Le Monde en cuLottes courtes - Mondomix

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MAhMouD AhMeD
& IMPeRIAL BoDYguARD BAND
"éThioPiQUES N°26"
(Buda/Universal)
CheBA ZAhouNIA
"LoUKANE"
(Gafaiti productions)
ffffg
Après trois ethiopiques consacrées
au chanteur vedette du « swinging
Addis », ce volume rassemble
les vinyles de Mahmoud Ahmed
avec l’orchestre de la Garde
Impériale, tous gravés entre 1971
et 1974. C’est au sein de cet
orchestre prestigieux que le
jeune Mahmoud a commencé
sa carrière en 1962, pour
finalement le quitter en 1974, à
la fin du règne d’hailé Sélassié.
Le témoignage sonore de cette
période s’avère une nouvelle
fois passionnant. Évidemment,
la musique de l’orchestre de
la Garde Impériale n’a rien de
militaire, si ce n’est par la rigueur
des arrangements et la précision
instrumentale. Le groove est
imparable, indémodable, comme
sur le classique Alèm Alèm. quant
à Mahmoud Ahmed, la grâce
absolue de sa voix n'a décidément
rien de légendaire. Jérôme Pichon
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on n’avait pas entendu la voix
rauque de Cheba Zahouania
depuis un bail. dans Loukane (« les
fiançailles »), elle balaie l’évolution
du raï avec plus ou moins de
bonheur. Du pop raï de h’bibi
et son mélange très années
80 (et entraînant !) de gasbah et
synthés, au raï’n’b clinquant de
Maghrébins, il y a un monde, ou
tout du moins deux décennies.
en 1986, avec Cheb Hasni, elle
fit scandale avec le morceau el
Baraka, qui racontait l’errance
de deux amoureux, contraints de
faire l’amour dans une baraque
abandonnée, faute de logement.
depuis, Hasni a été assassiné et
Zahounia s’est installée en France.
en 2009, elle a participé au comité
de soutien pour la réélection
d’Abdelaziz Bouteflika, un
paradoxe qui la définit assez bien…
et l’oblige à mettre en sourdine les
profondes préoccupations sociales
des Algériens et à chanter un autre
grand thème du raï, l’amour.
Eglantine Chabasseur
n°43 NOV/DEC 2010
afrIQue
CeNTeNAIRe DeS PReMIeRS
eNRegISTReMeNTS éThIoPIeNS
"éThioPiQUES N°27"
(Buda/ Universal)
hors des sentiers de l’éthiojazz,
ce volume célèbre le
centenaire des premiers
enregistrements officiels de
musique éthiopienne, œuvres
du pionnier Tèssèma Eshèté.
Cet azmari (chanteur éthiopien),
poète et inventeur tous azimuts
a été ministre de l’empereur Lidj
Yassou, puis persona non grata
sous le régime d’Hailé Sélassié.
C’est entre 1908 et 1910, à Berlin,
qu’il enregistre les seize 78 tours
figurant sur la compilation. des
chansons typiques du style azmari,
les premières à avoir jamais été
gravées sur disque. Soulignons,
une fois de plus, la qualité du
travail éditorial de Francis Falsetto
et de son équipe : le livret est clair
et didactique, et comprend la
retranscription intégrale des textes.
L’iconographie est riche et rare. Un
pas important dans l’exploration du
patrimoine musical éthiopien. J.P.
SoRRY BAMBA
ffffg
"DoGoN BLUES"
(Emarcy/Universal Music Classics & Jazz)
on dit en Afrique que lorsqu’un
vieillard meurt, c'est une bibliothèque
qui brûle. Le jour où Sorry Bamba
viendra à rejoindre le royaume des
ancêtres, c’est donc plus d’une
médiathèque qui partira en fumée,
car cet homme est un puits de
science musicale du monde
dogon. Détenteur de la tradition,
des codes et des rythmes, il
est aussi un passeur rare, un
de ceux dont les explorations font
l’unanimité, comme sur ce dogon
Blues aux structures enregistrées au
pays avant d’être habillées à Paris
avec la participation de musiciens
émérites (Cheikh Tidiane Seck,
Manu dibango…). L’ambassadeur
des dogons signe ici un album trait
d’union, un album qui ouvre au
monde et donne dans le même élan
envie de se rapprocher du peuple
des falaises. Sq'
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