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Naples et ses cinéastes La danse au cinéma - Cinémathèque suisse

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CYCLE 21<br />

Toni Servillo dans Gorbaciòf de Stefano Incerti (2010)<br />

Un nouve<strong>au</strong> <strong>cinéma</strong> napolitain<br />

L’industrie <strong>cinéma</strong>tographique italienne naît à Turin <strong>et</strong> à <strong>Naples</strong> <strong>au</strong> début du XX e siècle avec la production de films<br />

music<strong>au</strong>x, de sceneggiate (mélodrames napolitains) <strong>et</strong> d’adaptations théâtrales. A l’avènement du sonore, l’épicentre<br />

du <strong>cinéma</strong> se déplace à Rome, à la Cinecittà construite par le fascisme. Après la Seconde Guerre mondiale, <strong>Naples</strong><br />

accueille l’école néoréaliste, les comédies à l’italienne, le <strong>cinéma</strong> de genre <strong>et</strong> d’<strong>au</strong>teur d’ici ou d’ailleurs. Au début des<br />

années 1980, la mutation sociologique <strong>et</strong> urbaine de la ville, où la Camorra a fait son nid, intéresse Piscicelli – dont<br />

deux films, prologues à ces vingt dernières années volcaniques, sont présentés dans la rétrospective.<br />

Depuis 1991, un groupe de réalisateurs, scénaristes, acteurs, producteurs <strong>et</strong> techniciens napolitains, <strong>au</strong>x motivations<br />

diver<strong>ses</strong>, travaille sur le territoire métropolitain de façon polymorphe, incisive <strong>et</strong> originale, relatant des histoires sur<br />

la classe populaire <strong>et</strong> la bourgeoisie, la culture en résistance <strong>et</strong> les banlieues perdues, l’adolescence <strong>et</strong> l’immigration.<br />

Capuano regarde dans les yeux des gamins errants <strong>et</strong> maltraités. Martone collectionne les grands acteurs <strong>et</strong> les âmes<br />

complexes. Incerti voit les hommes <strong>et</strong> la ville en noir. Apuzzo s’intéresse <strong>au</strong>x stéréotypes <strong>et</strong> à la féminité qu’elle pousse<br />

à l’extrême. Corsicato soulève les paradoxes <strong>et</strong> parle de liberté sexuelle. Sorrentino dirige à <strong>Naples</strong> un seul film, mais<br />

fondamental: le premier grand rôle <strong>au</strong> <strong>cinéma</strong> de Toni Servillo. Marra s’attache <strong>au</strong> destin des corps <strong>et</strong> des lieux. Patierno<br />

<strong>et</strong> Luglio filment la violence <strong>et</strong> le pluri<strong>et</strong>hnisme des banlieues. De Lillo parle du temps présent en parcourant la grande<br />

histoire. Garrone nous bouleverse en adaptant les pages de Saviano. Lombardi évoque la pègre d’<strong>au</strong>jourd’hui <strong>et</strong> l’immigration.<br />

Et n’oublions pas les images fortes d’Oliviero, Di Costanzo <strong>et</strong> Sannino – ni celles de certains films de Di Majo,<br />

Magliulo, Caria ou Fiume, qui ne figurent pas dans ce programme.<br />

Sans céder <strong>au</strong> folklore ni s’en défaire, ces <strong>cinéastes</strong> <strong>et</strong> leurs collaborateurs racontent un monde unique mais universel,<br />

connu mais insondable, <strong>et</strong> débordant de vie.<br />

M<strong>au</strong>rizio di Rienzo

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