiftf$it\pii»t'i> *• *- V "L
Tandis qùctu-vu+àït en te litWpitoyabte. : ~ >' >
De metautreSenfièstêutdfUiequJtcfti^ft^-
Ontejlémùtit ytmjl ttoatiriftix ;;• \ • - ••;£.

t'iLlACI B'HOHIJll, 407
Zts envoyantpajferfur la mer indoHtet
En Samotfiu Lemnos d'infidelle abordée.
Mais l'ayant abat» d'vnaigu ferrement
Il iafiuttent traifné autour du Monument
De fin cherUompagnon à qtu Carnets ravie.
Et fi pour tout cela nt l'a remis tn vit.
Les Dieux t'ont tat gardé qu'il fembliqu'àprefenf
Tu y iennes d'efire occis, $/ it te veygtfant .
Irais Çj plein de refis*, & à celssyfemblabl* , \
Qu Apollon a tué de fin trait redttsUlbU .\... '
Qui toutfiudaintuant occifi pUtt-d»u&,ytfnHr9iC^
CommAeftanrmÀlbturtetfemMfàtenmHHMl
lenayplsuenceik* autreqttÀmefa(t,dtw# *>'.:d
^>sWaimtMfimo»fi : lbme}wgmttm*:*it tmc.dk- : < . 1
Or PriMmtmmmia ^t'maJlttfi.tethmkf^ 1
Mm if

XX IIII. IIVR'S D X '
'Au mXitu desforefls dequoy faire vn Bufcher.
Amenez^ Troyensjie la matière vtUle
Tour drefftr au Jefuntl la mttffe d'vne Pille,
Xt ne aaitne\embufche au fonds delà forefli
Achille m envoyant m'a dit qu'ainft luy plaift
Xt qu'il ne nom nuiroit ny fafcheroit encore
"Deuant que nom eufliom vne ieuzjefme Aurore.
Ces mots efi ans finis fous les chars on coupla
lies bceufi & les mulets qu'au long on affembla,
tuis dtuant la cité les peuples s'amafferent
Xt par neuf iours entiers du bois Usent afférent.
Mail quandau leur dixiefmeapparutfut'la mer
L'Aurore qui nom vient le beats tour allumer,
lit firent le conuoy & au Bûcher fartèrent
Le "valeureux HcClor qu'au fommet ils mont créai],
tuixils mirent le feu dans lebois enta/le'.
Quand taube matinale eutfes fais avancé
Le peuple i*affembla p res la maffe ambrajee.
La,braiftd» bûcher par luy fut arreufee
De-vin noire» totuUeux oùlefeus'eftoitmis. ' '•
Apres jWe la purent,les frères & amis
Dtdaeft le feu efiaùt* eurent prit Ut Relique t '
Et les os blancs d"HtBor,adonc mclancholi+u*
KcrfansdeJfusUurieue vn pleur defmefuri
lies mirent proprement en vnvafcdtré,
Vnit cachèrent cefieVrne enfarobt pourprée "'
Etlamirentfoudainenlafoffeeame, >
PuisJreflerentdefliu vnaflefigrand mencea»
De pierresde kngueur & firent letombeau. '
1/ y ouest par tout desguetteurs & ejpies
rcyamfinulvieshfafurUmrstiremeuits.

l^llKDl T>"H O H I ». E." 4»S
Donc le tombeau comblé Ht partirent de là
Et chezl' *-°y Priam jui les y appeUa
jijfembuz, derechef fe mirent à la table
Banquetant & prenant le repas honorable.
Ainft ils trauaiûoient &fe donnoient ennuy
A tnt errer HeÙor q ni efioit leur appuy.
Fin du vingtcjuatriefme lime.
PRIS D t II I. DE L'Iliade,
comme pour e (Tay de la
prcfcnte tiaduûioa.
StMtà chacun fi fut mis enfin rang ordonné"
JLes Troyensen bruyant plu» outre ont cheminé.
Comme an vgit dedans t air fins t ombrage des nue*
Voler en cris aigu les paffagerei Grues
gui lot glaçons Shyuer & les neges fuyant
Vont a» payt plm chaud : Mes s'en vont criant,.
Dejftu tair hanté par bandes égalités
Voir du père Océan les campagnes falees,
OÙ au retour de Tlort ayant fenty le chaut
jtrnt hommes Pygmtans toufuurt liment fujfaut:
utittfinuuchoient pnffex, les Troyent en bataille
Contre le cttmp des Grecs que la peur ne travaille.
Mm iiij

JîXTRAITDVPRIVI-
1IGE D V R O y.
PA Rgrâce & priuilege du Roy, il eîi permis 2
ÎMcat Breyer,marchant Libraire,d'imprimer,
vendre & diflribuer,Les treize derniers Hures
de l'Iliade d'Homère pat Amadis Iamyn,
durant le temps & terme de dix ans, à commencer
du iour tir date que ledit Hure a eïtiacheuéd''imprimer
à la première édition, défendant àtoui autres
Libraires & Imprimeurs d'imprimer, vendre
ne débiter ledit Hure fans le congé duditexpofant>
fur peine de confifcation de ladite marchandife, des
intercfls de îexpofantjA d'amende arbitraire. Voulons
qu'en mettant au commencement ou à la fia
par brie fie contenu en itoTire prefent priuilege, il
foit tenu pour deuementfignifié: car tel eîi noTrri
pl*iftr,nonobJlât quelconques lettres i ce contraires* '
Donné à S. Germuin en Laye le 1-6.tour de ïanuier
1 ,
Ï74 $* denoflreregnele 14.
Sjgnépar le Roy enfin confeil.
DE NEVFVILtï.
JEtftelceuJimplt queue de cire iaunc.

PREMIER
ET SECOND
LIVRE DE L'ODYS-
SEB D'HOMERE.
T^S^J ^f C Qjr ES TELE-
TI ER DV MANS.
Hg*e» (f ctrrigé de ruuutm depuis U
dernière Edititn.
A PARIS,
Pour Lucas Bieyet Libraire, tenant îz
boutique au fécond pilliet de la
giand' falle du Palais.
M. D.i XXX.

M ,V
^
.x x K a .a .:/:

AV TRESCHRES-
TlEN ROY.
/ la faut ur q ut perte ta natur
sfuxgtmUttrex$& '«"*
litttaturt
ti'efleit affez, notent enuen
chacun
Roy qui n'ai Roy au de/fttsde^
toy qu'v»
2t ntfotmoyeàfeinem'exempter
D'avoir mtjpris en venant prefenter
jt ta hauteur met poétiques tannes,
X» et temps ey que Mars par fa alarmes
Vientfaireguerreauxgraeieuftt Mufes,
Et de defptt qu'à eues tu t'amufts
Atout effort veut tenir enfoujfrantt
Etendefroy ta trefleyale Francey
Xttoy, qui es des lettres leway perex
Mtfar cela il s'attend & efpere
gueles lettrée, n'ayant plus de foreurs,,
^i »/p n'auront les lettres plmdt cours.
Mm -vi

S P I S TR I
Maisc'eflà luy trop avant entrepris
Vouloirgaigner par dejfustoylt pris. <
Sus toy qui es du plus haut ciel parti
Pourfouftenir des lettres le parti,
Et queles dieux par accord refofo .
En ces bat lieux ejlablir ont "voulu
Le gouuemeur &* chef 'de cette affaire'
Dieudefureur doncquesque -veux-tufaire*
Veux-tu tenir tcn courage odieux
Seul à î encontre, & malgré tous les dieux}-
Veux tud'tffaire vne puijfance telle?
Veux-tu-dejlruire ane chofe immortelle^
Car tu fçais bien que du ciel ÇupctHtl
Il ne vient rien qui ne foit éternel:
^tuec cela les Mufesfont celefies. .
C'efidonc en vain qùainft tu les mokfles.
Il efi bien vray que crainte tu leurdonnts r
Car,ejl il rien,o Mars que tu n'tjloimesi
Jdaisalafin,q*oy que les armes portes,
W.eferont contre toj Us plus fortes,
Non a» moyen de hacheny armet,
Car leur douceurcela ne leur permet
Mais comme vnfeuqu un temps le tifon c*UUttr.
ths grand clarté par le tijinrecemin:
•j&jnfi fera ta forte confumee
Et leur vigueur de ton feu allumée:
Dont plue-fera leurhonneur approuui,
uipres auoir vn ennemi trouué,
Qui les voulant defhonfire &• abatre*. • i •..
Soit mis à bai par elles fans combatreî;
Qu s elles/ont par tes fiera, atteint*

Hefe deffendre à port d'armes contraint»
Etur Roy fera pour ellei plus -vaillant
£}ue ne fer M contr elles bataillant :
Et tant plus forte il verra la rencontre^
Plut fera prompt de tenir aleneontre.
Lors t» venin fa forcefuffiftnte
Tour Çtuflenir. ta malt" nuifitnte,
Pour repouffertes furievx affaux,
Et pour dompter tes fondât s & vaffatut:.
•jEt quant & quant ntnobflantta rigueur^
TOHT fouîlenir les mufes en vigueur
Et en honneur ejleuer leurs fuppeîîs,
O Roy François, je romps à Mars propos. ,
ïiamufe t'ett àfi deltour induitte, ,.
TranfportiefpritiufquicU;*, conduite.! t
Et en tranfportta grandeuraduuet^ , ,-. ,.
Enefperantde-toyeftreadaome,
Et mefmemmt qu'auecques cefi- adueu
Exaucerai fin fauorAbleveu, • i
Et fe promet far •wheHXP** ptffag* ...,; , .i
Ceîiefaueurqwntiïlenton.wfi'geS*. • U
VonteUeayant•v»tvv(\te$rewefiM{l+:.' ,,.l
VefesUlrrws fe tiendra fatiffaitfe*, .•/.. .>
Et par ainfi,afi» qu'elfe fijtnte ' î.
De cegrandbeut£ toy elle pre{ente?
Vnfien eferit quid'HonteteeSliffu, ,
Et dont len>ot,ftns plus,ille atijfu, . i;
Ainfi que font tratûtlturf coujlumien* • ,...•
Sont en effet? let deux liurts prmien.< , -\ f.
De l'Odyfetwwaterittllangage,,..- ',•,..A
Scelle te prie accepAerpmMffÇf* ...^.v. r . 1

Vu demeurant,que faire elle a defir •
S'eBe tomteifl que tu prennes plaifir
Assoit fo veine eyfonftille ëfcoûter.
Tu M veut» four Homeregoufler,
Faire en François tIliade traduire.
Dedans laquelle vn Achille on voit luire
De hardiejji $/formes le vray traiili
En tOdiffee -un yty/fe efl pomtraiil
Vefapience & rufi l'exemplaire.
AihiUe efl tel que rien ne luy peutpUire
S'il ne l'obtient par armes & puiffante
Atoute loix il nie obeijjance,
Il efl fi fort,fi violent & (haut,
guede confeil ny de temps ne luy cbault:
Vljfft au fi eemme luy entreprend,
Mais auecfoy lieu,temps & tonfeilprend,
Mt s'il ne peut gaigner le prix en guerre,
llfçaitrtrethtenpar rufe le conquetrex
lleftpourue» de touteinuention
Tourparueniràfonintention:
llfçait cacher au dedans Jon ferrée.
Et Contre non fi ce n efl à regret:
Car à tous coups fin courroux & fin ht
Dedans fa face ardentefe peut lire,
Et fort quefoy tous aduerfaires domte,
Ceftuyfiy mejme & tout autres furmontet
Eritf,teus les deux à leurs moyens paruiennmf
Et pour •vu but deux chemins diuers tiennent.
Mais fi on pont par bon moyen aucun
Voire de deux tant que a nefiitqn'vn,.
Ztfionpeuttnfembhbiemlim

AT KO T.
Yn\>emmefage& vn preux ChtuaUet:
Car bien qu'en tayfi trament tant Us deux.
Les outres ant * grand' peine C-un> d'eux,
Lan de combien ceftepuitfance.vme
Pourra tan voir pbuforte y mieux muniep .
Si qù'Refait détente autre inuinciblei
Certainement cela tfl bien poJîibU:
Car fi an -voit en deux Hures traduisit •
tidellement tem Ut deux inttadmcrs,
Les Cbeuoliers nobles de tan Royaume
Qui font appris à l'efpee $/ a» heaume,
Quand par efcrit les deux contempleront,.
Tacitement Us dieux reffemblerant
Tant qu'on verra en vn fini perfonnagt
Vnpreux Achille & vn Wyjfcfage: ... \
Tourucuqiïvn peu d'ftyffiû froideur - :
TueiBed ^fchiUeamoderer l'ardeur.
Le grand Monarque ytltxandt».tenait.
Taufiours Homère, ($/ par cour tappttuoitc
Qui fus Us vers de ce Paetteuqub-"
Le quel de toits lujfembbitpbdexquit, -
Vint alléguer •vnroertiquiportcxenf»mm*t
Sage en fis fatfitysn combat hardi /itwwX. .
Bien auoit il le jugement certain, ' ' • • , ,.
En apprauuant t« -vert digne r*f bum*kt% •
Qui tient es brieflafubftance & matière
De tOdyffee&l l'Iliade entière.
Pont pour-Utout à meilUur effet! rendra
Cefluy ouuragea

» i*rsTii
Jtfaistoutlebutjoutlepoiuitou-ietctend*}
C'eft de trouver le.moye» & le temps
De mettre amtnt par vouloir femiable
Quelque Meurt mie» qui te fiitjgrinbltt
Car quund ie-voy tant dcgenstpti

Âf ROY. f
Car il permet vnmodcfteprecme,
Xtfar degrez. il hauffefon Potmtl
Il met en te» vn ieune adolefiept,
lequel entant qu'à tel âge efi décent, ,
Mt a vnfils ijju de noble race,
Jlfaicl courtois,fage $/de bonne grâce
It qui s'en va par l'inftintt de Pallât
Chercher Nejhr Ufage,& MeneLu.
Confequemment fin haultfçauoirdijployt.
£t à defcrire vn Vliffeil l'employé.
Lors d'vngrandftiU U défera fis erreurs,
it de la mer les gouffres & horreurs,
ScyUe,Charybde,&4es autres périls,
Parle/quelsfont fis compagnons péris*
Les vnspar cau,lcs Autres par les mains
Du t,eftrigon,& Cyclop inltumainn
Fuis ildefcritde Ciretles venins,
Et d'elle après les traittmeus benijts'.
Apresyiiffe aux enfers e$ allé,
Ou aux efpnts (y ame aparté:
linablement en fa terre venu,
Défis amis a efté mefcogneu.
Et a fallu par combat procéder,
^f inçois qu'ait peu fa maifinpojfedet.
fuis ayant fait des ennemis vtngeanc(
De tous fis maux il a eu allégeance.
Voja en brieflylyffe le aUbours,
Voila comment par vnficfefiif cours
Lt.graitd Homère en telordre tout rend, .
$»e£vn ruijfeaufait naiflre vngrand Mend,

IMITAI
A V * O Y.
Ma Mufi auffi

LE PREMIER
IIVUEDE L'ODYSSE*
D'H O M B R I.
Nstignt mayjiufe le feu
fmnage->
\ Plein d'cntreprife&fçauair
enfanoagt
1 Lequel après q»'il a eu fie*
cage -
' TrtytlagraÀ'à kng temft
••• voyagé, i • •
Mt tn errant les viUes à paffees.
D'hommes diuers1& compris leurs pcnfat •
Qui a fwffcrt maints trauau&.pentltust
"Diffus ht mer/tuecfoing mtrueilleux
De racketter f* vie, & de donner
Moyen aux fient de pouuoirretourner: •
Mais toutefois Une les a peu rendre s.
EnfaHuett,

?KIMIS* IITJ1 »I
Tay'imyfçaUotr fdufe du haut Dieu net
De quelque part leur maie dejlinee. . ,
Chaeun dis Grect qui efloitfuruitumt 4
X)«(f &*tui le tenait en fa cauerue haffe,
Pour l'efpouferts 'il euft ainfi voulu.
Quand tort'esfris U temps futreml»} ':\
Ou les trois Saurs auoientmislHirbut droit: .; .\
Qu'en fitv pays d'Ithaque reuiendroit j
Là fit pourtant ne pouuoit eftre admis, ,
Sa»s~auoirnoifeàfespropretamis.
Chacun des dieux auoitdt fa fortune -..,' i
Gpmfafii*» fors feulement tfcphuie,-.
Lequel gardoit fin courage indigné
Sur le dtuin Vliyjfe enraciné > ' : , i. . • _
Auantqùikfeufit4tout»srenfAt*r**ï >"•••

LOD ¥t-$CB BDOMBRl,
Dei 4»trei dieux dedans la région
J)e[upiter:Et alors parmi euse
l,uy père haut des hommes & de; dieux.
Ayant à ceeur lefeuutnit ntoMie
P'Egyfte occis n'agutres far Orefl*,
ji commenté à tenir ptepos tell
C'eflvn grand casquepegenre mortel
SUfpheme ainfi noftre Dtite haute,
it.ttant fur nous l'origine (fia faute
Quand quelque mal à luy fe vient offrir,
Combien qu'au vray ce qui Ufaitfouffrir,
Contre l» •cours de toute deflinee,
Efl feulement fa jnalice «bflinee;
Comme dEgyfte on voit le grand diffame.
Lequel àprlsd'Agatnemnon la femme
£n mariagt'jeocofptiis maintenant
tl ta tué par fraude en reuenant,
Comme qu'il fufl bien inflruit du mefchef
Qui eu deuoit retournerfous fon chef:
Car nous l'auons infirmé du danger,
Luy enuoyans Mercure mejfagtr
Meurtrier d'Argus -.lequel auerti 'a,
De n'accomplir cefte homicide là,
Et de fa femme efpoufe s'abjlenir,
"Source qu'Orefle vn iour deuoit venir
Lequel ayant aagede cognoijfance.
Et le defir du lieu de fa naijfance,
Au fait venger mettroittoutefa cure:
Voila les mots que luy a dit Mercme,
Qui toutesfiii n'a point eu de crédit
Enucrs Egjfei0Mt.fi bien fredit:

T. Livkft'sr
Ormaintenantileftpunyaulong
Defesforfaits.Si refpondit adonc
Dame Mintrue AUX yeux ardents tj/'visf,
O père t*rRoy,t& de Saturne fils, '
Tel homme adroit telle fin deuoit faire: • .
ut mon vouloir que ceux de tel affam '
De telle mort putjfent finir au/s'il
Mais i'ay a» coeur vn meruëiUeuxffutj
Dufage Vlyjfe,helasfnalfortuné,
OluLeft banni du lieu ou il fut ni.
Et maintenant endure tant dépeint
Dedans -une Ijleaucceurdelà mer^pUin*
De bois efpaisdaquelle eflpoffede*
D'vnedeejfc autrefois protedce.
Dufage Atlas,aui fait tous Us détroits
De la mer grondera deux piliers droits,
Sus lefquelsfintfoujlenus tf portez,
La terre Çf/mer de tous les deux cefie^.
Dedans ce lieu fa fille parrirueur
Détient Vlyffecnmifere Çp langueur,
Et nonobftant par mots doux & naïfs
Lt veut contraindre oublierfùn pays:
Mais luy ayant defir qu'en quelque forte
Ilfuiffevoir la fumée qui forte
De fin terroy fait de loitig ou de près,
Efl bien content dt mourir par après.
Cela n'a il,o père, lepouuoir
De ton cher caeur-changer ri?émouvoir?
•Nefit il pas à Trtyefin office '.
Es Grecques naufi ?fit il pointfacrifitt
Qui t'aggreafifpourquoy, o Jupiter, .

18BT5SH SHOMBRI.
Te veux tu tant contre luy defpiteji
Loti Iupiter,qui les nues conduit,
Hefpond ainfi : Ma fille qui t'induit
A tels propos de ta bouche produire}
Co mment pourrai ie à oublier ta induit*
LefouuenirdVliffeque tu nommes
Quienfagejfe excède tous les hommet?
Aie fines quia tant bien fait fin office
Défaire aux dieux celtfles facrifice?
tfeptunefeulfe tient ainfigreué
Tour l'ail qui fut par Vlyffe creué
jiPolipheme vn dieu quifembloit eflre
£*pluspuiJfantdesCycûps&lemaiflrt>
Thoote Nimphc affilie légitime
Au Duc ïhorcinjrandprince maritime,
L'a engendré,typitaiméeadoncques
35 « dieu N cptune et profondes fpetonquet:
Depuis ce temps Juy qui ta terr'.fert,
Vray efl qu'à mort mettre Vlyjfe ne quittt,
Mais il le tient dejfus la mer enferre,
Tant qu'il ne peut aprocher de fa terre:
Or à cecoupauifons de donner
Ordre ô'nwjot quilpuifferttoumer,
Quand à Neptune il faudra quiVf'appaife:
Car ce ferait à luy trop grand malaift
Defoujlenirfon courage odieux
Seulalencontre & m tigré totales dieux.
Lors dit t allas aux yeux eflincelans
Opère mien, Koj des Rois excellans,
S'il plaifl aux dieux qu'après ce long tfpact
Lépreux Vliffe en fa maifin re^ajfe,

FREMI tK ItVK B D I
Sus donc ilfault que Mercure voltige
fout maintenant iufquen l'ifle d'Ogige,
Pour à la Simphe ajjeurement parler
De noftre auis^&qu'eUe laijfe aller
le patient 'vlyffe-^ en Ithaeque
l'iray parler afin fis Thelemacque,.
Afin qu'au -vray ie l'inflruife & confiitttt
Et que fin ceeur d"vn ardeur ie reueite
Pour les Grégeois cheuelus amajfcr,
Et cesfafcheus pourfuiuans mena/fer,
X.efquels chi.Xj.uy tuent moutons-à font
Et les gras bœufs qui ont la aome torfi,
Et fus cepointie tuydiray au'il parte
Pour s'en aller en la cité de Sparte:
De la en Pile areneufe,thercher
Soigneufement fi de fin père cher
Pourra ouir nouuetle qui f oit bonne*.
Me fines afin que ce devoir l$ty donne
Gloire par tout four paruemrplus entre.
Ces mots finiz, à/es pies elle accouflre
Ses beaux patins de durée immortelle
Et majfifs d'or, dont la force ejloit telle,
Sue fus la mer $/'terre bitnfiuuent
Ils la portaient auec le fils du vent :
Puis elle prend fa hache au bout qui tranche,
Z.ongue,&maJfiue,&groflepar le manche,
Dont elle abbat mainte gendarmerie
D'hommes vdiRans alors qu elle ejl marrie,
£tte quia ceperé nompareil
Tant redoutable. En ctfluy appareil
Du hautfommeil d'Olympe defcendit.
Et

t'oorssii n'ttb tutni,
Wt as» milte» dlthicquefe rendit,
Tout droit detumt U perte VljfSietmt.
Dedans fa main tenant U httchefitnUt,
JE* rejfembloit eflant en telamy
L'hofte nommé Mente,tjm efloit ttty
Des Taphiens ,là trouua tmpefchex.
Ces importuns amoureux aux efchex.
Ta/fans le temps, & à leur aife a fit
J>ejpu les peaux des batufspar eux àceis:
Là efiuyers 0 valets àgtand's troupes
Verfoient les vns dit vin dedans Us coupes
Auec de l'eau: t$ les autres assoient
£.'ejpongeenmain,dont les tables Uuoient
Et apprécient : les vns félon leurs charges
Trenchoient ht chair enpbtfxeurs pièces larges.
Mais Thtlemacque au vifage auinant
la vit de loin le premier en venant,
Car eflant fti entre les Amoureux
^Tuoitfon père en (on cortrr douloureux,
S'il fournitpoint revenir par fortunt
Tour dijîifer ceflt bandeimportune,
Si bie»qt*iljvft enfin premier honneur,
JEtàfongré fin bien rouutrneur,
Ainfif enfantfemeta regard»
Dame Minerue : xV lors fans plsu tarder
y ers elle vajmarri enfin coeur tendre
Voyant à thuis thofleftu bout attendre
Si longuement: Si luy venant auprès,
Prend/à maindextre,& fahache,enapttt
tMoult doucement tel propos a tenu:
iém b»nfeignent foyex, kbit» venu.
Ni»

T. IITRI Dl
f.ogtxjeanss'il vous vient à pUifir
Puu nota direz, tantoft tout à loifir.
Ce qu'il votttfaut après voftre reput.
Ainfi disant s'auançoit pas à pat,
ilinerueapres,Uquel l'ayant admifi
Eifamaifonilafahachemsfe
Et efiuyee a» long d'un grand pilier
En lie» tout propre,où ejloif vnmilier
D'autres baftons iflyjfe en leur rtferue.
Tuitfur le trofne il fait ajfeoir Minerue,
Et fait eflendre -une tapijferie
Toute tijfue à riche broderie,
Et fout fis pieds fait mettre une efcabeUe :
P»« on apporte une table bien belle,
Loin @r ,àpart des autres amoureux,
De peurqueîhojle eftantfafchépour eux,
Et leurs bobansfoupafi trop à regret. .
Etpourffauoirdefonpereenftcret
(Quelque nouue&e. Apres en ordre honnefte,
VneferuanteAuecquei de.Itau nette
Dedans vnpot d'artificefort gent,
Et d'or majïif,eniinbafti>id argent
JJonneàlauer,puis la table polie
Met deuant eux : la clauiere iolie
Ajiiet lepain,& plufieurs mets prefente,
En bienueignanttaffcmblte prefente.
Et puis après le maiflre dhoftel porte
Les plats garnis de chaird,e toute forte.
Velfuslatable,& à chacun départ
SataffeSor-.tefchanfondeJapart .,
H» vinfiuueift. Tantoft yitnofnttupkct

lODTSEB D'HOME Kl. le
Z.es pourfuiuans marchans de grand' audace,
Z,efquels félon leurs efiats tibobam:
Se font ajjls par ordre fur les bancs.
Plus à lauerles efcuyers leur donnent.
Et cependant les chambrières ordonnent
Le pain d'afîiette en leurs-corbeilles grandes.
Lors chacun met la main fur les viandes
Mifesfurtable, ^P pages ordonnez,
Verfoitnt les vins de/humes couronnez.
En taffes d'or. Ces pourfuiuansgentils,
Apres auoirfelon leurs appétits
Seufjy mangifiuoient pour toutpenfer •
Soing en leur coeur de chanter & danferl
Car auiourd'huy les chanfins & les danfes,
Sont des banquets les vrayesdefpendances.
Jjors Fefeuyerprendla tresbelU harpe,
Et la pendit à Phemin en cfcharpe
Lequel chantait à leurs gages loué,
gui vn motet fort plaijant aieué.
Mai* Thelemacquei Minerve s'arrejU.
Et ioignant elle il encline Ja tefie,.
Depeur qu'aucun fes deuù ne recueille.
Hofleydit-il^defplaire ne veut vuàUe
De mes propos. Certainement ceux-ci
Ont degaudir t!t rire le foun , \
Sont agttrjjltsfols de tiutes pars,, .. ';
Un $

t. 1IYM Dl
Maie s'Utfcntùent la venue de bty
Dedans Itacquejl n'y aurait cemy
Qui n'aimafl mieux bon psi fait à U temfet '
Qu'or ny argemt amùr dedans fa bturfe,
JVyveJiemtnid'tuuMgtriek* &ftni
Or efl-UnmtdtpiteyaUefin,
Et n'en auons fût aucune efperance.
Si tout viuansntmdonptitntaffiuramt
Qu'il deitft venir : C'efifak l'heure eft perte
De fan retour. UaUpour Dien.ie •» ont prit,
Mon bonfeigneur, & rien nemt celez,,
Quel tftes verni comment -voue afpeUex?
De quelle ville & parmseftes né)
Où ifi la nef qui •vous a amené?
Vos mariniers,pour Ditu,de quel endroit,
Et qui font- ils} pourquey efi ce que droit
^fuport d'Itacque ont leur chemin teuui
Carient croy qu'à piéfoyez. venu.
£t outre plus faite* eney affaueir
Tour tout certaincombien il peut aumr
Quefles icy,& aufti qu'il m'apf et*
Si eftes point des hvftcs de mou père:
Car s'en ay vm-uenir m fa maifo»
Autres plufieurs tyfommntjs raifirn
Que volontiers îaccointantefuiuait
D'hommes dinersjcependant qu'il vhok,
Minemejtlort derechef parle ainfi:
le ne -veux rien veHtftUr de ceci,
Sf acheta pour vrayque it m'appelle Mente*
Et fis dnfage jfnchialieme vente:
Des Tafbient namcçmtt hjmlhmu»

t'SDTJIIl D'M O M ERE. H
Mtmo» chemin s'adonnoit que ievin/ji
J>efctndnicy,eu ma nef tay conduite
Parla mernoire auec toute ma Juitte,
Et par pays étrangers de long temps
En la cité de Temefe ietent
OÙ efi le cuinre,aftn que >'en ramein*
ufueeques may pour du fer que ie meine
Al a nef qui efi nouueUement entrée
En ces quartiers Jtjfrfloin efi antret
De la cité,tsf li au port de Thetre
Sont le Keuier ombrageux tay fait mettre.
Quant à nom dcuxjtiengrand' chofenotufemble
Que nous ayons dés It berfeau enfembk
Vnpaternel droit d'hojpaalitéi
Vous en pouuex,ffauoir la nieritt
Tartancien Laerte fans reproche,
Qui delà-villeauiourd'huy point n'approche,
Comme l'on dit : Il efi tout indifpos
Defaperfonne,& pour mime en repos,
ynfienchafieauapntpomfaretraiâe,
Et vue femme agee qui Utraiile
Et luy acceufirt à bine & À manger:
Et nepouuant au trauatlfe renger,
Se va traînant au-longdefon -vignoble
Bien cultiut, qui produit liqueur noble\
Or à prefent me fuisse icy rendu:
Car tay encor nagueres entend»,
Que celuyU dont parlons,vofire pett
Efi hors pays,dont le-retourprtjbcre
Efi retardé parles Dieu* iufquàores:
CarUdiuinVlyffen'cfiencoret
Nn if

I. L ï V R B DS
Mort en la terre,ains eïl •vivantfans faute
Dedans -une Ifle,auplein de la mer haut»
Qui flotte entoura là demeure enuu
Tenu par gens rudes & intiuils.
Mais maintenant fia cefle mention,
le puis preuoir qu eUe eft l'intention
Des Immortels, $ de tout cefi affaire
Vous dsray bien ce qui s en pourra faire,
Et fi ne fuis du nombre des deuins,
Ny piofeffeur des augures diuins:
Ç'efi qu'il ne peu plut long temps feioumer
Sans en fa terre aimée retourner.
Liens de ferle deuffentih tenir,
Il trouvera façon de reuenir,
Car il efiplemdetufe & d'snduflrie.
vais dites moy,btaufire,ie vous prie,
Sans en mentir,eflesvosu tant heureux,
Que foyez,fils d Vlylfegénéreux}
Car à bien voir cefteface,en- effet,
Et ces beau* yeux,vous luyfemblez tout fait.
Car bien fouuentluy & moy par rencontre
F.ftions enfemble,auant qu'il allaji contre
Troyelagrand.oudes Grecslesplut braues
Allèrent lors en leurs nauires caues.
Depuis le temps l'vn l'autre en nul pajfage.
Nous n'auons -veo. ThiUmacque lefage
Rejpond alors. H>Jle,pour cbofefeure,
le vous diray, c'efl que ma mère ajfeure
Que iefuit fils d'ylyjje légitime.
Mais ie n'en-fçayfinon que par eflime:
Car iufquici homme neprint naijfance.

t'oCTSSSS D'H O HERE.
gui defonpere euft traye cognoi'{faute.
La* qu'il m'eft grief de ce que nef» né
De quelque père homme mieux fortune',
L'aage duquel caduc & impuijfant
Z.'euJtpeUtrouuerdefon bien louiffantï
Mail maintenant par tout iefuit tenu
'Fils de celuy Jtequel eîl deuenu
Le plut cf)ctif& moins noble du monde,
YHH qui voulez, qu a cela voue 'rifi)onde.
Lors la deejfe aux efitncelans yeux
tigfpandainfi. Certainement les dieux
Ont déformait hienpourueu de leur grâce
£Hu'eftre nepuiffe obfcure -voftre race.
y ont ayant tel Pénélope produit.
JUait ie mewpry dicles moy,queldcdu!t
Mt quel banquet eSt cecy,quand i'y penfe?
gu eft-il befoin d'ttnefi grandi defpcnfe?
Suefignifieaffembleefigrojpt?
Ift. ce -vn banquet,ou fi fefi yne nopet?
Car ce n'efipoint difner de compagnie
Quotidienne^ que c&emefgnîe
lït excepiue , & bien hors deraifon
Z>'ainfi defhruire vue bonne maifinî
Homme n'y a quand cecy aurait -ui»,
Ventent quifuR de iugement poUrneu, '
Qui n'euft horreur du defordre impudent.
A quoy rejbond Thelemaeque prudent,
Hoïïe,dit-il,puisquem'àuez.rcqms,
Et defipresvout'veitteîhtenqurs,
Ceîte maifon eîtoit digne & capable
De demeurer entière çjr incoupahle,
Un »?

L tIT&ft D,!, •
Tufl Ufeignent abfent en lointains UetUK
IA*H autrement eft U vouloir dès die»».,
Malajfetlez,Jefquels l'ont eftabli
Sur tous humains panure rjrdefanobli:
Car fi aueefes antres citoyens
Euftefté mis à mort parus Troyetu,
le n'en anroye en mon coeur tels regret*;
Ous'ilfufl mort entre les mains des Grec*,.
Ses bons amù,ayantfini la guerre:
Car tour cela sis teujjentnm enterre^
Et érigé vn.triomphant tombeapv
S'ont qu'à fin fils -un renom clai*

l'oDYrsHi S'HOIIXI.
S%u'après 1 tecy ma vien'y demeure.
De grand pitié fut efineut Patta*
Sur cei propos,& ditaiuft: Helat,
Je eognoy bien au vray que itpitçm
^stezbefoin d'yiyffepardeça,
Styiidefes mains puiflasues extermine
Cefle nuifantt ty fafcheufe vermine :
Car s'il efitit de retour maintenant,
^fu premier huit du Ugtsfe tenant,
L'armetasttheftefcu enfafenefire,
Veux iauelots acere^ m fa défini
Tel qu'il efitit lors que print ctgntijfanet
Antcquts luy,tV qu'en refiouiffantt
Il beut chexjtom.afon retour tTEphirtj -
Ou il efitit ..Uèenftn nauirt
IJle chercher de Mermere Ufis,
Qui luy baitUfi quelques weninrcurfttj
DefqûeU ilptufifes traits empoifennen •
$vi ne-voulut pourtant luy en donner §•
Craignant Us dieux qui fout perpétuel*}..
Ai'on pire adtncptur les tmurs mutuels
gu'auoient entr eux,luy en fit UprefenU
Orfiyly/feenrtetordreàpreftat
Efitit icy,& fût euxniintxtutir,
Jl Utfertitfus le champ tout mturnt
Croyez, qu'alors Us nopeetprétendues
Sentait a tout bien chèrement •vettduet»
Mais pour certain tout de/pend ietauteb^-
St du vouloir dnhauUt dieux immtrtehi
"'_ Si luy eftant en fa maifon remis,
Se mengera tUttnsfis ennemis.
tfi* v

I. L ITR B DB
Or quoy quefoit,ie vous enioints bien fiai
Penfer comment pourre^à tout effort
Ces pourfuiuans hors de céans bouter.
Mais venexja,ie -vous prie m'eficuter,
Et a mes mots tenir eftrit & main:
II vous faudra conuoquer des demain
les nobles Grecs,aufquels tous parlerez,,
Ht à tefmoin des dieux appellerez,,
^fuxpourfuiuaus franchement pourrez, dire,
Que chacun tTejtx fus le fienfe retire:
Et auparfusfi voîire mère a ores
Délibéré Je marier encore!,
Vous luy direzi qu'elle aille en la maifon
Duperefieiïhomnierùheàfcifon,
Lequel fera les nopees $/Ufei~te.
Et donnera -un mariige houneïle
Selon testât de fanobicfamille,
Et comme vn père à fa trefcherefiŒe.
Mais ie vous veux donner m ceft affaire
Tiien bon confeiljnais que le vacillez, faire:
Pturuoyrçytm d'vnenef quifritforte
Etbienmafîiueyfê/qui-vingt rames porte,
S"iretchercher homme qui nous reuede
Vevojlnpereabfrot.quelqutnouuclle,
Oufidchtyparlupittrorrez,
Le bruit qui rend les hommes honorez,.
Premièrement Pyle vous fault quérir,
Et audiuin Hefiorvous enquérir:
De là en Sparte adreffèr ievius veux
A JHenelat qui a les Ums thtueux:
CarUrtuint tout kdermttdes Créa,

t'ODYSSËB D'HOWSKI.
S^ui portent tous déferles hallecrets.
Puis fi trouuez, que voftrepere on tienne
Encor viuant,îsr mcfmes qu'Us reuienne,
Vaut pourrez biett itonobftant toutennuy,
E>«or« vmre -ont année Jansluy:
Mais fi le bruit de fa mort efl confiant,
Von* reuiendrez, pardeça tout content
Luy ériger vnfipulchre célèbre,
Et préparer vn obfeque funèbre
Moult folennel ttlqu il appartiendra'!
Puis marier voftre mère il faudra.
Mais quand aurez, ainfifaid ces aprets,
Et mis à chef,vous faudra en aprez.
Tous vos efprits rtffeni efuertùer,
Taut que puifiiez\ces poufuiuànStuer,
Qui font céans fi grand dommage t&r perte,
Ou foit par fraude,oujoit par voye aperte:
Et déformais ce n'efl plus la façon,
Que vous fentiezvoflrt petit garçon:
Car vous fçauez, que nèfles plus enfant,
Voyez vous pas quel renom tiiumphant
Ee noble Orefte entiers tous les humain*'
A emporté,pour avoir defes mains
Naguère occis Egifledéfloyal '' '"'
Interfecleur defon pere royal:'
jtcefie caufe,ami,ie vous enhorte
Vous voyant franc,& de gentille forte,
Trent\conrage,afinquayez^q»elcun "
Tour vou> louer aûfsi enmrs chacun
jlpres la mort. Mais moy qui trop Jiiourne
Jt mon nature• a hafleie retournés x •
Nn vi

Mei compagnons feront bien mal content
£^ueis les ayfaitl attendre long temps,
Orie voutpri' qu'à mes mots entendez
Et tes ayez pour bien recommandez*.
Lors le prudent Thflemac refèondit.
Bcfle,dijt-il,certes vous auadit
En vray amyjagement à merveille
Et comme vn père à fin enfant confeiUe^
Et tous voz, diils iamais de l'effrit mien
Kefortiront.Mj.is faiifes moy et bien
D'attendre vnpeujbeaufire,vomnaue\
tatfigrandhafte,a*moins quenetaueQ
fuis ayant pris par amitié loyale
Quelque prefent,enioyccordialle.
Vous enyrez,:ie vous feray vn dm
Fort riche & beau ,qui fera pour guidon
De noflre amour.gardi en voflre coffre,
jlinfi qu'vn hafle àvn btfte fait offre.
Si hty rejpondla deejfeaufurplm:
L'heure nefi pat.que me rtteaezptus,
l'ay départir vn trefutgent affaire:.
Mais quand*»don que voit me vonlezj'aut.
X>e fi franc e*nrtc'ejt pp ur -une autrefois,
M iy de retour du pays ou \ te vois,
En repaffant ieporteray ton droit!
Enmx maip)n:apres.et monendroiCl
Tant plus honnefety beaiwle piendray.
Tant plus hmnejk $/ beau le.vowseniraj,
^tytnt Minerueacheuélaparott,
Commi l'fyfeausAwpee s'enuolle
Legeremint,ry ptutant dtUplace,.

lODYSSM R,HrttMrIRE \f
Met a» ieune homme une force & audace
Dedans le cceur^ mefme luy imprime*
De fin cher père vnfomenir intime
Tint que iamaisjî bien qu'en fesefpris:
Fut tout.penftf,& de frayeur eff ris
Car il congneut que cemeffager là
Ejioit -vn Die». Sur ce peint se» alla
Aux pourfuiuans,qui maint homme que Dim
X}efiafembloit,& nit comme en ce lit»
X.e meneftrier expert par cxcelUn te
Les esbatoif.EuxaJfu enfilence
Tem tfcoutoknt ce chaut mtmltaggtuhU
Il leur chantott le retourpittyable
Des feigneurs Grecs de Troye laïcité,
^fuqud ejioit par Minetue incité.
Ce chant diuinpénètre.& enutltp*-.
l?i nttrieur efprit de Pénélope
Tille d'lcaireteavyant ces regrets S
Si défendit à-couf Us haults degrez,
"Delà maifiif; &n'efio)t fans conduite,
liais elle auaitdput-Jenutntu députe:-,
laquelle eftant arriuetà U bani* \
J>ttpourfmuani^ty4ntf*-rkhtbanie
sfutour4+fr»nt,des fMHnetl'Mttrepafièy.
se tint à (huis de la falette baffe
Tant bien o*wec,& •vnejlemmfell* •
j€uoU deçà & delà-aptes elle*
Si a parlé,en Urmoyantparmi,
A» mtnejtrier-.O P'itmn wt>amit
Vouifçauez,tant {'/ttt.raiBs. mekdùm •,•
Tajit de hauts faitts &-&}wmet&A*-i***t.:

: r. I'IVR'E Vtf
Efquels en tnmu &• piaifir & faneur,
Et desquels ont les menejlriers faveur:
Sonnez leur doncl'-undt ces chants divins
£t vous feant,pendant que ce doux vins
Bevvent enioyeity vouspri qu'en dijiflc
De plus chanter cefle note fi trifle,
Qui mon las Mur me fait!trembler auventte,
£t en l'osant,dedans mon efprit-entre
Vnetrtfiijfeenmtiivfeà merveille-
Car vn record & regret me refueMe
Démon mari,dont la gloire efi au large
Courant parmi la, Grèce & parmi ~^"rge.
Quand le prudent Thelemacq'l'entendit
Ainfi parler tel retour luy rendit '-'•'•
D'où vient cela, dtii-il^dàme ma mère '
Que vous a*e%trifte/fefiamtre
D'vn fnenejtrier qui paffc-temps nous donne
De quelque chant où fin tjprït s'adonne?
Les menejftiers n'ont le gouvernement
De leurs chanfons,ainiois divinement
De Jupiter font fiatlis& ea*Jce>,
Mt par luy (ont en l'offrit expcfeet
Des inventeurs à (on dmin arbitre:
Ce chantreici'Vom-bbifine^àfaux tiltrt
Pour le malheur des Grecs avoir iou é:
Car celuy chant dis-hommes tjl lové
Bien volontiers,au quel tft contenu
Quelque difcoun franchement advenu.
Je vous fupli'fitfcheentfoytz, '.'.'.-.
En voflre tfprit du chant qUevovi oyez,:
rijftjidnu •$imffkr«lU', • \... • ;• •

10DTSSIE D'HOMERE. 16
D auoirperdu le iour tantdiferable,
Defon retour. lly en a ajfe%
D'autres qui font à Troye ttefpaffei\
Vousjeriejmiafx eCeltre ores amufeei
Tout apart vous filant •voflrefufee,
Duquel mcjUerfont les femmes ouùr'eres.
Et commandant aufsi à vo^chambneres,
Et travailler vous toutes par enfemble:
Quand aux propos de confeil,Urnefemble
Qu'aux hommes fiuts en appartient leÇoiru
Mefincs à moy,ainfi qu'il efi befoinr
Qu'enma maifon iemefaceobtir.
Elle l'ayant s'efi prmfe à s'esbair;
JEt fans mot dire enbault efi remontée;
Car de fan fils laparollea natta
Enfon efprit luyfemblant fort difcrette:
Et elle entrée en fa chambre fecrette,
jiuecjes deux damoifelles en ordre,
Toufiourspleurait & la venait remordre
Vit dur regret d'flyjfi fonefpoux,
Jufques a tant q»\nfimmeil fmef ty doux
Dame Mmerue aux yeux luy a inftttr
E t cependant ces Amoureux confut
Tous murmuraientparlamMifoiiohfcurt\
Et de s'ajjeoirfur les hts auoient cure:
y ers lefquels s'efi Thelematque auancé,
Et puis leur a tel propos commencé:
Vous amoureux de ma mère affilie^
EtquififartnoJirema^infouUez,
Ca banquetons en teye,ie vous p«>j
Toutàloifir,&jueflits«intfirie: .

I. tJ V*I DI
Tenfir ne faut que de Ce refiouir:
Car il fuit bon vn mentflrier ouir,
Tel que cefluytqui eft pareil aux lieux
En votx plaifante & chaut mslodisuxk.
Demain venu nom nous amafferom,.
Et quand afîis tous enfemblefirons,
le parleray,comme parler ie ioy,
A vont ainfi:S*t,vuide^de chez,

l'oDîfïSEI RltOMIXI. 17
Aquoyrefpondlefage-ThelemanjMei
O Antinoisjfi de ma hardiejfe
EJiiez. cent f»it> plus eihahyyfiefit»
G>ueie voudrais qatUBimlupiter.
"D'vnfigrandbien m'eufi voulu henïert
Iflimixyom qutfoit choft, maunaift
Tour les humainsf certes ne voHt>dtfpUift
Régner n'efi point eftatqiii. mamtaitfait,
Pour ce qu'vn Roy en finfant s'appttfmt
£uefa maifonprofpert &. fait grand fruit,
Mt luy en vint fluyd honneur' i*exedroit^
SlKiefuisRoy^tjmmjfafdmiU»^
Mtfuslesferfraeusn*çde-kpill*>\
gui m'a donnent*» refpoudEtmmatqnt
Tils de Polybe,0,ami Thkem*qn*\
Cela defpend iuviuil &. dei furets
Jies Dieux hautïtimjequel détone les Orett
Doit eflre Roy-.en tthacquetenu.
Jetais c'eftraifonquede-tonreuenut
Soisgonuerneurtèf muiflreentonhofltl
Car comme crey n'y Aura homme tel,
Tarlespaytdllthatqutquis'effotet
Ve te piller ton retient* par forcer
Mais ietepn'cher amy,s'U teplaift,
Cejihojleicycwtemutqutlilejli

I. I I Y R B DB
25* quel cartier dit il eflre parti}
23e quellegent tf lie» efl-ilfortii
T'apport', il point nouuelles de Unperei
Ou fi c'efl point quelque bien qu'il efpere,
Quil'auroitfaiten ces lieux arriver}
Pourquoyfi tojl s'ejl-il voulu leuer
Tour s'en aller?p$mrquoyattoit'ilpeur
D'eflre congneuîcar il n'efi pointtrompeur,
A tout le moins il n'en a le viÇage.
Lors luy refponà Tbeltmicque le Cage:
O Eurimaque il eflfeur que pâmais
Ueretùeniramotiperetf déformais
Ienc meieux aux pèlerins etiauerre
S ils ont point veu venirde qutlqke terre:
Et ne me chaut de ce motpregnofliqut
Que nous en dit nefçaiquelphantaitiqui
Ma«icien,que.fitve»irmtt merei
Ctslui-ciefl des h'oSïesdemonperr, ^ •
Il ett de Taphe, tf.fi s'appelle Mente,
Et fils iufiageAnehial ilfe vente'.
C'eîl celuy la qui domine enuirori '
Les Taphiensgrant tireurs danhon.
Lvg cependant difitnt parolle telle
Sien cognoiffoit la deejfe immortelle:
lux ils s'en vont batler tf refouir, :•''..
Tous amufe^à ce doux chant ouir, --••
Enattendant queUSeleilfuîi- bus. -

l'o D Y s s E B O'H OMItl. IS
Afrfîs Thelemacquêauoitfa chambre àpark
HAut érigée au palaisde beau luftre,
uîfîift en lie» eminente & illufiret
Droit en ce lieu pour repofer il-va,
Etplufieùrscar enfoncaurpenfifa ,
La damoifille Euricletle guide
Sut fille eftoit d'Ope Pifeuoriie,
- Pourtant deuant deux flambeaux : & fut ctUej,
SU'achetta lors •bien petitepueeUet
• •
Definauoir Latrie le bonhomme,
Sui en donna de vingt toreaux la fomme,
llluyfaifoit autant à honneur & chère
JSn la maifon comme à fafemme chère,,
Mais de fin lit il ne faifoit approche,
Car de fa femme il craignoit le repteçhe.
C'efl celle la qui eftoit coufiumiere
^tuÇoîrporter iteuantluy la lumière,
Etfi auoit amitié'plus ftfkente
^tuieune fils que nulle autre f ruante, --
Car Ut mamelle ell'iuy auoit offerte
Des le berceau.Si à la porte outterte
Du cabinet richement compofé:
Puis fus le lit en fin feantpofé,
Sa robefiuple a coup à defpouillee^
Et là es mains de la vieille baillée,
Sji' eut lefiing de tenir nettement,
Et bien plier ce riche •veftement:
Et puis après moult gentiment le gettt
Sus vne percheaupres de la « uchette.
Tout cela fait,de ce lieufe retire-
L'huis enfortmifpat l'anneau d'argent tir*:

ir. IITH ai
Pmablement à U barre pendme,
V'vne conroyt au travers eflendut.
t»y de U peau d'une brebis couuert
Tante la nuit ami* tefprit auuert,
Comme il deuoit UehentHkdiJpefer
Sue luy venait P allas defrofofer.
UN.
VRE DE L'ODYSSEE
' D'H O M fi A1.
| Vk tf D la vermeille jUrtre^
pndmfant
', Le feint d» ùiirjin-fmtatt
; Imfanty
Le fils trefcberd'VlyflitoutfiAit
Vu litfe leue & prendfin rkht habit.
Et fin effet àl'acereepeùne
JSntour lefpaule en efcharpe il appointes
Tait foubsfesfiiz,faittis.aajjirti
Ses beaux fonUm.Enïeftates~lforti
V» cabinettfemblablt; qui leujl toint,
jt quelque Dim.Lersfou/Lin ilemtint

U»xmmpeteuTi,poi*rtel affaire eleuz.
De eonuocquer Us Gregtis cheueU^
A l'aflïmblec.Iceux Us apptUtrtnt
Qui tout fmdaim àctcry s affembUrent:
Lefquelf venus QJamajfeljous prefist
yl» ctnfyloire i( s'en ouï» après,
Sa forte hache m fa mai» il ternit,
Et nefiostftuljmaisauecfoy mentit
Deux chiens légers lefuiuam à U trace:
Si luy infpire vne diurne grâce
Dame Mineruei&le peuple à monceau
S'efmerueilloit de •voirie iouu cmeatt
En arriuant ait conftilfolantel,
Vs'eft affis au throne paternel:
Tous Us Seigneur s,&mefmes les plus xitUff
Zuy ontfait place. Et alors parmi eux
Vint haranguer-U prince Egyftien,
Courbe rjfvouttt tant efloit ancien'.
Ileftoitfagej&beautoupilfçauoit,
Et autrefois un cher fils qu'il auoit
Le preux Vlyjfe à Troye avait conduit
Troye la grand'qui beaux chenaux produit i
// s 'appel hit Antiphe homme à la main,
guifuttué du Cyclop'inhnmain
En fa cauerne:&de tous fut celuy
£lui le dernier fut deuorédeluy:
Trois autres fils encor auoit -viuans,
L'iinqui hmtoitaueclespemfuiuaM
Vit Eurymon:Ui autres deux tfltient
^la maifonqesifans cefft ttaiïloient
L'art de leurpcr&$/hypo#rumtseU .

•il. ii vue DI
Hefoutiolt pas oublier celuy la,
Les regrettant auec ennuy (

L'O D T - S S »•»•• »'H o i i i n i , i «
Le trompeteur Pifenor,fortffauant .
En bon cmfiil.Si s'approche manant
y ers le bon homme,tf a parléainfi:
Père dit-il &'eftpas trop loing d'ici
Celuy q¥i/eftr&leffaurez tantofl:
Ceft moy qui ay fait ajfembïerji ttft
Ce peuple ici,pource que grandement
Suis afflige fn mon entendement:
Non ,ie n ay v eu personne qui recite
Que Ion ait veu reuenir l'exettitet
jifin qu'à tous enpttblicqiereuek
D'où ïen ayfceu la première notmelk:
Et auffin'ay-ie aucun cas fauorablt
Apro^ofer-.mais moy,las,miferaUe
Tant feulement veux propoftr le trouble
De ma maifon,quim'efl aduenu double:
Le premier eft,que mon cher père $/doux
Efl ta perdu, Me[fieurs,qui £ entre vous
ïadisfut Roy,& tant qu'U l'a eft*,
S'efi montré plein de debtitaaireté:
**i.'a»tremefchefquiefl encor'pUts grief
Qui ma muifoh ruinera de brief:
Et ne faudra à deflruire ma vie,
C'eji que ma,mère el chez, nous pomfuiuit
C'entrefongréde muguets angeiffeux
Et importuns: ce font les fU-de ceux
QmfinticygeHSji'bonncurnonvulgairi.
jlsn'ofent pas s'en aller à Uaire
Le père d'elle,afinqu'illuy ordtnne .,
Sonmariage,étmefmeiq»'ilUiom*
AL'vit dentr'eux où fi voudra fitr, : n

II. U t i l ï«
Bt vienne à luypturlaj gratifier:
Trop bKn,detUiM*afln*tHtrfortfHmptueHxy

I ' O B ï S S E I B HO M* RE. II
Et de cesmauxrecors fê/ irrite^
Ceux-cy ayez, centre moy fufcitez,,
Et que iefcye tncores bien tenu,
Que -vont mangiez, mon bien gr reuenu.
Itpuis qu'ainfi vont mefines le mangez,,
No tu enferont Jpeut efire,vn tour •utnrp&
Car a» confeil nous nom amàfftrons
Saunent & tant, tir Unecejferont
De demander nojlre bien prétend»,
lufques à tant que tout nom foit rendu:
Hait maintenant fans caufe ny couleur
Vont me donnez, au cœur ce fie douleur.
Apres ces mots four le dueil qui le ferre,
Le royaifceptre a ietté contre terre
J>es pleurons yeux fontaines dégouttant,
D ont eut pitié tout le peuple ej"coûtant.
Lors.enfiUuce tfl demeuré chacun,
Et nul ne peut rejpondremtt aucun
jiu propos graue&ra/iis qu'il leur dit,
Fors Antinoit,lequelftulrtfponditt.
Tu cs,dit-il,tropficr & prompt à dire,
0 Thelemacque,t\f impatient d'ire,
le nentenspoint coque nous impreperes,
JHeue veux-tu bien faire tels vitupères?
Hon no»,les Grecs pourfuiuans ne font point
Caufe du mal & douleur qui te point,
Mais feulement cette que tu excufes
Ta, mère inflruiÛe en cautcïïet & rufet
Car défia efl expiré l'an troificme,
£t tofi fera aeheuélè quatrième,
£u'elU toufttfurslef cotms de nom Gregem

•II. Ilffl B f
Tientenfujpens,& tous fans aucun choit»
Faitcjperer, & à chacun tranpnet
fit mejfager,!? à part luy promet:
Mail elleabimlapenÇcediuerfe,
^€yantfongé vue aîtuce peruerfe
Enfon ejptit ; & pour luy donner voile,
Elle a apis une pieté de toile
Sus le meftier menue S de long amure.
Fuit toutfoudaiu à nous tomfe defcocuure,
En nous diJaut,Mep?ieurs mes pomfiUuantt,
Puis que n'efl phu a» nombre des viuans
Zepreuxylyffe,vnpe» vous fautattendre,
Et ne Uijftxji mes nopees prétendre
lufques à tant qu'a» bon homme Laerte
(Car te ne IMUX de me» fil faite perte)
l'aye acheuévnfunerailhabitt
Que quand viendra le iour defen obit, •
le ne fois point far Us matrones Grecques
plafmee au peuple en faifant les obfequu
En enterrant tans robe-un perfonnage,
Qui fut fifiche

ÎOBTSII »*H e M ••* I. «.
En nous difims,nom l'auons apportent '
' S^ui desfaifoit fa toile bien tiffut,
Laquelle anoit finie far contraint*
Contre fin gré. Si te difent fans feinte
Les fourfumans,afin que n'en ignores
En ton efpritjiy tout Us Grecs encores,
Ne retiinflut ta mere,&' la renvoyé,
L'aduertiffaiit que it brieffe fouruoyt
T>'-vn mariage a» btngré de fin père,
Et d'elle au/ft imaUs'elle délibère
Dctrauùller longtemps les fis des Grect\
Voulant s'aider de tours fins & fecrets,
Et du meflier, de i°tjprit,& dufiil»
Scelle a a fris de-Mineruefubtile,
Voire fins grand que femme n'a oncq et$
Et mefmement telles qui ont vefc»
Par ty douant en tes cas honorées,
femmes de Grèce aux perruques doreet,
Ttron,AUmene,**r Micene la blonde:
te hautfçauoir dont Ptnetofeabonde
Xfl de beautaup-teUes-là fumumtant.
Mait le vray femll 'lia, intendu fourUnf.
Car tafubfiance & tout ton- reueau
Jls mangeront treflous par le menu,
Tant qs* elle aura oecmm,quepar deétrin*
Zuy ont Us dieux fitbéen lafoiftrine.
Vray tfl qu'à elle en vient bien grand' Uuanp%
Mats te pondant ton reuenufe mange,
J)enbus,iamais n'irons à nos négoces,
tty autre part,itifqùà ttntqut lesnopttt
Concluesfokutfoutàfingti&chois

i r. IIVII DI
^uecqnes Tvn de nom outra Gregetit^
Lors le prudent TheUmacque luy dit'.
O Antinois, U raifon m'interdit
De dechajferjtant quelle y -vouât*, tftre,
De ma maifoncetle qui ma fait naifire,
J3>«» m'a nourri,Monpetepour certain,
Soit vifjbit mtrt^fl en pays lointain,
Etpourautantmefafcheroit beaucoup
De rendre ainfi piufieurs chtfet au coup
infère Uaire.en dechaffmt ma mare:
El puis ie crains les noifes démo» père
Et Die» aufii,lequel me punira
D'autre malheur : Car quand tH s'en ira
De la maifen,auecfes marrijfoni
Me donner» cent mille maudiffons,
Dont ieferay enuers ttm déformait
Scandalisé: Cela fait que iamais
Icnepournye-auoir fi marri cour,
De luy tenir tels ternies de rigueur.
Mais fi e» •vous avez, dueil it efmiy
De tout cela. Sm^vuidez. de che\tuoy,
^fllexjhercber autre part VAS banquets,
Allez, manger, vol terres 0 acquejh,
Et-vont traitiez, chacun fm ttm enfemble
En vos mai fins. Mais fi cela vomfemhU
• Honnefte & bm démanger lafuhflance
D'vn hommefiuljans nulle refiftance,
, BknjnangezUi : mais les dieux éternel*
Frotefleray auec vêtus/Hennehi
£$ue fi iamais lupiterveutdoMier,
§l

lOPTSIBZ » H G M E * I. ï?
Sans que viuant voies puiffefecourir
le votuferay the^moy treftotts mourir.
Encor tes mots The Umacqueacheuoit,
Sue lupiter qui tout au largf voit,
Luy a tranfmis des Aigles far les nues,
Qui du fimmetlvn haut mont font venues
Tenant leur volfélon leur vent,& elles,
S'entreiaignoient en demtnans les allés.
Tuis quand ce vint qu'eurent fait leur defctitte,
Et abord* la noblejfefrtfente,
A ¥ entoura*eux eUei ont fait tnttrfe,
£t ontfecoux des plumes a grand"ftreer
Et ne cherchaient de tout que le vif âge.
En dénotant de memrdre le prefagt:
La. face t&yeax des griffes leur peignaient
%ttout autour le toi leur empoigtoicnt.
De là ont fait imfetuofité
Dit cofté droit par toute leur cité
"Et leurs maifontz & grand' frayeur Ut eurent,,
Quand de leurs yeux ces oifeaux appartement
f.tàpartfoyvindrtnt imaginer
A quelle fin tout deuoit terminer.
Lors a parle le vieil frime AUtherft
fils deMaftor,pourceque»la diuerfe
Bande de ceux qui louaient conuersti
Jlcftoitfeul qui s'ejloit exené,
A bien iuger des oifeaux & augures*
%t rapporter leurs fignts & figures,
Jjsy quiauoit honauit & raifon,
Auseaflèflans a fait telle oraifon.
Oltavquoisjtvttufry qu'on efcoute-
0« *J

IUtIVRS DE
Ce que diray,Çl maparolle toute
Xxprefe'ment aux pourfuiuans s'adreffe,
Centre lefquels vn grand malheur fi dreffa
Car ie voy bien qu Vbjffe ne doit plut
"Defon pays efire longtempsexclus.
Mais fa venue efiantprochaine tjrprefte
Contr'eux treftous dbaftift tfrapprefte
Grand meurdre & mort: & de ce dur encombre*
Se fentira mefmement vn-grand nombre
De ceux dlthacquc endroit midy efftfe.
Mais ie vouspry qu'entre nousfoit decift
Cefte matière en conftthation,
Taifonsaux dieux Ufupplication
Tour deflourher de vous la malheurté,
£t ce bien ttftjwur noflre grand'feurté.
Je ne mets point tout ceci en auant
AlavoUejùnçou commefçauanti
Carie vousdy que tout aura effet,
Comme autrefois diftours luy en ayfait,
Sguaitd Ut Grégeois s'en allèrent

1* O D T S S I B S'H 0 M S K I.
De prophétie, afin qu'aucun mtfchef
jl l'aduenirnetombefur lei.Tchtf:
lepcurreu bien mieux que mous deuintr
De tout cecy,caron voit cheminer
Flufieurs oiféaux fous le Soleil injigne,
Qui n'ont pat tous auec eux certain fignt
De bien ou mal. Partant bien dire soft
Q/tVlyfft tfi n>ort,& cefufi belle chofe
Que-vous fxffiçz, auec luyiepcfché,
Vous n'euf}iez,pat en prophèteprefché
Tant de folie, ty n'eujlitz,pat nourri
'En -vain efptir Thelemacque marri,
l'enfant en vous qu'il pourra ruerdonmr
Vojlremaifin,)'il tfi prompt a donner.
Maisie-veutdy,tjr ainfilef(aurez,,
Quand ce ieunt homme enflammé t/om aurez,
Mt irrité par parier ieceuant,
Sous la couleur que vous efies/fduant,
Vieil & expert,premièrement en luy
Il en aura touftourtplus grand en nuy.
£t pmsffachez, q» il n'en fera rien plut
Tour tout cela & -veus-dy aufurplus,
Maijlre vieillard,qut telle pénitence
Vous donnerons Jaqutlftparfentence
D'aucun de mus, voutpoifera bien fort
It en aurez, grief mal & defeonfort,
Quant à ma partie prtndray bien le foi»
D'admtnnefrer Thelemacque enfesfaii,
Qu'il face tant que fa mère retournt
En la maifonoùfonftrefeiourne:
£t et litat là les fient l'efpoufennt*
Qtt iiif

ii. t'iyxi m
'Et d'vn douaire entr'eux déferont
Fortfumptueux,nmmtà leur légitime
TilU appartient : car ainfiqui i'eftime,
Les fils des Grecs ne cejferont £ attendre,
Et ce fafcheux mariage prétendre,
Tant qu'il taint fait,car nom ne craignons rit»
Ify mefmement Thelemacque,combien,
Ôjefonparlerfoit tout plein £ éloquence:
il ne tirons taugure à confequence,
Que voue -vieillard defoUie rempli
Auez, refué ricïlre encor accompli.
Ce qui yous rend enctres plus haineux.
Or n auront-ils contentement en eux
D'-vferfi» bien à gros frais & Jejpens,
Tant que les Grecs elle tiendra furent
Ji M long ejpoir dtfes nopees conduits*
Fuis nous eflant de rechef introduits,
De iour en ioftr enfimble contenions
Hé nos valeurt,qui fait que ne tendons
A celles-là dont y a vngrandtat
§*e nous prendrions tous félon nos ejlats.
Lors de rechef le fageThelemacqut
Luy rejponiit : O ami lurymécqur,
Et vous aujfspourfuiuans de renom,
Plus ne -vous veux prier de cecijnon,
Tlus ie ne veux harangue vous en faim
Car les dieux font ufmoins de tout Vaffak*
Et tous les Grecs,Jans plus,que to» me rend*
Vne nefprefle, rjjr vingt hommes de bande
"BOUT megafchtr fà&là Itpaffage:
Car ie veux faire en Sparte vu briefvoy4get

IODTSSBI I t t H l t U tf
HetàenVykareneufe,afçauoir
Si iepourray de mon cher père auoir,
Si longuement abfent,quelque nouueUt,
Sitrouiterayhommtquimenreuette,
Oufipourray ouir en quelque forte
J3e lupiter la voix,laquelle apporte
jttous humainsioufiours gloire projperet
Tuisfi tentent quencor viue mon père,
ï» qu'il retourne,auec tout mon ennuy
Tourray bien viure vnt année fans lûy.
/Mais (lit bruit defa mort cji confiant,
le reuiendray par deçà tout content
Luy ériger tin fcpulchre célèbre,
t,tpar deuoir un obfeque frnebrt
Moultfolennel ie luy ordonneraj,
Tuisàmamerevumaridonnertty.
Tout en et point cet propos acheva,
Tuistls'afiit: $/tantoflfeleua
Mentor qui fut compagnon familier
Du noble y b/ffe,tyen particulier
Dejamaifon la charge luy commit
Vnpeu auant que fur la merfe mit,
Qa au vieil Laerte il ne contredit point,
Et qu'il tint tout en ordre & en bonpoioM:
Luy quiautit ion auis Ç? raifin,
jlux ajpflans a fait telle oraifon:
'S.fcoutez, bien ce que dire i'entent
O Jtacquoisfires n'eftplus le temps
Que doiue vn Roy tenant lefceptrem main,
Tbjtre pr»dent,iebonnaire,& humain,
&y qu'tnïtfprit ffachcccquieft iuile :
Oo •»

II.' IITRI Dl
]Waà toufioursfoit difficile & robufle,
Gouvernant ton* contre droit (p police.
Puis qu'en tous ceux que le diuin Vlyffe
Ago»uernez.,nes'ei% trtuue vn feule*
Lequel de luy vnfouuenir feul ait,
Eeluy qui fut vn père fi bénin.
Or n'ayie point de haine ny venin
^tuxpourfuiuans bien que pleins d'infolenci%
Qui tant & tantdadcs de-violence
Par volonté depraueecommettent:
Car en dangerUurs propres vies mettent
Quand U maifon d Myffe ainfi rapinmt.
Et puis entr'eme ils dij'ent & opinent
Qu'Une vient point,mais trop bieaie manimo
Encontre vous,peuple pufillanime,
Qui effles fis tous muets $/pafinei^,
A tout le moins qu'autrement ne blajmej^
Par quelques mots petite compagnie
De pourfuiuaus,vous fi grande mefgnie.
Alors parla lefeigneur Liocrite
tils SE uenor : £ -Mentor hypocrite,
Muti»,noifif,follaflre,qua**tu ditl
Nous feras tutefferfom ton crédit?
Difficile efi quand batailler on penfe
A gens de coa*r,plufieurs,& pour la panfi:
Car fi Vlyffe Ithatquoisreuenant,
les pourfuiuans ilhflres maintenant
En fa maifon luy -mefme auoitfurpris
"Soifan»grand' chère,

l'o B T I S £ B »'H tMlKI. x(
Pourfonretourgranttlye/Jen'auroit:
Careuiterfamortilneffounit,
S'anousplufieurs voulait faire bataillez
Voila comment tu lias rien dit qui vaille
Sus donc auant,vous pleuple qu'on s'eflongnef
Retirez, vous tous à vofire befongne,
Et qustlitberfe & M*ntor,grans mignvnt
D« ceftui-cy,anciens compagnons
Du père Jien,luy donnent le courage
Deparfournirjbnentrcpris voyage.
Or iecroy bien s'il eft de long feiour <
Dedans Itnacqteljilpourra quelque tour
In ouir bruit,mais iamaiipour certain,
Il ne fera voyage fi lointain. •
Atnft difantfoudain romptle conciltz '
Bt lors chacunva m [on domicile: \
Les poHrfMwansfontaUez.au départ j
En la maifon £Vlyffe,mais àpart t
ji» port de mer Thelemacq eft allé •{
Et fes mains loue auriuage fallé: ]'
Tuis à Mincrue a fait telle oraifon: \
Pattat qui vins vifiter ma maifon, :
Hier au partir me baillas par mémoire
guenvnenefentrajfeenlamtrnoirt,
Tour de mon père abfent faire îenqueftt
S'il reuient point,entens à ma requefle:
Caries Grégeois font bien firt.eftriuans-
Contre cela, mefmes les pourfmuant
Gens pleins d'orgueil t ayant ainfi requife
Près luy Palla* s eft trouvée,en la guife,
Duvicilb/lentor,dtcorpide-v

il, u n i M
Tuis le ntmmant par fon nom dit ainfi.
O ThcltmactfJamais tu ne feras
Couard ni fol,fi en tonpenfer at
De toit cher pert empreinte la -ye*
Dont il efloit plus qu'autre reueftu
Xxeeuteur tant en dits qu'en ejpreuue:
Et n'ayes peur que ton chemin fe treuu*
Ifain ny rompw.maisÇttu n'es celuy
Fils procréé de Pénélope & luy,
Je ne voy point que ceprefent affaire
£l»M entreprisfupttiffc bien parfaire:
Carpe» de.fils au pereJembUnce ont,
Tlmy enaqiù beaucoup pires font,
Moins y en a de meilleurs que leur ferez
Mais pour autant qu'il'aumir îefpere
Que ne fuiuras folie ne malice,
Et que ne t'efl la prudence ifliffe
Dittoutniee,auec efpeir $/temps,
Le temps pourrateonduire autupretenst
Etpourautant despomfmuans mefprife
Tout Ujconfeil, & leuf folle entrtprifes
Car telles gens fageffe ne remord,
Ny vérité: t& n'entendent la mort,
Ky l'ombre noire elle qui fans feiour
Les viendra tous deflruin en vn-feutium
Et le chemin dont tues en efmoy
Nefetapointdiffierhmefmt may
Ton compagnonpaternel,t'éUray
Vn bon vaifjeatt, ejr auec toy iraj'
Mais ce pendant va t'en anloris tir»
Aux pourfuiuans,& lestrfaitl'tntHtkifi

l'oDTSSBB n'flOUUi J7
Ta àpprefterviures & autres haries
Que proprement en vaiflcaux les cafardes:
"Le vin es brocs, £p la blanche farine
fiourriffèment d'hommes pour la marine,
Es fortes peaux: tjr moy detous cartitrs
Vois chercher gens qui viendront volontiers
T'accompagner,orabonde envaifiaux
Nouveaux & vieux Itacque ceinte /MM:
l'en choifiray de tous leplus entier,
I equeldreffeaînfi qu'il efimeflier
Mettons à coup fur la mer en conduit!*,
^4 tant PaUM de lupiterproduite:
jEt Thele&cq' quand la voix entendit
De la deeffejllecpbêi n'attendit,
Mais tout troublé enfin dame eccur/tn va
£nfa maifonjm laquelle il trou»*
Ces amoureux fuperbes embrochant
Lei pourceaux gras & cheures efeorchans,
lors Antinoisgettant vn ris de bouche,
S'en vient vers luy,& de la mainte touche.
Et en raillantil s'eflpris àluy dire.
O Thdetmtcq' pùiu de courage ffl d'ir*
Intolérable,il te faut raualer
Ce dur ennuy,r*r cefafcheuxparler:
N'y penfe plus, §J/ menons déformait
loyeufevit,auffi bien queiamais:
Les Grecs pour toy en ton cas veilleront.
N'en doute pointy& fi te bailleront
VaiJJeaux d'élite & auirons de mefmt,
Pour te mener en Pyte la Çupreme
Plut viteioentfiuir quelque mejfagt

TI. LIVRE D*
Pu père ticn.Thelemaque lefage,
O Antinoisjrefpondit il adoncquei,
le nefçauroye en manières quelconques
Attaques vous plains £ orgueil me contrefaire
Debanquetter,ny ma penfeefeindre:
fie pouifuiuans n'eftes vous pat content
D'auoirpiUe'dennnbitnfi long temps
Tout le meilleur feltnvoftreappétit?
S fanez, vous bien?îeftoye encor petit:
Mais maintenant que fuis grand de#enwy
Et que îauk Sautruy par le mena
Sage me rtni,ry que iefia t'augmente
Z.ecceurenmoydvne ardeur véhément,
D'orefnauant ie chetcberay la voye,
Tant qu'à trefious maie mort vous enmoytr
Soit que ie trouue en Pyle les moyens,.
Ou pardeça'auee mes citiyem:
Or bien s'iray(& le voyagemien,
Anton ami,ne fort ira qu'à bien)
Comme marchant:car condu&enr nefuis
Des auirom ny de nauire,puis
£>u'amfi voulez^gr vous femble bon tflre*
Ainfi difantjretirefk maindefirt
De celle là £ Antinois aifément:
Leipourfuiuanspenfbientioyeufement
^t la cuifine,& faifoient des maquarSy
En luy gettant[omettes ty brocart.
Lorstvn

l'o D Y S S E E O'H O M H R I. tt
Ou bien en Sparte ,ou en quelque autvtpart
Trouuerfecturs,car il fait vn départ
Brief^y haflifou ii va en Ephire
loyeux pays,pour les venins confire^
Spu'eajiojlre t.tjfe il miflionnera.
Et en ce point nous empoifonnera.
fuis l'-und'entreux encore a parlé,
Queftauons nous,mais qu'il s'enfoit allé,.
Et qu'en fa nefconcaiiefefoit mit,
S'il mourra point au loing défis- amis
Apres auoir autant qu'Vlyjfe erre'}
D ont en firoit noflre efprit enferré
Tlus que deuanf.CarpenfixjvoM combien
Aurions de peine X defpartirfo» bienï
Lors fa maifonpourfa mereferoit,
Et four celui quiconq'l'efpouferoit.
Ainfi contoient: iff luy qui mot n'en dit i
AubMcelierd'Vlyffedefcendilrr
Ou il trouut force précieux or,
Efforce airain, &• robes- en trefot,
Et huille aujfi d'un odeur fart fuitte:
Muhde vin vieil efloient tnceflt caste,
gui contenaient fçtvtez, vous bien quel i/wi?
Doux,pur,friand,vn brtuarediuin,
Tous mis par ordre a»longde la paroyy
Si quelque fois après tout defarroy
Xttoutennuy,venoitàlamaifon
Se noble VtyJfe,Or efloit la cloifon
A double porte,?*)'de barreaux mm»
EtdeiointurtenfemhlebienvnW
ynesUuiertHlecquetidiemm,

II. II VR« »»
H*l de ce bien efloit la gardienne,
Soigntufe rjffage,Euricleerefide,
QmfUt tîitU S Ope Vifenotide,
Lors Thclemaeque au cabinet Tapette,
Et enfeeret parla ainfi à eue:
Nourrice,* coup ,quon tired» vin doux
Dedans les brocs,**!' du meilleur de tous
Apres tels» q ut gardez, en la otite,
Mnattendant lépreux Vtytfe efilaue
InfortunéJi dt lieux étrangers
Fuyant la mort [&tom Us faux dangers,
Pourra venir.qu on ni m emplijfe dou%e,
Quifoient bien clos : E» après qu '«» MMcofi
Toche apoint:& dedans vncejlue
Prouifun de farine moulue
lufyues à vingt mefures enfach ex»
E» quefiye&feule qui leffachcz.:
JS» le tout prefi enfen/ble foit tenu:
Car quand fera le vefprefurueuu,
It le prendray, quand ma mère fera
la retirée : & quelle penferd
Defectucher:C*r ilfaut queie parte
Tour ni en atUr en la cité de Sparte,
J)eUen Pyle areneuf*,chercher.
Si ie pourray de mmptrelrtfiher
Ouirnouuette,ouffauoirfa venue.
Ainfta dit: Et ne s'efl pas tenue.
Cefle nourrice turiclee amiable
De Urim>ytr,& toute pitoyable
A dit ainfi: 'Je quelle fantafie,
Ofils trefcher,tapenfee*faifii$

i/o DITS S ES DHOMÏRI. lj
. Comment vas tu feul en eftrange terre?
Mon doux enfant qui veux tu aller quent?
Ton père efl mort en pays incertain
Hors de fa terre entre peuple lointain:
Ceux-ci fouiain que tu feras parti,
Te brafferont quelque mauuais parti: t
Amonretourparfraude ils t'occiront
Et tout ton bien entre»» départirent.
Mieux te vaudrtit demeurer en repos
^fucc les tiens,que d'allerfans propos

II. 117 RI 11
Et s'ejFauec lespourfuiUMS tenu.
Lors la Deejfeauxyeux ardentj'auifit
D'autre moyen,carayant pris la guife
De Tbelemacq,iers la tités'en part.
Et à plufieurt s en va parler à part:
De s ajjembler chacun d'eux elle inuitt
Devers lefoir vers le nature vifte:
Efle demande au fage Iouuenceau
ThedinUfils de Phrone,fimvaifleau,
£t pronjf tentent U le luy a promis.
En Occident le Soleil seftoit mis.
Ht m tous lieux yefloit l'ombre encline*,
Lors quelle ayant la nef achemine*
Tteffus la mer,dedans met & ajfaittc
Tous inftrumms qu'vnt nef tais bien faille
Torteauecfoyitjr là auprès du bord
Elle s'afOet au dernier bout du port: (
Les compagnons efloient là enuiron
Tous awaffexjpour tiret l'auirtn, .'
Aufquels donnait Minante hardiejfe.
Tout de nouveau s'auifa la deejft
Vautre moyen,r*f m partant de là
En la maifon d'ylyjfe s'en alla,
Aux pourfuiuans doux jommeil inftiUer.
Et fi les fit enbeuuant •vacilUr,
Tant que des mains les taffes leur fertinut,
Lors par la ville à coup je départirent
Tourfc coucher: & nontejlé oififi
Gueres long temps, efians leurs yeuxfaiff,
VefertfommeiljLors du Valais illuftre
Dame hUntrue aux yeux de flambant luflrt

IODYSSEI DHOMJÏI, ]»
*Jf appelle Thelemacque lefager
Semblant Mentor devoix Q? decorfage.
OThelemacq',celuy vint elle adiré,
Tes bien aimej^ compagnons de nauir*
Sont là affis t'attendons fans bouger,
Stu donc,fans plus le voyage allonger.
Allons nous en.Ce propos acheuant
Dame PaUasfoudain marchtdeuant
Xt luy au train de la future fut prompt i
Lu compagnons chenebtz, trouuez. »»>»
SuandàUnefrSrlameronteJie,
Aufquelsaditlahatttemaieflé
Ht Theiemacq:çà vene% mes amis,
pour apporter les viures que iay mis
Che^moyapartydontn'ejlapperceuant»
Ma mtre mefme,& aucuneftruantt
Tors iinefeuU à qui déclaré tay:
Ainfidifant Umarche,&fant delay
Tous l'ont fuiuy: & rie» ne dtmeura
Ainfs qu'enioint Thelemacqut leur a,
£jueteut ne fufi emportéen la barque.
Lors en la mer Thelemacque s embatq**
OupreftdantPaUat par fus la troupe,
S , affst,& luy aupresjtejfus la. trouppe
Les vns d'entr'eux les cordages mafiifs
Ontdefployez,:les autres font af?is
Deffus les bancs: Minerue vn doux Ztphkt
Leur defpartit conduifant le nauire,
££ui refpirtit au long de la mergra nde
Il donne cœur àfesgens,& commande
H'eqtiiper tout:l*fqutls àfinparlert

SI. tlTtl SB
Ghetffant,ent eùgccnîair
JfaAiaftctncaue,ryen haut bien tablé,
Fait de Sapin, ey l'ont bien enta blé:
tais tôt tiré par les cardes torticet
la blanche -voile: Adenc les •vtns profite*
tarie milieu cefte voile entonnèrent,
Dont agraru flots les ondes refonnereut
Entourlefensdeht nefquiptrtoit.
Et de raideur la vay départait.
Alors ils ont l'équipage attaché
Sus le vaiffeau léger de poix tachi
Puis ont de vin les tajfes couronnées,
Et aux hauts dieux leurs offrandes donnée^
"Dieux etcnsels,&pàrfm tous à celle
JFiUe de Dieu à qui (oeil tfiinceUe,
Qui en ce peint les allait coniuifant
Autant lamtt comme Uiourlaifant.
1IK.

E PIS TRE AV
ROY PAR
i. rs
R A N C I qui as ie tayaut
abbaiffex.
Parti devant tant de ruifftauxfaitcroijlre
Ceffe tes pleurs,tet malheurs
fontcejfej^
Tarvn grand heur qui tt vien t fappaniflre
Mais enpUurant t» ne le peux cognoiflre:
Car ce qui a ioyeux commencement,
It qui promet ioytux avancement,
Nefe doit point que» ioye apperceuoir:
Ton bien ejl tel,qu-vn trijltpenfemait
Nelepeurroitiuger n'y concevoir.
Prenie loifiràtonaife,devoir
Ton nouueau Roy,ton nowieauguutemtiir,
Auquel feras par vn loyal deuoir
Premièrement reuerence ^honneur:
Puis tu fçauras partie de ton heur.
T#as w» Roy de ton fangpnteié,

Jl. 1ITKI M
Itftls£vn i\py naguère*décide,
fifres t'auoir gouuernee long temps i
Kn pis quiejlau perefuccedé,]
Pourja ire à coup tous {es fubiets content -
Deux frères fiens font mors dés leur printemps
Chacun defquelrbienpouuoit eflre tien: '
Ce font fecretsdiuins-.mais tu entent
Que fans raifon Us hautsxieux ne font rien.
Ils les auoieni enuoyerpour ton bien
Tous trois eflansfils S-un t{oy & d'-vnpcrt,
Tous trois ayons ce qu'il faut qu'on efpere
D'enfans t\oyauxtSiefl teafin que (Ceux
La volonté immuable t'appere,
L'vn t'ont Uiffe,eif t'ont ofléles doue .
Cen'cft donq'peint par -un fort najarienK,
Sue de Henry tu as eu iouijfance,
Le vueil celefle a efte'fentredeu*
£>uiafortunca ojiélapuijfance:
Le iour fatal auquel ilprint naijfanct
De lupiterfon nom heureux tenant,
S^uefloit Phebus enfon Mouton régnant,
sfu nombre £ans le vingt huit parfait,
Vnmefménomfirire t&mois reprenant
i\çgner Henry,France renaiftre a fait.
L hy uerfini,l'*n qui neuffe refait
le tempsmonflrant plus gracieux •vifart,
VreT^,ble%bourgeons,&oyfeauxjmeffet,
Donnent par tout de toye le prefage,
Nous promet tans encor meilleur vfkgt
Atautmr.de trois autres faifons.
Obelaccordiesoccultes raifon*

A
l'oîïHH B'HOMIM. ti
'A celles là, queuidence nom donne!
Doncfà bon droit grand'fefle nous faifom.
fuis que le ciel Qr la lerrel'oldonne.
Il a attaint pour prendre vne couronne
Z'aagequieftà régner plus décent,
Lors que le corps qui l'efprit enuironn*
Plus vigoureux eyadeflrefefent, i
Et s'au dehors le dedans fe confent
far les communs & naturels accers,
Vertu d'efpritiointe à celle du corpi
Si fort requife à fi hautain affaire,
fait qu'ilfça»ra,efiant d'eue recors
Bien commander & encans mieux faire ï
Le Ciel,tiature,fyle Temps pour parfaire,
J)e tous fes points nofire félicité,
Tout •voulu à lotfir fatisfaire
Nous le donnant fage &/exereitt.
Parle moyen de la diuerfité
D'euenemens qu'il a veux, lomg &pretl
Ainfi voit on que par les longs apreflt
Les chofes ont bonne &longue durée,
Et Us phtifirt qui tardent,font après
Jt^fuirplus loinz la triftejfe endurée.
*^ O noble H°y,ta Franc» bien heurte
De/maintenant entre tesbrasfegett*
Etfife tient certaine dyajfeuree
Quefirt ne peut à meilleur Royfuiettt
Efefcflimant de fa part fi abiette,
Sljtegallement prifer tu ne la doives i
Puis te requiert que d'elle tu concernes
Opinion entière entre tous endroits

A
II. U T I t t l
Si ne feindra que £ autres tu rtftmet
Tourfoujienir tapuiffance &tet droits.
. het Rgis premiers gouuemeurs des Fronçait
tft ont fait viure,rjfeu honneurfi»rh:
Mais nous croyons que donné tu nous fois
Pour nom garder de languir *$mourir;
Le temps peruers nous a fait encourir
Tant de m albeurs,afm que plus de fruit
Il ru»i en vienne,

T A B L E D . E S M A T I E R ES
"contenues en l'Iliade tt*Homere,con)mc
v Apophtegmes, Refponfe.s,Prouct-
^ bcs~, Oracles, Prefàges, Sacrî-
" £c'es,Scratagcmés&Rufes .
!"'_- dcouetr.ç.
'. K: '
ABanteoccisdelàmaittdeDionteieS 66
Abrège du premier liur.t ou récapitulation
il. ••. ,
AcAmas montât Aiax 87
Achillei facnfie enuoyant Putride oiitntre let
Troyens 166
Avilies faiftajfimblerles Grecs. 31?
AchiSes à/a mère voulant combatte Hetltr qui A'
uoittué Patrocle < , , J©5
\Axhilles à fa mère Im cbjÂntla mort de PatroçU
.Achillesàiix Grecs fe retoncilwti' ante Jlgatnem-
»o» . . . . 3 10
'utcbiUes doublant U.mortdePatrocle- 30 r
jictiiBés rejpondà"Iris n'àuoir armes pour s'armer
au combat .... 3°^
A-chiïïes enhorteles Mymidons %6yt-C6
AhfiiUei imore la rmrt de Patrocle 2-9)

TAUX.
jtebittis defaméfemenJheauxTnyem jàj
^fchiUes je tient 'quoy attendant que les Troyat*
donnent -une alarme aux Grecs,afin qu'Usfcemffent
combien ils auoientperd» i<
^fchilUi venu à la guerre ptmvenger MeneUm
6
j#chi%es en danger d'ejlre noyé, tflfa»uiparVulcan
}4>
AchiB.es prentfa force de Thetitfamere 9
^ilchilles ne veut manger fam autir vengéPatrocle
' 3*tf
Achilles pleurefur Patrocle 376
Achilles inhumain entiers khtfloridc J 40
Achilles courroucé dejgairïefa xymeterre pour frafer
Agameihnon , 6
^tchiites •vfed'iniurès envers kgamemuonpout'ct
5»il demandefa proyeoud'xiax\o»£Vljffes 6
Achilles conclud de s'en retourner Aid.
achilles confolePriam 401
Açhiâes entendant la mort de Patrocle met délai
tendre fur fa teste $/ fe couche contre terre
Achilles fleure Patrocle Jio •
AchiUes fe retire dedans fesvaijfeaux lé
Achillesfetond & met fa perruque tntrelesmains
de Patrocle mort }7y
Achillefe glorifie d"auoJr tué Hedor }6i
Aduis de Nestor pour départir les nations îvnet»
[autre 20
A&uis&kpollofur le combat commencé 10 j
Aduit de NcflortCappaifer Achille IJ *

T4BLI.''
"j&dms JEVlyffe 3**
jtdultere ctmcitc haute de celuy qui le commet 4;
^fethra compagne d'ueUine 37
JEtion roy . I r
ytgamemmn le plia grand de tout texercite Gret
20
jtgamemnongrandtoy 9
Agamemfion lia de rang en rang enhertantfesfoU
'•• dati 54
jtgamemnonfafché contre Calchat 4
Agamemmn monte en lie» haut four parler afin
peuple zl
Agamemnonpermet à kchiUesdes'enretoumer i
Agamemnon quitte Chryfek & demandevn antre
don j
Agamemnon ajjhmble U conjeil tj? harangue le
• premier dam U nauke de Nefior 10
Agenor tue d'vn coup de iaueht Elephenor ff
Aiax bleffe HeClor av» coup de pierre 338
Aiax tue Hyppothon fils dtLythie ijo
Aiax foufliept vaillamment l'effort JCvieùor 2/9
Aiaxgrâd en corpulence plus que tout les Grecs 39
j/fiax exhorte les fiens Ifj
Us deux Aiax Contiennent t'effort des Troyemspendant
qu'on emporte le corps dePatrocle 500
Aiax Oileen tue Cleobule léy
Aiax tueVhorcis ijr
deux Vigneaux blanc & noir a» facrifice des
Troyms mafle & femdU )S
ytimer vue guerre intestine thofi détectable
• w
rp 1

Alaftor _ 5+
Alcimelon cinquième capitaine des Mytmidons
Alcimeâon à Automedon Cbarton dkchiUes 194.
^ilcioné 150
StUegreffe des Troyens à la venue d'Heltor 10 4
A>nag,ones venues pour afiieger Troye JU
^tma\ones femmes de fixe, mais hommef en bataille
38
l'Âme humaine parliene renient point I4£
^fntenieaunt. d'vneguerre e» moins de rien 19 a.
Amitié & ho accueillie Glaucm & Diomedes 9<
Amours delupiter . zjîi_
Amour grandie Paru a Ucleine 45.
Amphimach fils de Neptune tué ,zit,
Amphius,tȎpM%iax "... 7$.
fftnttnor & les autres vi«illar,dsefim€rueiUe^de la
beatté i'Hdeine 37
Antenor loue Vlyffes , J5t
Antilochtu occifl ~Echepohu Troytn yjt
^tndromacha raconte à fJettorUdejfaittedefic
,f4tens ioo.
Autiloqtue ktymne 169
ÀntUotj Ç$g/ Thrafymede frètes, fils de NeSïer
ibid.
Antiloq annoce à kchiUes la mort de Patncle 3 o C(
y/tntiphwfils à Priam $"9..
Ai'tiphefilsdePriamocc'n • . 17».
Apollo donne courageaux Troyens 60
ytpolla &• Mina^contparui,

T A8 1H.
[Atyollon cnhorte Heclor au combat 179*
ApMon ayant la forme de Mante parle à Rafiot
jtpoUonfomUformtdcPhtnopcàHetlor 257
ApolltoàEnée ïjl
Are dePandarememeittc** 4 S-J°
Arc de Teucer rempli caufegrande perte 251
'Arêilice blefiepar Patrock- i(S
Argos l'opulente ville de luno 48
Jtrifdn- 87
Arraisonnement £Agamemnon aux froyem fur
la viEloire de Menelatu contre Paris, 46
Arithttmpère de Mencflhmiroy A' AtnA 104
ArithoM wajfueurfurnommê J08
Arriueed'Vlyffesauec Chryfeu AU port de Chryf*
Armes dePàrU * $7.41.4^
ArntetdePaUa*, • :»;..:* • 81
Armet de Merionéi < 1^7
Ametde Pluton « < \ 8+
l'Armée GreqiieprentceeuroyantlJeptun* 137
^frtillier de grand ejprit f O
sfrtfertpltu que force 378
J/fJfaut de Lyciens ao +
A)]a**dti Grecs contre les Treyen} * • ' 16%
Ajfemblee des Grecs 31.9
AffeurancedAchillitù Catch** 4
Xfiefiere d'Hecuba , i.79
ï/ffipw fleuue .;*•;• 49
j/tfieropee occis £ Achille en duel 347
AfyanaxoHS(amandxmfiisi'Hec%t *o»

T'A a-LBr
'^4fynotUtHéparDiomeià ff
sttéydeejft denmfance 3 2.0
Attente longue des dieux four le maléfice efi recom -
fenfit far plus rigoumfe punition y r
^ftteftation I Kgdtnemnon 31 f
ytttefiatim d'Achilles datant les kttatsx

TA B t «J
*Bataille des Grecs & desTroyens postrMeneïas
blepé fi
Betlerophonqui,fom qninourry &$
JtnUerophon enuoyé par Proetm à Hjtent en Lycie
tue la Chimère & les Solymoit ihid.
Bœuf de cinq ans peur heftie jo
Bois.am*/?épourbruflerPatmle y/a.
Boree amoureux des iumens d'Eritlone }}f
Bouclier d'kcbiUes 314
. Brifeis délivrée par Patroclm aux Mentisse 11
Brebis $/aigneaux pefle-mefle comparez, à Vdfl
desTroyens 58
Brenorroyoctu 170
Briarestt a cent mains 1r
Briarem dift Egeoa ibid.
Briarem efjroy de Neptune j de lun+ tjf de Patiat
il.I}
iBria*

CddMffÙdtdjt voyage duGftft ;' »•'' . 4,
Cdlchat prophète ihid.
CapaneeperedeStenelui j6
Capitaines def.My.rmidon* % atf^.
Cane w'W< ,. ' jo
Gi/for ô" PoU»xfieres$Hiikmt •.. Jp.40
/î

TABXK;
? gue aux f rinces Grecs ' - • »
GhryfajyU 1 ' tbii.
Chryfothemu fille d' kgamemmn 137
&eton,breuuage i8y
Çlytcmneflrufanmtfkgtmemno» j.
Cec»rjnkgaammedtfe(ior . lot
Colombe prix du vainqueur '.•.,* 390
Commandement de Iupiter aux DitnX 11 g
€tjnbatd'kiax&Hi£tir '..'.• ni
Combat des Myrmidons contre les Troyem 167
Combat fingulier de Lycotf&Peneleti .. a

Contefier contre Die» c'eJhfrMt ïlt
Coôn frère d'Tphidamat & frert dstntcnor-tué
17 +
Corps morts bruflef, 106
les Corps des Grecs bruflex. À moineaux 3
Coupe remplie de -uincnfignc de grand" ttmott
veTs Us Gréa • . f 4
CoapedeNtfior >.• l&f
Couard pluflofl occis juele vaillant htmmi 76
Couard bien defcript irj
Couards comparez, aux cerfs yj
Courage invincible de Diomaks 69
Ciurage vtrtutux de Attendant blept y f
Courfiers de Mars terreur & ejfroj 144
Courfiers d'huée de U rite de ceux quelupker don
na au prime Tros 6f
Courroux d'Hdeme contre Pàrùful s'en ejtaitfuy
Courroux de Phebut caufe la noife S entre Kg*-
• memnon & Achilles I
CrdneejJU -, -. a.t
Criton & Orfihodïwfils-de DiotbtuiïisfjistEa*t
77 • .'• '
Cri de Mars blefîé,*fp\uuent*Ue > 8f
Cru ttiieîtprtflant furie-fortdes Grecs 10 j
Cruauté'd'kgamemnon \ • 8g. ff?
CuiraffedeLicaonfertàPàrit . , ..u 41.
CuirajfedeDiomedes fhrgee deVulcan JZf
Curetais & Etolîem enjuereUtpourvnfanglier
•' 148 •, ,.. - '",..• .:,. ,
CjlU^Jk ;... *

1 Art Tr -
D..- - D •> •
^fngeratHjutleftoitrtduit HeÛtrpH* AiéW
-, i» <
J),»»Çer

T ArB-1 f.
Dieu auteur & confcruateur de tout X 9 S
Vituxmengewtsdt leurs maux .-. •>. . 7jf
DieuxJUiuat Us partys tant GrecqueTroyT^t.
Vieuxpturquoy appeUus^immAtth .»' 1:70»-
Dttux terribles wa*Jii;: •..!•.•••. < .,_•£ r. -'-^jj
2> W»JC rfo»* $» placables < - v,.." ! -,': •• . -, : 147L
Dignité t[v» Roy '. -4^
Djomedes blecépar Paitdarm -. ,6^
Dhmtdes dcpeurd' jrffrakuireculc j}
DiomedegaigneUprixàoeurjfiitchtual j8l
Dùmsedafi.fisffoeootn Agamieuiijm 134.zjf
Diomedes dtmande à GUurm-f-'il e(i i>itu 91
Diiomedes reprend sowapaguçfrdefut audan fr
•Diamedes & PfyffetvfêjtiH s'miionttaiHtamf :
Troyeik b,ienarme^ , '"-iferdt«f£
Xtotôj*gtinemiibii>ù'tiicii*lllty»»rJti.. '-«v •.«. .1

•" VMWIM.
3>ûBJ . r:>v$i
D «»«,« louueuceaux fris par Achille pourMknger
ta mortdePJittoiU'MY • s. «nt'i.;'. :."'•> J4J
J&ouye louucnceaux immola "..' $74
& ueW Achille §/.£ne* ,JJJ
E; £ - ' '' :
chemonfils dePriam occis par Dîomtdes (6
Echepolus occis par-Anfibchtlf&reeau fr'e»
• imiers rangs •>,:: -ftp
Stffors merueilleux d\gamemnon • '• %fy.fj.^
l'Egide d'Apollon eft la caufe de la perte it la ba~
: taille aux Grecs '*>>
Slephenor occis voulant defpomUtt $thepoUn ••-. •• •"•' 19*
-*«e^«*s^»i ^M-> « •••••. ï^jr
"4ï»re

gMtfr Pdndamss'apnthentpaur amharre lïitt*
medes 67.69,69
kntta&eflor •••.o»r tambajftàt &Achi8tt
i$8 • • . •
Xjjfier.faithazAritu* . itt
XJpiomfuM fiante 1S1
fEfpee de Menehtusauttoifiefmtcoup rompue 4
Efprit de ieunes gens léger . ;. i' . j<
£ffay des autres dieux furiupittr-i . lit
JStalument de Matelas < . -' • }8t
JztetclesB*ydesThebtHlf ? ,-.... •...-.' f7
Budore dr [on origine • . »ty
euphorbe bUffePatroek . . . *#t
Eury bâtes héraut d" Agamemno» 10
Eurïbea par U moyen dé Mercure ielmt Murs àt
prifi» 7*
Emydâmanthedeumeurperede Polydut & A-
.', font* •;..* >.. ; , ',".:...**
3

TAItlI '
Xmitypjlusgrec romptles Treyent comme vnftttitr
• impétueux ript pontXfriuages tf/r'Us prochains
édifices *+
Eurypilpenfe'par Panade Ijï
y 4J, » .
. 465
F ^fbledetfùbt
Façon de remontrance SVlyffesafisfitmUahies
. t2r aux fitiats v.-V »4
faneur du père au fils 86
FaMlte commife en mai/à» où tefirangr tfi* rccem
. . doiteflrepunye 4$
' Teinte de lupiterenfinparlerposer mettre en tho-
- 1ère lune- 47
. Femmes pour la plut part cmprfihces à parler 45
•Fils de Priam cinquante en nombre • 401
Fineffie de lunon ''-... ;• SLJJ
Feux aRumexjtu camp desTroyelu • 131
Forcenouuelle que donne Phebus.àUt&or 247
Force de l'homme proeede dt dieu (
Fouace d'orge au jacrifice . >...-,f^
foudre de lupiter fur la Grecs f ; ; iir
Fvuyr meilleurqu'ejlrcpriser}? demeurer efiUueù
. R» te

* A !«,:• T
•GektahgieleXiiomeàes *3"*
Glauque à fftihr le reprenant de couardifé- xSy
Glauque-va vers les Licienspuis Enee, Agence t
< • : Heftor afin qu'ils dépendent le cerps de
pedoa 1 274
tSUuqueprie Apollon quille gittijf* '•• ' v ^ ^4
:Giaiib^parï*àfteÛtrn:\< * •' ' 7*4
Glauque change fes armes à-teïïetd» Diemeàes
*Gla»q#eta* BaibielefilsdeChaleên • iy<
(Jlaucmfils d'Hippolochus 94
racontefaraceàlihnudet 91
Gtirgithhnfls dePriam & Cafitamrimtttlzà
•Gommatement dwfeulpbtùuabli q*f depUtfis
: \ tmn - • 14
Grâces des dieux iiuifees ltf
Grâce que fait luptterà Pattal 119
G raadtnefurépar U moindre II»
Gréa chambrière d'fieleine 44
&r ces fartent en bataille pour venge» Patncie
:••' 3*«\ . - •••••••.• •le
Grenferteiimttuteurs trjunbeet fujans lot
Troyens -*Joi
&êcsptoy»e'hstFt*y**seu**lpbt>e li
Gr«s marchcntifinàhruiti'U ffmre,Troyau a»
contraire '• fS
les Grecs en defir de s'en retornerpar la perfuajio
feinte d'Agamemnon "^ I* "
€ks Grecs s'efmeraiiQihtietJvm lis mttrtt ^fy
•; ...' ,**+

TABXB.
fJàint/pttB* qudkfoitdatbt uffer ifretù mitt
;• lie ,
Hetràgue de Neflor à Patrick t/awdt la fart £A
chillepourfçtpoir^pri /unit efit bUjfé iK
fiaraguH'Heilor auxTreyens pour ramrle corps
dePatncle .. j^fif
, Harangue feintt d'hgammmnauxfiidau xi.
.; • _ . xi •:• -..;c sert d»iuft*r aux Ùieax +(
•Heilor r'attre e»t*f refit Agamemut* eflatbleti
„-,. &tue neuf'Princes .•••• . . . 175
i-fitfltt $\ttm»Jimmmi»thMtt iff*
•iJ&lfierfailUnt Idomenee tue RitUnt-Çhàmn de
Meriomu : kj8
HtElor à Patrocle mourant *8»
.HettorfaiUant Aiasctut U fils flbhitt i?l
Ueftorofie Us armes tfAcbilles a PatrtcU mort
i-- 187 . . . • • . . . •:
- Hefl*r,Tr

T * B l E.
Hector parlemente auecles Grecs pour le duel da
Paru & Meuelaut $j
jieitor rend» à Priant 4°}
Hector fauuc par lupiter du conflit 171
Hector Cage guerrier fuit 470
ffeftor tue Patrocle c:^ x8i
jjtttor fausse'par Pbtekus , $40
He&>r trùfnépar le camp des Grecs & la façon
%6S. •
Hector pourfmt les Grecs emportons le corps de
trocle 30*
Hector & Eneefc {oignit pour auojr les thaoaw
• i AchiUss, 1 Z?|
Hector cherche PatrotU pourUeombatre 2.80
Hector fecosmt-par,les fient tjt'emporte'•. ijj
Heitormefure le lieu du combat MHC VlyQtt 41
•ficttor à Polydamds. ejî

A B t i.
H
H
Meninblecéliefonbrasivnefonde 11*
Hdenut nnfiilleà Hcflor ttallerà Troye 85.
90
fieraux crient filence au peuple xj
Heraux vont à Troye faire porter viures 1 \x
ueraux crionsparle camp que chacunfeiintprefl
Hercules ble/fa autresfiiis luno & Plutin 7 %
Hercules en fa labeurs a efiéaidéde Patta* 117
fiercules prit Jlionauecfix nefs 79
•Hercules fils de Iupiterruina Troye 3)4
Heur biengr&d auair vn dieu fourconducteur? 8
H eures portières du ciel 8 »
l mure de U fin de l'homme inévitable I4f
J-ZMa ville d'Oroftus en Beotie 81
WJleirc de Phénix & Soith efifetty 14Ï
nijloire longue de Tidee que raconte, ^fgamem*
non à fin fils Diomedet î7
fiifieire que raconte Phénix diCalide» 14S
Hommes vertueux dociles • m
tHtmmi prudent dêibt veiller s'il èfi ajfailly de
quelque infortune . 10
Homme aime'de dieu en voMtplufieurs autres 1 j 6
Ctummifefàoule de tout a ù fin 121
Homme dis fa natiuitifuiet a Union 101
Hofties debrebii& agneaux roftiesfur le gril

TABLÏ.
Hypmer occis de T> iomèdcs fj
Jtiyfhttmpttjht de Scamatsier tut fut EuryfUm
ar
Matelot 2,8 f
. • [ . . . . I
Ida montagne fur laquelle habitoit Iupiter 4*
Idée fils de Dates 61
iiee Htnttà 'va •nmtasnp des Gréa I14
liomenteJ(a} de Crète 30
'f démenée tue Erjmas ^64
ldomentcfrapif£eth>r,maisneleblefle l?j
Idpettene* tut Cabyjfe amoureux de Cajfattdre &
', , s'en moque i\6
ïdomenee& Aiax nommez, par Hclei/u à Prid
• }9 • • ','••"
Idemenee prttntf À Agamenen de s'employer pun
- faitfeac» J4
teuxdeprix 37
tgnonimiedos Grecs furie corpt d'Heftor moti
île tombeaudu fade Dardait If*
imbregendre de Priam occis ' ait
IwfprecaliondtMenelaw • •• v »»^
inclination de la tefte figné inpdiUe 4 frp*n>
:• -d'accorder la re^uefie if
XnSifltdtioMgMude de l-uno tvttre Iupiter-peurlf
• fa»eurqu'dfaifiitaux Tn>yensi(oet*fi*nde
Thetis 16
lnime*^m*£MktyteàAgamm*em S
fnuocatioit de la Muf* 1

I^uecatUdeChryfes àApoUopour Ut Otm^tmri.
mentes depefie \ .>'•,_ 14
Invocation des dieux par Agamemnon xl
JunocationdesMufes 17}
Iphianajfe filkiAgamemnon ity
ire £Aà> iïïes çattfe U mort ÀbeamaMpitts Qrecs 1
hhrepUcqueà AchiUes

Til'll
Itttnmetentefpritd'Acbittes ttajfembter le ~nn~
fM 3
lunon s'abiKe mignarie pour aïïer trouutr Jupiter
tjrledeceuosr xyj
Juno enuoye PalLts m tem pour garder quAlchiBes
. & Agimemnonne s'entretuent f
but» entièrement oduerfaire aux Troyent Xp
Jupiter pour les Troyent %i6
tupitera'Iunopom•fauorifertrop Us Grecs ;ol
lupiter à lunon fur le combat de Sarpedon tjT* Patroclus
17*
Ittpiter- accorde la requefie d'^tchiUes en partie
lupiter deftre baulfer Achilles eu honneur If
Jupiter trompé par lunon couche auec elle & s endort
far le moyen du Somme f)f
Jupiter délibère fur la mort de Pa.troclt vjt
lupiter amené f/eSlor ai* combat ii%

TABLS
'•'•' "* , 94
X-aodicéfille ttAgamemno» IJI
Z*aoiicéfiHe'dc Priant af
laodocusfils d'Animer 45
Xapithes occis g
Leste blejfé d'Hector fuit 2J|
X-eucus amy d'Vlyffes tuépar Mtiphns J9.60
LeueefaitefarPallaspou*fautur Hercule j 3$
Louange d Agamemnon 38
J.yca,ontkép4tr KthiUt 34J
Lycomede tue Afifaon 1.91.
lycurgus aveugle quelque temps en fi» meurt pour
s efirc attaché à Bachs» 51
M AcchatnpenÇe la playede Menehnr j 1
Machaon fils d'Ejculape ' f*
Machaon médecin bltcédt Paris 181
Maifon de Vulcan j 11
Maifon de Paris soignant ceUt de Pnom 97
Maris baillons argent potsrlem femmes au temps
pafe .'::•, -, U I
MttnbUffé par Diomedcs monte au ciel 8'j
Mars& Palias abandonnant Us camps Troyen
Grec 6l.t}
Hors aux fils lAlteus •'•• 9%
Jkf

JfoUtes de lupker contre Itmo i g
Menaces d'Agamemno* * ChrjÇes dmanJUn* f*
',-. fille à rançon 1
Ml/Klaus harangue deuantlesdeax camps Troyet»
tf Grec puis conclut de combattre Paris feul àjèul
Mtmhas àisfntUoq •, 300
jteoel

1kUto0^ •••)•>•>•&.
Menejlhee à l'extrémitéfeeouru par Aîâx %o%
j4eneftmtitétwr&>rH M4
MeoncapitaineThebain yf
%ifonperede îhefltu ..- 4$
ftercure conduit vriamJvm Athitttpms qttâT*
interrogé jyj. 40»
JHemnés amy d'Agammmon fur l'amegarde
a
Jderion tué Laegemtfik SOmtor. ' xff
iierionh tue Acamtu fuyant l6$
ïitrionés dr Idomttvwut.iU guerr» ilf.
ittefchefo» la gloire ivue.intai&Hmthe fur k chef
1 ou capitamgÀelarnm î*
Migdon capitaine fki ikrygvntmtmplÀesJe
maxjonnes 33
iimerue anime Diomedes • 84
•/Wmerue inflille le Keflar 4dW JUhlUefwr liy
donner fine jjy
MinemtcanftUie.* KtâiorJumhatTt *

mmm
Sternum centre Us Dieux o&eâ*JidegraMdmt*
•• 4f
Mmatim luerueiUeufi Aufceptn d'^fgamermsem
11
Mycenes,iuBe ielmi» +t
Mynmdem getud'Achilet y
.•*.••,
N
AtffanctiiMeficmufiim&etautre -9%
N ai fiance d'Euryflhie j 11
Ktftunefafche'eontre les Gréa tlS
Neptune affeÛéaux Grecs zii
Keptune anime les Grecs
Nptune en la-ferme de Thoat parie à Idemeatt &
tenhardifi 114
Neptune fefafche contre lunon -u.j
Neptune faune Enee^/le confeille 357
Kefior éloquent t
Kefior fort vieeut, iufyues 4» troifiefme étage
Aid.
Kefior refrovd * Agammpe», enfomble encourag
ceuxdmconfeil 19
Kefior harangue aptes Vigffet de me/me mati
18
Kefior accompagne dec'mq Dues i la bataille
Kefior & Diemedes tiennent bea, lesautretsaefityent
xxa
Kefior cenfeiBe ^gamewm» i+gém htm jmé

TA il*
Mêtfdespfàfgydndsdtt Grectfe leutHtpmri
battre Heàlor lot
Sue* pleine degttjkcomparée* (arme*Qtetapa
O
O Bttffknct tendue à Dieu ftiil dcamptiraH
venue t
Obeiffance de lunonaux paroles de lupiter l^z
Obeiffance deplupatrs rend t homme putjfant *" 9
ï ObUtionfaifle à. Apoïït,chacun rtpaift 14
Obftinatkn Ijfch'i&et ijl.iji/
Occifion grande (t
Occifion grande iVtyffet 179.18*
Odimt Duc des Alitons tuipar jÇgatnewntn é$
Vileepered"AJnx,

ÏA-Mt.
PJhttfomU.forme de tbaùxàMmeliÙ *-9T.
Ptt&ss tombât centre Mari & l'abat Jj z.
P*IU) en U firme dtLaodoeui dépend & ehtrtb»
Pandarus 49
PaUat au milita du campante le bouclier de lupiter
31
faUat part futur dller a» tamp des Troyent'kar
faire rompre [accord qu'ils

Rttncte ttfmfil fur trok ftit des nmwjhTnp
far Apollon x^y
patroelctueryrtchme 1É«
tstrocle mourant rejfood à Pfcttorfr hypophe-
. tifefamttt 2&£
Patrocle est defarmé dt ttstt far sSftUon
: •> l8l
PatrocUdejarmid* teîle bltfé fax Mufborie .
liz
tatrtcledefarmtSarftdm . 178
TatrocleblffeAretticteaUcuiffe 1*8
tatroçle sarme des arma iAchiûa 16}
Patroele tue Ccbrion jrttt ba3*rd.$/ Charlon
d'Heclor ' ~Y i8p
Patrecle enhorte hs tiymidtns* lien combattit
167
tatnde a/faut Troyecontro Udeftnfti^chiiiei
. .17*.
Tatrotle tue Sarfedon \:-*7f
tatruUiaiffieEMtyfihtSx•va'vmAchilla 11&
"Péchez, des hommes caufmt mal-hemcufefin
99 •; -•-.'. ••••„• •-
Telagon tire le dard à Sarfedon nauré 80
Vertfrvn&dheZautretfttrahifo» »• 141
Peon guerifl Mars 26
lerihedcvmgtdeux- coudées f»'Aia» marne legi~
rement . Zf&
Pijle dure neuf tours 3
Peftt cejfeeau camp des Grecs I4<
le Peuple accourt à foule four receuoir les ctmmaademens
à'Ag

TABir."
fhebmfim U figure iAgentr fiuautit Trtymtà
&faitï tefte à AchiUet j y 7
Thebtu confeitlt à lupiter défaire rendre He&ov
i fin père J.»*
îhegetu fils baftard d'amener tnipat Magot
6}
Phénix ambaffadturharangue - 14 y
Phénix % quatriefme capitaine du Mytmidem* -
thtbiepaysiAehita €
Pieté£-Agamemnonenue*i lepeuple f
Tintent vaillant homme 8
Tif*ttdre tnifiefme capitaine det Myrmident .
Pifandre fils' a~ ^tntimathe &/ fi* fer* octit
171
PynhmttuparThoas *».

TA1II.
dam letm trancfiets à (it,cc yntifaitl içf.ïoo
Poly dore oc fit par Achille 339'
Ymbydue fttn d'AbanHtnk à mtrtfarDiomtda
YolypegAigteUfrixàlabnUt 3*9'
P*rthé,& farate ïjo
Prediflie» d'Achille! t
P rcdiftiw deThttkàfonfils qwefa vieferuthrie*
tte 1 j
Trefagede la mort it Tatncle i) ef-
Trefagt de la rmne it Trtye far tefeudrt tombé *
: maindtxtrt iff
PrefensdeChryfeùJctptrt& conrtTiHt 1
prefens dtnnex, à ÂchiUe 314
prefensque porte triant i^tchille 39~
Frefins tlAiax & Hetitrîvttàïautre \\t
Priai» le fin* digue reydtt monde 4»
Triant- fnadé Htfttr de n'attendre fat Jtchillè-,
fini a?
Triant chef de tofi myman temft des Amatjonts
Triant à Vambaffadt des veranst s'en va a» camp
auec ^fatenor 4»
Triant afin à îomhrttauecfhtfiems autres •vitilUr?
demande à Heleint les ntms des Grées- j 7.31 .
Vriam exhorte fesfildats à tenir boit tff,
Triant r'afforttùs aignemx dufacrifict & s'em
vaàTroye 41
Vriam, neatbt, & t*m les Troym fleurent ha
mort£HtÙor f6i.)

TAIIfi.
Prière iAehiUts *«*
trière dîvn amy de grande efficace tfo
trier*deChrysés asfyolh»' »
Prière de Thetno à tdinerut • 9 7
PriereA'Htttor \ To*
Trières,^ quelle efl leur nature ^7.14*
TrieredeMenelatuàlupiter 4$
Trières d'AchiUesàThetit apm- U dtfpart à* Brpfeif
II
Trière S? immatitn d'AgT»uieirimMÇmi*àithrfr»
rmfftq»'UauoitiMret*£tdh*r 41
Trière de triant £97
Prince ayant - ehargx ivibt-6ttllernmfa*darmUr
1»
Trodige aux Troyms & aux Qna +$t
Trodige de Ittpttet tmxcampi »C s
Plromachmif à motp parlante «40*
Promeffc de' Thttit à Athiilstdr-ptrkïïiufHm •
pour luyfanuer fin honneur IJ
Trofhetkiilutter • • ' ' fzx
Propos folUJhe de Diane 7 3
Prudenced'Helemttfrereitieftor 8*
Pylemenee roy de paphlagonie tué par MeneUm
' 77 •
Pyrechmetue'fartatrocU *
R
Aeed'Enee 3»
Recharge d'flyffes S? Diomedes 177.17 8
Recharge mitudle des Troyeiufur Us Grecs à lit

TABL*.
•vente it'Mars 71
Refus d'Achille! aux prefem lAgamemnen 144
Regrets d'Achille après le defpart deBrifeu • il
Rigreti d'Agamemnonfur U dejloyautédes Tuyet
Si
Regrets de Brife'ufur la rport de satratlt 31 $
Remonfirancede Heftoraux Grecs loi
RemonSirawe d'Vlyjfes à Tberfitet a»ec minus
1.6
ReJtJlance à Chrysés & ami Grecs par Agarutnf
non x
h Refpecl que paru ^fchiUes aux Heraux du roy
: venus pour auoir Brifeis 10
Rejponfe de luptter à Thetis pour U-pritrequ elle
luy auoitfaiélpour ^fMlles & la luy atctrdt
Tf
Rejponfe de Thetis à Achille* IJ
' Rejponfe d" Hedtri, Aiidtomatha IOI.IOI
Rejponfe notable d'Achille! à Mineru* 7
Rhefmtué de n»tc%

TABLE.
Sacrifice d'AgamemnonàApollo apretaueirrtW'
duChryfiit XO
Sagette tiret par fbebustauftUpefie au camp des
Grecs j
Saint foin viande des chenaux de Neptune 209
Sangar, grande rimere ;S
Sarpedonfls de Upittr affaut le fort i.06
Sarpeden & vatroclm s'apprefientpour combattr
*7t
Sarpeden mourant,* Glauque * 75
Sarpeden tut eedafe t-vn des chenaux ÎAthiUa*
17*
Sarpedonoecuparvatrtcle- 17 j
Saturne an bout delà terre ~ 131
Scama»der,riukre jr
&»«» f£> renforcement nouveau à Diomedtspar
PaOa* Se
Secrets qui font rtferuet, « bptar • rf
SeUient,fleuue ijj
Sentence notable 109.II*
Sc« Gréa vwft aut-mefinet au guet
Seeptrt,omement des luges , j
Smulachre d'Enté mutine le* deux tampt
SaUtti

lefSonges viennent de lupitir j-
U Songe va filon le commandement delupheràAgamemnon
pour faire armer letGrecr iy
l&Songes rtfemblant à Neftor If. i©
Songe menteurs* ly
Songe d'sfchiUe J7j
Sfierté ville de lune- 48,
Sort de combatre Hector tombe fur Aiax &?
Sort ietti des Grecs pont aller contre Hector 10?
Sort pour le premier affaittant 41
Sort a lupiter Neptune & Pluton 24f<
Stenelm conducteur du char de D iomeiet 16
. Stelenus réplique à Agamenonpour Diomedes*.?
Stentor auoit de voix autant que cinquante 8 $.'
Superjikio» de ietter le vin à terre \ Vf
TAlthybe herdut £ Agamemnm ' 10*.
Taltybius d» commandement d'Agamemnen
* va quérir le tiers aigneau de la cérémonie } &
Teucer enfui illégitime de Thelamo» tue beaucoup
Troyéns ny
%eucer terraflcpar Hector 11£-
Theanofemmed'^intenor frefiuffode M'mtrur
97
Thebésbrifefar AchiOts & les parent d"André*
mâcha tues dedans 100
Thebei ville opulente I44
•Xhelemachusfilsd'Vtjffer . $6
thcmis appelle tous les dieux a» cenfei j} a
Thcmis [dut lunon
"". "
i4î
- 55 *»

T ABIS.
Terre antique meredtrtb/tcun $tf
Thtrjisetfesweurs

T Â » II,
fflêfalemefils i'ftercttUs tué par SMftiénfÇ .té
Tr*ii~l notable d* Homère fur Uproposde tiek»'rer
150
trepiés de Vnicanfemomtam tm* m*fmet> ?J j
Trice ville de Machaon JJ,
"ttton tW Xanthusfls de Phrnops occis-par I>U
Omedes '•:«'«
Troye la plus beïïe ville dit monde 4$
Troyens eaconfeii jot
troyens fuyent à vtiuderoiice J70
Troyens gaigncnt dedans le fort des GrèSl 1^4
TMçI w fe retient -véyans ûiohtllts déformer 3 o fc
tfoyens @j/ Grecs exhortez; far Uttn Chefi
M* ; • .• '<
Troyens fuyent deuant Patrocle arme des Aimes
d'Achilles xrft
'ïroyens fepare%endeux pan 3.4't
SVM-te quefitiil Fiedor «• 81
Tuerie d'-une part & d'autre des Grecp&TrtyelH
35^-140,14*
Tuerie que faitt Achille 541
•*»
:
V stilLtuthoimmdifiripf ' »«4
Fe»»e Je ZUWte g/ EuribatefetTI Achiffe
delà'partd' kgamemmn-p9itra»ow Snfiiito
Versus en la femblance de Gréa appelleHeleith 44
Venus rece)ignwed'HAein*fe cottrwtct à eHe~ 44
Venus bleçee en la main 70
VeWfiànittfaceinttfreàtunà' 13*
"Venits emporte Paris hors dît ce%at ittwOtt* nues
&lemhK*Ttj

TA BIS.'
VlfltiregalgneeparlesTroyent ' *ey
VieiUardfage&fanstrahifin $6
Vielleffepour Us cenfeilieuncffepour U farce %
Vigiùtncid!\Agamcmnon& des capitaines Grées
Vm&faforce 96
Vin caufe de iadanct IJ 4
Viole d'AchiUes guignée au ftc de Thcbes 138
Viure'enpaix ebe^foy meilleur qucfuiure laguer'
refous w» tyran " 6
Thffes Upttufacond des Grecs 1 o
Vfyjfes donne cinq ou fi» coups de fin fieptre/iu le
do%de Therpte x6
Tïyjfes nommé par Hélène au camp desGretsJâge
& vaillant }>
Vlyffes fut grand tuerie 8 0
Tlyffes narre ce que leur afl aduen» ayant tué D»
lenefpion \6S
tlyffebUjfi. ^ i8t
Tlyffes contredit a Agamernnen qui voulait s'enfo*,
' \ «*
Tlyjfe ry Aiox egaulxaU lutte j 8 S
Vlyffe gaignelefrix à la courft 388
Vnguent^apres Usbamgs 16 6
V» vaillant homme content du butin qu'on Iny dî
ne 6
Tngrand ou vn "Prince ou im gouverneur doill
eftrecre» ir
Vulcaniettéparvnpiedducielml'lJUdeLannos
par Jupiter fimployant à Lt defcrue de lune va
Vmtvnfktynimr entier à tomberdu eitlen ttm

T il II,
Vulcan firt cC Efihanfon aux dieux 1?
VuUan ronjole Itmofmr le différent dt Iupiter &
d'elle 17
VultanfU deTjtna 17
Vulci boiteux architecte des maijes des Dieux 17
VuUan prefente à boire a lut» pour fappaifer 17
VuUanfattua Idée de bataille 6 x
VuUan % 'enquiett à Thetis de la cauje de fe venue
enfamaifon 31}
VuUan forge les armes four Achille* 314
VuUan a fa femme Charisluj difant combien il
efloittenuàThetis 311
VuUan ambrafelejUèue Scamandre 351
Y PhydamasaJfaut
r
Agamtnon & meurt 17+
Tsebaftard de Priant occis I

K.ECVEIL DE COMPARAI-
S O NS DE t'IL U DE
d'Homère.
C Otnparaifon
des mouches à miel ai* mur •
mure des Grecs ir
Comparaifonduvent.^tuflrat n
Comparaison des couards auec tts'femmet xf
Comparaifon divn Lion à Menelat } j
Comparaison des grues faifans guerre /une Pigtneet
Comparaifon dit vent Zepbire n
Comparaifon de l Océan ait bruit des Grecf 24
Comparaifond"-v» bélier à Vlyfle ÎJ-39
Comparaifon deTupiterNeptune & Mars avec
Idtgamemnori f-i
Comparaifon de la coignee a» trauail d'Hector 34
Comparaifon de U lueur des armes aux fe»smi
font aux monfaignes 51
Comparaifon du bruit des- Grues au» cris des Grecs
Comparaifon delà tigdt** OUfUtdes vieillards
37 _ C. ' '•.'
Comparaifon de la foudre adlctiepoUu tombé 47
Comparaifon du bruit des eaux aux coups des deux
camps 59
Comparai/on delà mère & fennturrijfon fo
Comparaifon d'-un Lion à Diomedes yf
Comparaifon des chiens enuahis du Lien yf .
Comparaifon du Lion affamé ï< '

TA»*Ï.
&mpamfan&pamàvn>eke#atd¥fij*itr 103
Comparaifon des mouches a» nombre des Gtws }i
Comparaifon iw\ym tnummrlepbriibrifitmker
Comparaifon des Chiens de fort IJJ
eomf>*raifrnd*di*sfs»glHn *»t
Comparaison du bucheton à Atamemwt» 17a
Gatnf*r*ifo*àefac»uthi*à C«p» Grtt »?$
Getttparaifon d'-vn Torrent à Heflor 'lit
Cemparaifoni'Vi*fàngUtr*Vlyj]e» 17$
Comparaifon de Teueer à lenfat qui fe caché fit»
fa ma* . • • xi-f
Comparaifon de la moiffhn aux Grecs & Trojens
169
Campar*ifoH>d*iefimd»td*uriax ttm btmmt
8t
jtatre Comparai^* f$
&frparaifond*rjtmtt#dep**èrif t'Uviedisho*
• me* ••'••• ft
Comparaifon des mulets & Bœufs aux Gftcs &
Troyetu 169
Comparaifon de deux leuritrs aux Grecs & Ttoy
enf acharnez, 169
Comparaifon de la mer au» Grecs I j j
Çstnparaifon £-vne fontaine a*x mau* dlAga*
meninn* 3*
Compataifo» de Miner* & Apolim 2. demt
' vautours 106
SomparaifindeGorgithionMecéamPavtt n

TAU S.
également fes biens à fou enfant; 2 Iupker
Comparaifon d'va dogue i AntiUtq » jtf
Contpuraifon de Vlmirtpourpréilt eh tir de Me
neUm fangUnte of
Cemftraifon des mefurtun de terre 4»x Grect &
Trayons i.06
Comparaison des flottons dt U neige nuwlcUs fient*
ioj
Comparaifon de L lune aux lumierts dtsTrojms
Cemparaifon des Rois efchaufesiieux fonglien
l7<
Comparaifon des mies de la mer à îarmceGretqu
Cemparaifon de Utapiculc au toxcAet d'ftetltr
169
Comparaifon de la ma àsfgjmemnom ta
Comparaifon 4°^fiax aux bergers \%\
Comparaient ttvnafnt eniwrcj 4» trauail à yt
iax , 18J
Comparaifon du-vent quipouffe Umtri Hcflor
qui encourage les fiem ïj(
Cnnpar«iftnd'Hipodamas mturaniàvn. toreau
Comparaifon £-vn voyager à Diomedet f%
Comparaifon de deux fangliersauxlapithes loi
Comparaifon

Tint --—-""""
C*t»fAtaiÇ»niuftHd»culàAgtmtn»nt» 17*
Ctmtxirtifondtchefnti bien mracintx, tut* Grtm
xoi
Cemt>*rtfm£»pdffiqtraiï4Myt aT '**'l'*P m
aHtEior JJ-J4
C»*qat4tifi»ititu*tgMK*»*Tnymt ij«
CtmïdraifoaitUftuàrequtnftiftm-vanBMt
4ttli*d»t*mf. 1$

I l4 LIMÏ RKS$ IO N.
fueillet j.!ig.8. HfttPhcburpoiir Poeb»i
fteillct 11. lig. 33. lifez/117, pour lear.
f. 3 i.b.pourdifoit,di&i4. ligne
f. $4.Iig.i4.patrié,pourpartie
f. 81. hg.3.Adonc,pout Aoac
£ j6.1ig.mais,pour Mars
f. loi.b.l.if&enfé chefjpour flcfccbef.
f. i}?.lig ?.aucc,pour aucccjucs.
f. 199.b.lig.ii.pai!i»,pmir Palais
f. too.bJig.7.fut,pourfur 1
f. i«iï.b.lig.}i.Iifcî toutlc domoia^
f. ji^.lig.i^coufsjfomeQOçv I
*k.

Ajthcué d'imprimer le fèiziémeioui
. de lanuier 1580. Par Pierre
le Voirricr, Imprimeur
du Roy es Mathématiques,