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m - Archives municipales de Nantes

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sur les marchandises pour réparer les<br />

ponts. La Ville, qui a en charge leur entretien,<br />

prévoit <strong>de</strong> les reconstruire en pierre<br />

pour résoudre le problème <strong>de</strong>s crues. Mais<br />

les travaux, freinés par les conditions climatiques,<br />

la profon<strong>de</strong>ur du lit et un sol<br />

meuble, s’étaleront sur <strong>de</strong>s années. À la fin<br />

du XVI e siècle, le pont est finalement achevé.<br />

Ses piles sont en pierres mais les<br />

arches, toujours en bois, seront à nouveaux<br />

victimes <strong>de</strong>s intempéries en 1651,<br />

1685 et 1711. “Quand une arche était rompue,<br />

on organisait <strong>de</strong>s passages en<br />

barque. Des passerelles en bois pouvaient<br />

aussi être jetées pour remplacer la partie<br />

Dessin <strong>de</strong>s pêcheries du pont <strong>de</strong> Pirmil avec effondrement <strong>de</strong> trois arches, 1711.<br />

détruite”, raconte André Péron. “Comme il<br />

n’y avait qu’une ligne <strong>de</strong> pont, on repoussait<br />

les travaux pour ne pas perturber le<br />

franchissement du fleuve”. Le pont <strong>de</strong> Pirmil<br />

est rafistolé <strong>de</strong> toutes parts. Les<br />

planches clouées sur les anciennes arches<br />

fragilisaient plus l’ouvrage qu’elles ne le<br />

renforçaient.<br />

Les pêcheries, une menace pour<br />

les arches. En plus <strong>de</strong>s éléments naturels,<br />

le pont est menacé par les pêcheries<br />

accrochées à ses piles et montrées du<br />

doigt <strong>de</strong>puis le Moyen Âge. “Des rotreaux,<br />

pieux <strong>de</strong> bois enfoncées en forme <strong>de</strong> tri-<br />

angle dans le lit du fleuve étaient installés<br />

entre les arches du pont comme un barrage.<br />

Cela gênait la navigation et l’écoulement<br />

du fleuve en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crue”.<br />

Depuis le XVI e siècle, <strong>de</strong>s ordonnances<br />

étaient prises pour procé<strong>de</strong>r à leur <strong>de</strong>struction.<br />

Sans succès. La polémique prend<br />

une plus gran<strong>de</strong> ampleur après la crue <strong>de</strong><br />

1711 qui a emporté cinq arches. La Ville<br />

obtient du roi la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong>s pêcheries<br />

moyennant in<strong>de</strong>mnisation <strong>de</strong>s fermiers<br />

propriétaires mais elle est autorisée dans<br />

le même temps à percevoir un fermage sur<br />

<strong>de</strong>s pêcheries situées en amont et aval du<br />

fleuve pour payer ces in<strong>de</strong>mnités.<br />

te vers <strong>Nantes</strong> et la Bretagne<br />

Pont en travaux traversé par <strong>de</strong>s charrettes (1943).<br />

À côté <strong>de</strong>s pêcheries, <strong>de</strong> nombreuses activités<br />

se sont développées pour tirer profit<br />

<strong>de</strong> la tête <strong>de</strong> pont. “C’était un nœud <strong>de</strong><br />

tensions, d’intérêts divergents. Il fallait<br />

gérer les flux du fleuve, <strong>de</strong> la navigation<br />

fluviale et maritime et, en même temps, les<br />

flux commerciaux entre Nord-Loire et Sud-<br />

Loire ainsi que toutes les activités que<br />

catalyse un pont”. Avant d’entrer ou <strong>de</strong><br />

sortir du pont, il fallait payer l’octroi, une<br />

taxe sur les marchandises, principalement<br />

le vin, le sel et le blé. Il n’était pas rare <strong>de</strong><br />

voir les files d’attente s’allonger sur le<br />

quai. À côté <strong>de</strong>s marchands venus <strong>de</strong> Vendée<br />

ou du Poitou et <strong>de</strong>s voyageurs, on<br />

pouvait croiser <strong>de</strong>s troupeaux en route<br />

pour le marché aux bestiaux <strong>de</strong> la place<br />

Viarme ou l’abattoir. Près <strong>de</strong> l’ancienne<br />

forteresse en ruine <strong>de</strong> Pirmil, on note la<br />

présence <strong>de</strong> maisons probablement<br />

louées par la Ville à <strong>de</strong>s commerçants qui<br />

profitaient <strong>de</strong> la fréquentation <strong>de</strong>s lieux<br />

}<br />

[Mai 2005]<br />

<strong>Nantes</strong> au quotidien<br />

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