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1 P O R T R A I T Marc audo O p t i m i s a t i o n m a x i m a l e YVES SOBANSKI Marc a commencé le surf il y a sept ans au sud du Portugal. Maintenant âgé de quatorze ans, c’est à Hossegor qu’il a posé ses valises. Instantanément baptisé par les locaux “Octopus“, il s’est vite intégré dans la capitale landaise du surf. Pourquoi avoir choisis le surf et non pas le football, comme beaucoup de jeunes au Portugal ? Tout d’abord parce que j’aime le contact avec la nature. Au-delà d’un sport très physique qui demande beaucoup de volonté et même des fois de la rage, il y a dans le surf tout un apprentissage, afin d’être en rythme avec la nature et surtout l’océan. Si tu ne prends pas le temps d’acquérir un sens marin, tu passeras à côté de l’essentiel. Free surfeur ou plutôt compétiteur ? Compétiteur. Depuis quelques années, je me suis tourné vers la compétition. C’est un bon moyen de progresser : pour faire des résultats, il faut beaucoup travailler, aller au bout de ses limites. Je me suis fixé des objectifs difficiles à atteindre : rentrer sur le WCT et pourquoi pas le titre mondial. Je sais que je vise haut et que ça peut paraître prétentieux. Je ne prétend pas être certain d’y arriver, mais je vais mettre tous les moyens pour y parvenir. Autant faut viser haut. Comment concilies-tu entraînement et études ? Si je peux faire trois sessions par jour, j’hésite pas. Quand je suis dans l’eau, j’essaye de penser à mon surf, de corriger mes défauts. Je suis aidé par mon • Surf Club : Hossegor Surf Club • Principaux sponsors : Rip Curl team manager Gilles Darqué ainsi que par les entraîneurs de du HSC. Après, j’ai la chance d’avoir des parents qui me soutiennent à 100%. Ils ont accepté que je suive mes études par correspondance et me permettent de passer les trois mois d’hiver en Australie avec les juniors du team Rip Curl. Maintenant va falloir que j’assure côté résultats, aussi bien surf que scolaires. D’avoir habité au Portugal pendant longtemps a-til été un handicap ? Plutôt un avantage. De pouvoir connaître et assimiler différentes cultures et style de vague permet de se forger une expérience. Pareil pour les voyages en général. L’hiver dernier, j’ai eu la chance d’aller en en Australie et en Nouvelle Calédonie. Surfer en hiver dans de l’eau chaude, c’est top. Surfer en maillot permet réellement d’optimiser ses sessions, on gaspille moins d’énergie à lutter contre le froid et on peut se consacrer uniquement à son surf. Tes projets pour la rentrée ? Je vais intégrer le Pôle France. C’est une nouvelle expérience, un excellent moyen d’allier entraînement et études. YVES SOBANSKI
c A R N E T D E R O U T E Le surf en Martinique reste encore un sport confidentiel. La majorité des surfeurs se retrouvent à Tartane, à la petite plage ! Attention, le niveau monte et ce n’est pas par hasard. Si certains kids du cru ont pu percer en compétition, c’est en bonne partie grâce à des gars comme Nicolas Labat. Complètement passionné par son boulot, Nico, qui a quitté la Martinique en juin dernier, revient pour nous sur ses années martiniquaises. Souvenirs d’un coach pas comme les autres. Tour à tour photographe, shaper, promoteur, entraîneur, on peut dire que Nico a touché un peu à tout ! Arrivé en Martinique avec ses parents à l’age de 11ans, il s’est mis au surf sur place avec une planche que son frère avait ramenée de Bretagne. « La première fois que je suis monté sur un surf, c’est allé tout seul, j’ai fait un floater, et je ne suis plus jamais servi de mon bodyboard ! Évidemment, j’ai bien mis deux ans avant de replacer un floater ! Je suis resté en retrait de la scène surf pendant des années, je ne surfais jamais la petite plage, je fuyais le monde. On disait que j’étais un peu un ours, je traçais sur les spots perdus avec ma bagnole déglinguée et c’était cool, le trip mystique man ! Il y a tellement de spots sans personne en Martinique ! J’étais tellement à fond dans mon truc que même les filles n’osaient pas me parler ! À un moment, il a fallu quelqu’un pour encadrer la génération montante du surf martiniquais, alors je m’y suis mis. J’ai passé mon Brevet d’État de surf, et j’ai commencé à coacher les jeunes. Quand j’ai pris les gamins, au début ils surfaient mieux que moi ! On organisait des entraînements et des compétitions avec le Madinina Surf Club. Je faisais la promotion du surf en Martinique. Je passais à la télé locale, je me suis même retrouvé à des réunions où j’étais le seul zoreille, à batailler pour essayer d’avoir des subventions pour aider au développement du surf. À la fin, les anciens venaient me voir avec la bouteille de rhum, étonné que je parle créole comme eux. Certains kids avaient besoin de soutien, ils le méritaient vraiment, mais les sponsors sont en métropole et c’est jamais facile de faire passer le message. Il fallait qu’ils participent aux coupes de France pour faire partie de l’élite. Justin Delanne faisait partie des plus motivés, mais il ne faisait que des snaps, on l’appelait “Baygon“, tellement ça faisait pschitt ! Il a fallu qu’il travaille son style. Il y avait Marc Milliène aussi qui a vite été repéré par Sooruz, très bon free surfeur, il tourne pas mal sur les surftrips ces dernières années. En Martinique, on a toujours eu des surfeurs au niveau national, alors qu’on est le plus petit comité et le moins structuré. C’est vrai qu’on est freiné par la montée du surf métropolitain qui commence à être très bien entraîné. Il y a aussi une différence de mental, en France les gamins ont plus de maturité par rapport au gros surf. En Martinique un des rares à shooter du gros c’était NICO LABAT Jérémy Brasset. En Martinique, les kids sont bons, mais au moment où il faudrait qu’ils se structurent un peu, ils commencent à fumer des joints, et sans encadrement il y a très peu d’ados qui continuent à fracasser. Dans le futur, la relève va être assuré par des jeunes comme Jourdan Louca et Théophane Aubriot... Nico photographe de surf Les premières photos de surf que j’ai faites, c’était en accompagnant un groupe de surfeurs martiniquais en Guadeloupe. Au retour du trip, tout le monde voulait voir les photos. C’était la première fois que les gars se voyait surfer d’aussi prêt, ils ont organisé une soirée pour l’occasion, c’était le début de l’aventure. Ensuite j’ai continué à shooter de la plage, je n’avais pas beaucoup de thune, alors je me suis acheté un 500mm à miroir pas cher, mais ça donnait des photos sympas. Et puis un jour, j’ai eu l’occasion de racheter un caisson étanche à Bernard Testemale. C’est grâce à ça que j’ai pu aller dans l’eau. J’ai tout de suite adoré shooter dans la flotte, les images prennent vraiment une autre dimension quand on est à 50 cm du surfeur. Les kids étaient fous, ils avaient un photographe aquatique pour eux tout seul ! Le problème c’est que mon matos était un peu obsolète, je savais repérer les bons gamins mais ça ne suivait pas en photo donc je me faisais piquer mes idées à chaque fois. De ce côté-là, ça a été la loose totale ! Je m’occupais de la page région dans Trip Surf et je vendais des photos d’illustration de temps en temps, mais ce n’est pas allé plus loin. Pour acheter et faire développer des pellicules pro en Martinique c’est la mort, et comme je n’avais pas d’argent pour passer au numérique, c’était pas gagné. Mon rêve c’est quand même de prendre un type dans un barrel, quitte à me faire démonter, c’est pas grave. Nico shaper À un moment j’en ai eu marre d’acheter des daubes que je n’arrivais pas à surfer. C’est mon frère qui m’a appris comment me servir de la résine. Je me suis mis à shaper des planches à l’arrache avec le matériel que je trouvais. Pour le passage de mon BE, j’ai fabriqué mes planches moi-même sur la terrasse de l’appart où je squattais en Guadeloupe, c’était la troisième et la quatrième planche que je faisais, un fish et une 6’6’’. De retour en Martinique j’ai monté la marque Banzil surfboards. Mes premières planches en polystyrène époxy étaient inspirées d’Al Merrik. J’ai fait un peu plus d’une centaine de planches en deux ans, quelques kids comme Sean Milliènne et Noé Claverie ridaient mes planches, mais je les faisais surtout pour mes potes. À la fin, j’ai commencé à travailler sur ordinateur, mes boards marchaient bien, mais certaines ne marchaient que pour moi ! Je m’étais lancé dans le shape pour me prouver à moi-même que j’en étais capable. J’ai quitté la Martinique, mais Banzil surfboards continue à vivre avec moi, et je compte bien apprendre à shaper des planches pour surfer des tubes quand je serai en Polynésie. Quant à mon retour en France, c’est pas pour tout de suite, j’ai encore des choses à accomplir dans mon surf en eau chaude ! » nicoLas Labat É l e v e u r d e y o u n g b l o o d e n e a u x c h a u d e s STéPHANE ROBIN NICO LABAT 17
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