Entre signe et projet - FMA Figlie di Maria Ausiliatrice

dma damihianimas
REVUE DES FILLES DE MARIE AUXILIATRICE
le fil d’ariane
La difficulté de décider
Maria Rossi
Au cours de la vie, au début ou après, nous
nous trouvons tous en face de choix importants
et nous nous demandons de quel côté aller. Le
processus de décision n’est pas spontané. Il
présuppose une réflexion et une considération
sur les possibles conséquences du choix à
effectuer. Les préférences s’orientent, habituellement,
vers les alternatives qui, suivant les
prévisions, correspondent aux valeurs vécues
et satisfont aux aspirations profondes, procurant
le plus grand plaisir et l’utilité. Les
décisions comportent une marge plus ou moins
ample d’imprévu et la perte d’autres possibilités
lesquelles, surtout quand elles concernent des
choix vitaux, créent des tensions et de l’anxiété.
Il n’est pas rare que, avant une décision
importante, il se passe une nuit sans sommeil.
Selon la manière et la capacité à affronter les
situations qui demandent un choix, les personnes
se sentent ou se définissent comme décidées
ou indécises ou se situent entre les deux. Etre
décidé, c’est-à-dire comprendre et discerner
avec une certaine rapidité et détermination,
l’orientation à suivre ou le choix à faire, est une
caractéristique positive de la personnalité et
elle est généralement plus forte chez les
leaders. Etre suffisamment décidé est considéré
comme une caractéristique normale étant
donnée que la majorité des personnes semble
l’être et ne passe pas sa vie à penser ce qu’elle
pourrait faire de grand ou quelle paire de
chaussures elle va acheter. Etre perplexe ou
indécis, c’est-à-dire passer beaucoup de temps
à choisir même ce qui est sans importance, est
considéré comme une caractéristique négative,
quelque chose qui manque dans la personnalité.
Et quelquefois, cela peut arriver.
Actuellement, surtout en Occident, en face des
grands choix de la vie et de la profession, il
semble que la majorité des jeunes soit indécise
et que cette indécision et le choix toujours
remis à plutard, soient devenu la norme
courante. Cette situation est attribuée
généralement à la fragilité des nouvelles
générations, à la peur de devoir assumer des
responsabilités, à la difficulté d’élaborer un
projet personnel de vie face aux multiples
possibilités qui se présentent, à ne pas être assez
entraîné au sens de l’effort et du sacrifice. Cette
lecture des données est assez réaliste, mais peutêtre
incomplète. Il y a encore autre chose.
Les grands choix entre passé et présent
Les choix de vie qui génèrent davantage
d’anxiété et pour lesquels la décision devient
souvent angoissante, sont surtout le mariage, la
vie consacrée mais aussi le métier.
Autrefois ce n’était pas comme cela. Jusqu’à la
fin XVIII ème siècle environ, dans beaucoup de
pays, le choix de vie était fait par le chef de
famille. C’était le père qui, en fonction du
patrimoine familial et des intérêts politiques,
décidait quelles filles et quels fils devaient se
marier et avec qui, et lesquels devaient devenir
prêtres ou entrer dans un monastère. Rester en
famille était mal vu. Les filles qui ne pouvaient
se marier ni entrer au couvent étaient appelées
péjorativement, vieilles filles ou béguines et les
garçons, célibataires ou vieux garçons.
Même le métier était presque toujours choisi : le
fils de paysan apprenait et devenait paysan et
le fils de pharmacien devenait pharmacien.
Dans cette société, il n’y avait pas la possibilité
de choisir, il n’y avait donc pas d’indécisions ou
de décisions à prendre. C’était comme cela, un
point c’est tout!
Actuellement la durée de vie s’est allongée et
l’horizon des possibilités s’est beaucoup agrandi.
Les choix de vie, devenus plus libres, se sont
aussi beaucoup diversifiés.
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