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plus gros problème de santé dans les îles Mentawaii, j’avais besoin
d’en savoir plus, j’avais un million de questions à lui poser. Dave est
un type incroyable, il n’a pas pu surfer les vagues des Mentawaii et
rentrer chez lui comme si de rien n’était, il a fallu qu’il aide les gens,
et l’on ne peut que respecter son engagement et sa générosité.
La première question que je lui ai posée était à propos de la malaria,
je voulais savoir quels risques on prenait en restant à terre. Il m’a
rassuré en me disant que s’il n’y avait rien sur notre île pour véhiculer
le cycle de la malaria et qu’on ne risquait pas grand-chose. Mais je ne
pouvais m’empêcher de penser aux îles d’à côté, qui étaient infectées,
est-ce que les moustiques pourraient parvenir jusqu’à nous ? j’étais
incapable de le dire, pour la peine je me repassais une couche d’antimoustique
pour la quatrième fois. C’est encourageant de savoir que
le Doc Dave était en bonne voie dans son programme de lutte contre
la malaria, espérons qu’il atteigne son objectif et que ces îles soient
totalement débarrassées de la maladie dans un futur proche. Pour le
moment il est conseillé de se promener avec un pantalon,
des manches longues et du produit sur le reste du corps, le plus
important étant de dormir sous moustiquaire.
Heureusement, les moustiques de la malaria circulent uniquement
la nuit, je me suis senti mieux après avoir parlé de tout ça avec lui.
Parfois, il passe la nuit dans les villages avec sa lampe torche à
la main, afin de savoir exactement à quelle heure les moustiques
attaquent !
Lui-même ne prend pas de traitement préventif, à cause de la toxicité
du produit à long terme. D’ailleurs il n’a jamais attrapé la malaria et
il m’informe calmement que la malaria n’est que l’un des nombreux
problèmes de santé qui existe dans la zone.
Le jour suivant nous sommes allées au village pour la première fois.
En arrivant en bateau, on pouvait voir les petites huttes près de la
plage et d’autres qui s’enfonçaient dans la forêt. À première vue
les habitations avaient l’air plutôt en bon état. Un groupe d’enfants
est accouru vers nous. Ils restaient ensemble tout en maintenant
une certaine distance avec nous, ils avaient l’air très curieux, on
devait leur paraître étrange. On est sortie du bateau une par une et
Surfaid est une OnG de surfeur qui se bat pour la santé et l’éducation dans
les îles Mentawaii.
en 1999, Le docteur Dave Jenkins est parti en surftrip aux Mentawaii et comme beaucoup
d’autres avant lui, les vagues qu’il a trouvées ont dépassé ses rêves les plus fous. C’est une fois
redescendu sur terre qu’il s’est rendu compte de l’urgence sanitaire et qu’il a décidé de venir en
aide aux populations locales.
en janvier 2000 le siège de SurfAid verra le jour en Nouvelle-zélande. Née sous l’impulsion d’un
seul homme, cette organisation compte aujourd’hui plus de 75 employés dont une majorité
d’indonésiens. elle fonctionne avec un budget de 2,5 millions de dollars, elle a mis en place
un programme de contrôle de la malaria dans plus de 202 villages ainsi que de nombreux
programmes d’éducations ciblés en fonctions des urgences locales. Depuis le début du
programme d’immunisation il y a 5 ans, 23 000 personnes ont été vaccinées, de nombreuses
pompes à eau ont été installées. Lors du tsunami et des tremblements de terre de 2005, SurfAid
est intervenu auprès de plus de 160 000 personnes en acheminant 325 tonnes d’aide d’urgence
et en distribuant 20 500 moustiquaires.
Autant dire que l’action entamée par le docteur Dave Jenkins dans sa petite clinique du village
de Katiet au sud de l’île de Sipora il y a 8 ans, a rapidement pris de l’ampleur. De nombreuses
personnes se sont portées volontaires pour collaborer à tous les niveaux de l’organisation.
Au fils des années, SurfAid a acquis une renommée internationale, elle est aujourd’hui
reconnue par de nombreuses organisations internationales, telles l’Organisation Mondiale
pour la Santé, les gouvernements Australiens et Néo-zélandais, l’unesco, ainsi que par des
organisations médicales indonésiennes. Son soutien financier repose sur l’attribution de
subventions publiques ou émanant de fondations. SurfAid reçoit aussi de nombreux dons privés
et professionnels, l’industrie du surf n’est pas en reste puisqu’elle finance à elle seule 20 %
de son budget total. Le programme de lutte contre la malaria et l’assistance aux enfants par
le développement de l’éducation et l’amélioration de la nutrition sont les principaux chantiers
de l’organisation, qui veut a tout prix réduire la souffrance et la mortalité des habitants des
Mentawaii. À moyen terme SurfAid espère pouvoir élargir son action à d’autres zones de surf
touchées par les mêmes problèmes.
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