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L E N E W S G R A T U I T 1 0 0 % S U R F
SURF TIME NUMERO 11 \ AUTOMNE 2007 \ GRATUIT > SERVEZ-VOUS
Trois destinations loin
des flux migratoires
Justine Dupont et Claire
Dereux, Lacanau Represent !
Maurice Cole, toujours
les doigts dans la prise
S o o r u z Lacanau P r o , Rip Curl Pro, King Of The Groms, Roxy Jam, WLT de Papara, on a sélectionné
l e m e i l l e u r pour vous. Et en Bonus, mini view avec J e r e m y Flores !

PHOTO : SHORTY

T H E
M O R E I S M O R E @ R I P C U R L . C O M

N U M E R O 1 1
Le surf français a cinquante ans, on finira par le savoir. Le surftrip lui, quel âge a-t-il ? Combien de
temps que des types se font la malle sous les tropiques ou ailleurs avec une seule idée en tête,
trouver LA vague. Depuis combien de temps met-on tout ce qu’on a dans la bagnole ou au fond du sac,
pour foncer cap au Sud, vers le soleil, les vagues et les jolies filles. Depuis combien d’années le trip
est-il une nécessité, une raison de vivre, une culture ? Le geste, lui, paraît naturel. Tripper c’est partir,
foncer dans l’inconnu, aller se confronter aux différences, aux décalages, à toute la diversité qu’il y a
sur notre bonne vieille planète. Partir, c’est aussi regarder tout que l’on ne voit plus, bercé par le rythme
du métro boulot dodo. Merci donc à Peter Troy et quelques autres, pour avoir montré une voie. Depuis,
un état d’esprit est en marche. Des milliers de voies se sont ouvertes, des centaines de vagues ont été
découvertes et la planète réserve encore pas mal de surprises à ceux qui sauront aller les chercher.
Pour y arriver, il faut une combinaison de facteurs simples. Disponibilité, courage, chance et créativité.
Pas besoin de budget hallucinant, ni de quiver de fou, pas besoin de pass VIP ou de bracelet fluo, on est
tous des élus. Il suffit de trouver un spot par soi-même, d’y arriver quand c’est bon, de ramer vers le
large et de scorer en toute discrétion. Single, galette, oignon, longboard, peu importe, tant que la vague
est bonne… Alors peu importe l’âge du capitaine après un été sans été, après les line up blindés à la
première ride, après le passage des pros qui ont tout déchiré des kilomètres à la ronde, rien de tel qu’un
bon débrayage exotique. Au sud du nord ou au nord du sud, il y a partout des vagues, et comme elles
finissent toujours par arriver, il suffit de trouver la bonne latitude !
P h o t o d e s o m m a i r e : C e u x - l à é t a i e n t é q u i p é s c o m m e d e s n a b a b s , u n e f o i s
d a n s l ’ e a u c ’ é t a i t l a B é r é z i n a , p a s u n p o u r r a t t r a p e r l ’ a u t r e ! P e n d a n t c e
t e m p s l à , l e s j e u n e s I n d o s s e g a v a i e n t s u r d e s p l a n c h e s r a v a g é e s . . .
© S t é p h a n e R o b i n
E n c o u v e r t u r e : Ti a g o P i r e s a u c r e u x d e L a G r a v i è r e ,
p e n d a n t l e Q u i k P r o 2 0 0 6 . © B e r n a r d Te s t e m a l e / Q u i k s i l v e r
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Dépôt Légal : septembre 2007
N U M E R O 1 1
6 News
News de course, news des écoles,
news de la planète...
14 L’écoLe du mois
Surf Sans Frontières à Lacanau.
16 YouNgbLood
Marc Audo : optimisation maximale.
17 carNet de route
Nicolas Labat, éleveur de
youngblood en eaux chaudes.
18 retour sur eveNt
Les compétitions de l’été décryptées
par notre spécialiste. KOG, WLT,
WQS, tout est là.
24 miNi view
avec Jeremy Flores.
26 PLug iN
Cinq albums pour les cages à miel,
plus une interview exclusive de
Xavier Rudd.
28 girL Part
Made in Lacanau : Justine Dupont et
Claire Dereux au micro. Les Billagirls
en trip humanitaire au Mentawai.
Retour sur le Roxy Jam. La colonne à
Caro, tout ça rien que vous les filles.
42 triP : PLaN b
Trois destinations à l’écart
des grandes migrations.
56 À shoPPer
Black is Back et en bonus,
les combis d’hiver.
60 traNche de surf
Peyo Lizarazu et le stand up
paddle de grosses vagues.
62 surfLife
Fred Basse, la bosse du surf.
64 troNche de surf
Maurice Cole, toujours les doigts
dans la prise.
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MeRCi De ReCyCLeR Ce MAGAziNe
QuAND vOuS L’AuRez TeRMiNé.

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Jex dans Lost Jean-Charles Debray a.k.a. Jex callera
ses pieds sur des boards de chez Lost Surfboards, il vient
d’intégrer le team, pas la série télé, désolé les filles !
Jérémy Florès remporte le premier WQS de
sa carrière ! La tornade Florès n’a pas fini de
sévir ! Notre Frenchie a encore fait parler de lui en
remportant le premier septembre la première compétition
WQS 6 étoiles de sa carrière, à Ericeira au Portugal.
Jérémy, actuellement classé douzième (ex æquo avec
Bobby Martinez) au WCT, dont il est l’unique sociétaire
européen cette saison, réalise décidément une année
exceptionnelle. Ses impressions sur la saison en cours
page 24 !
Billabong Pro Mundaka Il y a un an déjà, Slater
devenait Sl8ter sur ce même event. Cette année, la
huitième étape du Championnat du Monde de Surf ASP
sponsorisée par Foster’s aura lieu du 1er au 14 octobre
sur la célèbre gauche du Pays Basque. Les 45 meilleurs
surfers mondiaux ainsi que 3 surfers invités à se joindre
à l’élite mondiale se disputeront un prize money alléchant
de 300 000 dollars. Pour ceux qui ne peuvent pas faire le
déplacement, rendez-vous sur www.billabongpro.com
M
odèle 2007 offrant plus de
manoeuvrabilité grâce à un arrière
plus lifté et un nouveau single/dble
concave. Disponible de 5’10 à 6’4.
Trilogy Trois est un chiffre magique. Pour le réalisateur
Taylor Steele et Billabong c’est aussi le point de départ
de Trilogy, le nouveau film mettant en scène Andy Irons,
Taj Burrow et Joel Parkinson. Bien qu’ils aient déjà
figuré au générique des films réalisés par Taylor Steele
(Momentum, Under the Influence et Campaign I et II),
Trilogy est le premier opus réalisé intégralement sur
leurs vies. Vous pourrez également y retrouver quelques
sessions de freesurf épiques en Europe, au Maroc, à
Bali et à Hawaï. La sortie très attendue de ce film aura
lieu Europe lors du Billabong Pro Mundaka lors de deux
projections en avant-première les 5 et 6 octobre.
Big ouaibe Quiksilver Europe vient de dévoiler son
nouveau site internet développé avec Microsoft. Les
internautes se tiendront informés des nouveautés et
actualités de la marque, partageront leurs expériences
et communiqueront entre eux avec Windows Live
Messenger, intégré au site. Pour enrichir cette
nouvelle présence sur le web, Quiksilver s’appuie tout
naturellement sur ses champions : Kelly Slater, Jérémy
Florès, Miky Picon, Mathieu Crépel, Candide Thovex et
bien d’autres... Ils participeront activement à la vie du site
en devenant les principaux acteurs. En exclusivité, les
internautes pourront échanger avec eux en direct sur le
site quiksilver-europe.com
Smallouaibe Tout nouveau, il vient juste de naître :
http://universdusurf.free.fr
Roxy version cosmétique Depuis le mois de juillet, la
marque 100% Girl propose trois parfums baptisés “Bois
d’Océan“, “Fleur de Soleil“ et “éclat de fruits“. Ajoutez à
ça, un gel douche et une lotion pour le corps.
La marque a choisi une matière première Bio / Eco
certifié de Madagascar et emploie une technique de
distillation où aucun pesticide ou d’autres produits
chimiques n’est utilisé, pour mieux préserver les fractions
nobles de la fleur. Disponibles depuis le mois de juillet et
toutes les infos sur leurs compositions se trouvent sur
www.roxyparfums.fr
Surf y tapas ! Si vous êtes dans le pays Basque les 21
au 23 septembre, n ‘hésitez pas, direction Playa Zurriola à
San Sebastian pour le Nixon Surf Challenge. Surf, tapas et
fiesta au programme, ça ne peut pas être mieux !
Longboard Revival dans les Landes Il n’y a pas de
limite d’âge pour participer à la 7ème édition de la “901“,
une compétition de longboard roots bien décalée, ouverte
à toutes et à Tous. Ça se déroulera le 23 sept à Vieux
Boucau. Ramenez vous avec le bon spirit, le style qui va
bien, et votre longboard, vous trouverez des potes ! Tenue
classique exigée !
O’Neill TV La marque californienne a lancé cet été sa
propre chaîne de télévision sur www.oneilltv.com. Au
programme : reportages récents, images des events, des
vidéos. Proposé en affichage classique ou plein écran,
O’Neill TV se présente comme une chaîne interactive sur
laquelle l’internaute choisit en temps réel son programme
via un bandeau déroulant en dix rubriques : On air, Secret
spot, Tech talk, Destination unknown… Une adresse à
caler direct dans vos favoris !
DHD
Cote : 6’1 x 18 1/4 x 2 1/4
Model : Mick Fanning model
Shaper : Darren Handley

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M E D I A N E W S
Bunker Spreckels :
Grandeur et décadence d’une légende
du surf, play-boy international
Par C.R. Stecyk III et Art Brewer
éditions Taschen
Line up : Trente après la mort de Bunker
Spreckels (1949-1977), le photographe
Art Brewer et l’écrivain C.R. Stecyk III
ont travaillé ensemble sur ce livre qui
retrace l’ascension fulgurante et la chute
dramatique de cette légende du surf.
Des origines aux excès ; sexe, drogues
et virées imprévisibles, ne ratez pas
l’occasion de plonger dans la démesure et
la vie décadente d’un personnage à part.
Toutes les infos sur www.taschen.com
C a m e r a a u p o i n g
Filmer dans l’eau n’est pas donné à tout le monde, pour Lionel c’est une seconde vie !
Lionel Sarran est tombé dedans quand il était petit et ça se voit ! Il a commencé par venir à
Lacanau en vacances, il s’est très vite mis au surf. Et puis à force de faire des allers-retours
entre Bordeaux et Lacanau il a fini par s’établir dans la petite maison familiale à deux
pas de la mer. Touche à tout, il a commencé à filmer en amateur, et à 26 ans, il suit une
formation en audiovisuel, une révélation. Immédiatement après, il rejoignait une bande de
copains partis en surftrip à la réunion avec une caméra de location. Malgré les galères de
montage, il réussit à sortir un premier film. Depuis, il n’a jamais arrêté et on le voit souvent
filmer sur les compétitions pour la prod et les diffusions TV.
Tu es un spécialiste de la prise de vue aquatique, une vie rêvée ?
Pas vraiment en fait ! C’est vrai que, dans les films de surf, on retient souvent les images
prises dans l’eau, mais le cameraman aquatique reste pourtant un cameraman de luxe. On
le fait bosser quand il y a du budget, en plus le résultat est toujours incertain. Comme on ne
sait pas ce qu’il va ramener, on préfère le remplacer par un gars à terre. Quand il ramène
des bonnes images, c’est un héros sinon il passe pour les derniers des nuls !
Tes caissons pour filmer ont une drôle d’allure, c’est du sur mesure ?
Oui, c’est un matériel spécialement adapté pour filmer le surf. Il y en a que je fabrique
moi-même et d’autre que je fais fabriquer chez Extrem’ Vision. Il vaut mieux éviter la
Teahupoo :
La vague mythique de Tahiti
Par Tim McKenna, Guillaume Dufau et
Jack McCoy -
éditions White Star
Line up : Teahupoo fait partie des vagues
les plus craintes et les plus respectées
par les surfers du monde entier. Tim
McKenna nous fait partager dix ans
d’archives photographiques consacrées
au danger et à la beauté de cette vague
fascinante, racontés par les surfers qui
s’y sont frottés. 170 images d’une beauté
unique, pour vivre l’épopée de cette
vague pas comme les autres, une vague à
laquelle Tim a consacré 10 ans de sa vie.
Indispensable ! sur www.tim-mckenna.com
bricole, sinon ça peut coûter très cher. Au début
je m’étais fabriqué un caisson en PVC, j’avais
vu un caméraman de l’ASP qui bossait avec ça.
Après un essais à vide, ça avait l’air bon, alors
je suis parti avec la camera, et là surprise, le
caisson s’est rempli d’eau, la colle ne résistait
pas à l’eau de mer !
Les surfeurs sont cadrés de plus en plus
près, c’est dangereux comme métier ?
Ça peut être dangereux, mais heureusement pour nous, il y a la camera entre nous et le
surfeur, c’est elle qui prend en premier ! Le surfeur aussi se prend une bonne claque au
passage. Une fois au Portugal, je tournais en super 16 et Tim Boal a touché le caisson.
Son aileron s’est planté dedans, il a chuté et s’est ouvert le pied. Plus de peur de mal,
et ça ne l’a pas empêché de gagner la compet !
Tu as sorti un film dernièrement ?
Mon dernier film , c’est Souviens-toi le mois dernier. C’est un film que j’ai tourné à Hawaii
pendant l’hiver 2006. On y voit les stars du WCT, les frenchies et l’extraordinaire premier
jour du Pipe Master. Il est téléchargeable directement on line sur www.surfingmovie.fr
The Surfing Yearbook
Par Phil Jarrat et Surfers Village
éditions Surfers Village
Line up : Le site web “Surfer’s Village“
vient d’annoncer la sortie de sa première
publication “papier“ en février prochain.
L’occasion de retrouver tous les faits
marquants de l’année surf 2007 compilée
sous la forme d’articles, de portfolios, de
reviews de l’ASP et de l’ISA, de profils
de surfers, de reportages régionaux,
d’issues environnementales… L’année
n’est pas encore achevée et le livre n’est
pas encore sorti qu’il est déjà présenté
déjà par tous comme “La Bible du
Surf“. Toutes les infos sur cet ouvrage
et la possibilité de le réserver sur www.
surfingyearbook.com
L’univers du surf et stratégies
politiques en Aquitaine
Par Christophe Guibert
éditions L’Harmattan
Line up : Le surf est systématiquement
présent dans les dynamiques
d’identification régionale en Aquitaine.
En fait, comme le montre cet ouvrage, la
malléabilité des représentations liées à ce
sport et à ses pratiquants en permet une
utilisation multiple, en fonction des intérêts
politiques locaux, qui veillent à en exploiter
les retombées économiques, médiatiques,
touristiques et sociales. À rebours d’une
image idyllique, le surf se révèle une
ressource politique décisive pour les
institutions locales. Toutes les infos sur
universdusurf.free.fr
STEPH ROBIN

12
L E S N E W S D U S U R f E R é c O - c O N c E R N é
Rip Curl Planet (la section écolo) a mis en place
de nombreuses initiatives lors de cet event qui s’est
déroulé du 17 au 26 août à Hossegor, Seignosse et
Biarritz. Mesure du bilan carbone pour compensation,
toilettes sèches, éco-communication, verres consignés
à 50 centimes reversés à Surfrider Foundation et WWF,
tee-shirts et nourriture bio. Saluons cette initiative de
sensibilisation du public, surtout en période estivale.
Rip Curl s’engage avec WWF France pour la
préservation des coraux et la mise en place d’aires
marines protégées sur la Pacifique Sud et l’Océan
Indien. Le “Rip Curl Coral Guard“ puisque tel s’appelle
le projet, s’articule autour de programmes alliant surf
et sensibilisation, déclinés en reportages à la télévision,
dans la presse écrite et sûr internet. Parallèlement, la
marque a choisi de développer des produits éco-conçus
aux couleurs du programme.
Google au black ! Une Web Agency australienne a lancé depuis peu le site
www.blackle.com. Le concept est simple : vous prenez Google et son interface,
vous passez toute l’interface en noir et le tour est joué ! Pour l’instant, seules les
recherches sur le web entier fonctionnent. On ne peut pas faire de recherches
localisées (comme par exemple “web francophone“) ou d’images. Mais pourquoi
autant de tapage autour d’un fond noir ? Selon l’éditeur, une page noire
consommerait moins d’électricité qu’une page blanche. Pour un moniteur, afficher
une page blanche consommerait en moyenne 75W alors qu’afficher un écran noir
consommerait seulement 59W. Pas énorme pourrait-on penser, mais imaginez ça
à l’échelle mondiale. Cela reviendrait à une économie de 750 Mégawatt/heure sur
toute l’année !
P o u r l ’ o p é r a t i o n B l u e
P r o j e c t l a n c é e p a r S u r f r i d e r
F o u n d a t i o n , N i x o n p r o p o s e
l e m o d è l e L o d o w n e n é d i t i o n
s p é c i a l e . P o u r D a k i n e , i l
s ’ a g i t d u m o d è l e i n t e r v a l
p o u r h o m m e s e t C h a n n e l p o u r
f e m m e s .
Project Blue Le thème est simple : tu achètes, les
plages y gagnent. Cette initiative lancée par Surfrider
Foundation avec le soutien de plusieurs marques de
l’industrie à pour but de récolter des fonds pour la
protection des plages et des océans. Les marques
réunies pour mener à bien ce projet sont Billabong,
Dakine, Reef, Electric, Nixon et récemment O’Neill.
Chacune des marques propose un modèle phare de sa
gamme en une version spéciale et reverse une partie
des ventes à Surfrider. Pour en savoir plus et connaître
les produits disponibles : www.betruetoblue.com
Moto verte Idéal pour se rendre en session sans
polluer, le bon vieux Solex est de retour dans les rues,
mais rebaptisé “e-Solex“ ! Entièrement revu avec zéro
CO2, ce petit bijou 100% propulsion électrique a été
dessiné par le grand Pininfarina. Il circule en silence
pour seulement 1 euro au 1000 kilomètres. Par contre,
il ne faut pas être pressé car la vitesse de pointe est
de 35km/h. Son prix est de 1150 euros et toutes les
infos sont disponibles sur www.e-solex.fr
STEPH ROBIN
Mousse verte Quand la compagnie Clark Foam a fermé
ses portes en décembre 2005, en raison des causes
environnementales que l’on connaît, le sort en était
jeté pour l’industrie. Aujourd’hui, le futur de l’industrie
semble plus vert que jamais. Jetez Menzel, propriétaire
de Wet Sand Ventura (surfshop online) basé en Californie,
a inventé une recette de mousse biologique à base de
plantes. « Fabriquée à partir de ressources agricoles
renouvelables, cette mousse écologique ne contient
aucun matériaux toxique connu comme étant nocif
pour l’environnement ou les surfers » explique Menzel.
« C’est un pain de mousse classique, mais sa structure
en cellules est plus dense, et le polyol à base de pétrole
est remplacé par du polyol organique et domestique à
base de soja ». Mais rien ne sert de crier victoire pour
autant car seul 40% du résultat final est écologique. Pour
vous redonner espoir, sachez qu’en plus de cette mousse
quasi environnementale, Ned McMahon de Homeblown
U.S. est sur le point de développer une résine 100%
bio pour le glaçage avec séchage UV (sans utiliser de
catalyseurs chimiques). Mais pour l’instant, elle n’est pas
suffisamment prête pour être commercialisée. Mais pas
loin selon nos sources !
F i f i C h e v a l l i e r, t o u j o u r s à l a p o i n t e , t r a v a i l l e l u i a u s s i s u r d e s p a i n s d e
m o u s s e s s i m i l a i r e s d a n s l e p r i n c i p e à c e u x d e M e n z e l . À l ’ o c c a s i o n d u Ta g
Te a m C o n t e s t d u d e r n i e r R i p C u r l P r o , d e s p l a n c h e s s h a p é e s a v e c c e p a i n
“ v e r t “ s o n t p a s s é e s a u b a n c d ’ e s s a i s o u s l e s p i e d s d e s p r o s d u W Q S . S e l o n
l u i , l a m o u s s e n ’ a p a s a e n c o r e l e s q u a l i t é s d u C l a r k , m a i s l ’ e s s e n t i e l e s t
d ’ o u v r i r l a v o i e . e n t o u t c a s , l e s p l a n c h e s o n t r é s i s t é s a n s f é r i r a u x c o u p s
d e s s u r f e r s , c ’ e s t d é j à ç a . L e p a i n d e m o u s s e b i o n ’ e s t p e u t - ê t r e p l u s
p o u r t r è s l o i n .

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L ’ E c O L E D U M O I S
17 ans de surf sans frontières à Lacanau
L a c a b a n e d e s u r f e u r s d e v e n u e l ’ é c o l e d e s u r f d e s a q u a m e n
Les chiffres :
• 17 années d’existence
• + de 45 000 stagiaires depuis
l’ouverture
• 17 employés dont 8 Brevets
d’etat de surf
• 50 % des clients fidélisés
• + de 100 trips organisés à
l’étranger
Période d’ouverture :
d’avril à novembre
En savoir plus : www.ssf.fr
F r e d , l e B i g B o s s .
1 7 a n n é e s d ’ e x p é r i e n c e s
Lacanau est depuis longtemps une destination phare du surf français.
évidemment, les écoles ne manquent pas, et c’est à la Super Sud
que nous nous sommes rendus pour retrouver le cadre et l’ambiance
authentique de SSF. Une école désormais légendaire, où l’on se plait
à revenir d’année en année. Frédéric Rochet, le fondateur, ancien
membre du célèbre LSC, le Lacanau Surf Club, crée Surf Sans
Frontière en 1990 juste après avoir passé son Brevet d’Etat.
La structure a fonctionné comme un club pendant une dizaine d’années,
avant de devenir une école de surf privée, tout en conservant son
côté associatif. Ce qui prime chez SSF c’est l’ambiance, le cadre et
l’approche toujours très pédagogique des moniteurs qui eux aussi
reviennent d’un été à l’autre. Bientôt 17 ans que ça dure, l’occasion de
passer les revoir à l’occasion du Lacanau Pro était trop belle. Entretien
avec le fondateur de Surf Sans Frontières.
Tu fais partie des pionniers en matière d’école de surf à Lacanau.
À ton avis, quel est l’impact des écoles de surf sur le monde à
l’eau ?
Le problème du monde à l’eau existe, mais il n’est pas directement
lié aux écoles, il y a de plus en plus de surfeurs en général, c’est
tout. Notre rôle, c’est de canaliser les débutants, de leur apprendre
les règles de base pour ne pas gêner les autres. On est là pour
transmettre une passion, mais aussi pour donner des consignes
pour que les stagiaires deviennent autonomes et qu’ils prennent
conscience des risques.
La spécificité de SSF, vous avez une méthode d’enseignement
spéciale ?
Notre méthode, c’est de privilégier le support par rapport aux conditions
de vagues. Si la mer est forte ou avec un gros shore break, on préférera
envoyer les stagiaires faire du body-board ou nager avec des palmes,
STéPHANE ROBIN
plutôt que de les envoyer au carton avec des planches de surf. On
appelle ça la méthode “aquaman“, le but du jeu est d’apprendre à être
à l’aise dans l’eau. La connaissance des zones de déferlement est
un élément essentiel dans l’approche du surf, le plus important est de
savoir prendre la vague, et pour ça, peu importe le support.
Comment vous avez vécu l’implantation de la concurrence au fil
des années ?
Au début la demande était en croissance permanente. Le nombre
de stagiaires doublait d’une année sur l’autre, nous n’arrivions pas à
répondre à la demande, alors SSF a pris de l’ampleur. C’est normal
que d’autres écoles aient profité de cet engouement pour le surf. Chez
nous, on était jusqu’à 14 moniteurs au pic du phénomène. Maintenant
le marché s’est stabilisé, ce n’est plus la folie que ça a été.
Pourquoi les gens viennent et reviennent chez vous ?
On vient ici pour la qualité de l’enseignement d’une part, mais aussi
pour le côté convivial de l’école, ici tout est à portée de main. On peut
manger, dormir, aller surfer, rencontrer du monde, SSF c’est vraiment
un état d’esprit, une ambiance de vacances. Avec le club-house , les
gens profitent d’un lieu de rendez vous, d’une ambiance familiale et
surf à 100%.
vous n’êtes pas labellisé « ecole Française de Surf », c’est un
choix ?
L’optique de Surf Sans Frontières n’est pas dans la compétition mais
dans le loisir. C’est dans ce sens que nous avons préféré opter pour
le label AESF (Association des Ecoles de Surf Françaises), qui est
décerné par un regroupement de moniteurs de surf, et qui représente
bien notre métier. Le label Fédé Surf n’est pas une obligation,
par contre toutes les écoles doivent répondre à la loi, la qualité de
l’enseignement est validée par le ministère de la Jeunesse et des
Sport, il faut par exemple que les moniteurs soient diplômés d’Etat.
Surf Sans Frontières c’est le voyage aussi ?
L’hiver, on ferme l’école ici, mais on continue à travailler en organisant
des séjours surf à l’étranger. On a fait pas mal de surftrip avec nos
clients. Au début on allait au Gabon, au Costa Rica, puis en République
Dominicaine, aux Canaries et à Madère. On va aussi au Portugal.
Depuis 1990, on organise toujours des formules surf et hébergement
à la semaine en Algarve, et on fait la même chose en Guadeloupe.
C’est toujours rentable comme activité le surftrip ? Les locaux
ne vous regardent pas d’un mauvais œil quand tu débarques
avec tes stagiaires ?
Sur certaines destinations comme le Portugal on connaît bien les
locaux, on travaille ensemble depuis longtemps donc ça ne pose pas
de problème, mais dans l’ensemble on a un peu réduit cette activité.
Sur certaines destinations, c’est sans doute moins cher pour un client
de prendre des cours sur place, et puis on a beaucoup donné dans les
trips, c’était notre manière de vivre. Maintenant on recentre l’activité
sur la France, on développe les « surf escapade », des week-ends
itinérants qui mélangent le surf et la découverte de la région, avec
dégustation de vin et visite des zones ostréicoles. Et ouais, on a un
peu vieilli en 17 ans !

L E M O N I T E U R D U M O I S
STéPHANE ROBIN
franck dessoLier
S u r f e r m o n i t e u r à p l e i n t e m p s
Le jour où j’ai rencontré Franck au début des années 1990, il revenait d’un hiver à surfer seul en Galice.
Sur le siège passager de sa 504 break (déjà totalement vintage pour l’époque), il y avait un carton plein
de bandes dessinées. Au-dessus de l’autoradio, un rangement en bois fabriqué main pour disposer
tranquillement des cassettes sans lâcher le volant. Ce mec-là vivait sur la route, il avait une passion, le surf,
une profession, moniteur de surf. C’est sans surprise que j’ai retrouvé sa trace plus d’une décennie plus
tard chez Surf Sans Frontières.
Ça fait combien de temps que tu bosse chez SSF ?
J’ai commencé en 1995, j’ai fais pas mal de périodes hors saison au début, je travaillais ailleurs en été.
Et puis j’ai fini par faire toute la saison chez eux. Durant toutes ces années, j’ai du donner plus de 2 500
heures de cours en trois langues, à pratiquement tous les niveaux.
Comment expliques-tu cet attachement à Surf Sans Frontières ?
Je connais les gens qui sont à la source de l’école, j’ai passé une partie de mon BE en même temps que
le patron en 1990. J’apprécie l’énergie du staff pour favoriser l’apprentissage des néophytes. Chez SSF, on
met en avant l’aspect vacances, la convivialité. On respecte les gens, le débutant ici, c’est une personne
comme les autres, qui veut en savoir un peu plus.
On a souvent l’impression qu’apprendre le surf on l’apprend seul. Comment vois-tu le rôle du
moniteur?
Il y a des gens qui ont besoin de déléguer l’apprentissage de leurs enfants à des professionnels, pour
d’autre c’est la nécessité d’être conseillés avant de se jeter à l’eau. Et puis le mec qui est seul dans son
appart à Paris, il n’a pas forcément envie de se retrouver seul dans les vagues. L’appartenance à un groupe
est bénéfique dans ce cas-là. Le moniteur est là pour aider à comprendre, à décrypter l’océan, les zones de
déferlement et ses variations. C’est une épaule aussi, quand quelque chose ne va pas on vient voir son prof
de surf…
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1
P O R T R A I T
Marc audo
O p t i m i s a t i o n m a x i m a l e
YVES SOBANSKI
Marc a commencé le surf il y a sept ans au sud du
Portugal. Maintenant âgé de quatorze ans, c’est à
Hossegor qu’il a posé ses valises. Instantanément
baptisé par les locaux “Octopus“, il s’est vite
intégré dans la capitale landaise du surf.
Pourquoi avoir choisis le surf et non pas le football,
comme beaucoup de jeunes au Portugal ?
Tout d’abord parce que j’aime le contact avec la nature.
Au-delà d’un sport très physique qui demande beaucoup
de volonté et même des fois de la rage, il y a dans le
surf tout un apprentissage, afin d’être en rythme avec
la nature et surtout l’océan. Si tu ne prends pas le
temps d’acquérir un sens marin, tu passeras à côté de
l’essentiel.
Free surfeur ou plutôt compétiteur ?
Compétiteur. Depuis quelques années, je me suis tourné
vers la compétition. C’est un bon moyen de progresser :
pour faire des résultats, il faut beaucoup travailler, aller
au bout de ses limites. Je me suis fixé des objectifs
difficiles à atteindre : rentrer sur le WCT et pourquoi
pas le titre mondial. Je sais que je vise haut et que ça
peut paraître prétentieux. Je ne prétend pas être certain
d’y arriver, mais je vais mettre tous les moyens pour y
parvenir. Autant faut viser haut.
Comment concilies-tu entraînement et études ?
Si je peux faire trois sessions par jour, j’hésite pas.
Quand je suis dans l’eau, j’essaye de penser à mon
surf, de corriger mes défauts. Je suis aidé par mon
• Surf Club : Hossegor Surf Club
• Principaux sponsors : Rip Curl
team manager Gilles Darqué ainsi que par les
entraîneurs de du HSC. Après, j’ai la chance d’avoir
des parents qui me soutiennent à 100%. Ils ont
accepté que je suive mes études par correspondance
et me permettent de passer les trois mois d’hiver
en Australie avec les juniors du team Rip Curl.
Maintenant va falloir que j’assure côté résultats, aussi
bien surf que scolaires.
D’avoir habité au Portugal pendant longtemps a-til
été un handicap ?
Plutôt un avantage. De pouvoir connaître et assimiler
différentes cultures et style de vague permet de se
forger une expérience. Pareil pour les voyages en
général. L’hiver dernier, j’ai eu la chance d’aller en
en Australie et en Nouvelle Calédonie. Surfer en hiver
dans de l’eau chaude, c’est top. Surfer en maillot
permet réellement d’optimiser ses sessions, on
gaspille moins d’énergie à lutter contre le froid et on
peut se consacrer uniquement à son surf.
Tes projets pour la rentrée ?
Je vais intégrer le Pôle France. C’est une nouvelle
expérience, un excellent moyen d’allier entraînement
et études.
YVES SOBANSKI

c A R N E T D E R O U T E
Le surf en Martinique reste encore un sport
confidentiel. La majorité des surfeurs se retrouvent
à Tartane, à la petite plage ! Attention, le niveau
monte et ce n’est pas par hasard. Si certains
kids du cru ont pu percer en compétition, c’est
en bonne partie grâce à des gars comme Nicolas
Labat. Complètement passionné par son boulot,
Nico, qui a quitté la Martinique en juin dernier,
revient pour nous sur ses années martiniquaises.
Souvenirs d’un coach pas comme les autres.
Tour à tour photographe, shaper, promoteur, entraîneur,
on peut dire que Nico a touché un peu à tout ! Arrivé en
Martinique avec ses parents à l’age de 11ans, il s’est mis
au surf sur place avec une planche que son frère avait
ramenée de Bretagne.
« La première fois que je suis monté sur un surf, c’est
allé tout seul, j’ai fait un floater, et je ne suis plus jamais
servi de mon bodyboard ! Évidemment, j’ai bien mis deux
ans avant de replacer un floater ! Je suis resté en retrait
de la scène surf pendant des années, je ne surfais jamais
la petite plage, je fuyais le monde. On disait que j’étais
un peu un ours, je traçais sur les spots perdus avec ma
bagnole déglinguée et c’était cool, le trip mystique man !
Il y a tellement de spots sans personne en Martinique !
J’étais tellement à fond dans mon truc que même les
filles n’osaient pas me parler !
À un moment, il a fallu quelqu’un pour encadrer la
génération montante du surf martiniquais, alors je m’y
suis mis. J’ai passé mon Brevet d’État de surf, et j’ai
commencé à coacher les jeunes. Quand j’ai pris les
gamins, au début ils surfaient mieux que moi ! On
organisait des entraînements et des compétitions avec
le Madinina Surf Club. Je faisais la promotion du surf
en Martinique. Je passais à la télé locale, je me suis
même retrouvé à des réunions où j’étais le seul zoreille, à
batailler pour essayer d’avoir des subventions pour aider
au développement du surf. À la fin, les anciens venaient
me voir avec la bouteille de rhum, étonné que je parle
créole comme eux.
Certains kids avaient besoin de soutien, ils le méritaient
vraiment, mais les sponsors sont en métropole et c’est
jamais facile de faire passer le message. Il fallait qu’ils
participent aux coupes de France pour faire partie de
l’élite. Justin Delanne faisait partie des plus motivés,
mais il ne faisait que des snaps, on l’appelait “Baygon“,
tellement ça faisait pschitt ! Il a fallu qu’il travaille son
style. Il y avait Marc Milliène aussi qui a vite été repéré
par Sooruz, très bon free surfeur, il tourne pas mal sur les
surftrips ces dernières années.
En Martinique, on a toujours eu des surfeurs au niveau
national, alors qu’on est le plus petit comité et le moins
structuré. C’est vrai qu’on est freiné par la montée du surf
métropolitain qui commence à être très bien entraîné.
Il y a aussi une différence de mental, en France les
gamins ont plus de maturité par rapport au gros surf.
En Martinique un des rares à shooter du gros c’était
NICO LABAT
Jérémy Brasset. En Martinique, les kids sont bons, mais
au moment où il faudrait qu’ils se structurent un peu, ils
commencent à fumer des joints, et sans encadrement
il y a très peu d’ados qui continuent à fracasser. Dans
le futur, la relève va être assuré par des jeunes comme
Jourdan Louca et Théophane Aubriot...
Nico photographe de surf
Les premières photos de surf que j’ai faites, c’était en
accompagnant un groupe de surfeurs martiniquais en
Guadeloupe. Au retour du trip, tout le monde voulait
voir les photos. C’était la première fois que les gars se
voyait surfer d’aussi prêt, ils ont organisé une soirée
pour l’occasion, c’était le début de l’aventure. Ensuite j’ai
continué à shooter de la plage, je n’avais pas beaucoup
de thune, alors je me suis acheté un 500mm à miroir
pas cher, mais ça donnait des photos sympas. Et puis un
jour, j’ai eu l’occasion de racheter un caisson étanche à
Bernard Testemale. C’est grâce à ça que j’ai pu aller dans
l’eau. J’ai tout de suite adoré shooter dans la flotte, les
images prennent vraiment une autre dimension quand on
est à 50 cm du surfeur. Les kids étaient fous, ils avaient
un photographe aquatique pour eux
tout seul !
Le problème c’est que mon matos
était un peu obsolète, je savais
repérer les bons gamins mais ça
ne suivait pas en photo donc je me
faisais piquer mes idées à chaque
fois. De ce côté-là, ça a été la loose
totale ! Je m’occupais de la page
région dans Trip Surf et je vendais
des photos d’illustration de temps en
temps, mais ce n’est pas allé plus
loin. Pour acheter et faire développer
des pellicules pro en Martinique c’est la mort, et comme
je n’avais pas d’argent pour passer au numérique, c’était
pas gagné. Mon rêve c’est quand même de prendre un
type dans un barrel, quitte à me faire démonter, c’est pas
grave.
Nico shaper
À un moment j’en ai eu marre d’acheter des daubes que
je n’arrivais pas à surfer. C’est mon frère qui m’a appris
comment me servir de la résine. Je me suis mis à shaper
des planches à l’arrache avec le matériel que je trouvais.
Pour le passage de mon BE, j’ai fabriqué mes planches
moi-même sur la terrasse de l’appart où je squattais en
Guadeloupe, c’était la troisième et la quatrième planche
que je faisais, un fish et une 6’6’’. De retour en Martinique
j’ai monté la marque Banzil surfboards. Mes premières
planches en polystyrène époxy étaient inspirées d’Al
Merrik. J’ai fait un peu plus d’une centaine de planches
en deux ans, quelques kids comme Sean Milliènne et Noé
Claverie ridaient mes planches, mais je les faisais surtout
pour mes potes. À la fin, j’ai commencé à travailler sur
ordinateur, mes boards marchaient bien, mais certaines
ne marchaient que pour moi ! Je
m’étais lancé dans le shape pour
me prouver à moi-même que
j’en étais capable. J’ai quitté la
Martinique, mais Banzil surfboards
continue à vivre avec moi, et je
compte bien apprendre à shaper
des planches pour surfer des tubes
quand je serai en Polynésie. Quant
à mon retour en France, c’est pas
pour tout de suite, j’ai encore des
choses à accomplir dans mon surf
en eau chaude ! »
nicoLas Labat
É l e v e u r d e y o u n g b l o o d e n e a u x c h a u d e s
STéPHANE ROBIN
NICO LABAT
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R E T O U R S U R E V E N T
Tamaroa Mc Comb sacré King of The Groms
Les surfeurs de moins de 16 ans avaient rendez-vous à Capbreton du 31 juillet au 5 août
dernier pour le King of The Groms. Et c’est un Tahitien qui rafle la couronne !
15 ans déjà que les grommets de tous les horizons viennent fracasser tout ce qui bouge
de La Piste au Santocha. Quinze années qui ont révélé les stars du surf d’aujourd’hui,
telles Taj Burrow, Miky Picon ou encore Jeremy Flores. Cette année c’est un jeune
Tahitien qui prend la relève. Déjà finaliste l’année passée, Tamaroa Mc Comb ne s’est pas
laissé faire cette fois-ci ! L’Australien Garett Parkes n’a rien pu faire, ils se sont battus
comme les grands à coup d’aerial et de floatter. Chaque année on hallucine devant les
performances et l’engagement des « hot new young » ! On pourra retrouver ces deux kids
sur le Quik Pro France où ils sont invités ! La jeune garde française ne s’en est pas mal
sortie, non plus, avec Maxime Huscenot et PV Laborde en quart de finale.
A p r è s u n e s e c o n d e p l a c e a u
K O G 2 0 0 6 , Ta m a r o a c o n f i r m e
d e f o r t b e l l e m a n i è r e e t r e p a r t
e n f i n a v e c l e s a c r e s u p r ê m e .
Résultats du King of the Groms
1/ Tamaroa Mc Comb (TAH)
2/ Garett Parkes (AuS)
3/ Kiron Jabour (HAW) et
vicente Romero (SPA)
TESTEMALE / QUIKSILVER.COM

R E T O U R S U R E V E N T
Pendant l’étape du World Longboard
Tour à Papara (Tahiti)
Le Tahitien Michel Demont remporte le OPT Tahiti Pro Longboard 4 Stars (du 22
au 29 juillet 2007) et devient ainsi le nouveau champion d’Europe de longboard
2007. Il domine en finale Heifara-Jean Tahutini, compétiteur tahitien de longue
date.
Les conditions de vagues étaient relativement bonnes durant la compétition,
avec un swell oscillant entre 3 et 6 pieds. Les Français présents sur l’épreuve
se sont pas mal défendus, à l’image de l’excellente 5 ème place de Damien
Castera et de la maîtrise d’Antoine Delpero posant un 9,17, le plus haut score
de seconde journée. Les Tahitiens sont restés maîtres chez eux, en surfant avec
un style explosif, alliant rapidité et efficacité dans ces vagues puissantes qu’ils
connaissent bien.
Damien Castera nous livre ses impressions sur ce championnat d’Europe.
« La compétition s’est déroulée à Papara, un beach break difficile à surfer,
à l’embouchure d’une rivière. Pas un top spot pour Tahiti, mais un des rares
endroits facile d’accès pour le public. Nous n’étions que trois Français à avoir
fait le déplacement, Antoine Delpero, Remi Arauzo et moi. Sur les soixante
compétiteurs présents, il avait une quinzaine de très bons longboarders
vraiment dangereux, tahitiens, hawaiiens et brésiliens. J’ai commencé la
compétition plutôt relax, et même si je n’ai pas super bien surfé les deux
premiers tours, j’ai fait des jolis scores 8,5 et 7,5. Bizarrement, plus je passais
des tours, moins je ressentais de pression. Dommage que la plupart des
compétiteurs n’ait pas fait de noseride, on aurait dit qu’ils voulaient tous surfer
comme avec une petite planche, avec un style exclusivement radical. Il faudrait
peut-être redéfinir les critères de jugement, afin que les noses soient mieux
pris en compte.
Ma route s’est achevée en quart de finale. J’ai perdu contre Heifara-Jean
Tahutini, qui n’a pas sorti de beaucoup nose non plus ! Mais bon, je termine quand
même cinquième de l’épreuve, super content d’avoir fait le voyage ! D’autant plus
que l’ambiance était excellente, même si le choix de vagues était plutôt difficile.
Mes meilleurs moments restent la session à Teahupoo, où j’ai pris quelques bons
barrels. On a galéré pour y aller en stop avec Antoine, finalement on est arrivé
un peu tard dans le village et comme on n’avait pas de bateau, on y est allé à la
rame… La première session à Morea était magique aussi, on était deux à l’eau,
sur une gauche parfaite qui faisait un bon 2 mètres 50. »
LAURENT MASUREL / ASP EUROPE
LAURENT MASUREL / ASP EUROPE
POEMA / COLLEC CASTERA
D a m i e n à Te a h u p o o s o u s l ’ œ i l d e R e m y A r a u z o , u n d e s b o n s
m o m e n t s d u s é j o u r d e s F r e n c h i e s à Ta h i t i .
C i - d e s s o u s : D a m i e n d a n s l e p l u s p u r s t y l e c l a s s i c , u n s t y l e q u ’ o n v o i t
d e m o i n s e n m o i n s e n c o m p é t i t i o n , d o m m a g e .
M i c h e l D e m o n t e t s o n s t y l e p u i s s a n t q u i l u i v a u d r a l a v i c t o i r e
e t l e t i t r e d e c h a m p i o n d ’ E u r o p e 2 0 0 7 .
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20
R E T O U R S U R E V E N T
c’est L’ouverture de La chasse...
ACTE UN
Sooruz Lacanau Pro by Playstation
Retour en Gironde du 14 au 19 aout, pour la plus
ancienne des compétitions de surf professionnel en
Europe ! Les meilleurs surfers mondiaux sont venus
faire la chasse aux points dans une année plus que
chargée. L’action s’annonce très chaude à la Centrale
de Lacanau.
Le swell est au rendez-vous, mais c’est le mauvais
temps, désormais classique de l’été, qui va faire de
cette 27ème édition une vraie épreuve pour les nerfs
et le physique des nouveaux leaders du classement
WQS. Arrivés en Europe dans le top 15, Tiago Pires
(PRT), Miky Picon (FRA) et Aritz Aranburu (EUK) savent
qu’il y a un coup à jouer sur le vieux continent mais
connaissent bien aussi la pression qui leur tombe
dessus à ce moment de l’année. Lacanau commence
sur les chapeaux de roue, le mercredi 15 août, avec
d’entrée de jeu un double podium pour permettre de
rattraper le premier jour perdu à cause du calme plat.
Les deux premiers tour sont pliés en une journée, dans
une houle d’un bon mètre cinquante, et tous les favoris
se qualifient pour la suite de ce qui sera un véritable
combat. Les choses sérieuses vont commencer dès le
lendemain matin.
Le 16, Lacanau montre un de ses meilleurs visages…
Un mètre cinquante parfait, glassy avec quelques
sections qui tubent. C’est le festival toute la matinée,
alors que la crème du WQS Tiago Pires en tête offre un
spectacle époustouflant à coups de gros carve et de
re-entrie verticaux. Pas de grosse surprise, à l’exception
du vainqueur du Oakley Pro Junior Romain Cloitre
(REU) – sacré Champion ASP Europe Junior 2007 au
Portugal deux semaines plus tard – qui s’offre une place
au quatrième tour derrière le champion du monde CJ
Hobgood (USA). Neuf Européens se retrouvent au 4 ème
tour, tous prêt à montrer au public français que leur début
de saison historique n’avait rien d’un mirage.
Le lendemain matin, des conditions parfaites célèbrent
encore nos champions, et la pression monte d’un coup,
alors que tout le monde commence à lorgner sur les
classements européens et internationaux et à sortir les
Par Greg Puget
La mi août marque traditionneLLement L’ouverture de La saison des grosses
compétitions sur nos côtes. de La gironde aux Landes, Les pros débarquent chez
nous pour deux mois, L’occasion pour L’éLite française de se frotter à La crème des
surfers. L’occasion de faire un point sur têtes emergeantes de La saison, ceLLes qui
confirment. biLan de La saison des courses.
calculetttes. La nouvelle star du circuit, Dane Reynolds
(USA), l’extraterrestre venu de Californie sur le tour depuis
quelques mois pour « voir » s’il peut éventuellement
intégrer le top 45 l’an prochain fait son show, et atteint
le cinquième tour. La (mauvaise) surprise vient de
l’élimination de Jérémy Flores (FRA), qui se fait sortir à
la dernière minute par un Asher Nolan en feu. Finaliste
l’année précédente, Flores quitte la scène canaulaise.
Quart de finaliste à Newquay la semaine précédente,
Hodei Collazo (EUK) est la première victime des huit
séries à trois du cinquième tour. Dans des vagues
toujours bien formées, les 24 derniers hommes du WQS
6 Star savent que la place en huitième ne sera pas facile
à obtenir. Parmi, les leaders européens, Tim Boal et Tiago
Pires continuent leur chemin, aux cotés du champion
ASP Europe 2006 Michel Bourez (PYF), alors que le
Basque bondissant Aritz Aranburu monte en puissance
doucement mais sûrement, comme à son habitude.
Les huit séries man-on-man marquent la chute du vieux
continent ! Un seul s’en sortira, dur. Pendant ce tempslà,
la dernière merveille du monde – du surf –
Jordy Smith (ZAF) semble imbattable à chacune de
ses séries. Tombeur de Bourez en 1/8 de finale, le Sud
Africain de dix-huit ans ne souhaite qu’une chose,
reprendre à Tiago Pires la tête du classement provisoire
avant l’épreuve reine de l’année, le Rip Curl Pro Super
Series. Et il le dit ; au-delà de sa qualification quelque
peu annoncée depuis le début de la saison, c’est un titre
mondial WQS que nos leaders se disputent désormais,
sachant qu’aucun d’entre eux n’a fait pire qu’un 1/8
de finale depuis le mois de janvier sur les compétitions
majeures, à l’exception de l’écosse pour Tiago Pires.
Comme dirait l’autre, question niveau, y’a du level.
Dans l’autre moitié du tableau, Aritz Aranburu est le seul
L e s E u r o p é e n s s e s o n t f a i t
l a m i n é s e n q u a r t s . S e u l
l e B a s q u e A r i t z A r a m b u r u
c o n t i n u e s a r o u t e j u s q u ’ à l a f i n a l e .
LAURENT MASUREL / ASP EUROPE.
D a v e R e y n o l d s c o n f i r m e
s o n s t a t u t d e “ M a g i c Wo n d e r “
l o r s d e s é p r e u v e s f r a n ç a i s e s .

R E T O U R S U R E V E N T
J o r d i e t s o n c o a c h d e p è r e a u x
B o u r d a i n e s ( S e i g n o s s e s ) , d e u x
t ê t e q u ’ o n r i s q u e f o r t d e
r e c r o i s e r l ’ a n n é e p r o c h a i n e , m a i s s u r
l e D r e a m To u r c e t t e f o i s - c i .
J o r d i e t l ’ a e r i a l q u i l u i
v a u d r a l a v i c t o i r e e n f i n a l e à L a c a n a u .
rescapé de l’hécatombe européenne des huitièmes.
Le Basque se retrouve ainsi porte drapeau du vieux
continent dans des conditions dantesques, où des
vagues de deux mètres battent la surf city girondine.
Quand on connaît le jus qu’il y a à Lacanau dans
ces conditions, on peut vous dire qu’il valait mieux
être costaud, très costaud. éliminant Daniel Redman
(ZAF) puis Jihad Khodr (BRA), Aranburu atteint la
finale du Sooruz Lacanau Pro, soutenu par une petite
cinquantaine de Basques venus de Zarautz pour
l’occasion. En finale, Jordy Smith n’a qu’un seul objectif,
prendre du plaisir, et pourquoi pas, mettre la main sur
les 2500 points et $ 15 000 de récompense.
Le Sud Africain domine la dernière série de la
compétition et se donne même le loisir de quitter l’eau
deux minutes avant la fin, assailli par une foule au
bord de l’eau alors que les photographes sont déjà les
pieds dans l’eau pour saisir cet instant brut. Smith est
aux anges… Après plusieurs finales, il met enfin la
main sur un titre majeur, et s’envole vers les sommets
du classement WQS. Aranburu prend la 10ème place
du classement avec une bonne option pour la suite,
dominant désormais l’European Pro Surf Tour.
Bénie par Poséidon, Sooruz réalise un des meilleurs
Lacanau Pro des cinq dernières années, et remet la cité
girondine à son niveau sur la carte du surf hexagonal.
Avec quatre européens en huitième de finale, le public
gardera en mémoire cette 27 ème édition comme un
retour de Lacanau parmi les moments forts du circuit
mondial. Les surfeurs déjà en route vers le Super Series
Rip Curl savent l’importance des résultats qui viennent
de tomber et qui chamboulent quelque peu la hiérarchie
mondiale ! Ça va chauffer à Hossegor pour la suite des
étapes européennes.
LAURENT MASUREL / ASP EUROPE.
Jordy sMith Le
L’Afrique du Sud est la nation surf qui monte, Jordy
Smith n’a pas encore 18 ans, mais depuis déjà deux
saison, il impressionne ceux qui l’ont vu surfer sur
le WQS. en montant sur le podium à Sunset l’hiver
dernier, Jordy Smith a donné le ton. Son passage sur
le WCT l’année prochaine se précise et confirme son
ascension fulgurante.
Jordy Smith préfère les grosses vagues, et cette
fois, les étapes françaises lui ont donné de quoi
s’exprimer. Au Sooruz Lacanau Pro, il a su trouver des
barrels là où les autres passaient des rollers, sans
compter les airs monstrueux posés d’entrée de jeu
à une vitesse hallucinante, tel celui qui lui vaudra la
victoire. Gagner une finale à coup d’aerial ; faut oser
! Alors que tout le monde essayait de lui arracher un
sentiment, une tactique, une volonté de puissance
pour expliquer sa montée en puissance, il répondait
simplement qu’il était heureux d’être là et qu’il ne
se mettait pas la pression en prenant chaque série
comme elle vient. un peu déçu de son résultat au
Rip Curl Super Series (où il s’est fait battre par CJ
Hobgood en quart de finale). Rencontre juste après
son élimination.
Déçu de ton élimination à Hossegor ? Pourtant, les
quarts, c’est déjà une belle perf ?
On vient tous pour gagner, j’ai cassé un aileron dès le
début de la série, ça ne m’a pas aidé. Mais c’est comme
ça, cette fois-ci j’ai perdu. La prochaine fois, je gagnerai.
Je suis quand même content de mon parcours sur ces
compétitions françaises, il y a eu du swell pratiquement
tout le temps, et ça c’était bien.
Tu as gagné le Sooruz Lacanau Pro, la compétition
qui a propulsé Jérémy Flores sur le WCT l’année
dernière. C’est un signe pour toi ?
C’est vrai que les portes du WCT s’ouvrent à moi, l’exploit
Sud-africain volant
que Jérémy a réalisé l’année dernière était vraiment super !
J’espère que ça sera la même chose pour moi.
L’Afrique du Sud est un réservoir de surfeurs de haut
niveau, mais les surfeurs sud-africains sont moins
nombreux sur le WQS que sur le WCT comment
expliques-tu ce phénomène ?
Pendant pas mal d’années, l’Afrique du Sud n’avait pas le
droit de participer aux compétitions internationales, à cause
de la situation politique. Ce n’est plus le cas aujourd’hui et
les surfeurs sud-africains sont de plus en plus présents,
mais ça reste difficile de trouver l’argent pour suivre le
WQS pour pas mal d’entre eux. Par contre, une fois que tu
as accédé au top 45 et au WCT, c’est plus facile (niveau
financier s’entend...).
Ton père est toujours avec toi sur les compétitions ?
Il est là le plus souvent possible, c’est aussi mon coach et
c’est très important pour moi. C’est avec lui que j’ai appris
à surfer et on surfe très souvent ensemble.
On t’a vu faire pas mal d’aérial, mais tu es aussi un
très bon tube rider, comment définirais-tu ton style de
surf ?
C’est vrai que j’aime bien prendre des tubes, c’est ce
que tous les surfeurs préfèrent en général. Ce qui définit
le mieux mon style de surf c’est la radicalité, j’aime bien
envoyer des airs, mais pas seulement. J’aime aussi surfer
les grosses vagues, avec le plus d’engagement possible.
On dit souvent que le mental est aussi important que la
technique, quelle est ta tactique pour te préparer ?
Je n’ai pas de tactique particulière, je ne ressens pas
trop la fameuse pression dont tout le monde parle. Je fais
ce que j’aime et c’est ça le plus important. J’essaye de
prendre chaque série séparément, et de surfer me mieux
possible à chaque fois.
LAURENT CAPMAS
LAURENT CAPMAS
21

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R E T O U R S U R E V E N T
DAMIEN POULLENOT / ASP EUROPE
DAMIEN POULLENOT / ASP EUROPE
C i - d e s s u s : M a r c L a c o m a r e s e l â c h e s u r
l e s v a g u e s l a n d a i s e s e t s i g n e s o n m e i l l e u r
r é s u l t a t e n W Q S .
C i - d e s s o u s d e g a u c h e à d r o i t e :
D a v e R e y n o l d s s ’ e n v o l e , m a i s p a s a s s e z
p o u r r e m p o r t e r l a f i n a l e .
M i k i P i c o n n o u s g r a t i f i e d ’ u n b e a u p a r c o u r s
à S e i g n o s s e , u n p a r c o u r s q u ’ i l e s t e n t r a i n
d e r é é d i t e r a u W Q S d e P a n t i n p e n d a n t «
q u e n o u s m e t t o n s s o u s p r e s s e » . Ye s !
P a g e d e d r o i t e : L a c o m a r e , S a v a l l i e t
L a u h l é o n t b r i l l é s u r l e s t e r r e s L a n d a i s e s .
À p a r t ç a , m a n q u a i t p l u s q u e D i m u l l e s u r l a
t o f , e t o n a v a i t l e s D a l t o n s !
DAMIEN POULLENOT / ASP EUROPE
DAMIEN POULLENOT / ASP EUROPE

R E T O U R S U R E V E N T
La chasse a continué
pas Le temps de souffLer et de se détendre Les bras rudement mis à L’épreuve
pendant Le Lacanau pro, Les pros justement sont en route pour La 21° édition du rip
curL pro. L’unique format super series au monde fait du rip curL pro L’étape La pLus
importante du circuit Wqs depuis trois ans. une dizaine de surfers du top 45 avait
fait Le voyage cette année, pour se mesurer à Leurs futurs adversaires -voire Leurs
rempLaçants- sur Le foster’s asp WorLd tour 2008.
ACTE UN
Au cours d’une des semaines les plus dures de l’histoire
du contest landais, les 144 meilleurs surfers de la planète
allaient affronter une météo très mauvaise, entre rafales
de vent et averses, dans des vagues solides de 2 mètres
lors du coup d’envoi. Mais avec au moins un swell bien
présent, les premiers hommes se lancent à l’eau le
lundi 20 août pour 8 heures de compétition non-stop
et les résultats fusent. Scorant la meilleure vague de la
première journée avant d’être éliminé au deuxième tour,
l’Allemand Marlon Lipke (DEU) donne le ton à coups de
rollers à midi dans des sections creuses et rapides.
Discrètement mais sûrement, quelques jeunes Français
commencent leur campagne landaise sans présumer de
leurs résultats alors que le deuxième tour commence.
Dès sa première vague dans la compétition, Tiago Pires
(PRT) repousse les limites, alors que le soleil se lève à
peine. En guise de petit dej, il met tout le monde d’accord
entre deux averses avec un 9.17 pour rappeler combien
son leadership incontesté depuis le début de l’année
n’était pas un mirage. Soutenu par l’Euroforce et un
public de plus en plus réceptif à cet élan continental, le
Portugais sait qu’une victoire à Seignosse lui assurerait
définitivement sa place dans le Dream Tour 2008. Il
chutera au cinquième tour face au meilleur “scorer“ de la
compétition Luke Munro (AUS).
De son côté, la nouvelle garde française passe les tours
sans trop faire parler d’elle. Romain Laulhé, Hugo Savalli
et Marc Lacomare suivent leur aîné Miky Picon vers
les derniers affrontements du tableau et atteignent le
5ème tour, le moment des séries à trois. La tension est
désormais bien installée au large. Les seuls rescapés à
atteindre les 1/8 de finales seront Miky Picon et l’étoile
montante du surf européen, Marc Lacomare, 17 ans,
qui affronte l’un de ses modèles, le Californien Dane
Reynolds. Miky Picon tombe face au champion du monde
ASP 2001 CJ Hobgood (USA), lui aussi à la recherche de
précieux points alors que son année en demi-teinte sur
le Dream Tour commence à l’angoisser sérieusement.
Malgré un bon choix de vagues, Miky attend la dernière
seconde et surfe une longue gauche qu’il démolit à coups
de carves et de re-entries verticaux. À la recherche d’un
7.20, il obtient 6.93 et manque les quarts de très près.
Impressionné par le meilleur free surfer du monde, Marc
Lacomare est de son côté complètement dominé par le
Californien, futur finaliste du Rip Curl Pro. Il réalise quand
même son meilleur résultat en WQS, très prometteur
pour la suite d’une carrière qui s’annonce intéressante.
Il termine l’année au sixième rang du classement Junior
ASP Europe et continue de progresser lentement dans la
hiérarchie du surf planétaire.
Après la pluie…
Les quarts de finale se déroulent enfin dans des
conditions glassy et consistantes. Avec des séries
parfaites s’enroulant autour du banc de sable des
Bourdaines à Seignosse, le directeur de compétition
Gérard d’Avezac prend une fois de plus la bonne décision,
celle de finir le Super Series un jour plus tôt que prévu.
Les derniers soldats entrent en lice pour s’emparer du
titre le plus prestigieux de l’année.
Le phénomène sud africain Jrody Smith et vainqueur
à Lacanau ne parvient pas à contrer l’expérience et la
technique de Hobgood qui s’arrêtera lui en demi-finales,
face au futur vainqueur, Shaun Cansdell (AUS). Dans
l’autre demi-finale, Dane Reynolds prend son envol
annoncé face au Brésilien du top 45 Rodrigo Dornelles.
Avec un style exceptionnel et des prouesses aériennes
rarement vues en compétition, Reynolds atteint le
dernier combat de la semaine confiant et prêt à saisir la
couronne.
Mais c’est sans compter avec le surprenant Shaun
Cansdell. Discret depuis le début de la saison sur
l’ensemble des compétitions, que se soit chez l’élite ou
sur le WQS, Cansdell n’est pas vraiment attendu. Dans
une finale tendue, Cansdell prend l’option, risquée mais
payante, de ne pas bouger du pic jusqu’à ce qu’une série
pointe son nez. Reynolds, qui semble presque plus en free
surf qu’en compétition enchaîne les vagues, engrange
quelques sérieux scores, mais chute à deux reprises sur
des réceptions de reverse 360. Cansdell n’en demandait
pas temps, il chope la bombe de la série, la décore de
cinq rollers à midi en renvoyant l’eau tombée pendant la
semaine vers les cieux, et s’assure la couronne du Rip Curl
Pro Super Series, ses US$ 20 000 et 3500 points qui le font
remonter de la 110ème place à la 40 ème d’un coup !
Pour sa troisième édition, le Rip Curl Pro Super Series
s’assure le soutien de l’ensemble des pros et garde
définitivement son statut d’épreuve mythique du circuit.
Malgré les intempéries et les conditions très difficiles de
surf, les deux hommes qui montent sur le podium reflètent
parfaitement l’évolution du surf acuel. Dans les airs ou
sur l’eau, Reynolds 21 ans et Cansdell 24 ans donnent au
Super Series toute sa dimension de révélations de talents
et d’intensité. Aller Gérard, à la prochaine !
DAMIEN POULLENOT / ASP EUROPE
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J E R E M y f L O R E S
J e r e m y p e n d a n t l e
S e a r c h W C T à A r i c a
( C h i l i ) , p o u r u n d e s p l u s
b e a u x s c o r e s d e s a
s a i s o n : u n 9 , 6 7 b i e n
m é r i t é !
• Né le : 27 avril 1988
• À : La Réunion
• Spot préféré : La Gravière,
Nouvelle-Calédonie, Hawaii.
• Manœuvre préférée : le tube
• Principaux sponsors :
Quiksilver, évian
JereMy fLores
Première victoire s u r u n W Q S 6 s t a r s , une deuxième année s u r l e Dream Tour
q u i s e p r o f i l e , J e r e m y, c ’ e s t le bon numéro d e l ’ a n n é e .
Jeremy, c’est tous les espoirs du surf hexagonal sur ses
épaules, des épaules plus frêles du tout. Jeremy a pris du
muscle et de l’assurance, et malgré son très jeune age (on ne
répétera jamais assez qu’il est le plus jeune surfer de l’histoire
à se qualifier sur le tour pro !), il est en passe de réaliser ce
qu’aucun surfer français n’a jamais réalisé : rester sur le
Dream Tour deux années de suite. Les pros du Top 45 ont plutôt
intérêt à s’y faire : ils risquent d’en prendre pour longtemps,
du Jeremy ! Juste avant son incroyable victoire, longtemps
attendue, au WQS 6 stars d’ericeira (Portugal), devant Josh Kerr
s’il vous plait, Jeremy Flores a pris le temps de se prêter au jeu
de l’iTv rapido Surf Time.
en tant que leader du clan européen et français, comment as-tu
préparé les WQS du mois d’août ? Pression ? Relax ? Content de
te retrouver avec tes potes ?
C’était vraiment du bonus pour moi, surtout pour être avec les boyz
d’Euroforce, à encourager et pousser tout le monde. Je me suis senti
très relax, j’ai fait séries après séries. En fait j’étais beaucoup plus
stressé pour les autres que pour moi !
Beaucoup de monde t’attendait à Lacanau et Hossegor... Déception
j’imagine. Comment analyses-tu ces défaites prématurées ?
C’est vrai que beaucoup de monde aurait aimé que je gagne. Mais
en même temps, je ne suis pas une MACHINE, il y a des jours où l’on
gagne et d’autres où l’on perd, c’est la vie. Et puis mes planches ne
marchaient pas trop, on n’a pas eu des top vagues non plus, ce n’était
pas facile.
Avec deux finales en WQS 6 star cette année en plus de ton
bon début sur le WCT, comment te sens-tu avant d’attaquer la
dernière ligne droite de l’année ?
Je me sens super bien, maintenant que je suis bien placé sur les
deux circuits (WCTet WQS). Je suis encore très jeune et j’apprends
énormément à chaque épreuve…
Pourquoi faire les WQS quand on est 14 ème du WCT ? Dollars ?
Points ? entraînement ?
Je choisis de faire les WQS que j’aime bien. Il y a des endroits comme
Huntington Beach (Californie), où beaucoup de grands champions ont
inscrit leur nom, où une victoire compte plus qu’ailleurs. Et puis je pense
que, même si je suis bien classé dans le CT, c’est quand même bien
de participer à quelques WQS... Et bien sûr, c’est toujours bon de faire
quelques finales, et de gagner quelques dollars pour rembourser les frais.
Avec Tiago Pires, Aritz Aramburu et Miky Picon aux portes du
WCT, on se sent plus fort ? Te retrouver avec eux l’an prochain
dans le top 45 peut-il changer des choses sur les compets
majeures ?
Oui, bien sûr ! Ça va carrément être autre chose. On se connaît tous,
donc c’est clair que ça va faire du bien.
Le Quik Pro France arrive... Appréhension ou décontraction ?
C’est la même question à chaque fois ! Je préfère ne pas trop y
penser. Sinon je vais encore trop me prendre la tête, et ce n’est pas
bon. Je vais faire mes séries comme je les ai faites depuis le début de
l’année, et puis on verra bien. Voilà !
ASP/TOSTEE.

joan duru
ASP Europe Junior Champion 2006
aspeurope.com
watch it live

l e s oreilles b i e n
a u c h a u d en attendant
2
l’hiver.
Xavier rudd iiiii white moth
Salt X Records
Par Romain Bourgeais.
Le talentueux multi instrumentaliste australien
nous revient avec son septième album sorti
en juin dernier. Très attendu, “White Moth“ ne
décevra pas les initiés et rendra très vite accros
ceux qui ne connaissaient pas encore la musique
rythmée et aux sonorités variées de Xavier Rudd.
Une fois encore, son alchimie d’instruments
fait mouche. Au son des weissenborn, guitares
électriques ou acoustiques à 6 et 12 cordes
(jouées au bottleneck), dobro, yirdaki, harmonicas,
stomp box et autres tambours aztèques,
White Moth croise avec bonheur électrique
et acoustique. Cet opus qui est également un
hommage au peuple aborigène retrace le parcours
initiatique de l’artiste durant ces dernières années
à travers le monde et les univers de la folk, du
reggae, du rock et bien sûr de la world music.
Si “White Moth“ n’est toujours pas en train de
tourner en boucle dans ta platine, il n’y a pas une
minute à perdre ! Un univers et des instruments à
découvrir dans son interview page 22.
the white stripes iiiii icky thump
Warner
Le dernier album “Get Behind Me Satan“ datant de
2005, un retour du duo minimaliste made in Detroit
s’imposait. Ce sixième opus baptisé “Icky Thump“ a
été enregistré en trois semaines à Nashville et révèle
un son brut, crasseux et fort bien calibré. Certains
titres sont résolument dans la lignée des gros succès
des White Stripes (You Don’t Know What Love Is) avec
cette touche blues et country. Mais ne vous y fiez pas,
l’album entier est bien tourné côté gros Rock n’ Roll
et son ravageur des seventies ! La guitare torturée
de Jack White se veut techniquement irréprochable,
certains pourraient y voir du n’importe quoi, mais seuls
les grands peuvent faire preuve d’une telle aisance.
Sans doute l’album le moins accessible du groupe
par ses délires en tous genres au fil des titres (les
mariachis sur Conquest par exemple), mais il s’agit bel
et bien d’un must have. Ceux qui aiment le son “garage
rock“ novateur en auront pour leur argent.
brett dennen iiiii so much more
Dualtone / BMI
À seulement 25 ans, Brett Dennen fait preuve d’un
belle maturité musicale, un sens de la mélodie très
développé et d’une voix fragile et séduisante. Déjà
respecté après ses débuts prometteurs par les plus
grands artistes du genre tels John Mayer ou les Stones,
le talentueux rouquin entre définitivement par la
grande porte de la musique rock n’ folk. La magie de
« So Much More » opère titre après titre, on se laisse
facilement bercer par ses mélodies tantôt douces et
enivrantes, parfois très enjouées. Une musique simple
et de qualité teintant un album chargé d’émotion
et de plénitude pour un album au délicieux pouvoir
d’addiction qui nous suit partout. Véritable révélation
à mi-chemin entre Damien Rice et un Jack Johnson
énervé, Brett Dennen, un futur grand, à suivre de près.
smashing Pumpkins iiiii Zeitgeist
Warner Bros
Après tant de rumeurs, personne n’y croyait ! Et
pourtant, la reformation du groupe mythique a
bien eu lieu après sept ans d’absence. La bande
entraînée par son leader Billy Corgan et l’excellent
batteur Jimmy Chamberlin reprend du service avec
“Zeitgeist“ (“esprit du temps“ en allemand). Ce n’est
plus tout à fait le groupe d’origine, puisque certains
noms manquent à l’appel, tels le guitariste James Iha
(co-fondateur) et la bassiste d’origine d’Arcy Wretsky.
Les premières secondes de “Doomsday Clock“ se
veulent rassurantes, le son des Smashing et la voix
du célèbre crâne blanc n’ont pas pris une ride, les
retrouvailles sont plus que bonnes ! À l’image de sa
jaquette, cet album se veut engagé et cette nouvelle
formation va droit à l’essentiel : un rock dur et un
son puissant sur la majorité des titres. Les Smashing
Pumpkins ont su garder leur âme, pourvu que ça
dure !
the beastie boys iiiii the mix-up
Capitol Records
Après plus de vingt ans d’existence, voici le septième
album des Beastie Boys : “The Mix-up“, une suite
réussie de l’album «The In Sound From Way Out !».
Dans le détail, c’est une composition Funk entièrement
instrumentale ou les Boys se sont fait plaisir. À chaque
titre, on s’attend à entendre des répliques de “Starsky
et Hutch“ ou encore “Shaft“ tellement l’ambiance est
palpable. Les trois membres ont calmé leurs délires
habituels et ont pris le manche en main, de la batterie
à la guitare et à la basse. Au placard les sampleurs et
autres boîtes à rythmes auxquels nous étions habitués.
Le trio new-yorkais nous prouve qu’ils ne sont pas
seulement rappeurs, ce sont aussi des musiciens
compositeurs accomplis, capables de créer une
ambiance très funky, accessible et mélodieuse. “The
Mix-up“ est un 12 titres à se procurer d’urgence pour les
fans de la saga Beastie.

I N T E R V I E W
one Man band
Xavier Rudd, l e s G o o d V i b e s d u p a y s D o w n U n d e r
À LA CROISéE DES STYLES, L’AUSTRALIEN XAVIER
RUDD SURPREND TOUJOURS QUAND IL DéBARQUE
SEUL SUR SCèNE, ENTOURé DE TOUS SES
INSTRUMENTS. UN SPECTACLE DONT ONT PROFITé
QUELQUES 5000 PERSONNES LE SAMEDI 25 AOûT
SUR LA PLAGE D’ILBARRITZ, LORS DU RIP CURL PRO
MUSIC FESTIVAL. LE PUBLIC A éTé ENVOûTé PAR
LES SONORITéS TRèS PROFONDES DE SA MUSIQUE
QUI FLIRTE ENTRE SONS ABORIGèNES ET ROOTS
ROCK REGGAE. RENCONTRE.
Pour ceux qui ne te connaissent pas, comment
définirais-tu ton style musical ?
Confuse white fella style ou world roots stuff, je ne
sais pas trop en fait. Quand je joue, je suis ailleurs, je
suis traversé par un esprit, l’esprit des aborigènes, il
me semble. Ça vient tout d’un coup, je ne peux pas le
programmer. Mon style de musique est éclectique par
nature, c’est une expression physique de mon sentiment
de l’instant, ma musique est un véhicule pour l’esprit.
Comment es-tu devenu un one man band, capable de
jouer de plus d’une dizaine d’instruments à toi tout
seul ? un besoin de contrôler ta musique de A à z ?
Ma musique vient du fond de moi-même, c’est très
intime. C’est une expérience spirituelle personnelle. Ce
n’est pas facile de partager ça avec d’autres musiciens,
mais j’aime bien jouer avec les autres malgré tout.
D’ailleurs, il arrive de plus en plus souvent que je me
produise avec des percussionnistes.
Parmi tous les instruments dont tu joues, y en a-t-il
un qui te procure plus de plaisir ?
Je les aime tous. Mais s’il fallait n’en garder qu’un, ce
serait le yirdaki. (Ndlr : le yirdaki est le didgeridoo dit
«traditionnel» pour les Yolgnu) Et puis, il y a aussi d’autres
instruments que j’aimerais utiliser. Je suis en train de me
faire fabriquer un veena en ce moment. C’est un des plus
vieux instruments de la musique indienne, une sorte de
grosse guitare à sept cordes.
Ton dernier album White Moth est clairement engagé et
se veut porteur d’un message. Où se trouve la frontière
entre ton rôle de musicien et celui de porte-parole ?
Je n’ai pas de message précis à faire passer, la musique
me traverse. Je suis content que les gens y comprennent
quelque chose, que ça éveille leur sensibilité. Les
aborigènes sont à la base de ma musique, je transmets
un peu de cette culture du rêve.
Avec “White Moth“, on sent que tu cherches à
explorer de nouvelles voies tout en restant fidèle à
ton style de départ. il en résulte un album peut-être
plus accessible, est-ce une volonté de ta part ?
Non, pas vraiment. C’est vrai que mes albums varient de
l’un à l’autre, mais encore une fois, c’est la musique qui
me traverse. Si ce que je fais maintenant parle au plus
grand nombre, c’est cool ! Ce n’est pas facile de rendre
cette musique populaire, mais ce n’est pas mon but. Je
joue comme je le sens.
Propos recueillis par Romain Bourgeais et Stéphane Robin \ Photos : Stéphane Robin
Lors de ton second concert en France dans une salle
avec à peine cent personnes. Maintenant, tu joues
devant des foules conséquentes. Quelle atmosphère
préfères-tu pour jouer ?
Ça ne change pas grand-chose. Quelle que soit la taille
du public, il y a toujours un feeling qui passe. J’ai beau
être de plus en plus connu en Australie, quand je fais une
tournée mondiale, je passe dans des endroits où il n’y a
pas autant de monde qui vient me voir, mais c’est bien
aussi.
Tu as grandi à Torquay en Australie, à deux pas de
Bells Beach. Tu y vis toujours ou tu es allé te trouver
une plage perdue plus loin sur la côte, un peu à
l’écart du surf business ?
Je fais du surf depuis que je suis petit et Bells Beach
c’est chez moi, j’adore cette vague. Le spot n’est pas
encore trop développé comparé à Torquay, nous avons la
chance qu’autour de Bells ce soit encore le bush. J’aime
cette partie de l’Australie car pour surfer il y a pas mal de
spots pas trop fréquentés. Et puis, il faut que je vive pas
trop loin d’un aéroport !
Le DvD livré gratuitement avec ton dernier album
donne l’occasion de te voir surfer. et notamment avec
un fish signé Mark Richards. Tu peux nous en dire
plus sur ton quiver et tes boards fétiches ?
J’aime bien surfer des fishs, j’en ai quelques-uns à la
maison. La MR marche bien, c’est vraiment une bonne
planche. D’ailleurs, j’aimerais avoir plus de temps pour
aller à l’eau avec !
Connaissais-tu les spots français ? As-tu pu déjà te
mettre à l’eau sur nos beach breaks ?
Je n’ai pas trop eu l’occasion de surfer en France,
manque de temps et de vagues aussi ! Le peu de fois où
je suis venu, c’était flat. J’espère qu’un jour, je pourrai
apprécier le “french surf“ !
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28
billabong girls days
Quand les girls s’y mettent !
L’été avait si bien commencé ! Il faisait beau et chaud le week-end du 1er juillet sur la plage des casernes à Seignosse,
le site choisit par Billabong pour organiser la première édition des journées de surf pour les filles. Elles étaient une
centaine à être venue de toute l’Europe pour ces deux jours d’immersion au cœur du life style surf. Deux jours pour
prendre ses premières vagues, découvrir le yoga et s’éclater avec les pros du circuit.
Léa Brassy et Ashley Cheadle étaient de la partie pour donner des conseils aux débutantes, et c’est Riikka qui montrait
les assouplissements de base avant d’aller à l’eau. Entre les sessions de surf, les filles ont eu droit à des cours de hip
hop, histoire de redonner un peu de rythme en enchaînant les chorégraphies les pieds dans le sable ! Coté “on relance
good vibrations”, c’est Ashleigh Mannix qui a pris sa guitare, pour un concert acoustique au soleil couchant. Un moment
inoubliable pour toutes les filles réunies au pied du podium. Et enfin, comme rien ne vaut une tête bien pleine dans un
corps sain, le respect de l’environnement faisait aussi
partie des thèmes abordés lors de ces journées, les girls
ont pu se sensibiliser aux problèmes qui touchent le
milieu surf par le biais de l’action d’associations comme
Surfrider Fondation et Design for Humanity. Fatiguées
mais enchantées, les participantes de ce week-end de
découverte ont promis de revenir à la prochaine édition.
Vivement l’année prochaine !
A m b i a n c e
g o o d
v i b r a t i o n s
p o u r l e s
B i l l a d a y s .
ROXY/NICKS
BILLABONG

Juste avant le WCT de Liencres
(Espagne), Caroline Sarran nous
raconte ses dernière aventures.
Salut !
Ces derniers mois étaient placés sous le signe de
la compétition. En effet, la saison a recommencé
en juillet, avec deux WQS coup sur coup. Je me
suis envolée pour l’Afrique du sud début juillet, la
compétition, un WQS 5 stars se déroulait à Durban.
Les vagues étaient très petites et on devait attendre
que ce soit le tour des filles, l’après-midi, sous
un vent on shore qui dégradait le peu de vagues
surfables. Les conditions étant les mêmes pour tout
le monde, il a fallu se battre. J’ai mon premier tour
pour ensuite m’incliner contre Mélanie Redman et
Jaqueline Silva. La deuxième compet se déroulait
en Californie, à Huntington Beach pour le très
célèbre US Open. Huntington est un beach break
avec des vagues souvent petites et ventées. Cette
année, nous avons eu de la chance, des vagues de
1m50 avec du vent off shore déroulaient le long
du pier (la digue), offrant de superbes conditions
pour les tours des filles. J’ai passé mon premier
tour facilement avant de m’incliner encore au
tour suivant. Sur une série plus que faisable, je
n’ai pas su trouver les bonnes vagues et bien les
surfer. Je suis ensuite rentrée à la maison pour une
semaine, avant de repartir pour l’Angleterre, sur
le spot de Newquay. Toujours la même chanson,
je passe un tour et perd au second. Décidément,
je fais une année catastrophique sur le WQS. Fin
août, direction le Brésil, où le tour WCT reprend
lui aussi. Je suis partie avec mon petit frère, qui
faisait office de cameraman. J’avais une première
série difficile contre Steph Gilmore et Jessi Miler
Dyer. Je termine deuxième de ma série derrière
Steph se qui me permet d’acceder directement au
troisième tour. Après quatre jours de suspension de
compétition, les séries reprennent. Je tombe contre
Layne Beachley en man on man. Je n’arrive pas à
trouver de bonnes vagues dans ma série, Layne,
plus expérimentée, trouve deux vagues moyennes
qui lui permettent de passer la série. Je termine
donc 9eme de l’épreuve. La prochaine étape se
déroulera en Espagne à Liencres début septembre,
où je vise un bon résultat.
La bise, Caro
P a s d e g r o s r é s u l t a t à L i e n c r e s
p o u r C a r o , m a i s e l l e s e v e n g e e n f i n l a
s e m a i n e s u i v a n t e a u W D S 3
S t a r s d e P a n t i n ( P o r t u g a l ) ,
o ù e l l e a t t e i n t l e s d e m i - f i n a l e s
La coLonne a caro
ASP
SPY
29

30
I N T E R V I E W
Alors qu’elle n’a encore que 19 ans, cela fait déjà
longtemps que Claire s’est fait sa place au line up,
en ridant des longboard high performance avec
sa bande de pote canaulais. Claire commence le
surf à 11 ans, quand elle quitte Lille pour Lacanau.
Ses premiers pas en surf se feront en compagnie
du célèbre Rico Leroy sur son surf tandem, avant
de vite pratiquer le longboard en solitaire, puis
vers 15 ans, le short board. Depuis, on la retrouve
régulièrement sur les coupes de France et les
étapes du World Longboard Tour, où elle ne manque
pas de créer la surprise.
Qu’est ce qui te plait dans le longboard ?
J’aime bien l’esprit. Les filles sont plus détendues,
tu peux en faire partout, tu peux faire des noses, mais
aussi taper des rollers. Mes longboards sont un peu
shapés comme des shortboards, ils sont faciles à manier,
je peux envoyer et faire des manœuvres radicales. En ce
moment je surfe un pro model Rico adapté à mon poids.
J’ai un longboard classique, mais je ne m’en sers jamais,
je ne me sens pas à l’aise avec.
Tu fais pas mal de compétition, tu te vois surfeuse pro
dans un futur proche ?
Non pas vraiment, je fais ça pour le plaisir. En longboard,
je vais continuer longtemps encore, j’ai de la marge pour
progresser. En Short board, c’est pas pareil, le niveau est
beaucoup plus élevé, et j’ai commencé un peu trop tard
pour pouvoir suivre le niveau en compétition.
Tu as déjà pas mal voyagé, quelles destinations t’ont
le plus marqué ?
La première année où je suis partie avec Rico sur le North
Shore ! Les vagues étaient plutôt solides et je n’ai pas
trop aimé, mais c’était très impressionnant. Il avait pas
mal de stress à l’eau, mais j’ai réussi à prendre quelques
bonnes vagues. En tandem, c’était vraiment chaud. Avec
Rico, j’ai pris les meilleures vagues de ma vie. J’ai aussi
beaucoup aimé l’Australie. On a parcouru une partie de
la côte avec Sarah, (la nouvelle partenaire de Rico en
tandem) de Noosa à Byron Bay. L’endroit que j’ai préféré,
c’était Snapper. Il y a pas mal de filles à l’eau et elles ont
beaucoup plus de niveau qu’en France.
Ta plus grosse frayeur en surf ?
J’en ai eu plein, mais la pire c’était un jour où j’étais
partie faire du tandem à Guéthary avec Rico. Les vagues
me paraissaient énormes, il devait y avoir entre 2 et 3
mètres et j’étais effrayé à l’idée de faire le drop. Du coup,
je ramais à l’envers au take-off pour ne pas partir !
Tes projets pour le futur ?
Je vais continuer à faire les compétitions, j’espère aller
le plus loin possible. J’aime bien le tandem et la pirogue
aussi, on en fait pas mal à Lacanau.
cLaire dereux
Surfeuse r é s o l u m e n t radicale
• 19 ans
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• Principaux résultats 2007 : 1 ère à la
coupe de France Lacanau ; 2 ème au WLT
de Tapia (Portugal) ; 3 ème Kana Miss Cup
• Club : Lacanau surf club
• Sponsors : Rip Curl uWL
GUILLAUME ANSELIN

I N T E R V I E W
C’est au Roxy Jam que le Médoc nous a révélé une
de ses charmantes pépites. Justine Dupont, tout juste
quinze ans, s’est hissée en finale du championnat du
monde de longboard, après un parcours sans faute.
Pas mal pour une fille qui n’a pas grandi au bord de
la mer. Et ouais, pas la peine de chercher la plage
à Saint Médard, il n’y en a pas ! Pendant pas mal
d’années, le surf pour Justine, c’était seulement le
week-end, lorsque ses parents pouvaient l’emmener
goûter aux vagues de Lacanau. Il va sans dire quelle
se jetait à l’eau quelles que soient les conditions et
qu’elle y restait jusqu’à l’épuisement. C’est peutêtre
de là que viennent la motivation et la force de
cette jeune surfeuse qui intégrera le Pole France à
la rentrée prochaine. Retour sur une progression
fulgurante.
Tes débuts en Surf ?
J’ai commencé à 11 ans à Lacanau, avec mon frère
et mon père. Puis j’ai rencontré les surfeurs locaux qui
m’ont motivée. Après je me suis inscrite au Lacanau Surf
Club et c’est à partir de là que j’ai commencé à faire des
compétitions.
Comment s’est passé le pro junior, lors du dernier
Lacanau Pro ?
J’ai perdu en demi-finale contre Pauline Ado, j’avais du mal à
gérer le stress. Je n’ai pas eu les vagues que j’aurais voulues,
et c’était pas facile d’exploiter les toutes petites vagues qu’on
a eues, surtout sans planche adaptée. J’aurais préféré des
vagues plus puissantes, comme celles qu’on a eu en quart.
C’était un challenge de surfer à Lacanau devant tous
les gens que tu connais ?
C’est génial de pouvoir surfer une compétition comme le
Lacanau Pro devant tous ses amis, on reçoit beaucoup
d’encouragements... Mais c’est aussi pas mal de
pression, parce qu’on n’a pas envie de se louper devant
tous ceux avec qui on surfe tous les jours, les parents…
Tu as réalisé une très belle performance au
championnat du monde de Biarritz, comment t’étaistu
préparée ?
J’ai surfé le plus possible à Lacanau en longboard et
en petite planche, et puis j’ai toujours fais beaucoup
de sport. Je faisais de la voile, de la natation et de
la compétition en athlétisme, c’est sur que ça aide
physiquement. Maintenant je suis à fond dans le surf,
et entre le surf et l’école, je n’ai plus le temps de faire
autre chose.
Tu ressens l’effet médiatique de ton résultat au Roxy
Jam ?
Sur le Roxy Jam, tout est arrivé d’un coup, avant
personne ne s’intéressait à moi, et là tous les journalistes
sont venu me voir, tout le monde voulait me poser des
questions, me prendre en photo. Je me suis même fait
filmer par la télévision russe ! Après, c’est marrant de
se voir dans le journal et dans les magazines, certaines
personnes ont un comportement un peu différent par
rapport à moi maintenant, mais ce n’est pas la majorité.
On ne peut pas dire que tout ça a changé ma vie,
mais c’était très impressionnant d’être autant sollicitée.
Justine dupont
M a d e i n Lacanau Bis
• Age : 15 ans
• Home spot : Lacanau, vit à Saint-Médard
• Club : LSC
• Palmarès : vice championne du monde WLT 07
1 ère de la Kanamiss Cup 07
• Sponsors : Sooruz uWL FCS
en free surf tu préfères le longboard ou le short
board ?
Pour le Roxy Jam, je m’étais beaucoup entraînée en
longboard, avec mon entraîneur, Jeremy Boisson.
Mon frère aussi fait du longboard. En free surf si les
vagues sont bonnes je fais du short board, c’est plus
radical. Mais dès je ne fais pas de longboard pendant
longtemps j’ai vite de nouveau envie d’en faire.
Quelles sont les surfeuses qui t’influencent le plus ?
En longboard c’est Chelsea Williams ! Elle
m’impressionne beaucoup par sa radicalité et aussi par
sa maîtrise du longboard classique, elle arrive très bien
à concilier les deux styles. En short board, c’est Carissa
Moore. Mais je m’inspire aussi des garçons, et Kelly
Slater est un de mes surfeurs préférés.
Ton entrée au Pôle France est une vraie chance pour
toi, tu le vis comment ?
C’est vrai que pour me préparer à la compétition c’est
vraiment l’idéal, les horaires sont aménagés, ça sera
plus pratique. Et puis je vais pouvoir surfer avec les
filles du pôle, Pauline Ado, Marie Dejean et les autres.
Lacanau va me manquer, mais là-bas aussi il y a des
bonnes vagues.
Ça va te changer de Saint-Médard ?
C’est sûr ! À Saint-Médard, il fallait que j’attende
toute la semaine avant de pouvoir aller à l’eau ! Quand
j’arrivais à Lacanau, je surfais jusqu’à en avoir marre ou
presque, même si on en a jamais marre !
STEPH ROBIN
31

32
R E T O U R S U R E V E N T
STéPHANE ROBIN
ERIC CHAUCHé / ROXY
STéPHANE ROBIN

R E T O U R S U R E V E N T
surprise
au roxy JaM
La “french touch“ r é s i s t e à l a d o m i n a t i o n américaine, merci Justine !
La Côte des Basques accueillait
en juillet dernier le Roxy
Jam, un événement d’envergure
international unique en son genre. Un
championnat du Monde réservé
aux girls, relevé part un savant mix
d’art, de musique et de life style.
Q u e d u b o n !
Il y avait comme un petit air de kermesse sur cette
compétition de longboard 100% girls, version 50 ans du
surf en France. Le Roxy Jam, qui s’est déroulé du 11 au
16 juillet 2007, fut bénit des dieux. Un soleil de plomb,
des vagues de ouf, du rose bonbon partout, des surfeuses
et une musique inventive (quoi qu’un peu étouffée par les
commentateurs survoltés). L’animateur au micro n’avait
pas fait le déplacement pour rien, les girls et le public non
plus, tout le monde y a trouvé son compte !
Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule,
c’est une Française, la jeune Justine Dupont, qui a créé
la surprise lors de cette seconde édition du championnat
du monde de longboard féminin. Malgré sa magnifique
prestation lors de la Kana Miss Cup, force est de
reconnaître que personne ne l’attendait à ce niveau de
la compétition, et pourtant… Justine affiche la couleur
dès les premiers tours en battant notamment la jeune
Californienne Kaitlin Maguire, réalisant par la même
occasion un de meilleur score de la journée : 17,25/20
! Les autres Françaises se sont toutes arrêtées aux
portes du 4° tour. À l’image de la locale du spot, Claire
Karabatsos, comptant pourtant parmi les favorites de
l’épreuve, troisième l’année passée, et qui n’a pas fait
mieux que les autres en s’inclinant face à Jennifer
Flanigan (USA). Au quatrième tour les têtes de séries
américaines telles que Cassia Meador et Schuyler
McFerran tombaient elles aussi. Les surfeuses plus
radicales prenant progressivement le pas sur le surf
classique des californiennes dans des vagues qui ne
cessaient de grossir.
Entre les séries, le public pouvait profiter pleinement
des animations proposées sur l’événement. Les ateliers
d’art permettaient aux enfants de s’amuser pendant que
leurs parents découvraient le surf, le stand up paddle,
ou encore le surf tandem. Mention spéciale pour les
magnifiques expositions de Surf Art et des Roxy Guest
2007. On pouvait déambuler tranquillement entre les
photographies, les peintures et autres sculptures,
en appréciant le style mi-pop mi-girly de toutes ces
productions sur le thème du surf au féminin. Des expos
totalement gratuites, comme le concert du groupe Pravda
qui a enflammé le Port Vieux de Biarritz le jeudi soir. Que
du bon on vous dit !
Dimanche, la journée s’annonçait chaude, très chaude.
Le ton était donné dès le matin par les jeunes Françaises
lors du Pro junior, qui reportèrent haut la main cette compétition
de petites planches réservée aux filles de moins
de 18 ans, Marie Dejean en tête qui crée la surprise en
dominant Pauline Ado lors de la finale ! En longboard, il
n’en restait plus qu’une pour porter les espoirs du public
français venu en nombre assister aux phases finales
de ce championnat du monde. Justine Dupont, la jeune
Canaulaise, a tenu le coup en arrivant jusqu’en finale
avec brio, où elle a malheureusement pêché par un choix
de vague un peu aléatoire. Mais on lui pardonne cette
erreur due au manque d’expérience, tant son potentiel a
impressionné le public, qui l’a fort justement soutenu à
fond. Justine a quand même réussi à garder la tête de sa
série pendant vingt minutes, mais il en aurait fallu plus
pour battre Jennifer Smith. Seconde en 2006, l’Américaine
s’impose cette année avec son style californien très
coulé, non sans s’étonner de la performance de Justine
: « ça n’aura pas été facile de gagner, le vent off shore
nous freinait et j’ai eu la chance de trouver deux bonnes
vagues pour battre Justine ». La domination américaine
reste toujours aussi flagrante, mais, pour les Françaises
cette étape marque l’arrivée d’une nouvelle génération
de surfeuses, super motivées et super performantes.
Attention les yeux et vivement le prochain Roxy Jam !
Tous les résultats sur : http://www.roxy.com
anaLySÉe PaR MiCheL PLaTeaU
p a g e p r é c é d e n t e :
l a b e l l e H a w a i e n n e
C r y s t a l D z i g a s e n n o n
m o i n s b e a u n o s e o n e
f o o t ; p e t i t e s e s s i o n
d e p i r o g u e H a w a i e n n e
e n t r e d e u x s é r i e s ;
J u s t i n e D u p o n t ,
l a n o u v e l l e é t o i l e
m o n t a n t e d u s u r f
f é m i n i n f r a n ç a i s ;
l ’ e x p o a r t y - g i r l i e , c é t a i t
t o u t ç a e t p l u s e n c c o r e
l e R o x y J a n 0 7
Michel Plateau, entraîneur du pôle France
à Bayonne nous livre son analyse sur la
montée du surf féminin hexagonal.
C’est grâce à lui et à son collègue Philippe
Malvaux que nos petites Françaises trustent
depuis quelques temps déjà les plus hautes
marche du podium.
« On peut dire qu’il y a une vraie émulation
dans la génération de jeunes surfeuses
qui arrive, on voit plus de filles se mettre
au surf, notamment dans les clubs, et pas
seulement dans le Sud-Ouest. Il y en a aussi
beaucoup qui arrêtent assez rapidement,
à cause des conditions difficiles l’hiver, par
contre celles qui restent s’accrochent.
Il faut avoir de la volonté pour surfer toute
l’année, surfer des grosses vagues en hiver
forge un certain mental. Justine Dupont est
un bon exemple, elle a le mental qu’il faut
pour faire de la compétition ce qui n’est
pas le cas de toutes les filles, c’est pour ça
qu’elle intégrera le pôle France à la rentrée
2007. En short board on a aussi de bonnes
performances, les Françaises s’en sortent
plutôt bien même sur des compétitions
internationales. Au pôle on travaille
beaucoup sur tous les aspects de la pratique
du surf, la technique proprement dite mais
aussi sur toute la préparation physique qui
va avec. Et pour l’instant le travail de fond à
l’air de payer, pourvu que ça dure. »
STéPHANE ROBIN
33

34
T R I P
GirLs aid
aux Mentawaii
en association avec Surfaid, les Billa girls ont découvert le real world
indonésien, l a m a l a r i a , l e s m a r é c ages, la vie dans les villages. Photos : D.Hump
Le surfbusiness a aujourd’hui Les moyens de parachuter des surfeurs
dans n’importe queL coin du gLobe, sans qu’iLs aient désormais Le moindre
contact avec La popuLation LocaLe. iL n’y a pas si Longtemps, aux débuts
des surftrips, pour accéder aux vagues, iL faLLait obLigatoirement passer
par La voie du peupLe. puis sont venus Les boat trip, écourtant au max
tout passage par La case popuLation. et maintenant, avec L’ouverture du
Kandui resort sur L’îLe de siberut, on peut se payer Les mentaWaii sans
avoir Le maL de mer, à partir de 2 300 $
La semaine! en juiLLet dernier, KeaLa
KenneLLy, siLviana Lima, rebecca Woods,
megan brainard et sanoe LaKe ont fait
un voyage dans Le temps en aLLant voir
de pLus prêt Le travaiL de surfaid.
un trip pour reLativiser…
S i l v i a n a L i m a s ’ e n v o i e
e n l ’ a i r a u p a r a d i s

T R I P
E n h a u t : L e s s h a m a n s s o n t l e s g a r d i e n s d e l a
c u l t u r e i n d i g è n e , a p p r e n d r e l e u r d a n s e c ’ e s t a u s s i
d é c o u v r i r s o n r y t h m e i n t é r i e u r.
C i - c o n t r e : R e b e c c a Wo o d s d o n n e d a n s l e
c l a s s i q u e Tu r n , « n o c o m p l e x s t y l e »
l e s f i l l e s a s s u r e n t !
35

3
T R I P
(Sanoe Lake est cette surfeuse hawaiienne originaire de Kauai
qui est devenue une héroïne du grand écran à 22 ans en
jouant dans le film Blue Crush).
Je suis fière de me sentir de plus en plus proche
de la « Billabong family ». je pense que c’est la
même chose pour tous les autres membres de cette
famille tout autour du globe. Dans l’idée d’accroître
sa collaboration avec des organisations non
gouvernementales Billabong a créé Design for Humanity,
une section interne qui s’occupe du financement d’actions à caractère
humanitaire, telle celle entreprise par SurfAid en Indonésie. Les îles
Mentawaii sont plus particulièrement ciblées, car elle sont touchées
par de graves problèmes de santé liés à la malaria, la malnutrition et à
bien d’autres maladies. Le 26 avril 2007 Billabong a lancé son premier
événement “Design for Humanity“ à Hollywood. J’étais présente sur
l’opération et j’ai eu la chance de voir des célébrités venir supporter
la cause de SurfAid comme le super Model Carolyn Murphy qui en
est aussi le porte-parole. Billabong a lancé la soirée avec un défilé de
mode à couper le souffle dont les modèles uniques étaient mis aux
enchères sur le web et ils avaient aussi commissionné les meilleurs
artistes de l’industrie pour créer des oeuvres qui étaient elles aussi
misent aux enchères pour SurfAid. Je remercie tous ceux et celles qui
ont acheté des oeuvres pendant les enchères. C’était vraiment génial
de voir tout le monde s’unir pour la bonne cause lors de cette soirée
qui a permis de récolter 25 000 USD.
7 semaines plus tard, le 11 juillet, je commençais mon voyage vers
les Mentawaii, pour aller visiter le village que l’argent réuni par
« Design for Humanity » allait permettre d’aider.
J’ai retrouvé Keala Kennelly et Megan Brainard, notre team manager,
à l’aéroport de Los Angeles pour un dernier repas avant d’attaquer
notre voyage infernal. On a commencé par un vol L.A. Singapore via
Tokyo, et après 7 heures à Singapour on a repris un vol pour Jakarta,
où l’on a passé 7 autres heures assises parterre au milieu des
mouches. Je regrettais déjà le confort de l’aéroport de Singapour où
j’avais pu prendre une douche et faire une séance de yoga à 3 heures
du mat ! Même à L.A. l’aéroport ne dispose pas d’autant de facilité
qu’à Singapour, on a vraiment du retard de ce côté-là ! Une heure
avant de décoller pour Padang (Sumatra), nous avons été rejoint par le
reste de notre groupe, Silviana Lima et Rebecca Woods qui arrivaient
d’Australie. Plus que 3 heures d’attente à Padang et nous étions dans
le bateau qui allait nous transporter jusqu’au Kandui Resort sur l’île
de Siberut.
Le voyage a duré 10 heures, j’ai dormi tout le long. À l’arrivée l’eau
était magnifique, en descendant du bateau, j’ai mis les pieds dedans,
je n’avais qu’une hâte, c’était de pouvoir me jeter à l’eau. On était
toutes plus ou moins fatiguées par le voyage et l’on passera le reste
de la journée à buller et nager. Il n’y avait pas beaucoup de swell à
notre arrivée, pas grave, de toute façon on était tellement contentes
d’être là à ne rien faire, du moment qu’on n’était pas dans un avion,
un aéroport ou un bateau !
Notre hôtel était situé à une dizaine de minutes de bateau du village
de Mollimook où SurfAid intervenait. Soi-disant la malaria n’était pas
un problème sur l’île où nous étions, mais nous avions toute préféré
prendre un traitement préventif. On prenait toute de la malarone,
un médicament tellement toxique que notre médecin nous avait dit de
ne pas nous inquiéter si nous entendions des voix la nuit.
Mais on n’avait pas le choix mieux valait avoir des hallucinations que
la malaria. L’autre souci ici, c’est la dengue, une fièvre tropicale très
répandue dans les parages.
Un type dans l’avion m’en avait parlé, il m’avait dit que c’était la pire
maladie qu’il avait jamais eue. Ici ils l’appellent la maladie des os
brisés parce qu’on a ce genre de sensations quand la fièvre monte.
En plus il n’y a pas de vaccin pour cette maladie, le seul remède c’est
le crème anti-moustique, j’en avais jamais autant utilisé de ma vie !
Inutile de dire que j’étais carrément parano, j’attendais avec
impatience de pouvoir en parler à Dave Jenkins, le docteur fondateur
de SurfAid que l’on allait bientôt rencontrer. La malaria est un des
D e G a u c h e à
D r o i t e :
K e a l a K e n n e l l y
g r a b r a i l a u
f o n d d u t u b e ,
d u p o w e r
s u r f i n g a u
f é m i n i n s u r c e
t r i p .
S a n o e L a k e ,
l ’ a u t e u r d e c e
c a r n e t d e b o r d ,
e n a c t i o n .
S i l v i a n a L i m a ,
K e a l a K e n n e l l y,
R e b e c c a
Wo o d s , S a n o e
L a k e e n m i s s i o n
S u r f a i d , u n
b r e f p a s s a g e
a u c œ u r d u
p r o b l è m e .

X O I X O I O X I
plus gros problème de santé dans les îles Mentawaii, j’avais besoin
d’en savoir plus, j’avais un million de questions à lui poser. Dave est
un type incroyable, il n’a pas pu surfer les vagues des Mentawaii et
rentrer chez lui comme si de rien n’était, il a fallu qu’il aide les gens,
et l’on ne peut que respecter son engagement et sa générosité.
La première question que je lui ai posée était à propos de la malaria,
je voulais savoir quels risques on prenait en restant à terre. Il m’a
rassuré en me disant que s’il n’y avait rien sur notre île pour véhiculer
le cycle de la malaria et qu’on ne risquait pas grand-chose. Mais je ne
pouvais m’empêcher de penser aux îles d’à côté, qui étaient infectées,
est-ce que les moustiques pourraient parvenir jusqu’à nous ? j’étais
incapable de le dire, pour la peine je me repassais une couche d’antimoustique
pour la quatrième fois. C’est encourageant de savoir que
le Doc Dave était en bonne voie dans son programme de lutte contre
la malaria, espérons qu’il atteigne son objectif et que ces îles soient
totalement débarrassées de la maladie dans un futur proche. Pour le
moment il est conseillé de se promener avec un pantalon,
des manches longues et du produit sur le reste du corps, le plus
important étant de dormir sous moustiquaire.
Heureusement, les moustiques de la malaria circulent uniquement
la nuit, je me suis senti mieux après avoir parlé de tout ça avec lui.
Parfois, il passe la nuit dans les villages avec sa lampe torche à
la main, afin de savoir exactement à quelle heure les moustiques
attaquent !
Lui-même ne prend pas de traitement préventif, à cause de la toxicité
du produit à long terme. D’ailleurs il n’a jamais attrapé la malaria et
il m’informe calmement que la malaria n’est que l’un des nombreux
problèmes de santé qui existe dans la zone.
Le jour suivant nous sommes allées au village pour la première fois.
En arrivant en bateau, on pouvait voir les petites huttes près de la
plage et d’autres qui s’enfonçaient dans la forêt. À première vue
les habitations avaient l’air plutôt en bon état. Un groupe d’enfants
est accouru vers nous. Ils restaient ensemble tout en maintenant
une certaine distance avec nous, ils avaient l’air très curieux, on
devait leur paraître étrange. On est sortie du bateau une par une et
Surfaid est une OnG de surfeur qui se bat pour la santé et l’éducation dans
les îles Mentawaii.
en 1999, Le docteur Dave Jenkins est parti en surftrip aux Mentawaii et comme beaucoup
d’autres avant lui, les vagues qu’il a trouvées ont dépassé ses rêves les plus fous. C’est une fois
redescendu sur terre qu’il s’est rendu compte de l’urgence sanitaire et qu’il a décidé de venir en
aide aux populations locales.
en janvier 2000 le siège de SurfAid verra le jour en Nouvelle-zélande. Née sous l’impulsion d’un
seul homme, cette organisation compte aujourd’hui plus de 75 employés dont une majorité
d’indonésiens. elle fonctionne avec un budget de 2,5 millions de dollars, elle a mis en place
un programme de contrôle de la malaria dans plus de 202 villages ainsi que de nombreux
programmes d’éducations ciblés en fonctions des urgences locales. Depuis le début du
programme d’immunisation il y a 5 ans, 23 000 personnes ont été vaccinées, de nombreuses
pompes à eau ont été installées. Lors du tsunami et des tremblements de terre de 2005, SurfAid
est intervenu auprès de plus de 160 000 personnes en acheminant 325 tonnes d’aide d’urgence
et en distribuant 20 500 moustiquaires.
Autant dire que l’action entamée par le docteur Dave Jenkins dans sa petite clinique du village
de Katiet au sud de l’île de Sipora il y a 8 ans, a rapidement pris de l’ampleur. De nombreuses
personnes se sont portées volontaires pour collaborer à tous les niveaux de l’organisation.
Au fils des années, SurfAid a acquis une renommée internationale, elle est aujourd’hui
reconnue par de nombreuses organisations internationales, telles l’Organisation Mondiale
pour la Santé, les gouvernements Australiens et Néo-zélandais, l’unesco, ainsi que par des
organisations médicales indonésiennes. Son soutien financier repose sur l’attribution de
subventions publiques ou émanant de fondations. SurfAid reçoit aussi de nombreux dons privés
et professionnels, l’industrie du surf n’est pas en reste puisqu’elle finance à elle seule 20 %
de son budget total. Le programme de lutte contre la malaria et l’assistance aux enfants par
le développement de l’éducation et l’amélioration de la nutrition sont les principaux chantiers
de l’organisation, qui veut a tout prix réduire la souffrance et la mortalité des habitants des
Mentawaii. À moyen terme SurfAid espère pouvoir élargir son action à d’autres zones de surf
touchées par les mêmes problèmes.
37

38
T R I P
nous avons suivi Dave qui nous a conduit sur un chemin à travers
les marécages. Le village est construit autour d’un marécage, il
semblerait que ce lieu ait été imposé aux habitants par les autorités.
Ces marécages ne favorisent pas les bonnes conditions d’hygiène
nécessaires à une bonne santé des habitants.
Le groupe d’enfants du début se rapproche de nous petit à petit, ils
semblent un peu moins effrayés. Dr Dave nous explique comment les
problèmes d’hygiène conduisent à un taux de mortalité élevé, surtout
chez les enfants. « En moyenne, 50 % de ces familles ont subit la
mort d’au moins un de leur enfant à cause des maladies liées aux
mauvaises conditions de vie ». Nous avons pénétré dans la maison
d’une femme du village, la pièce principale ne comportait pas de
fenêtre, et l’on avait l’impression d’être sur une terrasse couverte.
SurfAid contribue à donner des conseils d’hygiène et de santé a un
petit groupe de femme dont l’autorité est reconnue, et elles seront
chargées de faire passer le message dans les autres villages
Nous arrivons juste au moment où la femme qui explique aux autres
dessine une ligne avec des blocs de coraux. Le but de la leçon est
d’expliquer la différence de mortalité infantile entre leur village et un
des pays occidentaux comme le nôtre. Ici, c’est en moyenne un enfant
sur cinq qui ne dépassera pas l’age de cinq ans. Pendant l’heure
qui suit, elle aborde le problème de la prévention des diarrhées,
la manière de se laver les mains, la prévention de la malaria et la
nutrition. Il n’y a pas d’eau courante dans ces villages, aussi elle
apprend aux femmes comment se fabriquer un évier de poche avec
une bouteille en plastique.
La malnutrition est aussi abordée, normalement les enfants se
nourrissent de taro, de bananes et de riz, un menu peu varié,
responsable de carences en vitamines et en calories et souvent
insuffisant pour assurer un bon développement musculaire et
cérébral.
Le manque de légumes dans l’alimentation des enfants conduit à des
manques. On apprend donc aux femmes à nourrir leurs enfants avec
les feuilles d’épinard qui poussent ici et là, plutôt que de les donner
aux vaches et aux chèvres. On leur apprend aussi à utiliser le lait des
noix de coco, ce qui n’est pas facile puisqu’elles avaient tendance à
croire que la malaria s’attrapait en buvant les cocos.
Les informations données par SurfAid sont simples, mais elle sont
lourdes de conséquences ici, c’est génial de voir le sourire des
femmes éclairer leur visage au fur et à mesure qu’elles réalisent
comment ces nouveaux comportements leur permettront d’améliorer
la vie de leur famille. À la fin du meeting, on a offert des t-shirt à ces
femmes et on a partagé des biscuits, c’était dingue de voir à quel
point un truc aussi simple qu’un t-shirt pouvait leur faire plaisir. On est
vraiment gâtés aux USA, on ne sait même plu apprécier ce que l’on a,
on n’a vraiment aucune raison de se plaindre.
Comme Keala, j’ai quitté la salle commune pour marcher un peu, les
enfants étaient maintenant tout autour de nous, près pour la photo.
Ils adoraient voir leurs images sur l’appareil photo digital de Keala.
Silviana et Rebecca courraient dans tous les sens avec les enfants,
on aurait pu jouer comme ça longtemps, mais le soleil déclinait déjà
et nous devions rentrer sur notre île. En partant, j’avais le cœur un peu
serré en regardant ces enfants, ceux-là faisaient partie des chanceux,
ils avaient dépassé les cinq ans... J’espère que la
prochaine fois il y aura encore plus d’enfants en
bonne santé qui courront partout. Merci à SurfAid
pour tout le travail qu’ils réalisent dans les Mentawaii.
Sanoe
L’ é d u c a t i o n
e s t l a b a s e d u
p r o g r a m m e
S u r f a i d , u n
b o n h e u r p o u r
c e s
g a m i n s q u i
n ’ o n t j a m a i s v u
d e c r a y o n s d e
l e u r s v i e s .

A S H O P P E R
6
1 2 3
11
7 8
12
15 16
17
1. Jack sparrow \ Billabong \ Prix public conseillé : 140 euros \ 2. galactic rock \ Cult \ Prix public conseillé : 60 euros \ 3. madison \ Gravis \ Prix public
conseillé : 45 euros \ 4. evil \ Jee Vice \ Prix public conseillé : de 99 à 145 euros \ 5. oberi \ Oxbow \ Prix public conseillé : 39 euros \ 6. heidi \ Kustom \ Prix
public conseillé : 49 euros \ 7. tracey \ Matix \ Prix public conseillé : 95 euros \ 8. tower of London \ New Era \ Prix public conseillé : 25 euros \
9. hulda \ Nikita \ Prix public conseillé : 89 euros \ 10. sonic \ Roxy \ Prix public conseillé : 99 euros \ 11. edaward \ O’Neill \ Prix public conseillé : 89 euros \
12. Pozo \ Protest \ Prix public conseillé : 54,95 euros \ 13. Lexy \ Reef \ Prix public conseillé : 46 euros \ 14. fawnskin beach \ Rip Curl \ Prix public
conseillé : 75 euros \ 15. santa fe springs \ Rip Curl \ Prix public conseillé : 60 euros \ 16. glue \ Von Zipper \ Prix public conseillé : 75 euros \
17. Kvd \ Vans \ Prix public conseillé : 45 euros \ 18. Pacific \ Split \ Prix public conseillé : 62,50 euros \ 19. gits tote \ Volcom \ Prix public conseillé : 50 euros \
20. Kud boul \ Sooruz \ Prix public conseillé : 69 euros .
13
18
19
4
5
9 10
14
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The Surfing Year Book
Presented by Surfersvillage.
Hard cover coffee table book in the classic style of
sports annuals for Golf, Tennis, F1, etc.
Phil Jarratt (Mr Sunset, Mountain & the Wave etc) chief editor.
Release date - late February 2008
Price $50.00 usd / €40.00 euros
Distribution worldwide.
More info at www.SurfingYearBook.com
Contents include but are not limited to :
• Contests & results, region by region, from smallest to biggest
• The SV Almanac: week by week, all the surfing news
• Analysis and opinion by surfing’s leading opinion makers
• Photo essays from the best surf photographers around the world
• Profiles of all the leading surfers of 2007
• Inside the industry: who’s movin’, who’s shakin’
• Ocean environmental issues, weather and swell reports
• Official ASP year review
• Official ISA year review
• The only global directory of surfing products and services
• And lots more

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I N D O N E S I E

I N D O N E S I E
deux
surfeurs
dans L’oeiL
du cycLone
partir à baLi en hiver c’est Le pLan faciLe.
teLLement faciLe que dorénavant c’est La fouLe
douze mois sur douze. heureusement, iL y a un
pLan b : tracer à LomboK, une échappatoire
idéaLe, juste de L’autre côté du détroit.
Textes et photos : Steph Robin
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I N D O N E S I E
J’en étais à mon deuxième trip à Lombok en l’espace de deux
mois. Cette fois encore, j’avais pris l’option de mettre la jeep
dans un ferry au départ de Bali, pour pouvoir tracer librement
d’un bout à l’autre de l’île. J’étais reparti avec Xavier Gonzales,
un Français habitué de Lombok depuis une quinzaine d’année, qui
savait très bien où et quand ça marcherait. Tout s’annonçait donc
pour le mieux, d’autant plus que les dieux du surf étaient avec
nous, le swell était plutôt consistant pour un mois de février, ça
s’annonçait comme un vrai trip d’école. Bref, tout s’annonçait pour
le mieux…
C’est entre décembre et mars que les vents sont favorables
pour surfer la côte sud de Lombok et ça commence à se savoir.
À Kuta Lombok, les hôtels bon marché ont poussé comme des
champignons face à la mer, certains sont occupés par des Japonais,
d’autres par des Européens, dont pas mal de Français, qui comme
nous, étaient aux anges d’avoir fait le choix de quitter Bali pour
Lombok. En général, tout ce petit monde se retrouve à l’eau entre
Grupuk et Argoline, la droite la plus consistante de la côte. Le jour
de notre arrivée, il y avait pas mal de monde à l’eau. Les Japonais
faisaient monter les enchères avec la présence d’un groupe de pro
qui tournait une vidéo, histoire de maintenir constant le flux de Jap’s
dans la région. Avec la marée descendante, la vague commence
à sucer sur le récif, il y a moyen de négocier un petit barrel dans
l’inside… Au risque de rebondir sur le reef. On enchaîne session
sur session avant de se taper quelques jours de flat avec un vent
irrégulier. Pas mal de surfeurs préfèrent alors rentrer sur Bali, nous
laissant quasiment seuls la gauche et la droite d’Argoline. Plus
besoin de lutter pour chopper les bombes, qui devenaient chaque
jour un peu plus grosses, de quoi pousser mon single fin dans ses
ultimes retranchements. Tout allait donc pour le mieux… Jusqu’au
moment où un cyclone s’est approché de la côte.
Le swell est tombé et le vent est passé on-shore, rien de très
réjouissant. Il ne nous restait qu’une semaine en Indonésie et
le retour à Bali s’imposait de lui-même. Notre départ fut un peu
précipité, j’avais pourtant regardé la météo, analysé les cartes
marines, je savais que ça allait taper, mais je pensais qu’on avait
une chance de passer. Avec cet avis de cyclone, je me doutais que
la circulation des ferries risquait d’être interrompue, mais comme
le vent ne devait pas se mettre à souffler sérieusement avant le
lendemain de notre traversée…
Le soir du départ, j’arrive à l’hôtel comme une balle, de retour du
cyber café j’avais décidé de foutre le camp illico, il fallait partir sur
le champ si on voulait avoir une chance de prendre un ferry avant
minuit.
Gonzo est partant, on charge la bagnole, sangle les planches,
avale un dernier mie-goreng, et l’on prend la route en direction du
port de Lembar. À mi-chemin, les orages éclatent de toutes parts,
la route est inondée, on a failli se retrouver planté au milieu des
rizières après être arrivé trop vite dans une énorme flaque. Tout
d’un coup l’eau a complètement recouvert la voiture et l’espace de
10 secondes on perd tout visibilité en continuant sur notre lancée,
heureusement pour nous, la route est rectiligne à cet endroit…
Il n’y avait pas encore de vent lorsque nous sommes arrivés au
port, mais tout est mal parti très vite. Au contrôle des papiers, un
de nos permis de conduire posait problème, les flics nous ont fait
passer au poste pour déblatérer dans le bureau du chef, un pourri
de première. Nous, on ne voulait qu’une seule chose, monter
dans le prochain ferry pour Bali histoire de ne pas se prendre la
tempête qui s’annonçait en pleine face. Un cyclone de catégorie 1
se rapprochait, il ne fallait pas traîner. Les négociations traînent,
le flic avait senti le fric, on transpirait froidement, ce connard en
uniforme nous menace d’un procès et de l’interdiction de quitter
l’île pour une semaine, comme si on n’avait que ça à faire. On finit
par lâcher prise en croyant qu’il y avait un ferry qui partait dans
la demi-heure, Quelques billets en moins dans les poches et on
était de nouveau dans la bagnole. Mais, une fois sur le parking du
port, on réalisa qu’il y avait comme un problème, des dizaines de
camions attendaient depuis un petit bout de temps déjà. Au guichet,
on nous avait vendu un billet pour le ferry de 22H30 qui était annulé,
un type du port nous appris que le prochain ne partirait qu’à deux ou
trois heure du matin mais que tout le monde ne pourrait pas monter
à bord...
Pourquoi n’est-on pas reparti se coucher à Kuta ce soir-là, mystère !
Tout semblait tellement mal barré, mais on n’était pas chaud pour
se retaper les deux heures de bagnole sous les trombes d’eau. On
est donc resté à zoner sur le port. Vers deux heures, un ferry arrive
et décharge sa cargaison, c’est un des meilleurs bateaux de la
flotte. On commence à y croire quand on nous fait avancer sur la
jetée. Mais avant qu’on ait pu embarquer, déjà ce ferry s’éloigne
pour laisser la place à un autre, beaucoup moins pimpant et qui ne
me disait rien de bon…La façade cabossée et les flans rouillés du
navire apparaissaient malgré la nuit, le genre de bateau qui tient
grâce à la peinture. Seul signe positif, la proue me semble bien
taillée, apte à passer dans le gros temps. On met un temps fou avant
d’appareiller, mais finalement on se retrouve au large de Lombok
au lever du jour. Pas facile de dormir avec le bruit du moteur les
rafales de vent et les oscillations du bateau qui devenaient de plus
en plus brutales. L’avant du bateau s’enfonce lourdement dans les
vagues, et j’ai plus l’impression qu’on fait du surplace qu’autre
chose… Bientôt trois heures de mer et l’horizon bouché ne laisse
toujours pas apparaître Bali, on peut encore deviner la pointe ouest
de Lombok derrière nous. Gonzo ne dormait plus, à moitié enroulé
dans un tapis de sol, il me fait remarquer que le sillage du bateau
était inexistant, autour du ferry, la mer était blanche de tourbillons.
D e g a u c h e à
d r o i t e :
1 . « C a n I t a k e
y o u r o r d e r ? »
2 . C a v a p é t e r !
3 . A s h t a r i c a f e .
4 . M a r k e t .
5 . O u t s i d e
G r u p u k u n e
d r o i t e v o l a t i l e ,
b e l l e d e l o i n ,
G o n z o j e t t e u n
œ i l s u r l a s é r i e
q u i r e n t r e , o n
n ’ e s t p a s e n
a v a n c e m a i s l e
v e n t à t o u j o u r s
l ’ a i r o f f s h o r e .
6 . L e J i m m y
q u a t r e v i t e s s e s
m a i s p a s 4 x 4 .
7 . M o r n i n g p r i c e .
8 . L o c a l D J .
9 . C a p i t a i n e
p a n i q u e .

I N D O N E S I E
45

4
I N D O N E S I E
On était pris dans un de ces remous gigantesques qui agitent la
mer même par temps calme. Pas plus affolé que ça, il est prêt pour
le pire, dormant avec son gun et un sac à provision étanche au cas
où il faudrait sauter du bateau. Son gun c’était une vieille 7’6, pour
shooter quand ça devient sérieux, et là ça devenait vraiment. Alors
que le bateau lutte pour avancer, on se prend une vague de face qui
s’écrase sur le pont avec fracas ! On prend un bon coup de gîte et
en quelques secondes tous les Indonésiens sont par terre. Lorsque
l’un d’entre eux réapparaît avec un gilet de sauvetage, c’est d’un
coup la panique à bord. Les placards contenant les rares gilets
de sauvetages sont pris d’assaut. Les membres d’équipages, tout
aussi paniqués, restent sans réaction. Les gens se battent pour les
gilets, derrières nous les femmes en pleurs serrent leurs enfants
dans les bras. Le pont du bateau se recouvre de plus en plus de
vomi… Mais qu’est-ce qu’on fout là ? On était parti en pleine nuit,
deux blancs sur un ferry rouillé, deux Français au milieu d’une foule
d’indonésiens inconscients, gagnés par la panique.
Jusque-là tout va bien…
Direction le poste de pilotage pour y glaner quelques infos sur
notre situation. Je m’aperçois qu’il n’y a pas grand monde
sur cette passerelle hors d’âge, les instruments de navigation
indispensables sont bien là, un type fait le point sans noter sa
position sur une carte, pendant qu’un autre tient la barre sans
trop y croire. D’autres récitent des versets du coran, pendant que
le capitaine, un type d’une vingtaine d’année flottant dans une
chemise blanche trop grande pour lui, semble très préoccupé.
L’oreille collée à son téléphone portable il reste figé face à la
mer. Du côté de la proue, trois marins tiennent à mains nues les
mousquetons qui retiennent la porte avant du ferry. Une folie
quand on connaît le poids de la plaque, si elle venait à lâcher
ce n’est pas avec leurs mains qu’ils pourraient la retenir. La
situation semble assez grave même si rien n’indique pour l’instant
une fracture prochaine de la porte. Mais tout peut arriver très
vite, tellement l’avant du bateau est chargé. L’eau des vagues
arrose copieusement les motos et les camions dans la calle,
et la gîte du bateau commence à rendre les choses de plus en
plus préoccupantes. Ce ne sont plus que des yeux exorbités, des
gens en pleurs, des visages figés, s’attendant au pire, certains
s’agrippaient à moi au passage… La mosquée du bord déborde,
tout le monde implore Allah, personne ne devait savoir nager,
et l’idée de se retrouver jeté à la flotte ressemble étrangement
à la mort. Au loin, Bali est noyée dans un paquet de nuages
gigantesques dont les couleurs variaient du gris foncé au noir
violet avec des reflets orangers parcourus d’éclairs... Le vent
fraîchit, l’horizon noircit encore, je voyais mal comment on allait
passer au travers de tout ça.
B o t t o m s o u s l a
l è v r e d ’ A r g o l i n e
p o u r G o n z o ,
d i x i è m e t r i p à
L o m b o k ,
i l c o n n a î t l e
c h e m i n d u b a r r e l !
Les barques de sauvetages battent au vent contre les flancs du
navire, les bâches qui nous protégent de la pluie battent dans tous
les sens. Et puis tout d’un coup, les rafales de vent ne viennent plus
du même côté, on sent le bateau tourner sur lui-même. On avait le
vent dans le dos comme si on faisait demi-tour, comme si on prenait
la fuite.
Dans la passerelle, le capitaine semble soulagé, il a décidé de
changer de cap, il fallait rentrer au port, question de sécurité nous
dit-il. Un changement de direction aussi subit cache sans doute
quelque chose de pas catholique, mais personne ne cherche à
savoir, du moment qu’on ne coule pas à pic. Une heure et demie
plus tard nous sommes enfin à quai, de retour à notre point de
départ. Avant de descendre, je fais un tour du côté de la porte avant
pour constater que les vérins qui la retiennent sont tous en bout
de course, à la limite de décrocher. Ils sont tellement tordus qu’il
n’aurait pas fallu longtemps avant que l’un d’eux ne cède sous la
pression. Quand on sait qu’un bateau comme ça coule au fond en
moins d’une minute, ça fait froid dans le dos… Ce ferry reprendra
sans doute la mer dès que le temps se calmera, sans qu’aucune
réparation soit effectuée, faute d’argent. Mais pour l’instant plus
aucun navire n’aurait le droit de quitter le port pour un bon moment.
Arrivés sur la terre ferme, la pression redescend difficilement, mon
copilote est un vrai fada, la voiture valdingue dans tous les sens, je
me demande si j’avais bien fait de lui laisser le volant. J’avais pas
trop le choix, je venais de cracher 300 000 rupiah à un flic véreux
pour une histoire de permis de conduire pas en règle. Devant nous
la fumée noire des camions surchargés, un chien écrasé, un gosse
qui dégueule sur le bord de la route, le décor est posé. Il doit être
10h du mat, on est de retour à Lombok, on zigzague entre les
bémos, les charrettes tirées par des chevaux, les types en vélo,
ceux qui marchent. Kuta n’est plus qu’à 30km, mais ici ça ne veut
pas dire grand-chose. On fait une pause dans un marché acheter
des fruits, c’est un foutoir incroyable, les vendeuses étalent leurs
marchandises à même le sol dans la poussière. Il y a des déchets
partout, mais ça nous fait du bien d’avaler un truc frais après la nuit
que l’on venait de passer. On ne réalise pas encore très bien de quel
merdier on vient de se sortir, mais on avait eu chaud.
À Kuta, le vent souffle en rafales, les tuiles de notre bungalow s’envolent
dans la poussière. La baie de Kuta est blanche, la houle cyclonique
rentre à peine, complètement écrasée par l’off shore. La plupart des
surfeurs sont partis. Le cyclone, pourtant à plus de 1000 Km au large,
aspire violement l’air entre Bali et Lombok, on aurait pu tenter un
retour en avion en abandonnant la voiture, mais on avait encore un
peu de temps devant nous. Et puis la houle finirait bien par rentrer.
En attendant, on squatte les coussins de l’Ashtari café sur les
hauteurs de Kuta, profitant de la vue imprenable, bercés par une
musique électro.
P a g e d e d r o i t e :
K u t a L o m b o k ,
l a b a i e v u d e
l a t e r r a s s e d e
L’ A s h t a r i c a f é ,
l e s p o t d e c h i l l
i n c o n t o u r n a b l e
a p r è s l a
s e s s i o n .
O u t s i d e G r u p u k
d é b u t d ’ a p r è s
m i d i , m a i s i l y
a t o u j o u r s u n
a u s t r a l o a u
f o n d d u
b a r r e l .

I N D O N E S I E
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48
I T A L I E
C i - d e s s u s :
Va r r a z z e e n h i v e r.
U n e b a n d e d e
s n o w b o a r d e r s q u i t t e
l e s A l p e s p o u r t e n t e r
l e c o u p d e s u r f e n
I t a l i e .
N e r ê v e z p a s , u n e
h o u l e d e c e g a b a r i t
n ’ a r r i v e p a s t o u s l e s
j o u r s . M a i s g r â c e à
i n t e r n e t , c e g e n r e
d e s e s s i o n é c l a i r e s t
d é s o r m a i s à l a p o r t é e
d e t o u t l e m o n d e .

I T A L I E
24 janvier 2007. Le vent souffle, une tempête s’installe sur
Chamonix. Pour les amoureux de la glisse, le premier jour de
poudreuse est enfin arrivé. Pour les surfeurs des Alpes (hé oui, ça
existe…), une autre journée épique de surf se dessine. Une énorme
houle s’apprête à frapper la côte Nord Est de l’Italie. Dans un début
d’hiver bien sec de neige en France, c’est une peu fou de ne pas
profiter d’une des premières grosses tempêtes de la saison. Mais la
rareté d’avoir d’aussi bonnes vagues en Italie est plus élevée que de
bonnes précipitations de neige en France. Et même si il y a toujours
le risque qu’il n’y ait plus de vagues à notre arrivée, la perfection
des conditions sur Internet nous décide à tenter le voyage. Notre
destination ? L’un des meilleurs spots de surf en Méditerranée,
Varrazze. Ville du nord de l’Italie, au sud de Gênes dans la région de
Ligurie… La réputation de Varrazze n’est pas surfaite, récif artificiel
pour surfeur expert, c’est une vague creuse, très rapide, qui peut
prendre de très grosses houles.
Rendez-vous à 3 heures du matin avec Flo Orley et Xavier Jordan,
tous deux snowboarders pro, à Sembrancher, au pied du Grand-
Saint-Bernard. Ce coup-ci, on n’est pas là pour profiter des hélicos
italiens, malgré la neige qui tombe en abondance. Le sommeil dans
pipeLine
itaLiano
au coeur de L’hiver, un photographe
québécois instaLLé en suisse pour
shooter du sKi décide de profiter
de La première grosse dep de
L’hiver pour tenter Le coup de surf
en itaLie. faLLait oser, j.f. L’a fait.
les yeux, on roule à vive allure vers Varrazze. Après trois heures de
route, arrivés à Gêne, l’odeur de l’océan se fait plus forte. Cette ville
portuaire vieille de plus de 800 ans, bouillonne toujours autant. J’ai
une courte pensée pour Christophe Colomb qui passa ici une partie
de sa vie. Nous longeons finalement la mer. L’adrénaline monte et
sans cesse je fixe la mer qui apparaît et disparaît pendant qu’on
sillonne la côte. J’entrevois les premières vagues, la houle semble
bonne, sans aucun signe de vent, excellent ! Nous entrevoyons la
plage de Varrazze, le spectacle est magnifique, le soleil se lève,
les rayons transpercent les nuages, ça marche toujours, qu’on soit
en Californie ou en Italie. D’autant plus que ce matin-là, une fine
couche de neige s’était déposée sur les sommets avoisinants, nous
offrant un joli contraste.
Les vagues sont au rendez-vous. Les séries s’ordonnent au large,
des murs de 2.5m déroulent en se fracassant sur le récif. Une
pincée de locaux sont déjà à l’eau, profitant des premières lumières
du jour pour surfer les géants de Varrazze. Y a de la taille, mais aussi
pas mal de jus, ça va faire mal aux bras… Vêtus de néoprène bien
épais, on se jette à l’eau. Après avoir pas mal surfé en Amérique
Centrale et du Sud, puis sur les vagues européennes du côté des
Texte et photos par J.F. Pilon
49

PUBLICITE
I T A L I E
Landes ou du Portugal, je n’aurais jamais pensé qu’il pût y avoir de
si belles vagues en Méditerrané. Plus les heures passent, plus les
vagues s’améliorent, laissant entrer quelques beaux monstres. Trois
heures plus tard on sort de l’eau, épuisé, laissant place à d’autres
pour le challenge. Car s’en est bien un ! La lèvre de la vague est
épaisse, Varrazze est un break lourd, qui avec ce courant demande
un combat permanent pour bien se placer pour la prochaine série.
D’ailleurs ce matin, deux surfers du cru ont déjà fait les frais d’un
mauvais placement en cassant chacun leur board…
Allez, c’est l’heure de se ravitailler et de déguster les plats régionaux
pizza et pasta. Les pâtes sont fraîches et excellentes, exactement ce
qui nous faut pour poursuivre cette journée de surf. De retour au spot,
personne n’en croit ses yeux. Des séries tubulaires défilent devant
nous ! La scène est digne des grands spots de surf, les photographes
sont beaucoup plus nombreux que ce matin. Les moreys sont les
premiers à réussir à entrer dans les tubes très creux, grandiose ! Le
champion italien fait son apparition. D’entrée, il prend de superbes
vagues, mais pas facile de tuber sur cette vague ultra-rapide, et plus
encore de ressortir de la caverne. Magique quand il rentre enfin (et
sort) d’une barrique incroyable. Mais on est où, pas possible que ce
soit l’Italie !
Des infos ?
Des interviews ?
Des vidéos de surf ..?
Les vagues s’enchaînent toujours à fréquence constante. Le soleil
baisse, le crew est fatigué, épuisé par cette journée inoubliable,
le sourire aux lèvres, tout le monde savoure ces derniers moments.
Demain, les vagues seront toujours là. Il ne reste plus qu’une poignée
de surfeurs s’amusant sur les dernières vagues. On se dirige vers
Levanto plus au sud. Levanto, moins bon lors de grosse houle, mais
le spot devrait être parfait pour le lendemain. C’est souvent avec une
ou deux vagues que les souvenirs d’une extraordinaire journée de
surf s’imprègnent à jamais. Je garderai plusieurs bons moments en
mémoire de ce passage à Varrazze. Comme quoi…
Reste qu’une houle aussi forte n’arrive pas tous les jours, rendant
le spot peut-être encore plus magique. Merci Internet ! La liberté de
pouvoir vivre de telles sessions reste un privilège énorme, que parfois
on oublie. Avoir la chance d’être au jour J sur le bon spot avec cette
qualité de vague reste un miracle technologique pour nous surfeurs du
monde moderne. Le surf et Internet sont étroitement liés aujourd’hui,
nous permettant de planifier nos déplacements selon la qualité des
houles. Après un dernier check des conditions météo à venir, le soleil
couchant, les bras comme des nouilles trop cuites, c’est maintenant
plein Sud que notre convoi se dirige, pour d’autres aventures
surfitisque en terre Italienne.
M i s e à l ’ e a u
t e n d u e , g r o s
j u s a u l i n e u p ,
l è v r e é p a i s s e ,
z ’ ê t e s s u r q u ’ o n
e s t e n I t a l i e ? !
REGARDE
photo: DIMULLE

52
D A N E M A R k
de kLitMoLLer
à vorupør
j’avais bien entendu parLer d’une droite de récif qui marcherait queLque part au nord
du danemarK, mais j’avais des gros doutes. était-ce bien raisonnabLe de tout foutre
dans La bagnoLe pour aLLer voir si 2500 Km pLus Loin, je pourrais surfer La nuit…
sans doute que non, mais ça ne m’a pas empêché d’aLLer voir. comme dirait L’autre,
Le voyage, c’est d’abord et avant tout Le mouvement. partir, c’est déjà être aiLLeurs.
il y a des jours comme
ça… On est pris d’un élan,
un élan inexplicable qui
nous pousse à foutre le
camp. Cette fois, j’avais
décidé de prendre à contrepied
le surfeur lambda, en
mettant le cap au Nord. Au
Danemark, jusqu’à la fin
de l’été, on peut surfer après minuit sans problème… À condition
qu’il y ait des vagues. La mer du Nord a beau brasser violemment ses
plateformes pétrolières tous l’hiver, en été c’est un peu plus calme.
Encore une fois je roulais donc en contre sens de tout le monde, les
bouchons étant invariablement de l’autre côté de la route et rien que
ça me rendait heureux ! C’est vrai qu’au mois d’août, un mec normal
essaye d’aller chercher du soleil au sud de chez lui et non l’inverse.
En ce qui me concerne, je laissais Hossegor dans mon sillage, avec
ses milliers de touristes qui tiraient la gueule sous la pluie !
Après 2000 Km de bitume, j’arrivais à la frontière danoise. C’est pas
très grand comme pays, mais il y a du passage... Je m’étais arrêté
au hasard, un peu déconnecté de la réalité, complètement abruti par
les heures de routes. Au bout d’un moment, la route bifurque pour
longer une dune de sable, il n’a pas fallu longtemps avant que je ne
m’arrête pour voir ce qu’il y avait derrière. J’aurais presque pu me
croire dans les Landes. Il y avait des lignes qui striaient la surface
totalement glassy de la mer, les vagues déferlaient mécaniquement
le long d’un banc de sable, à la perfection. Le seul problème, c’est
qu’elles ne dépassaient pas 20 centimètres. Quand les oiseaux de mer
ont l’air aussi gros que les vagues, c’est pas bon signe. Il était encore
tôt, il ne faisait pas plus froid qu’à la maison, le vent était off shore,
mais même en longboard, c’était pas jouable. Sur la carte, le bled de
Klitmoller, où devait se trouver la fameuse droite, n’était plus très loin,
mais je ne me faisais pas d’illusion sur la taille des vagues plus haut
sur la côte.
En cours de route, je fais une halte sur un autre spot indiqué sur le
surf report, le bled s’appelle Vorupør, un nom à faire froid dans le
dos ! Et effectivement le vent soufflait side shore assez fort, il y avait
un petit mètre brouillon qui cassait dans une petite baie protégée par
une digue, mais pas un surfeur en vue, juste quelques windsurfers,
allemands bien sûr. Je me balade en polaire au milieu des mêmes
mangeurs de glace que chez nous, eux arborant fièrement le T-shirt
manches courtes, comme quoi la glace, ça fait toujours recette,
même dans les pays froids. J’ai bien faillit louper mon arrivée dans la
capitale du surf danois, tant tout se ressemble dans ce coin du pays.
Texte et photos : Stéphane Robin
V i g n e t t e d e
g a u c h e :
J e s p e r
F e j e r s k o v l e
l o c a l d e l ’ é t a p e ,
u n e b o n n e t ê t e
d e v i k i n g , p a s
m é c h a n t p o u r
a u t a n t ! !

D A N E M A R k
Une fois passé le panneau Klitmoller, je me gare face au spot, mais la
mer était agitée par le même vent qui soufflait plus bas. Par contre il
y avait des planches de surf sur le toit des voitures, et deux ou trois
types en combi qui regardaient les vagues. Le surf shop était à une
centaine de mètres de là, c’était le seul à des centaines de kilomètres
à la ronde. Avant de partir, je m’étais dit que si des mecs s’étaient
donnés le mal de monter un surf shop dans un bled pareil, c’est qu’il
devait bien y avoir une vague quelque part.
Je rentre chez Westwind surf shop. Le gérant s’appelle Rasmus
Fejerskov, comme la moitié des gars du coin. Le gars est blond, pas
si grand que ça pour un Danois ! Il me renseigne très amicalement
sur les conditions de surf dans le coin, en me rassurant tout de
suite : « Ici, dix mecs à l’eau c’est plutôt rare! Surtout dix mecs qui
savent surfer ! » On était en plein mois d’Août et on ne pouvait pas
dire qu’il y avait foule à la plage, ni même dans les rues. Klitmoller
faisait un peu figure de ghost town. Le genre de bled tranquille où
tout le monde laisse tout ouvert, avec la clef sur la voiture, tellement
il n’y a rien à craindre. Côté swell, le gars avait l’air confiant, et après
m’avoir montré pas mal d’images de leurs meilleures sessions, il
embraye sur la carte des spots du coin. Son frangin ne devait pas
tarder à débarquer, et il ne manquerait pas de me conduire là où ça
marcherait le mieux ! Je voyais mal comment on arriverait à trouver
un spot surfable avec des
conditions aussi merdiques,
mais il m’avait presque donné
envie ! Le frangin n’avait pas
l’air d’un marrant, c’était
plutôt un viking taillé dans le
rock, le genre de type qu’il
ne vaut mieux pas emmerder
tard le soir. Plein d’entrain,
il me serre la main sans trop me la broyer, tout aussi étonné que son
frangin de voir un type venu de si loin pour surfer au Danemark.
La chasse est ouverte.
Un coup d’œil au bulletin météo et quelques coups de fils suffisent
à lancer la chasse. Dix minutes plus tard, j’étais assis sur un bloc de
béton de la digue du port Hanstholm. Entouré d’un petit groupe de
locaux qui se tâtaient pour aller à l’eau, on regardait en contrebas une
droite qui frisait près des blocs, elle manquait encore un peu de taille
pour que ça devienne surfable. Le vent soufflait off shore et de temps
en temps le spot devait offrir des runs assez tendus, mais ce ne
serait pas pour cette fois. Les gars étaient à peine déçus, sans doute
habitués à attendre les bonnes conditions. En revanche, ils avaient
S e s s i o n d a n s
l e s e a u x
g l a c i a l e s d e
Vo r u p o r.
53
TOM FREY

54
D A N E M A R k
tous des petites planches entre 6 et 6’2’’, alors, soit ils voulaient se la
jouer vrais faux Irons brothers, soit ils surfaient vraiment…
De retour en ville, c’est l’heure de la bière, la grande salle du bar de
la plage est vide, personne, pas un type accoudé au comptoir. Les
vinyles agrafés sur les murs en disent long sur l’ambiance pop rétro
de ce qui devait être une ancienne salle des fêtes. On s’enfonce dans
les canapés défoncés en regardant la mer, un bon spot pour rester au
chaud l’hiver. On est vite rejoint par quelques locaux pour quelques
bières de plus, et les quelques filles présentes commencent à faire
monter la pression. Je ne comprenais rien de ce qu’ils racontaient, il
y avait pas mal de grands blonds et des grandes brunes magnifiques.
Hé oui, il n’y a pas que des blondes au Danemark, et on ne va pas
s’en plaindre !
On termine la soirée vaille que vaille chez les gars du surf
shop, à grands coups de gnole artisanale, tendance ravageuse.
Heureusement, le lendemain matin, il pleuvait ; ça tombait bien,
j’avais pas la force de m’extraire du canapé où j’avais passé la nuit.
Rasmus et son frère étaient partis bosser en me disant de faire
comme chez moi, ils m’appelleraient au cas où il y aurait du surf,
plutôt cool les gars !
Les frangins m’avaient conseillé d’aller à Bunkers, le spot le plus
consistant de Klitmoller, situé un peu à l’écart du centre. Une fois sur
place, ce n’était pas glorieux non plus, les vagues paraissaient toutes
petites, écrasées par un vent side shore. En me rapprochant, je vis des
gars dans l’eau, des débutants en longboard sans doute. En retournant
à ma voiture, j’aperçois deux gamins avec des Bonzers des frères
Campbell ! Il aura fallu que je vienne aussi loin pour tomber sur ces
modèles originaux ! Par contre, je ne saisissais pas bien ce que ces
kids faisaient là avec des planches faîtes pour rider des barrels. Ça
devenait intrigant, tout le monde semblait suréquipé, alors qu’il n’y avait
de vague nulle part. Il y avait aussi pas mal d’Allemands, mais ils étaient
encore loin de maîtriser leur Bic en plastique, comme d’hab quoi.
Un petit passage par le shop s’imposait, ne serait ce que pour éclaircir
le cas intriguant des Bonzers. Une vraie histoire. Il était une fois
un Américain, un certain Mike, qui s’était marié avec une Danoise
rencontrée en tripant sous les tropiques. Mike faisait du surf et bien
que se retrouvant à habiter loin de sa Californie natale, il comptait bien
trouver une vague à se mettre sous la dent dans son pays d’adoption.
Il faisait depuis partie des pionniers du surf dans le coin. Surnommé
“ghost-rider“, je m’attendais à le voir apparaître à tout moment.
Pour les vagues, il fallait être patient, c’est bien connu, et ne pas
lâcher la météo, très changeante dans ce coin. Les dieux de la
météo étaient de bonne humeur, cet après midi-là, Bunker se mit à
fonctionner enfin ! Sans crier gare, le vent avait brusquement viré side
shore, et la droite fonctionnait pas trop mal, les plus grosses séries
m’arrivaient aux épaules, il n’y avait que deux débutants dans l’eau…
La session fut vite écourtée par un revirement du vent, mais j’avais
eu un premier aperçu de la droite, qui poussait plus qu’elle n’en avait
l’air. J’avais eu plutôt chaud dans ma 4/3 alors qu’une 3/2 aurait suffi,
même un modèle plein de trous comme la mienne.
Retour en ville, passage obligatoire chez les frangins qui fermaient
le shop. Je leur fais part de mes premières impressions et ils me
regardent avec un léger sourire. Le vent semble mollir et ils pensaient
pouvoir se mettre à l’eau à leur tour un peu plus tard. En attendant,
c’est l’heure du ravitaillement. Direction la case des frangins. Ils
louaient le rez-de-chaussée de leur maison à un pizzaïolo libanais…
Du coup les emballages de pizza encombraient tous les coins de la
cuisine. Menu simple et nourrissant, mais pas très équilibré : pour
le moment c’était pizza ou rien. Le jour où ils en auraient marre des
pizzas, ils prévoyaient de le louer à quelqu’un d’autre. Pizza-bière
en attendant que le vent finisse de tourner et de s’établir. Quand on
est sorti de là, il était pas loin de 22 heures, et on prit la direction de
Bunkers, il faisait encore jour, mais la température avait bien baissé.
High Surf Advisory
Du haut de la dune, il n’y a pas photo, la droite déroule sur une bonne
cinquantaine de mètres voire plus, le vent est pile off shore, et même
s’il n’y a qu’un petit mètre, ça suffit amplement pour se caller un surf.
J’ai un peu de mal à me glisser dans ma combi mouillée, mais je
n’allais pas le regretter. Le point break fonctionne comme n’importe
quelle vague au monde, un beau take-off au large, suivi d’un mur
assez mou qui accélère dans l’inside pour finir sur un tapis de moules.
Gaffe à ceux qui se feraient enfermer dans le mini-barrel, mieux vaut
ne pas s’y jeter à plat ventre ! La lumière décline très lentement,
en baignant le line up d’un bleu violet qui rend les vagues plus
hallucinantes encore. Il devait être minuit passé quand on est sorti
de l’eau, et la nuit n’était pas complètement noire. D’ailleurs il restait
encore des mecs à l’eau. Les gars du cru profitent de ce genre de
session estivale tant qu’ils peuvent. En hiver, il fait jour entre 9 et 17h
et les températures glaciales en calment plus d’un. Tous sauf peutêtre
Jesper, qui lui n’avait vraiment peur de rien ! Pas complètement
fou pour autant, il surfait toujours avec un autre gars, depuis le jour où
il a failli y rester, après avoir déchiré sa combinaison dans une eau à
2 degrés. L’eau gelée était entrée tellement vite par la brèche ouverte
dans sa combinaison déchirée d’un coup d’aileron, qu’il avait failli
perdre connaissance. Heureusement que son pote était là pour l’aider
à sortir de l’eau.
Pour lutter contre le froid, certains rentrent se mettre sous la douche
chaude en combi et retournent à l’eau après. Et je ne parlerais pas
de ceux qui vont se baigner à poil la nuit, tellement la concentration
de gnole dans le sang fait effet d’antigel ! Pas de doute, j’étais tombé
sur un vrai repère de viking ! Au bout d’une semaine, j’avais un
peu fait le tour de Klitmoller, j’en savais un peu plus sur les vagues
locales et aussi quelques spots, plus au sud, qui marchaient avec
une orientation de houle spécifique. Certains secrets spots m’avaient
même été révélés par le fameux ghost-rider, qui conservait dans son
garage une panoplie de bonzers incroyable. Il les sortait les bons
jours, mais aussi quand il s’échappe l’hiver pour dropper les grosses
vagues de Madère. Je n’étais pas encore complètement parti, mais
j’avais déjà envie de revenir. Il faut dire que la concentration de top
modèles dans les rues de Copenhague a de quoi laisser perplexe.
Hossegor a beau concentrer les plus beaux barrels du monde, on était
loin des bombes danoises…
Vo y a g e u r d a n s
l ’ â m e , M a r t i n
N i e l s e n n o u s
p r é s e n t e s o n
h o m e - s p o t ,
l a d r o i t e d e
b u n k e r.

5
W E T S U I T S
faites peau neuve pour L’hiver
Collection automne hiver 2007, les nouveautés.
Chez Billabong, côté nouveauté hommes et femmes,
c’est vers l’Hybrid Zip qu’il faut se tourner, une innovation
en matière d’entrée. Ce système breveté combine la
facilité d’enfiler et de retirer sa combinaison à l’aide
d’un back zip, tout en gardant la souplesse d’un système
ziperless. C’est une révolution dans la conception des
combinaisons, qui en alliant l’Airlite Superflex, le liquid
Taping sur les points critiques, donne une combinaison
aux entrées d’eau très limitées pour un confort
exceptionnel.
Chez O’Neill, les nouveautés se nomment FSW (une
colle liquide utilisée pour les coutures à base de silicone
uréthane) et LSD (Lombard Seamless Design, supprimant
les coutures au niveau du fessier et du dos). Mais c’est
billabong
Solution Platinum Backzip
4/3 mm
Prix public conseillé : 380 euros
Une combinaison avec les
meilleurs matériaux disponibles
pour répondre aux exigences
d’AI ! En combinant la
technologie de l’Airlite
Superflex et du néoprène
Japonais à l’intérieur
(le Platinum Airlite), la
Solution est le nec plus
ultra en termes de
souplesse et de confort.
Sa structure constituée
de cellules plus larges
est associée à une
doublure en jersey qui
retient la chaleur et évacue
l’eau. Les coutures sont collées
puis cousues (GBS), on trouve
des empiècements anatomiques,
un caoutchouc antidérapant sur
les poignets et les chevilles, une
poche pour clé et des genouillères
en silicone haute densité, rien ne
manque pour cette formule 1 des
combinaisons.
également du côté du look et des graphismes tendance
que la marque s’est tournée, avec relooking bicolore
recto/verso efficace.
Cette année, Rip Curl, en plus d’apporter de nouvelles
solutions technologiques avec la H-Bomb, la première
combi chauffante, se pose de bonnes questions sur le
plan du respect de l’environnement. Problème on ne
peut plus sensible quand on aborde les néoprènes. En
attendant la mise au point d’une filière de recyclage en
collaboration avec le Conseil Régional d’Aquitaine et
l’ESTIA (Ecole Supérieure des Technologies Industrielles
Avancées), dès cet été Rip Curl a lancé le recyclage des
combis. Ces vieux bouts de néoprène poreux et craquelé
qui moisissent au fond de votre garage, ne le jetez pas !
o’Neill wetsuits
Psycho I 4/3 mm
Prix public conseillé : 260 euros
Sans aucun doute le meilleur rapport
qualité/prix de toute la gamme O’Neill
Wetsuits car elle intègre la même
conception, la même flexibilité que
la Psycho II. Côté nouveautés, le
FSW (colle liquide pour couture à
base de silicone uréthane) utilisé
pour l’extérieur, le LSD (Lombard
Seamless Design) supprimant les
coutures au niveau du fessier
et du dos et les derniers pads
D-Tox (association de néoprène
et de silicone) aux genoux. La
suppression des coutures
entre les jambes assure
un meilleur maintien et de
meilleures rotations du bas du dos lors
des manœuvres. L’absence de coutures
sous les bras et les côtés permet
d’accroître la vitesse lors de la rame. Un
concentré de technologie pour un prix
canon.
Ils seraient incinérés, voire enterrés, et croyez-nous sur
parole, ce n’est pas la bonne solution ! Donnez-leur une
seconde chance, amenez-les dans les Rip Curl Pro Stores
de Biarritz, Anglet, Hossegor, Mérignac ou Bordeaux,
jusqu’au 17 octobre. Plutôt que de partir en fumée
extrêmement toxique, elles vont être hachées menues
et servir de garnissage pour des poufs fabriqués avec
les bannières des événements Rip Curl, recyclées pour
l’occasion ! Non seulement vous ferez une bonne action,
mais aussi une bonne affaire si vous deviez changer de
combi cet automne : pour vous remercier de vos efforts,
Rip Curl vous offre une réduction de 20% sur l’achat
d’une nouvelle intégrale !

W E T S U I T S
oxbow / Tuteo 4/3mm
Prix public conseillé : 229 euros
Finition Glide Skin aux poignets,
chevilles et col. Renforts aux
genoux. Le modèle Tuteo bénéficie
d’un assemblage GBS cousu collé.
Néoprène LFX Strech bras , épaules,
cuisses, lombaires. Néoprène fine
mesh Glide Skin poitrine et dos. Tapes
intérieurs de renfort, soufflet zip dos.
Quiksilver
Cell Hyperstrech Chest Zip 4/3 mm
Prix public conseillé : 269 euros
Déjà trois années que le concept Cell
de chez Quiksilver continue de faire ses
preuves. On retrouve toujours ce concept
de seulement trois panneaux au total,
assemblés par une technologie de
coutures cousues-collées, puis
renforcées de bandes liquides afin
d’éliminer les risques d’irritation
dus aux frottements sur les
coutures. Elle est réalisée dans un
néoprène Hyperstrech (extensible
quatre sens) pour le confort.
Elle dispose d’un système de
fermeture au niveau du cou qui
assure une parfaite étanchéité
de la partie supérieure.
rip curl / H Bomb 4/3 mm
Prix public conseillé : sur demande
Bienvenue à la première combinaison
avec chauffage intégré, la toute nouvelle
H-Bomb. Equipée de deux résistances
qui réchauffent de la nuque aux reins,
jusqu’aux extrémités. Les résistances sont
composées de fibres, et non de métal, il n’y
a donc aucun champ électromagnétique et
zéro risque de corrosion par l’eau salée. La
H-bomb est alimentée par deux batteries au
Polymer Lythium Ion de 7,2V de même type
qu’un I-Pod. Selon Nathan Edge qui évolue
sur le WCT, « c’est unique ! Tu as réellement
chaud, même lorsque tu es assis et attends
les vagues... ». À quand la combi à batterie
solaire sur les épaules ?
rhino
Venom BS Backzip 5/3 mm
Prix public conseillé : 310 euros
-100%Thermoelastic
(100% stretch)
-Superlite Neoprene
-Coutures ABS
(Aqua Bloc Sealed Glued)
-Coloris: Black , Red , Silver
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L O N G B O A R D
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L O N G B O A R D
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20 21
1. edora \ Analog \ Prix public conseillé : 25 euros \ 2. bi-fold coin \ Nixon \ Prix public conseillé : 36 euros \ 3. tarmac mid \ Gravis \ Prix public conseillé :
95 euros \ 4. rubix \ Quiksilver \ Prix public conseillé : 99 euros \ 5. Picadilly \ Cool Shoe \ Prix public conseillé : 49,90 euros \ 6. Pc 7 \ FCS \ Prix public
conseillé : 72 euros \ 7. batskull \ Gorilla Grip \ Prix public conseillé : 33 euros \ 8. folco \ Oxbow \ Prix public conseillé : 75 euros \ 9. tiezo \ Oxbow \ Prix public
conseillé : 65 euros 10. Yardsale \ New Era \ Prix public conseillé : 49,90 euros \ 11. flames Longboard – Speed Demons \ Prix public conseillé : 185 euros
\ 12. epiphone \ So Cal 50 \ Prix public conseillé : 520 euros \ 13. Plexi \ Vestal \ Prix public conseillé : 319 euros \ 14. Les Paul black beauty 1954 \
Gibson \ Prix public conseillé : à partir de 5000 euros \ 15. gibson \ Médiator \ Prix public conseillé : 1 euro \ 16. fanning \ Reef \ Prix public conseillé : 55 euros \
17. Zorg \ Von Zipper \ Prix public conseillé : 90 euros \ 17. old skool v rise against \ Vans \ Prix public conseillé : 65 euros \ 19. bickle \ Electric \ Prix
public conseillé : 115 euros \ 20. dinero \ Quiksilver \ Prix public conseillé : 105 euros \ 21. edison black skulls \ Kustom \ Prix public conseillé : 74 euros \
22. finger flip \ O’Neill \ Prix public conseillé : 159 euros \ 23. intel \ Matix \ Prix public conseillé : 69 euros \ 24. skank \ Protest \ Prix public conseillé : 64,95 euros
\ 25. signature Parko \ Billabong \ Prix public conseillé : 38 euros \ 26. airport Crew \ rip curl \ Prix public conseillé : 60 euros \ 27. garage \ Split \ Prix
public conseillé : 60 euros \ 28. smith \ Sooruz \ Prix public conseillé : 59 euros \ 29. san blas \ Rip Curl \ Prix public conseillé : 95 euros \ 30. Plaint \ Billabong
\ Prix public conseillé : 70 euros \
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peyo Lizarazu
Big wave r i d e r e n stand up p a d d l e !
0
Peyo Lizarazu est un habitué des grosses vagues, et ce n’est
pas par hasard s’il s’est fait remarquer l’hiver dernier pour
avoir shooté des vagues énormes à Avalanche en stand up
paddle ! Il fût sans aucun doute l’un des premiers à se mettre
au stand up en France et sans négliger les petites vagues,
il entend bien continuer à repousser les limites au-delà du
raisonnable avec son nouveau jouet. Entretien avec un mutant
de la glisse.
Comment en es-tu arrivé au stand up paddle ?
Je m’y suis mis après le premier passage de Laird en France. Au
début, je faisais de la pirogue, et je ne savais pas où trouver une
planche pour le stand up. Je suis allé voir Philippe Barland, qui est
toujours intéressé par les nouveaux projets, il m’a aidé à mettre un
shape au point en s’inspirant de la planche de Laird. Ensuite on a fait
une seconde version moins longue, un modèle plus radical, adapté
pour les petites vagues.
Certains voient le paddle comme une menace, il permettrait de
prendre plus de vagues que les autres, qu’en penses-tu ?
C’est vrai que le stand up paddle pourrait servir à prendre plus
de vagues, pour des gars qui se sentent frustrés sur une planche
normale. Mais ce n’est pas la bonne attitude à avoir, c’est pas
parce qu’on fait du paddle qu’on doit se croire tout permis, il faut
continuer à respecter les autres. Et puis avec le paddle on peut
facilement passer d’un spot à l’autre et se trouver une vague plus
difficile d’accès à la rame. Par contre, les gens sous-estiment un
peu le côté physique de la pratique, il faut des jambes pour rester
debout pendant des heures et ça limite déjà pas mal la durée des
sessions.
Ce n’est pas un handicap une planche aussi volumineuse dans
les grosses vagues ?
Au début, j’utilisais une planche de 12 pieds assez large et c’était
pas toujours évident… L’avantage, c’est la mobilité au line up, et ça
marche vraiment bien une fois que tu es parti sur la vague. Quand
tu te fais ramasser, il faut faire attention, mais la rame ne pose pas
de problème. Pour l’hiver qui arrive, je vais m’en faire fabriquer un
“spécial grosses vagues“. Il sera plus étroit, mais toujours avec un rail
épais pour pouvoir rester debout dessus.
Tu penses que le stand up est appelé à se développer dans les
grosses vagues ?
C’est vrai que pour la plupart des gens, ça reste un outil idéal pour la
promenade et les petites vague. Mais ça marche très bien dans les
grosses aussi, c’est une question d’engagement. Il faudra sans doute
du temps pour apprendre à maîtriser le support dans le gros, c’est
pas mal physique aussi. Mais bon, il y a quinze ans, on ne voyait
pas grand monde à l’eau avec des guns quand ça pétait à plus de 4
mètres, maintenant il y plein de monde même l’hiver, ça prouve que le
surf de gros évolue.
Quelle est la règle de base pour s’attaquer aux grosses vagues en
stand up paddle ?
Ça peut sembler facile mais ce n’est pas forcément le cas. Pour
assurer dans les grosses vagues, il faut en avoir l’habitude. Il est
même impératif d’avoir surfé des grosses vagues à la rame avant
de se pointer en paddle. C’est une question d’apprentissage et de
respect. À Guéthary par exemple, je verrais du mauvais œil un gars
se pointer avec son paddle, s’il n’a jamais surfé le spot avec une
planche normale.
Propos recueillis par Stéphane Robin
STéPHANE ROBIN
GUILLAUME ANSELIN

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2
fred basse
L a bosse d u surf
De la co-fondation de Rip Curl aux rides mythiques à
Belharra en novembre 2002 et mars 2003, Fred Basse
compte parmi les rares surfeurs à avoir concilié avec
succès la performance sportive ultime et la réussite
professionnelle dans un seul et même domaine : le surf.
Une réussite et un parcours qui impressionnent, à l’image
du personnage. La stature d’un taureau, l’œil en perpétuel
mouvement, l’impassibilité d’un bonze, Fred Basse en
impose toujours quand on le rencontre, fut-ce à l’eau ou
derrière son bureau.
C’est en 1983 que l’aventure Rip Curl a commencé à Hossegor.
Certains diront que François Payot et Fred Basse ont pris la vague
du surf business au bon moment et qu’ils n’ont “eu qu’à“ exploiter
un bon filon, et qu’aujourd’hui ce genre d’aventure ne serait plus
possible. C’est oublier qu’en France à cette époque, tout était à
construire : faire émerger ce qui allait devenir le socle de l’industrie du
surf d’aujourd’hui. Il n’y avait pas grand monde à Hossegor dans les
années 80 pour rider les barrels vierges de La Piste ou de La Gravière,
et encore moins pour acheter des shorts de surf. Il a donc fallu
inventer, communiquer et véhiculer tout un imaginaire autour du surf,
pour lancer chez nous le sport qui avait déjà conquis des générations
STéPHANE ROBIN

de Californiens et d’Australiens. Nul doute que la création de Rip
Curl Europe y fut pour beaucoup. C’est grâce à la motivation et à la
perspicacité d’un homme comme Fred Basse que l’industrie du surf
business a pu atteindre le niveau de développement qu’elle connaît
en Europe aujourd’hui. Propos choisis.
« Aujourd’hui, les entreprises françaises sont plus grosses que les
entreprises australiennes dans le milieu des affaires. Et la France
possède le plus gros circuit dans le domaine des compétitions. »
« Mon premier salaire devait tourner autour des 1500 francs, on ne
parlait pas d’argent à ce moment-là, on allait surfer et on travaillait
dans le surf. C’est ça qui importait. On voulait vivre notre passion
jusqu’au bout .»
« Ce n’était pas facile aux débuts. La société a frôlé la faillite
plusieurs fois… La première braderie a été mise en place en 1986,
pour écouler les stocks d’invendus et ramener des liquidités dans
la boîte pour éviter le dépôt de bilan. On a pris un gros virage vers
1995-96 et il a fallu largement augmenter la taille de l’entreprise.
Notre cheminement n’est pas lié au hasard, nous avions un rêve et on
a construit le surfbusiness en vendant ce rêve. »
Il faut se souvenir que dans les Landes début 80, le surfing way of
life n’allait pas encore de soi, et il aura fallu attendre plus de deux
décennies avant que les municipalités commencent à comprendre
l’intérêt économique du surf. Pendant très longtemps, la spécificité
de Rip Curl a été de fabriquer des produits pour les surfeurs par des
surfeurs. Fred Basse est un surfeur, et pas des moindres, il a remporté
les championnats de France en 1978, et il a toujours fait partie de
l’élite en suivant de près les évolutions de la pratique. Et le passage
au surf tracté à la fin des années 90 ne lui a pas échappé.
Et pourtant, depuis le Havre, d’où il est originaire, la route de Fred
Basse était loin d‘être tracée. Son arrivée dans le monde du surf
busines se fera grâce à la collaboration aux mythiques Nuits de la
Glisse au travers desquelles il acquérra une culture surf internationale.
Les films d’Yves Bessas étant alors une des seules portes d’entrée
dans le monde du surf avec Surfer magazine. C’est encore Yves
Bessas qui rapportera la première combinaison Rip Curl en 1980.
Les choses vont alors s’enchaîner très vite avec l’obtention d’une
licence Rip Curl et la fondation de Rip Curl Europe à Hossegor.
À la même époque, une autre révolution touche la France, celle du
windsurf. Fred Basse s’y intéressera tout naturellement et passera
professionnel dès 1981. Il sera aussi à l’aise sur une planche à voile
que sur un surf. S’il se fera un nom dans le monde du “funboard“,
c’est avec le premier ride Belharra qu’il entre dans l’histoire du surf,
en compagnie de Michel Larronde, Vincent Lartizien, Yann Benetrix,
Max Larretche et Peyo Lizarazu.
Fred Basse compare volontiers ce ride avec l’ascension d’un 8 000 m.
« Surfer Belharra était un moment exceptionnel, on ne savait pas
où l’on allait. D’ailleurs, on a jamais pensé qu’on surferait une des
plus grosses vagues du monde ce jour-là. Tout est allé très vite, on
n’a pas le temps d’avoir peur dans ces moments-là. Et mis à part
l’exploit sportif, c’est aussi un grand moment pour le surf français.
Ça a permis de marquer notre territoire au niveau international et
par la même occasion de dynamiser le surf en Europe »
Stéphane Robin
Le secret de la réussite de Fred basse réside selon lui dans une seule chose : la passion.
Cette passion du surf lui a permis de créer un équilibre de vie, où l’énergie issue du surf
est mise au service de l’entreprise. Faut-il pour autant être big wave rider pour être un bon
“surfbusinessman“ ?
« Être un surfeur de l’extrême n’est pas une obligation. Être capable de surfer des grosses
vagues, c’est montrer des qualités d’engagement. Mais le plus important c’est la passion.
Il faut avoir envie de mettre toute son énergie dans son travail, comme à l’eau. C’est très
important de rester en contact avec l’élément. Je n’ai plus le physique que j’avais il y a
quelques années à Belharra, mais je continue à faire du tow-in à La Nord dans 15-20 pieds
sans souci. »
Quand on lui demande quel fut son moment préféré dans la vie de l’entreprise, c’est le trip
annuel aux Mentawaii qui lui vient immédiatement à l’esprit. On le comprend : les dirigeants
de Rip Curl avaient pris l’habitude de se réunir tous les ans sur un bateau pour aller à la
recherche des meilleures vagues de l’archipel indonésien, tout en parlant affaires.
« Le premier voyage au début des années 90, on l’a réalisé sur l’Indies Trader, qui ne
s’appelait pas encore comme ça à l’époque. On devait être huit ou neuf sur le bateau. Les
Australiens, les Américains et les Français. C’est d’un de ces colloques de fondateurs qu’est
né le concept du Search. La plupart des grosses décisions concernant l’entreprise étaient
prises à ce moment-là. La stratégie du groupe pour l’année à venir se définissait entre
deux sessions dans des vagues parfaites. On pouvait s’engueuler à huit clos avec les autres
fondateurs et se retrouver à l’eau ensuite, surfer pendant des heures et tout oublier. »
Le credo « made by surfers for surfers » a pourtant pris du plomb dans l’aile chez Rip Curl,
depuis le départ de François Payot et le recrutement de dirigeants non surfers ?
« Dans les années 80-90, nous faisions partie des fondateurs entrepreneurs, nous faisions
fonctionner l’entreprise avec des gens de notre entourage, et donc des surfeurs. Dans les
années 90, le besoin de grandir des entreprises s’est trouvé confronté à un problème de
compétences. On ne trouvait pas chez les surfeurs les personnes dont nous avions besoin
pour développer notre activité. Nous avons donc du faire appel à des personnes venant
du sport en général pour combler un manque chez les surfeurs. Aujourd’hui, on arrive à la
troisième génération dans l’entreprise, et l’on arrive maintenant à trouver des gens qui ont à
la fois une solide culture surf et un savoir faire qui correspondent à nos besoins. C’est comme
cela que les surfeurs et la culture surf réintègrent progressivement l’entreprise. »
3

4
Maurice coLe
Tr o i s tranches d e l a v i e d ’ u n gourou
M a u r i c e , t o u j o u r s à l a r e c h e r c h e d u s h a p e u l t i m e .
Texte et photos : Stéphane Robin

Maurice Cole est un génie, un gourou, un monde à lui tout seul.
Maurice est un surfeur ultime, qui n’arrête jamais de penser
a quoi ressemblera sa prochaine planche. Il est obsédé
par la vague, la précision de la trajectoire, la vitesse et la
technologie qui lui permettra de réaliser le ride le plus pur, le
ride ultime.
Les doigts dans la prise, Maurice a remporté les compétitions
les plus prestigieuses d’Australie, mais il a subit une
ségrégation à peine dissimulée de la part du milieu du surf
white on white, qui l’a mis hors course. C’est en freerider
pur et dur qu’il débarque à Hossegor au début des années
80, un lieu où il s’affirme comme le shaper mystique, celui
qui fabriqua les planches magiques du jeune Tom Curren.
Des années plus tard, on le retrouve toujours avec plaisir, le
rabot à la main à l’atelier de Surf Odyssey à Capbreton. Une
belle occasion de revenir sur une vie mouvementée, jusqu’à
sa dernière obsession, la chasse aux plus grosses vagues de
la planète. On ne le sait pas toujours, mais depuis quelques
saisons, Maurice est devenu le tow-partner attitré de Ross
Clark-Jones dans son incessante quête de découverte des
plus belles vagues de la planète. Une obsession poussée
jusqu’à l’extrême limite, puisque leur dernière lubie (folie ?)
pour trouver et surfer la plus grosse vague du monde : dévaler
en plein océan une vague scélérate, une de ces vagues
fantômes qui frappent parfois en plein océan, capables de
couler les plus gros navires…
Retour en sa compagnie sur les moments clé de sa vie
mouvementée de Gourou-Shaper.
Premières influences,
Dane Kealoha et sa démesure
En 1973, Dane Kealoha devenait le meilleur surfer des états-Unis,
pendant ce temps-là, Maurice Cole shapait sa première planche dans
un bled paumé du Victoria (Australie). La génération du « surf all day,
party all night » à laquelle appartenait Dane allait bientôt rattraper
Maurice, pour l’entraîner loin du surf, dans un univers de drogue, de
violence et de décadence. Trois décennies et quelques plus tard le
surf continue de driver leur vie. Les deux hommes sont toujours aussi
mystiques et imprévisibles. L’un comme l’autre ne connaissent que la
démesure. Et ce n’est pas un hasard si Dane a refait surface en 2002
pour tracter Garrett McNamara dans le plus gros tube jamais ridé à
Jaws.
« Dane, c’était le maître de Backdoor. Il restera un des surfers
hawaiiens les plus puissants et des plus stylés de l’histoire,
complètement emprunt d’un héritage royal. Je me souviens bien des
boys du North Shore, à l’époque tout le monde surfait des planches
différentes. La première planche que je me suis fabriqué c’était une
5’10, par 20 1/2 et 3 1/4 , elle était verte, j’avais suivi les influences
de Wayne Lynch. Elle avait un swallow tail, je crois que j’avais copié
ça sur une planche de Ben Aipa. J’ai fait le tour du monde avec cette
planche, elle marchait partout. Je suis allé en France, à Hawaii, à Bali,
tout ça avec une seule planche. J’ai surfé la Gravière fat, Backyards
à 10-12 pieds solides, les locaux appelaient ce spot « graveyard »,
tellement c’était violent. Ce jour-là, il n’y avait pas grand monde à
l’eau, j’y suis allé direct, j’ai pris deux ou trois grosses vagues et je me
suis fait ramasser, mais la planche avait tenu le coup.»
Tom Curren, le premier reverse V
et LA 6’9 Magique
« En 1991, j’ai fabriqué une planche très spéciale pour Tom Curren.
Il avait déjà gagné son troisième titre de champion du monde sur
mes planches, et cette fois-ci, c’est arrivé un peu par hasard. J’avais
récupéré un préshape un peu voilé et finalement je l’ai shapé comme
je pouvais, j’ai obtenu un léger vee renversé sous le pied arrière à
la place du traditionnel vee qu’il avait sur ses autres planches. Tom
a tout de suite adoré la planche, il m’a dit que c’était la planche la
plus rapide qu’il aie jamais surfé. Un moment vraiment émouvant, car
j’avais la sensation d’avoir découvert un truc génial pour faire des
planches qui iraient encore plus vite. »
«1991 toujours, on avait fait une session d’anthologie à la piste. Je
surfais souvent avec une planche dont les rails étaient noirs, et quand
les gars me voyaient sortir cette board, ils savaient que c’était sérieux,
qu’il fallait sortir le gun. Ce jour-là, Tom avait une 6’1 et il n’arrivait
pas à sortir de tubes, c’était gros et solide, il y avait un bon 6/8 pieds
qui soufflait des barrels énorme dans 50 cm d’eau. En sortant, il m’a
demandé de lui faire une planche. On a discuté un peu sur la plage,
Tom savait ce qu’il voulait, on est allé manger une pizza, et une heure
et demie après, j’avais la planche dans la tête. Une 6’9, celle avec
laquelle il fit des miracles, c’était une planche magique. Elle marchait
à toutes les tailles, il gagna la finale de Bell’s Beach dans des petites
vagues avec cette planche. C’était dingue de bosser avec ce mec !
Un jour, il m’invite à passer chez lui, et là je vois qu’il n’a que deux
planches, une 6’1 et une 6’9, alors je lui ai demandé s’il n’en voulait
pas plus ? Il m’a fait une liste de 6 planches de 6’0 à 8’3, après me
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l’avoir donnée il l’a reprise pour ajouter x 2 devant toute les planches.
Déjà à l’époque certaines planches étaient fabriquées en polystyrèneépoxy,
il y avait de tout. Tom était prêt à tout essayer. »
« Ça fait déjà quelques années que je ne travaille plus beaucoup avec
les pros du WCT, ils ne me donnent pas assez d’inspiration. Ils veulent
toujours les mêmes planches, et certains ne veulent même pas tester
des nouveaux designs ! C’est une vraie frustration pour moi, c’est
pour ça que c’était génial quand je faisais des planches pour Tom.
Il était capable de sortir de l’eau entre deux séries, courir jusqu’à
une cabine téléphonique pour m’appeler et pour savoir comment je
pourrais lui faire une meilleure planche. Je me rappelle lui avoir fait
une planche dont il n’arrêtait pas de retailler les ailerons. Même sur
la plage, il continuait à les modifier, les poncer, il avait de la poussière
partout. Il voulait tellement améliorer ses planches tout le temps que
c’en était extraordinaire. »
Le futur : tout viendra du tow
« C’est le tow-in qui me fait pousser toujours plus loin les limites
de l’expérimentation. En plus j’adore ça ! Si on m’avait dit quand
j’avais quarante ans que je prendrais la plus belle vague de ma vie
dix ans plus tard, j’aurais dit : nah, c’est derrière mois tout ça. Mais
un jour en Australie, une fois que Ross avait pris une bonne quinzaine
de vagues, il m’a dit, vas-y avant que les conditions ne changent.
Les vagues étaient énormes, pas loin de 20 pieds. Une perfection
absolue, la mer était totalement glassy, pas une ride venait troubler
la surface de l’eau. Une fois lancé à fond sur cette vague, je pouvais
entendre le frottement de la planche contre la surface de l’eau, c’était
une sensation de pureté incroyable à cette vitesse. Et puis une paroi
immense s’est projetée au-dessus de moi, j’étais au creux d’un
énorme tube ; le plus gros, le plus profond de toute ma vie.
J’ai quand même réussi à prendre encore plus de vitesse, et j’en suis
sorti complètement halluciné ».
« En tow in, on ne sait pas où sont les limites. Personne ne s’est
jamais attaqué à ces vagues scélérates (rogue waves en VO) qui
pourront dépasser les 100 pieds. C’est un autre univers, c’est là qu’on
veut aller Ross et moi. On repère les vagues sur internet. Maintenant
il y a des logiciels spéciaux qui permettent de savoir où et quand la
vague va se former, grâce à une observation par infrarouge. On a des
informaticiens qui bossent dessus en Australie, on est capable de
savoir 24h à l’avance si la vague n’a pas déjà pété en pleine mer.
Ce qu’on attend, c’est la conjonction de plusieurs facteurs. D’abord
une énorme dépression au large de l’Australie ou ailleurs, un swell qui
se combine avec les courants marins et un récif assez profond et bien
placé pour recevoir cette vague. Ça va peut-être nous prendre un ou
deux ans, on a déjà des idées sur l’endroit où ça devrait arriver.
En ce moment, on est en train de mettre au point un équipement
spécial pour ce défi. Pour des questions de résistances des matériaux,
la planche sera recouverte de titanium pur. Je sais que la technologie
est au point pour fabriquer ce type de planche, qui sera plus lourde,
plus rigide et incassable. On travaille dessus avec les ingénieurs de
Red Bull racing, qui appliquent déjà ces procédés en formule 1.
La base de la planche sera en mousse avec les ailerons déjà
installés dessus et le titanium sera appliqué par électrification, ce qui
permettra de reproduire exactement les caractéristiques du shape.
Quand Ross ridera cette board, il sera équipé d’une combinaison en
carbone, avec des renforts un peu partout, sur les côtes et sur le dos
pour ne pas se faire briser en deux en cas de problème.. On aura
aussi besoin de jet skis surpuissants, pour dépasser la vitesse de
cette vague, et c’est moi qui piloterai Ross sur cette vague, à cette
taille, il ne fait confiance à personne d’autre. La planche sera montée
en thruster, le quattro c’est bien, mais pour ce qu’on veut faire, je
préfère avoir 3 ailerons.
Il faut avoir un maximum de contrôle au moment où on arrive en haut
de la vague, c’est là qu’il faut pouvoir accélérer un max : pas question
de partir en dérapage sur une vague de 100 pieds ! »