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Talent s<br />
Sa petite entreprise<br />
ne connaît pas la crise<br />
Marco Laux est le dernier chapelier de Luxembourg à fabriquer lui-même les<br />
chapeaux qu’il vend. Il possède un savoir-faire rare, qu’il transmet heureusement<br />
à quelques apprenties. Ses boutiques proposent quantité de pièces uniques<br />
pour le plus grand bonheur des clientes. Visite d’atelier.<br />
Rien ne prédisposait Marco Laux à travailler dans la mode.<br />
Dans un premier temps, il avait choisi la menuiserie. Puis, il<br />
décide de s’intéresser également à la fabrication de chapeaux,<br />
domaine qui ne lui est pas inconnu car il a beaucoup traîné,<br />
enfant, dans la boutique de sa tante Mme Schneider, à Esch-<br />
sur-Alzette. C’est une révélation pour Marco : c’est à ce métier<br />
qu’il veut se consacrer. Mme Schneider est propriétaire depuis<br />
1968 d’une boutique et d’un atelier, véritables institutions dans<br />
la ville d’Esch, qui comptait à ce moment-là 13 magasins de<br />
chapeaux ! Ses affaires prospérant, Mme Schneider décide<br />
d’ouvrir un magasin avenue de la Liberté, à Luxembourg-Ville,<br />
dans les années 80, et un autre, rue Louvigny, au milieu des<br />
années 90. Marco entre dans l’affaire après une formation en<br />
apprentissage auprès d’un modiste en Allemagne. D’après<br />
Marco, « on vend mieux ce que l’on connaît bien ». C’est<br />
pourquoi il voulait tout connaître de la fabrication d’un chapeau<br />
avant de commencer à en vendre. Finalement, il reprend les<br />
3 magasins en 2000 et emploie aujourd’hui 6 personnes. La<br />
boutique d’Esch a fermé en 2005.<br />
La fabrication artisanale demande du temps…<br />
Ce qui frappe d’abord en entrant dans l’atelier c’est la grande<br />
variété des coloris et des aspects de la matière première.<br />
Marco Laux ne travaille qu’avec des matières naturelles, la<br />
paille venue d’Asie ou d’Italie en été et le feutre de poils (lapin<br />
et lièvre) en hiver. Que ce soit en été ou en hiver, les ma-<br />
[ A partir des formes basiques, il est pos-<br />
sible de créer quasi à l’infini. Dans l’atelier,<br />
il existe des dizaines de formes de tête et<br />
des dizaines de formes de bord, ce qui fait<br />
des milliers de combinaisons possibles ]<br />
page < 6 ><br />
Marco Laux<br />
tières existent en rouleaux ou sous forme basique de<br />
chapeau (cône à petit bord ou capeline à large bord).<br />
Sa qualité est capitale car il s’agit d’un travail en 3D.<br />
La matière doit résister aux étirements et aux torsions<br />
qu’on va lui imposer.<br />
A partir des formes basiques, il est possible de<br />
créer quasi à l’infini. La première étape consiste à choisir<br />
une tête de bois, forme sur laquelle la matière, préalablement<br />
mouillée, va être étirée pour donner naissance à un<br />
chapeau. Dans l’atelier de Marco, il existe des dizaines de<br />
plein cadre