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formes de tête et des dizaines de formes de bord, ce qui
fait des milliers de combinaisons possibles. Une fois que
la matière a séché sur son support, fixée par des myriades
d’épingles, elle a pris sa forme. Pour maintenir celle-ci,
il faut vaporiser un apprêt, sorte de vernis, sur toute la
surface, avant d’ôter les aiguilles. Un nouveau séchage est
nécessaire. Celui-ci doit être fait à température ambiante
durant une journée. Une fois « démoulées », les pièces
sont cousues ensemble, à la main. Ensuite, vient l’étape
des finitions : ourlet de bordure, pose du ruban intérieur
pour le tour de tête et pose de l’étiquette authentifiant
la fabrication Nita. Enfin, vient la pose des éléments de
décor : fleurs, plumes, nœuds… dont la forme, la couleur
et le nombre varient en fonction de l’imagination de chaque
modiste. « Les ornements se placent à droite pour les
chapeaux de dames et à gauche sur les chapeaux des
messieurs ! », nous apprend Marco.
... et de l’imagination
Le chapeau est avant tout un accessoire de mode.
Aussi, Marco et son équipe doivent-ils s’informer des
tendances. Pour cela ils fréquentent les salons, lisent les
magazines de mode de plusieurs pays et observent les
passants dans les rues. Ils ne font jamais de croquis ou
de dessins, préférant travailler directement la matière et
se laisser inspirer par elle. Ils fabriquent également beaucoup
de chapeaux sur mesure en suivant les désirs des
clientes. Dans ce cas, le délai de fabrication va de 3 à
15 jours suivant la complexité du modèle. L’avantage des
fibres naturelles c’est qu’elles peuvent être retravaillées.
Ainsi, une cliente peut ramener son chapeau chez Nita
et le faire transformer à peu de frais. Il suffit pour cela
de le démonter et de remouiller la base.
Le rapport aux couleurs dépend pas mal de la
culture d’origine de la cliente. « En hiver, tout le monde
est gris », s’amuse Marco, « mais en été, on voit davantage
les cultures s’affirmer avec un recours aux couleurs
vives, beaucoup plus naturel chez les femmes du sud
de l’Europe ! » Il y a 2 collections principales par an mais
de nouveaux modèles sont créés en permanence à
l’atelier et les invendus retournent y faire un tour pour
y être transformés.
plein cadre
[ Marco Laux est le dernier
chapelier de Luxembourg à
fabriquer lui-même les cha-
peaux qu’il vend ]
modes niTa
13, rue louvigny – Tél : ( 352 ) 22 49 95
59, avenue de la liber té – Tél : ( 352 ) 48 61 87
m arco laux enseigne la fabrication de chapeaux dans le cadre de
l’association luxembourg accueil – renseignements au ( 352 ) 24 17 17
Talent s
De l’atelier à la boutique
Selon Marco, « chaque tête peut trouver son chapeau. Quelqu’un
à qui rien ne va, ça n’existe pas. » Dans son magasin, on trouve
des couvre-chefs pour tous les goûts mais aussi pour tous les
budgets : les prix vont de 19,50 EUR pour un simple béret en
feutre à 600 EUR pour une capeline sophistiquée. La maison
ne fait pas de soldes car Marco Laux estime que ses prix correspondent
à la qualité et la quantité de travail nécessaire. Ils ne
sont pas surévalués. Un chapeau, de surcroît pièce unique, ne
perd pas 50 % de sa valeur quand on est en période de soldes !
Marco Laux ne fait pas non plus de publicité, il n’a pas
de site Internet mais ses clientes viennent de tout le pays et
souvent des pays voisins. C’est le bouche à oreille qui crée le
trafic mais aussi l’emplacement exceptionnel des 2 magasins
et la recommandation des confrères tenant des boutiques de
mode ou de maroquinerie.
Le gros du chiffre d’affaires des magasins Nita se fait
d’octobre à janvier et en fonction de la météo. Plus il fait froid,
mieux c’est. La crise, par contre, n’a pas d’impact sur le chiffre
d’affaires.
Les clients sont aussi bien des hommes que des femmes
mais leur motivation est différente : quand la femme cherche un
article mode, l’homme cherche plutôt un article utilitaire.
catherine moisy
photos-alain Wemers
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