Le Monde en cuLottes courtes - Mondomix

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© Jurgen Flick
asIe
A l’inverse des musiciens de Yat Kha,
qui ont fait le voyage des musiques
traditionnelles des grandes steppes
du far-east asiatique au rock urbain
des mégapoles surpeuplées, ceux
d’Hanggai viennent du punk pékinois
et cheminent depuis plusieurs années
dans le vaste empire des sonorités
ancestrales mongoles.
Ilchi, trublion repéré pour avoir dynamité la scène musicale de
la capitale chinoise avec T9, son précédent groupe, a cherché
un jour à renouer avec les mélodies de son enfance, celles que
lui chantait son grand-père. Marquées au fer rouge du khoomei
(chant diphonique), ces musiques d’influence chamanique
sont étroitement liées aux grands espaces et au cheval
qui, aujourd’hui encore, demeure, avant même le smartphone
et autre iphone, le meilleur ami de l’homme dans cette région
d’Asie Centrale.
Ici comme sur Introducing Hanggai, leur premier album paru
en 2008, les instruments traditionnels (tsuur, morin khuur, tobshur…)
côtoient avec malice, quand ce n’est pas avec hargne
et rage, guitares électriques et banjos. Enregistré en studio
dans les conditions du live et réalisé par Ken Stringfellow
(R.E.M., Neil Young) et JB Meijers, Juan Zou De Ren (« celui qui
voyage loin »), imprime des repères, des points cardinaux connus
de tous, tout en posant ses propres balises. Ces 14 clashs
culturels heureux, dont un concocté à distance avec la participation
du guitariste new-yorkais Marc Ribot (Dorov Morlaril),
constituent un album cohérent et accessible.
Si certains nostalgiques avancent à reculons en mâchouillant
une chique sur leurs canassons façon poor lonesome cowboy,
Hanggai, lui, retourne vers le futur. Laissez-vous projeter dans
ce monde où le vent souffle sans encombre, où le pas d’un
pur-sang lancé au galop marque le tempo (Uruumdush), où
un riff de guitare peut suggérer le hennissement d’un cheval
(Xiger, Xiger), où le temps n’a pas prise. Laissez-vous envahir
par ces musiques d’aujourd’hui, par ces émotions universelles
dont la genèse remonte à la nuit des temps.
Squaaly
gIRIJA DeVI
"iNDE DU NoRD"
(France Culture/ocora)
res dans le monde
MONDOMIX
fffff
hAnggAi
"JuAn Zou de Ren"
(WoRld connection/piAS)
res dans le monde
MONDOMIX
Lorsqu’elle monte sur la scène
du Théâtre de la Ville le 24 février
1992, Girija devi a 63 ans, dont 43
passés au service de son art. C’est
la première fois que cette artiste de
Bénarès vénérée dans son pays se
présente devant le public français.
elle lui offre près de deux heures
n°43 NOV/DEC 2010
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ecouteZ sur mondomix.com avec
et demie de chant qui justifient
pleinement sa réputation. Sur cet
enregistrement, seules 74 minutes
de cette soirée sont présentées.
Accompagnée du joueur de
sarangi Ramesh Mishra et du
tablaiste Subhen Chatterjee,
la grande dame présente des
chants dévotionnels, des formes
semi-classiques ou folkloriques,
et consacre la majeure partie
de son récital au khyal, genre le
plus populaire du chant classique
d’Inde du nord dans lequel elle
excelle. Ce disque évènement est
une réédition d’une référence du
label ocara sortie en 1995 et reste
la seule référence disponible de
l’artiste de ce côté-ci du Gange.
B.M.